Never dance alone,

A VOIR
Expo du mois
Never dance alone
Le Fresnoy
Studio national des
arts contemporains
Ajustable
Wall Bra, Vito
Acconci
16/10 a u 31/12/2009
Never dance alone,
ne danse jamais seul…
Le Fresnoy s’associe au FRAC et vous
invite à faire l’expérience de cette exposition aux frontières du conscient
et de l’inconscient. Films, installations, photos et design se mêlent
dans une semi-obscurité et vous plongent dans une atmosphère sensorielle. Never dance alone, en confrontant œuvres du FRAC et créations
d’élèves du Fresnoy, pose un regard
sur l’art contemporain à travers la
thématique des relations humaines.
En titrant l’exposition Never dance alone, la commissaire
Pascale Pronnier a souhaité rendre hommage à l’histoire du Fresnoy. Ancien QG de divertissement (dancing, cinéma...) il était « LE » lieu de socialisation du
quartier. L’idée d’une exposition questionnant les manières dont les hommes entrent en relation était née.
Questionner les manières d’être ensemble
Dès le début de l’exposition le corps et l’imagination du visiteur est sollicitée. L’installation Ajustable Wall Bra de Vito
Acconci invite à venir s’installer dans une sorte de soutien
gorge démesuré (ou gros œuf éclos) intérieurement éclairé
par une lumière orangée. A ce contact tactile avec l’œuvre,
s’ajoute une ambiance sonore et visuelle discrète et familière : la respiration, les battements de cœur et le bercement du bruit et des images télévisuelles. L’artiste nous
plonge ainsi dans un cocon où nous redevenons l’enfant se
reposant sur la poitrine de sa mère. Un travail qui témoigne
de la relation de proximité mère/enfant au sein du foyer.
Le drame d’une séduction qui provoque la répulsion
Au fur et à mesure que l’on avance dans l’exposition, la
relation humaine n’est plus du tout paisible, mais suscite, au contraire, une certaine tension chez le spectateur.
Love me tender, Didier Fiuza Faustino
N°1/ Le Magazine des arts / P 10
Un travail d’artistes sur la relation
fusionnelle
NoNoNo,
Élodie Pong
Love knows many faces, L.A. Raven
Le ressentiment,
Marcel Mariën
Never dance alone cherche également à questionner la relation fusionnelle et passionnelle. Le travail photographique de Marcel Maiën,
Le
Ressentiment, montre deux femmes nues
assises l’une contre l’autre dont les dos
fusionnent. Dédoublement d’une même
personne ou relation fusionnelle de deux
femmes, l’interprétation reste libre…
Dans un autre espace, on assiste à une
performance, filmée, des sœurs jumelles Raeven, Love know many faces. La
question du double est ici traitée sous
l’angle de l’amour passionnel, proche
de la haine. Dans un lac (référence au liquide amniotique) nous les voyons passer de la tendresse à la violence extrême
où l’une d’elle essaye de noyer l’autre.
Danser, une manière particulière de
se sentir membre d’un groupe
Enfin, Fabien Giraud avec The Straight
Edge, explore la manière dont le sentiment d’appartenance à un groupe se
forme par la danse (clin d’œil à l’histoire du Fresnoy, transposé aux danses
Punk Hardcore d’aujourd’hui). Il porte
un regard distancié sur cette forme de
relation en ôtant la musique et en soulignant, de fait, un type de relation violent
mais accepté et apprécié par le groupe.
The Straight Edge, Fabien Giraud
L’exposition questionne la relation de séduction et joue
sur l’antagonisme attraction-répulsion. Le siège Love me
tender, de Didier Fiuza Faustino, de part son titre et ses
courbes opposées à la dureté et la froideur du métal qui le
constitue matérialise cette dualité. L’œuvre Nonono, d’Elodie Pong, quand à elle, met le spectateur dans une pièce
face à l’image vidéo d’une femme essayant de le séduire.
Celle-ci porte du rouge à lèvre, une mini-jupe, des cheveux
blond décolorés, pose un regard aguicheur sur le spectateur et joue des notes à la guitare. Cette tentative de séduction est totalement en opposition avec ce que le spectateur ressent : une répulsion face à cette femme vulgaire
et ces notes de musique dissonantes et insupportables.
De la présence discrète au contact brutal, Never dance alone parcours divers aspects de la relation sociale. Elle propose
non pas une analyse ou une rétrospective
du thème, mais plutôt un regard sensible et original axé sur les ressentis humains. Une exposition à vivre, qui peut
trouver un écho en chaque homme.
Laure Amoris
Cette exposition est organisée dans le cadre de l’évènement
«Passé/Présent #2» second volet de présentation des oeuvres
du FRAC Nord Pas-de-Calais.
Le Fresnoy
22 rue du Fresnoy
BP 80179
59202 Tourcoing cedex
03 20 28 38 99
[email protected]
www.lefresnoy.net
N°1/ Le Magasine des arts / P 11