PokErStarS EuroPEan PokEr tour dEauVillE

Transcription

édito
Les célébrations
continuent en
ce début de mois
de février
Chers lecteurs,
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce début d’année est riche dans les salles de poker
françaises. Après la torpeur du mois de décembre, les grandes compétitions ont repris au mois
de janvier, avec notamment le début de la phase finale du France Poker Tour l’Aviation Club de
France et l’EPT Deauville. Cette année, la magnifique Salle des Ambassadeurs du casino Barrière a
battu un nouveau record de participation, tant au niveau du nombre de joueurs que de la qualité
du field. Tous les grands joueurs français avaient fait le déplacement, et l’accueil chaleureux des
équipes a permis de transformer cette semaine pluvieuse en une grande fête du poker.
Les célébrations continuent en ce début de mois de février, avec le Main Event des Euro
Finals of Poker accompagné de la cérémonie des European Poker Awards, qui récompense les
meilleurs acteurs européens du poker (joueurs live et online, employés de casinos, etc.). Une
belle occasion de prouver qu’une fois de plus le vivier européen des joueurs n’a rien à envier
aux champions d’outre-Atlantique. En attendant le grand événement de l’année, le WPT
Grand Prix de Paris, au mois de mai, à l’ACF, qui proposera un tournoi télévisé à 10 000 €,
ainsi qu’un large programme de side-events incluant un high-roller de haute volée…
D’ici là, bonne lecture de notre magazine qui a eu la chance de rencontrer un véritable
passionné de poker depuis des années, mon ami Bruno Solo.
Découvrez en kiosque
notre cahier technique
inédit et les conseils
des champions pour
gagner en ligne
sommaire
44 // actualités poker
76 // ramzi jelassi
78 / / amir vahedi
82 // success story
rencontre
bruno solo
poker show
nicolas fraioli
83 // événement
15 ans du poker à l’acf // 83
le magazine 52 fête sa sortie
au cercle gaillon // 84
85 // european poker awards
52
chroniques
doyle brunson // 41
fabrice soulier // 50
isabelle mercier // 80
rémy biéchel // 94
poker Passion
48
bruce toussaint
58// reportages
Pokerstars European Poker
Tour Deauville // 60
Pokerstars Caribean Adventures 2010 // 68
high roller du pca // 72
hemsinki freezeout // 73
irish open 2010 // 74
françois delmotte // 104
86 // job 2 stars
thomas bichon
90 // légende
jack strauss, un géant
96 // résultats
98 // CLASSEMENT
100 // agenda - tournois réguliers
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plus de 40 pages de conseils
stratégiques et techniques
pour devenir gagnant
au poker online et en casino !
3
SEULEMENT
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Chez tous les marchands de journaux.
8
NUMÉRO 2 // février 2010 // POKER 52
Les gros calls sont intéressants
car ils nécessitent un read technique,
mais aussi psychologique, voire
physique, de son adversaire
Monter un gros tapis
est une étape,
le conserver est une
mission subtile.
Respectez chaque jeton
Ludovic Lacay
Être à cette table
en ayant eu des
cartes en main
donne l’avantage
d’être dans l’action
François Tardieu
Roy Winston
À chaque fois que vous jouez votre main autrement
que vous ne l’auriez fait si vous aviez pu voir les
cartes de vos adversaires, ils gagnent
David Sklanksy - Theory of Poker
exclusivité
La star canadienne, Daniel Negreanu,
définit sa fameuse technique du smallball
dans un livre inédit jusqu’ici en France,
qui paraît aux éditions Fantaisium.
DOYLE
as
x
e
“t
”
lly
o
d
BRUNSON
nostalgie
le bon vieux
Il est 20h30 et je suis assis à mon bureau en train de me
demander si je ne devrais pas aller m’allonger et regarder
un film pour m’endormir.
Mais bon sang, que se passe-t-il ? Les parties de poker
se font rares à Vegas, tous les joueurs étant partis pour
des tournois dans d’autres villes et même d’autres pays. Je
pense que tous ces tournois pourraient sonner le glas des
parties de poker aux limites élevées et des plus grosses
parties. Dans les années 1980-1990 ainsi qu’au début des
années 2000, il y avait des parties n’importe où. S’il n’y
en avait pas, Chip Reese, Pug Pearson et moi-même nous
nous asseyions à une table et démarrions une partie qui se
remplissait pour durer ensuite plusieurs jours. Maintenant,
entre les tournois et Internet, vous pourriez tirer au canon
sur les tables réservées aux hautes limites des salles de
poker de Vegas sans toucher qui que ce soit.
Dieu merci il y a la National Football League et les matchs
universitaires. Sans partie de poker à l’horizon, ils per-
mettent de passer le temps agréablement. Je parie toujours sur l’outsider dans les matchs universitaires et j’ai
fait une assez bonne année vu que les outsiders ont gagné
avec une marge de 3 contre 1. Concernant la LNF, c’est un
peu plus compliqué, il est difficile de prévoir les équipes
gagnantes, il faut juste être chanceux.
Il y a une tradition chez les Brunson qui consiste à préparer des bonbons au bourbon Kentucky Colonel pendant
les vacances. Cela faisait plusieurs années que nous ne
l’avions pas fait, alors Todd, sa femme Anjela et ma fille
Pam se sont joints à Louise et moi pour que nous recommencions à en faire. Nous avons fait les meilleurs bonbons
que vous n’ayez jamais mangés. Ils étaient si bons que
nous en avons refait le jour suivant une autre fournée
qui était encore meilleure. Je devrais peut-être lancer mon
émission de cuisine à la télévision !
J’ai apporté quelques bonbons à mon médecin et il m’a
montré les résultats de mon dernier check-up. Je suis
joueur-né
DEVISE DU JOUR :
« Vivre comporte
des risques. Il
n’est pas possible
d’atteindre la
deuxième base en
gardant un pied
sur la première. »
temps
vraiment un veinard ! Tous mes résultats d’analyses sont
dans la moyenne et mon échocardiogramme montre que
mon cœur fonctionne à merveille. Je sais que cela peut
sembler incroyable mais j’ai toujours pensé que le cœur
d’un joueur de poker battait si fort que cela entretenait
ses artères. Après tout ce que j’ai vécu, les miennes sont
nickel. Ne répétez pas que je vous ai dit ça. D’un autre
côté, nous avons perdu beaucoup de joueurs de poker
ces dernières années. Amir Vahedi est décédé il y a quelques jours, il était diabétique. Il était dans l’armée iranienne avant de venir aux états-Unis et de devenir l’un
des joueurs de poker les plus populaires. Amir a représenté DoylesRoom.com pendant un an et il a toujours
fait ce qu’on attendait de lui. Il avait un rire communicatif qui faisait que tout le monde l’aimait. J’espère
qu’ils ont placé une boîte de ses cigares préférés dans
son cercueil car je sais à quel point il les aimait. Repose
en paix mon ami.
Retrouvez Doyle Brunson sur www.pokerroad.com
POKER 52 // février 2010 // NUMÉRO 2
41
actualités
// INFO / INTOX ?
François Montmirel
édite le nouvel opus
de Daniel Negreanu,
« Poker Power ». Un
livre indispensable
pour comprendre le
smallball.
// livre-stratégie
daniel negreanu
montre son « poker power »
D
aniel Negreanu n’est pas qu’une
star télévisée du poker. Il est
avant tout un grand champion
qui a développé une technique de tournoi bien à lui : le smallball. Une approche inédite qui minimise l’impact de
la variance et du hasard dans de longs
tournois et permet de jouer les places
payées et les victoires de manière plus
intelligente que les stratégies classiques. C’est cette philosophie de jeu
qu’il expose sur plus de 200 pages dans
« Poker Power », disponible cet hiver
aux éditions Fantaisium. Poker 52 vous
donnera l’occasion lors du prochain
numéro de découvrir en exclusivité des
extraits de ce manuel fort utile aux pros
des MTTs.
DERNIÈRE MINUTE
Le France Poker Tour
met à l’honneur les champions
à l’heure où nous bouclons ce magazine, le Day 4 du France Poker Tour
a déterminé les finalistes de ce grand championnat du poker hexagonal. On y retrouve entre autres Jérôme Zerbib, Almira Sripchenko
et même le champion américain Freddy Deeb ! Parmi les places
payées, notons la belle performance de grands joueurs comme Antony
Lellouche ou Fabrice Soulier, mais aussi la place payée de notre collaboratrice, Claire Renaut. Plus de détails dans notre prochain numéro.
T.J. au clou
Avec près de 10 millions de
dollars de gains au compteur
rien que dans les tournois,
T.J. Cloutier est sûrement un
des joueurs les plus titrés du
circuit. Mais cet éternel flambeur joueur de craps qui avoue
lui-même avoir un faible pour
« shoot the dice » connaît les
montagnes russes du brokage.
Récemment un « pawn shop »
(un prêteur sur gage) a mis en
vente sur son site Web le bracelet de l’épreuve NLHE à 5 000
$ des WSOP 2005 remporté
par un certain… T.J. Cloutier !
Rien d’étonnant quand on est au
fait des nombreuses anecdotes
concernant cet extraordinaire
joueur, croisé presque tous les
ans dans des petits 50 $ rebuys
des casinos du Downtown de
Las Vegas comme le Orleans
ou le Poker Palace.
// SÉNÉGAL
Le Dakar Poker Tour
confirme son succès
D
u 4 au 10 janvier 2010,
le Dakar Poker Tour a
accueilli une fois de plus
dans le cadre idyllique du Casino
Terrou-bi de grands joueurs hexagonaux, des gamblers locaux et
d’autres invités étrangers. Au
final, le Main Event à 1 500 e
a accueilli plus de 100 joueurs,
pour un beau prizepool permet-
tant d’allouer plus de 46 000 e au
vainqueur, Anas Tadini, gagnant
juste devant Michael Murra et
Thierry Journot. Le High-Roller
a par contre été une fois de plus
remporté par Roger Hairabedian,
indestructible sur les terres sénégalaises. Un bel événement qui
devrait bientôt revenir sur le
devant de la scène poker.
WPT
MILLIARDAIRE
Hoyt Corkins remporte
le WPT Southern Championship
L’icône texanne du poker, Hoyt
Corkins, remporte haut la main
le World Poker Tour Southern
Championship, empochant par la
même occasion près de 740 000$.
Un tournoi dominé de bout en bout
par le joueur sponsorisé par Doyle
Brunson lui-même, qui a attiré
un field de qualité presqu’exclusivement composé de joueurs pros
américains —à cause de l’actualité
européenne (EPT Deauville)
et des Aussie Millions... L’homme
au chapeau a parfaitement maîtrisé ses jeunes adversaires qualifiés en ligne et n’a jamais semblé
en difficulté tout au long des quatre journées de tournoi du Main
Event à 10 000$.
1 Hoyt Corkins
2 Jonathan Kantor
3 Jerry Vanstrydonck
$739,486
$366,643
$196,829
4 Jared Jaffee
5 James Reed
6 Tyler Smith
$135,079
$106,134
$86,837
Andy Beal
de retour dans
la Bobby’s Room
Andy Beal, le milliardaire qu’une
« corporation » de joueurs avait
affronté lors du plus haut cash-game
au monde, est de retour dans le monde
du poker, et il a
fait une apparition remarquée
dans la Bobby’s
Room du Bellagio,
face à Eli Elezra,
Jennifer Harman,
et Phil Ivey. Une
bonne nouvelle
qui annonce
peut-être un nouveau duel entre
les joueurs et le
milliardaire.
553958$
actualités
C’est le montant du bad beat
jackpot poker alloué par le
Caesars Atlantic City à Steven
Gedney et ses adversaires,
quand son carré de 3 a été
battu par un carré supérieur.
éVéNEMENT
Finale des Euro Finals of Poker (EFOP)
à l’Aviation Club de France
D
u 11 au 14 février aura lieu à l’Aviation
Club de France le Main Event de la
série de tournoi des Euro Finals of
Poker, avec un buy-in à 5 000 e. Ce magnifique tournoi mettra un terme à quinze jours de
différentes compétitions, dont le seul tournoi
HORSE hexagonal, remporté l’an dernier par Fabrice Soulier. Le 12 février
au soir aura lieu en parallèle la remise des European Poker Awards, dans
les salons luxueux de l’ACF. Tous les résultats au prochain numéro.
c’est dit !
« J’ai foldé un full contre Antony Lellouche, pendant le high-roller
deDeauville. Quand il m’a montré son bluff intégral, j’ai perdu pied
et mon jeu s’est effondré. Depuis, je n’ai plus confiance en moi. »
Jeans Kyllönens, sur son blog
TéLéVISION
High Stakes Poker saison 6 débute le 6 février sur GSN
Sans contestation la meilleure émission
télévisée de poker, High Stakes Poker, a
adjoint à son commentateur à la verve
acide, Gabe Kaplan, une hôte de charme
en la personne de Kara Scott.
La ravissante Anglaise aura à commenter un line-up de joueurs de cash-game
impressionnant : Yevgeniy Timoshenko,
Dennis Phillips, Sammy George, Tom Dwan,
Phil Ivey, Doyle Brunson, Daniel Negreanu,
Patrik Antonius, David Benyamine, Eli
Elezra, Mike Matusow, Phil Hellmuth,
Barry Greenstein, Allan Meltzer et Andreas
Hoivold. Cave minimum ? 200 000 $. à ne
manquer sous aucun prétexte.
POKER
pASSION
Bruce Toussaint
le plaisir
avant tout
Présentateur sur Canal+ et habitué
des Soirées Prestige à l’Aviation
Club de France, Bruce Toussaint est
un joueur passionné qui développe
un jeu posé, intelligent et mesuré.
Rencontre avec un passionné du jeu,
de tous les jeux.
par Jérôme Schmidt
48 NUMÉRO 2 // février 2010 // POKER 52
Vous souvenez-vous de votre première partie de poker, son contexte ?
Oui, très bien ! C’était il y a cinq ans,
je crois. Une partie entre amis dans une
agence d’archi transformée en tripot. J’ai
appris les règles en quelques minutes.
On a joué au poker fermé. Mais dès la
semaine suivante, on est passés au Texas.
On était une quinzaine répartis en 2 ou
3 tables.
J’ai chopé le virus immédiatement !
Quel type de joueur êtes-vous ?
À quelle fréquence jouez-vous ?
Je suis un joueur passionné, mais je n’ai
pas énormément de temps pour jouer.
Présenter une émission quotidienne est
une activité qui accapare l’essentiel de
ma semaine. En général, je vais passer
un week-end par mois à Deauville. Je
joue donc au Casino Barrière de cette
ville. C’est ma poker room préférée.
Le cadre est magique et le personnel
extrêmement sympathique. Sinon, je
joue chez moi presque tous les soirs. Je
fais un sit’n go sur Poker Stars. Et de
temps à autre, à l’ACF. Soyons honnêtes,
je ne pratique pas assez régulièrement
pour être un joueur de très haut niveau.
Mais je me documente beaucoup. Par la
presse spécialisée, le Net, les livres et
quand j’en ai l’occasion au contact des
joueurs pros. Je suis un joueur serré.
Mais je me soigne ! Sérieusement, j’essaie de diversifier mon jeu. Grâce à
Internet notamment. Et je suis fasciné
par le bluff qui est pour moi une forme
de création.
Quels aspects du poker préférez-vous ?
J’aime... tout ! Les émotions que ce jeu
procure, bien sûr. Le bonheur de gagner
un gros coup, ou un tournoi. Mais aussi
les bad beats, qui vous mettent par terre
et que vous ressassez pendant des jours
et des jours.
J’aime aussi les rencontres que l’on peut
faire autour d’une table de poker. J’aime
les cartes. J’aime le tapis vert. J’aime la
dextérité des croupiers. J’aime l’extraordinaire incertitude de ce jeu.
Quels joueurs inviteriez-vous à votre
partie afin de former votre table
idéale ? (8 autres joueurs !)
Des amis, bien sûr !
Philippe Dana, Alexandre Amiel, qui
est producteur de télé, Estelle Denis
et Raymond Domenech, avec qui je
joue de temps en temps, Ange-Mathieu
Bonvarlet, l’un des organisateurs du
Tournoi Prestige à l’ACF. Des pros,
comme Bruno Fitoussi, évidemment.
Remy Biechel, que j’ai eu le plaisir de
croiser quelques fois. Gus Hansen et
Tom Dwan, qui sont à mes yeux les
deux meilleurs joueurs du monde. Et
ma femme, Catherine ! Car elle est fan
de poker elle aussi.
J’aime l’extraordinaire
incertitude de ce jeu
Votre meilleur (ou pire) souvenir à
une table de poker ?
J’ai des souvenirs de bad beats très
anciens. Un call improbable avec J-5
face à KK. Qui m’avait coûté beaucoup
d’argent. Un tapis perdu avec AA contre
D8 au Casino de la Baule. Mais surtout
un week-end merveilleux à Deauville. à
l’Hôtel Royal. Mon ami Valéry Zeitoun
avait invité une dizaine de potes, dont
moi, à disputer un marathon de poker.
48 heures presque non stop. Avec des
personnages tels que Dove Attia ou le
chanteur Christophe. Le niveau de jeu
n’était pas forcément très élevé mais on
avait énormément ri !
êtes-vous plutôt live ou online ?
Tournoi ou cash-game ?
Je joue sur Internet depuis quelques
mois seulement. Je suis avant tout un
joueur live de cash-game. Je regrette
de ne pas pouvoir faire plus souvent de
tournois.
Seriez-vous prêt à vous lancer dans
une carrière de joueur professionnel / sponsorisé (avec ce que cela
entraîne comme obligations : déplacements, interviews, etc.) ?
Je lance un appel dans 52 ! Oui, j’aimerais être sponsorisé. J’ai vraiment envie
de m’investir dans le poker. De dispu-
ter des grands tournois. En accord avec
mon emploi du temps de ministre ! Non,
sérieusement, je suis très tenté. C’est un
rêve. Et j’aimerais pouvoir le réaliser
dans les deux ans qui viennent.
Quelles qualités sont, pour vous,
indispensables afin de gagner au
poker ? Les possédez-vous ?
Difficile de répondre à cette question.
Je crois qu’il faut pas mal de technique.
Maîtriser les probabilités. Être un compétiteur. Être patient. Audacieux. Et...
chanceux !
49
fabrice
l” soulier
u
“Fabso
vivre
le rêve
Après une semaine à fêter Noël en famille, puis une autre semaine à me détendre
au Maroc pour le Nouvel An dans le Palace Mazagan Resort (Casablanca), après
avoir donc passé deux semaines à manger et une semaine à tenter de
faire du sport pour en effacer les conséquences, j’étais de retour
sur la scène poker pour commencer l’année avec un événement
qui m’a beaucoup plu : Live The Dream.
Le concept ? Environ 200 joueurs du site Everest qui se sont
qualifiés online suite à des performances diverses (satellite,
gains en cash-game ou classement au board MTT) sont invités
tous frais payés à Vienne afin de tenter de décrocher l’un des
10 packages de sponsoring d’une valeur de 100 000 $ chacun.
Mon rôle, en tant que membre du jury, étant de donner mon
avis sur les joueurs, suite à un entretien. Mais l’entretien avec le
jury n’étant qu’une épreuve parmi d’autres, il était impossible de
pousser un candidat qui aurait raté ses tournois dans la journée
ou ses épreuves online.
Ce sont donc enchaînés deux jours bien remplis au cœur de la
capitale autrichienne enneigée jusqu’au cou. Avec Antoine Saout
et des membres d’Everest, nous avons réellement pris notre rôle
à cœur. C’était touchant de voir ces jeunes joueurs épuisés qui
venaient s’installer en face de nous, des rêves plein la tête et des
tremblements plein les doigts. À l’annonce des résultats, certains
diront que j’ai versé une larme. Faux, je faisais juste une allergie
à la déco de la salle, surchargée façon « Sissi Impératrice ».
