La remise en cause de l`absolutisme (XVIIe et XVIIIe siècles)

La remise en cause de l’absolutisme (XVIIe et XVIIIe siècles)
1. Les révolutions anglaises – Une Angleterre nouvelle
2. La philosophie des Lumières – Des idées de progrès
3. La révolution américaine – Naissance des Etats-Unis
I. Une Angleterre nouvelle
La monarchie absolue, qui a réussi à s’imposer dans la France de Louis XIV, est un
échec en Angleterre : face aux tentatives de Charles Ier Stuart de lever des impôts
sans demander le vote du Parlement, une guerre civile éclate en 1642 entre les
partisans du roi et les partisans du Parlement. Ces derniers, sous le commandement
de Cromwell, obtiennent la victoire. Charles Ier est jugé et décapité en 1649.
L’Angleterre vit quelques années sous le régime de la république, mais cette
expérience n’est pas satisfaisante en raison du pouvoir absolu que Cromwell
concentre entre ses mains.
Après la mort de Cromwell, la restauration de la monarchie des Stuarts fait
réapparaître les problèmes d’avant la révolution : monarchie autoritaire, persécutions
religieuses contre les sujets non-catholiques de Jacques II (catholique).
Les députés du Parlement proposent alors au protestant Guillaume d’Orange
(gendre de Jacques II) de monter sur le trône (sous réserve qu’il accepte la
Déclaration des droits qui limite le pouvoir du roi au profit du Parlement). Proclamé
roi en 1689, Guillaume règne sur une Angleterre qui est désormais une monarchie
parlementaire (= où les pouvoirs du roi sont limités par le Parlement).
Cette seconde révolution anglaise, durant laquelle le sang n’a pas coulé, est connue
sous le nom de Glorieuse Révolution.
L’Angleterre est devenue un modèle pour les opposants à la monarchie absolue
dans l’Europe entière :
- 1679 : le Bill d’Habeas Corpus permet la protection de la liberté individuelle (pas
d’arrestation sans motif, pas d’emprisonnement sans jugement)
- 1689 : le Bill of Rights (Déclaration des droits), qui règle la monarchie
parlementaire, permet en plus la protection de la liberté d’opinion et de la liberté
d’expression (liberté de réclamation pour les sujets du roi, liberté de parole pour le
Parlement).
II. La philosophie des Lumières
Des écrivains, penseurs et philosophes du XVIIIe siècle estiment que c’est à la
raison et à la science qu’il faut se fier pour faire triompher les idées de progrès. On
nomme ces idées et connaissances les Lumières.
Ces Lumières sont exposées dans un ouvrage en 28 volumes dirigé par Diderot :
l’Encyclopédie (premier volume en 1751). Les Lumières sont combattues par la
monarchie absolue (qui interdit la vente de l’Encyclopédie) et par l’Église (qui est
considérée par Diderot comme une superstitution).
Les philosophes des Lumières prennent modèle sur l’Angleterre. Rousseau propose
que la souveraineté vienne du peuple. Montesquieu propose la séparation des
pouvoirs (législatif et exécutif). Voltaire défend la liberté de choisir sa croyance
religieuse.
Les idées des Lumières se répandent dans les milieux cultivés, dans toute l’Europe
et en Amérique. Certains rois sympathisent en partie avec les Lumières : ils
pratiquent le despotisme éclairé (autorité absolue pour moderniser leur pays). C’est
le cas de Frédéric II en Prusse.
III. La naissance des États-Unis
L’Angleterre possède treize colonies en Amérique du nord. Les colons, d’origine
britannique, subissent de lourdes taxes au profit du Trésor anglais (qui possède le
monopole du commerce entre l’Angleterre et les colonies).
La révolte éclate en 1773 avec la Boston Tea Party au cours de laquelle des colons
jettent à la mer une cargaison de thé venue d’Angleterre.
Pour s’opposer à l’Angleterre, les colons s’organisent. Beaucoup sont des
propriétaires de grandes exploitations de coton ou de tabac, utilisant le travail des
esclaves. Ils élisent des représentants pour former un Congrès qui vote la
Déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776. Ce texte, qui s’inspire des idées des
Lumières, a été rédigé par Thomas Jefferson (un philosophe) et Benjamin Franklin
(un savant).
A ce moment, la guerre a déjà commencé entre les troupes anglaises et les
Insurgents américains, lesquels sont peu entraînés mais renforcés par des troupes
envoyées par Louis XVI et des volontaires (comme le marquis de La Fayette). Sous
le commandement de George Washington, l’armée des Insurgents remporte la
victoire. L’Angleterre doit accepter de reconnaître l’indépendance des Etats-Unis.
Les treize États se regroupent dans une république fédérale : chaque État a ses
propres lois et se gouverne lui-même, le gouvernement fédéral s’occupe des affaires
communes. Ces règles sont inscrites dans une constitution. Le premier président
est George Washington.
La vie politique est réservée aux riches propriétaires. Les pauvres, les esclaves
noirs, les Indiens, les femmes n’ont pas le droit de vote.