UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES SCIENCES
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UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES SCIENCES
UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL FACULTÉ DES SCIENCES RABAT N°d’ordre : 2367 THÈSE DE DOCTORAT D’ETAT Présentée par BENMESSAOUD Fatma Discipline : Biologie Spécialité : Ecologie animale Soutenue le : 20 Juillet 2007 Devant le jury : Président : Mme T. BENAZZOU Professeur à la Faculté des Sciences -Rabat Examinateurs : Mr. M. MENIOUI Professeur à l’Institut Scientifique de Rabat Mr. M. FADLI Professeur à la Faculté des Sciences de Kenitra Mr. M. BOURJOUANE Professeur à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat Mr. M. OUHSSINE Professeur à la Faculté des Sciences de Kenitra Mr. A. YAHYAOUI Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat. Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma A la mémoire de mon père, mon beau père et ma belle mère A mon mari A ma mère A ma fille et ma sœur. Source de toutes qui m’ont été nécessaires pour réaliser ce travail. i Les travaux présentés dans ce mémoire ont été effectués dans les Laboratoires de Zoologie et Biologie Générale à la Faculté des Sciences de Rabat, de l'Institut Scientifique de Rabat, de Microbiologie au C.H.U. IBN SINA de Rabat, d'Analyses Techniques et Scientifiques de la Gendarmerie Royale, Témara, de Reproduction à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, et du Ministère de l’Environnement. C'est avant tout grâce à notre Institution Université Mohammed V, à sa tête Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences de Rabat, que la réalisation de mes recherches a pu être effectuée. Mes remerciements vont également à Madame Touria BENAZZOU et Monsieur Mohammed MENIOUI qui ont accepté mon inscription en Doctorat d'Etat à la Faculté des Sciences de Rabat. Madame Touria BENAZZOU, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat et chef de Laboratoire Zoologie et Biologie Générale, qu’on connait depuis qu'on exerce dans ce laboratoire par ses qualités humaines et ses compétences scientifiques. Elle me fait l'honneur d’avoir présidé ce jury de thèse, malgré ses nombreuses occupations. Sa présence parmi nous est liée à l'intérêt qu'elle porte à l'environnement. Qu'elle trouve ici l'expression de ma haute considération et de ma profonde reconnaissance. Monsieur Mohammed MENIOUI, Professeur à l'Institut Scientifique de Rabat, qui a bien voulu diriger mon travail et m'aider par ses précieux conseils et ses encouragements. Il n'a cessé de suivre avec intérêt mes travaux. Qu'il trouve, ici, l'expression de ma profonde gratitude. Monsieur Ahmed YAHYAOUI, Professeur au Laboratoire de Zoologie et Biologie générale à la Faculté des Sciences de Rabat et responsable de l'Unité Ecologie Animale, qui a bien voulu accepter de juger ce travail. Qu'il me soit permis de lui exprimer ma vive gratitude pour sa précieuse collaboration. Monsieur Mohamed FADLI, Professeur à la Faculté des Sciences de Kenitra. Ses conseils et ses remarques judicieux se sont avérés fructueux pour la réalisation de ce travail. C'est pour moi une fierté qu’il fait partie des membres de ce jury. Monsieur Mohammed BOURJOUANE, Professeur de Microbiologie à la Faculté de Médecine et de Pharmacie (Université Mohammed V), pour l'aide et l'intérêt qu'il a porté à ce travail afin de réaliser l'étude Bactériologique au C.H.U. IBN SINA de Rabat sous la direction de Monsieur Moulay A. ALAOUI, Professeur à la Faculté de Médecine et de Pharmacie. Je suis honorée qu'il ait accepté de me faire part de ses remarques. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma vive et respectueuse reconnaissance. Monsieur Mohamed OUHCINE, Professeur à la Faculté des Sciences de Kenitra qui a bien voulu coopérer avec moi et d’avoir accepté la participation dans le jury de thèse. Qu’il trouve ici l’expression de mes sentiments les plus cordiaux. ii Je tiens à remercier également : Monsieur Abdelhamid STAMBOULI et son équipe, Directeur du Laboratoire d'Analyses Techniques et Scientifiques de la Gendarmerie Royale, Rabat, qui nous ont aidés à réaliser les dosages des métaux lourds dans la chair des palourdes et les coques, ainsi que dans le sédiment. Je les prie de trouver ici l'expression de mes meilleurs sentiments. Monsieur Abdellah MAAZOUZ, Professeur à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, qui m’a accepté dans son Laboratoire de Reproduction afin de pouvoir réaliser les coupes histologiques. On ne saurait oublier l'accueil qu'il nous a toujours réservé. Je suis très reconnaissante envers Monsieur M. S. SHAFEE, Professeur à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, qui n'a cessé de me prodiguer ses conseils concernant la Palourde, en mettant à ma disposition une importante bibliographie sur les bivalves. Je ne saurais oublier l'aide de Monsieur BALKBIR, lors de pénibles et longues journées de terrain. Monsieur Abderrahman GHEIT, Professeur au laboratoire de Zoologie et Biologie générale à la Faculté des Sciences de Rabat. C'est un collègue qui nous a appuyé et encouragé lors des moments difficiles par ses directives et ses conseils judicieux. Ma collègue, Madame Mariam NACIRI, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat, d’avoir mis à ma disposition une importante bibliographie sur les Mollusques et qui m'a été d'un grand intérêt. Qu'elle trouve dans ce travail le témoignage de ma vive gratitude. Je remercie également Madame Nadia CHRAÏBI qui a mis à ma disposition beaucoup de bibliographie concernant les Mollusques. Que tous mes collègues de la Faculté des Sciences de Rabat, qui, en diverses occasions m'ont apporté leur aide, veuillent bien me pardonner de ne pas les nommer et sachant, cependant, que je leur conserve une profonde gratitude. Je ne pourrais clore ces remerciements, sans adresser le plus grand merci à ma sœur Madame Rhita KOURRADI, Professeur à la Faculté des Sciences de Rabat, qui a cru en moi, elle a su m’encourager à achever mes travaux de thèse malgré maintes difficultés. iii Introduction générale…………………………………………………………………............1 CHAPITRE I GÉNÉRALITÉS SUR LE MILIEU ET MÉTHODOLOGIE ......................................................... 5 I- PRÉSENTATION DU MILIEU....................................................................................................... 5 • APERÇU GEOGRAPHIQUE ................................................................................................................ 5 • APERÇU GEOLOGIQUE..................................................................................................................... 5 • CONDITIONS HYDROLOGIQUES ET REGIME DU VENT ...................................................................... 5 • LES CONDITIONS CLIMATOLOGIQUES ............................................................................................. 8 II- CHOIX DES STATIONS ...............................................................................................................12 III-CONCLUSION ...............................................................................................................................13 CHAPITRE II ETUDE PHYSICO-CHIMIQUE ET TYPOLOGIE DU MILIEU AQUATIQUE ..................16 I. INTRODUCTION ............................................................................................................................16 II. MATÉRIEL ET METHODES.......................................................................................................16 1. LA TEMPERATURE ..........................................................................................................................16 2. LE PH .............................................................................................................................................17 3. LA CONDUCTIVITE.........................................................................................................................18 4. LA DURETE CALCIQUE ...................................................................................................................18 5. LA DURETE MAGNESIQUE ..............................................................................................................18 6. LA DURETE TOTALE .......................................................................................................................19 7. LES CHLORURES.............................................................................................................................19 8. LES NITRATES (NO3-) .....................................................................................................................19 9. LES NITRITES (NO2) .......................................................................................................................20 10. L'AMMONIUM (NH4+) .....................................................................................................................20 11. LA DEMANDE BIOLOGIQUE EN OXYGENE (DBO5) .........................................................................20 12. LE TITRE ALCALIMETRIQUE ..........................................................................................................21 13. LES SULFATES ................................................................................................................................21 14. LES BICARBONATES .......................................................................................................................21 15. LE POTASSIUM ...............................................................................................................................22 16. LE SODIUM .....................................................................................................................................22 17. LE FER ............................................................................................................................................22 III. RÉSULTATS .................................................................................................................................23 1. LA TEMPERATURE ..........................................................................................................................23 2. LE PH .............................................................................................................................................25 3. LA CONDUCTIVITE.........................................................................................................................27 4. LA DURETE CALCIQUE ...................................................................................................................29 5. LA DURETE MAGNESIQUE ..............................................................................................................30 6. LA DURETE TOTALE .......................................................................................................................31 7. LES CHLORURES.............................................................................................................................32 8. L'AMMONIUM (NH4+) .....................................................................................................................33 9. LES NITRITES (NO2-) ......................................................................................................................34 10. LES NITRATES (NO3-) .....................................................................................................................36 11. LA DBO5 ........................................................................................................................................37 12. LE TITRE ALCALIMETRIQUE COMPLET ..........................................................................................38 13. LES SULFATES ................................................................................................................................39 14. LES BICARBONATES .......................................................................................................................40 15. LE POTASSIUM ...............................................................................................................................41 iv 16. LE SODIUM .....................................................................................................................................42 17. LE FER ............................................................................................................................................43 IV. COMPARAISON DE CERTAINS PARAMETRES INDICATEURS DE POLLUTION DE L’OUED BOU REGREG AVEC QUELQUES OUEDS MAROCAINS. .......................................46 V. ÉTUDE TYPOLOGIQUE ..........................................................................................................49 1. INTRODUCTION ...................................................................................................................................49 2. RESULTATS ET INTERPRETATION........................................................................................................50 3. CONCLUSION......................................................................................................................................59 CHAPITRE III TENEURS DE CERTAINS MÉTAUX LOURDS DANS LE SÉDIMENT ET DANS LA CHAIR DE VENERUPIS DECUSSATA ET CARDIUM EDULE ...........................................60 A- TENEURS DE CERTAINS MÉTAUX LOURDS DANS LE SÉDIMENT ...............................60 I- INTRODUCTION ............................................................................................................................60 II- CARACTERISTIQUES DES MÉTAUX LOURDS ETUDIES .................................................61 1. LE PLOMB.......................................................................................................................................62 2. LE ZINC ..........................................................................................................................................62 3. LE FER ............................................................................................................................................62 4. LE CUIVRE......................................................................................................................................63 III- MÉTHODOLOGIE ......................................................................................................................63 IV- RESULTATS .................................................................................................................................64 1. ÉVALUATION STATIONNELLE ........................................................................................................64 2. ANALYSE TYPOLOGIQUE ...............................................................................................................67 V- DISCUSSION ET CONCLUSION ................................................................................................72 B- TENEURS DE CERTAINS METAUX LOURDS DANS LA CHAIR DE V. DECUSSATA ET C. EDULE........................................................................................ERREUR ! SIGNET NON DEFINI. I-INTRODUCTION .............................................................................................................................77 II-MATERIEL ET METHODES .......................................................................................................80 III-RESULTATS ET DISCUSSION ..................................................................................................81 1-Variation des teneurs métalliques chez V. Decussata ................................................................81 2- Variations des teneurs métalliques tissulaire chez C. edule ......................................................83 3- Variations métalliques dans le sédiment des stations de prélèvement ......................................84 IV-CONCLUSION ...............................................................................................................................94 CHAPITRE IV CONTAMINATION BACTERIENNE DE VENERUPIS DECUSSATA ET CARDIUM EDULE ..................................................................................................................................................97 I. INTRODUCTION ............................................................................................................................97 1. RAPPELS SUR LA POLLUTION MARINE .............................................................................................99 1.1 Définition.................................................................................................................................99 1.2 Les polluants ..........................................................................................................................100 1.2.1 Les polluants organiques ................................................................................................100 1.2.2 Les polluants chimiques inorganiques : .........................................................................101 1.2.3 Les sels nutritifs .............................................................................................................101 2. REJETS D’EAUX USEES DU BOU REGREG .......................................................................................101 3. DECHETS SOLIDES ...........................................................................................................................102 4. LACHERS DU BARRAGE ...................................................................................................................103 5. PRINCIPAUX GERMES DE LA POLLUTION BACTERIENNE ..............................................................103 5.1 Germes pathogènes ................................................................................................................103 5.1.1 Vibrionacea ....................................................................................................................104 5.1.2 Salmonelles ....................................................................................................................107 5.2. Contamination fécale ............................................................................................................108 5.2.1 Les coliformes totaux et fécaux .....................................................................................108 v 5.2.2 Les streptocoques fécaux ...............................................................................................109 6. LA CONTAMINATION DES BIVALVES ..............................................................................................110 II. NORMES BACTERIENNES RELATIVES A L’EAU DE MER ET AUX BIVALVES .......112 III. MATERIEL ET METHODES ...................................................................................................115 1. MATERIEL ....................................................................................................................................115 2. METHODES...................................................................................................................................116 IV. LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE .......................................................................................120 1. CONTAMINATION DES PRELEVEMENTS D’EAU ............................................................................120 2. CONTAMINATION DE LA CHAIR DES DEUX MOLLUSQUES ETUDIES..............................................124 3. CONDITIONS ECOLOGIQUES FAVORISANT UNE PULLULATION DE SF ET CF ..............................126 3.1. Matrice des données .............................................................................................................126 3.2. Résultats ...............................................................................................................................127 V. CONCLUSION ..........................................................................................................................142 CHAPITRE V REPRODUCTION ...........................................................................................................................145 I. INTRODUCTION ..........................................................................................................................145 1- VENERUPIS DECUSSATA .........................................................................................................145 2- CARDIUM EDULE .....................................................................................................................147 II. LA REPRODUCTION CHEZ LES DEUX ESPECES ..........................................................149 1- VENERUPIS DECUSSATA ......................................................................................................149 1.1 GONOCHORISME ET HERMAPHRODISME DANS LE GENRE VENERUPIS. ........................................149 1.2 ANATOMIE DE L’APPAREIL REPRODUCTEUR ET REPRODUCTION .................................................150 2- CARDIUM EDULE………………………………………………………………………………158 III. MATERIEL ET METHODES .............................................................................................154 1. SITE ETUDIE : L’ESTUAIRE DES BOU REGREG (VOIR MILIEU) ...............................................154 2. ECHANTILLONNAGE ...................................................................................................................154 3. LES MENSURATIONS EFFECTUEES .............................................................................................154 3.1 Longueur – poids sec .............................................................................................................154 3.2 Histologie ..............................................................................................................................155 4- ETUDE MICROSCOPIQUE DES GONADES ........................................................................................157 IV. RÉSULTATS ET DISCUSSION ................................................................................................160 1. VENERUPIS DECUSSATA ...................................................................................................................160 1.1 - OBSERVATION MACROSCOPIQUE DE LA GONADE. ................................................................160 1.2 - MISE EN EVIDENCE DES PERIODES DES PONTES ....................................................................160 2. CARDIUM EDULE ..............................................................................................................................184 2.1- Observation macroscopique de la gonade ......................................................................184 2.2- Mise en évidence des périodes de ponte.........................................................................184 V. CONCLUSION ..........................................................................................................................209 CHAPITRE VI DYNAMIQUE DES POPULATIONS DE VENERUPIS DECUSSATA ET CARDIUM EDULE ................................................................................................................................................212 I-INTRODUCTION ...........................................................................................................................212 II- METHODOLOGIE DE TRAVAIL ............................................................................................212 1. CHOIX DES STATIONS ET FREQUENCES DES PRELEVEMENTS............................................................212 vi 2- TECHNIQUES DE PRELEVEMENTS .....................................................................................................213 3- TRI, MENSURATION ET REPARTITION EN CLASSE DE TAILLE ............................................................214 4- STRUCTURE DE LA POPULATION ET ANALYSES STATISTIQUES DES DONNEES .................................215 III-RESULTATS ET DISCUSSIONS ..............................................................................................215 1- STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DE V. DECUSSATA ......................................................215 1-1- Recrutement et distribution des classes de tailles dans la station S2 ....................................215 1-2- Recrutement et distribution des classes de tailles dans la station S3 ....................................219 2- STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DE C. EDULE ..................................................................225 2-1- Recrutement et distribution des classes de tailles dans la station S2 ....................................225 2-2- Recrutement et distribution des classes de tailles dans la station S3 ....................................226 3- TYPOLOGIE ET STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES POPULATIONS ......................234 3-1-Analyse du milieu .................................................................................................................235 3-2-V. decussata et action de certains facteurs du milieu ...........................................................235 3-3-C. edule et milieu ..................................................................................................................245 Conclusion générale ………………………………………………………………………………..253 Bibliographie ………………………………………………………………………………………..259 Annexes………………………………………………………………………………………………291 vii Tableau I: Déficits d'eau pour trois années sèches .............................................................................10 Tableau II : Sectorisation de l'estuaire de Bou Regreg d'après EL KAIM (1972) ...............................14 Tableau III: Valeurs minimales et maximales de quelques paramètres indicateurs de pollution des eaux de surface dictées par la direction de recherche et de la planification de l’eau (2000-2001), comparaison avec nos résultats. ..........................................................................................................47 Tableau IV: Comparaison de la DBO5 et NH4 de quelques oueds marocains avec nos données .......48 Tableau V: Valeurs propres et pourcentages de contribution des trois premiers axes .........................51 Tableau VI: Répartition de la contribution des 17 variables mésologiques .........................................51 Tableau VII: Date et numéros des prélèvements effectués dans les quatre stations ............................52 Tableau VIII: Saisons et numéros des prélèvements effectués dans les cinq stations .........................69 Tableau IX: Valeurs propres et pourcentages des trois premiers axes .................................................69 Tableau X: Répartition de la contribution des quatre métaux étudiés .................................................69 Tableau XI : Teneurs saisonnières globales (en mg/kg) des métaux lourds décelés dans la chair de V. decussata et dans les sédiments. ..........................................................................................................81 Tableau XII: Comparaison de la charge métallique du sédiment du Bou Regreg avec d’autres estuaires (Maroc) et d’autres région (Turquie). ...................................................................................82 Tableau XIII: Teneurs saisonnières globales (en mg/kg) des métaux lourds décelés dans la chair de C. edule et dans la chair .......................................................................................................................83 Tableau XIV:Comparaison de la charge métallique du sédiment du Bou Regreg avec d’autres estuaires (Maroc) et d’autres région (Turquie). ...................................................................................87 Tableau SEQ Tableau \* ROMAN XV: Teneurs (en µg/g poids sec) des métaux lourd enregistrés dans sept populations naturelles de Mollusques Bivalves peuplant la côte atlantique et les estuaires marocains (ne = non étudié) .................................................................................................................93 Tableau XVI: Calcul du rapport CF/SF ; origine de la contamination fécale. Rapport Ratio CF/SF ; Source : BORREGO et al., (1982). ....................................................................................................110 Tableau XVII: Directives Des Communautés Européennes qualité requise des eaux destinées à la baignade (J.O. des Communautés Européennes du 5-02-1976)........................................................114 Tableau XVIII: Contamination bactérienne des échantillons d’eau de surface de l’estuaire.............122 Tableau XIX: Origine de la pollution par le calcul du rapport CF /SF ..............................................124 Tableau XX: Comparaison de la contamination bactériologique de deux mollusques dans .............125 Tableau XXI: Valeurs propres taux d’inerties et variance cumulées des trois axes factoriels F1, F2et F3 .......................................................................................................................................................127 Tableau XXII : Variables prises en compte dans l’analyse de l’A.F.C..............................................128 Tableau XXIII: Directives de l’OMS et de CEE- Eaux des eaux de baignade et des eaux de la présente étude concernant les coliformes fécaux (CF) et streptocoques fécaux (SF) ........................135 Tableau XXIV: Comparaison de la concentration en coliformes fécaux de quelques oueds marocains avec nos résultats de l’oued Bou Regreg ..........................................................................................139 Tableau XXV: Normes de classification de la qualité des eaux de surface (2000-2001) d’après la direction de la recherche et de la planification de l’eau ....................................................................139 Tableau XXVI: Distribution des stades gonadiques dans les prélèvements de Venerupis decussata (stades de développement gonadique) ...............................................................................................164 Tableau XXVII: Les équations d’allométrie des poids secs (W) en fonction de la longueur ............166 Tableau XXVIII: Poids secs (W) en mg de différentes longueurs antéropostérieures (L) en mm de Venerupis decussata définis d’après les équations d’allométrie ........................................................167 Tableau XXIX: Distribution des stades gonadiques dans les prélèvements de C. edule (stades de développement gonadique) ................................................................................................................186 Tableau XXX: Comparaison de la période de ponte de C. edule avec celle d’autres pays................201 Tableau XXXI: Les équations d’allométrie des poids secs (W) en fonction de la longueur antéropstérieure (L) et les cœfficients de corrélation (R2) chez Cardium edule ...............................203 Tableau XXXII: Poids secs (W) en mg de différentes longueurs antéropostérieures (L) en mm de Cardium edule définis d’après les équations d’allométrie ................................................................204 Tableau XXXIII: Calendrier des prélèvements effectués dans le milieu paralique étudié Estuaire du Bou Regreg ........................................................................................................................................213 viii Tableau XXXIV: Tableau illustrant les amplitudes déterminant les classes de tailles des deux espèces étudiées. .............................................................................................................................................215 Tableau XXXV: Contribution des différents prélèvements effectués dans les deux stations étudiées (V. decussata) .....................................................................................................................................239 Tableau XXXVI: Contribution des différentes classes de tailles de V. decussata dans la constitution des 3 principaux axes .........................................................................................................................242 Tableau XXXVII: Contribution des différents prélèvements effectués dans.....................................246 Tableau XXXVIII: Contribution des différentes classes de tailles de C. edule dans la constitution des 3 principaux axes .........................................................................................249 Tableau XXXIX: Matrice des données physico-chimiques de l’ACP de l’étude principale. ............292 Tableau XL:Teneurs saisonnières des métaux lourds dans les sédiments des 5 stations ...................294 Tableau XLI : Teneurs saisonnières des métaux lourds dans les sédiments et l’eau des quatre stations ............................................................................................................................................................295 Tableau XLII: Compositions chimiques des milieux de culture et réactives .....................................296 Tableau XLIII: Variables physico-chimiques et bactériologiques prises en compte.dans l’analyse de l’A.F.C. ..............................................................................................................................................297 Tableau XLIV: Mesures des poids secs (W) à différentes longueurs (L) chez Venerupis decussata (année 1999).......................................................................................................................................298 Tableau XLV: Mesures des poids secs (W) à différentes longueurs (L) chez C. edule (année 1999) ............................................................................................................................................................301 Tableau XLVI:Pourcentage de l’effectif mensuel de V. decussata dans la station S2 .......................305 Tableau XLVII:Pourcentage de l’effectif mensuel de Cardium edule dans la station S2 ..................306 ix Figure 1: Situation géographique de la région d’étude (d’après EL AGBANI (1984), légèrement modifiée). ................................................................................................................................................ 6 Figure 2: Cadre géologique de la région d’étude d’après GILLET (1986), légèrement modifiée. ......... 7 Figure 3 : Diagramme Ombrothermique de Rabat/Salé (moyenne établie sur une période de 25 Années (1957-1981) ...............................................................................................................................11 Figure 4: Précipitations (pluviométrie annuelle et moyenne en mm) à Rabat – Salé. ...........................11 Figure 5: Estuaire de Bou Regreg (d'après ELKAIM (1972) (légèrement modifiée) et localisation des stations étudiées 15 Figure 6: Evolution de la température de l'eau de surface dans les stations étudiées ............................24 Figure 7: Evolution du pH de l'eau de surface dans les stations étudiées. .............................................26 Figure 8: Evolution de la conductivité de l'eau de surface dans les stations étudiées. ...........................28 Figure 9: Evolution de la dureté calcique de l'eau de surface dans les stations étudiées. ......................30 Figure 10: Evolution de la dureté magnésique de l'eau de surface dans les stations étudiées................31 Figure 11: Evolution de la dureté totale de l'eau de surface dans les stations étudiées. .........................32 Figure 12: Evolution de la teneur en chlorure de l'eau de surface dans les stations étudiées.................33 Figure 13: Evolution de la teneur de l'ammonium de l'eau de surface dans les stations étudiées. .........34 Figure 14: Evolution de la teneur en nitrites de l'eau de surface dans les stations étudiées. ..................35 Figure 15: Evolution de la teneur en nitrates de l'eau de surface dans les stations étudiées. .................36 Figure 16: Evolution de la DBO5 de l'eau de surface dans les stations étudiées. ..................................37 Figure 17: Evolution du titre alcalimétrique de l'eau de surface dans les stations étudiées. ..................39 Figure 18: Evolution de la teneur en sulfates de l'eau de surface dans les stations étudiées. .................40 Figure 19: Evolution de la teneur en bicarbonates de l'eau de surface dans les stations étudiées .........41 Figure 20: Evolution de la teneur en potassium de l'eau de surface dans les stations étudiées. .............42 Figure 21: Evolution de la teneur en sodium de l'eau de surface dans les stations étudiées. .................43 Figure 22: Evolution de la teneur en fer de l'eau de surface dans les stations étudiées. ........................44 Figure 23: Comparaison de la teneur en NH4+ de quelques oueds marocains avec les données de l’oued Bou Regreg .................................................................................................................................48 Figure 24: Comparaison de la DBO5 de quelques oueds marocains avec nos données de l’oued Bou Regreg. ...................................................................................................................................................49 Figure 25: Cercle de corrélation des différentes variables sur le plan P1xP2..........................................55 Figure 26: Projection des différents relevés sur le plan P1xP2 ..............................................................56 Figure 27 : Cercle de corrélation des différentes variables sur le plan P1XP3........................................57 Figure 28: Projection des différents relevés sur le plan P1xP3 ..............................................................58 Figure 29: Évolution saisonnière de la teneur du Zinc dans le sédiment des cinq stations ....................65 Figure 30: Évolution saisonnière de la teneur du Plomb dans le sédiment des cinq stations .................65 Figure 31: Évolution saisonnière de la teneur du Fer dans le sédiment des cinq stations ......................66 Figure 32: Évolution saisonnière de la teneur du Cuivre dans le sédiment des cinq stations ................66 Figure 33: Cercle de corrélation des différentes variables sur le plan P1xP2.........................................70 Figure 34: Distribution des stations sur le plan P1xP2 .........................................................................70 Figure 35: Cercle de corrélation des différentes variables sur le plan P1xP3.........................................71 Figure 36: Distribution des stations sur le plan P1XP3 ..........................................................................71 Figure 37: Comparaison de l’évolution saisonnière de la teneur du Fer dans le sédiment et l’eau........74 Figure 38: Teneurs saisonnières globales du fer décelées dans la chair V. decussata .........................82 Figure 39: Teneurs saisonnières globales du Zn, Cu et Pb décelées dans la chair de V. decussata ......82 Figure 40: Teneurs saisonnières globales du fer décelés dans la chair de C. edule. .............................84 Figure 41: Teneurs saisonnières globales du Zn, Cu et Pb décelés dans la chair de C. edule...............84 Figure 42: Teneurs saisonnières globales du fer décelées dans le sédiment de V. decussata. ............85 Figure 43: Teneurs saisonnières globales du Zn, Cu et Pb décelées dans le sédiment de V. decussata. ................................................................................................................................................................85 Figure 44: Les différentes sources de pollution identifiées au niveau de l’estuaire du Bou Regreg. ...105 x Figure 45: Comparaison des rejets d’eaux usées et flux de pollution par bassin versant de différents..... oueds marocains (Annuaire statistique du Maroc, 2001) ...…………………………………………106 Figure 46: Niveau de contamination des échantillons d’eau dans la station S1 ...................................123 Figure 47: Niveau de contamination des échantillons d’eau dans la station S2 ...................................123 Figure 48: Niveau de contamination des échantillons d’eau dans la station S3 ...................................123 Figure 49: Niveau de contamination des échantillons d’eau dans la station S4 ...................................124 Figure 50: Niveau de contamination bactériologique des échantillons de V. decusata .......................125 Figure 51: Niveau de contamination bactériologique des échantillons de C. edule dans S1 et S3........125 Figure 52: Comparaison de la contamination bactériologique de deux mollusques dans St1-St3 .......126 Figure 53: Carte factorielle des variables physicochimiques et bactériologiques : plan factoriel F1xF2 ..............................................................................................................................................................130 Figure 54: Carte factorielle des variables physico-chimiques et bactériologiques: plan F1xF2 ..........131 Figure 55: Carte factorielle des relevés bactériologiques en fonction des stations: plan F1xF3..........132 Figure 56: Carte factorielle des relevés bactériologiques en fonction des stations: plan F1xF3..........133 Figure 57: Comparaison de la concentration de CF au niveau de l’eau de surface de quelques oueds marocains avec nos données de l’oued Bou Regreg ............................................................................139 Figure 58 : Cardium edule vue de différentes faces, estuaire : Bou Regreg (BENMESSAOUD, 1999). ..............................................................................................................................................................149 Figure 59: Palourde vue de différentes faces. ......................................................................................151 Figure 60: Anatomie de la palourde (Ruditapes decussatus.) ..............................................................151 Figure 61: Vue interne de Cardium edule, estuaire Bou Regreg (BENMESSAOUD, 1999) ..............154 Figure 62: Evolution du poids sec (W) d’un individu standard de 20 mm (longueur antéro-postérieure) ..............................................................................................................................................................161 Figure 63: comparaison entre l’indice gonadique (IG) et le poids sec (W) durant la période d’étude pour Venerupis decussata.....................................................................................................................165 Figure 64: Relation entre longueur antéropostérieure et poids sec de Venerupis decussata ................168 Figure 65 :Venerupis decussatus; stade o vue générale, tissu de réserve, (t. res) aucun follicule n'est visible. ..................................................................................................................................................169 Figure 66: Venerupis decussatus; stade 1 (femelle) jeune ovocyte. .....................................................169 Figure 67: Venerupis decussatus; stade 1 (femelle) au sein du tissu conjonctif on observe les futurs 170 Figure 68: Venerupis decussatus; stade 1 (femelle) tissu conjonctif abondant des ovocytes se fixent sur les parois folliculaires (G: X 100) ..................................................................................................170 Figure 69: Venerupis decussatus; stade 2 (femelle) les parois folliculaire sont bien formées. Centre vide des follicules, les ovocytes pédonculés sur les parois folliculaires(G: X 100). ............................171 Figure 70: Venerupis decussatus; stade 2 (femelle) ovocytes pédonculés sur les parois folliculaires. (G: X 100)...................................................................................................................................................171 Figure 71: Venerupis decussatus; stade 3A (femelle) centre des follicules est envahi par les ovocytes qui ont rompu leur pédoncule. Maturité morphologique. (G: X 100) ..................................................172 Figure 72: Venerupis decussatus; stade 3B (femelle) stade de ponte les follicules sont en partie vidés de leurs ovocytes. (G: X 100)...............................................................................................................172 Figure 73: Venerupis decussatus; stade 3D (femelle) parois sont rompues. On observe de nombreux débris cellulaires. (G: X 100) ...............................................................................................................173 Figure 74: Venerupis decussatus; ovocytes pédonculés avec à leur base de jeunes ovocytes(G: X 400). ..............................................................................................................................................................173 Figure 75: Venerupis decussatus; ovocytes pédonculés sur la paroi conjonctive. Parois folliculaires (G: X 400)174 Figure 76: Venerupis decussatus : stade 0, granulation sombre (gr. S) lacune (lac) (G: X 100) .........174 Figure 77: Venerupis decussatus : stade 1 (male), spermatocytes jeunes (Spc. J) (G: X 100).............175 Figure 78: Venerupis decussatus : stade 1 (male). Dans le tissu conjonctif des spermatogonies se groupent pour former des follicules spermatiques (G: X 100) .............................................................175 Figure 79: Venerupis decussatus ; stade 2 (male). On observe les follicules spermatiques en spermatogenèse (Début) (G: X 100) ....................................................................................................176 Figure 80: Venerupis decussatus ; stade 2 (male) vers stade 3A. Follicule en pleine spermatogenèse. De la périphérie vers le centre, on voit des spermatogonies, des spermatocytes et des spermatides. (G: X 100)...................................................................................................................................................176 Figure 81: Venerupis decussatus ; stade 3A (male). Spermatogenèse plus avancée; au centre les spermatozoïdes se groupent en colonnes. (G: X 100) ..........................................................................177 xi Figure 82: Venerupis decussatus ; stade 3B (male). Follicules sexuels se vident de leur contenu.. Quelques colones spermatiques persistent. Stade de ponte. (G: X 200) ..............................................177 Figure 83: Venerupis decussatus ;stade 3D (male). Parois tubulaires déchirées, gonade s'achemine vers le stade 0. Débris cellulaires présents. (G: X 100) ..............................................................................178 Figure 84: Comparaison entre l’indice gonadique (IG) et la température (T°C) de l’eau...................181 Figure 85: Evolution du poids sec (W) d’un individu standard de 20 mm (Longueur antéro-postérieur) de C. edule ............................................................................................................................................185 Figure 86: Comparaison entre l’indice gonadique (IG) et le poids sec (W) durant la période d’étude pour Cardium edule..............................................................................................................................187 Figure 87 : Cardium edule; stade 0 (femelle). Début de formation de follicules ainsi que d'ovogonies et ovocytes jeunes. G: X 100.................................................................................................................190 Figure 88 : Cardium edule ; stade 1 (femelle). Follicules sexuels à centre vide. Les parois folliculaires sont apparentes. G: X 100. ...................................................................................................................190 Figure 89 : Cardium edule; stade 2 (femelle). Les ovocytes envahissent la lumière folliculaire. G: X 100. .......................................................................................................................................................191 Figure 90 :Cardium edule; stade 2 (femelle) follicules se serrent les uns contre les autres et prennent une forme polygonale G: X 100. .........................................................................................................192 Figure 91:Cardium edule; stade 3A (femelle). Maturité morphologique. Deux générations d'ovocytes, les uns prêts à être émis alors qu'une nouvelle génération apparaît près des parois folliculaires. G: X 100. .......................................................................................................................................................193 Figure 92: Cardium edule; stade 3B (femelle). Follicules sexuels plus ou moins vides. Jeunes ovocytes sur les parois. G: X 100. .......................................................................................................................194 Figure 93: Cardium edule; stade 3B (femelle). : stade de ponte. Follicules sexuels vides. On observe l'envahissement des follicules sexuels par le tissu conjonctif. G: X 100. ...........................................195 Figure 94: Cardium edule (femelle). Follicule avec ovocytes de forme polygonale. G: X 400. .........195 Figure 95:Cardium edule (femelle). Ovocytes pédoncules sur la paroi conjonctive. G: X 400. ..........196 Figure 96 :Cardium edule ; stade 3D (femelle). Restauration de la gonade. Follicules occupés par les adipocytes. G: X 100 ............................................................................................................................196 Figure 97:Cardium edule; stade 0 (male). Début de formation des follicules spermatiques. G: X 100. ..............................................................................................................................................................197 Figure 98:Cardium edule; stade 1 (male). Follicules spermatiques développés. Image de la spermatogenès individualisée dans les follicules occupent tout le tissu conjonctif. G: X 100. ..........197 Figure 99 :Cardium edule; stade 2 (male). La lignée germinale apparaît dans les follicules avec de l'extérieur vers l'intérieur: spermatogonies, spermatocytes et spermatides. G: X 100. ........................198 Figure 100 :Cardium edule; stade 3A (male). Développement avancé. Maturité morphologique. Spermatozoïdes abondants au centre du follicule. G: X 100...............................................................198 Figure 101:Cardium edule; stade 3A (male). Follicules males avec une disposition centripète de spermatocytes et spermatides. Les spermatozoïdes abondants au centre des follicules. G: X 100. .....199 Figure 102:Cardium edule; stade 3B (male). Stade de ponte. Follicules sexuels vides quelques colonnes spermatiques persistent. G: X 100. .......................................................................................199 Figure 103:Cardium edule; stade 3D (male). Follicules spermatides vidés de leur contenu. Quelques spermatozoïdes à peine visibles. G: X 100. .........................................................................................200 Figure 104:Cardium edule (male). Restauration de la gonade repos sexuel, follicules dégénérés. G: X 100. .......................................................................................................................................................200 Figure 105:Relation entre longueur antéropostérieure et poids sec de Cardium edule .......................205 Figure 106:Comparaison entre l’indice gonadique (IG) et la température (T°C) de l’eau de surface au cours de l’année d’étude 1999 pour Cardium edule...........................................................................207 Figure 107: Fréquence des tailles de V. decussata- station S2 .............................................................217 Figure 108: Fréquence des tailles de V. decussata-station, S3 ............................................................220 Figure 109: Recrutements de V.decussata dans les stations S2. .........................................................222 Figure 110: Fréquence des tailles de C. edule-station S2 .....................................................................227 Figure 111: Fréquence des tailles de C. edule -station S3 ....................................................................229 Figure 112: recrutements de C. edule dans les stations S2 ..................................................................231 Figure 113: Evolution de la taille mensuelle moyenne de V. decussata durant 2 périodes différentes. ..............................................................................................................................................................234 Figure 114: Taille moyenne mensuelle de C. edule durant deux périodes différentes .........................234 xii Figure 115: Cercle de corrélation des différentes variables et distribution des relevés selon les périodes de ponte sur le plan P1XP2 (V. decussata) ............................................................................................240 Figure 116: Cercle de corrélation des différentes variables et distribution des relevés selon les périodes de ponte sur le plan P1XP3 (V. decussata) ............................................................................................241 Figure 117: Cercle de corrélation des différentes variables (classes de tailles) et distribution des relevés sur le plan P1XP2 (V. decussata) ..............................................................................................243 Figure 118: Cercle de corrélation des différentes variables (classes de tailles) et distribution des relevés sur le plan P1XP3 (V. decussata) ..............................................................................................244 Figure 119: Cercle de corrélation des différentes variables (classes de tailles) et distribution des relevés sur le plan P1XP3 (C. edule) .....................................................................................................247 Figure 120: Cercle de corrélation des différentes variables physico-chimiques et bactériologiques et distribution des relevés sur le plan P1XP2 (C. edule) ............................................................................250 Figure 121: Cercle de corrélation des différentes variables physico-chimiques et bactériologiques et distribution des relevés sur le plan P1XP3 (C. edule) ............................................................................251 xiii Les zones côtières, en particulier la partie située entre Kénitra et Safi, concentrent plus de la moitié de la population marocaine. Le maximum de la concentration démographique est aux niveaux des villes, notamment au niveau de Casablanca, Rabat et Salé (KAIOUA, 1984). En outre, la croissance démographique des villes côtières s'accompagne de concentrations industrielles, phénomène qui aboutit obligatoirement à des problèmes de pollution de l’environnement. En conséquence, les zones polluées du Maroc sont concentrées dans l'axe industriel Kénitra-Safi avec 70% des entreprises, dont 88% se localise dans la Wilaya de Casablanca (TAHRI, 1991). A noter, qu’aucune grande ville du Maroc ne dispose d'un système performant de traitement des eaux usées qui constituent le principal vecteur des déchets liquides. Les rejets sont donc émis dans des cours d’eau, dans des estuaires ou directement en pleine mer. L’urbanisation du littoral et l’installation anarchique de fortes concentrations urbaines le long des cours d’eau qu’elles constituent une menace pour la qualité de l’eau qui transite par ces cours d’eau vers la mer et de l’eau de mer elle-même (DJOUAI, 2005). Ainsi, sous l'effet de la croissance démographique, de l’industrialisation et du développement urbain, ces milieux de rejets sont en perpétuelle dégradation. Concernant l'estuaire, naturellement ce milieu qui constitue une zone de transition entre le milieu aquatique continental, présente une grande diversité physicochimique du milieu aboutissant à une diversité biologique très élevée. Cependant, l’estuaire constitue également un lieu de rencontre de diverses activités: urbanisation, industrialisation, loisirs, etc. Mais, ces activités sont le plus souvent néfastes pour le milieu environnant tant sur le plan esthétique qu'écologique (EZZOUAK, 1991 ; DJOUAI, 2005). Il est donc très utile d’évaluer et de suivre le degré de pollution de l’estuaire. Pour l'estuaire de Bou Regreg, site de notre étude, les principaux facteurs de pression sont constitués de rejets d'eau usée dans l'oued Bou Regreg, dans l’estuaire lui même et dans la mer. L’Observatoire National de l’Environnement du Maroc (O.N.E.M, 1995 a-b) a résumé ces facteurs en: - 20 émissaires d'égouts de différents diamètres déversent dans l'oued Bou Regreg ; 1 - Tout le long de l'estuaire on note différentes sortes de déchets ménagers, rejets d'extraction, etc. ; - Existence de dépôt de déchets de poissons à coté des Clubs nautiques (point de vente des poissons ; - 5 carrières abandonnées remplis de déchets et rejets solides; Selon l’O.N.E.M (1995 a-b) les sources de la pollution sont donc multiples: - les déchets solides sont rejetés impunément dans l'oued par des personnes ou même par des camions d'ordures ; - les lâchés du barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, qui est situé en amont de l'oued, provoque une très forte turbidité et une chute importante de la salinité des eaux de l'oued. Ces lâchés troublent donc l'équilibre de la faune de ce milieu; - des eaux usées sont rejetées dans le milieu en quantité qui varie d'une zone à l'autre en fonction de l'éloignement de la côte. - indirectement, le lessivage de l'atmosphère par les pluies et les vents peuvent être, également, une source de pollution du littoral marocain (TAHRI, 1991). Une utilisation abondante et parfois anarchique des produits chimiques, tels que les pesticides et les engrais phosphatés, peut engendrer une pollution des sols (MOVET, 1990). Les effets de ce type de pollution sur le milieu fluvial estuarien ou marin restent diffus mais observables dans les milieux confinés (TAHRI, 1991 ; TAHIRI, 2005). A noter également, que l'estuaire, qui constitue l'interface entre le fleuve et l'océan, est un écosystème particulièrement vulnérable à la pollution. Il se trouve sous une double influence continentale et océanique (BENABDELOUAHAD, 2006) et forme une zone de reproduction pour beaucoup d'espèces aquatiques marines. Par ailleurs, des observations et remarques ci-dessus on déduit qu’il est utile et nécessaire de suivre l’évolution de la qualité physico-chimique et biologique de ces milieux. Ainsi, par le présent travail, nous contribuons à l’étude de l’estuaire de Bou Regreg. A noter, que l'objectif principal de cette étude est: - évaluer le degré de pollution physico-chimique et métallique des eaux et du sédiment superficiel de l'estuaire de Bou Regreg. - évaluer le degré de contamination métallique de la chair de deux mollusques lamellibranches d'intérêts économiques et écologiques importants : Venerupis decussata Linné (1758) et Cardium edule Linné (1767). - estimer le degré de contamination métallique des deux espèces étudiées et dégager si l'une ou l'autre de ces deux espèces peut être écologiquement exploitée en tant qu’espèce bioindicatrice du degré de pollution métallique du milieu estuarien ; 2 - étudier la dynamique et la biométrie de ces deux espèces et mettre en exerce les principaux facteurs écologiques qui influencent ces deux variables ; - étudier le déroulement de la reproduction, aussi bien de point de vue qualitatif, par une étude histologique des stades de maturité, que quantitatif par une étude pondérale des tissus ; - étudier un type de pollution qui touche les activités de plaisance et la qualité sanitaire de certains produits de mer destinés à la consommation en évaluant le degré de contamination bactériologique et l’étude histologique de deux espèces bivalves et en cherchant les causes de cette contamination qui rend le milieu propice à la prolifération de différents germes (bactéries d'origine fécale, bactéries liées à l’eutrophisation du milieu etc. 3 4 CHAPITRE I GÉNÉRALITÉS SUR LE MILIEU ET MÉTHODOLOGIE I- PRÉSENTATION DU MILIEU • Aperçu géographique Avec un bassin versant de 905 km2 et d’une longueur de 300 km l'oued Bou Regreg constitue un des principaux cours d’eau continentale du Maroc. Son estuaire (fig. 1) sépare deux grandes agglomérations urbaines du Maroc (Rabat et Salé) et remonte jusqu'à 20 à 23km vers l’amont par la marée. Un barrage (Sidi Mohammed Ben Abdellah) a été construit à 24km de l'embouchure. Désormais, la quantité d’eau douce alimentant l'estuaire est influencée par cette construction. Seules les eaux provenant de l'oued Akrech, un affluent branché à 18,2 km de l'embouchure et dont le débit est très influencé par les conditions météorologiques, ne sont pas emmagasinées par le barrage. • Aperçu géologique Le réseau hydrologique de Bou Regreg traverse des terrains formés essentiellement par des formations géologiques paléozoïques (fig. 2) et montre au niveau des vallées des terrains primaires à substratum hercynien. La profondeur de ces vallées peut atteindre 150 m et leurs largeurs sont très variables selon la nature pétrographique des terrains traversés (GILLET, 1986). • Conditions hydrologiques et régime du vent L'estuaire du Bou Regreg est soumis à un régime de marée semi diurne. Le maximum de la marée est de 3,80 m pour la haute mer et de 0,5 m pour la basse mer. A Rabat, le niveau moyen de la marée est de 2,17 m au dessus du zéro hydrographique. Au niveau de l'estuaire l'amplitude de la marée diminue régulièrement du début de l'embouchure jusqu’au confluent de l'oued Akrech. La pente du lit de l'estuaire et du marnage influence la distance de l’avancement de la marée vers l’amont (GILLET, 1986). 