Au final, je suis très content des trois Français sélectionnés qui
affichent des profils intéressants et différents : Leo Truche, un gros
joueur online aussi sympa que doué, Julien Claudepierre, un des
plus gros et un des meilleurs cash-gameur online français et Fabien
Perrot, joueur depuis peu, qui compense son manque d’expérience
par sa sympathie, son talent et son bon esprit. Nous suivrons tous
leurs résultats de près : Leo a commencé en cashant dans un side à
1 000 euros à l’EPT de Deauville, pourvu que ça dure…
Je ne sais même pas où je serai
dans une semaine : Los Angeles,
Londres, Vegas ou bien tout
simplement le Brésil ?
De mon côté, en revanche, le poker à Deauville aura été à
l’image du temps : maussade. Avec plusieurs très mauvaises rencontres en tournoi, je n’ai vraiment pas brillé… En
résumé, dans l’EPT Main Event, je slow play une quinte max
que je perds contre une backdoor flush et je floppe brelan de
7 sur un flop 7, 8, valet contre QQ pour entendre tapis et hop
Q river, bye bye Fabrice… Mais Deauville reste Deauville et
j’y suis toujours très bien accueilli par le groupe Barrière, j’ai
donc profité des lieux pour continuer à faire un peu de sport
le matin, et faire le plein de fruits de mer dont la qualité est
bien supérieure à celle que l’on trouve aux USA. De plus,
cette année la ville s’est aussi un peu transformée en point
de rendez-vous pour l’industrie du poker français, avec de
nombreux opérateurs, organisateurs de tournois, etc. Tout le
gratin du poker s’est retrouvé en Normandie pour discuter
de l’ouverture du marché et des nombreux projets en cours.
Assez passionnant.
Et puis côté poker, il y a encore la finale du France Poker
Tour, à l’Aviation Club de France, dans lequel je suis toujours
dans le coup au moment où je finis d’écrire ces lignes, il
reste 45 joueurs et j’ai un tapis assez confortable. Je voudrais
saluer ici la beauté de cet événement (et de sa structure) qui
va devenir un tournoi à ne pas rater dans notre calendrier
poker. En effet la « value » pour les joueurs confirmés est très
forte, puisque la moitié du field s’est qualifiée via des tournois
gratuits en région, tout cela dans une très bonne ambiance
puisque ces qualifiés sont eux-mêmes ravis de pouvoir se
confronter aux pros et essayer de les battre… Bravo donc à
Antoine Dorin et son équipe. Pari gagné !
Les tournois il y en a toujours d’autres demain ! Et le calendrier s’étoffe un peu plus d’année en année, rendant le choix
de plus en plus difficile, je ne sais donc pas où je serai dans
une semaine : Los Angeles, Londres, Vegas ou bien tout simplement le Brésil (histoire de passer 10 jours de semi-vacances pendant le Carnaval) ?
POKER 52 // FÉVRIER 2010 // NUMÉRO 2
51
rencontre
Bruno Solo
Poker Show
S’il y a un artiste féru de poker, c’est bien Bruno Solo : joueur depuis son plus
jeune âge, ce passionné de poker fermé puis de Stud s’est mis au Texas Hold’Em
depuis près de cinq ans, guidé dans son amour du jeu par de nombreux joueurs
professionnels. Discret sur la scène médiatique du poker (il n’a jamais joué sous les
couleurs d’un sponsor), cet acteur/producteur de génie préfère les cash-games et
les cercles de jeux aux tournois télévisés. Rencontre avec un passionné.
Texte : Jérôme Schmidt, photos : Jules Pochy
Vous avez récemment organisé
un tournoi au Cercle Gaillon
pour vos amis. Comment vous est
venue cette idée ?
Je connais depuis très longtemps Oriane
Teysseire, chargée du poker au Cercle
Gaillon, elle m’a très gentiment proposé
d’organiser cette soirée pour moi. J’étais
ravi, je viens souvent jouer au Gaillon,
principalement en cash-game. C’est
un cercle que j’adore, parce que tout le
monde s’y connaît, que l’ambiance est
intimiste et qu’on peut jouer en toute
tranquillité. C’est le Gaillon ou l’Aviation… Il y a toute l’histoire du poker à
l’Aviation, une ambiance incroyable, et
énormément de joueurs. Donc, j’ai organisé avec elle ce tournoi, et je me suis dit
que c’était le métier le plus difficile au
monde, organisateur de tournois ! Autant
quand on fait une projection ou une première, on peut inviter 300 personnes, et
peu importe qui viendra ou non, autant
dans un tournoi, les places sont limitées,
et il faut s’assurer qu’il n’y aura pas trop
de gens… Mais en tout cas, c’était une
très belle soirée, même si j’ai sauté très
vite. Il faut dire qu’il y avait un Bounty
sur ma tête, qui était presque équivalent au gain de la première place, alors
personne ne respectait mes relances :
ils voulaient tous m’éliminer ! Et ça n’a
pas loupé…
On vous connaît joueur de poker
depuis très longtemps, mais
plus du côté du Stud. Comment
s’est passée la transition vers le
Hold’Em ?
En fait, je joue au poker depuis que
j’ai 16 ans environ. J’étais au lycée
Charlemagne, à Paris, dans le Marais,
et on passait nos soirées ou nos weekends à jouer au poker fermé. Comme
j’étais ami avec le fils de l’intendant du
lycée, on pouvait se retrouver dans les
salles de classe après les cours, on bougeait les tables et on mettait un bout
de tapis vert, et c’était parti pour des
soirées sans fin ! Ça a duré pas mal
de temps, avant que le père intendant
se rende compte de la supercherie et
nous passe un savon… On jouait déjà
de l’argent, beaucoup trop même pour
notre âge et nos moyens, mais cela m’a
permis de véritablement apprendre le
principe du poker. Quand on commence
par le poker fermé, on comprend vite
des notions simples comme le bluff et
l’importance de la position. C’est un jeu
uniquement d’information, encore plus
que le Texas Hold’Em, et même si j’ai
l’impression que c’est un jeu préhistorique maintenant, j’ai passé des heures
et des heures à peaufiner mon jeu de
poker fermé. Ensuite, on s’est mis au
53
rencontre
J’adore l’Omaha, surtout en
cash-game 1 Tour / 1 Tour,
c’est la plus belle variante
du poker
Stud, qui est un jeu bien plus technique.
C’est une variante magnifique, mais pour
les débutants, c’est difficile de s’y mettre en quelques minutes. à l’époque de
Caméra Café, j’habitais la Belgique mais
je passais beaucoup de temps à Paris
en tournage, et tous les soirs, à l’hôtel,
j’ouvrais une table avec mes copains. On
pouvait passer la nuit à s’affronter en
Stud, c’était vraiment passionnant… Et
puis un jour, j’ai découvert le Hold’Em,
et là, ça a changé ma vie de joueur. Tout
était plus immédiat, plus fort, plus amusant. Même mes amis s’y mettaient plus
facilement, car on comprend les règles de
base en quelques minutes, même s’il faut
des années pour les maîtriser…
Vous préférez le jeu de tournoi
ou le cash-game ?
De loin le cash-game, même si, récemment, je me suis mis à plus maîtriser mon
jeu de tournoi. Honnêtement, je pense être
un joueur décent en cash-game, depuis
le temps que je pratique, et notamment
grâce aux conseils de mes amis joueurs,
comme Bruno Fitoussi et Fabrice Soulier.
Ce sont des types formidables, qui aiment
le beau jeu, et qui ne sont jamais condescendants avec les débutants. Ils ont une
vraie passion pour le poker et ils vous
la font partager, c’est hyperagréable…
Je pratique beaucoup le cash-game en
format 1 tour/1 tour, Hold’Em/Omaha.
C’est ce que je préfère, parce que l’Omaha
est sûrement une des variantes les plus
passionnantes, on peut tirer de très beaux
pots quand on la maîtrise et les possibilités
sont plus énormes qu’au Hold’Em. Côté
tournoi, j’en fais de temps à autre, mais
j’ai longtemps eu du mal à rester patient.
Récemment, tandis que j’étais en tournage à Cayenne, avec Clovis Cornillac,
j’ai eu la chance d’être invité aux tournois
hebdomadaires d’un cercle d’amateurs
local. Environ 120 joueurs, et la première
semaine, j’ai tout de suite fini sixième.
Quand je suis revenu sept jours plus tard,
j’ai annoncé que j’allais gagner, et pour la
première fois, j’ai décroché la première
rendez-vous
place ! J’étais hyperfier, j’avais l’impression de remporter les World Series !
Je suis d’autant plus content que j’ai
vraiment bien joué, j’étais dans le bon
tempo, j’ai agressé quand il fallait, et j’ai
dominé le heads-up contre un type qui
avait, au départ, trois fois plus de jetons
que moi.
émission que même ma femme, qui n’est
pas spécialement passionnée par le jeu,
adore. Ça a permis à beaucoup de gens
de s’intéresser au poker, et de ne plus
considérer ça comme un jeu de voyou.
On vous a également aperçu dans
Stars of Poker, sur Canal +…
On m’avait proposé, il y a quelques
années, de me sponsoriser pour jouer
sous les couleurs d’une room en ligne,
mais j’avais énormément d’engagement
cinéma, et je ne voulais pas faire ça en
dilettante… C’est vrai que parmi les
non-professionnels, je pense sincèrement avoir un bon niveau, et puis
j’adore ce jeu. Mais ce n’était pas le
bon moment. Là, on m’a encore fait de
nouvelles propositions, mais j’attends
de voir. Avec la loi sur le jeu qui va
bientôt passer, les choses vont bouger.
La seule chose, c’est que si je m’engage
dans le poker, je vais vouloir faire ça
bien, et je ne suis pas certain que cela
soit compatible avec les tournages…
Aperçu, c’est le mot ! (rires) J’étais vraiment déçu parce que j’avais dit à tous
mes copains de me regarder, parce que
je pensais avoir vraiment bien joué quelques coups, et finalement, on ne me voit
que sur une main marginale ! En plus,
c’est rare qu’on me voit à la télévision
jouer au poker, même si, au tout début,
j’ai commencé comme commentateur
d’une émission, sur Paris Première — un
tournoi de joueurs de snooker ! C’était la
première émission de poker qui passait
à la télévision, que je commentais quasiment en direct, sans filet. Et puis après
est venu Patrick Bruel avec le WPT, une
Pourquoi ne vous voit-on
jamais dans les grands tournois
internationaux ?
Retrouvez Bruno Solo tous les
jours sur M6 à 20 heures dans
Caméra Café, la boîte du dessus,
et bientôt à la télévision dans
le rôle de Pierre Mendès France,
ainsi qu’au cinéma, avec Clovis
Cornillac, Audrey Dana et
Patrick Chesnais dans 600 kilos
d’or pur (film d’éric Besnard)
et dans le troisième volet de La
Vérité si je mens.
Vous êtes déjà allé aux World
Series ?
En fait, à chaque fois que je suis allé à
Las Vegas, c’était pour un tournage, pas
pour jouer. Mais ça fait partie de mes
rêves de gamin d’aller disputer les World
Series ! Si je peux me libérer deux semaines pour faire le Main Event, ce serait
vraiment incroyable… Et je veux faire
mieux qu’Estelle Denis l’année dernière,
qui avait fait une superperformance ! Je
sais que j’irai un jour, mais je ne sais pas
encore quand…
55
reportages TOURNOIS
Résultats et performances
du circuit poker
Bertrand « Elky » Grospellier
reportages
Pokerstars European Poker Tour Deauville
Record battu
A Deauville
Chaque année, à la même époque, le paysage normand s’enrichit de tables de
poker et de bad beats. La clientèle du Royal et du Normandy prend le visage du
poker français : joueurs, presse et businessmen, tout le monde se retrouve au
Casino de Deauville, élégante bâtisse à la riche décoration Napoléon III et aux lourdes tentures rouges.
U
Une bien belle structure pour cet
événement majeur qui a attiré plus
de Français qu’aucun autre EPT
auparavant : 63 % du field parlait la
langue de Molière, comme en témoignent ces relents méridionaux qui
sortaient du calme religieux généralement propre à ce type de compétition : « Yes, il est là Papa ! »,
« C’est qui le plus fort ? Hein ! » et
autres bruyantes engueulades. C’est
donc dans une ambiance typiquement française, et dans un chaos
bien en ordre que s’est déroulée
cette semaine surchargée qui a vu
le couronnement de l’Anglais Jake
Cody, un pur JJACIO (jeune joueur
à capuche issu du online).
Et à semaine surchargée, salle(s)
bondée(s). Inutile ici d’énumérer les
par Claire Renaut
noms des joueurs français présents
puisqu’ils étaient tous là. Du côté des
internationaux, on a vu arriver l’exchampion du monde Greg Raymer,
les joueuses Vicky Coren et Kathia
Thater, les Italiens Dario Minieri et
Luca Pagano, Jean-Robert Bellande,
Vitaly Lunkin, William Thorson ou
l’Américain ultra-agressif Praz Bansi
que Jacques Zaicik qualifiera « d’absolu cauchemar à jouer. à chaque fois,
il joue comme s’il avait les nuts en
main, c’est l’enfer ». De même, certains people avaient eux aussi fait le
déplacement, comme Estelle Denis,
Cyril Hanouna ou encore Bruno
« Kool Shen » Lopes, du célèbre duo
NTM, qui se fera éliminer le premier
jour sur une rencontre inévitable :
flush max contre quinte flush.
Un succès sans précédent
Succès total pour le groupe Barrière
et l’organisation de cet EPT : les
deux Day 1 totaliseront un total de
768 inscrits avec 339 la première
journée et 429 la seconde. Et comme
dans chaque premier jour de compétition, certains joueurs ont démontré qu’ils avaient plus de bankroll
que d’expérience pokeristique, d’où
de nombreux coups étranges aux
tables, comme ce cri de joie d’un
joueur à tapis quand il voit un 7 tomber à la river : elle lui donne quinte.
Oui, mais elle offre surtout un full
en face… De même, les overbet ou
autre call de l’espace seront légion,
en témoigne la méchante élimination
avec un improbable full backdoor
contre brelan floppé (et full à la
61
reportages
Mike McDonald
river) chez Michel Cohen qui commente d’un laconique : « Ces joueurs,
je les appelle des chauffards. Ils créent
des accidents avant de s’écraser droit
dans le mur. »
Les deux premières journées auront
aussi vu de jolis coups se dérouler
aux tables. C’est ainsi qu’Antonin
Teisseire s’est lancé dans un bluff
réjouissant pour les spectateurs, tant
ses commentaires à la marseillaise
sont drôles. Teisseire, au bouton, suit
la relance à 900 d’un jeune joueur en
milieu de position, tout comme Alain
Roy qui défend sa grosse blind. Le
flop comprend trois petits carreaux
et les trois adversaires checkent. Un
5 double au turn et Antonin prend
Une bien belle structure
pour cet événement
majeur qui a attiré plus
de Français qu’aucun
autre EPT auparavant
l’initiative en misant 2 000, Roy passe
et le relanceur initial se décide à payer.
Une baby card anodine tombe, check
en face et rapidement Antonin annonce
« all-in » de sa voix tonitruante, encore
amplifiée par le fait de porter des écouteurs. L’adversaire, à qui il ne reste plus
que 6 000 jetons, retourne alors sans
rien dire A K . - « Hein quoi ? Y paye
ou pas ? » vocifère Antonin en arra-
chant furieusement ses écouteurs. « Alors quoi, il a dit quoi ? » répète le
Français à l’attention du croupier. Le
croupier et l’adversaire répondent de
concert, que « non il s’agit simplement
d’un fold » et que non le tapis n’est en
aucun cas payé. « Fada ! J’ai cru qu’il
payait... » souffle Antonin Teisseire
en retournant K 10 et essuyant
une goutte de sueur sur son front.
Vadim Markushevski
Bad beat à la pelle
Si des bad beats sont à signaler du
côté de l’ex-champion du monde
Greg Raymer (dont les dames se
font craquer par 7-4o) ou encore
Isabelle Mercier (sur un 2-outers),
certains joueurs montent rapidement des jetons, à l’instar de Luca
Pagano, très en forme et qui termine
dans les chip leaders, aux côtés de
Jamel Maistriaux, Antoine Arnault,
Patrick Bueno ou Freddy Deeb. Tout
comme une grande partie de la Team
Winamax, dont tous les membres
peuvent se targuer d’avoir de bien
jolis tapis à l’orée de Day 2. Du côté
des femmes, Cathy Hong termine la
Dario Minieri
journée avec plus du double de la
moyenne, pour la plus grande fierté
d’ElkY, pas gêné le moins du monde à
l’idée que sa petite amie ait le double
de jetons que lui : « Si elle veut, je les
lui donne tous ! »
Mais la suprématie féminine ne
durera pas longtemps pour le couple, car ElkY, qui avait su être patient
lors du Day 1, double avec les as en
début de Day 2 et devient subitement
très dangereux pour sa table : mode
agressivité maximum enclenché. Le
même mode est également adopté par
Antoine Saout et Ludovic Lacay, avec
les avantages et les inconvénients liés
à une image « large-agressif » : on
ne vous croit plus. C’est ainsi que le
4-bet all-in pré-flop d’Antoine avec
A-7 est immédiatement payé par
A-Jo chez un joueur qui risque tout
son tournoi sur la main. Ludovic en
revanche bénéficie des avantages de
la chose puisqu’un joueur décide de
payer une grosse surrelance à tapis
avec A-10o quand Ludo montre A-K :
merci pour la livraison !
La France vire en tête
En fin de Day 2, c’est Nicolas Levi
qui squatte le haut du classement,
avec près de 650 000 jetons obtenus
suite à un très gros coin flip à tapis
avec les valets contre A-K. Ensuite,
fort de ses nouveaux jetons, Nico en
profite logiquement pour mettre la
63
reportages
pression à table et grinder autant de
coups que possible pour finir avec
une pyramide de trois étages avant la
fin de journée : mission accomplie.
Ce sont 133 joueurs qui seront
encore dans la course pour le
Day 3, qui verra la sortie de Tristan
Clemençon (3e l’an passé de ce même
EPT) sur un coup bien méchant : le
jeune joueur envoie 50 000 sur un
flop 9-K-9 et son adversaire envoie
150 000 et tapis. Tristan paie avec
les as et son rival retourne d’un air
blasé Q-J pour une ventrale. Turn : Q.
River : Q. Dur dur d’être puni pour
avoir pris la bonne décision…
Il est 14 heures et la bulle approche.
Juha Helppi est victime d’une bataille
de blinds à tapis pour ElkY avec A-2
contre A-J chez le Français ; il sort
106e pour 104 places payées. Le main
par main se termine ensuite rapidement, ponctué du traditionnel : « Oui
Papa ! », cri de reconnaissance de
quelques joueurs dans la salle. Dans
l’argent, on retrouve Remy Biechel,
Lucille Cailly, Stéphane Bazin, éric
Sagne, JB Bot, Davidi Kitai, Guillaume
Cescut, Patrick Bueno, Patrick Bruel,
Paul Testud, Antoine Amourette ou
encore Robert Cohen.
Marine la Bernardie est éliminée
34e après un parcours solide pour
un gain de 14 700 euros, offrant à
Alexia Portal le titre de « last woman
standing ». La joueuse brandée W
signera d’ailleurs un très beau bluff,
en surrelançant Jake Cody à tapis de
250K (pot équivalent) à la river sur
un board 5 5 7 10 3 comprenant 4
trèfles. Cody, qui couvre très largement Alexia, finit par passer, Alexia
lui montre Ah-Qs, la victime laisse
échapper un « oh, sh*** ! » à peine
audible.
