Guide d`Orientation « Mainstreaming SIDA
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Guide d`Orientation « Mainstreaming SIDA
Programme sénégalo-allemand d’appui à la décentralisation et au développement local PRODDEL Guide d’Orientation « Mainstreaming SIDA » L’approche mainstreaming SIDA au niveau des communautés rurales dans le cadre de la décentralisation Quelles approches ? Quelles activités ? Expérience du Programme de Lutte contre la Pauvreté en milieu rural dans le Bassin Arachidier 2004 - 2007 Ministère de la Décentralisation et des Collectivités Locales (MDCL) Responsables et Rédaction Elke SCHADE, Abdoul Aziz MBODJ ECO-Education [email protected] Auteurs Gabrièl Diaga DIOUF, Moustapha DIALLO Glossaire AE AGR ANCR CAF CEF CEM CL CPD CR CR-PF/CEF DEL EBF ENF FDC FT GIE GPF GRN GTZ IA IDE KFW OCB ONG PAIS PBA PCR PDEF PF PFC PLD PNDL PIA PIC PPAA PPF ProCas PTME PVVIH RDA SIDA VIH WV Activité Economique Activité Génératrice de Revenu Association Nationale des Conseillers Ruraux Centre d’Alphabétisation Fonctionnelle Commission Education Formation Collège d’Enseignement Moyen Collectivité Locale Comité de Pilotage pour le Développement Conseil Régional/Conseiller Rural/Conseil Rural/Communauté Rurale Conseil Rural et Point Focal/Commission-Education-Formation Développement Economique Local Education de Base des Femmes Education Non Formelle Fonds de Développement communautaire Formation Thématique Groupement d’Intérêt Economique Groupement de Promotion Economique Gestion des Ressources Naturelles Coopération Technique Allemande Inspection Académique /Inspecteur Académique Inspection/Inspecteur Départemental(e) de l’Education Coopération Financière Allemande Organisation Communautaire de Base Organisation Non Gouvernementale Programme d’Alphabétisation Intensive au Sénégal Programme de Lutte contre la Pauvreté dans le Bassin Arachidier Président Communauté Rurale /Conseil Rural Plan Décennal de l’Education et de la Formation Point Focal (Commission Education Formation Elargie) Plan de formation et de communication Plan Local de Développement Programme National pour le Développement Local Plan d’Investissement Annuel Plan d’investissement communal Plan Prioritaire d’Action Annuelle Président Point Focal Programme d’Appui au développement socio-économique pour la paix en Casamance Prévention transmission Mère-Enfant Personne vivant avec le VIH/SIDA Responsable Départemental de l’Alphabétisation Syndrome de l’Immunodéficience Acquise Virus de l’Immunodéficience Humaine World Vision (Vision Mondiale) Sommaire 3 4 Sommaire 1. Contexte et importance du « Mainstreaming SIDA » au niveau local . ................ 06 2. Le guide Mainstreaming SIDA.................................................................................... 09 3. Orientation / Structuration du guide......................................................................... 11 4. Informations générales................................................................................................ 12 4.1 La problématique du VIH/SIDA 4.1.1 Le SIDA dans le monde et en Afrique 4.1.2 La situation épidémiologique du VIH/SIDA au Sénégal 4.2 Le Mainstreaming SIDA 4.2.1 Note liminaire sur la définition du concept d’intégration 4.2.2 L’approche du Mainstreaming-VIH/SIDA 4.2.3 Domaines du Mainstreaming 12 12 13 16 16 17 18 5. Parties pratiques........................................................................................................... 19 5.1 « Mainstreaming SIDA » au niveau local 5.2 Propositions de démarches « Mainstreaming SIDA » 19 19 6. Annexes......................................................................................................................... 23 Annexe 1 : Modules de formation et de sensibilisation VIH/SIDA disponibles Annexe 2 : Partenaires soutenant financièrement des activités VIH/SIDA Annexe 3 : Centres de Ressources sur le VIH/SIDA Annexe 4 : Référence bibliographiques Annexe 5 : Base d’information et d’approfondissement Annexe 6 : Informations Supplémentaires selon des sources différentes 24 25 27 28 29 30 5 1. Contexte Et Importance Du « Mainstreaming Sida » Au Niveau Local Que signifie Mainstreaming ? Le terme anglo-saxon de « mainstreaming » n’a pas d’équivalent exact en français. Il signifie intégrer ou inclure une dimension comme thème transversal dans tout, comme l’eau s’infiltre dans le moindre interstice (to stream). Pour faciliter la lecture de ce document, retenir l’expression « intégrer la lutte contre le VIH/SIDA » comme traduction du terme « Mainstreaming SIDA ». Pourquoi le mainstreaming SIDA au niveau local (CR-PF/CEF) ? Si dans un contexte de décentralisation, le développement de chaque localité est sous la responsabilité des populations à la base, il est nécessaire que celles-ci prennent en compte tout ce qui est facteurs favorisants ou atout mais aussi et surtout les obstacles éventuels ou obstacles qui pourraient se dresser sur le chemin. Or, partout dans le monde surtout au niveau des pays en développement, la propagation du VIH/SIDA devient de plus en plus inquiétante. Pour que les collectivités locales qui sont chargées de la planification et de la conduite des actions de développement ne ferment pas les yeux sur une réalité ou en fassent une fatalité et même une punition divine, que l’idée de travailler à l’appropriation de l’esprit ‘Mainstreaming SIDA’ par le conseil rural est proposée pour lui permettre de l’intégrer et de le faire intégrer par tous et partout où l’on s’occupe du développement local. Ceci permettrait aux CR-PF/CEF de : << S’enquérir ne serait-ce que pour un début d’éléments de clarification sur ce qu’est le ‘Main- streaming SIDA’ et son esprit << Saisir l’importance des menaces du développement par la propagation du VIH/SIDA << Devenir conscient du problème socioculturel et socioéconomique du SIDA et/ou de prendre en compte cet obstacle du développement malgré la situation de pauvreté qui affecte la plupart des populations des communautés rurales << Disposer de quelques bribes d’informations pratiques en guise d’exemple sur comment pourrait s’opérer l’intégration du ‘Mainstreaming SIDA’ dans tout le processus de planification et de réalisation du développement D’autre coté il y a le danger qu’en voulant bien faire le ‘Mainstreaming SIDA’ que l’approche choisi par le CR-PF/CEF peut être contreproductive en : 6 << Voulant introduire n’importe comment le thème VIH/SIDA dans des programmes et projets de la CR sans en apprécier la pertinence << Apportant des modifications aux activités communautaires pour les transformer en activi- tés de lutte contre le VIH/SIDA au lieu de faire intégrer la question VIH/SIDA dans ces activités << Se limitant à annexer la sensibilisation sur le VIH/SIDA à toutes autres activités de dével- oppement << Faisant de n’importe quel acteur dans la CR un spécialiste de VIH/SIDA Quels principes de base pour le ‘Mainstreaming SIDA’ ? Il n’existe pas d’approche standard qui pourrait être utilisée par tous les CR-PF/CEF. L’essentiel est de retenir que les approches devront être élaborées en rapport avec l’évolution de la pandémie, le contexte local, les réalités socioculturelles et socioéconomiques tout en tenant compte des défis et des opportunités dans le milieu. Comment procéder pour que le ‘Mainstreaming SIDA’ soit appliqué au niveau des CR-PF/CEF ? Question à laquelle il est difficile d’apporter une réponse exacte. Cependant, il serait possible de faire des propositions d’hypothèses permettant au moins d’enclencher la réflexion. Pour pratiquer le ‘Mainstreaming SIDA, le CR-PF/CEF peut en premier lieu se poser des les questions suivantes : << En quoi le VIH/SIDA compromet-il ou pourrait-il compromettre le développement de la locali- té ? << Quels moyens pour éviter le VIH/SIDA ? << Comment gérer le problème VIH/SIDA et l’intégrer son existence dans les activités publiques, politiques, quotidiennes, .... << Comment est-il possible de lutter efficacement à la propagation du VIH/SIDA tout en se bat- tant en même temps pour minimiser les effets et l’impact de la pandémie sur le processus de développement ? Une quête permanente de réponse à chacune de ces quatre questions pourrait placer le CR-PF/ CEF sur le chemin menant vers l’appropriation de l’esprit ‘Mainstreaming SIDA’ et à son application pratique. ‘Mainstreaming SIDA’ signifie-t-il ‘Lutte contre le SIDA’ ? Souvent, la confusion est faite entre les deux et même un abus de langage. En effet, ‘Mainstreaming SIDA’ est plus que des activités de lutte contre le VIH/SIDA. Pour caricaturer le ‘mainstream’ est le fleuve qui permet aux pirogues contenant des activités communautaires divers de naviguer 