5 Figure 1: Situation géographique de la région d’étude (d’après EL AGBANI (1984), légèrement modifiée). 6 Figure 2: Cadre géologique de la région d’étude d’après GILLET (1986), légèrement modifiée. 7 Par ailleurs, au niveau de l'embouchure, ELKAIM (1972) signale que la houle et les lames déferlantes maintiennent un hydrodynamisme assez violent avec un degré d'agitation élevé et varie de 0,5 à 4,5 m environ ; une période de stabilité relative s’étend de juillet à août. Au fur et à mesure qu'on s'éloigne de cette embouchure, l'influence des lames déferlantes et celle de la houle de la pleine mer s'amortissent progressivement. Parallèlement, l'action des courants devient importante. En conséquence, comme l'ont noté (BEN MESSAOUD, 1987 ; KOURRADI, 1987), l'influence de l'ensemble de conditions hydrodynamiques se manifestent, d'une part, sur le milieu par la perturbation des courants, les remaniements des sédiments, le brassage et le renouvellement des eaux et d'autre part, sur les peuplements pour lesquels ces conditions constituent des facteurs sélectifs et limitants. En ce qui concerne les apports en eau douce, quatre principaux types d'alimentation constituent ces apports : + Des restitutions du barrage; + Des apports de l'oued Akrech; + Des eaux usées provenant de Rabat et Salé; + Des apports des eaux de précipitations de la partie du bassin versant située entre le barrage et l'embouchure. L'importance de ces apports est très influencée par les conditions hydrologiques. Il arrive par exemple, que les restitutions annuelles du barrage deviennent nulles lorsque l'année est sèche. La pluviosité influence, par suite, la physico-chimie du milieu aquatique et sa biodiversité. De son coté, le vent influence beaucoup les échanges physico-chimiques entre le milieu aquatique et l'air. Au niveau de Rabat/Salé, en automne et en hiver et pendant toute la journée, le vent souffle à une vitesse moyenne et régulière de 3m/s. Alors qu'en été, le vent est faible le matin (1,5 m/s) et se lève en fin de matinée (4 à 4,5 m/s) (GILLET, 1986). • Les conditions climatologiques Tel qu'il a été déterminé par EMBERGER (1964), le climat du Maroc est de type méditerranéen de zone tempérée. La pluviosité est concentrée sur les mois les plus froids, l'été étant sec. Le climat de la région de Rabat, comportant notre milieu d’étude, est caractérisé par une influence marine et par un degré moyen élevé d'humidité (CHEGGOUR, 1988). Le climat de la région de Rabat est également tempéré avec des pluviosités concentrées en hiver et en automne. L'été est chaud et sec et sous influence thermique de l'océan. En moyenne, le mois 8 d’août est le mois le plus chaud (24,1°C); janvier est le mois le plus froid (11,2°C); celui le plus pluvieux est novembre (95,7 mm) et le plus sec est juillet (0,3 mm) (fig. 3). Par ailleurs, les variations climatiques annuelles sont importantes et influencent beaucoup la quantité des eaux douces déversées dans l'estuaire. Par exemple, en 1998/1999 la pluviosité annuelle était de 275 mm, le mois le plus froid était janvier (T moyenne=11,8 °C) et le mois le plus chaud était juillet (T moyenne=19,5 °C). En conséquence, ces variations pluviométriques influencent directement la physico-chimie de l'eau de l'estuaire, en particulier la salinité, et indirectement la composition biocénotique du milieu. L’analyse de la figure 4 montre que les précipitations enregistrées au cours de l’année 1998-99 ont été faibles. Par conséquent, les crues générées ont été très faibles et n’ont pas dépassé un maximum de 350 m3/ s. On a également noté qu’à travers tout le pays les apports des sources ont été faibles et déficitaires durant l’année 1998-99 avec des déficits qui ont varié en moyenne entre 40% à 87%. Comme conséquence à la sécheresse exceptionnelle que le pays a connue durant l’année 1998-99, les apports d’eaux de la majorité des retenues de barrages enregistrés ont été fort insuffisants. Par contre, le total de la pluviométrie de l’année 2000 (419,5 mm) parait plus proche de la moyenne de la normale qui est 525 mm. Il en ressort que la période de la présente étude 98-99-2000 est une période caractérisant un régime pluviométrique rude. Ainsi, la sécheresse de la période 1998-2001 a réduit les apports d’eau douce de 60% (BZIOUI, M., 2004) de telle façon que les bassins versants marocains cités dans le tableau I ont connu durant les trois années sèches (1980-1985, 1991-1995 et 1998-2001) des déficits en apport d'eau de surface moyens au niveau national par rapport à la moyenne qui sont respectivement de 47%, 74%, 72% et 68%. 9 Tableau I: Déficits d'eau pour trois années sèches (Source : DRPE in BZIOUI, 2004) Bassin versant 1980-1985 1991-1995 1998-2001 Côtiers Méditerranéens -45 -60 -57 Tangérois -50 -75 -44 Loukkos -30 -76 -57 Moulouya -55 -33 -39 Sebou -30 -75 -59 Bou Regreg -70 -70 -74 Oum Er Rbiâa -46 -51 -60 Tensift -55 -9 -57 Souss-Massa -60 -66 -79 Orâa -80 -20 -68 Ziz-Rhéris-Guir -84 -41 -75 Ensemble des bassins -45 -58 -59 10 Pluviométrie 30 100 25 80 20 60 15 40 10 20 5 0 0 J F M A M J J A S O N Température en °C pluviométrie en mm T°C 120 D Figure 3 : Diagramme Ombrothermique de Rabat/Salé (moyenne établie sur une période de 25 Années (1957-1981) 900 pluviométrie annuelle en mm 800 700 600 500 400 300 200 100 Normale 1999-00 1998-99 1997-98 1996-97 1995-96 1994-95 1993-94 0 années Figure 4: Précipitations (pluviométrie annuelle et moyenne en mm) à Rabat – Salé. Source: Direction de la statistique (2001). 11 II- CHOIX DES STATIONS ELKAIM (1972), à partir des caractéristiques hydrologiques et en tenant compte des principaux facteurs édaphiques, avait proposé une délimitation de l'estuaire en cinq secteurs (tab. II): marin, à influence marine prépondérante, fluvio-marin, à influence fluviale prépondérant et fluvial en tenant compte des principaux facteurs édaphiques. Après la construction du barrage en 1974, ces secteurs ont évolué; GILLET (1986) a montré que le 5ème secteur fluvial avait disparu et à partir des moyennes mensuelles de salinité en s'inspirant de la terminologie précédente propose quatre secteurs principaux qu'il nomme : - un secteur marin (salinité de 30 ‰) ; - un secteur marin prépondérant (salinité de 10 à 30 ‰) ; - un secteur fluvio-marin (salinité de 10 ‰) ; - un secteur fluvial prépondérant (salinité très faible). Au contraire, seuls trois grands secteurs ont été distingués par CHEGGOUR (1988). Chacun de ces secteurs est caractérisé par un hydrodynamisme spécifique et par des caractéristiques physico-chimiques qui lui est propre : - un premier secteur : près de l'embouchure (secteur à influence marine). - un second secteur : qui occupe le milieu de l'estuaire (secteur fluviomarin). - un troisième secteur : en amont des îles (secteurs à influence fluviale). On conclue, donc, que cette notion de « secteur » ne doit pas être prise d’une façon figée dans le temps. Elle doit être considérée avec prudence étant donné les variations de salinité suivant la marée et les variations saisonnières et l’existence d’une évolution physicochimique interannuelle du milieu sous l’effet de différentes contraintes environnementales. Cependant, pour des raisons qui vont nous permettre d’interpréter nos résultats, il nous a semblé logique et utile d'essayer de délimiter l'estuaire de Bou Regreg en secteurs à partir des moyennes mensuelles de salinité. Mais, il faut prendre en considération que des lâchées du barrage peuvent venir modifier temporairement cette zonation en induisant une homogénéisation et un lessivage général du milieu. Étant donné que notre travail consiste en l'étude de quelques caractéristiques physicochimiques de l'eau et de la teneur en métaux lourds du sédiment de l’estuaire, nous avons choisi cinq stations (figure 5). La première (S0) est située à 1 km de l'embouchure dans le secteur qualifié de « marin ». La seconde (S1) à 1,5 km de l’embouchure, près des barcassiers et au niveau du secteur à «influence marine prépondérante ». La troisième station (S2) à 2,2 km de l'embouchure, dans le secteur «fluvio-marin » et la quatrième station (S3) également dans le même secteur, à 3,7 km en amont de l'embouchure, près de l'ancien pont de Rabat/Salé; la 12 cinquième (S4) à 7,5 km, près de douar Doum au niveau de déversement d'un collecteur des eaux usées de Rabat /Salé. Nous précisons en plus que les analyses physico-chimiques n’ont pas touché la station SO, seule l’estimation des teneurs de certains éléments métalliques du sédiment y a été effectuée. Ainsi, cinq stations (S0, S1, S2, S3, S4) ont été choisies le long de cet estuaire, sur une distance de 8 km. Le choix de ces stations prend en considération plusieurs paramètres en particulier l'accessibilité, l'importance des rejets d'eaux usées et la distance par rapport à la mer. Egalement, nous avons pris en considération la possibilité d’une comparaison de nos résultats avec ceux d’une étude que nous avons déjà réalisée en 1984. III- CONCLUSION Le milieu étudié est d'une importance capitale de point de vue situation géographique, démographique et écologique. Il se situe dans une zone préindustrielle du Maroc, entre deux importantes agglomérations urbaines, reçoit des déchets solides et liquides et constitue un écosystème abritant une biocœnose d'origine continentale et marine importante. Il est important également du fait que, par la construction d'un barrage à 24 km de son embouchure, l'estuaire mérite d'être suivi pour étudier et dégager l'influence de cette modification sur la qualité physico-chimique et biocénotique du milieu notamment le suivi de l’évolution de son degré de pollution sous l'effet des déversements des eaux usées et même des déchets solides le long de cet estuaire. En effet, d’après certains auteurs, les effluents urbains et industriels sont souvent rejetés sans traitement préalable et directement dans le milieu récepteur. Il en résulte que de fortes charges polluantes sont déversées dans ces cours d’eau et sont directement véhiculées dans le milieu marin. L’étude de l’estuaire prend également une importance capitale du fait qu’elle s’effectue juste avant une période d’action d’un aménagement global de l’estuaire et de son environnement. Notre étude commencera par une estimation de l'évolution de dix sept paramètres physico-chimiques de l'eau et quatre métaux lourds du sédiment superficiel de milieu. 13 Tableau II : Sectorisation de l'estuaire de Bou Regreg d'après EL KAIM (1972) Caractères Influence Secteur Marin marine Fluvio-Marin Influence Fluviale Prépondérante Prépondérante Après pont Plage en Localisation (limites d'après EL arrière de Embouchure KAIM) l'embouchure Oudaya Premier marais- Après les deux Port deux îles îles Pont d'Akrach Bathymétrie des fonds 5 à 10 m 6à8m 5 à 11 m 2à5m Fort Fort mais Courants canalisé et irrégulier surface et o,4 à confluent Grou Bou 1,2 à 5 m Flot faible (maximum 0,9 à 1,08 m/s en d'Akrach Regreg (Barcassiers) Généraux Fluvial Fort 0,5 m/s près Fort (décroissance Jusant de l'intensité du variable flot) suivant le débit du fond Sédiment Substrat meuble Sable (stable) Sable-vase Vase (lentille de (instable) sable) instable mixte, Sédiment mixte tendance plus grossière Typiques Salinité (EL KAIM) Sup. à 30 g/l Sup. à 25-27 à 30 g/l 30 à 10-5 g/l 10-5 g/l 2 à 0,5-0,3 à 2 g/l g/l 11-12 à 26-27°C 11 à 27°C Température moyenne (EL KAIM) 15 à 20 °C 15 à 22 °C 13-14 à 22-25 °C 14 Figure 5: Estuaire de Bou Regreg (d'après ELKAIM (1972) (légèrement modifiée) et localisation des stations étudiées 15 Chapitre II ETUDE PHYSICO-CHIMIQUE ET TYPOLOGIE DU MILIEU AQUATIQUE I. INTRODUCTION La qualité physico-chimique du biotope joue un rôle très important dans la détermination de la qualité biologique et le degré de pollution du milieu aquatique. Dans les estuaires, La qualité physico-chimique du milieu joue un rôle important dans le comportement des métaux à tous les niveaux (eau, matières en suspension, sédiment). En effet, ils gouvernent les phénomènes d’adsorption et de désorption ou de précipitations des oligoéléments métalliques. En outre, la dynamique physico-chimique permet de comprendre l'interaction des métaux avec leurs supports (particules argileuses et organiques) qui présentent une grande interface solide liquide (JAFFE et WALTERS, 1977- in YVON, 1982). Ils sont, en effet, sous forme particulaire (MIGNIOT, 1980-1981 ; JOUANNEAU et LATOUCHE, 1981), et quand la marée devient prépondérante ils sont véhiculés en mer sous forme dissoute (JOUANNEAU, 1983). Il est donc utile d'évaluer les principaux facteurs physiques et chimiques de l'estuaire. Ainsi, on se propose d'estimer les valeurs de dix sept paramètres physico-chimiques dans l'eau prélevée dans quatre stations S1, S2, S3 et S4 du milieu (Tab. XXXIX annexes). II. MATÉRIEL ET METHODES 1. La température La température est l'un des premiers facteurs qui contrôlent l’essentiel des activités biologiques et écologiques des êtres vivants (THIERY, 1987). Elle agit sur le pH, la densité, la viscosité, la solubilité des gaz dans l'eau (en particulier celles de l'oxygène et du CO2) et sur les réactions chimiques et biochimiques (BREMOND et PERRODON, 1979). Dans la région méditerranéenne, l'effet de la température prédomine largement le déterminisme de la composition des zoocénoses (DAKKI, 1987). Chez les mollusques, nombreux auteurs dont MAQBOUL (1986), BEN MESSAOUD (1987) et KHARBOUA (1988 et 1994) in FADLI, 16 2003 ont signalé que la température peut agir sur l'éclosion des œufs de mollusques, leur vitesse de croissance corporelle, leur vitesse de la maturité sexuelle et l'abondance. Dans un estuaire, les variations de la température influencent les processus biochimiques et l'activité biologique des êtres vivants (CHIAHOU, 1990; OULD LEMINE, 1993; BOUSSELOUA, 2000 et 2001). Elles peuvent altérer, en outre, la structure du milieu aquatique en modifiant la stratification thermique de ses couches et l'intensité de la circulation résiduelle (CARRIKER, 1967 ; OULD LEMINE, 1993). De même, une élévation de la température de l'eau peut favoriser la sédimentation des éléments en suspension en amont de l'estuaire (OTTMAN, 1965) et favorise une fermentation des matières organiques déposées (BOUSSELOUA, 2000). EZZAOUAQ (1991) a même subdivisé l'estuaire de Bou Regreg en différentes zones en fonction de la température de leurs eaux. En outre, la température de l'eau est un facteur important dans la vie d'un cours d'eau. Au niveau des estuaires, elle dépend à la fois de celle des eaux salées côtières et de celle des eaux douces. Son cycle est déterminé par le rapport des influences marines et fluviales. Cependant, la température peut être modifiée, d'une part, par les conditions locales et, d'autre part, par les rejets d'eau chaude (centrales électriques, et des usines utilisant l'eau comme moyen de refroidissement, etc.). Par ailleurs, l'estimation de la température de l'eau et de l'air a été effectuée, in situ, en utilisant un thermomètre à sonde gradué à 0,1°C. Les mesures ont été effectuées à une profondeur de 5 cm de l’eau. 2. Le pH Le pH dépend d'un très grand nombre de facteurs élémentaires pour qu'on puisse lui attribuer une importance écologique propre au même titre que celle de la température de l'eau. En effet, ce paramètre dépend de l'origine des eaux, la nature pétrographique de la roche mère du milieu traversé par les eaux, la température, l'assimilation chlorophyllienne et la respiration des organismes (VIVIER, 1946, OTTMAN, 1965; DUSSART, 1966; NISBET et VERNEAUX, 1970). Le pH de l'eau résume, en outre, la stabilité et l'équilibre établis entre les différentes formes de l'acide carbonique (HUTCHINSON, 1967). Les variations du pH suivent celles de la température, la salinité, l'oxygène dissous et le volume du CO2 dissous (OTTMAN, 1965). Dans un estuaire, le pH de l'eau est très influencé par la température de la saison, par la nature de la roche mère (OULD LEMINE, 1993; EZZOUAK, 1993), par la structure du substrat (BOUSSELOUA, 2001) et par le degré de la proximité des eaux marines. 17 Le pH a été mesuré sur place par électrométrie en utilisant un pH-mètre portable à lecture directe de type TUCASSEL. 3. La Conductivité Ce paramètre mesure le degré de minéralisation des eaux. Dans les conditions naturelles, il est influencé par la nature géologique du terrain: chaque ion dissous intervient par sa concentration et sa conductivité spécifique. La chute de la conductivité peut favoriser l'éclosion des oeufs de certains invertébrés tels que les Crustacés Anostracés (THIERY, 1987). Chez les mollusques aquatiques la dilution des populations (c’est à dire la diminution de leur densité), qui est principalement due à l'abondance de fortes pluies, s'accompagne par des chutes de la conductivité de l'eau du biotope. La conductivité est mesurée au point de prélèvement à l'aide d'un conductimètre portable de type EDT. Les valeurs enregistrées sont ensuite normalisées, grâce au coefficient corrélatif (in RODIER, 1984) à 20°C. Les résultats sont exprimés en µS/cm. 4. La dureté calcique Le calcium joue un rôle essentiel dans la constitution des squelettes et des coquilles, et dans les phénomènes de perméabilité cellulaire. Il est concentré par les organismes à partir de l'eau ou des sédiments. Dans un milieu donné, les apports en carbonate de calcium permettent de neutraliser l'acidité du biotope et d'éviter la présence de composés dissous toxiques. La dissolution ou la précipitation du calcaire dépend de la teneur en CO2 et du pH (équilibre calco-carbonique). La dureté calcique a été effectuée par compleximétrie (E.D.T.A). Le dosage du calcium se fait en présence de la soude caustique à 33% et l'indicateur coloré (Murexide), puis on titre par l' E.D.T.A. Les résultats sont exprimés en mg/l. 5. La dureté magnésique Le magnésium est un élément chimique d'origine naturelle (dissolution des roches, magnésites, basaltes, argiles) ou industrielle (industrie de potasse, de la cellulose, traitements de surface, brasserie). En eau douce, les concentrations en Mg++ sont inférieures â celles du Ca++. Au contraire, c'est la concentration en magnésium qui est élevée en eau de mer (1,3 g/l) (GAUJOUS, 1995). Le magnésium est un élément indispensable à la vie. Il entre dans la composition du squelette de certains organismes et joue un rôle plus ou moins dans la respiration et la 18 photosynthèse. Cependant, le magnésium peut être toxique sous forme de chlorures ou de sulfates (GAUJOUS, 1995). Pour évaluer le magnésium il faut le séparer du calcium, pour cela on prélève l'eau à analyser et on ajoute l’oxalate de potassium et on filtre, puis on ajoute un volume d' HCl, un tampon et quelques gouttes de Noir d' Erichrome enfin on titre par l'E.D.T.A. Les résultats sont exprimés en mg/l. 6. La dureté totale La dureté totale regroupe les quantités dissoutes des ions Ca++ et Mg++. Des valeurs relativement élevées, supérieures à 50°F (degrés français) indiquent une pollution chimique du milieu aquatique. La dureté totale influence également la toxicité et la bioaccumulation des métaux lourds en favorisant la formation des carbonates insolubles qui sous l'effet compétitif des ions Ca++ et Mg++ avec les métaux diminuent l'incorporation de ces derniers aux organismes (BELL, 1976 ; in CHEGGOUR, 1988) Le dosage se fait à l'E.D.T.A. (N/50) en présence d'une solution tampon pour amener le pH de l'échantillon à 10. L'indicateur coloré (Noir d'érichrome T) a la propriété de faire avec les ions Ca++ et Mg++ un complexe de type chélate. La disparition des dernières traces d'éléments libres à doser est décelée par le changement de la couleur de l'indicateur qui passe du violet au bleu franc. Les résultats sont exprimés en mg/l. 7. Les chlorures En déterminant la salinité du milieu les chlorures qui constituent un facteur écologique majeur de l’estuaire. Elle détermine la distribution géographique des espèces en fonction de leur degré d'euryhalinité. Les chlorures sont des éléments d'origine naturelle (mer : 27 g/l NaCl, et terrains salés), humaine (eaux usées; 10 à 15g NaCl dans les urines/jour) ou industrielle (agroalimentaire, galvanoplastie,...). Au niveau de l'estuaire l'apport en chlorures est surtout marin. Les Chlorures ont été évalués par volumétrie de Mohr. Par une solution de nitrate d'argent, en présence de chromate de potassium comme indicateur coloré les AgCl précipitent tant qu'il y a des Cl-, la fin du dosage est détectée par l'apparition d’une couleur rouge. 8. Les nitrates (NO3-) Ces composés, qui stimulent la flore aquatique, sont d'origine multiple : minéralisation de la matière organique, engrais azotés, résidus animaux, fumier, eaux usées domestiques et stations d'épuration. Ils proviennent de l'oxydation complète des composés de l'azote 19 (GROEN et al, 1988) et sont très mobiles et s'échangent très facilement entre l'eau et le sédiment (RAMDANI, 1986). Les nitrates ont été dosés par la méthode du flux continu après leur réduction en nitrites, par passage sur colonne de calcium-cuivre. Les valeurs sont exprimées en mg/l d'ions NO3-, après corrélation sur courbe étalon. 9. Les nitrites (NO2) Ce sont des composés intermédiaires entre l'ammoniaque et les nitrates qui résultent de la réduction des nitrates par action bactérienne. Leur présence peut indiquer une pollution organique (faible taux d'oxygénation) mais ils peuvent aussi exister dans des eaux bien oxygénées (SACCHI, 1971), Les nitrites ont été dosés par colorimétrie après diazotation avec la sulfamide et copulation avec la N-1Naphtyl-éthylène-diamine. Le dosage a été mesuré au spectrophotomètre à 537 nm et converti en mg/l par courbe étalon. Les résultats sont donc exprimés en mg/l 10. L'ammonium (NH4+) C'est la forme non dissociée (communément appelée ammoniaque) de l'azote réduit soluble. Il peut être d'origine pluviale, des eaux souterraines en association avec le fer, de décomposition des déchets azotés, des industries textiles et engrais. Il est toxique pour certains être vivants aquatiques tels que les poissons, surtout en milieu alcalin. Une augmentation du pH entraîne une augmentation de la toxicité de l'ammoniaque. L'évaluation de l'azote ammoniacal se fait en présence de la soude et du sulfate. Le réactif de Nessler (2 ml de réactif de Nessler + 0,6 ml de NaOH). S'il y' a une coloration on passe à la lecture par spectrophotométrie à une longueur d'onde de 425 nm. 11. La demande biologique en oxygène (DBO5) La demande biologique en oxygène (DBO5) évalue la quantité de matières biodégradables en mesurant la quantité de l'oxygène consommé par les bactéries aquatiques pendant cinq jours. Il s'agit d'une consommation potentielle de l'oxygène par voie biologique. Ce paramètre constitue un bon indicateur de la teneur en matières organiques biodégradables. Par suite, il est utilisé pour quantifier la charge polluante organique de l'eau, évaluer l'impact d'un rejet sur le milieu naturel ou évaluer l'intensité du traitement nécessaire à l'épuration d'un rejet par un procédé biologique. En général, plus le rapport "Demande Chimique en Oxygène" (DCO) sur "La Demande Biochimique en Oxygène" est élevé, moins la pollution organique 20 est biodégradable. La DBO n'a pas de signification s'il y a présence de substances toxiques qui bloquent le développement bactérien. La DBO5 est évaluée en incubant à 20°C, pendant cinq jours, un échantillon dilué à l'obscurité dans une enceinte fermée. La quantité d'oxygène consommée dans ces conditions correspond à la DBO5 de l'échantillon dilué et les résultats sont exprimés en mg/l. 12. Le Titre alcalimétrique Il évalue les bicarbonates, l'ammoniaque libre et les phosphates et estime le degré d'oxydation des composés organiques. Quand le pH augmente, les bicarbonates se transforment en carbonates. Le titre alcalimétrique dépend de l'équilibre du pH et la pression du CO2 (NELSON, 1959 ; in GILLET, 1986). Le titre alcalimétrique a été dosé en neutralisant les ions hydroxydes et transformation des ions bicarbonates en hydrogénocarbonates par un acide fort (HCL à 0,1N) en présence de phénolphtaléine (pour le TA) et d'hélianthine (pour le TAC). Les résultats sont exprimés en mg/l. 13. Les sulfates Ils sont d'origines multiples : naturelles (gypses, pyrite, volcans), industrielles (tanneries, papeteries, industrie textile) et produits de traitement agricole (pesticides, engrais, etc.). Les organismes ont besoin de sulfates (acides aminés soufrés), mais un excès peut limiter la production biologique : dans un milieu réducteur (anaérobiose), les sulfates sont transformés par les bactéries en sulfures ou en hydrogène sulfuré qui sont des produits toxiques. En réseaux d'assainissement, l'hydrogène sulfuré est corrosif, toxique et responsable de mauvaises odeurs. Le dosage du sulfate a été effectué par précipitation de ce dernier en milieu chlorhydrique à l'état de sulfate de Baryum. Le précipité ainsi obtenu est stabilisé à l'aide d'une solution de Tween. Les suspensions homogènes sont mesurées au spectrophotomètre à 650 nm. Les résultats sont exprimés en mg/l. 14. Les bicarbonates Il s'agit de la somme des ions HCO3- et CO3-. Lorsqu'une eau se charge en bicarbonates et carbonates, hydroxydes, phosphates et silicates, elle augment son alcalinité. Les bicarbonates sont dosés en ajoutant 4 gouttes de méthylorange (virage progressif à partir du pH 4,4), l'échantillon se colore en jaune. La solution est titrée avec de l'acide 21 sulfurique (N/50) jusqu'à l'apparition d'une teinte rose-orangée. L'alcalinité est exprimée en mg/l de CaCO3-. 15. Le potassium Il intervient dans le déroulement d'un grand nombre de phénomènes biologiques. Tout être vivant a besoin de potassium. S'il est privé, ou au contraire pourvu de potassium en excès, il meurt. La concentration du potassium est élevée dans les cellules et dans la terre; elle est, au contraire, basse dans les liquides extracellulaires et dans les océans (GAUJOUS, 1995). On évalue à 2,3% le potassium de la croûte terrestre, et 0,05% sa proportion dans les eaux marines (REINBERG, 1955). Enfin, trop altérable pour exister à l'état métallique pur, le potassium est abondant sous forme de plusieurs composés. Ainsi, on a estimé la valeur de ce composé dans le milieu étudié. Le principe de la mesure du potassium est basé sur l'excitation de ces atomes en utilisant des rayons spécifiques pour chaque ion au niveau du photomètre à flamme. La concentration en sodium est obtenue après étalonnage de l'appareil par une solution standard de NaCl. Les résultats sont exprimés en mg/l. 16. Le sodium A l'intérieur d'un organisme le sodium joue un rôle vital en participant à un grand nombre de phénomènes biologiques. IL peut prendre la place des ions potassium lors de l'entrée dans l'organisme et peut être essentiel dans le fonctionnement des enzymes (RAMADE, 1984). Cependant, sous certaines formes, le sodium peut devenir très toxique tels que le Cyanure de sodium et l'Azide de sodium. La toxicité de ce dernier composé est 30 fois plus grande que l'arsenic (CORINE et al., 2003). Dans la nature il constitue l'élément prédominant dans les sols salés, saturés en sels solubles, qui se forment dans toutes les zones mal drainées, comme exemple, les estuaires. La concentration du sodium dans les sols, au delà de quelques parties par mille, interdit le développement normal de la plupart des espèces végétales. 17. Le fer Le fer, très abondant dans la croûte terrestre, se trouve dans la nature sous différentes formes : carbonates, sulfates, oxydes, silicates. Il constitue un composant principal des formations géologiques, surtout les roches magmatiques et 22 métamorphiques et il est le métal le plus utilisé en industrie ; mécanique, industrie chimique (BENBOUIH, 2000 in DGHOUGHI, 2002). Le fer arrive à notre organisme par le biais du lait maternel, les produits d’origine animale, les céréales. L’absorption réelle de Fer est maximale pour les produits d’origine animale. Pour le fer, le choix de ce métal a été fait à cause de ses formes oxyde et hydroxyde qui représentent les principales phases constitutives des sédiments (BAISE, 1997 et BCHITOU, 2000 in BCHITOU, 2001). III. RÉSULTATS 1. La température Dans un estuaire, la température de l'eau varie en fonction des saisons, du degré de salinité et de l'éloignement par rapport à l'aval (CHIAHOU, 1990; OULD LEMINE, 1993; BOUSSELWA, 2000 et 2001). Elle montre un aspect sinusoïdal avec des maxima en période chaude et des minima en période froide (EZZOUAK, 1993). Les résultats (fig. 6) montrent que : La température est estimée même dans la station S0 et les résultats montrent que la valeur la plus élevée (24°C) est notée au mois de juillet/août 1999; celle la basse (16°C) est en février 1999. La température moyenne est de 20,5°C). Dans la station S1 la température la plus élevée (25,1 °C) est notée au mois de juillet / août 1999, celle la basse (16°C) est en février1999. La température moyenne est de 20,1°C). En S2 la température la plus élevée (25,5°C) est notée au mois de juillet/août 1999, la plus basse est (14°C) en février 1999. La température moyenne est de 19,8°C. Pour la station S3 la température la plus élevée (25 °C) est notée au mois de juillet/août 1999, celle la basse (13 °C) est en février 1999. La température moyenne est de 18,88°C). La température la plus élevée (25 °C) de la station S4 est notée au mois d’août 1999; la plus basse (12,8 °C) est en février 1999. La température moyenne est de 14,9°C) La température des eaux d'un estuaire dépend de celle des eaux salées côtières et de celle des eaux douces. Son cycle déterminé par le rapport des influences marines et fluviales et par certaines conditions locales telles que la profondeur de la couche d’eau. Par ailleurs, la migration d'espèces côtières et estuariennes à l’intérieur ou à l'extérieur de l'estuaire a été expliquée comme la réaction des espèces aux variations de la température (influence de l'osmorégulation (VERWEY, 1952), ou de l'interaction température-salinité. 23 La température intervient certainement dans la croissance, dans la durée de la période de reproduction et dans l'augmentation du potentiel reproductif de certains mollusques (BENMESSAOUD, 1987). En outre, nous rappelons que l’élévation de la température de l'eau agit sur sa densité, la viscosité et l’évaporation de l’eau et sur la solubilité des gaz notamment celle de l'oxygène et le gaz carbonique ainsi que sur la vitesse des réactions chimiques. A noter, également, que l'autoépuration des cours d'eau est affectée par une température basse car les réactions d'oxydations sont freinées. Sous l’effet de la rencontre de deux types de masses d’eau, de l’épaisseur locale de l’eau et le degré de l’éloignement par rapport à la mer, l'estuaire ne présente pas la même température puisque, généralement, au fur et à mesure qu'on se déplace vers l’amont les températures moyennes deviennent moins élevées en hivers et plus élevée en été : - L'effet des températures des eaux marines est marqué thermiquement par des températures plus stables que les eaux continentales. Ainsi, la zone "aval" présente des variations de températures d'amplitudes relativement plus faibles que celles de la zone "amont". 30 Min 25 Max Moy T°C 20 15 10 5 0 S0 S1 S2 S3 S4 Figure 6: Evolution de la température de l'eau de surface dans les stations étudiées . - Fondamentalement, l'estuaire présente un gradient de profondeur, décroissant de l'aval vers l'amont. Les eaux moins profondes sont plus influencées par les changements des températures de l'air. En outre, la zone "amont" est plus influencée par la température des eaux douces et des eaux des rejets urbains. Selon les conditions climatiques de la région, ces types d'eaux 24 présentent souvent des températures très variables. Les variations climatiques et les vidanges du barrage ont une influence sur la température des eaux de l'estuaire avec des températures plus chaudes en été et des températures froides en hiver. Mais, on peut dire aussi que généralement l'évolution spatiale de la température de l'eau au niveau de l'estuaire est caractérisée par un gradient croissant ou décroissant de l'aval vers l'amont en fonction des stations et des saisons. Ce gradient a été décrit par EL KAIM (1972), AMANIEU et al; (1975), BEN MESSAOUD (1987), KOURRADI (1987) et CHEGGOUR (1988). Enfin, ces mêmes résultats ont été signalés par plusieurs auteurs dont CHIAHOU (1990), OULD LEMINE (1993), EZZOUAK (1991) et BOUSSELOUA (2000 et 2001). Par ailleurs, on assiste à une légère inversion thermique pendant la période froide, qui dure de novembre à février. Les températures de l'eau sont plus élevées en aval qu'en amont de l'estuaire. Cette inversion pourrait être expliquée par le fait qu'en période froide, la température de l'air se fait plus ressentie en amont qu'en aval : en amont les faibles profondeurs d'une part et l'encaissement de la vallée d'autre part font que les eaux sont sous l'influence directe de la température de l'aire d'où une diminution de celle des eaux. En aval, les masses d'eau légèrement plus chaudes venues du large pénètrent dans l'estuaire entraîne une élévation de la température de l'eau dans le secteur. Ces résultats sont en accord avec ceux signalés en 1991 par EZZOUAK. 2. Le pH D’après la figure 7, on peut constater que dans la station S1 les pH les plus élevés (7,80, 7,94 et 7,83) les plus élevés sont respectivement notés au mois d'octobre 1998, novembre et mars et de novembre 1998; ceux les plus bas (7,3 et 7,34) respectivement en décembre 1998 et avril 1999. En S2 , les pH les plus élevés sont respectivement enregistrés au mois de novembre 1998 et mars 1999 (7,92 et 7,91); le pH le plus bas (7,1) est en décembre 1998. Dans la station S3, le pH le plus élevé (7,9) est marqué au mois de mars 1999 celui le plus bas (7,26) est en Avril 1999. En S4 les pH les plus élevés (8,23 et 7,62) sont consigné au mois de novembre 1998 et mars 1999; ceux les plus bas (7,1) en janvier 1998 et février 1999. 25 pH-S1 pH-S2 8,5 8 [C]mg/L [C]mg/L 8,5 7,5 7 6,5 7,5 6,5 5,5 S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A mois mois pH-S3 pH-S4 9 8 [C]mg/L [C]mg/L 8,5 7,5 7 8 7 6 6,5 S O N D J F M A M J S J A O N D J mois F M M mois Figure 7: Evolution du pH de l'eau de surface dans les stations étudiées. Les résultats montrent donc que les valeurs du pH sont relativement élevées sur toute la partie étudiée de l'estuaire. Ceci peut être dû à : - En amont, la nature calcaire et marneuse des formations géologiques du bassin versant favorise la libération des carbonates et bicarbonates qui augmentent l'alcalinité du milieu. - Au niveau des zones des rejets des effluents, le pH reste élevé à cause de la richesse en matière organique des eaux usées. - Au fur et à mesure qu'on s'approche de l'aval de l'estuaire, deux phénomènes intègrent leur action pour favoriser des pH basiques : la nature basique des eaux de la mer et la richesse du milieu en matière organique déposée. La chute relative du pH, notée au niveau de la station S4, également indiquée par OULD LEMINE (1993), est attribuée à la diminution de la quantité des décharges des eaux usées (riches en matières organiques et en acides humiques fluviaux). Il s’agit d’une des conséquences d'une nouvelle stratégie d'assainissement de la ville de Rabat dont le principe est d'éliminer les rejets directs des eaux usées dans l'estuaire. En outre, OULD LEMINE (1993) a signalé que le profil de l'évolution longitudinal du pH dans l'estuaire du Bou Regreg décrit une courbe en sac. Contrairement, nos résultats 26 montrent que le pH est basique et relativement homogène le long de la partie étudiée de l'estuaire. Sachant que le pH est la résultante de plusieurs facteurs physico-chimiques, ce homogénéité peut être une des conséquences de long terme, de la construction du barrage Sidi Mohamed Ben Abdallah qui tend à transformer l'estuaire de Bou Regreg en un simple bras, mort, de l'océan Atlantique. EZZOUAK (1991), de son coté, a déterminé une zonation spatiale caractérisée par deux pôles un premier au niveau de l'embouchure et un second au niveau du barrage avec des pH intermédiaires entre les deux pôles. On peut donc dire que les études précédentes faites sur le pH de l'estuaire de Bou Regreg (EL KAIM, 1972; KAREDGE, 1978, GILLET, 1986; MAYIF, 1987; CHEGGOUR, 1988) montrent bien cette répartition qui ne concordent pas avec nos résultats. 3. La Conductivité Il ressort de la figure 8 que : - Dans la station S1, les valeurs les plus élevées (38600 et 37600 µs/cm) sont notées en janvier 1999, février et mars 1999; la plus basse (19620 µs/cm) en septembre 1998. - Dans la station S2 la conductivité la plus élevée (37900 et 37300µs/cm) est notée en janvier février et mars 1999; celle la plus basse (19410 µs/cm) est en septembre 1998. - Dans la station S3 la conductivité la plus élevée (37800 µs/cm) est notée en en mars 1999 et celle la plus basse (17860 µs/cm) est en septembre 1998. - Dans la station S4 la conductivité la plus élevée (18435 et 18839 µs/cm) sont notées en mars et mai 1999; celles les plus basses (proches de 12290 µs/cm) du mois d’octobre 1998 jusqu’au mois janvier 1999. 27 COND-S1 COND-S2 40000 [C]mg/L [C]mg/L 40000 20000 30000 20000 10000 0 0 S O N D J F M A M J S J A O N D J F M A M J mois mois COND-S3 COND-S4 40000 40000 [C]mg/L [C]mg/L J A 30000 20000 10000 20000 0 0 S O N D J F M A M J J A mois S O N D J F M M mois Figure 8: Evolution de la conductivité de l'eau de surface dans les stations étudiées. Concernant la variabilité de la conductivité, la valeur de cette variable physique est intimement liée à la teneur en matière organo-minérale en suspension, au degré de minéralisation qui, à son tour, dépend de à la quantité des argiles qui se trouvent à l'état plus ou moins ionisé lorsqu'elles sont en suspension, et de la quantité de la matière organique du milieu. En outre, les richesses des eaux usées urbaines en hydrocarbures, particulièrement les huiles minérales, favorisent des conductivités très élevées. Selon OULD LEMINE (1993), le profil longitudinal de l'évolution de la teneur en matières en suspension est fluctuant le long de l'estuaire et dépend des conditions locales notamment : - En aval elle est due à l'hydrodynamisme marin. La marée occasionne la remise en suspension de la couche superficielle des sédiments et favorise ainsi une élévation des teneurs en MES. Les rejets urbains sont responsables de l'augmentation des teneurs en MES à Douar Doum (zone de la station S4). - D'autres apports de natures variés peuvent intervenir notamment le remaniement du substrat par les organismes fouisseurs, débris fécaux, désagrégation des berges et particulièrement à l'activité de dessablement de cette zone. 28 - En amont les conditions hydrodynamiques sont assez calmes. Les valeurs sont faibles et sont plus ou moins constante que celles de la zone située au niveau des secteurs qui sont beaucoup plus influencés par les masses d'eau marines. Les chutes des valeurs notées au mois de septembre et octobre 1998 sont dues aux l’apport massifs d'eau de ruissellement (précipitations) et de la restitution du barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah. 4. La dureté calcique Dans les trois stations S1, S2 et S3 (fig.9), les valeurs enregistrées de la dureté calcique montrent un certain degré d'homogénéité. Celles-ci sont comprises entre 284 et 490 mg/l. Dans la station S4 les concentrations se sont montrées plus élevées (500 mg/l en moyenne); une seule exception est la valeur enregistrée en mars 1999 qui est de 164,7 mg/l. En outre la dureté calcique n’est légèrement supérieure à la dureté magnésique qu’au niveau de la confluence Akrach- Bou Regreg. La dureté calcique s'est montrée donc très homogène dans presque la totalité de la zone étudiée. Seule au niveau de la station S4 où les valeurs sont les plus élevées. Cela serait, peut être, dû aux apports de Ca++ qui provient du lessivage des zones calcaires de l'estuaire supérieur et probablement aux apports des eaux d'Oued Akrech. Rappelons que le calcium et le magnésium jouent un grand rôle dans la régulation ionique, le métabolisme général de diverses espèces saumâtres et leur distribution (PORA, 1969). Ainsi, l'importance de l'équilibre ionique a une action sur la faune des eaux saumâtres et la zone de survie d'un animal dépend des valeurs du facteur osmotique et de l'équilibre ionique (PORA, 1969 ; in EL KAIM, 1972). 29 Ca-S2 600 600 [C]mg/L [C]mg/L Ca-S1 400 200 400 200 0 S O N D J F M A M J 0 J A S O N D J F M A M J J A mois mois Ca-S4 Ca-S3 600 [C]mg/L [C]mg/L 600 400 200 400 200 0 0 S O N D J F M A M J mois S O N D J F M M mois Figure 9: Evolution de la dureté calcique de l'eau de surface dans les stations étudiées. 5. La dureté magnésique D’après la figure 10, la station S1 montre deux concentrations dépassent 1600 mg/l (notée en septembre 1998 et février 1999). Toutes les autres valeurs tournent autour de 1100 mg/l. En S2, une seule concentration atteint une valeur relativement très élevée (1765 mg/l, notée en septembre 1998). Dans la station S3 les valeurs sont relativement plus hétérogènes avec une valeur maximale (1678 mg/l) en septembre 1998 et une valeur minimale de 750 mg/l en décembre 1998. Dans la station S4 les concentrations sont faibles et les teneurs de magnésium les plus élevées (505 et 401 mg/l) sont respectivement notées en mars et mai 1999; les autres concentrations notées sont plus basses. De même, nous notons que dans l'ensemble de la zone étudiée la dureté magnésique est beaucoup plus importante que la dureté calcique. Or, nous devons signaler que, selon OULD LEMINE (1993), l'évolution de la dureté magnésienne décrit un gradient décroissant aval-amont. Dans notre étude, les trois premières stations se sont montrées relativement homogènes. Seule la S4 montre des concentrations faibles en Mg++ ; ceci et en faveur de l'origine marine de cet élément chimique et l'évolution progressive en baie marine de l'estuaire. 30 Mg-S2 2000 2000 1500 1500 [C]mg/L [C]mg/L Mg-S1 1000 500 1000 500 0 0 S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A mois mois Mg-S3 M g- S 4 2000 [C]mg/L [C]mg/L 2000 1000 0 1500 1000 500 0 S O N D J F M A M J J A S O N D J F M M mois mois Figure 10: Evolution de la dureté magnésique de l'eau de surface dans les stations étudiées. 6. La dureté totale Il ressort de la figure 11 que la station S1 présente une concentration remarquablement élevée (7996 mg/l), notée en septembre 1998. Toutes les autres valeurs tournent autour de 1100 mg/l; En S2 et S3 les concentrations sont relativement homogènes et tournent au tour de 1000 mg/l. - Dans la station S4 les duretés magnésiques les plus élevées sont respectivement notées en janvier 1999 (1040mg/l), février 1999 (1190 mg/l) et mars 1999 (1050 mg/l); les autres concentrations notées sont plus basses. On note également que, pour les quatre stations, les duretés totales les plus élevées sont enregistrées pendant les mois de janvier et février c'est-à-dire pendant une période pluvieuse, autrement dit, pendant une période ou le lessivage est très actif. Or, les eaux de lessivage sont très riches en calcium ce qui entraîne une élévation de la dureté totale. Pour les quatre stations étudiées, la dureté totale s'est montrée relativement très homogène. Une seule valeur se distingue remarquablement de l'ensemble et qui a été 31 enregistrée dans la première station (S1) au mois de septembre 1998. La dureté totale qui est très influencée par celles des deux cations Mg++ et Ca++ a connu la même distribution spatiale que les autres éléments physico-chimiques. Le maximum est enregistré dans le secteur marin. DT-S1 DT-S2 150 [C]mg/L [C]mg/L 150 100 50 0 S O N D J F M A M J J A mois 100 50 0 S O N D J J A mois DT S4 150 150 [C]mg/L [C]mg/L DT S3 F M A M J 100 50 0 100 50 0 S O N D J F M A M J J A mois S O N D J F M M mois Figure 11: Evolution de la dureté totale de l'eau de surface dans les stations étudiées. 7. Les chlorures La figure 12 permet de constater que dans les stations S1 et S2 les concentrations en chlorures sont très proches avec des valeurs qui sont comprises entre 17000 et 21700 mg/l. - Dans la station S2 et la station S3 nous différencions une première période où les valeurs sont faibles et comprises entre 14400 à 17000 mg/l; et une autre période où les valeurs sont plus élevées oscillant entre 19310 et 20574 mg/. - Dans la station S4 les valeurs sont relativement très faibles avec un minimum de 625 mg/l et un maximum de 1455 mg/l. Si on considère les trois premières stations d'un coté et la station S4 de l'autre coté, les résultats montrent l'existence d'un gradient de salinité décroissant de l'aval vers l'amont. Ceux ci montrent également que, pour une même station, les concentrations les plus fortes en Cl32 sont enregistrées au printemps, c'est-à-dire en période où la houle est très active. Le premier phénomène est dû à l'effet de la montée des masses d'eau marine le long de l'estuaire d'un côté et à l'arrivée des eaux douces et des eaux usées urbaines de l'autre. De même, comparativement aux résultats d’OULD LEMINE (1993), l'homogénéité relative de la salinité que nous avons notée dans les trois premières stations, peut être expliquée par la migration du front salin vers l'amont et la perte progressive de la stratification saline aval/amont de l'estuaire de Bou Regreg. CL-S2 20000 [C]mg/L [C]mg/L CL-S1 10000 20000 10000 0 0 S O N D J F M A M J S O N D J J A mois J A mois CL-S4 CL-S3 [C]mg/L 30000 [C]mg/L F M A M J 20000 10000 20000 10000 0 0 S O N D J S F M A M J O N D J F M M mois mois Figure 12: Evolution de la teneur en chlorure de l'eau de surface dans les stations étudiées. 8. L'ammonium (NH4+) D’après la figure 13, nous pouvons constater que la station S1 enregistre deux valeurs élevées (0,23 et 0,25 mg/l) en octobre et novembre 1998; celles les plus basses (0.03, 0,02 et 0,02 mg/l) sont en juin, juillet et août 1999. Dans la station S2, les valeurs les plus élevées (proches de 0,4 mg/l) sont respectivement notées aux mois de février et juillet 1999. Pour le reste de l'année, les valeurs sont relativement basses. En S3, à l'exception des mois mars, avril et mai 1999 dont les valeurs observées sont relativement élevées, durant le reste de l'année, la concertation en NH4+ est faible. Dans la station S4, les valeurs dépassent toutes 0,4 mg/l. La valeur la plus 33 élevée (0,6 mg/l) est notée en mars et mai 1999 ; celles les plus basses sont en septembre 1998 et janvier 1999. Par ailleurs, la concentration en ammonium est très influencée par le pH du milieu. A son tour, le pH du milieu est influencé par plusieurs facteurs tels que l'activité photosynthétique et la dégradation de la matière organique. Ainsi, les fortes valeurs notées pendant certaines périodes de l'année peuvent avoir différentes origines. A noter, également, que les faibles fortes concentrations en NH4+ accompagnent la pollution organique et les rejets des eaux usées urbaines (NISBET, 1970). NH4-S2 NH4-S1 0,8 [C]mg/L [C] mg/l 0,8 0,3 0,3 -0,2 -0,2 S O N D J F M A M J S J A O N D J F M A M J J A mois mois NH4 S4 NH4 S3 1 [C]mg/L [C]mg/L 0,8 0,3 -0,2 S O N D J F M A M J J A mois 0,5 0 S O N D J F M M mois Figure 13: Evolution de la teneur de l'ammonium de l'eau de surface dans les stations étudiées. 9. Les nitrites (NO2-) La figure 14 dévoile les résultats ci-dessous : Dans la station S1 la distribution des valeurs notées différencie deux périodes: une première période (septembre, octobre, novembre, décembre 1998, janvier et février 1999) avec des valeurs faibles et une deuxième période (mars, avril, mai, juin juillet et août 1999) avec des valeurs relativement plus élevées. En S2, nous notons également deux périodes: une première période (septembre, octobre, novembre, décembre 1998, janvier et février 1999) avec des valeurs faibles et une deuxième période (mars, avril, mai, juin juillet et août 1999) avec des valeurs relativement plus élevées. En S3, comme dans la station S1 et la station S2, 34 nous pouvons distinguer ces deux périodes de distribution des concentrations en NO2enregistrées. Dans la station S4, à l'exception de mars et mai 1999, les autres mois montrent des concentrations en NO2- relativement faibles. Rappelons que les nitrites constituent une étape importante du métabolisme des produits azotés. Ils s'insèrent dans le cycle de l'azote entre l'ammonium et les nitrates. Ils caractérisent également les milieux à eutrophisation active. Ainsi, les valeurs élevées notées aux printemps et en été peuvent être dues à une forte accélération des processus d'eutrophisation pendant cette période où la dégradation de la matière organique, particulièrement d'origine végétale, entraîne momentanément des déficits en oxygène dissous. Dans la station S4 ce même phénomène est additionné à l'effet des apports de matières organiques apportées par les eaux usées et de la matière fécale du troupeau en pâturage sur le terrain avoisinant. Ceci explique les fortes valeurs notées dans la station S4 aux mois de mars et mai 1999. OLIVERA (1978), KAREDGE (1979) et CHEGGOUR (1988) ont déjà signalé la présence de NO2- en faible quantité dans l'estuaire, ceci indique une pollution régulière dans ce milieu (EZZOUAK, 1991). NO2-S2 NO2-s1 1 [C]mg/L [C]mg/L 1 0,5 0 0,5 0 S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J mois mois NO2-S4 NO2-S3 [C]mg/L 1 [C]mg/L J A 0,5 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 S O N D J F M A M J J A S mois O N D J F M M mois Figure 14: Evolution de la teneur en nitrites de l'eau de surface dans les stations étudiées. 35 10. Les nitrates (NO3-) Dans les quatre stations étudiées nous distinguons deux périodes (fig. 15), dont les durées sont plus ou moins équilibrées mais différentes par l'importance des concentrations en NO3- enregistrées mais le passage entre ces deux périodes est progressif : - une première période avec des concentrations faibles ; - une seconde période avec celles-ci plus élevées. NO3-S2 100 100 80 80 [C]mg/L [C]mg/L NO3-S1 60 40 60 40 20 20 0 0 S O N D J F M A M J S O N D J J F M A M J mois NO3-S4 NO3-S3 [C]mg/L [C]mg/L 100 50 0 S O N D J F M A M J J A mois 100 80 60 40 20 0 S O N D J J A F M mois M mois Figure 15: Evolution de la teneur en nitrates de l'eau de surface dans les stations étudiées. Les nitrates se transforment en nitrites avec un déficit d'oxygène lorsqu'ils regagnent l'estuaire. Le profil des fluctuations stationnelles montre que souvent les valeurs sont élevées au printemps et en été. Ceci peut être expliqué par les apports des lessivages des terrains de l'Oulja effectués pendant la saison pluvieuse et les apports de la minéralisation de la matière organique qui devient plus accentuée pendant cette période. Pendant l'automne, ces sources en nitrates sont faibles. Les faibles quantités en NO3- peuvent être expliquées par l'action de la microflore aquatique qui les utilise pour la synthèse de molécules organiques. 36 11. La DBO5 Selon la figure 16 la station, S1 montre deux périodes: une première période (septembre, octobre, novembre, décembre 1998) avec des valeurs faibles et une deuxième période (février, mars, avril, mai, juin juillet et août 1999) avec des valeurs relativement plus élevées. Dans les stations S2 et S3 , les valeurs les plus élevées dépassent 36 mg/l et sont respectivement enregistrées en février mars et avril 1999; les autres concentrations observées sont relativement faibles. La station S4 présente, à son tour, deux périodes différentes par l'importance des valeurs de DBO5 enregistrées. Une période à valeurs faibles allant de septembre à décembre 1998 et une autre à valeurs plus élevées étalée sur le reste de l’année. DBO5-S2 60 50 40 30 20 10 0 [C]mg/L [C]mg/L DBO5-S1 S O N D J F M A M J 60 50 40 30 20 10 0 J A S O N D J F M A M J mois mois DBO5-S4 60 50 40 30 20 10 0 [C]mg/L [C]mg/L DBO5-S3 S O N D J J A F M A M 60 50 40 30 20 10 0 S mois O N D J F M M mois Figure 16: Evolution de la DBO5 de l'eau de surface dans les stations étudiées. Les résultats montrent, en outre, que d'une manière générale les valeurs de la DBO5 augment de l'aval vers l'amont. Cela peut être expliqué par : - en aval les faibles teneurs sont favorisées par l'action inhibitrice de la salinité sur l'activité bactérienne (MARTIN et al., 1976) - en amont les fortes valeurs sont dues à l’action de pollution organique du milieu issue des rejets urbains effectués aux environs de la station S4. De même, les fortes valeurs notées 37 localement aux printemps et en été peuvent être une des conséquences de l'effet de l'augmentation de la température et l'activité photosynthétique pendant cette période. En outre, les faibles valeurs de la DBO5 d’après ELKAIM (1972) l’ont suscité à envisager l'hypothèse de présence de matières difficilement biodégradables mais les données rapportées par OLIVERA (1977- 1978 ; in CALLIXTE, 1979) sur la composition des eaux usées domestiques de Rabat-Salé, écartent incontestablement l'hypothèse d'EL KAIM. CALLIXITE (1979) et CHEGGOUR (1988) proposent l'explication, qui consiste à une dilution de la concentration de l'inoculum dans la valeur d'eau incubée et, par conséquent, une DBO5 inférieure à la réalité. 12. Le Titre alcalimétrique complet On peut constater, d’après la figure 17, qu’à l'exception de valeurs enregistrées durant les mois d’octobre, novembre 1998 et janvier 1999, la station S1 présente des teneurs qui les titres alcalimétriques faibles. En S2, seule la valeur du mois d’octobre 1998 est élevée (9,55 mg) ; les autres valeurs sont faibles et relativement homogènes. Au niveau de la station S3, le titre alcalimétrique est resté relativement élevé durant les mois d'octobre, novembre, décembre 1998 et janvier 1999. Pour le reste de la période étudiée, les valeurs notées sont relativement faibles. La même évolution notée dans la station S3 est valable pour la station S4. En conclusion, l'alcalinité s'est donc montrée relativement très homogène le long de la partie de l'estuaire étudié. En effet, à l'exception de certaines valeurs stationnelles qui étaient un peu élevées, probablement à cause d’une élévation du degré d'oxydation de la matière organique, les valeurs notées ne sont pas très différentes les unes des autres. 38 TAC-S1 TAC-S2 10 8 8 [C]mg/L 10 6 4 6 4 2 2 0 0 S O N D J F M A M J J A S A moi s O N D J J moi s TAC S3 TAC-S4 10 8 10 [C]mg/L [C]mg/L F M A M J 6 4 2 0 8 6 4 2 S O N D J F M A M J J A 0 S mois O N D J F M M mois Figure 17: Evolution du titre alcalimétrique de l'eau de surface dans les stations étudiées. 13. Les sulfates La figure 18 permet de constater que la station S1 présente des concentrations en SO4= peu variables, avec une valeur de 95 mg/l notée aux mois de février et avril 1999. Cette faible amplitude de variation de la majorité des valeurs a été également notée des stations S2, S3 et S4. Cependant, les maxima des valeurs notées en S3 et S4 dépassent 100 mg/l. En outre, nous notons que les teneurs en sulfates ne se répartissent pas selon un gradient de concentration croissant de l'amont vers l'aval comme l’a indiqué EZZOUAK (1991). On peut suggérer qu’à la suite d’un mauvais drainage de ces substances vers le milieu marin, il y a une grande accumulation des sulfates en amont de l’estuaire. Le blocage de longue durée des eaux douces par le barrage pourrait être la cause principale. 39 SO4-S2 SO4-S1 150 [C]mg/L [C]mg/L 150 100 50 100 50 0 0 S O N D J F M A M J S J A O N D J F M A M J J A mois mois SO4 S4 SO4 S3 150 [C]mg/L 150 100 100 50 50 0 S O N D J F M A M J J A mois 0 S O N D J F M M mois Figure 18: Evolution de la teneur en sulfates de l'eau de surface dans les stations étudiées. 14. Les bicarbonates Par analyse de la figure 19 nous distinguons grossièrement deux périodes : une première où les concentrations sont relativement faibles et qui a duré de septembre 1998 jusqu’en février 1999; et une deuxième période où, à l'exception du mois de mai, les concentrations en bicarbonates sont relativement élevées. En S1, les valeurs enregistrées sont très variables selon les mois avec des valeurs élevées notées en avril (118 mg/l) et mars 1999 (137,25 mg/l), et une valeur faible illustrée en février (29,28 mg/l). En S2, les valeurs enregistrées sont très variables avec des valeurs élevées notées en mars (134,2 mg/l), avril (137,1 mg/l) et août 1999 (140,3 mg/l), et une valeur faible illustrée en février (29,28). Dans la station S3, les valeurs élevées sont notées en avril (176,2 mg/l) et juillet (176,9mg/l) et une valeur faible (31,7 mg/l), illustrée en février et mai. En S4, les valeurs enregistrées sont toutes proches de 100 mg/l avec un maximum de 117,15 mg/l, observée au mois de mars 1999, et une valeur minimale de 60,30 mg/l, notée au mois de novembre. 40 HCO3-S2 200 200 150 150 [C]mg/L [C]mg/L HCO3-S1 100 50 100 50 0 0 S O N D J F M A M J S O N D J J A F M A M J J mois mois HCO3-S4 HCO3-S3 200 [C]mg/L [C]mg/L 200 100 100 0 S 0 S O N D J F M A M J O N D J F M M J A mois mois Figure 19: Evolution de la teneur en bicarbonates de l'eau de surface dans les stations étudiées Par ailleurs, la concentration en bicarbonates dépend du pH et de la pression de CO2. Quand le pH devient élevé, les bicarbonates se transforment en carbonates. Or, les valeurs les plus élevées du pH sont notées en hiver ou au début du printemps. Ceci favorise la formation des bicarbonates vers la fin de la période de notre étude et explique la présence de fortes concentrations de bicarbonates dans le milieu pendant la deuxième période de l'année. 15. Le potassium De la figure 20, il ressort que dans les quatre stations étudiées nous distinguons deux périodes aux durées plus ou moins équilibrées mais différentes par l'importance des concentrations en potassium enregistrées. Une première période où ces concentrations sont faibles avec un minimum de 161 mg/l en S4 et une seconde période où celles-ci sont plus élevées avec un maximum de 5 39 mg/l en S2. Les teneurs en potassium relativement élevées enregistrées en fin du printemps et en été coïncident avec la phase de dégradation et la minéralisation de la matière organique (particulièrement végétale) du milieu aquatique. Ce 41 sont ces végétaux qui accumulent en grande partie dans leurs cellules le potassium et qui le libèrent en se dégradant. K-S2 600 600 400 400 [C]mg/L [C]mg/L K-S1 200 0 S O N D J F M A M J 200 0 J A S mois O N D J K-S3 F M A M J J A mois K-S4 600 40000 400 [C]mg/L [C]mg/L 500 300 200 20000 10000 100 0 S 30000 0 O N D J F M A M J J A S O N D J F M M mois mois Figure 20: Evolution de la teneur en potassium de l'eau de surface dans les stations étudiées. 16. Le sodium Dans les quatre stations étudiées (Fig. 21), nous distinguons une certaine homogénéité dans les concentrations en Na+, mais avec des valeurs plus faibles de l’ordre de 290 mg/l dans la station S4 et des valeurs élevées, de l’ordre de 1000 mg/l. En outre, comme pour les chlorures, la teneur en Sodium est principalement d'origine marine. Elle doit être élevée en aval et faible en amont. Cependant, nos résultats montrent une homogénéité des teneurs en S1, S2et S3. Ceci est en faveur de l'hypothèse de la transformation de l'estuaire Bou Regreg d'un estuaire stratifié en une baie marine homogène sous l'effet de la construction d'un barrage à quelques kilomètres de son amont. Le potassium est un élément normal des eaux, où sa concentration est largement inférieure à celle de sodium, bien que leurs abondances relatives en milieu terrestre soient comparables. 42 Na-S1 Na-S2 15000 [C]mg/L [C]mg/L 15000 10000 5000 10000 5000 0 0 S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J mois mois Na-S3 Na-S4 [C]mg/L [C]mg/L 15000 10000 5000 0 S O N D J F M A M J J A J A 5000 4000 3000 2000 1000 0 S mois O N D J F M M mois Figure 21: Evolution de la teneur en sodium de l'eau de surface dans les stations étudiées. 17. Le fer Dans la station S1 (Fig. 22), les valeurs les plus élevées sont notées durant les mois de janvier et février 1999 avec une valeur qui a atteint 0,51 mg/l ; le reste de la période d’étude, les valeurs sont plus faibles et varient entre 0,3 mg/l et 0,45 mg/l. Dans la station S2 les valeurs les plus faibles sont notées durant les mois de mai (0,3 mg/l) et juin 1999 (0,35 mg/l) et les plus élevées sont enregistrées durant le moi de janvier (0,57 mg/l). La station S3 est caractérisée par des valeurs faibles qui sont illustrées au mois de mai (0,3 mg/l), juin (0,3) et juillet (0,32 mg/l) 1999. Les valeurs sont plus élevées durant les autres mois. Le maximum est noté les mois de septembre (0,5 mg/l) et octobre 1999(0,47 mg/l). Enfin, dans la station 4, les valeurs les plus élevées sont notées durant les mois de septembre et d’octobre1998 (0,48 mg/l). Par contre, les teneurs les plus faibles en fer sont notées les mois de novembre, mars et mai varient entre 0,32 mg/l et 0,38 mg/l0. Les fortes teneurs sont notées pendant les périodes de fort lessivage d’où on peut suggérer son origine continentale. 