Le marché des composts
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Le marché des composts
Le marché des composts en Provence-Alpes Côte d’Azur Bilan des installations de compostage et étude du marché des matières organiques État de la filière compostage en Provence-Alpes-Côte d’Azur p 3 L’offre en compost et matières organiques fertilisantes p 8 La demande de compost par filière p 10 L’adéquation de l’offre et de la demande p 13 Conclusion p 14 Glossaire p 15 Introduction 2 Les nombreux projets de valorisation biologique des déchets ménagers et assimilés en Provence-Alpes-Côte d’Azur, impulsés par la nécessité de se conformer à la réglementation sur les déchets et de trouver des solutions de traitement, laissent envisager un développement conséquent de la production de compost. Il est aujourd’hui indispensable de connaître la place de ces futurs composts dans le marché régional des matières organiques fertilisantes. L’ADEME et le Conseil Régional ont lancé une étude afin de mieux connaître l’état de la filière compostage, ainsi que le marché des composts et son potentiel de développement. Le champ de ce travail est volontairement large, afin d’avoir une vision globale de la filière sur l’ensemble de la région : • L’étude a donc porté à la fois sur les composts issus de déchets municipaux (déchets verts, part biodégradable des ordures ménagères, boues de stations d’épuration urbaine), les composts issus de résidus agricoles ou agroalimentaires, et les autres produits organiques, élaborés ou non, qui existent sur le marché des amendements et engrais organiques. • De plus, tous les procédés de compostage et méthanisation ont été investigués, y compris le tri-compostage ou tri-méthanisation sur ordures ménagères résiduelles. • Enfin, le terme « marché » peut désigner la vente ou la mise à disposition à titre gratuit auprès des utilisateurs. Les résultats de cette étude sont présentés en deux parties : • des informations concernant les installations existantes, les débouchés actuels pour les composts, et les projets de compostage et de méthanisation ainsi que leur impact sur les quantités mises sur le marché, • une analyse des pratiques courantes de fertilisation et une synthèse des attentes des différents consommateurs potentiels de compost, afin de mieux comprendre le marché et son évolution. État de la filière compostage en Provence-Alpes-Côte d’Azur Une enquête a été menée auprès de toutes les installations recensées sur la région, soit 48 sites, entre juillet 2005 et septembre 2006, avec un taux de participation élevé (92 %). Les questions portaient sur les aspects techniques et économiques des procédés de compostage ainsi que la mise sur le marché des composts produits. Nature des déchets compostés en PACA en tonnes par an Les déchets compostés En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le compostage permet de traiter principalement les boues de station d’épuration urbaine en mélange avec des déchets verts et autres co-produits ; alors qu’au niveau national la majorité des déchets compostés, soit 66 %, sont des déchets verts seuls. Le tonnage régional de déchets compostés est de 501 560 tonnes dont 331 770 tonnes de déchets municipaux (boues urbaines, déchets verts et fraction fermentescible des Ordures Ménagères – OM – triée à la source). Selon les informations fournies par 39 installations, il apparaît que le nombre d’unités de compostage a presque triplé de 1988 à 1998, et a encore doublé depuis. Ces chiffres n’incluent pas les activités diffuses de compostage de déchets agricoles ou agroalimentaires réalisé par des agriculteurs, ni le compostage de résidus d’entretien d’espaces verts par des paysagistes. Co-produits (déchets verts, écorces…) 17 % Boues urbaines Fraction fermentescible des OM Fumiers 5% Marcs 19 % 0,001 % Boues industrielles Déchets de transformation de produits agricoles 30 % Déchets compostés par département en tonnes par an 230 141 136 945 3 58 460 36 745 24 770 Alpes-de- HautesHaute-Pce Alpes La typologie des installations Sur les 44 installations enquêtées, seules 4 sont en régie. Le reste est en gestion privée, représentant 40 exploitations dont 6 en délégation de service public. Déchets verts 21 % Dans le département des Bouches-du-Rhône, les quantités de déchets compostés sont 15 fois supérieures à celles des Alpes Maritimes. Les départements de l’Ouest de la région, Bouches-du-Rhône et Vaucluse, traitent 73 % de la totalité des déchets compostés en PACA. Les installations ont été regroupées selon leur capacité de traitement en 3 classes. Les installations de moyenne capacité compostent plutôt les déchets verts, alors que les boues ou les mélanges de déchets sont traités par des installations de grande capacité. 3% 5% 14 500 AlpesBouchesMaritimes du-Rhône Var Vaucluse Typologie selon les capacités de traitement en nombre d’installations Classes de capacité (déchets entrants) Déchets Boues + verts déchets FFOM Fumiers Marcs seuls verts Autres déchets Total et mélanges < 2 000 t/an 2 0 1 2 1 0 6 2 000 à 10 000 t/an 12 3 0 3 0 2 20 5 5 0 1 3 4 18 19 8 1 6 4 6 44 > 10 000 t/an Total Evolution du nombre d’installations en PACA 40 35 30 25 20 15 10 5 0 1928 1948 1968 1988 2006 Briançon Briançon Briançon Briançon Briançon Briançon Répartition géographique des installations Gap Gap Gap Gap Gap CC CC Embrunais Embrunais CCEmbrunais Embrunais CC CC Embrunais STEP dela la STEP de la STEPde de la STEP STEP de la Ville Ville Villede de deGap Gap Gap Barcelonnette Barcelonnette Barcelonnette Barcelonnette Barcelonnette Barcelonnette CC CC CCVallée Vallée Valléede de del'Ubaye l'Ubaye l'Ubaye Vallée de l'Ubaye CC CC CC Vallée de l'Ubaye Ovinalp Ovinalp Ovinalp Distillerie Distillerie Distillerie du du Distillerie Distillerie du du Distilleriedu du Bois des Dames Bois Boisdes desDames Dames des Dames Bois Bois Bois des Dames CC CC CCDuyes Duyes Duyeset et etBléone Bléone Bléone Duyes et Bléone CC CC CC Duyes et Bléone TTC Malo TTC TTCMalo Malo Malo TTC TTC TTC Malo AgriculteurAgriculteurAgriculteurAgriculteurAgriculteurBédarrides Bédarrides Bédarrides Bédarrides Bédarrides Bédarrides Digne-les-Bains Digne-les-Bains Digne-les-Bains Digne-les-Bains Digne-les-Bains Digne-les-Bains CC CC CC Vallées Vallées CC CC CC333333Vallées Vallées Vallées Vallées Sirtom Sirtom Volonne Volonne SirtomVolonne Volonne Sirtom Sirtom Volonne COVE COVE COVE COVE COVE Carpentras Carpentras Carpentras Carpentras Carpentras SITA SITA SITA SITA SITA Avignon Avignon Avignon Avignon Avignon Terres Terres et ettraditions traditions traditions Terreset et traditions Terres Terres et traditions Forcalquier Forcalquier Forcalquier Forcalquier Forcalquier Forcalquier Biotec Biotec