7 convenablement pour arriver à destination. Chaque pirogue doit le plus souvent que possible être accompagnée par des activités autours du thème lutte contre le VIH/SIDA. Cela veut dire que les pirogues transportent des chargements différents y inclus des activités VIH/SIDA. Elles sont toutes dans le fleuve et liés à lui. Il est fréquent de trouver des acteurs déclarer faire du ‘Mainstreaming SIDA’ tout en se contentant de développer des activités de lutte contre le VIH/SIDA, qui constituent plutôt la base pour le mainstreaming - elles alimentent les pirogues. L’approche qui permet de parler du mainstreaming est de mettre les pirogues contenant à la fois un chargement quelconque et aussi la question VIH/SIDA en fleuve. Pourquoi est-il important que les CR-PF/CEF adoptent le ‘Mainstreaming SIDA’ ? Malgré les efforts de sensibilisation et d’information tout azimut sur le VIH/SIDA, déployés par les Etats, les organisations de la société civile et les leaders d’opinion, il existe encore des poches de résistance notamment dans les sociétés traditionnelles fortement conservatrices. Ces phénomènes sont plus accrus chez les populations des zones périurbaines et rurales qui sont le plus souvent confrontées à un problème d’accès aux informations à cause de l’analphabétisme, de la pauvreté et des pesanteurs socioculturelles fortement fossilisés. En effet dans la plupart des localités situées en zone rurale, les populations attachent peu d’importance aux messages livrés à travers les divers médias pour influencer et canaliser la propagation du VIH/SIDA. Pour certains, le SIDA est quelque chose inventée par une certaine couche pour apeurer la population mais en réalité, il n’existe pas. Et pour d’autres, même s’il existe, c’est une punition infligée par Dieu aux personnes qui ont commis des péchés. Toutes ces croyances font que la négligence et le tabou se sont ancrés dans ces milieux pour tout ce qui concerne la question du VIH/SIDA. Et pourtant, partout, les populations sont d’accord qu’il faut des bras valides pour assurer un développement durable surtout avec l’avènement de la décentralisation qui responsabilise les communautés à la base pour la prise en charge de leur propre développement. Durant toutes les discussions au niveau des collectivités locales, il est important de ne pas oublier que le SIDA n’est pas une maladie. Il signifie un syndrome causé par un virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui réduit ainsi progressivement la capacité de l’organisme à lutter contre les infections et maladies courantes. « A la fin les défenseurs qui protègent l’organisme sont détruites ». Les personnes infectées par le virus deviennent malades et souffrent d’une variété des maladies. Pour cela le SIDA doit plutôt être traité comme un problème concernant tous, une affaire de santé publique qui peut en même temps avoir une influence négative sur le développement socioéconomique et socioculturel. Sous cet aspect, les conseils ruraux peuvent prendre en charge de façon globale les aspects qui contribuent à disposer de populations valides et prêtes à s’invertir pour le développement local car, l’organisation sociale, en milieu rural est telle que quand quelqu’un / quelqu’une tombe malade, il/elle mobilise autour de lui/d’elle une bonne partie des membres de la famille et des ressources financières. Ainsi, le/la malade devient facteur de pauvreté car susceptible de réduire la main d’œuvre disponible et d’augmenter les dépenses. 8 2. LE GUIDE MAINSTREAMING SIDA 4.1 L’idée d’un guide L’idée d’un guide est née pour apporter une contribution concrète à l’intégration permanente et continuelle du thème VIH/SIDA dans les activités quotidiennes des communautés rurales. La présente proposition se base sur les expériences des activités menées par les CR-PF/CEF dans les communautés rurales appuyées dans le cadre de la mise en œuvre par Education de Base des Femmes (EBF), composante des programmes Sénégalo-allemand PBA ‘Programme de lutte contre la pauvreté dans le Bassin Arachidier’ et ProCas ‘Programme d’appui au Développement Socio-économique pour la paix en Casamance’ mis en place par la coopération sénégalo-allemande. En effet durant toute la phase d’accompagnement par EBF, des thèmes autour du VIH/SIDA et le concept du Mainstreaming SIDA étaient pris en compte pour susciter la réflexion chez les membres des communautés rurales appuyées. Cette réflexion porte notamment sur : << Les conditions, modalités et possibilités d’intégration du Mainstreaming SIDA; << L’importance de prendre en charge le traitement du concept dans la vie quotidienne ; << Les voies et moyens pour sensibiliser les populations ; << Les stratégies pour contourner les tabous qui font obstacle au débat sur le VIH/SIDA dans certains milieux et auprès de certains leaders traditionnels et/ou religieux ; << La démarche à suivre pour arriver à faire du VIH/SIDA un thème de réflexion/discussion de tous les jours et en tout lieu. 5.1 Les expériences pratiques dans quelques communautés rurales – zone PBA Pour toutes ces raisons, EBF, qui a opté de passer par le renforcement des capacités des collectivités en matière de mise en œuvre des tâches découlant des compétences transférées en éducation et formation trouve indispensable d’initier chez les populations des communautés rurales une vision permettant de démarrer un processus de réalisation d’un concept ‘Mainstreaming SIDA’ pour amener toutes et tous, d’user de moyens d’influencer et canaliser la propagation du VIH/SIDA. Ceci signifie que même si les collectivités locales ne sont des programmes / des acteurs de lutte contre le SIDA, elles doivent être conscientes que le SIDA est une réalité qui peut avoir un effet négatif sur le développement local. 9 Ainsi, une série d’activités en tant qu’éléments préparatoires du processus d’implantation de stratégies ‘Mainstreaming SIDA’ au niveau de quelques communautés rurales dans la zone d’intervention du PBA a été initié pour renforcer les capacités du personnel dans la mise en œuvre du ‘Mainstreaming SIDA’. Pour une première étape les responsables, le personnel du terrain et des relais de chaque CR concernée ont été sensibilisés et formés comme futures démultiplicateurs et personnes ressources (‘porteurs de savoir’) par rapport aux thèmes qui tournent autours des IST et VIH/SIDA. Les séances de sensibilisation et de formations ont toujours eu lieu dans les communautés rurales même et sous la responsabilité du Conseil Rural. Elles servent de base pour le concept à élaborer et à établir par les CR adaptés aux réalités et besoins spécifiques des populations de chacune des collectivités locales. 2.3 Le guide ‘Mainstreaming SIDA’ proposé Partant de l’expérience de ces communautés rurales le guide offre aux communautés rurales des approches, des informations, des techniques, des outils et instruments qui procèdent certes de cette expérience des CR-PF/CEF, mais applicables et utilisables par n’importe quelle communauté rurale qui voudrait mener des activités dans le contexte du Mainstreaming SIDA. Il offre un panel d’options dans lequel chaque communauté rurale pourra choisir les techniques, approches, activités sur le VIH/SIDA qui correspondent à ses besoins et à sa situation, ainsi qu’à sa capacité à les entreprendre. Ce processus d’intégration du VIH/SIDA dans les activités des différentes communautés rurales se présente de façon graduée dans les modules 1 - 12. Le guide proposé est conçu pour motiver et encourager dans un premier temps les Conseils Ruraux de se familiariser avec l’approche ‘Mainstreaming SIDA’. En tenant compte du fait que les CRPF/CEF sont pratiquement au début de cette approche le guide propose beaucoup plus d’activités de sensibilisation et de formations concrètes pour des niveaux d’expériences différentes que les aspects du Mainstreaming en tant que tel. L’image plus haut a parlé du « mainstream » comme fleuve qui porte une variété de pirogues représentant des activités diverses y inclus celles autours du thème VIH/SIDA. La tâche de chaque CR-PF/CEF sera de ne pas laisser les pirogues sur le terrain sec, c’est-à-dire d’organiser uniquement des activités ponctuelles de formation et de sensibilisation sur le VIH/SIDA mais de les mettre en fleuve pour que le fleuve (= mainstream) devienne un compagnon permanent des pirogues durant son chemin. Autrement dit, le thème VIH/SIDA marche avec les activités communautaires et en même temps est pris en compte comme facteur dans les décisions publiques, politiques et économiques. Pour y en faire le ‘Mainstreaming SIDA’ il faut mettre ses pirogues chargées des activités communautaires accompagnées par les activités sur le VIH/SIDA en fleuve. 