43 Dans un estuaire, en présence de phosphore ce métal forme des composés inorganiques qui favorisent le phénomène d’eutrophisation des plans d’eau en créant des conditions réductrices dans le milieu pour permettre la libération des quantités importantes en ce métal par sédiments ( HUNG, 1990 ; ABDELLAOUI, 1998 ; SAADALLAH, 1998 in BCHITOU, 2001). Fe -S2 Fe -S1 [c] mg/l [c] mg/l 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 S O N D J F M A M J J 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 A S O N D J F M A M J Fe-S 4 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 [c] mg/l [c] mg/l Fe-S 3 S O N D J F M A M J J A J A 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 S O N D J F M M Figure 22: Evolution de la teneur en fer de l'eau de surface dans les stations étudiées. CONCLUSION La température des eaux de l'estuaire est principalement influencée par celle des masses d'eau marine, le climat de la région et la profondeur de la couche d’eau. Le profil longitudinal de l'évolution de la température des eaux de l'estuaire, quoi qu'il montre encore un gradient croissant de l'aval vers l'amont, ne présente plus le phénomène d'inversion thermique hivernale signalé par d’autres auteurs. Le pH du milieu étudié est influencé par la nature basique des eaux marines en aval, la libération des carbonates et bicarbonates des terrains du bassin versant calcaire et marneux et le pH des eaux des rejets urbains en amont. Cependant, les valeurs notées, toutes basiques, sont relativement homogènes. Cette homogénéité des pH le long de la partie de l'estuaire étudiée n'est pas en accord avec d’autres résultats. 44 La conductivité du milieu montre certaines valeurs élevées. Son profil d'évolution le long de l'estuaire est principalement contrôlé par la teneur locale des matières en suspension, la quantité des eaux des rejets urbains et l'activité de dessablement. Cette dernière activité est la principale cause des valeurs élevées notées en aval de l'estuaire. La dureté calcique s'est montrée relativement peu variable le long de la zone étudiée. Elle est inférieure à la dureté magnésique, sauf en amont ou les apports calciques des eaux continentales enrichissent le milieu en Ca++. La dureté magnésique est principalement d'origine marine et également homogène et élevée dans les stations S1, S2 et S3 où les apports en eau marine sont importants. La dureté totale est à son non trop variable et élevée dans les trois premières stations. Sous l'effet de l'importance des eaux marines, la salinité de la zone aval est élevée et relativement stable. Dans la zone moyenne, les valeurs de la salinité restent plus ou moins stables avec certaines valeurs plus importantes en été. En amont, au niveau de la station S4, le milieu devient plus doux sous l'effet des eaux continentales et des eaux des rejets urbains. Pour les substances azotées, les nitrates et les nitrites montrent deux périodes distinctes par l'importance de leurs valeurs. Une première période de l'année caractérisée par des valeurs faibles et coïncide avec de faibles périodes de lessivage de la zone avoisinante de l'estuaire et une seconde période avec des valeurs plus élevées et qui, en grande partie, correspondent à la partie pluvieuse de l'année. Influencée par le pH, la concentration de l'ammonium s'est montrée spatio-temporellement variable. L'évolution de la DBO5 le long de la partie étudiée de l'estuaire est influencée par la quantité des eaux de rejets urbains. En été, les valeurs sont relativement élevées. En aval, les valeurs relativement faibles sont probablement dues à l'action inhibitrice de la salinité sur l'activité bactérienne. L'alcalinité a montré une faible amplitude de variation le long de la zone étudiée. Dans la station S1 et la station S2, les concentrations en bicarbonates sont relativement homogènes. Les valeurs élevées sont notées en hiver ou au début du printemps. Ceci est dû aux bonnes conditions de pH. Le potassium présente des teneurs élevées en fin du printemps et en été, c'est à dire là où l'activité de dégradation et de minéralisation, et par suite la libération de ce composé dans le milieu par les organismes en dégradation, cette libération est intense. Le profil de l'évolution de la teneur en Sodium le long de la zone étudiée est le même que celui des chlorures (Cl-) et montre l'origine marin de ce composée et l'homogénéité des teneurs en S1, S2 et S3. 45 Le profil de la teneur du fer présente des fluctuations en fonction des stations et des saisons, ainsi, les fortes teneurs sont notées pendant les périodes de fort lessivage d’où on peut suggérer son origine continentale. En conclusion, on peut dire que la physico-chimie du milieu est influencée, d'une part, par l'hydrodynamisme des masses d'eau marines et d’autre part, des eaux continentales et des eaux des rejets urbains de l'autre côté. L'action climatique a également un rôle important puisque bon nombre de variables ont montré deux périodes de distributions des teneurs; une première période avec des valeurs faibles coïncidant avec l'automne et l'hiver, et une seconde période avec des périodes plus élevées coïncidant avec le printemps et l'été. Vu que ce site constitue un écosystème abritant une biocénose d’origine continentale et marine importante, on doit s’attendre, qu’à la suite d’une modification physico-chimique du milieu, la composition qualitative et quantitative peut changer également. Or, d’après nos résultats, ce milieu semble évoluer en une baie marine, c'est-à-dire en un estuaire à faible stratification physico-chimique. La perturbation de l'alimentation en eau douce, à la suite de la construction du barrage Sidi Mohamed Ben Abdallah, semble être la principale cause. Il faut noter que, déjà, pour plusieurs variables physico-chimiques étudiées, les stations S1, S2 et S3 se sont montrées très homogènes. Ceci est en faveur de l'hypothèse qui suggère une perturbation du rythme des apports en eau douce de l'estuaire due à la construction du barrage de Sidi Mohamed Ben Abdellah, et une transformation progressive de l'estuaire de Bou Regreg en simple bras de mer. Ces auteurs montrent l’évolution du milieu en un estuaire physico-chimiquement moins stratifié de l’amont vers l’aval. IV. COMPARAISON DE CERTAINS PARAMETRES INDICATEURS DE POLLUTION DE L’OUED BOU REGREG AVEC QUELQUES OUEDS MAROCAINS. La forte minéralisation des eaux et la présence des matières azotées en teneurs élevées sont les paramètres responsables de la dégradation des oueds sont. Les tableaux III et IV illustrent les valeurs des concentrations moyennes de la DBO5, NH4 trouvées au niveau de quelques oueds marocains (fig. 23 et 24) et celles de l’estuaire de Bou Regreg durant notre période d’étude. D’après ces résultats on déduit qu’en dépit des fortes concentrations que nous avons trouvé au niveau de la station S4 (concentration moyenne annuelle de NH4 = 0.52 mg/l et 46.19 mg/l pour la DBO5), les valeurs moyennes de toutes les stations que nous avons étudié restent relativement moins inquiétantes par rapport à celles observées au niveau de l’oued Isly, oued Sebou ou oued Ziz par exemples. Cependant, il faut signaler que la concentration 46 moyenne en DBO5 (35.32 mg/l comme moyenne annuelle pour l’ensemble des stations) est un facteur responsable du rangement de l’oued Bou Regreg dans la classe de qualité très mauvaise (tableau III). Pour la concentration moyenne annuelle en NH4+ (029 mg/l), on constate que notre site d’étude reste le mieux classé par rapport aux oueds figurés dans le tableau IV. Pour les autres paramètres (conductivité, chlorures, et nitrate), leurs valeurs sont élevées et dépassent amplement les normes indiquées par la direction de la recherche et de la planification de l’eau. En effet, les raisons de cette pollution sont multiples ; les décharges urbaines installées tout près de l’estuaire et les lâchés du barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah engendrent, pendant les périodes pluvieuses, un apport important en eau anoxique, troublée et bourrée en matière organique et en particules en suspension (MES). Ceci peut conduire à des mortalités intensives de poissons (BERRAHO, 2000). Tableau III: Valeurs minimales et maximales de quelques paramètres indicateurs de pollution des eaux de surface dictées par la direction de recherche et de la planification de l’eau (2000-2001), comparaison avec nos résultats. Classe de qualité Excellente Bonne Moyenne Mauvaise Très Mauvaise 400-1300 1300-2700 2700--3000 >3000 paramètres Conductivité (µs/cm) <400 Bou Regreg (98-99) Chlorures (mg/l) 27305 <200 200-300 300-750 750-1000 Bou Regreg (98-99) Ammonium (mg/l) 15185 <=0.1 Bou Regreg (98-99) DBO5 (mg/l) 0.1-0.5 0.5-2 2-8 >8 5-10 10-25 >25 0,29 <3 3-5 Bou Regreg (98-99) Nitrates (mg/l) Bou Regreg (98-99) >1000 35,32 <5 5-25 25-50 50-100 >100 39,02 47 Tableau IV: Comparaison de la DBO5 et NH4 de quelques oueds marocains avec nos données Oueds année DBO5 mg/l Martil 12/02/1999 54,20 0,750 Isly 09/02/1999 183,0 50,400 Sebou 21/04/1998 121,00 2,230 Oum Er-Rbia 22/02/1999 36,40 13,270 Tensift 01/02/1999 10,00 14,400 Souss 27/03/1997 51,20 5,400 Ziz 28/02/1999 730,00 79,200 Bou Regreg du 09/98 au 09/99. 35,32 NH4 mg/l 0,29 80,000 NH4 mg/l 70,000 60,000 50,000 40,000 30,000 20,000 10,000 12/02/1999 09/02/1999 21/04/1998 22/02/1999 01/02/1999 27/03/1997 28/02/1999 du 09/98 au 09/99 0,000 Martil Isly Sebou Oum ErRbia T ensift Souss Ziz Bou Regreg Figure 23: Comparaison de la teneur en NH4+ de quelques oueds marocains avec les données de l’oued Bou Regreg 48 DBO5 en mg/l 800,00 600,00 400,00 200,00 21/04/1998 22/02/1999 01/02/1999 27/03/1997 28/02/1999 du 09/98 au 09/99 0,00 Sebou Oum ErRbia T ensift Souss Ziz Bou Regreg Figure 24: Comparaison de la DBO5 de quelques oueds marocains avec nos données de l’oued Bou Regreg. V. ÉTUDE TYPOLOGIQUE 1. Introduction Dans le but d'analyser les variations de l'ensemble des paramètres physico-chimiques intervenant dans la détermination de la qualité des eaux durant notre étude, de dégager les principaux facteurs qui interviennent le plus dans cette détermination et de dégager les similitudes entre les biotopes prospectés et entre les relevés nous avons étudié statistiquement les données physico-chimiques par l'Analyse en Composantes Principales (ACP). Cette méthode factorielle, basée sur l'analyse des corrélations entre les variables dont la réduction du nombre de caractères se fait par la construction de nouveaux caractères synthétiques ou composantes principales, est issue par combinaison linéaire des caractères initiaux. Elle est largement utilisée dans le domaine de la biologie. Nous en citons les travaux de IBANEZ (1971-1976) in FADLI 2003, SAOUD (1995) in FADLI 2003, AOUJDAD (1996) in FADLI 2003, GHEIT (1994) et BERRADY (1997) in FADLI, 2003. 49 L'état hydro-chimique des biotopes étudiés est appréhendé à partir des mesures des 17 variables physico-chimiques estimées et des relevés effectués durant notre étude. Ainsi, nous avons élaboré une matrice de données constituée par un tableau à double entrée de "17 variables x 44 prélèvements" où l'élément général (nij) prend la valeur de la variable "i" dans la station "j". Les prélèvements effectués ont été numérotés comme l'indique le tableau XL annexes. 2. Résultats et interprétation Le premier axe P1 extrait 45,7 % de l'inertie (Tab. V), le deuxième (P2) 17,5 % et le troisième axe (P3) 7,4 % totalisant ainsi 60,6 % de l'inertie expliquée, soit plus de la moitié de l'information totale sur la distribution des variables et des stations étudiées. Les contributions des différentes variables dans la constitution des trois premières composantes sont illustrées dans le tableau IV. Les numéros donnés aux différents prélèvements figurent dans le tableau VII. Les trois premières composantes principales ne reconstruisent donc que 60,6% de la variance totale. Ce phénomène est normal lorsque le nombre de variables étudiées est relativement élevé (LAGARDE, 1983 ; DAGNELI, 1986). Ainsi, il est utile d'analyser les cercles de corrélations d'au moins deux plans de projection des variables à savoir le plan P1xP2 (fig. 25 et 26) et le plan P1xP3 (fig. 27 et 28). Le degré de contribution de 17 variables mésologiques dans l'inertie des axes P1, P2 et P3 est illustré par dans le tableau V. & Composante P1 Les figures 25 et 26 montrent que les variables étudiées ne sont pas toutes bien représentées sur le cercle des corrélations. Certaines variables sont situées relativement loin du cercle de corrélation et, par suite, ne doivent pas prendre beaucoup de place dans l'interprétation de la constitution des axes synthétiques P1, P2 ou P3. On en cite le pH et la Dureté Totale (DT). D'autres variables, au contraire, très proches du cercle de corrélation, participent d'une manière importante dans la constitution de l'axe P1. On en cite les variables NH4, SO4, HCO3 (Bica), Na+, Cl- et K+. Ainsi, cette première composante est principalement définie par un groupement de variables (A) réparties en deux sous-groupes l'un à l'opposé de l'autre : _ Sur le pôle négatif : NH4+, NO3-, SO4--, HCO3+ et K+. 50 Ce pôle est constitué principalement par des éléments qui peuvent parvenir du lessivage du milieu environnant. _ Sur Le pôle positif : Cl-, Na+, Ca++ ; Conductivité (Cd) et Fe. Ce pôle regroupe donc, en plus du fer et Ca++, la majorité des paramètres qui déterminent le degré de salinité des eaux du milieu. Tableau V: Valeurs propres et pourcentages de contribution des trois premiers axes Axes Principaux Valeurs propres % d'inertie % d'inertie cumulée P1 7,7682 45,7 45,7 P2 2,9746 17,5 53,5 P3 1.2524 7,4 60,6 Tableau VI: Répartition de la contribution des 17 variables mésologiques Paramètres + P1 P2 P3 NH4 -0.8178 0.0065 0.1094 N02 - -0.4251 0.7205 -0.1288 Fe 0.6482 0.0400 0.1780 -0.6847 0.4326 -0.0599 0.3937 TAC 0.0781 0.2186 pH Tp 0.0099 -0.6040 -0.4871 DB05 -0.5999 0.7404 0.0292 - -0.8211 0.4992 -0.0043 NO3 = S04 -0.8233 0.3774 0.0578 DT 0.1818 -0.1510 -0.3186 Bica -0.9238 -0.1780 0.0054 + -0.9342 -0.1591 -0.0020 -0.9146- 0.2066 -0.0329 ++ 0.2800 0.1263 -0.6581 + 0.8728 0.4340 -0.0419 - 0.8984 0.3171 -0.0094 0.6993 0.4993 0.2663 K Ca ++ Mg Na CI Cd 51 Tableau VII: Date et numéros des prélèvements effectués dans les quatre stations Stations Station S1 Station S2 Station S3 Station S4 Septembre 1 13 25 37 Octobre 2 14 26 38 Novembre 3 15 27 39 Décembre 4 16 28 40 Janvier 5 17 29 41 Février 6 18 30 42 Mars 7 19 31 43 Avril 8 20 32 44 Mai 9 21 33 Juin 10 22 34 Juillet 11 23 35 Août 12 24 36 Date de prélèvement & Composante P2 Un autre groupement (B) de variables contribue dans la constitution de l'axe P2. Sur le coté négatif ce sont le titre alcalimétrique complet (TAC) et la température (Tp) ; sur le côté positif ce sont surtout la DBO5 et NO2. Ainsi, cet axe est constitué principalement par des éléments qui évaluent le degré de richesse du milieu en matière organique, autrement dit, le degré d’eutrophisation du milieu. & Composante P3 Le plan P1xP3 (fig. 27 et 28) montre que l’axe P3 correspond, essentiellement, à un gradient de concentration de magnésium (Mg++) ; à un degré moindre le pH et la dureté totale (DT) participent aussi dans la constitution de cet axe. Toutes les autres variables non citées occupent une position moyenne de à cet axe et, par conséquent, ne participent pas remarquablement dans sa constitution. Analyse du plan P1xP2 Ce plan montre: - un premier groupement (A) de relevés (37, 38, 39, 40, 41, 42, 43 et 44) appartenant tous à la station S4 et caractérisés par des teneurs élevées en NH4+, SO4--, HCO3--, Ca++, NO3- et 52 faibles en K+, Fe, Na+, Cl- et de faibles conductibilité. Autrement dit, le milieu est localement riche en éléments de lessivage du milieu environnant ou des rejets d’eau usée. On déduit donc que cette station est organiquement polluée et que cette pollution est d’origine continentale ou issue des rejets d’eaux usées tels que ceux de Douar Doum. En projetant sur l’axe P2, on peut dire que ces relevés présentent des concentrations de NO2- et des valeurs de la DBO5 faibles à moyennes. De même, ces relevés ont présentent des températures et des TAC moyennes à élevés. La station S4 est donc polluée par de la matière organique provenant du milieu continental ; au contraire, les éléments d’origines marine sont relativement moins représentés tels que le Cl- et le Na++. En outre, du fait de son éloignement de l’embouchure, la station S4 est plus influencée par les fortes chaleurs continentales. - Un deuxième groupement (B) de relevés (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11 et 12), appartenant tous à la station S1, et caractérisés par des teneurs faibles en NH4+, SO4--, HCO3-, Ca++, NO3- et élevées en K+, Fe, Na+, Cl- et de conductibilité élevée, également. On note donc que cette station, située en aval, est moins polluée en matières organiques et riche en K+ et en éléments d’origines marines notamment le Na+ et le Cl-. - Un troisième groupement (C), formé par les relevés effectués dans la station S3 (25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35 et 36), est en majorité caractérisé par des conditions moyennes vis à vis des caractéristiques des groupes de relevés A (effectués dans la station S4) et B (effectués dans la station S1). La station S3 présente, donc, des eaux moins polluées par de la matière organique que celle de la station S4 et plus polluées que celles des de la station S1. Enfin, les premiers relevés effectués dans la station S2 présentent des eaux relativement plus alcalines. - Un quatrième groupement (D) qui, sur la projection du plan P1xP2 semble être écrasé entre les groupements B et C et qui groupe les relevés effectués dans la station S2 (13, 14, 15, 16 ,17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, et 24). A leur tour, ces relevés présentent des conditions physicochimiques intermédiaires entre celles qui caractérisent la station S1 et la station S3 d’une part, et ceux de la station S4 d’autre part. De même, les premiers relevés effectués dans ces stations présentent des eaux alcalines. Concernant les duretés magnésique et totale, et le pH, nous constatons que, dans chacun des groupements cités, il existe des prélèvements à duretés élevées et à pH relativement faibles tels que les relevés numérotés 1, 2, 14, 33, 37 et 38. D’autres relevés présentent des valeurs inverses ; on en cite les relevés 20, 21, 31 et 32. 53 Analyse du plan P1xP3 Nous constatons : - l'individualisation des groupements de relevés A (effectués dans la station S4) et B (effectués dans la station S1). - Une fusion des groupements C (effectués dans la station S3) et D (effectués dans la station S2) Ce plan montre, donc, que pour plusieurs conditions organo-minéralogiques, les stations S2 et S3 présentent beaucoup d'affinités à tel point que l'on peut les considérer comme un seul groupe (C'). 54 Figure 25: Cercle de corrélation des différentes variables sur le plan P1xP2 55 Figure 26: Projection des différents relevés sur le plan P1xP2 56 Figure 27 : Cercle de corrélation des différentes variables sur le plan P1XP3 57 Figure 28: Projection des différents relevés sur le plan P1xP3 58 3. Conclusion La qualité physico-chimique du biotope étudié est très hétérogène. Cependant, on note une certaine similitude entre les valeurs des paramètres physico-chimiques suffisantes pour répartir, d'une manière échelonnée, ces variables autour des trois premières composantes principales ou axes synthétiques de l'ACP: un premier axe P1 qui représente deux gradients inversement proportionnels. Un gradient de salinité et un autre de concentration des éléments qui peuvent parvenir du lessivage du milieu environnant. - Un deuxième axe P2 représentant, en plus de l’alcalinité, les principaux éléments qui contribuent dans l’évaluation du degré de richesse du milieu en matière organique, autrement dit, le degré d’eutrophisation du milieu. - un troisième axe P3 représentant principalement le degré de dureté du biotope. Concernant la distribution des relevés sur les plans de projection P1xP2 et P1xP3 nous avons noté : - Le plan P1xP2 montre quatre groupements A, B, C, et D. Le groupement A présentant un certain degré de pollution organique est formé par des relevés effectués dans la station S4 et caractérisé par des éléments dont l’origine principale est le lessivage du milieu environnant ou des rejets d’eau usées ; les teneurs des éléments chimiques d’origines marines y sont faibles. -Un deuxième groupement moins pollué est constitué par des relevées effectuées dans la station S1 est et caractérisés par des teneurs faibles en NH4+, SO4--, HCO3-- , Ca++, NO3- et élevées en K+, Fe, Na+, Cl- et de conductibilité élevée également. - Un troisième groupement correspondant à des relevés effectués dans la station S3 présentant des conditions physicochimiques intermédiaires). La station S3 présente donc des eaux moins polluées par de la matière organique que celle de la station S4 et plus polluées que celles des de la station S1. En outre, les premiers relevés effectués dans la station S2 présentent des eaux relativement plus alcalines. - Un quatrième groupement (D) présentant, à son tour, des conditions physicochimiques intermédiaires entre celles des groupements B et C et qui correspond aux relevés effectués dans la station S2. Le plan P1x P3 montre la persistance de l’individualisation des groupements A et B, et la fusion des groupements C et D. Nous notons donc que, pour plusieurs conditions organominéralogiques, les stations S2 et S3 présentent beaucoup d'affinités à tel point que l'on peut les considérer comme un seul groupe (C') d’où on peut conclure que l’estuaire est entrain de perdre sa stratification physico-chimique pour se transformer progressivement en une baie marine sous l’effet de la construction du barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah en amont. 59 CHAPITRE III TENEURS DE CERTAINS MÉTAUX LOURDS DANS LE SÉDIMENT ET DANS LA CHAIR DE VENERUPIS DECUSSATA ET CARDIUM EDULE TENEURS DE CERTAINS MÉTAUX LOURDS DANS LE SÉDIMENT I- INTRODUCTION Les estuaires sont les écosystèmes les plus productifs et jouent un rôle dans l’histoire du cycle de plusieurs espèces (MOREIRA et al., 2006). Le milieu marin est un milieu tamponné (pH ~ 8) (KOURRADI et al., 2001). Ainsi, quel que soit leur origine, leur voie d'accès à la mer ou au milieu sub-marin (estuaire, baie) et la forme chimique sous laquelle ils sont rejetés, les métaux lourds, comme tous les polluants, sont soumis dès leur entrée au milieu marin, au même titre que les substances naturelles, au jeu des phénomènes biogéochimiques (RAMADE, 1992). Ils peuvent se retrouver en solution, à l'état de complexes minéraux ou organiques, sous forme colloïdale, hydroxydes particulaires ou oxydes insolubles. Ils se répartissent donc dans le milieu, dans l'eau les sédiments et la microcouche de surface (BITTEL et al., 1973) : + Dans la microcouche de surface (100 à 200µm) ces éléments sont en grande partie concentrés sous forme particulaire ce qui suggère leur origine atmosphérique (UNEP/FAO/WHO, 1996). + L'interaction entre la charge électrique des ions métalliques (généralement cationiques) et la grande capacité d'adsorption de minéraux finement dispersés comme les argiles ou carbonates provoque l'accumulation des métaux dans les sédiments. + Dans l'eau à pH~ 8, les métaux existent en solution ou à l'état de trace, les formes solubles sont essentiellement des complexes ou coordinats organiques qui sont principalement des acides aminés, peptides, protéines, etc. Les éléments en trace sont fréquemment absorbés sur la matière vivante et sur les particules en suspension. 60 Ces transformations dues, aux facteurs physico-chimiques et (ou) biologiques, peuvent certes neutraliser ces métaux mais aussi, faciliter au contraire leur dispersion et augmenter leur degré de toxicité (RAMADE, 1992). Les pollutions métalliques sont particulièrement toxiques, Constituées pour partie de métaux (cadmium, chrome cuivre, mercure…} et de substances organiques. Elles peuvent avoir sur le milieu naturel un impact immédiat (toxicité aiguë) ou chronique (long terme). Cette pollution subit des variations saisonnières fortes, selon les conditions hydrologiques et climatiques, ne serait-ce que parce qu'une part substantielle de cette pollution est due aux retombées atmosphériques. (Comité du bassin Seine – Normandie, 2005) - Le rôle de l’eau dans le transfert direct des métaux est fondamentale (CHEGGOUR et al., 1999). L’analyse des substances chimiques, classées dangereuses pour la vie marine et la santé humaine (métaux lourd) et des organismes (poissons, mollusques, etc..) dans les effluents et les sédiments considérés comme sources et cibles des impacts des polluants, est recommandée (MEDPOL, 2005). Parmi les principaux éléments toxiques qui présentent un effet très néfaste sur les écosystèmes et sur leurs environnements, quand leurs teneurs dépassent certaines normes, on distingue le mercure, le plomb, le chrome, le nickel, le cuivre, le zinc et le fer. Ces éléments peuvent s'accumuler dans les animaux et se trouvent à des teneurs plus élevées au niveau du dernier consommateur. Chez l'Homme, les effets se manifestent par toxicité aiguë (à rapide et court terme) ou par une toxicité chronique (à moyen et long terme). Dans ce présent travail, nous nous intéresserons à l’évaluation de la distribution spatio-temporelle de quatre métaux dans le sédiment à savoir le fer, le zinc, le cuivre et le plomb; et essayer de déterminer leurs origines. L'évaluation de la teneur de ces métaux est estimée en mesurant saisonnièrement leur concentration dans le sédiment de cinq stations (S0, S1 S2, S3 et S4) (fig. 29, 30, 31, 32 et 33). II- CARACTERISTIQUES DES MÉTAUX LOURDS ETUDIES Pour le zinc, le plomb et le cuivre, ce choix a été dicté par le fait que ces métaux sont couramment utilisés dans les unités industrielles, et aussi du fait qu’ils sont caractérisés par une forte toxicité vis-à-vis de l’homme et des organismes aquatiques (BCHITOU, 2001). 61 1. Le plomb Le plomb constitue l'un des métaux toxiques les plus dangereux pour les organismes aquatiques. Les composés solubles de ce métal sont plus toxiques pour beaucoup d'organismes aquatiques que les composés non solubles. Pour une concentration de plomb de 0,5 mg/l dans les rivières du pays de Galles, il y a eu disparition totale de toutes les espèces de poissons au bout de quelques années (BENBOUIH, 2000). Chez l'homme, en cas de surdosage le plomb provoque le saturnisme, une intoxication autrefois courante lorsque les canalisations d'eau étaient en plomb. Le plomb étant susceptible de s'accumuler dans l'organisme. Le danger n'est donc pas seulement lié à l'absorption d'une dose toxique mais d'une accumulation de doses (sous forme d'aliments contaminés par exemple) considérées séparément comme non toxiques. Les multiples effets toxiques causés, directement ou indirectement, chez les organismes aquatiques et chez l'homme par ce métal sont donc multiples. Ainsi il nous semble intéressant d'évaluer la teneur de ce métal dans le milieu étudié. 2. Le zinc Le zinc de poids atomique 65,33 appartient au sous-groupe IIb de la classification périodique. Les chlorures et sulfates de zinc et de cadmium, du fait de leur grande solubilité, présentent beaucoup de dangers à la vie aquatique et peuvent facilement s'accumuler dans l'organisme chez les poissons (BENBOUIH, 2000). Ces derniers montrent un effet toxique chez les protozoaires et les bactéries, organismes qui constituent des bases de nombreuses chaînes alimentaires. Chez l'Homme, le zinc métal ne présente pas de toxicité particulière; les effets toxiques observés sont surtout le fait d'oxyde ou de chlorure de zinc utilisés dans l'industrie. Des anomalies chromosomiques peuvent s'observer aux niveaux des globules blancs chez les ouvriers travaillant dans un environnement pollué par l'oxyde de zinc. 3. Le fer Le fer est un élément essentiel pour la survie des êtres vivants. Il est présent en faible quantité dans notre organisme (0,005% du poids corporel) et joue chez l'homme un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques. Il intervient dans la constitution de l'hémoglobine, de la myoglobine et d'enzymes jouant un rôle essentiel dans de nombreuses réactions métaboliques. Le fer a une importance fondamentale dans le fonctionnement des enzymes respiratoires, dans le transport de l'oxygène. Cependant, la surcharge en fer peut être à l'origine d'une hémochromatose primitive; c'est une maladie héréditaire génétiquement 62 déterminée. Le fer a tendance à être abondant dans tous les types de roches dans l’eau et dans les végétaux ainsi que dans les tissus biologiques (DGHOUGHI, 2002). 4. Le cuivre Le cuivre de poids atomique 63,546 appartient au sous-groupe Ib de la classification périodique. Ce métal est considéré comme un élément essentiel à la biologie des plantes, des animaux et de l'homme à condition qu'il ne dépasse pas un certain seuil. Le cuivre se présente comme étant un élément chimique très important dans le métabolisme intérieur de beaucoup d'espèces telles que les mollusques et les poissons. C'est un constituant de l'hémocyanine responsable du transport systémique de l'oxygène. Par ailleurs, l'action toxique du cuivre pour les algues est connue depuis longtemps, il est plus toxique que le nickel et le chrome, le plomb. Une concentration de 0,1 mg/l suffit à réduire la photosynthèse d'une algue géante (Macrocystis pyrifera) de 50% en deux à 5 jours. En milieu aquatique, des études ont montré que des concentrations de 0,015 à 3mg/l sont toxiques, particulièrement en eau douce, pour beaucoup d'espèces (BENHMIDANE, 1994). En outre, certains facteurs ont une influence sur la toxicité du cuivre notamment, le pH, la dureté de l'eau et la présence de différents éléments: la présence de la matière organique réduit la toxicité du cuivre. III- MÉTHODOLOGIE Au niveau de chaque station et à marée basse, nous avons prélevé le sédiment superficiel (2cm d'épaisseur) des berges, à l'aide d'une benne à main en plastique blanc. Les échantillons sont mis dans des sacs en plastique propres et réfrigérés jusqu'à l'analyse laquelle a été effectuée par spectrophotométrie d'absorption atomique, après minéralisation de l'échantillon. Le dosage des métaux lourds est réalisé aussi bien pour la chair que pour le sédiment par spectrophotométrie d'absorption atomique (Spectrophotométrie de Zeeman équipé d'un four graphite HGA600, d'une flamme Air/Acétylène, d'un système d'Hydrure pour le dosage du mercure et d'un passeur d'échantillon S60. La minéralisation a été effectuée en broyant 0,5 g de sédiment. Le broyât est attaqué simultanément par 2 ml d'acide chlorhydrique et 15 ml d'eau oxygéné à 30 %, puis on ajoute 10 ml de l'acide fluorhydrique. La minéralisation se fait dans le four à micro-onde. Après refroidissement, les minéralisâts sont jaugés dans des flacons en polyéthylène avec de l'eau déminéralisée, puis transvasés dans des fioles en polyéthylène et stockés à froid jusqu'au moment du dosage. 63 IV- RESULTATS 1. Évaluation stationnelle Les résultats, illustrés dans les figures fig. 29, 30, 31, 32 et 33, montrent que: La station S0 se caractérise par des teneurs maximales de cuivre (46,52 mg/kg) et de fer (17561 mg/kg) en automne, de zinc (92,13 mg/kg) au printemps et de plomb (43,06 mg/kg) en été. Les teneurs minimales sont notées en hiver pour le zinc (59,25 mg/kg), en été pour le cuivre (28 mg/kg), en automne pour le plomb (15,7mg/kg) et durant l’hiver et le printemps pour le fer (13250 mg/kg et 13380mg/kg). La station S1 se caractérise par des concentrations maximales, en automne pour le plomb (95,5 mg/kg), le cuivre (16,5 mg/kg) et le fer (19661mg/kg) et au printemps pour le zinc(103,1mg/kg), et minimales en hiver pour le zinc (59,3 mg/kg) et plomb (78,2 mg/kg) et durant l’hiver et le printemps pour le cuivre (7,0 mg/kg et 7,8 mg/kg) et le fer (15185 mg/kg et 15174 mg/kg). Dans la station S2, les teneurs sont maximales en automne pour les quatre éléments zinc (134 mg/kg), plomb (107,5 mg/kg), cuivre (22,9 mg/kg) et fer (24640,5 mg/kg) et minimales au printemps pour le plomb (79,4 mg/kg) le fer (18107 mg/kg) et le cuivre (14,2 mg/kg) et en hiver pour le zinc (95,08 mg/kg). En S3, les concentrations sont maximales en automne pour le plomb (104,7 mg/kg) et en été pour le fer (31111 mg/kg), le cuivre (21,3 mg/kg) et durant l’automne et le printemps pour le zinc (134,4 mg/kg et 134 mg/kg). Celles minimales sont automnales pour le fer (15664,4 mg/kg) et le cuivre (8,5 mg/kg) et hivernales pour le zinc (100,7 mg/kg) et le plomb (85,8 mg/kg). En ce qui concerne la station S4, les teneurs sont maximales en automne pour le fer (38043,5 mg/kg) et le plomb (193,8 mg/kg). Quand au zinc et au cuivre, les concentrations restent élevées durant l’hiver (168,7 mg/kg) et le printemps (170 mg/kg) pour le premier élément et durant l’automne (38,4 mg/kg) et l’hiver (41,8 mg/kg) pour le second élément. Les concentrations minimales sont observées en été pour le zinc (124,4 mg/kg), le plomb (63,9 mg/kg) et durant le printemps et l’été pour le fer (24376 mg/kg et 25155 mg/kg) et le cuivre (18,6 mg/kg et 18,2 mg/kg). Concernant les facteurs qui contrôlent la variation des concentrations locales des éléments étudiés, il est très difficile de déterminer avec certitudes les facteurs responsables de cette variation. Mais, on peut comme même suggérer du fait que les concentrations maximales sont le plus souvent notés en automne. Le phénomène d’oxydation des métaux étudiés est une 64 des principales sources de cette variation. En effet, en automne, les taux d’humidité sont élevés et les températures ne sont pas trop faibles ; ces deux conditions sont idéales pour cette oxydation. Certes, l’apport de ces éléments par lessivage du milieu continentale environnant a également une influence sur la valeur de chacun de ces éléments dans le milieu étudié, on n’oublie pas également le phénomène de relargage qui sous les conditions physico-chimiques du milieu permet un va-et-vient de ces métaux entre le sédiment et la partie aquatique du biotope. SO S1 S2 S3 S4 180 160 140 (C) en mg/kg 120 100 80 60 40 20 0 Automne Hiver Printemps Eté Figure 29: Évolution saisonnière de la teneur du Zinc dans le sédiment des cinq stations 240 SO S1 200 S2 S3 S4 (c) en mg/kg 160 120 80 40 0 Automne Hiver Printemps Eté Figure 30: Évolution saisonnière de la teneur du Plomb dans le sédiment des cinq stations 65 45000 SO S1 S2 S3 S4 40000 35000 (C) en mg/kg 30000 25000 20000 15000 10000 5000 0 Automne Hiver Printemps Eté Figure 31: Évolution saisonnière de la teneur du Fer dans le sédiment des cinq stations 50 SO S1 S2 S3 40 S4 (C) en mg/kg 30 20 10 0 Automne Hiver Printemps Eté Figure 32: Évolution saisonnière de la teneur du Cuivre dans le sédiment des cinq stations 66 2. Analyse typologique Dans le but d'établir une typologie des stations étudiées vis à vis des métaux évalués, nous avons utilisé l'Analyse en Composantes Principales. Les numéros des relevés effectués sont notés dans le tableau VIII. La matrice de données (Tab. XL annexe) est représentée par un tableau de: 4 lignes (= teneurs saisonnières des métaux) et 5 colonnes (stations). Les résultats montrent que le premier axe P1 extrait 45,8 % de l'inertie (Tab. IX), le deuxième (P2) 26,4 % et le troisième axe (P3) 20,5 %, totalisant, donc, près de 92,7 % de l'inertie totale, soit la majorité de l'information expliquée sur la distribution des variables et des stations étudiées. Les contributions des différentes variables dans la constitution des trois premières composantes sont illustrées dans le tableau X. Quoique, les trois premières composantes principales reconstruisent 92,7% de la variance totale, nous allons analyser les cercles de corrélations de deux plans de projection des variables à savoir le plan P1xP2 (fig. 33 et 34) et le plan P1xP3 (fig. 35 et 36). - Composantes P1, P2 et P3: Le plan de projection P1xP2 (figure 33) montre que les quatre variables sont bien représentées sur le cercle de corrélation. Par suite, elles contribuent dans l'interprétation de la constitution des axes du plan P1xP2. Il montre, en outre, que l'axe P1 représente un gradient de fer et zinc (tous situées du côté positif de la composante) alors que l'axe P2 représente un gradient de Plomb (situé dans le pôle négatif) et de cuivre (situé dans le pôle positif). Le plan de projection P1xP3 montre également une bonne situation des variables de corrélation, une bonne contribution des quatre métaux sur la constitution des axes P1 et P3 et un gradient de plomb et cuivre (situées dans le pôle négatif) avec une participation faible de zinc (situé dans le pôle positif). Ce dernier n'est pas donc très différent de l'axe P2. Analyse du plan P1xP2 Ce plan montre : - un premier groupement (A’) de relevés (02, 07, 12 et 17) relativement faibles en fer et en zinc et tous effectués dans la station S1. A son opposé, sur la composante P1 un second groupement (B’) de relevés riches en fer et en zinc, à savoir les relevés 05, 10, 15 et 20 et représente la station S4. Un troisième groupement (C’) rassemble les relevés effectués dans la 67 station S0 (01, 06, 11 et 16) qui se caractérise à son tour par une faiblesse des teneurs en fer et en zinc. A noter également que, les groupements A’ est riche en plomb et pauvre en cuivre. Alors que, ces teneurs sont inverses pour le groupement C’. Les autres prélèvements, effectués dans la stations S2 et S3, ne forment pas de groupement individualisés et se dispersent plus ou moins le long de l'axe P1 avec les relevés 08, 09 et 13 dont les caractéristiques sont très proches des relevés du groupement A et les relevés 03, 19 et 14 dont les caractéristiques sont proches de celles du groupement de relevés (B’). Analyse du plan P1xP3 (fig. 35) Ce plan montre une individualisation des groupements de relevés A’’ (effectués dans la station S1), B’’ (effectués dans la station S4) et C’’ (en effectués dans la station S0) et D’’ (effectués dans la station S2). Les relevés effectués dans la station S3 ne forment pas un véritable groupement bien séparé des autres groupements. Ses individus sont plus ou moins alignés le long de l'axe P1. A noter que, les groupements A’’ B’’ et C’ correspondent respectivement aux groupements A’ B’ et C’déjà déterminés dans le plan P1XP2. Par suite, leurs caractéristiques physico-chimiques correspondent à celles respectives de ces derniers groupements. Le groupement C’’, quand à lui, est intermédiaire entre le groupement A et B mais avec des valeurs élevées en cuivre et relativement pauvre en plomb. 68 Tableau VIII: Saisons et numéros des prélèvements effectués dans les cinq stations Stations Station S0 Station S1 Station S2 Station S3 Station S4 Automne 1 2 3 4 5 Hiver 6 7 8 9 10 Printemps 11 12 13 14 15 Eté 16 17 18 19 20 Saison de prélèvement Tableau IX: Valeurs propres et pourcentages des trois premiers axes Axes Principaux Valeurs propres % d'inertie % d'inertie cumulée P1 1,8310 45,8 45,8 P2 1,0565 26,4 72,2 P3 0,8218 20,5 92,7 Tableau X: Répartition de la contribution des quatre métaux étudiés Paramètres P1 P2 P3 Zn 0,6323 -0,0750 0,4095 Cu 0,3267 0,6168 -0,6911 Pb 0,1946 -0,7836 -0,5835 Fe 0,6750 -0,0024 0,1190 69 Figure 33: Cercle de corrélation des différentes variables sur le plan P1xP2 Figure 34: Distribution des stations sur le plan P1xP2 70 Figure 35: Cercle de corrélation des différentes variables sur le plan P1xP3 Figure 36: Distribution des stations sur le plan P1XP3 71 V- DISCUSSION ET CONCLUSION En ce qui concerne le plomb, celui-ci présente un gradient de concentration croissant de l'aval vers l'amont de l'estuaire, et les fortes teneurs coïncident avec les saisons pluvieuses. Cette distribution des teneurs montre que cette contamination est principalement d'origine continentale. En effet, ce métal, en grande quantité émis par les pots d'échappement des véhicules est lessivé par les eaux continentales et les eaux usées. En outre, l'origine de la pollution du milieu environnant par le plomb, peut être naturelle ou à la suite de l'activité humaine. Ce métal est très répondu sur le globe et sa concentration dans la croûte terrestre est de l'ordre de 13 mg/kg. Il peut être présent sous forme de carbonates (Cérusite) de phosphates (Pyrophosphates) mais surtout de sulfures (galène) (BENHMIDANE, 1994). En outre, il est très soluble et peut se transformer en hydroxydes ou en carbonates après avoir être oxydé en surface. La nature des matières organiques édaphiques joue aussi un rôle important dans sa concentration dans les sols en le fixant et ainsi la majorité du plomb véhiculé par les eaux de surface se trouve dans les sédiments. Le plomb est fortement fixé par les constituants du sol (MAAZOUZ, 2006). Les émissions du plomb sont généralement anthropiques. Dans les sols, la présence du plomb est naturelle ou résulte des retombées atmosphériques. L’impact de cette pollution sur l’oued Bou Regreg est très inquiétant puisqu’il a été noté des contaminations en plomb au niveau du sédiment ( Rapport relatif au plomb et cadmium, 2005) La pollution par le plomb peut être due à d’autres activités humaines. Ce métal est principalement utilisé dans la fabrication des batteries d'accumulateurs (14% de la consommation mondiale de plomb). Il est employé sous forme d'alliages avec l'antimoine, l'étain et l'arsenic. Il est également utilisé dans l'industrie du bâtiment, des automobiles, dans l'industrie chimique, pour le gainage des câbles et dans l'industrie des peintures et de vernis (BENHMIDANE, 1994). L'origine du zinc est principalement continentale. En effet, comparativement aux teneurs du zinc notées dans les S0, S1, S2 et S3, la station S4 présente une valeur très élevée. Cette contamination de l'estuaire par le zinc peut être considérée donc comme une conséquence de l'activité humaine. En effet, suite à ses propriétés chimiques et métallurgiques, le zinc est largement utilisé en industrie: constructions, automobiles, canaux de ventilation et de chauffage, etc. Il est également utilisé dans les batteries, les imprimantes, dans l'industrie du caoutchouc, de la peinture, des pigments, des produits d'agriculture et certains produits cosmétiques (AZZAOUI, 1999). La richesse des eaux usées en ce métal, notamment au niveau de la station S4, est tout à fait normale. 72 De même, comme pour le plomb, le zinc forme dans la nature plusieurs types de minéraux, bleds (ZsS), smithsonite (ZnCO3), willémite (ZnSiO4) et Zincite (ZnCO).Le zinc est relativement mobile (MAAZOUZ, 2006). Par lessivage des milieux riches en zinc, ce minéral est véhiculé dans les milieux aquatiques et fixé par le sédiment. En 2006, MAAZOUZ a signalé qu’il y a une compétition entre le plomb et le zinc dans les acides humiques. Il existe un lien entre la spéciation moléculaire et biodisponibilité des éléments traces métallique dans le milieu naturel et les systèmes anthropisés. Il y a une mobilité des polluants métalliques (PANFILI, 2004). Pour le fer, il présente un gradient de concentration croissant de l'aval vers l'amont de l’estuaire. Ainsi nous suggérons que son origine est principalement continentale. En effet, ce métal abondant dans la croûte terrestre, est le métal le plus utilisé en industrie: mécanique, construction, industries chimiques (BENBOUIH, 2000). Il est également un élément fréquent dans les dépôts de déchets solides observés le long de l'estuaire. Par ailleurs la figure 37 et le tableau XLI (annexe) montrent bien l’action du phénomène de relargage dans la détermination de la concentration du fer dans l’eau et dans le sédiment. En effet, en analysant les courbes représentant l’évolution des concentrations du fer dans ces deux compartiments on déduit que ces deux courbes sont parallèles avec un décalage dans le temps. Et en plus on note qu’une augmentation de la teneur du fer dans le sédiment entraîne une augmentation de la teneur du fer dans l’eau et inversement. Rappelons que les sédiments, estuariens en raison de l'abondance et de la réactivité des oxydes de fer qui s'y déposent, contiennent de fortes concentrations de mono sulfures de fer (GAGNON et al. 1995 in MUCCI, 1999). Au contraire, de la pyrite qui s'oxyde lentement en présence d'oxygène, les mono sulfures de fer sont très réactifs et la remise en suspension de sédiments riches en mono sulfures peut causer un relargage du fer (Fe) Le devenir des substances polluantes dépend de leur comportement diagénétique et des changements de conditions chimiques et physiques à l'interface eau sédiment qui agit sur l’activité biologique des organismes benthiques. De même, la bioturbation peut transporter les constituants d’un sédiment à une vitesse plus rapide, de plusieurs ordres de grandeur que les autres modes de transport (BOSWORTH et THIBODEAUX 1990, in THEMBLAY et al., 2003 ). En outre, l’activité des êtres vivants du milieu qui inclue l’ingestion, l’excrétion et le fouissement peut modifier la distribution des particules solides dissoutes. L’action des organismes benthiques peut donc modifier les propriétés chimiques des sédiments de différentes façons (ALLER, 1982 in THEMBLAY et al., 2003 ). 73 Fe-Sédiment Fe-Eau 0,60 40000 35000 0,50 0,40 25000 20000 0,30 15000 0,20 [c]en Fe mg/l [c] en Fe mg/kg 30000 10000 0,10 5000 0 0,00 A H P E S1 A H P S2 E A H P S3 E A H P S4 Figure 37: Comparaison de l’évolution saisonnière de la teneur du Fer dans le sédiment et l’eau Dans la nature le fer, se trouve sous différentes formes: carbonates, sulfates, oxydes, silicates. C'est un composant principal des formations géologiques surtout les roches magmatiques et métamorphiques. Ainsi, le fer a tendance à être abondant dans tous les types de roches, dans l'eau et dans les végétaux ainsi que dans les tissus biologiques. Cet élément a été analysé dans les estuaires marocains par BŒUF, 1942 ; CHEGGOUR et al., 1990 ; SNOUSSI, 1988 ; TEXER et al., 1994 in CHEGGOUR, et al., 2005. Ces auteurs suggèrent une origine continentale avec des variations en fonction des saisons. Ceci est en accord avec nos résultats. Concernant le cuivre, S0 présente une concentration plus élevée que celles notées dans les autres stations. Ceci suggère une origine marine de ce métal. Ces auteurs ont comparé la concentration de cuivre dans le Sebou et Bou Regreg qui varie avec la salinité (ETTAJANI et AMIARD, 1995 ; MAEST, CRERAR, STALLARD et RYAN, 1990-in CHEGGOUR, et al., 2005). Cependant, les eaux usées peuvent alimenter le milieu en cuivre. La principale source du cuivre dans les eaux résiduaires industrielles est représentée par les bains de décapage et les bains de placage dans l'industrie du cuivre et des alliages, l'industrie électrique représente également une source de rejet de cuivre dans l'environnement. Enfin, dans la nature le cuivre présente 0,01% de la croûte terrestre il est présent entre 0,001 et 0,002 ppm dans l'eau de mer. Les résultats montrent, donc, que la distribution de ces métaux n'est pas homogène le long de l’estuaire et que la contamination du milieu étudié en zinc et en plomb est 74 principalement d'origine continentale, alors que celle du cuivre semble être d'origine marine(KOURRADI et al., 2005). Comparativement à des résultats d’autres travaux, nous avons noté que CHEGGOUR, et al. (2005) ont trouvé des valeurs beaucoup plus élevées en ce qui concerne le zinc et le cuivre et beaucoup moins élevées pour le fer et que les sédiments des estuaires sont relativement enrichis de substances organiques et des particules fines dans le Sebou et le Bou Regreg. De même, CHEGGOUR, et al. (2001) au niveau de Moulay Bousselham et Sidi Moussa ont trouvé que les concentrations des métaux dans les sédiments ont connu des variations saisonnières et ont été plus élevées en hiver ce qui signifie probablement un accroissement de la contribution des apports des routes et des terres avoisinantes. En ce qui concerne l’origine continentale de la contamination du milieu, ces résultats sont donc en accord avec les nôtres. La concentration élevée du plomb est le résultat d’une pollution atmosphérique par les gaz d’échappement des voitures comme le montre GROUSSET, et al., (1984). Cette concentration est plus élevée que celle trouvée par BOULAHDID, et al., (1992). En outre, les concentrations en cuivre et zinc dans les sédiments de quatre estuaires marocains (Sebou, Bou Regreg, Oum Rbia et Loukos) relèvent une contamination plus importante dans les estuaires de Sebou et Bou Regreg que dans les deux autres (CHEGGOUR, et al., 2005). En comparant les concentrations moyennes des métaux lourds (Zn, Pb et Cu) dans les sédiments du Bou Regreg par rapport aux normes mondiales et quelques estuaires européens (Rhin) et marocains (Moulay Bousselham) avec nos résultats, la charge métallique au niveau du sédiment du Bou Regreg est très supérieure par rapport aux normes mondiales. Cette charge métallique est aussi très importante par rapport à celle de Moulay Bousselham. Toutefois cette charge est très inférieure par rapport à celle enregistrée dans l’estuaire du Rhin. Par ailleurs, les teneurs métalliques du sédiment du Bou Regreg augmentent au fil des années (HAMA, 2006). Cette augmentation est due probablement au développement urbain et industriel qu’a connu cette région. Le jeu des marées au niveau de l’estuaire rend difficile l’évaluation aisée de la charge polluante résultant de l’activité anthropique. Pour TAHIRI et al. (2005), la contamination métallique généralisée le long de l’estuaire du Bou Regreg est importante pendant l’été au niveau des sédiments. Le degré de 75 contamination le plus élevée correspond au plomb avec des taux quatre fois supérieur à la norme de la C.E.E (TAHIRI et al., 2005). Au Portugal dans la lagune de Rio Formosa (BEBIANNO, 1995), les concentrations des métaux dans les sédiments dans cette lacune sont faibles pour le fer, cuivre et plomb alors qu’elles sont du même ordre pour le zinc. Pour la typologie, l'analyse des données par ACP a permis de déterminer la distribution des relevés selon trois gradients représentés par les trois premières composantes P1, P2 et P3 à savoir: - Un premier gradient de fer et de zinc représenté par l'axe P1 ; - Un second gradient de plomb et de cuivre représenté par l'axe P2 ; - Un troisième gradient de plomb et de cuivre avec une participation faible du zinc représenté par l'axe P3et du fer représenté par l’axe P3. L'analyse du plan P1xP2 permet d'individualiser nettement deux groupements de relevés A’ et B’ avec: - Le groupement ( A’), constitué par les relevés, tous effectués dans la station S1, (02, 07, 12 et 17) présente des teneurs relativement faibles en fer et en zinc, riches en plomb et pauvres en cuivre. - Le second groupement (B’) est constitué par des relevés effectués dans la station S4, riches en fer, en zinc et en plomb et pauvres en cuivre. - Le troisième groupement (C’) rassemble les relevés effectués dans la station S0 (01, 06,01, 11 et 16) et se caractérise à son tour par une faiblesse des teneurs en fer, en zinc, en plomb et une richesse en cuivre. Les autres prélèvements effectués dans les stations S2 et S3 ne forment pas de groupements individualisés et se dispersent plus ou moins le long de l'axe P1 avec certains relevés à caractéristiques proches des relevés du groupement (A’) tel que les relevés n°7, 6 et 3, des relevés proches de celle du groupement de relevés ( B’) tels que les relevés n°2, 11 et 15. Notons que, comme pour le plan P1xP2, le plan P1xP3 a montré une individualisation des groupements (A’’, B’’ et C’’). Avec (A’’) (relevés effectués dans la S1) et B’’ (relevés effectués dans la S4) plus ou moins identiques à ceux montrés précédemment par le plan P1xP2. Le groupement(C’’), constitué par des relevés effectués dans la S0, occupe une position intermédiaire entre (A’’) et (B’’). Un groupement (D’’) constitué par des relevés dans la station S2 Vis à vis des caractéristiques physico-chimiques étudiés, ce dernier groupement est intermédiaire entre les groupements A’’ et B’’. A indiquer que les relevés effectués dans la 76 station S3 ne forment pas un véritable groupement bien séparé des autres. Ses individus sont dispersés et alignés le long de l’axe P1. TENEURS DE CERTAINS METAUX LOURDS DANS LA CHAIR DE V. DECUSSATA ET C. EDULE I-INTRODUCTION Pour la majorité des polluants aquatiques, le milieu marin constitue le réceptacle final. Souvent, sous l'influence directe des rejets (liquides ou solides) ou par l'intermédiaire des apports fluviaux, la pollution des écosystèmes marins ou aquatiques s'accentue de plus en plus avec le temps (RAMDES, 1992). Mais, cette intensité dépend essentiellement de la stratégie écologique du pays concerné. En outre, la pollution du milieu est très variée. Elle peut être physique, biologique ou chimique et quelquefois multiple (LACAZE, 1996). Au Maroc, la plus grande partie des rejets d’eaux usées (industrielles, urbaines ou agricoles) n'ont pas de système de traitement efficient. Ces rejets favorisent l'enrichissement artificiel du milieu marin par des polluants surtout en métaux lourds qui, une fois dans l'eau, peuvent se répartir entre les différents compartiments de l'écosystème aquatique (eau, matière en suspension, algues, poissons, sédiments,...) et agir sur les espèces par une toxicité spécifique au niveau des systèmes biochimiques à l'intérieur de l’organisme (RAMADE, 1992 ; TAHIRI, 1991). A ce dernier niveau, ils réagissent particulièrement avec les groupements thiols (SH) des protéines enzymatiques. Les métaux lourds absorbés persistent dans l'organisme, puis ils sont lentement excrétées (CUMONT, 1984 ; NORDBERG et al., 1986). Comme toutes substances toxiques, les métaux lourds peuvent provoquer chez les poissons et les autres organismes aquatiques, une toxicité aiguë ou chronique (CASARETT et DOULL'S, 1980). Indirectement, l'Homme sera touché en consommant des fruits de mer des écosystèmes contaminés. Il est donc utile d'évaluer à chaque instant le danger issu de tel ou tel type de pollution métallique. Il ne faut pas oublier que les bivalves peuvent être contaminés par une toxine PSP (Paralytic Shellfish Poisoning) durant ou après une poussé d’algues toxiques (ELKE et al., 2006). L’utilisation des bivalves comme organismes bioindicateurs de pollution côtière a été reconnue et peuvent jouer une liaison importante entre les polluants, les sédiments et l’homme qui les consomme (CHEGGOUR et al., 2005). L'estuaire de Bou Regreg subit, depuis longtemps, une action anthropique croissante. Les rejets urbains intenses, les activités agricoles riveraines et les fluctuations saisonnières des apports en eau douce constituent des sources non négligeables de polluants métalliques 77 (AMIARD-TRIQUET et al., 1986) du milieu. Ce milieu reçoit depuis d’importantes quantités de matières alluviales ainsi que des effluents d’eaux usées. L’insalubrité de cet estuaire est visible à son embouchure (KOURRADI et al., 2001). En outre, comme l'ont signalé MATHES et al.,1991 in CHRAÎBI, 2001), l'utilisation d'espèces bio-accumulatrice présente beaucoup d'avantage dans le cas d'une évaluation de la pollution métallique des écosystèmes, en général, et ceux aquatiques ou marins, en particulier. Ces êtres vivants intègrent des taux de contamination présents pendant une période considérée. Cela leur confère un intérêt supérieur aux constituants abiotiques dans lesquels la présence du contaminant peut être fugace. L'analyse métallique de ces organismes mesure donc la disponibilité réelle des polluants pour la biomasse, ce qui est plus significatif que la connaissance de la concentration d'un polluant dans le milieu inerte (MATHES et al., 1991 in CHRAÎBI, 2001). Ces derniers auteurs ont signalé également que pour qu’une espèce animale ou végétale soit un bon bio indicateur de la qualité du milieu il faut : - qu'elle soit abondante dans l'ensemble de l'aire étudiée et si possible devrait avoir une distribution biogéographique étendue pour favoriser les comparaisons entre des zones distinctes; - qu'elle soit de grande longévité pour permettre un échantillonnage sur plusieurs classes d'âges si cela est nécessaire. Les espèces à forte longévité subissent, de plus, l'exposition à une contamination pendant de longues périodes ce qui, par la suite, permet de disposer de preuves expérimentales sur les effets à long termes; - qu'elle soit de taille suffisante pour fournir des tissus en quantité importante pour l’analyse; - qu'elle soit facile à échantillonner, et, pour une espèce animale, assez résistante pour être amenée au laboratoire afin de réaliser, par exemple, des études de décontamination. Il faut une corrélation entre teneurs en contaminants dans l’organisme et la concentration dans l’eau environnante, la concentration dans le tissu reflétant ainsi la biodisponibilité du métal dans le milieu (STELLIO, 2005 in HAMA, 2006). Signalons que le rapport entre les concentrations des polluants et leurs effets toxiques mesurés chez les organismes benthiques attirent plus l’attention de plusieurs chercheurs ces dernières années (CHAPMAN, 1997 ; in RIBA et al., 2005). La fiabilité d’un bio indicateur de pollution est contrôlé par plusieurs facteurs à savoir, le taux accumulation et d’excrétion, l’état physiologique des individus (métabolisme), l’âge et la taille des organismes bio indicateur (concentration), l’interaction physio toxicologique des polluants, le niveau 78 trophique et les facteurs écologiques abiotiques (pH, salinité, etc..) qui contrôlent le taux d’accumulation des polluants. Outre ces principales caractéristiques de bons bioindicateurs potentiels des métaux lourds qui sont toutes groupées chez V. decussata et C. edule, ces deux dernières espèces peuvent véhiculer, par réseau trophique, des substances toxiques à l'être humain ou à tout autre consommateur. Il est donc d'un grand intérêt d'étudier les potentialités de ces deux espèces à accumuler dans leurs tissus des métaux lourds tels le zinc, le cuivre, le plomb et le fer dont les caractéristiques toxicologiques sont connues. De même, TEISSIER et CAMPBELL (1987), et al., (2000), LEE et al., (2000 ; in CHEGGOUR et al., 2005) ont décrit les facteurs géochimique affectant la biodisponibilité des métaux dans les sédiments marins. Par contre, les facteurs biologiques (sexe, âge, stade de reproduction) qui influencent la bioaccumulation des métaux chez les organismes ont été décris par d’autres auteurs tels que LUOMA et JENNE (1976), LUOMA (1989), BRYAN et LANGSTON (1992). L’imbrigation des paramètres environnementaux et l’interaction métalmétal sont maintenant largement démontré par plusieurs auteurs (BRYAN et UYSAL, 1978 ; COTTER et al., 1982 ; RITZ et al., 1982 ; MIRAMAND et BENTLEY, 1992 ; LANGSTON and SPENCE, 1995- in CHEGGOUR et al., 2000). De même, d'autres travaux antérieurs (BRYAN et al.,1980 ; PLUSQUELLEC et al.,1986 ; KAIMOUSSI, 1996 ;CHAFIK, CHEGGOUR, GHARBI, BENHALLAOUI et ELATTAR, 1996 ; NAJIMI, 1997 ; GOMEZARIZA et al., 1999 ; SIDOUMOU et al., 1999 ; CHRAIBI, et al., 2000 ; GOMEZ-ARIZA et al., 2000 ; KOURRADI et al., 2001 ; BENMESSAOUD et al., 2001a , CHAUMOT et al., 2003 ; HOURON, 2004 et ZORITA, et al., 2006) ont montré que les mollusques ont été largement utilisés comme indicateurs de pollution métalliques car ce sont d'excellents accumulateurs de métaux. Des travaux de laboratoire, (BRYAN et UYSAL 1978 ; LUOMA et BRYAN, 1978 b et BRYAN et al. 1980 et BENMESSAOUD et al.,2001) ont montré que S. plana qui vit en compétition trophique (habitat) avec V. decussata et C. edule supporte de fortes pollutions métalliques. A noter également que, les seuls travaux relatifs à l’écotoxicologie de la faune malacologique endogé au Maroc sont ceux de KAIMOUUSSI (1996) , SABHI (1997 ) CHAFAI EL ALAOUI (1994 ), BENMESSAOUD et al., ( 2001 a) et KOURRADI et al., (2001). Au Maroc les travaux sur terrain relatifs à l'accumulation des métaux lourds à l'état de traces chez V. decussata et C. edule sont peu nombreux et sont réalisés généralement de manière occasionnelle. Ainsi, nous avons choisi d'étudier la bioaccumulation de quatre 79 métaux lourds (fer, zinc, cuivre et le plomb) dans les tissus mous de ces deux espèces dans l'estuaire de Bou Regreg. II-MATERIEL ET METHODES Durant les quatre saisons étalées entre septembre 1998 et septembre 1999, un échantillonnage des deux populations respectives aux espèces étudiées a été effectué. Celui ci a été réalisé à marée basse de vive eau, à l'aide d'une bêche de 1/16 m2. Pour chaque espèce, trente individus adultes ont été prélevés durant chaque saison. La station des prélèvements (S2) est située à 2 ,2 km en amont de l'embouchure. La taille des individus de V. decussata est comprise entre 2,5 cm. et 3,5 cm. (BOUDJELLAL et al., 1998 a-b ; BENMESSAOUD et al.,2001a). Celle des individus de C. edule est entre 1,5 cm. et 3,5 cm. Apres, pour permettre aux individus récoltés et destinés à une analyse métallique de "purger", ces individus ont été placés dans une glacière contenant de l'eau de mer durant 48 heures. Au laboratoire, les individus sont rincés à l'eau distillée, mesurés à l'aide d'un pied à coulisse, nettoyés des impuretés puis débarrassés de leurs coquilles à l'aide d'un scalpel en plastic ne contant pas de traces de métaux étudiés dans leur structure. Les chairs renfermant l'ensemble des organes vitaux, sont lavées, ont étés extraites puis séchées à l'étuve à 80°C durant 48 heures jusqu'à atteindre un poids constant, puis broyées à l'aide d'un mortier en porcelaine avant d'être minéralisée. Le dosage des métaux lourds est effectué par spectrophotométrie d'absorption atomique (spectrophotométrie de ZEEMAN équipée d'un four graphite HGA600, d'une flamme Air/Acétylène, d'un système d'hydrure pour le dosage du mercure et d'un passeur d'échantillon S.60). Enfin, en parallèle à l’analyse de la bioaccumulation des métaux par les espèces étudiées, une estimation des teneurs en fer, zinc, cuivre et plomb du sédiment a été également effectuée. Cette étude de la qualité métallique du biotope support peut être utile pour mieux interpréter les autres résultats. 