Les chip leaders
perdent leur tapis
Dans le registre « commentaire à peine
audible », signalons aussi le « nice
hand » rendu comme un dernier souffle par Ludovic Lacay, parti à tapis avec
paire de 8 chez lui contre paire de 6
chez Freddy Deeb. Inutile de préciser
quelle fut la première carte du flop.
Grosse déception donc chez « l’espoir
du poker français » au récent « France
Poker Awards » qui avait réussi à accumuler une montagne de jetons lors du
Day 2. éliminés de l’aventure eux aussi :
Nicolas Levi et Antoine Arnault. Ce
dernier, longtemps short stack après
avoir monté une montagne lors du
Day 1 et remarquable de solidité, finit
par perdre un coin flip décisif le faisant
repartir à la 33e place. Nicolas suit la
même courbe, perdant peu à peu sa
montagne sur de mauvaises rencontres avant de se frotter de trop près à
Mike « Timex » McDonald, qui l’élimine avec les rois contre Qd-Jd chez
le joueur au chapeau.
Parenthèse vestimentaire nécessaire :
le last longer entre Alexia et Nico,
dont l’enjeu était de faire porter au
perdant le vêtement symbolisant le
mieux l’autre. Nous devrions donc
logiquement voir arriver Nicolas
dans un joli débardeur de dentelle
pour son prochain tournoi.
Alexia Portal quant à elle disparaît à
la 10e place. Impliqués dans le coup
contre Bergeron, les deux joueurs checkent le flop : J 4 2 . La turn arrive,
9 . Bergeron envoie 93k et Alexia
relance à 390 000, payé. River :7 et
Alexia, après une longue minute de
réflexion, mucke ses cartes. Peut-être
a-t-elle entendu « all-in » en face...
Peut-être a-t-elle voulu bluffer avant
de se raviser ? Ou peut-être refusaitelle le show down, histoire de ne
Craig Bergeron
pas montrer les cartes qu’elle avait
en main et donner ainsi un indice
à ses adversaires... Toujours est-il
que Bergeron montre un 8 avant de
ramasser le pot. Peu après, Albertini
élimine la « last woman standing »,
passée short stack, sur un coin flip.
Si les joueurs n’ont mis que cinq
heures le lendemain pour descendre de 24 à 9, la lutte a été longue
pour éliminer celui qui n’aurait pas
l’honneur d’avoir fait la TF de cet
EPT. Et la foudre est tombée sur
Bertrand « ElkY » Grospellier dans
ce coup : Michael Fratty relance à
160 000, Caraba paie et ElkY part à
tapis pour plus d’un million de jetons
avec A Q . Fratty passe, mais
Caraba paie immédiatement avec
A A . Le flop J 8 4 amène deux
trèfles et la turn, un 9, ouvre la possibilité d’une quinte ventrale pour
Mike McDonald est éliminé
après avoir squatté le haut du
chip count suite à un coin flip
hors de prix contre Jake Cody
Bertrand. Mais, malgré les encouragements d’une foule pro-ElkY, la
river est une brique et le Français
aux tee-shirts qui brillent est éliminé
juste avant la finale, repartant avec
51 500 euros pour sa 9e place...
Une finale à rebonds
Peu avant, Freddy Deeb, short
stack, avait sauté à la 12 e place
(35 000 euros), Hugo Lemaire à la
18 e, après un magnifique tournoi
qui se termine de la pire des façons
puisqu’il se fait relancer à tapis avec
une poubelle, 10s-4h, quand lui a
deux rois : mais le board, impitoyable, offrira une quinte à Jake Cody.
De même, Bruno Fitoussi sort sur un
coup similaire avec paire de valets
contre 8c-5c chez Craig Bergeron.
Poker, ton univers impitoyable…
Ce sont donc deux Français, deux
Roumains, un Américain, un
Canadien, un Anglais et un Danois
qui s’affronteront dès le lendemain.
Peter Eastgate, arrivé short stack,
disparaîtra suite à un move de
Bergeron avec Kc9s : l’ex-champion
65
reportages
résultats
table finale
du monde part à tapis avec une paire
de 10 au bouton et Bergeron envoie
un tapis supérieur, histoire de chasser Albertini. Une mauvaise lecture
rapidement récompensée par un roi
au flop et qui renvoie le Danois chez
lui avec 70 000 euros en poche.
Suivra ensuite le Français Michael
Fratty, avec A-Q contre les rois chez le
très agressif Jake Cody. Peu après c’est
l’autre Français, Stéphane Albertini,
qui prend la porte de sortie après
avoir lutté longtemps short stack.
Claudius Secara, l’autre roumain de
cette finale, suivra de près après avoir
lutté des heures sans jetons et la 4e
place reviendra à l’Américain Craig
Bergeron, qui perd une grande partie
de ses jetons sur ce coup assez différent de ceux généralement vus en
TF : Bergeron limpe du bouton, et
se retrouve seul dans le coup contre
Jack Cody (qui venait de doubler
deux fois d’affilée : il a 4 millions).
Flop : 4 9 K . écoutez maintenant la séquence de relances : check
chez Cody, 120k chez Craig, 330k,
660k, 990k puis tapis 3 millions
chez l’Américain ! C’est payé dans
la seconde par l’Anglais à capuche et
les jeux s’ouvrent : chez Craig : 6
9 et chez Cody : 9 4 pour une
double paire qui fait grimper Cody
à 7 millions et chuter l’Américain à
moins de 500k. Livraison, vous avez
dit livraison ?
Mike McDonald est quant à lui éliminé à la troisième place après avoir
pourtant squatté le haut du chip count
pendant une bonne partie du tournoi
suite à un coin flip hors de prix contre
Jake Cody en début de finale. Avant
de perdre de quelques coups et d’être
achevé par le Roumain Teodor Caraba
qui, en battant les valets avec Ac-10h,
se charge de priver le Canadien d’un
deuxième titre EPT.
Le heads-up entre l’Anglais Cody et
le Roumain Caraba durera moins de
deux heures. Le Roumain frôlera l’élimination après avoir tribetté à tapis
avec 6c-5c et être payé par une paire
de 8. Les mains suivantes, Teodor
réussira à doubler deux fois de suite
avant de tout envoyer avec Ad-Kh et
d’être payé par… une paire de rois chez
1 Jake Cody 847 000 €
3 Mike McDonald 295 000 €
2 Teodor Caraba 4 Craig Bergeron 5 Claudius Secara 6 Stéphane Albertini 7 Michael Fratty 8 Peter Eastgate 516 000 €
221 000 €
165 000 €
129 000 €
92 000 €
70 000 €
l’Anglais. Cette main signe donc la première performance du jeune prodige
online, puisqu’il n’avait que 6 600 $ en
gains en tournois live jusqu’à présent.
Signalons également qu’il s’agissait du
premier EPT qu’il n’ait jamais joué.
Prometteur ?
Au final, une très belle semaine de fête
pour le poker français au vu du nombre d’événements qui ont eu lieu en
parallèle : la victoire de Thomas Bichon
à Job2stars, le Ladies Event (il fallait
voir les filles conspuant – à juste titre –
les quelques hommes qui ont osé s’inscrire…), de nombreux side events, etc.
Mais, promis, l’année prochaine, ce sera
un Français qui gagnera.
reportages
Pokerstars Caribbean Adventures 2010
Tous les espoirs
sont permis
Alors que l’hémisphère nord
grelotte sous un froid sibérien,
le grand cirque du poker s’était,
comme chaque début d’année, donné rendez-vous sous
le chaud soleil des Bahamas
pour disputer un des tournois
préférés des joueurs Internet,
l’EPT-PCA. Une réussite croissante confirmée par un nombre d’inscrits encore en hausse
puisqu’ils étaient 1 529 sur la
ligne de départ.
par David Poulenard
Le heads-up final
69
reportages
Bad beat ravageur en
table finale
Au milieu de ce
championnat du
monde des espoirs,
des cheveux gris
apparaissaient
pourtant, ceux de
Barry Shulman,
vainqueur des
WSOPE 2009
E
En plus des innombrables jeunes grinders, adeptes du
multitabling, du squeeze-play, du 4-bet light et des
interminables sessions Internet, le field comprenait de
nombreuses têtes d’affiche écumant le circuit depuis des
années, constituant sans aucun doute un des tournois
les plus relevés de l’année. Rendue encore plus attractive par la nouvelle structure des EPT, la compétition a
tenu ses promesses et révélé un vainqueur aussi jeune
que talentueux.
Harrison Gimbel n’a que 19 ans, mais il joue au poker
depuis l’âge de 13 ans et est déjà professionnel depuis le
premier jour de sa majorité. Connu sur la Toile sous le
pseudo de « gibler321 », il compte une sixième place au
Sunday Million de PokerStars et une victoire aux championnats de Floride récompensée par 69 000 $. Un palmarès qui vient de s’étoffer d’une ligne aussi prestigieuse
que rémunératrice, puisque le jeune homme retournera
en Floride avec un chèque de 2 200 000 $.
Un coin flip à deux millions de dollars
Pourtant son rêve a failli être brisé dès la huitième
main de la finale, lorsque le jeune homme s’est retrouvé
confronté à Ryan D’Angelo, chip leader à cet instant, dans
une série de relances et surrelances amenant finalement
les deux adversaires à tapis. Le sort du tournoi, ou tout
au moins des deux duellistes, allait se régler lors d’un
classique coin flip. Gimbel avec A K et D’Angelo avec
J J n’étant visiblement pas intimidés par l’enjeu...
Les dieux du poker avaient choisi leur camp, sans hésitation apparemment, tant le board s’est révélé favorable
au futur vainqueur : A Q 3 A K .
L’infortuné D’Angelo, auteur d’un remarquable parcours, risque d’avoir quelque temps le sommeil agité par cet affrontement entre la paire de valets et le le big slick, puisqu’une
heure plus tard, il devait quitter le tournoi après avoir à
nouveau perdu J-J contre... le A-K de Tyler Reiman.
Un senior parmi les espoirs
Au milieu de ce championnat du monde des espoirs,
des cheveux gris apparaissaient pourtant, ceux de Barry
Shulman qui n’en finit plus de rajeunir depuis son inattendue victoire dans le Main Event des WSOPE en septembre. À 63 ans, le boss de Card Player faisait figure de
patriarche égaré au sein d’une bande de lycéens. Et pourtant il a combattu avec détermination, ne cédant qu’à une
honorifique troisième place face à l’intouchable Gimbel.
Après avoir fait preuve d’une solidité désormais légendaire, laissant la jeune garde s’entre-dévorer, Shulman
réussissait à pousser plusieurs fois victorieusement son
petit tapis au milieu, avant de tomber avec Q 10 face
à A 9 . Une troisième place lui permettant d’enrichir
son palmarès de 1 350 000 $.
Un duel bref mais intense
Il était dit que la victoire ne pouvait échapper à Harrison
Gimbel, tant il semblait avoir l’ascendant. Nanti d’une
significative avance en jetons, d’une agressivité et d’une
audace supérieures, le jeune joueur de 19 ans parvenait
à remporter tous les coups importants de ce heads-up,
notamment les deux mains décisives. Sur la première, il
contraint Reiman à abandonner le coup, avec pourtant
7 8 en mains, sur un board 5 6 4 10 7 en poussant son tapis. Un coup joué étrangement par Reiman et
un fold qui a stupéfait le Floridien qui n’avait peut-être
pas la main gagnante cette fois-ci. La deuxième confrontation allait s’avérer sans appel, illustration parfaite de la
forme accompagnant Gimbel. Les deux duellistes partant
à tapis pré-flop, Gimbel avec 10 10 , Reiman avec 8
8 , et obtenant chacun un brelan sur le board, offrant
une main finale exceptionnelle pour achever ce tournoi
spectaculaire !
Et les Français ?
Un sentiment mitigé à l’heure de faire le bilan tricolore
de cette édition 2010 du PCA. La bonne performance de
Damien Rony qui termine 25e pour un gain de 66 000 $
et à un degré moindre les résultats encourageants obtenus
par Christophe Benzimra (68 e pour 33 000 $), Nicolas
Decoste (146e pour 17 500 $), Stéphane Pluchard (159e
pour 17 500 $) et Nicolas Levi (208 e pour 15 000$)
venant atténuer la déception de n’avoir pas vu de Français
atteindre la table finale. Il convient de préciser que
Bertrand Grospellier nous avait donné le goût de la victoire les deux années précédentes... Si l’Hexagone doit se
contenter de ces quelques accessits, il faut regarder du
côté des Etats-Unis pour trouver la nation dominante du
poker mondial, puisque sept des huit finalistes sont américains, seul un Norvégien – Aage Ravn – étant parvenu
à empêcher ceux-ci de réussir un carton plein. Les EtatsUnis sont depuis longtemps la nation leader du poker, il
semblerait que la relève soit déjà prête...
résultats
1. Harrison Gimbel 2. Tyler Reiman
3. Barry Shulman
4. Benjamin Zamani
5. Ryan D’Angelo
6. Aage Ravn
7. Zachary Goldberg
8. Thomas Koral
2 200 000 $
1 750 000 $
350 000 $
1 000 000 $
700 000 $
400 000 $
300 000 $
201 300 $
71
reportages
résultats
1. William Reynolds
576 240 $
2. Will Molson
322 075 $
3. Adolfo Vaeza
218 150 $
4. Michiel Brummelhuis 154 350 $
5. Lisa Hamilton
133 570 $
6. Tobias Reinkemeier 108 045 $
7. Matt Marafioti
87 465 $
8. Dmitry Stelmak
66 885 $
9. Sandra Naujoks
56 595 $
10. Alex Brenes
56 595 $
11. Joe Cada
51 450 $
12. Carter Phillips
51 450 $
13. Greg Raymer
46 304 $
14. Issac Baron
46 304 $
15. Shawn Buchanan
41 160 $
16. James Calderaro
41 160 $
William Reynolds remporte
le high roller du PCA
Si l’on excepte l’Uruguayen Adolfo Vaeza, un vétéran
à l’âge canonique de 57 ans, ainsi que Lisa Hamilton
et ses 38 printemps, aucun des finalistes n’avait plus
de 26 ans. à 25 000 $ le buy-in, retrouver autant de
très jeunes joueurs en lice pour la victoire est symptomatique de l’engouement de cette classe biberon pour
les tournois du PCA ainsi que de leur exceptionnel
niveau de jeu.
Et, pourtant, de très nombreuses têtes d’affiche
avaient pris part à ce high-roller qui regroupait 84
inscrits, prenant pour certains un excellent départ,
à l’image de Dario Minieri, longtemps chip leader
avant d’échouer à la frustrante place de bubble-boy.
Les demi-finales comptaient ainsi quelques joueurs
de premier plan qui devaient tous échouer aux portes
de la table finale, notamment Sandra Naujoks, Issac
Baron, Greg Raymer ou Joe Cada, le nouveau champion du monde.
C’est William Reynolds qui l’a finalement emporté,
après avoir eu la réussite à ses côtés au cours du Day
3, une journée qui l’avait amené à pousser victorieusement son petit tapis plusieurs fois. Reynolds
affichait jusqu’alors un palmarès comportant de très
bons résultats online et une performance remarquable avec sa quatrième place obtenue à l’EPT de
San Remo en 2009. En s’adjugeant sa première victoire d’importance, il récolte 576 240 $ et une ligne
prestigieuse.
Pour y parvenir, il est venu à bout de la résistance de
Will Molson, dont le principal résultat était déjà une
seconde place obtenue ici même lors du précédent
high-roller disputé face à Bertrand Grospellier. Le
dernier coup du heads-up s’est joué avec un all-in de
Molson qui détenait K 8 , payé par le futur vainqueur avec A 10 . Le tableau respectant la logique,
bien que prometteur, 5 7 9 J A , offrait la
victoire au benjamin de la finale.
Avant de se disputer le titre, les deux hommes avaient
dû se débarrasser de plusieurs adversaires dangereux,
notamment Tobias Reinkemeier qui avait débuté la
finale chip leader avant d’échouer à la sixième place ou
Lisa Hamilton, détentrice d’un bracelet depuis juin dernier, qui a du se contenter de la cinquième place. Adolfo
Vaeza, en terminant à une honorable troisième position,
ayant pour sa part démontré que l’on pouvait jouer correctement au poker malgré un âge avancé...
LE HELSINKI
TOURNOI FINLANDE
FREEZEOUT
L
Le Helsinki Freezeout
Festival a eu lieu en
janvier au Grand Casino
d’Helsinki, en Finlande.
Le tournoi principal
de NLH à 2 850 € a
été remporté par lkka
Koskinen qui a empoché 138 082 €. Ikka
est connu en Finlande
car c’est le troisième
tournoi principal dont
il triomphe. Il a été le
champion finlandais
en 2009 et a gagné le
tournoi Midnight Sun
en 2007.
Les 87 638 € de la deuxième place ont
été remportés par Janne Nevalainen
alors que l’Anglais Stuart Rutter a empoché 58 995 € en finissant troisième.
Outre les prix, les gagnants ont reçu en
cadeau les célèbres gnomes en céramique de l’Helsinki Freezeout fabriqués
à la main par Tuire Weiland. Chaque
Freezeout Gnome est unique, ils sont
offerts depuis de nombreuses années au
Grand Casino Helsinki.
Daniel Boije a remporté la première
place du tournoi de NLH/PLO à 1 000 € et 35 500 € après avoir conclu un deal
avec Jere Kangas qui a empoché pour sa
part 41 060 €.
Lari Sihvo a gagné le trophée et 13 560 €
lors du tournoi Terminator de NLH à
600 €. Olli Kokko et Miikka Mustonen
ont conclu un deal lors du tournoi de
7 Card Stud à 600 €, remportant respectivement 12 104 € et 9 064 €.
Lari Sihvo, Henri Jaakkola et Christian
Engblom ont conclu un deal lors du
PLO à 200 € avec recaves, ainsi que
Janne Nevalainen et Matias Knaapinen
dans le NLH à 200 € avec recaves.
Le directeur du Poker Jukka Rasanen a
déclaré : « Nous avons eu la chance d’afficher complet sur la plupart de nos tournois
tout au long des neuf jours du festival. Les
joueurs étrangers sont, comme d’habitude,
venus nombreux, de Russie, de Suède, de
Grande-Bretagne, de Pologne, de Norvège
et de Suisse. J’espère voir vos lecteurs à
Helsinki en juin à l’occasion de notre prochain festival international. Ils sont bien
évidemment les bienvenus dès maintenant
car nous organisons cinq tournois par
semaine ! »
73
reportages
Programme
IRISH OPEN 2010
confirme
L
Le programme complet de l’Irish Open 2010 a été communiqué. Le festival annuel, qui
présente plusieurs tournois en marge du tournoi principal, aura lieu à Dublin, à l’Hôtel Burlington du 1er au 5 avril.
Le tournoi principal de l’Irish Open, un
tournoi freezeout à 3 200 € + 300 €,
débutera le vendredi 2 avril à 15h30 et
se déroulera pendant les quatre jours du
festival.
Avant le tournoi principal, un super
satellite de NLH à 200 € + 20 € avec
recaves aura lieu le jeudi 1er avril à 19
heures, offrant ainsi une occasion de
dernière minute de remporter sa place
dans le tournoi principal.
Un championnat de Pot Limit Omaha
à 750 € + 75 € débutera le samedi
3 avril et se déroulera sur deux jours.
Le tournoi freezeout de NLH à 1 500 €+
150 € sur deux jours et le Ladies NLH
Championship à 300 €+30 € débuteront le dimanche 4 avril. Pour conclure
l’Irish Open Festival, un tournoi
« Scalps » freezeout de NLH à 270 € +
30 €+ 30 €, aura lieu le lundi 5 avril.
Le service d’inscription en ligne pour
l’Irish Open 2010 est actuellement disponible via un portail de paiement sur
mesure sur le site officiel de l’Irish Open.
Le portail facilite à la fois les inscriptions individuelles et celles des salles de
poker avec des paiements possibles par
cartes de crédit, transferts bancaires et
chèques.