Biotec Biotec Castellane Castellane Castellane Castellane Castellane Castellane Apt Apt Apt Apt Apt Apt Sotreco Sotreco Sotreco Sotreco Sotreco Azur Azur AzurDistillation Distillation DistillationMaubec Maubec Maubec Distillation Maubec Azur Azur Azur Distillation Maubec Agrilombric Agrilombric Agrilombric Agrilombric Agrilombric Agrilombric SAUR SAUR SAUR SAUR SAUR SAUR SEDE SEDE SEDE SEDE SEDE SEDE Arles Arles Arles Arles Arles DIF Environnement DIF Environnement DIFEnvironnement Environnement DIF DIF Environnement Agglopôle Agglopôle Agglopôle Provence Provence Agglopôle Agglopôle Provence Provence AgglopôleProvence Provence Valsud Carros Valsud Carros ValsudCarros Carros Valsud Valsud Carros Nice Nice Nice Nice Nice Nice Engrais Engrais Engrais Engrais Engrais Passeron Passeron Passeron Passeron Passeron Passeron Grasse Grasse Grasse Grasse Grasse Valsud Valsud Valsud Valsud Valsud Peymeinade Peymeinade Peymeinade Peymeinade Peymeinade Peymeinade CPA-CSDU CPA-CSDU CPA-CSDU Arbois Arbois CPA-CSDU CPA-CSDU CPA-CSDUArbois Arbois Arbois Arbois ORSEM ORSEM ORSEM ORSEM ORSEM Aix-en-Pce Aix-en-Pce Aix-en-Pce Aix-en-Pce Aix-en-Pce Aix-en-Pce Istres Istres Istres Istres Istres Draguignan Draguignan Draguignan Draguignan Draguignan Azur Azur Distillation Distillation AzurDistillation Distillation Azur Azur Distillation St StMaximin Maximin Maximin St Maximin St St Maximin Brignoles Brignoles Brignoles Brignoles Brignoles Sté Sté Sté Calvière Calvière Sté Sté Calvière Calvière StéCalvière Calvière 4 SITA SITA SITA Jas Jas SITA SITA SITAJas de Rhôdes de deRhôdes Rhôdes Rhôdes de de de Rhôdes Vert Vert VertProvence Provence Provence Provence Vert Provence Vert Vert SOVATRAM SOVATRAM SOVATRAM SOVATRAM SOVATRAM Ecoconcepts Ecoconcepts Ecoconcepts Ecoconcepts Ecoconcepts Marseille Marseille Marseille Marseille Marseille Marseille Biotechna Biotechna Biotechna Biotechna Biotechna CC Vallée CCVallée Vallée CC Vallée CC CC Vallée du du du Gapeau Gapeau du du Gapeau Gapeau duGapeau Gapeau Valsud Valsud ValsudSignes Signes Signes Signes Valsud Valsud Valsud Signes Biovare Biovare Biovare Biovare Biovare STAR STAR STAR STAR STAR Ferme Ferme Ferme Ferme Ferme lombricole lombricole lombricole lombricole lombricole lombricole Toulon Toulon Toulon Toulon Toulon Toulon Valsud Valsud Valsud Valsud Valsud Septèmes Septèmes Septèmes Septèmes SEF SEF SEFEnvironnement Environnement Environnement Sivom Pays des Maures Sivom SivomPays Paysdes desMaures Maures Pays des Maures Sivom Sivom Sivom Pays des Maures Sivom Sivom SivomBormes Bormes Bormes Distillerie Distillerie Distillerie Distillerie Distillerie "La "La "LaVaroise" Varoise" Varoise" Capacité de traitement (en tonnes par an) > 10 000 entre 2 000 et 10 000 < 2 000 Types de déchets Boues urbaines et déchets verts Déchets verts Marcs Mélange avec déchets municipaux, déchets verts, boues urbaines, boues industrielles et agro-alimentaire Fumiers Fraction fermentescible des ordures ménagères Déchets de transformation de produits agricoles Biotec Nom de l’exploitant La répartition géographique des installations et de la capacité de compostage entre les départements est très inégale. En effet, les plus grosses unités se trouvent majoritairement dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. En revanche, en nombre d’installations, le département des Alpes-de-Haute-Provence se trouve à égalité avec les Bouches-du-Rhône et le Var. Par ailleurs, les départements des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes sont très peu équipés en installations de compostage. 12/02/2007 Sources : SEDATE - GERES - Fond ©IGN - R120® CVA CVA CVA CVA CVA SDEI SDEI SDEI Répartition des procédés de compostage en fonction des déchets (en nombre d’installations) Les procédés de compostage 3 catégories de procédés Les procédés en système fermé sont utilisés principalement pour les déchets susceptibles de provoquer des nuisances olfactives, tels que les boues urbaines, la fraction fermentescible des OM… Maîtrise du procédé Le suivi de la température permet d’évaluer le bon fonctionnement du procédé. Ce suivi est réalisé pour plus de 75 % des installations, et souvent de manière régulière (au moins une fois par mois) ou en continu (automatisé). Fréquence d’analyse En moyenne, dans les installations en système fermé, les analyses sur le compost sont réalisées très régulièrement. 25 1 3 20 4 1 15 10 5 Aucun Régulier Continu Total 20 % 75 % 5% 100 % Andains ou casiers ventilés 13 % 75 % 12 % 100 % Systèmes fermés 27 % 36 % 37 % 1 1 1 1 6 0 Andains Andains ou casiers ventilés Déchets verts Fumiers Boues urbaines + déchets verts Marcs Systèmes fermés Autres déchets et mélanges Fréquence moyenne annuelle d’analyses sur compost 100 % L’efficacité du procédé 3 3 Installations ayant un suivi de la température Andains 3 16 Andains entre 3 et 4 par an Andains ou casiers ventilés entre 4 et 5 par an Systèmes fermés entre 16 et 17 par an Efficacité du compostage en fonction de la nature des déchets entrants L’un des objectifs des installations de Perte de masse Rendement matière compostage est de réduire la masse 100 % des déchets entrants. En général, on considère que le ren80 % dement matière du compostage est de 35 %, soit une perte de masse de 60 % 65 %. Mais ces valeurs dépendent en grande partie de la nature des 40 % déchets. Pour les déchets verts et les marcs de distillerie, la perte de masse est simi- 20 % laire, et elle est moins importante 0% que pour les boues urbaines ou la Déchets Boues urbaines FFOM Fumiers Marcs Mélanges fraction fermentescible des OM. En verts + Déchets verts de déchets effet, ces déchets sont très humides Les tarifs de compostage et la perte de masse se fait beaucoup par évaporation d’eau lors du processus de compostage. Les installations en systèmes fermés proposent des tarifs bas grâce à des capacités de traitement imporLes emplois tantes, et à une automatisation du procédé. Le nombre moyen d’employés dans les installations de compostage de la région est de 3 « équivalents Tarifs moyens de traitement par compostage temps-plein ». Déchets verts Déchets verts comme co-produit Boues Fumiers Déchets de transformation de produits agricoles et agro-alimentaires Boues industrielles Andains 28,4 45 – 7 25 – Andains ou casiers ventilés 25,7 37,5 65 – – 85 Systèmes fermés 18,3 18,2 62,8 0 55 – (en €/t) 5 Composts produits en région en tonnes par an selon l’origine Les composts produits La majorité des composts produits en Provence-Alpes-Côte d’Azur sont issus de déchets municipaux. En effet, ces composts représentent 64 % des tonnages produits (y compris composts de mélanges de déchets municipaux et industriels). La production annuelle de compost en région s’élève à 196 120 tonnes. Boues industrielles Déchets de transformation de produits agricoles Marcs Le marché actuel des composts produits par les installations régionales Les 44 installations enquêtées proposent 56 produits différents, c'est-à-dire des composts de différentes granulométries et de la terre végétale enrichie en compost. Les quantités totales de compost mises sur le marché s’élèvent à 159 200 tonnes par an. Les informations recueillies lors de l’enquête concernent 96 % de ces tonnages. 