10 3. Orientation / Structuration Du Guide Informations générales 1. La problématique du VIH/SIDA 2. Le mainstreaming SIDA Partie pratique 1. Le mainstreaming SIDA au niveau local 2. Propositions de démarches ‘Mainstreaming SIDA’ 3. Annexe ‘Informations des sources diverses’ Modules de formation et sensibilisation (Volumes à part) (1) Volume I : Modules 1-12 Lutte contre le VIH/SIDA (2) Volume II : Module de formation sur les IST et le VIH/SIDA ________________________________________ Les responsables de EBF 11 4. Informations Générales 4.1 La problématique du VIH/SIDA 4.1.1 Le SIDA dans le monde et en Afrique L’épidémie du VIH/SIDA a entraîné depuis sa découverte, plus de vingt cinq millions de décès. Elle est devenue un grave problème de santé publique et un véritable problème de développement avec des répercussions, tant sur le plan sanitaire que socio-économique. L’épidémie du VIH/SIDA a entraîné depuis sa découverte, plus de vingt cinq millions de Sur environ dix millions de nouvelles infections, les 2/3 sont survenues en Afrique dont la plupart chez les adolescents et les jeunes. Sur les six millions de décès ces deux dernières années, les quatre millions sont répertoriés en Afrique Subsaharienne. Première cause de mortalité en Afrique, le SIDA continue à sévir. L’épidémie VIH/SIDA a diminué l’espérance de vie dans les pays les plus touchés entraînant des diminutions importantes du PIB et conséquemment aggrave la pauvreté qui sévit dans le continent Africain. Dans son dernier rapport, l’ONUSIDA estime que le Sida continue à avancer plus vite que la riposte mondiale » Le monde doit réagir immédiatement et plus efficacement qu’auparavant vu le fait que « l’épidémie reste très dynamique, continuant à croître et à se modifier au fur et à mesure que le virus exploite de nouvelles possibilités de transmission ». Malgré les efforts mondiaux pour trouver un vaccin (de nos jours, peu de gens parlent de trouver un remède), les axes essentiels d’intervention doivent être toujours la prévention, l’amélioration du traitement ainsi que l’accès à celui-ci et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH (ONUSIDA, 2005). Malgré un accès récemment amélioré aux traitements antirétroviraux et à la prise en charge dans de nombreuses régions du monde, L’Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée avec 24,5 millions de PVVIH sur les 38,6 millions dénombrés dans le monde en 2005. Le nombre de décès a été estimé à 2,8 millions et le nombre de nouvelles infections à 4 millions. Ces caractéristiques apparaissent bien en Afrique de l’ouest mais dans des proportions moindres comparées à celles notées en Afrique orientale et du Sud. En effet dans cette partie ouest du continent, la prévalence varie d’un pays à un autre ; et elle est plus ou moins élevée dans certains pays notamment en côte d’ivoire avec 7,1%, la Guinée Bissau avec 3,8 et le Nigéria qui enregistre 2,9 millions de séropositifs. 12 Adultes et enfants vivant avec le VIH - Estimations en 2006 Europe occidentale & centrale Amérique du Nord 1,4 million 740 000 (580 000-970 000) (880 000-2,2 millions) CaraÏbes Moyen-Orient & Afrique du Nord (190 000-320 000) (270 000-760 000) 250 000 460 000 Amérique latine Afrique subsaharienne (1,3-2,5 millions) (21,8-27,7 millions) 1,7 million Europe orientale & Asie centrale 1,7 million (1,2-2,6 millions) Asie de l'Est 750 000 (460 000-1,2 million) Asie du Sud & du Sud-Est 7,8 millions (5,2-12,0 millions) 24,7 million Océanie 81 000 (50 000-170 000) Total : 39,5 (34,1-47,1) millions Source : ONUSIDA - Rapport Epidémiologique Mondiale, 2006 4.1.2 La situation épidémiologique du VIH/SIDA au Sénégal Au Sénégal, les données les plus récentes révèlent que l’épidémie du VIH/SIDA est de type «concentré» avec un taux de prévalence de 0,7% chez la population générale (Source : EDS IV, 2005). Les femmes avec un taux de prévalence de 0,9% sont plus infectées que les hommes (0,4%). D’où un ratio Femme /Homme de 2,25. La prévalence varie en fonction de l’âge et du sexe ; dans la tranche d’âge de 15-19 ans le taux d’infection est plus élevé chez les femmes (0,2%) que chez les hommes (0,1%) et croît plus rapidement. Les écarts de prévalence sont plus prononcés à 20-29 ans, c’est dans cette tranche d’âge que les femmes ont des taux beaucoup plus élevés que les hommes. De plus, la prévalence maximale est observée à 25-29 ans chez les femmes (1,5%) et plus tard à 35-39 ans pour les hommes (0,7%) [EDS IV, 2005]. Basse dans la population générale, l’épidémie du VIH/SIDA est par contre élevée parmi certains groupes considérés comme à haut risque. Selon le Bulletin séro-épidémiologique de surveillance du VIH paru en 2006, la prévalence moyenne du VIH chez les femmes enceintes est de 1,7% alors qu’elle est de l’ordre de 20% chez les Travailleuses du Sexe (TS) avec des chiffres qui peuvent aller jusqu’à 29% à Ziguinchor. 13 Evolution de la Prévalence de l’infection à VIH chez les femmes enceintes et chez les prostituées des sites de surveillance sentinelle. BSE N°12, 2006 Prévalence du VIH (%) 30,0 28,0 26,0 24,0 22,0 20,0 18,0 16,0 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Années Prévalence du VIH (travailleuses du sexe) Prévalence du VIH (femmes enceintes) Les premières données épidémiologiques sur la prévalence du VIH/SIDA chez les MSM (Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) montrent également une prévalence de 21,5% dans ce groupe avec une forte prédominance du type VIH1. En ce qui concerne la séroprévalence par milieu de résidence, il n’y a pas de différence significative entre le milieu urbain (0,7%) et le milieu rural (0,7%). Cependant la prévalence varie assez fortement par région. Aussi bien chez les hommes que chez les femmes, des prévalences plus fortes sont observées à Ziguinchor (3,4% pour les femmes et 0,8% pour les hommes) et à Kolda (2,7% pour les femmes et 1,1% pour les hommes). A l’inverse, on observe des taux plus faibles à Diourbel (0,1% pour les femmes et 0,0% pour les hommes) et à Thiès (0,4% pour les femmes et 0,3% pour les hommes). [EDS IV, 2005]. Les données relatives aux IST classiques ont permis de noter que la prévalence moyenne de la syphilis chez les femmes enceintes est de 2,3% en 2004 pour l’ensemble des régions sentinelles. Chez les TS, la prévalence de la syphilis est de 8,7% dans la région de Thiès et de 5% dans la région de Ziguinchor (bulletin séro-épidémiologique N°12 de surveillance du VIH, 2006). A l’analyse de la situation épidémiologique, il ressort donc que la prévalence du VIH est basse et stable dans la population générale. Elle est plus élevée chez les femmes qui sont 2 fois plus infectées que les hommes et augmente avec l’âge. L’infection à VIH reste cependant concentrée au niveau de certains groupes à haut risque notamment les TS et les MSM avec des disparités au plan régional. 14 Les facteurs de vulnérabilité liés au VIH/SIDA De nombreux facteurs peuvent aggraver l’expansion du VIH/SIDA au Sénégal. Les éléments les plus communs à l’ensemble des localités du pays sont les suivants : << les pratiques socioculturelles favorisant la propagation de l’épidémie au sein d’une famille, au sein d’un réseau social : lévirat, sororat ; << une certaine valorisation des comportements à risques, aussi bien chez les femmes (le phénomène du « mbaraan »), que chez les hommes (le multi partenariat et la position sociale ; << la vulnérabilité économique des femmes et leurs positions dans les différentes interactions sociales qui leur confère une certaine subordination et les affaiblit dans les négociations sexuelles ; << le faible recours et les modalités du recours aux soins (recours tardif, accès difficile, notam- ment pour le traitement des IST) ; << la faiblesse du dispositif de prise en charge des PVVIH : pas seulement sur le plan médical, mais en terme de réinsertion socio-économique ; << la situation des orphelins et des enfants vulnérables, que l’on retrouve traditionnellement dans les grandes villes, et de plus en plus dans des localités de moindre importance, sur des sites d’échanges économiques (certains loumas) << la situation toujours délicate et à prendre en compte de façon spécifique, des populations de TS, de MSM, de personnes mobiles ; << dans toutes les régions, les sites de loumas, de transports, de tourisme et pour toutes également, les calendriers des événements socioculturels En raison de la présence d’autres facteurs aggravants de propagation du VIH, tels que la pauvreté, l’inégalité entre femmes et hommes, l’insuffisance des services de santé adéquats et leur faible niveau d’utilisation par les populations, le Sénégal n’est pas à l’abri d’une expansion de l’épidémie du VIH. C’est pourquoi, tous s’accordent à reconnaître la nécessité de définir et de mettre en œuvre des programmes et des actions soutenus pour empêcher la propagation de l’infection à VIH/SIDA. Cette réponse au VIH/SIDA au Sénégal est caractérisée par une intensification de la lutte à travers une approche multisectorielle, la mobilisation sociale, le partenariat à travers l’élargissement du thème, l’engagement de la société civile et l’adoption d’un plaidoyer national sur la multisectorialité du problème du VIH/SIDA (SEN/CNLS). Ces mesures de lutte contre le VIH/SIDA prises par les autorités sont conformes aux engagements internationaux et s’inscrivent dans le sillage des Objectifs du Millénaire par le Développement et sous « l’égide de l’ONU mobilisant le monde entier dans une véritable guerre contre le VIH/SIDA ». 