« Nous avons encore amélioré le programme des tournois et je parie que certains joueurs seront déçus que les journées
ne fassent pas plus de 24 heures pour pouvoir tous les jouer. Nous sommes également heureux de lancer le service d’inscription en ligne pour l’Irish Open afin
que les joueurs désireux de se garantir
leur inscription dans le plus ancien tournoi
d’Europe puissent le faire plusieurs mois à
l’avance » déclarait Éric Booth, directeur
du poker sur Paddypowerpoker.com.
rencontre
Le joueur de poker professionnel Ramzi Jelassi, âgé de
23 ans, vit à Lund en Suède.
Il est également étudiant et
chef d’entreprise. Il a gagné
plus de 795 000 $ sur le circuit des tournois internationaux live, dont la première
place du tournoi principal
de NLH à 2 000 e de l’Italian
Poker Tour à San Remo, un
tournoi de NLH à 2 000 e en
marge de l’EPT de Prague et
deux ou trois des plus gros
tournois en ligne. Il joue au
poker depuis 2004.
Ramzi Jelassi
Bas les
masques !
Que feriez-vous si vous aviez une
autre vie ?
J’aimerais bien renaître dans le futur,
juste pour voir à quoi ressemblera le
monde et jusqu’où il ira. Toutefois je
suis très heureux de vivre cette vie.
J’ai été extrêmement chanceux de
naître avec un bon potentiel de réussite d’un point de vue génétique et
géographique, je ne peux donc pas
honnêtement souhaiter davantage
que tout cela.
Êtes-vous plutôt chanceux ou
malchanceux sur une échelle de 0 à
10 (0 = malchanceux) ?
Je suis généralement plutôt malchanceux dans les situations de pure chance,
je dirais donc 3. Puis, parfois, sans crier
gare, j’ai un énorme coup de chance qui
compense tout le reste. J’ai toujours eu
le pressentiment que je serai un jour
superchanceux et que je gagnerai les
WSOP ou un tournoi similaire, mais
cela ne s’est pas encore produit !
Que faites-vous pour vous détendre ?
Je voyage dans des endroits vraiment
merveilleux et apprécie la bonne cuisine, je prends simplement du bon
temps avec mes amis, en boîte de nuit
par exemple, ou bien je regarde avec
mon père et mon plus jeune frère des
matchs de La ligue des Champions. Il
y a tellement de petites choses qui peuvent procurer de la joie, mais cela ne
doit pas nécessairement être coûteux
ou extravagant, même si j’ai la chance
de pouvoir également profiter de ces
choses-là.
Si la fée du poker pouvait vous
exaucer un vœu : quel serait-il ?
Le bonheur éternel.
Vous gagnez 1 million d’euros.
Que faites-vous ensuite ?
Je m’entretiendrais probablement avec
certains de mes amis les plus proches et
ma famille de la meilleure manière de
planifier mon avenir. Ensuite, j’appellerais mes amis superstars et essaierais de
trouver la meilleure manière d’investir
mon argent.
Ramzi et un de ses
amis du circuit,
Jonas Mollander
J’essaye de toujours comprendre mes erreurs et je
tente d’en tirer des leçons
Quelle est votre plus grande peur ?
De ne pas être à la hauteur de mes propres exigences et de considérer ma vie
comme un échec. Mais je suis pourtant certain que je n’aurai pas autant
peur de cela en vieillissant. J’ai pour
l’essentiel réalisé ce que je voulais, ce
qui doit arriver arrivera.
Quelle somme d’argent est suffisante
pour vous ?
C e l a d é p e n d p o u r q u o i f a i re .
Personnellement, je dirais que la
somme suffisante serait celle qui me
permettrait de prendre soin de moi et
de ma famille pour le restant de mes
jours, disons donc environ 2 ou 3 millions d’euros. Si je les avais, je cesserai
d’essayer d’en gagner davantage et me
contenterai simplement de préserver
ce que j’ai déjà.
Comment vous voyez-vous dans
cinq ans ?
Probablement venant à peine de finir
mes études et en train de lancer une
de mes premières entreprises.
Quel a été votre meilleur achat et
combien vous a-t-il coûté ?
Mon appartement, il m’a coûté 230 000 €.
Quelle est votre plus grande folie ?
J’en ai beaucoup, des pantalons Yves
Saint Laurent à 500 €, une bouteille de
Champagne Cristal à 2 000 $ et beaucoup d’autres choses futiles.
Nommez une chose que vous
voudriez changer en vous.
J’aurais besoin de plus d’énergie pour
faire tout ce que je veux faire. Je suis
plutôt tire-au-flanc et paresseux.
Je suis très mauvais pour…
Savoir me taire quand il le faut.
Mais je suis bon pour…
Je suis très bon négociateur et il semble
que je sois capable de très bien comprendre les gens. Je pense que ces deux
qualités découlent du fait que je pense
être toujours très lucide.
Dans mes moments de faiblesse…
J’essaye de comprendre mes erreurs et
tente d’en tirer des leçons.
Pouvez-vous vous imaginer arrêter de
jouer au poker… ? Et si vous le faisiez
que feriez-vous ensuite ?
J’ai probablement déjà plus ou moins
cessé de jouer au poker ces trois dernières années, mais seulement parce que
c’est de moins en moins rentable. Si la
situation était la même que celle quelques années auparavant alors je n’arrêterais probablement jamais. Je vais devoir
travailler comme tout le monde, avec un
peu de chance pour mon compte dans
mes propres sociétés. Mais avec un peu
de chance, je vais gagner suffisamment
grâce au poker pour ne plus jamais avoir
à travailler, mais c’est peu probable.
Que souhaiteriez-vous voir inscrit sur
votre pierre tombale ?
Cela m’est plutôt égal, je serai mort de
toute façon. Je m’inquiète davantage de
ce que les gens pourront dire de moi
lorsque je serai mort plutôt que ce qui
pourrait être écrit sur une pierre.
Quelque chose à rajouter ?
J’ai un jour perdu une sacoche de portable contenant près de 40 000 € dans un
taxi à Amsterdam, mais c’est la vie ! POKER 52 // février 2010 // NUMÉRO 2
77
Amir Vahedi
un grand joueur nous quitte
Le 8 janvier 2010 décédait Amir Vahedi, figure incontournable du circuit pro américain.
Cet ancien soldat du conflit Iran-Irak avait émigré aux Etats-Unis pour y devenir un
joueur remarquable, finissant meilleur joueur de l’année en 2001 et deuxième en 2003,
derrière Men « The Master » Nguyen. Afin de mieux découvrir ce personnage haut en
couleur, nous publions un entretien réalisé lors des WSOP 2008.
par Claire Renaut
portrait
Trois mots pour décrire Vegas ?
Attraction, lumières, vie nocturne. Et je ne
parle pas des night-clubs. C’est juste que
Vegas et ses habitants commencent à vivre
quand le soleil se couche.
L’endroit où tu te sens le plus chez toi ?
Dans ma maison à El Cino (Los Angeles).
La ville que tu préfères ?
Paris. J’y ai vécu longtemps quand j’étais
étudiant. Et mon chien s’appelle Paris !
(Rires)
Ce qui te manque le plus quand tu es en
voyage ?
Mon chien ! Et le calme de ma maison.
Un vice dont tu aimerais te débarrasser ?
J’ai beaucoup d’addictions. Mais la pire, à
part les jeux de casinos, c’est probablement
l’action. Je rêve de pouvoir m’arrêter et ne
rien faire, mais je n’y arrive pas.
Un vice que tu garderas le plus
longtemps possible ?
Fumer des cigares !
De quoi es-tu le plus fier ?
Que mes trois enfants aillent à l’université.
Le moins fier ?
D’avoir perdu des amis parce que je n’étais
pas suffisamment présent pour eux.
Jouer est mon métier et la
dernière chose que j’ai envie
de faire avec mes amis, c’est
de jouer aux cartes !
encore lieu au Binion’s. Les parties
devaient être finies dans la journée.
J’ai donc joué jusqu’à dix-huit heures
d’affilée…
La plus longue période sans jouer ?
Le mois dernier ! Je n’ai pas vu une carte,
histoire de me reposer et de me préparer
mentalement pour les WSOP.
Qui t’a appris à jouer ? Quand ?
Personne ne m’a appris. Quand j’ai commencé en 1997, il y avait très peu de livres
sur le poker. Et ni Internet ni shows télévisés. La seule façon d’apprendre était
donc de s’asseoir à une table et de jouer.
Et comme on dit « Plus on joue, plus on
gagne ! »
Et à qui tu as appris à jouer ?
Je ne donne que quelques rares cours particuliers parce que mes cours sont très chers.
Un de mes protégés joue en ce moment,
j’espère qu’il fera un résultat ! (Sam Simon,
producteur TV)
Tu joues avec tes amis ?
Tu ne pourrais pas vivre sans… ?
Absolument jamais ! Jouer est mon métier
et la dernière chose que j’ai envie de faire
le soir quand je vois mes amis, c’est de
jouer aux cartes ! En plus, le poker, c’est
avant tout prendre l’argent des autres
joueurs, alors…
Quelques adjectifs pour décrire ton jeu ?
Qu’est-ce que tes proches pensent du fait
que tu sois joueur professionnel ?
Une bonne résolution que tu n’as jamais
réussi à tenir ?
Arrêter de fumer.
Action !
Agressif et opportuniste. Je raisonne peu
par les maths, mais j’ai une très bonne lecture des joueurs.
Et pour te décrire toi ?
Un nounours... (sourire)
Ta plus longue session de poker online ?
Neuf heures et demie dans un tournoi à
2 000 $ il y a quelques années. Pour finir 5e.
Live ?
C’était en 2003, quand les WSOP avaient
Au début, ça a été très difficile pour ma
famille de l’accepter. Ils avaient beaucoup
d’idées préconçues ; pour eux, le poker
c’était juste du gambling de base au fond
d’une salle obscure. Mais quand la télé et les
médias ont commencé à en parler, ils ont
compris qu’il s’agissait d’un vrai « métier ».
Maintenant, mes enfants sont fiers de dire
qui est leur père.
Ton grand rêve poker ?
De gagner suffisamment d’argent pour
partir à la retraite ! Et peut-être aussi de
gagner le Main Event, histoire d’entrer dans
la légende.
Superstitieux ?
Pas tant que ça… Mais il m’arrive en effet
de changer plusieurs fois de tee-shirt ou
de chapeau avant de jouer. Ou de garder
plusieurs jours de suite les mêmes chaussures. Au pire, je vais vider le contenu de mes
poches et tout jeter quand je perds…
Qu’est-ce que tu fais de l’argent que tu
gagnes au jeu ? Plutôt cigale ou fourmi ?
Plus on gagne, plus on dépense, non ? J’ai
été très dépensier mais je me suis calmé
depuis. J’ai fait de nombreux investissements – casinos et autres business –, histoire de ne plus perdre aussi vite que je
gagne… Et puis jouer au poker coûte très
cher, malgré les sponsors. En tout, j’ai dû
dépenser plus d’un demi-million de dollars
en buy-in, hôtels, vols et restos.
La chose la plus chère que tu aies
achetée grâce au poker ?
Je me suis offert une Mercedes S550
(120 000 $) et j’ai acheté une maison, non,
deux, pour que mon frère et moi habitions
au même endroit.
Si tu n’avais pas été joueur ?
Je voulais être médecin ! C’est la raison
pour laquelle je faisais mes études à Paris.
Et puis mon frère m’a demandé de venir le
rejoindre aux USA. Je pensais y continuer
mes études mais c’était trop compliqué, j’ai
donc changé de voie.
Tu te vois où dans cinq ans ?
Au Kenya, à observer les étoiles dans la
savane...
Vingt ans ?
à jouer avec mes petits-enfants… Que je
n’ai pas encore d’ailleurs…
Une phrase pour finir ?
Pour vivre, il faut être prêt à perdre. POKER 52 // février 2010 // NUMÉRO 2
79
”
y
c
r
e mercier
Isabelle o M
“N
C’est grâce à une bataille gagnée face à un
agent bagages d’Air Canada que je suis arrivée
à Vegas la veille du tournoi – comme prévu !
viva
las vegas
J’ai quitté Montréal avec plus d’une heure de retard à
cause d’une tempête de neige, et donc du dégivrage de
l’appareil, si bien que lorsque j’ai atterri à Toronto en
escale, il était déjà pile-poil l’heure de départ du second
vol ! Le temps de récupérer les bagages et de passer les
douanes américaines, ce que nous devons faire à Toronto
avant d’embarquer sur un vol en direction des ÉtatsUnis, il y avait bien peu d’espoir pour que j’atterrisse
quatre heures plus tard dans la capitale du jeu… Une
option tout de même ; pour éviter de récupérer mon
bagage et de le dédouaner, je dois me munir d’un petit
tampon Air Canada qui justifie mon entrée aux USA
sans mon maudit bagage. Sauf que l’agent Air Canada
ne veut pas me donner le maudit tampon, sous prétexte
que même sans le bagage, je n’ai aucune chance de me
rendre à l’avion avant qu’il ne quitte la gate. « You’re
never gonna make it » il me dit ! Et c’est à ce moment
que je réagis. On ne me dit pas ce que je peux faire et
ce que je ne peux pas faire. Surtout sans me laisser la
chance d’avoir même essayé ! Je tourne au vert, de rage,
et je lui dis que oui, peut-être, I can make it. Maybe, un
passager ne se pointe pas et donc
ils devront sortir ses bagages et
le tout prendra 15 minutes,
et donc j’aurai le temps de
m’y rendre. Have a little
faith in me, comme la
chanson le dit si bien.
Le mec qui
n’en peut plus me tamponne la carte d’embarquement
et me fait signe de dégager au plus vite de son comptoir
avant qu’il ne craque complètement. Good. To the go vers
les douanes. Il n’y a pas un chat en vue. Thank God. To
the go vers la gate. L’avion est encore là ! Mon manager
et moi sommes les derniers à embarquer, ils ferment les
portes, nous décollons, et je me retrouve devant la Tour
Eiffel illuminée depuis ma suite au Bellagio cinq heures
plus tard. J’aurais bien voulu revoir la gueule du mec
bagages. J’ai réussi, you see ? C’est comme si j’avais déjà
gagné le tournoi, c’est magique, ça a marché, j’ai tenu
mon point, et quand on veut on peut.
Bien sûr, tout ceci sans les valises. Mais au moins, ma
petite personne est sur place et ready pour le tournoi du
lendemain. Midi pile, j’arrive dans le lobby du Fontana
bar pour trouver moins de 200 inscrits ! Un retour
dans le temps ? Il y a habituellement 500 joueurs dans
les WPT’s du Bellagio. Mais dans ce tournoi à 15 000 $
l’inscription, on peut entrer jusqu’au 8e niveau, milieu
du deuxième jour, avec sa cave complète de 60 000
jetons. On verra bien le score final, donc…
À ma table, au siège 3, René Angélil, compatriote québécois et mari de Céline, elle, so big in the world, ne
nécessite même pas que l’on mentionne son nom de
famille. My heart will go on, René est un joueur que j’affectionne tout particulièrement ; il est toujours serein
et calme, en fait ce mec a un tempérament qui détend.
J’adore. Au siège 10, eh oui, nous sommes 10-handed,
mon bon ami Keith Hawkins, dit le « Camel », un roc
pour moi depuis dix ans dans le monde du poker. C’est
parti mon kiki, 50-100 les blinds, un tapis de départ de
60K, nous avons une profondeur hallucinante et un M
qui semble infini… mais qui bouge souvent plus vite
que prévu, surtout en tournois No Limit Hold’Em !
De plus, dans la salle Fontana autour
des tables, nous trouvons des serveuses cocktails à profusion, ainsi qu’un
joli groupe de masseuses, disponibles
tout au long du tournoi. Mais quoi de
mieux pour débuter la journée qu’un
bon café Mocha avec crème chantilly,
vous me direz ? Aussi disponible,
au café face aux ascenseurs. Vive le
Bellagio !
Ce qui est très con, c’est qu’en visualisant ma victoire tout en préparant mes bagages, je
me suis méticuleusement choisie une tenue pour chaque jour de tournoi, jusqu’au moment de la grande
finale. Sauf que voilà, sans les valises et la tenue prévue pour le Lundi Jour 1, je me retrouve comme un
clown devant les caméras de M6, en toute première
sortie officielle BetClic, dans mon plus que majestueux pyjama de voyage. Qu’à cela ne tienne, mon
manager s’est débrouillé pour au moins acheter en
exprès un tee-shirt Gap ainsi qu’un soutif le matin
même du tournoi, de sorte que le pyjama ne se voit
que depuis dessous la table. J’espère qu’M6 n’a pas fait
trop de plans tordus…
Dites-moi pourquoi tous les évéxxx
nements poker prestigieux du
monde ne suivent pas cet exemple et cette fabuleuse structure ?
C’est une belle table. Surtout considérant que la majorité
des inscrits à ce tournoi sont des ultra-supra-championspoker, qui n’ont ni besoin de sponsoring, ni besoin de
gagner des super satellites pour jouer. Je suis entourée
de qualifiés de super-sat. C’est l’embellie ! Mais qu’est-ce
qu’ils sont endormants tous ! Je ne savais pas que c’était
le début d’une des journées poker les plus nases, sèches
et inintéressantes de ma vie au complet. Au moins, le
Bellagio a toujours été l’une de mes destinations poker
favorites. Le Fontana Bar, célèbre salle des tournois WPT,
est magnifique, sans bruit de machines à sous, avec sa
splendide vue sur les fontaines et le lac. Le gros plus ;
la structure que j’appelle Midi-9. Le tournoi débute à
midi tous les jours, ce qui me permet de bien dormir le
matin et de prendre le temps d’un bon bain chaud aux
chandelles, suivi de hair, make-up et petit déjeuner, le
tout sans avoir à speeder. Nous jouons cinq niveaux de
90 minutes, avec une pause de 15 minutes entre chaque
niveau. La journée se termine autour de 21 heures et
nous avons donc toute notre soirée pour dîner autour
d’une bonne table et bien se relaxer. Dites-moi pourquoi tous les événements poker prestigieux du monde
ne suivent pas cet exemple et cette fabuleuse structure ?
POKER 52 // FÉVRIER 2010 // NUMÉRO 2
81
Success story
L’homme du mois
Directeur des tournois à l’Aviation Club de France, Nicolas Fraioli
est également, à ses heures perdues, un joueur technique dans de
nombreuses variantes de poker. Quand il s’éloigne quelques jours
de la salle luxueuse de l’ACF, c’est pour signer de belles performances à Las Vegas, notamment dans la série de tournois du Five
Diamond au Bellagio. Portrait d’un passionné de poker.
par Jérôme Schmidt
Nicolas Fraioli
l’homme des tournois
Quand il intègre l’équipe poker de l’Aviation Club de France,
mythique cercle de jeu installé sur les Champs-Elysées à
Paris, Nicolas Fraioli ne savait pas que son destin allait
changer. Tout d’abord croupier, il se retrouve vite en charge
des tournois de la célèbre poker-room : « J’ai commencé à
l’Aviation Club de France il y a cinq ans, comme croupier, et
après seulement quelques mois, j’ai commencé à m’occuper
des tournois. Je me suis vite découvert une passion pour
cette forme de poker qui s’apparente à une véritable compétition. » Car entre le cash-game et le poker de tournoi,
il existe effectivement un monde : tout le monde part avec
le même tapis, et les enjeux sont autant financiers qu’égotiques : il faut être le meilleur, le premier, dominer tout un
field pour remporter une compétition quasi sportive.