6 Segments de marché « Utilisateurs » Globalement, le marché des composts en région se divise en trois segments : • Le segment « Agriculture » représente 63 % du marché régional. Les cultures les plus consommatrices de compost sont : la viticulture, les grandes cultures et l’horticulture-pépiniéristes. • Le segment « Réhabilitation » occupe 26 % du marché régional et concerne la végétalisation de centres de stockage de déchets et de carrières. • Le segment « Espaces verts » représente 11 % du marché régional et comprend les paysagistes, les collectivités et les particuliers. Marché des utilisateurs de « composts municipaux » Les composts issus de déchets municipaux, parfois en mélange avec d’autres déchets, représentent 125 760 tonnes. Ces « composts municipaux » regroupent deux catégories principales : les composts contenant des boues urbaines et ceux composés exclusivement de déchets verts. Pour les utilisateurs, ils se distinguent des autres composts, sans déchets municipaux. L’utilisation en agriculture et principalement en grandes cultures reste le principal débouché pour les composts contenant des boues urbaines. On note que l’arboriculture est aussi un segment de marché non négligeable. Par ailleurs, ces composts sont très utilisés pour la réhabilitation de sites dégradés, notamment les carrières. 15 000 4 950 33 300 Fumiers Mélanges avec déchets municipaux Fraction fermentescible des OM Boues urbaines 17 110 47 200 1 23 504 Déchets verts 55 055 0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 Répartition des utilisateurs de compost en région Stockage de déchets Réhabilitation 8 % + autres 18 % Stockage de déchets Particuliers 1 % Réhabilitation Collectivités 4 % Paysagistes 6 % Particuliers Cultures Distributeurs 2 % Collectivités non spécifiées 20 % Formulateurs 2 % Agriculture bio 0,3 % Paysagistes Arboriculture 3 % Maraîchage 0,7 % Distributeurs Fourrage - prairies 3 % Viticulture 19 % Formulateurs Horticulture 5 % Grandes cultures 8 % Secteur Réhabilitation 26 % Secteur Espaces verts 11 % Agriculture bio Arboriculture îh Secteur Agriculture 63 % Structure régionale du marché des composts de boues urbaines Centre de stockage de déchets + autres 6 % Réhabilitation 19 % Paysagistes, Collectivités, Particuliers 1 % Formulateurs 4 % Arboriculture 6 % Maraîchage 0,3 % Fourrage - prairies 4,7 % Horticulture 2 % Secteur Réhabilitation 25 % Secteur Espaces verts 1 % Centre de stockage déchets + autres Cultures Réhabilitation non spécifiées 36 % Particuliers Collectivités Paysagistes Formulateurs Arboriculture Grandes cultures 21 % Maraîchage Secteur Agriculture 74 % Fourrage - prairies Structure régionale du marché des composts de déchets verts Centre de stockage de déchets + autres 12 % Réhabilitation 2 % Particuliers 5 % Collectivités 14 % Paysagistes 24 % Secteur Réhabilitation 14 % Secteur Espaces verts 43 % Cultures non spécifiées 14 %Centre de stockage de déchets + autre Réhabilitation Viticulture 7 % GrandesParticuliers cultures 1 % Collectivités Paysagistes Formulateurs Fourrage - prairies 3% Maraîchage 1 % Maraîchage Formulateurs 3 % Fourrage - prairies Secteur Agriculture 43 % Horticulture Horticulture 14 % Concernant les composts de déchets verts, la répartition des utilisateurs est plus variée, avec des usages importants dans les secteurs paysagers et en horticulture. Les distributeurs d’agro-fourniture n’apparaissent pas dans ces résultats, mais certains commencent à commercialiser des composts de déchets verts. Répartition des utilisateurs de composts municipaux par département collectivités collectivité collectivité ss réhabilitation réhabilitatio réhabilitatio nn grandes grandes cultures cultures paysagistes paysagistes collectivités collectivité collectivité ss paysagistes paysagistes particuliers particuliers grandes grandes cultures cultures viticulture viticulture maraîchage maraîchage grandes grandes cultures cultures fourrage-prairies fourrage-prairies horticulture horticulture s collectivités collectivité collectivité sss particuliers particuliers paysagistes paysagistes formulateurs formulateurs arboriculture arboriculture réhabilitatio réhabilitation réhabilitatio nn paysagistes paysagistes centre centre de de stockage stockage déchets de de déchet déchetss fourrage-prairies fourrage-prairies paysagistes paysagistes viticulture viticulture collectivités collectivité collectivité ss particuliers particuliers formulateurs formulateurs maraîchage maraîchage réhabilitation réhabilitatio réhabilitatio nnn cultures cultures non non spécifiées spécifiées grandes grandes cultures cultures cultures cultures non non spécifiées spécifiées horticulture horticulture Sources : SEDATE - GERES - Fond ©IGN - R120® particuliers particuliers centre centre de de stockage stockage collectivité collectivité ss collectivités de de déchets déchets ++ autres autres Tonnages de compost mis sur le marché (en tonnes par an) viticulture horticulture horticulture viticulture 70 000 35 000 12/02/2007 La structure du marché est caractéristique de chaque département et reflète l’offre et la demande locale. Dans les départements des Alpes-de-HauteProvence, des Hautes-Alpes et des AlpesMaritimes, le marché des utilisateurs de composts municipaux est peu diversifié. Le segment « Agriculture » est prépondérant dans les départements alpins, notamment pour les grandes cultures. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le segment « Paysager » occupe près de 40 % du marché. Les Bouches-du-Rhône présentent un marché très varié avec un segment « Réhabilitation » important, probablement en lien avec l’existence de nombreuses carrières et centres de stockage de déchets. Dans le Var, les paysagistes, l’horticulture et la viticulture sont les utilisateurs principaux de composts municipaux. Enfin, l’horticulture et les paysagistes occupent les premières places dans le Vaucluse, l’utilisation en centre de stockage de déchets dominant le reste du marché. Secteur agricole Secteur espaces verts Secteur réhabilitation Les projets d’installations D’après les plans départementaux d’élimination des déchets ménagers et assimilés en vigueur en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la capacité de traitement par compostage et les quantités de compost produites devraient tripler d’ici à 2015. Selon une enquête menée auprès des porteurs de projet, 9 installations de valorisation biologique devraient voir le jour entre 2007 et 2015. Les filières tri-compostage et tri-méthanisation sont prépondérantes et concernent près de 700 000 tonnes d’OMR (Ordures Ménagères Résiduelles) et de déchets verts. Ces nouvelles installations ne permettront pas a priori d’atteindre les objectifs fixés par les plans départementaux, mais cela doublera les quantités de composts municipaux disponibles sur le marché régional. Dans les années à venir, le compostage ou la méthanisation pourraient être envisagés pour certains déchets agricoles et agro-alimentaires dont les filières actuelles de valorisation ne sont plus satisfaisantes. En revanche, le compostage des marcs de distillerie n’est pas économiquement viable et tend à disparaître. 7 000 7 L’offre en compost et matières organiques fertilisantes Les caractéristiques des matières organiques fertilisantes Cette dénomination regroupe un ensemble assez varié de produits organiques utilisés pour fertiliser les sols et accroître les rendements de culture : les amendements organiques, les engrais organiques, et les engrais organo-minéraux. L’étude a porté sur les matières organiques qui sont utilisées pour les mêmes effets agronomiques que les composts et digestats compostés issus de processus de méthanisation : • propriété « amendante » : effet sur les propriétés physiques du sol par l’apport de matières organiques stables qui alimentent le stock d’humus : allègement des sols, meilleure rétention en eau, meilleure nutrition des plantes. • propriété « engrais » : effet sur la fertilisation par apport de matières organiques facilement dégradables qui vont libérer des éléments minéraux nutritifs disponibles pour les cultures, et qui vont par ailleurs dynamiser la vie du sol et accélérer les processus de minéralisation du stock d’humus, qui libèreront à leur tour de nouveaux éléments nutritifs. 8 Les matières organiques fertilisantes produites en PACA Matières organiques de l’industrie agro-alimentaire : organiques. Ils sont généralement épandus, directement ou après un traitement biologique, en arboriculture, prairies et vignes, même s’ils n’ont pas véritablement de valeur fertilisante. Les marcs de distillerie sont systématiquement compostés sur place, mais cette filière de valorisation est trop coûteuse et devrait diminuer dans les années à venir. Pailles issues des plantes à parfum Les résidus de transformation des plantes à parfum et essentiellement la « lavande » (pailles et vert broyé) s’élèvent à 76 600 tonnes annuelles, et sont souvent compostés ou encore pour partie brûlés. Déjections animales (élevages et centres équestres) On évalue la production sur la région à 1 285 200 tonnes ; les déjections animales sont traditionnellement utilisées sur les sols agricoles. Boues d’épuration urbaine Selon les données de l’Agence de l’Eau de 2004, la production de boues en Provence-Alpes-Côte d’Azur est de 95 200 tonnes de matières sèches. Les informations apportées par l’étude sur les installations de compostage de la région montrent qu’une bonne part de ces boues (presque 40 %) est compostée ; le reste est soit épandu directement, soit passe par des filières de séchage avant d’être éliminé en centre de stockage ou par incinération. Produits élaborés Selon l’étude de 2006 sur la valorisation des coproduits des industries agro-alimentaires de la région menée par le CRITT Agro (Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologies Agroalimentaires), les différentes filières agro-alimentaires (transformation des fruits et légumes, produits du grain, produits laitiers et viande) produisent 966 500 tonnes de résidus par an. Le compostage ou la méthanisation pourraient se développer pour : • les boues d’industries agroalimentaires, • le lactosérum, • les refus de tri de fruits et légumes. Les fabricants de fertilisants organiques (amendements, engrais organiques et organo-minéraux) élaborent des produits à partir de matières végétales (tourteaux, marcs de café, de raisin…) et/ou animales (résidus de poisson, fumiers…). Ces produits sont très techniques et répondent, en fonction de leur composition, à des objectifs agronomiques différents : amendement ou engrais. D’après les industriels, les tonnages vendus en région s’élèveraient à 32 300 tonnes pour la saison agricole 2005 - 2006. Grignons et margines La mise sur le marché, à titre onéreux ou gracieux, de toute matière fertilisante ou support de culture doit respecter les dispositions des articles du code rural L255-1 à L255-11 (Section V Protection des végétaux). Ces produits doivent, selon les cas : • respecter une norme d’application obligatoire, • être réglementés pour leur épandage sur terrains agricoles par la loi nº 64-1245 du 16 décembre 1964 (sur la lutte contre la pollution de l’eau), ou le livre V (titre Ier) du code de l'environnement On estime à peu près à 20 000 tonnes la production de ces sous-produits issus de la fabrication d’huile d’olive, aujourd’hui en grande majorité épandus en agriculture sans traitement préalable. Sous-produits des caves et distilleries Sur la région, la production d’effluents de caves est évaluée à 2 238 500 hectolitres pour 2005. Ces effluents sont assez peu chargés en matières Les règles de mise sur le marché boues urbaines et d’industries agroalimentaires. Remplace les règles des plans d’épandage. • NFU 44 551 « supports de culture » : concerne les supports fabriqués avec des composts (exceptés les composts de boues d’épuration). (sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement), ou la loi sur l'eau, • constituer des sous-produits organiques d'une exploitation agricole ou d'un d'élevage non agricole, obtenus sans traitement chimique. Actuellement, plus de 95 % des produits fertilisants respectent une norme d’application obligatoire pour leur commercialisation. Les normes suivantes sont applicables pour les composts : • NFU 44 051 « amendements organiques » (version ancienne et projet) : concerne tous les composts, sauf les composts de boues d’épuration. • NFU 44 095 « amendements contenant des matières d’intérêt agronomique issues du traitement des eaux » : concerne les composts de Les référentiels « Qualité » Il existe un certain nombre de référentiels « Qualité » comportant des prescriptions sur l’utilisation de composts. La conformité à ces cahiers des charges est volontaire ou « imposée » par des exigences commerciales. A savoir que le moratoire des Appellations d’Origine Contrôlée viticoles sur l’utilisation de composts municipaux pourrait