Conseil de quartier Sorbonne du lundi 18 septembre 2006

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Conseil de quartier Sorbonne du lundi 18 septembre 2006
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Conseil de quartier Sorbonne
du lundi 18 septembre 2006
Salle Paul Pierrotet, Mairie du 5ème arrondissement
Composition du Conseil :
M. Jean TIBERI, Maire du 5ème, Président du Conseil.
1er Collège (élus et personnes qualifiées) :
Mme Nicole BENSOUSSAN-KATALAN, Adjointe au Maire du 5ème
M. Alexandre BAETCHE, Adjoint au Maire du 5ème
M. Bernard RULLIER, Conseiller d’arrondissement
Mme BLEHAUT, responsable UDAF
M. Jean DEBOISE, Délégué CICA de l’Association des Réfractaires et Maquisards de France
M. Robert LANGLOIS, Délégué CICA du « Lion’s Club »
2ème Collège (représentants associatifs) :
Mme Françoise COURT, Présidente du Centre Culturel du Panthéon
M. André MINOS, Président du Comité de Défense des Habitants et Travailleurs du Quartier
Latin et de ses environs
Mme Simone BIDAULT DE L’ISLE, Présidente de la Protection Civile Paris 5ème
M. Joël LEMAIRE, Délégué par l’Association « Club du 5ème »
Mme Marie-Madeleine LE MONNIER, Directrice de l’Association « l’Espérance Centre
d’Aide par le Travail »
Mme Michèle Laure RASSAT, Présidente de l’Association pour la Défense et la Promotion
de la Place de la Sorbonne
3ème Collège (habitants et travailleurs du 5ème – par ordre de tirage au sort) :
Mme Martine PRIEUR
M. Claude GESGON
Melle Lilia BENHADJI
Mme Carol DUFOUR
Mme Grazyna PACH
M. Gérard de la FLEURIAYE
Invités :
M. Bernard LEGUAY, Ingénieur en Chef des Services Techniques de la Voirie chargé des
5ème, 6ème et 14ème arrondissement.
M. Patrick ALBERT, Ingénieur responsable de la Subdivision du 5ème arrondissement de la
Direction de la Voirie.
Le Commissariat du 5ème arrondissement
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M. Jean TIBERI
Conformément à la tradition est mis à l’ordre du jour un point d’actualité, après quoi les
membres du conseil de quartier et les habitants pourront intervenir et poser des questions. Le
premier point concerne la mise aux normes pompiers des rues de 3 mètres ou moins de large
entraînant la suppression des places de stationnement. La Ville de Paris et les sapeurs
pompiers de Paris ont décidé, pour des raisons de sécurité, de supprimer un certain nombre de
places de stationnement. Certains endroits présentent des problèmes de sécurité, comme par
exemple la rue Pestalozzi qui fait un virage. En revanche, j’ai fait part de notre préoccupation
par rapport aux suppressions de places dans tout l’arrondissement. Dans le quartier Sorbonne,
46 places de stationnement sont supprimées, 31 rue Cujas, 7 rue Jean de Beauvais et 4 rue de
l’Estrapade, 4 rue Clotaire. MM. LEGUAY et ALBERT vont nous faire un exposé technique.
Mon sentiment est que la sécurité doit l’emporter, mais cela représente quand même beaucoup
de suppressions de places rue Cujas pour les habitants. J’ai reçu de nombreuses protestations
écrites d’habitants et de commerçants. Il y a un équilibre à trouver. D’autant que la Mairie de
Paris avait indiqué que dans le PLU, qui n’a pas encore été discuté, lorsque des places étaient
supprimées elles devaient être compensées par des installations en parc de stationnement
sous-terrain.
En ce qui concerne les pompiers, je comprends leur préoccupation. Ils ont de grands engins
qui peuvent parfois ne pas passer dans certaines rues, mais ils ont également des petits engins.
Dans la rue Blainville, par exemple, qui est très étroite et dans laquelle il n’y a pas de
stationnement, un grand engin ne peut pas passer. Ce qui veut bien dire que les sapeurs
pompiers sont équipés de petits engins. Alors pourquoi ces derniers ne sont-ils pas utilisés
pour la rue Cujas ? Je souhaiterais que nous ayons un débat à ce sujet. Ce qui m’étonne, c’est
que cette situation existe depuis des décennies et que le problème de sécurité ne surgisse que
maintenant. S’il y a vraiment un problème de sécurité, c’est extrêmement grave car cela
signifie que pendant quarante ou cinquante ans, on a vécu dans une insécurité totale et que
rien n’a été fait. Nous allons donc écouter l’exposé de MM. les ingénieurs, et je remercie le
représentant du commissariat d’être présent parmi nous.
M. LEGUAY
Comme vous l’avez rappelé, fin 2005, le directeur de la Voirie est venu avec un représentant
de la brigade des sapeurs pompiers vous présenter les projets de mise aux normes pompiers
des rues de Paris. Le code de l’urbanisme, le code du travail, le règlement des établissements
recevant du public, l’arrêté de 1986 relatif à la protection des bâtiments d’habitation, tous ces
textes réglementaires rassemblent un certain nombre de règles que nous allons vous résumer
très brièvement ce soir. Ces règles, nous les avons expurgées pour vous présenter uniquement
la partie qui concerne le domaine public.
Dans le jargon des sapeurs pompiers, deux termes sont à retenir : la voie engin et la voie
échelle. La voie engin est celle qui permet à l’engin de circuler dans les rues de Paris. Le
véhicule standard traditionnel des pompiers parisiens fait 3 mètres de large. C’est ce qui a
conduit à classer les rues de Paris en différentes catégories selon la largeur de la chaussée
circulable. Le véhicule des pompiers faisant 3 mètres de large, la largeur de chaussée
disponible pour que les véhicules des pompiers puissent passer est donc de 3 mètres de large.
