ministere de l`education nationale

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ministere de l`education nationale
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Les gouvernements italiens et français ont créé
récemment l'Université franco-italienne, dont le
siège français est à Grenoble et le siège italien à
Turin. Afin de lancer cette Université "sans mur"
et de favoriser les échanges scientifiques de tous
champs disciplinaires (sciences exactes,
sciences du vivant, nouvelles technologies,
sciences humaines et sociales) entre les deux
pays, nous avons organisé les 14 et 15 décembre
2000 à Grenoble un séminaire sur le thème :
"Politiques d'aides aux mobilités
franco-italiennes"
qui s'est déroulé à la Maison des langues et des
cultures, 1141, avenue Centrale, Domaine
Universitaire (B.P. 25, 38040 Grenoble Cedex 9.
Tel/Fax : +33/(0)4 76 82 77 16).
Ce séminaire a eu pour but d’identifier les obstacles et les solutions à la mobilité vers d’autres
universités (compléments de formation, formations spécifiques), vers le monde du travail
(expériences professionnelles et pré-professionnelles, transfert de connaissances) aussi bien
pour les étudiants, que pour les enseignantschercheurs et les personnels du monde du travail. Ces échanges doivent permettre le développement de "l’Europe de la connaissance" et
favoriser le transfert de ces connaissances.
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Responsable du séminaire et directeur de la publication : Michel DUCLOT
Organisation et réalisation des Actes : Loredana TRUONG
Publication de l'Université franco-italienne
1141, avenue Centrale
Domaine Universitaire – BP 25
38040 Grenoble cedex 9
Tel : +33/(0)4 76 82 77 16 – Fax +33 (0)4 76 82 77 17
www.universite-franco-italienne.org
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Université Franco-Italienne
Università Italo-Francese
ACTES DU SEMINAIRE FRANCO-ITALIEN /
ATTI DEL SEMINARIO FRANCO-ITALIANO
Séminaire / Seminario
Grenoble, 14 - 15 décembre 2000 / Grenoble, 14 - 15 dicembre 2000
"Politiques d'aides aux mobilités franco-italiennes"
"Politiche di sostegno alla mobilità italo-francese"
Avec le concours du Ministère de l'Education Nationale
et du Ministère des Affaires Etrangères
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SEMINAIRE FRANCO-ITALIEN /
SEMINARIO FRANCO-ITALIANO
"Politiques d'aides aux mobilités franco-italiennes"
" Politiche di sostegno alla mobilità italo-francese"
Grenoble, 14 – 15 décembre 2000 / Grenoble, 14 – 15 dicembre 2000
SOMMAIRE GENERAL
Les Participants / I Partecipanti
p. 7
Déroulement du séminaire / Svolgimento del seminario
Jeudi matin 14 décembre / Giovedi mattina 14 dicembre
Jeudi après-midi 14 décembre / Giovedi pomeriggio 14 dicembre
Vendredi matin 15 décembre / Venerdi mattina 15 dicembre
p. 11
p. 11-12
p. 13
Les interventions / Gli interventi
"Vœux de Bienvenue"
François PETIT (Président de la CAPU, Président de l' UPMF
p. 15
"La mobilité, pour qui ? pourquoi ? comment ?"
Michel DUCLOT (Secrétaire Général de l'UFI)
p. 17
"La mobilité dans l'Enseignement Supérieur et ses outils"
Elsa ROLLWAGEN (MEN-Direction Enseignement Supérieur)
p. 21
"L'internazionalizzazione degli studi universitari"
Antonella CAMMISA (MURST)
p. 25
"Le Plan d'Action pour la Mobilité (PAM)"
Jean-Yves de LONGUEAU (MEN - DRIC)
p. 29
"La politique de coopération universitaire
au Ministère des Affaires Etrangères"
Thierry AUDRIC (MAE – France)
p. 31
"La Politica di collaborazione del Ministero degli Affari Esteri"
Giovanni MAROCCO (MAE– Italia)
p. 35
"La politique des aides à la mobilité de la Région Rhône-Alpes"
Lucette DIXON (Région Rhône-Alpes)
p. 39
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"Riconoscimento dei diplomi e convalida dei titoli universitari"
Rinaldo BERTOLINO (CRUI – Università degli Studi di Torino)
p. 43
"De la Sorbonne à Prague en passant par Bologna"
Elie COHEN (MEN - DRIC)
p. 49
"Les étudiants en stage à l'étranger, attentes et contraintes industrielles"
Michel BARRAULT (Schneider Electric)
p. 55
"Aiuti dell'Ente Piemonte per la mobilità"
Antonio POSTIGLIONE (Ente Piemonte)
p. 61
"Le Conseil Général de l'Isère et l'international"
Marie AUSSIETTE (Conseil Général de l'Isère)
p. 65
"Rôles du réseau des œuvres universitaires françaises pour l'international"
Bernard CIVEYRAC (CNOUS / CROUS Grenoble)
p. 67
Les Ateliers / Gli «ateliers»
Atelier 1 : La mobilité des étudiants / La mobilità degli studenti
Rapporteur : Roger MORET (URIS-DS)
Intervention : Aurore FRASSON MARIN (Université de Savoie)
p. 72
Atelier 2 : La mobilité des enseignants-chercheurs /
La mobilità degli insegnanti-ricercatori
p. 76
Rapporteur : Eric GASPERINI (UNSA)
Interventions : Salvatore ABBRUZZESE (Universita degli Studi di de Trento)
Antony MAUVAIS (Fondation nationale Alfred Kastler)
Atelier 3 : La mobilité des doctorants / La mobilità dei dottorandi
p. 86
Rapporteur : Marité JANOT-GIORGETTI (MAE – Ambassade de France en Italie)
Bibliographie / Bibliografia
"Lois et textes français pouvant aider à la mobilité"
p. 88
ACCORD intergouvernemental de création
de l'Université Franco-italienne texte français et italiens
p. 89
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Actes du Séminaire franco-italien “Politiques d’aides aux mobilités franco-italiennes” - Décembre 2000
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SEMINAIRE FRANCO-ITALIEN
SEMINARIO FRANCO-ITALIANO
"Politiques d'aides aux mobilités franco-italiennes" Grenoble, 14 - 15 décembre 2000 /
"Politiche di sostegno alla mobilità italo-francese"Grenoble, 14 - 15 dicembre 2000
Participants / Partecipanti
Nom
Prénom
Fonction
Organisme
ABBRUZZESE
ARDITTI
ASTE
Salvatore
Jean-Claude
Irma
Professore
Università degli Studi di Trento, Trente
AFIRIT, Paris
AUDRIC
Thierry
AUSSIETTE
Marie
BADINI
BALDINI
Luca
Donatella
BARRAULT
BARRE
BATTEL
BERNADACDESPRAT
Michel
Hervé
Brigitte
BEROUD
Martine
BERTOLINO
Rinaldo
BERTONI
Carlo Maria
Arielle
BOCQUET
BOLLA
BRESSAN
Denis
Matilde
Maria-Luisa
BRUNET
BUKOWSKI
BURDY
Yves
Monique
Jean-Paul
CALIFANO
CARRAUD
CHABUEL
CHARVET
CHAUZIT
Salvatore
Elise
Isabelle
Sylvie
Jean-Louis
Responsabile relazioni
internazionali
Directeur de la Coopération
Universitaire et Scientifique
Direction des Affaires
Scolaires et Universitaires
Professeur
Lectrice du Ministère des
Affaires Etrangères Italien
Directeur Scientifique
Directeur
Professeur Associée
Università degli Studi di Trento, Trente
Ministère des Affaires Etrangères, Paris
Conseil Général de l’Isère
Université de Savoie, Chambéry
Université Paul Valéry, Montpellier3
Schneider Electric, Grenoble
CNRS
Università degli Studi di Cassino, Cassino
Direction Coopération
Universitaire et Scientifique Ministère des Affaires Etrangères, Paris
Directrice
Relations Internationales
Université Sophia Antipolis, Nice
Rettore
Università degli Studi di Torino, Turin
Capo Delegazione Italiana
al Council - ESRF
Ecole Française de Rome
Responsabile
Responsable Bureau
Socrates Tempus
Président
Assistante Bureau Formation
Chef du service des
Relations internationales
Professore
Accueil
Accueil
Relations Internationales
Vice-Président
7
Università degli Studi di Modena, Modene
Rome
ESRF, Grenoble
Università degli Studi di Trieste, Trieste
Institut National Polytechnique de Grenoble
Ecole Centrale, Lille
IEP de Grenoble
Università degli studi di Firenze, Florence
Université franco-italienne, Grenoble
Université franco-italienne, Grenoble
Pôle Européen, Grenoble
Université Jean Moulin, Lyon 3
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CIVEYRAC
COHEN
COLLASPETITJEAN
COMETTI
COPPOLABOTTAZZI
CORBIER
COURBEBAISSE
Bernard
Elie
Françoise
Jean-Pierre
Paola
Catherine
Jean-Paul
DE FELICI
Marina
DE FELICI
Roberta
DE LONGUEAU Jean Yves
DIXON
Lucette
DOMBRE
DOVESI
DUCLOT
Thierry
Roberto
Michel
DUVALLET
Jeanne
EGOLI
EVRARD
Laura
MarieGeneviève
FAURE
Geneviève
FELICI
FORNO
Roberto
Silvia
FOULCHE
André
FOURNEL
FRASSONMARIN
FREAL
GASPERINI
Jean-Louis
Aurore
Vincent
Eric
GAUBERT
Claude
GELAS
Jacques
GHEERAERT
Etienne
Directeur
Direction des
Relations Internationales
et de Coopération
Adjoint du Responsable
du Service Recherche
Maître de Conférences
Vice Console Generale
Maître de Conférences
Direction des
Relations Internationales
et de Coopération
Professore
Enseignante
Direction des
Relations Internationales
et de Coopération
Responsable des
Echanges Internationaux
Vice-président
Professore
Professeur
Secrétaire Général
Responsable
Relations Internationales
Console
Responsable
Relations Internationales
Chargée des
Relations Internationales
Directeur de Operative Group
Responsable des
Relations Internationales
Chargé des
questions culturelles
Professeur
Professeur
Chargé de mission
Professeur
Relations Internationales
Professeur,
Conseiller Pédagogique
Professeur, Chargé de mission
Relations Internationales
Responsable des
Relations Internationales
8
CROUS, Grenoble
Ministère de l’Education Nationale
Université Pierre Mendés France, Grenoble
Université de Provence
Consolato Generale d'Italia, Lyon
Faculté des Sciences, Nancy
Ministère de l’Education Nationale
ESRF, Grenoble
Institut Culturel Italien, Grenoble
Ministère de l’Education Nationale
Région Rhône-Alpes
Université Joseph Fourier, Grenoble
Università degli studi di Torino, Turin
Université franco-italienne, Grenoble
Institut National Polytechnique de Grenoble
Consulat d'Italie, Chambéry
Ecole d’Architecture , Grenoble
Université Aix-marseille3, Marseille
ESRF, Grenoble
Università degli studi di Torino, Turin
Consulat d'Italie, Chambéry
Université Paris 8, Paris
Université de Savoie, Chambéry
Académie de Grenoble
Université Sophia Antipolis, Nice
Institut National Polytechnique de Grenoble
CDEFI, Paris
Université Joseph Fourier, Grenoble
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GHELARDUCCI Brunello
GINIER-GILLET Max
GUGLIELMI
Michel
JANOT
JANOTGIORGETTI
Christian
Professore
Relations Internationales
Directeur Développement
et Relations Internationales
Professeur
Università degli Studi di Pisa, Pise
ENSIEG - ENSPG
ISARA, Lyon
Rome
Marie-Thérèse Conseillère Scientifique
et de Coopération Universitaire Ambassade de France en Italie, Rome
JOANNY
Odette
Relations Internationales
Ecole Supérieure de Mécanique,
Université de la Méditerranée
KLECZEK
Dominique
Directeur Adjoint
CROUS, Grenoble
LAFON
Pernette
Direction des
Relations Internationales
et de Coopération
Ministère de l’Education Nationale
LEIBENGUTH
Jean-Louis
Professeur, Directeur
Relations Internationales
ECPM, Strasbourg
LOCKWOOD
Jacques
Responsable
échanges étudiants
IEP de Grenoble
MAROCCO
Giovanni
Capo Ufficio VI
Ministero Affari Esteri, Rome
MASSARELLI
Raphaël
Directeur de Recherche
CNRS - UCBL, Villeurbanne
MASTROPAOLO Alfio
Professore
Segretario Generale
Université italo-francese, Turin
MATHIEU
Jacques
Professeur
Université Claude Bernard, Lyon1
MAUVAIS
Anthony
Secrétaire Général
Fondation Kastler, Paris
MAZZONE
Angelo
Directeur
Institut Culturel Italien, Lyon
MERCIERSOUSSA
Catherine
Responsable du DESS
Commerce Extérieur
Université Jean Moulin, Lyon3
MILANI
Stefania
Responsabile Ufficio
Relazioni Internationali
Università degli Studi di Milano-Biccoca
MOGLIA
Paola
Responsabile
Mobilità Internazionale
Università degli Studi di Torino
MONACO
Salvatore
Professore
Università degli Studi di Roma, Rome
MONIN
Jacques
Directeur des
Risques de Contrepartie
Caisse d'Epargne des Alpes, Grenoble
MORET
Roger
Professeur
URIS-DS, Meylan
NORMANDCYROT
Dorothée
Directrice de Recherche
CNRS, Gyf sur Yvette
OBLED
Charles
Professeur
Institut National Polytechnique de Grenoble
ORESTA
Pierre
Responsable des
Echanges Internationaux
Ecole Centrale de Lyon
ORLANDINI
Giuseppina
Delegata del Rettore per il
Progetto Socrates
Università degli Studi di Trento, Trente
OZIL
Patrick
Vice-Président des
Relations Internationales
Institut National Polytechnique de Grenoble
PATANE
Vania
Ricercatore
Università degli Studi di Catania,
PECQUEUR
Bernard
Adjoint au Maire
Ville de Grenoble, Grenoble
PELLET
Frédéric
Maître de Conférences
Grenoble
PENE VIDARI
Gian Savino Doyen - Faculté de Droit
Università degli Studi di Torino, Turin
PES
Arnaud
Direction
9
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PETILLON
Catherine
PETIT
RABATE
ROLLWAGEN
François
Etienne
Elsa
RUFFIN
SALTO
SAVASTA
SAVASTANO
SCHEMEIL
Danièle
Lucia
Marc
Carla
Yves
enseignants-chercheurs
Directrice-adjointe,
Attachée de Coopération
pour la langue française
Président
Attaché Culturel
Chargée aux
Relations Internationales
Adjoint au Directeur
Assistante
Chargé de Recherche
Funzionario
Professeur
SCHETTINO
SCHMITT
SERP
Vincenzo
Jacques
Philippe
Professore
Directeur
Maître de Conférences
STEWART
Audrey
Relations Internationales
STOENESCO
Joëlle
Responsable du Service
Relations Internationales
TEDJINI
TOURRETTE
TRUONG
TUCNY
VERDONE
VETERE
VIGGIANI
VITTOZ
VOIRON
Smail
Marilyne
Professeur
Responsable du Service
du personnel enseignant
Loredana
Assistante
Jan
Vice-Président des
Relations Internationales
Max
CEA
Valentina
Doctorant
Gioacchino
Maître de Conférences
Marie-Berthe Professeur Associé
de langue française
Jacques
Vice-Président Recherche
10
Ministère de l'Education Nationale, Paris
Centre Culturel Français de Turin,Turin
Pôle Européen, Grenoble
Ambassade de France en Italie, Rome
Ministère de l'Education Nationale, DES
Ecole d'Architecture, Grenoble
Université italo-francese, Turin
INSERM, Grenoble
Università degli Studi di Trieste, Trieste
Institut d'Etudes Politiques,
Institut Universitaire de France
Università degli Studi di Firenze, Florence
Pôle Européen, Grenoble
ENSC - Institut National
Polytechnique,Toulouse
Ecole Nationale Supérieure des Arts
et Industries Textiles, Paris
Université de Versailles,
Saint Quentin en Yvelines
Institut National Polytechnique, Grenoble
Université Joseph Fourier, Grenoble
Université franco-italienne, Grenoble
Université Pierre Mendés France, Grenoble
S.E.E
DRFMC/SCIB CEA Grenoble
Université Joseph Fourier, Grenoble
Università degli Studi di Torino, Turin
Université Joseph Fourier, Grenoble
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DEROULEMENT DU SEMINAIRE /
SVOLGIMENTO DEL SEMINARIO
Jeudi 14 décembre / Giovedi 14 dicembre :
10H00 : visite du musée de peinture de Grenoble / visita al
museo di pittura di Grenoble.
12H00 : accueil et buffet sur place / accoglienza e buffet
sul posto.
(Maison des langues et des cultures - restaurant Le Magellan).
14H00 : début des travaux / inizio dei lavori.
14H00 – 14H05 : "Vœux de Bienvenue"
François PETIT (Président de la CAPU, Président de
l'Université Pierre Mendès France)
14H05 – 14H10 : "La mobilité, pour qui ? pourquoi ? comment ?"
Michel DUCLOT (Secrétaire Général de l'UFI)
14H10 – 14H30 : "La mobilité dans l'Enseignement
Supérieur et ses outils"
Elsa ROLLWAGEN (MEN-DES)
14H30 – 14H50 : "L'internazionalizzazione degli studi
universitari"
Antonella CAMMISA (MURST)
14H50 – 15H10 : "Le Plan d'Action pour la Mobilité
(PAM)"
Jean-Yves de LONGUEAU (MEN-DRIC)
15H10 – 15H30 : "La politique de coopération universitaire au Ministère des Affaires Etrangères"
Thierry AUDRIC (MAE – France)
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15H30 – 15H50 : "La Politica di collaborazione del
Ministero degli Affari Esteri"
Giovanni MAROCCO (MAE– Italia)
15H50 – 16H00 : "La politique des aides à la mobilité de
la Région Rhône-Alpes"
Lucette DIXON (Région Rhône-Alpes)
16H00 – 16H15 : pause / pausa
16H15 – 16H45 : "Riconoscimento dei diplomi e convalida dei titoli universitari"
Rinaldo BERTOLINO (CRUI – Università degli studi di
Torino)
16H45 – 17H00 : " De la Sorbonne à Prague en passant par
Bologna"
Elie COHEN (MEN-DRIC)
17H00 – 17H15 : "Les étudiants en stage à l'étranger,
attentes et contraintes industrielles"
Michel BARRAULT (Schneider Electric)
17H15 – 17H25 : "Aiuti dell'Ente Piemonte per la mobilità"
Antonio POSTIGLIONE (Ente Piemonte)
17H25 – 17H35 : "Le Conseil Général de l'Isère et l'international"
Marie AUSSIETTE (CG 38)
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17H35 – 17H45 : "Rôles du réseau des œuvres universitaires françaises pour l'international"
Bernard CIVEYRAC (CNOUS / CROUS Grenoble)
17H45 – 18H00 : transport par bus à la Mairie de Grenoble
/ spostamento con autobus al Comune.
18H15 : "Les aides de la Ville de Grenoble à la mobilité
universitaire"
Bernard PECQUEUR (Adjoint au Maire de Grenoble)
19H15 : retour aux hôtels par bus / ritorno in autobus negli
alberghi.
Vendredi 15 décembre / Venerdi 15 dicembre :
9H00 : Travail en trois ateliers / Lavoro in tre «ateliers».
Atelier 1 :
- La mobilité des étudiants / La mobilità degli studenti :
a) vers d’autres universités, b) vers les entreprises,
c) la mobilité des post diplômés.
a) verso altre università, b )verso le imprese,
c) la mobilità dei post-laureati.
Modérateurs : Jacques GELAS (CDEFI) ; Gian Savino
PENE VIDARI (CRUI – U. Torino) ; Alfio MASTROPAOLO (UIF)
Rapporteur : Roger MORET (URIS-DS)
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Atelier 2 :
- La mobilité des enseignants-chercheurs / La mobilità
degli insegnanti-ricercatori :
a) vers d’autres universités, b) vers les entreprises /
a) verso altre università, b ) verso le imprese.
Modérateurs : Maria Teresa GIAVERI (Napoli) ;
Anthony MAUVAIS (Fondation Kastler) ; RenéFrançois BERNARD (MEFI – MCT/CGM)
Rapporteur : Eric GASPERINI (UNSA)
Atelier 3 :
- La mobilité des doctorants / La mobilità dei dottorandi :
a) vers d’autres universités, b) vers les entreprises /
a) verso altre università, b ) verso le imprese.
Modérateurs : Jean-Louis FOURNEL (Paris VIII) ;
Giuseppina ORLANDI (CRUI -U. Trento)
Rapporteurs : Marité JANOT-GIORGETTI (MAE –
Ambassade Roma) ; Pernette LAFON (MEN/DRIC)
11H00 : pause / pausa.
11H30 : Restitution en séance plénière, conclusions des
ateliers par les rapporteurs.
Ricongiungimento in seduta plenaria, conclusione degli
«ateliers» da parte dei relatori.
12H30 : "Conclusions et clôture du séminaire" /
"Conclusione e chiusura del seminario"
Alfio MASTROPAOLO (Segretario Generale UIF).