être levé, mais la profession se positionne plutôt contre. Compost de déchets verts Liste des référentiels Compost de boues urbaines Compost de FFOM (triés à la source) Compost de déchets organiques ménagers (sur OMR) Production agricole : la plupart des cahiers des charges favorisent la traçabilité des intrants qui impose l’information sur leur origine et leur composition. Les boues brutes sont très souvent exclues Charte Bonduelle Oui, si conforme Oui, si conforme Oui, si conforme Oui, si conforme CERAFEL Oui, si agréé Non Oui, si agréé Oui, si agréé Terra Vitis Oui Non Oui Pas de position définie PFi (Production Fruitière intégrée) Oui Oui Oui Oui Nutrition Méditerranée Pas de position définie Non Non Non Pas de position définie Non Non Non Primeur Saveur 9 Fabrication de matières fertilisantes : la liste des matières interdites dans la composition et la fabrication des produits figure dans les référentiels Label écologique européen sur les amendements Oui Non Oui Pas de position définie Ecofert Oui Non Oui Non Certification UPJ – Amendements Oui Non Non Non Certification UPJ – Support de culture Oui Non Non Non Charte CAS Pas de position définie Non Pas de position définie Pas de position définie Tableau récapitulatif des valeurs « seuil » réglementaires et des principaux référentiels « Qualité » en g/kg de matières sèches (MS) Paramètres Cadmium (Cd) Charte Bonduelle (2003) Compost CERAFEL (2005) Label Écologique Communautaire (2001) 3 3 2 3 1 1 120 120 150 120 100 – Cuivre (Cu) 300 100 100 300 300 2 2 1 2 1 1 Nickel (Ni) 60 60 50 60 50 50 Plomb (Pb) 180 Zinc (Zn) 600 300/MS ; 600/MO 180 600/MS ; 1200/MO 100 150 100 100 300 800 600 300 Cr+Cu+Ni+Zn – 4 000 – – – – Molybdène (Mo) – – – – – 2* Selenium (Se) 12 12 – – – 1,5* Arsenic (As) 18 18 – – – 10* – – – – – 200* 0,8 – – 0,8 Fluor (F) 7 PCB Composés traces organiques Norme NFU 44 Norme NFU 051 (avant projet) 44 551 [MO : matières (2002) organiques] Chrome (Cr) Mercure (Hg) Valeurs éléments traces minéraux Norme NFU 44 095 (2002) Fluoranthène Benzo(a)fluoranthène Benzo(a) pyrène Restrictions d’utilisation – 4 4 – 4 4 – 2,5 2,5 – 2,5 2,5 – 1,6 1,6 – 1,6 1,5 – Flux max moyen sur Dose max : entre 7,5 10 ans : entre 2,5 et et 15 t de MS/ha/an 5 t de MS/ha/an Interdiction pour Pas de légumes consommés compost crus de boues * Si contient des substances issues de procédés industriels. La demande de compost par filière Ce tableau fait la synthèse des critères qualitatifs exprimés, pour chaque filière d’utilisation, lors des enquêtes réalisées auprès des utilisateurs. Critères d’utilisation de composts municipaux Éléments favorables Éléments défavorables Critères Conditions d’utilisation Utilisations agricoles 10 Grandes cultures L’épandage des composts de boues est mieux accepté et plus satisfaisant que celui des boues brutes. Les cultures non alimentaires, moins sensibles aux risques sanitaires, ont tendance à se développer. Réticence vis-à-vis des boues et composts de boues des industries de transformation de blé dur. Fortes contraintes financières sur le poste fertilisation : concurrence des composts avec les boues brutes et les fertilisants minéraux. Évaluation objective de la valeur fertilisante du compost avec les coopératives de collecte, notamment Groupe Provence Services et ARVALIS. Tarif très compétitif vis-à-vis des engrais. Production fruitière Besoin de matières organiques des sols. Pratique courante d’utilisation de matières organiques. Pas de réticences, excepté sur les boues brutes et les composts de boues. Matériels d’épandage non adaptés (les épandeurs à fumiers ne passent pas dans les rangs). La charte PFI (Production Fruitière Intégrée) interdit les boues non traitées (risque d’atteindre l’image des composts municipaux). Arrachage supérieur aux plantations. Qualité des composts : très murs et peu pulvérulents ; qualité de tri à l’entrée des plates-formes ; traçabilité avec des analyses par lot. Analyse spécifique sur les matières organiques pour adapter les composts aux besoins des sols. Développer des circuits de distribution des composts pour la logistique, le suivi et l’information. Plantes à parfum Pratique courante de compostage « agricole » de résidus de plantes à parfum (pailles de lavande et lavandin). Manque d’intérêt pour la restitution de matières organiques dans les sols. Faire connaître les pratiques de fertilisation avec des composts. Sylviculture Effets positifs des composts sur les cultures forestières (résultats du programme d’expériences ERESFOR). Utilisation possible de matériels agricoles en zones non boisées. Pas de cadre réglementaire. Zones boisées : matériels d’épandage non adaptés et difficultés d’accès. Problèmes d’acceptation de la profession et du grand public. Manque de recul concernant les impacts sur la faune et la flore. Faire connaître les pratiques de fertilisation avec des composts. Horticulture Potentiel d’utilisation des composts, en pleine terre, de plein air et sous serre, comme stimulant de la microflore après la désinfection des sols. Recherche de substitut aux substrats de culture classiques et de solutions pour les valoriser. Pas d’exigences sanitaires similaires à celles imposées en production alimentaire. Méconnaissance des matières organiques. Réticences des producteurs à de nouvelles pratiques et de nouveaux produits. Problème d’homogénéité et de calibrage des constituants des composts. Qualité des composts pour la fabrication de substrat : pH acide et calibrage. Faire connaître les essais d’utilisation de compost comme composant de support de culture des centres de recherche horticoles. Viticulture Prise de conscience de l’importance de la qualité des sols dans la notion de « terroir ». Organismes professionnels très réticents à l’utilisation de composts municipaux. Référentiels interdisant les composts municipaux (ex. : Nutrition Méditerranée) ou les composts de boues (Terra Vitis). Qualité des composts : très murs (éviter l’apport d’azote) ; très bonne qualité de tri à l’entrée des plates-formes ; traçabilité avec des analyses par lot. Adapter les composts aux besoins des sols (voir étude et essais menés par les producteurs de Trets). Développer un service de stockage, de prêt d’épandeurs spéciaux et de communication sur ces produits. Production légumière Éléments favorables Éléments défavorables Besoin d’entretenir le taux de matières organiques des sols maraîchers très sollicités (rotations fréquentes et plusieurs cycles de cultures dans l’année). Potentiel d’utilisation de compost comme stimulant microbien après la désinfection des sols sous serre. Si les producteurs sont dans des circuits de distribution courts : moins de réticences vis-à-vis des composts (sauf