15 Ce processus est concrétisé par l’élaboration du Plan Stratégique National de Lutte contre le VIH/ SIDA qui définit les grands axes, et les stratégies dans lesquelles doivent s’insérer tous les acteurs de la réponse au VIH/SIDA. 4.2 Le Mainstreaming SIDA 4.2.1 Note liminaire sur la définition du concept d’intégration La prise de conscience de l’interdépendance entre SIDA et développement a conduit au consensus qu’en plus des programmes qui traitent spécifiquement du SIDA, il fallait renforcer la manière dont les programmes en place s’attaquent aux causes et aux conséquences de l’épidémie selon les spécificités de chaque contexte. C’est ce dernier processus que l’on désigne « Intégration de la lutte contre le VIH/SIDA » (ONUSIDA). S’engager pour une approche d’intégration VIH/SIDA signifie réaliser que nous travaillons tous dans un contexte plus ou moins marqué par l’épidémie de VIH/SIDA et ainsi analyser comment adapter nos activités à cette réalité. Cela signifie penser différemment, regarder à travers les « lunettes du SIDA ». Intégrer la lutte contre le VIH/SIDA comme un processus qui permet aux acteurs du développement, de s’attaquer aux causes et à l’impact du VIH/SIDA de manière pérenne, à la fois dans leurs tâches quotidiennes et sur le lieu du travail (ONUSIDA). Cela signifie travailler dans tous les secteurs et à tous les niveaux en « apportant les lunettes du SIDA » Tous les secteurs sont appelés à déterminer << s’ils contribuent à la propagation du VIH ? << comment l’épidémie risque t- elle de compromettre les buts, les objectifs et les programmes du secteur ? << où le secteur dispose t-il d’avantages comparatifs pour lutter contre le VIH et atténuer l’impact de l’épidémie ? Intégrer la lutte contre le SIDA ne signifie pas << Introduire à tout prix le VIH/SIDA dans des programmes où ce n’est pas pertinent ; << Modifier les objectifs principaux et les responsabilités dans le but de convertir de coopéra- tion en programmes de lutte contre le VIH/SIDA ; << Se contenter d’introduire des activités de sensibilisation VIH/SIDA dans toutes les activités ; << Que nous devenions tous et toutes des spécialistes du SIDA ? << Continuer le travail quotidien comme si rien n‘était 16 Principes essentiels dans l’intégration de la lutte contre le VIH/SIDA Il n’y a pas d’approche standard ni de recette miracle pour intégrer la lutte contre le VIH/SIDA. Les approches doivent s’adapter à la dimension et à l’évolution de l’épidémie dans la communauté ou le pays. Elles doivent s’adapter au contexte local et tenir compte des spécificités culturelles, des défis et des opportunités sectorielles et géographiques. La prise en compte de l’approche culturelle dans l’intégration de la lutte contre le VIH/SIDA est une des clés du succès. << Intégrer la lutte contre le VIH/SIDA est une approche pertinente à toutes les phases de l’épidémie - même dans les pays à faible prévalence - et dont l’urgence croit à mesure que l’épidémie évolue. << Cette intégration de la lutte contre le VIH/SIDA doit se faire de manière continue pendant tout le cycle de gestion de projets ou programmes et ne pas se limiter à des efforts ponctuels. << L’intégration de la lutte contre le VIH/SIDA doit se faire en tenant compte de l’objectif d’égalité homme/femme. << L’intégration doit suivre le principe de participation accrue des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Le combat contre toute forme de stigmatisation ou de discrimination liée au VIH/ SIDA doit être une priorité absolue dans les activités. Bâtir des relations, se coordonner, se mettre en réseaux et faire le plaidoyer constituent les bases de toute activité de développement. Il est donc d’autant plus important de ne pas travailler isolément. Le plaidoyer est particulièrement important dans les pays à faible prévalence lorsque la prise de conscience est encore faible. 4.2.2 L’approche du Mainstreaming-VIH/SIDA Mainstreaming-VIH/SIDA est la prise en compte de manière adéquate des défis posés par le VIH/SIDA aux différents niveaux et dans des différentes structures d’une organisation (OXFAM, 2002). Par le Mainstreaming, une organisation n’entend pas ajouter des activités étrangères à son domaine principal, mais introduire et harmoniser des mesures possibles de la lutte contre le VIH/SIDA en concordance avec son propre but en tant qu’organisation (ONUSIDA, GTZ, 2002 ; ELSEY, KUTENGULE, 2003). Dans l’approche du Mainstreaming, toute la diversité d’une organisation est concernée - des institutions étatiques, les organisations non-gouvernementales ou les projets d’appui de la Coopération au Développement jusqu’aux entreprises privés. Pour garantir un procédé cohérent de différentes organisations dans la lutte contre le VIH/SIDA, la référence à la politique nationale VIH/SIDA ou aux plans stratégiques officielles de la lutte contre le VIH/SIDA constitue un principe de base du Mainstreaming. L’approche du Mainstreaming-VIH/SIDA a été développée dans les années 1990, décisivement par ONUSIDA, quand on a reconnu que la réponse contre le VIH/SIDA ne peut pas seulement être exécutée par le secteur de la santé. Comme le VIH/SIDA provoque des impacts sur tous les secteurs du 17 développement d’une société et inversement, les activités de tous les secteurs peuvent avoir des conséquences sur la situation VIH/SIDA. Ainsi, tous les secteurs peuvent et doivent être intégrés dans la lutte contre le VIH/SIDA. 4.2.3 Domaines du Mainstreaming Deux domaines du Mainstreaming sont distingués : << Mainstreaming interne se passe sur le lieu de travail et cible surtout le personnel d’une organisation et/ou du conseil rural ; << Mainstreaming externe vise surtout les personnes externes avec lesquelles une organisa- tion et/ou le conseil rural entretient des relations relatives à sa mission. Le Mainstreaming interne poursuit l’objectif de réduire la vulnérabilité d’une organisation – ou bien de son personnel – vis-à-vis du VIH/SIDA. Il comporte différents éléments : les activités préventives et la prise en charge liées au VIH/SIDA au niveau du personnel, la déclaration d’une politique sur le lieu de travail et la modification et adaptation des procédures et pratiques organisationnelles au problème VIH/SIDA (ex. le planning de budget et des ressources humaines prenant en considération les conséquences du VIH/SIDA). Le Mainstreaming externe met surtout l’accent sur les relations extérieures d’une organisation et vise à l’intégration des thèmes liés au VIH/SIDA dans des programmes et services d’une organisation. Les activités du Mainstreaming externe réagissent au fait que tout programme et service peut avoir une composante VIH/SIDA. Des organisations mettent en œuvre des interventions VIH/SIDA, basées sur leur mandat, leurs capacités et leurs activités principales (ONUSIDA, GTZ, 2002 ; HOLDEN, 2003). Souvent, la détermination d’un collaborateur / d’une collaboratrice agissant en tant que Point Focal VIH/SIDA parmi le personnel est considérée comme un élément crucial pour veiller au mainstreaming SIDA en catalysant des activités relative au VIH/SIDA. 18 5. Parties Pratiques 5.1 ‘Mainstreaming SIDA’ au niveau local Pour favoriser l’appropriation des principes du mainstreaming SIDA au niveau local, il est indispensable de dérouler quelques activités préparatoires ou préliminaires. Dans ce paquet d’activités s’insère un processus d’implantation qui porte sur une myriade de stratégies visant la capacitation du personnel. La formation des responsables des CR-PF/CEF, du personnel du terrain et des relais de chaque CR sur les IST/VIH/SIDA s’inscrivent dans ce registre. Les séances de sensibilisation et de formation doivent toujours être organisées dans les communautés rurales sous la responsabilité du conseil rural qui en assure la coordination. Pour mieux réussir l’appropriation d’une stratégie /d’un concept mainstreaming SIDA par les conseils ruraux pour leur communauté rurale, les séances de sensibilisation et de formation peuvent suivre le cadre suivant : << Sensibilisation des Points Focaux (CEF élargie) << Formation du personnel du terrain (monitrices/moniteurs/superviseur, ....) << Formation des relais pour la prise en charge du mainstreaming SIDA dans les villages des communautés rurales. Ces sensibilisations et formations servent de base pour le concept à élaborer et à établir car le travail doit être fait en commun avec les responsables dans les CR et adapté aux réalités et besoins spécifiques des populations de chacune des collectivités locales concernées. 