80 III-RESULTATS ET DISCUSSION 1-Variation des teneurs métalliques chez V. Decussata + Le fer (fig. 38 et tab. XI) présente une teneur remarquablement élevée (20130 mg/kg) au printemps. Les teneurs hivernales (415 mg/kg) et estivale (780 mg/kg) sont les plus faibles. Celle automnale est relativement élevée. + Pour le zinc (fig. 39), la valeur la plus élevée (144,7 mg/kg) est automnale. Celles printanières (115 mg/kg) et hivernale (100,3 mg/kg) sont également élevées. La valeur la plus faible (71,9 mg/kg) est enregistrée en été. + Pour le cuivre (fig. 39), c'est la valeur automnale (13,75 mg/kg) et celle estivale (9,97 mg/kg) qui sont les plus élevées. L'hiver et le printemps ont montré des teneurs plus faibles (respectivement 0,25 mg/kg et 0,75 mg/kg) + Pour le plomb (fig. 39), la valeur la plus élevée (30,7 mg/kg) a été enregistré en automne et celle la plus faible (8,3 mg/kg).Les valeurs du printemps (17,3 mg/kg) et de l'hiver (10,3 mg/kg) sont intermédiaires. Tableau XI : Teneurs saisonnières globales (en mg/kg) des métaux lourds décelés dans la chair de V. decussata et dans les sédiments. Saisons Dans la chair de V. decussata Teneurs dans le sédiment Fer Zn Cu Pb Fer Zn Cu Pb Automne 4123,9 144,7 13,75 30,7 24640,5 133,98 22,87 107,5 Hiver 415 100,3 0,25 10,3 20271 95,77 16,75 91,78 Printemps 20130 115 0,75 17,3 18107 104 14,15 79,4 Été 780 71,9 9,97 8,3 21945 104,75 20,45 92,02 Moyenne 6362,22 107,95 6,18 16,65 21240,87 109,62 18,55 92,67 Ecart-type 19315,75 69,02 6,74 10,13 2757,72 16,73 3,86 11,5 D’après BENMESSAOUD, et al., (2001a), la teneur des métaux chez la palourde de l’estuaire du Bou Regreg au niveau de la station S2 est plus forte que celle relevée dans d’autres sites méditerranéens telle que celle signalée en Algérie par BOUDJELLAL et al. (1998 a-b) ou en Turquie par OZEDEMIR et al. (1998 in BENMESSAOUD, et al., en 2001a). De plus, la palourde du site étudié s’y révèle plus contaminée d’après CHEGGOUR en 1988 (tab. XII). 81 Tableau XII:Comparaison de la charge métallique du sédiment du Bou Regreg avec d’autres estuaires (Maroc) et d’autres régions (Turquie). Métaux lourds mg/kg du poids sec Zinc Plomb Cuivre 107,95 16,65 6,18 38,4 6,32 11,4 0,82 2,9 13,64 1,44 1,61 Fer 6362,22 - Référence Présente étude CHEGGOUR 1988 BOUDJELLAL 1998b OZDEMIR 1998 25000 Fer [C] mg/kg 20000 15000 10000 5000 0 Automne Hiver Printemps Été Figure 38: Teneurs saisonnières globales du fer décelées dans la chair V. decussata 160 Zn Cu 140 Pb [C] mg/kg 120 100 80 60 40 20 0 Automne Hiver Printemps Été Figure 39: Teneurs saisonnières globales du Zn, Cu et Pb décelées dans la chair de V. decussata 82 2- Variations des teneurs métalliques tissulaire chez C. edule + Pour le fer (fig. 40 et tab. XIII), deux teneurs sont élevées, une en automne (2822 mg/kg) et l'autre en été (2730 mg/kg). La teneur la plus faible (929 mg/kg) est hivernale. La teneur illustrée au printemps (2020 mg/kg) est également importante + Pour le zinc(fig. 41), les valeurs de l'automne, l'hiver et le printemps ne varient pas beaucoup entre elles et oscillent entre 110 mg/kg et 139,35 mg/kg). La valeur la plus faible est de 85,55 mg/kg. + Pour le cuivre (fig. 41), l'amplitude de variation des teneurs métalliques est importante. Les valeurs oscillent entre 0,15 mg/kg, illustrée au printemps, et 24,45 mg/kg illustrée en hiver. Les valeurs du printemps (0,15 mg/kg) et de l'été (1,45 mg/kg) sont faibles. + Pour le plomb (fig. 41), deux valeurs sont élevées, une au printemps (32,3 mg/kg) et l'autre en automne (30,08 mg/kg). Les deux autres valeurs sont faibles avec respectivement 5,6 mg/kg, observée en hiver, et 7,05 mg/kg en été. Tableau XIII: Teneurs saisonnières globales (en mg/kg) des métaux lourds décelés dans la chair de C. edule et dans le sédiment Saisons Dans la chair de Cardium edule Teneurs dans le sédiment Fer Zn Cu Pb Fer Zn Cu Pb Automne 2822 136,3 5,59 30,08 24640,5 133,98 22,87 107,5 Hiver 929 139,35 24,45 5,6 20271 95,77 16,75 91,78 Printemps 2020 110 0,15 32,3 18107 104 14,15 79,4 Été 2730 85,55 1,45 7,05 21945 104,75 20,45 92,02 Moyenne 2125 117,8 7,91 18,75 21240,87 109,62 18,55 92,67 Ecart-type 874,31 25,21 11,26 14,39 2757,72 16,73 3,86 11,5 83 3000 2600 (c) en mg/kg 2200 1800 1400 1000 600 automne hiver printemps été Figure 40: Teneurs saisonnières globales du fer décelés dans la chair de C. edule. Zn CU 160 Pb 140 120 [c] en mg/kg 100 80 60 40 20 0 -20 automne hiver printemps été Figure 41: Teneurs saisonnières globales du Zn, Cu et Pb décelés dans la chair de C. edule. 3- Variations métalliques dans le sédiment des stations de prélèvement + Pour le zinc une seule valeur relativement importante (133,98 mg/kg) est notée en automne. Les autres valeurs ne varient pas beaucoup entre elles et oscillent entre 95 et 105 mg/kg. + Pour le cuivre, la valeur la plus élevée (22,75 mg/kg) est illustrée en automne; la plus basse (14,15 mg/kg) est illustrée au printemps. Les valeurs respectives de l'été et l'hiver sont 20,45 mg/kg et 16,75 mg/kg. 84 - Pour le plomb, la valeur printanière est la plus faible (79,4 mg/kg). Les autres valeurs ne varient pas beaucoup entre elles et l'automne présente la valeur la plus élevée. 35000 30000 [C ] m g/kg 25000 20000 15000 10000 5000 S2 E té Printem ps H iver A utom ne E té Printem ps H iver A utom ne 0 S3 Figure 42: Teneurs saisonnières globales du fer décelées dans le sédiment de V. decussata. Zn 160 Cu 120 140 Pb 100 80 100 80 60 60 40 [C] mg/kg [C] mg/kg 120 40 20 20 S2 Eté Printemps Hiver Automne Eté Hiver Printemps 0 Automne 0 S3 Figure 43: Teneurs saisonnières globales du Zn, Cu et Pb décelées dans le sédiment de V. decussata. De même, les tableaux XI et XII et les figures 38 et 39 montrent que: - Chez Venerupis decussata: En automne et au printemps, on ne distingue pas de corrélation entre les concentrations du fer du sédiment et celles bio accumulées. En hiver et en été, les 85 concentrations, notées au niveau du sédiment sont relativement élevées et ne sont pas très liés aux quantités de fer bio- accumulées. Pour le zinc, les concentrations saisonnières notées au niveau de la chair et au niveau du sédiment présentent un certain degré de parallélisme en particulier pour l’automne, l’hiver et le printemps. Pour le cuivre, l'automne et l’été présentent des valeurs élevées au niveau du sédiment et au niveau de la chair. Enfin, le plomb présente en automne une valeur importante au niveau du sédiment qui est alliées d'une valeur bio accumulée élevée. Les autres saisons et particulièrement en été, les concentrations du plomb bio accumulé ne concordent pas avec celles notées au niveau du sédiment. D’après BENMESSAOUD et al., (2001a), les concentrations des métaux lourds dans les sédiments de l’oued Bou Regreg au niveau des stations S2 et S3 (fig. 42 et 43) sont plus élevés que dans d’autres sites méditerranéens (OZEDEMIR, 1998 ; in BENMESSAOUD et al., en 2001a) tels que la baie d’Alger (AOUMEUR, 1992) la baie d’Izmir (BALCY et al., 1994) ou la méditerranée (UNEP,1996). A noter que, pour le fer, zinc, plomb et cuivre nos résultats montrent que l’enrichissement du sédiment s’effectue selon l’ordre suivant : Fe > Zn > Pb > Cu. Ce même ordre est valable pour les teneurs bioaccumulées de ces éléments métalliques dans la chair des deux espèces. Ces résultats concordent avec d’autres travaux antérieurs (MAYIF, 1987 ; CHEGGOUR, 1988 ; KAIMOUSSI, 1996 et OZEDEMIR, 1998 in BENMESSAOUD, et al., en 2001a) 86 Tableau XIV:Comparaison de la charge métallique du sédiment du Bou Regreg avec d’autres estuaires (Maroc) et d’autres régions Turquie. Sites Sédiment non pollué Moulay BousselhamMaroc Métaux lourds (mg/kg.de poids sec) Plomb Cuivre Références Fer Zinc 41000 95 19 33 GESAMP, 1982 - 177 2 11 CARRUESCO, 1977 in CHEGGOUR, et al., 1999 Loukkos-Maroc - 70 14 18 SNOUSSI, 1980 in CHEGGOUR, 1988 Bou Regreg Chenal-Maroc - 283 - 118 MAYIF, 1987 Bou Regreg Slikke - 292 109 61 CHEGGOUR, 1988 Sédiment de surface de Bou Regreg 90582 306,76 64,18 - KAIMOUSSI, 1996 Oum R'bia-Maroc 3342 40 28 17 KAIMOUSSI, 1996 Sédiment de DzBostanlysy - 31,64 28,65 11,16 Sédiment de Cakalburnu (Izmir, Turkie) - 50,5 42,5 19,01 Bou Regreg SII 21240 109,62 92,67 18.55 Bou Regreg SIII (moyenne annuelle) 19209 121,25 92,92 15,03 OZDEMIR, 1998 in BENMESSAOUD, et al., en 2001a BENMESSAOUD, et al., en 2001a D’autres auteurs ont trouvé le même ordre de grandeur d’enrichissement de ces éléments métalliques mais avec inversion du plomb et du cuivre (CARRUESCO, 1977et SNOUSSI, 1980) (tab. XIV). Le sédiment très pollué et le régime déposivore de cette espèce seraient un vecteur essentiel de la contamination métallique de la palourde (CHEGGOUR, 1988 et KAIMOUSSI, 1996). En raison des concentrations métalliques assez importantes relevées chez V. decussata (tab. XII)(Fe :6362,22 mg / de poids sec, Zn :107,95 mg /kg, Pb :16,65 mg /kg et Cu :6,18 mg / kg)et dans son sédiment (Fe :21240 mg /kg, Zn :109,62 mg /kg, Pb :92,67 mg /kg et Cu :18,55 mg / kg), on note une différence annuelle moyenne des métaux cités entre la matrice biologique (chair) et dans le sédiment. A préciser, qu’en arrière de l’embouchure, les sédiments (sables et vases) présentent une granulométrie différente et de composition hétérogène. Cette hétérogénéité et cette variété sont le reflet d’une forte instabilité du milieu. Au niveau des stations S2 et S3, la vase constitue le sédiment le plus fréquent (fraction inférieure à 63µ) avec une teneur faible en argile (14,9 %) dans la station 87 S2 et élevée en argile (33%) dans la station S2 (JAADI,1984 ; AHMAMOU ,1984 in BENMESSAOUD,1987). - Chez Cardium edule: (tab. XIII et fig. 40 et 41) Le fer présente une corrélation entre les teneurs saisonnières de la chair et du sédiment durant l’automne, et l’été. Cette corrélation n’est pas très nette pour les autres saisons. Pour le zinc, en automne, hiver et printemps, les concentrations bioaccumulées dépassent mêmes celles notées au niveau du sédiment. Le Zinc pourrait être accumulé dans les tissus parce que les besoins sont essentiels. Pour le cuivre, on note une concentration enregistrée en hiver, qui dépasse remarquablement celle présentée par le sédiment. Au printemps, les deux types de concentrations du cuivre sont faibles. En automne et en été les concentrations du cuivre du sédiment sont plus élevées que celles du cuivre bio accumulé. En automne, les teneurs du plomb sont élevées aussi bien au niveau de la chair qu’au niveau du sédiment alors qu’à une teneur élevée enregistrée en été au niveau du sédiment correspond une valeur faible bioaccumulée au niveau de la chair. Par ailleurs, sauf pour le fer, les concentrations métalliques sont plus importantes chez C. edule que chez V. decussata avec des valeurs moyennes (Fe :2125 mg / de poids sec, Zn :117,08 mg /kg, Pb :18,75 mg /kg et Cu :7,91 mg / kg)et dans son sédiment (Fe :21240 mg /kg, Zn :109,62 mg /kg, Pb :92,67 mg /kg et Cu :18,55 mg / kg) et la vase constitue le sédiment le plus fréquent (fraction inférieure à 63µ) avec une teneur faible en argile (14,9 %) dans la station (S2) de prélèvement de la coque (BENMESSAOUD, 1987). D’après KAIMOUSSI et al. (1998), les concentrations en métaux lourds (Cu , Zn, Fr et Mn ) dans la chair C. edule au niveau de l’estuaire de Oum Er Rbia varient suivant les saisons avec une forte accumulation plus forte en hiver et au printemps. Ceci pourrait être relativement influencé par les changements de poids probablement lié à la physiologie de reproduction sans toutefois négliger les faits de certains facteurs environnementaux. Ce phénomène a été signalé par d’autres auteurs chez S. plana et Nereis diversicolor dans le même cite (CHEGGOUR et al., 1990).on note en plus que C. edule suspensivore, euryece colonise plusieurs types sédiments (BAZAIRI et al., 2005). Notons que, l'analyse des résultats illustrés dans les tableaux XI et XIII, et des figures 38, 39 et 40, 41 montre un certain degré de corrélation entre les teneurs des métaux bioaccumulés et l'évolution saisonnière de celles notées au niveau du sédiment. Cette corrélation n'est pas très parfaite à cause d'interventions multiples et simultanées de plusieurs 88 facteurs abiotiques ou biotiques régnant dans le milieu environnant, surtout que ces interventions peuvent fonctionner dans le même sens ou dans des sens antagonistes en fonction des conditions du milieu et de la nature du facteur intervenant. Pour un élément métallique donné, plusieurs facteurs peuvent en effet intervenir dans la détermination de la quantité bio accumulée tels que: - Le stade du cycle biologique de l'espèce ; chez V. decussata et chez Cardium edule par exemple, dans la phase de reproduction les gonades se développent énormément et peuvent constituer un piège pour les métaux (BENMESSAOUD et al., 2001a). Celles-ci deviennent un milieu de stockage des métaux dont la maturation et la croissance ont lieu en même temps (LUBET, 1994). En revanche, les phases de recrutement qui correspondent à l'émission des œufs marquées par une perte de poids, donc une diminution de la biomasse, qui s'accompagnerait d'une chute des teneurs métalliques dans les tissus de l'espèce. En effet, en fin d’hiver V. decussata, par exemple, présente une chute très nette des teneurs du fer, du cuivre et plomb, moins nette pour le zinc (BENMESSAOUD et al., 2001a). Ce même phénomène a été observé par GUELORGET et al., (1980), dans l'étang de Prévost et par, ZINE et MENIOUI (1995) dans la lagune de Nador. Les résultats d'autres travaux tels que ceux de MAURI et ORLANDO (1983), METAYER et al., (1985) BEBIANNO, 1995 et KAIMOUSSI (1996) confirment cette tendance. - Chez les espèces, la teneur d'un métal dans le sédiment peut intervenir directement par sa concentration minérale soit par voie cutanée ou encore par voie branchiale. Le sédiment dans lequel évolue les deux espèces étudiées constitue le vecteur essentiel de la contamination par les éléments métalliques pour deux raisons: d'une part l'abondance de ces métaux dans le sédiment révélée par l'analyse géochimique de celui-ci et d'autre part, le régime alimentaire essentiellement déposivore de V. decussata, qui est basé sur le sédiment comme source principale des particules alimentaires certainement associées aux métaux. Cette constatation est en parfait accord avec des données de LUOMA et BRYAN (1978 b) et BRYAN et al., (1980) qui ont mis en évidence de fortes corrélations entre les concentrations métalliques dans les tissus de S. plana (qui vit en compétition avec V. decussata) et celle du sédiment dans des estuaires anglais. Pour les paramètres qui rendent les métaux biodisponibles dans un estuaire KRAEMER et al,. (2006) ont indiqué que le phénomène de marée contrôle l’action de relargage qui constitue un facteur déterminant de la biodisponibilité des éléments métalliques du milieu. D’après CHEGGOUR et al. (2005), le phénomène de la désorption pourrait également contribuer à la biodisponibilité des métaux et les fluctuations saisonnières des 89 teneurs métalliques traduisent les variations de la biodisponibilité des métaux chez C. edule et S. plana dans l’estuaire d’Oum Er Rbia. De mêmes : - La nourriture intervient par sa nature et sa disponibilité en mettant une quantité importante de matière nutritive métalliquement polluée à la disposition du mollusque (BRYAN, 1973; COSSA et al., 1980 a-b; GOLDBERG et al., 1983). Or, cette disponibilité est souvent fonction des saisons (AMIAR, 1988). - Les conditions physico-chimiques saisonnières et locales également sont déterminantes dans la quantité d'un métal bio accumulé par un mollusque: Pour le pH, par exemple, il intervient en influençant la physiologie des organismes exposés (BRYAN, 1979) et en déterminant la quantité des éléments métalliques dans le milieu aquatique (ALLOWY, 1990). Pour les deux espèces étudiées, nous avons noté un certain degré de corrélation entre les valeurs du pH du milieu et celles du zinc bio accumulé. De même comme chez S. plana (KOURRADI et al., 2001) la bioaccumulation du fer, cuivre et plomb semble être favorisée par des pH basiques mais au cours de la période estivale d'autres facteurs, telles que les salinités élevées, viennent pour réduire cette absorption. Les pH acides peuvent influencer l'installation de certains mollusques telle que S. plana (EL KAIM, 1972). Concernant la salinité, les teneurs bioaccumulées du zinc, du plomb et du cuivre sont inversement proportionnelles à celle de la salinité. Dans le même sens, PHILIPS (1977) a signalé que chez Mytilus edulis la concentration de certains métaux augmente avec la diminution de la salinité. CHEGGOUR et al., 1999, chez Grassostrea gigas ont noté l’influence de ce facteur extrinsèque. Cependant, chez. V. decussata on note que c'est durant l'automne et le printemps, où les teneurs de la salinité sont différentes, que la quantité des métaux bioaccumulés est relativement remarquable. Ces résultats ne sont pas en accord avec ceux de LUOMA et BRYAN (1978 b) qui ont mis en évidence la relation entre la quantité du plomb biaoaccumulé et le degré de salinité du milieu. La bioaccumulation durant la période d’hiver pourrait être du au décroissement de la salinité et de la température .Ces observations ont été rapportées par BRYAN et HUMMERSTONE (1971), BRYAN et al., (1983), GILLET (1987) et CHEGGOUR (1989, in CHEGGOUR et al., 2005). Chez C. edule la concentration du fer semble être non influencée par la salinité. L'effet de la température sur la bioaccumulation métallique a été évoqué dans plusieurs travaux antérieurs, tels que ceux de BRYAN et al. (1983) et CHEGGOUR et al. (1999). Selon ces travaux, chez Littorina littorea une bioaccumulation importante du zinc est notée durant les saisons à températures modérées. Cependant, les résultats sur la relation entre la bioaccumulation métallique et l'évolution de la température sont contradictoires. INEZE et al. 90 (1980) in FADLI 2003, ont constaté qu'une température supérieure à 20 °C peut entraîner chez le mollusque un stresse physiologique et affecter le processus métabolique qui contrôle l'accumulation des métaux véhiculés par voie nutritionnelle. Ce phénomène est en accord avec les résultats de JACKIM et al. (1977) qui ont travaillé sur la quantité du cadmium bio accumulée par Mytilus edilus et qui ont remarqué que cette quantité ne varie pas en fonction de la température. FOWLER et BENAYOUN (1974) ont tiré la même conclusion sur la bioaccumulation du zinc en fonction de la température du milieu ; par contre RITZ et al. (1982) ont signalé que chez Mytilus edilus, les taux d'accumulation du cuivre, du zinc et du plomb baissent quand la température s'élève. Par ailleurs le tableau XV permet une comparaison des différentes teneurs métalliques notées chez six bivalves. On remarque que les concentrations du zinc et du cuivre enregistré chez V. decussata sont relativement faibles par rapport à celles signalées chez les autres espèces à l'exception de Ruditapes decussata récoltée en Algérie. Pour le plomb, la teneur est relativement élevée et elle dépasse celles de plusieurs espèces. Chez C. edule, la concentration du zinc est relativement élevé que celle V. decussata, mais elle reste inférieure à celle d'autres mollusques signalées. Celle du cuivre est également supérieure à celle notée chez V. decussata. Quant au plomb, la concentration notée chez C. edule dépasse toutes les concentrations signalées chez les autres espèces. Il est possible que ce mollusque endogé possède un faible pouvoir épurateur. Mais, on doit noter cependant que les concentrations obtenues sont moins critiques que celles enregistrées chez Mytilus galloprovincialis sur la côte espagnole (RODRIGUEZ et al., 1995) où les concentrations en plomb varient entre 10 et 50 µg/g de poids sec. Pour TAHIRI et al. (2005), la contamination métallique généralisée le long de l’estuaire du Bou Regreg est importante pendant l’hiver chez la moule. Il est aussi probable que les mollusques possèdent un taux d’excrétion important qui contrebalancerait le stockage des métaux. De là, les concentrations métalliques se trouvent diminués dans la masse viscérale et conduisent à l’élimination rapide des métaux (CHEGGOUR, et al., 1999). Le fer sort de ce schéma, en raison de son taux naturel dans les organismes et son rôle biologique dans les activités enzymatique et d’osmorégulation. - Des résultats ci-dessus on peut dire que C. edule pourrait être utile comme un bio monitor le long de la côte africaine et un bio indicateur quantitatif de la contamination par les métaux et V. decussata est un bio indicateur de pollution. Ces conclusions sont en accord avec ceux de GOMEZ-ARIZA et al, (1999- 2000), BEN ABDALLAOUI et al, (2001) et CHEGGOUR et al. (2001). Chez V. decussata BEBIANNO (1995) ajoute que la concentration des métaux est indépendante de la taille de l’animal. 91 Les processus physiologiques liés au métabolisme et surtout à la reproduction semble joué un rôle clé dans la variation des teneurs métalliques chez les mollusques, conjointement au changement temporels du poids de leur tissus, en accord avec de nombreux auteurs (COSSA et al., 1980 ; METAYER et al., 1985 ; CHEGGOUR et al., 1990). En effet, les concentrations des métaux analysés croissent dès la fin de l’hiver et durant tout le printemps (CHEGGOUR et al., 1999), ceci est observable pour quelques métaux analysés pour les deux espèces. Les minima hivernaux semble être liés au cycle physiologique C. edule (CHAFIK, et al., 2001). D’après CHEGGOUR et al. (2000), C. edule et S. plana sont commun dans la majeure partie des estuaires marocains et européens et sont déjà établis comme possédant des critères compatibles nécessaires d’être des espèces bio indicateurs. Enfin, pour cette étude, reste préliminaire et il serait judicieux d’étaler la période d’étude dans le temps en intercalant la période du développement sexuel afin de détecter les variations de concentrations en métaux en fonction du sexe et en fonction des variations saisonnières afin d’avoir s ‘il y a une variation concomitante entre ces phénomènes. 92 Tableau : Teneurs (en µg/g poids sec) des métaux lourd enregistrés dans sept populations naturelles de Mollusques Bivalves peuplant la côte atlantique et les estuaires marocains (ne = non étudié) Métaux lourds Mollusques Bivalves Scrobicularia plana (KAIMOUSSI, 1996) Cardium edule (KAIMOUSSI, 1996) Scrobicularia plana (CHEGGOUR, 1989) Ruditapes decussatus (BOUDJELLAL et al., 1998 b) Zn 256,42 Perna perna (CHRAIBI et al, 2000) Venerupis decussata BENMESSAOUD, et al., 2001a Cardium edule (Nos résultats) 10,75 Mn Cd Hg Pb 16,15 ne ne ne 148,42 8,67 16,50 ne ne ne 523,92 46,75 21,50 ne 3,30 3,11 10,50 2,60 ne 0,17 0,033 0,92 ne ne 0,02-0,06 0,7-094 Mytilus galloprovincialis (CHRAIBI et al., 2000) Cu 126-152 6,239,64 121-151 8,4-8,6 ne ne 1,1-1,8 107,95 6,18 ne ne ne 16,65 117,8 7,91 ne ne ne 18,75 93 IV-CONCLUSION L'étude de l'accumulation de quatre métaux lourds (Cu, Zn, Pb et Fer) chez C. edule et V. decussata montre qu'il existe un phénomène de bioaccumulation métallique chez ces deux espèces étudiées. La moyenne annuelle des éléments métalliques dans les tissus des espèces nous a permis de comparer les métaux entre eux, quand à leur évolution spatiale et leur biodisponibilité. Les teneurs bioaccumulées varient en fonction de la nature du métal, la station de prélèvement, la saison, le stade du cycle du développement et la quantité du métal disponibles dans le milieu sédimentaire. Les teneurs des éléments métalliques varient aussi selon les saisons, la situation de la station par rapport à l’embouchure et les variables physico-chimiques environnementales, comme la température, la salinité, la nutrition qui influe sur la disponibilité du phytoplancton, etc. Ainsi, l'effet de la saisonnalité est remarquable car l’effet de plusieurs facteurs physico-chimiques ou biotiques du milieu environnant semblent être les responsables de ce phénomène évoluent eux aussi en fonction des saisons. Enfin, cette potentialité de bioaccumulation des métaux lourds notés chez les deux espèces étudiées constitue un risque aussi bien pour l'environnement que pour les consommateurs de ces mollusques. Il est donc utile de réaliser une épuration préliminaire de ces mollusques lamellibranches avant de les consommer, surtout en l’absence d’une réglementation à ce propos (standard sanitaire). Les données actuellement disponibles sur les capacités de bioaccumulation des organismes à l’égard des métaux font apparaître une grande variabilité, y compris entre espèces voisines tant sur le plan zoologie (mollusques bivalves) que sur le plan comportemental (bivalves filtrants). Cette étude montre, en outre, que la concentration en métaux lourds chez Cardium edule et Venerupis deccussata varie en fonction des saisons et des stades du cycle biologique. Ce dernier dépend de plusieurs facteurs environnementaux (température de l’eau, salinité, et différentes sortes de pollution) et facteurs trophiques étant donnée que les bivalves ont un régime microphages et ont une forte filtration. Ainsi, il est clair que toute matière organique «polluées » ingérés par les palourdes et les coques aura une conséquence sur les teneurs des métaux lourds absorbés. Les valeurs des métaux (Zn, Cu, Pb) les plus élevés ont été enregistrées durant les saisons froides (automne et hiver). Pour V. decussata, cette période coïncide plus ou moins avec la maturité sexuelle des palourdes avec un ralentissement du cycle biologique provoqué par de basses températures (exception faite du cuivre pour la palourde qui pourrait être régulé par l’espèce). Ce ralentissement se traduit par une 94 accumulation de réserves conduisant à un développement des gonades durant l’hiver. En ce qui ce qui concerne la contamination par le fer, il s’agit d’une bioaccumulation non négligeable. Les gonades développées constituent un lieu d’accumulation des métaux, alors qu’après la période de ponte et en basse saison on assiste à une nette chute de teneurs métalliques chez l’espèce. De même, pour C. edule les teneurs du Fe et Pb bioaccumulées sont élevées en automne et faibles en hiver, celles du Zn et Cu élevées en hiver et faibles en été pour le Zn et au printemps pour le Cu. Il y a donc, une variation en fonction des saisons, de la teneur bioaccumulée de chaque métal, mais les deux espèces ne se comportent pas de la même manière en ce qui concerne la variation de la bioaccumulation saisonnières. Nos résultats relatifs aux concentrations métalliques saisonnières semblent suivre à quelques variations prés, le cycle de reproduction de V. decussata, exception faite du cuivre, qui pourrait être régulé par l’espèce, et pour C. edule du zinc et cuivre. Pendant les périodes de reproduction, fin hiver début printemps et été automne pour la palourde et fin printemps début été et été automne pour la coque, les gonades développées constituent un lieu d’accumulation des métaux. Donc l’analyse saisonnière de la bioaccumulation des métaux lourds a montré qu’il existe une concentration des polluants cette approche toxicologique a dévoilé que les teneurs métalliques enregistrées au niveau de la chair permettent de connaître les seuils des contaminations des sédiments. En effet, les sédiments sont un dépositoire permanent des métaux et constituent une sorte de réservoir jouant un rôle de relais fondamental au cours du cycle géochimique des éléments. Le compartiment sédimentaire est la source essentielle des métaux dans les organismes en rapport avec leur régime déposivore. Ainsi, l’augmentation des concentrations métalliques dans le sédiment se traduit par une augmentation très importante dans les organismes. En effet, le Bou Regreg est soumis à l’action anthropique croissante et constitue pour les villes de Rabat Salé un déversoir d’eaux usées, activités agricoles riveraines qui sont en principe les causes de l’augmentation des métaux dans les sédiments et par conséquent dans les mollusques déposivores. Enfin, plusieurs travaux ont montré que l’ordre de grandeur des teneurs dans les métaux étudiés suit l’ordre suivant Fe > Zn > Pb > Cu et cela aussi bien pour le sédiment que pour la chair. 95 96 CHAPITRE IV CONTAMINATION BACTERIENNE DE VENERUPIS DECUSSATA ET CARDIUM EDULE I. INTRODUCTION La pollution de l’écosystème marin est l’un des problèmes majeurs posés à l’environnement. Les facteurs qui en sont responsables ne cessent de s’accroître et de se déséquilibrer, surtout par l’action anthropique (marées noires, pollutions chimiques, rejets industriels et agricoles etc.). Pour la préservation du milieu marin, plusieurs organismes nationaux et internationaux se sont intéressés à l’étude de cette pollution. La Méditerranée est parmi les mers les plus menacées par la pollution, ce qui a amené la mise sur pied du programme Med-Pol (Méditerranéen pollution). C’est dans le même sens que s’inscrit la présente étude qui s’intéresse à l’estuaire du Bou Regreg en raison de son importance sur le plan touristique et ses potentialités pour l’aquaculture des Solenidea et Veneridea. Plusieurs auteurs se sont intéressé à cette activité (BERRAHO, 1996 ; CATANZANO, 1998 ; Département des Pêches Maritimes, 2003 ; Département des Pêches Maritimes, 2004 ; FAO, 2004 ; INRH, 2004 ; ONP, ONEP 2004 ; Haut Commissariat au Eaux et Forets et à la lutte contre la Désertification, 2005). La présence de l’estuaire du Bou Regreg qui sépare la capitale Nationale Rabat de Salé qui, toutes les deux, constituent des agglomérations urbaines très denses est d’une valeur inestimable. Négligé au cours des dernières décennies, l’oued qui est le siège de plusieurs activités aussi bien sur le plan récréatif que sur le plan socio-économique, ce cours d’eau s’est dégradé de façon significative. Ainsi, nous allons commencer ce chapitre par une étude bibliographique dans laquelle nous allons présenter un aperçu général sur la pollution marine, puis nous traitons la contamination bactérienne de l’eau de l’estuaire et des mollusques lamellibranches. Une autre partie expérimentale, sera également abordée s’intéressant à l’étude bactériologique. Cette dernière s’est effectuée en deux volets : 97 - Une évaluation de la contamination d’origine fécale par le dénombrement des coliformes totaux (CT), coliformes fécaux (CF) et streptocoques fécaux (SF). - La recherche de certains germes pathogènes : les salmonelles et le vibrion cholérique. Rappelons que, depuis 1926, le Bou Regreg a fait l’objet de plusieurs études. Il est de loin l’estuaire marocain le plus étudié et le plus connu. Il est considéré comme l’un des plus caractéristiques du littoral marocain. Sous mandat de l’OMS, le consortium COMTECSAFEGE effectue, en 1971, une série de prélèvements dans l’oued qui démontre la piètre qualité de l’oued et des plages de l’estuaire et ce particulièrement du point de vue bactériologique. OLIVERAS (1978) s’est penché sur le problème de la qualité des eaux du Bou Regreg et des plages de Rabat Salé et sur la biodégradabilité des eaux usées domestiques des deux villes limitrophes. KAREGE (1978) a complété la connaissance du milieu par l’étude de la pollution bactériologique. CHIAHOU (1987), MAYIF et OULD LEMINE (1987), et TISSIR (2000) ont étudié divers aspects de la population de ce site. DAHBI (1988) s’est intéressée à la pollution métallique des eaux de l’estuaire. OULD LEMINE (1993) a traité l’impact des activités anthropiques sur l’environnement de l’estuaire du Bou Regreg. TISSIR (2000) a étudié la physico-chimie des eaux et la géochimie des sédiments superficiels de l’estuaire. A côté de ces études académiques, il y a lieu de signaler l’étude de dépollution du Bou Regreg élaboré dans le cadre du Plan Directeur d’Assainissement de la wilaya de Rabat Salé (1991), les études réalisées par l’O.N.E.P. effectuées suite aux mortalités de poissons survenues au niveau de l’estuaire. Ainsi, en 1996 le laboratoire central de l’office s’est réalisé une étude détaillée de la qualité des eaux de l’estuaire depuis le pied du barrage jusqu’à l’embouchure suite à la mortalité de poissons enregistrée le 31/08/1995. Une autre étude sur le même sujet a été réalisée en 1998 suite aux constats de mortalités enregistrées le 22/04/1998. En 1997, le secrétariat d’Etat chargé de l’environnement, en collaboration avec l’O.N.E.P, a lancé l’étude environnementale de la vallée du Bou Regreg dans le cadre de projet « villes propres ». Par ailleurs, une étude des profils de deux principaux paramètres de la qualité de l’eau (conductivité électrique et oxygène dissous) a été menée en février 2002 par l’O.N.E.P. EZZAOUK (1991) a traité l’étude de la qualité des eaux superficielles du point de vue bactériologique et physico-chimique. Nombreux auteurs ont conclu que les rejets des eaux usées de la ville de Rabat-Salé constituent la principale source de pollution microbienne de l’estuaire de l’oued Bou Regreg. Ces eaux usées peuvent provenir à l’oued Bou Regreg de quatre sources principales (DART et STRETTON 1980, ECKENFELDER 1982) : 98 - les eaux usées domestiques ; - les eaux industrielles ; - les eaux de pluie et de ruissellement ; - les eaux d’origine agricole. L’estuaire du Bou Regreg est, donc, dans un état de pollution très critique. En plus les mollusques filtreurs tel que la palourde, la coque (BEN MESSAOUD 1987) le couteau, la scrobiculaire (KOURRADI, 1987), l’huître, la moule (NACIRI, 1990 ; CHRAÏBI, 2001) qui sont généralement considérés comme des accumulateurs potentiels des polluants sont présents dans l’estuaire ou dans des zones voisines. Ces mollusques constituent, ainsi, un matériel de choix pour diagnostiquer divers types de pollution des eaux côtières (PNUE/FAO/COI-IAEA, 1994). La surveillance de la contamination côtière au moyen de mollusques bivalves du genre Mytilus est de pratique courante dans de nombreux programmes de surveillance à travers le monde (LASSUS, 2004). En tant que ressource exploitée et organismes bioindicateurs de la qualité des milieux, les mollusques présentent un intérêt considérable dans la gestion des écosystèmes littoraux. Dans ces milieux sensibles, l’activité anthropique mais aussi le contexte naturel (forte productivité et diversité biologique, turn-over relativement lent des masses d’eau, induisent chez les organismes une situation de « multi stress ». Parmi les sources potentielles de perturbation, l’infestation parasitaire (trématodes et protozoaires) et les contaminants bactériologiques sont majoritairement décrites. Ces facteurs, généralement pathogènes, voire délétères pour les organismes, sont souvent pris en compte individuellement (BLANCHET et al., 2003). On conclut donc, que la qualité physicochimique et biologique du Bou Regreg mérite d’être suivie, ainsi, c’est dans ce cadre que s’inscrit ce travail qui porte sur la contamination microbienne de C. edule (la coque) mollusque suspensivore (BEN MESSAOUD, 1987) et V. decussata (la palourde), mollusque déposivore (BEN MESSAOUD, 1987-2001a-b et KAIMOUSSI, 1996). En outre, une comparaison microbienne de la chair de C. edule et V. decussata a été évoquée dans cette étude. 1. Rappels sur la pollution marine 1.1 Définition La pollution marine est l’un des principaux problèmes de l’environnement. Depuis qu’il s’est groupé en société, l’être humain a été victime de maladies microbiennes et virales et d’épidémies souvent terrifiantes dont certaines devraient être liées à la pollution. 99 La pollution marine est définie comme étant : « l’introduction directe ou indirecte, par l’homme, de substances ou d’énergie dans le milieu marin lorsqu’elle a des effets nuisibles pour la santé de l’homme, entrave aux activités maritimes, y compris la pêche, altération de la qualité de l’eau de mer du point de vue de son utilisation et dégradation de valeurs d’agrément » (FAO/PNUE, 1985). Considéré comme une zone de transition entre le milieu continental et océanique, l’estuaire est soumis à la fois aux influences fluviatiles et marines. D’après CAMERON et PITCHARD (1963), un estuaire est une aire côtière semi fermée en liaison libre avec la mer ouverte, c'est-à-dire, une zone de mélange entre les eaux marines et les eaux fluviales. Ces eaux de densité variable vont se mélanger grâce à des forces physiques variées : force de pression, force d’accélération résultant de la pente, force de Coriolis, ainsi qu’aux courants provoqués par la marée qui fournissent l’énergie nécessaire au déplacement de l’eau et de sel. Selon la stratification saline, on peut distinguer des estuaires très stratifiés, stratifiés ou partiellement mélangés et mélangés ou homogènes. 1.2 Les polluants Les polluants de la mer sont extrêmement nombreux et d’autant plus difficiles à cerner que leur nature. Leur intensité et leurs effets changent dans le temps comme dans l’espace. Nous nous contenterons d’en citer quelques uns en les regroupant en grandes catégories : 1.2.1 Les polluants organiques Les matières organiques proviennent de diverses sources domestiques : produits d’excrétion humaine, vaisselle, préparation des aliments, lavage des vêtements, etc. Ces types de polluants vont être dégradés dans l’eau de mer, soit par oxydation naturelle, soit par les micro-organismes et donnent leurs éléments d’origine : gaz carbonique, azote et phosphore. Ils enrichissent le milieu en éléments nutritifs et en gaz carbonique et elles entraînent une diminution du pH et du taux d’oxygène dissous. Ces changements entraînent également la réduction de la diversité biologique du milieu : sélection et prolifération des espèces s’adaptant aux nouvelles conditions du milieu. ¾ Les pesticides sont des corps extrêmement toxiques largement utilisés en agriculture pour leurs propriétés biocides. Ils peuvent être amenés dans la mer par les eaux de drainage de terrains littoraux traités, les eaux usées urbaines et industrielles, les courants atmosphériques et les précipitations (Association Française pour l’Etude des Eaux ; A.F.E.E, 1974) 100 ¾ Les hydrocarbures qui se trouvent dans le milieu marin ont des origines diverses. Ils résultent des activités industrielles et du transport des hydrocarbures sur terre. La plupart des hydrocarbures rencontrés dans le milieu marin résultent de l’activité de l’homme et se présentent sous forme de pétrole brute, ou de substances dérivées : les essences, fuels et huiles utilisés dans divers moteurs à combustion. Au contact de l’eau, ils remontent en surface et créent ainsi une fine couche superficielle interceptant une partie des rayons lumineux, donc gênant la photosynthèse et perturbant ainsi les échanges gazeux et les processus de réoxygénation donc les processus d’autoépuration. 1.2.2 Les polluants chimiques inorganiques : Parmi les polluants inorganiques qui retiennent beaucoup d’attention, on trouve certains métaux lourds dont le mercure, le cadmium, l’argent, le chrome, le zinc, le cuivre et le plomb. Le premier polluant est utilisé pour la fabrication d’appareils électriques, de produits cosmétiques et pharmaceutiques. Le second est utilisé dans l’industrie métallurgique (A.F.E.E, 1974). Ces deux métaux lourds sont les plus dangereux par leur toxicité. 1.2.3 Les sels nutritifs On appelle les sels nutritifs, les substances minérales renfermant de l’azote et du phosphore qui peuvent être utilisés comme aliments minéraux pour les végétaux autotrophes tels que les Nitrites, Nitrates, sel d’ammonium et divers silicates. Ces substances dérivent des engrais chimiques employés en grande quantité en agriculture et des détergents qui sont rejetés par les eaux usées urbaines et les eaux usées industrielles en mer. L’apport d’éléments nutritifs dans les eaux marines entraîne un accroissement rapide des populations algales de l’écosystème. C’est le phénomène d’eutrophisation, observé surtout dans les zones marines semi fermées telles que les estuaires (site d’étude), responsables d’une augmentation de la DBO (MOUHOUB, 1981). 2. Rejets d’eaux usées du Bou Regreg Les principales sources de pollution inventoriées au niveau de l’estuaire du Bou Regreg peuvent être résumées comme suit (TISSIR, 2000) (fig. 44) : La principale de pollution chronique de l’estuaire du Bou Regreg provient des rejets des eaux usées de la ville de Rabat et d’une partie de la ville de Salé. L’estuaire reçoit plus d’une dizaine de rejets d’eaux usées domestiques avec de faible quantité de rejets industriels, surtout localisés dans le quartier industriel de Takadoum. Les principaux rejets restent ceux de Bettana-Bas, de Chellah, de Douar Edoum. Les rejets de la station de traitement du 101 complexe du Bou Regreg, véhiculés par l’Oued Akrach, ont un caractère occasionnel tandis que les rejets d’eau usée domestique du même complexe passent par une station d’épuration avant de rejoindre l’estuaire. Description des différents rejets a) Rejet de Chellah Fossé du ravin de Chellah véhicule un rejet important d’eaux usées domestiques dont une partie provient de Youssoufia. b) Rejet de Douar Edoum Il provient du colmatage complet de la conduite qui devrait normalement reconduire les eaux usées de ce Douar vers les étangs d’épuration de Takadoum. b) Rejet de Takadoum C’est le plus important rejet polluant de l’estuaire. D’origine domestique et industrielle et d’un débit de pointe journalier qui dépasse les 100 l/s, les eaux usées devraient en principe, être dirigées vers les étangs de stabilisation de Takadoum construits et qui n’ont jamais fonctionné. Des essais de transformation d’une partie de ces étangs en station d’épuration pilote ont été sans succès. Actuellement ces étangs sont utilisés par la commune comme lieu d’entreposage de leur camion. c) Rejet d’Akreuch L’oued Akreuch reçoit les eaux usées domestiques épurées ainsi que les eaux résiduaires du complexe du Bou Regreg (usine de traitement) de l’ONEP (TISSIR, 2000) en particulier des lavages des filtres et des purges des boues des décanteurs ; il est donc très variable. e) Rejet de Bettana-Bas Il provient d’un trop plein soulageant le quartier de Bettana-Bas. Il est situé entre le pont Hassan II et le Club nautique de Salé. f).Rejet Bidonville d’Akreuch Un peu plus en amont de la confluence oued Akreuch-oued Bou Regreg, se déversent les eaux usées d’une partie du bidonville d’Akreuch et de la décharge publique, à coté d’une conduite ONEP, rejetant les eaux de fuites de l’adduction reliant la station de pompage au complexe du Bou Regreg. 3. Déchets solides Le dépôt anarchique des déchets solides sur la rive gauche de l’estuaire Bou Regreg constitue une véritable source de pollution. De nature très variable (domestique, industrielles, 102 produits de construction, etc.), les déchets destinés à la décharge publique sont parfois abandonnés sur la route offrant ainsi un paysage très dégradé et des odeurs nauséabondes. D’autres déchets solides sous forme de reste de poterie sont rejetés par le complexe de poterie. Les rejets liquides de ce complexe sont enfouis et non accessibles. Par ailleurs, la décharge Akreuch qui reçoit près de 150000 t/an de déchets (production 0,6 Kg/hab./j et un de ramassage de 80% ° produit de grandes quantités de lixiviats qui s’écoulent en surface vers le Bou Regreg et constituent une source de pollution potentielle par leur forte teneur en matières organiques et en matières minérales. Ajoutons que l’Oued Bou Regreg reçoit 69000 m3 de rejets liquides et un flux de pollution de 49000 tonnes (Annuaire statistique du Maroc, 2001). Ceci contribue à la pollution de la zone estuarienne de Rabat. Par comparaison aux autres milieux fluviaux, on note un pourcentage de pollution (14%) qui a tendance à s’approcher des fortes valeurs que connaît l’oued Tensift, ou celui de Sebou (fig. 45). 4. Lâchers du barrage Les lâchers du barrage SMBA constituent une source occasionnelle non négligeable des changements des conditions physiques et chimiques des eaux de l’estuaire. Des études menées par l’IVA (TISSIR, 2000) ont montré qu’au cours des lâchers, la turbidité augmente, la salinité chute et l’oxygène dissous devient nul. Ceci constitue un choc pour la vie aquatique adaptée au milieu strictement marin qu’est devenu l’oued depuis la construction du barrage. 5. Principaux germes de la pollution bactérienne Cette pollution est presque entièrement due aux germes pathogènes d’origine humaine qui sont amenés dans le milieu marin soit par rejet direct des eaux d’égouts (fig. 40), soit par les cours d’eau. On distingue habituellement les germes pathogènes et les germes de contamination fécale. De nombreux germes pathogènes, que l’on rencontre dans le milieu marin et dans les fruits de mer, proviennent des matières fécales. Ainsi, il est plus simple d’estimer leur présence en recherchant les germes fécaux qui les accompagnent et qui sont les germes de contamination fécale. 5.1 Germes pathogènes Ces germes proviennent le plus souvent des côtes polluées par les égouts, les effluents et d’autres sources de pollution. Les Vibrionacea et les Salmonelles constituent l’essentiel de ces types de germes. 103 5.1.1 Vibrionacea La famille des Vibrionacea a été créée par VERON en 1965 (in BAHHOU, 1991). Elle renferme des bacilles à gram négatif, droits ou incurvés, mobiles par des flagelles polaires. Sous certaines conditions de culture (milieu solide) des flagelles latéraux supplémentaires peuvent être synthétisés. Ils ne forment ni endospores, ni microcytes, chimiorganotrophes et sont anaérobies facultatifs, capables de métabolisme respiratoire et fermentatif. Ils ne dénitrifient pas, présentent une réaction d’oxydase, pouvant utiliser le D-glucose comme seule source de carbone et d’énergie, réduisent les nitrates en nitrites et se cultivent sur des milieux peptonés simples. Les espèces de cette famille se trouvent par leur majorité dans l’environnement aquatique (océan, estuaire, lac et étang), mais elles peuvent être aussi isolées de l’homme et des animaux chez qui elles peuvent être pathogènes. 104 Figure 44: Les différentes sources de pollution identifiées au niveau de l’estuaire du Bou Regreg. 105 Rejets liquides en milliers de m3 Ziz guir Draa 140 000 Souss-massa 120 000 Moulouya 100 000 Oum Er Rbia 80 000 Bouregreg 60 000 Tensift 40 000 Loukkos tangérois et côtiers méditerranéens Sebou 20 000 0 Rejets liquides en milliers de m3 Figure 45: Comparaison des rejets d’eaux usées et flux de pollution par bassin versant de différents Oueds marocains (Annuaire statistique du Maroc, 2001) 106 La famille des Vibrionacea comprend le genre Vibrio Seul le genre Vibrio présente une importance considérable quant à la pollution des eaux et des fruits de me (BRYANT et al., 1986). Les espèces de ce genre sont responsables d’intoxications alimentaires consécutives à la consommation des produits marins crus ou semi cuits (coquillage et crustacées). Elles sont à l’origine des diarrhées (JANTA et al, 1988) et sont halotolérantes. Vibrio cholerae : Biotype choléra, Biotype El Tor Vibrio cholerae est l’agent responsable de choléra endémique, toxi-infection intestinale strictement inféodée à l’espèce humaine (KRISHNA et al, 1986). Sa persistance et sa transmission sont favorisées par les conditions climatiques et environnementales. Le Vibrio cholerae n’est pas d’origine marine, il est apporté par les eaux usées chargées de selles des sujets malades ou porteurs chroniques de germes. C’est l’espèce qui ne se trouve pas à l’état naturel dans l’eau propre mais introduite par les eaux usées non traitées (GALAF et al 2003). DAVIS et SIZEMORE (1982) et HUQ et al. (1986) ont montré l’existence d’une association entre le Vibrio cholerae et le crabe. URDACI et al. (1988) ont trouvé que la seule souche de Vibrio cholerae isolée des produits marins (mollusques et crustacés) l’a été du crabe. Ce résultat permet de conclure que les crustacées jouent un rôle important dans la multiplication et la survie de ce germe dans le milieu aquatique. Durant les périodes défavorables, le Vibrio cholerae se fixe sur le plancton qui, par ingestion accidentelle passe à l’homme où les conditions sont optimales pour la croissance, la réplication et le mécanisme pathogénique. 5.1.2 Salmonelles Les salmonelles appartiennent à la famille des Enterobactériaceae. Ce sont des bâtonnets à gram-négatif, généralement mobiles par des flagelles péritriches mais parfois immobiles. Ils ne présentent ni capsule, ni spore et sont oxydase négative, catalase positive, anaérobies facultatifs. Ils fermentent le glucose avec le plus souvent production de gaz et sont mésophiles. La température optimale de leur croissance est de 37°C. Les salmonelles sont des parasites intestinaux de l’homme et des animaux. Ils sont rejetés naturellement dans les eaux usées à la suite de leur élimination par les malades humains ou animaux ou porteurs de germes. Leur présence dans le milieu aquatique exprime un risque potentiel de morbidité pour l’homme et les animaux et il semble que les eaux usées représentent une des principales sources de contamination éventuelle des eaux littorales et des coquillages (DELEENER et HAEGEBART, 1982 ; MEHRABIAN et al., 1977). FRAISER et 107 KOBURGER (1984) ont travaillé sur l’incidence des salmonelles sur les moules, palourdes, crabes et mulet. Leurs résultats montrent une absence de salmonelles chez le mulet et un pourcentage élevé dans les palourdes. La consommation de l’eau contaminée ou de fruits de mer crus ou semi cuits issus des zones polluées donnent des toxi-infections alimentaires dont la mortalité atteint parfois 20% à 40% des cas (BRISOU et DENIS, 1978). La maladie se déclenche par absorption d’un nombre important de bactéries dont le minimum est d’un million (LEMINOR, 1984). 5.2. Contamination fécale On estime qu’environ cinq millions de personnes meurent chaque année de maladies à transmission hydrique dans le monde (EVANS, et al., 1981), surtout en ce qui est dû à la consommation de l’eau biologiquement contaminée. Les germes responsables de ces maladies sont transmis à l’eau par les matières fécales. Pour ces raisons, les bactéries qui se trouvent exclusivement dans les fèces à des densités élevées sont utilisées comme des indicateurs de la pollution fécale et leur présence dans l’eau ou les fruits de mer indiquent un risque d’une contamination biologique. Les indicateurs microbiens peuvent être extrêmement nombreux, mais seulement deux groupes sont considérés comme des témoins majeurs de la contamination fécale : les coliformes et les streptocoques fécaux. 5.2.1 Les coliformes totaux et fécaux Les coliformes appartiennent à la famille des Enterobactériaceae. Le terme « coliforme » a été établi pour regrouper des Entérobactéries ayant certains caractères communs et peuvent avoir une signification sanitaire en raison de leur origine fécale (LECLERC, 1987). Selon OMS (1972), les bactéries coliformes comprennent tous les bacilles à Gram-négatif, non sporulés, aérobies ou anaérobies facultatifs, en forme de bâtonnets et capables de fermenter le lactose avec production d’acide, de gaz et d’aldéhyde. Les bactéries coliformes se rangent en deux groupes : coliformes totaux et coliformes fécaux. Les coliformes sont les espèces commensales de l’intestin de l’homme et des animaux. Ils sont éliminés constamment avec les fèces et se trouvent obligatoirement dans les eaux polluées par les matières fécales. Cependant, les coliformes totaux ne sont pas des micro-organismes exclusivement spécifiques de l’intestin de l’homme. Ils ont d’autres origines notamment les cours d’eau, les effluents industriels, les eaux de ruissellement. Les insectes et les plantes peuvent aussi héberger ces germes. 108 Les coliformes sont considérés comme de bons indicateurs de la pollution fécale des eaux (LAVOIE, 1983). Leur présence dans l’eau indique une contamination récente par les matières fécales ; ceci est basé sur le fait qu’Escherichia coli ne peut pas survivre pendant une longue période dans l’environnement. Par contre des études ont montré qu’Escherichia coli peut survivre pendant une longue période dans les eaux tropicales (HAZEN et al., 1987) principalement dans les eaux tropicales riches en matières organiques (LOPEZ-TORES et al., 1988). La durée de survie de cette bactérie dépend de plusieurs facteurs physicochimiques tels que la température qui est le facteur essentiel qui affecte le plus sa concentration. En outre, d’après HIRAISHI et al., (1984), la densité des coliformes fécaux est directement proportionnelle à la demande biologique en oxygène (DBO). En plus, les coliformes meurent lors de leur séjour en eau de mer donc leur présence indique une contamination récente par des matières fécales (OMS, 1995b, in GALAF et al., 2003). 5.2.2 Les streptocoques fécaux Sous la dénomination générale des streptocoques fécaux sont groupés des streptocoques qui appartiennent au groupe sérologique D de Lancefield. Ces bactéries appartiennent à la famille des Stréptococcoceae. Ce sont des Cocci à gram positif, le plus souvent disposés en diplocoques ou en chaînettes, non sporulés, immobiles, aérobies facultatifs, possédant un métabolisme fermentatif et se développant mieux à 37°C. Les streptocoques fécaux sont des hôtes normaux de l’intestin de l’homme et des animaux, ils sont caractéristiques d’une pollution d’origine fécale. La présence des streptocoques fécaux dans les milieux extérieurs (surtout l’eau) est un indice de contamination d’origine fécale surtout quand ils existent avec les coliformes. En 1990, WINSLOW et PALMER ont montré que la recherche des streptocoques fécaux facilite la distinction entre une pollution d’origine animale et celle d’origine humaine. Tenant compte de ces travaux, KENNER et al., (1961) ont introduit le rapport coliformes fécaux/ streptocoques fécaux (CF/SF) (tab. XVI) dans l’étude de la pollution fécale des eaux. Ce rapport donne une idée plus précise sur les sources de contamination et il doit être appliqué avec prudence puisqu’il est influencé par plusieurs paramètres tels que la température de l’eau, le pH, l’éloignement de la source de contamination et le temps d’immersion des contaminants dans l’eau (BORREGO et al., 1982). Le rapport CF/SF nous indique si la contamination fécale est d’origine animale ou bien humaine. Si ce rapport est supérieur à 1, la pollution fécale est dominée par les rejets humains, dans le cas où dominent les rejets fécaux d’animaux, il est inférieur à l’unité. 109 Tableau XV: Calcul du rapport CF/SF ; origine de la contamination fécale. Rapport Ratio CF/SF ; Source : BORREGO et al., (1982). CF/SF= R Source de pollution R>4 Exclusivement humaine 2<R<4 Mixte à prédominance humaine 1<R<2 Origine incertaine 0,7<R<1 Mixte à prédominance animale R<0,7 Principalement ou entièrement d’origine animale 6. La contamination des Bivalves Les mollusques Bivalves sont très répandus dans toutes les mers du monde, ils vivent soit en eau profonde loin des côtes (pétoncle) soit en eau peu profonde ou dans les eaux intercotidales (huîtres, coques, moules, palourdes). Pour se développer, les mollusques exigent ou préfèrent un mélange d’eau douce et d’eau marine. Ils recherchent les milieux riches en matières organiques et en nitrates. Les gîtes où ils se multiplient se trouvent en bordures des côtes, or ces zones sont soumises aux influences néfastes des pollutions. Les bivalves ont une alimentation microphage c’est à dire qu’ils se nourrissent d’organismes planctoniques et de particules en suspension. Parmi ces particules figurent les bactéries dont le rôle a été démontré par PRIEUR et al., (1987). De point de vue microbien, les mollusques sont le reflet de leur environnement et filtrent des quantités importantes d’eau. Ils retiennent dans leurs branchies les particules en suspension qui leur servent de nourriture. Par ce mécanisme, ils peuvent aussi concentrer les polluants présents dans l’eau d’où le danger de consommer les bivalves pêchés dans des eaux douteuses comme celles des estuaires. La vitesse de filtration subit des variations. L’activité filtrante est fonction de la température et de la charge bactérienne de l’eau. En effet, CABELLI et HEFFERNAN (1970) ont montré que l’augmentation de la charge en particules et les basses températures limitent l’activité filtrante des bivalves. 110 Les bactéries ont un facteur qui varie selon leur taille. Ainsi, DELLATRE et DELESMONT (1981) ont montré que la concentration en E. coli est 10 à 150 fois supérieure à celle de l’eau de mer. E. coli est un bon indicateur en milieu d’eaux douces (Bilan de la Saison Balnéaire 2005). Pendant la période estivale, la baignade constitue une activité récréative très pratiquée. A cette occasion le public souhaite trouver un environnement accueillant, préservé de différentes formes de pollution ou de nuisance. La qualité de l’eau de baignade représente un facteur santé (Bilan de la Saison Balnéaire, 2005). En outre, si les rejets directs ou diffus dans l’environnement sont une contamination nécessaire à la contamination microbiologique des eaux estuariennes, elle n’est nullement une condition suffisante. En effet les microorganismes rejetés, pour parvenir au littoral, seront sous la dépendance d’un certain nombre de facteurs naturels (pente, pluviométrie, importance du réseau hydrographique,…) et humains qui faciliteront leur transit du point de rejet à l’estuaire. Parmi ces facteurs, la pluviométrie est un facteur sans aucun doute celui qui occupe une place primordiale dans cette contamination (MONFORT et al., 2006). L’accumulation des bactéries dans les tissus des bivalves se traduit par un enrichissement bactérien par rapport à l’eau environnante. L’observation des valeurs différentes dépend non seulement du genre de référence mais également des conditions d’études des conditions environnementales (température, salinité) mais aussi de l’état physiologiques du coquillage (MONFORT et al., 2006). En plus, d’après ces mêmes auteurs, et d’une manière générale, on observe un allongement de la durée de survie des microorganismes à basse température induite par un ralentissement de leur métabolisme. RAHIM et al., (1985) ont trouvé que les coliformes fécaux sont 100 fois plus nombreux chez les bivalves d’eau douce que dans l’eau environnante. Une différence très sensible est apparue aussi pour les streptocoques fécaux et les coliformes fécaux, les premiers sont plus concentrés que les coliformes fécaux dans les bivalves (PLUSQUELEC et al., 1986). SERVAIS et al., (2006) ont constaté que le milieu naturel reçoit également des micro-organismes fécaux par des sources diffuses de contamination ( ruissellement et lessivage des sols). Les coquillages et leurs habitats sont d’excellents indicateurs de l’état de santé bactériologique de l’environnement marin. D’après, Ministère d’Agriculture, Aliment et Pêche de la Colombie- Britannique (2004), les coliformes fécaux indiquent par exemple la présence dans l’eau de matières fécales d’origine humaine ou animale et d’organismes qui peuvent être pathogènes. Vu que les bivalves sont de grands filtreurs Bactérie pathogènes et Virus et substances toxiques présents dans l’eau peuvent se concentrer dans l’organisme de ses dernières peuvent se concentrer dans l’organisme de ces derniers et peuvent retenir et concentrer dans leur chair des bactéries, des virus et des toxines. 111 On note donc que, les mollusques bivalves sont une source multiple de danger. Il s’agit aussi bien de risques microbiologiques : bactérie et virus pathogènes que de risques toxicologiques (CHINA et al., 2003). Le nombre important de foyer épidémique dans le monde, dus à la consommation « de fruits de mer » indique que ceux-ci doivent faire l’objet d’une surveillance particulière. Ainsi, plusieurs auteurs se sont intéressés à ce type d’étude entre autre : -ELATTAR et al. (2001) s’est intéressé à l’évolution de la qualité biologique des eaux de Oualidia en se basant sur l’étude des huîtres. -LEVESQUE et al. (2006) ont évalué la qualité microbienne des myes et vérifié la validité des divers microorganismes indicateurs de la contamination microbienne des mollusques bivalves. D’après ces auteurs la fréquence de détection des microorganismes pathogènes dans les myes était importante (92%). -HAMDANI et al. (2005) ont étudié la qualité physico chimique et bactériologique d’un effluent laitier de la ville d’El Jadida. -PETIT (2006), TOURON et al. (2004), GARCIA- ARMISEN et al. (2005), et TOURON et al. (2006) ont évalué l’apport des bactéries pathogènes (Salmonella, Vibrio cholerae) par différentes sources de contamination en bactéries d’origine fécale et pour différentes conditions hydrologiques. En conclusion, les bivalves hébergent une flore commensale représentée par les Vibrionaceae et une flore de pollution dangereuse pour le consommateur représentée par les germes de contamination fécale et les germes pathogènes. Les Vibrio sont les germes qui dominent dans la flore des bivalves (MURCHELANO et al., 1968). II. NORMES BACTERIENNES RELATIVES A L’EAU DE MER ET AUX BIVALVES La présence des indicateurs fécaux et des organismes pathogènes constitue un indice de contamination du milieu marin et des bivalves. Plus la densité de ceux-ci est élevée, plus les risques de maladies augmentent. Ainsi, des normes ont été établies par des organismes internationaux dans le but de sauvegarder l’environnement marin, des mollusques et de la santé humaine. Ces normes ont été longuement discutées et remises en question par plusieurs 112 experts. Elles varient selon le pays et le niveau d’hygiène des populations. Pour les pays développés, ces normes sont plus rigoureuses. Plusieurs normes existent et reposent sur la densité des indicateurs fécaux, E. coli et les coliformes fécaux sont les principaux indicateurs de la pollution fécale. Ces normes sont déterminées en fonction de l’usage que l’on veut en définir : baignade, aquaculture et conchyliculture. Ainsi, en plus des normes nationales, nous nous référons aux normes des eaux de baignade établies en 1976 (tab. XVII) L’eau destinée à la baignade ne doit contenir en quantités dangereuses ni substances chimiques ni germes nocifs pour la santé. C’est ainsi que certains pays ont établi leurs propres normes de qualité et réussi à introduire un certain degré d’uniformité dans les méthodes d’analyse ainsi que dans le mode d’expression des résultats. Chaque pays, selon les usagers et coutumes, la densité de sa population et le développement de l’hygiène a adopté les normes qui lui semblent raisonnables. 