Aérolia Méaulte

Aérolia Méaulte
Poumon de l'économie locale, pièce maîtresse du « puzzle européen » d'Airbus, AéroliaMéaulte est de fait un des acteurs majeurs de la construction aéronautique mondiale. L'évolution du
site s'inscrit à la fois dans la géographie de la mondialisation, dans l'histoire de la vie ouvrière, de
l'aéronautique française et du département.
Située à Méaulte près d'Albert sur près de 50 hectares, l'usine Aérolia, filiale d'EADS, est
l'héritière de la société Henry-Potez fondée au début des années vingt grâce aux fonds des
dommages de guerre. Ce pionnier de l'industrie aéronautique né à Méaulte en 1891 fut à l'origine,
avec Marcel Bloch (Marcel Dassault), de l'Hélice-Eclair, qui équipe de nombreux appareils lors de
la Grande Guerre. En 1919, il fonde une société d'aéroplanes, d’abord implantée dans les Hauts-deSeine avant de s'établir dans la Somme en 1922-1924, faisant de Méaulte un pôle mondial de
construction aéronautique. Après la victoire du Front populaire, l'usine Potez est nationalisée et
intégrée à la SNCAN (Société nationale de construction aéronautique du Nord) qui fournit un
millier de Potez 63 à l'armée française en 1939.
Henry Potez.
© Le Courrier picard, 1956
L'industriel, ancien élève de l'Ecole supérieur d'Aéronautique de Paris, mène également une
carrière politique locale. Membre du Parti radical-socialiste, il fut maire de Méaulte de 1928 à
1940 et conseiller général du canton d'Albert de 1930 à 1940. Installé dans le Var sous
l'occupation, il participa à la Résistance au sein du réseau de renseignements Alliance. Réélu
conseiller général de 1949 à 1961, maire d'Albert de 1947 à 1959, il échoua lors des élections
sénatoriales de 1948 et 1952.
Devenue Nord-Aviation en 1958 puis absorbée en 1970, suite à sa fusion avec Sud-Aviation
et la Société pour l'étude et la réalisation d'engins balistiques (SEREB), par la Société nationale
industrielle aérospatiale (SNIAS), également appelée Aérospatiale après 1978, l'ancienne usine
Potez devient Aérospatiale Matra en 1999 puis se fond dans Airbus en 2001 et Aérolia, créé en
2009. Spécialisée dans la fabrication des pointes avant (les « nez ») et des barques de l'ensemble des
avions Airbus, notamment l'A 380, l'entité Aérolia d'Albert-Méaulte est une des quatre
implantations du leader français des aérostructures avec le siège social toulousain, l'usine de SaintNazaire (grands panneaux de fuselage en 3D, cadres structurels, pièces tôlées) et celle de Tunis
(assemblage des sous-ensembles). Avec plus de 1300 salariés, le site picard est le plus important de
la filiale, le troisième employeur du département et le huitième de la région (données 2008). Airbus
est son principal client mais de grandes sociétés aéronautiques font également confiance à Aérolia,
comme Bombardier ou Dassault par exemple.
Le profil aérodynamique des pointes avant nécessitant une très haute technicité, AéroliaMéaulte a développé des technologies avancées telles que l'usinage grande vitesse 4 et 5 axes, le
rivetage automatique et l'assemblage assisté par la mesure laser avec perçage et pose de fixations
par robots.
Rivetage automatique du cockpit de l'A380 (www.aerolia.com)
Atelier d'assemblage des pointes avant à Méaulte (www.aerolia.com)
Bénéficiant d'une bonne desserte à 15 minutes de la Gare TGV Haute Picardie et de
l'autoroute A1, l'établissement est adossé à l'Aéroport Albert Picardie, ce qui lui permet de livrer ses
productions avec l'A300-600 ST Béluga, un très gros porteur de marchandises.
Septembre 2011. La première pointe avant de l'A350 XWB quitte le site de Méaulte dans un Beluga
pour être acheminé à Saint-Nazaire (www.info-aviation.com).
Son Lycée Professionnel Henry Potez, en contrat d'association avec l'Education Nationale,
forme, sur le site, des jeunes aux métiers de l'aéronautique (CAP/BEP mécanicien cellule d'aéronefs
et chaudronnier aéronautique, Bac Professionnel technicien aérostructure) permettant le recrutement
et le maintien d'une main-d'œuvre de qualité.