13H00 : buffet sur place / buffet sul posto
(restaurant Le Magellan)
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OUVERTURE DU SEMINAIRE
François PETIT
Président de l’Université Pierre Mendès France (UPMF)
Président de la Conférence Académique des Présidents d’Université (CAPU)
Président de Grenoble Pôle Européen Universitaire et Scientifique (GPEUS)
Représentant de la Conférence des Présidents d’Université (CPU)
Voeux de "Bienvenue"
Je dois, à la vérité, de dire que le Président de la Conférence Académique des Présidents
des Universités de l’académie de Grenoble et le Président de Grenoble Pôle Européen
Universitaire Scientifique que je suis cette année, a un réel plaisir à ouvrir ces deux journées de travail.
Tout d’abord sachez que j’adresse à chacun de vous mes vœux de "bienvenue" devant ce
qu’il est convenu d’appeler le portail grenoblois de l’Université Franco-Italienne.
J’espère que cette université sans murs, prendra tous les jours un peu plus d’épaisseur,
grâce à vos engagements, grâce à vos projets. Votre présence au cours de ces journées va
participer à la construction de l’Université Franco-Italienne. J’y reviendrai.
Il faut dire que, de part et d’autre des Alpes, existent des ambitions et des objectifs partagés, notamment en matière de coopérations, dans les secteurs où l’Italie et la France
ont un intérêt réciproque à collaborer.
Nous avons la volonté commune de faire vivre un espace européen ouvert, dont une des
lignes de force est la mobilité des étudiants, mais aussi des chercheurs et des enseignants.
Pendant ces deux journées, vous allez examiner tous les aspects de cette mobilité et tenter d’en définir les conditions optimales nécessaires à sa mise en œuvre.
De nombreux problèmes sont à résoudre, qu’il s’agisse de l’aspect financier, du cadre
institutionnel, de la validation réciproque des études, de l’échange, de sa pérennisation,
etc.…
15
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Je ne doute pas que vous puissiez avancer suffisamment votre réflexion pour que dans
quarante huit heures, les solutions à la mobilité aient eu raison des principaux obstacles
que vous avez pu rencontrer.
Au delà, et dans le débat vous allez participer à la construction de cette Université
Franco-Italienne. Ses orientations manquent encore de consistance et de lisibilité aux
yeux de la Communauté universitaire à commencer par la Conférence des Présidents
d’Université. Je ne suis pas mandaté pour parler en son nom mais je suis membre de la
Commission Permanente et Président de la Commission de la Pédagogie.
Les Présidents des Universités françaises attendent de la part de l’UFI une plus value
dans les coopérations existantes entre les Universités italiennes et les Universités françaises :
-
une capacité à être un lieu de discussion dédié. Ce séminaire en est un bon
exemple.
un guichet d’information pour les étudiants, les enseignants-chercheurs et les
chercheurs.
un lieu d’initiative et de création de projets que de simples relations bilatérales
entre deux universités seraient incapables de créer.
Ces deux journées devraient permettre de construire cette UFI pour autant que les participants auront à l’esprit trois concepts clef qui vont dans le même sens :
- Plus value mais aussi subsidiarité.
Quel est le niveau pertinent pour traiter un problème ? Quel est le niveau pertinent pour
conduire un projet ?
- Empirisme.
Ne nous laissons pas aller au travers de notre commune culture latine. Sachons construire pierre après pierre, même si nous n’avons pas à priori une vision théorique définitive de ce que doit être “ la maison ” UFI.
Je formule des vœux pour que votre rencontre soit féconde, dans le respect de nos spécificités et l’enrichissement de nos convergences.
François PETIT
Grenoble, 14-15 décembre 2000
--------------------------------------------------------------------------------------------------------Actes du Séminaire franco-italien “Politiques d’aides aux mobilités franco-italiennes” - Décembre 2000
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UNIVERSITE FRANCO-ITALIENNE
Professeur Michel DUCLOT
Secrétaire Général de l’Université franco-italienne
La mobilité : pour qui ? pourquoi ? comment ?
Ce séminaire est la première réalisation concrète de la toute nouvelle Université francoitalienne. Qu'il me soit permis de remercier tous les participants et les organismes représentés ici à Grenoble.
Quels sont les organismes représentés ici, aujourd'hui ? Le tableau ci-dessous fait l'inventaire et montre un très large intérêt tant du coté italien que français :
On remarque que les universités présentes au séminaire recouvrent une très grande partie des territoires français et italien, c’est un bon point, cela montre l'intérêt que portent
nos collègues à ce projet.
17
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La mobilité : pour qui ? pourquoi ? comment ?
- pour qui ? ce titre est volontairement provocateur. Naturellement ce sont toutes les
personnes impliquées dans le système universitaire qui doivent, à un moment ou à un
autre, participer à ce "système" de mobilité :
- les étudiants (le nombre important des participants à l’atelier 1 montre que nous
sommes tous d’accord sur ce point) ;
- les enseignants, les chercheurs, ce qui est naturel puisqu'ils participent à l'élaboration du savoir ainsi qu'à sa diffusion. N'oublions pas également les personnels
administratifs, car sans eux, sans leurs connaissances des mécanismes des
"machines administratives" de nos deux pays, la concrétisation des actions de mobilité serait difficile, voire impossible.
- pourquoi ? le monde économique, social et industriel de l'Europe de demain se réalisera grâce aux étudiants qui auront obtenu leur diplôme en s'imprégnant d’une culture internationale acquise au cours de leur formation.
Renforcer les liens économiques et culturels avec l'Italie est notre but. Nos origines
latines entraînent une attirance réciproque et nous permettent de nous comprendre
facilement.
- comment ? les contributions présentées dans ce séminaire sont importantes : nos
Ministères de tutelle, Enseignement Supérieur, Recherche, Affaires Etrangères, le
monde de l’entreprise ainsi que les villes qui ont accueilli notre Université franco-italienne, Torino et Grenoble, nous aident réellement dans notre projet et nous apportent un soutien important.
Le but de ce séminaire est justement d'identifier toutes les difficultés, toutes les solutions
existantes pour régler les différents aspects des mobilités. Il faudra aussi quelques fois
être innovants et mettre au point de nouvelles solutions.
Certains disent que l’Université franco-italienne est une université virtuelle. Sur le plan
sémantique, je pense qu'il faut corriger ce point : c'est une Université sans mur qui doit
être une structure légère, flexible et efficace qui utilisera pour ce faire les nouvelles technologies. C'est sûr avec une partie virtuelle.
./..
18
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Quelques chiffres clés
Fin 1999, on comptait près de 200 accords inter-universitaires franco-italiens, le schéma
suivant montre la répartition entre les grands champs disciplinaires :
Au cours de l'année 2000, la politique "d'internationalisation" des universités italiennes
a fait que la France est le premier pays partenaire ciblé devant l’Allemagne, la GrandeBretagne et l’Espagne. Les 57 nouveaux projets italiens correspondants mettent en jeu
près de 70 universités françaises. Il est à remarquer que ce sont des accords qui ne sont
pas que des sortes de "protocoles d'amitié", ils ont un contenu scientifique et académique
réel, qui a été évalué et validé par le MURST.
En conclusion je voudrais retenir deux choses :
- nos réflexions doivent déboucher sur des propositions concrètes pour réaliser la mobilité des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des administratifs,
- nos travaux doivent faire en sorte que l'aspect des cultures méditerranéennes et sudeuropéennes prennent vie et deviennent réalité autour de notre projet de l'Université
franco-italienne.
Je souhaite que les débats, qui vont avoir lieu ces deux jours, soient menés dans un esprit
d'efficacité, d'ouverture et d'amitié.
Michel DUCLOT
Grenoble, 14-15 décembre 2000
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MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
Direction de l’Enseignement Supérieur
Professeur Elsa ROLLWAGEN
Mission aux Relations Internationales
La mobilité dans l'enseignement supérieur et ses outils
Messieurs les Présidents, Messieurs les Recteurs, Messieurs les Secrétaires généraux,
Mesdames, Messieurs, et Chers Collègues.
Tout d’abord, permettez-moi de vous transmettre les vœux de réussite pour ce séminaire de la part de Francine DEMICHEL, Directrice de l’Enseignement Supérieur Français,
que j’ai l’honneur de représenter aujourd’hui. Elle m’a chargée de vous expliquer un peu
plus en détails les travaux et réflexions en cours au ministère pour développer la mobilité européenne et plus particulièrement la mobilité franco-italienne. Pour vous, donc
pour l’Université franco-italienne, une sorte d’avant première ou comme l’on dit en italien una “ prima assoluta ”, car pour ne rien vous cacher, nous sommes nombreux au
ministère à penser que les échanges franco-italiens pourraient et devraient constituer une
sorte de “ vitrine ”, un modèle de la coopération universitaire pour l’Europe, voire pour
le monde.
Parlons d’abord de la mobilité des enseignants/chercheurs italiens en France, de l’état
des possibilités existantes et de ce que l’on veut créer ou développer :
Les universités françaises, sur postes provisoirement vacants ont la possibilité
d’étendre des invitations aux enseignants chercheurs italiens pour la durée d’un mois
allant jusqu’à douze mois. Ces postes/mois et supports budgétaires, comme on dit dans
notre jargon, sont les mêmes que ceux sur lesquels les enseignants permanents sont nommés. Il s’agit donc des mêmes traitements, des mêmes obligations de service et des
même droits. Les établissements d’enseignement supérieur français sont invités par leur
ministère de tutelle, à suivre une véritable stratégie dans ce domaine, selon les points
forts de leur projet global d’établissement qu’ils soumettent tous les quatre ans au ministère. Enfin, il est à noter que sur chaque poste vacant et pas seulement provisoire au sein
d’un établissement, un enseignant/chercheur étranger peut être nommé d’une manière
définitive si les deux parties le souhaitent.
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Un autre moyen pour motiver la mobilité est l’association d’un enseignant italien par
exemple, aux travaux d’une université pour la durée d’un à 3 ans (trop rarement 6). Ce
dispositif pourrait être en partie encouragé par le moyen de la contractualisation, mais
cela exige du temps et sans doute une augmentation substantielle du budget.
Un séjour d’enseignement et de recherche plus court (1 à 8 semaines), notamment
dans le cadre des programmes européens de SOCRATES où les moyens financiers sont
notoirement insuffisants pour “ inciter ” à la mobilité, devrait nécessairement être rendue possible sur crédits supplémentaires et, encore une fois par le biais des dialogues
qui se sont installés entre ministère et établissement d’enseignement supérieur grâce aux
plans quadriennaux. Des mesures incitatives sont à l’étude pour participer activement au
développement de ce secteur. Autrement dit, le ministère étudie une augmentation des
crédits à affecter aux établissements afin de valoriser leur stratégie internationale et leurs
échanges.
Pour ce qui concerne la mobilité des enseignants chercheurs français la situation est
encore plus complexe.
La motivation des enseignants/chercheurs français pour la mobilité ne dépend pas exclusivement des moyens mis à leur disposition, mais tient également aux contraintes familiales et professionnelles, à l’absence d’un impact réel sur leur carrière ou encore un trop
grand amour pour l’Hexagone. Tous ces facteurs expliquent leurs réticences à s’absenter
et ceci pour une durée de plusieurs mois.
Si ce ministère ne peut rien contre le mal du pays, il peut en revanche, examiner des
mesures susceptibles de motiver davantage les enseignants chercheurs et ainsi, faciliter
la mobilité. Les outils actuels, connus par tous les enseignants chercheurs français, sont
les suivants : (j’observe toutefois que beaucoup d’échanges informels entre les enseignants/chercheurs se font tous les jours sans que ce ministère en soit officiellement sollicité).
La délégation : implique une mobilité de 6 mois et plus dans le cadre d’un accord bilatéral entre les établissements où le partenaire s’engage à payer le remplacement de l’enseignant invité à l’Université d’origine. Si, pour plusieurs raisons l’université d’accueil ne
peut le faire, l’enseignant français invité doit effectuer un double service, soit au retour,
soit avant de partir. Aussi, l’enseignant/chercheurs en mobilité est-il pénalisé, car son service statutaire aura été effectué en Italie. Il conviendrait de remédier à cet état de fait.
Le détachement : dans ce cas l’enseignant chercheur français est détaché, mis à la disposition du Ministère des Affaires Etrangères, qui lui “ détache ” l’enseignant dans un
autre établissement d’enseignement supérieur et qui, en général, rémunère l’enseignant
détaché. Il peut encore être rémunéré par le Ministère des Affaires Etrangères qui le
prend en charge en quelque sorte, mais ceci se fait, en général dans un cadre bilatéral
entre les deux pays, ce qui est relativement rare. (l’avantage : l’enseignant chercheur
quitte son poste durant la période de détachement et ainsi un autre professeur pourrait
être invité pendant ce temps là à effectuer, selon la discipline de l’enseignant invité, le
remplacement de l’enseignant chercheur en mobilité.) Cette formule cependant, pour un
développement éventuel, exige bien entendu des discussions avec le Ministère des
Affaires Etrangères. Mais pour l’instant ou nous cherchons plutôt un cadre favorisant la
mobilité “ moyenne ” (2 ou 3 mois), l’examen d’autres solutions et formules nous parait
plus urgent.
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Indemnité à associer à la mobilité : les questions qui se posent ici sont donc comment
envisager le paiement de ces indemnités pour frais supplémentaires : individuellement
ou globalement ? Il faut chiffrer cette dépense éventuelle et l’inscrire au budget de l’Etat
des universités.
Une bonification d’ancienneté pour la mobilité existe déjà, mais exclusivement pour
les maîtres de conférence. Elle consiste à accorder une année d’ancienneté en plus pour
deux ans de mobilité minimum. Il est prévu d’accorder également aux professeurs.
Enfin, il conviendrait de donner un nouvel impact sur les carrières des enseignants chercheurs dont les dossiers sont examinés au niveau des établissements et du CNU, donc
par leurs pairs. En effet, il conviendrait d’étudier les moyens de prendre en compte la
mobilité au nombre des différents critères favorisant l’évolution de carrière des enseignants chercheurs.
Enfin, la contractualisation, les plans quadriennaux des établissements que j’ai eu l’occasion de mentionner et qui est plus spécifiquement notre domaine, le domaine de la
DES. Des crédits sont mis à la disposition des établissements d’enseignement supérieur
et notamment pour leur stratégie internationale. Ce sont des crédits incitatifs, bien sûr,
que selon les projets quadriennaux, le ministère peut moduler, en fléchant les postes et
les crédits pour des activités et projets particulièrement intéressants, aptes à créer et/ou
à renforcer la volonté de mobilité.
En ce qui concerne la mobilité étudiante du premier au troisième cycles, le ministère
de l’Education Nationale, dans le cadre de son dialogue permanent avec les établissements de l’enseignement supérieur, essaie de trouver des mesures incitatives pour la
mobilité qui s’inscrivent notamment dans la déclaration de Bologne (1999).
Cet accord signé par 29 pays européens a pour but la mise en application de six outils
visant la création d’un espace européen de l’enseignement supérieur devenu la priorité
du ministère.
Il s’agit en premier lieu de créer, pour tous les pays signataires des conditions optimales
de mobilité, comme :
1) l’obligation pour les établissements de l’enseignement supérieur de fournir à
chaque étudiant un supplément au diplôme. Ce document, détaillant le parcours
universitaire, faciliterait leur intégration dans le marché du travail européen de
Catania, par exemple, jusqu'à Lille.
2) De créer des cycles d’études comparables dans toute l’Europe. La réforme que
vous avez entreprise en Italie, me paraît en ce sens, tout à fait remarquable. En
France, la création d’un mastaire (BAC + 5) et la licence professionnelle (BAC
+ 3) représente la première étape qui liera désormais les universités et les grandes
écoles dans un objectif commun, matérialisant ainsi les recommandations à la
création de deux cycles de type Bac + 3 + 5.
3) La généralisation du système ECTS ou mieux encore du CATS (credit accumulation and transfer system).
Ce système prévoit d’accorder des points/crédits, d’une part, aux enseignements
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“ académiques ” des étudiants et, aux expériences professionnelles et des stages,
d’autre part, dans le cadre de la notion de “ l’apprentissage tout au long de la vie ”.
Ce système correspond à celui déjà introduit en Italie : aujourd’hui la Laurea est
délivrée à Bac + 3 ou 180 crédits.
4) Une augmentation des allocations SOCRATES/ERASMUS pour les étudiants en
mobilité a déjà été accordée par le ministre. Désormais, l’aide supplémentaire de
l’Etat s’élève à 20 millions et l’objectif à moyen terme est d’atteindre 30 millions
de francs. Un contingent de 1000 bourses supplémentaires a été créé par le ministère de l’Education Nationale.
5) Le cinquième outil serait, en effet, de créer de nouveaux enseignements de dimension européenne. Une pratique déjà connue mais dont les possibilités sont encore
peu exploitées : Il s’agit de fonder un consortium de 3 pays minimum afin de
mettre en place de nouveaux cours, voire de nouveaux diplômes dont les formations combleraient d’une part, un manque manifeste sur le marché du travail et,
d’autre part, seraient un moyen d’amener l’Europe dans les salles de cours pour les
étudiants qui ne peuvent pas se déplacer hors de leurs frontières (dans 90% des
cas).
6) Enfin, un système d’accréditation et/ou d’évaluation des établissements pour l’assurance de la qualité. En France, nous sommes assez rassurés parce que l’accréditation peut-être traduite par l’habilitation des établissements à délivrer tel ou tel
diplôme qui lui est conféré par le ministère.
Elsa ROLLWAGEN
Grenoble 14 – 15 décembre 2000
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MINISTERO DELL’UNIVERSITA E DELLA RICERCA
SCIENTIFICA E TECNOLOGIGA
Ufficio per la Cooperazione Internazionale
Dott.ssa Antonella CAMMISA
Responsabile Ufficio per la Cooperazione Internazionale - MURST
Politiche di assistenza alla mobilità franco-italiana
Desidero innanzitutto ringraziare il prof. Duclot per l’organizzazione di questa
iniziativa, che ci vede oggi qui riuniti ancor prima che si sia stato dato avvio formale
all’Università “virtuale” italo-francese.
Dalla sottoscrizione dell’Accordo istitutivo dell’Università alla ratifica della relativa legge i tempi sono stati piuttosto lenti, ma oggi, con la designazione formale dei due
Segretari , l’acquisizione dei fondi per permettere l’avvio delle attività e delle iniziative,
l’imminente designazione del Consiglio Scientifico, siamo alla vigilia dell’inaugurazione e avvio formale delle attività.
E’ evidente che gli indirizzi per l’attività della nuova Università spetteranno al
Consiglio Scientifico ed ai due Segretari, ma vorrei oggi fornire qui un contributo da
parte del Ministero dell’università italiano su quella che è la nostra visione dei possibili compiti del nuovo Ateneo:
-
il rafforzamento dei legami fra le istituzioni, i docenti e i ricercatori dei due Paesi,
peraltro già strettissimi
l’ampliamento ed il sostegno ai programmi integrati di studio ed ai programmi finalizzati al rilascio di un doppio titolo o di un titolo congiunto, di ogni livello
centro di consulenza e di diffusione di buone pratiche,
il lancio e la gestione di nuove iniziative congiunte ed il monitoraggio delle attività
finanziate fra i due Paesi
centro propulsore di incontri, seminari e lavori anche su temi “sperimentali” o innovativi
punto di informazione per studenti ed universitari dei due Paesi sulle possibilità
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offerte per la cooperazione, sull’organizzazione dei sistemi universitari, sulle possibilità di studio o lavoro, sulle legislazioni nazionali in materia di mobilità e problematiche correlate.
Un’attenzione particolare, da parte della neo-nata università dovrà essere data
all’informazione sul sistema universitario e di ricerca italiano, che stando ai dati, non
sembrerebbe adeguatamente conosciuto ed apprezzato da parte francese.
Il Ministero dell’Università ha investito notevolmente sulle attività con la Francia:
6 miliardi dei 20 complessivamente destinati all’internazionalizzazione del sistema universitario , con il l’ultimo piano triennale di sviluppo delle università, sono stati assegnati ad università italiane per iniziative con istituzioni francesi, ed altrettanti almeno
ne saranno messi a disposizione dai singoli Atenei.
Il programma Galileo sostiene annualmente scambi di ricercatori fra i due Paesi,
da tre anni 25 dottorandi dei due Paesi ricevono un sostegno per la frequenza di corsi
di dottorato con co-tutela di tesi nell’altro Paese.
Solo con l’azione Erasmus del programma Socrates, che rimane il principale veicolo di scambio dei giovani universitari, 1.787 italiani hanno trascorso un periodo di
studi in istituti di istruzione superiore francesi nell’anno 1997/98, 1.927 nel 1998/99,
2.265 nel 1999/2000, ponendo la Francia il secondo Paese, dopo la Spagna, preferito
dai nostri studenti.
Purtroppo gli stessi confortanti dati non sono riscontrabili da parte francese.
L’Italia è solo al IV posto nelle preferenze degli studenti, dopo il Regno Unito, la Spagna
e la Germania. Gli studenti francesi in Italia sono stati nell’anno passato appena 1.004
a fronte dei nostri 2.265.
Altrettante ridotte da parte francese sono state la candidature per il bando per il
dottorato in co-tutela.