D’autre part, la voie échelle est celle qui permet aux pompiers, en cas d’incendie, de mettre
leur véhicule en stationnement. Et pour ce faire, ils sont obligés de sortir des vérins de part et
d’autre de la carrosserie de leur engin. Ceux-ci sont posés sur des patins au sol et la largeur
totale entre deux patins est de 4 mètres de large. Les deux largeurs fondamentales sont donc 3
mètres pour la voie engin et 4 mètres pour la voie échelle. Nous allons voir que
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malheureusement à Paris nos largeurs de voie ne correspondent pas toujours à ces deux
critères.
Autre critère important à prendre en compte : lorsqu’un véhicule traditionnel tourne, dans un
virage une sur-largeur est nécessaire. Plus le véhicule est large et plus la sur-largeur doit être
importante. Pour tourner à des croisements de rue, les pompiers ont besoin en plus de la
largeur de la chaussée circulable de 3 mètres de large, d’une sur-largeur de 1,36 mètre. Ainsi,
à chaque fois que nous faisons des projets, nous rencontrons beaucoup de difficultés pour
qu’ils correspondent à la géométrie des façades actuelles. Construire une rue aux normes
pompiers en rase campagne n’est pas un problème, mais nous avons à Paris des rues qui, dès
le départ, ne sont pas conformes et n’offrent pas 4 mètres entre façades.
Autre point également important à signaler. Lorsque le camion pompiers est en stationnement,
sa distance par rapport à la façade doit être au maximum de 8 mètres. Ce qui veut dire que
dans le cas des grandes voiries parisiennes, nous sommes obligés de construire sur les trottoirs
ce que l’on appelle des pistes pompiers pour que les véhicules des sapeurs pompiers puissent
venir se mettre en station à une distance inférieure à 8 mètres de la façade. La problématique
que rencontrent les pompiers et que nous rencontrons lors de nos projets de voirie est que
nous avons sur le domaine public, entre la chaussée et les trottoirs, des bordures de trottoirs
simples, des bordures doubles, des marches d’escalier pour rattraper le nivellement, des
obstacles pour empêcher le stationnement illicite sur trottoir. Tout cela rentre dans les
différentes largeurs que je vous ai indiquées, et principalement celle de 4 mètres pour la mise
en station des échelles de pompier.
Nous en arrivons maintenant plus précisément aux deux notions de voie engin et de voie
échelle. La largeur traditionnelle minimale d’une chaussée parisienne pour la circulation est
en général calibrée à 3,50 mètres. Dès que l’on est dans cette configuration d’une chaussée à
3,50 mètres, pour la mise en station des patins les pompiers sont obligés d’utiliser la partie
trottoir pour arriver à cette largeur indispensable de 4 mètres. Cette photo montre une rue
parisienne de petit gabarit, une file de stationnement et une file de circulation. Les pompiers
ont beaucoup de mal à trouver les 4 mètres de largeur et sont obligés d’utiliser, d’une part, la
sur-largeur offerte par le trottoir, mais bien souvent également de mettre leur échelle en
station de telle sorte que la béquille soit entre deux véhicules en stationnement. Nous
retrouvons ici la même caractéristique de la voie engin et les patins sont sur les trottoirs des
deux côtés.
Ce croquis illustre ce que je vous ai montré sur la photo précédente. Les voies parisiennes
sont bien souvent calibrées à 5,30 mètres, soit 1,80 mètre pour la file de stationnement et 3,50
mètres pour la file de circulation. Nous voyons donc bien que dans ce cas de figure, un patin
est du côté de la file de stationnement et l’autre patin sur le trottoir. Cette photo illustre toute
l’emprise lorsqu’il y a un incendie, qui permet aux pompiers de stabiliser leur véhicule pour
pouvoir monter l’échelle et secourir les personnes dans les étages. En revanche, dans le cas
d’un stationnement bilatéral, c'est-à-dire une file de stationnement de chaque côté de la
chaussée, la largeur entre les bordures de trottoir doit être de 7,60 mètres, soit deux files de
stationnement de 1,80 mètre et la file de circulation au centre de 4 mètres. Malheureusement à
Paris lorsque nous avons du stationnement bilatéral, la plupart des chaussées ont été calibrées
avec une largeur de 7,20 mètres, et lorsque nous avons du stationnement unilatéral, elles sont
calibrées à 3,50 mètres. Sur des rues de largeur traditionnelle, des petites rues, nous
répondons très rarement aux largeurs indispensables pour la voie échelle ou la voie engin.
Nous avez ici le cas d’une rue au stationnement bilatéral où nous sommes très loin des 4
mètres de largeur pour la circulation entre files de stationnement.
M. Jean TIBERI
Mais ces photos n’ont pas été prises dans le 5e arrondissement.
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M. LEGUAY
Ces photos montrent des rues prises dans tout Paris. Vous avez ici l’exemple typique d’une
rue avec du stationnement bilatéral et où la chaussée centrale est loin de faire les 4 mètres de
largeur, mais fait tout juste 3,20 à 3,50 mères et où les pompiers ont de grandes difficultés
pour mettre leur échelle en station et pour sortir leurs patins. Cette photo montre le cas de
voies très larges où la chaussée circulable est à plus de 8 mètres des façades, avec des
plantations d’alignement. Dans ce cas nous sommes obligés de construire des pistes pompiers
sur les trottoirs où la structure du sol est renforcée pour permettre la mise en station des
échelles. Voici l’arrêté du 31 janvier 1986 auquel je faisais allusion en préambule, qui précise
ces largeurs, les problèmes d’accès aux façades et le classement des bâtiments en fonction des
sécurités à l’intérieur des immeubles. Ce transparent montre le recensement des voies du 5e
arrondissement qui posent problème par rapport aux largeurs et aux normes pompiers.
