Correspondencia de Etcheverry Hermanos El Archivo de Michel

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Correspondencia de Etcheverry Hermanos El Archivo de Michel
Correspondencia de Etcheverry Hermanos
El Archivo de Michel Duhart en Ustaritz, conserva correspondencia de la
familia Etcheverry, siendo la más antigua de octubre de 1884. En ese año JeanBaptiste Etcheverry viajó a Francia para traer una esposa que será Marie Dihinx,
de la casa Dihinxenea en Ustaritz. Piensa retornar en diciembre a Chile, casado,
en compañía de su hermana Geneviève que acaba de casarse con Alfred Carrère
originario de Labets. Jean-Pierre Etcheverry que permaneció en Chile escribe de
Valparaíso a su madre en Lantabat en octubre de 1884 :
"Hacen apenas dos horas que he llegado a esta gran ciudad para hacer las compras
de mercaderías para el verano. Estos últimos días he recibido una carta de mi hermano en
la cual me anuncia haberse casado el 27 de agosto y encontrarse en París con su joven
esposa. Me dice también Bautista que llegará sin falta a este país en el mes de diciembre.
Ene Ama maitea,1 no tengo el tiempo necesario para hacerle ver toda la alegría que esta
noticia tan buena me ha causado. Me limitaré en decir a Usted que estoy loco de
contento. En medio de mis tan grandes ocupaciones comerciales he trabajado y trabajo
constantemente en recibir a mi cuñada. La casa de la Unión la tengo arreglada a mi gusto,
pero lo que temo, que no sea del gusto de Marie. He comprado para ella un caballo bonito
suave de paso y un piano de la mejor fábrica de Europa. En una palabra, hago todo lo
posible para que ella pueda pasar el tiempo lo mas contenta posible.”
La segunda carta fue escrita el 21 de diciembre de 1884 por Geneviève
Etcheverry quien hizo el viaje junto a su marido Alfred Carrère, su hermano
Jean-Baptiste Etcheverry y su cuñada Marie Dihinx. Estáencinta y relata su
llegada a La Unión :
“Nous voilá rendus á La Unión depuis huit jours et je vous assure Chère maman
que ce n’était pas trop tôt. Jean-Pierre est venu á notre rencontre á Corral, lieu oú nous
avons débarqués du petit vapeur qui nous a conduits de Lota. Notre cher ainé nous
l’avons trouvé très bien portant et heureux de nous revoir. De Corral á Valdivia nous
avons voyagé dans un tout petit vapeur que Jean-Pierre avait fait venir pour nous. Arrivés
á Valdivia mercredi, nous sommes restés dans cette ville jusqu’au samedi suivant, JeanPierre ayant des affaires á régler. Samedi donc, encore en route et toujours en bateau
pendant trois heures. C’est alors que nous avons fait nos adieux á la mer, et des adieux
sincères je vous promets car nous avions assez vu l’eau. Maintenant c’est le tour des
chevaux. Deux domestiques de la maison étaient venus á notre rencontre dans une
montagne. Et nous voila donc en amazone sur de bons chevaux et par un temps splendide
mais bien chaud au milieu des bois pendant deux heures. Jean-Pierre voyant que le
voyage aurait été trop long jusqu’á La Unión nous a fait passer la nuit á Los Ulmos. C’est
un hôtel tenu par une famille Allemande, qui se trouve au haut d’une montagne. Nous
avons été très bien reçus. Le lendemain, craignant la chaleur, nous sommes partis á cinq
heures et nous n’étions rendus á La Union qu’á une heure de l’après-midi. Ainsi vous
voyez qu’il y a une rude trotte et par des chemins imposibles. Jugez si nous en avions
assez, surtout Marie. Malgré cela, je n’ai rien ressentí et dans l’état oú je me trouve c’est
un miracle que j’attribue á vos ferventes prières. De La Unión je ne vous dirai pas grand
chose car je ne suis sortie que la nuit, mais la ville ne semble pas triste. Nous entendons
1
“Mi querida madre” en idioma vasco.