Nonostante l’Italia, rappresenti, nei Piani Nazionali francesi per la mobilità
Erasmus, un Paese prioritario, nonostante le molteplici iniziative lanciate a favore della
mobilità fra i due Paesi, si rileva uno squilibrio negli scambi che dovrebbe essere una
delle questioni che l’Università dovrebbe affrontare nel proprio mandato. Gli strumenti
potrebbero essere quelli della promozione del nostro sistema e della nostra offerta formativa, l’informazione, ad esempio, sulle università che offrono corsi di lingua italiana
in preparazione del periodo di studio, la diffusione delle informazioni sui nostri centri
ed aree di eccellenza.
Inoltre, l’Università potrebbe già prevedere un incontro con tutti i coordinatori e
partner di progetti finanziati nell’anno in corso con il bando per l’internazionalizzazione, al fine anche di scambiarsi esperienze, esaminare le difficoltà riscontrate, far circolare l’informazione.
Opportuni spunti potrebbero essere reperiti nel recente Piano d’Azione per la
Mobilità presentato dalla Presidenza francese, fortemente sostenuto dall’Italia, e recen-
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temente adottato al Vertice di Nizza nonché negli obiettivi tracciati dalla Dichiarazione
di Bologna.
Per contro, da parte del sistema universitario italiano bisognerebbe anche prendere coscienza che l’”appetibilità” all’esterno va coltivata. I risultati dell’indagine commissionata dal Parlamento Europeo alla Commissione ed attuata tramite le Agenzia
Nazionali, sulla condizione socio-economica degli studenti Erasmus ci ha dimostrato
che il grado di soddisfazione degli studenti stranieri nei riguardi delle nostre università
è uno dei più bassi d’Europa . E’ un dato inquietante, che ci deve far riflettere.
Con l’augurio di un proficuo lavoro, ringrazio tutti per l’attenzione.
Antonella CAMMISA
Grenoble, 14 - 15 dicembre 2000
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MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
Délégation aux Relations Internationales et à la Coopération (DRIC)
Sous-direction des Affaires Européennes
Jean-Yves de LONGUEAU
Délégué aux Relations Internationales et à la Coopération
Le Plan d'Action pour la Mobilité (PAM)
Le week-end dernier à Nice, les chefs d'Etat et de gouvernement ont beaucoup parlé
d'élargissement, de majorité qualifiée, de repondération. Mais ils ont aussi parlé de nous.
Dans la déclaration finale, "les Etats sont invités à presser leurs administrations à
prendre les mesures nécessaires pour accroître et démocratiser la mobilité des étudiants
et enseignants. Un état des lieux est programmé pour dans deux ans".
Le Conseil européen se référait ici à deux documents : la recommandation relative à la
mobilité et le plan d'action pour la mobilité (PAM), adopté par le Conseil des ministres
de l'éducation le 9 novembre sous forme de résolution.
I. Le PAM est une résolution ; ce n'est donc pas un document juridiquement contraignant, mais l'expression de la volonté politique forte des ministres de promouvoir la
mobilité européenne des jeunes, des lycéens, des étudiants, des chercheurs, de toutes
les personnes en formation et de leurs enseignants. Les ministres européens de la
recherche ont exprimé la même préoccupation dans leurs enceintes propres.
Les objectifs affichés sont les suivants :
- Développer la citoyenneté européenne.
- Concourir à la construction de l'Europe de l'intelligence.
- Favoriser l'ouverture aux cultures étrangères et l'aptitude des Européens à travailler
dans un environnement plurilingue qui sont essentielles à la compétitivité de l'économie européenne.
En fait, il s'agit de faire rentrer dans les établissements une culture de la mobilité.
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Nous savons bien qu'elle n'est pas naturelle. L'obstacle principal à la mobilité est
moins dans les bourses que dans les têtes.
Le PAM se présente comme une boite à outils, à idées dans laquelle les Etats membres
sont invités à puiser. On sait que les administrations manquent d'imagination : le PAM
nous en donne.
Quarante quatre mesures sont proposées, réparties en quatre chapitres :
1.- Favoriser la mobilité en Europe, notamment par la formation de personnes ressources, le développement du plurilinguisme, par la diffusion des informations sur
les possibilités d'effectuer une mobilité.
2.- Favoriser le financement de la mobilité, par la mise en place de partenariats financiers et l'adoption de mesures visant à démocratiser la mobilité.
3.- Accroître et améliorer la mobilité, par l'instauration de nouvelles formes de mobilité
(TICE), l'amélioration de l'accueil, des calendriers (semestrialisation).
4.- Valoriser les périodes de mobilité : reconnaissance par l'établissement d'origine, grâce
notamment à la généralisation d'ECTS pour les personnes en formation, mais également reconnaissance par l'employeur pour les personnels enseignants.
Notre ministère s'est déjà mis au travail pour identifier les mesures réglementaires
que la mise en œuvre du PAM rend nécessaire.
II. L'Université franco-italienne pourrait jouer au jeu auquel nous invitent les ministres
: ouvrir le PAM, ouvrir la boite à outils et en retenir quelques-uns qui permettront à
l'Université franco-italienne d'apporter une réelle plus-value aux relations universitaires entre nos deux pays.
a) Se constituer en observatoire de la mobilité et des coopérations universitaires.
b) Mettre en place un portail donnant accès aux sources d'information sur les possibilités
d'échanges universitaires entre les deux pays avec un lien avec les programmes européens.
c) Organiser des séminaires, des rencontres entre les personnes qui, dans les universités
de nos deux pays, envoient et accueillent des étudiants.
d) Constituer des groupes de travail disciplinaires qui réfléchissent à la construction de
cursus intégrés ou des parcours de formation communs, compte tenu des réglementations en vigueur dans les deux pays.
e) Recenser les financeurs possibles, voire les faire se rencontrer.
f) Prendre l'initiative d'une université européenne d'été.
Donc à Nice, les chefs d'Etat et de gouvernement ne se sont pas consacrés exclusivement aux subtilités de la diplomatie ; ils ont aussi rédigé une invitation à l'imagination et à l'action, adressée aux systèmes de formation européens en général, à l'union
franco-italienne en particulier.
Jean-Yves de LONGUEAU
Grenoble, 14 –15 décembre 2000
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MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES
Direction de la Coopération Universitaire et Scientifique
Thierry AUDRIC
Sous-Directeur de la Coopération Universitaire et Scientifique
La coopération universitaire de la France
et l’Universite franco-italienne
Je voudrais tout d’abord remercier les organisateurs de ce séminaire, remercier
l’Université franco-italienne (UFI), de me donner l’occasion de vous dire quelques mots.
Si cela est un honneur, ce n’est pas une tache aisée pour moi, car il y a dans votre assemblée, - certains se sont déjà exprimés et d’autres vont le faire -, des experts bien plus
compétents que je peux l’être sur la mobilité franco-italienne, européenne, sur le chemin
de la Sorbonne à Prague via Bologne.
Je ne parlerai donc pas de ce thème mais de son contexte dans le cadre de la politique
étrangère de la France envers l’Université franco-italienne.
Vous le savez, la coopération internationale en Enseignement Supérieur est une priorité
de la politique étrangère de la France. Cette priorité se traduit par une politique menée
conjointement par le Ministère des Affaires Etrangères (MAE) et le Ministère de
l’Education Nationale (MEN) en deux volets principaux :
1. L’accueil des Etrangers en France
Cette politique comprend :
- Les nouvelles dispositions d’attribution des visas aux chercheurs et aux
étudiants, dispositions très originales et novatrices (motivation des refus,
possibilité de recours…).
- La création de l’Agence Edufrance qui, avec tous les établissements supérieurs qui le souhaitent, conduit des actions de promotion de l’Enseignement
Supérieur à l’étranger.
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- L’espace universitaire européen et notamment l’harmonisation des enseignements européens en termes d’images, de lisibilité de nos cursus à l’étranger.
- La réforme des programmes de bourses du MAE axée sur la volonté d’accueil des meilleurs étudiants et sur l’aide à l’action internationale des établissements d’Enseignement Supérieur français. Je signale enfin la création
par le MAE du Forum Curie, sur Internet, qui permet des échanges rapides
d’informations entre les établissements français qui le souhaitent et nos
Ambassades.
2. La coopération en Enseignement Supérieur à l'étranger :
Le MAE soutient
- Près de 230 filières francophones à l’étranger, dont plus de 100 en Europe
de l’Est,
- De nombreux accords universitaires,
- Le développement de l’Enseignement Supérieur dans les pays en développement qui nous adressent leur demande d’expertise.
En résumé, le MAE soutient d'une part le développement de l’internationalisation de nos
établissements en terme d’excellence, élément indispensable dans la compétition internationale, et participe d'autre part à la politique de solidarité universitaire envers les pays
en développement.
A ces quelques mots sur le contexte de la mobilité franco-italienne au sein de la politique
étrangère de la France, j’ajouterais quelques remarques et quelques souhaits sur
l’Université franco-italienne, vue du Ministère des Affaires Etrangères.
Ce Ministère se réjouit de la première manifestation de l’UFI que constitue ce séminaire auquel je souhaite le meilleur des succès. Au delà de cette célébration, ce séminaire et
notamment les ateliers de demain permettront de contribuer à définir les actions que
l’UFI pourrait mener à l’avenir.
Incontestablement aider à la mobilité peut être l’axe de ces actions si l’UFI peut y apporter une vraie valeur ajoutée. Les ateliers de demain en débattront et je souhaite que ces
débats conduisent à des propositions concrètes.
Il serait également souhaitable qu’au delà de ce thème de la mobilité, l’UFI avec ses partenaires, explore tous les domaines où elle pourrait apporter une valeur ajoutée ; des
concepts déjà cités par Jean-Yves de Longueau pour certains, comme un observatoire de
la coopération universitaire franco-italienne, un portail de cette coopération, la mise en
réseau, le rôle de promoteur de relations entre start-up, incubateurs, innovation,
devraient être explorés pour définir ces domaines de l’UFI.
De la même manière pourrait être étudié le rôle éventuel de l’UFI dans le contexte de
l’Union Européenne (réponse à des appels d’offres de la Commission européenne), dans
les actions franco-italiennes vers l’Europe de l’Est ou vers les Balkans, région du monde
prioritaire aujourd’hui et d’où émane une forte demande en terme de coopération uni-
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versitaire, et bien sûr vers le bassin méditerranéen où nos deux pays ont un rôle majeur
à jouer ensemble.
J’espère donc que ce séminaire pourra marquer le premier pas de l’indispensable
réflexion approfondie sur le rôle et les fonctions de l’UFI, réflexion qui conduira à des
propositions concrètes.
Je vous confirme que mon Ministère serait heureux de recevoir de telles propositions
concrètes de l’UFI et qu’il examinera très favorablement la possibilité de les soutenir
avec les moyens qui sont les siens.
Je vous remercie de votre attention.
Thierry AUDRIC
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MINISTERO DEGLI AFFARI ESTERI
Direzione Generale per la Promozione e la Cooperazione Culturale
Dott. Giovanni MAROCCO
Capo Ufficio Cooperazione Interuniversitaria Internazionale
La politica di collaborazione del Ministero degli Affari Esteri
Professore Duclot, Autorità, Amici francesi ed italiani, signore e signori, sono particolarmente lieto di partecipare a questo Seminario sulle “Politiche di sostegno alla mobilita’ italo-francese” che desidera diffondere la conoscenza e favorire la cooperazione
scientifica bilaterale di questa nuova importante istituzione con sede a Torino per
l’Italia ed a Grenoble per la Francia.
Come noto, a Firenze il 6 ottobre 1998 venne siglato il Protocollo istitutivo che e’ stato
ratificato, per l’Italia, con la legge n. 161 del 26 maggio 2000.
Designati i due Segretari Generali e stanziati i primi finanziamenti, in prossimita’
dell’insediamento del Comitato Scientifico, si tratta ora di trovare le soluzioni operative piu’ efficaci ed equilibrate, identificare e rimuovere gli ostacoli che ancora permangono ed assicurare a questa nuova, prestigiosa istituzione – che non è virtuale come è
stato giustamente sottolineato - lo sviluppo che essa merita, aperta naturalmente alla
cooperazione, con altri Atenei e Centri di ricerca, con la finalita'’di giungere ad un
sempre maggiore scambio di conoscenze, ad una crescente interazione verso quella
“Europa della Conoscenza” che tutti auspichiamo con forza e convinzione sincera.
Portando a tutti voi, signori, il saluto e l’augurio piu’ fervido del Ministro Plen.
Gianfranco Facco Bonetti, Direttore Generale per la Promozione e Cooperazione culturale del Ministero degli Affari Esteri, che non e’ potuto, suo malgrado, essere presente a causa di impegni concomitanti, devo, tuttavia, manifestare il mio personale compiacimento per essere qui oggi.
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Torinese, laureato due volte all’Ateneo della mia citta’ ricercatore per 5 anni nel campo
delle dottrine politiche, frequentatore, nella ormai lontana estate del 1977 di un corso
di lingua francese in questo stesso Campus universitario di Grenoble, sento per origini,
formazione, studi, un legame assai intenso con la cultura e il pensiero francese, in generale, e con queste terre di frontiera in particolare. Terre che nel corso dei secoli hanno
seguito le alterne vicende degli Stati e delle dinastie, tra pace e guerre, ma che, cio’
nonostante, hanno impresso ai loro popoli caratteristiche psicologiche e culturali, aspirazioni sociali, tensioni ideali in gran parte comuni, condivise – che le nostre belle montagne non hanno spezzato, ma, anzi, consolidato – e che oggi, nella grande dimensione
europea, ottimizzano l’opportunita’ di misurarsi ed armonizzarsi ulteriormente.
Il nostro Ministero degli Affari Esteri ha mostrato, assieme a quello dell’Universita’,
una particolare sensibilità verso la cooperazione universitaria italo-francese. Abbiamo
seguito attivamente sia la fase preparatoria alla stesura dell’Accordo, siglato nel 1998
e, ora che l’Accordo diventa operativo, continueremo a partecipare non solo con il
contributo finanziario, ma con impegno, sollecitudine e, forse, fantasia agli sviluppi di
tale cooperazione.
L’Accordo, che si colloca nello spirito delle Dichiarazioni firmate dai Ministri
dell’Istruzione europei alla Sorbona nel 1998 ed a Bologna nel 1999, verso l’armonizzazione dei sistemi d’istruzione superiore in Europa, ha obiettivi, come noto, di speciale interesse: promozione della convergenza tra i rispettivi sistemi universitari, attivazione di programmi comuni che prevedano il rilascio di doppi titoli, di progetti congiunti
di ricerca e di formazione permanente, sostegno, più in generale, e forme di stretta
cooperazione tra le istituzioni dei due Paesi.
Sotto la Presidenza francese dell’Unione Europea, che ringraziamo per l’intelligente
lavoro svolto, è proseguito l’esame per una proposta di raccomandazione del
Parlamento europeo e del Consiglio, relativa alla mobilità nell’Unione degli studenti in
fase di formazione, dei giovani che svolgono attività di volontariato, degli insegnanti e
dei formatori. Il Ministero degli Esteri ha attivamente partecipato al dibattito che si è
svolto in Italia nel corso di quest’anno durante i lavori istruttori alla stesura del documento e che ha visto coinvolti i rappresentanti delle Amministrazioni competenti ed il
coordinamento del MURST).
Il Consiglio dei Ministri dell’Istruzione dell’Unione Europea ha adottato, come sapete,
il 9 novembre scorso, una Risoluzione sul Piano di Azione per la Mobilità, sottoposto
anche all’attenzione del recente Consiglio europeo di Nizza , nel quale gli Stati membri
si sono impegnati, con l’appoggio della Commissione e nel pieno rispetto del principio
di sussidiarietà, ad adottare i provvedimenti necessari per eliminare gli ostacoli che si
frappongono ancora alla mobilità ed a promuoverne lo sviluppo ai vari livelli.
Gli obiettivi principali del Piano d’azione sono conosciuti e sono stati ricordati : promozione della mobilità; miglioramento della preparazione linguistica di giovani e adulti per agevolare la loro mobilità; maggiore diffusione delle informazioni sulle iniziative
dell’Unione e sulle opportunità offerte dai programmi nazionali in materia di mobilità,
anche attraverso Internet; miglioramento delle condizioni sociali generali per i cittadini in mobilità (come, ad es., mantenimento del versamento degli assegni familiari, eli-
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minazione della doppia imposizione fiscale, assistenza sanitaria, sussidi, ecc.); riconoscimento, da parte del Paese d’origine, dei periodi di studio trascorsi all’estero dagli
studenti, incentivando tra l’altro l’impiego del sistema europeo di trasferimento dei crediti.
L’Italia ha accolto positivamente questo Piano d’azione, auspicando che esso aiuti gli
sforzi fin qui effettuati per superare le difficoltà che ancora ostacolano la realizzazione
dei programmi di mobilità, soprattutto per quanto riguarda il riconoscimento reciproco
dei periodi e dei titoli di studio.
E’ una sfida ambiziosa, come altre, in questo passaggio di millennio carico di tanti
dubbi, ma anche di positive, incontrovertibili certezze, Sempre piu’, a tutti i livelli, esiste infatti la netta percezione che solo nella cooperazione, nell’unita’ circa gli obiettivi di
fondo, nella ricerca di nuovi strumenti esiste la possibilita’ di mantenere ed affinare quei
livelli di eccedenza di studi e di cultura, di formazione, di conoscenza umanistica e
scientifica, che gli Stati nazionali hanno saputo elaborare nel corso dei secoli e che noi
abbiamo il dovere di trasmettere alle future generazioni di cittadini europei.
Un ringraziamento particolare ai Segretari Generali, al Professore Duclot e al
Professore Mastropaolo, a tutte le Autorita’ accademiche presenti, agli organizzatori, ai
Rettori e Rappresentanti delle Universita’ di Grenoble, Torino, Trento, Firenze, Milano,
Napoli ed altre, alle entità pubbliche e private ed a quanti – alle colleghe Vice-Console
Generale d’Italia in Lione, Signora Coppola-Bottazzi, e Signora Egoli, Console in
Chambéry, al Direttore dell’Istituto Italiano di Cultura di Lione, Prof. Mazzone - hanno
offerto il loro impegno e la loro capacita’ per la buona riuscita di questo Seminario.
Buon lavoro, e grazie ancora per avermi dato la felice occasione di essere oggi fra voi.
Giovanni MAROCCO
Grenoble, 14-15 décembre 2000
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REGION RHONE-ALPES
Lucette DIXON
Responsable unité “Enseignement Supérieur”
de la Région Rhône Alpes
La Politique des Aides à la Mobilité de la Région Rhône-Alpes
La Région Rhône-Alpes possède un réseau d’établissements d’Enseignement Supérieur
de haut niveau, diversifié et bien positionné au niveau international.
L’Enseignement Supérieur n’est pas une compétence des Régions, néanmoins, depuis sa
création, la Région Rhône-Alpes a une action forte dans ce domaine. Elle s’est fixée
comme objectif depuis 2 ans de rendre les Campus plus accueillants, d’améliorer la vie
des étudiants, de favoriser l’usage des TIC, de rapprocher l’Enseignement Supérieur et
le monde économique et social et enfin de contribuer à l’ouverture et à la mobilité internationale.
Pour atteindre ses objectifs, elle met en place, dans un partenariat étroit avec les établissements d’Enseignement Supérieur et ses partenaires, Etat et Collectivités locales :
* Le Contrat de Plan Etat/Région (nous venons de démarrer le contrat 2000-2006. Il
prévoit des constructions universitaires mais aussi des actions pour la vie étudiante, l’information/l’orientation et l’international).
* Des appels à projets tels que INCA et TEMPRA
* Des programmes pour les étudiants.
- Stages PME-PMI
- Bourses régionales de formation à l’Etranger et des subventions à la Mobilité des
Etudiants.
Dans un contexte de renforcement de la compétition internationale en matière
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d’Enseignement Supérieur, il apparaît nécessaire de favoriser l’ouverture internationale
des établissements, la mobilité des étudiants rhône-alpins et de mettre en œuvre une stratégie volontariste d’accueil des étudiants , enseignants et chercheurs étrangers.
En 2000, la Région a consacré plus de 100 millions de Francs à cette politique (sur un
budget de 355 millions de Francs pour l’Enseignement Supérieur) dont 5 millions de
Francs pour l’appel à projets INCA, 10 millions de Francs pour TEMPRA et 85 millions
de Francs pour la mobilité des étudiants de Rhône-Alpes.
Projet de budget en 2001 : 110 millions de Francs pour la mobilité et l’ouverture internationale.
La politique des aides à la mobilité de la Région Rhône-Alpes
A / La Procédure BRFE
Depuis 1987, la Région Rhône Alpes finance des séjours de formation à l’Etranger pour
les étudiants rhône-alpins à travers les procédures “ Bourses Régionales de Formation
à l’Etranger ” et “ Subvention d’incitation à la mobilité étudiante ”.
Les BRFE ont vocation à stimuler les apports économiques, culturels et scientifiques
consécutifs à la mobilité des étudiants. Elles s’intègrent au cursus étudiant dans un partenariat Région Rhône-Alpes/établissements d’Enseignement Supérieur, afin que soit
validé le séjour à l’Etranger dans le cadre du diplôme obtenu en France.
C’est un programme pilote en France tant par son montant : 83 millions de Francs en
2000 que par le nombre de personnes concernés : 4349 BRFE et 392 SIME attribuées et
4750 BRFE en 2000, avec une montée en puissance programmée jusqu’à 6000 étudiants
en 2003.