compost de boues). Composts de boues interdits d’utilisation par presque tous les référentiels. Grosses productions maraîchères soumises à des référentiels de plus en plus stricts vis-à-vis des produits issus de déchets municipaux. Mauvaise connaissance de l’intérêt des matières organiques. Difficultés logistiques pour les petits producteurs, principaux utilisateurs de matières organiques. Critères Conditions d’utilisation Qualité des composts : bon taux de matières organiques, faible taux d’humidité, très mûrs (éviter l’apport d’azote), sans odeurs, ensachés pour les serristes, traçabilité avec des analyses par lot. Critères : le prix, la facilité d’épandage et la disponibilité à proximité. Organiser la distribution : commande groupée, livraison, stockage et reprise de compost en vrac… Le compost d’OMR doit faire la preuve de son innocuité grâce à des expérimentations locales en collaboration avec les organismes de producteurs maraîchers régionaux. Utilisations non agricoles Végétalisation de carrières Les essais réalisés avec des composts municipaux sont très satisfaisants. Terre végétale assez coûteuse : intérêt d’utiliser des stériles de carrières à enrichir avec des matières organiques. Peu de connaissances des techniques de végétalisation en général. Les carriers veulent un amendement à coût nul. Réglementation inadaptée car apports à dose massive. Diffuser les résultats des essais réalisés avec des composts pour la végétalisation de carrières en région. Incendie de forêt et pare-feux Intérêt des professionnels de l’entretien des forêts publiques et privées. Intérêt des collectivités. Reconstitution de sols avec des composts très peu connue. Terrains parfois difficiles d’accès. Norme « Compost » inadaptée car apports à dose massive. Informer sur les techniques existantes d’utilisation de compost en reconstitution de sols forestiers. Pistes de ski Les terrains de montagne nécessitent des interventions pour limiter l’érosion. Norme « Compost » inadaptée car apports à dose massive. Diffuser les résultats obtenus avec les techniques de reconstitution de sol et végétalisation. Compost grossier sans indésirables visuels. Collectivités Les composts constituent des matières organiques peu coûteuses pour enrichir les substrats classiques (à des doses assez élevées : de 1 à 5 cm soit 50 à 250 t/ha). Pas de restriction à l’utilisation de composts par le concours « Villes et villages fleuris ». Les composts municipaux sont plutôt méconnus des services espaces verts des collectivités, assez réticents aux composts de boues. Faire connaître les composts et inciter les collectivités à utiliser le compost issu de « leurs » déchets verts. Critères du mélange à utiliser : • PH entre 6 et 7,5 et C/N entre 8 et 15 • Teneur en matières organiques < 2 % • Teneur en calcaire actif <2 % • Absence de graines • Absence de polluants : restes de désherbants, métaux lourds. Particuliers Pas de réticence pour l’utilisation de composts municipaux en complément de la terre végétale comme support de culture ou en mulch. Développement du marché du jardinage amateur. Les commerces de jardinage s’approvisionnent uniquement auprès de centrales d’achat. Les composts municipaux sont plutôt méconnus. Proposer un support de culture en sac de 40 litres aux centrales d’achat des jardineries (mais manque de reconnaissance). Vendre du compost aux fabricants de supports de culture. Vendre du compost pur ou en mélange directement sur l’installation de compostage. 11 Estimation des quantités potentielles de compost utilisables du terrain, les quantités obtenues ont été divisées par 3. • Les informations sur les surfaces du Recensement Général Agricole (RGA) sont fluctuantes chaque année et celles du Centre Régional de l’Information Géographique (CRIGE) comportent une marge d’erreur de 5 ha. • Enfin, de nombreux critères n’ont pu être pris en compte : les contraintes liées à la qualité des sols, l’accessibilité, la pente, la protection de la ressource en eau potable… Les quantités potentielles de consommation de compost ont été calculées à partir des données sur l’occupation des sols en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les chiffres ci-dessous sont à interpréter avec précaution pour les raisons suivantes : • Les quantités sont calculées selon les hypothèses que seuls les composts sont utilisés comme amendement organique et que toutes les filières en consomment. Pour se rapprocher de la réalité Potentiel de compost utilisable par département en tonnes par an Surface Région (ha) Quantités Alpes-deRégion Haute-Pce HautesAlpes Alpes- BouchesMaritim. du-Rhône Var Vaucluse Filières agricoles (données RGA) Céréales 106 009 123 677 33 115 13 204 239 46 096 9 890 21 134 30 568 35 663 15 093 1 448 34 6 798 1 247 11 043 Légumes secs et protéagineux 2 186 2 551 1 802 50 0 167 260 272 Fourrages 2 499 2 916 472 1 096 126 799 242 181 41 667 52 083 17 590 23 672 794 4 076 2 916 3 035 317 922 26 493 8 018 4 865 4 816 5 561 2 563 670 1 426 1 664 448 101 85 557 122 351 10 311 12 030 1 011 110 345 4 908 1 003 4 652 Légumes frais sous serre ou abris hauts 2 336 8 762 23 14 284 5 997 181 2 262 Fleurs, plantes ornementales 1 737 2 896 91 9 738 170 1 560 327 101 849 81 140 734 127 85 9 081 25 217 45 897 34 291 16 231 1 645 1 436 99 6 564 792 5 696 Oliveraies 8 547 12 337 1 436 1 1 519 4 449 3 663 1 268 Jachères 31 226 4 337 755 140 4 1 631 582 1 225 676 789 125 148 67 59 176 215 Cultures industrielles Prairies 12 Superficie toujours en herbe et prairies naturelles Pommes de terre Légumes frais, de plein air ou sous abris bas ou de plein champ Vignes Vergers 6 espèces et autres cultures permanentes (sauf oliviers) Jardins et vergers familiaux Filières non agricoles (données CRIGE) Tissu urbain discontinu 40 714 9 161 4 237 1 466 3 812 2 160 1 481 934 4 670 0 205 1 060 2 070 720 615 Zones naturelles avec présence d'habitats diffus et zones à dominante agricole 184 480 221 448 156 9 589 77 748 44 592 48 176 41 187 Maquis et garrigues, pare-feux, végétation clairsemée et forêt en mutation 550 781 59 848 217 22 093 5 436 13 355 10 085 8 662 606 51 0 0 0 48 0 3 3 898 26 311 6 1 256 2 295 12 697 5 522 4 536 97 291 0 0 0 276 0 15 1 474 761 705 348 82 742 79 799 97 241 173 762 117 075 154 729 Espaces verts urbains Zones incendiées Extraction de matériaux Décharges (fermeture dans 50 ans) Total région en tonnes par an L’adéquation de l’offre et de la demande Les marchés des composts étant très localisés, en général sur un rayon de moins de 100 km, l’adéquation de l’offre et la demande est très dépendante du contexte local. Cependant, quelques grandes règles sont valables pour toute la région et pour tous les composts, qu’ils soient issus de