Sur le secteur Sorbonne, comme l’a indiqué M. le Maire en introduction, trois rues sont
concernées : la rue Cujas, la rue de l’Estrapade et la rue Jean de Beauvais. Voilà donc la
présentation générale que je souhaitais faire, sachant que cette présentation a été faite par les
sapeurs pompiers à M. le Maire à la fin de l’année 2005. Nous sommes prêts à répondre à vos
questions, soit générales, soit à propos des rues citées.
M. Jean TIBERI
Merci de votre exposé. Le même débat aura lieu sur les trois autres quartiers. Il s’agit d’une
première tranche et il y aura une deuxième et une troisième tranche qui aboutiront à des
suppressions considérables de places de stationnement. Encore une fois, il faut essayer de
trouver un équilibre entre la sécurité et le bon sens. Je comprends tout à fait la volonté des
pompiers d’accroître la sécurité, c'est leur rôle et je tiens à leur rendre hommage. Ce qui me
surprend, c'est que cela n’a pas posé de problème pendant quarante ans, et que d’un seul coup
cela en pose. À noter aussi que cela va entraîner un accroissement de la surveillance par les
services de police. Que font les pompiers quand il s’agit d’une rue comme la rue Blainville,
par exemple ? Sachant qu’il est impossible de stationner dans cette rue très étroite.
M. LEGUAY
Vous avez raison de préciser qu’il s’agit d’une première étape, puisque les pompiers et la
préfecture de police ont classé les voies de Paris en trois catégories. Les voies où la chaussée
circulable est inférieure à 3 mètres et où, théoriquement, les pompiers ne peuvent pas circuler,
qui n’ont donc pas la caractéristique de voie pompier. La deuxième catégorie, ce sont les
voies où la chaussée circulable est comprise entre 3 et 3,50 mètres, sur lesquelles les pompiers
peuvent circuler, mais ne peuvent se mettre en station. La troisième catégorie concerne les
voies où la largeur de chaussée circulable est comprise entre 3,50 mètres et 4 mètres. Ces
catégories de chaussées sont donc nommées urgence 1, urgence 2 et urgence 3. Ce que nous
vous présentons ce soir, qui aboutit à une suppression de l’ordre de 217 places sur tout le 5e
arrondissement, correspond aux voies classées en urgence 1, c'est-à-dire les chaussées
circulables inférieures à 3 mètres. Dans certains cas, comme je l’ai montré tout à l’heure, les
caractéristiques géométriques des voies entre façades ne permettent pas d’avoir les
caractéristiques des voies échelles et des voies pompiers. Dans le cas de ces voies, les
pompiers sont donc obligés de faire un effort et de sortir uniquement avec des petits engins
adaptés à la caractéristique de la voie. Alors que le principe de sortie des pompiers veut que
lorsqu’un incendie se déclare, systématiquement toutes les casernes de pompiers de Paris
peuvent être amenées à intervenir avec leur matériel standard et sans connaître la particularité
géographique de la voie.
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En revanche, il faut un effort de signalement lorsqu’ils doivent intervenir dans des voies très
étroites. Cela n’empêche pas les autres engins de pompiers et les autres casernes de venir avec
des camions traditionnels qui s’approchent le plus près possible de l’incendie, mais dans
certains cas ils sont obligés d’intervenir avec du petit matériel ou des moyens réduits. Je vous
remercie.
M. Jean TIBERI
Je propose maintenant aux conseillers de quartier de poser leurs questions et de faire leurs
remarques, après quoi je donnerai la parole aux habitants.
M. Minos, Comité de défense des habitants du Quartier Latin
Le problème est celui de la grande échelle qui doit pouvoir asseoir des vérins pour être
déployée. J’ai souvent pensé que ces vérins pourraient s’asseoir d’un côté sur le trottoir, si les
trottoirs étaient d’une constitution solide, ce qui n’est pas le cas. Par exemple, dans les rues où
le stationnement va être interdit, on pourrait autoriser le stationnement d’un côté de la rue et
l’interdire de l’autre. Et utiliser le trottoir le jour où les pompiers ont besoin de déployer une
grande échelle, c'est-à-dire entre les potelets à condition, bien sûr, de calculer que les potelets
ont un espacement suffisant ou calculé. Si nous continuons ainsi, nous finirons par détruire le
reste du tissu commercial. C’est ce qui se passe pour d’autres raisons boulevard Saint Marcel
et boulevard de Port-Royal où les commerces ferment les uns après les autres. Si on interdit le
stationnement dans des rues comme la rue Cujas, il sera impossible de sortir d’un garage et
d’aller dans un parking, il n’y aura plus aucune possibilité de se garer au bord d’un trottoir. Et
une certaine forme de commerce va en pâtir.
Mme Lemaire
Je représente le Club du 5e. Je pense que, de plus en plus, on tient à nous supprimer nos places
de stationnement sur le 5e. Je n’ai rien bien sûr contre les pompiers et la sécurité, mais rien
n’est jamais proposé pour les riverains .Nous sommes là, nous existons, et qu’allons-nous
faire ? D’autre part, je ne comprends pas pourquoi 7 places de stationnement sont supprimées
Jean de Beauvais dans la mesure où il y a déjà deux places pour les transports de fonds et une
place de livraison. Je ne vois donc pas où sont les autres places.