Une école du jeu
En fréquentant ainsi au jour le jour les meilleurs joueurs du
monde, et en particulier la crème des joueurs hexagonaux,
Nicolas Fraioli a pu également parfaire sa connaissance du
poker sous toutes les formes : « L’Aviation Club de France est
pour moi la meilleure école pour apprendre à jouer au poker ;
de par ma fonction, j’ai pu superviser plusieurs tables finales
très relevées. J’ai une place privilégiée en tant que directeur de
tournoi car je vois les plus grands noms du poker s’affronter
en table. à leurs côtés, on peut découvrir toute la subtilité et
la finesse de ce jeu à la fois si simple et si complexe. » C’est
grâce à la fréquentation quasi quotidienne de ces stars du
poker que Nicolas Fraioli réussit à maîtriser de mieux en
mieux toutes les variantes du poker : « J’aime le No Limit
Hold’Em, le Pot Limit Omaha et le Mixed Game, ce sont mes
trois variantes préférées. Je ne joue au NLHE qu’en tournoi.
En cash-game, je joue surtout aux tables de Limit Mixed game
et au PLO. »
Direction Las Vegas
Quand il arrive à se libérer quelques jours du programme
chargé des tournois de l’Aviation Club de France, Nicolas
Fraioli saute dans l’avion pour Las Vegas. « Las Vegas est
pour moi un moyen de m’évader et de profiter pleinement de
ma passion. à chaque fois que je pars là-bas, je relâche la pression et mets en pratique ce que j’ai appris à l’Aviation Club de
France. J’y retourne d’ailleurs en avril pour les Five Star World
Poker Classic. » Résultat, Nicolas Fraioli signe au mois de
décembre 2009 une très belle série de places payées, quelques heures à peine après avoir posé le pied sur le sol du
Nevada. « Ma plus belle performance, c’est ma troisième place
au Horse. C’était mon premier tournoi de Horse et quelle lutte
pour atteindre cette table finale… Le début de ce tournoi a été
pour moi une vraie souffrance. J’avais perdu 60 % de mon stack
au bout de 2 heures. » Deux 3e places et une 2e place plus
tard, Nicolas Fraioli était déjà de retour en France pour préparer les grands événements de ce début d’année, les EFOP,
puis, au printemps, en mai le « Rendez-vous à Paris » avec
le WPT à l’Aviation Club de France et son Grand Prix de
Paris à 10 000 e. Nul doute que vous le croiserez dans les
couloirs du cercle, l’œil attentif aux demandes des joueurs
et au déroulement des tournois…
gains en tournoi
(source : Hendonmob)
Déc. 09
$ 5,000 H.O.R.S.E.
3rd
$ 36,084
Déc. 09
$ 500 No Limit Hold’em
3rd
$ 32,570
Nov. 09
$ 300 No Limit Hold’em - Nightly
2nd
$ 3,670
Oct. 09
e 500 No Limit Hold’em
19th
$ 1,499
Avr. 09
$ 2,000 No Limit Hold’em
9th
$ 2,795
Déc 08
2nd
$ 80,815
Avr. 08
1st
$ 10,135
Nov. 07
e 1,000 No Limit Hold’em
4th
$ 47,883
Mars 07
5th
$ 5,710
2009 Doyle Brunson Five Diamond World Poker Classic, Las Vegas
WPT Marrakech, Marrakech
Seventh Annual Five Star World Poker Classic, Las Vegas
Bellagio Weekly Tournaments, Las Vegas
Master Classics of Poker 2007, Amsterdam
Bellagio Weekly Tournaments, Las Vegas
ÉVÉNEMENT
15duans
poker à l’ACF
Afin de fêter le quinzième anniversaire de la
poker-room de l’Aviation Club de France, le cercle
des Champs-Elysées avait invité la crème du poker
hexagonal pour un dîner de gala, suivi d’un tournoi exceptionnel. Une soirée mémorable pour tous
les convives.
83
ÉVÉNEMENT
Le magazine 52 fête
sa sortie au Cercle Gaillon
C’est dans le cadre cossu et luxueux du Cercle Gaillon que notre équipe a fêté la sortie de sa nouvelle formule en kiosque, entourée d’invités prestigieux, de joueurs de poker français et d’amis de la
rédaction. Un tournoi regroupant 80 joueurs a clos la soirée, remporté par Estelle Denis, juste devant
Fabrice Soulier et Raymond Domenech. Diaporama.
European Poker
Awards
Tous les joueurs ont été sélectionnés par un groupe d’experts de l’industrie et de
joueurs venant des quatre coins de l’Europe. Les cinq premiers de chaque catégorie seront maintenant jugés par un panel de huit juges qui se rencontreront à
Paris pendant les Euro Finals of Poker à l’Aviation Club de France. La cérémonie de
remise des prix aura lieu le vendredi 12 février.
Meilleur joueur de l’année
Employé de casino de l’année
Meilleure joueuse européenne
de l’année
Le prix Rob Gardner
de l’innovation
J eff Lissandro (Italie/Australie)
Dragan Gallic (Croatie)
Vitaly Lunkin (Russie)
Antoine Saout (France)
Bertrand Grospellier (France)
Leo Margets (Espagne)
Sandra Naujoks (Allemagne)
Kara Scott (Angleterre)
Annette Obrestad (Norvège)
Lynne Beaumond (Angleterre)
Révélation de l’année
Antoine Saout (France)
Martin Silke (Irlande)
Jens Kyllonen (Finlande)
Tristan Clemençon (France)
Benjamin Spindler (Allemagne)
MeilleurE performance
en tournoi
Antoine Saout
Jeff Lissandro
Pieter de Korver (Hollande)
Vitaly Lunkin
Ville Wahlbeck (Finlande)
Nouvelle catégorie Meilleur
joueur Internet de l’année
atrik Antonius (Finlande)
P
Chris Moorman (Angleterre)
Jude Ainsworth (Irlande)
Ilari Sahamies (Finlande)
Bertrand Grospellier (France)
dgar Stuchly (Autriche)
E
Thomas Kremser (Autriche)
Paul Spillane (Angleterre)
Simon Trumper (Angleterre)
Gerard Serra Retamero (Espagne)
ddie Hearn et Matchroom Sport Team (Angleterre)
E
Gene Gioa (USA)
Tony Guoga (Lituanie)
Lifetime Achievement Award
L’attribution de ce prix ne revient pas au jury mais se base
sur les votes de l’European Nomination panel. Le nom du
gagnant sera divulgué le 12 février.
le jury
Cette année le nombre de juges est passé
de six à huit :
Micky MacCloskey, correspondant irlandais de Poker Europa.
Barry Carter, journaliste de poker, spécialisé dans les joueurs
d’Internet.
Sabine Hazoume, directrice du poker à l’ACF.
Guillermo Gonzales, rédacteur de Poker Sportivo Italie.
Tina Korpela, assistant manager du Grand Casino d’Helsinki.
Lucille Denos, directrice du poker au casino Barrière de
Deauville.
Marcel Lüske, joueur hollandais.
Stasko Stilbilg, directeur de PokerSens et d’une salle à Kiev.
85
job 2 stars
Je vis un vrai
rêve éveillé !
Thomas Bichon
Le plus beau
métier du monde ?
Tout le monde attendait depuis longtemps le casting de Job2Stars, organisé par
le site de jeu en ligne PokerStars. Le résultat est tombé pendant l’European Poker
Tour de Deauville : l’heureux élu n’est autre que Thomas Bichon, jeune joueur
de cash-game émérite et récent vainqueur du World Poker Tour Chypre. Portrait
d’un redoutable compétiteur.
C
Croisez Thomas Bichon côté ville, et vous aurez
devant vous un charmant garçon, à l’accent chantant et au large sourire franc ; côté tapis vert, par
contre, la nouvelle recrue de PokerStars France est
avant tout un adversaire coriace, un bluffeur hors
pair et un joueur mû par le désir de victoire et de
compétition. En résumé : un très bon joueur de
tournoi… Bien qu’il ait commencé dans les salles
de jeu privées de Corse à pratiquer le poker fermé,
Thomas Bichon est très vite devenu un spécialiste
du No Limit Hold’Em de cash-game : « J’ai différentes casquettes en cash-game : en Draw en Corse, ce
qui m’a appris à repérer les tells sur les adversaires ;
depuis 2002, sur Internet, en Omaha, version multitable ; puis le No Limit Hold’Em, où la variance est
moins importante. J’ai vite joué en 10/20 et 20/40, car
j’avais envie d’avancer vite. »
Joueur itinérant Après avoir martyrisé les tables en ligne, Thomas
Bichon décide en 2006 de voyager et d’aller chercher les meilleures parties disponibles dans le
monde entier. « J’ai eu une réussite linéaire : quatre
ou cinq mois dans le Sud de la France, puis une année
au Maroc, même si les joueurs sont très loose et qu’il
faut jouer moins technique. Ensuite, je me suis lancé
dans la caravane du poker international. Toutes les
personnalités sont résumées dans chaque nationalité :
les Latins sont agressifs, avec une technique moins
épurée, tandis que les Anglo-Saxons sont bien plus
pointus sur la valeur des pots… Je me suis basé un
moment à Londres, pour m’aguerrir en live, et suivre
les EPT. »
Un rêve : joueur pro
Quand il revient de Las Vegas l’été 2009, après
deux tables finales, Thomas Bichon décide enfin
de sauter le pas et de s’impliquer de plus en plus
par Antoine Salvi
dans le circuit des tournois : « Je pense avoir un
bon niveau en No Limit Hold’Em et en Omaha en
cash-game, et j’ai décidé de payer de ma poche plusieurs tournois, comme le WPT Chypre et la finale
du PPT. À Chypre, le field était réduit mais le niveau
énorme, uniquement des champions américains qui
étaient venus grâce à leur sponsor. Comme moi j’étais
sans sponsor à l’époque, ma victoire au World Poker
Tour a été moins médiatisée. Mais avec mon nouvel employeur, PokerStars, on va entendre parler de
moi ! » Arrive une offre inattendue : l’annonce
passée par la salle de jeu en ligne pour Job2Stars.
Soit un contrat de sponsoring sur l’année alloué au
gagnant d’un gigantesque casting « technique » :
tous les concurrents voulant ce « job de rêve »
ont dû s’affronter en tournoi, en heads-up et en
divers sit’n’go. « En arrivant dans les dix derniers, je
savais que j’avais fait le plus dur car j’avais battu la
variance ! Ensuite, c’était une sélection très précise,
où je pensais avoir toutes mes chances. »
Pression maximum à Deauville
Mais le casting final s’est décidé aux tables de
l’EPT Deauville : les dix meilleurs sont en effet
sponsorisés pour un last longer très stressant. « Je
n’avais pas très bien joué les deux derniers heads-up,
et j’avais un retard de points au classement, donc
je devais absolument faire une belle performance à
Deauville. La seule chose, c’est que je n’ai pas pu
jouer mon jeu de bout en bout, car je ne pouvais pas
prendre trop de risques. Et les autres joueurs à table
le savaient, et en jouaient beaucoup… Mais je suis
très content d’avoir enfin décroché ce contrat, qui
va changer ma vie de joueur. Je vais pouvoir porter
haut les couleurs de mon sponsor, ce qui est un vrai
plaisir. Vous imaginez, vous, jouer aux côtés d’ElkY,
Peter Eastgate et Daniel Negreanu ? Je vis un vrai
rêve éveillé ! »
87
LÉGENDE
Jack Strauss,
un géant
Au panthéon des légendes du poker figure un géant, par sa taille, 2 mètres, ce qui
lui valut son surnom de « tree top » (la cime de l’arbre), par le talent et surtout
par l’intensité avec laquelle ce fantastique personnage a vécu son existence.
À
par David Poulenard
Trois tables finales du Main Event,
dont une remportée, et un autre
bracelet : un palmarès respectable
pour un joueur de cash-game
À l’instar de nombreuses légendes du
poker, Jack était originaire du Texas
où il naquit en 1930. Dès les années
1950, il sillonne l’état à la recherche
des plus grosses parties de cash-game,
croisant alors les routes de Doyle
Brunson, Amarillo Slim ou Johnny
Moss. La réussite est là, immédiatement. Ses adversaires, déstabilisés
autant par son style d’universitaire dégingandé que par
son agressivité continuelle, doivent généralement s’avouer
battus et regarder le géant s’en aller des liasses de billets
plein les poches. Il devint rapidement un des « rounders »
les plus respectés, certainement un des plus craints à cause
de son talent, évidemment, mais aussi grâce à son exceptionnelle créativité qui aurait fait passer le plus agressif
des Scandinaves du Net pour un paisible retraité tendance
serrure de coffre-fort…
Gambleur devant l’éternel
Épicurien, viveur et surtout gambleur invétéré, Jack
pariait absolument sur tout, en particulier sur les sports,
discipline dans laquelle il engageait des sommes considérables avec parfois une vraie réussite. En 1970, « broke »,
il investit ses ultimes deniers sur l’improbable victoire des
Kansas Chiefs dans le Super Bowl, une intuition prophétique qui lui offre les moyens d’effectuer son retour aux
plus grosses tables. Flambeur, Strauss l’était aussi lorsqu’il
jouait au poker. S’il estimait une partie profitable, il n’hésitait jamais à y participer, même si pour cela il devait investir l’intégralité de sa bankroll. Cultivé, brillant, le gentil
géant avait gardé de sa très brève expérience de professeur
d’université la barbe et les lunettes, mais surtout une passion pour Ernest Hemingway, dont il allait plusieurs fois
suivre les traces, vivant avec la même intensité.
Un joueur d’exception Jack Strauss était avant tout un joueur de cash-game, son
style de jeu, que l’on qualifierait aujourd’hui de maniac,
n’étant pas réellement adapté aux spécificités des tournois
de poker. Débuter avec seulement 10 000 jetons ne lui
permettait pas de développer sa stratégie basée sur l’asphyxie de ses rivaux, néanmoins, lorsqu’il parvenait à se
constituer un gros stack, il devenait alors un cauchemar
pour ses adversaires et finissait généralement par gagner
la compétition. Il a ainsi remporté deux bracelets lors des
WSOP, un Deuce to Seven en 1973, et surtout le Main
Event en 1982, gagnant finalement le tournoi après une
remontée extraordinaire ! Lors du premier jour, fidèle à sa
tactique intrépide, Strauss investit son tapis à la première
opportunité, perdant malheureusement un pot énorme.
Sa survie ne tient qu’à un jeton de 500, miraculeusement
préservé. Repartant à l’assaut, le géant remportera pot sur
pot pour finalement terminer la journée dans le haut du
classement. La légende est en marche, donnant naissance
à l’expression « one chip one chair »…
Son exceptionnel come-back l’amènera en table finale où
il dominera notamment Doyle Brunson, Sailor Roberts,
Berry Johnston et en dernier ressort Dewey Tomko avec
A-10 contre A-4.
Trois tables finales du Main Event des World Series, dont
une remportée, et un autre bracelet constituent tout de
même un palmarès respectable pour un joueur qui n’était
pas censé pratiquer son meilleur jeu lors des tournois de
poker...
Mais c’est en cash-game que l’atypique géant, au look seventies unique, donnait le meilleur de lui-même, tyrannisant ses
gains en tournoi
Total
1988
1987
1986
1985
1983
1982
1981
1973
Ranking List
1981 Money List
1982 Money List
1983 Money List
1985 Money List
1986 Money List
1987 Money List
1988 Money List
WSOP All Time Money List
WSOP Bracelets
830 269 $
66 444 $
30 100 $
44 375 $
30 000 $
104 350 $
520 000 $
18 500 $
16 500 $
38th
1st
13th
74th
64th
100th
35th
356th
2
91
et choisit une carte qui s’avère un 2 ;
après une nouvelle réflexion il décide
enfin de jeter sa grosse paire, persuadé que Strauss ne peut avoir en
mains qu’une paire de 2…
Hemingway au
pays des rounders
adversaires. Adepte de la surrelance systématique, il aurait
gagné plus de 5 millions de dollars. Lorsque les rounders se
sont installés à Las Vegas, le filon du Sud-Américain s’étant
tari, Jack Strauss devint une légende particulièrement redoutée, spécialisée dans le format six-handed tant son agressivité y faisait merveille. C’est néanmoins en tête-à-tête que
Strauss était considéré comme le meilleur joueur – peut-être
de l’histoire – assommant les adversaires les plus coriaces
sous une salve interrompue de relances et surrelances incessantes.
Un bluff légendaire
Une autre légende circule à propos de sa formidable créativité, il s’agit peut-être du bluff le plus abouti de l’histoire,
une maîtrise de la psychologie d’une subtilité remarquable.
Lors d’une onéreuse partie de No Limit disputée à Las
Vegas, « Tree Top », particulièrement en réussite, décide
de relancer quelles que soient ses cartes. Il ne change rien
à son projet lorsqu’il découvre sa main, un magnifique 7 et
2 dépareillés.
Un seul joueur, particulièrement solide, le suit et les deux
adversaires découvrent ensemble un flop plutôt intéressant
pour Jack : 7 3 3.
Celui-ci mise sans hésitation, mais son adversaire effectue
une conséquente surrelance. Strauss sait qu’il est battu, son
rival ayant forcément une grosse paire en mains, cependant
il décide de payer, certainement pour figurer un 3.
Le turn, un 2, est une fausse bonne carte qui n’apporte rien
à Jack Strauss, l’autre joueur détenant déjà deux paires supérieures. Rien, pas sûr ! Elle lui offre une idée lumineuse, il
décide de faire une énorme mise plongeant ainsi le joueur au
profil tight dans une interminable réflexion. Profitant de ce
trouble, Jack propose alors de lui dévoiler une carte de son
choix en échange d’un simple jeton de 25 $ ! L’autre accepte
Lorsqu’il disparaît en 1988, victime
d’une crise cardiaque à une table
de poker au Bicycle Club, c’est une
légende qui s’éteint, une des dernières figures mythiques du poker des rounders. Quelques
semaines plus tard, il sera d’ailleurs admis dans le Hall of
Fame du poker. Personnage détonnant dans l’univers encore
rude des joueurs professionnels, sa disparition devait plonger ses partenaires dans une profonde tristesse, tant Strauss
savait faire preuve d’originalité, d’humour et surtout d’une
véritable gentillesse. Original, autant dans son style de jeu
précurseur que dans la manière de vivre sa vie, son profil
d’intellectuel, d’érudit, en faisait une personnalité différente
qui manifestait pourtant le plus grand respect pour ses pairs,
les intriguant autant qu’il les fascinait.
Jack avait l’habitude de répéter : « Je n’ai qu’un temps limité
à passer sur cette planète, alors je tiens à profiter de chaque
seconde. »
Génie, personnage atypique à la démesure exceptionnelle,
Jack Strauss avait pourtant, comme de nombreux joueurs,
un gri-gri qu’il ne quittait jamais à une table de poker. Oh,
bien sûr, il ne s’agissait pas d’un simple jeton de casino, ni
d’un Goldorak ou d’une ridicule patte de lapin, Strauss, lui,
portait autour du cou une patte de lion, tué lors d’un safari
dans les pas d’Hemingway. Inscrite sous la patte de l’animal
fétiche, une phrase résumant parfaitement l’existence de cet
aventurier : « Plutôt un jour comme un lion qu’un siècle comme
un agneau. »
Imaginez la scène, vous êtes à une table de poker et un type
barbu, les cheveux longs, mesurant plus de 2 mètres, pesant
un quintal, vous a relancé pour des dizaines de milliers de
dollars. Avec votre top-paire, vous ne savez que faire, vous
tentez de l’observer, mais le géant vous fixe de son regard
sombre. Vous baissez imperceptiblement les yeux et découvrez alors sur un torse velu dévoilé par une chemise col
« pelle à tarte » grande ouverte… une véritable patte de
lion ! Géant.
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NUMÉRO 2 // février 2010
POKER
Photo de couverture :
Bruno Solo
© Jules Pochy
est édité par Game Prod
14, rue de Berri
75008 PARIS
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www.cinquante-deux.com
Directeur de la publication :
Bruno Fitoussi
[email protected]
Assistante de direction
Samantha Delmas
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RÉDACTION
Rédacteur en chef :
Jérôme Schmidt
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Rédacteurs :
Julien Morello, Antoine Salvi,
David Poulenard, Stéphane Hellard
Claire Renaut, Benjamin Gallen,
Philippe Lemaire, Robbie Verspui.