traitement aérobie ou anaérobie. Les besoins Les aspects économiques Les besoins en matières organiques en agriculture sont réels et très spécifiques à chaque contexte. Ils sont définis en fonction de l’analyse de sol, du type de culture, des pratiques culturales… La valeur marchande des composts dépend de leurs composants d’origine. Les composts de déchets municipaux n’inspirent pas confiance. Ils sont aujourd’hui mis sur le marché avec des tarifs très faibles et ne peuvent être livrés au-delà de 100 km. Même lorsque le taux de matières organiques est satisfaisant, un apport de compost peut être utile pour redynamiser la minéralisation, notamment sous abris après la désinfection des sols ou quand le stock de matières humiques est bloqué. L’agriculture représente un potentiel d’utilisation de masse régulier mais les composts municipaux restent encore aujourd’hui un sujet sensible. Dans le secteur paysager, les besoins sont mal définis car souvent ignorés des utilisateurs. Cependant la demande est croissante pour des supports de culture peu coûteux. En reconstitution de sols, l’utilisation de composts est encore marginale et les pratiques sont peu connues. Les débouchés dans ce secteur seraient massifs mais très ponctuels. Les aménagements paysagers des espaces verts publics ou privés – collectivités, autoroutes, particuliers… – constituent une activité économique en forte croissante, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec une demande importante en support de végétation complémenté avec un amendement organique à bas prix. La qualité attendue Les principales préoccupations des utilisateurs de compost sont : • L’innocuité vis-à-vis de l’homme, des animaux, de l’environnement, surtout au sujet des éléments traces métalliques. • Une traçabilité garantie avec des analyses régulières et un contrôle indépendant. • Pas d’indésirables visuels. • Une granulométrie et une humidité adaptées aux usages et aux aspects pratiques : transport, stockage, matériel d’épandage... Tarifs moyens départ installation de compostage Compost de déchets verts Compost de boues urbaines Compost de marcs Amendement élaboré de fumier 20 €/t Entre 6 et 3 €/t 14 €/t 200 €/t La livraison est gratuite dans 25 % des cas . Les circuits de commercialisation Ce sont surtout les filières agricoles qui réclament l’organisation de véritables logistiques de commercialisation comprenant la commande, la livraison, l’épandage et le suivi agronomique. Certains distributeurs d’agro-fournitures y seraient prêts si les produits présentent des garanties suffisantes. Les produits concurrents des composts municipaux A n’en pas douter, en agriculture les produits concurrents resteront : • les amendements élaborés car ils sont connus et fiables, • les sous-produits issus des filières agricoles (fumier, marcs, grignons, pailles…) parce qu’ils sont connus et très peu chers, • les composts produits à partir de sous-produits agricoles qui ont les avantages des deux précédents : ils sont moins coûteux que les amendements élaborés et ils sont connus. Ce sont évidemment les concurrents les plus sérieux des composts municipaux, avec des caractéristiques agronomiques assez proches, sans l’image négative liée au déchet. Dans les usages paysagers, les composts urbains ont toute leur place mais ils sont très peu connus, et la réglementation n’encadre pas clairement ces usages. 13 Conclusion D’ici à 2015, on estime que les quantités de composts issus de déchets municipaux vont doubler, atteignant environ 300 000 tonnes par an. Quelle est la place de ces composts dans le marché régional des matières organiques fertilisantes ? 14 Aujourd’hui ce marché comprend 3 segments ayant les caractéristiques suivantes : • L’agriculture connaît une crise économique importante avec des ventes de fertilisants organiques en chute depuis 5 ans, notamment en viticulture, principale filière consommatrice de composts. Ce secteur consomme 63 % des composts municipaux mis sur le marché régional. • La réhabilitation de sites dégradés – « décharges », carrières, pistes de ski, zones incendiées… – absorbe 21 % des composts municipaux, essentiellement dans les centres d’enfouissement technique de déchets. En reconstitution de sols, l’utilisation de composts est encore marginale et les pratiques sont peu connues. • Les aménagements paysagers des espaces verts publics ou privés – collectivités, autoroutes, particuliers… – constituent une activité économique en forte croissance en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec une demande importante en support de végétation complémenté par un amendement organique peu coûteux. Ce segment consomme aujourd’hui près de 16 % des composts municipaux. En agriculture, les freins à l’utilisation de composts municipaux sont multiples. Les agriculteurs sont soumis à des cahiers des charges de plus en plus restrictifs concernant les boues urbaines, ce qui jette un trouble sur l’ensemble des produits issus de déchets. Les récentes normes, d’application obligatoire, qui réglementent la mise sur le marché des composts, ne semblent pas suffisantes pour rassurer. En effet, elles « déresponsabilisent » les producteurs de composts et n’imposent pas de suivi au champ, contrairement aux procédures d’épandage de déchets. Dans les autres segments de marché, les pressions sanitaires sont moins importantes, mais les normes réglementaires ne permettent pas d’utiliser les composts (et autres amendements organiques) en reconstitution ou création de sol lors de travaux de végétalisation et de lutte contre l’érosion. Seule la fabrication d’un support de culture est encadrée par une norme. Alors comment envisager l’avenir pour l’utilisation des composts municipaux ? Quelques leviers sont proposés… • Créer un système de contrôle indépendant pour garantir la qualité des composts, réclamé aussi bien par les utilisateurs que par les responsables d’installation de compostage. • Organiser des circuits de distribution avec des services de commande, de livraison, d’épandage et de suivi agronomique comme pour les amendements commerciaux « classiques ». • Fixer des tarifs attractifs car les composts conservent une image attachée aux déchets, mais avec si possible une véritable valeur économique donc une valeur fertilisante réelle et reconnue. Ces tarifs concurrentiels peuvent être favorables aux composts face aux autres produits, dans le cadre de la crise économique agricole actuelle. • Informer sur les résultats d’expérimentations d’utilisation de composts et sur les pratiques de reconstitution de sol. Pour chaque type de compost, quelques pistes peuvent être avancées au niveau régional… • Les composts de boues subissent fortement la suspicion des