(Intervenant non identifié)
Je souhaite avoir un renseignement. Quand on parle de supprimer le stationnement de la rue
Cujas, sera-t-il supprimé des deux côtés ou uniquement d’un seul côté ? Actuellement, le
stationnement est bilatéral. Un stationnement unilatéral, en aménageant les trottoirs, ne
suffirait-il pas ? Nous sommes devant la quadrature du cercle. Paris est une ville merveilleuse,
nous habitons un quartier ancien, les rues sont étroites. Il en est de même dans les 3e et 4e
arrondissements. Il ne sera bientôt plus possible de circuler et de stationner dans Paris. Ce qui
signifie à court terme la mort des commerces, la mort de la vie parisienne. C’est la fin du
Paris que nous avons tous connu il y a encore quelques années. On étouffe la ville. Je crois
qu’il faut se pencher sérieusement sur le sujet et prendre des décisions raisonnables et non pas
draconiennes.
Bernard Rullier
Nous comprenons tout à fait les préoccupations de sécurité de la préfecture de police qui a
demandé ces aménagements conduisant, comme on l’a dit, à la suppression de 200 et quelque
places, ce qui va gêner quelque peu la vie quotidienne des habitants du 5e. Je ne crois pas qu’il
faille supprimer ces 200 places pour creuser des parkings, car je ne sais pas trop où l’on peut
encore creuser dans le 5e arrondissement compte tenu de la nature du terrain et des lignes de
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métro qui passent dans notre sous-sol. Comme M. TIBERI, je suis étonné de la soudaine
actualité de ce dossier, alors que l’arrêté interministériel qui fonde cette demande des
pompiers date du 31 janvier 1986, c'est-à-dire vingt ans. La suppression de ces places de
parking est-elle suffisante en elle-même ? Le mobilier urbain ne va-t-il pas gêner l’utilisation
des engins des pompiers ? Par ailleurs, les petits engins dont vous avez parlé offrent-ils une
sécurité suffisante en cas d’intervention contre un incendie ?
M Bernardac
L’essentiel a été dit. La sécurité doit passer avant tout, mais comme vous, M. le Maire et
comme mes voisins qui viennent d’intervenir, je me demande quel incident a pu intervenir
depuis cinquante ans. Je représente l’association de défense et de protection de la place de la
Sorbonne, je suis architecte, j’ai travaillé dans des villes nouvelles où nous avions des vues
gigantesques sur des grandes voies, et on s'est rendu compte au bout d’un certain temps qu’il
fallait recréer une animation. La rue, ce sont des passants, mais ce sont aussi des voitures. La
suppression des places de stationnement dans la rue Cujas devrait être, à mon avis, repensée
car si l’on supprime toutes les voitures rue Cujas, des dizaines d’autres rues suivront, et Paris
va finir par n’être constituée que de voies pompiers. Il faut faire un choix. Je pense qu’il est
essentiel de faire le maximum en termes de sécurité, mais si tout s’est bien passé jusqu’ici,
c’est que les pompiers ont pris du matériel qui correspondait ou qu’ils peuvent encore adapter
leur matériel aux spécificités des rues de Paris, et notamment du vieux Paris. Dans le cas des
voies très larges, on fait sur 8 mètres de large un renforcement des voies afin de mettre les
patins des engins. Lorsque les trottoirs sont aménagés, peut-être pourrait-on peu à peu
renforcer les trottoirs. On ne peut pas décider d’un coup de supprimer 68 places de
stationnement des deux côtés de la rue Cujas. La question est trop grave pour les habitants du
quartier, elle mérite une discussion avec les pompiers pour aller plus loin dans notre réflexion.
M. Jean TIBERI
La meilleure orientation serait de revoir la question avec la police, les pompiers et les services
de la ville. La sécurité est un élément important, mais faisons-le modérément. Supprimer 68
places rue Cujas, c’est beaucoup trop. Comme dans toute situation, il faut trouver le bon
équilibre.
De la salle
J’ai l’impression qu’on est en train d’utiliser un peu la technique du lait de poule. Je
m’explique. C’est de l’arsenic que vous mélangez avec du lait, qui ne laisse aucune trace, et
après avoir bu ce lait de poule tous les matins, la personne décède. Toute comparaison mise à
part, c'est la même technique qui est actuellement utilisée avec le stationnement à Paris. On
distille quelques petites gouttes de ce poison tous les ans. J’en veux pour preuve le règlement
concernant le stationnement sous-terrain qui a été modifié, et pas dans le bon sens, à plusieurs
reprises. J’en veux pour preuve la suppression d’un certain nombre de places de
stationnement dans le cadre des aménagements du Mobilien. Comme l’ont souligné les
représentants des artisans et des commerçants dans la salle, cette mesure supplémentaire ne va
pas dans le sens d’un développement des activités économiques et ne peut être rajoutée à une
espèce de tonneau qui commence à se remplir très vite, où l’on se rend compte que toutes ces
mesures rajoutées les unes aux autres ont pour conséquence que Paris est en train de se vider
de ses commerçants, parce qu’on ne peut plus circuler, parce qu’on ne peut plus livrer et parce
que les clients ne peuvent plus stationner devant ces commerces. Encore une fois oui à la
sécurité, mais pas n’importe comment, avec un juste équilibre à trouver.
D’autre part, comment se fait-il que les services techniques de la préfecture de police, en
particulier ceux de la brigade des sapeurs pompiers de Paris, n’ont pas mis à l’étude
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l’utilisation de nouveaux engins de dimension réduite permettant justement d’avoir accès à
ces rues qui font le centre historique de Paris ? Cela a été fait à l’étranger dans des villes
comme Londres, Rome ou Madrid, et je ne vois pas pourquoi la brigade des sapeurs
pompiers, qui a une renommée internationale, qui a même commercialisé un certain nombre
de ses brevets, n’a pas encore mis à l’étude la mise en service d’un certain nombre
d’équipements routiers permettant non seulement de ne pas engendrer ces suppressions de
place, mais aussi d’assurer la sécurité des biens et des personnes dans une ville comme Paris.