Responsable publicité / partenariat :
Gilles Borrey
06 30 66 25 38
[email protected]
Ont collaboré à ce numéro :
seulement 29 euros
Isabelle Mercier, Fabrice Soulier,
François Delmotte, François Tardieu,
Antony Lellouche, Doyle Brunson.
Contact abonnement :
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Réalisation
www.mayapress.net
Directeur artistique :
Sébastien Martorell
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Secrétaire de rédaction :
Julie Lauro
Maquettistes :
Laetitia Rossi, Vincent Cruvellier
Photos et illustrations :
Poker Europa, poker.fr,
Claire Renaut, Loïc Sabbatte,
Jules Pochy, Neil Stoddart, Xdr
Impression :
GRAFICA
23 rue Victor Hugo
93500 PANTIN
40 000 exemplaires
ISSN : 2106-8356
CPPAP : en cours
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J e désire participer au tirage au sort
« Partir à Las Vegas » de janvier à juin 2010.
Je suis majeur et je peux partir à l’étranger
si je suis lauréat de ce concours.
Code postal :
Ville : ...................................
E-mail : ...................................................................................
Date et signature :
rémy biéchel
Après une pause bien méritée d’un mois à la maison
(à l’ACF donc), quelle meilleure façon d’honorer mon
contrat d’ambassadeur français pour Party Poker que
d’ouvrir le bal de cette nouvelle saison avec le France
Poker Tour suivi de l’EPT Deauville ?
Une reprise
made in France
J’avais très envie de participer au France Poker Tour parce que c’est une
opportunité pour les joueurs pro d’accéder au titre de Champion de
France avec un field assez faible, mais le tournoi s’est très mal passé, je
perds QQ < K6, 99 < A8, 99 < 88, je ne parviens pas à monter de jetons
et je saute en fin du Day 1. Depuis quelques mois, mister Bad Run et
miss Variance jouent au ping-pong avec ma vie, et bien ils se lasseront
avant moi… Direction Deauville !
L’accueil et l’organisation dans les casinos du groupe Barrière sont excellents, le format de la structure EPT est magnifique, et contrairement
aux autres étapes équivalentes, le niveau y est moins relevé, en particulier en Day 1 A auquel je m’inscris pour optimiser mes chances.
Day 1 A : je tombe rapidement à 15K et je vais ramer ensuite pendant
7 niveaux avant qu’un petit rush en 500/1 000 me permette de finir
dans l’average (51K).
Day 1 B : journée consacrée aux réunions et autres rendez-vous professionnels pour préparer l’année. Petite soirée légèrement arrosée pour
décompresser un peu parce que même si je suis généralement résistant
à la pression, elle reste présente et, de temps en temps, il faut la laisser
s’échapper.
Day 2 : je me suis couché tard la veille, pas de jeu, pas de spots, je perds
27K avec les valets contre un short, je souffre en mode « push or fold »
toute la journée pour finir à 61K à peine, tandis que la moyenne est à
160K. +10K/jour, c’est pas rentable ! Je suis déçu par cette deuxième
journée.
Mon habitude du jeu short stack et mon expérience du live me permettent en général d’analyser correctement les situations pour envoyer
au bon moment. Mais le « push or fold » reste un jeu stratégiquement
peu élaboré et globalement inintéressant. Avec le temps j’ai aussi appris
à jouer avec les masses et même si je dis en plaisantant qu’être short
est ma zone « confort », je préfère monter des jetons. (Sur un tournoi mineur je tenterais une stratégie suggérée par Nicolas Levi qui
me connaît un peu : me lever chaque fois que je serais dans l’average
pour ne prendre aucun risque en ne jouant que short et tenter la gagne
sans jetons.)
Mes intentions ?
Viser haut et taper fort.
Et signer une performance
en février à Las Vegas !
Le Day 3 commence plutôt bien, tel que je l’espérais je démarre au
bouton. Je suis très en-dessous de la moyenne mais je ne me précipite
pas, j’ai encore largement assez de jetons pour inverser la tendance
facilement sur un ou deux bons spots. J’ai eu la chance de gagner un
tour alors j’attends le bon moment. A7 au bouton à la deuxième orbite,
je push 58K avec A7, je suis payé par Peter Eastgate avec QJ, je passe à
120K. Je peine tellement depuis le début de ce tournoi, qu’avec 120K
je suis chip leader dans la tête ! Je ne suis pas arrivé jusque-là pour
risquer de sauter avant d’être dans l’argent, alors j’adopte une politique
de résistance et quand la bulle saute, je suis toujours in. Paire de cinq
UTG, je suis payé par Peter Eastgate avec les six, je finis à la 87e place
et je prends 9,5K. Je suis assez content en sachant que les cartes m’ont
plutôt malmené. Sur ce, je rentre à Paris pour participer à deux ou
trois tournois des EFOP, et je m’envole pour Vegas le 6 février où je
vais tenter de me qualifier pour participer au tournoi le plus cher au
monde : une rencontre entre 12 joueurs à 100 000 $ de buy-in organisée par Party Poker.
Du 8 au 11 : championnat entre six joueurs du team Party Poker pour
déterminer celui qui représentera la room le lendemain face à onze
pointures mondiales.
Le 12 : rencontre au sommet.
Mes intentions ? Viser haut et taper fort ! Rendez-vous du 6 au
12 février avec Party Poker.
95
résultats
christmas cracker
Rendez-vous Casino // Brighton, England
07 déc. - 13 déc. 2009
£ 100 No Limit Holdem
Freezeout
78 Entries / £ 7,800
01| Mike Moore (England)
02| Josh Sklar (England) 03| Neil Fox (England)
04| Dave Pullen (England)
05| Michael Coombes (England)
06| Andrew Norman (England)
07| David Lipscombe (England) 08| Kolomdar Ali (England)
09| Shane Archer (England)
Head hunter
Freezeout
57 Entries / £ 8,550
01| Andrea Immocenti (England)
02| Wayne Perna (England) 03| Robert Prior (England) 04| Tony Connor (England)
05| Demetrio Quartuccio (England) £
1,580
1,500 1,500 1,000 1,000 410 310 230 160 £
1,900 2,107
760 10| Duncan Meyer (England) 150 02| Paul Parker (England)
843
580 260 01| Danny Tran (England) E
1,900 2,107
08| Krysia Holland (England) £ 150 No Limit Holdem
1 rebuy max
78 Entries / £ 23,250
E
1,752
1,664
1,664
1,109
1,109
455
344
255
177
2,040 2,262
440
09| Jack Pook (England)
643
488
340 377
288
180 200
166
£
E
6,000 6,654
5,000 5,545
5,545
05| Andy Croker (England) 1,719
04| Dave Pullen (England) 2,100 2,329
06| Richard Swerling (England) 1,200 08| Anthony Thorpe (England) 700 09| Richard Bean (England) £ 200 No Limit Holdem
Freezeout
52 Entries / £ 10,400
UKIPT Galway
E 2,000 No Limit Holdem
Freezeout
259 Entries / e 471,380
e
01| Padraig Parkinson (Ireland)
125,000
02| Paul Marrow (England) 82,000
03| Benjamin Lefew (USA) 52,000
04| Mick Graydon (Ireland) 36,000
05| Michael McFagden (Ireland) 22,000
06| Paul Dooley (Ireland) 17,000
07| Vinny Cosgrove (Ireland) 13,000
08| Cat O’Neill (Ireland) 11,000
09| Trevor Bulless (England) 9,000
1,550 1,331
950 1,054
450 776
499
Freezeout
105 Entries / e 52,500
01| James Atkin (England) 02| Larry Ryan (Ireland) 03| Jason Herbert (England) 04| Seamus Cahill (Ireland)
05| Tom Moran (Ireland) 06| John Costello (Ireland) 07| Danny McHugh (Ireland) 08| Jervi Jeng (China) 09| Joe Kennedy (Ireland) 01| Dara O’Kearney (Ireland) 02| Chris Dowling (Ireland) 03| Emmet Gough (Ireland) 04| Tom Hanlon (Ireland)
05| Patrick Stephens (Ireland)
06| Kirsten Hansen (Denmark)
07| Fintan Gavin (Ireland) 08| Mick McCloskey (Ireland) 09| Raymond Lynch (Ireland) 900 998
06| Neil Fox (England) 600 665
perla poker parade
08| Alan Brown (England) 350 388
02| Stephen Holloway (England) 03| Dixie Dean (England) 04| Ben Meredith (England) 05| Wesley Lopez (England) 07| Wayne Perna (England)
09| Glenn Martin (England)
Freezeout
32 Entries / £ 16,000
01| Robert Glan (England) E
2,700 2,994
2,700 2,994
1,500 1,664
700 776
450 499
300 £
333
E
5,550 6,155
02| Robb Topp (England)
3,900 4,325
04| Oliver McDonald (England) 1,600 1,774
03| Kerry Taylor (England) 05| Thomas Wenborne (England) 06| Koroush Nikkhah (England) 07| Richard Pain (England) E
12,500
9,000
8,000
7,000
3,500
3,000
2,500
2,000
1,600
2,450 2,717
1,100 1,220
900 500 96 NUMÉRO 2 // février 2010 // POKER 52
998
554
e
5,800
5,000
4,700
4,500
2,050
1,450
1,050
750
500
e 200 No Limit Holdem
01| Peter Murphy (Ireland)
02| Mark Doak (Ireland) 03| Thomas Headley (Ireland)
04| Michael Morley (Ireland) 05| Michael Bradu (Ireland) 06| Mark Reilly (Ireland) 01| Parvis Tafreshi (England)
5,688
04| Edmond Rebec (Slovenia) 2,702
06| Jacopo Boatto (Italy)
1,706
08| Christian Murer (Italy) 1,138
05| Edgardo Mattia Bassani (Italy) 07| Carlo Marongiu (Italy) 09| Marco Figuccia (Italy)
e 200 Pot Limit Omaha
Unlimited rebuys + add-on
Hotel Casino Perla // Nova Gorica, Slovenia
14 déc. - 20 déc. 2009
52 Entries / 89 Rebuys / e 14,100
01| Andrea Aloisio (Italy) 02| Giovanni Gherardi (Italy)
03| Andrea Querin (Italy) 04| Dean Safar (Croatia) 05| Andrea Pinton (Italy) 06| Edmond Rebec (Slovenia) 07| Flavio Bano (Italy) 08| Vlad Zhuba (Ukraine) 09| Romano Martini (Italy)
2,133
1,422
853
7,360
02| Cesare Raso (Italy) 4,600
2,392
04| Silvestro Dozzo (Italy) 1,840
06| Antonio Grimaldi (Italy) 920
05| Miha Remic (Slovenia) e 600 No Limit Holdem
Freezeout
69 Entries / e 41,400
1,288
e
01| Piergiorgio D’Ancona (Italy) 13,662
02| Wanny Piazza (Italy)
03| Alberto Landini (Italy) 04| Rosa Pancino (Italy) 05| Roberto Chiavolini (Italy) 8,280
4,968
3,933
3,105
2,484
07| Massimo Nobis (Italy) 2,070
09| Michele Mangieri (Italy) 1,242
08| Italo di Carlo (Italy) Doublechance
e 1,850 No Limit Holdem
Freezeout
35 Entries / e 64,750
1,656
e
01| Donato Fanizzi 24,999
02| Simone Pegolotti (Italy)
15,538
04| Diego di Maio (Italy) 6,475
03| Mario Vojvoda (Croatia) 06| Frane Bacic (Italy) 07| Maurizio Bacci (Italy) 7,968
4,532
3,238
2,000
advent masters
Casinos Austria // Salzburg, Austria
17 déc. - 19 déc. 2009
e
01| Werner Lorenzoni (Austria)
3,450
03| Johann Reitmaier (Austria) 1,820
02| Michael Hill (Austria) e
4,652
2,820
1,692
1,340
1,058
846
705
564
423
3,413
e
01| Flavio Bano (Italy) 05| Primoz Adamic (Slovenia) e
4,025
4,025
1,900
1,140
880
630
e
9,385
02| Damir Alidzanovic (Slovenia) 06| Miljenko Simac (Croatia)
Freezeout
56 Entries / e 11,200
£
01| Piergiorgio D’Ancona (Italy) 03| Salvatore Soricaro (Italy) e 500 No Limit Holdem
Freezeout
82 Entries / e 26,240
Freezeout
79 Entries / e 28,440
03| Loris Merlin (Italy) e 320 No Limit Holdem
03| Thomas Aleksander Middleton(Norway) 5,000
07| Tony Woodmansee (England) Radisson Hotel & Spa // Galway, Ireland
11 déc. - 14 déc. 2009
06| Damien Congdon (England) 07| Tejinderpal Dedyal (England) pokerstars uk and ireland
poker tour
Freezeout
54 Entries / e 17,955
01| Johann Landauer (Austria) 2,545
e
4,930
02| Gerhard Bremer (Germany) 3,660
04| Andreas Seidl (Germany)
1,830
03| Anon
05| Thomas Reitberger (Germany) 06| Toni Krottmayr (Germany) 2,750
1,220
915
Freezeout
7 Entries / e 12,825
e
4,875
3,590
2,565
01| Sebastian Behrend (Germany) 02| Max Hainzer (Austria) 03| Hans Landauer (Austria) “MONTe carlo” £ 250,000 guaranteed
Dusk Till Dawn // Nottingham, England
18 dec - 20 dec 2009
£ 1,000 No Limit Holdem
Freezeout
300 Entries / £ 300,000
01| Waheed Ashraf (England)
02| Paul Ratchford (England)
03| Ashique Miah (England) 04| Yucel ‘Mad Turk’ Eminoglu (Turkey)
05| Steve Eames (England) 06| Dean Pearson (England) 07| Chris Saleh (England) 08| Malcolm Muskett (England) 09| Craig McCorkell (England) £
68,000 53,000 29,000 50,000
17,190 12,893 10,028 7,163 5,730 E
76,527
59,646
32,637
56,270
19,346
14,510
11,286
8,061
6,449
Freezeout
99 Entries / £ 29,700
£
e
01| Christian Gregg (England) 10,395 11,699
02| Constantine Paparestis (England) 6,237 7,019
03| James Sean Williams (England)
4,158 4,679
04| Charles Flynn (England)
2,673 3,008
05| Ji Ye Zhang (England)
2,079 2,340
06| Andrew White (England)
1,485 1,671
07| Simon Deadman (England)
1,188 1,337
08| Mark Wilson (England) 891 1,003
09| Glen Storey (England) 594 668
Freezeout
93 Entries / £ 13,950 £ e
4,883 5,495
2,930 3,297
1,953 2,198
1,256 1,414
977 1,100
698
786
558 628
419 472
279 314
01| Nichiei Hicks (England) 02| Harprit Singh Gurnam (England) 03| Benjamin Jenkins (England) 04| Jack Ellwood (England) 05| Craig Betteridge (England) 06| Nissar Hassam (England) 07| Rob Cowen (England)
08| Jack Stokes (England) 09| Somwang Bibb (England) christmas poker week
Casino Cosmopol // Gothenburg, Sweden
25 déc. - 30 déc. 2009
Terminator
SEK 2,000 No Limit Holdem
Freezeout
60 Entries / SEK 90,000
SEK
01| Per Sundvall (Sweden) 02| Peter Bertelsen (Sweden)
03| Henrik Karlsson (Sweden)
04| Hakan Anderson (Sweden) 05| Björn Andersson (Sweden) 06| Pontus Fahlstedt (Sweden) 38,700
20,700
13,500
8,100
5,400
3,600
SEK 1,000 Pot Limit Omaha
37 Entries / 155 Rebuys / SEK 192,000 SEK
01| Viktor Wessman (Sweden)
02| Robert Linden (Sweden) 03| Christoffer Bjurst (Sweden) 04| Christian Andersson (Sweden) 06| Johan Linden (Sweden) e
3,709
1,984
1,294
776
518
345
86,400 48,000 28,800 19,200 9,600 e
8,281
4,601
2,760
1,840
920
Per Sundvall
la notte del poker
Double chance
SEK 3,000 No Limit Holdem
Freezeout
93 Entries / SEK 399,000
Casino di Campione // Campione d’Italia, Italy
SEK
01| Masood Asalati (Sweden) 02| Henrik Karlsson (Sweden)
03| Morgan Andell (Sweden) 04| Magnus Hultgren (Sweden)
05| Andreas Johansson (Sweden)
06| Conny Sandgren (Sweden) 07| Ekala Writsamong (Sweden) 08| Johan Waltidsen (Sweden) 09| Affe Hatami (Sweden) SEK 20,000 No Limit Holdem
Freezeout
64 Entries / SEK 1,280,000
01| Mattias Jorstedt (Sweden) 02| Jens Thorsson (Sweden)
03| Tume Kiryo (Sweden)
04| Dan Gall (Sweden) 05| Joakim Eriksson (Sweden) 06| Tommy Eriksson (Sweden)
07| Fredrik Nygard (Finland)
e
14,533
7,649
4,589
3,442
2,677
1,912
1,530
1,147
765
151,620 79,800 47,880 35,910 27,930 19,950 15,960 11,970 7,980 SEK e
537,600
51,529
281,600 26,991
179,200 17,176
128,000 12,269
76,800 7,361
51,200
4,908
25,600 2,454
dtd deepstack
Dusk Till Dawn // Nottingham, England
02 janv. - 03 janv. 2010
Freezeout
227 Entries / £ 69,100
01| Hassan Irfan (England)
02| Andriena Nutt (England) 03| Stephen Lockett (England) 04| V Siriunas (England) 05| David Lines (England) 06| Nii Carboo (England) 07| B Gabriel (England) 08| James Fuzzey (England) 09| A Kennedy (England) £ 150 No Limit Holdem
Freezeout
144 Entries / £ 21,600
01| Mathew Miners (England)
02| Barry Neville (England) 03| Andy Kyprianou (England) 04| Tony Kendall (England) 05| Jayaraman Jagadeesan (England) 06| Stuart Peaker (England) 07| Anthony Nicholls (England) 08| Genarro Albiniano (England)
09| K Sawa (England) 03 janv. - 07 janv. 2010
Freezeout
271 Entries / e 525,740
e
01| Pasquale De Simone (Italy) 130,490
02| Gianluca Trebbi (Italy) 71,500
03| Marcello Rizzini (Italy) 44,680
04| P Franchi (Scotland) 36,800
05| Giuseppe Caciolo (Italy) 31,540
06| Gennaro Scarpato (Italy) 26,280
07| Alessandro Lusso (Italy) 20,500
08| Marco Della Monica (Italy) 14,190
09| Antonio Martuscelli (Italy) 11,560
Freezeout
120 Entries / e 116,400
01| Stefano Marzocchi (Italy) 02| Ivano Medagli (Italy) 03| Antonio Illiano (Italy) 04| Riccardo Lacchinelli (Italy) 05| Gianpaolo Scalvini (Italy) 06| Emiliano Bono (Italy) 07| Matteo Taddia (Italy) 08| Luigi Caffarelli (Italy) 09| Gabriele Napoli (Italy) e
32,120
19,780
12,800
9,890
8,140
6,400
5,230
4,190
2,910
£
E
24,684
27,863
14,431 16,290
8,658 9,773
6,076 6,859
4,557 5,144
3,418 3,858
2,658 3,000
1,899 2,144
1,519 1,715
Freezeout
112 Entries / e 54,320
01| Nicola Dembech (Italy)
02| Giacomo Scaletta (Italy) 03| Nicola Volpini (Italy) 04| Issam Salem (Italy) 05| Ermanno Passoni (Italy) 06| Alessandro Chiarato (Italy)
07| Daniele Borsellini (Italy) 08| Daniele Pezzano (Italy) 09| Renato Paolini (Italy) e
15,000
9,230
5,970
4,610
3,800
2,980
2,440
2,000
1,300
£
7,452 4,212 2,592 1,836 1,382
972
756 540 432 e
8,412
4,755
2,926
2,072
1,560
1,097
853
610
488
Freezeout
192 Entries / e 37,248
01| Giancarlo Miluccio (Italy) 02| Cristian De Marco (Italy)
03| Stefano Fenoglio (Italy)
04| Dino Alberganti (Italy)
05| Ettore Albini (Italy) 06| Dario Tosin (Italy) 07| Brian Horwitz (Italy) 08| Roberto Villa (Italy)
09| Gabriele Baraldo (Italy) e
10,038
6,140
4,090
3,160
2,600
2,040
1,670
1,370
890
97
résultats
greek poker tour (gpt)
e 1,000 Pot Limit Holdem/Omaha
Freezeout
145 Entries / e 145,000
01| Daniel Boije (Finland)
02| Jere Kangas (Finland)
e
35,500
41,060
03| Chandra Khajuria (England) 20,010
04| Jani Pakanen (Finland) 13,485
05| Alexander Firsov (Russia)
9,425
06| Petri Heinänen (Finland) 6,815
07| Jari Mähönen (Finland) 4,640
08| Ari Soini (Finland) Feher Zsolt
helsinki freezeout
Grand Casino Helsinki // Helsinki, Finland
10 janv. - 16 janv. 2010
Unlimited rebuys + add-on 90 Minutes
150 Entries / e 99,800
01| Janne Nevalainen (Finland) e
28,695
03| Lari Sihvo (Finland) 13,772
05| Jere Kangas (Finland) 6,487
04| Peter Hedlund (Sweden)
06| Jarno Härkönen (Finland) 07| Milja Pensola (Finland) 1,896
87,638
58,995
39,758
05| Mika Haarala (Finland) 27,788
06| Magnus Petersson (Sweden) 20,093
08| Jari Kylmälä (Finland)
10,260
09| Ville Haavisto (Finland) 2,395
e
138,082
04| Niko Petro (Finland)
4,691
Freezeout
100 Entries / e 60,000
01| Lari Sihvo (Finland) 13,680
8,123
02| Oskari Kauppila (Finland)
e
03| Henri Schalin (Finland) e
13,560
8,560
5,840
32,324
04| Jari Kolehmainen (Finland) 21,000
06| Mikka Anttonen (Finland) 2,000
08| Anssi Torniainen (Finland) 1,080
23,000
04| Aki Metsä (Finland) 10,658
05| Chandra Khajuria (England)
03| Stuart Rutter (England) 07| Teemu Laasanen (Finland) 02| Henri Jaakkola (Finland) 03| Christian Engblom (Finland)
150 Entries / e 427,503
9,289
3,194
e 200 Pot Limit Omaha
135 Entries / 437 Rebuys / e 114,599
01| Lari Sihvo (Finland)
Freezeout
02| Janne Nevalainen (Finland) 02| Matias Knaapinen (Finland) 24,000
09| Jari Kolehmainen (Finland)
2,755
01| Ilkka Koskinen (Finland) e 200 No Limit Holdem
08| Jens Forsberg (Finland) 3,480
09| Atte Heikkinen (Finland) 06| Konstantin Tolokno (Russia) 7,449
09| Jyri Merivirta (Finland) 2,750
e 200 Pot Limit Sökö
3,667
09| Jonas Kyllönen (Finland) 2,177
e 600 Limit 7 Card Stud
Freezeout
56 Entries / e 33,600
07| Peter Nilsson (Sweden) 5,386
07| Kimmo Kurko (Finland) 08| Mikko Hoikkala (Finland)
05| Elena Pevzner (Russia) 01| Mika Hällström (Finland) e
06| Juha Kaitanen (Finland) 2,352
08| Samuli Simula (Finland)
e
27,324
7,899
5,040
06| Antti Kontiola (Finland) 880
04| Ville Keränen (Finland) 03| Arto Honkanen (Finland)
03| Stefan Ekholm (Finland) 04| Juho Vilkki (Finland) 1,400
17,249
12,104
05| Antti Matero (Finland) 2,760
02| Sami Pulliainen (Finland)
01| Olli Kokko (Finland) 02| Miika Mustonen (Finland) 3,920
9,064
05| Stefan Ekholm (Finland) 3,360
07| Esa Peltonen (Finland) 1,680
09| Jere Kangas (Finland) 11,768
5,562
4,030
2,821
2,177
1,774
Concord Card Casino // Vienna, Austria
13 janv. - 17 janv. 2010
Freezeout
316 Entries / e 31,600
E
5,260
5,260
5,260
2,452
1,992
1,685
1,379
1,072
766
01| Robert Pasquali (Austria) 02| Chaim Oneli (Austria)
03| Florin Rusu (Romania) 04| Manfred Nowak (Austria) 05| Konstantinos Stathopoulos (Greece) 06| Leo Spielmann (Austria) 07| Julian Herold (Germany) 08| Josip Dujmovic (Austria) 09| Thomas Koll (Austria)
1 rebuy max.
