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DOSSIER PÉDAGOGIQUE WOUAF ! ART théâtre et art | dès 6 ans mise en scène Anne-Sophie Erichsen (Grenland Friteater) | avec Guandaline Sagliocco | musique et création sonore Nadine Estève | scénographie et décor Silje Steinsvik | costumes Katharina Barbosa Blad | vidéo et photo Jørn Steen | lumière Jean-Vincent Kerebel | régie son Eirik Lie | régie lumière Trym Sigurdsen | durée 50 min DIMANCHE 6 & MERCREDI 9 AVRIL 2014 DIMANCHE À 16H30, MERCREDI À 19H30, REPRÉSENTATIONS SCOLAIRES LUNDI 7 AVRIL ET MARDI 8 AVRIL 10H30 ET 14H30 M° LIGNE 13 MALAKOFF-PLATEAU DE VANVES - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION THEATRE71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF 3, PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00 SERVICE RELATION PUBLIQUE [email protected] Béatrice Gicquel 01 55 48 91 06 | Solange Comiti 01 55 48 91 12 | Émilie Mertuk 01 55 48 91 03 Sagliocco Ensemble présente Wouaf ! Art parfois les chiens ressemblent aux hommes, parfois les hommes ressemblent aux chiens Jeannette, amatrice dʼart et amie des bêtes, vient nous parler avec enthousiasme de la place du chien dans lʼhistoire de lʼart. Cʼest sa toute première conférence dans le cadre du projet artistico-culturel-scolaire: le carton culturel. Jeannette a choisi parmi les grandes oeuvres, les plus essentielles, celles où figure au moins un chien. Le thème est captivant, la conférencière passionnée et très documentée, lʼhumour irrésistible. Des moments surréalistes et décalés nous plongent au centre de lʼimage, à lʼintérieur du cadre, si proche de lʼartiste. Un fil sonore et musical traverse la conférence, miroir des émotions de Jeannette. Il se glisse dans les tableaux, les objets, les mouvements. Le public est immergé dans un univers sensoriel musical et drôle, intime et magique. Jeannette nous invite à rencontrer les artistes tel que Munch, Picasso, Turner, Velázquez… Une approche poétique et délirante, libre de toute contrainte et de toute logique, qui ouvre grand les portes de lʼhistoire de lʼart et nous permet dʼapprendre et de redécouvrir des œuvres majeures. production: Sagliocco Ensemble mise en scene: Anne-Sophie Erichsen (Grenland Friteater) avec: Guandaline Sagliocco musique et création sonore: Nadine Esteve scenographie, decor: Silje Steinsvik costume: Katharina Barbosa Blad video, photo: Jørn Steen èclairage: Jean-Vincent Kerebel régie son: Eirik Lie régie lumière: Trym Sigurdsen producteur: Håkan Islinger Avec le support de; Norsk Kulturråd, Fond for Utøvende Kunstnere, Norsk Kulturråd – Den Kulturelle Skolesekken, Telemark Fylkeskommune et Porsgrunn Kommune. Merci à; Vincent Audat, Olav Hanto, Even Bolstad, Grenland Friteater, Teater Ibsen, Kulturavdelingen Porsgrunn Kommune, Rune Gåsodden,Atle Findal et Glenn Henriksen. photo : Jørn Steen WOUAF ! ART SAGLIOCCO ENSEMBLE Aallsgata 15 3922 Porsgrunn Norway photo : Jørn Steen p rn : Jø o t o h en Ste phone: *47 - 35 55 33 96 Fax : *47 - 35 55 60 66 mobile: *47 - 932 02 209 E-mail: [email protected] Les oeuvres représentées dans le spectacle: Pablo Picasso; Variation sur Las Meninas de Velasquez, © Succession Pablo Picasso/BONO 2007, Roy Blohm; Etter Regn, ©Roy Blohm/BONO 2007, Roy Lichtenstein; GRRRR © Roy Lichtenstein/BONO 2007, Edvard Munch; Hundehode ved rød stamme, © Munch Museet/Munch-Ellingsen-gruppen/BONO 2007, Diego Velázquez; Las Meninas, des variation sur Las Meninas de Irma Gruenholz, Barroso Andres, Crazy Delicious, Shinji Ogawa et Meninas detrás delespejo de Martin La Spina, Auguste Renoir; Les Dejuner des Canottiers, Rafel Solbes; Las Meninas, John Peter Wilking; Las Meninas, Michael Newton; Black Dog, GeorgesSeurat; La Grande Jatte, Landscape with Dog, Adriano Cecioni; Dog Defecating, William Turner; Dawn after the Wreck. LA PRESSE Wouaf ! Art 2008-2009 Le Devoir, Montreal, Canada November 22, 2008 Guandaline Sagliocco propose une sorte de folie douce pour les enfants. Bizarre, le travail de la Norvégienne dʼorigine Italienne et qui parle français, difficile à nommer. Du théâtre clown? Du comique pour les enfants? :D photo ag Jen sen Du Ludo burlesque? Du pédago hilarant? On lʼavait tout juste raté à Méli Mômes avec le spectacle qui est finalement venu aux Coups de théâtre 2006, Les Secrets de la Nuit, mais la voici cette fois avec Wouaf ! Art, un truc qui tient un peu à tout ce que lʼon vient dʼénumérer. Elle est dʼabord irrésistible, la Guandaline, même si vous ne succombez pas tout de suite à ses gaucheries finement orchestrées, elle vous fera craquer à un moment ou à un autre avec ses airs de Pauline Martin quand elle était plus jeune. Sa façon de bouger, de sʼauto caricaturer, dʼen mettre et dʼen remettre avec invention.. Les enfants, eux mordent tout de suite. Une conférence sur la présence du chien dans lʼhistoire de la peinture. Avec beaucoup dʼeffets, bande son, diapos et propos frôlant les territoires incertains où lʼon relègue souvent nos difficiles rapports avec les autres. Elle est comme ça sous ses airs simple la Norvégienne. LʼEst Républicain, Bourogne, France, Février 10, 2009 Des Wouafʼ Art de plaisir …Avec enthousiasme, pendant une heure, lʼartiste a mis en relief le chien dans lʼhistoire de lʼart, sur fond sonore et musical. Une conférence drôle et amusante où lʼintervenante a déversé, dans son miroir à émotion, tout son talent… LʼAlsace, Kingersheim, Momix, France, Février 6, 2009, Gilles Haubensack Un spectacle qui a du chien Comme son nom lʼindique, Wouaf ! Art parle de chien et de tableaux: un one woman show porté par Guandaline Sagliocco, femme orchestre de cette intelligente proposition, présentée mercredi dans le cadre du festival Momix. La comédienne incarne Jeannette, amie des bêtes qui sʼimprovise conférencière dʼhistoire de lʼart.. par le petit bout de la lorgnette, puisquʼelle se focalise sur la place du toutou dans la peinture. Vélasquez, Picasso, Lichtenstein défilent sur un écran tandis que sʼéchafaude un délire subtil et documenté, qui élève le coq-à-lʼâne au rang des beaux arts. Comédie, mime et images sʼentremêlent jusquʼà lʼabsurde_ quand une corbeille à papier se met à aboyer ou quʼun boa de plumes joue le chienchien à sa môman. Un collage au poil! Dagsavisen, Norvège, Juin 18, 2008, Anette Therese Pettersen Lʼart du point de vue du chien. est un one-man-show qui pète le feu. photo : e Jørn Ste n « Ouaff ! ART » Même si « Ouaff ! ART » est un spectacle pour enfants sur lʼart, cela ne prend jamais un ton professoral. Au contraire, cʼest un spectacle drôle et intelligent, qui sous la forme dʼune conférence donne un point de vue personnel et ludique sur lʼart. Et sur les chiens. Le ludique et lʼartistique vont main dans la main. Cʼest une approche sans prétentions, et lʼart nʼen devient que plus passionnant, parce que unique et sacré. Lʼintroduction aux différentes périodes dans lʼhistoire de lʼart et les techniques nous passionne, nous instruit et surtout : nous divertit. Que lʼon soit grand ou petit, on rit beaucoup, et le spectacle nous touche à plusieurs niveaux. À la fois comme une initiation à lʼart et à lʼhistoire de lʼart, mais aussi comme une ouverture sur de nouveaux horizons. Sagliocco prouve quʼil est tout à fait possible de combiner le stand up, le slap-stick, lʼart et la pédagogie – sans que pour autant aucun de ces éléments en souffre. Varden, Porsgrunn, Norvége, Janvier 10, 2008, Morten Lie-Hagen Un joyeux délire qui fait chaud au cœur... Je sors tout juste du Friteatret où je viens de me réjouir, de rire et de pleurer durant toute la représentation de « Wouaf ! Art », pièce créée et jouée par Guandaline Sagliocco. « Wouaf ! Art » est un spectacle qui nous réchauffe le cœur, fait travailler nos zygomatiques, et fai tomber toutes nos défenses. Il faut avoir lʼâme complètement asséchée ou être pathologiquement blasé pour ne pas se laisser emporter par ce spectacle « pour enfants ». ..Jeannette trébuche, se pavane et fait le clown tout au long de ce voyage initiatique… On regarde, on rit et on apprend. On ne peut pas raconter « Wouaf ! Art ». Il faut le vivre. Si vous avez besoin de rire un bon coup, vous devez vous précipiter et voir ce spectacle. Si vous avez déjà aimé un chien, allez voir ce spectacle. Et si vous avez déjà éprouvé le désir dʼavoir un chien, allez aussi voir ce spectacle. Autrement dit, il nʼy a aucune raison de rester à la maison... France, et Håkan Islinger de Suède, fondent la compagnie de théâtre, Sagliocco Ensemble, à photo : D En 1988, Guandaline Sagliocco, originaire de ag Jens en S A G L I O CC O E N S E M B L E Porsgrunn, un