Enfin, dernier point, cette précipitation, que vous avez soulignée à juste titre, M. le Maire,
nous ne la comprenons pas tout à fait. Peut-être y a-t-il des études complémentaires à faire. Le
premier chiffre qui nous est annoncé de plus de 200 places de stationnement supprimées n’est
pas de nature à nous rassurer sur la suite de cette démarche qui, encore une fois, est
compréhensible, mais vient se rajouter à un certain nombre d’autres mesures que les habitants,
les commerçants et les artisans de l’arrondissement subissent pour voir leur commerce
décliner et ne plus être d’ailleurs en mesure de revendre leur fonds de commerce. Il suffit pour
s’en convaincre de consulter les statistiques de la Chambre des Notaires de Paris.
De la salle
Les pompiers possèdent plusieurs types de grande échelle, de différents gabarits, pourquoi
prendre les plus grandes. Je suis un peu étonné car on nous parle d’un gabarit de 3 mètres, or
le gabarit standard est de 2,50 mètres. (Suite inaudible, problème de micro).
De la salle
M. l’ingénieur a parlé de trois ou quatre catégories de rues, et il a dit d’autre part qu’en cas
d’incendie, des camions de pompiers viennent d’autres casernes, et parfois avec un gros
camion alors que la rue est étroite. Je pense que si Paris a été classée en différentes catégories
de rues, il ne doit pas être difficile de mettre en place un système permettant aux pompiers,
avant de se rendre sur les lieux, de voir dans quelle rue ils vont intervenir et quel type de
véhicule ils doivent utiliser. D’autre part, derrière ce problème de sécurité qui surgit tout d’un
coup, comme par enchantement, il y a la volonté de supprimer un maximum de places de
stationnement, d’ennuyer les automobilistes, et de favoriser les personnes ayant les moyens
d’avoir un parking souterrain, et tous ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un parking
souterrain devront quitter Paris. Ainsi Paris deviendra un cercle fermé pour privilégiés. Ce qui
est tout à fait inadmissible.
De la salle
Il me paraît logique, en effet, avant de modifier les rues de Paris et le caractère historique de
certains quartiers et, sur le plan économique, de léser beaucoup de commerçants du centre de
Paris, de faire une réunion avec les pompiers pour essayer de voir au préalable quelle
modification doit être apportée à leur équipe courante.
M. Jean TIBERI
Sur le plan pratique, si cette mesure était prise rue Cujas, cela obligerait la police, qui a
d’autres préoccupations, à intervenir sans cesse pour verbaliser les contrevenants. Il faut
trouver un consensus sur la sécurité et la préservation de la qualité de vie des habitants et des
commerçants.
Mme Lemonnier
La rue de la Huchette n’a pas été citée. Or, pour intervenir dans cette rue les pompiers sont
bien obligés d’utiliser des petits engins, à moins de démolir une partie des maisons de cette
rue. Quelle va être la solution ? Construire des petits engins.
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M. Jean TIBERI
Ils en possèdent déjà.
Mme Lemonnier
Mais peut-être peuvent-ils encore les améliorer. Il est question aujourd’hui de certaines rues
qui offrent des possibilités, mais la rue de la Huchette ne possède pas de trottoir, il n’y a que
des immeubles.
Mme BLEHAUT
Je voudrais témoigner d’un incendie rue Jean de Beauvais. Les pompiers sont intervenus de
façon exemplaire et efficace, et je n’ai pas du tout eu l’impression qu’ils étaient gênés par
quoi que ce soit. La rue des Anglais n’a pas été citée, mais on ne peut ni y passer, ni y tourner.
J’ajouterai que les règlements pompiers existent et qu’ils se discutent avec les autres
responsables de la voirie. Il faudrait savoir exactement de qui émane la demande et réfléchir
aux excellentes solutions qui ont été citées tout à l’heure.
M. Minos
Les petits engins existent, j’en ai vu un manœuvrer rue Xavier Privas. Mais il est bien certain
que ces petits engins datant peut-être d’un siècle, munis de roues en bois comme celui que j’ai
vu, ne possèdent pas d’échelle pouvant atteindre de grandes hauteurs. Si vous prenez une
échelle susceptible de monter à la hauteur d’un immeuble haussmannien il faut une assise
correspondant à la hauteur de l’échelle, et tout modernisme ne changera pas ce fait. Les
petites échelles existent donc pour la rue de la Huchette et la rue Xavier Privas, mais elles ne
peuvent être utilisées dans des rues possédant des immeubles d’une hauteur relativement
importante.
M. Jean TIBERI
Depuis plusieurs décennies, il n’y a jamais eu de problème majeur dans ces petites rues. La
sécurité s’adapte toujours, il faut aller de l’avant, mais de là à passer de zéro à l’extrême… Je
vais donc faire la proposition que vous me donniez mandat pour reprendre contact avec les
services techniques de la ville, les services des pompiers afin de voir comment trouver un
équilibre, tout en répondant aux légitimes préoccupations de sécurité et en préservant la vie
quotidienne des habitants.
M. le représentant du commissariat
Juste une anecdote à propos de la rue de la Huchette. J’ai déjà vu la grande échelle déployée
dans la rue de la Huchette, suite à un début d’incendie au troisième étage d’un immeuble, et
les pompiers ont mis une demi-heure pour déployer la grande échelle. Heureusement que tout
l’immeuble n’était pas en train de flamber. Mais je ne suis pas pompier.