5.2 Propositions de démarches ‘Mainstreaming SIDA’ En se référant aux descriptions et définitions faites dans les lignes précédentes une proposition de démarches possibles mais pas exhaustive est amorcée pour permettre au CR-PF/CEF dans le sens et la philosophie du mainstreaming SIDA en tenant compte des réalités locales. Un CR-PF/CEF qui souhaite introduire le mainstreaming SIDA dans toutes les réflexions, manifestations et activités la question du VIH/SIDA. Pour cela, il ne saurait y avoir qu’une seule manière de faire car chaque localité a ses réalités, ses atouts, ses limites ainsi que ses types de manifestations. Afin de permettre à chaque CR-PF/CEF de se retrouver, les idées de démarches qui suivent sont proposées : << Dans la préparation et la mise en œuvre des activités de planification comme l’élaboration du PLD, faire inscrire de façon visible le ‘mainstreaming SIDA’ comme question à aborder 19 afin de discuter de l’intégration permanente des activités VIH/SIDA dans le processus (formation/sensibilisation des enquêteurs, forum de lancement, enquêtes terrain, harmonisation....) << Dans la préparation et la conduite d’élaboration des PPA, inviter l’assemblé à réfléchir sur les liens qui pourraient exister entre les actions ou infrastructures programmées et le VIH/ SIDA (facteurs favorisants la propagation ? – opportunité pour élargir l’information et la sensibilisation ? - ... ) << Lors des séances de délibération qui aussi sont ouverte aux populations, analyser les déci- sions à prendre pour cerner -- en quoi elles pourraient favoriser la propagation du VIH/SIDA ? -- comment faire pour les traduire en opportunité de lutte contre le VIH/SIDA ? En gros, pour revenir à l’image, quelle chargement VIH/SIDA dans quelle pirogue dans le fleuve ? la négociation des interventions avec les partenaires inviter à la réflexion sur l’intégration de la question VIH/SIDA en veillant à ce que cela ne soit pas une activité de plus mais un aspect à intégrer dans toutes les activités. Exemple avant d’accorder un visa d’intervention à un opérateur en alphabétisation veiller à ce que des contenus d’information sur le VIH/SIDA soit inscrit dans le programme aussi bien pour les apprenant(e)s que pour la formation du personnel terrain de même que le matériel didactique à utiliser. << Dans les techniciens de la santé au niveau local, mener des échanges discrets sur l’identification et la localisation des personnes porteuses du virus afin de participer à leur prise en charge au plan économique, médical et social. << Avec les autorités religieuses, aborder à travers des visites individuelles ou réunion en fonction de la réalité la question du VIH/SIDA pour les amener à être consciente de la gravité de ce fléau, de connaître les facteurs de contamination de même que les moyens de prévention. Ceci pourrait leur permettre de mieux s’impliquer et de mettre en contribution leur leadership dans la lutte contre le VIH/SIDA à travers des lunettes religieuses aussi bien pour la prévention que pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. << Avec << Avec les comités de gestion des marchés hebdomadaires qui constituent des occasions pour les populations à se regrouper une fois par semaine il est nécessaire que le CR-PF/CEF aborde la question VIH/SIDA pour amener tous à en être conscient et à percevoir que de telles occasions de rassemblement sont en même temps facteur de risque pour la propagation du VIH/SIDA et occasion d’information et de sensibilisation pour les populations de la communautés rurales et d’ailleurs. << Avec les Associations Sportives et Culturelles (ASC) qui animent les différents villages et organisent des compétitions pendant les vacances scolaires avec le soutient institutionnalisé du CR, l’occasion est à saisir pour faire intégrer la question VIH/SIDA. Avec cette cible, on a besoin de le faire pour plusieurs raisons : 20 -- Elles sont principalement constituées d’adolescentes et d’adolescents qui ont besoins d’être mieux préparer à aborder la « vie sexuelle » qui constituent la voix principale de transmission du VIH/SIDA. Avec ces derniers/dernières, le théâtre qui est objet de compétition entre ASC pourrait traiter le thème. Et pour cela, le CR-PF/ CEF pourrait trouver des sponsors pour soutenir l’activité. -- Elles mobilisent un nombre important de jeunes des deux sexes pendant une durée de deux à trois mois et ceci chaque année en touchant tous les villages de la communauté rurale -- A travers ces activités de vacances, les élèves sont déjà transformés en personnes capables de relayer l’information dans le milieu scolaire. << Avec les organisations féminines, le CR-PF/CEF pourrait travailler pour que ces dernières intègrent dans leurs activités courantes la question VIH/SIDA. Elles sont en même temps une cible à informer et à sensibiliser mais surtout à mettre en contribution pour prendre en charge les hommes et les enfants. En plus, elles sont au cœur de toutes les manifestions (religieuses, culturelles, politiques, traditionnelles, ...) << L’école et ses partenaires sociaux (syndicats d’enseignants, association de parents d’élèves, les comités scolarisation des filles, ...) pour faire intégrer la question du VIH/SIDA dans l’environnement scolaire tout en tenant compte de l’âge mentale des enfants et des réalités socioculturelles. << Les congrès annuels qui sont devenus une tradition dans presque tous les villages de la Casamance, les cérémonies d’initiation ou circoncision sont aussi des opportunités à saisir par le conseil rural pour renforcer l’intégration du problème VIH/SIDA dans la vie de la communauté. Pour cela, il ne s’agirait pas d’organiser des activités de sensibilisation durant le congrès mais surtout de faire en sorte que les aspects VIH/SIDA soient bien inscrits dans tout le processus de préparation et d’organisation. << Les rencontres de discussion ou d’échange sur les aspects conflit et paix sont aussi des tri- bunes intéressantes pour parler de la question du VIH/SIDA. Il ne serait même pas exagéré de dire que c’est indispensable qu’il soit inscrit dans toutes les discussions autour de paix et conflit car les crises armées ont souvent occasionnée des cas d’abus sexuels favorisant la transmission. Ce qui fait qu’il est nécessaire d’en parler à ce niveau pour que les programmes de reconstruction prennent en compte en même temps les aspects prévention et prises en charges des personnes vivant avec le VIH. << Les manifestations lors des semaines nationales de l’alphabétisation sont aussi des oc- casions pour intégrer le concept mainstreaming SIDA à travers les concours de production de textes en langues nationales. << Les centres d’alphabétisation fonctionnelle ouverts pour la prise en charge d’hommes et de femmes ayant des difficultés d’accès au savoir et à l’information écrits constituent des opportunités. L’intégration du thème dans le programme prévu pour ces CAF est un moyen 21 de les apprendre à lire et écrire tout en leur faisant intégrer dans leur vie quotidienne la question du VIH/SIDA. Ce qui n’est pas du tout une transformation de l’alphabétisation en activité de lutte contre le VIH/SIDA. Ce dont il s’agit c’est l’intégration du thème dans tous les contenus et matière faisant objet d’enseignement. << Les journées pédagogiques, qu’il s’agisse du formel ou du non formel sont aussi des mo- ments opportuns pour faire une intégration du problème VIH/SIDA. L’avantage est qu’à ce niveau non seulement on touche les enseignants pour leur propre information mais, s’ils sont bien imprégnés de la philosophie mainstreaming SIDA, ils l’adopteraient et la porteraient pour l’école et même la communauté scolaire dans un sens large. N’oublions pas qu’au village l’enseignant / l’enseignante ou la monitrice / le moniteur d’alphabétisation sont toujours des références pour la population et sont bien écoutés par elle. << Au niveau des collèges, les foyers socio éducatifs qui sont des instruments d’animation