petite ville industrielle du sud de la Norvège. Le travail du SAGLIOCCO ENSEMBLE se caractérise par la recherche dʼune écriture stylisée construite à partir dʼimprovisation de textes, du geste et de mise en image. À travers lʼhumour et dans un univers poétique et visuel, ses spectacles invitent à la rencontre avec des spectateurs de tous âges. Jouant dans trois langues (français, anglais, norvégien), Guandaline Sagliocco tourne dans plus de douze pays à travers trois continents. Durant les cinq dernières années, Sagliocco a été lʼune des compagnies jeune public Norvégiennes qui a le plus tourné avec « Les secrets de la nuit », inspiré du livre de Michel Tournier (version française : Les coups de Théâtre à Montréal en Novembre 2006 puis au festival Méliʼmôme à Reims en avril 2007, au festival « A pas contés » Dijon février 2008) et « Le Prince Heureux» inspiré du conte dʼOscar Wilde. Le spectacle solo « LʼHistoire du Héros Déchu», basé sur le mythe Grec de la toison dʼor, Jason et Médéa a reçu en 1997 le Premier Prix du « Festival Fringe » dʼEdinburgh, où par ailleurs, Guandaline Sagliocco a été nommé Meilleure Actrice par le magazine de théâtre « The Stage ». Guandaline Sagliocco a reçu le prix 2001 de lʼASSITEJ (Association International de Théâtre Pour lʼEnfance et la Jeunesse) pour « Salomé », un spectacle solo où la comédienne, incarne et jongle avec cinq personnages différents. La version Française “Wouaf ! Art” a été présentée pour la première fois dans le cadre du festival Les coups de Théâtre à Montréal en Novembre 2008 puis au festival Momix à Kingersheim en février 2009 et au festival « A pas contés » Dijon février 2009. Wouaf ! Art a reçu le prix Momix en France et a été nommé pour le prix Gullsekken 2009 en Norvége. Des tournées sont prévues jusquʼen 2011 en France, en Grande Bretagne, au Canada dʼEst en Ouest, en photo : Inge Fjelldalen Suisse et en Norvège. En guise d’introduction Jeannette, amatrice d’art et amie des bêtes, vient nous parler avec enthousiasme … de chiens et d’art ! « Le premier art de l’homme a donc été l’éducation du chien » Georges-Louis Leclerc de Buffon Ŕ Histoire générale des animaux On ne peut plus clairement sceller le destin commun de l’homme et du chien que ne le fait ici Buffon, démontrant par ailleurs que sans le secours du chien, l’homme ne serait pas parvenu à grand-chose face à une nature hostile. De fait, le chien est sans doute notre plus ancien compagnon de route, son ancêtre (dont les origines restent encore discutées) ayant vraisemblablement été domestiqué aux alentours de 14 000 avant Jésus-Christ, soit environ 4000 ans avant la chèvre, 5000 ans avant le chat, 8000 ans avant la vache et plus ou moins 10 000 ans avant le cheval. Un aussi long chemin patte dans la main justifierait à lui seul pour le chien le titre de « meilleur ami de l’homme », une place de choix aux côtés de son maître et dans toutes ses représentations. Ce n’est pas Jeannette qui vous dira aujourd’hui le contraire ! Et pourtant… cela n’a pas toujours été le cas ! Certes nos toutous sont loin d’être les grands absents de l’histoire de l’art, mais il leur aura fallu du temps pour se glisser sous la table de la cuisine, puis de là aux meilleures places. Et ce ne fut pas toujours pour jouer le beau rôle, suffisamment d’expressions en attestent : « ce n’est pas pour les chiens », « c’est une vie de chien »… Saint-Matthieu ordonnant « ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré », et Jésus lui-même rappelant qu’« il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens » ! Certes, mais voilà le chien bien récompensé de 14 000 ans de soumission à son maître ! Si cela peut toutefois le consoler, le chat aura beau traquer le rat au bénéfice de l’homme, il jouira plus longtemps encore d’une image épouvantable, traité d’infidèle, voleur, sournois, égoïste, débauché, auxiliaire de Satan et des sorcières… Vu sous cet angle, le chien s’en tire à bon compte. Mais ce n’est tout de même qu’au prix d’une infinie patience et de multiples services rendus dans bien des domaines qu’il réussira à faire une quasi unanimité et à s’attirer des hommages comme celui de Victor Hugo affirmant : « Le chien, c'est la vertu qui, ne pouvant se faire homme, s'est faite bête ». 7 Attention ! Chien méchant ? Pour commencer, le chien reste longtemps le grand absent de l’art rupestre, pourtant peu avare en représentations animalières ! Bovins, chevaux, poissons, oiseaux, animaux terrifiants se partagent la vedette sur les parois des grottes pendant plusieurs milliers d’années avant que le chien ne fasse ses premières apparitions aux environs de 6000 ans avant Jésus-Christ : quelques milliers d’années d’anonymat qui ont dû lui faire regretter de ne pas être resté plus longtemps du côté des prédateurs, qui excitaient visiblement plus l’imagination humaine. Bon bougre, le chien continue tout de même à remplir fidèlement son office de chasseur, ce qui lui vaut enfin d’être peint et sculpté ! Le reste du temps, il lèche sagement ses plaies dans son coin, hurle parfois à la lune sa mélancolie. Chienne de vie ! L’homme, qui n’observe pas toujours que sa propre personne, s’étonne et s’interroge sur ces deux étranges manies… Et le chien y gagne son entrée dans le monde divin… d’abord en tant que psychopompe (guide des âmes vers l’autre monde) ou gardien du monde des morts ! Et oui, s’adresser lugubrement à la lune, ce n’était pas une si bonne idée : d’Anubis en Egypte à Xolotl au Mexique, le voici associé à la mort, et cette réputation aura la vie dure. Compagnon d’Hécate dans la mythologie grecque ou molosse gardant les enfers sous les traits de Cerbère, il est le redoutable Garm de la mythologie germanique (assumant peu ou prou les mêmes fonctions que Cerbère). Etant ainsi associé à l’au-delà, il n’y a plus qu’un pas à franchir pour le lier aux puissances malfaisantes ou diaboliques. Qui sera allègrement sauté dans les traditions orientales, avec les mauvais Djinns prenant les traits de chiens noirs, aussi bien que chez les chrétiens, le démon s’incarnant de façon identique à l’époque médiévale ! Au moins un point commun avec son ennemi félin. Jusqu’à Goethe qui donne à l’émissaire de Méphistophélès les traits d’un grand barbet noir ! Heureusement pour lui, sa capacité à soigner ses plaies en les léchant lui permet également de défendre une meilleure image, celle du guérisseur. Il n’est pas rare de le retrouver aux côtés d’Asclépios, dieu grec de la médecine. Bien plus tard, SainteHildegarde rappelle que « La chaleur qui est dans sa langue nettoie les plaies et les ulcères ». Et de nouvelles missions vont lui permettre de s’illustrer positivement auprès de son maître et de se rendre indispensable. De chasseur, il est devenu bon guerrier et combattant. Un bon point. Mais dès lors que l’homme commence à cultiver SA terre et à élever SES troupeaux, il a besoin de renfort pour se défendre de la convoitise des prédateurs… mais aussi de ses propres congénères, la notion de propriété n’allant pas toujours de soi. 8 Le chien excelle dans sa nouvelle tâche : il surveille, guette, garde et défend avec acharnement. « Cave Canem », « prends garde au chien » lit-on sur le seuil des villas romaines. Reconnue dès l’Antiquité par des auteurs comme Platon, cette vigilance mise au service de l’homme parviendra même à le réconcilier peu à peu avec les religions monothéistes, qui n’avaient de prime abord pas fait de cadeaux à ce carnassier glouton maléfique accoquiné de longue date avec le monde des morts, et dont la fidélité même à l’homme était suspecte, car peut-être idolâtre. Saint-Augustin plaide ainsi sa cause, tout comme Catherine de Sienne. Sainte-Hildegarde va plus loin encore : « Il a en lui quelque chose de commun avec les usages de l’homme et c’est pour cela qu’il devine l’homme et le comprend, qu’il aime rester volontiers en sa compagnie, et qu’il lui est fidèle. » Cette fois, le meilleur ami de l’homme pointe vraiment le bout de son museau… à un poil près, d’ailleurs, d’intégrer carrément l’espèce humaine ! Jeannette a encore raison : Parfois les chiens ressemblent aux hommes, Parfois les hommes ressemblent aux chiens. Il était temps, car le malheureux chien en dépit de ses efforts, sort d’une période de purgatoire. Les débuts du Moyen Age ne lui réussissent guère… Comme dans toutes les périodes agitées, surtout les lendemains de guerre, les chiens combattants ou chasseurs qui ne trouvent plus d’utilité sont livrés à eux-mêmes… les meutes de chiens errants se multiplient, et comble de bonheur, propagent la rage. Non content de ressembler à son lointain cousin le loup en retrouvant un instinct grégaire et carnassier, le chien se fait vecteur de maladie. Bravo, le chien ! Ce n’est pas le souvenir des services rendus qui empêchera l’homme de te regarder de travers ! Fais-toi tout petit, petit, continue à travailler en attendant des jours meilleurs. Ce que fit le canidé. Bonne initiative, car l’homme, à y regarder de plus près, ne peut constater qu’une chose : après tous ces millénaires, ces brouilles, ces malentendus, le chien est toujours là, fidèle au service de l’homme. Aussi fidèle que le fut Argus, le chien d’Ulysse qui attendit patiemment le retour du maître, fut presque seul à le reconnaître, et accepta enfin de mourir de vieillesse. Certes, il peut être un peu hargneux. Mais puisque cette hargne sert l’homme, à la guerre comme à la chasse ? En parlant de hargne, l’homme est également obligé de faire un peu son autocritique, non ? Certes il a parfois d’étranges comportements. Et l’homme ? Jamais ? Bien vu, Sainte Hildegarde, il faut se reconnaître des points communs, savoir se regarder au miroir du chien. Et tant que nous y sommes, autant que le portrait soit flatteur. 