01| Miklos Nemethi (Hungary) 02| Antonio Karman (Hungary)
03| Zsolt Hollo (Hungary) 04| Paraskevas Pentagiotis (Greece)
05| Samso Bogdan (Romania) 06| Richard Bede (Hungary) 07| Wei Lu (China) 08| Gavin Biggs (England) 09| Tunda Varga (Hungary) e 100 Pot Limit Omaha
Freezeout
60 Entries / e 6,000
01| Solyom Csanad (Hungary)
02| Ralf Menhart (Germany)
03| Peter Eidlitz (Austria)
04| Miltiadis Wyriakides 05| Horst Herczakowski
06| Vlad 07| Attila 08| Angelo Somma 09| Antonios Papadopoulos e
13,403
7,581
5,054
4,043
3,285
2,779
2,274
1,768
1,263
e
1,749
1,047
698
582
465
407
349
291
232
Freezeout
140 Entries / e 28,000
02| Ludwig Fischer 03| Mike Pouloglou 04| Manutscher Parsian (Persa) 05| George Boskos 06| Sotiris Mamasis 07| Vironas 08| Virginius
09| Nikolai
e
4,675
4,000
2,788
2,787
1,493
1,222
950
679
CLASSEMENT européen du 1er au 31 décembre 2009
ALL GAMES
hold’em
P N°
01 (1) | Dragan Galic (Croatia) 02 (119) | Jan Skampa (Czech Republic) 03 (2) | John Eames (England) 5
4
5
900
1
900
25 (23) | Anutr Amranand (England) 2
900
29 (27) | Markus Ristola (Finland) 2
880
30 (28) | John Burberry (England) 3
840
30 (28) | Jens Hansen (Denmark) 2
840
32 (30) | Dan Hindin 1
825
3 3,960
33 (31) | Dray Simpson (England) 1
810
3
3,840
17 (25) | Priyan de Mel (England) 5
3,815
19 (14) | Saydam Özgür (Turkey) 2 3,600
21 (17) | Antoine Arnault (France) 3
3,480
23 (19) | Colin Young (England) 3
04 (3) | Heinz Kamutzki (Germany) 8
05 (77) | Martin Kabherl (Czech Republic) 3 06 (5) | Andy Bradshaw (England) 7
07 (6) | Atanas Gueorguiev (Bulgaria) 4 08 (14) | Willie Tann (England) 09 (7) | Martin Silke (Ireland) 10 (8) | Carter Phillips (USA) 11 (9) | Karl Mahrenholz (England) 12 (10) | Tristan Clemencon (France) 13 (11) | Alain Layani (France) 5,622
3,450
5,605
4,574
4,565
4,412
10 4,370
7
4,325
2 4,300
7
4,202
8
4,185
4
4,195
14 (16) | John Derek Miller (England) 10 4,167
16 (14) | Jason Mercier (USA) 3
4,110
15 (12) | Ben Vinson (England) 17 (17) | Jens Kyllönen (Finland) 18 (28) | Pierre Neuville (Belgium) 5
2
4
4,147
4,087
4,085
19 (4) | Dave Colclough (Wales) 10 4,032
20 (38) | Priyan de Mel (England) 6
4,025
23 (18) | Roger Hairabedian (France) 4
3,935
25 (20) | Peter Hedlund (Sweden) 3
3,855
20 (13) | Paul Parker (England) 22 (101) | Luca Pagano (Italy) 24 (19) | Sunny Chattha (England) 26 (21) | Richard Gryko (England) 10 4,025
3 3,960
3 3,900
3 3,840
27 (78) | Kimmo Kurko (Finland) 6
3,780
29 (43) | Chris Dowling (Ireland) 4
3,630
28 (23) | Markus Ristola (Finland) 30 (24) | Mihai Manole (Romania) 6
5
3,755
3,605
31 (25) | Saydam Özgür (Turkey) 2 3,600
33 (27) | Keir Ratcliff (England) 3
32 (26) | Bernhard Perner (Austria) 34 (22) | Josef Grech (England) 35 (29) | Jose Severino (Panama) 35 (29) | Antoine Arnault (France) 37 (31) | Bernard Litman (England) 5
6
3
3
8
3,592
3,585
3,580
3,480
3,480
3,460
4,574
4,412
2 4,300
07 (5) | Tristan Clemencon (France) 4
4,195
09 (7) | Jens Kyllönen (Finland) 2
4,087
3
4
5
4,110
4,085
4,045
12 (9) | Ben Vinson (England) 4
14 (10) | Sunny Chattha (England) 3 3,900
33 (31) | Martin Davis (England) 1
810
35 (33) | Kristoffer Edberg (Sweden) 2
800
5
35 (33) | Raul Paez (Spain) 1
800
35 (33) | Mika Hällström (Finland) 1
800
35 (33) | Benjamin Roberts (England) 1
800
35 (-) | Ayad Yoram (Israel) 1
800
40 (37) | Tibor Tolnai (Hungary) 2
750
18 (13) | Martin Silke (Ireland) 4
952
1 16 (12) | Andy Bradshaw (England) 03 (138) | Jan Skampa (Czech Republic) 23 (21) | Volodymyr Khakhula (Russia) 2 5,100
25 (23) | Fabrice Soulier (France) 15 (11) | Richard Gryko (England) 5,920
960
25 (23) | Denis Pisarev (Russia) 13 (81) | Luca Pagano (Italy) 7
1
935
11 (8) | Heinz Kamutzki (Germany) 02 (2) | John Eames (England) 20 (-) | Teemu Pakkila (Finland) 900
10 (16) | Pierre Neuville (Belgium) C
5,927
5,622
1
08 (6) | Jason Mercier (USA) 10 8,627
960
25 (23) | Vivian Anseline (France) 06 (4) | Carter Phillips (USA) 01 (1) | Dragan Galic (Croatia) 960
1
3
05 (3) | Atanas Gueorguiev (Bulgaria) 4 P N°
1
20 (19) | Jani Pakanen (Finland) 24 (22) | Jeff Kimber (England) 04 (60) | Martin Kabherl (Czech Republic) 3 Tristan Clemencon
20 (19) | Angel Blanco Puras (Spain) C
20 (15) | Keir Ratcliff (England) 21 (17) | Jose Severino (Panama) 5
3
3
24 (20) | Josef Grech (England) 5
26 (22) | Bernhard Perner (Austria) 4 28 (-) | Eyal Avitan 2
25 (21) | Alain Layani (France) 27 (23) | Massimiliano Forti (Italy) 29 (24) | Craig Bergeron (USA) 30 (25) | Mihai Manole (Romania) 31 (27) | Michael Murphy (Ireland) 32 (28) | Niko Senninger (Germany) 33 (29) | Peter Hedlund (Sweden) 34 (30) | Pieter De Korver (Holland) 3,987
3,830
3,705
3,585
3,480
3,430
01 (1) | Richard Ashby (England) 1
1,012
01 (1) | Marco Liesy (Germany) 1
1,012
3,395
03 (3) | Günter Fortkord (Germany) 1
810
3,390
810
3,375
03 (3) | Sergey Pomerantsev (Russia) 1 05 (5) | Enmao Chen (Austria) 1
675
05 (5) | David Jakobson (Finland) 1
675
3,420
5
4
2
3
2
3,365
3,360
3,347
3,315
1
3,300
34 (30) | Constant Rijkenberg (Holland) 1 3,300
34 (30) | Aaron Gustavson (USA) 1
omaha
P N°
01 (1) | Jani Vilmunen (Finland) 02 (2) | Paul Parker (England) 03 (3) | Howard Lederer (USA) 06(6) | Michael Ellis (England) 07 (7) | Dario Alioto (Italy) 08 (8) | Kivelio Aarno 09 (9) | Gary Mills (England) 10 (10) | Ville Haavisto (Finland) 11 (11) | Karl Mahrenholz (England) 12 (-) | Cornel Cipman (USA) 15 (14) | Roger Hairabedian (France) 17 (16) | William Thorson (Sweden) 19 (18) | Joni Koivuharju (Finland) 540
08 (8) | Milja Pensola (Finland) 1
540
08 (8) | Jyri Merivirta (Finland) 1
540
08 (8) | N.N. 1
540
08 (8) | Peter Hedlund (Sweden) 1
540
13 (13) | Deniz Yavus (Germany) 1
472
13 (13) | Peter Hohenleitner (Germany) 1 472
450
1
1,650
1
1,500
2
1,380
3
1,365
4
1
2
3
1
1
2
16 (15) | ‘Rocky’ Ross Boatman (England) 1 17 (16) | Yevgeniy Zaitsev (Russia) 1
15 (15) | Antti Ropponen (Finland) 12 (12) | Alexander Dovzhenko (Russia) 1 12 (12) | Lauri Asikainen (Finland) C
675
08 (8) | Stefan Rapp (Austria) 2,062
04 (4) | Florian Langmann (Germany) 3 05 (5) | Paul Desgrippes (Holland) 3,300
05 (5) | Helmut Freudenschuss (Austria) 1 1
3
1
1
2
C
3,412
5
2
7 card stud
P N°
1
1,785
15 (15) | Markus Ristola (Finland) 1
450
17 (17) | K V (Germany) 1
405
1,555
17 (17) | Erich Kollmann (Austria) 1
405
1,410
19 (19) | Severin Walser (Switzerland) 1
360
19 (19) | Jani Pakanen (Finland) 1
360
21 (21) | Marco Mattes (Germany) 1
337
21 (21) | Joachim Sanjestra (Austria) 1
337
23 (23) | Arto Honkanen (Finland) 1
315
23 (23) | Antti Matero (Finland) 1
315
25 (26) | Siegfried Rath (Austria) 1
270
25 (26) | Miika Mustonen (Finland) 1 270
1,375
1,232
1,212
1,200
1,200
25 (26) | Andreas Krause (Germany) 1
270
1,175
25 (26) | Kasperi Pitk (Finland) 1
270
1,100
29 (31) | Leo Partanen (Finland) 1
225
1,012
29 (31) | Lars Lundström (Finland) 1
225
1,012
31 (34) | Mika Halmetoja (Finland) 1
180
1,010
31 (34) | Joanna Pyysing (Finland) 1
180
1,200
99
agenda europe
février
// Du 3 au 7 février
European Masters of Poker
> Olympic Casino Varsovie | (Pologne)
Winter Poker Festival
> Korono Casino Kranjska Gora | (Slovénie)
Pokerstars UKIPT
> G Casino Manchester | (Royaume-Uni)
Merit Poker Series
> Merit Casino | (Chypre)
// Du 15 au 21 mars
Evian Poker Eurosportbet.fr
// Du 25 au 30 avril
EPT Grand Final
// Du 21 au 26 mars
EPT Snowfest
// Du 27 avril au 3 mai
Merit Poker
Open World Poker Tour
> Casino Royal d’Evian | (France)
> Saalbach | (Autriche)
// Du 25 au 28 mars
> Casino Estoril | Lisbonne (Portugal)
// Du 27 au 29 mars
Merit Poker Series
> Casino Copenhagen | (Danemark)
avril
// Du 2 au 5 avril
Irish Open 2010
> Grosvenor Casino Walsall | (Royaume-Uni)
// Du 3 au 4 avril
Dusk Till Dawn Deepstack
> Casino de Mandelieu | Cannes (France)
// Du 3 au 11 avril
Poker Open
EPT Copenhague
GUKPT Walsall
Open de France de poker
> Dublin (Irelande)
Dusk Till Dawn | Nottingham (Royaune-Uni)
> Sporting Club | (Monte Carlo)
> Merit Poker Club | (Chypre)
mai
// Du 1er au 16 mai
Rendez-vous à Paris
(World Poker Tour)
> Aviation Club de France | Paris (France)
// Du 10 au 16 mai
Torneo di Poker
> Poker Room Perla | Nova Gorica (Slovénie)
// Du 9 au 16 mai
CAPT Innsbruck
> Casinos Austria Inssbruck | (Autriche)
// Du 13 au 16 mai
EC Poker Tour
> Grosvenor Casino | Londres (Royaume-Uni)
mars
// Du 2 au 7 mars
European Poker Tour Berlin
> Casino du Cap d’Agde | (France)
// Du 6 au 11 avril
CAPT Salzburg
// Du 17 au 23 mai
GUKPT Coventry
// Du 5 au 14 mars
Marrakech Poker Open
// Du 8 au 11 avril
Pokerstars UKIPT
// Du 17 au 23 mai
WPT Barcelona
// Du 6 au 8 mars
Merit Poker Series
EPT San Remo
// Du 27 au 30 mai
// Du 7 au 18 mars
Tournoi des étoiles Deepstack
GUKPT Manchester
// Du 28 mai au 18 juillet
World Series of Poker
>P
ostdamer Platz Casino | Berlin (Allemagne)
> Casino Es Saadi | Marrakech (Maroc)
> Cercle Gaillon | Paris (France)
> Casinos Austria | Salzburg (Autriche)
> G Casino Coventry | (Royaume-Uni)
> Casino San Remo | (Italie)
> G Casino | Manchester (Royaume-Uni)
> Grosvenor Casino | Coventry (Royaume-Uni)
> Casino Barcelona | Barcelone (Espagne)
> Casino di Campione | (Italie)
> Las Vegas (états-Unis)
Tournois réguliers cercles de jeux parisiens
Aviation Club de France
Cercle Wagram
Du 9/11/2009 au 30/01/2010
• Lundi à 20h30
50 E ou 100 E Freezeout
En alternance un lundi sur deux :
50 E ou 100 E
Tournoi du matin à 10h30
• Du lundi au dimanche
Texas Hold’Em - No Limit - 50 €
sans recave
Tournoi de l’après-midi à 14h30
• Du lundi au vendredi
Texas Hold’Em - No Limit - 50 E
sans recave
• Samedi et dimanche *
sans recave
Tournoi du soir à 21h
• Lundi
SuperDIAMOND Sat pour le
5 000 E des EFOP
Recaves 1h + 1 Add-on
Les 5 premiers de chaque satellite se
qualifient avec leurs jetons pour la
finale du 25 janvier 2010
• Mardi *
Tuesday Knock Out (3 000 en jetons)
Texas Hold’Em - No Limit - 150 E sans recave - Knock Out - (chaque
joueur éliminé vous rapporte 30 E)
• Mercredi *
Deep Stack (10 000 en jetons)
sans recave
• Jeudi *
Double Chance ( 2 x 2 500 en jetons)
sans recave - Double Chance
• Vendredi *
Rebuys ( 1 500 en jetons)
• Samedi *
Deep Stack (6 000 en jetons)
sans recave
• Dimanche
SuperDIAMOND Sat pour le 5 000 E
des EFOP
Les 5 premiers de chaque satellite se
qualifient avec leurs jetons pour la
finale du 25 janvier 2010
* Ces tournois comptent
pour le classement général
• Mardi à 20h30
200 E Freezeout
• Mercredi à 20h30
Super-satellite qualificatif pour
le 1 000 E Main Event :
50 E Rebuy + Add-on
• 1er jeudi du mois à 20h30
150 E Rebuy + Add-on
• 2e jeudi du mois à 20h30
300 E Freezeout
• 3e jeudi du mois à 20h30
500 E Freezeout
• 4e (et dernier) jeudi du mois à 20h30 
Super-satellite qualificatif pour le
1000 E Main Event : 100 E
Double Chance
• Dernier vendredi du mois à 20h30
1 000 E Main Event : 50 E Rebuy + Add-on
• Dimanche à 16h
(Sauf le dernier week-end du mois) :
60 E Freezeout
• Dimanche à 18h
1 000 E Main Event : 100 E Freezeout
• Dernier week-end du mois
Main Event 1 000 E Freezeout
Samedi 20h et dimanche 16h
Cercle Gaillon
• Lundi à 18h30
Tournoi Texas Hold’Em - No Limit Inscription 60 E
Recaves illimitées durant 45 minutes
+ 1 Add-on double 40 E
• Mardi à 18h30
Tournoi Texas Hold’Em - No Limit Inscription 120 E Freezeout
• Mardi à 21h
Super-Sat Tournoi Gaillon DeepStack
• Mercredi à 21h
1 Recave durant 1 heure + 1 Add-on
double 80 E
• Jeudi à 18h30
• Vendredi à 16h – Triple Chance
Tournoi Texas Hold’Em - No Limit
Inscription 90 E ou 120 E ou 150 E Freezeout
• Samedi à 21h – Super-Sat Tournoi
Gaillon DeepStack
• Dimanche à 17h – 180 E
Tournoi Texas Hold’Em - No Limit
Inscription 180 E Freezeout
Cercle Clichy-Montmartre
• Mardi à 20h30
75 E Bounty (3 500 jetons, rounds
20 min) – Début des inscriptions 19h
• Mercredi à 20h30
100 E Freezeout
(6 000 jetons, rounds 25 min)
Début des inscriptions 19h
• Jeudi, Vendredi,
Samedi et Dimanche à 15h30
50 E Freezeout
• Vendredi à 21h
150 E DeepStack
Où trouver notre édition casino gratuite ?
