La démarche design comme outil de compétitivité
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La démarche design comme outil de compétitivité
Programme Grappe d’entreprises. 16 mars 2012 La démarche design comme outil de compétitivité Présentation > (emm)anuel cairo Designer Soizick Berthelot Ergonome Opération soutenue par l’Etat / fonds national d’aménagement et de développement du territoire ✓Intervenant : (emm)anuel cairo Designer 1991 - 2000 : > 2000 : > 2009 : Designer associé. Co-fondateur en 1991 de l’agence Absolut Design - Paris. Création de l’atelier Emmanuel Cairo - Paris. Intervenant enseignant à l’école de Design Strate Collège à Sèvres Après des études d’architecture et une formation de designer à l’ESDI (École Supérieure de Design Industriel), je débute mon activité professionnelle en 1991 au sein de l’agence Absolut Design (Paris), en tant que designer Directeur associé, jusqu’en 2000. Poursuite de mes activités de design (design produit, de mobilier urbain et de transport) pour les entreprises privées et le secteur public en 2000 au sein de ma propre structure. > Quelques réalisations Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 2 ✓Intervenant : Soizick Berthelot Ergonome 1994 - 1995 : 1995 - 1999 : 2000 - 2005 : > 2006 : INRETS : Recherche appliquée au développement de produit, Chargée de recherche RENAULT : Stratégie industrielle / Organisation / Production : Ergonome consultante Guyancourt (78) CTBA : Laboratoire d’ergonomie : Responsable du laboratoire d’ergonomie - Paris. Studio d’Ergonomie Soizick Berthelot : Ergonome , Fondatrice et gérante Paris. Recherche et enseignement - Doctorat d’ergonomie : « Des critères de confort pour les produits innovants : apport de l’ergonomie à la méthodologie de conception et d’évaluation » (En cours) - Université Paul Verlaine de Metz - Chargée de cours d’ergonomie : Paris Sud Orsay - Paul Verlaine de Metz : Master 2 - Workshops : Strate Collège, ESAD, ESAB, Ecole Boulle, Ecole de Design de Nantes Formation - Conservatoire National des Arts et Métiers Paris : DPCT / DEST - Architecte d’intérieur : ESPAA Paris > Quelques réalisations Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 3 Sommaire > I. Définitions du design II. Méthodologie design. La démarche design III. Comment choisir un designer ? IV. Conclusion pourquoi le design ? V. Présentation de cas VI. Annexes Bibliographie Glossaire Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 4 I. Définitions du design Préambule. Pourquoi design(ez) vous ? Réponses de designers 1. Design : Un terme, plusieurs sens a) "C'est le design" Le design comme pratique b) "C'est du design": Le design comme objet c) "C'est design": Le design comme objet 2. Design : Un terme, des définitions 3. Designer : Un métier 4. Design : Des disciplines a) LE DESIGNER PRODUIT OU DESIGNER INDUSTRIEL b) LE DESIGNER PACKAGING c) LE DESIGNER GRAPHIQUE d) LE DESIGNER NUMÉRIQUE - DESIGN D’INTERACTION e) LE DESIGNER D’ESPACE f) LE DESIGNER DE SERVICES g) L‘ÉQUIPE PROJET DESIGN Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 5 Préambule : Pourquoi design(ez) vous ? Débutons par des mots. Réponses de designers. Journal Libération du 22 janvier 2010 - (Anne-Marie Fèvre) ✓Non, le design n’est pas qu’esthétique Aucun des designers questionnés n’évoque la dimension esthétique comme objectif premier de leur démarche. L’esthétique n’est que la conséquence visible d’un long processus. « Il s’agit de moins en moins de mettre en forme de la matière - de l’esthétique - mais plutôt de faire émerger et de fédérer autour de valeurs communes, des réseaux de compétences, de connivence » Matali Crasset ✓Oui, le design est d’abord l’étude des usages Tous évoquent les usages au centre de leurs préoccupations. Ce qui revient à dire que l’objet premier du design est de satisfaire un utilisateur. « Penser les objets c’est envisager les usages rendus possibles grâce à eux et laisser advenir de nouveaux usages » Martin Szekely « Un objet n’est pertinent, pas seulement pour son usage, mais aussi par sa composition, son lieu de fabrication. Et finalement par qui en dispose et comment » Konstantin Grcic Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 6 Oui, le designer est un utopiste.....car sans rêve pas d’innovation possible « Je crois que la vraie raison pour laquelle je pratique le design, c’est que j’imagine que tous les objets créés individuellement vont rendre le monde meilleur » Jasper Morrison Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 7 1. Design : Un terme, plusieurs sens Le mot design est un terme récent en français (1959). Le terme renvoie simultanément à différentes choses : Source : Les usages culturels du mot design. Bruno Remaury Docteur en sciences sociales « Le » design > le design, une pratique, une histoire un métier « Du » design > le design, une référence à un style « C'est » design » > le design, un qualificatif de goût Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 8 a) « Le » design > design = une histoire, une pratique, un métier Premier des usages du terme design, c’est la définition d'un certain nombre de pratiques majoritairement issues des anciens arts appliqués, dont le design n'est en fin de compte que le versant industriel. Le design est un «art appliqué» à des conditions de production/reproduction et de distribution réalisées à l'échelle industrielle. Un métier des designers : Raymond Loewy Entreprise et Design :Jonathan Ive, Steve Jobs. Apple Roger Tallon Des Institutions : Le Lieu du Design, l’APCI Dieter Rams et Braun Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 9 b) « Du » design > design = Un champ esthétique Avec les théories fonctionnalistes du «Bauhaus» (form follows functions» dire "c'est du design" servait à designer un objet qui se réclame d'une intelligence au service d'une fonction, loin des seuls canons du décoratif et du joli. Ceci valait pour les biens de consommation mais aussi et surtout pour le mobilier. Le mot design a ainsi fini par qualifier un style mobilier "historique" Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 10 c) « C'est » design > design = un qualificatif de goût Design lorsqu'il désigne l'actualité de l'objet, renvoie au goût de l'époque. C’est un qualificatif marketing et commercial. Dire "c'est design" revient globalement à dire "c'est moderne", "c'est d'aujourd'hui", voire "c'est tendance". Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 11 2. Design : Un terme, des définitions > Définition qui s’applique à tous les métiers du design par l’ICSID (International Council of Societies of Industrial Design) : « Le design est une activité créatrice dont le but est de présenter les multiples facettes de la qualité des objets, des procédés, des services et des systèmes dans lesquels ils sont intégrés au cours de leur cycle de vie. C’est pourquoi il constitue le principal facteur d’humanisation innovante des technologies et un moteur essentiel dans les échanges économiques et culturels » > Définition qui s’applique au design produit : Source : design(s) de la conception à la diffusion. Éditions Bréal Le design est un processus de création et de conception de produits. Il n’est pas seulement une forme ou un style, il est aussi une démarche. Le design est centré sur l’individu, il s’intéresse aux usages et à l’amélioration de la qualité de la vie de tous. Le design est «en soi» prospectif et source innovation en ce sens qu’il apporte nécessairement une nouvelle réponse à un problème posé en y véhiculant du sens, de l’usage et de la valeur. 3. Designer : Un métier Les écoles de design forment des professionnels durant un cursus qui nécessite 5 années d’étude avec l’obtention d’un diplôme de designer Bac+5 certifié niveau 1, Master européen. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 12 4. Design : Des disciplines > Le design intervient principalement sur : • Les représentations en volume des objets (design produit), • La représentation graphique de l’identité de l’entreprise et du message à communiquer (design graphique - design d’identité visuelle), • L'emballage de l'objet (design packaging) • Les interaction homme machine (designer numérique) • L’aménagement des espaces de vente (design d'espace) • L’amélioration et la création de nouveaux services (design de services) > À chacun de ces domaines interviendra un designer spécialiste Identité visuelle Produit Packaging Interface Espace Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 13 a) Le designer produit ou designer industriel Le designer produit intervient sur la représentation formelle de l’objet, en tenant compte des contraintes et caractéristiques d’usage, de coûts et d’industrialisation. Il intègre les objectifs techniques et d’innovation, marketing et commerciales. Il est ni un technicien, ni un artiste. (design Emmanuel Cairo) Produit Mobilier urbain Transport Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 14 b) Le designer packaging Le designer packaging intervient sur la représentation formelle de l’emballage et du contenant du produit. Il travaille généralement de concert avec un designer graphiste qui lui intervient sur le message et les signes que véhiculent l’emballage. Il doit rendre attractif et visible le produit dans les lieux de distribution afin de déclencher l’acte d’achat. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 15 c) Le designer graphique Le designer graphique intervient sur l’identité graphique, d’un produit d’une marque. À partir d’éléments graphiques (mots, typographie, photos, couleurs, dessins, etc.) il va agencer et créer une identité pour une marque, une entreprise à des fins de communications internes et externes. Le designer graphique intervient notamment sur la création de logotypes, de documents de communication. Il intervient aussi dans le design numérique en rendant intelligible les architectures numériques. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 16 d) Le designer numérique ou d’interaction Le designer numérique intervient sur les interactions entre les personnes, les interfaces, les objets et les services informatisés et numériques. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 17 e) Le designer d’espace Il contribue à l’agencement d’un espace qui concilie la fonctionnalité, la mise en valeur de l’offre de service ou de produit de la marque, selon l’univers souhaité par l’entreprise auprès du public visé. Le designer d’espace travaille aussi bien sur l’aménagement intérieure que sur la PLV et la signalétique. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 18 f) Le designer de services Le designer de services s'intéresse à la fonctionnalité et à la forme des services du point de vue des clients. Il a pour objectif de s'assurer que l'interface du service est utile, utilisable et désirable du point de vue du client et efficace, performante et différenciante du point de vue du fournisseur. Source : Birgit Mager professeur de design de services à la Köln International School Of Design Exemple de cas. L'organisation ANA (groupement d'aéroports du Portugal) souhaite basculer d'une logique d'infrastructure s'adressant principalement aux compagnies aériennes, à celle d'un fournisseur de services s'adressant aux passagers. ANA fait ainsi appel à l'agence de design de services britannique Engine pour l'accompagner dans l'implémentation de cette vision. Résultat : Les services destinés aux familles. Source : www.designdeservices.org/ Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 19 g) L’équipe projet design > L’Ergonome L’ergonomie (ou ingénierie des facteurs humains) s’applique à la conception de systèmes qui étudient les besoins humains pour optimiser le confort et l’efficacité. S’appuyant sur des données anthropométriques, la biomécanique, la psychologie…elle renvoie généralement au confort de l’utilisation et à l’adaptation physique et cognitif entre un produit et un utilisateur. L'ergonome va permettre aux industriels, aux designers, d’intégrer les données liées à l’utilisateur dès la conception des produits. On cherchera par exemple à trouver la bonne taille d’un objet mais aussi son bon mode d’utilisation et sa bonne compréhension à l’usage. L'ergonomie proposera et validera les critères ergonomiques nécessaires pour l’acceptation des objets, l’utilisation et la sécurité d’usage des produits. Avec le développement de l’informatique, une nouvelle discipline s’est développée : l’ergonomie cognitive. Celle-ci couvre d’autres aspects, comme l’esthétique, l’exigence, la perception et la satisfaction sensorielle. (Projets : Soizick Berthelot Ergonome) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 20 > Le Maquettiste / prototypiste La maquette visualise, matérialise, concrétise... En exprimant en trois dimensions un concept d'espace ou de produit, elle marque le passage de l'idée à la réalité, ou plus exactement à une simulation de la réalité. Outil de travail, elle permet au concepteur de s'assurer de la pertinence des orientations de création et révèle les corrections à apporter au projet. Outil de promotion, elle facilite la compréhension du concept par le client et valorise le projet par son pouvoir de séduction. C'est ce double intérêt, technique et commercial, qui fait de la maquette une étape incontournable du processus de création. Source : Christophe Barbier Maquettiste. www.protomaq.com Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 21 II. Méthodologie design. La démarche design Le temps du design. Phases du projet • Les phases d’un projet design et les livrables qui leurs sont associés suivent un temps qui va de la phase d’analyse durant laquelle il n’y aura pas à proprement parler de réponse graphique, à la phase de création jusqu’aux phases de mise au point et de développement industriel du projet. PHASE 1 : ANALYSE ET ÉTUDES DES BESOINS PHASE 2 : CRÉATION ET ESQUISSES PHASE 3 : AVANT PROJET - MISE AU POINT DE LA SOLUTION RETENUE PHASE 4 : DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET CONCEPTION DÉTAILLÉE DE LA SOLUTION RETENUE MAQUETTES : DES MAQUETTES AUX PROTOTYPES Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 22 1. PHASE 1 : ANALYSE ET ÉTUDES DES BESOINS Délais indicatifs > 2 à 6 semaines > L’entreprise transmet au designer son cahier des charges et l’ensemble des informations nécessaires à la bonne compréhension du projet • Le designer prend connaissance des univers propres au projet dans le cadre des environnements techniques, commerciaux et marketing de l’entreprise. • Il rencontre et dialogue avec les différents intervenants du projet • Il rencontre les usagers. Il les observe dans leur pratique et dans leur contexte d’utilisation afin de définir les contours des usages à améliorer, à modifier ou à inventer • Il s’approprie les différentes technologies mises en oeuvre • Il s’approprie l’ergonomie du produit objet de l’étude • Il explore et positionne l’objet dans des univers de tendance, marketing, technologique et concurrentiel > L’étude design débute par une analyse et une immersion dans le projet. Cette analyse servira de support au travail de création • Cette phase d’analyse au travers de l’analyse fonctionnelle et ergonomique, de l’analyse marketing et technique, de l’analyse de la valeur et des usages permet de structurer le cahier des charges design et valoriser l’innovation portée par le projet. > Le «cahier des charges design» nourrit le projet de la vision propre du designer. • Cette vision est centrée sur les usages et sera le support des intentions et des solutions créatives des phases suivantes.. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 23 ✓ Exemple: Analyse des usages en situation réelle. Recueil des besoins des utilisateurs > Exemple: étude injection IRM. (Projets : Soizick Berthelot Ergonome - Emmanuel Cairo Designer) > Exemple: étude Design des nouvelles boites aux lettres. La Poste (Projet : Emmanuel Cairo) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 24 ✓Exemple: Synthèse des scénarios d’usage (ex: nettoyeur Kingfisher) (Projets : Soizick Berthelot Ergonome) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 25 ✓Exemple de Méthode d’analyse. Méthode créative dite des «maquettes basiques» • Face à la conception d’un système complexe il peut être pertinent d’avoir recours à la méthode de réalisation de «maquettes basiques» • L’idée est de faire émerger des résolutions d’usage à l’aide de maquettes basiques réalisées en groupe de travail comprenant l’équipe projet, le designer et les usagers. Maquette basique Diego Powered Dissector System. Le produit final Diego Powered Dissector System, > Le cas Diego Powered Dissector System, agence Ideo « Chez Ideo, un cabinet de conseil en conception et innovation de la Silicon Valley, on raconte volontiers cette anecdote devenue célèbre: une équipe de consultants spécialistes de la conception travaillait pour Gyrus ACMI pour développer des instruments d’oto-rhino-laryngologie. Au tout début du processus de conception, l’équipe consultait un groupe de chirurgiens pour identifier les lacunes des alternatives existantes et les besoins des professionnels. Pendant la réunion, un consultant, qui voulait matérialiser une idée ayant émergé du groupe, assembla divers objets qui se trouvaient dans le bureau et fabriqua le prototype à gauche. Les chirurgiens se l’approprièrent immédiatement et commencèrent à discuter des points intéressants et des pistes d’amélioration possibles. Après plusieurs cycles de développement et de perfectionnement, Ideo aboutit au Diego Powered Dissector System, représenté à droite. D’après Perry Mykleby, directeur du marketing senior de la division entreprises de Gyrus ACMI, Diego a triplé les revenus du segment des instruments électriques.» Source : Sushi Suzuki / Professeur de Design à l'Ecole des Ponts ParisTech et co-fondateur de d.thinking Ponts ParisTech / 2010 Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 26 a) > Formalisation : le designer transmet son travail d’analyse sous forme : ✓De planches d’analyse et de tendances Il s’agit d’un élément de communication et de visualisation au service de l’équipe projet. Ces planches sont constituées d’un ensemble d’images, de photos, de matières, de mots, de tout ce qui permet de visualiser les univers dans lesquels le designer souhaite diriger ses axes de création. Ces planches qui illustrent un univers, une ambiance permettent notamment de : • positionner le produit dans des territoires de style • positionner le produit dans ses univers d’utilisation • positionner le produit dans son univers concurrentiel • positionner le produit dans l’univers de la marque In fine de créer des sources d’inspiration pour élaborer ses concepts, et des références disponibles à l’équipe projet pour la suite de l’étude ✓ > Exemple: Planches de tendances Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 27 ✓D’un cahier des charges design C'est une évolution du cahier des charges fournis par l’entreprise. Le cahier des charges design comprend en général deux aspects > • l'un fonctionnel (usage, ergonomie, technique, matériaux), • l'autre esthétique, synthèse de tout ce qui est en rapport avec l'aspect visuel et ses implications (message visuel et esthétique face aux données de l'image de l'entreprise). b)> Résultats et attendus • Avant même de proposer des esquisses de création, il est important que l’entreprise et le designer poursuivent les mêmes objectifs en termes de positionnement du produit. • Le designer présente son travail à l’ensemble du groupe projet de l’entreprise. • Cette présentation se déroule sous la forme d’une projection d’un fichier numérique et / ou sous la forme de panneaux rigides. • En fonction des résultats de l’analyse le cahier des charges initial pourra être remanié ✓ L’entreprise aura à sa disposition des documents qu’elle pourra compléter, amender, modifier afin de déterminer les axes prioritaires qui seront développés durant la phase de création. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 28 2. PHASE 2 : CRÉATION ET ESQUISSES Délais indicatifs > 2 à 4 semaines ✓Durant cette phase 2 Le designer élabore ses réponses : esthétiques, techniques et ergonomiques conformes au cahier des charges. 1) Dans un 1er temps le designer élabore des esquisses • Le temps de l’esquisse est le moment crucial ou le designer élabore ses concepts - Ce travail itératif constitue le coeur de l’apport créatif du designer, et c’est là que s’opère sa différenciation avec ses confrères et qu’il apporte sa propre personnalité au projet. - Ces esquisses qui lui sont propres, sont le plus souvent présentées sous forme de croquis réalisés à la main accompagnés par des maquettes d’étude. - Cet aspect de son travail n’est normalement pas destiné à être communiqué à l’entreprise. Néanmoins il peut en faire partager les résultats en groupe de travail, mais restreint car à ce stade les choix créatifs ne sont pas définitivement arrêtés. ✓Exemple d’esquisses R. Loewy - Logo Exxon!! Exemples d’esquisses. Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 29 2) Ensuite parmi ces esquisses le designer opère un choix cohérent de 3 à 5 propositions 3) Il approfondira et formalisera les propositions de façon à être communiquées au groupe projet Exemples d’esquisses. Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 30 a)> Formalisation : ✓La formalisation des 3 à 5 propositions se présente sous forme de : - Représentations en perspective montrant les vues principales du produit (rough ou modélisation 3d) - Dessins en perspective décrivant les usages (rough ou modélisation 3d) - Vues 2D couleur (Logiciels Adobe Illustrator, Photoshop) - Plans 4 vues montrant l’intégration des contraintes techniques (Logiciels Adobe Illustrator, Photoshop) - Maquettes d’étude pour une première représentation des volumes (mousse, carton, etc.) - D’une note d’intention argumentée pour chacune des propositions décrivant l’univers formel, l’univers d’usage, les coloris et matériaux envisagés, etc. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 31 ✓Exemple : formalisation de 4 propositions. Projet Médikid Biogaran Design : Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 32 ✓Exemple : formalisation de la proposition 1. Projet Médikid Biogaran Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 33 ✓Exemple formalisation : Esquisse - Plans 4 vues (2D) - Vues 2D couleur - Maquette mousse Design Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 34 b)> Résultats et attendus • Le designer présente son travail à l’ensemble du groupe projet de l’entreprise. • Présentation sous forme d’une projection et / ou sous la forme de panneaux rigides. • Il est important que l’entreprise se donne le temps de la réflexion pour prendre sa décision. ✓ Cette présentation a pour objectif d’effectuer un choix créatif parmi les pistes proposées. Choix qui sera la solution développée dans les phases ultérieures. Design Emmanuel Cairo ✓Exemple : formalisation de 4 propositions. Esquisse - Plans (2D) - Perspectives (3D) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 35 3. PHASE 3 : AVANT PROJET - MISE AU POINT DE LA SOLUTION RETENUE Délais indicatifs > 2 à 4 semaines ✓À l'issue de la phase 2 le designer entame la phase de mise au point de la solution et des choix créatifs retenus afin d’en affiner les expressions dimensionnelles, esthétiques et techniques. • À ce stade du projet il ne s’agit pas encore de fournir des éléments directement exploitables pour l’industrialisation, mais de formaliser les idées et concepts proposés à l’étape précédente - de manière à aboutir à des représentations d’une architecture de produit en précisant les éléments esthétiques et d’usage ainsi que les éléments techniques et mécaniques qui constituent le produit. - Ces éléments seront la base du travail qui sera à transmettre au bureau d’étude interne ou externe • L’entreprise fait part des aménagements design et des évolutions du projet qu’elle souhaite apporter • Le designer réalise une mise à niveau du design et intègre les aménagements demandés • Il rentre de plus en plus dans l’intégration technique afin de s’assurer que toutes les contraintes mécaniques, d’usages et d’utilisation du produit sont prises en compte • Le designer réalise l’ensemble des images et des plans nécessaires à la bonne compréhension et à la communication du projet Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 36 a)> Formalisation ✓La formalisation de la phase 3 se présente sous forme de : - Représentations en perspective montrant les vues principales du produit (modélisation 3d) - Représentations en perspective décrivant les usages (modélisation 3d) - Vues 2D couleur (Logiciels Adobe Illustrator, Photoshop) - Plans 4 vues montrant l’intégration des contraintes techniques (Logiciels Adobe Illustrator, Photoshop) - Plans 4 vues avec les principales côtes de dimensionnement (Logiciels Adobe Illustrator, Photoshop) - Maquettes d’aspect pour une représentation des volumes (résine, lab) - D’une note d’intention argumentée pour chacune des propositions décrivant l’univers formel, l’univers d’usage, les coloris et matériaux envisagés, etc. - D’un dossier décrivant la charte graphique et son déploiement sur le produit Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 37 ✓Exemple formalisation Phase 3 : Plans - Modélisation 3D - Image 3D - Maquette d’aspect Design Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 38 ✓Exemple formalisation Phase 3 : Plans - Modélisation 3D - Image 3D Design Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 39 ✓Exemple formalisation Phase 3 : Maquettes d’aspect Design Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 40 b)> Résultats et attendus • Le designer présente son travail à l’ensemble du groupe projet de l’entreprise. • Présentation sous forme d’une projection et / ou sous la forme de panneaux rigides. ✓ Cette phase a pour objectif de figer le design définitif du produit et de le transmettre au Bureau d’étude soit sous forme de plans, soit sous forme de fichier CAO surfacique pour commencer la modélisation mécanique et la phase de pré-étude mécanique. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 41 4. PHASE 4 : DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET CONCEPTION DÉTAILLÉE DE LA SOLUTION RETENUE ✓À partir de l’architecture générale du produit arrêtée en phase 3, les étapes de conception détaillée permettent d’aboutir à l’industrialisation du produit • Durant ces phases l’entreprise entre de plain-pied dans le développement avec les adaptations inhérentes aux process d’industrialisation. Le designer assure l’accompagnement design du projet sélectionné durant les phases précédentes. Il doit faire preuve de pédagogie, entre l'adaptation du design à l'outil industriel et son devoir d'exigence. Le designer est le garant que les prescriptions design seront bien suivies. • Cette phase suit la méthodologie des bureaux d’études (modélisation - pré étude - études). • Tout au long de cette phase des maquettes (prototypage rapide) seront réalisées. • Certains designers prennent en charge la partie BE > La mission du designer en phase 4 consiste plus particulièrement à : • Assurer le suivi des pré-études et études mécaniques auprès du BE afin de valider les choix de développement et adapter le design aux contraintes mécaniques et au process industriel • Assurer une mission de suivi de réalisation des maquettes et prototypes • Valider les maquettes et prototypes suivant des critères design et d’ergonomie • Assister et valider les tests de validation ergonomiques (si l’étude le nécessite) • Assurer une mission de suivi chez les sous-traitants partenaires du projet (validation des couleurs, des matériaux, etc.) • Participer aux réunions nécessitant une expertise design • Accompagner l’entreprise pour les actions de communication Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 42 > Formalisation ✓La formalisation de la phase 4 se présente sous forme de : - Dessins d’adaptation du design au process industriel (Dessins 2D et 3d) - Réalisation des images de synthèses, nécessaires à la communication du projet - Suivi de réalisation des études - Participations aux réunions d’avancement projet - Dossiers de compte rendus de réunions Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 43 ✓Exemple de formalisation Phase 4 : Plans - Modélisation 3D Design Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 44 ✓Exemple de formalisation Phase 4 : Images de synthèse . Communication du projet Design Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 45 ✓Exemple de formalisation Phase 4 : Suivi de réalisation de prototype Design Emmanuel Cairo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 46 ✓Exemple de formalisation Phase 4 : Suivi d’industrialisation Design Emmanuel Cairo. BE Didier Boulet Service CAO Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 47 5. MAQUETTES : DES MAQUETTES AUX PROTOTYPES ✓Procédés de prototypage rapide Le prototypage rapide permet de réaliser dans un temps très court, la représentation physique d'un modèle CAO en 3D. Les techniques utilisées pour la fabrication des pièces, sont des polymérisations de matière par couches successives dans des machines de prototypage rapide. - Le Frittage Laser - La Stéréolithographie - L’impression 3D L'usinage à grande vitesse est un autre moyen de prototypage rapide. Source : société Valla Ces procédés permettent de - Valider un design, - Valider un procédé d’industrialisation - Optimiser la pièce pour diminuer les coûts de fabrication - Voir et présenter un prototype Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 48 ✓LE FRITTAGE LASER Le Frittage Sélectif au Laser (Selective Laser Sintering) est un procédé de production rapide de pièce, ou de série de pièces, sans outillage à partir de données 3D. (Sources : sociétés IDO et Valla ) Matière : PA12 (Polyamide 12). > Délais : 4/6 Jours > Précision : ± 0,1mm pour 100 mm. Pièces poreuses et granuleuses. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 49 ✓LA STÉRÉOLITHOGRAPHIE La stéréolithographie est une technologie qui consiste à fabriquer des pièces par ajout de matière. Les matériaux mis en oeuvre sont des résines liquides photosensibles. L'empilement successif de couches pouvant aller jusqu'à 0,05 mm permet de fabriquer les pièces. A chaque passe la résine est insolée par un faisceau laser qui apporte la longueur d'onde nécessaire pour ducir le matériau. (Source société 3D prod) Matière : Résine Type : polypropylène - polycarbonate - ABS Délais : 4/6 jours. Précision : ± 0,1mm pour 100 mm Images : (Source société Crésillas) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 50 ✓L’IMPRESSION 3D L’impression 3D est un procédé qui permet de produire un objet réel à partir d'un fichier 3D en déposant et solidifiant de la matière couche par couche pour obtenir la pièce terminée. Taille Max de l’objet à reproduire : 254 mm x 381 mm x 203 mm. Cette technologie permet d’obtenir des objets directement en couleur. Source Sculpteo Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 51 ✓L'USINAGE À GRANDE VITESSE L'Usinage Grande Vitesse est une opération d'enlèvement de matière à des vitesses de coupe élevées. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 52 III.Comment choisir un designer ? 1. La place du designer dans l’entreprise 2. Les étapes pour choisir un designer A.ÉTABLIR UN « CAHIER DES CHARGES » B.TYPES DE MISE EN CONCURRENCE C.CRITÈRES DE SÉLECTIONS APRÈS MISE EN CONCURRENCE SUR DEVIS ET MÉTHODOLOGIE D.CHOISIR APRÈS LA RÉCEPTION DES OFFRES 3. Protéger son design A.DROIT DES DESSINS ET MODÈLES. B.DROITS D’AUTEUR C.LE CONTRAT DE CESSION DES DROITS D’AUTEUR D.LA RÉMUNÉRATION DES DROITS D’AUTEURS E.LES CLAUSES ILLÉGALES DE CESSION Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 53 1. La place du designer dans l’entreprise • Tout dépend de la taille, de la culture de management et de l’expérience design de l’entreprise. Hormis dans certaines grandes entreprises, le management spécifique du design n’a pas encore été intégré. La responsabilité de la gestion du design et du designer dépendra alors souvent du service qui aura l’initiative et la responsabilité du projet à développer. • On constate que le designer est souvent rattaché au département R&D dans les entreprises de B2B, alors que dans les sociétés de B2C il est plutôt placé sous l’autorité du marketing. Le designer sera soit sous la responsabilité du directeur R&D ou marketing, soit sous la responsabilité d’un chef de projet qui aura en charge de rendre compte de l’action design à sa hiérarchie. • Le designer a une action transversale au sein de l’entreprise. Il imprime une dynamique au projet. Le designer parce qu’il doit traiter à la fois des problématiques, d’image, de marque, d’innovation et de technique est au carrefour des différents services de l’entreprise et au centre des enjeux stratégiques de celle-ci. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 54 • Le designer travaille avec et sous le contrôle de l’entreprise. Le designer va mettre l’ensemble des ses moyens au service du projet. Afin que le designer apporte la meilleure réponse au projet et que ses idées soient acceptées par tous les services il est nécessaire : - D’instaurer un dialogue permanent entre lui et l’entreprise - D’imprimer une volonté du ou des dirigeants pour imposer le design dans l’entreprise • Le designer fédère en interne en donnant à voir. Le designer matérialise le projet. Ce qui n’était au départ, qu’une idée, qu’un schéma technique pour quelques initiés de l'entreprise sera concrétisé et communiqué par le designer avec des résultats visibles et partagés par tous. • Le designer et l'entreprise collaborent dans la durée Plus le designer sera imprégné de votre culture d'entreprise, plus il sera à même de vous proposer des solutions nouvelles adaptées. Il faut donc choisir un designer, dans une perspective de collaboration à moyen terme. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 55 • Un designer est une entreprise de prestation de services qui fournit des solutions en réponse à la demande de ses clients. Le designer n’est pas un magicien, si la demande est imprécise et le périmètre de son intervention mal défini il y a de fortes chances que sa réponse ne soit pas à la hauteur de vos attentes. • Le designer est un chef d’orchestre qui encadre des compétences dont il dispose soit en interne, soit en externe. Il apporte une gamme plus ou moins large de prestations de services. Ainsi, suivant les nécessités de l’étude il pourra s’entourer des compétences d’un ergonome, d’un maquettiste, d’un bureau d’étude, d’un spécialiste des IHM, voire de compétences en sciences humaines. • Chaque designer développe ses propres méthodes de travail. Il n’existe pas une seule et unique méthodologie du design. Chaque designer, suivant sa sensibilité, son expérience, le profil de ses clients développe au fur et mesure ses méthodes de travail qu’il adapte au projet. C’est ce qui fait la richesse et l’évolution constante de ce métier toujours en éveil et qui sait développer des méthodes nouvelles au service des différentes entreprises. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 56 ✓Il en résulte que pour être efficace l’intervention du designer doit être : • Réfléchie et décidée en amont du projet • Définie dans un périmètre d’objectifs • Intégrée tout au long des process de développement • Encadrée par un référent au sein de l’entreprise • Portée par l’ensemble des services • Acceptée et comprise par l’ensemble des intervenants du projet • Appuyée et validée par les dirigeants de l’entreprise "Oui, c'est important de savoir d'où viennent les idées, mais sans Steve Jobs, mes idées seraient parties à la poubelle la moitié du temps." Johnatan Ive. Vice-président chargé du design d’Apple Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 57 2. Les étapes pour choisir un designer A. ÉTABLIR UN « CAHIER DES CHARGES » • Le « cahier des charges » ou « brief design» est le véritable point de départ du projet de design. Il s’agit de faire part de vos attentes en étant le plus transparent possible. • Il sera le document de référence du projet afin d’obtenir des créations en adéquation avec vos besoins et vos objectifs. • Le cahier des charges doit être le plus complet possible. - Il permet au designer de faire une proposition complète et d’évaluer de manière précise les missions attendues - Il permet à l’entreprise d’estimer l’investissement nécessaire à la prestation de design à sa juste valeur. - Il servira de dialogue entre l’entreprise et le designer. • Le cahier des charges sera complété, mis à jour; tout au long du projet par l’entreprise ainsi que par le designer. • Le cahier des charges sera envoyé à la pré-sélection de designers que vous souhaitez mettre en concurrence Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 58 ✓Les éléments du cahier des charges : 1- Informations sur l'entreprise - Histoire et activités Organisation et organigramme Image de marque les outils de production (machines et technologies) les technologies et matériaux utilisés L’équipe en interne dédiée au projet Les outils de développement du projet en interne (BE mécanique, communication, prototypage rapide) 2- Présentation du marché et de l’environnement concurrentiel - Vos clients Les modes de vente et de distribution Les univers (industriel / grand public) Les marchés (national, international) L’ état du marché Positions sur vos différents marchés Avantages concurrentiels Quels sont vos concurrents ? quels sont leurs avantages ? Comment s’effectue cette concurrence ? (par les prix, par l’innovation) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 59 3- Présentation du produit objet du projet - Informations techniques : fonctions, composants, mécanismes, matériaux, moyens de production, montage, coût de revient - Informations sur les usages : quels sont les utilisateurs ? comment utilisent-ils le produit ? quelles sont les contraintes et conditions d’utilisation ? les acheteurs sont-ils les usagers finaux ? études ergonomiques, retours utilisateurs. - Informations commerciales : qualités et défauts, prix, positionnement (face à la concurrence, dans une gamme), promotion - Maintenance, logistique, Conditionnement - Législation et normes à respecter - Code couleur ou charte graphique