9 Or le chien, c’est aussi la fidélité, l’obéissance, la soumission, le dévouement, la vigilance, sans parler du courage, de la combativité (oui, plus question de parler de « férocité » ou d’« agressivité »)… Et voilà donc le chien en parfaite odeur de sainteté. Il se glisse aux pieds des gisants médiévaux pour symboliser la fidélité et la loyauté. Même rôle dans la peinture religieuse qui lui ouvre ses portes. Plutôt pour s’installer dans les coins, certes. Mais tout de même, le chien, fidèle et soumis, est là pour rappeler à son devoir l’orgueilleux pécheur. Peut-être parfois exprime-t-il encore la discorde… Mais c’est souvent parce que ce fripon et maudit chat sournois vient le narguer ! Il se glisse aux pieds de Saint-Roch (qu’il a, parait-il, sauvé de la peste, tiens, tiens…), de Sainte Marguerite de Cortone. Ou de Saint-Dominique, fondateur de l’ordre dominicain, dominicani en latin… Ce qui permet un beau jeu de mots : « domini canis », « chiens du Seigneur »... Depuis Clovis, la loi protège à nouveau le fidèle serviteur. Et il ne s’agira plus de seulement de prétendre que le chien est enragé pour pouvoir le noyer, n’en déplaise à Monsieur Molière, il faudra encore le prouver. Au milieu de la foule des chiens fidèles, les chasseurs de grandes lignées se voient accorder privilèges sur privilèges, au fur et à mesure que l’art de la vénerie passionne de plus en plus de chevaliers, qui y voient un bon entraînement entre deux guerres. Tel maître, tel chien et inversement : à haut seigneur, noble canidé. Les races les plus antiques, les lévriers, les mastiffs, s’imposent jusque dans la chambre seigneuriale ou royale et témoignent dans l’imagerie de l’époque de la haute dignité de leur maître. Sortant du dessous de la table de la cuisine, les chasseurs de haut pedigree s’ébattent dans les forêts giboyeuses, se prélassent sur les étoffes les plus précieuses. De plus en plus, on les trouve se faisant faire le portrait aux côtés de leur maître, chacun éclairant l’image de l’autre. Signe extérieur de prestige, le chien de meute s’installe de plus en plus largement sur les toiles des grands artistes, la Renaissance italienne effaçant carrément le maître. Voilà enfin monseigneur le chien reconnu à sa juste valeur. Lui aussi peut servir de modèle à des portraits éloquents. Les peintres de toute l’Europe semblent s’accorder peu à peu sur ce point. Dans le nord, en France, les portraits de chiens gagnent du terrain. Mais plus rien n’arrête le chien dans sa conquête de l’image. Après le vaillant chasseur, le petit chien de compagnie prend lui aussi sa part de la reconnaissance humaine. Apporter réconfort et chaleur à l’homme, distraire ses enfants, n’est-ce pas aussi important que garder, défendre et combattre ? 10 Presque 5000 ans après Fo-Hi en Chine, les belles dames d’Europe redécouvrent les vertus du chien de manchon, petit, sage, non salissant, mais qui tient chaud ! Tant qu’à admettre Monseigneur Toutou dans l’intimité des appartements, autant choisir un format adapté et qui ne court pas toute la journée dans la boue. Par ici petits bichons et autres épagneuls nains, soyez-les bienvenus dans l’intimité des dames de qualité. Venez, vous aussi, poser avec Madame, les époux ou toute la famille, dont vous symboliserez alors le goût pour la fidélité et la félicité conjugale. Sauf parfois, quand, oubliant votre devoir de chien à force de douceurs aux meilleures places du foyer, vous vous laisserez aller à des bassesses de chat, vous alanguissant sur la couche de votre maîtresse avec une gourmandise qui nuira à sa réputation… Du joli, pendant que vos rustiques compères des campagnes, immortalisés dans les scènes de genre depuis la peinture flamande, continuent à travailler dur, gardant maison et troupeau, avant de venir chercher une maigre pitance à la porte. Tout cela pour maintenir une bonne réputation enfin acquise fermement ! Bientôt, le chien apprendra d’ailleurs d’autres métiers pour satisfaire encore un peu plus son compagnon humain et faire la joie des artistes des XIXe et XXe siècles : acteur, acrobate, sauveteur, policier... Cette idée n’était pas la meilleure. Voilà certains poètes qui, pour la peine, lui tournent le dos et s’emploient à redorer le blason du chat. Ecoutez Cocteau ironiser « Si je préfère les chats aux chiens, c’est parce qu’il n’y a pas de chats policiers ». Pas plus que de chats sauveteurs et gardiens de troupeau, ne vous déplaise. Mais ces quelques voix discordantes ne parviennent plus à diminuer l’aura du chien, qui paré dès le XVIII e siècle des traits et des sentiments les plus nobles de l’humanité, les incarne avec passion au XIXe siècle. Le chien portraituré pleure sur la tombe de son maître, fait toujours preuve quand il le faut de courage, de dignité et d’intelligence. S’il faut être mélancolique, il sait l’être, tout autant que joyeux quand on le lui demande. Il y aura évidemment toujours quelques mauvais esprits pour parler d’esclavage accepté avec veulerie et vanter le goût de la liberté de l’éternel concurrent félin. Ingrats. Mais peu importe quelques ricanements : arpentez le Louvre, regardez autour de vous. Combien de rois aimeraient se tailler la même part du lion que l’obéissant et discret serviteur ! A propos de lion, en voilà un qui profite encore un peu trop de ses privilèges. Il faudra bien qu’un jour le chien y remédie. Mais patience, patience… Les chiens l’ont bien compris. Et en attendant qu’ils se fassent unanimement sacrer rois des animaux, laissons l’enthousiaste Jeannette nous convaincre qu’ils ne méritent rien de moins que cette nouvelle couronne ! 11 Quelques repères chronologiques 14000 Ŕ 12000 avant J.-C. Domestication probable du chien ; des squelettes découverts dans le nord d’Israël montrent qu’un homme et chien ont partagé la même sépulture vers 12000 avant J.-C. Vers 6000 avant J.-C. : Des peintures rupestres font apparaître les plus anciennes représentations de chiens connues à ce jour. Le chien assiste surtout l’homme pour la chasse. Entre 5000 et 3000 avant J.-C. : Les représentations de chien se multiplient, sous diverses formes, en Orient, Mésopotamie… Différentes races sont reconnaissables. Les fonctions du chien commencent sans doute à se diversifier. A partir de 2600 avant J.-C. : Le dieu égyptien Anubis* apparaît dès l’Ancien Empire, et ses représentations se multiplient peu à peu, que ce soit : sous la forme d’un canidé noir allongé (chien ou chacal). sous la forme d’un homme à tête de canidé (chien ou chacal). Ainsi divinisé, le chien a droit à bien des égards. On observe par exemple des momies de chiens, aussi bien que de chats. Le chien est associé au monde divin, plus spécifiquement au monde des morts dans plusieurs cultures (Chine, Mexique). Tradition qui perdure et se retrouve dans l’Antiquité grecque ou la mythologie nordique. On lui prête également des vertus de guérison. 12 Vers 800 avant J.-C. : Le Livre des rites chinois propose une des premières classifications des chiens selon leur usage : chien de chasse chien de garde chien comestible Homère, dans l’Odyssée, souligne la fidélité extrême du chien avec Argus (ou Argos), le chien d’Ulysse qui seul reconnaît son maître à son retour à Ithaque, et meurt enfin de vieillesse, soulagé du retour de son maître. 350 avant J.-C. : Aristote décrit plusieurs races de chiens dans son Histoire des Animaux, leurs particularités et qualités. 77 avant J.