3 objectifs sont ciblés :
- Accroître la mobilité des étudiants
- Aider les établissements d’Enseignement Supérieur à développer une stratégie internationale
- Améliorer la compétitivité des entreprises qui recrutent ensuite des étudiants titulaires
d’une expérience à l’Etranger : une étude a pu montrer que près de la moitié des jeunes
boursiers trouvent un emploi en Rhône-Alpes à l’issue de leur formation.
Ces 3 objectifs sont stimulés par le positionnement international de Rhône-Alpes, ses
échanges économiques, en particulier dans les pays où est implantée l’ERAI
(Association ayant pour vocation l’aide à l’exportation des entreprises rhône-alpines)
La bourse est non seulement une incitation financière mais aussi une reconnaissance du
projet de l’étudiant : elle conforte la démarche et favorise la concrétisation du séjour à
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l’Etranger par une validation académique.
Les séjours à l’étranger s’adressent à des étudiants Bac + 2 à Bac + 5, pour des séjours
de 4 à 9 mois ; 19 % des boursiers effectuent un stage en entreprise.
Les destinations sont choisies par les étudiants sur les conseils de leurs enseignants, partout dans le monde, 69 destinations différentes ont été choisies en 2000 sur les 5 continents, 26% des boursiers sont partis en Grande-Bretagne, 14% au Canada, 10% en
Espagne, puis viennent l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie, l’Irlande, les autres destinations étant moins fréquentées.
En 2000, 193 étudiants ont choisi l’Italie sur 4349 boursiers.
1 étudiant sur 4 part dans une Région partenaire de Rhône-Alpes. La bourse accordée est
dans ce cas plus importante.
Quelques données budgétaires :
- Le Budget global BRFE 2000
83 millions de Francs pour 4349 bourses de 2000 à 2500 F + 392 Subventions d’incitation à la mobilité Etudiante (pour les Rhône-alpins étudiant dans une autre Région =
1000 F par mois ) + compléments sociaux pour les boursiers d’Etat (3500 F d’aide au
voyage et à l’installation) qui concerne un bénéficiaire BRFE sur 4.
- Le budget était de 38 millions de Francs en 1993 pour 2150 boursiers
- 45 millions de Francs en 1996 pour 2550 boursiers
- 59 millions de Francs en 1998 pour 3200 boursiers
- 75 millions de Francs en 1999 pour 3841 boursiers
B/ Jusqu’à ce jour, le programme TEMPRA ne concernait pas l’Italie. Crée en 1989
pour aider au développement de la mobilité des étudiants, des enseignants et chercheurs
de Rhône-Alpes et de certains sites des PECO, il avait été étendu en 1997 à certains pays
d’Asie du Sud-Est et du Sud de la Méditerranée. Mobilité étudiante/enseignants-chercheurs, filières francophones /PCR.
La rénovation de ce programme est en cours et son évolution pourrait concerner l’Italie.
De plus, les projets d’Universités et de bibliothèques numériques des établissements
rhône-alpins, qui sont une forme de mobilité virtuelle, nous semblent pleins de promesses.
En 2000, sur les 193 étudiants rhône-alpins qui sont en Italie, 72 sont au Piémont et 50
en Lombardie ( donc 71 dans le reste de l’Italie).
Ce flux est fourni majoritairement par les Universités de Rhône-Alpes, très peu par les
Grandes Ecoles et de manière significative par les lycées qui organisent des FCIL postBTS.
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- 82% des étudiants partent en formation
- 18% en stage en entreprise
- Les étudiants en gestion sont les plus nombreux, suivis par les étudiants en langues,
ingénierie, architecture, puis en sciences humaines et sociales.
Ce bilan est honorable, il pourrait être meilleur et la Région Rhône-Alpes sera votre partenaire pour y parvenir.
Lucette DIXON
Grenoble, 14 – 15 décembre 2000
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CONFERENZA DEI RETTORI
DELLE UNIVERSITA ITALIANE
Rettore, Professore Rinaldo BERTOLINO
Rettore de l’Université de Turin
Représentant de la CRUI
Riconoscimento dei diplomi e convalida dei titoli universitari /
Reconnaissance des diplômes et validation des acquis
Traduction de l’italien par Max VERDONE, (URIS-DS)
Merci Michel, bon après-midi à tous et, bien sûr, c’est avec plaisir et satisfaction que je
vous apporte les salutations de la Conférence des Recteurs des Universités Italiennes (la
CRUI), de chacun des Recteurs et celles de l’Université de Turin.
Je voudrais également m’associer au représentant du Ministère des Affaires Étrangères
italien, qui exprimait sa satisfaction à constater que cette rencontre était la première initiative concrète de l’Université franco-italienne, ou italo-française, ce qui me semble être
la bonne voie pour devenir effectivement opérationnelle.
A la vérité, je dois dire que mon propos ne correspondra peut-être pas totalement à ce
que souhaite Michel DUCLOT, à savoir en quoi et comment ce propos pourrait être utile
à un séminaire de prospective et de travaux efficaces.
Voilà en fait le véritable thème qui m’a été confié. C’est un thème en devenir, en progression , où les expériences concrètes qui ont mûri à l’intérieur des ECTS et de l’actuel
CATS et qui correspondent à ce qui a été lancé à l’initiative individuelle de chacune des
universités, ne sont pas encore véritablement connues au niveau de notre Conférence des
Recteurs, et dont je pense qu’elles n’ont pas encore été assez comparées. Et ceci me suggère une remarque : il faut que, en ce qui concerne les problèmes touchant au fond même
de la formation d’excellence et de qualité de nos étudiants, il y ait une coparticipation
plus directe des universités et des enseignants. Je ne voudrais pas, même en prenant en
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compte le large espace d’imagination et d’intelligence des administratifs - on disait auparavant des bureaucrates - que les compétences intellectuelles des enseignants soient
absentes, alors même qu’il s’agit de thèmes spécifiques de la manière de former et de
préparer les étudiants. Je dis cela parce que, sur ce type de problèmes, nous assistons parfois à des accélérations que nous ne pouvons que saluer compte tenu du but qu’il est
prévu d’atteindre, mais qui ne sont généralement pas accompagnées d’un approfondissement suffisant, disons au plan technique, opératoire et culturel.
Arrêtons-nous un instant de manière générale sur le rapport entre les systèmes universitaires français et italien , ensuite “coagulés” dans le cadre de cette université franco-italienne, mais non pas avec comme objectif d’être la somme des deux systèmes, dans le
sens que - excusez un peu ce type de propos d’un scientifique de métier - un plus un fassent deux - Duclot : “c’est vrai, ça ne fait pas toujours deux ; en chimie on peut démontrer que un plus un ne fait pas toujours deux, je suis d’accord” - et bien cela me conforte, parce que je ne voudrais pas que l’Université franco-italienne soit faite, pensée et
voulue comme elle l’a été par ceux qui, avec passion, l’ont imaginée et diffusée dès le
début, comme un simple assemblage de deux réalités existantes. J’aimerais plutôt proposer que, pour cette université, un plus un fassent même trois, apportant ainsi quelque
chose de plus et de différent.
Il convient peut-être de reconstruire un peu un cadre culturel au système universitaire
européen, qui entre temps s’est sensiblement développé, car, en fait, pour ce qui nous
concerne, nous sommes débiteurs vis à vis de votre ministre national - et soulignons
aussi le prestige qu’un ministre peut donner - de l’existence de ce livre blanc adopté par
l’union européenne et qui, pour autant que je sache, a constitué la pierre angulaire, le premier pas, vers la constitution d’une société de la connaissance, d’une société cognitive
européenne. Il y avait là le concept général d’une volonté politique des pays qui, ultérieurement, a été encore mieux précisée dans la déclaration de la Sorbonne de 1998, la
définissant déjà comme la création d’un espace européen de l’enseignement universitaire supérieur, se réclamant cependant, pour un centrage de ce genre, de la spécificité de
nos institutions universitaires européennes. Un an plus tard seulement, la déclaration de
Bologne précisait ce qui, me semble-t-il, doit être le rôle premier de chaque université
et, en particulier d’une université supranationale comme celle italo-française - je dis
supranationale au sens de la portée culturelle idéale et bien sûr pas du point de vue du
statut juridique institutionnel - : nous sommes convaincus que la formation supérieure
européenne doit être constitutive de la citoyenneté européenne.
Vous comprendrez que l’on a donc assisté là à un véritable “bouleversement” dans la
façon de poser les problèmes de l’affichage politique et culturel en fait de formation universitaire. Il y a eu d’abord la constitution d’un cadre abstrait, inter-institutionnel et interétatique. Aujourd’hui nous sommes arrivés à un tournant important du projet de citoyenneté européenne, donc de l’étudiant européen, “européen tout court”. Ce n’est donc pas
un hasard si votre ministre Lang et votre présidence de la Communauté Européenne se
sont ensuite engagés de manière si réussie et si significative “pour un vouloir vivre
ensemble européen” par la déclaration de mobilité européenne, qui a ensuite abouti dans
le cadre du plan de mobilité européen qui concerne vraiment la mobilité individuelle des
étudiants.
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L’optique - et j’utiliserai cela ultérieurement s’il me reste du temps - , l’optique de la
reconnaissance des unités de valeur (crédits), s’accompagne - comment dire - arrivé à ce
point, d’une sorte d’acte de reconnaissance des droits de l’étudiant européen qui est
d’abord et au dessus - constitutionnellement au dessus - des milliers d’alchimies des
secrétariats administratifs , des diverses - comment dire - scléroses du mandarinat académique et de ceux des recteurs... Je crois qu’il faut avoir une juste appréciation des
choses.
Cela dit, je pense que nous pouvons jeter un coup d’oeil à un moment important qui rassemble véritablement toute la dimension européenne. Le mois dernier j’étais à Berlin
pour une réunion de la Conférence des recteurs allemands, et nous constations qu’il y a
un paysage universitaire européen très varié, avec divers types de mobilité et de dynamisme, pour lequel, nous italiens, avons apporté beaucoup d’imagination et de courage
et sommes partis comme un seul homme. Vous, les français, vous vous interrogez, et les
allemands , au nom de la “real politik”, attendent de voir les résultats de nos erreurs…;
cependant, l’une après l’autre, toutes les universités se trouvent face à deux pôles : Scylla
et Carybde, celui de l’internationalisation et celui de l’autonomie. Ils peuvent apparaître
contradictoires mais, en réalité, face à la saine pratique, ils finissent par converger, parce
que on ne peut pas aboutir à une internationalisation complète sans laisser une souplesse aux systèmes universitaires, et on ne peut pas donner la possibilité de récupérer une
autonomie face à la compétition globale, même dans le domaine culturel, sans une
dimension internationale.
Tout ceci est en train de se produire très rapidement. Nous avons appris des représentants
des ministères français de l’Éducation Nationale et des Affaires Étrangères, ainsi que de
la Région Rhône-Alpes, les mesures spécifiques prises en faveur de la mobilité et de l’internationalisation. L’an dernier, notre Ministère des Affaires Étrangères a enrichi le futur
de la dimension des relations internationales de nos universités en cofinançant, par une
contribution jusqu’au niveau de vingt milliards de lires, les projets de recherche, et donc
de mobilité, principalement des doctorants, entre nos deux pays, et je dois dire qu’en
vérité la plupart des cofinancements ont été dirigés vers la France.
Pour revenir à l’importance de l’autonomie “internationalisée”, je crois que la reconnaissance des diplômes et des unités de valeur doit être resituée elle aussi dans une
dimension politique et culturelle servant plus de cadre générique. Nous devons prendre
conscience du système que nous entendons construire et, pour y parvenir, utiliser des
règles sur la base des méthodologies dont j’ai déjà parlé. Pour ce qui concerne l’harmonisation et l’intégration des cursus universitaires, afin qu’ils amènent une plus value à un
parcours diplômant, que ce soit de premier ou de second degré, c’est une chose que ce
diplôme ait une valeur binationale (NDT : le double diplôme) - au sens littéral de ou/et
dans l’un et l’autre des pays - et c’est encore autre chose qu’un troisième niveau dont je
tiens à dire dans cette enceinte que j’insiste pour réaffirmer comme étant spécifique de
l’université italo-française. C’est le 3ème niveau, celui européen.
Je dirai que ce qu’il faut réussir, via les systèmes universitaires nationaux, c’est arriver
à la construction d’un cursus qui sera sans aucun doute reconnu à l’intérieur de chacun
des pays concernés, comme l’est le double diplôme, mais également par sa qualification
de 3ème “ingenius” - rappelez-vous ce 3 auquel je faisis référence - parce que s’imposant immédiatement avec une valeur de formation européenne. C’est là je pense la nou-
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veauté qui est vraiment confiée à votre passion, à vos reponsabilités institutionnelle et
politique, à la signification pour le futur de la mobilité des étudiants.
Vous comprenez que si l’on s’engage ainsi sur la route d’une unification (NDT : d’une
identité) qui non seulement traverse les Alpes, mais s’associe à un caractère typique, originel, premier et appréhendable en tant que produit d’une université italo-française ou
franco-allemande, avec une qualification européenne, le problème de la valorisation des
unités de valeur se pose simplement en tant qu’instrument de la construction d’un cursus qui, par lui-même, “nativement”, soit d’embée reconnu comme valable par tous les
pays.
Je me rends compte que je suis en train de donner des indications dont moi-même je rêve
actuellement, mais qui définissent également une ligne de conduite dont je ne voudrais
pas qu’elle soit barrée, refermée dès les premiers instants de travail de l’université italofrançaise. Et, me tournant maintenant vers la seconde étape, celle de l’intégration et de
l’harmonisation des systèmes universitaires - qui a part ailleurs sa valeur propre grâce à
la libre circulation des professions, sauf pour certaines professions qui restent soumises
à une protection européenne particulière - je vous signale que nos réunions de recteurs
ont poussé de manière suffisamment convaincante justement dans cette direction. Ainsi,
l’accord qui a été réalisé, la convention cadre franco-italienne entre la CPU et la CRUI,
qui a été paraphée le 18 Janvier 1996 pour une durée de cinq ans, et - je le dis donc aussi
aux représentants politiques - arrive à échéance exactement dans peu de semaines et qui
devra donc être revue dans le cadre d’une réflexion modernisée en terme d’unités de
valeur, acceptait déjà un système d’accréditation des titres et des diplômes, l’équivalence entre les diplômes intermédiaires, entre la maîtrise et notre “laurea”, permettant ainsi
la poursuite des études. En ce qui nous concerne, un organisme - requis par, je crois, la
CIMEA et si la doctoresse CAMMISA était là elle pourrait, sur ce point, être plus précise que moi - a établi un tableau d’équivalence des titres intermédiaires et finaux des
cursus qui pourrait être mis à la disposition de, et utilisé par tous les participants à ce
séminaire. Cette convention cadre a ensuite été précisée par la convention, l’accord italofrançais - toujours entre la CPU et la CRUI - , d’avril 1998 en ce qui concerne le cursus
d’obtention du titre d’ingénieur.
Mais je dois dire qu’il me semble que les résultats les meilleurs, qui donnent le sens et
je dirais même l’interprétation des démarches administratives concernant la reconnaissance des unités de valeur valables pour l’intégration de la formation universitaire, ont
été obtenus sur la base des accords - accords cadres - pour la cotutelle des thèses, parce
que - excuse-moi Duclot - il n’a pas été question de “géométrie”, mais bien de “finesse”,
car ce qu’on y a mis ce ne sont pas les secrétaires administratifs, non plus que les
tableaux d’équivalence mathématiques, mais bien deux enseignants pour un pays, deux
enseignants pour l’autre pays, qui forment le jury de validation, sous la responsabilité
d’un enseignant de l’un ou l’autre pays, qui assure la reponsabilité générale, pendant la
période de temps nécessaire pour parvenir à une thèse qui, - j’oserais dire- n’est ni italienne, ni française, mais italo-française. Et c’est probablement là une anticipation de
cette thèse européenne qui continue à être mon rêve, mon désir et mon intention, disons,
de politique culturelle pour ce qui concerne l’Université de Turin.
Je crois que après le peu qui a été dit concernant la poésie, “la finesse” universitaire, parfois même les recteurs, malgré tout, se permettent de rêver - je pense que nous
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devrions parvenir au niveau du secrétariat administratif à un système de traduction
comme celui qu’est en train de préparer notre Conférence des Recteurs - je le dis en anticipation - concernant un protocole d’entente entre toutes les universités italiennes sur la
procédure associée au transfert des étudiants, en ce sens que le système universitaire italien veut arriver à une modulation, une quantification, et à des règles de validation des
examens, pondérés de manière uniforme, afin que le passage d’une université à l’autre,
d’un cursus diplômant à un autre de la même université ou de différentes universités
puissent être apurés le plus tôt possible.
Vous comprenez bien que Michel DUCLOT m’avait confié un thème qui concernait comment dire - l’intendance, l’approvisionnement, et moi je me suis défilé et j’ai parlé
d’autre chose !
Rinaldo BERTOLINO
Grenoble, 14 - 15 décembre 2000
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MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE
Délégation aux Relations Internationales et à la Coopération (DRIC)
Elie COHEN
Délégation aux Relations Internationales et à la Coopération
De la Sorbonne à Prague en passant par Bologne
L’initiative des universités européennes d’été a été lancée par Jack LANG dans
la perspective d'une promotion de formes nouvelles de mobilité. La présidence française de l'Union Européenne, au deuxième semestre 2001 fournissait une occasion propice
à l'expérimentation de dispositifs nouveaux. C'est pourquoi le projet a pu être lancé sous
l'égide du ministre et sous la responsabilité d'un comité de pilotage associant différentes
directions du Ministère de l'Education Nationale, la CPU, la CDEFI et EduFrance. En
tant que conseiller à la DRIC pour l'enseignement supérieur, j’ai été chargé d'une mission de coordination du dispositif, mais plusieurs collègues présents aujourd'hui y ont
également apporté une contribution importante, notamment Jean-Yves de LONGUEAU
qui appartient également à la DRIC et Elsa ROLLWAGEN de la DES.
Je me réjouis d’avoir été invité à parler aujourd'hui du processus Sorbonne-PragueBologne, dont les premières étapes étaient françaises et italiennes. Il est significatif que
ce processus destiné à favoriser la création d’une Europe de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche se soit engagé dans des lieux aussi riches de sens pour nos deux pays.
Lorsque le processus a été engagé à la Sorbonne, on pouvait s'interroger à la fois sur son
extension – quatre pays initiateurs seulement – et sur le sens profond de l’initiative prise
par les ministres de l'éducation de ces quatre pays. Depuis lors, beaucoup d'avancées
sont intervenues et je voudrais peut être avec vous souligner un certain nombre de points
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qui peut-être pourraient être une source d’inspiration dans un certain nombre de projets
et dans le cadre du projet de l’Université franco-italienne.
Depuis la Sorbonne en 1998, depuis Bologne en 1999, deux évolutions marquées se
confirment :
- Celle d’une extension du dispositif, tout d'abord. Alors que le dispositif initial a été
engagé de façon peut-être trop restrictive avec quatre pays initiateurs, la Déclaration de
Bologne est reprise par 29 pays de sorte que les pays porteurs du projet qu'elle engage
englobent pratiquement le champ géographique et culturel de l’Europe. Je crois que nous
pouvons nous en réjouir.
- Cette initiative, qui avait au départ été engagée par les Ministres, est de plus en plus
clairement reprise par les Universités européennes, dans l’exercice de leur autonomie et
dans une démarche empreinte d’imagination créatrice et d’innovation.
Je voudrais pour ma part insister sur trois aspects de cette évolution, revenir en quelques
mots sur les objectifs, puis sur la démarche à engager. Enfin j'insisterai sur quelques uns
des instruments et dispositifs opératoires qui sont en cause dans cette grande affaire.
En ce qui concerne les objectifs, le Recteur BERTOLINO les a rappelés avec beaucoup
d’insistance et de force de conviction. Comme le soulignait Jack LANG, ce qui est en
cause dans cette affaire, c’est évidemment la construction d’une Europe de la connaissance, d'une Europe de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Mais le processus
comporte également des enjeux majeurs en matière d’édification européenne, de constitution d’une Europe plus proche des citoyens, de dépassement d'une image uniquement
institutionnelle de l’Europe. Cette image qui est nécessaire, incontournable, impose des
procédures, la conclusion d’accords formels, des rencontres entre les responsables institutionnels de différents niveaux. Mais les citoyens s'en sentent souvent trop éloignés.
Par rapport à ce constat, les avancées réalisées en matière d’Enseignement Supérieur et
de la Recherche constituent un formidable levier pour convaincre les citoyens européens
que l’Europe se construit pour eux, pour leur avenir et pour le développement économique et social qui les intéresse au premier chef. Il y a également cette dimension du
vouloir-vivre ensemble, du vouloir-vivre européen, c’est à dire celle de l’expérimentation de manière concrète, vivante, vécue de l’intérêt et de la richesse des échanges.
Il est clair que tout cela correspond aux objectifs politiques fondamentaux qui ont inspiré le processus de la Sorbonne, de Bologne et qui seront probablement repris à Prague
bientôt. Ces objectifs s’affirment, se confirment, leur fécondité est démontrée.
En termes plus opératoires, un des enjeux concrets de cette Europe de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche, c’est le thème de la mobilité des enseignants, des chercheurs, des étudiants. Par rapport à ces différents aspects, l’identification des obstacles
qui s’opposent à l’extension de la mobilité était un impératif majeur. Ces obstacles identifiés, il était nécessaire de proposer des mesures permettant de réduire les barrières et
par conséquent d’accroître en quantité et d’approfondir en qualité les processus de circulation des idées et de mobilité des étudiants et étudiantes, des enseignants et enseignantes, des chercheurs et chercheuses.