de notre jardín une espèce de fanfare. En ce qui concerne la maison Jean-Pierre n’a pas
perdu son temps. Elle est parfaitement bien arrangée. Le magasin est très vaste, bondé de
marchandises de tout genre. Il est suivi d’un arrière-magasin rempli d’étoffes, de
vaisselles, etc. En suivant il y a une bodègue pleine de barriques, de caisses, de vaisselles,
que sais-je encore. Le grenier, qui est aussi long que le magasín, est aussi rempli de
marchandises, et il y a quatre lits occupés par les commis. La maison est en angle en face
du tribunal. Entre le magasín et la cuisine il y a un parterre clôturé avec quelques jolies
fleurs. La cuisine est très jolie, grande, avec un fourneau économique tout neuf, suivie
d’une souillarde. En face c’est notre chambre, ensuite celle de Baptiste. Je vous assure
qu’il ne manquait rien, ni sur la table de toilette, ni ailleurs. Une femme n’aurait pas
mieux arrangé cela. Les tapis sont magnigiques, tout neufs, les meubles de même. Le
salon est superbe, avec un magnifique piano. La salle á manger aussi est très jolie. Elle
est contigüe á un boudoir qui est la salle de travail de Madame. En fin, rien ne manque
ici. Vous me direz, y a t’il un jardin ¿Oui, il y en a un, bien beau, bien soigné, avec toutes
espèces de légumes et de fruits. En ce moment nous mangeons de belle cerises et des
fraises. Mais quelle terre! C’est comme de la cendre, et noire comme du fumier. D’une
richesse á ne pas croire. Elle a produit des poireaux pesant une livre et demie. Ce serait
trop long de tout vous expliquer, moi je me plais déjà beaucoup et je crois qu’Alfred
aussi s’y fera vite. Je commence á grossir joliment, il est vrai que le temps avance. Il
parait qu’il y a un très bon médecin ici, renommé pour les accouchements. Il a fait ses
études á Paris. Nous ne savons pas quand nous partirons pour Osorno où nous sommes
destinés á vivre”.
La carta siguiente fue escrita por Alfred Carrère a su suegra, en Osorno en
mayo de 1885:
“Puede usted creer que no es precisamente por mi placer, ni por mi amor por la
lengua española que yo me sirvo de este idioma. Es antes para interesar a usted porque
debe usted tener por cierto que mis adelantamientos hasta ahora no son tan rápidos que
yo haya tomado afición de hablar y menos aun escribir en castellano. En este caso las
necesidades por mi pasan delante el gusto. Mi lengua española por el momento no es mas
o menos que la traducción tomada a la letra del francés. Pero lo que escribo hoy me
pertenece enteramente y puede usted juzgar que yo hago todo lo posible para hacer mejor
que bien. No teniendo un gramática me sirvo únicamente de un diccionario para
ayudarme en este trabajo. Aun no hablo correctamente el castellano, creo que poco a
poco voy a familiarizarme algo o suficientemente con el para que me sirva en los
negocios principales. Genevieve es siempre ocupada con el ajuar de la casa y el niño
(Maurice) que le da mucho trabajo. Yo no se de donde viene este pájaro. Es muy pícaro y
no se lo que seramas tarde. Dentro un mes pensamos ir a La Unión donde vamos quedar
hasta el parto de Marie. Creo que Bautista es muy impaciente de ser papa. De otra parte,
J.Pedro toma difícilmente paciencia de no poder ir a Francia y por eso tiene razón porque
es tiempo para el de escoger una mujercita. Pero es siempre esperando que el cambio sea
mejor. Tenemos un invierno muy lluvioso y no se puede salir a pasear, tanto el lodo es
abundante”.
A continuación una carta escrita por Jean Pierre Etcheverry a su madre,
desde La Unión el 6 agosto de 1885:
“Chère mère, comme j’ai encore demain matin plusieurs lettres commerciales à
écrire, j’ai chargé mon frère de vous parler des arrangements amicaux que nous venons
de faire les deux d’un commun accord. Baptiste est resté seul maître de la maison
d’Osorno qui est la principale et moi j’ai pris à ma charge la maison de La Union et celle
de Rio Bueno. J’ai formé avec Demetrio (Aguerre) pour cinq ans une société
commerciale en lui donnant le 30% sur les bénéfices. Je me suis chargé de l’avenir
d’Alfred et de Geneviève. De cette manière, nous sommes restés tous contents et
meilleurs frères et amis que jamais. Baptiste n’aura pas à se casser la tête pendant mon
absence en France et Demetrio, aidé d’Alfred, fera parfaitement bien marcher les autres
maisons. Réjouissez vous donc de cette bonne nouvelle et vous pourrez la communiquer
aussi á notre bon voisin Capatandeguy qui, en partant m’avait confié son neveu qui est
devenu aujourd’hui mon associé”.