culturelle au service de la communauté scolaire sont des champs fertiles pour faire intégrer la question VIH/SIDA dans les activités prévues. Par exemple, le CR peut en rapport avec le chef d’établissement et les techniciens de santé faire programmer une série d’activités intégrant le thème VIH/SIDA comme par exemple : des week-ends culturels, journées portes ouvertes, causeries, projection de films, ... La liste des propositions n’est pas exhaustive, même une toute petite allusion ou phrase sur le SIDA peut permettre de lancer le débat sur cette pandémie. L’essentiel est que chacun en ce qui le concerne soit conscient que le problème VIH/SIDA est une réalité et l’intégrer dans une activité ne nécessite pas de mobiliser des moyens supplémentaires. Pour cela, les exemples donnés dans les lignes qui précèdent pourraient être enrichis par d’autres plus efficaces et adaptés aux besoins de la localité. Chacune et chacun est invité(e) à réfléchir sur des formules pour que le thème VIH/SIDA soit pris en charge partout (ateliers, écoles, marché, gare routière, restaurant, boîte de nuit....) et par tous (apprentis, restauratrice, enseignant(e)s, élèves, chefs religieux,...) Dans les pages suivantes du guide des activités concrètes sont proposées qui peuvent être utilisées selon les besoins pour une des démarches d’intégration du thème VIH/SIDA notées plus haut. 22 ANNEXES Annexe 1 Modules de formation et de sensibilisation VIH/SIDA disponibles Annexe 2 Partenaires soutenant financièrement des activités VIH/SIDA Annexe 3 Centres de Ressources sur le VIH/SIDA Annexe 4 Référence bibliographiques Annexe 5 Base d’information et d’approfondissement Annexe 6 Informations Supplémentaires selon des sources différentes Annexe 7 Liste des Abréviations 23 Annexe 1 Modules de formation et de sensibilisation VIH/SIDA disponibles Volume-I Module 1 Les techniques de communication IEC/CCC NB : Il s’agit d’un module transversal à tous les niveaux. Sa maîtrise est essentielle pour l’animation des autres modules listés dans la partie pratique du guide Module 2 Informations de base sur le VIH/SIDA et les IST Session 1 : Définition et explication des termes VIH, système immunitaire et SIDA Session 2 : La situation épidémiologique du VIH/SIDA Session 3 : Les modes de transmission et de prévention du VIH Session 4 : Les infections sexuellement transmissibles Session 5 : Les moyens de prévention Module 3 Le préservatif masculin Module 4 Le préservatif féminin Module 5 Vulnérabilité à l’infection Module 6 Les comportements à risque Module 7 Impact du SIDA sur le développement Module 8 Dépistage Module 8 Prise en charge communautaire des PVVIH Module 10 Etablir la cartographie de la vulnérabilité au VIH/SIDA de la communauté rurale Module 11 Exercice simulation « Feu de brousse » Module 12 Prévention du SIDA en zone de conflit Volume-II Modules de formation et sensibilisation sur les IST et VIH/SIDA 24 Annexe 2 Partenaires soutenant financièrement des activités VIH/SIDA ANCS – ALLIANCE NATIONALE CONTRE LE SIDA Sicap Sacré-Cœur III villa n°9405 BP 10297 Dakar, Sénégal Tel +221-869 30 11 - Fax +221-827 95 02 Email [email protected] Web : www.ancs.sn BANQUE MONDIALE 3, Place de l’Indépendance Immeuble SIDH BP 3296 Dakar Tel +221-849 50 00 Fax +221-849 50 00 Email [email protected] Web: www.banquemondiale-senegal.org CCF – CHRISTIAN CHILDREN FUND Avenue Bourguiba Sicap Amitié I n°3081 Dakar Tel +221-824 56 99 Fax 221-865 20 21 CPI – COUNTERPART INTERNATIONAL BP 248, Dakar-Fann Point E, Boulevard de l’Est Allées Thierno Seydou Nourou Tall Tel +221-869 80 20 – Fax +221-824 84 68 Email [email protected]. Web : www.counterpart.org CNLS – CONSEIL NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA Ngor BP 3435 Dakar, Sénégal Tel +221-869 09 09 Web : www.cnls-senegal.org COOPERATION BELGE 121 Sotrac Mermoz TEL +221-860 01 26 COOPERATION FRANÇAISE 1, Rue Amadou Assane Ndoye Tel +221-839 51 00 – Fax +221-839 51 81 25 CRS – CATHOLIC RELIEF SERVICES 72 Boulevard de la République, Dakar BP 11 175 Dakar, Sénégal Tel +221-823 66 21 / 823 22 75 – Fax +221-823 58 24 Email [email protected] Web : www.catholicrelief.org FHI – FAMILY HEALTH INTERNATIONAL 45, Avenue Cheikh Anta Diop prés des Immeubles Roses BP 3335 Dakar Tel +221-869 70 00 – Fax +221-864 05 36 Web: www.fhi.org GTZ – COOPERATION TECHNIQUE ALLEMANDE 109 Rue Carnot X El Hadj Mass Diokhané BP 3869 Dakar Tel +221-889 96 00 - Fax +221-822 93 15 Email [email protected] JICA Immeuble ABM 5éme étage 20, Avenue Leopold Sédar Senghor PO Box 3323 Dakar Senegal Tel +221-821 69 19 – 823 00 22 / Fax +221-823 85 38 OMS Almadies, Zone 10 lot 19 BP 4039 Dakar SENEGAL Tel +221-869 50 30 – Fax +221-820 43 14 Email [email protected] Web: www.who.org PLAN INTERNATIONAL 136 Sotrac Mermoz BP 21121 Senegal Tel +221-860 25 85 Fax: +221-860 29 51 Email: [email protected] Web: www.plan-international.org WORLD VISION Point E en face Keur Jarraf, Dakar BP 3731 Dakar, Sénégal Tel +221-865 17 17 – Fax +221-865 17 18 26 Annexe 3 Centres de Ressources sur le VIH/SIDA ACI Villa 509, Sicap Baobab Dakar BP 5270 Dakar-Fann, Sénégal Tel +221-824 83 38 Fax +221-824 07 41 Web: www.acibaobab.org ENDA Documentation Centrale ENDA 54, Rue Carnot - BP 3370 Dakar SENEGAL RARS CENTRE D’INFORMATION DU RARS Enceinte Hôpital Le Dantec Dakar - SENEGAL Tel +221-822.59 19 Fax +221-821 64 12 Email [email protected] UNESCO Centre de Documentation sur le VIH/SIDA UNESCO 12, avenue Leopold Sédar Senghor Dakar - SENEGAL Tel +221-849 23 23 Fax 221-823 83 93 FHI – FAMILY HEALTH INTERNATIONAL – 45, Avenue Cheikh Anta Diop prés des Immeubles Roses BP 3335 Dakar Tel +221-869 70 00 – Fax +221-864 05 36 Web: www.fhi.org OMS Almadies, Zone 10 lot 19 BP 4039 Dakar SENEGAL Tel +221-869 50 30 – Fax +221-820 43 14 Email [email protected] Web: www.who.or SIDA-SERVICE DOCUMENTATION SIDA SERVICE Cité Keur Khadim BP 2047 Dakar – SENEGAL Tel +221-835 34 07 Fax +221-835 34 08 Email [email protected] 27 Annexe 4 Référence bibliographiques -- ONUSIDA : Rapport épidémiologique mondiale, 2006 -- CNLS : Plan stratégique 2006-2011 -- Cornelia Batchi : GTZ Eschborn, P+E,Département 4316 « Appui à l’auto-évaluation de la composante Education de Base des Femmes dans le cadre du programme de lutte contre la pauvreté dans le Bassin Arachidier » -- Dr Waly Diouf: « Bilan d’étape de la composante Education de Base des Femmes dans le cadre du Programme d’Appui au Développement socio-économique pour la Paix en Casamance », Septembre 2006, EBF-ProCas -- « Mainstreaming du VIH/SIDA » : Intégrer la lutte contre le VIH/SIDA dans la coopération internationale » DDC 2005 -- Techniques et pratiques pour les réponses locales face au VIH/SIDA : exercice transect -walk page 49 - ONUSIDA-KIT Publisher, Amsterdam, Pays Bas, 2004 -- Manuel de pratique d’une Vie Saine Corps de la Paix Américain, Avril 2001 -- Outils Programme VIH et Développement PNUD New York/Centre de Ressources et de Documentation ACI 2000 -- Des pratiques « qui font école » : La prévention du VIH/SIDA dans l’éducation de base en Afrique Francophone, GTZ Eschborn, Octobre 2006 -- Le point sur l’épidémie du VIH/SIDA : Rapport annuel ONUSIDA, Décembre 2006 -- Bulletin épidémiologique sur le VIH/SIDA au Sénégal, Décembre 2006 -- Gary Engelberg, SIDA notre problème à tous, 3éme partie : Les conséquences socio-économiques page 6 à 9, ACI juillet 1997 28 Annexe 5 Base d’information et d’approfondissement Dans le cadre de l’élaboration du présent document, l’équipe commise a collaboré activement avec les personnes ou structures suivantes à travers des entretiens individuels ou séances de discussions collectives : – Gorgui SARR, PPF du CR de Fimela, – Mamadou FAYE,PPF du CR de Palmarin – Mamadou BA, PPF du CR de Porokhane, – Cheikhou BA, PPF du CR de Wack Ngouna, – BabacarTOURE, PPF du CR de Kaymor, – Mamdou MBOUP, PPF du CR de Médina Sabakh, – Cheikh DIENG, PPF du CR de Ndiénne Lagane, – Maïssa GUEYE, PPF du CR de Keur Samba Guéye, – Amath SARR, PPF du CR de Mbellacadioa, – Saër MAÏGA, PPF du CR de Ndiébel, – Mamadou DIOUF, PPF du CR de Ndiaffatte, – Moustapha DIAME, PPF du CR de Toubacouta – Aminata THIORE, PPF du CR de Diakhao – Mamadou NDOUR, Consultant commis par EBF pour appuyer les CR-PF/CEF à la mise en œuvre d’activités d’information et de sensibilisation sur le VIH/SIDA. En plus pour mieux comprendre la philosophie et stratégie d’appui à l’exercice des compétences transférées mené par EBF dans le cadre du PBA pour renforcer les capacités des communautés, certains documents produits par les acteurs terrains et des consultants ont été consultés. Il s’agit de : -- Rapport Accompagnement pédagogique du CR-PF/CEF, Fimela : Pour une