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Je voudrais revenir à présent sur les démarches, sur le processus institutionnel qui s’est
engagé. Depuis la manifestation originelle de la Sorbonne en 1998, un basculement s’est
opéré de l’initiative des autorités de tutelle, des autorités gouvernementales en particulier vers les établissements.
Ce qui est frappant, c’est l’appropriation par les universités européennes du processus
engagé. C’est vrai au niveau de chaque établissement, au niveau des conférences nationales de Présidents et Recteurs et au niveau des Conférences de Recteurs européens, porteuses du consensus réalisé au sein de la communauté académique.
Cela permet aussi de montrer qu’au niveau des établissements, les possibilités de mise
en réseau des institutions et l'intensification des échanges scientifiques, pédagogiques, et
administratifs constituent la force motrice de cette grande affaire.
Cela ne veut pas dire que le rôle des pouvoirs publics s'est atténué. L’initiative bascule
davantage vers les acteurs de premier rang que sont les universités et les universitaires,
mais le rôle des pouvoirs publics devrai encore rester éminent.
Ce rôle semble être d’abord lié à la mise en place d’instruments qui facilitent la mobilité en réduisant les obstacles et en créant une incitation à cette mobilité. A cet égard, une
démarche ou un ensemble démarches sont engagés autour de processus, qui dans le système universitaire français et, je crois, également dans le système italien, relèvent de la
responsabilité gouvernementale. Ces processus concernent d'abord la mise en place de
grades, de diplômes garantis par l’Etat, donc des diplômes nationaux qui permettent de
faciliter la convergence entre les pratiques de certification à l'œuvre dans nos différents
pays.
En France, la mise en place du grade national de Mastaire qui sanctionne des études de
niveau Bac + 5 permet de mettre à la disposition des établissements un outil qui permet
de faciliter leurs échanges internationaux et notamment leurs échanges européens.
Doter les établissements d’instruments législatifs ou réglementaires qui concernent
notamment la collation des diplômes constitue une première démarche. Les doter de
moyens économiques propres à faciliter la mobilité, c’est une autre dimension qui engage à la fois la responsabilité des Etats nationaux, celle de la Communauté en tant que
telle et la Commission de Bruxelles, mais aussi la responsabilité d’autres acteurs publics.
Je pense en particulier aux collectivités territoriales. L’intervention de la représentante
de la Région Rhône-Alpes montre que cet engagement des collectivités territoriales
revêt, à Grenoble, une signification tout à fait concrète. Je dois dire que ce n’est pas le
cas partout et on peut espérer que d’autres régions aligneront leur pratique sur le modèle rhône-alpin.
Pour ce qui concerne les diplômes et l’ensemble des instruments de certification, ce qui
était en cause dans le processus de la Sorbonne, et de Bologne, c’était d’abord la nécessité de disposer d’instruments lisibles de reconnaissance des compétences acquises par
les étudiants. Nous avons, dans tous les pays d’Europe, des traditions fortes qui se traduisent par une gamme très diversifiée de diplômes correspondant à des durées, à des
contenus, à des méthodes d’enseignement très disparates, et nous avions besoin d’y
gagner en lisibilité, en clarté. C'était une condition absolue pour le renforcement de la
mobilité. En revanche, l’hypothèse d’une uniformisation rapide ne pouvait pas être opé-
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ratoire. C’est la raison pour laquelle la démarche qui a été suivie me paraît beaucoup plus
féconde, plus efficace au moins dans une phase de transition. Plutôt que de chercher à
construire une gamme de diplômes européens uniformes, l’idée qui a été reprise en
France sous le terme de “ sur-lignage ” était sans conteste une excellente idée.
Vous savez tous ce que traduit cette notion de sur-lignage. Chaque pays dispose d'une
gamme de diplômes qu'il peut faire évoluer comme je crois les Italiens ont fait évoluer
leur gamme de diplômes. Mais on peut également chercher de manière homogène dans
tous les pays européens à souligner, à marquer des niveaux de sortie qui constituent des
moments propices à la mobilité des étudiants. C’est donc ce que traduit le fameux 3 – 5
– 8. Il ne s’agit pas de faire la même chose dans tous les pays d'Europe; il s’agit seulement de dire que ces niveaux Bac + 3, Bac + 5 ,Bac + 8, sont des moments propices pour
des mobilités qui interviennent soit en cous d’études, par exemple après 3 années
d’études, soit en fin de cursus, par exemple au bout de la 8ème année. Cette idée de surlignage ne conduit pas à substituer de nouveaux diplômes, de nouveaux grades à ceux
qui existaient déjà. Si c’était le cas, vous savez ce qui se passerait; les anciens diplômes
ne seraient pas supprimés, on y ajouterait une nouvelle couche au mille feuilles, à la stratification, à la sédimentation des diplômes préexistants. Au lieu de gagner en lisibilité,
on accroîtrait la confusion. Il me semble, qu'en procédant par sur-lignage, on maintient
au contraire l’essentiel de ce qui existe déjà et qui me semble encore tout à fait pertinent,
tout en mettant en valeur les éléments communs. On peut alors disposer, au niveau européen d’éléments, de comparabilité qui facilitent la mobilité et la reconnaissance générale des acquis des étudiants dans des conditions tout à fait adéquates.
Cette recherche de la complémentarité par rapport à l’existant plutôt que de la substitution relève d’une démarche réaliste dans un processus dont nous soulignons tous le
caractère progressif, puisqu'elle permet une avancée qu’il va falloir amplifier sur la durée
et probablement sur plusieurs années.
Alors il est clair que ce chantier est sans doute celui qui a le plus avancé dans la mise en
place d’instruments opératoires. Mais on voit que d’autres chantiers sont encore ouverts.
Or le stade d’avancement de ces nouveaux terrains n’incite pas à une satisfaction paresseuse. Il me semble que ce sont de chantiers suffisamment complexes pour justifier une
mobilisation à laquelle nous étions invités tout à l’heure.
Il y a tout d'abord la question des crédits et du système d’accumulation des crédits. Le
thème a été suffisamment développé pour que je n’y revienne pas. Je voudrais tout au
plus souligner que mettre en place un système d’accumulation de crédits est peut être
moins ambitieux que créer des diplômes communs. Mais l'approche globale et synthétique des formations est extraordinairement complexe; elle pose des problèmes insolubles, ou en tout cas insolubles à court terme, de comparaison des durées, des contenus
et des méthodes. Au contraire, une approche analytique des formations, par unité de
compétence, par unité de crédit, permet d’avancer dans la reconnaissance mutuelle des
qualifications acquises par nos étudiants.
L'analyse des enjeux liés à ce chantier a été brillamment illustrée tout à l’heure, je ne
voudrais pas y insister davantage.
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Mais d’autres aspects, encore plus techniques, qui affectent encore plus le noyau dur de
nos processus pédagogiques recèlent des difficultés que nous sommes loin d’avoir
réduit. Je voudrais en souligner deux :
- Celui de la gestion du temps de formation d'abord. Il est clair que dans la gestion
du temps se pose la question du découpage en années. Sur ce point, nous avons beaucoup avancé. Mais une question beaucoup plus complexe quant à la gestion du temps
porte sur l’organisation de l’année universitaire. Par exemple en France, la semestrialisation est à l’ordre du jour depuis plusieurs années - des textes sur la semestrialisation existent déjà. Or de nombreux établissements pratiquent une semestrialisation incomplète qui repose sur un découpage formel de l’année. Or un découpage
purement calendaire ne permet par exemple aucune mobilité entre le 1er et le 2ème
semestre de la même année. Il est sûr que sur ce point, la semestrialisation nous crée
une invitation à un travail supplémentaire qui est loin d’être achevé. Il y a encore un
thème plus complexe, qui porte sur l’invention de nouveaux modes d’articulation
entre le temps de formation et le temps de travail, le problème d’alternance par
exemple. Le thème de l’alternance qui ouvre de vastes possibilités de passerelles et
celui, connexe, de la validation des acquis vont nous contraindre à inventer de nouveaux rythmes d’acquisition universitaires. Sur ce point, nous avons encore besoin
d’avancer et j’espère que nous avancerons avec nos amis européens et notamment
avec les Italiens.
- Il y a un autre point que je voudrais souligner en conclusion. Il concerne le système de notation. On parle trop souvent de certification en termes globaux. Mais comment chaque enseignant donne-t-il ses notes ? A l’intérieur d’un même pays, entre les
différentes disciplines, les choses ne vont pas du tout de soi. En France, dans certaines disciplines, l’obtention d’un 12/20 constitue une prouesse pour un étudiant et
un 15/20 sanctionne un véritable exploit. Dans d’autres disciplines, l'obtention d'un
18/20 constitue au contraire une performance simplement convenable. A l’intérieur
d’un même pays, entre disciplines différentes, on ne parle pas le même langage.
Comment trouver le moyen pour attester de façon loyale et transparente le niveau de
nos étudiants quand nous avons des normes docimologiques différentes? Voilà un
chantier dont on parle peu et sur lequel, je crois, nous devrons revenir.
Je viens de parler de deux chantiers dont je vous prie d’excuser le caractère technique.
Mais il faut affronter également ces difficultés là.
Ce que je voudrais souligner en conclusion, c’est que pour les affronter, la meilleure
arme est celle de la coopération persévérante, laborieuse, peut être un peu fastidieuse à
certains moments, mais nécessaire à la création de la confiance. Ce qui est en cause au
fond dans les questions de reconnaissance mutuelle, c’est le respect des autres, c’est le
respect de ceux qui sont à l’origine des notes, des diplômes attribués aux étudiants en
mobilité. C’est donc au fond la reconnaissance de l’égale dignité des pratiques pédagogiques et des notations ou des diplômes auxquels elles conduisent. Au-delà de ces
dimensions techniques, ce qui est en cause a trait à la cohésion de l’appareil universitaire européen.
Alors tout à l’heure, le Recteur BERTOLINO parlait d’intégration du système universi-
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taire. Je ne sais pas si nous y arriverons à court terme, mais de toute façon nous progressons vers un espace universitaire ouvert. Je crois que le ciment majeur de cet espace universitaire ouvert sera le respect mutuel et la confiance.
Merci de votre attention.
Elie COHEN
Grenoble, 14-15 décembre 2000
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SCHNEIDER ELECTRIC
Dr. Michel BARRAULT
Directeur Scientifique du groupe Schneider Electric
Les étudiants en stage à l’étranger,
attentes et contraintes industrielles
Résumé :
Toute activité industrielle doit répondre à un cahier des charges précis, les stages en
entreprises n’échappent pas à cette règle et doivent correspondre à un besoin industriel, éducationnel ou promotionnel de l’entreprise.
Dans le cadre national, cette activité est couramment liée à l’emploi de futurs collaborateurs et s’inscrit dans une politique relationnelle avec les instances de formation. L’acceptation de stagiaires insérés dans des cursus de formation, différents
des cursus nationaux introduits de nombreuses difficultés telles que : différences de
niveau, de langue, de calendrier, de notation, de financement, de logement et d’insertion. La volonté permet de les résoudre lorsque l’on peut justifier de l’apport
très positif de ces stages pour les entreprises multinationales.
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ENTE REGIONALE PER IL DIRITTO ALLO STUDIO
UNIVERSITARIO
Aiuti dell’Ente Piemonte per la mobilità
Dott. Antonio POSTIGLIONE
Presidente E.DI.SU. Piemonte
Il ruolo degli Enti regionali per il D.S.U. in materia
di mobilità internazionale
1. Normativa di riferimento
Nel 1991 il Parlamento Italiano ha approvato la legge quadro in materia di Diritto allo
Studio Universitario (L. 390/91, “Norme sul diritto allo Studio Universitario) che ancora oggi rappresenta la principale disciplina della materia.
Attraverso questa legge l’Italia ha inteso armonizzare e regolamentare una materia che
nel periodo precedente, sia in una prima fase attraverso le Opere Universitarie (poste
sotto il controllo degli Atenei) sia in seguito al passaggio delle competenze alle Regioni,
è stata gestita e si è sviluppata in modo del tutto autonomo presso ogni sede
Universitaria.
L’Intervnto del legislatore non si è limitato a realizzare una sorta di uniformità del trattamento, realizzato attraverso la defizione di criteri generali per il godimento dei benefici e l’individuazione delle tipologie e dei livelli minimi degli interventi, ma ha altresi
definito i compiti e le finalità degli enti che istituzionalmente si occupano della materia
(ripartizione delle competenze).
A questo proposito, lo Stato ha mantenuto la competenza in materia di indirizzo, coordinamento e programmazione degli interventi, anche ai fini dell’uniformità di tratta-
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mento; le Regioni (che agiscono attraverso appositi enti strumentali) hanno il compito
di rimuovere gli ostacoli di ordine economico e sociale che possano impedire e/o limitare l’accesso agli studi superiori e le Università hanno il compito di rendere effettivo e
proficuo lo studio ed hanno competenza in materia di promozione degli scambi di studenti con altre università italiane o straniere.
Questa introduzione ha il solo scopo di mettere in evidenza gli elementi essenziali per
una effettiva comprensione del processo che ha portato all’attuazione dei primi interventi nel campo della mobilità internazionale dell’Ente Regionale per il Diritto allo
Studio Universitario del Piemonte, unico Ente in tutta Italia a erogare i propri servizi a
favore degli studenti a tutti gli Atenei della Regione.
Di fatto quando nel 1993 è nato l’E.DI.S.U Piemonte la situazione era assai grave sia
in termini di servizi erogati sia in termini di organizzazione della strutturra. In questi
anni l’Ente ha fatto passi da giganti nello sviluppo delle proprie attività istituzionali
raggiungendo ragguardevoli risultati in termini di servizi erogati. Basti pensare che la
borse di studio sono quadruplicate, essendo cresciute de circa 2.500 (a.a. 92/93) a circa
10.000 (a.a. 2000/01), mentre nello stesso periodo i posti letto sono raddoppiati, essendo crescuiti da 402 a 826.
La concentrazione di tutte le energie dell’E.D.I.S.U Piemonte nello sviluppo delle proprie attività più caratterizzanti ha evidentemente compresso la possibilità di puntare
l’attenzione su altri fronti, con riferimento specifico al crescente fenomeno degli scambi internazionali, tanto più che, come già indicato, la competenza era delle Università.
Nell’aprile 1997, con l’emanazione del D.P.C.M. sull’uniformità di trattamento nel diritto agli studi universitari, lo Stato Italiano, ha espressamente previsto un intervento diretto delle Regioni, a fianco delle Università, nella predisposizione di supporti organizzativi e logistici agli studenti italiani che si recano all’estero e agli studenti stranieri in
Italia.
2. Gli interventi dell’E.DI.S.U. Piemonte
I primi effettivi interventi dell’E.DI.S.U. Piemonte a favore degli studenti italiani che si
recano all’estero nell’ambito dei progetti di mobilità internazionale Socrates e Tempus
risalgono all’anno accademico 1997/98.
In particolare, nel 1998 è stato pubblicato un apposito bando per l’assegnazione di
contributi in denaro quale supporto finanziario per favorire la sistemazione logistica e
coprire le spese connesse alla mobilità.
L’entità del contributo, definita su una base mensile di circa €155, veniva proporzionata al numero di mesi di soggiorno all’estero e calcolata in base ad appositi coefficienti
di correzione (individuati dal D.P.C.M.) in relazione al valore del reddito medio nazionale di ogni paese, a parità di potere d’acquisto.
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Il limite principale di questo primo bando, oltre al ritardo della publicazione rispetto
all’inizio dell’a.a., era rappresentato dal numero ristretto di studenti che avrebbero
potuto beneficiare dei contributi (vincitori di borsa di studio o in possesso dei requisiti
di reddito e merito per beneficiare della borsa stessa). Tuttavia le domande presentate
sono state 71 e il valore medio del contributo assegnato è stato di circa €1.550
Pur riconoscendo l’esiguità dell’intervento (specie confrontato con una popolazione
universitaria de circa 100.000 studenti) preme sottolineare che le modalità di erogazione utilizzate hanno riscontrato il più ampio consenso sia da parte degli studenti beneficiari che dei rispettivi Atenei di appartenenza. Infatti la prima tranches del contributo
(50%) è stata pagata prima della partenza dello studente che, senza dover anticipare
soldi propri, ha potuto far fronte alle spese di sistemazione e in taluni casi anche far
fronte ai ritardi con cui vengono generalmente erogate le borse di studio comunitarie
(normalmente a metà soggiorno).
Ovviamente i contributi dell’E.DI.S.U. Piemonte si sommano alle borse di studio previste dai programmi comunitari
.
La prima esperienza nell’assegnazione di contributi per la mobilità internazionale è
stata una preziosa consigliera per la predisposizione dei bandi negli anni successivi.
Infatti, risultando praticamente impossibile modificare i requisiti di merito e di reddito
per ottenere il beneficio si è cercato di migliorare i meccanismi di erogazione dei contributi assegnati, elevendo al 70% la somma anticipata allo studente prima della partenza.
Nell’a.a. 2000/01 le domande presentate sono ancora relativamente poche (147 in tutto)
se rapportate al numero complessivo di studenti iscritti agli Atenei Piemontesi, ma
appaiono significative se rapportate al numero di studenti che partecipano ai programmi di mobilità internazionale finanziati dalla Comunità Europea (circa 800).
Un ulteriore segnale incoraggiante perviene dal costante aumento dei fondi che
l’E.DI.S.U. Piemonte destina espressamente alla mobilità, fondi che in pochi anni sono
cresciuti di oltre due volte e mezzo (da circa 77.500€ a oltre 200.000€). Anche l’importo mensile del contributo, rapportato al costo della vita del paese di destinazione, è
aumentato fino agli attuali circa 207€.
Nei programmi dell’E.DI.S.U. Piemonte è gia prevista la realizzazione di comunità studentesche integrate, composte da studenti di primo, secondo e terzo livello (ricercatori
e specializzandi), nonché studenti stranieri e docenti. Tutto cio potrà realizzarsi allorché diventeranno concreti i posti letto previsti per la realizzazione dei prossimi giochi
olimpici invernali di Torino 2006. Gli accordi intercorsi fra l’amministrazione
Regionale, la Città di Torino e il Comitato Olimpico Torino 2006 prevedono infatti di
destinare circa 1400 posti letto costruiti nell’ambito dei villaggi olimpici a residenzialità universitaria.
Antonio POSTIGLIONE
Grenoble, 14-15 décembre 2000
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CONSEIL GENERAL DE L'ISERE
Marie AUSSIETTE
Direction des Affaires Scolaires et Universitaires
du Conseil Général de l'Isère
Les bourses d'échange du Conseil Général de l'Isère
Historique
Par délibération du 14 décembre 1987, le Conseil Général de l'Isère a fait le choix d'être
un partenaire dans le développement de l'enseignement supérieur, et finance chaque
année des bourses internationales d'échange.
Le crédit voté par l'Assemblée – 1 200 000 F – est réparti de manière égale (soit 300 000
F pour chacune) entre les trois universités grenobloises – à savoir les universités Pierre
Mendés France, Stendhal et Joseph Fourier – et l'I.N.P.G (Institut National
Polytechnique de Grenoble).
Il permet d'une part, à des étudiants français, inscrits dans l'un de ces quatre établissements en fin de deuxième cycle (niveau maîtrise) ou au début du troisième (DESS,
DEA), d'effectuer un séjour à l'étranger dans le cadre de leurs études.
D'autre part, il permet à des étudiants étrangers d'être accueillis dans ces établissements
universitaires grenoblois. En effet, le principe de réciprocité a joué un rôle important
dans la décision de mise en place de telles bourses.
Critères
1 - Les étudiants qui sollicitent une bourse du Conseil Général doivent être obligatoirement inscrits dans l'un des quatre établissements universitaires grenoblois pré-cités,
au cours de l'année universitaire de la demande.
De plus, elle ne s'adresse qu'aux étudiants de 2ème cycle ou de tout début de 3ème
(DEA, DESS), exceptionnellement à ceux du 1er si l'échange est obligatoire, ainsi
qu'aux étudiants étrangers accueillis dans les mêmes établissements.
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2 - Tout d'abord destinée à initier de nouveaux programmes d'échange à l'intérieur de la
Communauté Européenne, la dotation s'étend vite à l'étranger tout en conservant sa
priorité vers l'Europe.
3 - La bourse est destinée à financer des séjours d'études ou de recherche à l'étranger.
4 - la durée des séjours est de trois mois minimum et le montant maximum de la bourse
est fixé à 2 000 F.
5 - la bourse du Conseil Général n'est pas cumulable avec la bourse du Conseil Régional
et peut être octroyée en complément d'un financement ERASMUS. Elle n'est attribuée qu'une seule fois à un même étudiant tout au long de son cursus universitaire.
Modalités
Le crédit affecté à chaque université est notifié en début d'année budgétaire et chacune
d'entre elles envoie ses listes d'étudiants retenus selon des critères propres à chacune
d'elles.
Chaque étudiant reçoit notification directe par le Conseil Général du montant attribué.
En fin de séjour, l'étudiant adresse au Conseil Général un compte rendu succinct de son
stage.
Environ deux cents bourses sont attribuées chaque année.