Carta de Jean Baptiste Etcheverry a su madre, escrita en Santiago el 18
septiembre de 1885:
“Après avoir pris une petite part aux réjouissances populaires je vais vous donner
quelques minutes d’un jour que les chiliens célébrent chaque année avec grande
solemnité. Je ne suis pas seul, Jean Pierre est avec moi et avec nous se trouvent plusieurs
compatriotes de nos amis. Nous avons comencé à Valparaíso nos achats d’été et comme
les fêtes nationales durent ici trois jour, nous nous avons préféré venir à Santiago. Nous
avons vu le Président de la Republique en grande tenue sortir de son Palais, entouré de
ses ministres et escorté par plusieurs régiments d’infanterie et de cavalerie. En ce moment
mon frère est aux courses de chevaux. Pour moi j’ai mieux aimé assister au Te Deum qui
vient d’être chanté à la Cathédrale. J’y ai pu voir encore le Président et son cortège, le
corps diplomatique, les députés, les sénateurs et plusieurs généraux. Demain il y aura les
revues militaires et nous ne manquerons pas d’y assister. Après demain nous retournerons
à Valparaíso et nous poursuivrons nos acquisitions. Le 5 octobre, nous reprendrons le
chemin de La Union. Vers la fin du mois prochain, je serai tout à fait installé à Osorno
avec le personnel qui m’entoure. Je vous ai deja dit que Geneviève et Alfred restent à La
Union”.
Carta escrita por Jean Pierre Etcheverry a su madre, en Valdivia el 13 de
diciembre de 1885:
Oui, chère Mère, le 18 janvier prochain, je quitterai La Union pour aller à
Valparaíso faire les achats de marchandises pour l’automne et pour l’hiver. Les achats
une fois terminés, j’aurai à peine le temps d’aller un peu partout pour faire mes adieux à
mes amis et compatriotes et c’est à Concepción chez Mr Goyeneche que j’attendrai mes
compagnons de voyage pour prendre le chemin de fer chilien jusqu’à Los Andes, ville
qui se trouve au pied de la Cordillière des Andes. De ce dernier point jusqu’à Mendoza
qui est aujourd’hui la tête de ligne des chemins de fer de la République Argentine, il n’y a
que trois jours de chemin, un jour en voiture, le second à cheval et le troisième encore en
voiture. A Mendoza, nous prendrons le chemin de fer qui nous amènera à Buenos Aires
en deux jours. Voici les noms de mes compagnons de voyage: M.M.Duhalde oncle et
neveu, Pierre Lacoste, un des chefs de la maison Duhart frères de Lota et Martín Duhart,
cousin de Pierre Duhart. Vous voyez, chère mère, que vous avez mille fois tort de
redouter pour votre fils un voyage que des dames, des demoiselles font et considèrent
comme une véritable promenade d’agrément. Je suis logé à Valdivia où je suis arrivé hier
pour affaires chez Mr Duhalde, oncle, homme âgé de 70 ans qui est notre principal
compagnon de route. Ce monsieur que je considère avec raison comme un père, a fait
plusieurs fois ce voyage, il me disait ce matin à table: Etcheverry, le voyage que nous
allons faire est des plus agréales, des plus charmants, et si un jour vous êtes obligé de
revenir au Chili, je vous assure que vous voudrez revenir par la même route. Après avoir
visité Buenos Aires en compagnie de M. Carrère, oncle d’Alfred, et passé 3 ou 4 jours à
Montevideo, nous prendrons un bateau français des Messageries qui nous amènera grâce
à Dieu à Bordeaux dans le courant du mois d’Avril.”