113 Tableau XVI: Directives Des Communautés Européennes qualité requise des eaux destinées à la baignade (J.O. des Communautés Européennes du 5-02-1976) Valeur Valeur impérative Fréquence guide G (1) contrôles 100ml 500 10 000 bimensuelle Coliformes fécaux……………… 100ml 100 2 000 bimensuelle 3 Streptocoques fécaux………….. 100ml 100 4 Salmonelles……………………. litre - 0 (1) 5 Entérovirus……………………. PFU/101 - 0 (1) 6 pH…………………………….. Unité pH - 6à9 7 Coloration…………………… visuelle - pas de changement N° Paramètres Unité 1 Coliformes totaux………………. 2 des (1) bimensuelle anormal pas 8 9 de film ni (1) visuel - d’odeur bimensuelle mg/l 3 pas de mousse (1) Substances tensio-actives réagissant au visuel - - bimensuelle bleu de méthylène mg/l 0,3 Huiles minérales………………. (1) absence d’odeur 10 Phénols……………………….. visuel - 0,05 bimensuelle mg/l C6H5OH 0,005 1 (1) 11 Transparence…………………. mètre 2 - bimensuelle 12 Oxygène dissous……………... % 80 à 120 absence (1) 13 Résidus goudronneux, visuel - matières flottantes…………… 14 Ammoniaque………………... bimensuelle - - à - 15 Azote kjeldahl………………. - 16 Pesticides (parathion, - vérifier si eutrophisation (1) HCH, dieldrine)……………. 17 Métaux lourds, arsenic cadmium, chrome VI + plomb. - - - (1) mercure…………………… Cyanures………………….. 18 19 Nitrates et phosphates…….. - (1) - à vérifier eutrophisation (1)Teneurs à vérifier par les autorités compétentes lorsqu' une enquête effectuée dans la zone de baignade en révèle la présence possible ou une détérioration de la qualité des eaux. 114 si Ù Normes marocaines de surveillance de la qualité des eaux de baignade L’oued Bou Regreg reçoit 69000 m3 de rejets liquides et un flux de pollution de 49000 tonnes. (Annuaire statistique du Maroc, 2001)). Ceci contribue à la pollution de la zone estuarienne de Rabat. Les plages doivent obéir à la norme marocaine n° 03.7.200 relative à la surveillance et à la qualité des zones de baignade (Bulletin Officiel 4592 du 4 Juin 1998), et qui fixe les paramètres microbiologiques d'analyse, et classe les eaux de baignade en quatre catégories : Catégorie A : correspondant à la bonne qualité des eaux de baignade; Catégorie B : correspondant à la moyenne qualité des eaux de baignade; Catégorie C : correspondant à des eaux momentanément polluées; Catégorie D : correspondant à la mauvaise qualité. Dans le rapport édité par le Ministère de l'Equipement, au cours de la campagne 1999-2000, la plage de Rabat a été classée en catégorie A et la plage de Salé en catégorie B. Au cours de l'année 2001, les analyses effectuées par le Département de l'Environnement, ont permis de classer les eaux de baignade de la plage de Rabat en catégorie C. Pour cette plage, nous notons donc une importante dégradation du milieu en 2001. III. MATERIEL ET METHODES 1. Matériel ¾ Eau de mer (estuaire) : les modalités de prélèvements de l’eau de mer, le transport et la conservation des échantillons ont été faites conformément aux directives applicables à la surveillance sanitaire de la qualité de l’eau de mer (OMS, 1977 in KASSAB, 1991). ¾ Coquillage (palourde, coque, couteau et Scrobiculaire) : Ils sont prélevés à marée basse dans des sachets en plastique. Au laboratoire et avant toute analyse, les coquillages sont débarrassés de leur épifaune par brossage de la coquille sous l’eau courante. Les valves sont ensuite ouvertes prés de la flamme à l’aide d’un couteau 115 stérile. L’eau inter valvaire ainsi que la chair sont recueillies dans un flacon stérile puis ils sont broyés à l’aide d’un broyeur. Dans le but d’étudier l’impact des rejets des eaux usées urbaines sur la qualité des eaux superficielles de l’estuaire du Bou Regreg, une étude bactériologique saisonnière, a porté sur deux mollusques lamellibranches : Cardium edule et Venerupis decussata et leurs eaux environnantes, durant la période de novembre 1999 à octobre 2000. En plus, une comparaison au niveau de la chair de Cardium edule a été faite avec Venerupis decussata. Les prélèvements d’eau sont réalisés dans les quatre stations : S1, S2, S3 et S4 alors que ceux de Cardium edule et Venerupis decussata sont prélevés dans les stations S1 et S3. La première station correspond à la zone de traversée entre Rabat et Salé, on y trouve une activité importante liée à la présence de barcassiers. Cette zone reçoit une grande partie des effluents pollués provenant essentiellement de la ville de Salé. La station S3 est une zone de marais où il y a un grand rejet d’eaux usées domestiques ; juste quelques dizaines de mètres en amont, se trouve le plus important rejet de l’oued. 100 individus sont récoltés pour chaque espèce, ainsi que les échantillons d’eau au niveau de chaque station, puis sont mis dans des bocaux stérilisés et transportés dans une glacière à 4°C environ au laboratoire de microbiologie de l’Hôpital Avicenne de Rabat où les analyses ont aussitôt été effectuées. 2. Méthodes Les échantillons d’eau sont soumis à une série de dilutions 10-1 10-2 et 10-3, puis 100 ml de chaque échantillon sont filtrés sur une membrane millipore 0,45 µm montée sur une rampe de filtration. Les individus sont vidés de leurs coquilles et une prise d’essai de 25g de chair est homogénéisée en contact de 225 ml d’eau peptonnée tamponnée (M1) (annexes tab. XLII) dans un sachet stérile, à l’aide d’un broyeur de type Stomacher (DEJLI, 2000). A partir des suspensions obtenues, on réalise les différents ensemencements. L’étude quantitative du dénombrement et qualitative du dénombrement des coliformes totaux et fécaux et du dénombrement des streptocoques fécaux nous amène à dire que: 116 Les germes recherchés dans cette étude sont donc les germes indicateurs de la qualité hygiénique (les coliformes et les streptocoques fécaux) et les germes pathogènes, à transmission hydrique (Salmonella et le Vibrion cholérique). Dans l’eau, la membrane de filtration est ensemencée sur gélose lactosée (M3) au TTC et au Tergitol 7 ; l’incubation se fait à 44°C pendant 24-48 heures. Les colonies caractéristiques des coliformes fécaux jaunes ou orangées sont dénombrées. Pour les individus, les coliformes sont dénombrés sur gélose au désoycholate lactose (M1) en double couche : 1 ml de la suspension préparée est déposé dans une boite de pétrie stérile, on ajoute 13 ml de gélose fondue et ramenée à 47°C. L’ensemble est homogénéisé par un mouvement de rotation de la boite de pétrie puis solidifié à température ambiante. La deuxième couche est ensuite coulée. L’incubation s’effectue à 37°C pour le dénombrement des coliformes totaux et à 44°C pendant 24 h pour le dénombrement des coliformes fécaux. Les colonies rouge foncé caractéristiques des coliformes d’un diamètre supérieur à 0,5 mm sont dénombrées. Les streptocoques fécaux sont dénombrés au niveau de l’eau. La membrane de filtration est ensemencée sur gélose de SLANETZ et BBARTHEY. L’incubation s’effectue à 37°C pendant 24-48 heures. Les colonies caractéristiques rouges, marrons ou roses sont dénombrées. L’étude qualitative donc la recherche des germes pathogènes, à savoir les salmonelles et le Vibrio-cholérique nous conduit à ce que : avant chaque test, les souches suspectes sont repiquées sur gélose nutritive et incubées à 37°C pendant 24 h afin d’avoir une culture en phase exponentielle de croissance des bactéries avec lesquelles on ensemence les différents milieux de culture d’identification. Pour l’eau, deux litres sont filtrés et la membrane de filtration est ensemencée directement dans le bouillon sélénite de sodium (M.5) et incubée à 37°C pendant 24 heures. Pour les individus on procède à un préenrichissement dans l’eau peptonnée (M.2) pendant 4 heures à 37°C, et un enrichissement dans le bouillon sélénite de sodium (M.5) à 37°C pendant 24 heures. Les isolements à partir du bouillon sélénite, s’effectue sur gélose SS (Salmonella- Shigella) (M.4). Les colonies incolores et/ou à centre noir sont identifiées selon leurs caractères biochimiques (systèmes automatiques API) et antigénique. 117 En ce qui concerne le vibrio cholérique pour les échantillons d’eau, la membrane de filtration est ensemencée dans l’eau peptonnée alcaline (M.7) hypersalée et incubée à 37°C pendant 18 heures. Pour les individus, 1 ml de la suspension est ensemencée dans l’eau peptonnée alcaline hypersalée (enrichissement) (M.7) pendant 18 heures à 37°C. Les isolements se font sur gélose TCBS (Thiosulfate Citrate Bile Saccharose) (M.8). L’incubation se fait à 37°C pendant 24 heures. Les colonies caractéristiques jaunes sont identifiées après examen à l’état frais et coloration de Gram. La récolte des mollusques lamellibranches (palourdes et coques) paraît être une des activités les plus importantes. Ces espèces sont caractéristiques du milieu marin et vivent dans les sédiments à une profondeur qui atteint fréquemment 20 cm. La récolte se fait habituellement par dragage du fond à marré basse, à l’aide de fourches artisanales tirées au moyen d’un treuil monté dans de petites barques (BEN MESSAOUD, 1987, KOURRADI, 1987 et BEN MESSAOUD et al., 2001b). Elle se fait aussi en plongée sous-marine par une société sur place qui les commercialise. La méthode d’analyse des données (AFC) nous indique qu’afin de caractériser la richesse bactériologique en coliformes fécaux et streptocoques fécaux du milieu et de chercher s’il y a une relation entre ce type de richesse et le degré de contamination de la chair de Venerupis decussata et Cardium edule. Nous avons, pendant les quatre saisons, évalué ce degré dans les quatre stations (S1, S2, S3, et S4). Puis, sachant que la qualité physico-chimique de ces stations a été évaluée (cf. chap.I), nous avons également essayé de voir si cette qualité physico-chimique locale du milieu influence la charge bactériologique vis à vis de deux types des germes indicateurs de la qualité hygiénique (CF et SF) et les germes pathogènes à transmission hydrique (salmonella et le vibrion cholérique). Ces derniers n’ont pas été analysés par l’AFC car la recherche s’est avérée négative. La méthode statistique que nous avons utilisée pour cette étude est l’Analyse Factorielle des Correspondances (A.F.C.). Cette méthode dont les principes mathématiques ont été exposés dans les ouvrages de LERAT et FENELON (1971) in FADLI, 2003 ; BENZECRI (1973) et LEGENDRE (1984) a été utilisée pour caractériser les peuplements d’invertébrés aquatiques dans de nombreux travaux hydrobiologiques tels que ceux de LEVESQUE et GABORIT (1972), MOUTHON (1980) in FADLI, 2003 et METGE (1986). Cette méthode 118 est basée sur l’analyse de corrélation entre les variables, dont la réduction du nombre de caractères se fait par la construction de nouveaux caractères synthétiques ou de nombreux axes factoriels issus de la combinaison linéaire des caractères initiaux. 119 IV. LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE 1. Contamination des prélèvements d’eau L’examen saisonnier des quatre stations S1, S2, S3 et S4 (tab : XVIII, fig. : 46-47-48- et 49) montre une élévation des taux des coliformes et streptocoques fécaux de la saison la plus froide vers la saison la plus chaude. L’évaluation de la contamination bactérienne des échantillons d’eau montre une augmentation progressive des taux de coliformes et streptocoques fécaux en été - automne pour atteindre des valeurs 5 à 6 fois plus importantes que le taux initial en saison froide (Hiver) dans les quatre stations. De plus, le taux de contamination est important dans la station S4 qui se trouve à côté d’un rejet principal de Douar Doum. Les charges bactériennes sont maximales pendant l’été et présentent les résultats suivants : (5,3x103 CF. /100ml et 1,5x103 SF/100ml) pour la station S1, (6,3x103 CF./100ml et 5,6x103 SF./100ml) pour la station S2, (6,8x103 CF/100ml et 1,7103 SF/100 ml). Pour la station S3 et (2,2104 CF/100 ml et 2x104 SF/100 ml) pour la station S4. En plus, les stations S1, S2 et S3 reçoivent directement des rejets domestiques correspondants à une pollution chronique (EZZAOUAQ, 1991 in BENMESSSAOUD et al.,2001). Dans ces stations, la salinité moyenne est de l’ordre de 30‰ avec un maximum de 33‰ enregistrée en été (juin juillet 2000) et un minimum de 27 % en hiver (novembre décembre 1999) (BENMESSSAOUD et al.,2001) . Ainsi la température moyenne de l’eau varie entre 22° C à 25° C en été (juin juillet 2000) et 13° C à 16° C en hiver (novembre décembre 1999). Ces valeurs moyennes similaires à la station S1 ont été trouvées par SHAFEE (1989) et LEMINE (1993). Il parait qu’il existe un gradient salin longitudinal décroissant de l’aval vers l’amont (CHEGGOUR, 1989 in BENMESSSAOUD et al.,2001) . Les streptocoques fécaux sont moins abondants que les coliformes fécaux, dont leur présence est liée à la présence de la matière fécale se trouvant dans l’eau. Rappelons que BAHHOU (1991) a trouvé des résultats inverses. 120 En outre, l’application du rapport CF/SF (tab. XVI) permet de déterminer l’origine animale ou humaine de la pollution bactérienne. Ainsi, pour chercher l’origine de la contamination bactérienne du milieu étudié, nous avons calculé la valeur de ce rapport dans les quatre stations (tab XIX). L’identification a porté sur plusieurs souches suspectes prélevées à partir des milieux sélectifs. Après avoir utilisés tous les tests biochimiques nécessaires à l’identification des salmonelles, aucune ne s’est révélée être une salmonella durant la période d’étude aussi bien pour l’eau que pour les mollusques. La recherche de Vibrio cholerea s’est révélée négative durant la période d’étude pour les échantillons d’eau et des mollusques. Donc la recherche de salmonella et Vibrio cholerae s’est avérée négative, ce qui reste un résultat à comparer avec les études antérieures (EZZAOUK, 1991, KASSAB, 1993 et DEJLI, 2000). 121 Tableau XVII: Contamination bactérienne des échantillons d’eau de surface de l’estuaire Eau/S1 Hiver Printemps Eté Automne Moyenne Ecart-type CF/100ml 1850 4200 5000 5300 4087 1562,24998 SF/100ml 220 1100 1400 1500 1055 582,036654 Hiver Printemps Eté Automne Moyenne Ecart-type CF/100ml 4600 5400 6200 6300 5625 793,200269 SF/100ml 4500 5100 4900 5600 5025 457,347424 Eau/S3 Hiver Printemps Eté Automne Moyenne Ecart-type CF/100ml 1230 5600 6400 6800 5007 2567,2732 SF/100ml 130 1200 1700 1600 1157 718,25599 Eau/S4 Hiver Printemps Eté Automne Moyenne Ecart-type CF/100ml 15300 18200 22700 22000 19550 3454,94814 SF/100ml 14300 17600 19300 20000 17800 2541,65301 Eau/ S2 122 CF/100ml SF/100ml 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 Hiver Printemps Eté Automne Figure 46: Niveau de contamination des échantillons d’eau dans la station S1 CF/100ml SF/100ml 6500 5500 4500 3500 2500 1500 500 -500 Hiver Printemps Eté Automne Figure 47: Niveau de contamination des échantillons d’eau dans la station S2 CF/100ml SF/100ml 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 Hiver Printemps Eté Automne Figure 48: Niveau de contamination des échantillons d’eau dans la station S3 CF/100ml SF/100ml 25000 20000 15000 10000 5000 0 Hiver Printemps Eté Automne 123 Figure 49: Niveau de contamination des échantillons d’eau dans la station S4 Tableau XVIII: Origine de la pollution par le calcul du rapport CF /SF Hiver Printemps Eté Automne CF/SF CF/SF CF/SF CF/SF 8,4 3,8 3,5 3,5 Source de pollution humaine Mixte à prédominance humaine 1,02 1,05 1,2 1,12 Origine incertaine 9,4 4,6 3,7 Sous pollution Humaine sauf en été 1,06 1,03 1,17 Origine incertaine Site S1 (1,5 km) S2 (2,2 km) S3 (3,7 km) S4 (7,5 km) 4,2 1,1 2. Contamination de la chair des deux mollusques étudiés Les résultats (tab.XX, fig. 50 et 51) montrent : pour Cardium edule des charges bactériennes durant la période chaude estivo-automnale montrent : (4,4 x 104 CT mg/g et 2,2 x 104 CF mg/g pour la station S1) et (5,2 x 104 CT mg/g et 2,8 x 104 CF mg/g pour S3).Alors que celles de Venerupis decussata sont (4,2 x 104 CT mg/g et 1,57 104 CF mg/g pour S1) et (6 x 104 CT mg/g et 1,95 104 CF mg/g pour S3). De la station S1 vers la station S3 (fig. 52) on note une évolution croissante des taux des germes au niveau de l’eau et de la chair des deux mollusques. La station S3 est plus contaminée que la station S1. 124 Tableau XIX: Comparaison de la contamination bactériologique de deux mollusques dans les stations S1-S3 Stations Espèces Germes Hiver Venerupis CT/g S1 Cardium 40000 42000 CF/g 2000 14500 15000 15700 CT/g 18400 24000 37000 44000 CF/g 1600 18000 22000 Cardium 7200 10500 43000 60000 59000 CF/g 3140 17000 19000 19500 CT/g 26000 41000 50000 52000 CF/g 1700 27000 28000 11000 moyenne des germes Automne 25000 38000 Venerupis CT/g S3 Printemps Eté 36250 11800 30850 12200 43125 14660 42250 16925 [C] des germes en mg/g CT1/g 70000 CF1/g 60000 CT3/g 50000 CF3/g 40000 30000 20000 10000 0 H P E A Figure 50: Niveau de contamination bactériologique des échantillons de V. decusata CT1/g CF1/g [C] des germes en mg/g 60000 CT3/g 50000 CF3/g 40000 30000 20000 10000 0 H P E A Figure 51: Niveau de contamination bactériologique des échantillons de C. edule dans S1 et S3. 125 CF3/g venerupis CT/g ST1 CF/g ST1 cardium CT/g ST1 cardium CF/g ST1 venerupis CT/g ST3 CF/g ST3 cardium CT/g ST3 cardium CF/g 70000 [C] des germes en mg/g 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 H P E A Figure 52: Comparaison de la contamination bactériologique de deux mollusques dans St1-St3 3. Conditions écologiques favorisant une pullulation de SF et CF Afin d’avoir un complément d’information sur l’évolution des facteurs physicochimiques et de dégager ceux qui interviennent le plus dans la détermination de la qualité des eaux de l’estuaire étudié, nous avons traité statistiquement l’ensemble des donnés par l’Analyse Factorielle des Correspondances (AFC), méthode utilisée par plusieurs auteurs depuis l’année 1972. Cette méthode est basée sur la réduction du nombre de caractères en construisant de nouveaux caractères synthétiques ou axes synthétiques par combinaison linéaire des caractères initiaux. Pour ce faire, une matrice de type << Lignes x Colonnes >> est élaborée. 3.1. Matrice des données Nous avons pratiqué l’analyse dite (A.F.C) sur l’ensemble des données saisonnières, physico-chimique (16 paramètres) en ajoutant les teneurs saisonnières des streptocoques fécaux et celles des coliformes fécaux en tant que deux variables supplémentaires. Cependant, à cause de la différence des dates d’estimation des facteurs physico-chimiques (1998/1999) et celles des teneurs des CF et SF (2000), les résultats concernant la relation entre les conditions 126 physico-chimiques du milieu et la charge bactérienne en SF et CF, tirés de cette analyse, ne seront pris qu’en tant d’hypothèses fondées constituant, par suite, un outil de base pour des futures recherches. La matrice de données finale est constituée d’un tableau à double entré de 18 variables (colonnes) et 15 relevées (lignes) (tab. XLIII ; annexes). De même, pour chaque variable, l’ensemble des valeurs mesurées de chaque variable a été subdivisé en deux classes équilibrées avec une première classe (C1) théoriquement considérée comme ayant des valeurs inférieures à la moyenne et une seconde classe (C2) considérée comme ayant des valeurs supérieures à la moyenne. 3.2. Résultats Les trois premiers axes factoriels cumulent une inertie totale (tab. XXI) répartie comme suit : La variance cumulée pour les deux axes F1 et F2 est de 51%, soit une valeur suffisante pour que l’interprétation du premier plan F1 x F2 explique en grande partie le phénomène étudié. D’un autre côté, l’analyse des valeurs propres des taux d’inertie des différents descripteurs abiotiques, les coordonnées sur les différents axes, la corrélation qui lie les descripteurs aux axes factoriels d’une part, les descripteurs les uns aux autres d’autre part, permettent de donner une explication écologique à ces axes et de déterminer par la suite, le fonctionnement hydrologique de l’écosystème étudié. Tableau XX: Valeurs propres taux d’inerties et variance cumulées des trois axes factoriels F1, F2et F3 Valeurs propres Taux d’inertie Variance cumulée F1 0,28 28 28 F2 0,23 23 51 F3 0,15 15 66 127 Tableau XXI : Variables prises en compte dans l’analyse de l’A.F.C. 128 Interprétation des axes F1, F2, F3 Axe F1 : Les résultats (Tab. XXII et fig. 53, 54, 55 et 56) montrent que les variables qui contribuent remarquablement dans la constitution de cet axe sont : NH4+, NO-3 et SO4= soient des paramètres qui en grande partie évaluent le taux de la matière azotée autrement dit le degré d’eutrophisation du milieu. Un seul gradient croissant se distingue du côté négatif vers le côté positif de l’axe F1 pour NH4+, NO-3 et SO4= . Axe F2 : Quatre variables contribuent activement dans la constitution de cet axe, à savoir : TAC, Te, Na+ et cl-. En plus de la température (Te) et l’alcalinité, cet axe représente donc la variation de la salinité du milieu. De même, deux gradients sont également représentés par l’axe F2 : - Un gradient croissant du côté négatif de F2 vers son côté positif pour TAC. - Un gradient inverse pour les autres variables cités (Te, Na+ et cl-). Axe F3 : C’est un axe constitué (fig. 55) par la contribution principale de trois variables physicochimiques : K+, Ca++ et DBO5 représentant un gradient croissant du côté négatif vers celui positif du même axe pour les deux premiers paramètres et décroissant pour le dernier. Par ailleurs, les concentrations élevées des SF et CF sont notées dans le cadrant limité par les parties positives de l’axe F1 et l’axe F2 (fig. 54 ) ; celles-ci sont également notées dans le cadrant limité par les parties positives de l’axe F1 et l’axe F3 (fig. 56). Par suite, les conditions écologiques qui semblent favoriser la multiplication de ces germes se caractérisent par une richesse en NH4+, NO3-, SO4= et TAC élevé. Ces conditions sont mieux réalisées dans la station S4. Ainsi, c’est cette station qui a montré la contamination la plus élevée en SF et CF. Les coliformes fécaux y sont abondants presque toute l’année tandis qu’aux niveaux des stations S1, S2 et S3 ces germes sont plus nombreux en ’été automne qu’en hiver printemps. On sait que c’est la station S4 qui est la plus exposée aux eaux usées. Par suite, ce sont ces types d’eaux qui ont participé à semer ces germes et à favoriser leur multiplication. Le plan F1xF3 (fig. 55) montre en plus des valeurs élevées de K+ et Ca++ qui peuvent favoriser un développement de ces germes indicateurs de la qualité hygiénique (les Coliformes et les Streptocoques fécaux) des eaux. 129 Figure 53: Carte factorielle des variables physicochimiques et bactériologiques : plan factoriel F1xF2 130 Figure 54: Carte factorielle des variables physico-chimiques et bactériologiques: plan F1xF2 131 Figure 55: Carte factorielle des relevés bactériologiques en fonction des stations: plan F1xF3 132 Figure 56: Carte factorielle des relevés bactériologiques en fonction des stations: plan F1xF3 133 Discussion L’augmentation progressive du taux de contamination par les coliformes et streptocoques (chair et eau) dans les quatre stations est due probablement à la période de sécheresse qui a sévi au Maroc pendant la période s’étalant de 1992 à 1997 (EZZAOUAQ, 1991, AMHOUD, 1997 ; BENMESSAOUD et al., 2001b). En plus, l’hydrodynamisme du Bou Regreg est influencé par la présence du barrage sidi Mohamed Ben Abdellah, qui prive l’estuaire d’une bonne quantité d’eau douce sauf aux moments des lâchers de barrage qui se font généralement au mois de novembre (DJOUAI et al, 1992). Seule la marée détermine de façon perpétuelle et cyclique le volume des eaux pénétrant ou sortant de l’estuaire d’où les variations des charges bactériennes notées dans les différentes stations. Ainsi, la réduction des apports en eaux douces après la constriction du barrage en 1974 et la multiplication des rejets d’eaux usées contribuent à l’installation des conditions favorables à l’installation et la multiplication des coliformes et streptocoques. La pollution domestique constituant l’essentiel des effluents rendent les eaux de cet estuaire impropre à la baignade CHERKAOUI, et al.,(2006). Ces résultats concordent avec les études précédentes notamment ceux d’EL KAIM (1974), KAREDGE (1978) et EZZAOUAK (1991) qui sont tous d’accord sur la gravité de la pollution bactérienne des eaux de l’estuaire de Bou Regreg si on prend en compte des normes de qualité de l’O.M.S (1972) les plus permissives (tab. XXIII): 2000 coliformes fécaux par 100 ml et 2000 streptocoques fécaux par 100 ml, ainsi que les Directives de CEE-Eaux (1975). Ce degré important de pollution bactérienne s’illustre bien lors des analyses d’échantillons d’individus des deux espèces de mollusques au niveau desquels les charges bactériennes sont très élevées. (Fig. 50-51). Par manque de moyens, les échantillons de Cardium edule et Venerupis decussata (tab. XX) ont été effectués dans deux stations seulement S1 et S3. Dans ces deux stations, les échantillons de Cardium edule sont moins contaminés que ceux de Venerupis decussata. Ce dernier résultat n’est pas en accord avec celui de BOUCHRITI et al. (2000 ; in GALAF et al., 2003) qui ont signalé que la coque est l’espèce la plus contaminée et présente un risque majeur pour la santé public. Ils ont expliqué ce phénomène par le facteur temps qui a un impact sur la toxicité des coquillages et a permis de constater l’existence de deux périodes de risque : une hivernale et une autre estivale avec importance de la première. Ces périodes succèdent au temps d’apparition, dans le milieu, d’efflorescences toxiques de dinoflagellés capables de produire des paralysies. S1 est moins contaminée que S3 ; ceci peut s’expliquer par sa proximité de l’embouchure qui est faiblement influencée par les rejets des eaux usées et qui subit l’influence des marées. De même la variation saisonnière des germes fécaux montre leur prédominance estivo-automnale (Fig. 52). 134 Tableau XXII: Directives de l’OMS et de CEE- Eaux des eaux de baignade et des eaux de la présente étude concernant les coliformes fécaux (CF) et streptocoques fécaux (SF) Stations Périodes Moyenne de S2 S1 1996 1997 3 2,2 10 8,2 10 2001 3 4,08 10 S3 2001 3 5,62 10 1996 3 1997 0,015 10 3 1,3 10 Directives de S4 2001 8 5,007 10 1997 3 1,2 10 2001 9 19,55 10 3 Directives de l'OMS de CEE- Eaux baignade de baignade (1972) (1975) Eau très polluée>2 103 Nombre impératif 2 103 CF/100 ml 3 Moyenne de 0,25 10 8,3 10 2 1,055 10 3 5,02 10 3 5,6 10 3 1,2 10 7 1,157 10 3 3,6 10 8 17,8 10 3 Eau très polluée>2 102 Nombre Guide 2 102 SF/100 ml Des maxima sont également relevés en automne (5,2104 CT mg/g) chez la coque et (5,9104 CT mg/g) chez la palourde résultant d’un apport supplémentaire en germes après lessivage des terrains avoisinants après les premières pluies. Pour leur alimentation, ces mollusques filtrent de 20 à 120 litres d’eau favorisant une accumulation massive des concentrations intervalvaires 2 à 6 fois supérieures à celle du milieu (KAREDGE, 1978). Ce phénomène explique les résultats obtenus et la différence des degrés de contamination de la chair de Venerupis decussata et Cardium edule. (tab. XX). Signalant que, filtrant d’importantes quantités d’eau pour se nourrir (de 100 à 650 l /heure /kg d’animal vivant), les bivalves marins concentrent les micro-organismes et les substances toxiques provenant du milieu ou d’origine fécales. Leur ingestion expose donc les consommateurs à un risque de toxi-infection (APPERE et al., 2003). D’après SMITH DEWAAL et al., 2001 in CHINA et al., 2003, les mollusques filtrent et concentrent les particules, les toxines qui peuvent causer des pathologies humaines dues à leur ingestion ( HOLMES et TEO, 2002). Ces mollusques consommés, souvent crus, contiennent les biotoxines, les virus et les bactéries sont mal éliminés. Il en résulte de nombreuses toxi-infections alimentaires dues à l’ingestion de ce type d’aliment. Ainsi, SERVAIS et al. (2003), GARCIA-ARMISEN et al. (2005) et SERVAIS et al. (2005), ont constaté que la présence de microorganismes pathogènes d’origine fécale dans les eaux de surface pose d’importants problèmes sanitaires quand ces eaux sont utilisées pour la production d’eau potable, pour l’activité nautique (cas du Bou Regreg) ou pour l’irrigation. Comme l’a 135 indiqué SERVAIS et al. (2005), il est nécessaire d’effectuer la désinfection des eaux usées dans des stations d’épurations afin de réduire le niveau de contamination des eaux de surfaces par des microorganismes pathogènes tel que les coliformes et les streptocoques fécaux et les coliformes totaux. A noter que, si on compare nos résultats avec ceux relevés par les études antérieures (tab. XXIII), on constate que depuis l’année 1996 à 2001 le degré de contamination de l’eau a doublé pour les coliformes fécaux (CF) et a quadruplé pour les streptocoques fécaux. Dans les travaux de TAHRI (1997), la première station révèle une contamination bactérienne très élevée, comparée aux directives de l’O.M.S (1972) pour les eaux de baignade. Les teneurs en coliformes fécaux et streptocoques fécaux restent largement supérieurs et les eaux de cette station peuvent être classées comme eau très polluée. Rappelons qu’il s’agit d’une zone proche des deux plages Rabat et Salé qui connaît une activité très importante tout au long de la journée surtout pendant l’été. Pour les stations S3 et S4 la pollution devient très critique. En 2000, TISSIR a constaté que la concentration en coliformes varient entre 1,1x104 germes/100ml et 2,4x107 germes/100 ml. Les concentrations élevées ont été enregistrées au niveau de la station S4 vu que leur situation à proximité des rejets d’eaux usées urbaines de Douar Doum et Takaddoum et au niveau de la station S4 qui reçoit les rejets du bidonville d’Akrech. En ce qui concerne les streptocoques fécaux TISSIR (2000) trouve des valeurs qui oscillent entre 2,3x102 germes /100ml et 2,4x106 germes/100 ml. Les concentrations les plus élevées 105 et 106 ont été enregistrées au niveau des stations S3 et S4 qui reçoivent de grandes quantités d’eaux usées. Cette dernière station est située dans la partie la plus en amont de l’estuaire. Ces eaux ne se renouvellent qu’exceptionnellement ce qui explique en plus les teneurs élevées en streptocoques et en coliformes thermo tolérants. La comparaison aux normes tunisiennes relatives aux rejets dans le domaine public maritime (2000 coliformes, 1000 streptocoques fécaux) montre que les eaux de l’estuaire du Bou Regreg sont très chargées en germes de contamination fécale. Cette pollution est due aux déversements anarchiques des eaux usées urbaines et industrielles sans traitement préalable dans l’estuaire. Il est important de préciser que la transmission des maladies entériques par la baignade dans des eaux contaminées par des eaux usées urbaines est encore aujourd’hui mal définie. Ceci conduit à une grande diversité de normes appliquées qui sont souvent sujet à polémique dans les milieux scientifiques. Les maladies contractées par baignade concernent surtout la sphère ORL (rhinites, sinusites otites) et ensuite la peau et les muqueuses (eczéma, vaginites). Ces maladies sont transmises par les excrétions des baigneurs eux–mêmes ou par contact et sont donc plus en relation avec la densité des baigneurs et leur état de santé qu’avec le degré de contamination par les eaux usées. 136 Enfin, sur la rive gauche de l’oued Bou Regreg, deux piscines, qui n’existent plus maintenant, étaient très fréquentées pendant la saison sèche. Celle du « Yacht club » est alimentée par des eaux souterraines et vidangée régulièrement. La piscine du club « Olympique Marocain » est alimentée par les eaux de l’oued en période de marée haute et acquiert rapidement une couleur verdâtre due au développement des algues phytoplanctoniques. Aucune filtration ou désinfection ne semble être effectuée dans un cas comme dans l’autre. L’appréciation de la salubrité de ces eaux dépasse le cadre du présent travail mais, considérant l’absence de désinfection systématique, on peut émettre des doutes à ce sujet. Cependant, on peut dire que la dégradation de la qualité des eaux étant essentiellement dû à la pollution d’origine domestique (agglomération sans station de traitement) et industrielle. Quant au Bou Regreg, les inondations récurrentes résultant de la combinaison de fortes précipitations sur un sol relativement imperméable et d’une occupation anarchique du lit de l’oued place la lutte contre les inondations au premier rang des préoccupations (SOGREAH, la lettre internationale, 2004). On doit noter également que, les sédiments constitués des particules très fines contiennent un grand nombre de bactérie car ils offrent une grande surface de colonisation importante par rapport à la masse. C’est ainsi que, 90,5 % de coliformes fécaux peuvent être fixés sur des particules de petite taille (0,45 à 5 µm). D’après ALZIEU et al. (1989) ces microorganismes peuvent être retrouvés dans les sédiments comme E. coli, S.F., V. Cholerae etc. Le dragage provoque une remise en suspension des sédiments et des microorganismes qui leur sont associés. Le devenir de la charge microbienne dans l’eau, comme pour les autres polluants, est fonction de la dilution, de la dispersion et de la sédimentation des particules fines. Concernant l’origine de la contamination bactérienne du milieu, l’application du rapport CF/SF permet de tirer des conclusions sur l’origine de la source de cette pollution. Ainsi, ce rapport varie en fonction des stations et de l’éloignement par rapport à la mer. On trouve dans la moitié des cas une pollution essentiellement d’origine humaine, avec un rapport (R>4 et 2<R<4) l’autre moitié est d’origine incertaine avec un rapport (1<R<2). Le premier rapport confirme la contribution des estivants à la pollution marine. Ce même résultat a été signalé par BENAYAD EL M’KHITAR (1997). Le deuxième rapport peut être expliqué par plusieurs faits comme le lessivage des terrains agricoles par des eaux de ruissellement qui véhiculent des microorganismes dans les effluents puis dans la mer ou la proximité de la zone industrielle de Youssoufia et Douar Doum au niveau de la station S4 (fig. 44). A ajouter qu’un égout d’eau usée se jette dans l’estuaire au niveau de cette dernière station. 137 Le rôle des eaux de ruissellement est d’une importance dans la contamination bactérienne de milieu aquatique. ELATTAR, et al., 2001, par exemple, ont signalé que le rapport CF/SF calculé au niveau des eaux de la lagune d’Oualidia montre que généralement d’origine animale. Ce phénomène peut être la contamination est expliqué par les quantités considérables de fumier utilisé pour fertiliser les champs de pâturage et peut constituer une source supplémentaire de pollution d’origine animale. Ils ont noté en plus une corrélation entre la contamination fécale et les périodes de fortes pluviométries. Concernant la comparaison de la concentration de CF au niveau de l’eau de surface de quelques oueds marocains avec nos données de l’oued Bou Regreg, l’analyse des paramètres de la qualité de l’eau indiqués dans les tableaux XXIV, XXV et fig. 57 montre que l’état de la qualité des eaux de surface est moyennement dégradée. Ainsi, des teneurs de 21 millions de coliformes fécaux ont été enregistrées à Isly alors qu’au niveau de notre site d’étude la concentration moyenne annuelle en contaminants bactériens ne dépasse pas 8570 CF/100 ml. Par contre, si on se réfère au résultat trouvé pour la station S4 (22700 CF/100 ml durant l’été et 22000 durant l’automne), on peut à dire que la qualité des eaux de surface est de qualité très mauvaise à cette période. Avec ce niveau de contamination bactérienne dépassant les normes de baignade (tab. XXV), on peut conclure que les mollusques de l’oued Bou Regreg, sont impropres à la consommation directe. Mais, il est possible d’améliorer la comestibilité de ces mollusques, vivant dans des zones pouvant compter jusqu’à 5000 coliformes fécaux/ 100 ml, en provoquant une purge par stabulation en eau propre. Dans le même concept CHAFIK et al.,( 2001) ont confirmé ce même phénomène en analysant la qualité des eaux de la côte atlantique. Des mollusques retirés d’un milieu contenant plus de 5000 coliformes fécaux / 100 ml, comme c’est le cas pour l’oued Bou Regreg doivent être considérés comme non comestibles, même après épuration en bassin. Cette importante contamination fécale peut être une présomption de l’existence d’autres germes pathogènes à transmission hydrique tels que : Yersinia, Campylobacter et surtout Salmonella et Vibrio cholerae dont la recherche dans notre travail s’est avérée négative. Ceci peut être dû soit à leur présence en faible nombre dans les eaux à la compétitivité avec les autres germes, à la pauvreté du milieu en éléments nutritifs ou à l’effet de dilation provoquée par la marée. 138 Tableau XXIII: Comparaison de la concentration en coliformes fécaux de quelques oueds marocains avec nos résultats de l’oued Bou Regreg Date de prélèvements 12/02/1999 09/02/1999 21/04/1998 22/02/1999 01/02/1999 27/03/1997 28/02/1999 du 11/99 au 10/00. Oueds CF/100 mlx104 8,5 Martil 2100 Isly 86 Sebou 76 Oum Er-Rbia 130 Tensift 22 Souss 670 Ziz Bou Regreg 0,85 7 CF/100 mlx10 4 2500 2000 1500 1000 Isly Ziz Tensift Sebou Oum ErRbia Souss Martil 0 Bou Regreg 500 Figure 57: Comparaison de la concentration de CF au niveau de l’eau de surface de quelques oueds marocains avec nos données de l’oued Bou Regreg Tableau XXIV: Normes de classification de la qualité des eaux de surface (2000-2001) d’après la direction de la recherche et de la planification de l’eau Classe de qualité CF/100 ml Excellente Bonne Moyenne Mauvaise <=20 20-2000 2000-20000 >20000 Très Mauvaise - 139 Par comparaison à la contamination hydrique, les mollusques concernés par cette étude présentent des charges bactériennes plus élevées que l’eau des quatre stations où respectivement la concentration des CF dans l’eau est inférieure à celle de la chair. La concentration bactériologique importante notée chez les mollusques étudies est en accord avec les résultats signales par PLUSQUELLEC et al. (1986) et PNUE/FAO/COI-IAEA. (1994 ; in BENMESSAOUD, 2001) selon lesquels les coquillages sont de bons indicateurs de pollution microbienne des eaux littorales. En plus, SERVAIS et al. (2003) ont signalé que les coliformes fécaux constituent l’un des microorganismes d’origine fécale car il s’agit d’indicateurs courants de la contamination microbiologique des eaux. El SHARKAWI et al., (1982) et MABROUK (1988) ont trouvé des corrélations hautement significatives entre la contamination hydrique et celle des coquillages aussi bien pour les coliformes que pour les streptocoques. Cependant, les streptocoques fécaux constituent actuellement un test de contamination plus significatif que les coliformes fécaux et un meilleur indicateur de la salubrité des eaux (MERABITINE, 1998). Ainsi, l’état de salubrité des échantillons des coquillages est à craindre surtout que la présence des indicateurs bactériens peut indiquer celle des germes pathogènes. (BRISSOU et DENIS 1978 ; ROBERTSON et TOBIN, 1983). Les salmonelles et les vibrions n’ont été détectés dans aucun échantillon. Des résultats similaires ont été trouvés par FAHIM (1990) en étudiant la pollution bactérienne de la lagune d’Oualidia et par EZZAOUK (1991) en étudiant l’estuaire de l’oued Bou Regreg. MABROUK (1988) n’a isolé que deux salmonelles dans la lagune de Nador. BAHOU (1991) n’a détecté aucune salmonelle ni Vibrio parahaemolyticus dans les eaux marines littorales du Nord du Maroc. SENOUSI (2000 in GALAF et al., 2003) a montré que sur le plan bactériologique, les coliformes totaux, les coliformes fécaux, les streptocoques fécaux ont été retrouvés de manière systématique dans tous les échantillons analysés en milieu marin. En ce qui concerne les germes pathogènes, aucun vibrion n’a été isolé et que 7 échantillons sur 16 (44%) contiennent des salmonelles. D’après RODRIGUES et HOFER (1986), cette absence peut être expliquée par l’incapacité des mollusques (V. decussata et C. edule) à retenir ces germes comme particules concentrées. De même, DJOUAI (2005) proclame que les indicateurs de pollution bactériologique, physico-chimique, organique et métallique démontrent que l'action anthropique exerce une pression considérable sur les eaux de l'oued Bou Regreg. D’après (BERRAHO, 2006), les décharges citadines installées tout près de l'estuaire et les lâchés du barrage, Sidi Mohammed 140 Ben Abdellah engendrent, pendant les périodes pluvieuses, un apport important en eau, anoxique, turbide et chargée en matière organique et en particules en suspension. A noter également, MORTELUNE (2006), confirme qu’outre, et dans le but de mettre un terme aux activités néfastes pour l’environnement et l’équilibre de l’écosystème (exploitation illégale et intensive des carrières, déversement d’ordures et de gravats), l’Agence de Bou Regreg a saisit à cette fin la Préfecture de Salé et le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques, propriétaires du terrain, pour qu’ils prennent les mesures qui s’imposent à l’encontre des pollueurs et des contrevenants. Pour cela il a été décidé de séparer les conduites d’eaux usées de celles des eaux de pluie. Si les secondes, naturelles, verseront dans le fleuve, les premières, très polluantes, seront acheminées sur le littoral à travers des stations de pompage. Deux émissaires mèneront ces rejets dans les fonds marins, à 3 km des côtes. Par ailleurs, le suivi des différents paramètres physico-chimiques et bactériologiques considérés (A.F.C), nous a permis de déterminer le niveau et les tendances de contamination de l’estuaire du Bou Regreg donc de donner un premier bilan sur l’impact des rejets des villes de Rabat-Salé et de confirmer les résultats précédents. On déduit que, parmi les conditions écologiques qui peuvent éventuellement favoriser une bonne multiplication des coliformes et streptocoques fécaux dans le milieu aquatique, des valeurs élevées de NH4+, NO-3, SO4=, K+, Ca++ et TAC. Ces conditions sont moins représentées dans la station S1 d’où la faible charge de cette station en SF et CF. Il s’agit d’un milieu riche en matière nitrifiée et relativement eutrophisé. Dans le même sens, RAFFAELI et al., (1998), MARQUES et al., (1997, 2003) , PARDAL et al. (2000, 2004), MARTINS et al. (2001), CARDOSO et al., (2002, 2004) et DOLBETH et al. (2003 ; in VERDELHOS et al., 2005) ont signalé que dans les eaux côtières, l’eutrophisation est connu comme une des meilleurs conditions favorisant la pullulation des germes pathogènes dans le milieu aquatique. Notre étude montre, également, que vis à vis des paramètres écologiques étudiés, le comportement écologique des coliformes et streptocoques fécaux est, à peu près, le même. Mais, les coliformes sont plus abondants que les streptocoques. Ainsi, les eaux de l’estuaire apparaissent très chargées de matière organique biodégradable. Cette situation dangereuse contribue à la dégradation de la qualité physico-chimique de ce milieu, et pourrait entraîner des effets néfastes sur l’ensemble des composantes de ce système. Ainsi, il est important que les autorités compétentes prennent conscience de la réalité du problème de la pollution de l’estuaire Bou-Regreg par les rejets urbains afin de procéder à des épurations de ces rejets avant d’être déversés dans l’estuaire. Enfin, comme l’a signalé DJOUAI (2005) l’installation d’observatoires pour le suivi de la qualité des eaux de surface doit être généralisée et ne doit pas seulement concerner les cours d’eau menacés. 141 V. CONCLUSION Durant la période d’étude, l’étude physico-chimique du milieu étudiée a montré, que la température de l’eau de mer suit une évolution saisonnière et que la salinité est fonction de la pluviométrie. Les valeurs de DBO5 sont en bonne corrélation avec celles de l’oxygène dissous et indiquent une contamination du milieu par les matières organiques et minérales. L’étude bactériologique de l’eau de mer et des bivalves nous a permis de constater que la pollution d’origine fécale du milieu est variable aussi bien dans l’espace que dans le temps. Il s’agit de milieu riche en matière azotée et relativement eutrophique. La période hivernale a montré un niveau de pollution élevé dû essentiellement aux eaux de ruissellement qui en lessivant les terrains agricoles apportent au milieu un grand nombre de germes. Durant la période estivale, le site du Bou Regreg a montré une contamination fécale importante, également, coïncidant avec l’arrivée des estivants durant les mois d’été. En conséquence, celle des mollusques a tendance à augmenter à nouveau durant cette période. L’origine de la pollution, telle qu’elle a été déterminée par le rapport CF/SF, est d’origine humaine dans la moitié des prélèvements. L’autre moitié montre pour une pollution d’origine incertaine. Quant aux germes pathogènes (Salmonelles et Vibrionaceae) plusieurs causes peuvent être à l’origine de leur absence dont les plus importants sont : l’élévation du pH par activité photosynthétique des algues, l’augmentation de la concentration en oxygène dissous dans l’eau. La température, l’intensité lumineuse (UV), l’activité lytique par les bactériophages pourrait revêtir une certaine importance quant à l’élimination de ce type de bactéries. D’après ces résultats, l’estuaire du Bou Regreg se trouve affecté par la pollution depuis plusieurs années. Les rejets d’eaux usées domestiques dans l’estuaire font que la contamination fécale se trouve très élevée. Ceci influence la qualité de la faune aquatique en particulier les mollusques lamellibranches tels que chez Cardium edule et Venerupis decussata. Ces mollusques contaminés peuvent véhiculer des germes pathogènes à transmission hydrique d’où la nécessité d’établir un système de surveillance de ce type de pollution. De plus, une pollution urbaine due aux rejets de nature industrielle est entrain de prendre de l’importance, d’où un risque d’aggraver le déséquilibre écologique du milieu. L’état actuel de pollution bactériologique nécessite donc une prise de conscience en vu de sauver cet écosystème fragile. Le secteur aval de l’oued Bou Regreg est pollué à un point tel que son équilibre écologique est mis en jeu en plus qu’une mise en danger de la santé des populations riveraines. 142 La pollution, surtout d’origine organique et biologique, est imputable aux déversements d’eaux usées domestiques et industrielles. En outre, des problèmes de métaux lourds ont été signalés dans la partie concernée. La qualité microbiologique des plages n’est pas conforme aux normes permissibles pour l’eau de baignade et la situation est encore plus grave du côté de Salé que du côté de Rabat. Toutefois, les aspects de salubrité de l’eau de l’estuaire ont pris une importance croissante, traduite au Maroc par une législation réglementant les conditions sanitaires des eaux : - Les décharges publiques doivent être traitées à la collecte ; - Création d’usines de compostage et d’incinération des rejets solides ; - Traitement des eaux usées avant leur déversement ; - Installation d’une station d’épuration ; - Construction d’un collecteur principal qui permettra de dévier les rejets ; qui se déversent actuellement directement dans l’oued vers l’océan ; - Etablissement d’un programme spécifique d’éducation du public : une ou plusieurs compagnes de sensibilisation doivent être évoquées. 143 144 CHAPITRE V REPRODUCTION I. INTRODUCTION 1- Venerupis decussata -Position systématique Venerupis decussatus Linné appelée palourde européenne, appartient à l’embranchement des mollusques, à la classe des bivalves (ou lamellibranches) à la sous-classe des Eulamellibranches et à la famille des Veneridae. La palourde Venerupis decussatus est un mollusque à symétrie bilatérale, le tégument forme de chaque côté un pli ou manteau enveloppant le corps et sur lequel est moulée une coquille bivalve, allongée transversalement de couleur variant du blanc - grisâtre au fauve avec des tâches brunes, les valves sont pourvues de fines stries concentriques et des stries radiaires bien nettes qui se superposent aux précédentes. La tête est indistincte (Acéphale). Le pied est comprimé latéralement en forme de hache. Les branchies sont très développées et lamellaires. Deux muscles adducteurs puissants traversent le corps et ferment la coquille. Les siphons inhalants et exhalants sont totalement séparés l’un de l’autre. Venerupis decussata (LINNE 1758) Embranchement : Mollusques Classe : Bivalves (LINNE, 1758) Sous-classe : Heterodonta (NEUMARY, 1884) Ordre : Verkhoïansk (ADAMS, ADAMS, 1856) Famille : Veneziano (RAFINESQUE, 1815) Genre : Venerupis (CHIAMENTI, 1900) Espèce : Venerupis decussata (LINNE, 1758). 145 Valve gauche crochet siphons Vu e ext er ne d e V en er up is d e cu ssa ta -Biologie et aire de répartition géographique C’est une forme commune dans les horizons infralittoraux et dans la zone de balancement des marrés. Elle se montre préférentielle de la partie moyenne de l’étage médiolittoral (VILELA, 1950 ; in CHMAITILLY, 1989). La palourde est largement répandue dans les substrats fins vaseux ou sableux ou même dans les substrats grossiers, bien qu’elle présente une grande affinité pour les sédiments mal calibrés hétérogènes et légèrement envasés (Bucaille et LUBET, 1983 ; in CHMAITILLY, 1989). C’est une forme fouisseuse qui vit profondément dans le substrat tout en affleurant les ouvertures de leur siphon à la surface de celui-ci (BEN MESSAOUD, 1987 ; BUCAILLE et LUBET, 1983 ; in CHMAITILLY, 1989). Elle est largement distribuée dans l’Océan Atlantique, depuis les côtés Sud et Ouest des Iles Britanniques jusqu’au sud de la Péninsule ibérique, et tout au long des côtes atlantiques allant du Maroc au Sénégal. Elle se rencontre en France du Havre à la frontière espagnole. On la trouve également en Méditerranée notamment dans les étages côtiers dont l’étang de Thau où elle est très abondante. Elle est signalée dans l’océan Indien et la Mer Rouge (BEN MESSAOUD, 1987). Au Maroc, les palourdes sont communes dans les milieux estuariens et lagunaires. On les trouve en Atlantique dans l’estuaire du Bou Regreg, la lagune de Moulay Bousselham, d’Oualidia et dans la lagune de Nador en Méditerranée. Elle colonise les milieux peu agités du littoral comme les lagunes en communication permanente ou temporaire avec l’océan, ou encore le voisinage des embouchures des fleuves. C’est une espèce qui se rencontre dans des substrats allant des sables envasés, des sables plus propres aux sédiments plus grossiers. La densité maximale de la population se trouve dans les sédiments mal calibrés hétérogènes. 146 La palourde présente un comportement non sélectif vis-à-vis de la qualité du substrat mais plutôt envers sa taille où vit enfouie dans la boue, le sable, les graviers ou l’argile dur sous le niveau de mi-marée. La nature du sédiment influence la qualité de la coquille et la vie des individus. En effet, les organismes habitant les substrats fins bien calibrés (vase, vaso-sableux), possèdent une coquille épaisse et robuste sauf dans l’estuaire du Bou Regreg où les organismes à coquille épaisse vivent dans du sable vaseux (BEN MESSAOUD, 1987). L’espèce, tout en étant euryhaline et eurytherme, enregistre un maximum de développement à des températures comprises entre 25°C et 28°C et une salinité de 32 à 40%g/l. La température létale est estimée à 29°C (CHMAITILLY, 1989). Régime alimentaire : L’espèce est considérée comme suspensivore se nourrissant de matière en suspension, de phytoplancton, d’algues unicellulaires (diatomées) et des les bactéries. Toute fois, elle fait également partie du groupe des déposivores consommatrices de particules minérales ou organiques dissoutes. Ajoutons que Scrobicularia plana et Cerastoderma edule sont considérés par BENMESSAOUD (1987) comme principales espèces compétitives de la palourde. Cette dernière constitue l’une des proies de Carcinus maenas, Murex trunculus, Octopus vulgaris et elle est souvent parasitée par l’espèce Pinatheres pisun (VILELA, 1950- in CHMAILLY, 1989). 2- Cardium edule - Position systématique Le genre Cerastoderma ou Cardium LINNE 1767, se subdivise en plusieurs espèces souvent assez délicates à séparer. LUCAS, (1965) en cite douze parmi les plus communes, le Cardium edule (LINNE 1767) ou Cerastoderma edule nommé suivant les régions, bucarde, coque, henon, rigadeau ou sourdon, est le plus répandu. Ce dernier est une espèce commune marine et paralique, qui se rencontre sur le littoral atlantique, de la mer de Barentsz jusqu’en Mauritanie. Elle est probablement absente dans la Méditerranée où elle est remplacée par l’espèce congénérique C. glaucum BAZAIRI 1999. C’est l’un des Mollusques les plus abondants des estrans semi-abrités des baies et estuaires du littoral ouest–européen (BACHELET et al., 1992). Il pénètre dans les golfes de Botnie et de Finlande, est fréquent sur les côtes anglaises. Distribuée essentiellement dans le domaine intertidal, mais présente aussi en eaux peu profondes, la coque Cardium edule est une espèce largement répandue, possédant une capacité considérable d’adaptation aux variations des conditions de température, de salinité et de texture du sédiment. Commune dans les milieux laguno-estuariens, elle occupe les substrats 147 sableux et sablo vaseux des secteurs à influence marine ; ses aires de répartition sont favorisées par un écoulement rapide d’eau (EL KAIM, 1976a). Cardium edule : (LINNE 1767) Embranchement : Mollusques Classe : Bivalves Sous – classe : Cardiadae Ordre : Veneroida Famille : Cardiadae Genre : Cardium Espèce : Cardium edule Valves semi ouvertes Crochet - Biogéographie et écologie C’est une espèce prédominante dans les zones intertidales qui peut vivre au niveau des horizons infralittoraux et elle est occasionnelle dans les milieux sublittoraux (EL KAIM, 1974). La coque est incapable de survivre dans les bassins stagnants et exige un milieu soumis à de forts courants marins (EL KAIM, 1974). C’est une forme suspensivore ayant pour prédateur Nassa pygmea, Carcinus maenas (40 coques par jour BENZAKOUR, 1995) et Larus canus (BANNERMAN, 1962- in DESPREZ et al, 1987). L’espèce se nourrit plus particulièrement de bactéries (4 à 63 µ de diamètre) et de diatomées (BEUKEMA, 1974 in BEN MESSAOUD, 1987) (fig. 58) 148 Figure 58 : Cardium edule vue de différentes faces, estuaire : Bou Regreg (BENMESSAOUD, 1999). II. LA REPRODUCTION CHEZ LES DEUX ESPECES 1- Venerupis decussata 1.1 Gonochorisme et hermaphrodisme dans le genre Venerupis. La différentiation sexuelle apparaît très tôt, en effet, VILELA (1950) a signalé qu’il y a des gamètes en août chez une jeune palourde (V. decussata) de 4 mm, et il admettait que certains individus d’une douzaine de millimètre de longueur, donc ayant moins d’un an de vie benthique, sont déjà aptes à la reproduction. Cependant, la majorité des individus n’atteignent leur maturité sexuelle qu’au début de la seconde année de vie benthique. LUCAS (1969), en travaillant sur de jeunes bivalves dont Venerupis, a remarqué que l’examen histologique montre que des gamètes des deux lignées mâle et femelle peuvent coexister dans un même individu de Venerupis decussata. De même, des traces d’hermaphrodisme ont été remarquées par ce même auteur chez certains individus mais il ne s’agit là que d’un phénomène très fugace 149 qui n’atteint jamais les glandes génitales fonctionnelles. En effet, les individus adultes possèdent toujours des sexes parfaitement distincts et aucune trace d’inversion sexuelle n’a été décelée jusqu’en 1854, date à laquelle LACAZE-DUTHIERS (in GALLOIS, 1973) entreprit des études portant sur la reproduction de 40 espèces de mollusques bivalves, les opinions des auteurs divergeaient donc, certains croyaient à l’hermaphrodisme, d’autres étaient pour le gonochorisme. D’après LACAZE–DUTHIERS (in GALLOIS, 1973) le gonochorisme était l’état habituel et l’hermaphrodisme était exceptionnel. Mais, d’après CHESMANN et al., (2006), les palourdes sont gonochoriques dans les Iles Britanniques. 1.2 - Anatomie de l’appareil reproducteur et reproduction L’aspect des glandes génitales (fig.59, 60) varie considérablement selon l’âge de l’individu et l’époque de l’année (GALLOIS, 1973). Pendant la période de reproduction, un peu avant la ponte, les gonades atteignent leur développement maximum. La glande génitale n’est pas diffuse dans la masse viscérale chez V. decussata, ce qui n’est pas le cas d’autres bivalves comme V. aurea, Scrobicularia plana, et Cerastoderma edule. Il s’agit d’une glande acineuse dont la structure se ramifie à l‘intérieur de la masse viscérale. Issus de l’ensemble des follicules, les gonoductes se groupent en canaux visibles à la surface de la masse viscérale (GALLOIS, 1977). D’après LUCAS (1965), chez V. decussata la gonade, quelque soit le sexe, apparaît toujours de couleur ivoire. GALLOIS (1973) en comparant les deux Veneridae de l’Etang de Thau (Venerupis decussata et Venerupis aurea) a conclut que la gonade de Venerupis aurea se forme au début de la vie reproductrice de l’individu et persiste toujours, par la suite, entre les périodes de ponte. Pour les palourdes, les glandes génitales se forment avant chaque période de reproduction pour disparaître totalement à la fin de celle-ci. Chaque gamétogenèse est donc précédée d’une différenciation de la gonade (glande acineuse). 150 Figure 59: Palourde vue de différentes faces. Lamelles Valve Masse viscérale Manteau Pied Siphons cachés par le manteau Cavité palléale Gonade diffuse vue par transparence Figure 60: Anatomie de la palourde (Ruditapes decussatus.) (Photo prise le 05/04/99 dans l’estuaire du Bou Regreg) 151 2. Cardium edule La présente étude sur la coque Cardium edule des régions tempérées chaudes a été menée en vue de savoir à quel niveau la biologie de Venerupis decussata et Scrobicularia plana ressemble à celle d’autres espèces prochement liées ; Ces trois espèces ont une large distribution géographique et ont fait l’objet de plusieurs études notamment ceux de BEN MESSAOUD, (1987), KOURRADI (1987), CHMAITILLY (1989), ZINE (1989) et BENZAKOUR (1995). En outre, nombreux sont les travaux qui ont été effectué sur la dynamique des populations de C. edule; parmi eux, ceux de (HANCOK et URQUHART (1965), FRANKLIN (1972, in BAZAIRI 1999) et ceux de la biologie de l’espèce sur les côtes françaises de la Manche (LAMBERT, 1944 et GIMAZANE, 1969 (in DESPREZ et al, 1987) et RODRIGUEZ-RUA et al., 2003). La fécondation et le développement de ces mollusques se font dans l’eau fournissant des larves, «veligères » qui nagent quelques temps près de la surface de l’eau. La durée de la vie pélagique évaluée de trois à cinq semaines varie avec la température ambiante. Le velum se résorbe, la larve acquiert une coquille rudimentaire et un long pied vermiforme, puis tombe, par la suite, sur le fond et s’enfouit légèrement. A ce stade, sa taille ne dépasse pas un millimètre (BEN MESSAOUD, 1987). L’espèce présente un régime alimentaire suspensivore, sa fécondité est élevée et ses laves, issues d’une fécondation en eau pleine, subissent un développement planctonique planctonotrophe de trois à cinq semaines (VERWEY, 1987- in BACHCLET et al., 1992). Le C. edule est dioïque, les individus mâles sont moins nombreux que les femelles ; les glandes mâle et femelle ne différent ni par leur position ni par leur forme ; la glande mâle est à peine moins grosse et plus opaque. (BEN MESAOUD, (1987). Elle se reproduit vers avril mai (CREEK, 1960). Le recrutement commence en juin et est maximal quand les densités des individus âgés sont faibles (BEUKEMA, 1974- in BENMESSAOUD 1987) ; le naissain se fait, en effet, absorber par les siphons des adultes (KRISTENSEN, 1957). Dans l’estuaire du Bou Regreg, la forme étudiée présente les caractéristiques morphologiques et écologiques de l’espèce typique séparée de sa vicariante cardium lamarcki (PETERSEN, 1957). Mais, sous l’effet des conditions écologiques locales, ces caractéristiques peuvent être modifiées. Il est donc nécessaire d’effectuer des études pouvant éclaircir ces modifications. Ainsi, ce chapitre est destiné à compléter les observations faites sur le terrain quant à la durée de la période de reproduction de Cardium edule et à la détermination des modifications saisonnières de la gonade et des tissus somatiques qui l’entourent ont été étudiées par l’histologie, chez les mâles et les femelles pendant un cycle sexuel. Cette approche nous est parue indispensable. En effet, l’analyse bibliographique relative à Cardium edule dans d’autres régions nous a révélé peu des travaux histologiques sur la gamétogenèse, les séquences ou les 152 modalités du cycle. Les différents auteurs se contentent, d’après l’étude annuelle de stocks de situer, approximativement, la période de reproduction. Position de la gonade : (fig. 61) Les coques sont considérées comme gonochoriques. Bien que constituée à partir de deux ébauches distinctes, la gonade des pélécypodes ne peut, le plus souvent, être dissociée en deux masses individualisées. Cette particularité est rencontrée, en effet, chez Cardium edule. Dans les deux sexes la gonade est diffuse et se présente sous forme de tubules ramifiés plus ou moins nombreux et volumineux en fonction de l’état du développement sexuel. Contrairement à ce qui se passe chez les Mytilidés, ces tubules n’envahissent jamais le manteau, mais pénètrent profondément dans la masse viscérale entre la périphérie et les lobules de la glande digestive, le tube digestif et les reins (LUBET, 1971). Dans notre milieu d’étude, les coques des sexes mâles présentent une masse viscérale uniformément blanc grisâtre et femelles grisâtre orangé on peut donc admettre que l’espèce est gonochorique. Cette conclusion corrobore avec celle de PELSENEER (1926). Par ailleurs, C. edule est eurytherme (LUBET, 1981), de mer tempérée ou subtropicale et atteint des régions plus méridionales que Mytilus edulis. Sa reproduction est estivale dans les régions septentrionales comme en Norvège (RYGG, 1970) ou en Danemark (THORSON, 1946) ; elle devient printanière sur les côtes de la Manche en particulier au Royaume Uni (BOYDEN, 1971) et en France (GIMAZANE et al., 1972). Le cycle sexuel débute en mars avec émission de gamètes au printemps, et parfois, au début de l’automne. L’animal entre phase de repos sexuel avec accumulation de réserves. Le cycle sexuel est identique chez des populations du bassin d’Arcachon en France. En Méditerranée (Italie du sud et Nord de la Tunisie), le cycle sexuel est très étalé avec la possibilité de pontes hivernales, printanières et automnales, mais avec disparition d’une grande partie de la population en été où la température atteint, dans les zones lagunaires, des valeurs proches de la température létale TL 50. (ZAOUALI, 1974, ANSELL et al., 1979). Enfin l’observation effectuée sur Venerupis decussata nous permet de rattacher le comportement sexuel de cette dernière sur celui de cardium edule. 