Bourses d'échange 1999
Par universités et origine des étudiants bénéficiants de la bourse
d'échange
Les destinations les plus fréquentés
Marie AUSSIETTE
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CENTRE REGIONAL DES ŒUVRES
UNIVERSITAIRES
Bernard CIVEYRAC
Directeur du CROUS de Grenoble
Rôle du réseau des œuvres universitaires françaises
pour l’ international
Remerciements :
à M. DUCLOT, Secrétaire Général de l’UFI.
Cette intervention est pour moi l’occasion de vous informer sur les prestations
offertes par les Œuvres Universitaires et de vous faire connaître un dispositif particulier de l’enseignement supérieur français, celui de la vie universitaire.
J’interviens ici en tant que représentant des Œuvres Universitaires de l’Académie
de Grenoble. Les indications techniques que je vais fournir sont, sauf précision
contraire, valables au plan national.
Présentation des œuvres universitaires :
• en France, la logistique de la vie étudiante est confiée à des organismes juridiquement distincts des Universités et travaillant en liaison étroite avec elles sur de
nombreux sujets. Il semble d’ailleurs qu’il y ait des points communs avec la présentation qu’a faite M. POSTIGLIONE du dispositif italien.
•
les œuvres universitaires offrent un ensemble de services au bénéfice de l’ensemble des étudiants; elles doivent mettre en œuvre l’aide consentie par l’Etat
pour les étudiants dans quatre domaines :
- la restauration : restauration traditionnelle “au ticket” et restauration diversifiée
dans des cafétérias
- l’hébergement : en cité universitaire (chambre 9 m2) ou en logement plus vaste,
aide à la recherche d’un logement chez les particuliers
- les aides sociales sous différentes formes, plus communément appelées bourses
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- les actions culturelles, sous forme d’aide au financement de projets étudiants
•
les œuvres universitaires sont gérées par deux catégories d’établissement public :
le CNOUS et les CROUS, respectivement Centre National et Régional des
0euvres Universitaires. Dans chaque CROUS, il y a un CA qui délibère sur la
gestion du CROUS, et notamment vote son budget. Dans le CA siège des étudiants élus pour représenter l’ensemble des étudiants de l’Académie ; il peut
s’agir d’étudiants étrangers. Le CA est présidé par le Recteur de l’Académie, qui
est peut-on dire le “ patron ” régional de l’Education Nationale et non comme en
Italie le responsable d’une université.
•
Le financement d’un CROUS est assuré à environ 35 % par l’Etat et 60 F % par
les usagers. Les collectivités locales contribuent plus modestement, en particulier
à des installations immobilières et au fonds de solidarité qui vient en aide au étudiants les plus nécessiteux.
L’action a l’international du réseau des œuvres universitaires :
•
les étudiants étrangers sont susceptibles de bénéficier comme tous les étudiants
des services de restauration, d’aides du fonds de solidarité ainsi que de l’action
culturelle ; ils peuvent aussi sous condition être logés dans les résidences du
Crous. Pour ce qui est des Bourses d’études supérieures “ classiques ”, elles sont
versées aux EE sous réserve que leur famille réside depuis au moins deux ans en
France.
•
le réseau des œuvres universitaires organise pour les étudiants étrangers le versement des prestations offertes au titre de bourses attribuées spécifiquement à
certains étudiants étrangers par le gouvernement français ou celui du pays d’origine. Ces consistent notamment en :
• couverture sociale : prise en charge des frais liés au soin médicaux
• aides financières : indemnités mensuelles et aides au logement en particulier
A noter que
- ces prestations sont liées à l’existence d’une convention et de ses stipulations.
- ces aides sont des Bourses de Coopération dont les bénéficiaires sont choisis
dans leur pays en accord entre leur gouvernement et les services culturels français. Le choix, qui ne relève donc pas du CROUS, est effectué sur projet, plutôt
que sur critères sociaux.
•
Enfin, le CROUS gère les accord d’échanges conclus au titre de conventions
bilatérales entre universités française/étrangère ou des échanges européens (programme ERASMUS). Les étudiants sont accueillis dans ce cadre par le BLEU :
bureau de liaison des échanges universitaires, qui est le fruit d’une convention
entre les œuvres universitaires de l’Académie et le pôle européen qui représente
l’ensemble des universités. Le Bleu est notamment chargé de traiter du logement
des étudiants accueillis, et ce avant leur arrivée pour qu’ils aient une solution
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immédiate. Le Bleu par ailleurs facilite les démarches administratives telles que
l’obtention des titres de séjour ou l’obtention des aides au logement. Ce bureau
de liaison est une spécificité grenobloise qu’il m’est agréable de souligner. Il y a
113 étudiants italiens dans l’Académie bénéficiant d’un échange : 110 ERASMUS et 3 accords bilatéraux.
Conclusion :
•
•
•
des aides diversifiées propres à fournir aux étudiants étrangers une logistique
facilitant leurs études en France.
pour les étudiants relevant d’une convention ou d’un programme d’échange la
prise en charge est conséquente.
en revanche, les étudiants venus sans titre particulier doivent être traités au cas
par cas, sans bénéficier d’un statut analogue à celui des étudiants français : en ce
qui les concerne, il y a incontestablement une réflexion à mener. Mais il faut bien
que demeurent des chantiers à conduire pour motiver notre action, dans les
œuvres universitaires comme ailleurs.
Bernard CIVEYRAC
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LE S ATE LI E R S
15 D E C E M B R E 2000
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ATELIER 1
"La mobilité des étudiants"
(vendredi 15 décembre 2000)
Modérateurs : Jacques GELAS; Gian Savino PENE VIDARI
Rapporteurs : Roger MORET, Alfio MASTROPAOLO
Participants : Irma ASTE, Donatella BALDINI, Michel BARRAULT, Brigitte BATTEL,
Arielle BERNADAC-DESPRAT, Martine BEROUD, Maria Luisa
BRESSAN, Monique BUKOWSKI, Jean-Louis CHAUZIT, Thierry
DOMBRE,
Jean-Pierre COMETTI, Michel DUCLOT, Marie Geneviève EVRARD,
André FOULCHE, Aurore FRASSON-MARIN, Etienne GHEERAERT,
Max GINIER-GILLET, Michel GUGLIELMI, Odette JOANNY,
Dominique KLECZEK, Jean-Louis LEIBENGUTH, Jacques
MATHIEU,
Catherine MERCIER-SUISSA, Stefania MILANI, Paola MOGLIA,
Jacques MONIN, Charles OBLED, Pierre ORESTA, Patrick OZIL.
Catherine PETILLON Etienne RABATE, Elsa ROLLWAGEN, Marc
SAVASTA, Philippe SERP, Audrey STEWART, Joëlle STOENESCO,
Smail TEDJINI,
Yan TUCNY.
Rapport présenté par Roger MORET
Deux remarques préliminaires :
- La plupart des questions abordées dans cet atelier ne sont pas spécifiques aux relations franco-italiennes, elles sont caractéristiques
de toutes les relations bilatérales en Europe, particulièrement en
ce qui concerne la mobilité des étudiants.
- La question de fond : que recouvre le concept "franco-italien" et
quels sont les aspects spécifiques de ce "couple France-Italie" ?
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n'a pas été abordée, elle a juste été évoquée par un participant (Jean-Pierre COMETTI de l'Université de Provence)
En début de séance, Jacques GELAS a présenté un schéma conducteur possible pour
l'atelier basé sur les principales questions relatives à la mobilité des étudiants :
I – La mobilité diplômante
I-A- Mobilité académique :
- 1- Cas du diplôme unique
- 2- Cas du diplôme conjoint
- 2- Cas du double diplôme
I-B- Mobilité vers les entreprises : les stages intégrés à la scolarité
II – La mobilité des diplômés
III- Les outils et les moyens de la mobilité
III-A- Outils de la reconnaissance mutuelle des parcours et des diplômes :
- 1. Accords et conventions
- 2. Outils de la validation des parcours
III-B- Moyens de la mobilité :
- 1. Appui des associations et des organismes : exemple de l'AFIRIT
- 2. Moyens financiers
IV- Les obstacles à la mobilité des étudiants
- 1 Obstacles dus aux problèmes de la validation et de la reconnaissance mutuelle des parcours de formation
- 2. Obstacle linguistique
- 3. Obstacles financiers
V- Le rôle de l'Université Franco-Italienne
L'UFI: "Forum" : coordination et lancements de réflexions, "Force de proposition"
aux tutelles et aux établissements, "Promoteur" des programmes de coopération
La parole a ensuite été donnée aux participants.
D'abord des précisions ont été données :
• l'Université Italienne est en profonde évolution, notamment les stages seront intégrés
dans beaucoup de cursus
• En cas de double diplôme, la Commission des Titres d'Ingénieurs (CTI) française
impose un allongement de la scolarité
• Un document doit être diffusé dans tous les Pays de l'Union Européenne expliquant
ce que sera le "supplément au diplôme" et donnant un modèle sur lequel chaque Pays
devra travailler. Ce "supplément au diplôme" sera obligatoire en Italie pour les formations de 3 et 5 ans.
• Les six points de la déclaration de Bologne ont été rappelés :
- Adoption du supplément au diplôme
- Adoption de l'architecture 3, 5
- Mise en place d'un système de crédits transférables (ECT … CATS…)
- Promotion de la mobilité
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-
Évaluation de la qualité
Dimension européenne
Au cours des débats, le problème linguistique a été posé ; l'apprentissage de la langue
italienne n'est pas en recul en France, mais reste malgré tout minoritaire. Il faut valoriser l'existant (formations conjointes Nice – Florence, Lille – Rome 2, maîtrise franco-italienne à Chambéry….), ne pas imposer un modèle unique, surmonter les barrières administratives. Les jeunes Italiens semblent bien connaître la France mais il faut aussi faire
mieux connaître l'Italie aux jeunes Français.
L'ensemble des débats conduit à un certain nombre de vœux et de recommandations de
la part des participants qui considèrent que l'UFI doit jouer un rôle majeur dans l'émergence d'une véritable Europe de l'enseignement supérieur :
•
•
•
•
•
établir une confiance réciproque entre les personnes chargées des questions administratives et pédagogiques dans nos deux Pays – à coté de la mobilité des étudiants,
des enseignants et des doctorants, thème de ce séminaire, pourquoi ne pas aborder le
problème de la mobilité des personnels administratifs qui ont à connaître et gérer les
dossiers d'équivalences, de transcriptions de notes, de supplément au diplôme …
analyser tous les aspects de la question linguistique
aider à faire connaître les entreprises italiennes en France et à la promotion des stages
de part et d'autre de la frontière, notamment en collaboration avec l'AFIRIT
aborder les questions réglementaires de reconnaissance des diplômes pour l'accès à
la fonction publique dans le pays partenaire
analyser l'accès aux différentes professions (réglementées ou non) dans les deux pays
En conclusion, l'UFI ne doit pas tout créer, mais se baser sur un état des lieux (qui a déjà
été commencé) et valoriser l'existant, cependant la profusion des questions de fond
(comme évoquées au début de ce rapport, celles du rôle de l'UFI vers les Balkans et la
Méditerranée et celles soulevées par le Recteur Rinaldo BERTOLINO en séance plénière) montre que l'UFI doit répondre à une attente forte de la communauté universitaire et
que seule une puissante mobilisation de tous les partenaires lui permettra de remplir sa
mission.
Roger MORET
Intervention : Aurore FRASSON-MARIN, Professeur à l'Université de Savoie
Il me semble que l'une des premières tâches de l'UFI devait être de valoriser
l'existant et de le conforter en facilitant la mobilité des étudiants surtout celle des étudiants italiens dont on peut dire qu'elle est souvent laborieuse.
A l'Université de Savoie, nous avons créé, avec nos collègues de l'Université de Turin,
un des premiers diplômes européens "la licence et maîtrise ou lauréat franco-italiennes"
en 1982-1983, formation binationale "lourde" de 2ème cycle à forte composante culturelle, mais ouverte sur des aspects inhabituels dans des formations classiques (droit com-
74
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paré, économie comparée, etc.…). Cette formation prévoit une année de séjour dans le
pays d'accueil. Si les résultats comme les relations sont extrêmement positifs entre enseignants et étudiants (ces derniers sont confrontés à des pédagogies différentes et ils
obtiennent à la sortie un diplôme de l'Université de Savoie et un diplôme de l'Université
de Turin), les difficultés de réalisation ont été nombreuses et continuent de l'être. Ce
diplôme a été fortement soutenu à sa naissance par la commission européenne, mais dès
lors que l'argent des bourses européennes (ERASMUS puis SOCRATES) est passé sous
responsabilité italienne pour les étudiants italiens, le montant s'est mis à décroître et peu
à peu, le nombre des étudiants italiens. Alors qu'une partie des étudiants français recevaient des bourses substantielles de la Région (2 500 F mensuel) et les autres les bourses
ERASMUS, les étudiants italiens, ne recevaient que des bourses ERASMUS sur 5 mois
et non sur 9 mois, dès lors qu'ils avaient obligation de passer toute l'année universitaire
dans le pays d'accueil.
Je souhaite donc que notre expérience puisse servir à créer de nouvelles conditions pour
nous et aussi pour ceux qui voudraient se lancer dans l'aventure de nouvelles formations
qui, comme la nôtre, permettent aux étudiants de s'insérer indifféremment dans le tissu
professionnel français ou italien.
Une autre tâche première de l'UFI, pourrait être de rendre plus aisé le débat pour ne pas
dire le combat, permanent qu'il faut avoir avec l'administration et une certaine forme de
bureaucratie. On retrouve cette dernière chez certains collègues qui sont loin d'avoir l'ouverture d'esprit de ceux qui portent le projet. ce sont eux qui créent en permanence des
difficultés, des tracasseries (notations, examens, refus des équivalences) aux étudiants qui
ont passé une année dans l'université d'accueil et qui découragent les bonnes volontés.
Nonobstant tous ces obstacles, il reste que cette formation originale aura suscité un vif
intérêt puisque chaque année s'inscrivent du côté français des étudiants en provenance
des universités de Rennes, Strasbourg, Montpellier, Lyon et Grenoble.
Pour répondre à la question des intervenants, je conclurai en essayant de formuler ce que
l'on est en droit d'attendre d'une formation bi-nationale :
- C'est qu'elle soit sensiblement différente des formations "classiques", qu'elle soit porteuse d'un "plus".
- C'est qu'elle permette une confrontation avec la langue, la culture, la pédagogie, mais
aussi la vie du pays d'accueil et qu'elle soit donc un enrichissement incontestable pour
l'étudiant.
- C’est qu'elle soit comme dans notre cas, à partir d'espaces transfrontaliers, un choix
de vie possible pour les futurs diplômés entre France et Italie.
Aurore FRASSON-MARIN
Grenoble 14 – 15 décembre 2000
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Actes du Séminaire franco-italien “Politiques d’aides aux mobilités franco-italiennes” - Décembre 2000
75
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ATELIER 2
"Mobilité enseignante et chercheurs"
(vendredi 15 décembre 2001)
Modérateurs : Marie Thérèse GIAVERI, Anthony MAUVAIS
Rapporteurs : Eric GASPERINI, René François BERNARD
Participants : Francesco AIMERITO, Carlo Maria BERTONI, Denis BOCQUET,
Antonella CAMMISA, Jean-Louis CHAUZIT, Jean-Paul COURBEBAISSE, Roberta DE FELICI, Geneviève FAURE, André FOULCHE,
Roberto FELICI, Brunello GHELARDUCCI, Daniel GRANGE, Michel
GUGLIELMI,
Raphaël MASSARELLI, Frédéric PELLET, Arnaud PES, Giuseppe
REBURDO, Danièle RUFFIN, Carla SAVASTANO, Daniel THOULOUZE,
Gioacchino VIGGIANI.
Rapport présenté par Eric GASPERINI
L’arrivée tardive de M. René François BERNARD (MEFI/MCT/CGM)
conduit Michel DUCLOT à me confier la responsabilité de rapporteur
d’un atelier consacré à la mobilité des enseignants-chercheurs vers
d’autres universités et vers l’entreprise.
Une longue intervention de M. Arnaud PES (MEN/direction du personnel) permet de disposer d’une vue très complète et renseignée sur
le dispositif français.
L’intervenant distingue mobilité géographique inter-universitaire et
mobilité de l’université vers l’entreprise.
C’est le décret 84/431 qui fixe les modalités de la mobilité des deux
corps d’enseignants chercheurs. Deux solutions peuvent être envisa-
76
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gées : détachement ou délégation.
Elles ne sont pas équivalentes. Le détachement est plus risqué et moins intéressant pour
le candidat à la mobilité Le fonctionnaire détaché quitte son corps d’origine pour un
corps d’accueil dans lequel il est détaché. Son emploi est libéré et le retour peut s’avérer difficile.
La délégation au contraire ne modifie pas la relation au corps d’origine qui doit être
remboursé. C’est aussi souvent une situation plus favorable en termes de rémunération.
Une convention lie les deux établissements concernés. Elle permet d’éviter les problèmes éventuels (double service éventuellement réclamé). Le poste quitté n’est pas
vacant et la évite tout problème de retour. La délégation, par la certitude de réinstallation qu’elle procure devrait donc être préférée.
Actuellement la durée maximale autorisée pour une délégation est de quatre années au
cours d’une carrière. Une refonte en cours du décret devrait permettre un renouvellement plusieurs fois en cours de vie active.
La mobilité peut aussi être pratiquée en utilisant le dispositif de congés pour recherche
ou conversion thématique. Les textes autorisent de telles interruptions pour six ou douze
mois tous les six ans. La première demande peut être déposée dès la première année de
stage pour un nouveau maître de conférences. Il est envisagé, pour accélérer la mobilité
internationale de mettre à la disposition des universités des semestres supplémentaires
fléchés. On pourrait envisager d’en attribuer de spécifiques à la mobilité franco-italienne.
Le Plan d’Action Mobilité (PAM) adopté lors du sommet de Nice (distribué par ailleurs
aux participants du séminaire) doit entrer rapidement dans les faits. Les dispositifs statutaires de départ vers des établissements étrangers, déjà assez satisfaisants, devraient
encore être accrus et diversifiés. Le MEN , en étroite relation avec le MAE, réfléchit en
particulier à des mesures indemnitaires qui pourraient constituer de bienvenus stimulants aux agents en service à l’étranger.
La mobilité vers l’entreprise est en augmentation. Elle permet une réorientation souvent
intéressante des carrières. On évoque surtout la mobilité vers des entreprises étrangères.
La législation française n’a pas modifié le décret sur les cumuls de rémunérations
publiques ou privées du 29 octobre 1936. Toutefois le principe d’interdiction s’accommode d’exceptions (exercice libéral de certaines professions, consultations, expertises).
Ces dérogations devraient cependant être ponctuelles et limitées. Au-delà existent les
pratiques de délégation ou celles ouvertes par la Loi sur l’innovation et la recherche du
12 Juillet 1999.
La procédure de la délégation auprès d’une entreprise (cf. infra) n’est pas à négliger. On
prendra soin de rédiger soigneusement le contenu de la convention. Mais les formules
nouvelles issues de la récente loi donnent une remarquable souplesse et vont faire évoluer considérablement la situation des chercheurs issus de l’Université dans le monde de
l’entreprise. Cette loi exemplaire doit faciliter la mobilité et permettre de valoriser au
sein de groupes privés la recherche publique menée par des fonctionnaires. Trois points
sont soulignés au cours de l’atelier.
L’article 25/1 définit les conditions de participation d’un fonctionnaire à la création
d’une entreprise. Plutôt que la mise en disponibilité le candidat peut désormais obtenir
pour six ans maximum (deux ans renouvelables deux fois) un détachement ou une délégation. L’autorisation est donnée par le Président de l’Université. A l’issue de cette pério-
77
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de le bénéficiaire doit choisir. Afin de favoriser la création d’entreprises nouvelles un
système de délégation très avantageux permet de dispenser celles-ci du versement des
charges sociales (qui continueront d’être versées par l’Etat). Le créateur d’entreprise
peut d’ailleurs continuer d’intervenir à l’Université sous forme de vacations dans la limite de 96 heures annuelles. Une commission de déontologie statue dans des délais brefs
sur les demandes déposées. Il n’est pas obligatoire que l’entité crée soit de droit français
et il est donc possible de combiner mobilité professionnelle et géographique.
Une jurisprudence sera à constituer pour définir, en cas de retour au public du créateur
d’entreprise, la nature des liens maintenus avec celle-ci. A priori il ne devrait pas pouvoir conserver à titre personnel tout ou partie du capital social.
L’article 25/2 organise le concours scientifique d’un fonctionnaire auprès d’une entreprise (même ancienne). Les procédures sont voisines. L’autorisation préalable nécessaire est accordée pour une durée de cinq ans, renouvelable. Le service statutaire demeure
à priori inchangé mais peut être aménagé. En moyenne une collaboration extérieure de
ce type correspond à une journée par semaine. L’université et l’entreprise sont liées par
une convention (qui intègre les questions de propriété intellectuelle) et une rémunération
est évidemment possible (sous forme d’honoraires). L’enseignant chercheur peut même
détenir jusqu’à 15% du capital social.
La troisième possibilité prévue par l’article 25/3 permet à un fonctionnaire de siéger au
C.A. ou au Conseil de surveillance d’une S.A. afin d’assurer plus efficacement les
actions de diffusion des connaissances. 5% maximum du capital social peuvent être détenus en nom propre.