M. Jean TIBERI
En matière de sécurité, il faut être prudent, mais les choses sont ainsi depuis cinquante ans. Ce
n’est pas une raison pour ne pas prendre des précautions nouvelles, mais il faut relativiser le
problème. Il me semble que c’est une position extrémiste. Suite aux différentes remarques
faites par les conseillers de quartier et les habitants ce soir, il faut initier une discussion pour
essayer de trouver une solution de bon sens. Les positions extrémistes dans quel que domaine
que ce soit ne sont jamais bonnes. S’il y a un incendie rue Blainville comment font les
pompiers ?
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M. le représentant du commissariat
Encore une fois, je ne suis pas pompier. Ils se garent place de la contrescarpe, me semble-t-il.
M. Jean TIBERI
Les pompiers n’ont-ils pas de petits engins pour aller rue Blainville ? Je comprends la
position des pompiers puisqu’il en va de leur devoir, mais c'est à nous de trouver une solution
équilibrée. Etes-vous d’accord pour que je prenne contact, au nom de tous, avec les services
techniques de la ville et les services des pompiers ? Tout le monde est d’accord. Je vous
remercie.
M. BAETCHE
Je confirme que c’est la bonne solution de demander aux pompiers de revoir leur façon de
concevoir les choses. C’est aux pompiers de s’adapter à la ville. Vous ne demandez pas au
champ de bataille de s’adapter à votre armement. De plus, le PDD (?) n’est pas adopté pour
l’instant, ce qui justifie de demander de revoir la copie et demander pourquoi il n’y aurait pas
de véhicule adapté aux rues. Par exemple, les structures des immeubles situés rue de la
Huchette et Saint-Séverin sont en bois. Faut-il les démolir pour éviter des incendies ? D’autre
part, si on fait l’historique des incendies dans le 5e, ce genre de problème a-t-il déjà causé une
catastrophe absolue ? À ma connaissance, il n’y a pas eu ce genre de problème dû au fait que
la rue est étroite. Même si cela avait été le cas, on ne peut pas démolir les rues étroites pour
laisser passer des voitures de pompiers. Les habitants savent qu’ils habitent dans une rue
étroite et que les voitures de pompiers n’y passent pas. Il faut donc demander aux pompiers de
mettre en œuvre les matériels adaptés à leurs missions, mais ce n’est pas aux bâtiments de
s’adapter aux pompiers.
M. Jean TIBERI
Il y a des endroits où il faut absolument faire quelque chose. Je pense notamment à la rue
Pestalozzi où l’on a eu tort de supprimer des places de stationnement. En revanche, si des
voitures stationnent à l’endroit où la rue fait un coude, cela pose un problème de sécurité.
Mais il suffit d’un aménagement pour empêcher le stationnement à cet endroit.
(Intervention sans micro)
M. Jean TIBERI
Il faut une meilleure information. Nous en avons terminé avec ce sujet de l’ordre du jour. Y at-il des questions diverses ?
De la salle
Je souhaite aborder la question du stationnement résidentiel dans le 5e. La carte de
stationnement a récemment été modifiée et les habitants du 5e ne peuvent plus se garer dans
tout le 5e, mais seulement dans le quart de l’arrondissement et un morceau du 6e pour moi ou
d’un autre arrondissement pour d’autres. Je ne peux plus aller faire mes courses rue
Mouffetard ou rue Monge en tant que résidente.
M. LEGUAY
Effectivement, le découpage des zones résidentielles de Paris a été revu il y a un an. Le 5e
était auparavant en deux secteurs et le nouveau découpage a été étudié par mes collègues de
façon à ce qu’un riverain, habitant à un endroit précis, se trouve toujours au centre d’une zone
sur laquelle il a le droit de stationner. Avant, les zones étaient très rigides, très figées et
lorsqu’on habitait en périphérie d’une zone, on avait le droit de stationner en périphérie de la
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zone du côté de son arrondissement mais pas de traverser l’autre arrondissement. Le principe
est celui-là. Je n’ai pas la réponse précise par rapport à votre problème spécifique et à votre
sentiment de régression par rapport à l’ancien système.
De la salle
Photo à l’appui, se trouve à l’angle de la rue Saint-Jacques et du boulevard Saint Germain le
Crédit Mutuel. Or, en remontant la rue Saint-Jacques, il y a deux places de livraison au niveau
de la banque et, plus haut dans la rue, une place pour les transports de fonds. Les transporteurs
de fonds ne vont pas, je suppose, parcourir je ne sais combien de mètres pour aller relever
l’argent de la banque.
M. Jean TIBERI
M. l’ingénieur va étudier cette question.
M. Minos
Permettez-moi de revenir au plan Vigipirate. Grâce à nos interventions concernant la rue des
Prêtres Saint Séverin, les bornes qui clôturent cette rue ont été remises en service.
Dernièrement, vous avez dû voir à la télévision et lire dans la presse que, malheureusement,
les terroristes veulent s’en prendre à la France. J’ai dit jadis que la rue des Prêtres Saint
Séverin me semblait être un lieu idéal pour les terroristes. Or, que se passe-t-il actuellement ?
Les bornes n’ont pas été détruites, mais des petits malins ont trouvé le moyen de casser un
maillon d’une chaîne posée rue de la Parcheminerie, de décrocher cette chaîne et d’emprunter
la rue des Prêtres Saint Séverin. C'est-à-dire qu’encore une fois, un petit nombre d’individus
risque d’être imité par d’autres et la situation de redevenir ce qu’elle était il y a plus d’un an.
Je remercie le représentant du commissariat de bien vouloir faire le nécessaire.
M. Jean TIBERI
Et je demande à M. l’ingénieur d’aller vérifier et de réparer d’urgence cette chaîne. Si cette
chaîne est bien renforcée et immédiatement réparée, ce sera dissuasif. Et si la police pouvait y
passer, ce serait encore mieux.