Carta del 17 diciembre 1886 escrita en Talcahuano por Jean Baptiste
Etcheverry a su hermano Jean Pierre Etcheverry (que está en Francia):
“Avant de rentrer à Osorno au milieu d’un grand tintamarre de déchargement de
marchandises, je tiens à te parler de notre voyage et de nos achats à Valparaíso. La
hausse du change est allée s’accentuant avec assez de rapidité, en dix jours il est monté
de 22,5 à 25,5. Cette amélioration subite a sensiblement favorisé nos achats et nous avons
pu obtenir d’assez bonnes conditions. Le gouvernement actuel fait la guerre à l’agiotage
et bien que la spéculation n’ait pas dit son dernier mot, on ne craint deja plus la
dégrigolade du passé. Nous recevrons les marchandises par le vapeur du 21, elles seront
les bien venues à La Union et à Rio Bueno surtout où on avait peine à dissimuler le vide
des rayons. Mais aussi comment oser acheter avec un change de 21,5 ou de 20,75 ? J’ai
accompagné et aidé Demetrio de mon mieux, nous avions l’avantage d’être à peu près les
seuls acheteurs sur la place. Le change est actuellement à 25. Espérons qu’il se
maintiendra et que les optimistes qui le voient bientôt à 28 ou 30 seront de véritables
prophétes Mr A. Edwards, le ministre des finances, travaille beaucoup à donner du prix
aux billets chiliens. Nous avons je crois l’homme qu’il nous faut. En passant à Santiago,
nous avons assisté à une representation de Sarah Bernhardt, comme aussi nous avions pu
nous trouver à son débarquement et à sa reception à Valparaíso. C’est toujours la même
grande et prodigieuse actrice, provoquant le délire des spectateurs. Du Chili elle passera
au Pérou, recueillera encore des lauriers et se fera proclamer la reine du monde théâtral”.
Durante su estadía en Francia, Jean Pierre Etcheverry se casó en 1886 con
Marie Teillery de la casa Elizaldea en Itxassou. Partió con su esposa a Chile. No
hay cartas de este período 1886-1895.
Los dos hermanos Etcheverry abandonan definitivamente América en
1895 dejando sus negocios en las manos de parientes o amigos, Alfred Carrère,
Demetrio Aguerre, Pierre Laborde, con quienes se asociaron. Los dos hermanos
instalados en Ustaritz y en Lantabat siguen con una inquietud creciente la
evolución de sus sociedades.
A continuación una carta escrita en Ustaritz el 27 abril 1896 por Jean
Pierre a su hermano Jean Baptiste Etcheverry:
“C’est dans la nuit de vendredi que j’ai fait partir de la gare de Bayonne les trois
jeunes gens qui ont du s’embarquer hier à La Pallice à destination de La Union et
d’Osorno. J’ai assisté moi même à la gare au départ de ces jeunes gens dont j’ai une fois
de plus recommandé deux à Alfred. Le troisième (J.B. Jasse de Saint-Jean-le-Vieux) sera
placé probablement à Trumag ou à Rio Bueno. Les deux jeunes gens sur les quels j’ai
obtenu les meilleurs renseignements et que j’ai à mon tour recommandés à Alfred sont:
Gustave Etcheberry, âgé de 23 ans, natif de Guéthary, et Benjamín Fourcade, fils de
Pierre Fourcade, tailleur à St Jean. Ce dernier n’est âgé que de 17 ans. Il est à souhaiter
que ces deux jeunes basques puissent convenir à Alfred qui du reste n’a aucune
obligation de les garder dans le cas où ils ne pourraient faire son affaire”.
Carta de Jean Pierre a su hermano de fecha 20 mayo 1897:
“Demetrio est persuadé que Heguilustoy et Laborde seraient aptes à diriger tes
maisons de comerce du Chili. Dans ce cas, tu n’aurais nullement à regretter le départ
d’Alfred qui, cela va sans dire, a la stricte obligation de faire conscieusement l’inventaire
de tes trois maisons. Tu devrais demander à Demetrio de tenir ton lieu et place en cette
circonstance”.
Por carta del 15 junio 1897, Jean Pierre comunica a Jean Baptiste
Etcheverry el texto de una carta de su cuñado Alfred Carrère:
“Il faut espérer que Jean Baptiste pourra entreprendre un voyage au Chili à la fin
de l’année. Je désire qu’il voie sa situation par lui même afin de laisser ses affaires bien
au clair. Les employés attendent des améliorations qu’on ne peut leur donner moi restant
ici. Il n’y en a pas pour tous. J’ai fait tous les sacrifices possibles. J’ai 40 ans et ne suis
pas arrivé à ce que j’espérais. Je dois malheuresementchercher encore fortune. Je ne suis
pas des plus exigeants et je me contenterais de peu au début si je vois que je peux
améliorer chaque année mes petits bénéfices. Je crois que je peux réussir, car je vois que
l’affaire d’agent commissionnaire pour achats me donnera peut-être plus de travail que je
ne pourrai faire. Il pourrait arriver qu’au bout d’un an je m’entende avec Bianchi pour
fusionner les deux affaires. Si Dieu me donne la santé, je pense réussir. Il me serait
agréable de connaitre votre opinión à ce sujet et je vous serais reconnaissant de me
l’exprimer franchement”.