Si ces trois dispositions sont les plus novatrices et probablement celles qui seront le plus
utilisées, bien d’autres possibilités sont inscrites dans la loi en particuliers celles concernant la mise en place d’incubateurs et autres pépinières d’entreprises. Si les enseignants
chercheurs sont les premiers immédiatement concernés,(avec en autres mesures la possibilité d’accorder des délégations à mi temps), la loi s’applique également aux non fonctionnaires. Les allocataires de recherche, boursiers docteurs sont particulièrement
concernés qui, dès un an d’ancienneté peuvent obtenir un congé d’un an, renouvelable
une fois, pour création d’entreprise avec prolongement pour six mois de leur allocation.
Les textes de base (Décret 84/431 du 6 juin 1984, Décret du 29/10/ 1936 et surtout loi
du 12 juillet 1999 sur l’innovation et la recherche ainsi que la circulaire d’application
du 7 octobre 1999) sont facilement accessibles et méritent d’être examinés dans le détail
pour se faire l’idée la plus précise possible de l’étendue des possibilités offertes.
Côté italien, comme le soulignera en session plénière Maria Teresa GIAVERI, des mécanismes voisins fonctionnent (délégations, congés pour recherche) y compris pour des
périodes longues.
Les efforts concernent surtout les jeunes diplômés auxquels sont proposées des formules
de plein temps ou de temps partiel en entreprise.
Il reste cependant de part et d’autre des progrès à accomplir tant il est souvent mal aisé
de séparer les activités menées dans des structures communes Universités/entreprises.
Le temps à manquer (et le recul sans doute compte tenu du caractère récent et évolutifs
de certains textes) pour réfléchir aux exploitations possibles de ceux-ci dans le contexte
78
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de l’Université sans mur franco italienne. Mais les voies d’une réflexion commune ainsi
ouvertes sont nombreuses et prometteuses.
L’atelier s’est terminé par la présentation faite par Mr Anthony MAUVAIS des activités
de la fondation KASTLER (www.cnrs.fr/Fnak ). Crée par l’Académie des sciences en
1993, financée sur fonds publics, la Fondation s’est fixée comme mission de faciliter
l’accueil et le séjour en France des chercheurs étrangers et de contribuer à maintenir le
contact avec eux après leur départ. Elle fournit à ceux-ci tout au long de leur présence
en France diverses et utiles prestations (aide à l’obtention de visas, assistance juridique,
assurance etc.). Elle dispose déjà d’un important fichier et souhaite se positionner
comme un partenaire clé de tous les acteurs de la recherche internationale. En contribuant à repérer et à résoudre les obstacles à la mobilité, en assurant le suivi et le contact
avec tous ceux qui à un moment ou un autre de leur vie professionnelle ont mené des
activités de recherche avec des équipes scientifiques françaises la Fondation Kastler a
bien sa place dans le dispositif en cours de mise en place de l’Université sans mur franco-italienne.
C’est également en séance plénière que René François BERNARD fera quelques brefs
commentaires qu’il n’a guère eu le temps de développer au sein de l’atelier. Il insistera
en particulier sur la nécessité de faire évoluer les critères d’évaluation des carrières (où
la pratique de la mobilité devrait être prise en compte et constituer un plus et non pas
comme c’est encore souvent le cas un handicap). L’idéal serait de concevoir demain pour
les étudiants comme pour les enseignants des cursus avec mobilité. Cela nécessite de
créer et de faire vivre des réseaux. Il a également souligné la richesse de voies conventionnelles dont l’exploration est à peine engagée. Nous avons là un terrain d’expérimentation remarquable et nécessaire.
Des associations de recherches dynamiques, la multiplication d’actions de tutorat, l’innovation dans la conception de nouveaux cursus sont de nature à faciliter de bien plus
étroites relations Universités/entreprises. Dans ces champs aussi l’Université franco-italienne peut faire œuvre de pionnier.
Eric GASPERINI
Intervento : "La mobilità degli insegnanti e dei ricercatori verso altre Università : elementi di
proposta" par Salvatore ABBRUZZESE, Professore, Università degli Studi di Trento
Nel contesto italiano si assiste attualmente ad una situazione paradossale. Da un lato è
possibile rilevare delle realtà di ricerca e di collaborazione internazionale di lunga data
che continuano a vivere ed a produrre risultati scientifici di primo livello : sono quelle
iniziate in un contesto storico meno congestionato di quello presente e poi proseguite in
virtù di una tradizione che nel frattempo si è consolidata. Dall’altro si possono invece
notare numerosi meccanismi di blocco che impediscono a realtà costitutesi più di recente, quindi più deboli, di affermarsi e ad altre addirittura di nascere.
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Tali meccanismi di blocco sono sintetizzabili :
• Nell’impossibilità effettiva di assentarsi dal proprio Dipartimento e dalla propria Facoltà per trascorrere periodi di studio e di ricerca all’estero. Questo non
solo per motivi didattici (eventuali sostituzioni durante il periodo di assenza),
quanto per la delicatezza dei processi decisionali dei quali Facoltà e Dipartimenti
sono investiti.
• Nell’ampiezza crescente dei carichi di lavoro didattico e di ricerca, tali da rendere pressocché impossibile qualsiasi ulteriore costituzione di nuovi filoni di lavoro.
• Più in generale, nella netta prevalenza dei carichi di lavoro interno e degli stessi
processi di comunicazione e di negoziazione interna (su aule, contratti, incarichi,
fondi di ricerca, creazioni di nuovi posti, borse di studio, posizione delle materie
nei singoli indirizzi ecc.) rispetto a qualsiasi collaborazione con l’esterno.
Non tutte le Facoltà, né tutti i dipartimenti soggiacciono a logiche di questo tipo. Ripeto,
là dove la tradizione di scambi è sufficientemente acquisita da una tradizione storica (si
pensi alle facoltà di Fisica) il problema non si pone affatto in questi termini. Tuttavia il
problema di una scarsa mobilità internazionale resta reale per molte altre Facoltà e per
molti altri Dipartimenti. Ne sono prova il divario tra le richieste di partenza in teaching
staff e quelle effettivamente realizzate. Il rapporto “progetto – risultati a medio termine” nelle ricerche internazionali, la scarsa incidenza di pubblicazioni in lingua straniera, il carattere a volte erratico degli studenti in mobilità, la scarsa presenza di studenti
francesi nei nostri atenei ecc.
Ora, al di là dei diversi problemi interni che possono essere sottesi a situazioni di questo tipo, ogni soluzione passa attraverso un’integrazione dei rapporti internazionali nella
vita dell’Ateneo, e quindi nella perdita di ogni loro aspetto di “esternalità” che attualmente li caratterizza.
Per conseguire un simile obiettivo occorre :
1. Che le mobilità, gli scambi in corso, e le attività scientifiche internazionali di ogni
tipo - tanto sul fronte della didattica, quanto su quello della ricerca - costituiscano “elementi di eccellenza” nella distribuzione dei fondi di Ateneo. Creando quindi nelle Facoltà e nei Dipartimenti una sorta di “riconoscimento implicito” per il
lavoro di apertura e di mobilità internazionale, compiuto da alcuni loro componenti..
In tali attività vanno comprese :
- le ricerche congiunte con unità di ricerca francesi (ivi inclusi i laboratori del CNRS)
- la partecipazione a comitati di redazione di riviste scientifiche francesi
- le pubblicazioni su riviste scientifiche e presso case editrici francesi
- la tutorship nei progetti Socrates Italia – Francia e l’impegno reale nei teaching staff
- la realizzazione di progetti di doppia laurea e di dottorato congiunto con le università francesi
- la realizzaione di attività didattica (corsi annuali, o moduli di durata più breve)
realizzati presso le università francesi.
80
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2. Occorre inoltre che le richieste di mobilità siano suffragate da un invito ufficiale
dell’università ospitante. In tale invito devono essere precisate le forme e i tempi
dell’attività didattica e di ricerca che il docente o il ricercatore sono chiamati a
svolgere, nonché il tipo di servizi offerti.
3. Occorre inoltre che tali attività vengano rendicontate (sia sotto l’aspetto scientifico, sia sotto auello finanziario) e controfirmate dall’università ospitante, che svolge una relazione in proprio.
4. Il rendiconto scientifico deve essere depositato presso il Rettorato e reso pubblico
in sede di Facoltà e di Dipartimento, i quali esprimono il loro parere.
5. Il rendiconto scientifico sarà oggetto di valutazione da parte del Rettorato.
6. I processi di mobilità devono godere di un canale finanziario separato, rispetto
alla normale dotazione attribuita alla Facoltà ed al Dipartimento. Non possono
essere distraibili per altre operazioni.
Si auspica che la presenza del docente italiano nell’università ospitante funzioni sinergicamente per :
1. Promuovere e coadiuvare nuovi progetti di ricerca, o consolidare quelli già esistenti.
2. Organizzare forme e tempi di uno scambio studenti nell’ambito del programma
Socrates, assicurandone il tutoraggio ed il percorso di studio.
3. Incentivare e promuovere l’invito di docenti e studenti presso la propria università
di appartenenza, garantendo e il principio di reciprocità nelle modalità di lavoro
e nella fornitura dei servizi.
Il perseguimento di questi tre obiettivi costituisce criterio per l’analisi di “ qualità
aggiunta ” del lavoro svolto. Qualità aggiunta che va a sommarsi alla qualità scientifica
assicurata nel lavoro svolto e nei risultati scientifici conseguiti.
Salvatore ABBRUZZESE
Intervention : "Accueil des chercheurs étrangers en France. Où en sommes-nous ?"
par Antony MAUVAIS, Secrétaire général de la Fondation nationale Alfred Kastler
de l'Académie des Sciences (“ FnAK ”)1
Les chercheurs sont en quelque sorte les éclaireurs des échanges scientifiques internationaux ; leur mobilité vers la France, quantitativement moins importante que celle des
étudiants (7 à 8 000 par an ?) mais plus intense, est sans doute plus significative encore,
tant elle reflète l’attractivité de notre pays. De l’opinion qu’ils se forgent sur notre
recherche et sur notre hospitalité dépendent en grande partie nos relations ultérieures de
coopération scientifique, technologique, économique, et culturelle.
Nous connaissons heureusement bien l’importance de ces échanges, et notre pays y
prend une part très active : nous savons qu’ils constituent l’un des enjeux fondamentaux
de la “nouvelle économie”, et la présidence française de l’Union Européenne en a même
1 Fondation nationale Alfred Kastler de l'Académie des Sciences, 2 rue Brûlée, 67000 Strasbourg, Tél. : 03 88 75 56 06,
Fax : 03 88 22 24 77, E-mail : [email protected]. <http://www.cnrs.fr/fnak>
81
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fait une priorité pour la recherche, en bonne intelligence avec l’approche prospective du
Commissaire BUSQUIN 2.
La France a même pris un peu d’avance en Europe : dès 1997, le rapport WEIL3 préfigurait l’actuelle politique de l’immigration. Il s’agissait de “ replacer la politique de l’immigration au cœur d’une politique internationale plus dynamique ” : déjà, risque migratoire et immigration zéro n’étaient plus tout à fait d’actualité...
Aujourd’hui pourtant, plus de 2 ans après l’entrée en vigueur de la loi “RESEDA”4, le
bilan est mitigé. S’il ne fait aucun doute qu’elle a beaucoup contribué à améliorer l’accueil de nos chercheurs invités en accélérant la délivrance de leurs visas et titres de
séjours et simplifiant la procédure, sa mise en œuvre n'est pas toujours parfaitement claire pour les équipes de recherche et services administratifs concernés, et de nombreux
autres obstacles à la mobilité tout aussi conséquents restent à lever. Paradoxalement,
alors que notre dispositif légal est devenu en tous points comparable à celui des pays
réputés les plus attractifs pour les chercheurs, comme les Etats-Unis ou le Canada, il
n’est pas encore suffisamment opérationnel et nos ambitions s’en trouvent contrariées.
La réglementation actuelle est pourtant simple, sans commune mesure avec la fastidieuse procédure d’introduction qui prévalait jusqu’en mai 1998. Elle repose sur trois innovations importantes : les visa et titre de séjour mention scientifique, le protocole d’accueil et les correspondants chercheurs.
• Une nouvelle mention a été créée pour la délivrance des visas et titres de séjour
aux chercheurs étrangers invités en France : scientifique. L’autorisation de travail
ne leur est plus nécessaire ; elle est même délivrée automatiquement à leurs
conjoints. Enfin, et bien que ce point soit curieusement passé inaperçu, les taxes
liées à l’immigration ont considérablement diminué.
• Le protocole d’accueil est en quelque sorte une lettre d’invitation formalisée,
que seuls les établissements et organismes de recherche agréés peuvent émettre5.
Le bénéficiaire en est le chercheur étranger6 , quel que soit son statut -salarié ou
non-,qui l’utilise un peu comme un coupe-file pour obtenir visa et titre de séjour
scientifique, le cas échéant.
• L’idée des correspondants chercheurs remonte à la circulaire dite PASQUA-VEIL
de 19947, qui demandait à chaque préfecture d’en désigner un. Cette mesure avait
été fort utile pour faciliter les formalités afférentes à l’accueil des scientifiques.
Le principe en a été repris dans le cadre de la loi RESEDA, et étendu par le ministère de la recherche aux établissements et organismes de recherche, chargés à leur
tour de désigner un correspondant.
2 “Vers un espace européen de la recherche”. ISBN 92-828-8721-9, Commission Européenne, Direction générale de la recherche, 200 rue de
la loi, B-1049 Bruxelles, 2000.
<http://europa.eu.int/comm/dg12/rtdinfo.html>.
3 “Mission d’étude des législations de la nationalité et de l’immigration”. La Documentation Française, ISBN 2-11-003851-9, ISSN 09813764, DF 5 4368-3, 1997.
4 Loi n° 98-249 du 11 mai 1998 relative à l'entrée et au séjour des étrangers en France et au droit d'asile, dite loi RESEDA, modifiant l’ordonnance n° 45-2658 du 2 novembre 1945 relative aux conditions d'entrée et de séjour en France des étrangers.
5 Circulaire NOR/MENR/98/02728C du 27 octobre 1998 relative à l'entrée et au séjour des scientifiques étrangers en France (dite circulaire
NAHON, elle comprend vade-mecum), parue au BOEN n° 41 du 5 novembre 1998. <http://www.education.gouv.fr/bo/1998/41/perso.htm>
6 A l’exception notable des ressortissants européens, qui bénéficient de la libre circulation communautaire, et algériens, pour lesquels l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 modifié est toujours en vigueur (c’est-à-dire la procédure d’introduction pour les travailleurs, et
le visa visiteur pour les autres).
7 Circulaire interministérielle n° NOR/INT/D/94/000112/C MMASSV/DPM/94-06, du 30 mars 1994.
82
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Les dispositions prises sont donc clairement propices au développement des échanges.
Où est le problème ? En pratique, l’expérience montre que ce n’est pas le rayonnement
de notre recherche qui est en cause, mais deux facteurs qui concourent à entretenir la
situation d’avant 1998 :
• les préoccupations sécuritaires du contrôle migratoire régissent encore largement le fonctionnement de nos consulats et préfectures, voire même de nos
organismes de recherche, retardant l’ouverture voulue par le législateur dans le
cas des scientifiques,
• la coordination de l’accueil est médiocre et interdit toute velléité d’amélioration globale. Les directives des services consulaires, préfectoraux, ou universitaires (parfois entre deux services d’un même établissement ou organisme de
recherche), sont trop souvent contradictoires et doivent absolument être harmonisées. Car s’il est un domaine dans lequel il est impératif d’anticiper, de préparer, d’organiser, c’est bien la mobilité.
C’est donc notre hospitalité qui est loin d’être satisfaisante8. Si l’on peut comprendre le
premier facteur et espérer qu’il perde de l’influence à mesure que la croissance et les
échanges internationaux s’intensifient, le deuxième est bien plus préoccupant.
Le problème de la coordination est ancien. Il tient à ce que les chercheurs, notoirement
plus mobiles et pour des raisons évidentes d’efficacité, gèrent le plus souvent euxmêmes l’invitation de leurs collègues étrangers, selon des critères d’excellence scientifique et de financement qu’ils maîtrisent bien mieux que les services centraux dont ils
dépendent (DRH, Bureau du personnel, DRI, etc.).
L’extrême intrication des structures de recherche, la complexité des montages financiers
qui sous-tendent les échanges scientifiques, et la surcharge chronique des services administratifs, sont autant d’éléments qui ajoutent à la difficulté. Faute d’efforts coordonnés
en définitive, chacun s’est adapté à la mobilité selon son propre mode de fonctionnement.
Malheureusement, ce qui a pu fonctionner jusqu’ici n’est plus adapté au cadre actuel de
la coopération internationale, très élargi. Il n’est pas normal que les chercheurs étrangers
que nous invitons soient les premiers à en pâtir.
Une illustration flagrante des limites du système actuel est le fait que nos grands organismes de recherche refusent régulièrement de signer le protocole d’accueil des chercheurs, pourtant invités par leurs propres équipes de recherche, mais qu’ils ne rémunèrent pas ; des contraintes de responsabilité et de gestion très catégorielles l’emportent
encore ici sur l’effort global de coopération. De nombreux autres exemples observés “
sur le terrain ” pourraient également le démontrer 9 .
Il ne fait aucun doute par ailleurs que l’accueil des étudiants étrangers est confronté aux
mêmes difficultés.
Comment épauler l’effort de recherche de nos équipes, moteurs de notre compétitivité ?
substituer l’expertise à la débrouille qu'elles savent plus ou moins bien maîtriser ? capitaliser leurs bonnes et mauvaises expériences ? et surtout éviter d’ajouter à leur charge
de travail ?
8 Rapport parlementaire n° 1803, présenté par Yves TAVERNIER : “ Les moyens des services des visas ”, 8 septembre 1999.
http://www.assemblee-nationale.fr/2/rap-info/i1803.htm. Rapport non publié sur l’accueil des étrangers dans les préfectures et le traitement
de leurs dossiers, remis en décembre 1999 au Ministre de l’Intérieur Jean-Pierre CHEVENEMENT par Marianne BONDAZ et François
DARCY.
9 Les archives des Chroniques de la FnAK, Bulletin de liaison bimensuel du réseau d'accueil des chercheurs étrangers en France.
Abonnement gratuit en ligne. http://www.cnrs.fr/fnak/achronic.html
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Travailler en synergie est nécessaire à tous les niveaux : il s’agit d’assurer le feed-back
indispensable à une bonne gestion de la mobilité, et de promouvoir l’hospitalité de notre
pays.
Trois actions devraient le permettre :
• garantir à nos chercheurs invités et à leurs hôtes un accès automatique aux services et informations scientifiques ou pratiques nécessaires, dès avant l’organisation d’un séjour de recherche en France ; les informer systématiquement.
Assurer le suivi des chercheurs étrangers invités en France. C’est l’objectif du
portail Internet France Contact, dont le lancement est imminent10,
• coordonner leur invitation, leur installation, et leur séjour, de telle sorte que les
équipes de recherche, établissements et organismes de recherche, services
consulaires et préfectoraux, pèsent dans le même sens sur les choix importants
qui s’offrent à nous aujourd’hui. C’est certainement la mission de la Fondation
Kastler, qui va se développer et accroître son engagement dans ce sens,
• anticiper à tous les niveaux : de notre réactivité en France dépend notre compétitivité internationale. Assister la communauté scientifique dans la préparation de la mobilité, prévenir les difficultés, et organiser l’accueil, sont les exigences de la recherche moderne. C’est notre rôle à tous.
Nous pourrons alors nous employer efficacement, ensemble, à résoudre des problèmes
autrement plus sérieux pour nos échanges scientifiques internationaux, tels que l’amélioration du statut des chercheurs travaillant temporairement en France, l’augmentation
des soutiens financiers à la mobilité, l’extension de nos réseaux d’influence, l’apprentissage du français à nos visiteurs, l’aide au logement, etc.
Il faut qu’enfin le mot bureaucratie disparaisse des nombreux témoignages adressés par
nos anciens invités, qui ne manquent pas par ailleurs de souligner la qualité de la
recherche française.
Ne serait-il pas normal, après tout, que l’assouplissement dont on parle pour l’immigration pendant la période de croissance actuelle commence par les échanges scientifiques,
dont on sait à quel point ils créent justement de la richesse ?
10 Réalisation de l’ADIT (Agence pour la Diffusion de l’Information Technologique) et de la FnAK, à la demande des services du Premier
Ministre et du Ministère des Affaires Etrangères.
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La Fondation Kastler (FnAK)
La Fondation Kastler (FnAK), créée par l'Académie des Sciences en 1993, a pour objectif de faciliter l'accueil des chercheurs invités dans les équipes de recherche françaises,
et de maintenir un contact direct avec eux une fois qu'ils ont quitté la France.
• La Fondation fournit non seulement une information par un site Web, mais
aussi une assistance personnelle pour les problèmes administratifs et pratiques rencontrés par les scientifiques étrangers docteurs ou chercheurs confirmés, ainsi que leur famille, quelle que soit leur nationalité ou leur discipline,
prévoyant une durée de séjour d'au moins 1 mois en France.
La FnAK peut les aider, gratuitement, en particulier dans leurs relations avec les
Consulats français à l'étranger ou, une fois en France, avec les Préfectures, pour
les problèmes relatifs aux visas, aux permis de séjour, aux impôts, aux douanes,
au logement, etc.