153 Lamelles branchiales Siphons rétractés Manteau Masse viscérale Cavité palléale Pied Figure 61: Vue interne de Cardium edule, estuaire Bou Regreg (BENMESSAOUD, 1999 III. MATERIEL ET METHODES 1. Site étudié : L’estuaire des Bou Regreg (Voir Milieu) 2. Echantillonnage Les échantillons sont récoltés durant une année complète dans l’estuaire du Bou Regreg. La zone où nous avons procédé à nos prélèvements est le médiolittoral. Les prélèvements ont été faits au hasard dans la station S2 et ont été effectués mensuellement de janvier 1999 à décembre 1999. Les animaux ont été ensuite amenés au laboratoire où nous avons procédé à des mesures de longueur et de poids sec et à des coupes histologiques. 3. Les mensurations effectuées 3.1 Longueur – poids sec Le poids sec a été estimé chez 1288 individus de palourdes et 2268 individus de coques de différentes tailles. La longueur de chaque animal est mesurée à 1 mm près à l’aide d’un pied à coulisse. Les animaux sont ensuite soigneusement dégagés de leurs coquilles. Le sexe est noté. 154 La dessiccation des parties molles a été réalisée à l’étuve à 60°C jusqu’à obtention d’un poids constant. 3.2 Histologie Parmi les coques et les palourdes restantes des prélèvements, on choisit dix individus au hasard. Pour chaque individu, on note la couleur de l’état du manteau. Pour chaque individu on prélève un fragment de la masse viscérale qui se trouve dans la région centrale du côté postérieure du pied. Des coupes histologiques ont été effectuées sur ce fragment suivant le protocole ci dessous : (MARTOJA et PIERSON, 1967) - Fixation au liquide de Bouin des fragments prélevés pendant une durée supérieure à 48 heures. - Déshydratation par des solutions d’alcool. Elle se fait dans l’histokinette selon le protocole suivant : • Alcool 70° : 1 bain de 1heure • Alcool 70° : 2 bains de 2heures chacun • Alcool 100° : 2 bains de 3heures • Alcool + toluène : 1 bain de 3heures chacun • Toluène • Paraffine à 60°C : 2 bains de 4heures chacun : 2 bains de 2 heures chacun A noter qu’au cours de l’année d’étude, nous avons procédé à des contrôles régulièrement espacés sur l’état sexuel des deux espèces de bivalves étudiés. L’observation concerne plusieurs individus dont les tailles s’échelonnaient de 21 à 30 mm pour Venerupis decussata et 25 à 30 mm pour Cardium edule. Dans aucun cas, quelque soit les tailles des individus et l’époque de l’année considérée, nous n’avons remarqué la coexistence au sein d’un même organisme des gamètes mâles et femelles ; jamais nous n’avons relevé d’indice susceptible d’être interprété comme un changement de sexe. -Inclusion dans des blocs de paraffine La paraffine fondue est coulée entre 2 barres de Leuckart juxtaposées. Le prélèvement sera placé par suite à l’intérieur. Tout en l’orientant de façon à avoir l’extrémité du prélèvement vers le haut. Chaque bloc obtenu est identifié et porte le numéro et la date du prélèvement. - Coupes des blocs à 5 micromètres sur un microtome et étalage sur lame. Les coupes histologiques sont faites en séries. Le liquide d’étalement utilisé est constitué de : - Une pincée de la poudre d’Albumine d’œuf. 155 - Dix gouttes de glycérine. - 100 ml d’eau distillée. Ces composants sont mélangés et filtrés. Ultérieurement, les blocs de paraffine sont coupés au microtome et les rubans de coupes sont étalés et collés sur des lames porte-objet. L’épaisseur des coupes est réglée à 3,3 microns. Puis pour chaque bloc les lames sont préparées et placées pendant huit jours dans une étuve à 40°C pour le séchage. Elles sont ensuite colorées. Nous avons utilisé comme coloration topographique le trichrome de masson. Les étapes de cette coloration sont : -Toluène : premier bain -Toluène : deuxième bain - Alcool 70°C : 5 minutes - Alcool 95°C : 5 minutes - Alcool 100°C : 5 minutes - Lavage à l’eau distillée : 5 minutes - Bicarbonate de Lithicum pour le blanchissement : 3 minutes - Lavage à l’eau distillée : 5 minutes - Hematoxyline de Croat : 4 minutes - Lavage à l’eau distillée - Bicarbonate de lithium pour le blanchissement : 3 minutes. - Lavage à l’eau distillée : 5 minutes - Erythroxine : 4 minutes - Lavage à l’eau distillée : 5 minutes - Orange G : 5 minutes - Lavage à l’eau distillée : 5 minutes - Bleu d’aniline : 5 minutes - Lavage à l’eau distillée : 5 minutes - Alcool 100° : passage - Alcool 100° : passage - Toluène : passage - Toluène : passage - Montage de lames au Dupex 156 4- Etude microscopique des gonades L’examen microscopique des préparations permet d’évaluer le stade de maturité selon les normes de l’échelle de LUBET (1959). Cette dernière plus précise, étant actuellement utilisée par les auteurs (ZANDEE et al., 1980 in NACIRI 1990 ; LOWE et al., 1982 ; MATHIEU et al., 1982 in NACIRI 1990 ) et ceci malgré le temps qu’elle nécessite pour la préparation des coupes histologiques. Par ailleurs, nous exposons ici un certain nombre de définitions nécessaires à la compréhension des différents stades mentionnés dans cette échelle : Stade 0 : Le repos sexuel Le sexe est indéterminé, pas de follicules dans le tissu du manteau, le paquet dense du tissu conjonctif obscurcit les canaux génitaux. Ce stade est caractérisé par l’accumulation de nombreuses réserves constituées par des cellules adipogranuleuses riches en grains protéiques, en liquide et de cellules vésiculeuses (cellules de Leydig) riche en glycogène. Le manteau est homogène et transparent. Stade I : Reprise de l’activité génitale Le développement commence par les premiers stades de la gamétogenèse, les jeunes groupes de cellules germinales sont éparpillés dans le manteau. Une lignée de spermatogonies et d’ovogonies apparaît sur le mur folliculaire mais, le sexe est difficile à déterminer au début de ce stade. A la fin de ce dernier, la vitellogenèse commence, les ovocytes grossissent et se fixent à la paroi tubulaire par un pédicule. Chez le mâle, les spermatozoïdes sont rares, l’évolution spermatogénésique est centripète. Stade II : Gamétogenèse Histologiquement, on y trouve tous les stades de l’ovogenèse et de la spermatogenèse. C’est un développement tardif, (d'après LUBET, 1959) ; une grande surface du manteau est occupée par des follicules. Dans ceux du mâle apparaît une large bande centripète de spermatocytes et spermatides avec quelques spermatozoïdes libres dans le lumen. Dans les follicules femelles, les ovocytes continuent leur croissance en accumulant du vitellus. Les jeunes ovocytes restent attachés au pourtour folliculaire, ceux qui sont matures deviennent libres dans le lumen. 157 Stade 3 A : maturité morphologique Le manteau est envahi par des follicules qui occupent presque toute la surface gonadique recouvrant ainsi le tissu conjonctif. Chez les mâles, une bande étroite des produits gamétogénésiques apparaît du côté de l’ouverture des follicules, ces derniers sont dilatés avec les spermatozoïdes habituellement disposés en lamelles ; quoique cette disposition disparaisse avec la formation du sperme. Chez les femelles, plusieurs ovocytes sont bien développés et présentent une forme polygonale, est due à une pression exercée par les ovocytes les uns sur les autres, du fait de leur forte densité dans les follicules. Stade 3 B : Emission des gamètes La ponte et l’éjaculation peuvent être totales ou partielles. Un très grand nombre de tubules sont vides et ne renferment que des gamètes résiduels. L’arrangement lamelliques des spermatozoïdes disparaît et la densité des follicules diminue; les ovocytes, restant prennent, une forme sphérique au moment où la pression de ponte dans les follicules diminue. On observe donc une réduction générale de la surface du manteau occupée par le tissu génital. Stade 3C : Restauration de la gonade C’est le stade de redéveloppement, le renouvellement gamétogénésique a lieu. Dans les follicules mâles, la bande qui correspond au premier stade gamétogénésique est apparente chez les femelles, les jeunes ovocytes attachés sont abondants du côté du pourtour folliculaire. Ce stade pourrait être confondu avec le stade II puisque, dans le même follicule, on trouve des gamètes pondus et des gamètes en développement. Stade 3D : Arrêt de l’activité génitale et reconstitution des réserves Les follicules sexuels dégénèrent, il ne reste que quelques gamètes résiduels non pondus et débris cellulaires qui ne tardent pas à disparaître complètement. C’est ainsi que la gonade s’achemine vers le second cycle. 5/ L’indice gonadique : Selon WILSON et SEED, (1974) ; KENNEDY (1974, in EL GARTI, 1987) les différents stades gamétogénésiques sont quottés comme suit : Stade 0 = 1 Stade 1 et 2 = 2 Stade 3A = 3 Stade 3B et 3C = 2 158 Stade 3D = 1 Pour chaque échantillon, le nombre de palourdes et de coque de chaque stade est multiplié par le score numérique correspondant à ce stade. Les résultats obtenus sont additionnés et divisés par le nombre total des palourdes dans l’échantillon : c’est l’indice gonadique. Dans le cas où tous les individus sont au stade de repos sexuel, ou si le sexe est non déterminé, l’indice gonadique est de 1,0 (minimum). Par contre, si tous les animaux sont matures, l’indice gonadique est de 3,0 (maximum), alors que sa diminution indique la ponte (renfermant le redéveloppement et la ponte supplémentaire). Analyse statistique Les méthodes concernant les mesures biométriques pour la détermination des régressions linéaires et la comparaison des droites de régression ont été effectués par ordinateur. Ceci afin de suivre durant la période d’étude l’évolution du poids sec d’individus standard. En effet, le poids et la taille d’un individu liés par la relation d’allométrie : W = a.Lb Cette équation exprime le poids sec au 0,1 mg près et la longueur antéropostérieure en mm ; a est l’ordonné à l’origine et b est la pente de la droite de régression. Pour calculer le poids sec d’un individu standard (20 mm de longueur pour Veuerupis decussata 15 mm pour Cardium edule), la droite de régression recommandée par RICKER (1973) a été utilisée pour chaque espèce. W = a.L b D’où Ln (W) = Ln (a) + b Ln (L) Avec W = poids sec Ln (L) = log népérien de la longueur L Cette équation est équivalente à A = b Y= B+A.X avec B = ln (a) X = ln b = 3 : décrit la croissance isométrique. Lorsque b devient différent de 3, la croissance est alors allo métrique. Les individus standard que nous avons choisis sont aptes à se reproduire, donc adultes, ont 20 mm pour la palourde et 15 mm pour la coque. Nous avons établi sur ordinateur les relations, 159 longueur poids sec, le coefficient de corrélation a été établi par la relation : R²x100 (pourcentage de variabilité des données par rapport à ce modèle). Les résultats sont représentés dans les tableaux XXVII et XXXI) qui groupe les valeurs de a (ordonnée à l’origine), b (pente à 95%). IV. RÉSULTATS ET DISCUSSION 1. Venerupis decussata 1.1 - Observation macroscopique de la gonade. Le simple examen de la masse viscérale permet-il d’apprécier la maturité de la glande génitale (fig. 60). L’observation de la glande, de son volume, de son opacité, permettent de révéler l’état d’avancement de la gamétogenèse. Cependant, ces critères subjectifs appellent parfois quelques réserves. Lorsque la masse viscérale apparaît plate ou même légèrement comprimée latéralement, lorsque son épithélium laisse transparaître la couche musculeuse, la glande génitale est très réduite voire même complètement absente. Le début du développement de la gonade peut être visible par un examen très attentif, on devine alors, sous l’épithélium un fin réseau qui commence à se ramifier ; ce réseau se distingue du reste de la masse viscérale par sa teinte légèrement plus claire. La maturité de la glande se manifeste par le développement alors considérable de la masse viscérale ; ses parois sont gonflées et tendues au maximum. Elle apparaît opaque. A ce stade, une piqûre faite avec l’extrémité d’une pince fine entraîne un écoulement des produits génitaux. Lorsque commence la ponte, la glande génitale encore gonflée devient translucide; elle semble alors turgescente. A la fin de la ponte, la paroi de la masse viscérale est ridée et flasque. L’observation macroscopique n’apporte pas de certitude sur l’état réel de la gonade, c’est pourquoi une étude microscopique est nécessaire. 1.2 - Mise en évidence des périodes des pontes L’évolution du poids sec chez un animal standard montre une variation en cours de l’année. Une élévation ou une chute peut être une conséquence de l’action de facteurs différents. La période de ponte est déterminée à partir de la méthode classique basée sur la variation du poids sec (P.S.) de l’individu standard en tenant compte du principe selon lequel les fluctuations du poids sec dépendent essentiellement du degré de maturité des produits génitaux. 160 Durant la saison d’activité reproductive maximale (février 1999 à septembre 1999), une augmentation du poids sec peut signifier un développement des gonades et une diminution du poids sec peut signifier une ponte (BEN BRAHIM, 1982). L’évolution du poids sec chez un individu standard (20 mm) de longueur chez Venerupis decussata est schématisée dans la figure 62. Cette courbe peut être subdivisée en trois parties : - La première partie qui s’étale de janvier 1999 à février de la même année avec une chute en février. - La deuxième partie s’étend de mars à septembre, pendant laquelle on note une augmentation du poids sec au début et fin d’avril, début mai et fin juillet avec des fluctuations dans cette période dues à la variation de la température. - La troisième partie, s’étale du mois d’octobre au mois de décembre, caractérisée par une augmentation rapide en octobre et une chute en novembre décembre. Des coupes histologiques des gonades ont été réalisées et observées au microscope afin de définir pour chaque individu son stade dans l’échelle de maturité. 1 0,9 0,8 poids sec en mg 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 14-déc 16-nov 05-oct 07-sept 04-août 10-juil 01-juin 04-mai 20-avr 04-mars 03-févr 01-janv 0 Figure 62: Evolution du poids sec (W) d’un individu standard de 20 mm (longueur antéro-postérieure) de V. decussata Nous avons porté sur le tableau (tab. XXVI) la distribution des différents stades de maturation gamétogénésique, en fonction du temps et de l’index gonadique (I.G), résultant de cette distribution (fig. 63). Durant les mois de novembre, décembre 1999, les palourdes présentent une période de repos sexuel. La maturation débute au mois janvier et se poursuit jusqu’au mois d’octobre. Au sein du tissu conjonctif, on observe la trame des futurs follicules. 161 Les ovocytes se fixent sur les parois folliculaires après quoi elles acquièrent des pédoncules. Les ovocytes ayant rompu leur pédoncule envahissent le centre des follicules. La première ponte commence en février mars. Les parois sont rompues, les follicules sont en partie vidés des ovocytes qu’ils contenaient. Les mois d’août et de septembre, la deuxième ponte se manifeste : les parois folliculaires sont déchirées, les follicules sont presque vides. Progressivement, les ovocytes restants sont résorbés et la gonade s’achemine vers le stade 0 et 1 (confère indice gonadique) (fig. 65 à 75) Dans le tissu conjonctif les spermatogonies se groupent pour former des follicules spermatiques. De la périphérie vers le centre, on distingue successivement les stades spermato génésiques avec des spermatozoïdes abondants au centre. Tous les follicules sont occupés par des spermatozoïdes. Ces derniers sont prêts à être émis (février mars) pour la première ponte (août septembre) pour la ponte secondaire. Il ne reste alors que quelques spermatozoïdes résiduels. Ces derniers ne tardent pas à disparaître complètement, la gonade reprend alors son aspect du stade 0 et 1(fig. 76 à 83) Les maximums d’indice gonadique 2,7 et 2,65 sont enregistrés respectivement aux mois de janvier mai juillet. On assiste à un plein développement des gonades entre les deux pontes. Le minimum, l’indice 1, est enregistré durant la saison d’automne pendant laquelle les animaux sont au repos sexuel. Les valeurs d’indice gonadique entre le maximum et le minimum correspondant soit à un développement des gonades (avril à juillet) soit aux périodes des deux pontes (février mars et août septembre). Le début du mois de février est marqué par le fait que 85% des individus ont pondu, l’indice gonadique varie entre (1,76 et 1,65) et le poids sec est de (0,70 g). Vers le début du mois d’août jusqu'à la mi-septembre la moitié de la population (48%) pond toujours et 30% de la population est en état de restauration et pour la ponte des mois d’août septembre, l’indice gonadique oscille entre 1,78 - 1,79 et 1,80 et un poids sec entre 0,68 et 0,70 g (fig. 63). Dès octobre et début novembre 80% des individus sont immatures, en mi-novembre 100% d’individus sont totalement inactifs et les gonades sont indifférenciées. Les animaux sont au repos sexuel pendant la saison d’hiver (IG=1). L’augmentation du poids sec, pendant le repos sexuel, est du notamment à l’accumulation de glycogène. Au cours de la reprise de la gamétogenèse (avril), la teneur en glycogène diminue, elle est remplacée par la teneur en lipides chez les femelles et en protéines chez les mâles (BEN BRAHIM 1982). Ainsi, nous avons considéré que dans la présente étude, la qualité des gamètes émis au cours des deux périodes de ponte est traduite par une diminution du poids sec. Pour les données de chaque prélèvement, nous avons établi la relation taille poids en vue de savoir s il existe une différence significative entre les droites de régression fonctionnelle reliant la longueur au poids sec. Les courbes 162 linéaires allométriques Ln (W)=Ln (a)+bLn (L) sont présentées sous forme de segments de droites (tab. XXVII- XXVIII et annexes XLIV, fig. 64). Ce graphique montre deux périodes de diminution de poids sec l’une à partir du mois de février et l’autre vers le mois d’août, lesquelles correspondent aux deux périodes de ponte. Cette méthode permet de déceler les périodes de gain et de perte du poids sec (amaigrissement et engraissement). 163 Tableau XXV: Distribution des stades gonadiques dans les prélèvements de Venerupis decussata (stades de développement gonadique) score Date de prélèvement poids sec en Indice mg 1 2 2 3 2 2 1 gonadique Stade Stade Stade stade stade stade stade somme IG W 0 1 2 3A 3B C 3D 1/0/99 0 0 32 68 0 0 0 2,68 0,746 100 26/01/ 0 0 30 70 0 0 0 2,7 0,740 100 3/2/ 0 0 0 2 85 2 11 1,76 0,700 100 16/2/ 0 0 0 10 20 40 15 1,65 0,697 100 4/3/ 0 0 0 19 7 30 44 1,65 0,814 100 16/3/ 0 0 0 0 31 34 35 1,65 0,823 100 20/4/ 10 30 20 40 0 0 0 2,3 0,850 100 27/4/ 5 30 40 25 0 0 0 2,2 0,869 100 4/05/ 14 17 14 55 0 0 0 2,41 0,767 100 22/05/ 2 2 24 72 0 0 0 2,7 0,688 100 1/06/ 0 0 50 50 0 0 0 2,5 0,750 100 18/06/ 0 20 10 70 0 0 0 2,7 0,743 100 10/07/ 5 9 15 70 1 0 0 2,65 0,688 100 20/07/ 0 5 20 55 20 0 0 2,55 0,742 100 4/08/ 0 0 0 25 20 10 45 1,8 0,717 100 10/08/ 0 0 0 0 48 30 22 1,78 0,682 100 7/09/ 0 0 0 0 44 35 21 1,79 0,720 100 14/09/ 0 0 0 0 48 30 22 1,78 0,676 100 5/10/ 80 0 0 0 0 0 20 1 0,701 100 3/11/ 80 0 0 0 0 0 20 1 0,748 100 16/11/ 100 0 0 0 0 0 0 1 0,712 100 8/12/ 100 0 0 0 0 0 0 1 0,737 100 14/12/ 100 0 0 0 0 0 0 1 0,695 100 164 3 IG W 1,00 0,90 0,80 0,70 2 0,60 1,5 0,50 0,40 1 poids sec en mg indice gonadique 2,5 0,30 0,20 0,5 0,10 14/12/ 16/11/ 5/10/ 7/09/ 4/08/ 10/07/ 1/06/ 4/05/ 20/4/ 4/3/ 3/2/ 0,00 01/01/ 0 Figure 63: comparaison entre l’indice gonadique (IG) et le poids sec (W) durant la période d’étude pour Venerupis decussata 165 Tableau XXVI: Les équations d’allométrie des poids secs (W) en fonction de la longueur antéropostérieure (L) et les coefficients de corrélation (R2) chez Venerupis decussata Date des Prélèvements Equations d’allométrie Coefficient R2 01-01-99 w = 0,0606x0,8382 R2 = 0,965 26-01-99 w = 0,0419x0,9583 R2 = 0,9614 03-02-99 w = 0,1109x0,6148 R2 = 0,8124 16-02-99 w = 0,0723x 0,7564 R2 = 0,8919 04-03-99 w = 0,0306x1,0953 R2 = 0,8008 16-03-99 w = 0,0615x0,8659 R2 = 0,9555 20-04-99 w = 0,1819x0,5145 R2 = 0,8168 27-04-99 w = 0,2291x0,4449 R2 = 0,7656 04-05-99 w = 0,0553x0,8778 R2 = 0,8218 22-05-99 w = 0,0298x1,0479 R2 = 0,9568 01-06-99 w = 0,0582x0,8534 R2 = 0,9221 18-06-99 w = 0,0428x0,9529 R2 = 0,9164 10-07-99 w = 0,034x1,0039 R2 = 0,8635 20-07-99 w = 0,0473x0,9188 R2 = 0,7246 04-08-99 w = 0,0594x0,8316 R2 = 0,8717 10-08-99 w = 0,0238x1,1202 R2 = 0,9532 07-09-99 w = 0,0327x1,0319 R2 = 0,9449 14-09-99 w = 0,0223x1,1388 R2 = 0,9488 05-10-99 w = 0,0193x1,1993 R2 = 0,929 03-11-99 w = 0,0324x1,0477 R2 = 0,9132 16-11-99 w = 0,025x1,1178 R2 = 0,9313 08-12-99 w = 0,2093x0,4202 R2 = 0,8852 14-12-99 w = 0,0744x0,7459 R2 = 0,8822 166 Tableau XXVII: Poids secs (W) en mg de différentes longueurs antéropostérieures (L) en mm de Venerupis decussata définis d’après les équations d’allométrie mois/taille 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 01-janv-99 0,746 0,778 0,809 0,839 0,870 0,900 0,930 0,960 0,990 1,019 1,049 1,078 1,107 1,136 1,165 1,193 26-janv-99 0,740 0,775 0,810 0,846 0,881 0,916 0,951 0,986 1,021 1,056 1,091 1,126 1,160 1,195 1,230 1,264 03-févr-99 0,700 0,721 0,742 0,762 0,783 0,802 0,822 0,841 0,860 0,879 0,898 0,916 0,934 0,952 0,969 0,987 16-févr-99 0,697 0,723 0,749 0,775 0,800 0,825 0,850 0,875 0,899 0,923 0,947 0,971 0,995 1,018 1,041 1,064 04-mars-99 0,814 0,859 0,904 0,949 0,994 1,040 1,085 1,131 1,177 1,223 1,269 1,316 1,362 1,409 1,456 1,503 16-mars-99 0,823 0,859 0,894 0,929 0,964 0,999 1,033 1,067 1,101 1,135 1,169 1,203 1,236 1,270 1,303 1,336 20-avr-99 0,850 0,871 0,892 0,913 0,933 0,953 0,972 0,991 1,010 1,029 1,047 1,064 1,082 1,099 1,116 1,133 27-avr-99 0,869 0,888 0,906 0,924 0,942 0,959 0,976 0,993 1,009 1,025 1,040 1,056 1,071 1,085 1,100 1,114 04-mai-99 0,767 0,801 0,834 0,867 0,900 0,933 0,966 0,998 1,030 1,063 1,095 1,127 1,159 1,190 1,222 1,253 22-mai-99 0,688 0,724 0,760 0,796 0,833 0,869 0,906 0,942 0,979 1,015 1,052 1,089 1,126 1,163 1,200 1,237 01-juin-99 0,750 0,782 0,814 0,845 0,877 0,908 0,939 0,969 1,000 1,030 1,060 1,091 1,121 1,150 1,180 1,210 18-juin-99 0,743 0,779 0,814 0,849 0,884 0,919 0,954 0,989 1,024 1,059 1,094 1,129 1,163 1,198 1,233 1,267 10-juil-99 0,688 0,723 0,757 0,792 0,826 0,861 0,895 0,930 0,964 0,999 1,034 1,068 1,103 1,137 1,172 1,207 20-juil-99 0,742 0,776 0,810 0,843 0,877 0,911 0,944 0,977 1,010 1,044 1,077 1,109 1,142 1,175 1,208 1,240 04-août-99 0,717 0,747 0,777 0,806 0,835 0,864 0,892 0,921 0,949 0,977 1,005 1,033 1,060 1,088 1,115 1,142 10-août-99 0,682 0,721 0,759 0,798 0,837 0,876 0,915 0,955 0,995 1,035 1,075 1,115 1,155 1,196 1,236 1,277 07-sept-99 0,720 0,757 0,794 0,831 0,869 0,906 0,943 0,981 1,018 1,056 1,093 1,131 1,169 1,206 1,244 1,282 14-sept-99 0,676 0,715 0,753 0,793 0,832 0,872 0,911 0,951 0,992 1,032 1,073 1,113 1,154 1,196 1,237 1,278 05-oct-99 0,701 0,744 0,786 0,829 0,873 0,916 0,961 1,005 1,050 1,095 1,140 1,186 1,232 1,279 1,325 1,372 03-nov-99 0,748 0,787 0,826 0,865 0,905 0,944 0,984 1,024 1,063 1,103 1,143 1,183 1,223 1,263 1,303 1,344 16-nov-99 0,712 0,751 0,792 0,832 0,872 0,913 0,954 0,995 1,037 1,078 1,120 1,161 1,203 1,245 1,288 1,330 08-déc-99 0,737 0,752 0,767 0,782 0,796 0,809 0,823 0,836 0,849 0,862 0,874 0,886 0,898 0,910 0,921 0,932 14-déc-99 0,695 0,721 0,746 0,771 0,796 0,821 0,845 0,869 0,893 0,917 0,940 0,964 0,987 1,010 1,033 1,055 167 0,1 08/12/1999 14/12/1999 26/01/1999 -0,1 03/02/1999 LnW(g) 09/02/1999 16/02/1999 18/02/1999 -0,3 04/03/1999 09/03/1999 16/03/1999 24/03/1999 20/04/1999 -0,5 27/04/1999 04/05/1999 11/05/1999 01/06/1999 08/06/1999 -0,7 13/07/1999 20/07/1999 04/08/1999 10/08/1999 -0,9 07/09/1999 14/09/1999 05/10/1999 12/10/1999 03/11/1999 -1,1 L15 L16 L17 L18 L19 L20 L21 L22 L23 L24 L25 L26 L27 L28 L29 L30 L31 L32 16/11/1999 Lmm Figure 64: Relation entre longueur antéropostérieure et poids sec de Venerupis decussata 168 Novembre Figure 65Venerupis decussatus; stade o vue générale, tissu de réserve, (t. res) aucun follicule n'est visible. (G: X 100) Début décembre. Figure 66: Venerupis decussatus; stade 1 (femelle) jeune ovocyte. (G: X 100) 169 Fin décembre. Figure 67: Venerupis decussatus; stade 1 (femelle) au sein du tissu conjonctif on observe les futurs follicules ainsi que des ovogonies (G: X 100) . Mi janvier Figure 68: Venerupis decussatus; stade 1 (femelle) tissu conjonctif abondant des ovocytes se fixent sur les parois folliculaires (G: X 100) . 170 20 janvier. Figure 69: Venerupis decussatus; stade 2 (femelle) les parois folliculaires sont bien formées. Centre vide des follicules, les ovocytes pédonculés sur les parois folliculaires. (G: X 100) 20 Janvier Figure 70: Venerupis decussatus; stade 2 (femelle) ovocytes pédonculés sur les parois folliculaires. (G: X 100) 171 Fin janvier – début février Figure 71: Venerupis decussatus; stade 3A (femelle) centre des follicules est envahi par les ovocytes qui ont rompu leur pédoncule. Maturité morphologique. (G: X 100) Février – mars. Figure 72: Venerupis decussatus; stade 3B (femelle) stade de ponte les follicules sont en partie vidés de leurs ovocytes. (G: X 100) 172 Février- mars Figure 73: Venerupis decussatus; stade 3D (femelle) parois sont rompues. On observe de nombreux débris cellulaires. (G: X 100) Début février Figure 74: Venerupis decussatus; ovocytes pédonculés avec à leur base de jeunes ovocytes. (G: X 400) . 173 Février - mars Figure 75: Venerupis decussatus; ovocytes pédonculés sur la paroi conjonctive. Parois folliculaires contenant les noyaux de jeunes ovocytes. (G: X 400) Novembre. Figure 76: Venerupis decussatus : stade 0, granulation sombre (gr. S) lacune (lac) (G: X 100) 174 Début décembre Figure 77: Venerupis decussatus : stade 1 (male), spermatocytes jeunes (Spc. J) (G: X 100) Fin décembre Figure 78: Venerupis decussatus : stade 1 (male). Dans le tissu conjonctif des spermatogonies se groupent pour former des follicules spermatiques. (G: X 100) 175 Mi-janvier. Figure 79: Venerupis decussatus ; stade 2 (male). On observe les follicules spermatiques en spermatogenèse (Début). (G: X 100) Du 20 à fin janvier Figure 80: Venerupis decussatus ; stade 2 (male) vers stade 3A. Follicule en pleine spermatogenèse. De la périphérie vers le centre, on voit des spermatogonies, des spermatocytes et des spermatides. (G: X 100) 176 Fin janvier- Début février Figure 81: Venerupis decussatus ; stade 3A (male). Spermatogenèse plus avancée; au centre les spermatozoïdes se groupent en colonnes. (G: X 100) Février – mars Figure 82: Venerupis decussatus ; stade 3B (male). Follicules sexuels se vident de leur contenu. Quelques colonnes spermatiques persistent. Stade de ponte. (G: X 200) 177 Février – mars Figure 83: Venerupis decussatus ; stade 3D (male). Parois tubulaires déchirées, gonade s'achemine vers le stade 0. Débris cellulaires présents. (G: X 100) 178 L’émission des gamètes constitue une phase coûteuse en terme énergétique qui se traduit par un arrêt de l’alimentation et un surcroît du métabolisme dû probablement à l’activité valvaire accrue lors de l’expulsion des gamètes (BOURLES, 2004). LUCAS et al., (1978), BROWN et al., (1978), SHAFAE et al.,(1980) ont remarqué que le rapport entre la quantité d’énergie dépensée comme gamètes et celle contenue dans un adulte moyen peut être utilisé pour comparer les efforts de reproduction entre différentes espèces. Les variations du poids sec suivent celles de l’indice gonadique. Mais, pendant la période de repos sexuel, ces deux types de variations montrent un grand écart du à l’accumulation des réserves somatiques. Pendant les autres périodes, l’écart est dû à l’accumulation des gamètes. Ainsi, BEN BRAHIM (1982) considère une augmentation de poids sec peut signifier un développement des gonades et diminution : une ponte. Si cette extrapolation est valable, les variations du poids sec des tissus pourront être utiles pour calculer, quantitativement, la quantité des gamètes émis lors de chaque ponte. D’après BUCAILLE et al., (1983), le cycle sexuel de la palourde en Basses - Normandie s’étale de la fin de l’hiver à l’automne avec des pontes estivales (juillet septembre) ; l’hiver serait une période de repos sexuel d’après ces auteurs. D’après GALLOIS (1977), le cycle sexuel chez Venerupis decussata débute chaque année par une restauration des gonades et la formation de la glande génitale. Une succession des stades peut être observée avec des émissions des gamètes (ponte). Après la ponte, l’enchaînement des stades est moins évident ; si la ponte est totale, il se peut qu’il n’y ait aucun, ou très peu de gamètes résiduels. Si, par contre, l’émission n’est que partielle, les gamètes résiduels peuvent être encore abondants, mais les spermatozoïdes perdent leur mobilité. D’après ce dernier auteur, les animaux n’atteignent leur maturité sexuelle qu'à la deuxième année de la vie benthique. Selon GALLOIS (1973), dans l’étang de Thau, la période de ponte s’étend de fin juin à la fin septembre repartie en deux phases l'une en mi juillet et l'autre à la fin septembre à début octobre. Un seul cycle gamétogénesique a été décrit par BREBER (1980) en Italie. Les gamétocystes apparaissent en mars et la maturité sexuelle en mai. Il signale en outre que la ponte se réalise durant la période où la température est maximale. Cependant, El MADANI (1987) rapporte que chez la palourde, une ponte a lieu le 13 avril à Beni Ansar (Maroc), tandis qu’à Nador (Maroc), il a signalé des pontes partielles vers la fin mars, la fin avril, et une ponte probable vers la mi-juin. Dans la lagune de Moulay Bouselham (Maroc), DAOUIDI (1987) a noté que la période de repos sexuel de l’espèce se situe en hiver et que le cycle annuel de reproduction commence au début mars. La première ponte d’aspect aigue (brève dans le temps), se situerait vers fin avril et début mai et la deuxième d’aspect chronique se fait vers la fin du mois de mai et dure pendant le mois de juin. 179 BUCAILLE et LUBET (1983) ont pu émettre l’hypothèse de l’existence d’une éventuelle cline de reproduction de direction Est-Ouest. ZINE en 2004 confirme que les pontes ont été précoces à Nador (Est) avec un cycle de reproduction étalé de février à novembre et tardives à Moulay Bousselham, Sebou et Bou Regreg (Ouest) avec un cycle de reproduction court de mars à octobre. HAMIDA et al (2004) a signalé que le cycle de la palourde est continu dans le sud Tunisien. En janvier et février, les individus débutent leur gamétogenèse. De mars à novembre décembre l’activité gonadique est importante. La période démission gamétique s’étale de juin à décembre. ABOUBAKRI et al. (2004) a indiqué que les lagunes de Nador et Oualidia (Maroc) l’espèce présente une ponte principale estivale et des pontes secondaires au cours du cycle. Rappelons que le développement des gonades chez les bivalves est ajusté à un des deux modèles (LAMMENS, 1967 ; in RODRIGUEZ-RUA, 2003) : Le premier modèle : - période de repos observé quand la gonade est vide durant les mois d’hiver, la gamétogenèse commence à la fin d’hiver et au début du printemps. Les pontes prennent place dés les mois chauds en réponse à une augmentation de température et du phytoplancton. Le deuxième modèle : -les réserves sexuelles sont stockées durant l’été et l’automne et maintenues en hiver avec une ponte qui prend place entre le printemps et l’été suivant. Or d’après LE PENNEC (1978) le cycle sexuel des bivalves peut être classé selon le modèle suivant : La gamétogenèse débute lorsque la température de l’eau de mer s’élève au printemps (mars avril). La maturité s’effectue pendant la fin du mois de mai et durant juin, puis l’émission naturelle des gamètes a lieu en juin juillet. Lorsque les conditions climatiques sont favorables, un cycle gamétogénésique débute en août septembre et une 2ème libération des gamètes suit en octobre novembre pendant que la température de l’eau décroît rapidement. Ce phénomène a été noté dans plusieurs pays tels qu’en Bretagne, chez les veneridae (Ruditapes decussata, Venerupis aurea, Venerupis pulstra), les Amonidae et les Pholadidae. La température semble l’un des facteurs les plus influents sur le déroulement du cycle de reproduction de la palourde. La température de l’eau de mer subit des variations journalières et saisonnières en rapport avec d’autres facteurs. Elle est sous la dépendance d’échanges de chaleur effectués entre l’eau, l’atmosphère et du rayonnement solaire. 180 L’espèce étudiée, commence sa gamétogenèse pendant la période où la température devient faible (16°C) (Fig.84) et pond avant que la température atteigne sa valeur maximale (T° max= 25°C). Il semble également que la palourde ait besoin d’une température optimale (22°C) pour développer sa gonade et pour pondre (16,5° - 20°C). Ces résultats sont en accord avec ceux D’EZZOUAK (1987) (physicochimie). Cette température permettrait une utilisation assez importante des métabolites. Elle favoriserait le développement d’enzymes assurant la mobilisation, le transfert des réserves et leur utilisation par les cellules sexuelles (BEN 3 30 2,5 25 2 20 1,5 15 1 10 T° 14/12/ 16/11/ 5/10/ 7/09/ 4/08/ 10/07/ 1/06/ 4/05/ 20/4/ 0 4/3/ 0 3/2/ 5 01/01/ 0,5 IG température en °C indice gonadique BRAHIM, 1982). Figure 84: Comparaison entre l’indice gonadique (IG) et la température (T°C) de l’eau 181 Cependant, les températures proches du TL50 (température létale provoquent la mortalité de50% de la population) perturbent ou arrêtent en été la gamétogenèse BUCAILLE et LUBET (1983) Il semble aussi que, sous l’effet de la température, on passe d’une émission massive estivale de gamètes, dans la région septentrional, à deux pontes (printemps automne) dans l’étang de Thau et à plusieurs pontes printanières et automnales en Tunisie, chez Mytilus edulis et M. galloprovincialis. De même il existe une fenêtre thermique de 8°C à 10°C, où la ponte peut se produire à n’importe quelle température à l’intérieur de cette fenêtre. LUBET et al.,(1987). Les mêmes auteurs montrent que les bivalves sont sensibles à des tranches thermiques pour lesquelles les gamétogenèses deviennent anormales et s’arrêtent. Chez l’espèce Crassostrea gigas, la zone thermique est inférieure à 10°C et supérieur à 30°C, la température minimale requise pour la ponte, est 20°C à 21°C. El GUARTI, (1987) a montré que chez la palourde d’Oualidia, la période de ponte commence au début de mois de mai et l’émission des gamètes débute à partir de 20°C, un cycle sexuel couvrant les saisons printanière, estivale et automnale. L'effet de la température de l'eau sur le développement sexuel des palourdes a été étudié par divers auteurs. FRIAS-ESPERICUETA et al. (1999) et CHINA et al. (2003) qui considèrent que l'augmentation de la température de l'eau induit les processus de gamétogenèse et que la ponte est désenchaînée quand une température critique est atteinte. BONARDELLI et al. (1996), avaient vérifié que l'émission des gamètes a coïncidé avec les températures observées en été. Selon ces auteurs, les déclenchements de la ponte sont dus aux facteurs exogènes et endogènes. KOHEN (1982), ont remarqué que la température de l’eau a une influence sur le cycle de reproduction. En plus, l’apport nutritionnel a une influence directe sur le déclenchement et la durée de la gamétogenèse (KAOUBAI, 1983). En effet, la gamétogenèse, une fois initiée, dépend de la température et des réserves accumulées (CHAVEZ-VILLALBA et al. 2002) et de l’abondance de nourriture (ENRIQUEZ-DIAZ, 2004). Ce dernier rappelle que l’effort de reproduction augmente avec l’augmentation du niveau nutritif. La quantité de nourriture (concentration du phytoplancton) au printemps et en été joue un rôle clé dans la reproduction tout autant que la température (POUVREAU et al. 2006). En plus, RODRIGUEZ-RUA et al., 2003 et DARRIBA et al. 2004 signalent qu’il y a une corrélation entre la disponibilité alimentaire et la température. DUINKER et al. (2000) et MENEGHETTI et al., (2005) avaient observé, en outre, une relation entre la photopériode et la gamétogenèse. Ils supposent que le développement des gonades débute avec l'augmentation de la photopériode. RIBA et al. (2005), eux, parlent d’une relation entre les concentrations chimiques des métaux et les lésions histologiques à différents organes de tissus mesurées chez les bivalves, permet de tirer leur état de santé. 182 On conclut que le cycle reproducteur des bivalves de palourdes est le résultat d'un équilibre complexe entre les facteurs exogènes (par exemple, salinité, disponibilité alimentaire, température lunaire, lumière phases et marées) et les facteurs endogènes (par exemple réservations alimentaires, cycle hormonal et génotype). L’interaction entre ces facteurs assure un synchronisme dans le développement gamétogénésique, ainsi que la ponte, de telle manière que l'émission des gamètes se produit dans de meilleures conditions pour les larves. L’énergie dépensée par l’émission des gamètes est importante (POULET et al., 2003 ; BERTHELIN et al., 2000 ; FOIGIL et TAYLOR, 2000- in ENRIQUEZ-DIAZ, 2004). Les facteurs externes agissent à la fois sur la vitesse de la gamétogenèse et sur le rythme des pontes ou éjaculations. En effet, la durée de la gamétogenèse des espèces à pontes printanières ou estivale est conditionnée, dans une station donnée, par les températures moyennes qui affectent les animaux pendant les mois d’hiver (LUBET, 1970). Par ailleurs, l’influence de la latitude sur le cycle sexuel est interprétée comme une action thermique de l’eau de mer. Ajoutons que, dans notre étude, nous n’avons pas évoqué, l’influence de la salinité sur le déroulement de la gamétogenèse étant donné que les prélèvements étaient faits dans la même station et que celle-ci n'y subit pas de grandes variations, son influence si elle existe est négligeable. Dans l’estuaire de l’oued Bou-Regreg, la lagune d’Oualidia, de Moulay Bousselham, donc à l’échelle du Maroc, en Méditerranée le cycle de reproduction de la palourde est plus étalé, avec des pontes précoces alors qu’en Atlantique le cycle est court avec des pontes tardives. Donc, le cycle au niveau des côtes marocaines peut être un peu différent des autres régions tempérées. La prolifération des gonades chez Venerupis decussata commence tôt au Maroc en janvier (présente étude) alors que dans d’autres régions tempérées, cela se passe bien après en mars avril. Ceci coïncident avec les résultats de RODRIGUEZ et al., (1995 in REMACHA TRIVINO, 2005) dans la région de Ria del Eo (Asturias) où la gamétogenèse de Ruditapes decussata débute en janvier et avec ceux de SHAFEE et DAOUDI (1991, in REMACHA TRIVINO, 2005) en côte atlantique marocaine où la gamétogénèse débute en milieu de l’hiver. Ces résultats confirment ceux de LUBET (1999) qui ont signalé que dans les travaux de ZAMOURI-LANGAR, 1991 ; TRIGUI-ELMENIF et al., 1995, la durée du cycle semble être plus longue dans les régions méridionales, de la Tunisie que dans les autres régions du même pays. Contrairement, (HAMIDA et al., 2004) ont signalé que le cycle chez v. decussata est continu. 183 2. Cardium edule 2.1- Observation macroscopique de la gonade Il est impossible de distinguer, chez Cardium edule, des stades macroscopiques de l’évolution des gonades pas plus qu’il n’est possible de repérer les sexes par la couleur des tubes gonadiques comme cela est réalisable chez les Pectinidés, les Mytilidés et les Limidés (LUBET, 1959). Les coques mâles et femelles présentent une masse viscérale uniformément blanc grisâtre. L’examen macroscopique de l’état des gonades ne permet pas donc de suivre facilement l’évolution de la maturation jusqu’à la ponte, ce qui est contraire quand à l’observation faite sur Donax trunculus, dont on peut suivre l’évolution de maturation des gonades en raison de leur coloration intense (MOUEZA, 1972). De ce fait une étude microscopique s’avère nécessaire. 2.2- -Mise en évidence des périodes de ponte L’évolution du poids sec chez un individu standard de 15 mm de longueur montre une variation au cours de la période d’étude. Une élévation ou une chute peut en être expliquée de plusieurs façons. La figure montre deux chutes (fig.85) les plus importantes sont en mai et novembre avec un poids de 0,375 g pour le poids sec. Les maxima par année sont atteints en avril et en octobre avec respectivement des poids secs de 0,544 g et 0,502 g. Ceci laisse supposer une ponte principale en mai - juin- juillet et une ponte secondaire en août septembre. Durant août et septembre, là où l'indice gonadique et faible, on constate que le poids sec reste toujours inférieur à ce lui trouvé en avril. Donc, la période de ponte s’étend du printemps à l’été, avec une possibilité de ponte tardive en automne. Ces résultats peuvent être comparés à ceux trouvés durant l’année 1987 dans le même site, caractérisés par une ponte principale en mai – juin et une ponte secondaire en octobre (BEN MESSAOUD, 1987). Ajoutons que, durant la période d’étude, des coupes histologiques des gonades ont été étudiées afin de déterminer l’état de maturité des gonades. Les résultats sont exprimés sous forme de pourcentage de distributions des stades gamétogénésiques (tab. XXIX). 184 0,6 0,4 0,3 0,2 14/12/ 16/11/ 12/10/ 14/09/ 10/08/ 20/07/ 08/06/ 11/05/ 27/04/ 24/03/ 09/03/ 18/02/ 0 09/02/ 0,1 26/01/ poids sec en mg 0,5 date de prélèvement Figure 85: Evolution du poids sec (W) d’un individu standard de 20 mm (Longueur antéro-postérieure) de C. edule 185 Tableau XXVIII: Distribution des stades gonadiques dans les prélèvements de C. edule (stades de développement gonadique) score Date de prélèvement 1 2 2 Stade Stade 0 1 2 26/01/ 100 0 03/02/ 100 09/02/ 3 2 2 1 stade stade stade 3A 3B 3C 3D 0 0 0 0 0 0 0 0 100 0 0 0 16/02/ 100 0 0 18/02/ 35 15 04/03/ 0 09/03/ Stade stade Indice poids sec en mg gonadique IG W somme 0 1 0,402 100 0 0 1 0,384 100 0 0 0 1 0,401 100 0 0 0 0 1 0,394 100 20 30 0 0 0 1,95 0,414 100 25 25 50 0 0 0 2,5 0,471 100 0 23 22 55 0 0 0 2,55 0,499 100 16/03/ 0 0 40 60 0 0 0 2,6 0,496 100 24/03/ 0 0 30 70 0 0 0 2,7 0,488 100 20/04/ 0 0 20 80 0 0 0 2,8 0,488 100 27/04/ 0 0 10 90 0 0 0 2,9 0,544 100 04/05/ 0 0 0 3 50 26 21 1,61 0,375 100 11/05/ 0 0 0 0 50 10 39 1,59 0,382 99 01/06/ 0 0 0 0 50 10 40 1,6 0,368 100 08/06/ 0 0 0 0 55 5 40 1,6 0,390 100 13/07/ 0 2 2 31 0 40 25 2,06 0,397 100 20/07/ 10 35 15 40 0 0 0 2,3 0,380 100 04/08/ 0 0 0 1 60 19 20 1,81 0,452 100 10/08/ 0 0 0 2 66 15 17 1,85 0,447 100 07/09/ 0 0 0 2 66 15 17 1,85 0,446 100 14/09/ 50 0 0 0 0 0 50 1 0,482 100 05/10/ 60 0 0 0 0 0 40 1 0,502 100 12/10/ 65 0 0 0 0 0 35 1 0,435 100 03/11/ 90 0 0 0 0 0 10 1 0,375 100 16/11/ 100 0 0 0 0 0 0 1 0,481 100 08/12/ 100 0 0 0 0 0 0 1 0,494 100 14/12/ 100 0 0 0 0 0 0 1 0,457 100 186 IG W 3,5 0,600 0,500 2,5 0,400 2 0,300 1,5 poids sec en mg indice gonadique 3 0,200 1 0,100 0,5 14/12/1999 16/11/1999 12/10/1999 14/09/1999 10/08/1999 20/07/1999 08/06/1999 11/05/1999 27/04/1999 24/03/1999 09/03/1999 18/02/1999 09/02/1999 0,000 26/01/1999 0 Figure 86: Comparaison entre l’indice gonadique (IG) et le poids sec (W) durant la période d’étude pour Cardium edule L’étude histologique de l’évolution de la gonade a permis de distinguer plusieurs étapes dans le cycle sexuel de Cardium edule : une phase de repos sexuel, (réduction du volume de la gonade pendant l'hiver) les cellules sexuelles y sont en nombre réduit, alors que l’on peut noter la présence d’un « tissu vésiculeux » ayant certainement un rôle de réserve. Ce stade est suivi par une période de gamétogenèse intense conduisant à l’émission des gamètes. Après celle-ci, on assiste à une phase intermédiaire entre les deux pontes. La ponte tardive est de moindre importance que l’émission principale printanière. Le repos sexuel, effectué durant, janvier févier, le repos sexuel, les études histologiques révèlent que les tubules gonadiques sont réduits en nombres et en volumes de façon considérable. Ils sont noyés dans une masse de tissu d’allure vésiculeuse appelé, « le tissu conjonctif » un ensemble très hétérogène (FROUTIN, 1937), des cellules pouvant accumuler, suivant des saisons et en rapport avec les étapes du développement sexuel, des substances de réserve. Les coupes histologiques obtenus pendant cette période de repos sexuel sont très voisines de celles décrites par d’autres auteurs chez l’huître (COUTEAUX – 187 BARGETON, 1941), les Pectinidés (LUBET, 1959, LUCAS, 1965 a-b) et espèces animales à repos gonadique hivernal (LUBET, 1973, SHAFEE, 1992). COUTEAUX et al., (1941) ont montré que chez les huîtres, un tissu vésiculeux se développe pendant la phase de repos sexuel avec accumulation de glycogène. La disparition de ce dernier est synchrone de la reprise de l’activité génitale des animaux, la croissance des tubules gonadiques réduisant ce tissu vésiculeux puis provoquant sa disparition quasi totale dans la masse viscérale pendant la période de maturité sexuelle. LUBET (1959) et LUBET et al., 1963 a retrouvé chez deux moules (M. edulis M. galloprovincialis) des phénomènes très voisins. Chez Cardium edule, l’histologie a montré (fig. 87–96) un tissu de réserve assimilable au « tissu conjonctif vésiculeux », cité précédemment, soit à l’intérieur des tubules gonadiques, soit à l’extérieur de ces tubules. Ce tissu remplit les vides causés par la diminution de la gonade pendant la phase de repos sexuel. Pendant la gamétogenèse, suivant les individus, nous observons une nouvelle poussée ovocytaire alors que les ovocytes déjà présents reprennent leur croissance. Le long des parois des tubules, on distingue de nombreuses ovogonies provenant de la multiplication des gonocytes et l’apparition d’un grand nombre d’ovogonies avec de jeunes ovocytes. L’ovogenèse ne présente aucun aspect particulier chez Cardium edule et rappelle par ses modalités, les descriptions faites chez plusieurs lamellibranches par LUBET (1959) et LUCAS (1965 a-b). L’accroissement cellulaire continue et on observe une phase de vitellogènèse. Pendant la croissance, les ovocytes restent toujours fortement enracinés sur la paroi du tubule ovarien. En outre, on peut remarquer une accumulation de réserves dans le cytoplasme de l’ovocyte avec des granules lipidiques, du glycogène. Il est intéressant de remarquer que, tout au cours de leur accroissement, les ovocytes secrètent une gangue muqueuse pouvant atteindre un développement considérable comparable à celui des Lucinidés (PELSEENER, 1926). A la fin de la vitellogenèse, les ovocytes augmentent de tailles. Leurs contours deviennent polygonaux car ils sont fortement serrés les uns contre les autres. Du fait de l’augmentation de la taille des tubules ovariens, le tissu conjonctif (cellules vésiculeuses) a presque complètement disparu, les cellules qui subsistent ne renferment que peu de glycogène. Sur les parois des tubules on trouve quelques jeunes ovocytes à des stades variés et quelques amas d’ovogonies (Stades difficiles à mettre en évidence). 188 La maturité génitale conduit à la ponte. Cette évolution est continue. Avant la ponte, les ovocytes présentent un pédoncule plus grêle que précédemment ; leurs contours deviennent sphériques alors que les limites de la vésicule germinative s’estompent. Ces modifications peuvent correspondre à un gonflement des ovocytes dû à un changement de la perméabilité membranaire, consécutif à l’arrêt de la vitellogenèse. Les ovocytes augmentent de taille. Après la ponte, les tubules ovariens d’un même animal présentent des degrés divers de vidange, ce qui laisserait penser que l’émission des gamètes peut s’effectuer par étapes successives. On peut observer, dans la lumière du tubule, quelques ovules et le long des parois quelques jeunes ovocytes fortement enracinés. De la fin de septembre et durant le mois d'octobre, on observe des animaux ayant subi une vidange totale ou partielle des gonades, nous avons pu mettre en évidence un nouvelle poussée ovogénésique. Donc on peut être en présence de pontes très discrètes, (présence de très jeunes individus 2 à 3 mm issus vraisemblablement de pontes tardives). Cette période d’émission semblerait être sous la dépendance des facteurs du milieu dont les températures estivales et automnales favorables. Pour le stade de repos sexuel, effectué durant les mois froids de l’année, comme chez les femelles, on assiste chez les mâles (fig. 97 –104) à une prolifération des éléments « tissu conjonctif vésiculeux ». La lignée germinale est réduite à quelques travées parmi lesquelles on peut observer des spermatogonies et quelques spermatocytes. Une poussée spermatogénésique a lieu au début du printemps avec l’apparition d’un grand nombre de spermatogonies et la présence de nombreuses figures de cette spermatogenèse. Au niveau de la lumière des tubules on observe des spermatides et des spermatozoïdes sous forme de faisceaux. Les spermatogonies subsistent le long de la paroi des tubules. Le volume des tubules semble se réduire progressivement, ce qui fait penser à la possibilité d’émissions partielle du sperme échelonnée dans le temps. Chez d’autres pélécypodes, on rencontre une image d’évacuation totale des tubules correspondant à des éjaculations massives (LUBET, 1959 ; LUCAS, 1965 a-b). Le volume des tubules testiculaires, se réduisant progressivement, le tissu vésiculeux se développe de façon synchrone. L’intérieur de la gonade est également, comme chez la femelle, le siège d’une arrivée d’amibocytes. 189 Début mars. Figure 87 : Cardium edule; stade 0 (femelle). Début de formation de follicules ainsi que d'ovogonies et ovocytes jeunes. G: X 100. Fin mars Figure 88 : Cardium edule ; stade 1 (femelle). Follicules sexuels à centre vide. Les parois folliculaires sont apparentes. G: X 100. 190 Mars-avril Figure 89 : Cardium edule; stade 2 (femelle). Les ovocytes envahissent la lumière folliculaire. G: X 100. 191 Mars – avril Figure 90 :Cardium edule; stade 2 (femelle) follicules se serrent les uns contre les autres et prennent une forme polygonale G: X 100. 192 Avril -mai Figure 91:Cardium edule; stade 3A (femelle). Maturité morphologique. Deux générations d'ovocytes, les uns prêts à être émis alors qu'une nouvelle génération apparaît près des parois folliculaires. G: X 100. 193 Avril –mai Figure 92: Cardium edule; stade 3B (femelle). Follicules sexuels plus ou moins vides. Jeunes ovocytes sur les parois. G: X 100. 194 Juin- juillet Figure 93: Cardium edule; stade 3B (femelle). : stade de ponte. Follicules sexuels vides. On observe l'envahissement des follicules sexuels par le tissu conjonctif. G: X 100. Juillet. Figure 94: Cardium edule (femelle). Follicule avec ovocytes de forme polygonale. G: X 400. 195 Juillet Figure 95:Cardium edule (femelle). Ovocytes pédoncules sur la paroi conjonctive. G: X 400. Juillet- août Figure 96 :Cardium edule ; stade 3D (femelle). Restauration de la gonade. Follicules occupés par les adipocytes. G: X 100 196 Début mars. Figure 97:Cardium edule; stade 0 (male). Début de formation des follicules spermatiques. G: X 100. Fin mars. Figure 98:Cardium edule; stade 1 (male). Follicules spermatiques développés. Image de la spermatogenèse individualisée dans les follicules occupent tout le tissu conjonctif. G: X 100. 197 Mars- avril Figure 99 :Cardium edule; stade 2 (male). La lignée germinale apparaît dans les follicules avec de l'extérieur vers l'intérieur: spermatogonies, spermatocytes et spermatides. G: X 100. Avril- mai. Figure 100 :Cardium edule; stade 3A (male). Développement avancé. Maturité morphologique. Spermatozoïdes abondants au centre du follicule. G: X 100. 198 Avril- mai. Figure 101:Cardium edule; stade 3A (male). Follicules males avec une disposition centripète de spermatocytes et spermatides. Les spermatozoïdes abondants au centre des follicules. G: X 100. Juin- juillet. Figure 102:Cardium edule; stade 3B (male). Stade de ponte. Follicules sexuels vides quelques colonnes spermatiques persistent. G: X 100. 199 Juin – juillet. Figure 103:Cardium edule; stade 3D (male). Follicules spermatides vidés de leur contenu. Quelques spermatozoïdes à peine visibles. G: X 100. Juillet – août. Figure 104:Cardium edule (male). Restauration de la gonade repos sexuel, follicules dégénérés. G: X 100. 200 Les animaux au stade de repos sexuel ont été rencontrés à partir du début du mois d’octobre. Durant février, mars et avril, on peut rencontrer tous les stades de maturation de la gonade. En mai, juin, août et septembre, les gonades sont mures et émettent leurs produits sexuels. Il s’agit d’une ponte principale pour les premiers mois et une ponte secondaire pour les seconds mois. L’indice gonadique, maximum, (IG = 2,9), correspondant à un poids sec de 0,544 g est enregistré au mois d’avril où on assiste à un développement complet des gonades. L’indice gonadique, minimum, (IG = 1,59) correspondant à un poids sec de 0,382 g est enregistré au mois de mai pendant lequel l’émission des gamètes a eu lieu (fig. 104). On observe un parallélisme entre les courbes de l’indice gonadique et du poids sec avec une fluctuation de ce dernier pour le mois de novembre 99 (BENBRAHIM, 1982 ; NACIRI, 1990 et IDHALLA et al., 1997). Les valeurs intermédiaires correspondent soit à un développement des gonades, soit à une ponte partielle. Les périodes de ponte de Cardium edule peuvent être comparées avec d’autres régions, qui sont soit au nombre de deux ou d’une seule période. (tab. XXX). Ce tableau fait ressortir une similitude entre les régions de Vigo en Espagne et Rabat au Maroc et ce pour les deux périodes de pontes. Tableau XXIX: Comparaison de la période de ponte de C. edule avec celle d’autres pays. Région Auteurs Période de ponte Millport (Scotland) STEPHEN (1931) Fin Juillet Plymouth (England) LEBOUR (1938) Mai – Août Waddensea (Holland) BAGGERMAN (1953) Mai – Août Cardigan Bay (Wales) CREEK (1960) Fin Mai – juin Vigo (Spain) FIGUERAS (1967) Avril- Mai et Août– septembre Vent (England) KINGSTON (CITEDIN BOYDEN . 1971) Fin Mai et fin juin Trondheim (Norway) RYGG (1970) Début juillet Essex (England) BOYDEN (1971) Mi - Mai South Wales HANCOCK AND FRANKLIN (1972) Juin Maroc (Rabat) BEN MESSAOUD ( nos resultats, 1999) Mai- juin et Août septembre 201 Au début du mois de mai 50% de la population émettent leurs produits sexuels, il s’agit donc d’une ponte printanière, alors qu'au mois de juin plus de la moitié de la population a pondu et 40% ont leurs gonades inactives et les individus commencent à reconstituer leurs réserves. Durant août et début septembre, on assiste à une autre ponte, qui est donc estivale, avec 66% des individus qui ont pondu alors que le reste de la population vers mi-août et début septembre est soit en restauration de la gonade (15%), soit ayant des gonades inactives (17%). Après la deuxième ponte les animaux deviennent inactifs. Ainsi dès le mois de décembre nous avons 100% des individus inactifs sexuellement, ils commencent leur développement jusqu’à mi-février. L’étude morphométrique à l’aide de relations d’allométrie simples entre le poids sec et la longueur nous renseigne sur la croissance relative de l’espèce (tab. XXXI, XXXII, annexes XLV et fig. 105). L’analyse des courbes linéaires allométriques sous forme d’équations : Ln = b Ln (L) +Ln (a) présentées sous forme de droites de régression indique les périodes de ponte, qui sont au nombre de deux (mai-juin et août-septembre), les périodes d’accumulation de réserve et les périodes de développement des gamètes où l’on passe d’un poids sec faible, à plus au moins important, à important. On peut considérer qu’une augmentation du poids sec correspond à une augmentation de la vitesse de croissance de l’espèce alors qu’une diminution signifie une baisse de la vitesse de croissance. 