“Commentaires de Jean Pierre: Si Alfred s’obstine à te quitter ... ne conviendrait
il pas que tu restes tout seul avec la maison d’Osorno et que tu cèdes à Alfred les maisons
d’Octay et de Puerto Montt ?”
Una carta escrita en Osorno el 2 agosto de 1898 por Alfred Carrère a Jean
Baptiste Etcheverry:
“Au reçu de votre lettre du 18 mai j’avais télégraphié à l’ami Pierre Elissetche de
la maison Duhart de Coronel pour le prier de s’entendre avec Ferdinand Mocoçain et
Larroulet de la maison Brun pour recevoir et chercher un emploi à Louis Preuilh dans le
cas où sa santé permettrait de le recommander. Mais Preuilh a compris qu’il n’y a pas de
place pour lui à Puerto Montt car il me manifeste l’intention de s’établir à Calbuco avec
un despacho. Devinant que son cerveau est au moins aussi malade qu’à son départ pour la
France, je considère son retour comme une calamité pour lui. Depuis ma dernière lettre
du 12 juin, les affaires ont continué à marcher de mal en pis. Les probabilités de la guerre
ont donné aux agiteurs un tremplin admirable pour saper les bases d’une opération
financière louable mais édifiée sans les précautions nécessaires. Il a suffi d’un article du
jounal La Tarde pour que tous les déposants à vue se soient jetés sur le Banco de Chile
pour retirer leurs avoirs et exiger ces paiements en or. Le gouvernement a alors prononcé
la fermeture des guichets durant une semaine et décrété que durant un mois il ne pourrait
y avoir de poursuites judiciaires contre tous les débiteurs, (leymoratoria). Maintenant les
banques ont réouvert leurs bureaux, mais n’admettent qu’on tire sur elles que pour les
besoins de première nécessité. L’or et les pesos fuertes sont bien gardés et comme
circulante on ne voit que de la monnaie divisionnaire encore assez rare (les chauchas). Il
n’y a plus de transaction d’aucune sorte. Pour sauver la situation, le gouvernement a du
émettre 50 millions de papier monnaie convertible (dit-on) en or en 1902. J’ai donné
ordre à Octay de suspendre complétement le crédit à ceux qui n’ont pas acquitté leurs
comptes au 30 juin dernier et formellement interdit la vente des abarrotes à crédit à qui
que ce soit. Nous avons haussé de 20% le prix de ces derniers.Voyez mon cher Baptiste
l’état d’esprit dans lequel je vis depuis ces dernières années. Vous ne vous rappelez que
les angoisses passées par vous mème et vous vous ètes imaginé qu’après votre départ je
reposais sur un lit de roses. Les roses étaientl’illusion, les épines la réalité”.
Aparentemente esta situación catastrófica fue exagerada, los dos cuñados
de Alfred no le conceden ninguna circunstancia atenuante.
Carta del 3 marzo de 1899 de Demetrio Aguerre de La Unión a Jean
Baptiste Etcheverry:
“Alfred est à Valparaíso. Il profite d’un moment favorable. Avec la réaction du
change toutes les maisons veulent vendre. A cause de la hausse du cuivre et de
l’augmentation de la production de ce métal, les traites sont plus abondantes, et à moins
d’une nouvelle emissión en juin, le fameux change pourrait hausser dans 6 ou 8 mois
jusqu’a 15. Nous avons bien profité des existants tant à Osorno qu’ici. Comme je vous
l’ai deja dit, il est fort difficile que je puisse me rendre compte de vos affaires ou plutòt
de votre situation comérciale. Alfred a toujours été réservé. Je n’ose pas lui adresser la
moindre question, craignant de le contrarier. Puisque vous le lui avez demandé par lettres
et il ne vous a pas répondu, il est naturel qu’il agirait à contre coeur avec moi. De la il
pourrait surgir un refroidissement entre tous, résultat desagréable qui ne ménerait à rien.