-C. : Pline l’Ancien consacre une partie de son Histoire Naturelle aux chiens, leurs différentes races, leur comportement, leurs Les fonctions du chien auprès de l’homme sont multiples ; sa fidélité devient emblématique, de même que sa vigilance en tant que chien de garde. caractéristiques. Empire Romain : Le chien de compagnie et surtout de garde est à l’honneur. Autour du Ier et IIe siècle : réalisation de mosaïques représentant des chiens en laisse ou l’inscription « Cave Canem », comme celles visibles à Pompéï. De la fin de d’Empire Romain au VIIe siècle : Période noire pour les chiens. De nombreuses meutes de chiens errants volent et propagent la rage. En dépit des lois protégeant les chiens imposées par Clovis (vers 490), ils font souvent l’objet de mauvais traitements ou de massacres. Moins de représentations de chiens, ou négatives. Il est souvent considéré comme proche des puissances maléfiques ou diaboliques, associé au vol, à la prédation ou à la folie. 13 A partir du VIIIe siècle : La pratique de la chasse remet le chien à l’honneur. Les premiers élevages de chiens de race destinés à la chasse apparaissent. XIe siècle : En Angleterre, toute forêt devient domaine de chasse royale, et une législation sévère sur les chiens des personnes vivant à Lent retour en grâce des proximité est appliquée. Guillaume le Conquérant exige que tout chien n’appartenant chiens du fait du développement de l’art de pas à sa meute et vivant à proximité des forêts royales ait trois doigts sectionnés. la chasse et de l’engouement des rois et seigneurs pour cette XIIIe siècle : Saint-Louis introduit en France les chiens de chasse à vue activité. Le chien de chasse de race devient un symbole de venus d’Orient et rapportés des croisades. prestige et de pouvoir. e XIV siècle : Selon la légende, Jean, duc de Berry, possédait une meute de 1500 chiens. Gaston de Foix rédige un ouvrage de référence sur la vénerie, L’Art de la chasse, qui donne de nombreuses indications sur les chiens et leurs qualités de chasseurs. XVe siècle : Les chiens sont de plus en plus souvent représentés : - auprès des gisants, surtout des femmes comme symboles de fidélité ; - - dans des portraits, aux côtés de leurs maîtres, symbolisant toujours la fidélité, mais également le prestige de leurs propriétaires (1434 : Les époux Arnolfini par Van Eyck* ; vers 1470 : Mantegna représente Louis II de Gonzague avec son chien favori) ; Dans la peinture religieuse, symbolisant la fidélité, la soumission et la loyauté. Symbole de fidélité, loyauté et vigilance. 14 Le chien devient autant animal de compagnie que compagnon de chasse. Une légende veut que Louis XI ait fait orner un collier de rubis pour son chien favori, et que Charles VIII ait accepté qu’un de ses chiens préférés dorme dans son lit. A partir de la Renaissance Le chien est de plus en plus présent dans la vie quotidienne, chien de chasse ou de compagnie pour la noblesse, chien de Peinture : Premières représentations de chiens comme sujet central, garde, de berger, ou même travailleur portant des charges dans notamment dans la les milieux populaires. peinture vénitienne Grande vogue des petits chiens de compagnie, notamment des épagneuls nains, qui connaissent le sommet de leur gloire au XVIIe siècle en Angleterre avec Charles Ier et Charles II (les futurs épagneuls « King Charles »). (Bassano peint Deux chiens de chasse liés à une souche vers 1550), puis dans les écoles du nord. Les chiens conservent une signification symbolique, mais les peintres s’attachent de plus en plus à rendre le naturel de leur morphologie et de leurs expressions. Du XVIIIe à nos jours. Si le chien de race, de chasse ou de compagnie, est toujours à l’honneur, une forte tendance à reporter sur le chien des caractères et sentiments humains s’affirme. Les animaux font l’objet d’études de plus en plus détaillées, et les chiens sont aux premières loges. (Buffon* leur rend un vibrant hommage dans son Histoire générale des animaux en 1749). Un intérêt de plus en plus marqué pour la sélection des races se fait jour au XIXe siècle, les premiers salons canins apparaissent, parallèlement aux premières sociétés protectrices des animaux. Dès le XXe siècle, le chien comme animal de compagnie a triomphé et s’est définitivement installé dans notre quotidien, aussi bien que dans l’art, la publicité ou la littérature. Les représentations de chiens tendent à l’expression de multiples sentiments « humains » : compassion, tristesse, mélancolie, joie… Déjà perceptible au XVIIIe siècle, cette tendance connait son apogée au XIXe siècle. 15 Le chien et sa symbolique Ainsi que le laissent entrevoir les quelques repères chronologiques donnés plus hauts, les représentations du chien dans l’art et leurs significations sont étroitement liées aux rapports entretenus entre les chiens et l’homme, et aux fonctions attribuées aux chiens dans l’organisation de la vie quotidienne. Il faut ainsi distinguer la signification purement symbolique du chien, généralement liée à ses traits généraux de caractère et de comportements, tels que perçus selon les époques, et l’usage de la représentation canine pour caractériser son maître, un milieu ou une situation, souvent fonction du rôle joué par le chien ou de sa race. Portée symbolique du chien Le symbolisme porté par le chien à travers les époques et les civilisations est marqué par une ambivalence réelle, même si les significations positives se sont majoritairement imposées. Le chien peut en effet, selon les représentations, signifier : Symbolique positive La Fidélité Le Dévouement L’Obéissance La Vigilance (surveillance) Le Courage Les soins / La guérison Symbolique négative L’Envie La Prédation Le Mal, le Diable La Discorde / l’inimitié (surtout accompagné d’un chat, notamment dans les scènes religieuses) La Sournoiserie 16 Cette dualité peut s’expliquer par l’observation des différents traits de caractère et de comportement du chien, qui peuvent alimenter des perceptions différentes, selon les circonstances : Caractère positif Caractère négatif Domestication ancienne Agressivité, force brute, côté carnassier Fidélité à ses maîtres Appétit immodéré Capacité à surveiller, à garder Grégarité, comportement de meute le Flair, ouïe, persévérance à la chasse rapprochant du loup Capacité à nettoyer ses plaies en se Attitude face à la mort qu’il semble léchant pressentir, hurlements lugubres Transmission de la rage Selon les époques, le rôle joué par les chiens dans l’organisation de la société humaine, certains aspects ont pu prévaloir sur d’autres. Ainsi, les anciennes civilisations, qui observaient sans doute la proximité des chiens avec les autres canidés sauvages (loups ou chacals), leur présence près des lieux de sépulture, ont très vite associé le chien au monde divin par le biais du rapport à la mort. Le chien est ainsi associé à des divinités « psychopompes* » (accompagnant le mort vers l’autre royaume), puis aux Enfers dont il est le gardien : Anubis en Egypte Xolotl* dans la mythologie aztèque (homme à tête de chien) Il accompagne souvent la déesse Hécate* dans la mythologie grecque Il garde la porte des Enfers dans les mythologies grecque et nordique sous la forme de Cerbère* et Garm*. Les religions monothéistes ne sont généralement pas, à l’origine, bienveillantes avec les chiens. Dans la Bible, ils sont fréquemment associés aux idolâtres, aux mages, aux prostituées. Peut-être leur soumission aveugle à l’homme les a-t-elle desservis, de même que leur proximité avec les divinités des religions polythéistes ? 