à respecter 4- Les objectifs du projet - Stratégie de développement (objectifs visés, image, prix de vente/coût de revient estimé) La Cible Déclinaison de l’existant ou évolution de gamme ou étude prospective Fonctions techniques existantes ou à développer Choix technologiques existants ou à développer Mise en oeuvre d’une innovation ou d’un avantage concurrentiel (lesquels ?) Durée des phases de développement Développement en interne ou externalisé Délais de mise en oeuvre et de mise sur le marché. Services attendus de la part du designer hors création (ergonomie, maquette, développement mécanique, etc.) - Échéances et planning - Budget Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 60 B. TYPES DE MISE EN CONCURRENCE ✓Deux types de mise en concurrence : 1- La Mise en concurrence sur devis et méthodologie 2- La Mise en concurrence sur esquisse > Le choix pour l’une ou l’autre ce ces formes de mise en concurrence dépend : - de vos impératifs de délais - de votre budget - de votre expérience de management en design > Il est raisonnable de consulter 3 designers à 5 maximum Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 61 1- Mise en concurrence sur devis et méthodologie > ✓C’est la forme de mise en concurrence conseillée et la plus usitée • Un designer est un consultant qui doit produire une réflexion intellectuelle avant de dessiner • Sa proposition de travail comportera une première analyse de votre projet • Dans ce cadre un designer qui répond à votre demande avec des esquisses de projet ne respecte pas la déontologie de sa profession et fausse les règles de la compétition • Au préalable vous allez devoir : • • • • • Rencontrer chacun des designers afin qu’ils se présentent et que vous leur exposiez votre projet Leur faire visiter votre entreprise et leur présenter vos moyens ainsi que votre équipe Leur fournir le cahier des charges. À des fins de confidentialité un accord de confidentialité sera signé entre les 2 parties. Faire en sorte que les designers présélectionnés reçoivent le même message et que votre demande et vos attentes soient identiques pour tous. • Le designer après vous avoir rencontré et pris connaissance de votre cahier des charges, disposera d’un délai d’une semaine pour vous faire parvenir une offre de collaboration qui comprendra : • • • • Un devis par phase (prix et délais) ainsi que ses conditions générales de collaboration Une note méthodologique Une note d’intention (re-formulation de votre demande, et pré-analyse du projet) Un pré-contrat de cession de droits Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 62 2- Mise en concurrence sur esquisses > Vous pouvez souhaiter une esquisse en accompagnement du devis et de la note méthodologique. Vous allez donc devoir organiser une sorte de «concours», comme un concours d’architecture de marché public sur la première phase créative du projet en prévoyant une rémunération à un prix forfaitaire significatif pour l'ensemble des designers consultés. ✓Ce type de procédure n’est pas la plus pertinente car : - Comme nous vous l’avons exprimé en amont, le design est d’abord réflexion et analyse avant toute expression graphique. L’analyse risque ainsi d’être réalisée a minima - Elle implique un temps plus long de mise oeuvre de l’ordre de 2 à 3 semaines supplémentaires - Elle nécessite la disponibilité en interne d’une équipe déjà au fait du design et apte à juger au delà du seul critère esthétique - Elle requiert un budget plus conséquent - Elle favorise les grandes structures de design au détriment des plus petites qui n’ont pas les mêmes moyens en personnel et en temps. • Si vous optez pour la mise en concurrence sur esquisses faites en sorte que : - Les designers présélectionnés reçoivent le même message et que votre demande de délivrables soit identique pour tous. - La réponse des designers soit aussi accompagnée d’une note d’intention et d’une approche méthodologique chiffrée (durée, temps passé, coûts spécifiques). Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 63 C. CRITÈRES D’ÉVALUATION (Après mise en concurrence sur devis et méthodologie) 1- Connaissances, expériences - De votre univers industriel - Des technologies et matériaux - De marchés et projets similaires ou équivalents Ce critère est à pondérer, bien que rassurant a priori, il ne préfigure pas nécessairement d’une bonne réponse à votre projet. Un designer est formé à traiter des projets dans des marchés différents. 2- Critères matériel et de moyens - Équipement de l'agence. Maîtrise d’outils et de techniques nécessaires au projet - Réseau de partenariat du designer (compétences externes) - Compétences internes 3- Critères design - Créativité et réalisations au travers du « book » et du site internet du designer Expérience du designer : formation, parcours professionnel, clients, secteurs d’intervention. Notoriété du designer Réalisations primées 4- Autres critères - Langues pratiquées - Proximité géographique - même si Internet ou le TGV abolissent les distances - Taille de l’agence. La notion de taille est moins importante que les compétences proposées. Tout dépend aussi de votre projet et de votre organisation. - Activités connexes en lien avec le design (enseignement, syndicales, associatives etc.) - Votre budget et vos délais Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 64 D. CHOIX APRÈS ÉVALUATION Après réception de l’ensemble des offres vous allez devoir choisir votre designer à partir des critères que vous avez préalablement définis et hiérarchisés et les croiser avec les réponses spécifiques apportées par le designer en termes de méthodologie, de prix et de délais. ✓Méthodologie a) Ne considérez pas prioritairement le critère prix au début de votre processus de choix. On choisit un designer avant tout sur sa capacité à analyser la demande b) Voyez d'abord ce que les designers et leurs propositions apportent en valeur ajoutée à votre entreprise et à votre projet • Chaque designer apporte une méthodologie et une plus-value au projet qui lui sont propres • Certains apporteront une vision plus technique, d’autres auront une vision plus liée à l’usage, d’autres enfin privilégieront une vision prospective. Tous sauront «a priori» vous dessiner le bon produit • La difficulté résidera dans le fait de trouver le designer qui vous correspond le mieux • Le choix du profil se fera en fonction de vos objectifs mais aussi en fonction de votre propre empathie devant l’une ou l’autre des visions proposées c) Privilégiez : • La confiance que vous inspire le prestataire. Il faut qu’une complicité et un climat de confiance s’instaurent entre le designer et son client. • La disponibilité du designer et les compétences de l’équipe projet proposée par le designer • La clarté de la re-formulation de votre demande et la pertinence des questions soulevées • La vision globale du projet et de son développement ainsi que la qualité méthodologique de la démarche proposée Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 65 ✓La rémunération • Les prix de journée des designers (toutes disciplines confondues) sont très variables mais en moyenne peu élevés par rapport à la plus value apportée par le design. • Les tarifs journaliers varient de 600 € à 1200 €, suivant l’expérience et la taille de la structure • La moyenne est de 700 / 800 € la journée. Source : Dgcis Etude sur l’économie du design (2009) > La rémunération d’un designer comprend : • Un montant d’honoraires lié au temps passé sur l’étude fixé à partir d’un prix à la journée • Un montant de cession des droits d’auteur (forfaitaire ou en «royalties») exprimé dans une proposition de pré-contrat de cession qui en définit la durée, l’étendue géographique, les droits cédés. Les créations des designers entrent dans le cadre de la loi sur la propriété intellectuelle, qui indique que toute création génère des droits d’auteurs • Parfois, une valorisation forfaitaire d’une expertise, d’une expérience, d’une notoriété, ou suivant l’ampleur du projet ✓Les délais Les délais dépendent de : • • • • • L’expérience et du savoir faire du designer Du temps d’analyse nécessaire au projet Du nombre de phases nécessaires au projet Du nombre de pistes proposées et explorées en phase de création De la méthode de restitution des pistes créatives. Par exemple, réaliser une modélisation 3D prend plus de temps qu’une restitution en 2D accompagnée de croquis • Du degré de restitution demandé Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 66 ✓Négociation > Certaines phases sont moins négociables que d’autres. • Les phases amont d’analyse et de création sont «l’ADN» de la méthodologie design. Ce sont les phases les plus importantes car elles sont de véritables phases exploratoires desquelles émergeront les solutions à votre problème. Elles demandent le plus de temps et le plus de moyens. Elles constituent la valeur ajoutée du design, ces compétences dont vous ne disposez pas en interne. • Les phases de mise au point, de développement et de suivi. Tout dépendra de vos compétences en interne pour traduire la création design en un produit industrialisable. Le designer reste cependant le plus compétent pour adapter son projet au process industriel. Le designer est le garant que le design choisie en phase de création sera respecté durant les phases de développement industriel. • Une entreprise peut commander tout ou partie des phases proposées par le designer • Une entreprise peut interrompre la collaboration en respectant les termes des conditions générales • Un designer peut interrompre la collaboration en respectant les termes des conditions générales Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 67 3. Protéger son design (Sources : guide Jade - Le droit du design. Colette de Marguerye, avocate à la cour de Paris) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 68 Code de la propriété industrielle ne parle pas de "design" mais de dessin et modèle ✓ Le Le dessin est à 2 dimensions tandis que le modèle est à 3 dimensions. L'article L.511-1 du CPI défini le . dessin ou modèle comme "l'apparence d'un produit ou d'une partie de produit, caractérisée en particulier par ses lignes, ses contours, ses couleurs, sa forme, sa texture ou ses matériaux. Ces caractéristiques peuvent être celles du produit lui-même ou de celui de son ornementation". Le design correspond à l'apparence extérieure d'un produit. Il ne correspond pas au produit en lui-même, qui pourra être protégé par un brevet s'il s'agit d'une invention. Le brevet protège les usages (exemple molette Apple + usage ipad) ✓ Le design est protégé par : le droit spécifique des dessins et modèles mais aussi, par le droit d'auteur. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 69 A. DROIT DES DESSINS ET MODÈLES • Le Code de la propriété intellectuelle offre une protection spécifique du design à travers le droit des dessins et modèles. • Par un dépôt à l'INPI et en respectant certaines conditions, il va être possible d'obtenir un titre de propriété pour le dessin ou modèle. • Le droit des dessins et modèles vise à protéger l'effet esthétique et non pas l'effet technique, ce dernier pouvant être protégé par un brevet. Un brevet protège une invention pour une durée de 20 ans Le droit des dessins et modèle confère une protection de 25 ans (5 fois 5 ans). ✓LES CRITÈRES DE PROTECTION • Le premier critère de protection est que ce soit un dessin ou modèle nouveau Le dessin ou modèle doit être nouveau. On va vérifier que le dessin ou modèle n'est pas identique à un autre déjà divulgué. • Le second critère de protection est que le dessin ou modèle ait un caractère propre Un dessin ou modèle possède un caractère propre lorsque l'impression visuelle d'ensemble qu'il suscite chez l'observateur averti diffère de celle produite par tout dessin ou modèle déjà divulgué. • Le troisième critère est que le dessin ou modèle soit apparent Si lors d'une utilisation normale du produit, le dessin ou modèle n'est pas apparent, il ne sera alors pas possible de le protéger par le droit des dessins et modèles Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 70 B. DROITS D’AUTEUR • Le droit d’auteur est consacré par le code de propriété intellectuelle qui dispose que « L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur celle-ci des prérogatives du droit d’auteur dès lors qu’elle est originale et formellement exprimée ». Le critère pour que la création soit considérée comme une oeuvre de l’esprit est : l’originalité - Sera considérée comme originale l'œuvre « empreinte de la personnalité de son auteur » • Ainsi, le droit d'auteur, s'applique de la même manière à l'art pur mais aussi à l'art appliqué. Vont alors être protégés par le droit d'auteur les peintures, les sculptures, les œuvres littéraires, musicales et cinématographiques, les discours, les plaidoiries d'avocats, les dessins d'architectes, mais aussi la forme d'un vêtement ou d'une chaussure, le dessin d'une voiture ou encore la forme d'un ordinateur. • Le droit d'auteur naît de la seule création. A la différence du droit des marques, du droit des dessins et modèles ou du droit des brevets qui exigent un dépôt à l'INPI pour faire naître le droit, en matière de droit d'auteur, aucun dépôt n'est exigé. En outre, le droit naît dès la création de l'œuvre indépendamment de toute divulgation au public. Le droit d'auteur existe même si l'œuvre est inachevée. • Seule une personne physique peut être l'auteur. Hormis le cas de l'œuvre collective une personne morale, ne peut être auteur. ✓La création d'un design va donc conférer au créateur des droits d'auteur. Ces droits se regroupent en deux catégories: 1. LE DROIT MORAL 2. LES DROITS PATRIMONIAUX (OU DROITS D'EXPLOITATION) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 71 1. LE DROIT MORAL > L’objet est de protéger la personnalité de l’auteur exprimée au travers de son œuvre. Ces droits sont inaliénables, imprescriptibles et incessibles. ✓Les droits moraux sont au nombre de 4 : • Le droit de divulgation Permet à l’auteur de décider de manière discrétionnaire de porter son œuvre à la connaissance du public • Le droit de paternité Permet à l’auteur de revendiquer sa qualité d’auteur sur l’œuvre. • Le droit au respect de l’œuvre Si l’auteur d'un dessin ou modèle autorise par contrat un tiers à reproduire sa création, cette reproduction doit se faire avec fidélité • Le droit de repentir et de retrait Par ce droit, le créateur va pouvoir demander, malgré l'existence d'un contrat d'exploitation, à ce que son œuvre ne soit pas exploitée ou cesse de l'être, c'est à dire qu'elle soit retirée de la vente. Ce droit est tout de même encadré de limites dans la mesure où le créateur devra indemniser le cessionnaire du préjudice découlant de l'exercice de ce droit et cette indemnisation devra intervenir avant l'exercice du retrait. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 72 2. LES DROITS PATRIMONIAUX (OU DROITS D'EXPLOITATION) > Ils permettent à l’auteur d’autoriser les différents modes d’utilisation de son œuvre et de percevoir en contrepartie une rémunération. ✓Les droits patrimoniaux sont au nombre de 3 : • Le droit de reproduction C’est le droit de fixer l’œuvre par tout procédé permettant sa communication au public de manière indirecte. • Le droit de représentation Permet la communication de l’œuvre au public par un procédé quelconque. Ce droit comprend le droit d’adaptation, essentiel pour une représentation sur un support étranger à celui de l’œuvre. • Le droit de suite Permet aux auteurs d’arts graphiques et plastiques de percevoir un pourcentage sur toutes reventes successives de leurs œuvres. (concerne essentiellement l'art pur) Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 73 C. LE CONTRAT DE CESSION DES DROITS D’AUTEUR ✓Un contrat de cession doit être conclu entre le designer et l’entreprise ✓La rédaction d’un contrat de cession permet > • De pouvoir disposer librement de la création et de son exploitation en toute légalité dans un cadre contractuel accepté par elle et le designer • D’inscrire la cession comme un actif immatériel, donc d’augmenter la valeur de l’entreprise • D’inscrire la cession au inscrite au Registre National de Dessins et Modèles afin qu’elle puisse être opposable aux tiers ✓La cession porte sur les droits patrimoniaux de l’auteur > Les droits de reproduction, de représentation et d’adaptation ✓Les droits cédés doivent être > • Explicitement énumérés • Le domaine d’exploitation délimité - quant à son étendue (totale, partielle, support, nombre d’exemplaires...) - à sa destination (la finalité de la cession) - à son lieu (les territoires choisis) - à sa durée (maximum 70 ans après la mort de l’auteur) • Rémunérés Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 74 D. LA RÉMUNÉRATION DES DROITS D’AUTEUR ✓La rémunération de l’auteur doit être précisée dans le contrat de cession La cession des droits d’auteur peut être effectuée à titre gratuit ou onéreux. À titre onéreux, la rémunération de l’auteur peut se faire sous forme de rémunération proportionnelle ou de forfait. 1. La rémunération proportionnelle (royalties) > • Par principe, la cession par l’auteur de ses droits doit comporter une rémunération proportionnelle aux recettes provenant de la vente (prix de vente HT) ou de l’exploitation. • Le taux de rémunération reste libre et à la discrétion des parties • Il est possible de prévoir un taux variable progressif ou dégressif • Il est important de préciser la durée, le mode et la fréquence de la rémunération. Cette rémunération peut être versée mensuellement, trimestriellement ou annuellement 2. Par exception, la rémunération par forfait dans 5 hypothèses > • • • • Lorsque la base de calcul de la rémunération proportionnelle n’est pas déterminable Lorsque la base de calcul existe mais qu’elle ne peut être contrôlée Lorsque la base de calcul existe mais que la mise en place d’un contrôle est trop onéreuse Lorsque les conditions ou la nature d’exploitation rendent impossibles la rémunération proportionnelle : - quand la contribution de l’auteur n’est pas un élément essentiel de la création intellectuelle - quand l’utilisation de l’œuvre ne présente qu’un caractère accessoire par rapport à l’objet exploité • Lorsque la cession est faite par une entreprise étrangère ou à une entreprise étrangère Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 75 E. LES CLAUSES ILLÉGALES DE CESSION DES DROITS D’AUTEURS • La mention « tout droit cédé ». Dans certaines relations contractuelles, il peut être inséré, au bas du bon de commande ou du devis, une mention « tout droit cédé ». Cette mention est juridiquement nulle. En effet, tous les droits cédés doivent faire l’objet d’une mention expresse et distincte en réponse au principe de l’interprétation restrictive des contrats. • La cession globale d’œuvres futures est interdite Le designer ne peut pas s’engager à céder à son cocontractant des œuvres non déterminées ou déterminables au jour du contrat. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 76 IV.Conclusion. Pourquoi le design ? Les entreprises ont nécessité de se doter d’une image forte à des fins de différenciation au sein d’un environnement commercial qui se caractérise par une surabondance de l’offre et par une concurrence exacerbée entre les différents acteurs présents sur le marché. (F.Sackrider - Enjeux et modalités d’intégration économique du design) Stratégie, marketing, technologie et......design, le design est le quatrième pilier indispensable à l’équilibre de la conception de produit ✓Le design favorise l’innovation, qui accroît la compétitivité des entreprises Selon le rapport Design in Britain 2005-2006 réalisée par le Design Council au Royaume-Uni, les entreprises usant de manière intensive du design ont deux fois plus de probabilités d’avoir développé de nouveaux produits et services que les autres. D’où l’importance d’exploiter la diversité des dimensions du design : produit, marque, media, services, etc. ✓Le design rapporte plus qu’il ne coûte En règle générale, le coût d'une démarche design varie entre 0,01% du prix de revient d'un produit, dans le cas d'une production en grande série, à 1% s'il s'agit d'une production en petite série. ✓Le design encourage le transfert technologique Le designer s’appuie sur ses connaissances antérieures à la fois en matériaux, en technologie, en process de fabrication. Il en fait bénéficier ses clients à chaque nouveau projet. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 77 ✓Le design valorise • L’image et le savoir-faire de l’entreprise Le designer identifie les valeurs de l’entreprise ainsi que les innovations techniques et technologiques qu’elle souhaite diffuser. Il construit et renforce l’identité de l’entreprise et de la marque • L’organisation et les compétences dans l’entreprise Le design a une action transversale au sein de l’entreprise. Il permet la constitution autour du projet, d’une équipe qui va faire intervenir et intéresser l’ensemble des services de l’entreprise. Une fois sa plus value intégrée et admise, le design sera incontournable dans tous les nouveaux projets. • La dimension symbolique des produits Par le dépassement de la dimension technique en apportant une dimension symbolique, affective, environnementale, esthétique, patrimoniale et fonctionnelle par la valorisation des usages. Le design aide à une production plus intelligente en réintroduisant l’utilisateur au centre du dispositif de conception et en simplifiant les usages. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 78 (emm)anuel cairo Designer 47, rue Servan-75011 Paris Tél. 01 71 32 85 27 -06 10 83 13 60 [email protected] www.emm-design.com 77, rue du Faubourg Saint-Jacques - 75014 Paris Tél. 09 77 46 22 68 -06 83 05 82 55 [email protected] www.studio-ergonomie.com Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 79 Bibliographie du design DESIGN D'OBJETS - Les Cahiers du designer N°20. Éditions Eyrolles Cet ouvrage regroupe les témoignages de dix designers expliquant chacun la genèse d'une de leurs créations, de ses origines à sa fabrication http://www.eyrolles.com/Audiovisuel/Livre/design-d-objets-9782212122008 DESIGN(S) : DE LA CONCEPTION À LA DIFFUSION - Éditions Bréal Cet ouvrage propose une initiation concrète au design à travers une dizaine d'études de cas. Il Interroge les démarches du designer ayant présidé à la création du produit. http://www.editions-breal.fr/fiche-designs-1022.html DESIGN EN ENTREPRISES : LES PRATIQUES DE GESTION DU DESIGN - Éditions de Boeck Auteurs: Nicolas Minvielle avec la collaboration de Cécile Cam Ouvrage portant sur les pratiques du design en entreprise. Il est le résultat d'une cinquantaine d'interviews de designers managers, menées dans tous les secteurs (industrie, service, B2B, B2C etc.) et il vise à présenter la diversité et la richesse des métiers concernés. http://superieur.deboeck.com/titres/121811_2/design-en-entreprises.html Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 80 LE DESIGN : MANAGEMENT STRATÉGIQUE ET OPÉRATIONNEL - Éditions Vuibert Auteur: Christophe Chaptal de Chanteloup Cet ouvrage permet d’appréhender la dimension stratégique du design et ses modalités d’application, pour proposer, sur le marché dans lequel évolue l’entreprise, des offres commerciales pertinentes et économiquement viables. http://www.vuibert.fr/ouvrage-9782311001525-le-design-management-strategique-etoperationnel.html L'ESPRIT DESIGN : LE DESIGN THINKING CHANGE L'ENTREPRISE ET LA STRATÉGIE Éditions Pearson Auteur: Tim Brown Cet ouvrage s’adresse aux managers qui souhaitent s’initier à la « pensée design » – en tant qu’approche créative – pour faire émerger de nouvelles opportunités au bénéfice de leur entreprise. http://www.pearson.fr/livre/?GCOI=27440100188810 DESIGN MANAGEMENT. Editions d'Organisation. Auteur: Brigitte Borja de Mozota Ce livre de référence présente toutes les bases théoriques et méthodiques pour intégrer le design dans l'entreprise. Illustré de nombreux exemples, il donne les clés pour gérer un projet design de manière très opérationnelle et nous fait découvrir les secrets des plus grands designers d'aujourd'hui. Cet ouvrage de synthèse s'adresse aux professionnels du design, du marketing et de la publicité, aux chefs d'entreprise qui veulent utiliser le design comme levier de compétitivité et d'innovation http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/design-management-9782708126350 Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 81 Glossaire / vocabulaire du design Affordance : Capacité d’un objet à suggérer sa propre utilisation. Analyse fonctionnelle : Description analytique du produit par type de fonction, décrivant les effets attendus par catégorie : commandes, opérations, esthétique, ergonomie, etc. Les fonctions sont hiérarchisées en fonctions principales (celles indispensables à l’objectif du produit) et les fonctions secondaires (qui apportent confort efficacité). Analyse de la valeur : Méthodologie d’origine industrielle, utilisée en démarche design pour définir les coûts attendus de chacune des fonctions associées à un produit. Analyse du cycle de vie : d’un produit (lancement, croissance, maturité et déclin) permet de mesurer et d’anticiper ses stades d’évolution. Attractivité : Ensemble des caractéristiques d’un produit ou d’une marque qui lui donnent une supériorité sur ses concurrents directs. L’attractivité peut s’exprimer à travers les caractéristiques techniques et fonctionnelles du produit ou sur le marché et le mode de distribution (segment, accessibilité, financement…) ; elle est toujours relative au niveau de concurrence (prix, innovation). Benchmarking : Etude ou veille permettant d’évaluer un produit, service concurrent ou connexe dans le projet de design. Branding : Ensemble des méthodes permettant la gestion et le développement d’une marque : signature, positionnement, recherche de nom, iconographie, logo… Brief (briefing) : Synthèse présentée lors d’une réunion d’information sur un projet de produit ou de communication, destinée à transmettre à une agence ou à une équipe interne les caractéristiques attendues d’un produit ou d’un service (caractéristiques attendues, fonctions à remplir, image, impact à l’usage, …). Cahier des charges : Document récapitulant les spécifications fonctionnelles et techniques du produit, que ces exigences soient liées à des normes ou qu’elles soient définies par le projet design. On parlera de cahier des charges fonctionnelles, techniques, de fabrication, marketing. Chaque exigence est décrite, avec ses paramètres mesurables lors de validations. Chef de projet design : Sa présence et la reconnaissance de son rôle sont essentielles dans la réussite du développement d’un nouveau produit. Le chef de projet design est le garant de la cohérence du produit, de sa conception à sa mise sur le marché. Chef de projet (produit) : Désigne la personne chargée du bon déroulement d’un développement de projet. Il prépare, organise, coordonne et rend compte du projet. La fonction de chef de projet est indépendante de la position hiérarchique de la personne qui l’exerce. Le design peut dans certaines situations être chef de projet. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 82 Cognition : Ensemble des activités qui se rapportent à la connaissance : langage, mathématique, musique… et aux processus qui permettent leur apprentissage et leur manipulation : raisonnement, mémoire… Couple matériau-procédé : Le choix d’un matériau pour la réalisation de toute ou partie d’un produit implique de prendre en compte les conditions de mise en œuvre de ce matériau : différents types de transformation (mécanique, chimique, thermique…) et process industriels induits (organisation, savoir-faire). Ces facteurs ont une influence sur la géométrie des pièces, sur leur qualité et sur leur coût. Cycle de vie du produit : Ensemble des phases par lesquelles passe un produit au cours de sa vie sur un marché : lancement, croissance, maturité et déclin. Design : Agencement organisé de signes visant à concevoir et produire des objets. Démarche design : Processus interne à l’entreprise, procédant par étapes, de la stratégie produit à sa réalisation et mise sur le marché. Design de communication : Forme de design qui répond aux exigences des marques. Il englobe : la stratégie, l’identité de marque, le packaging, le design de produit et d’environnement. Design global : Design de communication agissant simultanément sur les différentes composantes véhiculant l’image de l’entreprise : stratégie, marque, produit, logo, environnement du produit, etc… Design mix : Bases à partir desquelles s’élabore le design d’un produit : style, esthétique, effet de gamme, ergonomie, économie etc. Design de produit : ou “design industriel”. Forme de design appliquée à l’objet, destinée à lui donner une valeur d’estime par l’esthétique ou une meilleure fonctionnalité. Design packaging : Forme de design mettant en relief l’identité de la marque par l’emballage du produit. Design sensoriel : Se dit du design sollicitant les sens: vue, odorat, goût, ouïe, toucher. Designer : Spécialiste des rapports forme/fonction/esthétique d’un objet. Il donne vie et sens à l’objet industriel dans un dialogue permanent entre les fonctions commerciales, techniques et financières de l’entreprise. Développement durable : Conception du développement alliant développement économique, respect de l’environnement et conditions sociales et culturelles. Eco-conception : se propose d’élargir le champ de la conception à la prise en compte de l’impact d’un produit sur l’environnement, mesuré par exemple en “empreinte carbone”. Les consommations de matières premières et d’énergies non renouvelables, sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit, de sa conception à son recyclage, sont anticipées pour être mesurées et limitées au maximum. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 83 Eco-design : Intégration, dans le processus de conception d’un produit, de critères liés à l’éco-conception : choix des matières premières, consommation énergétique, coût de transport, fin de vie du produit, recyclage, réutilisation… Entretien : Technique particulière de recueil d’information, complémentaire du questionnaire. Réalisé en face à face, il peut avoir un caractère individuel ou être mené en groupe. Ergonomie : Etude des conditions d’utilisation de l’objet et de la relation entre un individu et un objet sous l’angle psychomoteur : postures, gestes, perception, compréhension fonctionnelle, fatigue, mais aussi sous l’ange cognitif : apprentissage, compréhension de l’interaction, mémorisation… Esquisse : fait partie de la phase préparatoire de recherche pour travail de design. Elle se situe souvent après le croquis pris sur le vif et peut précéder un dessin de type plus achevé ou définitif qui servira de base de travail pour le designer. Elle se différencie du croquis qui est un dessin en lui-même, réalisé rapidement à titre de « prise de note » ou d'exercice, alors que l'esquisse appelle une continuation. Elle est souvent exécutée au crayon car elle est susceptible de corrections. Fonctionnalisme : Courant apparu notamment en architecture, fondé sur l’idée que la fonction prime sur la forme “de la forme naît la fonction”. L’apparence extérieure d’un bâtiment ou d’un objet doit découler de ses fonctions et de leurs articulations. Formalisme : Concept esthétique qui met l’accent sur une forme déterminée au risque de fournir une réponse détachée du contexte ou de la fonction de l’objet. Gestalt (Théorie de la) : Théorie selon laquelle les processus de la perception et de la représentation mentale traitent spontanément les phénomènes comme des ensembles structurés (les formes) et non comme une simple addition ou juxtaposition d'éléments. Identité visuelle : Ensemble d’éléments visuels constitutifs de la personnalité d’une marque ou d’un produit (logotype, couleur, ambiance…). Innovation : résultat de l'action d'innover. C'est un changement dans le processus de pensée visant à exécuter une action nouvelle. Elle se distingue d'une invention ou d'une découverte dans la mesure où elle s'inscrit dans une perspective applicative. Itération : Séquences d’instructions destinées à être exécutées plusieurs fois (autant de fois que de besoin). Logigramme : schéma synoptique fonctionnel définissant symboliquement les automatismes et séquences auxquels doit satisfaire une installation ou une interface. Mapping : Mode de représentation du positionnement d’un produit sur des axes permettant de mesurer sa proximité par rapport à deux paramètres opposés et de construire une carte où figurent des produits concurrents. Marque : Signe de confiance et de qualité d’un produit, elle garantit au client innovation et qualité. Le nom de la marque est le plus souvent associé à un graphisme. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 84 Merchandising : (terme anglais) le plus utilisé par les professionnels du marketing en France, parfois « francisé » en « marchandisage » ou « marchandising » s'est développé consécutivement à l'essor de la vente en libre-service, c'est-à-dire cette forme de commerce où aucun employé - sauf exception dans certains rayons, ou chez certains distributeurs spécialisés n'est affecté à la vente des produits. D'où la nécessité pour chaque produit d'être exposé et de se « vendre lui-même, sans l'assistance d'aucun vendeur » Montabilité : Possibilité et méthodologie d’assemblage d’un produit. Norme : document de référence approuvé par un institut de normalisation reconnu tel qu'AFNOR. Elle définit des caractéristiques et des règles volontaires applicables a un produit. Obsolescence : Phénomène de dépréciation technique ou culturelle (usages, mode) qui touche un produit indépendamment de la qualité de son fonctionnement technique. Packaging : Emballage d’un produit, permettant son stockage, son transport, son identification, sa visualisation et la présentation de ses caractéristiques. Panel : Echantillon d’individus sélectionnés et interrogés plusieurs fois sur la durée d’une enquête afin de mettre en évidence les évolutions de leurs attitudes, comportements et opinions. Position : se dit de la place d’un produit dans l’esprit des consommateurs selon différents critères (prix, image, caractéristiques…) ; position occupée sur un marché en termes de vente (leader, suiveur, challenger…) Productivité : Rapport entre une activité et les moyens mis en œuvre pour la générer. Projet design : Appliquée à la conception de produit, la démarche design se conduit comme un projet global, du cahier des charges fonctionnel à la communication globale. La notion de “projet design” implique une stratégie, une conduite de projet. Questionnaire : Séquence logique et organisée de questions soumises à des individus interrogés dans le cadre d’une enquête. Restylage : Modification de l’aspect extérieur pour rajeunir le style ou réviser la ligne générale d’un produit, sans modification de ses fonctions. Rough : Expression graphique (généralement traduite par une esquisse) destinée à donner un rapide aperçu d’un objet ou d’une forme. Segmentation : Division du marché en catégories homogènes (âge, revenu, statut… pour les clients ; bas, moyen ou haut de gamme… pour les produits), permettant d’adapter les caractéristiques d’un produit à un segment de marché (couple produitmarché). Sémiologie (sémiotique, sémiographie) : Discipline qui étudie les conditions dans lesquelles des signes produisent du sens. Un signe peut être un événement, un texte, un dessin, un objet, un bâtiment, un graphisme… Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 85 Sens : Signification perçue d’un objet, liée à la relation entre un individu et un objet dans son contexte. Sensoriel (analyse sensorielle) : consiste à mesurer et interpréter les caractéristiques des produits perçues par les organes des sens : la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat ou encore le toucher. Signe : Toute communication sensorielle prend une valeur de signe dans un contexte précis. Le design vise à mettre en scène des signes pour donner plus de force aux objets dans leur relation avec les individus. Symbole : La symbolique traite de la signification immatérielle attachée à un objet. Un caractère figuratif lié à la forme, au matériau, à un graphisme peut ainsi être employé pour rattacher un produit ou une marque à un univers de valeur : luxe, puissance, qualité, assurance, plaisir… Systémique : Là où une vision analytique décompose le tout en parties de plus en plus singulières et les considère indépendamment les unes des autres, une vision systémique s’intéresse aux relations du tout, considéré comme une “boîte noire”, avec son amont et son aval. Ainsi, un produit sera-t-il défini, non pas par la somme de ses éléments mais comme le résultat de ses interactions avec son environnement. Cette vision globale, dont le modèle est issu des apports de la biologie moléculaire, est une des conditions pour penser la complexité (travaux d’Edgar Morin). Traçabilité : Système d’information sur la chaîne de conception, de production et de distribution d’un produit, permettant d’identifier, à tout moment, son origine et ses caractéristiques et l’historique de toutes les interventions. Typologie : Regroupement des clients ou des produits par profil, quelles que soient leurs différences de statut. Exemple : les urbains et les ruraux, les experts et les novices… Valeurs : Pour une entreprise, ses “valeurs” s’expriment dans des sentiments collectifs (appartenance, fierté, défense…) et qui ont un impact sur la motivation des personnels. En externe, les valeurs peuvent soutenir la marque et légitimer l’image de l’entreprise (innovation, créativité, responsabilité sociale…). Elles participent du design global. Valeur d’échange : Elle correspond économiquement à la valeur de transaction sur le marché. Valeur d’estime : Elle peut être approchée par la valeur perçue du produit par le client qui mesure spontanément l’écart entre le prix payé et les bénéfices que le produit lui apporte. Son niveau est souvent relié aux valeurs statutaires, symboliques et culturelles du produit. Valeur d’usage : Elle correspond au niveau de satisfaction apporté par le produit en terme de fonctionnalité. Opticsvalley : La démarche design comme outil de compétitivite 86