202 Tableau XXX: Les équations d’allométrie des poids secs (W) en fonction de la longueur antéropstérieure (L) et les coefficients de corrélation (R2) chez Cardium edule 2 Date des Prélèvements Equations d’allométrie Coefficient R 26/01/99 w = 0,0771x0,6099 R2 = 0,8608 03/02/99 w = 0,0519x0,7389 R2 = 0,9129 09/02/99 w = 0,0715x0,6368 R2 = 0,9471 16/02/99 w = 0,0658x0,6607 R2 = 0,8928 18/02/99 w= 0,0948x0,5447 R2 = 0,8954 04/03/99 w= 0,0804x0,6527 R2 = 0,6699 09/03/99 w= 0,1068x0,569 R2 = 0,7702 16/03/99 w = 0,0934x0,6167 R2 = 0,8311 24/03/99 w = 0,0753x0,6899 R2 = 0,8493 20/04/99 w = 0,0723x0,7049 R2 = 0,8203 27/04/99 w = 0,1748x0,4189 R2 = 0,8546 04/05/99 w = 0,1155x0,435 R2 = 0,6532 11/05/99 w = 0,1307x0,3961 R2 = 0,638 01/06/99 w = 0,0923x0,5112 R2 = 0,8211 08/06/99 w = 0,0386x0,8537 R2 = 0,8832 13/07/99 w = 0,0668x0,6578 R2 = 0,894 20/07/99 w = 0,0311x0,9238 R2 = 0,9293 04/08/99 w = 0,2608x0,2028 R2 = 0,8787 10/08/99 w = 0,2566x0,2048 R2 = 0,8024 07/09/99 w = 0,2532x0,2093 R2 = 0,7766 14/09/99 w = 0,093x0,6074 R2 = 0,7223 05/10/99 w = 0,1145x0,5457 R2 = 0,7038 12/10/99 w = 0,0386x0,8948 R2 = 0,9162 03/11/99 w = 0,013x1,2417 R2 = 0,9359 16/11/99 w = 0,0898x0,6199 R2 = 0,7341 08/12/99 w = 0,1078x0,5621 R2 = 0,6693 14/12/99 w = 0,0687x0,7001 R2 = 0,7849 203 Tableau XXXI: Poids secs (W) en mg de différentes longueurs antéropostérieures (L) en mm de Cardium edule définis d’après les équations d’allométrie mois/taille 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 26/01/-99 0,402 0,418 0,434 0,449 0,464 0,479 0,494 0,508 0,522 0,536 0,549 0,562 0,575 0,588 0,601 0,614 0,626 0,638 03/02/-99 0,384 0,403 0,421 0,439 0,457 0,475 0,492 0,509 0,526 0,543 0,560 0,576 0,593 0,609 0,625 0,641 0,656 0,672 09/02/-99 0,401 0,418 0,434 0,450 0,466 0,482 0,497 0,512 0,527 0,541 0,555 0,569 0,583 0,597 0,610 0,624 0,637 0,650 16/02/-99 0,394 0,411 0,428 0,444 0,460 0,476 0,492 0,507 0,522 0,537 0,552 0,566 0,581 0,595 0,609 0,623 0,636 0,650 18/02/-99 0,414 0,429 0,444 0,458 0,471 0,485 0,498 0,511 0,523 0,535 0,547 0,559 0,571 0,582 0,593 0,604 0,615 0,626 04/03/-99 0,471 0,491 0,511 0,530 0,549 0,568 0,587 0,605 0,622 0,640 0,657 0,674 0,691 0,708 0,724 0,740 0,756 0,772 09/03/-99 0,499 0,517 0,535 0,553 0,570 0,587 0,604 0,620 0,636 0,651 0,667 0,682 0,697 0,711 0,726 0,740 0,754 0,767 16/03/-99 0,496 0,516 0,536 0,555 0,574 0,593 0,611 0,628 0,646 0,663 0,680 0,697 0,713 0,729 0,745 0,761 0,776 0,792 24/03/-99 0,488 0,510 0,532 0,553 0,574 0,595 0,615 0,635 0,655 0,675 0,694 0,713 0,732 0,750 0,769 0,787 0,805 0,823 20/04/-99 0,488 0,510 0,533 0,555 0,576 0,597 0,618 0,639 0,659 0,679 0,699 0,719 0,738 0,757 0,776 0,795 0,814 0,832 27/04/-99 0,544 0,558 0,573 0,587 0,600 0,613 0,626 0,638 0,650 0,662 0,673 0,684 0,695 0,706 0,716 0,727 0,737 0,747 04/05/-99 0,375 0,386 0,396 0,406 0,416 0,425 0,434 0,443 0,452 0,460 0,468 0,477 0,484 0,492 0,500 0,507 0,514 0,522 11/05/-99 0,382 0,392 0,401 0,411 0,420 0,428 0,437 0,445 0,453 0,460 0,468 0,475 0,482 0,489 0,496 0,503 0,509 0,516 01/06/-99 0,368 0,381 0,393 0,404 0,416 0,427 0,438 0,448 0,458 0,469 0,478 0,488 0,498 0,507 0,516 0,525 0,534 0,543 08/06/-99 0,390 0,412 0,434 0,455 0,477 0,498 0,519 0,540 0,561 0,582 0,603 0,623 0,643 0,664 0,684 0,704 0,724 0,744 13/07/-99 0,397 0,414 0,431 0,447 0,463 0,479 0,495 0,510 0,525 0,540 0,555 0,570 0,584 0,598 0,612 0,626 0,639 0,653 20/07/-99 0,380 0,403 0,426 0,449 0,472 0,495 0,518 0,541 0,563 0,586 0,608 0,631 0,653 0,676 0,698 0,720 0,742 0,764 04/08/-99 0,452 0,458 0,463 0,469 0,474 0,479 0,484 0,488 0,493 0,497 0,501 0,505 0,509 0,513 0,516 0,520 0,523 0,527 10/08/-99 0,447 0,453 0,458 0,464 0,469 0,474 0,479 0,483 0,488 0,492 0,496 0,500 0,504 0,508 0,511 0,515 0,518 0,522 07/09/-99 0,446 0,452 0,458 0,464 0,469 0,474 0,479 0,484 0,488 0,492 0,497 0,501 0,505 0,509 0,512 0,516 0,520 0,523 14/09/1999 0,482 0,501 0,520 0,538 0,556 0,574 0,591 0,608 0,625 0,641 0,657 0,673 0,688 0,704 0,719 0,734 0,749 0,763 05/10/-99 0,502 0,520 0,537 0,554 0,571 0,587 0,603 0,619 0,634 0,649 0,663 0,678 0,692 0,706 0,719 0,733 0,746 0,759 12/10/-99 0,435 0,461 0,487 0,513 0,538 0,563 0,588 0,613 0,638 0,663 0,688 0,712 0,737 0,761 0,785 0,810 0,834 0,858 03/11/-99 0,375 0,407 0,438 0,471 0,503 0,536 0,570 0,604 0,638 0,673 0,708 0,743 0,779 0,814 0,851 0,887 0,924 0,961 16/11/-99 0,481 0,501 0,520 0,539 0,557 0,575 0,593 0,610 0,627 0,644 0,660 0,677 0,693 0,709 0,724 0,740 0,755 0,770 08/12/-99 0,494 0,512 0,530 0,547 0,564 0,581 0,597 0,613 0,628 0,643 0,658 0,673 0,687 0,702 0,716 0,729 0,743 0,756 14/12/-99 0,457 0,479 0,499 0,520 0,540 0,560 0,579 0,598 0,617 0,636 0,654 0,672 0,690 0,708 0,726 0,743 0,760 0,778 204 0,1 26/01/1999 03/02/1999 -0,1 09/02/1999 Ln W(g) 16/02/1999 18/02/1999 04/03/1999 09/03/1999 -0,3 16/03/1999 24/03/1999 20/04/1999 27/04/1999 04/05/1999 -0,5 11/05/1999 01/06/1999 08/06/1999 13/07/1999 -0,7 20/07/1999 04/08/1999 10/08/1999 07/09/1999 14/09/1999 -0,9 05/10/1999 12/10/1999 03/11/1999 16/11/1999 08/12/1999 -1,1 L15 L16 L17 L18 L19 L20 L21 L22 L23 L24 L25 L26 L27 L28 L29 L30 L31 L32 14/12/1999 Ln L Figure 105:Relation entre longueur antéropostérieure et poids sec de Cardium edule 205 Chaque espèce peut être caractérisée par deux températures létales, maximales et minimales, conditionnant sa répartition géographique (FRY, 1955 in LUBET, 1981 b). Cette notion a été précisée chez les lamellibranches par les travaux de BODY et MASSE (1978), MASSE et ANSELL (1978), qui établissent l’existence spécifique d’une plage thermique supérieure correspondant à la température létale maximale compatible à la survie de 50% de la population (T.L.50) où à l’enfouissement de 50% de celle-ci (T.E.50). Avant cette limite, ils mettent en évidence une zone sublétale, où dans l’ordre des températures croissantes, on observe le blocage de la gamétogenèse et de l’émission des gamètes, l’altération de l’embryogenèse, puis la mort des larves. A l’inverse, pour les basses températures, il existerait selon ORTON (1920), KORRINGA (1956) et LUBET (1959), une plage thermique minimale au dessous de laquelle les pontes ou spermiations n’ont plus lieu. Les fluctuations de l’indice gonadique est en étroite relation avec la variation d’eau de mer (Fig. 106). La gamétogenèse et la prolifération de la gonade chez Cardium edule débutent en fin automne début hiver quand la température de l’eau de mer diminue. Nous pensons donc que la température, dont les très grandes fluctuations sont serrées dans le temps, est en partie à l’origine de l’étalement de cycle sexuel. Celle-ci subit des variations saisonnières et journalières en rapport avec d’autres facteurs. Elle est sous la dépendance d’échanges de chaleur effectuée entre l’eau, l’atmosphère et du rayonnement solaire. En outre, GIMAZANE et LUBET (1972) émettent l’hypothèse que la reprise de l’activité sexuelle dépendait d’une horloge interne, neuroendocrinienne. Ce rythme interne serait susceptible d’être modifié par des agents synchronisateurs. La température pourrait alors agir, pendant le début de la période de repos sexuel, pour programmer la reprise de l’activité génitale qui serait plus précoce si l’automne est doux. LUBET (1972) explique qu’une augmentation de la température provoque la maturation sexuelle de Cardium edule. Ceci a été observé durant le mois de juillet avec une température de 24.5°C et juste après se manifeste la deuxième ponte avec une augmentation de la température puis une chute (22°C) ; le même phénomène s’observe au niveau de l’indice gonadique qui passe de 2,06 à 1,85 puis à 1. 206 IG T°C 30 3,5 25 2,5 20 2 15 1,5 10 1 5 0,5 14/12/1999 16/11/1999 12/10/1999 14/09/1999 10/08/1999 20/07/1999 08/06/1999 11/05/1999 27/04/1999 24/03/1999 09/03/1999 18/02/1999 09/02/1999 0 26/01/1999 0 Figure 106:Comparaison entre l’indice gonadique (IG) et la température (T°C) de l’eau de surface au cours de l’année d’étude 1999 pour Cardium edule. 207 température en °C indice gonadique 3 Ainsi, vu que Cardium edule est une espèce eurytherme, la durée du cycle sexuel varie en fonction des conditions thermiques. Chez ces dernières, l’expansion géographique dépend, soit de l’élévation thermique des eaux qui arrêtent la gamétogenèse (espèces de mers froides), soit de la température minimale de ponte (espèces de mers tempérées et subtropicale). LUBET, (1981 b) a démontré expérimentalement ces phénomènes sur des espèces présentant en France un cycle sexuel hivernal et printanier (Mytilus edulis) ou estival (Ostrea edulis et Cardium edule). La température est considérée comme un facteur important gouvernant le cycle de la gamétogenèse mais il ne faut pas oublier que l’activité gamétogenèsique est influencée par des facteurs additionnels (latitude, nourriture) qui ne s’opèrent pas de la même façon d'un endroit à une autre. Nous n’avons pas tenu compte de la salinité pour les causes déjà citées pour l’espèce Venerupis decussata Température et nutrition sont deux facteurs qui agissent sur le cycle sexuel. L’action du jeûne retarde le déroulement du cycle sexuel, l’animal consommant ses réserves qui, dans la plupart des cas, sont insuffisantes à assurer la gamétogenèse, même si la température est optimale. Si les conditions trophiques sont favorables, la température de 17 °C (Température des eaux au printemps) permet de déclencher le départ du cycle sexuel et son déroulement complet en un peu plus d’un mois. La maturation a lieu, en général, au printemps pour aboutir à des pontes principales en été. Elle s’étale toutefois sur une longue période de mars à octobre. La première maturité sexuelle intervient selon les zones à des stades de développement très divers, - dés la première année en baie de Somme, à un age de deux ans. En baie de Saint-Brieuc, (FERNANDEZ CASTRO et al., 1989 et GUILLOU et al.,1990 ; in BLANCHARD, 1992) ont noté une maturation des gonades en mai, suivi d’une ponte importante en juin, une deuxième maturation plus faible, de la mi-août à la fin septembre suivie d’une ponte plus faible. Un certain nombre de facteurs va affecter la croissance des coques comme par exemple la saison, la localisation géographique (HANCOCK, 1967 ; in BAZAIRI, 1999 ; DUCROTOY et al., 1991), la disponibilité en nourriture ou la densité des coques (JENSEN, 1993 ; MONTAUDOUIN et BACHELET, 1996 in DABOUINEAU et al.,2004). On conclut, donc, que comme l’a signalé BAZAIRI, et al, (2005) C. edule est une espèce euryèce qui montre des stratégies démographiques considérées comme un ajustement permanent des stratégies de reproduction dans un environnement variable. 208 V. CONCLUSION Cette étude nous a permis de mettre en évidence les différents stades de la reproduction de la palourde européenne avec sa période de gamétogenèse, la maturation de produits sexuels et la libération des gamètes. Cette espèce montre une période d’activité gamétogénésique pendant laquelle deux émissions ont été repérées (février mars et août septembre). Donc, un cycle sexuel qui s’étale de fin hiver à l’automne avec des pontes printanières et estivo-automnales. La période de gamétogenèse s’est déroulée à des températures basses. La ponte a toujours eu lieu avant que la température atteigne un certain seuil de temps. Ces résultats pourraient, ainsi être, capitalisés dans des activités aquacoles en localisant les périodes de ponte chez la palourde, on peut procéder, par exemple, à une capture de naissains ou un prélèvement des juvéniles de la population sauvage et s’en servir pour la vénériculture. Cependant, un certain nombre de préalables sont accessoires. En assurant les conditions nécessaires à la culture d’une espèce de palourde, on peut obtenir un bon rendement. Les exigences de l’espèce doivent être bien connues, ainsi, une étude approfondie de sa biologie et son écologie sont de première nécessité à savoir : - Une étude approfondie du site. - Une étude de l’influence des facteurs externes notamment l’action corrélée de différents facteurs physiques (température, profondeur, structure du substrat, etc.) ou chimiques (nitrites, nitrates, métaux lourds, etc.) - Une plantation de naissains de palourde sur qui pourrait éventuellement les recevoir. - Un contrôle sanitaire s’impose d’autant plus que ces animaux sont des filtreurs. Le cycle sexuel de Cardium edule passe par une période de repos hivernal caractérisée par une réduction du volume de la gonade, un arrêt de la gamétogenèse et un développement considérable du tissu vésiculeux ayant un rôle de réserve (glycogène). A partir de mi- février et de mars, la gamétogenèse reprend de façon très active chez les mâles et les femelles alors qu’on assiste à la réduction du tissu vésiculeux de façon synchrone. La maturité sexuelle semble être atteinte à partir du mois de mai, mais il est vraisemblable que tous les animaux d’une même population n’émettent pas leurs gamètes simultanément. Du fait de ces décalages individuels, la ponte est étalée entre mai et juillet. Des pontes tardives ont eu lieu début et fin été et pendant le début automne du fait d’une restauration partielle des gonades chez les femelles. Cardium edule présente une période de reproduction peu étalée, mais selon certains auteurs la latitude peut exercer une influence sur l’étalement de la période de reproduction. En effet, certains auteurs pensent que quelques pélécypodes à large répartition géographique (Mytillus 209 edulis, Donax vittatus) ont un cycle sexuel plus étalé dans les régions les plus chaudes et plus court dans les régions à climat tempéré froid ou froid. En baie de Somme, les cycles biologiques de Cardium edule, observés en 1983 et au cours de la période 1985-86, montrent des caractéristiques qui les font apparaître comme originaux par rapport à ceux décrits pour l’espèce dans d’autres sites européens. Ces mêmes auteurs notent dans la baie de Somme un allongement des périodes de ponte. D’après les études cités, on peut considérer Cardium edule comme gonochorique du fait que dans cette étude histologique, nous n’avons jamais pu mettre en évidence une image de coexistence des deux lignées germinales susceptibles de suggérer l’existence d’un hermaphrodisme. L’étude systématique de la relation poids / taille montre l’existence d’importantes fluctuations au cours de l’année. Ces fluctuations mettent l’accent sur le décalage pouvant intervenir entre l’accroissement de la taille, la prolifération et l’émission des gamètes. Il est difficile de dissocier l’action de la température de celle de la nutrition. Toutefois, au début de la phase de repos sexuel, une élévation de température permet d’obtenir une reprise rapide de la gamétogenèse et la maturité sexuelle au bout d’un mois et demi. La nutrition permet d’obtenir le déroulement normal de la gamétogenèse, mais les animaux soumis au jeûne peuvent également reprendre leur activité génitale en utilisant uniquement les réserves du tissu vésiculeux. 210 211 CHAPITRE VI DYNAMIQUE DES POPULATIONS DE VENERUPIS DECUSSATA ET CARDIUM EDULE I-INTRODUCTION Souvent, l'étude de la structure démographique des populations d’une espèce est d'un intérêt multiple notamment la connaissance instantanée des tailles les plus représentatives, les périodes de ponte et la durée de vie des différents stades ou classes de taille (BACHELET, 1981. DAUVIN, 1988 ; BAZAIRI, 1999 et ZINE, 2004). En effet, ni les besoins nutritifs de ces classes ni leurs prédateurs ou consommateurs ne sont les mêmes. Des études antérieures (COLL et IZRAYLEVICH, 1997 ; DUBOZ et al., 2002 ; STEENHOUT, 2004-2005) ont montré que, pour une espèce donnée, la taille du nutriment consommé dépend beaucoup de sa taille du consommateur et que la taille d'un prédateur influence beaucoup la sélection du volume de la proie à consommer. De nombreuses recherches ont montré également que pour une même espèce les préférences physico-chimiques vis-à-vis des caractéristiques du biotope varient en fonction des classes de taille (DUCROTOY et al, 1991 ; JENSEN, 1993 ; MONTAUDOUIN & BACHELET, 1996) Il est donc utile de connaître et de décrire l'évolution des structures démographiques respectives de V. decussata et C. edule dans le milieu étudié, de déterminer leurs périodes de ponte et de dégager les conditions physico-chimiques de préférences de ces classes. Plusieurs auteurs (BACHELET, 1981 ; BEUKEMA- in BENMESSAOUD, 1987- ; ZINE, 2001 ; CABON, CORBEL et LAISNE, 2005) ont déjà abordé cet aspect d’étude mais de nombreuses lacunes restent à combler. II- METHODOLOGIE DE TRAVAIL 1. Choix des stations et fréquences des prélèvements En prenant en considération les résultats d'une étude préliminaire effectuée durant l’année 1997 nous n’avons retenu pour prospection que deux stations S2 et S3 dont les 212 caractéristiques sont déjà définies dans le chapitre I. Les stations sont typiquement estuariennes et facilement accessibles. Les espèces V. decussata et C. edule y sont relativement abondantes. Les prélèvements ont été mensuels durant un cycle annuel selon le calendrier illustré par le tableau XXXIII. Tableau XXXII: Calendrier des prélèvements effectués dans le milieu paralique étudié Estuaire du Bou Regreg V. decussata C. edule Année mois S2 S3 S2 S3 1998 1999 19-sept + + + + 13-oct + + + + 11-nov + + + + 21-déc + + + + 18-janv + + + + 10-févr + + + + 20-mars + + + + 15-avr + + + + 19-mai + + + + 16-juin + + + + 18-juil + + + + 11-août + + + + 14-sept + + + + 2- Techniques de prélèvements En ce qui concerne ces techniques nous avons utilisé deux méthodes de récolte : - dans la zone médiolittorale nous avons récolté les individus au moyen de la bêche sur une superficie supérieure à un mètre carré. - dans la zone infralittorale (zone inondée) nous avons récolté la faune à l’aide d’un râteau. Ces deux méthodes de récoltes nous ont permis d'avoir un échantillonnage quantitativement représentatif nous permettant de bien réaliser l'analyse des fréquences des tailles des individus et donc de bien déterminer la structure démographique de façon complète. Les prélèvements ont été effectués aux niveaux des slikkes à marée basse de vives eaux, de façon à prospecter les zones les plus basses. La profondeur de prélèvement varie selon les stations mais ne dépasse guère 20 à 30 cm dans les stations étudiées. D'ailleurs, plusieurs auteurs ont utilisé une profondeur maximale de 30 cm pour leurs prélèvements (LE MOEL 1981 ; BAYED 1982). DAVANT et SALVAT (1961); (in BAYED, 1982) ont fait une statistique en échantillonnant différentes profondeurs, jusqu'à 50 cm, n'ont récolté aucune des 213 deux espèces étudiées au-delà de 30 cm. De même le choix de prélever dans des surfaces supérieures à 1m² est d'un intérêt important dans la résolution du problème de la répartition en agrégats des individus surtout pour la population de l'espèce V. decussata. En effet, l'utilisation d'une surface de 1 m² semble la plus fréquente. Elle permet l'échantillonnage de la faune qu'elle soit distribuée de façon régulière, contagieuse ou aléatoire, (ELLIOTT et DECAMPS, 1973; MENASGUEN, 1980- in BAYED, 1982). De plus, cette surface permet de recenser les populations même lorsqu'elles sont peu abondantes (LE MOEL, 1987). Si la surface d'échantillonnage diffère selon les auteurs (LE MOEL, 1981), le moyen de prélèvement utilisé reste couramment la bêche (BAYED, 1982; LE MOEL, 1981; GILLET, 1986) et parfois le carottier (CONAN et al, 1975- in BAYED, 1982). Précisons que ces mêmes techniques de prélèvements des espèces étudiées ou d’autres mollusques ont été utilisées dans des travaux antérieurs tels que SCHERRER (1983) (in LACOSTE, 1984) et PERES et PICARD (1964) (in ZINE, 1986) 3- Tri, mensuration et répartition en classe de taille Le contenu de chaque prélèvement est tamisé sur le terrain à l'aide d'un tamis de 1 mm de vide de maille. Les échantillons subissent un premier triage qui consiste à séparer nos espèces du reste de la faune puis stockés dans des piluliers qui contiennent de l'eau du lieu de prélèvement. Elles sont fixées avec quelques gouttes de formol à 8% le même jour. Au laboratoire, on complète le tri et les individus sont mesurés. Les mensurations sur la palourde et la coque ont porté sur la longueur maximale antéropostérieure (L en cm) qui exprime la croissance de l'animal (BENMESSAOUD, 1987 ; KOURRADI, 1987; ZINE, 1989 et BAYED, 1991). Celles ci ont été faites à l'aide d'un pied à coulisse de 1/10 de millimètre près. Les individus, ainsi mesurés, sont groupés en classe de taille selon les amplitudes de tailles illustrées par le tableau XXXIV. 214 Tableau XXXIII: Tableau illustrant les amplitudes déterminant les classes de tailles des deux espèces étudiées. V. decussata C. edule Classe de tailles (L en cm) (L en cm) C1 L ≤1 L ≤1 C2 1 < L ≤ 1,5 1 < L ≤ 1,5 C3 1,5 < L ≤ 2 1,5 < L≤2 C4 2 < L ≤2,5 2 < L ≤ 2,5 C5 2,5 < L ≤3 2,5 < L≤3 C6 3 < L ≤ 3,5 L>3 C7 L > 3,5 // 4- Structure de la population et analyses statistiques des données La détermination de la structure de la population a été effectuée en prenant la taille de l'échantillon récolté comme cent pour cent et en calculant la fréquence relative de chacune des classes de taille prélevée. La fréquence de chaque classe de taille est donnée en divisant le nombre d’individus de cette classe sur le nombre total de ces individus appartenant à la totalité des classes de taille et en multipliant le résultat par cent (tab. XLVI, XLVII, XLVIII et XLIX). Enfin, pour déduire les préférences physico-chimiques de ces classes de taille, nous avons utilisé l'ACP. III-RESULTATS ET DISCUSSIONS 1- STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DE V. DECUSSATA 1-1- Recrutement et distribution des classes de tailles dans la station S2 Durant le mois de septembre 1998 (fig. 107 a), deux classes seules C2 (67%) et C4 (34%) constituent la totalité de la structure de taille de la population. Le mois d’octobre 98(fig. 107 b), un recrutement de jeunes individus enrichit cette structure. En effet, ces derniers proviennent de ponte secondaire estivo-automnale précédée d’une phase nette de maturation de gonades printanière et estivale (chapitre III). Trois classes de tailles (C1, C2 et C4) constituent la population. Mais, au mois suivant (novembre 98, fig. 107 c), la population est composée à 100 % par des individus appartenant à la classe C5. Les individus qui appartenaient aux classes de tailles C1 et C2 et C4 existants durant les mois précédents ont totalement disparu du milieu. Cette disparition pourrait être due à une catastrophe naturelle ou artificielle : crues, conditions physico-chimiques non favorables à ces tailles, dessablement 215 artificiel du milieu, etc. Il faut noter que cette absence de classes de taille pourrait être une conséquence du stress du milieu. La prédation le parasitisme ou l’enfouissement à des profondeurs non prospectées peuvent constituer également une cause (BEN MESSAOUD, 1987 ; BOUSSELOUA, 1987 et KOURRADI, 1987 ; BOUSSELOUA et MENIOUI, 1995 et ZINE, 2001 b). Pendant le mois de décembre 98(fig. 107 d), la population est formée par des individus appartenant aux classes de tailles C4, C5 et C6 ; la réapparition de la classe de tailles C4 peut s’expliquer par le phénomène de migration soit d’une station à l’autre soit des grandes profondeurs de substrat vers la surface. Alors que ceux de la classe C6 peuvent parvenir probablement de la croissance des individus de la classe C5 du mois précédent. 216 Figure 107: Fréquence des tailles de V. decussata- station S2 217 Pour le mois de janvier 99 (fig.107 e) et le mois de février 99 (fig.107 f), la structure de taille de la de population est de nouveau devenue plus réduite en pourcentages différents. En effet, elle n’est formée que de deux classes de tailles C5 et C6. Contrairement, la figure 106 g, montre que durant le mois de mars 99 la population devient démographiquement plus structurée. Celle ci est constituée de quatre classes de taille (C3, C4, C5 et C7). L’apparition de la classe de taille C7 provient, probablement, la croissance des tailles des individus ayant une taille de C6 durant le mois de février 99, mais l’apparition des classes C3, C4 et C5 ne peut être expliquée que par une alimentation de la population locale en individus provenant d’une migration de jeunes individus d’autres zones de l’estuaire. Comparativement au mois de mars 99, la population du mois d’avril (fig. 107 h) ne présente presque pas d’individus de la classe C7 (2%).Celle-ci est constituée par des individus appartenant à quatre classes de tailles (C3, C4, C5 et C6). Il se peut que cette absence puisse être une conséquence d’une pêche sélective des individus de grande taille ou à une migration vers d’autres milieux (BEN MESSAOUD, 1987 et ZINE, 2004) Au mois de mai 99 (fig. 107 i), la population est caractérisée par un important recrutement d’individus jeunes. Ce recrutement provient de la ponte principale hivernoprintanière précédée classiquement d’une phase de maturation de gonades automno-hivernale. En ce qui concerne les recrutements cités, cette interprétation suppose toutefois que la vie pélagique et méiobenthique de l’espèce, puisse présenter une durée variable selon la saison considérée, ce qui a été démontré par AABEL (1983) (in BENMESSAOUD, 1987). Les classes de tailles C3, C4, C5 et C6 participent également à la formation démographique de la population. Durant le mois suivant (juin 99 fig.107 g), le recrutement d’individus jeunes continue. La population est formée à 65 % d’individus nouvellement recrutés. Comme le mois précédent d’autres classes de tailles (C2, C3, C4 et C5) complètent la structure démographique de la population. Cette vague de recrutement relativement importante provient des œufs pondus durant la période principale des pontes effectuées pendant les mois février -mars. Le recrutement d’individus nouveaux continu durant le mois de juillet 99 (fig. 107 k) également. Ce recrutement est étalé sur une période de trois mois. Durant le mois de juillet, la structure est caractérisée par la disparition des classes C4 et C5. Une forte mortalité des individus des classes de taille ou une destruction de ces individus par les estivants peuvent être à l’origine de cette disparition. Ces résultats sont en accord avec ceux de BACHELET et al. (1992); et de LABBARDI et al. (2004) et de ceux de BENMESSAOUD (1987). 218 Le mois d’août 99 (fig.107 l), montre un arrêt de recrutement de jeunes individus. La population est ainsi formée par des individus appartenant aux classes C2, C3, C4 et C5 mais avec une fréquence relative supérieure à 50% la classe C3 est la mieux représentée. Enfin, la structure de la population est relativement homogène pendant le mois de septembre 99 (fig.107 m). Cinq classes de tailles (C2, C3, C4, C5 et C6) participent dans la structure démographique de la population. 1-2- Recrutement et distribution des classes de tailles dans la station S3 La figure 108a montre qu’au mois de septembre 98, la population est constituée de cinq classes de tailles (C2, C3, C4, C5 et C6). La classe C5 est la plus fréquente (30%). Au mois suivant (octobre 98, fig. 108 b) la structure de la population n’a pas trop changé. La population est composée de cinq classes de taille également mais c’est la classe C6 (38%) qui est plus représentée la classe C2 manque. Les causes de cette disparition sont multiples. Parmi celles-ci la pêche artisanale qui fait périr V. decussata, C. edule et d’autres bivalves à Rio de Formosa (GASPAR et al., 2003). Comparativement au mois précédent on remarque la disparition des classes de taille C2 et C3 durant le mois de novembre 98 (fig. 108 c) et l’apparition d’individus de grandes tailles appartenant à la classe C7. Les individus jeunes sont donc absents. Nous pensons que la prédation est un facteur principal de cette disparition. En effet plusieurs auteurs dont YOUNG et CHIA (1987 ; in BLANCHARD, 1989) ont signalé que l’impact sur la prédation larvaire des mollusques est un agent de mortalité importante. La migration larvaire peut être également une cause. En effet, SIGURDSON et al. date (in ANSELL et LAGARDE, 1983), ont montré que les bivalves, D. vittatus entre autres, peuvent migrer durant le stade juvénile en utilisant des filets de byssus comme procédé de flottage. Ce même phénomène de migration larvaire est noté également par ZINE en 2004, chez la palourde de l’estuaire de Bou Regreg. La migration des juvéniles a lieu quelques mois après leur sédentarisation en médiolittoral où il existe un optimum granulométrique de fixation de larves. Le mois de décembre 98 (fig. 108 d) montre une disparition des individus de la classe de taille C7. La population est à 90 % formée d’individus de la classe C5. Aux mois suivants janvier 99, (fig. 108 e) et février 99, (fig. 108 f) la structure de taille de la population n’a pas beaucoup changé : seules les trois classes C4, C5 et C6 coexistent. Mais, probablement à la suite de la réduction du taux de participation de la classe C6, celui de la classe C5 est devenu très important (90 %) au mois de février. 219 Figure 108: Fréquence des tailles de V. decussata-station, S3 220 Pendant le mois de mars 99 (fig. 108 g), la population est devenue plus structurée en taille : cinq classes (C3, C4, C5, C6 et C7) coexistent. De plus, cette structure est plus homogène que celle observée durant les mois précédents. La population montre un recrutement d’individus relativement jeunes appartenant à la classe C3, mais qui ne sont pas nombreux (5%), sans que le milieu renferme auparavant d’individus de C1 ou C2. Il semble donc que ces individus de C3 qui viennent d’exister dans le milieu sont allochtones. Durant le mois d’avril 99 (fig. 108 h), la structure de taille de la population est devenue plus réduite. La population n’est principalement formée que de deux classes C6 (50%) et C5 (44 %) avec un faible pourcentage pour les classes C4 et C7. Mais, au mois de mai 99 (fig. 108 i), de nouveau, on a une alimentation de la population de la station étudiée avec de jeunes individus appartenant aux classes de tailles C2 (1%) et C3 (4%). Ces individus semblent être nés dans d’autres lieux de l’estuaire. En juin 99 (fig. 108 j) la structure de taille de la population se caractérise par la grande fréquence d’individus ayant de grandes tailles en particulier ceux appartenant à la classe C7 (18%). De même, à l’exception de la disparition d’individus des classes de tailles C2 et C3, la structure démographique de la population n’a pas trop changé pendant le mois de juillet 99 (fig. 108 k). Enfin, pendant le mois d’août 99 et le mois de septembre 99 (fig. 108 l et 108 m), la structure démographique de la population est réduite. Cette dernière n’est constituée que de 3 classes C5 (20%) (10%), C6 (18%) (36%) et C7 (60%) (54%) et ne comporte pas d’individus jeunes. Ajoutons que, chez Venerupis decussata le recrutement, est défini par la présence des classes de taille C1, C2 et même par la présence des classes de taille C3. Ainsi, nous constatons que les naissains formant la classe C1 se manifestent surtout au niveau de la station S2. Par contre, les C2 et C3 sont visibles dans les deux stations (fig.107-108). La classe C1 est récoltée les mois d’octobre 98, mai 99, juin et juillet 99 (fig.109). Les individus de C2 sont récoltés avec une grande fréquence dans cette station à partir du mois de septembre. Ces recrutements sont les résultats de pontes hiverno-automnale et estivo-automnale, de même, les résultats des coupes histologiques les confirment également. 221 septembre 99 100 90 août 99 80 juillet 99 juin 99 70 mai 99 60 avril 99 50 mars 99 40 février 99 30 janvier 99 20 déc-98 10 nov-98 octobre 98 0 C1 C2 C3 C4 C5 C6 C7 septembre 98 Figure 109: Recrutements de V.decussata dans les stations S2. 222 En conclusion, dans la station S2 la structure démographique de la population de V. decussata n’a jamais montré une structure complète en classe de tailles. En effet, pour la plupart des prélèvements au moins deux classes de tailles manquent. En revanche exclusivement les mois de mai 99, juin 99 et septembre 99, ont montré d’une façon simultanée cinq classes de tailles. Il y a même des prélèvements qui n’ont montré qu’une seule ou deux classes de tailles tels que les mois de novembre 98, janvier 99 et février 99. Ce n’est qu’à partir du mois de mars 99 que la population devient plus structurée. Ce phénomène pourrait être expliqué par l’étagement en milieu estuarien qui est un facteur essentiel de la biotypologie. En effet en médiolittoral, on a remarqué une population distribuée d’une façon anarchique. Dans la station S3, la structure démographique semble plus structurée durant les mois de septembre 98, mars 99 et mai 99. En effet, durant ces mois seules une ou deux classes de tailles manquent. Durant les mois de novembre 98, décembre 98, février 99, juillet 99, août 99 et septembre 99 la population n’est constituée que de trois classes de tailles et souvent de grandes tailles. Par ailleurs, les facteurs qui peuvent influencer l’évolution spatio-temporelle sont multiples, notamment la migration, la compétition, la prédation et la pêche sélective. En effet plusieurs travaux antérieurs ont montré que cette structure peut changer sous l’effet de l’action individuelle ou simultanée de différents facteurs : - BEN MESSAOUD (1987) et ZINE (2004) ont signalé que l’absence de tailles importantes dont l’étage médiolittoral peut être du à une migration de ces individus sous l’influence de l’instabilité physique du milieu. Sous l’effet de graves perturbations du milieu physique, la population de la palourde peut même changer de stratégie démographique en constituant une métapopulation qui remanie le substrat provoquant ainsi des mortalités. Ce phénomène se passe après la dessalure du gisement de la palourde à cause des lâchées de barrage. -L’absence des classes de taille peut avoir plusieurs origines et peut être une conséquence du stress du milieu (GAGNAIRE, 2005). ZINE en 2004 ajoute en outre que les palourdes migrent en profondeur vers la zone inondée à la recherche d un milieu plus stable et moins dense et où la filtration est permanente. D’après BENMESSAOUD (1987) la migration des palourdes (mobilité) très importante, peut s’effectuer sur plusieurs centaines de mètres, elle est bien visible in situ, par observation en plongée, les animaux en migration, laissant derrière eux un sillon bien marqué qui matérialise l’importance et l’orientation de leurs mouvements. Rappelons que ces migrations des postjuvéniles benthiques conduisent à une restructuration des communautés qui se traduit au niveau de l’analyse démographique (AMANIEU et al., 1978- in BENMESSAOUD, 1987) et 223 remet en cause le caractère, comme généralement sédentaire, de cette espèce de la macrofaune benthique endogée. Les facteurs de mortalité des individus peuvent toucher sélectivement les classes de tailles particulièrement celles de petites tailles. (SAVINA ,2004). Ce dernier a signalé que les facteurs de mortalité des individus benthiques peuvent être classés en différentes catégories : -des facteurs naturels biologiques (interactions : la compétition, la prédation, manque de nourriture et abiotiques) qui peuvent perturber gravement l’équilibre physiologique de l’animal (température, salinité, anorexie), l’empêcher de se nourrir convenablement ou le surexposer aux prédateurs (forte charge particulaire minérale désensablement). - des facteurs en relation avec l’exploitation : le prélèvement des individus par pêche mais aussi la casse du travail des engins de pêche et au labourage du fond. - L’hydrodynamisme du milieu influence aussi l’évolution de la structure démographique d’un mollusque benthique. BAYED en 1982, pour expliquer ce phénomène a montré que chez Donax trunculus les individus âgés d’un an et plus occupent l’étage médiolittoral. Toutefois, cette distribution verticale est remaniée lors d’un hydrodynamisme intense. En effet, il semble que la palourde dans le Bou Regreg n’échappe pas à la variabilité dans sa production d’une année à l’autre vu que les lâchés de barrage de SMBA particulièrement en 1996 ont détruit les habitats des espèces et des peuplements soit par envasement soit par remaniement du substrat (ZINE, 2004). Concernant le cycle biologique de V. decussata les résultats ont montré l’existence de deux périodes de ponte une ponte principale effectuée durant la fin de l’hiver - début du printemps et une ponte secondaire effectuée durant la fin de l’été - début de l’automne. Les résultats montrent en outre que ce cycle est étalé sur une période relativement longue. Mais comme le montre les résultats d’autres travaux, la durée du cycle varie d’une région à l’autre. En effet, LUBET et al. (1999) signale que dans les travaux de (ZAMOURI-LANGAR, 1991 ; TRIGUI-ELMENIF et al., 1995), la durée du cycle semble être plus longue dans les régions méridionales, de la Tunisie que dans les autres régions du même pays, à savoir que (HAMIDA et al., 2004) ont trouvé que le cycle de V. decussata est continu. Au Maroc (SHAFEE et DAOUDI, 1991) ont signalé que la durée du cycle couvrirait pratiquement toute l’année. (ABOUBAKRY et al., 2004) ont constaté une période de ponte principale estivale et des pontes secondaires au cours du cycle, alors que ZINE, en 2004 a signalé que le cycle sexuel de la palourde s’étale de la fin de l‘hiver à l’automne avec des pontes printanières et estivoautomnales. Ce qui est en accord avec nos résultats dans le même site. 224 2- STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DE C. EDULE 2-1- Recrutement et distribution des classes de tailles dans la station S2 La figure 110 a montre que, pendant le mois septembre 98, six classes de tailles participent dans la constitution démographique de la population. Seule la classe C6 manque. Mais, ce sont les classes C3 (33 %) et C4 (44 %) qui dominent. Le mois suivant (octobre 98, fig. 110 b) la structure démographique de la population est marquée par la disparition des classes C6 et la dominance de la classe de taille C4 (fig. 110 b). Il y a donc, une alimentation du milieu en individus très jeunes. Les recrutements de jeunes individus durant les mois de septembre, octobre continuent au mois de novembre proviennent de la ponte secondaire (cf. chapitre reproduction) avec une maturation des gonades ayant lieu à la fin du printemps et au début d’été. La disparition des individus de taille C6 pourrait être due à une migration, à une pêche sélective ou à une prédation. En effet, la prédation a une grande importance sur la dynamique de la population des coques ; c’est un facteur interspécifique caractéristique des bivalves. De même, les populations de bivalves font l’objet de prédation épibenthique (DESCLAUX, 2003) par l’avifaune (DUCROTOY et al., 1991). Le mois de novembre (fig. 110 c), la structure de la population est dominée par la fréquence des classes de taille C4 (36 %) et C5 (45 %) ; les classes C1 C2 et C3 complètent la structure. Les individus appartenant aux classes C2, C3 et C6 ne constituent que 10 % de la population. Il est possible que ces quelques classes d’âge qui dominent, puissent perturber le sédiment par leur activité de bioturbation. En outre, à peu prés les mêmes classes de taille forment la population pendant le mois de décembre 98 et janvier 99 (fig. 110 d et fig. 110 e). La classe C1 a disparu. Cette absence peut annoncer l’arrêt du recrutement de jeunes individus ou la difficulté de la fixation des jeunes individus sur le substrat sous l’effet de conditions contraignantes telles que la perturbation physique du milieu. En effet, l’altération des propriétés du substrat peut provoquer une instabilité physique qui tend à exclure les individus les plus fragiles notamment les individus les plus jeunes (obturation des structures de filtration des organismes suspensivores, tel est le cas de V. decussata et C. edule) (RHOADS et YOUNG, 1970 in BENMESSAOUD, 1987). La figure 110 f, durant le mois de février 99, illustre un changement principal de la structure démographique en particulier le taux de participation de chaque classe de taille en effet, on remarque une nette diminution du taux de participation de la classe C5 dans la structure démographique. A l’opposé, celui de la classe C4 a augmenté. Le changement continue pendant le mois de mars 99 (fig. 110 g) la structure de taille de la population devient réduite par rapport au mois précédent. Seules les classes de tailles C4, C5 et C6 existent. De même, à l’exception de 225 l’apparition de quelques individus appartenant à la classe C2, la population du mois d’avril 99 (fig. 110 h) n’est constituée que d’individus appartenant à C4, C5 et C6, tout en sachant que, durant ce dernier mois, plus 70 % de la population appartiennent à la C6. Au cours du mois de mai 99 et juin 99 (fig. 110 i et 110 j) la population n’est constituée que de 3 classes de taille C4, C5 et C6. Elle ne comporte pas donc d’individus jeunes. Mais, au cours du mois suivant (juillet 99, fig. 110 k) une alimentation démographique de la population par recrutement de jeunes individus est notée En effet, 65 % de la population est constituée par des individus appartenant à la classe C1.Ces jeunes individus de la classe C1 proviennent d’une ponte principale effectuée pendant les mois de mai-juin, avec une maturation des gonades effectuées durant la fin de l’hiver et au début du printemps, (cf. chapitre de reproduction et BENMESSAOUD ,1987). Outre ces jeunes, les classes de tailles d’individus C5 et C6 sont également présentes. Le recrutement de nouveaux individus jeunes continue au mois d'août 99 (fig. 110 l). Quatre autres classes (C2, C3, C4 et C5) complètent la composition démographique de la population. Enfin, pendant le mois de septembre 99 (fig. 110 m), la composition en classe de tailles des individus n’a pas changé par rapport à celle du mois précédent. Cependant, on note une diminution du taux de recrutement des jeunes individus. De même, certaines caractéristiques doivent être réunies comme la nature du sédiment (DABOUINEAU et al., 2004) et la température (BAGGERMAN, 1954- in DABOUINEAU et al., 2004) pour que la jeune coque se fixe elle se déplace par les courants, c’est la migration byssopélagique celle-ci du fait qu’elle sécrète des filaments, le byssus, pour la remettre en suspension (MONTAUDOUIN, 1997). 2-2- Recrutement et distribution des classes de tailles dans la station S3 Pendant le mois de septembre (fig.111 a), quatre classes de taille (C2, C3, C4 et C5) participent à la constitution de la structure démographique de la population. Les individus appartenant aux classes de taille extrême, (C1 et C6) n'existent pas. Le mois suivant (octobre 98, fig. 111 b), ce sont les individus de la classe C2 qui sont peu représentés. La structure de taille de la population est principalement formée par les classes C3 (30%), C4 (57%) et C5 (8%). Le mois de novembre 98, la figure 111 c, la structure démographique n’a pas trop changé, elle est formée par des individus des classes de taille C2, C3, C4 et C5. 226 Figure 110: Fréquence des tailles de C. edule-station S2 227 Durant le mois de décembre 98 (fig. 111 d) la population est constituée de quatre classes de tailles Celles les plus petites (C1, C2) manquent et la classe C4 domine (74%). Le mois suivant (janvier 99, fig. 111 e) de jeunes individus appartenant à la classe C2 sont apparus. Comme le mois précédent, la classe C4 reste la classe de taille la plus fréquente. (58%). En février 99 (fig. 111 f) la structure démographique a légèrement changé, la classe C5 est la plus représentée. Les figures (111 g, 111 h et 111 i) montrent que durant mars 99, avril 99 et mai 99, la population est constituée de 4 classes de taille (C3, C4, C5 et C6). Seul le degré de participation de chaque classe est différent. Ce sont les classes C4 (47%) et C5 (45%) qui dominent pendant le mois de mars. Durant les mois d’avril et mai, la classe C5 est la plus fréquente. En juin 99 (fig. 111 j), la population n'est formée que d'individus appartenant à des classes de taille relativement grandes (C4, C5, C6). La structure de taille de la population est dominée par la grande fréquence des individus appartenant à la classe C5 (80%). Pendant le mois juillet 99 (fig. 111 k), cinq classes (C1, C2, C3, C4 et C5) interviennent dans la constitution de la structure démographique de la population. Il y a donc rajeunissement de la population par recrutement de jeunes individus appartenant aux classes C1, C2 et C3. Mais, il semble que les individus appartenant à ces deux dernières classes ne sont pas d'origine autochtone. En août 99 (fig. 111 l) la composition démographique de la population est réduite à trois classes (C2, C3et C4). Enfin, le mois de septembre 99, (fig. 111 m) à l'exception de l’absence d'individus appartenant à la classe de taille C5 et l’apparition des individus appartenant à là classe C1, la structure de la population n'a pas changé par rapport à celle observée antérieurement. Ces jeunes individus semblent être issus de la ponte secondaire effectuée pendant les mois d’août septembre. 228 Figure 111: Fréquence des tailles de C. edule -station S3 229 Pour Cardium edule, le recrutement des coques, est déterminé surtout par la présence des classes de taille C1, C2. Contrairement à la palourde, les naissains de Cardium edule, peuvent se manifester dans les deux stations (S2 S3) (fig. 110-111). les classes de taille C2 sont récoltées en septembre 98 dans la station S2 et ce n’est qu’en juillet 99, qu’on a pu les récolter dans la station S3. Pour la classe de taille C2, le recrutement est effectué dans les deux stations ; seulement, pendant le mois de septembre 98, la récolte de cette gamme de taille est plus importante dans la station S2 que dans la station S3. On peut donc conclure que, les forts recrutements sont réalisés pendant la période estivoautomnale. En revanche, le recrutement hivernal est relativement moins significatif que le recrutement précédent (fig. 112). En conclusion, dans la station S2, la population de C. edule est représentée avec une structure démographique plus au moins complète depuis le mois de septembre 98 jusqu’ au mois de février et de septembre 99. La population est constituée d’au moins cinq classes de tailles. Durant les autres mois, la composition démographique est plus réduite et peut se limiter même à trois classes telles que le cas des mois de mars 99, mai 99, juin 99 et juillet 99. Dans la station S3, la population de C. edule a une structure démographique moyenne durant une bonne partie de l’année. Effet, celle-ci est composée de quatre classes de taille durant les mois de novembre 98, décembre 98 janvier, mars, avril, mai et septembre 99. Par contre les mois, d’octobre et juillet 99 présentent cinq classes de tailles et les mois de juin et août 99 ne présentent que trois classes. Dans la station S3, l’absence relative de ces types de recrutement pourrait être due soit à une non fixation d’individus jeunes, soit à une absence d’éclosion d’œufs. En effet, la fixation d’individus nouvellement éclos nécessite certaines conditions favorables. L’implantation des jeunes se trouve intimement liée à l’action des facteurs (comme la granulométrie qui limite leur implantation (BAYED, 1982 et BENMESSAOUD, 1987), les plus fortes densités en individus sec rencontre dans les stations proches de l’embouchure (station S2), ainsi cette station est plus favorable pour le développement ultérieur des animaux. Il faut souligner l’importance du rôle joué par les courants les vagues et les perturbations climatiques qui entraînent une mobilité permanente du substrat pouvant modifier complètement la répartition de la population. La température, à son tour, peut agir sur la fixation des juvéniles. 230 100% septembre 90% août juillet 80% juin 70% mai avril 60% mars 50% février janvier 40% décembre novembre 30% octobre 20% septembre 10% 0% C1 C2 C3 C4 C5 C6 Figure 112: Recrutements de C. edule dans les stations S2 231 Les facteurs abiotiques ont tout de même un impact sur leur population. La température agit sur différents phénomènes, la gamétogenèse (GIMAZANE et LUBET, 1972), le recrutement (YANKSON, 1986, ANDRE et ROSENBERG, 1991), la période de ponte (GUILLOU et al., 1992), ainsi que sur la mortalité» pendant les hivers (DUCROTOY et al., 1991 ; BEUKEMA et al., 1993). Nous devons signaler quand même, que d’après CHERKAOUI (2006), dans le même site, le recrutement de jeunes a été continu alors que selon nos résultats, ce recrutement est plus au moins continu. Cette différence dans les conclusions pourrait être expliquée par la présence de conditions non favorables à une fixation continue des jeunes individus sur le substrat. Ce recrutement continu des jeunes individus a été également observé à Moulay Bousselham par BAZAIRI en 1999. Alors que le recrutement discontinu de jeunes individus a été signalé par d’autres auteurs tels que STOPFORD (1951 in BAZAIRI en 1999) ont mentionné que, dans l'estuaire de Dee, le recrutement est observé en juillet. Dans l'estuaire de la Lynher, WARW1CK & PRICE (1975) signalent pour C. edule un recrutement précoce en avril. En France, dans l'estuaire de la Gironde, BACHELET (1979) situe la période de recrutement en juillet. Concernant le cycle biologique, nous avons noté l’existence de deux périodes de ponte on observe classiquement une phase nette de maturation des gonades en fin hiver début printemps, suivie d'une phase de ponte principale qui démarre en mai-juin; une phase nette de maturation des gonades, suivie d'une phase de ponte secondaire qui démarre en août septembre. En outre, les détails des cycles biologiques de cette espèce varient en fonction des caractéristiques du milieu concerné. En effet, certains auteurs dans des sites européens (BOYDEN, 1971; HANCOCK et FRANKLIN, 1972; KINGSTON, 1974; SEED et BROWN, 1977; NEWELL et BAYNE, 1980), observent une phase de maturation printanière des gonades, suivie d'une phase de ponte qui démarre en mai-juin , le même phénomène est observé au sud, en baie des Veys mais il s'y produit, en outre, une ponte accessoire d'automne (GIMAZANE, 1969- in DESPREZ et al., 1987). Nos résultats sont en accord avec ceux du dernier auteur malgré la situation géographique différente. En baie de Morlaix, le recrutement de la coque C. edule débute en fin d'été et se poursuit durant tout l'automne et le début de l'hiver (GUILLOU et al., 1990-1992). Soulignant, ainsi, le caractère tardif et étalé du phénomène ; LACOSTE (1984) mentionne pour la population de C. edule de la lagune de Moulay Bousselham une période de recrutement de novembre à fin janvier et une seconde plus brève en mai. Par ailleurs, l’absence de différentes classes de tailles dans la composition démographique, notée durant plusieurs mois d’étude, pourrait être due au phénomène de 232 migration et de déplacements verticaux et horizontaux des individus. En effet, comme l’ont mentionné CHASSOT et al., (2006), les déplacements sont liés à un environnement biotique et abiotique très variable auquel les espèces s’adaptent en permanence et tentent de tirer le meilleur parti, selon différentes stratégies, pour leur croissance et pour la survie de leur larves et juvéniles. Il faut signaler l’importance du rôle joué par les courants, les vagues et les perturbations climatiques qui entraînent une mobilité permanente du substrat pouvant modifier la répartition de la population. On peut observer, ainsi, la disparition de certaines classes d’âge. Il est donc délicat de suivre l’évolution de la population des coques compte tenu de ses déplacements imprévisibles (migrations). Cette migration des individus a une conséquence sur la répartition de la population. Cette sélection naturelle ou survivance fait que certains individus sont mieux adaptés dans les conditions considérées, aux dépens des moins aptes. Cette mobilité du substrat et des individus est l’un des traits caractéristiques de ces biocénoses. (BENMESSAOUD, 1987) (cf. histogramme de fréquence). Outre ce phénomène, la vitesse d’enfouissement des coques semble être conditionnée par l’age de l’animal (VILELA, 1950). Enfin, en comparant la structure démographique des deux espèces (V. decussata et C. edule) étudiées durant les années 1983-1984 (BENMESSAOUD, 1987) et 1998-1999 (BENMESSAOUD présente étude) (Fig. 113 et 114) dans l’estuaire du Bou Regreg on a noté qu’il y a parallélisme des deux courbes représentant l’évolution des tailles moyennes de la population de l’année 1983- 1984 et celle issue de l’année 1998- 1999. La comparaison montre une augmentation des tailles moyennes des individus de l’année 98-99 par rapport à celle de 83-84. Cette augmentation pourrait être due à une forte fréquence des grandes tailles des populations 98-99 à cause d’une grande résistance à la pollution, ou bien à un fort taux de mortalité des petits. Les causes de cette différence peuvent être multiple notamment la prédation sélective des individus, migration de telles ou telles classes de tailles. Sachant que la longévité maximale de C. edule est de dix ans, mais les coques vivent en moyenne de deux à quatre ans (DABOUINEAU et PONSERO, 2004), peut suggérer que, peut être au cours des années 1998-99, les conditions écologiques étaient plus favorables pour les grandes classes de tailles. MAURY et al. (2006) a signalé que V. decussata et C. edule, exploitent des processus adaptatifs physiologiques (modification plastique de leurs traits d’histoire de vie, croissance, âge à la première reproduction, fécondité, etc.) et comportementaux (migration horizontale, comportements verticaux d’accès aux couches de nourriture profondes) pour s’adapter aux conditions locales pour s’adapter qui contraignent leur répartition spatiale tel que le cas de l’estuaire de Bou Regreg. Le facteur principal de ce fait est la compétition entre les individus de la même espèce qui obligent les individus se déplacent pour trouver les conditions favorables à leur développement. 233 Figure 113: Evolution de la taille mensuelle moyenne de V. decussata durant 2 périodes différentes. Figure 114: Taille moyenne mensuelle de C. edule durant deux périodes différentes 3- TYPOLOGIE ET STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DES POPULATIONS Pour faire apparaître les relations entre la structure démographique de chacune des deux espèces étudiées et les caractéristiques physico-chimiques et métalliques du milieu nous 234 avons procédé par superposition des plans de projection P1xP2 et/ou P1xP3 de la structure démographique et des composantes physico-chimiques du milieu. 3-1-Analyse du milieu Rappelons que l'analyse mésologique par l'ACP a montré que différents paramètres physico-chimiques interviennent dans la constitution des axes P1, P2 et P3 (voir chapitre I). Sur le pole négatif, l’axe P1 regroupe la majorité des éléments qui peuvent provenir du lessivage du milieu environnant et le pole positif les paramètres de minéralisation et de la salinité. L'axe P2 évalue le degré de richesse du milieu en matière organique, autrement dit le degré d’eutrophisation du milieu. L'axe P3 est constitué par la participation de peu de variables telles que la température et la dureté de l’eau. De même l’analyse typologique du milieu, vis-à-vis des métaux lourds étudiés, a montré que trois axes principaux (voir chapitre II) déterminent la distribution des relevés selon trois gradients correspondant respectivement aux axes P1, P2 et P3 à savoir : - Un premier gradient croissant (vers le côté positif) de fer et de zinc représenté par l'axe P1, - Un second gradient croissant de plomb (vers le côté négatif) et croissant de cuivre (vers le côté positif) représenté par l'axe P2, - Un troisième gradient croissant (vers le côté négatif) de plomb et de cuivre avec une participation faible du zinc représenté par l'axe P3. 3-2-V. decussata et action de certains facteurs du milieu : + En tenant compte de la signification des axes P1 et P2 (tab. VI, chapitre I), l’axe synthétique correspondant à la première bissectrice forme un gradient de concentration décroissant pour les éléments de lessivage notamment NH4+, NO3-, SO4=, HCO3-, Ca++. Le Tac et la température participe aussi dans la constitution de cet axe. De même, le Fe++, K+, Na+, Cl-, Cd, NO2- et DBO5 participent dans la formation de cet axe tout en constituant un gradient de concentration croissant. Si on prend compte de l’analyse du plan P1xP3, l’axe synthétique correspondant à la première bissectrice est formé de la corrélation négative de NH4+, NO3-, SO4=, HCO3-, Ca++, Mg++ et DT de celle positive du Fe, K+, Na+, Cl-, Cd et pH. + Concernant les périodes de ponte (tab. XXXV et fig. 115), on note que celles-ci correspondent à des conditions physico-chimiques très variées. L’analyse du plan P1xP2 montre que la ponte (S28), produite en septembre 98 au niveau de la station S2, est effectuée dans un milieu caractérisé par des valeurs élevées de NH4+, NO3-, SO4=, HCO3-, Ca++, TAC et température. Au contraire, celles du Fe++, K+, Na+, Cl-, Cond, NO2- et DBO5 sont faibles. De même les teneurs en Cu, Fe et Zn sont faibles et une charge bactérienne très faibles. À 235 l’opposé, la ponte M29 (mars 99, station S2) a lieu dans des conditions physicochimiques, métalliques et bactériologiques tout a fait inverses, alors que les pontes S29 (septembre 99, station 2), S38 (septembre 98, sation3), M39 (mars 99, station 3), et F38 (février 98, station 3) sont effectués dans des conditions physicochimiques intermédiaires. Dans le plan P1xP3 (tab. XXXV et fig. 116) on note, également, que les périodes de ponte se distribuent le long d’un couloir, parallèle à la première bissectrice de l’angle formé par les axes P1 et P3 et qu’on peut diviser en deux zones qui sont elles mêmes limitées par une autre bissectrice perpendiculaire à la première : - à droite se situe la première ponte, principale, de février- mars. - à gauche se trouve la deuxième ponte, secondaire, correspondant à août- septembre. Toujours suivant le plan P1xP3 les premières pontes ont été effectuées dans des conditions physicochimiques caractérisées par des teneurs faibles à moyennes de NH4+, NO3-, SO4=, HCO3-, Ca++, Mg++ et DT. Au contraire, celles du Fe+, K+, Na+, Cl-, Cd et pH sont élevées. De même les teneurs en Cu, Fe et Zn sont élevées et une charge bactérienne très élevées. Par contre, la deuxième ponte s’est effectuée dans des conditions physico-chimiques faibles à moyennes de NH4+, NO3-, SO4=, HCO3-, Ca++, Mg++ et DT. Au contraire, celles du Fe++, K+, Na+, Cl-, Cd et pH sont élevées. De même les teneurs en Cu, Fe et Zn sont élevées et une charge bactérienne très élevées. La charge bactérienne relativement plus faible que celle qui a régné pendant la première ponte. On conclut, donc, que les pontes peuvent s’effectuer dans des conditions physicochimiques très variables. V. decussata possède, donc, une élasticité écologique importante visà-vis des conditions du milieu au stade d’éclosion. En outre, la concentration en protéines et en lipides peut jouer un rôle important dans la détermination des pontes. Les protéines constituent la majeure partie des constituants des tissus de la palourde. Les protéines constituent le macronutriment le plus abondant de la chair et que ce composé constitue une moyenne annuelle de 63.24% /PS. Les sucres totaux viennent en deuxième lieu, avec une moyenne annuelle de 14.10% /PS (ABOUBAKRY et al., 2004). Elles interviennent dans la formation des gamètes (HOLLAND, 1970 in MORCHID, 1987 ; ANSELL et al., in RHARBI,1990) et servent aussi comme source d’énergie de réserve (en particulier les protéines somatiques (BENINGER et LUCAS,1984) pendant la gamétogenèse (MANN et GLOMB ,1978 in MORCHID, 1987 ; BARBER et BLASKE ,1981). On peut penser que les grandes quantités de protéines dans les tissus au printemps et en été d’après RHARBI (1990) doivent servir non seulement à l’élaboration des ovocytes mais aussi à couvrir les besoins énergétiques que demande la gamétogenèse dans le même concept MATHIEU et LUBET, 1993 signalent ce phénomène. Ainsi, nos périodes de pontes ont été déterminées durant ces saisons. Les protéines somatiques peuvent également être une source d’énergie dans le cas de stress nutritionnel. En outre, les 236 lipides chez d’autres bivalves, leur abondance indique la période de ponte (printemps-été) et que ces lipides sont un constituant des gamètes. Les ovocytes sont riches en lipides qui constituent la source d’énergie nécessaire à la survie des larves pendant leurs premiers stades larvaires (DESLOUS-PAOLI et al., 1982). L’animal stocke le glycogène mobilisé pendant la gamétogenèse pour être transformé en lipides suivant la glycogénolyse et il y a transfert de ces lipides du tissu somatique au tissu gonadique (BENINGER et LUCAS, 1984). Selon ces mêmes auteurs, les lipides peuvent être utilisés comme un réservoir énergétique, les lipides totaux sont faiblement représentés avec une moyenne annuelle de 7.74% /PS (ABOUBAKRY et al., 2004), en dehors des périodes d’activité sexuelle, surtout pendant les périodes d’insuffisance alimentaire. En conclusion, on peut dire qu’il y a un changement saisonnier très marqué dans l’utilisation des réserves; les glucides comme source d’énergie pendant l’hiver (stress nutritionnel) et les protéines comme énergie principale pendant le printemps et été (émission des gamètes). La formation des gamètes nécessite des quantités importantes de lipides et glucides. L’utilisation de l’un ou de l’autre des constituants biochimiques pour couvrir les besoins métaboliques dépendra donc de la période et de la nature du « stress » subi par l’animal. + Concernant les années de prélèvements (fig. 115), les prélèvements 99 sont tous situés au dessus de la bissectrice, alors que ceux de l’année 98 se trouvent au-dessous de la bissectrice, l’année 99 est donc une année qui est caractérisée par des teneurs plus élevées par des matières organiques que celles de l’année précédente. Les indicateurs de la qualité physico-chimique de l’eau tels que la DBO5 et NH4+ sont parmi les principales manifestations de la pollution. Ces paramètres sont en général très altérés dans les eaux de l’estuaire. Ainsi, les nitrates générés par la minéralisation surtout des déchets et des déchets riches en matières organiques ont une incidence sur l’écosystème aquatique. Elle engendre le phénomène d’eutrophisation. 237 + Concernant les tailles des individus (tab. XXXVI et fig. 117), On constate que sur le plan de P1xP2, les grandes tailles (C5, C6 et C7) se trouvent dans la partie positive de l’axe, correspondant à la première bissectrice. Par suite, si on tient compte de la signification écologique de cette bissectrice, ces individus habitent des milieux caractérisés par des valeurs faibles de NH4+, NO3-, SO4=, HCO3-, Ca++, TAC et de la température. Au contraire, celles du Fe+, K+, Na+, Cl-, Cd, NO2- et DBO5 sont élevées. De même les teneurs en Cu, Fe et Zn sont faibles et une charge bactérienne très faibles. À l’opposé, les petites tailles sont fréquentes dans des milieux à conditions physicochimiques opposées. Les petites tailles résident donc, dans des milieux caractérisés par une richesse en éléments de lessivage et une salinité relativement faible. Le plan P1xP3 (tab. XXXVI et fig. 118) montre que les classes de tailles C1, C2, C3 et C4 préfèrent des eaux dures, par rapport à la population de taille plus grande. Enfin si l’on tient compte des besoins physico-chimiques des individus en fonction de leur taille, on peut suggérer que le phénomène de migration s’effectue également en fonction des tailles. 238 Tableau XXXIV: Contribution des différents prélèvements effectués dans les deux stations étudiées (V. decussata) Mois/station/année Axe 1 Axe 2 Axe 3 S28 -3.3471 -2,2144 -1.5054 028 -2.5349 -1.2822 0.3641 N28 1.2394 -0.1886 0.2046 D28 0.3606 -0,6327 -0.2254 J29 1.2394 : -0.1886 0.2046 F29 1.2394 -0,1886 0.2046 M29 0.6774 1.3713 -0.3942 A29 -0.1862 -0.3822 -0.5855 -M29 -1.9093 -0.4578 1.5464 -J29 -1.5592 0.7456 2.4460 =j29 -1,4570 1.6256 2.1431 -A29 -1.2738 2.9884 -1.6924 S29 -1.4064 0.8837 -1.2597 S38 -0.4616 0.4968 -0.7941 O38 -0.1338 0.9614 -0.7911 N38 0.6986 -0.4619 -0.0600 D38 0.7662 -0.4277 -0.0269 J39 0.7662 -0.4277 -0.0269 F39 0.9014 -0.3594 0.0392 M39 -0.0715 -0.4998 -0.4985 A39 1.0366 -0.2911 0.1054 -M39 0.9308 -0.0768 0.0153 -J39 0,7662 -0.4277 -0.0269 =J39 1.2394 -0.1886 0.2046 -A39 1.2394 -0.188e 0.2046 S39 1.2394 -0.1886 0.2046 Nous avons codifié le symbole de prélèvement de telle façon que la première lettre représente l’initiale du mois le premier numéro représente le numéro de la station et le dernier numéro représente l’année de prélèvement avec le numéro 8 pour un prélèvement effectué en 1998 et le numéro 9 effectué en 1999. . (Le tiret et double tiret qui précèdent l’initiale du mois, c’est pour faire distinguer les mois qui ont la même lettre alphabétique). 