17 Plus tard s’imposeront les croyances selon lesquelles un chien noir serait une incarnation du démon, rappelant des traditions plus orientales, avec l’existence de « mauvais djinns* » prenant la forme d’un grand chien noir pour persécuter les humains. Le Coran n’est d’ailleurs guère plus tendre, associant les chiens au vol, à la gloutonnerie et à l’avidité. Là encore, il est probable que l’existence de meutes de chiens errants ait joué en leur défaveur. D’une façon générale, il est remarquable qu’il existe une vraie fracture entre la représentation d’un chien isolé, généralement positive, et de plusieurs chiens regroupés, plus volontiers négative. La violence, l’agressivité sont plus généralement associées à la « meute », tandis que le chien isolé rappelle plus facilement la fidélité et la soumission. La seule exception intervient dans les représentations de chasse, quand la force du chien se met au service de l’homme. C’est peut-être là que se joue la dualité symbolique du chien : dans sa ressemblance avec l’homme, toujours tiraillé entre ses plus mauvais instincts et les vertus vers lesquelles il doit tendre. Ainsi le chien, quand il se laisse aller aux instincts qui le rapprochent de ses sauvages cousins (loup, chacal, hyène…) symbolise la part condamnable de la nature humaine. Quand en revanche, acceptant l’éducation de l’homme, il domine ses instincts pour mettre ses qualités au service du bien collectif, il incarne le triomphe de la tempérance. Dès le XIIe siècle, Saint-Hildegarde* établit un parallèle entre l’homme et le chien : « Il a en lui quelque chose de commun avec les usages de l’homme et c’est pour cela qu’il devine l’homme et le comprend, qu’il aime rester volontiers en sa compagnie, et qu’il lui est fidèle. » Bien plus tard, au XVIIIe siècle, Buffon exprime cette idée qui s’est peu à peu imposée, selon laquelle les talents naturels du chien sont évidents, mais que surtout son « éducation [est] toujours heureuse », puisqu’elle permet au chien de passer du « naturel ardent, colère, même féroce et sanguinaire » du chien sauvage aux « sentiments les plus doux, au plaisir de s’attacher et au désir de plaire » chez le chien domestique. A l’image de l’homme… 18 Certaines qualités du chien lui ont toutefois permis d’incarner plus précocement des valeurs positives. On lui prête ainsi très tôt des vertus de guérisseur dans plusieurs cultures, notamment chez les Aztèques, mais également dans la mythologie grecque : il n’est pas rare de voir le dieu de la Médecine, Asclépios*, accompagné par des chiens. Une vertu qui sera, là encore, soulignée par Sainte-Hildegarde : « La chaleur qui est dans sa langue nettoie les plaies et les ulcères, s’il les touche avec la chaleur de sa langue ». Mais c’est toutefois à partir du Moyen Age que le chien s’impose en Occident pour symboliser des vertus vers lesquelles doit tendre l’homme, en tout premier lieu la Fidélité. C’est ainsi qu’on le retrouve au pied des gisants ou dans certaines représentations religieuses, avant qu’il n’incarne cette vertu dans des portraits féminins ou de famille. Plusieurs saints sont souvent représentés accompagnés par des chiens : Saint-Dominique, fondateur de l’ordre dominicain* Saint Roch* Sainte Marguerite de Cortone* Ces représentations sont souvent liées à des légendes touchant à la vie de ces saints : La mère de Saint Dominique aurait vu en rêve, avant sa naissance, un chien embrasant le monde avec la torche enflammée qu’il tenait dans sa gueule ; Saint Roch, après avoir soigné des pestiférés fut lui-même atteint par la maladie, et partit se réfugier dans les bois pour ne pas contaminer son prochain ; un chien le retrouva et vint chaque jour lui apporter de la nourriture dérobée à son maître, jusqu’à ce que ce dernier, observant le manège du chien, découvre le saint homme, lui apporte des soins et le sauve ; Sainte Marguerite de Cortone, vivant dans le péché, fut prévenue par son chien de la mort de son amant et comprit la nécessité de revenir à une vie plus sainte. Mais le rôle du chien est toujours lié à une signification symbolique de fidélité, de dévouement ou d’humilité. 19 Tel chien, tel maître Une telle proximité de l’homme et de son compagnon canin explique facilement que la représentation d’un chien puisse également servir à caractériser celui qu’il accompagne, une situation, une vertu… cela dépendra du rôle joué par le chien, de son apparence, de sa race… Les fonctions du chien Le premier rôle significatif du chien dépend de la fonction qu’il remplit auprès de l’homme, en tant que : Chien de guerre, combat ou chasse : première qualité que l’homme ait reconnu au chien, comme en témoignent les peintures rupestres ; Rien d’étonnant ainsi à voir des chiens accompagner les plus célèbres chasseurs, tels Artémis / Diane, Actéon*… Lorsque la chasse s’impose comme un art réservé aux rois et seigneurs à partir du Moyen Age, le chien de chasse de belle race souligne la haute qualité de son propriétaire, ainsi que sa puissance et son courage. Chien de garde : vigilant et fidèle à son maître, il est associé chez les romains aux Pénates*, divinités domestiques (les mosaïques retrouvées à Pompéi et représentant des chiens en laisse ou accompagnés de l’inscription « Cave canem »* : « prends garde au chien » montrent bien combien les romains étaient sensibles aux qualités de gardien du chien…) ; il n’est pas rare de le voir apparaître dans les intérieurs bourgeois, à partir de la Renaissance, surveillant les possessions d’un maître opulent…une situation ambigüe pouvant être interprétée comme une mise en garde contre la vanité des possessions matérielles… Chien de compagnie : exclusivement destiné au divertissement de son maître et veillant à lui dispenser de l’affection, il est généralement l’apanage des milieux privilégiés, et exprime donc un statut social élevé ; sa relation affective avec son maître, ou souvent sa maîtresse, en font souvent une incarnation de la tendresse et de la fidélité. 20 Chien de berger / chien de « charge » : ce n’est qu’au XIXe siècle que l’Angleterre interdit l’usage des chiens pour porter des charges ou tirer des charrettes…et cette coutume durera encore longtemps dans d’autres pays. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que des scènes de genre nous montrent des chiens harnachés. Souvent de rustiques cabots de race indéterminée, ils se retrouvent également près des troupeaux, dans les tavernes et les intérieurs modestes. Aux XVIIIe et XIXe siècles, massifs et muselés ou portant de larges colliers, ils sont prêts pour les combats de chiens. Tous ces forçats canins évoquent invariablement un milieu populaire paysan, ou citadin et ouvrier. Chiens « de bonne race » et vulgaires cabots L’allure d’un chien, sa race, sa morphologie peuvent également, on l’a perçu plus haut, avoir une signification précise dans les représentations… et tout simplement dans la vie. Le chien devient facilement un signe extérieur de richesse, de pouvoir, une expression de l’image que son maître veut défendre. Son prix, sa valeur, généralement fonctions de la race, sont importants, mais son allure physique également. Cet usage du chien est encore largement perceptible aujourd’hui, dans le choix des animaux de compagnie de la maison. En choisissant une race plutôt qu’une autre, ou un chien sans pedigree, on affiche une image de soi. Qui ne sera pas la même selon que l’on s’affiche avec un long lévrier russe, un chihuahua, un bichon, un basset, un rustique chien de berger, un molosse… ou le premier corniaud venu ! Bien des stars l’ont aujourd’hui compris, et le chien des « personnalités » fait les délices de la presse dite « people ». Montre-moi ton chien, je te dirai qui tu es. De même, le chien fut et reste l’objet de « modes », généralement lancées par les personnes les plus en vues avant de se propager plus largement. Le lévrier règne en maître au Moyen Age, comme chien de chasse ou de compagnie, même si le petit bichon, par sa rareté, occupe également une place de choix auprès des dames. L’épagneul nain, connu de longue date comme « chien de tendresse » devient un incontournable des intérieurs élégants à partir de XVIIe siècle, quand la cour d’Angleterre lui accorde de telles faveurs qu’une espèce d’épagneuls nains anglais prend le nom de « King Charles ». Avec la mode de l’orientalisme et des chinoiseries, les petits chiens à nez plats de type carlin ou pékinois connaissent un engouement tel 21 que les croisements avec des épagneuls nains continentaux sont massivement pratiqués : le King Charles cavalier (plus proche des épagneuls nains du XVII e) va avoir pour cousin le King Charles Spaniel, au museau plus plat… La Belle époque et l’entre deux guerre s’entiche du lévrier russe de type Barzoï, non plus pour ses qualités de chasseur, mais pour sa silhouette longiligne qui accompagne si bien la silhouette frêle des élégantes de l’époque… Comme toute forme de mode, dès qu’elle s’étend trop largement, elle cède le pas à une nouvelle mode chez les « initiés ». Enfin, les caractéristiques morphologiques du chien permettent souvent d’exprimer ou de mettre en valeur, quand ils accompagnent les représentations de leur maître, notamment dans les portraits, des traits de caractère ou de statut social. Ainsi, le lévrier, race connue depuis la plus haute antiquité, fin, élancé, bon chasseur, exprime-t-il toujours la noblesse, ancienneté des origines, du lignage, l’élégance, la dignité. Les molosses, mastiffs, certains chiens de chasse tels les braques, représentent quant à eux la puissance, la force, le courage ou la ténacité. D’autres chiens de meutes, les