meilleure gestion des compétences transférées en matière d’Education et de Formation Zone PBA Semestre III-IV, 2006 par Ndéye Nguénar Ndiaye, EBF/PBA -- Autevaluation PBA-EBF, Mars 2006, Cornelia Batchi, GTZ-Eschborn -- Termes de référence : Gestion administrative et financière du personnel sous-traité par le Point Focal, CR Fimela, Semestre IV, 2006, PBA/EBF -- Rapport d’activités Mainstreaming SIDA2, Janvier 2004; Mamadou Ndour, PBA/EBF -- Rapport d’activités Mainstreaming SIDA3, Juillet 2005, Mamadou Ndour, PBA/EBF -- Rapport d’activités Mainstreaming SIDA4, Octobre 2005, Mamadou Ndour, PBA/EBF 29 Annexe 6 Informations Supplémentaires selon des sources différentes Généralités Le SIDA a été signalé pour la première fois aux États-Unis en 1981 et est devenu depuis une grande épidémie mondiale. Il est causé par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui détruit ou endommage les cellules du système immunitaire et qui réduit ainsi progressivement la capacité de l’organisme à lutter contre les infections et certains cancers. Les personnes touchées par le SIDA peuvent contracter des maladies menaçant le pronostic vital dites infections opportunistes, causées par des microbes tels que des virus ou des bactéries qui ne provoquent normalement pas de maladies chez les sujets en bonne santé. Plus de 700 000 cas de SIDA ont été déclarés aux États-Unis depuis 1981, et pas moins de 900 000 Américains sont infectés par le VIH. L’épidémie se propage particulièrement rapidement chez les populations minoritaires et elle est l’une des principales causes de décès des Afro- Américains. D’après le Centre fédéral de lutte contre les maladies (CDC) des États-Unis, le SIDA frappe six fois plus d’Afro-Américains que de blancs et trois fois plus de Latino-Américains que de blancs. La transmission Le VIH se transmet le plus souvent lors de relations sexuelles avec un partenaire contaminé. Le virus peut pénétrer dans l’organisme par les muqueuses du vagin, de la vulve, du pénis, du rectum ou de la bouche pendant l’acte sexuel. Le VIH se transmet également par le biais de sang contaminé. Avant que les analyses sanguines de dépistage du VIH et l’application de techniques de traitement thermique pour détruire le virus dans les produits sanguins, celui-ci se transmettait lors des transfusions de sang ou de produits sanguins contaminés. Aujourd’hui, grâce aux tests de dépistage et au traitement thermique, le risque de contamination par le VIH lors d’une transfusion sanguine est extrêmement réduit. Le VIH se propage aussi parmi les toxicomanes qui partagent les aiguilles ou les seringues contaminées par de très petites quantités de sang provenant d’une personne porteuse du virus. Il est rare, en revanche, qu’une piqûre ou les contacts accidentels avec une aiguille ou un instrument médical contaminé transmettent le VIH à un professionnel de la santé, ou à toute autre personne. Les femmes peuvent transmettre le VIH à leurs enfants pendant la grossesse ou à la naissance. Entre un quart et un tiers de toutes les femmes enceintes séropositives non traitées transmettent l’infection à leur nourrisson. Le VIH peut être également transmis à l’enfant par le lait de sa mère. Si la mère est traitée à l’AZT pendant sa grossesse, elle peut réduire de façon significative le risque de contamination de son bébé. Pour les mères traitées à l’AZT qui accouchent par césarienne, le risque de contamination du bébé est réduit à un taux de 1 %. Une étude commanditée par le NIAID en Ouganda a découvert une thérapie hautement efficace et sans danger pour empêcher la transmission du VIH d’une mère infectée à son nouveau-né qui est également moins coûteuse et plus pratique que les autres méthodes étudiées à ce jour. Les résultats provisoires de l’étude démontrent 30 qu’une dose unique par voie orale du médicament antirétroviral névirapine (NVP) administrée à une femme séropositive pendant l’accouchement et une autre dose administrée au nouveau-né dans les trois jours qui suivent sa naissance réduisent de moitié le taux de transmission du virus par comparaison avec un traitement identique à l’AZT. Bien que les chercheurs aient détecté le VIH dans la salive des personnes contaminées, il n’existe pas de preuves que le virus soit transmis par le contact avec la salive. Des études de laboratoires révèlent que la salive a des propriétés naturelles qui limitent la virulence du VIH. Les études portant sur les personnes contaminées par le VIH n’ont pas trouvé de preuves de transmission du virus par la salive, notamment par les baisers, ni par la sueur, les larmes, l’urine ou les matières fécales. Les études de familles contaminées par le VIH ont démontré clairement que le virus ne se répand pas par des contacts simples tels que le partage des couverts, ustensiles de cuisine, serviettes ou linge de maison, ni par l’eau des piscines, le téléphone ou les sièges de cabinet. Le VIH n’est pas transmis non plus par les piqûres d’insectes tels que les moustiques ou les punaises. Le VIH peut infecter toute personne ayant des comportements à risque tels que le partage des aiguilles ou des seringues utilisées pour l’injection de drogues, les relations sexuelles sans préservatif avec des personnes contaminées ou des contacts sexuels avec des personnes dont le statut en ce qui concerne le VIH est inconnu. Le fait d’être atteint de maladies transmises sexuellement telles que la syphilis, l’herpès génital, la chlamidiose, la gonorrhée ou la vaginite bactérienne semblent accroître la vulnérabilité des gens à la contamination par le VIH lors d’actes sexuels avec des partenaires infecté(e)s. Les premiers symptômes Beaucoup de gens ne présentent aucun symptôme au début de l’infection par le VIH. Toutefois, il se manifeste chez certains une maladie de type grippal dans le mois ou les deux mois qui suivent l’exposition au virus. Les sujets présentent alors certains des symptômes suivants : fièvre, maux de tête, fatigue et inflammation des ganglions lymphatiques (inflammation facilement détectable dans le cou et à l’aine). Ces symptômes disparaissent généralement au bout de sept à trente jours et sont souvent confondus au diagnostic avec les symptômes d’une autre infection virale. Les symptômes plus persistants ou plus graves peuvent n’apparaître que dix ans ou plus après l’introduction du VIH dans l’organisme chez l’adulte ou, chez l’enfant, dans les deux ans après la naissance. Cette phase asymptomatique de l’infection est très individualisée. Certaines personnes peuvent commencer à présenter des symptômes au bout de quelques mois, tandis que d’autres restent sans symptômes pendant plus de 10 ans. Au cours de la période asymptomatique, toutefois, le virus se multiplie activement, infectant et détruisant les cellules du système immunitaire. L’effet le plus visible du VIH est la baisse du taux des lymphocytes TCD4+ (variété de globules blancs), éléments vitaux du système de défense immunitaire. Au début de sa présence dans l’organisme humain, le virus inactive ou détruit ces cellules sans produire de symptômes. À mesure que le système immunitaire se détériore, diverses complications commencent à survenir. Chez un grand nombre de gens, les premiers signes de l’infection sont un gonflement des ganglions lymphatiques qui peut durer plus de trois mois. D’autres symptômes se manifestent souvent des mois ou des années avant que le SIDA ne se déclare : manque d’énergie, perte de poids, fièvres et sueurs fréquentes, candidoses (orales ou vaginales) persistantes ou fréquentes, éruptions cutanées ou desquamation, salpingites réfractaires chez la femme, ou perte de la mémoire à court terme. 