Établissements
français
Casino d’Ajaccio
Casino d’Alvignac
Parc du Casino
03310 Néris-les-Bains
JOACasino de Santenay
Casino Club Granville
Casino de Neris-les-Bains
Casino de Briançon
7, avenue Maurice Petsche
05100 Briançon
Bd Pascal Rossini
20000 Ajaccio
9, avenue des Sources
21590 Santenay
Casino des Sables d’Or
Casino Ruhl
(Aupiais) - Boulevard de la Mer
Sables-d’Or-les-Pins
22240 Fréhel
Sofitel Royal Casino
Plage de Trestraou
22700 Perros-Guirec
Casino Les Princes
2 avenue Carnot
25000 Besançon
1, promenade des Anglais
06000 Nice
605 av. du Général de Gaulle
06210 Mandelieu la Napoule
50, boulevard de la Croisette
06400 Cannes
Casino de Perros-Guirec
Casino du Parc
Casino de Roscoff
JOACasino La Siesta
Port du Bloscon - BP 81
29682 Roscoff
Casino de Bénodet
Corniche de la Plage
29950 Benodet
Casino du Grau-du-Roi
3, avenue du Centurion
30240 Le-Grau-du-Roi
Casino de Cagnes-sur-Mer
Boulevard du Casino
31260 Salies-du-Salat
Casino Le Croisette
1, espace Lucien Barrière - BP 284
06414 Cannes cedex
Casino de Menton
Avenue Félix Faure - BP 107
06503 Menton cedex
Route du Bord de Mer
06600 Antibes
116, boulevard de la Plage
06800 Cagnes-sur-Mer
JOACasino d’Ax-les-Thermes
Promenade Paul Salette
09110 Ax-les-Thermes
Casino d’Alet-les-Bains
Route de Quillan
11580 Alet-les-Bains
Casino de Cassis
Avenue du Prof. René Leriche
13260 Cassis
Casino de Carry le Rouet
Route Bleue - BP 1
13620 Carry le Rouet
Casino de Ouistreham
51, place Alfred Thomas
14150 Ouistreham
Casino de Trouville
Casino de Salies-du-Salat
Casino - Théatre de Toulouse
18, Chemin de la Loge
31400 Toulouse
Casino du Lac de la
Magdeleine
33470 Gujan-Mestras
Casino de Lacanau
Route de Padirac
46500 Alvignac
Place du Maréchal Foch
50401 Granville Cedex
JOACasino de St-Pair
2, rue de la Plage
50380 St-Pair-sur-Mer
JOACasino Port Crouesty
Casino d’Amnéville
Rue Emile Machet
73571 Brides-les-Bains
Casino de Pougues
Parc de l’Impérial
74000 Annecy
Casino de Lille
199, rue Charles Feige
74130 Megève
Rond-point du Crouesty
56640 Arzon
Bois de Coulange
57360 Amneville-les-Thermes
23, avenue Conti
58320 Pougues-les-Eaux
Allée de Safed
Parvis de Rotterdam
Centre Atrium Euralille
59000 Lille
Casino de Dunkerque
40, place du Casino
59240 Dunkerque
26, avenue Charcot
34240 Lamalou-les-Bains
Casino de Pau
Place de l’Hermitage
62520 Le Touquet
Quai du Maréchal Fayolle
63150 La Bourboule
Parc Beaumont
64000 Pau
Casino Barrière de Biarritz
1, av. Edouard VII - BP 226
64205 Biarritz cedex
Casino de Valras
20, rue Guynemer
14530 Luc-sur-Mer
Casino de Saint-Malo
Rue Dalbarade
64500 Saint-Jean-de-Luz
128, rue Pasteur
14750 Saint-Aubin-sur-Mer
Casino de Dinard
Esplanade des Œufs
65110 Cauterets
JOACasino d’Uriage
Place des Thermes
65200 Bagnères-de-Bigorre
Casino de Villard-de-Lans
2, avenue Adrien Hébrard
65400 Argelès-Gazost
Casino de Lons-les-Saunier
4, avenue du Docteur Bouix
66110 Amélie-les-Bains
Casino de Dax
Allée des Pins
66700 Argelès-sur-Mer
Casino de Biscarrosse
10, promenade de la Côte
Vermeille
66140 Canet-en-Roussillon
JOACasino de Saint-Aubin
Casino de Villers-sur-Mer
Place Fernand Fanneau
14640 Villers-sur-Mer
Casino de Deauville
2, rue Edmond Blanc - BP 32400
14802 Deauville Cedex
Casino Chaudes Aigues
29, place Gravier
15110 Chaudes-Aigues
Casino de Vic-sur-Cere
35, avenue du Docteur Lambert
15800 Vic-sur-Cere
Casino de La Rochelle
Esplanade du Mail
17000 La Rochelle
Casino de Royan
Esplanade de Pontaillac
17200 Royan Cedex
Casino de Chatelaillon
96, bd de la République - BP 13
17340 Chatelaillon Plage
Casino de Fouras
Place Bujeau
17450 Fouras-les-Bains
Casino de Jonzac
Zac du Val de Seugne
17500 Jonzac
4, avenue des Elysées
34350 Valras Plage
JOACasino de
Saint-Jean-De-Luz
2, chaussée du Sillon
35400 Saint-Malo
Casino de Cauteret
4, Bd Wison
35 802 Dinard Cedex
Palais de la Source
38410 Uriage-les-Bains
101, chemin de la Patinoire
38250 Villard-de-Lans
795, boulevard de l’Europe
39100 Lons-les-Saunier
8, avenue Milliés Lacroix - BP 257
40106 Dax Cedex
Boulevard des Sables - BP 9
40602 Biscarrosse Plage Cedex
JOACasino Cesar Palace
Lac de Christus
40990 St-Paul-les-Dax
JOACasino de Montrond
Route de Roanne
42210 Montrond-les-Bains
Casino de Saint-Brevin
55, bd de l’Océan
44250 Saint-Brevin-les-Pins
Casino de La Baule
24, esplanade Lucien Barrière
BP 108 - 44503 La Baulle Cedex
Établissements
étrangers
36, avenue Victoria
73100 Aix-les-Bains
41, avenue des Salines - BP 165
56343 Carnac Cedex
Place du Maréchal Foch
14360 Trouville-sur-Mer
Casino de Luc-sur-Mer
Casino Grand Cercle
Casino de Carnac
Casino de la Bourboule
Place Edouard Herriot
34200 Sète
Casino Bateliere - Plazza
200, rue du Casino
73100 Aix-les-Bains
Ile des Loisirs
34300 Cap d’Agde
Casino de la Corniche
JOACasino de Luxeuil
Casino de Quiberon
2, boulevard René Cassin
56170 Quiberon
7, avenue Mascareignes
l’Hermitage
97434 Saint-Gilles
La Réunion
Casino de Saint-Pierre
16, rue des Thermes
70300 Luxeuil-les-Bains
1, place des Bains - BP 26
52400 Bourbonne-les-Bains
Casino de
Saint-Gilles-les-Bains
Casino de Ribeauvillé
Bourbonne-les-Bains
Route du Baganais
33680 Lacanau-Océan
JOACasino de Lamalou
Allée du Parc
66820 Vernet-les-Bains
Casino de Niederbronn
10, place des Thermes - BP 8
67110 Niederbronn-les-Bains
Route départementale 106
BP 50002
68151 Ribeauville Cedex
Casino du Palais
Casino du Cap d’Agde
Casino de Vernet-les-Bains
Boulevard Hubert Delisle
97410 Saint-Pierre
La Réunion
Rue des Alizés
97233 Schoelcher Martinique F.W.I
Nouveau Casino d’Aix
Casino de Spa
Casino de Brides-les-Bains
Casino de Namur
Casino de l’Imperial Palace
Casino de Megève
Casino de Saint-Gervais
Route de l’Artisanat - Le Fayet
74190 Saint-Gervais-les-Bains
Casino de Chamonix
Place HB de Saussure - BP 30
74400 Chamonix
Casino d’Evian
Quai Baron de Blonay
74501 Evian
JOACasino d’Etretat
4, rue Royale
4900 Spa - Belgique
1, avenue Baron de Moreau
5000 Namur - Belgique
Casino de Dinant
6, boulevard des Souverains
5500 Dinant - Belgique
Casino d’Ostende
Oostehling d’Antin
8400 Ostende - Belgique
Casino de Marrakech
Es Saadi Gardens & Resort
Rue Ibrahim El Mazini
Hivernage
Marrakech - Maroc
L a Mamounia
Le Grand Casino
Avenue Bab Jdid - BP 292
Médina
Marrakech - Maroc
Rue Adolphe Boissaye
76790 Etretat
Casino Montreux
Esplanade Louis Aragon
76470 Le Tréport
Casino Courrendlin
JOACasino du Tréport
Casino de Yport
Promenade Roger Denouette
76111 Yport
Casino de Cayeux
Independant
800, bd du Général Sizaire
80410 Cayeux-sur-Mer
9, rue du théâtre
1820 Montreux - Suisse
Club 138 sur Haute Rive
2800 Courrendlin - Suisse
Casino de Berne
Postfach 488
3000 Berne 25 - Suisse
Grand Casino Basel
Flughafenstrasse 225
CH 4025 - Suisse
Casino de Sainte-Maxime
Casino de Lucerne
Casino Fusies
Café de Paris
Casino d’Argelès-Gazost
Casino du Golfe de
Cavalaire
Moods
Casino d’Amélie-les-Bains
Casino de Saint-Raphaël
Casino de Bagnères-de-Bigorre
JOACasino d’Argelès
JOACasino de Canet Plage
Casino de Collioure
23, avenue Charles de Gaulle
83120 Sainte-Maxime
Avenue de Naurois
81230 Lacaune-les-Bains
Promenade Port
83240 Cavalaire-sur-Mer
Aviation Club de France
3, boulevard Franklin Roosevelt
BP 276
85107 Les Sables d’Olonne
Cercle Gaillon
Casino des Atlantes
JOACasino de Gerardmer
Pointe du Bout
97229 Les-Trois-Ilets
Martinique
JOACasino du Boulou
JOACasino de Saint Cyprien
Sun Casino
Avenue Rhin et Danube
85100 Les-Sables-d’Olonne
JOACasino des Pins
Résidence Le Neptune
Boulevard Desnoyers
66750 Saint-Cyprien Plage
46, avenue Emmanuel Brousse
66120 Font Romeu
Place du Casino - MC 98000
Principauté de Monaco
12, avenue des Spélugue
MC 98000
Route d’Espagne
66160 Le Boulou
Casino de Font Romeu
Place du Casino - MC 98000
Square de Gand
83700 Saint-Raphaël
3, avenue Ville de Vichy
88400 Gerardmer
Casino de Vittel
Parc Thermal, avenue Bouloumié
88800 Vittel
Casino d’Enghien-les-Bains
3, avenue de Ceinture
95880 Enghien-les-Bains
Cap Dourat
66190 Collioure
6 Haldenstrasse
6002 Lucerne - Suisse
Casino Des Trois Ilets
cercles de jeux
104, av. des Champs Elysées
75008 Paris
11, rue Berri
75008 Paris
Cercle ELDO
33, boulevard Saint Martin
75003 Paris
Cercle Clichy Montmartre
84, rue de Clichy
75009 Paris
Cercle Central
2, rue Frochot
75009 Paris
Cercle Wagram
47, avenue Wagram
75017 Paris
Le mois prochain !
Retrouvez encore plus de pages techniques
dans notre numéro de mars :
>Le contre-bluff ?
Comment ça marche...
>Les secrets du heads-up
>Gérer sa bankroll en ligne
>Perfectionnez vous en Omaha,
par Antony Lellouche
Et toujours...
Nos chroniqueurs exclusifs :
Doyle Brunson, Fabrice Soulier, Isabelle Mercier, Rémy Biéchel
Nos reportages :
EPT Copenhague, Euro Finals of Poker, France Poker Tour, etc.
Les pages actualités online et casino, nos entretiens et portraits
des plus grands joueurs français et mondiaux, nos résultats
et nos classements, notre agenda de tournois.
3
SEULEMENT
En kiosque le 10 mars 2010, chez tous les marchands de journaux.
e 90
52 OUTSIDE
par françois delmotte
poker
royal
à dunkerque
Ayant eu carte blanche et chéquier ouvert
pour développer cette nouvelle rubrique,
je me suis dit qu’il serait bien de taper
fort tout de suite en faisant découvrir une
destination exotique, un de ces casinos
mythiques, dont l’accès est réservé à des
privilégiés, qui fait rêver tout joueur.
Un de ces lieux où les embruns enivrants de la mer se mêlent aux
parfums capiteux de jeunes femmes enjouées et sophistiquées.
J’hésite entre St-Martin, Sun City et Monte-Carlo. Après plusieurs
dizaines de secondes d’hésitation, je décide de porter mon choix
sur Dunkerque. Seul un entretien d’embauche dans la sidérurgie
(veinard !), une visite d’inspection à Gravelines, une irrépressible
– et très branchée – envie de découvrir Fort-Mahon ou l’idée de
rendre hommage à Bébel en passant un week-end à Zuydcoote peut
vous y amener. Vous auriez tort. Car ça rigole à Dunkerque. Et pas
seulement durant le mémorable carnaval. Ça y joue aussi, ce qui peut
constituer une très bonne motivation pour y faire un petit crochet.
Car le Casino, sis place du Casino, comme la mer est sise Digue de
la mer, est certainement le point de chute le plus recommandable en
cas de perdition dans les Flandres maritimes. L’établissement, érigé
en 2002 en face du vénérable Kursaal, est moderne, fonctionnel et
confortable (il y a même un véritable espace fumeurs contigu à la
salle des machines à sous). L’ambiance doit plus à celle d’un multiplexe de périphérie qu’à une salle d’art & essai du Quartier Latin,
mais c’est aussi ce qui en fait l’intérêt, à défaut de son charme. On
pratique là un poker sans façon et bon enfant. La direction et son
responsable des jeux, l’affable Frédéric Bienvenu, ont bien compris
que Dunkerque n’était pas Baden-Baden ou Biarritz, et ont conçu
des formules de jeux adaptées à la clientèle locale. On ne vend pas
ici du rêve et de la mythologie (aucune frasque de Charles Trenet
ou d’édith Piaf à vendre), mais des produits intelligemment mis au
point pour satisfaire tous les goûts. Deux tournois mensuels,
le « Lucky Twenty » au buy-in imbattable de 20 euros et le
« 100 % » à 100 euros (100 joueurs maximum chacun, 10 et
13 places payées) sont disputés dans la belle et chaleureuse
salle de spectacle où fut élue la dernière Miss Dunkerque
et où résonnent encore l’écho des voix suaves de Dave et
Michèle Torr. Chaque mardi et vendredi, un sit & go à 40
euros permet aux deux premiers de se qualifier pour
le « 100 % » (en plus d’une partie du prize-pool).
Cette perspective alléchante a justifié que je traverse toute la Picardie et le Bassin minier pour
rejoindre la ville de Jean Bart et Delbarre (qui,
à propos, vous présente, avec toute l’équipe
municipale, ses meilleurs vœux). Parler de
« basse saison » un mardi 12 janvier est
un peu flatteur, « tout ce qu’il y a de plus
morte saison » serait plus approprié et il
s’en faut de peu que mon initiative hardie
ne tourne à l’échec. à 22 heures (pour 21 heures annoncé), une
table de 10 est finalement constituée ou plutôt reconstituée, car on
semble ne s’être jamais quitté. Tout le monde se connaît et la bonne
humeur prévaut. J’ai l’impression d’être invité à la partie privée d’une
petite bande qui, par souci de commodité, aurait décidé de se donner rendez-vous au Casino. La communauté du poker en live est
encore composée d’une poignée de pionniers qui n’excède pas les
quelques dizaines d’aficionados. à peine trentenaires et plus proches
du profil étudiant que docker ou mareyeur. La convivialité n’épargne
L’ambiance doit plus à celle
d’un multiplexe de périphérie
qu’à une salle d’art & essai
du Quartier Latin
d’ailleurs pas les croupiers et l’ensemble du personnel, au professionnalisme dépourvu de raideur et de distance, ce qui accentue encore
le côté familial. Malheureusement, j’en profite un temps limité. J’ai
dû oublier mon poker Gare du Nord et en moins de deux heures
et trois mains jouées, sur une paire de 5 dont la tenue au flop m’a
fortement déçu, me voilà rendu à la digue déserte de Malo-les-Bains
bientôt enneigée. Auparavant j’ai pu goûter aux mets du restaurant
La Cascade (mais où peut-elle donc être ?) qui propose des spécialités de fruits de mer dont la fraîcheur ne peut être mise en doute (la
mer est à 50 mètres, un banc de poissons volants pourrait heurter
la baie vitrée) avec, en particulier, un menu complet avec boisson
(« faites vos jeux ») pour moins de 30 euros. Irréprochable. Le cadre
est plaisant et s’autorise même une petite touche « Riviera » avec
quelques palmiers qui paraissent à peine déplacés (ils le sont, pourtant, de toute évidence). Gentiment dépaysant (c’est pas Pandora,
non plus...). Alors s’il vous reste quelques réticences à faire vos
débuts en casino, venez les perdre en terre ch’ti (sa capitale cinématographique, Bergues, est à quelques coups d’aile de mouette).
Y jouer au poker n’est pas plus intimidant que de vous connecter
une première fois sur un site online. Sans décorum ni dress code
rigide, vous y serez déniaisé avec simplicité et cordialité, et vous
n’oublierez pas ces premiers émois dunkerquois.

PokErStarS EuroPEan PokEr tour dEauVillE

Transcription

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