épagneuls, setters…, incarnent la fougue, la vivacité, l’énergie, l’agilité et la persévérance. Le petit chien, généralement de compagnie, exprime généralement la douceur, la fidélité, le luxe quand il s’agit d’une race rare ou recherchée. Il est également le signe de l’entrée dans une intimité, et peut être introduit pour atténuer la dimension trop conventionnelle ou même institutionnelle d’un portrait, pour introduire l’idée de naturel. Cependant, ainsi lié à l’intimité et la tendresse, il peut, selon le contexte, et au même titre que le chat, dénoncer certaines formes de sensualité, de légèreté, d’inconstance… 22 Pour se repérer : Quelques races telles que connues aujourd’hui… Lévrier nain dit « italien » Lévrier de type « Whippet » Mastiff Autre molosse bien connu : le Rottweiler Braque de Weimar Braque d’auvergne 23 Epagneul Breton Epagneul nain Epagneul nain « King Charles » Bichon frisé Pékinois Carlin 24 Les chiens de Wouaf ! Art Diego Velázquez (Séville, 1599- Madrid, 1660) Las Meninas (Les Ménines), 1657 Musée du Prado à Madrid Diego Rodríguez de Silva y Velázquez, dit Diego Vélasquez en français, est généralement considéré, avec Francisco Goya et Le Greco, comme l’un des plus grands artistes de l’histoire espagnole. Ayant eu une influence considérable à la cour du roi Philippe IV, son style s’inscrit résolument dans le courant baroque de cette période. Ses deux visites effectuées en Italie, attestées par les documents de l’époque, eurent un effet décisif sur l’évolution de son œuvre. Outre de nombreuses peintures à valeur historique ou culturelle, Diego Vélasquez est l’auteur d’une profusion de portraits représentant notamment la famille royale espagnole. À partir du premier quart du XIXe siècle, le style de Vélasquez fut pris pour modèle par les peintres réalistes et impressionnistes, en particulier Édouard Manet. Depuis, des artistes plus contemporains comme Pablo Picasso et Salvador Dalí ont rendu hommage à leur illustre compatriote en travaillant à des variations de plusieurs de ses œuvres les plus célèbres. « Les Ménines » (littéralement « Les demoiselles d’honneur »), dont il est question ici, demeure l’un de ses chefs-d’œuvre les plus connus, sans doute le plus commenté et exploré par des artistes ultérieurs. Ce tableau dépeint une pièce du palais de l'Alcázar à Madrid. La jeune infante Marguerite-Thérèse est entourée de demoiselles d'honneur, d'un chaperon, d'un garde du corps, de deux nains et d'un chien. Derrière eux Vélazquez se représente lui-même en train de peindre. Un miroir à l'arrière plan réfléchit les images de la reine et du roi en train d'être peints par Vélazquez. Par le jeu de miroir le couple royal semble être placé hors de la peinture, à l'endroit même où un observateur se placerait pour voir celle-ci. Au fond Nieto Velázquez, un possible parent du peintre, apparaît à contre jour sur une courte volée de marches, tenant d'une main un rideau qui s'ouvre sur un mur ou espace vide. 25 Si la complexité de la composition, la présence symbolique du miroir, du peintre au travail (forme encore de jeu de miroir) ont fait couler beaucoup d’encre et engendré de nombreuses analyses esthétiques et stylistiques, le regard de Jeannette sur le chien est pour le moins original… mais mérité, car le seigneur canidé est de fort belle facture ! En tous les cas, si le titre de chef-d’œuvre doit quelque chose à l’enthousiasme de la postérité, « Les Ménines » font sans le moindre doute partie des chefs-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre, à en juger par la multiplicité de relectures produite par les artistes les plus divers, et dont Jeannette nous offre un bel aperçu. Sans doute les plus célèbres : Pablo Picasso (Malaga 1881- Paris, 1973) Variations sur Las Meninas de Velasquez, 1957 En effet, entre août et décembre 1957, Picasso peint 58 toiles différentes sur le thème des « Ménines ». Un grand nombre d'entre elles sont présentées au Musée Picasso de Barcelone. Picasso n'a pas fait varier les personnages de la toile mais a très largement retravaillé la scène au travers du jeu de la décomposition cubiste, explorant nombre de possibilités liées à la forme, au rythme, à la couleur et au mouvement Mais grâce à Jeannette, nous découvrons l’extraordinaire passion du XXe siècle pour cette scène familiale et royale du XVIIe siècle, qui se retrouve aussi bien : Chez des peintres espagnols, comme Picasso, tel Rafael Solbes (Valence, 1940 – 1981) qui donne sa propre version de Las Meninas. Mais également argentin, avec Martin La Spina (1973) et ses Meninas detrás delespejo ou japonais comme Shinji Ogawa (1959) avec sa propre variation sur Las Meninas. Des photographes, avec l’étrange Las Meninas de Joel Peter Witkin en 1987. Des artistes plasticiens comme l’artiste contemporaine Irma Gruenholz qui propose des illustrations en volume en « plastiline » (forme de pâte à modeler) et a également exploré l’univers des Ménines, qui prend avec elle une couleur enjouée et naïve. 26 Jeannette nous invite également à découvrir bien d’autres chiens qui se cachent dans les détails de toiles que nous croyons bien connaître : Auguste Renoir (1841-1919) Les Déjeuner des Canotiers, 1880-1881 De cette œuvre emblématique de la période impressionniste de Renoir, tout a été dit, comme de son célèbre et prolixe peintre (plus de toiles à lui seul que Manet, Degas et Cézanne réunis !) : la représentation de proches de l’artiste (sa future épouse, le peintre Caillebotte, le baron Raoul Barbier, l’actrice Jeanne Samary…), la vigueur des contrastes, la composition, le talent pour la nature morte qui transparait dans les reste du repas. Mais si l’on sait que la dame au chien est Aline Charigot, future épouse du peintre, qui s’est intéressé à son petit compagnon ? Heureusement que Jeannette est là ! Georges Seurat (1859-1891) Un dimanche à la Grande Jatte, 1884-1886 Landscape with Dog, 1884 Georges Pierre Seurat, peintre français, fut un pionnier du pointillisme et du divisionnisme. Très influencé par Rembrandt, Francisco Goya et Pierre Puvis de Chavannes, ainsi que par Ingres, dont son professeur, Henri Lehmann avait été un disciple, il participe à la formation de la Société des artistes indépendants, ouverte, sans jury ni récompenses, et prend la tête du néo-impressionnisme (ou pointillisme), qui réunit entre autres Paul Signac, Henri-Edmond Cross, Charles Angrand, Maximilien Luce et pendant un certain temps Camille Pissarro. Le pointillisme est une technique inspirée des études sur la décomposition de la lumière, qui consiste à peindre par juxtaposition de petites « taches » de peinture de couleurs primaires (rouge, bleu et jaune) et de couleurs complémentaires (orange, violet et vert). On perçoit néanmoins des couleurs secondaires, par le mélange optique des six différents tons seulement. Il s’agit donc pour chaque œuvre de concevoir une composition détaillée de l’agencement des couleurs primaires et complémentaires telle que l’œil du spectateur, à une certaine distance, puisse recomposer les couleurs secondaires… On imagine aisément la difficulté de ce travail… 27 L’œuvre principale de Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte, lui demande par exemple plus de deux ans de travail acharné, plusieurs dizaines dessins préparatoires et esquisses. La toile de lin est enduite d'une couche de blanc de plomb. Cet apprêt mince sur un tissage assez grossier produit une surface granuleuse qui participe à l'effet général du tableau. Dans sa courte vie – il meurt brutalement à 31 ans - Georges Seurat a produit sept grands tableaux, soixante plus petits, des dessins, cinq cents schémas et de nombreuses esquisses, ce qui est beaucoup si on tient compte de l'énorme labeur qu'entraînait son procédé. William Turner (1775-1851) Dawn after the Wreck, 1841 Joseph Mallord William Turner est un peintre, aquarelliste et graveur britannique. Initialement de la veine romantique anglaise, son œuvre est marquée par une recherche novatrice audacieuse qui lui vaut le surnom de « peintre de la lumière » et le fera considérer comme un précurseur de l'impressionnisme, avec son contemporain John Constable. Son passage d'une représentation plus réaliste à des œuvres plus lumineuses, à la limite de l'imaginaire comme ce Dawn after the Wreck, se fit après un voyage en Italie en 1819 (Campo Santo de Venise). Turner s’attache alors au pouvoir suggestif de la couleur plutôt qu’au caractère narratif des sujets. D’où une prédilection pour les paysages déserts, couchers de soleils, incendies ou tempêtes… C’est ici l’aube au lendemain d’un naufrage que nous dépeint Turner avec une mélancolie poignante. Nulle âme qui vive, si ce n’est ce petit chien, minuscule, écrasé par des éléments naturels immenses et une lumière flamboyante, indifférente au drame qui s’est joué dans la nuit. Il est là, impuissant face à la mer… Qu’est-il venu chercher ? Un maître disparu dans les flots ? Sera-t-il ainsi seul à jamais, aussi impuissant que son ami l’homme face à la fureur du monde ? La simple présence de ce tout petit chien, infime détail de l’aquarelle, est lourde de sens et change radicalement la portée de l’œuvre. Sans ce chien, nous ne serions que face à un retour au calme après la tempête, une belle et apaisante aube lumineuse effaçant doucement l’horreur de la veille. Avec lui, l’œuvre s’empreint d’une mélancolie, voire d’une profonde détresse exprimant la fragilité et la solitude du mortel humain face à la puissante éternité de la nature. 28 Avec Jeannette, voici aussi venir les chiens stars, ceux qui se sont imposés comme sujet à part entière d’une œuvre : Adriano Cecioni (1836-1886) Dog Defecating Déjà au XVIe siècle, dans les tapisseries des “Chasses de Maximilien” que l’on peut voir au Louvre (département des Objets d’art), dans un souci de réalisme, certains chiens apparaissaient dans des positions pour le moins spontanées, n’hésitant pas à satisfaire leurs besoins naturels au premier plan de la scène de chasse représentée… Quatre siècles plus tard, le chien ne fait pas nécessairement preuve de plus de retenue et de pudeur dans l’œuvre de ce peintre et sculpteur italien du groupe des Macchiaioli. Ce qui n’est pas si étonnant, puisque ce mouvement florentin de la seconde moitié du XIXe siècle se voulait anti-académique et a participé au renouveau vériste de la peinture italienne. Un vérisme que l’on peut rapprocher des mouvements naturalistes et réalistes observables dans le reste de l’Europe à la même époque. Edvard Munch (1863-1944) Hundehode ved rød stamme Les chiens du peintre expressionniste norvégien se sont plusieurs fois invités dans son œuvre, ici au pied d’un arbre. Roy Lichtenstein (1923-1997) GRRRR, 1965 Plus inquiétant, le chien méchant version pop art nous rappelle que le chien n’est pas toujours le meilleur ami de l’homme… Roy Blohm (1922) Etter Regn, 1970 Origine de Jeannette oblige, nous revoici en Norvège… Avec un chien qui nous parle davantage de détresse et de solitude, comme le petit chien de Turner, plus que de la bonhommie du compagnon de Munch. Mais cette fois, c’est la solitude urbaine, celle des grandes villes anonymes contemporaine qui s’impose. 29 Michael Newton Black Dog, 2005 Encore une exploration des décors urbains, finalement presque aussi écrasants que les éléments naturels quand des tours s’élancent vers le ciel et nous dominent de leurs silhouettes imposantes. Monuments de verre dans lesquels la vie se cache, se recroqueville, coupée de l’extérieur. Chacun chez soi… et la solitude pour tous. © Michael Newton 30 Quelques livres et sites pour aller plus loin Histoire du chien, descriptions Il existe de très nombreux ouvrages sur les chiens, les différentes races, leurs origines… Pour quelques informations synthétiques : www.chiensderace.com/ Pour les enfants à partir de 8 ans : Dans la collection « 100 infos à connaître » des éditions Piccolia, l’ouvrage consacré aux « Chiens », 2006, 48 p. TAYLOR David, Chiens, Gallimard jeunesse, Poche Vu junior, 2005. Documentaire à partir de 8 ans pour tout savoir sur les chiens, leur anatomie, leur mode de vie, la classification des races… Le chien est évoqué dans plusieurs ouvrages consacrés à l’histoire naturelle depuis l’Antiquité, mais le texte de Buffon reste un incontournable. Vous pouvez le retrouver dans : SALVI Claudia, Le grand livre des animaux de Buffon, Tournai : Renaissance du Livre, 2002, 215 p. Chapitre sur les chiens disponible à la médiathèque du musée Le petit Buffon illustré, collection « Regard croisés », La Tour d’Aigues : Editions de l’Aube, 2007, 251 p. Chapitre sur les chiens 31 Représentations et symbolique, légendes et superstitions BRAUN Suzanne, Le symbolisme du bestiaire médiéval sculpté, Dijon : Faton, 2003, 122 p. (Dossier de l’art ; 103) disponible à la médiathèque du musée IMPELLUSO Lucia, FERAULT Dominique (trad.), La nature et ses symboles, Paris : Hazan, 2004, 382 p. disponible à la médiathèque du musée MIQUEL Pierre, Dictionnaire symbolique des animaux, Paris : Editions Léopard d’Or, 1991, 286 p. Epuisé, disponible à la médiathèque du musée MOZZANI Eloise, Le livre des superstitions, collection « Bouquins », Paris : Robert Laffont, 1995, 1822 p. disponible à la médiathèque du musée Les Chiens et l’art FOUCART-WALTER Elisabeth, NOURISSIER François, Chiens, collection « Carnets du Louvre », Paris : Musée du Louvre éditions – Flammarion, 2007, 79 p. disponible à la médiathèque du musée PICKERAL Tamsin, Le chien dans l’art, Paris : Citadelles et Mazenod, 2009, 287 p. ZACZEK Iain, Les chiens – dans l’art, la photographie et la littérature, Cologne : Evergreen, 2000, 400 p. A consulter également sur internet : lechiendanslart.free.fr/ Quelques activités autour du chien : Legendre Philippe, Dessiner et peindre les chiens, collection « Coups de crayon » n°3, éditions Fleurus, 2002 32 Des albums qui ont du chien : DRIESSEN Paul, La fin du chien saucisse et autres petits contes, Les 400 coups, Carrément petit, 2005. Paul Driessen, célèbre réalisateur de dessin animé et artiste polymorphe, nous raconte en images la fin tragique d'un chien-saucisse qui cherche à se mordre la queue, l'histoire de deux dunes de sable qui rivalisent, celle d'un drap ou d'un fil, la chute et le regard sur le monde d'un paresseux, la vision d'un canard en plein vol, autant d’histoires qui suscitent le rire. L'auteur réussit à installer de vraies situations comiques grâce aux jeux de cadrage, réponses texte-image, changement de points de vue, éléments absurdes,...et ce, sur des illustrations minimalistes. Des petits contes loufoques pour tous ! KERILLIS Hélène, Un Noël noir et blanc, Magnard Jeunesse / RMN, 2003. Hélène Kérillis s'inspire d'un tableau et de tous les éléments qui le composent pour écrire une histoire, elle le fragmente à la manière d'un puzzle de façon à illustrer chaque page du roman, et le lecteur découvre l'œuvre dans son intégralité à la fin. C'est le tableau de Claude Monet, La Pie, qui a été ici choisi pour illustrer cette histoire qui se déroule à l'époque de Noël. Camille s'inquiète car son vieux chien Sasko a disparu dans la forêt où tout est blanc, recouvert de neige… POULIN Stéphane, Bestiaire, Les 400 coups, 2003, album Un univers surréaliste, entre peinture, conte et dérision (on trouvera d’ailleurs un hommage appuyé à Magritte et à Saint-Exupéry) : d’un côté 33 illustrations à l’huile, de l’autre un détail souvent au trait accordé à un mot ou une expression. Les animaux pourront se changer en humain, en voiture ou en violon. Les enfants joueront au chat et au chien, les chèvres iront sur la lune et les chasseurs n’auront pour seul terrain qu’une assiette de soupe. Ces univers fantastiques nous conduisent dans une aventure où le moindre détail est une référence, littéraire, musicale ou picturale. Le chien dans les textes Pas question de recenser ici tous les textes littéraires, des Fables de La Fontaine à Victor Hugo, qui mettent en scène des chiens. Juste quelques références de la littérature jeunesse, et des textes littéraires qui peuvent être abordés avec les plus jeunes (les références indiquées sont généralement celles des éditions / adaptations destinées à la jeunesse). AYME Marcel, SABATIER Roland (illustrations), Le Chien, Gallimard Jeunesse, Folio Cadet, 1990 D’après les Contes du chat perché Au détour d'un chemin, Delphine et Marinette bousculent un chien et s'aperçoivent qu'il est aveugle. Les deux fillettes le prennent sous leur protection. BARBARA Diane, TRUONG Marcelino (Illustrations), Et le chien devint l'ennemi du chat, Actes Sud junior, Contes à plusieurs voix, 2002. Un conte chinois où le chat apparaît comme le grand vainqueur et le chien le grand perdant. Une histoire qui nous plonge dans la Chine profonde, avec une morale déroutante. BEN KEMOUN Hubert, Chien le chien, Thierry Magnier, Petite Poche, 2003. Hubert Ben Kemoun signe un mini roman qu’on pourrait qualifier de promenade canine. « Chien-le chien » est à la recherche du maître idéal, il n’est ni perdu ni abandonné, mais il veut trouver quelqu’un qui l’aimera pour ce qu’il est vraiment, et non pour ce qu’il sait faire… 33 BOURDIER Emmanuel, Entre chiens et nous, Thierry Magnier, Petite