31 Certaines personnes sont sujettes à des infections herpétiques fréquentes et graves produisant des plaies de la bouche, des organes génitaux ou de la région anale ou à un zona, éruption douloureuse localisée à une racine nerveuse. Les enfants peuvent avoir une croissance ralentie ou être souvent malades. Le terme SIDA s’applique aux stades les plus avancés de l’infection par le VIH. Les critères officiels de la définition du SIDA ont été établis par le CDC à Atlanta (en Géorgie), dont l’une des responsabilités est de surveiller la progression de cette maladie aux États-Unis. Selon la définition du CDC, ont le SIDA toutes les personnes infectées par le VIH qui ont un compte de lymphocytes TCD4+ de moins de 200 par mm3 de sang. (Ce chiffre est généralement supérieur à 1 000 chez les adultes en bonne santé.) En outre, la définition comprend 26 affections cliniques qui touchent les personnes arrivées à un stade avancé du SIDA. La plupart de ces affections sont des infections opportunistes, qui sont généralement sans conséquences graves chez les personnes en bonne santé générale. Chez les sidéens, ces infections sont souvent graves, voire mortelles, parce que le système immunitaire est tellement affaibli par le VIH que l’organisme ne peut plus combattre certains virus, bactéries, champignons, parasites et autres organismes pathogènes. Les infections opportunistes communes, pour les personnes atteintes du SIDA produisent des symptômes tels que toux et essoufflement, attaques et manque de coordination, déglutition difficile ou douloureuse, symptômes mentaux tels que confusion et trous de mémoire, diarrhées graves et persistantes, perte de la vue, nausées, crampes abdominales et vomissements, pertes de poids et fatigue extrême, maux de tête graves et coma. Bien que les enfants atteints du SIDA puissent contracter les mêmes infections opportunistes que les adultes, ils sont également sujets à des formes graves d’infections bactériennes communes chez tous les enfants telles que conjonctivite, otite et amygdalite. Les sidéens sont particulièrement prédisposés à divers cancers, notamment ceux qui sont causés par des virus tels que le sarcome de Kaposi et le cancer cervical, ou les cancers du système immunitaire dit lymphomes. Ces cancers sont habituellement plus agressifs et difficiles à traiter chez les personnes atteintes du SIDA. Le sarcome de Kaposi se manifeste chez les personnes à peau claire par des taches brunes, rougeâtres ou violacées qui apparaissent sur la peau ou dans la bouche. Chez les personnes à peau foncée, ces taches sont plus pigmentées. Beaucoup de personnes sont tellement handicapées par les symptômes du SIDA qu’elles ne peuvent pas garder d’emploi fixe ou accomplir de tâches ménagères. D’autres peuvent passer en alternance par des phases de maladies qui menacent le pronostic vital et par d’autres phases durant lesquelles elles peuvent avoir une existence normale. Il existe un petit groupe de personnes (moins de 50) qui ont été contaminées par le VIH il y a dix ans ou plus et qui ne présentent pas encore les symptômes du SIDA. Les chercheurs essaient de déterminer quels facteurs peuvent expliquer cette absence d’évolution vers le SIDA chez ces personnes, telles que des caractéristiques particulières de leur système immunitaire ou l’infection par une forme moins virulente du virus ou une protection d’origine génétique contre les effets du VIH. Ils espèrent que l’élucidation des méthodes naturelles de défense de l’organisme pourra aboutir à l’élaboration de vaccins protecteurs contre le VIH et à l’utilisation de vaccins pour empêcher la maladie de progresser. Le diagnostic Étant donné que l’infection par le VIH ne produit souvent aucun symptôme au début, le dépistage se fait généralement par une analyse de sang pour détecter la présence des anticorps (protéines produites par l’organisme pour lutter contre un agent pathogène) du VIH. Les anticorps du VIH n’atteignent habituellement pas un niveau 32 détectable dans le sang avant un à trois mois après l’infection ; il peut falloir jusqu’à six mois pour que les tests de détection standard donnent des résultats positifs. Les personnes ayant été exposées au VIH devraient se soumettre à un test de détection dès qu’un niveau détectable des anticorps spécifiques du virus aura eu le temps de se former en cas d’infection. Un dépistage précoce permet d’instaurer un traitement adapté à un moment où leur système immunitaire est le plus capable de combattre le VIH et donc de prévenir la survenue de certaines infections opportunistes (voir les traitements ci-dessous). De même, ce dépistage précoce permet d’avertir les porteurs du VIH de la nécessité d’éviter les comportements à risque susceptibles de contaminer d’autres personnes. Les médecins diagnostiquent les infections par le VIH au moyen de deux types distincts de tests de détection des anticorps, les tests ELISA et Western Blot. S’il est très vraisemblable que la personne ait été infectée par le VIH et que néanmoins les deux tests sont négatifs, le médecin peut rechercher le virus dans le sang même. Il peut également recommander au patient de recommencer les tests de détection des anticorps à une date ultérieure, une fois que les anticorps du VIH auront eu davantage le temps de se développer. Les enfants nés de mères séropositives peuvent être eux aussi infectés par le virus, mais ils portent les anticorps du VIH de leur mère pendant plusieurs mois. Si ces enfants sont asymptomatiques, il faut attendre le 15ème mois pour réaliser un diagnostic certain de l’infection par le VIH au moyen des tests standards, pour être certain que les anticorps éventuellement détectés sont bien les leurs et non pas ceux de leur mère. De nouvelles techniques de détection du VIH sont utilisées pour déterminer avec certitude la présence ou l’absence du virus chez les enfants de 3 à 15 mois. Plusieurs tests sanguins sont actuellement évalués pour déterminer s’ils permettent de diagnostiquer l’infection par le VIH chez les enfants de moins de trois mois. La prévention Étant donné qu’il n’existe pas de vaccin contre le VIH, la seule façon de prévenir l’infection est d’éviter les comportements à risque, tel que le partage des aiguilles hypodermiques et les relations sexuelles non protégées. La plupart des porteurs du VIH sont asymptomatiques. Il n’est donc pas possible de savoir lors de relations sexuelles, si le/la partenaire est contaminé(e), sauf si cette personne a subi des tests répétés avec des résultats négatifs et s’est abstenue de comportements à risque. Il est recommandé soit de s’abstenir d’avoir des relations sexuelles, soit d’utiliser des préservatifs en latex qui offrent une protection partielle pendant les rapports oraux, anaux ou vaginaux. Il est important que les préservatifs soient en latex et que les lubrifiants utilisés avec les préservatifs soient à base aqueuse. Bien que les résultats d’études de laboratoires aient démontré que les spermicides peuvent avoir également un effet virucide, les travaux des chercheurs n’indiquent pas que ces produits peuvent prévenir la contamination par le VIH. Source en ligne: Le VIH et le SIDA: quelques notions élémentaires. Fiche analytique qui suit a été préparée par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) des États-Unis (Dossiers mondiaux, revue électronique du département d’État des États-Unis, vol. 5, no 2, juillet 2000) Enjeux “Le SIDA est devenu le premier facteur de mortalité en Afrique, causant 10 fois plus de décès que les guerres qui ont eu lieu sur ce continent en 1998. D’après une enquête mondiale menée par le Programme commun des Na- 33 tions unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à la fin de l’année 1999, la pandémie a fait, depuis son début, plus de 16 millions de morts dans le monde entier, dont 13,7 millions en Afrique.” Source : Peter Piot (directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA), Un tournant dans l’histoire (Dossiers mondiaux, revue électronique du département d’État des États-Unis, vol. 5, no 2, juillet 2000) Essentiel De la syphilis au SIDA, le désarroi des hommes et des femmes «Le désarroi des hommes et des femmes de la Renaissance du XVIe siècle finissant fut le même que le nôtre au début des années quatre-vingt devant une nouvelle maladie, vite transformée en épidémie, qui sème ses germes de mort, devant un mal sournois qui revêt le masque souriant, séduisant de l’amant ou de l’amante. D’emblée se pose pour nous la question troublante de l’origine de la maladie, au sens médical, géographique, physique et «métaphysique». Contrairement à nos contemporains, soi-disant éclairés par trois siècles de sciences et de rationalité, lors de l’irruption de l’épidémie du SIDA, les Renaissants n’ont pas douté une seconde de l’origine humaine de la syphilis. Jamais ne les effleure l’idée de la maladie comme Mal, comme châtiment de Dieu. Par contre, les Renaissants ne se privent pas d’expulser en quelque sorte la syphilis aux causes mystérieuses - éclairées seulement au début de notre siècle -, en projetant, suivant la bonne vieille recette du bouc émissaire, le Mal sur un Autre. Les premières nations étant à ce moment en voie d’émergence en Europe, l’Autre, foyer d’infection d’où vient la maladie, devient un lieu commode, se situant au-delà de la frontière, chez le voisin, mieux, chez l’ennemi héréditaire, chez le colonisateur. Comme le note justement Claude Quétel, orfèvre en la matière: “Chaque pays nouvellement atteint ne manque pas de donner au nouveau mal le nom du voisin suspecté, le plus souvent avec raison, d’avoir été le contaminateur.”» Heinz Weinman, Don Juan 2003, Eros et SIDA, VLB éditeurs, Montréal 1993, p.14 34 35 36