La FnAK ne fournit pas d'aide financière, mais peut parfois conseiller pour
accéder à un financement approprié.
• La Fondation Kastler a par ailleurs négocié des services spécialement conçus
pour les chercheurs, disponibles grâce à une simple inscription à la Carte de
Chercheur Invité, sur le site Web de la FnAK :
- ouverture gratuite d'un compte en banque et carte bleue à moitié prix, dès
avant leur arrivée,
- couverture d'assurance santé très avantageuse pour ceux qui ne sont pas couverts par la sécurité sociale française,
- colis de bienvenue, etc.
• Enfin, la FnAK maintient aussi des contacts réguliers avec les universités et
les organismes de recherche français, auxquels elle transmet une chronique par
courrier électronique, afin d'échanger les bonnes pratiques.
Cette coordination a déjà permis d'aboutir à des améliorations significatives
des procédures en vigueur.
L'ensemble de ces services est unanimement appréciés, en France comme à l'étranger, et
permet à la Fondation Kastler de contribuer à renforcer la coopération internationale
scientifique, technique, et culturelle.
Contact : Antony Mauvais, Secrétaire général
2 rue Brûlée - 67000 Strasbourg - Tél. : [33] 03 88 75 56 06 - Fax : [33] 03 88 22 24 77
E-mail : [email protected] - URL : www.cnrs.fr/fnak
Grenoble, 14 –15 décembre 2000
--------------------------------------------------------------------------------------------------------Actes du Séminaire franco-italien “Politiques d’aides aux mobilités franco-italiennes” - Décembre 2000
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ATELIER 3
“ La mobilité des doctorants ”
(vendredi 15 décembre 2000)
Moderateurs : Giuseppina ORLANDI, Jean-Louis FOURNEL
Rapporteurs : Marité JANOT-GIORGETTI, Pernette LAFON
Participants : Rinaldo BERTOLINO, Matilde BOLLA, Salvatore CALIFANO,
Françoise COLLAS-PETITJEAN, Catherine CORBIER, Roberto DOVESI,
Silvia FORNO, André FOULCHE, Salvatore MONACO,
Dorothée NORMAND-CYROT, Vania PATANE, Lucia SALTO, Yves
SCHEMEIL, Vincenzo SCHETTINO, Valentina VETERE.
Rapport présenté par Marité JANOT-GIORGETTI
L'Atelier n°3 s'est livré à une confrontation des systèmes français et
italien, certes non exhaustive du fait de la brièveté du temps disponible mais visant à mettre en évidence les différences les plus marquantes qui induisent des difficultés pour la mobilité des doctorants
entre les deux pays.
Cette analyse a conduit à la formulation de propositions concrètes pour
tenter d'apporter des solutions à ces problèmes et de suggestions quant
aux différents rôles que l'UFI pourrait jouer.
Tout d’abord, il est apparu nécessaire de revoir l'accord cadre sur la
reconnaissance des diplômes pour tenir compte de l'évolution du système universitaire (réforme dite du 3, 5, X) plus avancée en Italie
qu'en France. Un effort particulier doit être fait pour prendre en compte les différences entre les modes d'accès aux études doctorales, les
systèmes d'attribution des bourses, la durée des thèses... (problème
des dispenses de DEA en France) et encourager, en amont, la mise en
place de formations codiplomantes. L'établissement d'une convention
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type pour les dossiers de cotutelle de thèse serait certainement d'une grande utilité et on
attend de l'UFI qu'elle joue un rôle d'information, voire de recours en cas de difficultés
pour les candidats doctorants.
Un élément susceptible de faciliter la mobilité des doctorants pourrait être le jumelage
de laboratoires ou d'équipes de recherche. De manière plus générale, il serait utile de disposer d'une meilleure information sur le doctorat en cotutelle et sur les nouvelles formes
de doctorat (européen ou international) instaurées en Italie. Il serait également intéressant de mener une étude comparative de la mise en oeuvre des autonomies (didactique,
financière ....) des universités italiennes et françaises.
L'atelier souhaite que toutes ces questions soient approfondies dans des groupes de travail ad hoc constitués à l'initiative de l'UFI.
Bien que la motivation soit l'élément clé de la mobilité, il n'en reste pas moins vrai que
les problèmes financiers constituent souvent un frein, voire un obstacle majeur. Lorsque
la mobilité du doctorant s'effectue vers un laboratoire partenaire dans le cadre d'une collaboration "labellisée" par l'UFI, il serait souhaitable que cela puisse entraîner l'attribution soit d'une allocation spécifique soit d'un complément d'allocation de recherche, en
particulier pour les thèses impliquant des séjours dans le pays partenaire sans pour autant
s'inscrire dans le cadre des doctorats en cotutelle.
L'importance des échanges entre la France et l'Italie, qui s'est concrétisée par la création
de l'UFI, mériterait d'être reconnue par la Mission Scientifique Universitaire sous la
forme d'un soutien spécifique pour les projets d'Ecoles Doctorales franco-italiennes.
L'atelier demande à l'UFI d'entreprendre une démarche dans ce sens. Par ailleurs, en ce
qui concerne les attentes du monde universitaire par rapport à l'UFI, quatre grandes missions ont été évoquées :
1°) le rôle de "portail" pour la diffusion de l'information est apparu fondamental
en raison du nombre et de la diversité des informations disponibles ainsi que de la multiplicité des sites ;
2°) le rôle de "labellisation" : l'expertise fournie par le Conseil Scientifique de
l'UFI pourra conférer une plus-value à certaines opérations de coopération et leur donner une chance supplémentaire d'obtenir des cofinancements ;
3°) le rôle de "laboratoire" permettant l'identification et l'expérimentation de projets innovants, la conception et le test de "modalités de coopérations pilotes". Ces coopérations peuvent d'ailleurs ne pas concerner uniquement la France et l'Italie mais impliquer conjointement les deux pays dans un partenariat plus large, tri ou multilatéral, en
particulier avec des pays du pourtour méditerranéen. Il est conseillé, dans le but de
confronter expériences et résultats, d'avoir des contacts réguliers avec l'université franco-allemande et, si possible, de déboucher sur des diplômes conjoints à trois dans le
cadre du programme SOCRATES (nouveau volet : PROG) ;
4°) le rôle de "facilitateur" en termes administratifs et financiers, en veillant à ce
que l'Université Franco-Italienne soit perçue non pas comme une strate administrative
supplémentaire mais au contraire comme un moteur.
Marité JANOT-GIORGETTI
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BIBLIOGRAPHIE / BIBLIOGRAFIA
A – "Lois et textes français pouvant aider à la mobilité"
(MEN-Direction des personnels enseignants).
A consulter sur le site de l'Université franco-italienne :
www.universite-franco-italienne.org
1/ Loi n° 82-610 du 15 juillet 1982 d'orientation et de programmation pour
la recherche et le développement technologique de la France
(Journal officiel du 16 juillet 1982)
2/ Loi n° 99-587 du 12 juillet 1999 sur l'innovation et la recherche (1)
(Journal officiel, n° 160 du 13 juillet 1999, page 10396)
3/ Textes généraux . Ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de
la technologie. Circulaire du 7 octobre 199 relative à la mise en œuvre des
dispositions de la loi n° 99-587 du 12 juillet 1999 sur l'innovation et la
recherche concernant les coopérations des personnels de recherche avec les
entreprises.
(Journal officiel, n° 239 du 14 octobre 1999, page 15344)
4/ Déontologie : voir rapport de la Commission instituée par l'article 87 de la loi
n° 93-122 du 29 janvier 1993 au Premier Ministre.
Application du décret n° 95-168 du 17 février 1995
Application de la loi n° 82-610 du 15 juillet 1982 modifié par la loi n° 99-587 du
12 juillet 1999.
5/ Ministère de l'éducation nationale, Direction des personnels enseignants.
Vade-Mecum relatif au cumul de retraites, de rémunérations et de fonctions des
personnels enseignants du premier et du second degré et des enseignants de
l'Enseignement Supérieur.
B – "Plan Action Mobilité (PAM)"
1/ cf. : J.O. C8 du 12 janvier 2000 p. 6
2/ cf. Directive européenne : Conseil européen de Nice les 7, 8 et 9
décembre 2000,
Traité de Nice, signé le 26 février à Nice.
Source : Journal officiel des Communautés européennes.
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Université Franco-Italienne
Università Italo-Francese
L'Université franco-italienne
L'Università italo-francese
L'Université franco-italienne créée le 6 octobre 1998 à
l'occasion du sommet franco-italien de Florence est une
structure légère,
moteur d'un réseau universitaire binational pour l'enseignement, la recherche et les diplômes conjoints.
Istituita a seguito di un accordo stipulato il 6 ottobre
1998 a Firenze in occasione di un vertice italo-francese,
l’Università italo-francese vuol rappresentare il motore
di una rete universitaria binazionale per l’insegnamento,
la ricerca e il conseguimento di diplomi organizzati
congiuntamente, che rilascino titoli comuni riconosciuti
contestualmente in Italia e in Francia
Sise à Grenoble en France et à Turin en Italie, pourvue
d'un Secrétariat général, elle est la tête de pont d'un
réseau d'Universités destinées à mettre en œuvre des initiatives communes dans le domaine de la formation en
développant les cursus intégrés, les doubles diplômes,
les filières bilingues dans les deux pays et de la
recherche, en favorisant les thèses en cotutelles et en
mettant en place des Écoles doctorales. L'objectif de
cette université est de renforcer la mobilité des étudiants, des jeunes chercheurs et des enseignants entre les
deux pays.
L’Università ha la sua sede e il suo segretariato a
Grenoble per la Francia e a Torino per l’Italia. Essa fungerà da centro d’impulso, ma anche da ponte fra le
Università interessate a realizzare iniziative formative
comuni, quali corsi integrati e doppi diplomi. Si propone inoltre di potenziare la ricerca, di favorire le tesi in
co-tutela e i programmi di dottorato. Infine, l’Università
italo-francese ha il compito di facilitare la mobilità fra i
due paesi di studenti, giovani ricercatori e docenti.
La formule envisagée est celle d'une institution binationale paritaire, avec des structures souples et une forte
projection virtuelle, avec un site Internet, qui permette
de relier en réseau les plus prestigieux centres de coopération universitaire.
L'utilisation des nouvelles technologies de l'information
facilitera le montage de projets en permettant la consultation de banques de données. Le recours à l'enseignement à distance favorisera le rapprochement des
Universités.
La formula prevista è quella di un’istituzione binazionale paritaria, con strutture flessibili, un’impronta virtuale,
dotata di un sito internet che consenta di collegare in rete
i centri di cooperazione universitaria più prestigiosi.
L’impiego delle più avanzate tecnologie dell’informazione renderà più agevole l’organizzazione dei progetti,
permettendo l’accesso alle banche dati, mentre un’ulteriore opportunità di avvicinamento tra le università è
costituita dall’insegnamento a distanza.
La création de cette Université s'inscrit à la fois dans un
processus global de construction d'une "Europe de la
connaissance", dont la perspective a été décidée par plusieurs Ministres européens à la Sorbonne le 25 mai
1998, et résulte du travail du groupe franco-italien sur
l'harmonisation des systèmes universitaires, qui a déjà
abouti à la signature de l'accord sur les cotutelles de
thèses du 13 février 1998.
La creazione di questa Università rientra nel più ampio
progetto di costruzione di un "Europa della conoscenza"
approvato da numerosi ministri dell’istruzione e
dell’università europei il 25 maggio 1998 alla Sorbona
ed è altresì il risultato del lavoro del gruppo italo-francese sull’armonizzazione dei sistemi universitari, che ha
già avuto un primo esito positivo con l’approvazione
dell’accordo del 13 febbraio 1998 riguardante le tesi di
dottorato in co-tutela.
ACCORD
ACCORDO
ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA
RÉPUBLIQUE
FRANÇAISE
ET
LE
GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE
PORTANT
CRÉATION
DE
L'UNIVERSITÉ FRANCO-ITALIENNE
TRA IL GOVERNO DELLA REPUBBLICA ITALIANA E IL GOVERNO DELLA REPUBBLICA
FRANCESE CHE ISTITUISCE L'UNIVERSITA’
ITALO-FRANCESE
Il Governo della Repubblica italiana e il Governo della
Repubblica francese, di seguito denominati Parti
Contraenti,
Desiderosi di rispondere ai nuovi traguardi dell’integra-
Le Gouvernement de la République française et le
Gouvernement de la République italienne, ci-dessous
dénommés " Parties contractantes ",
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désireux de répondre aux nouveaux défis que propose
l'intégration européenne, après la réalisation du Marché
unique et de l'Union monétaire, et aux enjeux de l'élargissement et du
partenariat euro-méditerranéen,
convaincus que, parmi ceux-ci, figurent l'éducation et la
formation des jeunes générations,
conscients que l'harmonisation des parcours de formation universitaire et la création d'instances communes
entre établissements de formation susceptibles de servir
de référence pour des programmes intégrés, des doubles
diplômes et des diplômes conjoints, représentent des
éléments essentiels de l'identité du citoyen européen,
rappelant que la France et l'Italie ont entamé des actions
communes, aussi bien sur le plan bilatéral qu'au niveau
européen, pour harmoniser les cycles d'études et assouplir les procédures de reconnaissance mutuelle dans le
domaine académique, rappelant en particulier l'Accord
culturel entre la France et l'Italie du 9 novembre 1949 et
le Programme exécutif culturel du 11 juillet 1996, ainsi
que l'Accord intergouvernemental de coopération universitaire du 5 juillet 1982 et les Accords-cadres entre la
Conférence des Présidents des Universités françaises et
la Conférence des Recteurs des Universités italiennes
sur la reconnaissance des diplômes et la validation des
acquis du 18 janvier 1996 et du 24 avril 1998, et sur les
doctorats en cotutelle du 13 février 1998, animés par
l'esprit de la Déclaration de la Sorbonne du 25 mai 1998,
ont convenu de ce qui suit :
zione europea, dopo la realizzazione del Mercato Unico
e dell'Unione monetaria, e alle prospettive dell'allargamento e del partenariato euromediterraneo,
Convinti che, tra questi, figurano l’istruzione e la formazione delle nuove generazioni,
Consapevoli che l’armonizzazione dei percorsi di formazione universitaria e la creazione di istanze comuni
tra istituti di formazione quali punti di riferimento per
programmi integrati, doppi titoli di studio e diplomi
congiunti rappresentano elementi fondamentali per
l'identità del cittadino europeo,
Ricordando che l’Italia e la Francia hanno avviato azioni comuni, sul piano bilaterale così come a livello europeo, per armonizzare i cicli di studio e semplificare le
procedure di mutuo riconoscimento nel campo accademico, ricordando in particolare l'Accordo culturale tra
l'Italia e la Francia del 9 novembre 1949 e il Programma
esecutivo culturale dell'11 luglio 1996, nonché
l’Accordo intergovernativo di cooperazione universitaria del 5 luglio 1982 e gli Accordi-quadro tra la
Conferenza dei Rettori delle Università italiane e la
Conferenza dei Presidenti delle Università francesi sul
riconoscimento dei diplomi e la validità dei titoli del 18
gennaio 1996 e del 24 aprile, 1998 e .sui dottorati in cotutela del 13 febbraio 1998, animati dallo spirito della
Dichiarazione della Sorbona del 25 maggio 1998, hanno
convenuto quanto segue:
ARTICLE 1
Les Parties contractantes, dans le respect de leurs législations internes et des engagements pris au niveau international, fondent l'Université franco-italienne, avec les
objectifs ci-dessous indiqués.
ARTICOLO 1
Le Parti Contraenti, nel rispetto dei loro ordinamenti
interni e consci degli impegni assunti a livello internazionale, istituiscono l'Università italo-francese con le
finalità di seguito specificate.
ARTICLE 2
L'Université franco-italienne, ci-après dénommée
"Université", a pour but de renforcer la coopération
entre les deux Pays dans le domaine de l'enseignement
supérieur, de la formation permanente et de la recherche.
ARTICOLO 2
L'Università ita1o-francese, di seguito denominata
Università, ha per scopo il rafforzamento della cooperazione tra i due Paesi nel campo dell'insegnamento superiore, della formazione permanente e della ricerca.
ARTICLE 3
Les Parties contractantes s'engagent à soutenir
l'Université afin de :
promouvoir la convergence des systèmes universitaires respectifs ;
promouvoir la délivrance de doubles diplômes et
de diplômes conjoints et concourir à la définition de programmes communs ;
favoriser la participation à ce processus des institutions d'enseignement supérieur des autres pays européens ;
promouvoir des programmes conjoints de
recherche et de formation permanente ;
- apporter une expertise aux institutions et aux
organismes universitaires des deux Pays en matière de
coopération inter-universitaire ;
encourager la création de banques de données et
de liaisons télématiques entre les deux systèmes universitaires, afin de créer un réseau virtuel d'information,
d'enseignement et de formation permanente.
ARTICOLO 3
Le Parti Contraenti si impegnano a sostenere
l'Università al fine di:
promuovere la convergenza fra i rispettivi sistemi universitari;
-promuovere il rilascio di doppi titoli di studio e di titoli congiunti e concorrere alla definizione di programmi
comuni;
-favorire la partecipazione delle istituzioni di istruzione
superiore degli altri Paesi europei a tale processo;
-promuovere programmi congiunti di ricerca e di formazione permanente; .
-fornire assistenza alle istituzioni e organismi universitari dei due Paesi in materia di coperazione interuniversitaria;
-sostenere la creazione di banche-dati e di collegamenti
telematici fra i due sistemi universitari al fine di istituire una rete virtuale di informazione, di insegnamento e
di formazione permanente.
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ARTICLE 4
Le siège et le Secrétariat de l'Université sont situés en
France, à Grenoble et, en Italie, à Turin
ARTICOLO 4
La sede e il Segretariato dell'Università sono ubicati in
Italia, a Torino e, in Francia a Grenoble.
ARTICLE 5
Les dispositions du présent accord s'entendent dans le
cadre et les limites des ressources budgétaires de chacune des Parties contractantes.
ARTICOLO 5
La disposizioni del presente Accordo si intendono, nel
quadro e nei limiti delle disponibilità di bilancio di ciascuna delle due parti contraenti.
ARTICLE 6
Le Parties contractantes définissent dans un Protocole
séparé les activités communes, les modalités de financement et tous les aspects concernant le fonctionnement de
l'Université.
ARTICOLO 6
Le Parti Contraenti definiscono in un Protocollo separato le attività comuni, le modalità di finanziamento e ogni
aspetto collegato al funzionamento dell’Università.
ARTICLE 7
Tout différend qui pourrait survenir entre les Parties
contractantes sur l'interprétation et sur l'application de
cet Accord est résolu par la voie diplomatique.
ARTICOLO 7
Ogni disputa che possa sorgere tra le Parti Contraenti
sull'interpretazione e sull’applicazione del presente
Accordo sarà risolta per le vie diplomatiche.
ARTICLE 8
Chacune des Parties contractantes notifie à l'autre l'accomplissement des procédures constitutionnelles
requises en ce qui la concerne pour l'entrée en vigueur
du présent accord qui prend effet à la date de la réception de la deuxième des deux notifications par lesquelles
les Parties contractantes se seront communiqué officiellement l'accomplissement des procédures sus-mentionnées d'approbation.
Le présent Accord est conclu pour une durée indéterminée. Chaque partie peut le dénoncer à tout moment avec
un préavis de douze mois. Cette dénonciation ne remet
pas en cause les droits et obligations des parties liés aux
projets engagés dans le cadre du présent accord.
En foi de quoi, les représentants des Parties
Contractantes ont signé le présent Accord et y ont apposé leur sceau.
ARTICOLO 8
Ciascuna delle Parti Contraenti notifica all’altra l’avvenuto espletamento delle rispettive procedure costituzionali per l’entrata in vigore del presente Accordo che
prende effetto alla data di ricezione della seconda delle
due notifiche con le quali le Parti Contraenti si saranno
comunicate ufficialmente l’avvenuto espletamento delle
suddette procedure di ratifica.
Il presente Accordo è sottoscritto per una durata indeterminata. Ciascuna Parte Contraente può denunciarlo in
qualsiasi momento con preavviso di dodici mesi. La
denuncia non pregiudica i diritti e gli obblighi delle Parti
Contraenti derivanti da programmi avviati nel quadro
del presente Accordo.
In fede di che, i Rappresentanti delle Parti Contraenti
hanno firmato il presente Accordo e apposto il loro sigillo.
Fait à Florence, le 6 octobre 1998, en deux exemplaires
originaux, en langues française et italienne, les deux
textes faisant également foi.
Pour le Gouvernement de la République française
Le Ministre des Affaires étrangères
Le Ministre de l'Education Nationale, de la Recherche et
de la Technologie
Pour le Gouvernement de la République italienne
Le Ministre des Affaires étrangères
Le Ministre de l'Université et de la Recherche
Scientifique et Technologique
Fatto a Firenze, il 6 ottobre 1998, in due originali, ciascuno nelle lingue italiana e francese, entrambi i testi
facendo egualmcnte fede.
Per il Governo della Repubblica italiana
Per il Governo della Repubblica francese
Il Ministro degli Affari Esteri
Il Ministro degli Affari Esteri
Il Ministro dell’Università e della Ricerca Scientifica e
Tecnologica
Il Ministro dell’Educazione Nazionale, della Ricerca e
della Tecnologia
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