M. Deboise
Voilà deux ans que nos conseils de quartier fonctionnent. J’aimerais savoir ce que cette heure
et demie ou ces deux heures de réunion et de travail ont apporté de positif.
M. Jean TIBERI
Je me suis déjà exprimé à différentes occasions sur ce point, mais c’est à l’occasion de
l’assemblée générale des conseils de quartier, qui a lieu au mois de janvier, que nous faisons
le point. Donc, en janvier prochain nous ferons le point de l’activité des quatre conseils de
quartier.
De la salle
Je souhaite intervenir sur la question de la propreté des rues de la Huchette, de la Harpe, de la
Parcheminerie et autres rues du quartier. Certains jours, il faudrait pratiquement mettre des
bottes pour marcher dans la rue. C'est inadmissible. D’autre part, concernant les trottoirs, les
grands pavés des rues ne sont pas nivelés, ils sont hauts, bas, décalés. De ce fait, des
personnes handicapées de mon association sont déjà tombées parce que leur pied a heurté les
pavages. On nous avait dit que le nécessaire serait fait, mais cela fait deux ans et rien n’a été
fait.
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M. Jean TIBERI
Je demande à M. l’ingénieur de le noter. La question de la propreté que vous venez d’évoquer
est un vrai problème. Nous l’avons évoqué à de nombreuses reprises sans succès. Ce qui
rejoint la question de M. Deboise sur l’efficacité de nos conseils qui est souvent limitée. La
question du 91 en est un exemple particulièrement grave. Nous étions d’accord pour donner la
priorité à l’autobus, mais nous n’avons pas été écoutés, et le résultat est catastrophique sur le
plan financier, esthétique, sécuritaire, etc. Si nous avions été contre cette priorité au bus, il
aurait été normal que la ville impose, mais nous étions pour et avons proposé une solution
coûtant beaucoup moins cher. Et la majorité municipale a refusé de nous écouter. Même
chose pour la propreté. Il y a un problème à ce niveau et je l’ai moi-même constaté. Avant, les
bennes passaient de 6h à 8h 30 ; maintenant, elles passent de 6h à 12h. Ce qui veut dire que
dans la moitié de l’arrondissement au moins, les bennes passent après 8h 30, heure à partir de
laquelle la circulation est dense. D’autant que les bonnes ne passent pas toujours aux mêmes
heures. Certains jours elles passent à 9h, d’autres à 11h. Les propriétaires, les locataires, les
personnes chargées d’enlever les poubelles des trottoirs ne savent plus comment faire. Et ils
sont verbalisés quand les poubelles restent sur le trottoir. Avant les grandes vacances, j’ai
moi-même constaté, notamment rue de l’Abbé de l’Épée, que les bennes passaient à 15h
l’après-midi. Il y a donc un vrai problème. Si vous en êtes d’accord, je soumettrai ce sujet à
l’ordre du jour d’un prochain conseil de quartier Sorbonne et des trois autres conseils de
quartier.
De la salle
C’est particulièrement dommage de voir ces poubelles traîner absolument partout, parfois
jusqu’à 14h, dans ces quartiers dont nous nous disions qu’ils étaient des bijoux et qui sont très
visités.
De la salle
Je souhaite mettre sur le tapis la question du bruit dans le secteur où j’habite, c'est-à-dire
Notre-Dame, près de la rue Galande. Il y a énormément de bruit, particulièrement l’été, et
jusqu’à une heure très avancée de la nuit. Il y a des restaurants, des bars, des cinémas, des
voitures, des gens qui s’arrêtent et qui se mettent à hurler dans la rue, etc. Arrive un moment
où le bruit devient trop excessif, et je crois que nous avons atteint ce moment-là. Que peut-on
faire pour obliger les gens à être moins bruyants et, à partir d’une certaine heure, obtenir une
diminution des décibels ?
M. Jean TIBERI
En ce qui concerne les commerces, les services de police sont attentifs. Mais peut-être
doivent-ils être encore plus vigilants à partir de 22 h dans certaines rues du quartier.
M. le représentant du commissariat
Tout à fait. D’ailleurs, nous avons déjà passé le message aux services compétents, sachant que
nous avons des services annexes dépendant de la préfecture, qui travaillent spécifiquement la
nuit notamment sur les problèmes de nuisance sonore. En rentrant, je vais leur repasser le
message pour qu’ils insistent davantage dans le Quartier Latin et la rue Galande.
De la salle
Je souhaite intervenir à propos de l’éclairage de la fontaine Saint-Michel.
M. Jean TIBERI
Mais ce n’est pas le 5e.
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De la salle
Un éclairage avait été autrefois installé dans cette fontaine qui la rendait lumineuse le soir et
cet éclairage a été supprimé il y a quelques semaines. Or, la fontaine est quand même un
monument parisien qui compte et qui doit donc être visible. Et sur le pont Saint Michel, des
balustres ont été abîmées (suite inaudible).
M. Jean TIBERI
Nous l’avons déjà signalé à plusieurs reprises.
M. le représentant du commissariat
Je fais partie de la préfecture de police, mais je ne suis pas le porte-parole de la préfecture de
police, je dépends du commissariat du 5e arrondissement et je ne suis pas responsable des
convois de prisonniers.
M. Jean TIBERI
Pour terminer, je m’adresse à M. RULLIER. Dans un journal, sur lequel je ne souhaite pas
m’étendre, il dit qu’au dernier conseil de quartier Sorbonne, j’aurais imposé le dallage de la
rue Soufflot. C’est tout à fait inexact. Nous avons débattu de cette question et nous avons
voté, j’ai le procès-verbal de cette réunion. Ce choix a été fait à l’unanimité. Je n’ai donc rien
imposé, j’ai proposé un choix et ce sont les membres du conseil de quartier et les habitants qui
ont pris leur décision en toute liberté et démocratiquement. On peut être pour ou contre, mais
dire que j’ai imposé un choix n’est pas très agréable pour moi, et surtout pour les membres
des conseils de quartier. Je parle sous le contrôle de ceux qui étaient présents.