référentiels « Qualité » et il est très difficile de les vendre, à moins de les complémenter avec des engrais pour une utilisation en grandes cultures. Ces composts peuvent aussi être utilisés en reconstitution de sols de carrières ou autres sites dégradés. • Les composts de la part biodégradable des OM ne sont absolument pas connus, mais ils ont a priori une meilleure image que les composts de boues et risquent à terme de les remplacer en grandes cultures. Il serait possible de les utiliser sur les cultures pérennes – arboriculture et viticulture – ainsi qu’en réhabilitation, voire en travaux paysagers publics. • Les composts de déchets verts seraient les seuls à être acceptés en maraîchage, horticulture, agriculture biologique. Ils conviennent parfaitement aux usages paysagers pour les collectivités et les particuliers. … ainsi que quelques recommandations à l’attention des collectivités : • Tenir compte des résultats d’une étude de marché locale, réalisée avec l’étude de faisabilité, comme critères de décision pour les projets de compostage et méthanisation. • Montrer l’exemple en utilisant les composts produits avec les déchets de la collectivité, pour l’entretien des parcs et jardins et pour les aménagements de nouveaux espaces verts. • Être très vigilant sur la qualité des collectes sélectives en amont des installations de compostage sur OMR : les utilisateurs de compost sont très sensibles aux impuretés visuelles et à l’innocuité des composts municipaux. Glossaire Déchets municipaux Traitement aérobie – Compostage Déchets dont l'élimination (collecte et traitement) relève de la compétence des communes et comprennent : • les déchets ménagers : ordures ménagères – ou OM – (déchets issus de l'activité domestique des ménages pris en compte par la collecte traditionnelle), déchets encombrants et déchets dangereux des ménages. • les déchets de la collectivité : déchets du nettoiement, déchets de l'assainissement collectif (boues urbaines), déchets verts des collectivités locales. • les déchets des artisans et petits commerçants collectés avec les déchets des ménages : les marchés, les coiffeurs, les magasins d’alimentation, les ateliers et laboratoires de préparation des aliments, la fabrication et le conditionnement de boissons, les boulangeries et dépôts de pain, les restaurants… Les déchets municipaux sont apparentés aux déchets ménagers et assimilés ou déchets non dangereux (que l’on peut collecter et traiter avec les déchets ménagers sans sujétions techniques ni économiques particulières). Procédé de traitement biologique de matières fermentescibles en présence d'oxygène. Le compostage permet l’hygiénisation par une montée en température et la stabilisation par dégradation/réorganisation de la matière organique, conduisant à l’obtention d’un compost. Part biodégradable des OM (Ordures Ménagères) « Elles comprennent les engrais et les amendements et d’une manière générale tous les produits dont l’emploi est destiné à assurer ou améliorer la nutrition des végétaux, ainsi que les propriété physiques, chimiques et biologiques des sols. » (Norme NFU 44 095). Déchets organiques fermentescibles ménagers, composés exclusivement de matière organique biodégradable issue d'êtres vivants végétaux ou animaux, qui se décomposent sous l’action de processus biologiques, pouvant être valorisés par les traitements biologiques (compostage ou méthanisation). Ces déchets peuvent être triés à la source par les ménages (voir FFOM) ou bien être triés à l’entrée d’installations de traitement biologique par tri mécanique. Traitement anaérobie – Méthanisation Procédé de traitement biologique de matières fermentescibles en absence d’oxygène. La méthanisation permet la stabilisation par dégradation/réorganisation de la matière organique conduisant à l’obtention d’un biogaz (majoritairement composé de méthane) et d’un résidu organique appelé digestat, qui est en général composté. Ordures ménagères résiduelles (OMR) Déchets restant après collectes sélectives des déchets non biodégradables : emballages, déchets dangereux, encombrants… Matières fertilisantes Norme NFU 44 051 Déchets biodégradables triés par les ménages. « Amendements organiques » (ancienne version) : décrit 16 types d’amendements, tous types de composts sauf les composts de boues, et les caractérise par les valeurs de pH, teneur en matières organiques, le rapport C/N, la teneur en azote et des critères physiques. Déchets verts Norme NFU 44 051 Résidus végétaux de l'entretien et du renouvellement des espaces verts publics et privés (parcs, jardins, terrains de sport – des collectivités territoriales, sociétés privées, particuliers…). Produit décomposé issu d’un procédé de méthanisation (voir Traitement anaérobie). « Amendements organiques » (projet de nouvelle version) : décrit 10 catégories d’amendements dont les composts de déchets verts et fermentescibles alimentaires et ménagers. En plus des caractéristiques classiques, elle fixe des valeurs sur les Éléments traces métalliques (ETM), les Composés traces organiques (CTO) et les germes pathogènes. Boues urbaines/industrielles Norme NFU 44 095 Déchet boueux résultant du traitement des eaux usées urbaines/industrielles. « Amendements contenant des matières d’intérêt agronomique issues du traitement des eaux » : concerne les composts de boues urbaines et d’industries agro-alimentaires. En plus des caractéristiques classiques, elle fixe des valeurs sur les Éléments traces métalliques (ETM), les Composés traces organiques (CTO) et les germes pathogènes. Fraction fermentescible des OM (FFOM) Digestat Déchets de transformation de produits agricoles et agro-alimentaires Refus de tri de conditionnement de fruits et légumes, boues d’épuration des industries agro-alimentaires, pailles de lavande et drêches de parfumerie, grignons et margines… Collecte sélective Collecte de certains flux de déchets, préalablement séparés en vue d'une valorisation ou d'un traitement spécifique. Norme NFU 44 551 « Supports de culture » : elle décrit 31 supports de végétation, organiques minéraux ou synthétiques. Les boues et produits issus de boues ne peuvent être utilisés dans la fabrication. 15 N° ISBN : 2-907590-42-1 Imprimé en juin 2007 Conception et rédaction : GERES - 2 cours Foch 13400 Aubagne Réalisation : Approche texte et image - 6 rue d’Arcole 13006 Marseille Impression : SVI-Publicep - rue Charles-Nungesser Espace commercial Fréjorgues Ouest 34135 Mauguio Crédit photos : GERES, Getty Images Imprimé sur papier recyclé 100 % Cette étude a été réalisée par le GERES avec le co-financement de l’ADEME et du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur. Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarités