Le transistor bipolaire
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Le transistor bipolaire
le transistor bipolaire en amplification 3MIC_BE T'com Le transistor bipolaire L'objet de ce document est d'apporter les connaissances et les méthodes nécessaires à la conception d'un étage amplificateur à base de transistor. On se limitera à l'étude et à l'utilisation du transistor bipolaire de type NPN, dans un montage dit classe A (le transistor a toujours un courant qui le traverse, quelque soit l'entrée qui lui est appliquée) . 1. Présentation du transistor bipolaire NPN Il s'agit d'un composant à 3 broches : la base, l'émetteur et le collecteur. Le circuit base-émetteur est le circuit d'entrée (de commande). Le courant mis en jeu est faible. Le circuit collecteur-émetteur est le circuit de sortie (de puissance). Le courant est beaucoup plus grand que celui qui circule en entrée. Symbole : C L'émetteur est repéré par une flèche. La flèche spécifie le sens de circulation du courant de sortie. B E Fonctionnement : Quand un courant Ib>0, parcourt le circuit base-émetteur (on dit que le courant traverse la jonction base-émetteur), alors un courant beaucoup Ic plus important circule entre collecteur et émetteur (typiquement 100 fois plus élevé). Le rapport entre courant de base, Ib, et courant de Ib collecteur, Ic, est une constante que l'on note β. La loi de Kirshoff nous permet de dire que Ie (émetteur) = Ic+Ib. Or, comme Ib est bien plus faible que Ic, on peut affirmer que le courant Ie est égal au courant Ic. En résumé, et dans un premier temps, nous pouvons dire que : si un courant Ib>0 traverse la jonction be, alors, – Ic = β.Ib. – Ic = Ie Caractéristiques d'entrée du transistor NPN: La jonction be est en réalité une diode : ID ID Ib IB VD 0,6V Cours_Transistor.pdf VBE VD 2005-2006 0,6V Vbe 1/6 le transistor bipolaire en amplification 3MIC_BE T'com Caractéristiques de sortie du transistor NPN: Supposons que le transistor soit traversé, au niveau de sa base, par un courant Ib0. Alors, d'après ce que nous avons vu précédemment, la caractéristique devrait prendre l'allure suivante (avec Ic0=β.Ib0) : IC IC0 VCE Dans la réalité, le transistor présente une saturation. Ce phénomène se produit lorsque la tension Vce devient trop faible. Alors, le courant IC tend vers 0, même si le courant de base est non nul. Voici donc une caractéristique qui se rapproche un peu plus de la réalité : IC IC0 VCE VCEsat La tension Vce, pour laquelle le phénomène de saturation est observé, est usuellement noté VCEsat. Typiquement, elle a pour valeur 0,2 à 0.5V pour les transistors de faible puissance, et plus d'1V pour les transistors de puissance. Caractéristiques complètes d'un transistor A partir des deux courbes présentées, nous allons construire le réseau de caractéristiques complet du transistor. A quoi cela sert-il ? Comme nous allons le montrer, le réseau de caractéristiques va permettre une approche graphique du phénomène d'amplification. IC β Interprétation du graphique : Sur la figure, on peut voir deux points de I polarisation distincts. Ces points sont définis sur la courbe bleu par 2 courants, Ib0 et Ib1. Considérons la polarisation Ib1. Cette valeur I I V impose alors forcément la courbe verte de Ib VCE sortie. Ainsi, ce sont les éléments (résistances, condensateurs...) qui seront placés autour du circuit de sortie qui vont fixer un point précis sur la courbe verte. Il est bien évident que le transistor ne fonctionnera en amplificateur (linéaire) que si on travaille à Vce>Vcesat. La droite qui figure dans le quadrant Ic=f(Ib) représente la proportionnalité existante entre Ib et Ic. IC1 C0 b1 b0 CEsat 0,6V Vbe Cours_Transistor.pdf 2005-2006 2/6 le transistor bipolaire en amplification 3MIC_BE T'com 2. Analyse graphique d'un montage amplificateur Soit le montage suivant (à but explicatif uniquement, car il n'est pas directement implémentable – thermiquement instable) : Supposons : V0 = 0.7V, e est sinusoïdal d'amplitude 100mV. Vcc RC IC Ib Représentons ces signaux caractéristiques du transistor : sur le réseau de Vce=Vs e V0 IC IC0 Sans même tenir compte de Rc, nous pouvons voir comment évolue le signal sinusoïdal d'entrée. Grâce à la caractéristique d'entrée, la variation de tension se change en variation de Ib courant de base, ib (courbe bleue). Ensuite, cette variation est amplifiée (β). On retrouve alors une sinusoïde de courant conséquente dans le circuit collecteur-émetteur du transistor (courbe verte). Ib0 0,7V VCE Vbe Finalement, la résistance Rc n'a d'autres rôle que celui de transformer la variation de courant Ic,en une variation de tension Vce. Pour ce faire, il faut coupler les caractéristiques du transistor, et celle de la résistance Rc. La mise en relation de Ic et Vce par Rc donne : Vcc = Vce + Rc.Ic, où encore, Ic = Vcc/Rc – Vce/Rc (droite de pente -1/Rc, d'ordonnée à l'origine Vcc/Rc. On obtient alors : IC Vcc/Rc IC0 Ib Ib0 VCE 0,7V Vbe Cours_Transistor.pdf On comprend donc bien ici l'effet d'amplification (sinus noir sur l'axe de Vce). Cette construction permet de bien voir la chaîne qui constitue l'amplification. La première chose, c'est la pente de la droite d'entrée (bleue). Or cette pente n'est autre que l'inverse de la résistance dynamique, rπ de la jonction be. Ainsi ∆ib = pente. ∆vbe = (1/ rπ). ∆vbe Ensuite, la variation de courant ∆ic s'obtient par multiplication par β, ∆ic = β.∆ib donc ∆ic = (β/rπ).∆vbe. 2005-2006 3/6 le transistor bipolaire en amplification 3MIC_BE T'com Pour finir, on relie la variation sur Vce par rapport à Ic en utilisant la pente -1/Rc. On obtient alors: ∆ic = (1/Rc).∆Vce. Soit encore : ∆vce = (Rc.β/rπ).∆vbe. Le gain en tension de cet étage est donc (Rc.β/rπ). Pour conclure sur ces constructions, on peut dire que cela éclaire le fonctionnement du transistor (pour ceux qui ont une sensibilité graphique...) mais elles présentent des limitations. En effet, quand le montage se complique, il est moins évident de « faire parler » le graphique et nous utilisons alors un outils très efficace : le schéma dynamique équivalent. Si l'on observe bien le dernier graphe, on voit que les grandeurs dynamiques (les variations sinusoïdales, noires, bleues, vertes) viennent se superposer aux grandeurs de polarisation, notées en rouge. On voit également, que ce sont les grandeurs de polarisation qui fixent certains paramètres qui vont jouer sur l'amplification dynamique. Par exemple, la résistance rπ dépend du courant de repos Ib0. L'idée du schéma équivalent dynamique repose sur la séparation des aspects polarisation et dynamique. Le schéma dynamique équivalent, comme on va le voir, est un circuit abstrait, dont les valeurs de certains paramètres dépendent de la polarisation. Mais lorsque ces valeurs sont fixées, alors l'analyse dynamique est totalement découplée des tensions continues de polarisation. Et par l'analyse du circuit dynamique équivalent, on va pouvoir, de manière simple, retrouver la formule du gain Rc.β/rπ, comme nous allons le voir dans l'exemple suivant. 3. Analyse d'un montage amplificateur par le schéma dynamique équivalent 3.1 La méthode Voici la démarche générale: 1- Polarisation :On procède à l'analyse du schéma électrique uniquement en fonction des tensions continues. On supprime donc tous les condensateurs. On utilise la loi des mailles et la loi des noeuds. 2- Dynamique : A partir des valeurs de polarisation, on détermine les éléments qui en dépendent (rπ en particulier). On trace le schéma équivalent dynamique à la fréquence considérée. Pour cela, toutes les sources continues sont remplacées par leurs résistances internes ( nulle pour un générateur de tension parfait, infini, pour un générateur de courant parfait). On remplace le transistor par son schéma équivalent : B vbe ib C rπ ic = β.ib E Cours_Transistor.pdf 2005-2006 4/6 le transistor bipolaire en amplification 3MIC_BE T'com 3.2 Exemple 1 On va reprendre le même schéma que précédemment afin de converger vers les mêmes résultats en terme d'expression. Nous n'utiliserons pas encore de valeurs numériques. Vcc RC Ib IC e Vce=Vs Comme les valeurs numériques ne sont pas indiquées, l'étape de calcul des polarisation n'est pas traitée. Pour obtenir le schéma équivalent dynamique du montage, il suffit de placer Vcc à 0V, V0 à 0V, et d'utiliser le modèle dynamique du transistor : V0 La tension vs vaut -Rc.ic, c'est à dire : vs = - Rc.β.ib et ib = e/rπ donc, ib e vbe vs/ve = -Rc.β/rπ C rπ ic = β.ib Rc vs E La formule est bien la même que celle obtenue graphiquement. Remarque : La résistance dynamique de la jonction be,rπ , est donnée par : rπ = uT/Ib0 = β.uT /Ic0 , avec uT qui est une constante égale à 25.6mV (à 25°C) Ainsi, le gain précédent peut aussi s'écrire : vs/ve = -Rc.Ic0/uT 3.3 Exemple 2 : L'exemple précédent était un cas d'école, bien utile pour fixer les concepts fondamentaux des montages à transistor. Ceci, dit, il n'est pas satisfaisant dans la pratique car il dérive beaucoup trop en température. On lui préfère le montage suivant : Vcc Avant de se jeter dans les calculs, il est bon CL2 d'adopter une approche qualitative. Ce n'est R1 RC peut être pas évident à première vue, mais ce CL1 circuit est quasiment le même que le IC Ib précédent. Rch T R1 et R2 ont pour rôle de fabriquer la source e V0 de tension V0 qui polarise la base de T. Le Vs CE condensateur CL1 est un condensateur de R2 RE liaison. Sa fonction est de superposer à la Ip0 tension continue V0 , la tension d'entrée variable e. Finalement, R1, R2, CL1, Vcc et e, remplacent la pile V0 et e du schéma précédent. Cours_Transistor.pdf 2005-2006 5/6 le transistor bipolaire en amplification 3MIC_BE T'com Au niveau de l'émetteur, RE, va permettre de régler finement le courant de de polarisation Ic0 (et donc Ib0). En effet, si V0 est fixé, la tension d'émetteur l'est aussi (avec 0,6V de moins). Par conséquent, une simple loi d'Ohm sur RE donne le courant Ic0. Le condensateur CE, s'il est bien choisi, avoir une impédance très faible à la fréquence de travail. Ainsi, lorsqu'on établira le schéma équivalent dynamique, l'émetteur va se retrouver à 0V (tout comme l'exemple 1 !). Enfin, ce montage attaque une résistance de charge, Rch. Là aussi, un condensateur de liaison est nécessaire. Valeurs des composants du montage (NB: on veut faire fonctionner ce montage à 10kHz) Vcc = 15V CL1 = 1uF Rc = 4,7k CL2 = 1uF Re = 5,6k CE = 10uF R1 = 18k T: 2N2222, β =100 R2 = 10k Rch = 4,7k Calcul des polarisations : Ic0, Ib0, Ip0, VC0, VE0, VB0. On utilise le schéma suivant (débarrassé de tous les condensateurs et autres sources variables) : Vcc Ip0 R1 RC Ib0 IC V0 R2 T RE On va supposer (pour plus de simplicité) que Ib0<<IP0. Cette hypothèse sera vérifiée en fin d'analyse. V0 = VB0 = R2.Vcc/(R1+R2) = 5.35V On en déduit alors VE0 = VB0 - 0,6V = 4,75V Le courant IC0 (ajusté par RE) vaut donc : IC0 = VE0 / RE = 848uA Le courant IB0 est donc 8,48 uA (IC0 / β) Le potentiel de collecteur est VC0 = Vcc-RC.IC0 = 11V Le courant de pont, IP, vaut Vcc/(R1+R2) = 0,53 mA, ce qui est bien plus grand que 8,48 uA ! L'hypothèse est donc justifiée. Détermination de rπ : rπ = uT/Ib0 = 2,9k. Détermination du gain dynamique. Vérifions que les impédances des condensateurs de liaisons soient faibles devant les résistances associées : ZCL1 = 1/(2.π.f.CL1) = 1/(2.π.20k.1u) = 7,9 Ω <<R1//R2, ZCL2 = 7,9 Ω<< Rch ZCE = 0.79 Ω... Le schéma dynamique peut alors se faire, pour cette fréquence là au moins, en remplaçant tous les condensateurs par des fils. On obtient alors: L'amplification, en s'inspirant de la formule exprimée dans l'exemple 1 est donc : ib C R1//R2 rπ e ic = β.ib vbe Av = vs/e = -(Rc//Rch).β/rπ vs E = -(Rc//Rch).Ic0/uT = - 80 => 38dB Cours_Transistor.pdf Rc//Rch 2005-2006 6/6
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