M. Bernardac
J’étais intervenu à ce propos et j’ai été très étonné de deux choses. D’une part, on parle dans
ce document d’un climat d’affrontement et on dit par la suite qu’une décision a été prise par
vous, M. le Maire, sans notre avis. Si mes souvenirs sont bons, nous avons été unanimes. Ce
n’est donc pas très sympathique. Je ne demande pas d’excuse, mais c’est tout de même très
regrettable d’aller jusque-là.
M. RULLIER
Puisque je suis nommément mis en cause, M. le Maire, j’ai fait preuve à ce conseil de quartier
de ma totale disponibilité pour approuver votre proposition. Vous voyez que je ne fais preuve
d’aucun sectarisme. Quant au journal de l’opposition, je suis content de voir qu’il est lu.
Enfin, quant au climat d’affrontement, je vous rappelle simplement la page 7 du procès-verbal
du dernier conseil de quartier où j’ai été attaqué.
M. Jean TIBERI
Mais vous dites que j’ai imposé alors qu’il y a eu vote, et un vote unanime du conseil de
quartier.
M. RULLIER
On peut assumer ses choix aussi, M. TIBERI.
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M. Jean TIBERI
Vous avez le droit d’assumer vos choix.
M. RULLIER
Mais les vôtres aussi.
M. Jean TIBERI
Mais vous n’avez pas le droit de dire qu’il n’y a pas eu vote, puisqu’il y a eu un vote.
M. RULLIER
Si je suis chargé de faire le compte rendu exact des conseils de quartier dans la presse locale,
nous nous entendrons sur les modalités.
M. Jean TIBERI
Mais il y a bien eu un vote.
M. RULLIER
Oui, il y a eu un vote.
M. Jean TIBERI
Vous faites semblant de ne pas comprendre. L’incident est clos.
De la salle
Je voudrais attirer l’attention du conseil de quartier sur l’intolérance vis-à-vis des véhicules
automobiles, et le fait que dans le 5e arrondissement, et en particulier rue Soufflot où j’habite,
les piétons ne pourront bientôt plus circuler. Car je suis navrée de dire que si les trottoirs de la
rue Soufflot étaient fort larges, quiconque veut aujourd’hui passer avec une poussette a
beaucoup de mal à circuler à cause des terrasses de bistrots qui s’étendent de plus en plus dans
tous les sens. Par conséquent, je voudrais savoir comment on peut vouloir de plus en plus de
piétons, alors qu’on ne fait rien pour aider lesdits piétons. Rue Soufflot, les deux roues
stationnent allègrement sur les trottoirs qui, encore une fois sont bien larges, d’accord, mais je
voudrais quand même savoir jusqu’où cela va aller. Devant le restaurant de la Gueuze, par
exemple, il faudra bientôt être filiforme pour passer.
M. Jean TIBERI
J’en ai bien pris note. Ma position générale et qui s’applique dans ce cas également consiste à
essayer de trouver un équilibre. Les textes doivent être respectés, mais si le débordement ne
porte pas atteinte à la sécurité et au passage des piétons, il faut être tolérant. En revanche, si le
débordement est trop important et porte atteinte à la sécurité et au passage des piétons, il doit
être pénalisé. Quant au stationnement des deux roues, nous avons mis en place un certain
nombre d’aménagements pour les deux roues. Il faut que la police fasse respecter l’utilisation
des nombreux emplacements mis à la disposition des utilisateurs.
M. le représentant du commissariat
Je suis entièrement d’accord avec vous. Néanmoins, dans la mesure où on élargit de plus en
plus les trottoirs partout, il faut bien se dire que les trottoirs ne restent jamais vides. Plus le
trottoir est large, plus les commerçants s’étendent. Même chose pour les conducteurs de deux
roues. Pourquoi vont-ils s’embêter à se garer dans un emplacement deux roues situé à deux
cents mètres alors que le trottoir est suffisamment large et qu’un seul deux roues permet aux
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piétons de passer, sauf qu’un deuxième, un troisième etc. finissent par s’y garer également. Je
vous rassure, nous luttons contre l’élargissement des terrasses.
M. Jean TIBERI
Là aussi, il s’agit d’un problème de bon sens et d’équilibre.
M. Minos
En ce qui concerne l’illumination de la fontaine Saint-Michel, qui se trouve dans le 6e
arrondissement, lors du dernier conseil d’arrondissement du 6e, comme par hasard, je suis
intervenu pour demander la réfection de cette illumination de la fontaine Saint-Michel.
De la salle
Pour revenir sur le problème de la saleté des rues et des poubelles ramassées à cinq heures de
l’après-midi, particulièrement dans les petites rues, que je constate également, il y a des
conséquences auxquelles on ne pense pas. On a tout à l’heure parlé des voitures qui ne
peuvent plus venir dans certaines rues de Paris et des commerces qui ferment. Mais il y a
aussi le fait que dans le 5e, et notamment dans le quartier de la Sorbonne, il y a un grand
nombre d’étudiants étrangers. Or beaucoup d’entre eux vont devenir ensuite dans leur pays
des décideurs qui pourront choisir de commercer avec la France, de travailler avec des
entreprises françaises et notamment parisiennes. Je pense que l’image déplorable qu’ils ont de
Paris risque de contribuer à leur faire choisir de commercer ou de travailler avec des
entreprises d’autres pays.
M. Jean TIBERI
Merci de votre participation.