Poche, 2005. Roman à partir de 8 ans Un petit texte choc, entre laisse et attente, entre désespoir et envie de vivre. Voici cette vie banale et froide comme la pluie. Cette vie de chien, derrière les barreaux et la cage en béton. On le nomme Renaud, mais cela n’a pas beaucoup d’importance. Ce sont surtout les yeux lassés de solitude, des aboiements désespéré, que l’ont retiendra. Une captivité que l’on voudrait meilleure, une mort que l’on espère le plus tard possible… pour qu’enfin un maître vous adopte. Un texte qui se lit aisément et qui assume sa froideur pour mieux dire l’innommable. COLETTE, Dialogues de bêtes, Gallimard jeunesse, Folio Junior, 2007. CONAN DOYLE Arthur, Le chien des Baskerville, Gallimard Jeunesse, Folio Junior, 2008, 264 p. A noter : une adaptation théâtrale pour la jeunesse : VIENOT Pierre, GOUSSE Jean-Louis (illustrations), Le chien des Baskerville, Les éditions de Quatre heures, collection « Goût de théâtre », 2008. Une pièce adaptée d’un extrait et illustrée par une bande dessinée qui sert de support à la mise en scène. Des résumés pour suivre le fil de l’intrigue complètent l’ouvrage. Cette nouvelle approche offre plusieurs angles de lecture tout en restant fidèle au texte original. CURWOOD James Oliver, Kazan, Hachette jeunesse, Livre de poche jeunesse, 2004, 385 p. Dans le Grand-Nord, Kazan, mi-loup, mi-chien de traîneau est le chef d'une horde libre, avec Louve Grise pour compagne. Il sera bientôt confronté aux hommes. HOMERE, L’Odyssée, traduction de Philippe Jaccottet, Paris : La découverte, 2004, 450 p. (Retour d’Ulysse à Ithaque et mort d’Argus) Plusieurs adaptations de l’Odysée pour la jeunesse, dès 9 ans : o Classiques abrégés de l’Ecole des Loisirs, traduction de Bruno Rémy, 1987, 165 p. o Ulysse et l’Odysée, Hachette, Livre de poche jeunesse, traduction de Martine Laffon, 2007, 288 p. o Gallimard Jeunesse, Folio Junior, 2009, 160 p. Un superbe album dédié spécialement à Argos, le chien d’Ulysse : MIGLIOLI Jean-Pierre, GUCUET Anne (ill.), Argos, Le Rocher Jeunesse, collection « Lo Païs d’enfance », 2007 LONDON Jack, Croc Blanc, Gallimard Jeunesse, Folio Junior, 2008, 351 p. LONDON Jack, L’appel de la forêt, Nathan Poche, 2007, 172 p. LONDON Jack, Construire un feu, Actes Sud junior, 2000. 34 KIPLING Rudyard, Histoires comme ça. Deux versions, en Folio Cadet (dès 6 ans) et Junior pour les plus grands (dès 9 ans). A noter également le récit « Ce chien, ton serviteur », uniquement dans les œuvres compètes de Kipling, en collection « Bouquin ». KNIGHT Erich, Lassie chien fidèle, Hachette Jeunesse, 2006, 320 p. MEDDAUGH Susan, Martha Blabla, Mango Jeunesse, 2003. Depuis que Martha, la chienne de la famille, a avalé un bol de soupe aux pâtes alphabet, elle s'est mise à parler, ce qui amuse beaucoup ses maîtres: ils lui font dire toutes sortes de choses pour épater la galerie. Mais Martha se met à parler de plus en plus, sans cesse, et à dire des choses très gênantes en public… PERGAUD Louis, Le Roman de Miraut, chien de chasse, Gallimard, Folio, 2001, 372 p. PERGAUD Louis, De Goupil à Margot, Gallimard, Folio, 1982. Récits animaliers par l’auteur de La Guerre des Boutons. PLENARD Marilyn, STRASSMAN Susanne (Illustration), Histoires de chiens, Flies France, collection Caravane des contes, 2003. Après les Histoires de chats, Marilyn Plénard a collecté toute une série de récits de diverses origines mettant en scène le meilleur ami de l'homme. Merveilleuses, amusantes, philosophique, les histoires qu'elle nous rapporte sont divertissantes et riches d'enseignement. Comme dans les autres titres de la collection, les récits sont agrémentés d'anecdotes, légendes ou devinettes sur le chien, qui stimulent la curiosité du lecteur. TCHEKHOV Anton, Front Blanc et autres nouvelles, Gallimard Jeunesse, Folio Junior, 2005. TOLSTOI Léon, MUTH Jon J. (illustration), Les trois questions, Circonflexe, 2003, 32 p. Conte - Album 35 En bonus… Un album pour les plus jeunes : ZOBOLI Giovanna, BAZZURRO Giovanna (illustrations), Mondocane, La Joie de Lire, 2004 Album à partir de 6 ans Lillo, huit mois, semble être un chien des plus heureux. Un jour pourtant, Lillo découvre, au détour d'une conversation, qu'il est un bâtard ! Et là, quelle déception ! Il en perd son insouciance, sa joie de vivre et s'inquiète même de la réaction de ses maîtres…Cet ouvrage nous fait entendre, par la bouche d'un chien, une réflexion sur la différence et la manière de la vivre, et ce, avec ironie et légèreté. Une collection qui fait réfléchir : La collection « Humanistes en verve » aux Editions Le Verger des Héspérides se veut une porte ouverte sur le monde contemporain, et aborde des thèmes tels la dépendance, de la drogue, les relations humaines en général, la justice, la presse, ou encore la philosophie… dans un langage adapté aux plus jeunes. De nombreux ouvrages y mettent en scène des chiens, tels : Attila, le chien qui avait une vocation de guérisseu Petit filou, le chien qui savait lire le journal Casimodo, le chien qui était garanti féroce Samy le chien qui était complètement idiot…. 36 ÉCLAIRAGE AUTOUR DE WOUAF ! ART Notre théâtre et notre saison se construisent autour de spectacles qui questionnent le monde d’aujourd’hui et interrogent l’humain. Ce théâtre que nous voulons engagé et sensible va au-delà des seules représentations ; c’est aussi un lieu vivant, bruissant d’échanges et de réflexions, en résonance avec d’autres formes d’arts et de pensées. Nous vous proposons ainsi de nombreux rendez-vous : les “Éclairages” où ateliers, rencontres, promenades, expositions et films font écho aux spectacles de la saison. Les Éclairages sont autant d’opportunités pour prendre le temps de débattre, d’approfondir ses connaissances, de se divertir ou de poser un regard nouveau sur un auteur, une œuvre, une pratique artistique, une culture. ils sont imaginés au foyer-bar, au cinéma mais aussi hors les murs en collaboration avec de nombreux partenaires. › les Éclairages étant établis longtemps à l’avance, ils sont susceptibles d’évoluer en cours de saison, retrouvez tous les détails des Éclairages sur www.theatre71.com. ÉCLAIRAGES › PROMENADE LE MUSÉE DU LOUVRE, DES COLLECTIONS QUI ONT DU CHIEN › mer 9 avril, 15h au Musée du Louvre À l’occasion de Wouaf ! Art, le spectacle-conférence loufoque mais pas moins documenté sur la place du chien dans l’histoire de l’art, le Louvre ouvre ses collections pour découvrir bien d’autres chiens qui se cachent dans les détails de toiles ou en sont les stars. Une visite guidée (à partir de 10 ans), en partenariat avec le Pont des Arts et la complicité de l’Auditorium du Louvre. › Musée du Louvre, Paris 1er, Mº Palais-Royal – Musée du Louvre | 12 € tarif adulte | 5 € tarif enfant › retrouvez le dossier pédagogique de la visite sur theatre71.com ACCÈS La salle du théâtre est accessible aux personnes à mobilité réduite. Pour mieux vous accueillir et faciliter votre placement, pensez à réserver 48h au plus tard avant la date choisie et à vous signaler à l’accueil lors de votre venue. métro 10 min de Montparnasse, ligne 13 station Malakoff-Plateau de Vanves (à 3 min à pied du théâtre) bus 126 de la Porte d’Orléans – arrêt Gabriel Péri-André Coin bus 191 de la Porte de Vanves – Gabriel Péri-André Coin vélib à la sortie du métro Malakoff-Plateau de Vanves - face au théâtre rue Jean Jaurès voiture périphérique porte Brancion puis direction Malakoff centre ville parking VINCI rue Gabriel Crié, entre le théâtre et la Poste BAR érip and egr R. L n olli cinéma Marcel Pagnol oin A. C R. anc . Bl L t Vi › Rue or ct › g Hu uv elo THÉÂTRE 71 e Ru se us s o ro La re ule n › Av .J u To rti Ma ier in en voiture Ru .P Av Ru n ssi Fa R. e Ru Place du 11 Novembre y à pied rié velib’ arl .V eE Ru Parking public . eH a el ed › lC Poste rr Fe R R rie velib’ r n ab e Ru Led ola .Z E ue ena ru eG M Ru e a Edg › E. R et uin rd Q Ru Place de la République ha e inar d › eC sd lle u Ga › Ch le ar he P Rue Bd Malakoff Plateau de Vanves ique dolp eu Bl › J. hér Bd A Ru n ze › Bd P Av. de Por la de Vante ves Ouvert avant et après les représentations, on peut y boire un verre et y déguster tartines, petits plats et desserts aux saveurs inspirées et cuisinés maison. Un endroit convivial où retrouver ses amis, les équipes artistiques et l’équipe du théâtre, assister aux brunchs, aux Jazzamalak !, à certains éclairages autour des spectacles et aux goûters ludiques MIAM ! Miam ! des dimanches de représentations jeune public › si vous êtes nombreux, n’hésitez pas à réserver – Émilie Baboz 06 09 59 83 04 rt cou ani R. D is or Ru .M eV