239 Figure 115: Cercle de corrélation des différentes variables et distribution des relevés selon les périodes de ponte sur le plan P1XP2 (V. decussata) 240 Figure 116: Cercle de corrélation des différentes variables et distribution des relevés selon les périodes de ponte sur le plan P1XP3 (V. decussata) 241 Tableau XXXV: Contribution des différentes classes de tailles de V. decussata dans la constitution des 3 principaux axes Variable (classe de Axe 1 Axe 2 Axe 3 Cl -0,5437 0.1789 0.8172 C2 -0.8168 -0.2321 -0.1513 C3 -0.3671 0.8817 -0.2962 C4 -0.7338 -0.2951 -0.2705 C5 0.4144 -0.1476 -0.1245 C6 0.5435 -0,1890 -0.02J4 C7 0.4132 0.0633 -0.0008 taille) 242 Figure 117: Cercle de corrélation des différentes variables (classes de tailles) et distribution des relevés sur le plan P1XP2 (V. decussata) 243 Figure 118: Cercle de corrélation des différentes variables (classes de tailles) et distribution des relevés sur le plan P1XP3 (V. decussata) 244 3-3-C. edule et milieu Sur le plan P1xP2, (tab. XXXVII. et fig. 119), à l’exception des points de prélèvement J39 (janvier, station 3, 99) et D28 (décembre, station 2, 98), les prélèvements effectués durant l’année 98 et ceux effectués durant l’année 99 sont séparés par une ligne pratiquement parallèle à la première bissectrice. Ainsi, les points de prélèvement effectués en 1998 sont tous au dessus de cette ligne; alors que les autres prélèvements de l’année 99 se trouvent au dessous de cette même ligne. En tenant compte des conditions physicochimiques (Tab. VI, chapitre I), les prélèvements qui ont eu lieu pendant l’année 98 se caractérisent, par rapport à ceux effectués en 99, par un milieu riche en NH4+, SO4=, HCO3-, Ca++, NO3-, NO2 et DBO5 et moins riche Fe, K+, Na+, Cl-, Cd et un TAC et une température relativement faible. Cette différence pourrait être due aux influences climatiques notamment par le biais des quantités d’eau douce qui arrivent à l’estuaire. En effet, l’année 1999 a été plus pluvieuse (419,3 mm) (fig. 4) que l’année précédente (290,4 mm), la majorité des prélèvements ont été faits durant l’année 1999. Concernant les périodes de pontes de C. edule, comme pour V. decussata, celles-ci coïncident avec des conditions physico-chimiques très variées. En effet la ponte (S39) qui est produite en septembre 99 au niveau de la station S3, a été effectué dans un milieu caractérisé par des valeurs élevées de NH4+, NO3-, SO4=, HCO3-, Ca++, TAC et température. Au contraire, celles du Fe+, K+, Na+, Cl-, Conductivité, NO2- et DBO sont faibles. De même les teneurs en Cu, Fe et Zn sont faibles et une charge bactérienne très faibles. À l’opposé, les pontes J39 (juin, 99, station 3) et M 29 (mai, 99, station 2) ont eu lieu dans des conditions physicochimiques, métalliques et bactériologiques tout à fait inverses, alors que les autres pontes ont été effectuées dans des conditions physicochimiques intermédiaires, avec une charge bactérienne en streptocoques fécaux et coliformes fécaux moins élevés ou élevée ou faible. BLANCHET et al., (2003) ont signalé l’existence d’une sensibilité et une réponse adaptative des bivalves soumis à un stress multiple : l’infection, parasitisme et charge bactérienne peuvent également influencer la période et le déroulement de la ponte. DABOUINEAU et PONSERO, (2004) et THEBAULT, (2001) rapportent l’impact des parasites, notamment les trématodes, sur la biologie et la dynamique des coques (en baie de Saint-Brieuc) ; cependant, il manque encore des données pour pouvoir confirmer si le parasitisme représente un facteur important de mortalité sur la dynamique des coques (THEBAULT, 2001 b). 245 Tableau XXXVI: Contribution des différents prélèvements effectués dans les deux stations étudiées (C. edule) Mois/station/année S28 O28 N28 D28 J29 F29 M29 A29 -M29 -J29 =J29 -A29 S29 S38 O38 N38 D38 J39 F39 M39 A39 -M39 -J39 =J39 -A39 S39 P1 -1.2160 -0,3630 0.5469 0,8329 1.2268 -0.3182 1.9074 2,3666 2.1746 2.3289 1,1936 -1.5577 -2.3242 -0,9604 -1.0313 -1,5107 -0.8545 -1,4904 0,0652 0.7294 1.2885 1.9912 2.247 -2.2530 -2.411 -2.565 P2 0.0243 1.5052 0.598 0.2343 -0.1372 0.4055 -0,2154 -1,2200 -0.2501 -1.0504 -2.3178 -2,0921 -1.7520 1,3290 1.2460 1.0664 1,9821 1,2426 1,6394 1,1882 0.4453 -0.1557 -0,1370 -1,1868 -1,0621 -1,5442 P3 0,7188 1.1896 0,3363 -0,4677 -0.6198 -0.2024 -0,5030 -0.5977 -0,7381 -0.5681 4,2478 0.5824 -1,0003 0.2308 0.1940 0,1123 0,5622 0.1872 0.3128 0.0432 -0.3141 -0,6475 -0.7341 -0.7151 -0.7029 -0.9066 Nous avons codifié le symbole de prélèvement de telle façon que la première lettre représente l’initiale du mois le premier numéro représente le numéro de la station et le dernier numéro représente l’année de prélèvement avec le numéro 8 pour un prélèvement effectué en 1998 et le numéro 9 effectué en 1999. (Le tiret et double tiret qui précèdent l’initiale du mois, c’est pour faire distinguer les mois qui ont la même lettre alphabétique) 246 Figure 119: Cercle de corrélation des différentes variables (classes de tailles) et distribution des relevés sur le plan P1XP3 (C. edule) 247 En conclusion, les pontes peuvent s’effectuer dans des conditions physico-chimiques très différentes. Par suite, cette espèce, possède également une élasticité écologique importante vis-à-vis des conditions du milieu à cette phase. - Pour la distribution des classes de tailles des individus de la population de C. edule, le plan de projection P1xP2 (tab. XXXVIII fig. 120) montre que les grandes tailles (C4, C5 et C6) se projètent dans la partie positive de l’axe correspondant à la première bissectrice. Par suite, si on tient compte de la signification écologique de cette bissectrice, ces individus habitent des milieux caractérisés par des valeurs faibles de NH4+, NO3-, SO4=, HCO3-, Ca++, TAC et température. Au contraire, celles du Fe++, K+, Na+, Cl-, Cd, NO2- et DBO5 sont élevées. De même les teneurs en Cu, Fe et Zn sont faibles et une charge bactérienne très faibles. A l’opposé, les petites tailles (C1, C2 et C3) habitent les milieux caractérisés par des teneurs plus riches en éléments de lessivage et à salinité faible. En outre, l’analyse par ACP nous a montré que les classes de tailles C4, C5, C6 sont plus abondantes dans les milieux aux teneurs élevées de SO4=, HCO3-, NH4+ , NO3, Ca++ et le titre alcalimétriques et la température le sont également et au contraire, les teneurs de K+, Na+, Cl- et NO2 sont faibles, de même la conductivité et la DBO5 sont faibles. Enfin, sur le plan P1xP3 (fig. 121), seules les classes de petites tailles préfèrent des eaux à dureté élevée et un pH faible. Les mêmes plans de projection P1xP3 montrent que les classes de grandes tailles préfèrent des conditions physicochimiques du milieu opposées à celles signalées pour les classes de petites tailles. Nos résultats montrent donc, que les conditions physicochimiques préférées par les individus de grandes classes de taille diffèrent de celles de petites classes de tailles. Notons que, les résultats montrent que les conditions physico-chimiques du milieu qui ont régné durant l’année 1998 ne sont pas tout à fait similaires à celles observées en 1999 et que les variations climatiques pourraient être la cause. En effet, plusieurs paramètres physicochimiques en particulier la matière azotée, DBO5, les éléments chimiques intervenant dans la minéralisation et la salinité de l’eau, ont contribué pour créer une différence de la physicochimie du milieu entre les deux années de prélèvements. Signalons, en outre, que d’autres facteurs écologiques peuvent influencer la dynamique de certains mollusques. En effet, l’exposition des bivalves aux efflorescences d’algues toxiques tels que les palourdes, les coques contraigne ces bivalves surtout en ce qui concerne leur régime microphage qui peut, en se modifiant, conduire à l’intoxication de ces êtres et par suite à leur mort ou à la mort de leur consommateur. De même, on peut avoir d’autres conséquences directs de cette exposition des bivalves aux efflorescences d’algues toxiques tels que l’inhibition de l’éclosion des œufs et la réduction de la survie des larves (parmi d’autres) ou indirects à savoir une forte élévation de la température, une hypoxie, une pollution, etc. 248 Tableau XXXVII: Contribution des différentes classes de tailles de C. edule dans la constitution des 3 principaux axes Variable (classe de Axe 1 Axe 2 Axe 3 Cl 0.0467 -0.4337 0.8925 C2 -0.6921 -0.6032 -0.2267 C3 -0.9145 -0.1376 -0.2218 C4 -0.3879 0.8753 0.2171 C5 0.8199 .0503 -0.2758 C6 0.6849 -0.3281 -0.1331 taille) 249 Figure 120: Cercle de corrélation des différentes variables physico-chimiques et bactériologiques et distribution des relevés sur le plan P1XP2 (C. edule) 250 Figure 121: Cercle de corrélation des différentes variables physico-chimiques et bactériologiques et distribution des relevés sur le plan P1XP3 (C. edule) 251 En effet, la température est un paramètre abiotique essentiel ; LUBET et al., 1986, 1987 ont montré qu’il existe une « fenêtre thermique » à l’intérieur de laquelle les facteurs du milieu (valeur énergétique des apports nutritionnels, le temps d’émersion, etc.) auraient une grande répercussion sur la cinétique de la gamétogenèse. L’émission des gamètes serait déclenchée par une brusque modification de ces facteurs (IDHALLA, et al., 1997) et que les basses températures de l’eau ralentissent le cycle biologique(CHRAIBI, 2001). Donc, si le facteur thermique constitue un facteur limitant de la reproduction et influence la densité des stocks chez les bivalves, le facteur trophique comme l’ont signalé DACOSTA et al., 2006, que la disponibilité de la nourriture a un rapport direct avec la vitesse du développement gonadique, influe également sur la biomasse des stocks comme c’est le cas au Bou Regreg, où l’apport en matière organique en provenance des eaux usées domestiques est à considérer. L’importance de l’action de la température et de la disponibilité de la nourriture peut varier d’une année à l’autre. Par suite, la différence des tailles moyennes des individus durant la période 1983/84 et celle de 1998/99 pourrait être une conséquence. Seule une étude expérimentale approfondie permettra de préciser le déterminisme de ces phénomènes dont l’importance est fondamentale dans le domaine de l’écophysiologie. 252 Les résultats obtenus montrent que la température de l’eau de chaque station est déterminée par l’influence combinée de celle de l'eau de la mer, du climat régionale et de la profondeur de la couche d’eau. Le profil longitudinal de l'évolution de la température des eaux de l'estuaire ne se caractérise plus par une inversion thermique hivernale comme l’ont indiqué antérieurement certains auteurs. Elle se présente actuellement par un simple gradient croissant ou décroissant selon les saisons de l'aval vers l'amont. Le pH, quand à lui, influencé par la nature basique des eaux marines, des quantités de carbonates et bicarbonates provenant du lessivage des terrains du bassin versant et des quantités des eaux des rejets urbains en amont, a montré des valeurs toutes basiques et qui ne varient pas beaucoup. Cette homogénéité retrouvée du pH qui n’est pas en accord avec les résultats de certains travaux antérieurs. La variation du pH, même si elle n’est pas importante, elle influence beaucoup la concentration de l'ammonium qui s’est montré spatio-temporellement variable. De même, l'alcalinité a montrée le long de la zone une faible amplitude de variation des valeurs élevées en hiver ou au début du printemps. La dureté calcique et la dureté totale, à leur tour, sont peu variables le long de la zone étudiée. En outre, la dureté calcique est inférieure à celle magnésique sauf en amont où les apports calciques des eaux continentales enrichissent le milieu en Ca++. La concentration de ce dernier élément, principalement d'origine continentale, montre donc, des valeurs relativement faibles le long des trois premières stations où les apports en eau marine sont importants. Le phénomène est inverse pour le magnésium. De même, sous l’influence des eaux marines, la salinité de la zone avale est élevée et relativement stable. En amont, le milieu devient plus doux sous l'effet des eaux continentales et des eaux des rejets urbains. A noter que la variation quantitative des rejets des eaux usées et l’action inhibitrice de la salinité sur l’activité de certains groupes bactériologiques influencent la valeur locale de la DBO5. Ainsi, d’une façon générale, les valeurs enregistrées de la DBO5 sont élevées en été et relativement en hiver et faibles en aval relativement à l’amont. La valeur locale de la conductivité, quant à elle, est déterminée par la teneur locale des matières en suspension, la quantité déversée des eaux des rejets urbains et l'activité entreprise de dessablement du milieu. 253 Les nitrates et les nitrites montrent une première période ayant des valeurs faibles et coïncidant avec périodes de faible activité de lessivage de la zone avoisinante de l'estuaire, et une seconde période avec des valeurs plus élevées et correspondant à la partie pluvieuse de l'année, c'est-à-dire de forte activité de lessivage. Contrairement, les fortes teneurs de Na ++ et Cl- sont notées en amont de l’estuaire d’où on peut suggérer l'origine marine de ces deux composées chimiques. Enfin, sous l’effet de l'intense activité de dégradation et de minéralisation de la matière organique le potassium présente des teneurs élevées en fin du printemps et en été. Concernant l’évolution de teneurs en fer, nous avons noté une corrélation entre celles illustrées dans l’eau et celles illustrées dans le sédiment. Le phénomène de relargage explique bien ce type de parallélisme. Les fortes teneurs sont notées pendant les périodes de fort lessivage d’où on peut suggérer son origine continentale. Par ailleurs, les stations S1, S2 et S3 se sont montrées plus ou mois physicochimiquement homogènes. Ainsi, il semble que la construction du barrage de Sidi Mohamed Ben Abdellah, en bloquant les alimentations régulières en eau douce de l’estuaire, a transformé progressivement cet estuaire en simple baie marine physico chimiquement moins stratifié de l’amont vers l’aval. L’analyse globale des valeurs des variables physico-chimiques étudiées, par l’ACP nous a permit, également, de constater que pour plusieurs facteurs physicochimiques, notamment ceux organo-minéralogiques, les stations S2 et S3 présentent beaucoup d'affinités à tel point que l'on peut les grouper en une seule station. La perte de la stratification du milieu et sa transformation progressive en un simple bras de mer sous l’effet de la construction du barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah en amont est donc notable. Cette même méthode d’analyse nous a permit, également, de distinguer quatre groupements de relevés A, B, C, et D à savoir un premier axe P1 qui représente deux gradients inversement proportionnels. Un gradient de salinité et un autre de concentration des éléments qui peuvent parvenir du lessivage du milieu environnant. - Un deuxième axe P2 représentant, en plus de l’alcalinité, les principaux éléments qui contribuent dans l’évaluation du degré de richesse du milieu en matière organique, autrement dit, le degré d’eutrophisation du milieu. - un troisième axe P3 représentant principalement le degré de dureté du biotope. Concernant la distribution des relevés sur les plans de projection P1xP2 et P1xP3 nous avons noté : - Le plan P1xP2 montre quatre groupements A, B, C, et D. Le groupement A présentant un certain degré de pollution organique est formé par des relevés effectués dans la station S4 et caractérisé par des éléments dont l’origine principale est le lessivage du milieu environnant ou des rejets d’eau usées ; les teneurs des éléments chimiques d’origines marines y sont faibles. 254 - Un deuxième groupement moins pollué est constitué par des relevées effectuées dans la station S1 est et caractérisés par des teneurs faibles en NH4+, SO4--, HCO3-- , Ca++, NO3- et élevées en K+, Fe, Na+, Cl- et de conductibilité élevée également. - Un troisième groupement correspondant à des relevés effectués dans la station S3 présentant des conditions physicochimiques intermédiaires. La station S3 présente donc des eaux moins polluées par de la matière organique que celle de la station S4 et plus polluées que celles des de la station S1. En outre, les premiers relevés effectués dans la station S2 présentent des eaux relativement plus alcalines. - Un quatrième groupement (D) présentant, à son tour, des conditions physicochimiques intermédiaires entre celles des groupements B et C et qui correspond aux relevés effectués dans la station S2. Le plan P1x P3 montre la persistance de l’individualisation des groupements A et B, et la fusion des groupements C et D. Nous notons donc que, pour plusieurs conditions organominéralogiques, les stations S2 et S3 présentent beaucoup d'affinités à tel point que l'on peut les considérer comme un seul groupe (C') d’où on peut conclure que l’estuaire est entrain de perdre sa stratification physico-chimique pour se transformer progressivement en une baie marine sous l’effet de la construction du barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah en amont. Concernant les teneurs de certains métaux lourds dans le sédiment est dans la chair de V. decussata et C. edule, les résultats montrent que la concentration de ces métaux varie, chez les deux espèces, en fonction des saisons et du stade du cycle biologique. Les détails de ce dernier, dépendent de plusieurs facteurs environnementaux notamment ceux trophiques, étant donné que les bivalves ont un régime microphages et ont une forte épuration. Ainsi, les valeurs des métaux (Zn, Cu, Pb), les plus élevés, ont été enregistrées durant la saison froide qui coïncide plus ou moins avec la maturité sexuelle des palourdes et des coques avec un ralentissement du cycle biologique provoqué par de basses températures. Ce ralentissement est traduit par une accumulation de réserves conduisant à un développement des gonades durant l’hiver. Toutefois, on a noté un léger décalage de la maturité des gonades chez la coque par rapport à la palourde. Les résultats ont montré en outre que le développement des gonades leur permet de constituer un lieu bioaccumulation des métaux. Ainsi, après la période de ponte, on note une nette chute de teneurs métalliques chez l’espèce. C. edule pourrait être utile comme un bio monitor le long des la cotes africaine et un bio indicateur quantitatif de la contamination par les métaux et V. decussata est un bio indicateur de pollution. L’évolution de la contamination bactériologique d’origine fécale de l’eau et des bivalves a montré que la pollution d’origine fécale du milieu varie en fonction des stations et en fonction des saisons. Le degré de contamination est élevée en automne et en hiver et provient des rejets d’eau usée et de ruissellement qui, en lessivant les terrains agricoles, apportent au 255 milieu un grand nombre de germes. Ceci influence la qualité de la faune aquatique en particulier l’infestation des mollusques lamellibranches tels que chez Cardium edule et Venerupis decussata. Nous avons noté que la contamination des mollusques par ces types de germes suit, plus ou moins, celle du biotope. A noter également qu’en été, la contamination fécale du milieu augmente avec l’arrivée des estivants. Les résultats montrent également que, dans la moitié des prélèvements, l’origine de la pollution fécale, telle qu’elle a été déterminée par le rapport CF/SF, est humaine. Quant aux germes pathogènes (Salmonelles et Vibrionaceae), ils sont absents. Plusieurs causes peuvent être à l’origine de cette absence dont les plus importantes sont les valeurs relativement élevées du pH et des concentrations de l’oxygène dissous de l’eau qui ne sont pas très favorables à la survie de ces germes. Concernant l’étude de la reproduction de Venerupis decussata et Cardium edule nous avons pu mettre en évidence différents stades dans la phase de la gamétogenèse, la maturation des produits sexuels et la libération des gamètes. Ainsi, chez la palourde, le cycle biologique a présenté deux périodes de ponte, une première, principale, effectuée durant la fin de l’hiver - début du printemps et une seconde, secondaire, effectuée durant la fin de l’été - début de l’automne. La relation taille /poids confirme les deux périodes de ponte (amaigrissement et engraissement). A noter que, les glandes génitales se forment avant chaque période de reproduction pour disparaître totalement à la fin de celle-ci. Chaque gamétogenèse est précédée par une différenciation de la gonade ce qui n’est pas le cas de la coque. La période de gamétogenèse se déroule à des températures basses et la ponte a toujours eu lieu avant que la température ne dépasse un certain. Le cycle sexuel de Cardium edule passe par une période de repos hivernal caractérisée par une réduction du volume de la gonade, un arrêt de la gamétogenèse et un développement considérable du «tissu vésiculeux ». Deux périodes de ponte ont été déterminées. Ainsi, nous avons noté une nette phase de maturation des gonades effectuée en fin hiver début printemps, suivie d'une phase de ponte principale qui a démarré en mai-juin; celle-ci est suivie d'une phase de ponte secondaire qui a démarré en août septembre. De même, l’étude de la relation entre le poids et la taille de l’individu montre d’importantes fluctuations au cours de l’année. Ces fluctuations mettent l’accent sur le décalage pouvant intervenir entre l’accroissement de la taille, la prolifération et l’émission des gamètes. Pour la structure démographique, celle-ci varie dans l’espace et dans le temps. Dans la station S2 la structure démographique de la population de V. decussata n’a jamais montré une structure complète en classe de tailles. Il y a même des prélèvements qui n’ont montré qu’une seule ou deux classe de taille. Dans la station S3, la structure démographique semble relativement plus structurée. A signaler que, les facteurs qui peuvent influencer l’évolution de 256 cette structure spatio-temporelle sont multiples, notamment la migration, la compétition, la prédation et la pêche sélective. Les facteurs de mortalité des individus peuvent, également, toucher sélectivement certaines classes de tailles particulièrement celles de petites tailles. Par ailleurs, il semble que, dans l’estuaire de Bou Regreg, l’effectif globale de la population de palourde varie beaucoup d’une année à l’autre ; en détruisant les habitats des espèces par envasement ou remaniement du substrat sous les fortes lâchés d’eau du barrage semble être une principales causes. Pour Cardium edule dans la station S2, depuis le mois de septembre 98 jusqu’au mois de février et de septembre 99, la population a une structure démographique relativement complète. Durant les autres mois cette composition est plus réduite et peut même se limiter à trois classes. Dans la station S3, durant une bonne partie de l’année, la population a une structure démographique d’une composition moyenne. En outre, la station S3 montre un faible recrutement d’individus jeunes. Ce phénomène peut être dû soit à une difficulté de fixation des individus jeunes, soit à une absence d’éclosion, in situ, d’œufs. Dans les travaux antérieurs, le recrutement de jeunes a été continu au niveau des mêmes coordonnées. Il semble donc qu’il s’agit d’un problème écologique récent. En outre, l’absence de certains types de classes de tailles notée, durant plusieurs mois d’étude, dans les stations prospectées pourrait être due au phénomène de migration verticale et horizontale des individus de ces classes. Enfin, la comparaison des structures démographiques de V. decussata et C. edule notées dans l’estuaire du Bou Regreg durant 1983-1984 (1987) et celles notées en 1998-1999 montre des similitudes dans l’évolution de la structure des tailles moyennes des individus de chaque population. Cependant, on enregistre une augmentation des tailles moyennes des individus de l’année 1998-99 par rapport à ceux de 1983-84. Cette différence peut être due à une forte fréquence des grandes tailles ou à l’existence d’un fort taux de mortalité des petits dans la population de 1998-99. Les causes de ce phénomène peuvent être multiples, notamment, la prédation sélective des individus, migration de telles ou telles classes de tailles. Par ailleurs, l’apport de ce travail touche d’une façon générale le fonctionnement de l’écosystème étudié et d’une façon particulière l’écologie, la dynamique et la reproduction de deux mollusques bivalves étudiés. En effet, d’une part, pour le fonctionnement de l’écosystème, le travail a mis en évidence les rapports physico-chimiques, bactériologiques et métalliques très étroits entre différents compartiments de l’écosystème à savoir la masse des eaux marines, celle des eaux continentales et celles des eaux usées, le sédiment et les espèces étudiées ; d’autres part, ce 257 travail a montré, d’une façon plus détaillée, l’évolution spatiotemporelle de la structure démographique des deux mollusques étudiés. Ce type d’information est d’un intérêt particulier pour toute exploitation économique aquaculturale de ces deux espèces ou pour toutes autres espèces qui leurs sont écologiquement très proches. Le travail a montré, en outre, des données plus détaillées sur l’évolution de la gamétogénèse et sur le lien de cette gamétogénèse avec la bioaccumulation de plusieurs éléments métalliques par les deux espèces étudiées. Ce dernier type d’information peut servir de bases en aquaculture des mollusques pour éviter toute contamination métallique des espèces exploitées. Enfin, deux types d’apports, d’un intérêt particulier doivent être signalés : - les données concernant la transformation progressive de l’estuaire en un simple bras de mer sous l’effet de la construction d’un barrage à quelques kilomètres de l’embouchure aboutissant à un bouleversement écologique de l’ensemble de la totalité de l’écosystème. Ce type de données est très précieux pour déterminer tout emplacement de barrage relativement proche d’un estuaire ; - l’ensemble des données fournies dans ce travail sont recueillies juste avant un aménagement important de l’estuaire à la suite de l’élaboration du projet dit « Bou Regreg ». En prenant compte les résultats des autres travaux qui ont été déjà effectués dans cet estuaire (le plus étudié du Maroc après celui de Sebou), ces résultats constitueront certainement une base d’un intérêt particulier pour évaluer les conséquences, négatives ou positives, en relation avec cette élaboration. 258 259 ABOUBAKRY K., RHARBI N., ID HALLA, M., SERGHINI, M., BERRAHO A., RAMDANI M. 2004. Étude comparative du cycle biologique et la composition biochimique de deux populations naturelles de la palourde européenne : Ruditapes decussata issues de deux lagunes marocaines (Oualidia et Nador). Première Conférence Internationale (SFBT) de la Société Francophone de Biologie Théorique Marrakech. A.F.E.E. : ASSOCIATION FRANCAISE POUR L’ETUDE DES EAUX, Paris 1974. POLLUTION de la mer due aux rejets d’eaux usées urbaines et industrielles. ALLAMI H., 2002. Contribution à l’évaluation de la pollution métallique du bassin de l’oum Rbia, Univ. 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21673 26800 Juin 10 0,03 0,321 0,37 2,45 7,5 20 33,1 30,2 67,3 115,7 143,35 525 439 1140 12643 21673 30000 juillet 11 0,02 0,305 0,36 2,45 7,5 19 32,1 28 72,3 126,3 143,35 525,5 429 1275 12525 21600 31000 août S2-Septembre 12 13 0,02 0,25 0,282 0,04 0,35 0,54 2,25 4,38 7,6 7,7 19 20 36 22 26 19,5 70,8 88,3 130,55 82,235 131,15 53,44 525 368 490 384 1290 1765 12287 9345 21700 17000 29300 19410 25000 octobre 14 0,3 0,1 0,54 9,55 7,6 20 23 20,3 88,3 90,17 116,5 317 381 865 8186 14855 novembre 15 0,28 0,06 0,45 4,8 7,91 19 24 22,1 87,9 99,77 58,56 295 392 975 10187 14860 32700 décembre 16 0,3 0,07 0,55 3,4 7,1 20 28 29,5 95,3 88,62 41,48 284 396 837 7169 14860 31000 janvier 17 0,25 0,05 0,57 4,4 7,35 19 32 35 100,3 125,09 53,7 364 380 1290 10304 14873 37900 février mars 18 19 0,34 0,4 0,12 0,45 0,41 0,5 2,4 2,4 7,35 7,92 19 19 38 42 42,1 45 112,5 110,5 132,34 103 29,28 134,2 378 505 367 367 1386 1040 10465 11850 14874 20574 37900 37300 avril 20 0,34 0,447 0,47 2,35 7,87 19 45 44,7 110 110 137,1 417 316 1156 10764 19803 32700 mai 21 0,23 0,356 0,3 2,4 7,52 20 35,6 35,6 100,5 103,5 29,28 447 324 1062 10182 19957 25400 juin 22 0,2 0,33 0,35 2 7,7 20 33,6 35,1 90 110 116 539 425 1230 11200 19950 26600 juillet 23 0,4 0,36 0,38 2 7,7 19 31 33,3 89,5 125,45 115,9 530 412 1275 12163 19900 25000 août S3-Septembre 24 25 0,32 0,3 0,334 0,09 0,46 0,5 2,4 3,04 7,5 7,5 19 20 29 20 30,7 26 88 98,7 112,3 78,18 140,3 37,08 512 335 467 365 1265 1678 12060 8350 19977 14440 27000 17860 25200 octobre 26 0,32 0,21 0,47 5,62 7,6 20 25 28,5 98,7 89,71 68,3 315 347 880 6747 14961 novembre 27 0,21 0,15 0,38 5,4 7,77 19 27 29 92 86,16 65,88 246 350 835 8100 14970 28100 décembre 28 0,1 0,12 0,34 5,6 7,75 20 35 34 102,5 80,66 68,32 237 380 750 6017 14970 30100 janvier 29 0,15 0,09 0,35 4,8 7,38 19 45 38 101 125,23 58,56 363 373 1296 10223 14980 37300 Février Mars 30 31 0,2 0,4 0,23 0,602 0,35 0,35 2,6 2,5 7,38 7,9 19 19 52,2 55 56,45 60,2 122 130 130,51 108 31,72 140,3 374 500 370 390 1362 1080 10048 11650 14977 20310 37300 37800 Avril 32 0,57 0,621 0,4 3 7,27 19 56,5 62,1 130 110 176,2 432 284 1056 10630 19208 31800 Mai 33 0,45 0,507 0,3 2,6 7,33 20 50,7 122 92,13 31,7 427 308 933 10552 19310 24700 Juin 34 0,15 0,3 0,3 3,1 7,5 20 42,6 nd 46,7 102 4 183 487,5 401 1250 11333 28000 juillet 35 0,23 0,487 0,32 3 7,6 19 nd 45,2 99,1 120,4 176,9 515 435 1200 11817 19310 nd août S4-Septembre 36 37 0,2 0,45 0,469 0,15 0,4 0,48 2,5 2,98 7,7 7,6 19 20 nd 44,75 30 96 99,58 118,65 68,003 146,4 75,2 428 161 339 363,5 1200 295 11515 295 nd 26800 12470 28 1455 25200 octobre 38 0,46 0,12 0,48 4,76 7,6 20 30 46,2 99,58 80,92 80,49 212 580,7 258 377 755 12300 novembre 39 0,52 0,09 0,32 4,7 8,23 19 32 48,3 103 70,63 60,3 219 573,4 185 385 625 12290 décembre 40 0,5 0,25 0,47 4,7 7,12 20 38 55 135,8 77,15 68,75 299 573,4 200 392 700 12290 janvier 41 0,45 0,28 0,47 4,2 7,1 19 52,1 67,5 138,3 104,46 83,42 332 512,4 306 382 1038 12292 Février Mars 42 43 0,54 0,6 0,4 0,78 0,45 0,38 2,7 2,8 7,1 7,62 19 19 55,6 63,2 87,02 78 140,2 145,6 119,31 105 90,06 117,15 332 355 329,4 164,7 331 505 378 365 1221 1050 13296 18435 Mai 44 0,6 0,5545 0,38 3,1 7,61 20 52,4 55,45 135 90,36 93,34 235 378 401 276 931 18839 292 Codes des variables physico-chimiques pH : pH Tp : Température COND : Conductivité électrique °C ms/cm DBO5 : Demande biochimique en oxygène mg/1 NO3 : Nitrates mg/1 NO2- : Nitrites mg/1 SO4-- : Sulfates mg/1 NH4+ : Azote ammoniacal mg/1 TAC : Titre Alcalimétrique Complet mg/1 HCO3 -: Bicarbonates mg/1 DT : Dureté totale °F Mg : Magnésium mg/1 Ca : Calcium mg/1 Cl : chlorure mg/1 Na : Sodium mg/1 K : Potassium mg/1 ni : variables physico-chimiques nj : les prélèvements mensuels de quatre stations Prescriptions stationnelles: S0: station 0 S1: station 1 S2: station 2 S3: station 3 S4: station 4 Codes des variables métalliques : Fe mg/kg Zn mg/kg Cu mg/kg Pb mg/kg 293 Tableau XXXIX:Teneurs saisonnières des métaux lourds dans les sédiments des 5 stations 294 Tableau XL : Teneurs saisonnières des métaux lourds dans les sédiments et l’eau des quatre stations stations/saisons S1 S2 S3 S4 A H P E A H P E A H P E A H P Fe-Sédiment 19661 15185 15174 17273 24640,5 20271 18107 21945 15664,4 2458 27589 31111 38043,5 34509 24376 Fe-Eau 0,4 0,4 0,39 0,36 0,51 0,51 0,42 0,4 0,45 0,35 0,35 0,3 0,43 0,43 0,38 Codes des variables bactériologiques CF : coliformes fécaux /100 CT : coliformes totaux l /100 SF : streptocoques fécaux l /100 l 295 Tableau XLI:Compositions chimiques des milieux de culture et réactives (Toutes les formules sont données en grammes par litre d’eau distillée) Gélose au désoxycholate (M1) ÖSpéciale peptone 10 Ö ÖLactose 10 ÖChlorure de sodium Bouillon au sélénite de sodium (M5) Tryptone 5 Ö Lactose 4 5 Ö Phosphate dissodique 10 ÖDésoxycholate de sodium 0,5 Ö Sélénite de sodium 4 ÖCitrate de sodium 2 Ö L. Cystine 0,01 ÖRouge neutre ÖAgar 0,033 Ö 15 Gélose nutritive (M6) Extrait de levure 2 Ö Peptone 5 Eau peptonée tamponnée (M2) ÖExtrait de viande 10 Ö Extrait e viande 1 ÖChlorure de sodium 5 Ö Chlorure de Sodium 5 ÖPhosphate dissodique 9 Ö Agar 15 ÖPhosphate monopotassique 1,5 Ö pH=7,4 - stériliser à 120 °C pendant20 Ö Eau peptonée alcaline (M 7) Ö Peptone 10 Ö Chlorure de Sodium 30 Ö pH=8,6 - stériliser à 120 °C pendant20 Gélose lactosée en TTC (M3) (chlorure de triphenytetrazolium) Gélose Salmonella-Shigella (S.S) (M4) Ö Extrait de viande de boeuf 5 Ö Peptone 5 Ö Lactose 10 Ö Sels biliares n°3 8,5 Ö Citrate de sodium 10 Ö Thiosulfate de sodium 8,5 Ö Citrate ferrique 1 Ö Vert brilliant 33.10-5 Ö Rouge neuter 0,025 Ö Gélose 15 296 Tableau XLII: Variables physico-chimiques et bactériologiques prises en compte dans l’analyse de l’A.F.C. S1 S2 S3 S4 CF SF NH4+ NO2- Fe TAC pH DBO5 NO3- SO4= DT HCO3- K+ Automne 5300 1500 0,2 0,03 0,4 4,21 7,5 17 20,2 Hiver 1850 220 0,23 0,03 0,4 6,59 7,8 20 Printemps 4200 1100 0,25 0,04 0,39 5,6 7,94 Eté 5000 1400 0,2 0,03 0,36 3,5 Automne 6300 5600 0,1 0,02 0,51 Hiver 4600 4500 0,12 0,03 Printemps 5400 5100 Eté 6200 Automne Ca++ Mg++ Na+ CL- 70,9 799,6 51,36 377 392 1705 9670 17500 22 70,9 103,95 80,4 407 451 990 10563 20904 22 23,4 75,3 109,48 68,3 300 463 1050 10750 20900 7,3 27 25 89,5 98,97 42,7 292 470 918 9895 5,5 7,4 30 28 90 131,41 67,1 390 393 1359 10754 20920 0,51 2,4 7,4 35 32 95 159,24 29,28 390 372 1710 10996 20950 0,15 0,335 0,42 2,45 7,83 36 33,5 94 108 137,25 530 377 1080 11985 21667 4900 0,14 0,342 0,4 2,05 7,34 35 34,2 95 110 118,9 417 308 1156 11712 20672 6800 1600 0,1 0,325 0,45 3,5 7,38 32,1 32,5 89,5 105,9 42,7 433 339 1081 9364 Hiver 1230 130 0,03 0,321 0,35 2,45 7,5 33,1 30,2 67,3 115,7 143,35 525 439 1140 12643 21673 Printemps 5600 1200 0,02 0,305 0,35 2,45 7,5 32,1 28 72,3 126,3 143,35 525,5 429 1275 12525 21600 Eté 6400 1700 0,02 0,282 0,3 2,25 7,6 36 26 70,8 130,55 131,15 525 490 1290 12287 21700 Automne 22000 20000 0,25 0,04 0,43 4,38 7,7 22 19,5 88,3 82,235 53,44 368 384 1765 9345 17000 Hiver 15300 14300 0,3 0,1 0,43 9,55 7,6 23 20,3 88,3 90,17 116,5 317 381 865 8186 14855 Printemps 18200 17600 0,28 0,06 0,38 4,8 7,91 24 22,1 87,9 99,77 58,56 295 392 975 10187 14860 20900 21673 297 Te 17,67 16,17 19,97 24,00 17,67 16,17 19,97 24,00 17,67 16,17 19,97 24,00 17,67 16,17 19,97 Tableau XLIII: Mesures des poids secs (W) à différentes longueurs (L) chez Venerupis decussata (année 1999) 01/01/ L 26/01/ w L 03/02/ w L 20,5 0,75 20,5 0,77 20,5 0,75 20,5 21 0,75 21 21 0,758 21 16/02/ w L 20 0,65 0,77 20 0,77 20,5 21 0,76 0,78 21 21,5 0,78 21,5 21,5 04/03/ w L 20 0,68 0,65 20 0,65 20,5 20,5 0,65 0,78 20,5 21,5 0,78 0,79 21,5 0,79 21,5 21,5 0,799 21,5 21,6 0,799 21,6 21,8 0,799 22,05 16/03/ w L 20 0,95 0,68 20 0,68 20,5 20,5 0,68 0,69 20,5 21 0,695 0,79 21 0,79 21 0,799 21 0,799 21,1 21,8 0,799 0,799 22,05 22,05 0,8 22,05 20/04/ w L 20 0,829 0,85 20 0,85 20,5 20,5 0,85 0,69 20,5 21 0,695 0,695 21 0,695 21 0,695 21 0,73 21,1 21,3 0,73 0,799 21,55 22,05 0,8 0,802 22,05 22,05 0,808 22,05 0,81 22,5 22,5 27/04/ w L w 20 0,8 20 0,82 0,82 20 0,8 20 0,82 0,82 20,5 0,8 20 0,82 20,5 0,828 20,5 0,8 20,5 0,82 0,86 20,5 0,85 20,5 0,84 20,5 0,86 21 0,865 21 0,85 21 0,845 20,5 0,865 0,71 21 0,88 21 0,86 21 0,845 20,5 0,865 0,71 21 0,88 21 0,86 21 0,845 20,5 0,865 0,71 21 0,88 21 0,869 21 0,845 21,7 0,865 0,71 21,1 0,88 21,1 0,869 21,1 0,88 21,7 0,9 21,3 0,72 21,3 0,89 21,3 0,869 21,3 0,88 21,8 0,9 0,73 21,4 0,72 21,55 0,89 21,55 0,869 21,55 0,88 21,8 0,9 21,55 0,73 21,4 0,72 21,55 0,89 21,55 0,87 21,55 0,88 21,8 0,9 0,802 21,55 0,74 21,4 0,72 21,55 0,89 21,55 0,872 21,55 0,89 22,3 0,91 22,05 0,808 21,55 0,747 21,55 0,747 21,55 0,917 21,55 0,878 21,55 0,897 22,3 0,917 22,05 0,81 21,55 0,748 21,55 0,748 21,55 0,918 21,55 0,88 21,55 0,898 22,3 0,918 0,82 22,5 0,82 22 0,749 22,2 0,749 22 0,919 22 0,89 22 0,899 22,3 0,919 0,83 22,5 0,83 22 0,75 22,2 0,75 22 0,92 22 0,9 22 0,9 22,3 0,92 23 0,839 23 0,839 22,5 0,76 22,5 0,76 22,5 0,93 22,5 0,909 22,5 0,91 22,8 0,93 23 0,84 23 0,84 22,5 0,77 22,5 0,77 22,5 0,86 22,5 0,91 22,5 0,92 22,8 0,94 23 0,842 23 0,842 22,5 0,78 22,5 0,78 22,5 0,87 22,5 0,912 22,5 0,93 22,8 0,95 23,2 0,852 23,2 0,852 22,7 0,78 22,7 0,78 22,7 0,87 22,7 0,922 22,7 0,93 22,8 0,95 23,3 0,852 23,3 0,852 22,8 0,78 22,8 0,78 22,8 0,87 22,8 0,922 22,8 0,93 22,8 0,95 23,5 0,852 23,5 0,852 23 0,78 23 0,78 23 0,87 23 0,922 23 0,93 23,2 0,95 23,5 0,852 23,5 0,852 23 0,78 23 0,78 23 0,87 23 0,922 23 0,93 23,2 0,95 24,5 0,89 24,5 0,89 24 0,8 24 0,8 24 0,9 24 0,96 24 0,95 23,2 0,97 24,5 0,892 24,5 0,892 24 0,8 24 0,8 24 0,89 24 0,962 24 0,95 23,2 0,97 24,5 0,9 24,5 0,9 24 0,8 24 0,8 24 0,89 24 0,97 24 0,95 23,2 0,97 24,6 0,9 24,6 0,93 24,1 0,8 24,1 0,8 24,1 0,89 24,1 0,97 24,1 0,95 24,1 0,97 24,8 0,9 24,8 0,93 24,3 0,81 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(W) à différentes longueurs (L) chez Venerupis decussata (année 1999)-suite 04/05/ 22/05/ 01/06/ 18/06/ 10/07/ 20/07/ 04/08/ 10/08/ L L w L w L w L w L w L w L w 20 0,76 22 0,78 20 0,767 20 0,767 21,5 0,75 20 0,76 22 0,75 20 20,5 20,5 0,765 0,765 0,765 22 22 22,5 0,78 0,78 0,78 20 20 20 0,772 0,772 0,772 20 0,772 21,5 0,75 20 0,765 22 0,75 20,5 20,5 0,772 0,772 21,5 21,5 0,75 0,758 20,5 20,5 0,765 0,765 22 22 0,75 0,758 20,5 0,78 22,5 0,79 20,5 0,787 20,5 0,785 22,5 0,78 20,5 0,78 22,5 0,78 21 21 0,78 0,79 22,5 22,5 0,79 0,79 20,5 20,5 0,787 0,797 20,5 20,5 0,785 0,785 22,5 22,5 0,78 0,79 21,7 21,7 0,78 0,79 22,5 22,5 0,78 0,79 21 0,79 23 0,805 20,5 0,785 21,1 0,787 22,5 0,79 21,7 0,79 22,5 0,79 21 0,79 23 0,805 20,5 0,785 21,1 0,787 22,5 0,799 21,7 0,79 22,5 0,799 21,1 0,778 23 0,805 21,1 0,785 21,1 0,797 23,5 0,799 21,8 0,778 23 0,799 21,3 0,778 23 0,805 21,1 0,797 21,1 0,797 23,5 0,799 21,8 0,778 23 0,799 21,55 0,778 23,7 0,805 21,1 0,797 21,1 0,797 23,5 0,799 21,8 0,778 23 0,799 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24,5 0,857 24 0,9 25,9 0,892 24 0,845 23 0,845 24,5 0,857 24 0,9 24,5 0,857 24 0,93 25,9 0,9 24 0,846 23 0,846 24,5 0,857 24 0,93 24,5 0,857 24,1 24,3 24,5 0,93 0,93 0,93 25,9 26,4 26,4 0,93 0,93 0,93 24,1 24,3 24,5 0,847 0,849 0,85 24,1 24,3 24,5 0,847 0,849 0,85 24,5 24,5 24,5 0,857 0,857 0,857 24,1 24,3 24,5 0,93 0,93 0,93 24,5 24,5 24,5 0,857 0,857 0,857 24,5 0,94 26,4 0,93 24,5 0,859 24,5 0,859 24,5 0,857 24,5 0,94 24,5 0,857 24,5 0,94 26,4 0,94 24,5 0,883 24,7 0,883 25,5 0,857 24,5 0,94 25,5 0,857 24,5 24,5 24,5 0,94 0,94 0,95 27 27 27 0,94 0,94 0,94 24,5 24,5 24,5 0,885 0,893 0,923 24,7 24,7 24,8 0,885 0,893 0,923 25,5 25,5 25,5 0,88 0,88 0,88 24,5 24,5 24,5 0,94 0,94 0,95 25,5 25,5 25,5 0,86 0,86 0,86 24,7 0,95 27 0,95 24,7 0,923 24,8 0,923 25,5 0,88 24,7 0,805 25,5 0,86 25 0,95 27 0,95 25 0,923 24,8 0,923 25,5 0,88 25 0,805 25,5 0,86 25 25 26 26 0,95 0,98 0,98 0,98 27 27 27,8 27,8 0,95 0,95 0,98 0,98 25 25 26 26 0,923 0,927 0,933 0,933 24,8 24,8 24,8 25 0,923 0,933 0,933 0,933 25,5 25,5 25,5 25,5 0,89 0,89 0,89 0,89 25 25 26 26 0,805 0,805 0,805 0,811 25,5 25,5 25,5 25,5 0,86 0,86 0,86 0,86 26 0,98 27,8 0,98 26 0,933 25 0,933 26,6 0,95 26 0,811 26,6 0,96 26,4 0,98 27,8 0,98 26,4 0,933 25 0,943 26,6 0,95 26,4 0,95 26,6 0,96 26,7 27,5 27,5 0,98 0,99 0,99 27,8 28,5 28,5 0,98 0,98 0,99 26,7 27,5 27,5 0,943 0,943 0,973 26,7 27,5 27,5 0,943 0,973 0,973 26,6 26,6 27,2 0,96 0,96 0,97 26,7 27,5 27,5 0,95 0,98 0,98 26,6 26,6 27,2 0,96 0,96 0,97 27,5 0,99 28,5 0,99 27,5 0,973 27,5 0,973 27,2 0,97 27,5 0,98 27,2 0,97 27,5 1,02 28,5 0,99 27,5 0,973 27,5 0,973 27,2 0,97 27,5 0,98 27,2 0,97 27,5 1,02 28,5 1,02 27,5 0,973 27,5 0,973 28 0,98 27,5 0,98 28 0,98 28 1,02 30 1,02 28 0,973 28 1,013 28 0,98 28 1,02 28 0,98 29 1,15 30 1,02 29 1,013 29 1,143 28 0,99 29 1,15 28 0,99 29 1,19 30 1,15 29 1,143 29 1,183 30 0,99 29 1,19 30 0,99 30 1,19 33 1,19 30 1,183 30 1,183 30 1,2 30 1,19 30 1 32 34 1,19 0,907 33 35 1,19 1,2 32 34 1,183 1,183 32 1,183 33 33 1,2 1,2 32 1,19 0,884 33 33 1 1 w 21,5 0,75 21,5 0,75 21,5 0,75 21,5 22,5 0,758 0,78 22,5 0,78 22,5 22,5 0,79 0,79 22,5 0,799 23,5 0,799 23,5 0,799 23,5 0,799 23,5 0,8 23,5 0,802 23,6 0,808 23,6 0,81 23,6 0,82 23,8 0,82 23,8 0,82 23,8 0,83 23,8 0,83 24,2 0,83 24,2 0,83 24,2 0,852 24,2 0,852 24,5 0,857 24,5 0,857 24,5 0,857 24,5 0,857 24,5 0,857 24,5 0,857 24,5 0,857 25,5 0,857 25,5 0,88 25,5 0,88 25,5 0,88 25,5 0,88 25,5 0,88 25,5 0,89 25,5 0,89 25,5 0,89 25,5 0,89 26,6 0,95 26,6 0,95 26,6 0,96 26,6 0,96 27,2 0,97 27,2 0,97 27,2 0,97 28 0,98 28 0,98 28 0,99 30 0,99 30 1,2 33 1,2 33 1,2 299 Tab Mesures des poids secs (W) à différentes longueurs (L) chez Venerupis decussata (année 1999)-suite 07/09/ L 14/09/ w L 05/10/ w L 03/11/ w L 16/11/ w L 08/12/ w L 14/12/ w L w 20 0,73 21,5 0,74 23 0,86 22 0,85 23 0,86 20 0,72 20 0,7 20 0,73 21,5 0,74 23 0,86 22 0,85 23 0,86 20 0,72 20 0,7 20,5 0,73 21,5 0,74 23 0,86 22 0,85 23 0,86 20,5 0,73 20,5 0,7 20,5 0,75 21,5 0,75 23 0,86 22 0,86 23 0,86 20,5 0,73 20,5 0,7 20,5 0,75 22,5 0,75 23 0,86 22,5 0,86 23 0,86 20,5 0,73 20,5 0,7 21,7 0,778 22,5 0,78 23 0,865 22,5 0,87 23 0,865 21 0,73 21 0,71 21,7 0,778 22,5 0,79 23,5 0,87 22,5 0,87 23,5 0,87 21 0,73 21 0,71 21,7 0,778 22,5 0,79 23,5 0,87 22,5 0,87 23,5 0,87 21 0,73 21 0,71 21,7 0,78 22,5 0,8 23,5 0,87 22,5 0,87 23,5 0,87 21 0,75 21 0,71 21,8 0,79 23,5 0,8 23,5 0,87 22,5 0,875 23,5 0,87 21,1 0,75 21,1 0,71 21,8 0,79 23,5 0,8 23,5 0,87 23 0,87 23,5 0,87 21,3 0,75 21,3 0,71 21,8 0,79 23,5 0,8 23,5 0,88 23 0,88 23,5 0,88 21,55 0,75 21,55 0,71 21,8 0,8 23,5 0,8 24,5 0,88 23 0,88 24,5 0,88 21,55 0,75 21,55 0,71 21,9 0,8 23,5 0,802 24,5 0,88 23 0,88 24,5 0,88 21,55 0,75 21,55 0,71 21,9 0,8 23,6 0,808 24,5 0,88 23 0,88 24,5 0,88 21,55 0,75 21,55 0,722 21,9 0,802 23,6 0,81 24,5 0,89 23 0,89 24,5 0,89 21,55 0,775 21,55 0,722 22 0,803 23,6 0,82 24,8 0,89 23,9 0,89 24,8 0,89 22 0,775 22 0,722 22 0,803 23,8 0,82 24,8 0,89 23,9 0,89 24,8 0,89 22 0,78 22 0,73 22,5 0,803 23,8 0,82 24,8 0,89 23,9 0,89 24,8 0,89 22,5 0,78 22,5 0,73 22,5 0,808 23,8 0,83 24,8 0,89 23,9 0,89 24,8 0,89 22,5 0,78 22,5 0,73 22,5 0,81 23,8 0,83 24,8 0,89 24,2 0,89 24,8 0,89 22,5 0,78 22,5 0,73 22,7 0,82 24,2 0,83 25 0,89 24,2 0,89 25 0,89 22,7 0,79 22,7 0,75 22,8 0,83 24,2 0,83 25 0,9 24,2 0,9 25 0,9 22,8 0,79 22,8 0,75 23 0,839 24,2 0,852 25 0,9 24,5 0,9 25 0,9 23 0,79 23 0,78 23 0,84 24,2 0,852 25 0,905 24,5 0,905 25 0,905 23 0,79 23 0,78 24 0,842 24,5 0,857 25,8 0,908 24,5 0,908 25,8 0,908 24 0,8 24 0,8 24 0,852 24,5 0,857 25,8 0,917 25,5 0,917 25,8 0,917 24 0,8 24 0,8 24 0,852 24,5 0,857 25,8 0,918 25,5 0,918 25,8 0,918 24 0,8 24 0,8 24,1 0,852 24,5 0,857 26,1 0,919 25,5 0,919 26,1 0,919 24,1 0,8 24,1 0,84 24,3 0,852 24,5 0,857 26,1 0,92 25,8 0,92 26,1 0,92 24,3 0,81 24,3 0,84 24,5 0,88 24,5 0,86 26,1 0,93 25,8 0,93 26,1 0,93 24,5 0,817 24,5 0,85 24,5 0,802 24,5 0,86 26,2 0,95 25,8 0,95 26,2 0,95 24,5 0,817 24,5 0,85 24,5 0,89 25,5 0,86 26,2 0,95 25,8 0,95 26,2 0,95 24,5 0,82 24,5 0,85 24,5 0,892 25,5 0,86 26,2 1,01 28,7 1,03 26,2 1,01 24,5 0,82 24,5 0,85 24,5 0,9 25,5 0,86 28,5 1,01 29 1,03 28,5 1,01 24,5 0,82 24,5 0,85 24,5 0,93 25,5 0,86 28,5 1,01 29 1,03 28,5 1,01 24,5 0,82 24,5 0,85 24,7 0,93 25,5 0,86 28,5 1,015 29 1,03 28,5 1,015 24,7 0,82 24,7 0,85 25 0,93 25,5 0,88 28,5 1,07 29 1,06 28,5 1,07 25 0,83 25 0,85 25 0,93 25,5 0,89 29 1,07 29 1,06 29 1,07 25 0,83 25 0,85 25 0,94 25,5 0,89 29 1,07 29,1 1,06 29 1,07 25 0,83 25 0,85 26 0,94 25,5 0,89 29 1,07 29,5 1,06 29 1,07 26 0,83 26 0,85 26 0,94 25,5 0,89 29 1,07 29,9 1,07 29 1,07 26 0,838 26 0,85 26 0,94 26,6 0,95 29 1,08 30 1,08 29 1,08 26 0,84 26 0,88 26,4 0,95 26,6 0,95 30 1,11 30 1,2 30 1,09 26,4 0,84 26,4 0,88 26,7 0,95 26,6 0,96 30 1,11 30 1,2 30 1,11 26,7 0,84 26,7 0,88 27,5 0,95 26,6 0,96 30 1,115 30 1,2 30 1,115 27,5 0,84 27,5 0,88 27,5 0,98 27,2 0,97 30 1,2 30,3 1,2 30 1,2 27,5 0,84 27,5 0,89 27,5 0,98 27,2 0,97 31 1,28 31 1,28 31 1,25 27,5 0,84 27,5 0,89 27,5 0,98 27,2 0,97 31 1,29 31 1,29 31 1,25 27,5 0,84 27,5 0,89 27,5 0,98 28 0,98 31 1,29 31 1,29 31 1,25 27,5 0,84 27,5 0,89 28 0,98 28 0,98 31 1,29 31 1,29 31 1,25 28 0,85 28 0,9 29 1,02 28 0,99 31 1,29 31 1,29 31 1,25 29 0,85 29 0,9 29 1,15 30 0,99 33 1,3 33 1,3 33 1,2 29 0,85 29 0,9 30 1,19 30 1,2 34 1,3 34 1,3 34 1,2 30 0,85 30 0,92 32 1,19 33 1,2 34 1,3 34 1,3 34 1,3 32 0,87 32 0,92 32 1,19 33 1,2 34 1,3 34 1,3 34 1,3 34 0,87 34 0,92 L : longueur antéro-postérieure en mm W : poids sec 300 Tableau XLIV:Mesures des poids secs (W) à différentes longueurs (L) chez C. edule (année 1999) 26/01/ 03/02/ 09/02/ 16/02/ 18/02/ 04/03/ 09/03/ 16/03/ L W L W L W L W L W L W L W L W 15 0,395 15,0 0,380 15,0 0,400 15,0 0,388 16,0 0,430 16,2 0,4 15 0,42 15 0,450 15 0,395 15,0 0,380 15,0 0,400 15,0 0,388 16,0 0,430 16,2 0,4 15 0,42 15 0,450 15 0,395 16,0 0,380 15,0 0,400 15,0 0,395 16,0 0,430 16,2 0,4 15 0,45 15 0,450 15 0,395 16,0 0,380 15,0 0,400 15,0 0,395 16,0 0,440 16,2 0,4 15 0,45 15 0,450 15 0,430 16,0 0,420 15,0 0,400 16,0 0,430 16,0 0,440 16,2 0,500 16,2 0,500 15,3 0,560 15,5 0,430 16,0 0,420 15,5 0,420 16,0 0,430 16,5 0,440 16,2 0,500 16,2 0,500 15,3 0,560 15,5 0,430 16,0 0,420 15,5 0,420 16,0 0,420 16,5 0,440 16,2 0,570 16,2 0,570 15,3 0,560 15,5 0,430 16,0 0,420 16,0 0,420 16,0 0,420 16,5 0,440 17,0 0,570 16,4 0,570 15,8 0,560 15,5 0,440 16,0 0,450 16,0 0,420 16,0 0,420 16,5 0,466 17,0 0,580 16,4 0,580 15,8 0,560 20 0,440 20,0 0,450 16,0 0,400 20,0 0,440 16,5 0,466 17,0 0,580 16,4 0,580 15,8 0,560 20 0,440 20,0 0,450 20,0 0,440 20,0 0,440 20,0 0,466 20,0 0,599 16,4 0,599 20,0 0,570 20 0,450 20,0 0,450 20,0 0,480 20,0 0,450 20,0 0,470 20,0 0,599 20,0 0,599 20,0 0,570 20,5 0,450 20,5 0,450 20,5 0,480 20,5 0,450 20,5 0,470 20,5 0,599 20,5 0,599 20,5 0,570 20,5 0,450 20,5 0,470 20,5 0,480 20,5 0,450 20,5 0,470 20,5 0,599 20,5 0,599 20,5 0,570 20,5 0,450 20,5 0,470 20,5 0,480 20,5 0,468 20,5 0,470 20,5 0,599 20,5 0,599 20,5 0,570 20,5 0,460 20,5 0,470 20,5 0,490 20,5 0,468 20,5 0,480 20,5 0,600 20,5 0,600 20,5 0,578 21 0,465 21,0 0,470 21,0 0,490 21,0 0,468 21,0 0,480 21,0 0,600 21,0 0,600 21,0 0,578 21 0,470 21,0 0,470 21,0 0,490 21,0 0,470 21,0 0,480 21,0 0,600 21,0 0,600 21,0 0,578 21 0,476 21,0 0,476 21,0 0,490 21,0 0,476 21,0 0,480 21,0 0,600 21,0 0,630 21,0 0,578 21,5 0,481 21,5 0,481 21,5 0,500 21,5 0,481 21,5 0,481 21,5 0,600 21,5 0,630 21,5 0,590 21,5 0,486 21,5 0,486 21,5 0,500 21,5 0,486 21,5 0,486 21,5 0,600 21,5 0,630 21,5 0,590 22 0,492 22,0 0,492 22,0 0,500 22,0 0,492 22,0 0,492 22,0 0,640 22,0 0,650 22,0 0,590 22 0,497 22,0 0,497 22,0 0,500 22,0 0,497 22,0 0,497 22,0 0,640 22,0 0,650 22,0 0,660 22 0,550 22,0 0,550 22,0 0,500 22,0 0,550 22,0 0,500 22,0 0,640 22,0 0,650 22,0 0,660 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,500 22,5 0,640 22,5 0,650 22,5 0,660 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,500 22,5 0,640 22,5 0,650 22,5 0,660 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,560 22,5 0,500 22,5 0,650 22,5 0,650 22,5 0,660 23,5 0,550 23,5 0,550 23,5 0,550 23,5 0,560 23,5 0,550 23,5 0,650 23,5 0,650 23,5 0,660 23,5 0,550 23,5 0,550 23,5 0,550 23,5 0,560 23,5 0,550 23,5 0,650 23,5 0,660 23,5 0,660 24 0,570 24,0 0,570 24,0 0,570 24,0 0,560 24,0 0,570 24,0 0,650 24,0 0,660 24,0 0,680 24 0,570 24,0 0,570 24,0 0,570 24,0 0,570 24,0 0,570 24,0 0,650 24,0 0,660 24,0 0,680 24 0,570 24,0 0,570 24,0 0,570 24,0 0,570 24,0 0,570 24,0 0,650 24,0 0,660 24,0 0,690 25,2 0,570 25,2 0,574 25,2 0,570 25,2 0,570 25,2 0,570 25,2 0,650 25,2 0,660 25,2 0,690 25,2 0,578 25,2 0,574 25,2 0,578 25,2 0,578 25,2 0,578 25,2 0,660 25,2 0,680 25,2 0,700 26,8 0,578 26,8 0,574 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,660 26,8 0,680 26,8 0,700 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,660 26,8 0,680 26,8 0,710 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,578 26,8 0,660 26,8 0,680 26,8 0,710 28 0,584 28,0 0,584 28,0 0,584 28,0 0,584 28,0 0,584 28,0 0,660 28,0 0,680 28,0 0,750 28 0,584 28,0 0,620 28,0 0,584 28,0 0,584 28,0 0,584 28,0 0,680 28,0 0,680 28,0 0,750 29 0,588 29,0 0,620 29,0 0,588 29,0 0,588 29,0 0,588 29,0 0,680 29,0 0,680 29,0 0,750 29 0,594 29,0 0,640 29,0 0,594 29,0 0,594 29,0 0,594 29,0 0,690 29,0 0,690 29,0 0,750 30 0,599 30,0 0,640 30,0 0,599 30,0 0,599 30,0 0,599 30,0 0,690 30,0 0,690 30,0 0,750 L : longueur antéro-postérieure en mm W : poids sec 301 Tab Mesures des poids secs (W) à différentes longueurs (L) chez C. edule (année 1999) 24/03/ 20/04/ 11/05/ L 01/06/ L W L W L 27/04/ W L 04/05/ W L W L W L 08/06/ W L 13/07/ W 15,0 0,450 15,0 0,52 16,2 0,57 15 0,395 15,0 0,4 15 0,37 15 0,395 15,0 0,395 15,0 0,450 15,0 0,52 16,2 0,57 15 0,395 15,0 0,4 15 0,37 15 0,395 15,0 0,395 15,0 0,450 15,0 0,52 16,2 0,57 16,6 0,395 15,0 0,4 15 0,37 15 0,395 15,0 0,395 15,0 0,450 15,0 0,52 16,2 0,57 16,6 0,395 15,0 0,4 15 0,37 15 0,395 15,6 0,395 16,4 0,560 16,0 0,53 16,2 0,58 16,6 0,410 16,2 0,4 16 0,37 15 0,430 15,6 0,430 16,4 0,560 16,0 0,53 16,5 0,58 16,6 0,410 16,2 0,4 16 0,37 15,7 0,430 15,6 0,430 16,4 0,560 16,0 0,53 16,5 0,58 16,6 0,410 16,2 0,4 16 0,4 15,7 0,430 15,6 0,430 16,4 0,560 16,0 0,53 17 0,58 17 0,410 16,4 0,4 16 0,4 15,7 0,430 15,6 0,430 17,0 0,560 17,0 0,53 17 0,58 17 0,410 16,4 0,41 16,5 0,4 15,7 0,440 18,0 0,440 17,0 0,560 17,0 0,53 17 0,58 17 0,410 16,4 0,41 16,5 0,4 15,7 0,440 18,0 0,440 17,0 0,560 17,0 0,53 20 0,58 17 0,410 16,4 0,41 16,5 0,4 17,7 0,440 18,0 0,440 17,0 0,560 17,0 0,54 20 0,59 20 0,410 16,4 0,41 16,5 0,41 17,7 0,450 20,0 0,450 17,0 0,560 20,5 0,54 20,5 0,59 20,5 0,410 20,5 0,41 17,3 0,41 17,7 0,450 20,5 0,450 20,5 0,570 20,5 0,54 20,5 0,59 20,5 0,420 20,5 0,42 17,3 0,42 20,5 0,450 20,5 0,450 20,5 0,570 20,5 0,54 20,5 0,59 20,5 0,420 20,5 0,42 20,5 0,42 20,5 0,450 20,5 0,450 20,5 0,578 20,5 0,54 20,5 0,6 20,5 0,420 20,5 0,42 20,5 0,42 20,5 0,460 20,5 0,460 21,0 0,578 21,0 0,54 21 0,6 21 0,420 21,0 0,42 21 0,42 21 0,465 21,0 0,465 21,0 0,578 21,0 0,54 21 0,6 21 0,420 21,0 0,42 21 0,42 21 0,470 21,0 0,470 21,0 0,578 21,0 0,54 21 0,6 21 0,420 21,0 0,42 21 0,42 21 0,476 21,0 0,476 21,5 0,578 21,5 0,63 21,5 0,6 21,5 0,420 21,5 0,42 21,5 0,43 21,5 0,481 21,5 0,481 21,5 0,578 21,5 0,63 21,5 0,6 21,5 0,420 21,5 0,42 21,5 0,43 21,5 0,486 21,5 0,486 22,0 0,590 22,0 0,63 22 0,65 22 0,420 22,0 0,42 22 0,43 22 0,492 22,0 0,492 22,0 0,590 22,0 0,63 22 0,65 22 0,430 22,0 0,43 22 0,44 22 0,497 22,0 0,497 22,0 0,590 22,0 0,63 22 0,65 22 0,430 22,0 0,43 22 0,44 22 0,550 22,0 0,550 22,5 0,690 22,5 0,64 22,5 0,65 22,5 0,430 22,5 0,43 22,5 0,44 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,690 22,5 0,64 22,5 0,65 22,5 0,430 22,5 0,43 22,5 0,45 22,5 0,550 22,5 0,550 22,5 0,690 22,5 0,64 22,5 0,65 22,5 0,440 22,5 0,44 22,5 0,45 22,5 0,550 22,5 0,550 23,5 0,690 23,5 0,64 23,5 0,65 23,5 0,440 23,5 0,44 23,5 0,45 23,5 0,550 23,5 0,550 23,5 0,690 23,5 0,64 23,5 0,65 23,5 0,440 23,5 0,44 23,5 0,45 23,5 0,550 23,5 0,550 24,0 0,690 24,0 0,65 24 0,7 24 0,440 24,0 0,44 24 0,45 24 0,590 24,0 0,570 24,0 0,730 24,0 0,76 24 0,7 24 0,440 24,0 0,44 24 0,45 24 0,590 24,0 0,570 24,0 0,730 24,0 0,76 24 0,7 24 0,450 24,0 0,45 24 0,45 24 0,590 24,0 0,570 25,2 0,730 25,2 0,76 25,2 0,7 25,2 0,450 25,2 0,45 25,2 0,45 25,2 0,620 25,2 0,570 25,2 0,730 25,2 0,76 25,2 0,7 25,2 0,450 25,2 0,45 25,2 0,46 25,2 0,620 25,2 0,590 26,8 0,730 26,8 0,78 26,8 0,7 26,8 0,450 26,8 0,45 26,8 0,46 26,8 0,620 26,8 0,590 26,8 0,730 26,8 0,78 26,8 0,7 26,8 0,466 26,8 0,466 26,8 0,49 26,8 0,690 26,8 0,590 26,8 0,730 26,8 0,78 26,8 0,71 26,8 0,466 26,8 0,466 26,8 0,49 26,8 0,690 26,8 0,590 28,0 0,750 28,0 0,79 28 0,71 28 0,466 28,0 0,466 28 0,49 28 0,730 28,0 0,590 28,0 0,750 28,0 0,79 28 0,71 28 0,580 28,0 0,58 28 0,58 28 0,730 28,0 0,600 29,0 0,750 29,0 0,79 29 0,71 29 0,580 29,0 0,58 29 0,58 29 0,730 29,0 0,600 29,0 0,750 29,0 0,79 29 0,71 29 0,580 29,0 0,58 29 0,58 29 0,740 29,0 0,600 30,0 0,750 30,0 0,79 30 0,71 30 0,590 30,0 0,59 30 0,59 30 0,740 30,0 0,600 L : longueur antéro-postérieure en mm W : poids sec 302 Tab Mesures des poids secs (W) à différentes longueurs (L) chez C. 20/07/ 04/08/ 10/08/ 07/09/ 14/09/ edule 05/10/ (année 1999) 12/10/ 03/11/ L W L W L W L W L W L W L W L W 15,0 0,395 15 0,439 15,70 0,44 15 0,439 15 0,4 15 0,42 15 0,41 15 0,36 15,0 0,395 15 0,439 15,70 0,44 15 0,439 15 0,4 15 0,42 15 0,41 15 0,36 15,0 0,395 15 0,439 15,70 0,44 15 0,439 15 0,4 15 0,42 15 0,41 15 0,36 15,0 0,395 15 0,439 15,80 0,44 15 0,439 15 0,4 15 0,42 15 0,41 15 0,38 16,0 0,43 15 0,460 15,80 0,44 15 0,46 15 0,5 15 0,52 15 0,41 15 0,38 16,0 0,43 15,5 0,460 15,80 0,47 15,5 0,46 15,5 0,5 15,5 0,52 15,5 0,41 15,5 0,38 16,0 0,43 15,5 0,460 16,50 0,47 15,5 0,46 15,5 0,57 15,5 0,59 15,5 0,52 15,5 0,38 17,2 0,43 15,5 0,478 16,50 0,47 15,5 0,478 15,5 0,57 15,5 0,59 15,5 0,52 15,5 0,38 17,2 0,44 15,5 0,478 16,50 0,47 15,5 0,478 15,5 0,58 15,5 0,6 15,5 0,52 15,5 0,46 17,2 0,44 20 0,478 17,60 0,47 20 0,46 20 0,580 20,0 0,6 20 0,52 20 0,46 18,0 0,44 20 0,478 17,60 0,47 20 0,46 20 0,599 20,0 0,619 20,0 0,52 20 0,48 18,0 0,45 20 0,478 17,60 0,475 20 0,46 20 0,599 20,0 0,619 20,0 0,52 20 0,48 18,0 0,45 20,5 0,479 18,00 0,475 20,5 0,46 20,5 0,599 20,5 0,619 20,5 0,570 20,5 0,48 19,0 0,45 20,5 0,479 18,00 0,475 20,5 0,46 20,5 0,599 20,5 0,619 20,5 0,570 20,5 0,560 19,0 0,45 20,5 0,479 18,50 0,475 20,5 0,46 20,5 0,599 20,5 0,619 20,5 0,570 20,5 0,560 20,5 0,46 20,5 0,480 20,50 0,475 20,5 0,46 20,5 0,6 20,5 0,62 20,5 0,570 20,5 0,580 20,5 0,465 21 0,480 21,00 0,475 21 0,46 21 0,6 21 0,62 21 0,6 21 0,580 20,5 0,470 21,0 0,480 21,00 0,47 21 0,48 21 0,6 21 0,62 21 0,6 21 0,580 21,0 0,476 21,0 0,480 21,00 0,47 21 0,48 21 0,6 21 0,62 21 0,6 21 0,580 21,5 0,481 21,7 0,485 21,50 0,47 21,5 0,48 21,5 0,6 21,5 0,62 21,5 0,6 21,5 0,63 21,5 0,486 21,7 0,486 21,50 0,47 21,5 0,48 21,5 0,6 21,5 0,62 21,5 0,6 21,5 0,63 21,5 0,492 21,7 0,490 22,00 0,47 22 0,48 22 0,64 22 0,63 22 0,64 22 0,63 21,5 0,497 22,0 0,490 22,00 0,47 22 0,48 22 0,64 22 0,63 22 0,64 22 0,63 22,0 0,55 22 0,490 22,00 0,47 22 0,48 22 0,64 22 0,63 22 0,64 22 0,65 22,5 0,55 22,5 0,490 22,50 0,48 22,5 0,49 22,5 0,64 22,5 0,63 22,5 0,64 22,5 0,65 22,5 0,55 22,5 0,490 22,50 0,48 22,5 0,49 22,5 0,64 22,5 0,63 22,5 0,64 22,5 0,68 22,5 0,55 22,5 0,490 22,50 0,48 22,5 0,49 22,5 0,65 22,5 0,63 22,5 0,65 22,5 0,68 23,5 0,55 23,5 0,490 23,50 0,48 23,5 0,49 23,5 0,65 23,5 0,64 23,5 0,65 23,5 0,68 23,5 0,55 23,5 0,490 23,50 0,49 23,5 0,49 23,5 0,65 23,5 0,64 23,5 0,65 23,5 0,68 24,0 0,59 24 0,500 24,00 0,49 24 0,5 24 0,65 24 0,64 24 0,65 24 0,68 24,0 0,59 24 0,500 24,00 0,49 24 0,5 24 0,65 24 0,64 24 0,7 24 0,7 24,0 0,59 24 0,500 24,00 0,49 24 0,5 24 0,65 24 0,64 24 0,7 24 0,7 25,2 0,62 25,2 0,500 25,20 0,5 25,2 0,5 25,2 0,65 25,2 0,67 25,2 0,7 25,2 0,7 25,2 0,62 25,2 0,500 25,20 0,5 25,2 0,5 25,2 0,66 25,2 0,68 25,2 0,7 25,2 0,79 26,8 0,62 26,8 0,500 26,80 0,5 26,8 0,5 26,8 0,66 26,8 0,68 26,8 0,73 26,8 0,79 26,8 0,69 26,8 0,510 26,80 0,51 26,8 0,51 26,8 0,66 26,8 0,68 26,8 0,73 26,8 0,79 26,8 0,69 26,8 0,510 26,80 0,51 26,8 0,51 26,8 0,66 26,8 0,682 26,8 0,73 26,8 0,79 28,0 0,73 28 0,510 28,00 0,51 28 0,51 28 0,66 28 0,682 28 0,73 28 0,79 28,0 0,73 28 0,520 28,00 0,52 28 0,52 28 0,68 28 0,682 28 0,77 28 0,79 29,0 0,73 29 0,520 29,00 0,52 29 0,52 29 0,68 29 0,682 29 0,77 29 0,79 29,0 0,74 29 0,520 29,00 0,52 29 0,52 29 0,69 29 0,69 29 0,78 29 0,79 30,0 0,74 30 0,520 30,00 0,52 30 0,52 30 0,69 30 0,69 30 0,78 30 0,79 L : longueur antéro-postérieure en mm W : poids sec 303 Tab Mesures des poids secs (W) à différentes longueurs (L) chez Venerupis decussata (année 1999) 16/11/ 08/12/ 14/12/ L W L W L W 15 0,4 15 0,4 16 0,4 15 0,4 15 0,4 16 0,4 15 0,4 15 0,4 16 0,4 15 0,4 15 0,4 16 0,4 15 0,5 15 0,5 16 0,5 15,5 0,5 15,5 0,5 16,5 0,5 15,5 0,57 15,5 0,57 16,5 0,52 15,5 0,57 16 0,57 16,5 0,52 15,5 0,58 16 0,58 16,5 0,52 20 0,580 16,0 0,580 17,0 0,540 20 0,599 17,0 0,599 17,0 0,540 20 0,599 17,0 0,599 18,0 0,540 20,5 0,599 19,0 0,599 18,0 0,540 20,5 0,599 19,5 0,599 19,0 0,540 20,5 0,599 19,5 0,599 19,0 0,540 20,5 0,6 20,5 0,6 20,5 0,57 21,0 0,6 20,5 0,6 20,5 0,6 21,0 0,6 21 0,6 21 0,6 21,0 0,6 21 0,6 21 0,6 21,5 0,6 21,5 0,6 21,5 0,6 21,5 0,6 21,5 0,6 21,5 0,6 22 0,64 22 0,64 22 0,64 22 0,64 22 0,64 22 0,64 22 0,64 22 0,64 22 0,64 22,5 0,64 22,5 0,64 22,5 0,64 22,5 0,64 22,5 0,64 22,5 0,64 22,5 0,65 22,5 0,65 22,5 0,65 23,5 0,65 23,5 0,65 23,5 0,65 23,5 0,65 23,5 0,65 23,5 0,65 24 0,65 24 0,65 24 0,65 24 0,65 24 0,65 24 0,65 24 0,65 24 0,65 24 0,65 25,2 0,67 25,2 0,65 25,2 0,65 25,2 0,67 25,2 0,66 25,2 0,66 26,8 0,67 26,8 0,66 26,8 0,66 26,8 0,67 26,8 0,66 26,8 0,66 26,8 0,67 26,8 0,66 26,8 0,66 28 0,67 28 0,66 28 0,66 28 0,68 28 0,68 28 0,68 29 0,68 29 0,68 29 0,68 29 0,69 29 0,69 29 0,69 30 0,69 30 0,69 30 0,69 L : longueur antéro-postérieure en mm W : poids sec 304 Tableau XLV:Pourcentage de l’effectif mensuel de V. decussata dans la station S2 Classe C1 C2 C3 C4 C5 C6 C7 Total N septembre 98 0 16 0 8 0 0 0 24 % septembre 98 0,00% 66,67% 0,00% 33,33% 0,00% 0,00% 0,00% 100,00% N octobre 98 6 15 0 4 0 0 0 25 % octobre 98 24,00% 60,00% 0,00% 16,00% 0,00% 0,00% 0,00% 100,00% N novembre 98 0 0 0 0 31 0 0 31 %novembre 98 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 100,00% 0,00% 0,00% 100,00% N décembre 98 0 0 0 5 30 3 0 38 0,00% 100,00% % décembre 98 0,00% N janvier 99 0 % janvier 99 0,00% 0,00% 0,00% 13,16% 78,95% 7,89% 0,00% 0 0 7 14 0 21 0,00% 0,00% 33,33% 66,67% 0,00% 100,00% N février 99 0 0 0 0 2 33 0 35 % février 99 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 5,71% 94,29% 0,00% 100,00% N mars 99 0 0 10 2 2 0 28 42 % mars 99 0,00% 0,00% 23,81% 4,76% 4,76% 0,00% 66,67% 100,00% N avril 99 0 0 1 5 21 8 0 35 % avril 99 0,00% 0,00% 2,86% 14,29% 60,00% 22,86% 0,00% 100,00% N mai 99 34 0 2 21 11 6 0 74 % mai 99 45,95% 0,00% 2,70% 28,38% 14,86% 8,11% 0,00% 100,00% N juin 99 34 6 6 6 6 0 0 58 % juin 99 58,62% 10,34% 10,34% 10,34% 10,34% 0,00% 0,00% 100,00% N juillet 99 0 0 5 12 25 8 0 50 % juillet 99 0,00% 0,00% 10,00% 24,00% 50,00% 16,00% 0,00% 100,00% N août 99 0 6 24 6 12 0 0 48 % août 99 0,00% 12,50% 50,00% 12,50% 25,00% 0,00% 0,00% 100,00% N septembre 99 0 17 15 9 13 4 0 58 % septembre 99 0% 29% 26% 16% 22% 7% 0% 100% 305 Tableau XLVI: Pourcentage de l’effectif mensuel de Cardium edule dans la station S2 Classe C1 C2 C3 C4 C5 C6 Total N septembre 98 25 16 74 98 2 10 225 % septembre 98 11,11% 7,11% 32,89% 43,56% 0,89% 4,44% 100,00% N octobre 98 0 2 5 66 11 0 84 % octobre 98 10,00% 2,38% 5,95% 68,00% 13,10% 0,00% 99,43% N novembre 98 12 4 14 60 75 1 166 %novembre 98 7,23% 2,41% 8,43% 36,14% 45,18% 0,60% 100,00% N décembre 98 0 10 25 55 133 11 234 % décembre 98 0,00% 4,27% 10,68% 23,50% 56,84% 4,70% 100,00% N janvier 99 0 2 5 8 34 7 56 % janvier 99 0,00% 3,57% 8,93% 14,29% 60,71% 12,50% 100,00% N février 99 0 7 10 24 18 2 61 % février 99 0,00% 11,48% 16,39% 39,34% 29,51% 3,28% 100,00% N mars 99 0 0 0 8 35 18 61 % mars 99 0,00% 0,00% 0,00% 13,11% 57,38% 29,51% 100,00% N avril 99 0 0 0 6 34 103 143 % avril 99 0,00% 1,00% 0,00% 4,20% 24,00% 71,00% 100,20% N mai 99 0 57 32 8 37 16 150 % mai 99 0,00% 0,00% 0,00% 5,33% 78,00% 17,00% 100,33% N juin 99 22 22 13 6 3 0 66 % juin 99 0,00% 0,00% 0,00% 5,00% 28,00% 65,00% 98,00% N juillet 99 1 65 103 13 1 0 183 % juillet 99 67,00% 0,00% 0,00% 0,00% 17,00% 17,00% 101,00% N août 99 12 22 1 43 5 0 83 % août 99 20,00% 40,00% 17,00% 15,00% 8,00% 0,00% 100,00% N septembre 99 30 60 26 23 12 0 150 % septembre 99 20,00% 40,00% 17,33% 15,33% 8,00% 0,00% 100,00% 306 Dans le but d’évaluer la qualité physico-chimique, métallique et biologique de l’estuaire de Bou Regreg, nous avons évalué 17 paramètres physico-chimiques, 4 éléments métalliques et la charge en Streptocoques et Coliformes fécaux et totaux, les Salmonelles et les vibrions Cholériques. La dynamique, la structure démographique, la contamination métallique et bactériologique, les caractéristiques des cycles biologiques de Venerupis decussata (LINNE 1758) et Cardium edule (LINNE 1767) sont également abordés à travers une étude histologique. L’étude a été effectuée dans cinq stations. . Les résultats montrent que l'hydrodynamisme marin, la quantité des rejets des eaux usées et des éléments chimiques et organiques provenant du lessivage et le climat influencent la qualité physico-chimique et mésologique du milieu. Ainsi, plusieurs facteurs physico-chimiques ont montré des valeurs faibles pendant l'automne/hiver et des valeurs plus élevées au printemps/été. Par ailleurs, on a déduit que la stratification physico-chimique de l’estuaire, antérieurement indiquée par de nombreux auteurs, n’a plus la même netteté. La construction du barrage Sidi Mohammed Ben Abdallah semble être l’une des causes. L’estuaire est, donc entrain de se transformer en une simple baie marine. Concernant les teneurs des métaux Cu, Zn, Pb et Fe, dans le biotope et dans la chair des deux mollusques, un parallélisme de concentration lie les trois compartiments : eau, sédiment et chair et en particulier ces deux derniers. Les deux espèces peuvent être considérées comme bioaccumulatrices. Cette bioaccumulation varie saisonnièrement. Par ailleurs, l’étude des coupes histologiques, effectuées aux niveaux des gonades, a montré l’existence de deux périodes de reproduction pour Venerupis decussata et Cardium edule .une principale et une secondaire. La période de ponte secondaire est commune pour les deux espèces. Les deux mollusques ont, également montré des structures démographiques différentes et variables en fonction des stations et des saisons. Mots clés : Estuaire Bou Regreg; Venerupis decussata; Cardium edule; Reproduction; Contamination métallique et bactériologique; Physico-chimie; Démographie.