Je sais qu’il fait chaque année un inventaire dans toutes les maisons, mais jamais on ne
m’a communiqué aucun résultat. Je pense que vous me donnerez raison et que vous ne
croirez pas que je suis indifférent à vos intérêts”.
Carta de Osorno el 28 septiembre de GenevièveCarrère a su cuñada Marie
Teillery:
“Hier j’ai passé la soirée avec la JoelaDuhalde, elle est de nouveau enceinte (le
vieux Duhalde quoique se disant malade est encore bon à quelque chose!). Le mois
d’août dernier, nous avons passé 4 jours à La Union pour le mariage de Jean Gastellu
avec la Celestina. Ils n’ont pas fait de fête simplement un déjeuner. Nous étions environ
35 personnes, tous des compatriotes. Demetrio est parti pour le nord. Il est en ce moment
au Pérou avec Mr et Me Salaberry. Le jeune Iraçabal est malade depuis quelques mois.
Lorsqu’il avait vu que les médecins de Puerto Montt et d’Osorno ne pouvaient déceler
son mal, il s’est decide à aller beaucoup plus loin de Valdivia chez un Franciscain réputé
pour soigner toutes sortes de maladies. Le Franciscain l’a renvoyé à l’hopital de Valdivia
où il est encore. Il fait beaucoup défaut à Octay surtout à cet époque”.
Carta del 24 agosto 1900 de Jean Pierre Etcheverry a su hermano:
“Je suis bouleversé par le décès subit de Jauréguiberry le mari de ma belle soeur
Sabine Teillery. Ne pouvant d’aucune manière diriger par elle même les affaires de son
défunt mari, la pauvre Sabine est entièrement à la merci des employés de la maison qui
peuvent lui faire la loi. Si ma belle soeur pouvait vendre à quelqu’un sa maison de
Chillan et de San Carlos, je crois qu’elle ne s’en trouverait pas plus mal. N’ayant qu’un
enfant (Juanito) elle pourrait je crois se tirer d’affaire en vivant au moins quelque temps
auprès de sa soeur à Lautaro. Pour te dire la vérité j’ai songé à Alfred et à Geneviève qui,
s’ils sont réellement désireux d’aller s’établir au Nord, pourraient prendre la suite du
pauvre Jauréguiberry”.
Carta del 4 octubre 1900 de Jean Pierre Etcheverry a su hermano:
“L’ami Ferdinand Mocoçain partira probablement pour le Chili le 18 novembre à
bord de l’excellent paquebot anglais Orissa. Tu aurais là une très bonne ocasión pour
envoyer au Chili les jeunes Lartigau et Sabarots d’Orègue au sujet duquel j’ai pu
recueillir de très bons renseignements. Selon moi, Sabarots doué d’une très forte
constitution serait sous peu très utile dans la maison d’Octay car il ne faut pas, cher frère,
que tu ignores (selon ce que m’a dit Demetrio ), que Pierre Laborde, Idiartborde et le
jeune Iraçabal, laissent beaucoup à désirer au point de vue santé. Il est donc prudent de
songer à les remplacer. Rien d’étonnant non plus que Pierre Laborde ne quitte avant
longtemps la maison d’Osorno car Demetrio m’a donné a entendre qu’il serait chargé par
sa mère d’en avoir soin et de l’aider à s’établir quelque part. En un mot cher frère, je crois
que le moment est venu de voir et surtout de prévoir les choses au Chili. Je me préterai
difficilement à des arrangements sérieux et définitifs avec mon associé sans connaitre au
préalable ta situation au Chili, celle d’Alfred, ainsi que celle de chacun de tes employés.
Comme tu sais Demetrio a écrit à ce sujet à Alfred. Je souhaite pour toi que mon associé
soit plus heureux que moi dans ses démarches apures de notre beau frère. Quoiqu’il en
soit, j’aurai quant à moi à regrétter un jour de m’être défait de ma vache à lait du Chili et
si j’y consens ce ne sera qu’à la condition que mes successeurs me reconnaissent avec
une bonne garantie un capital de 250 mille piastres avec un intéret de 9% par an”.
Carta del 29 julio de Osorno de GenevièveCarrère:
“Nous subissons un hiver très rigoureux. Depuis le commencement de juin, nous
avons eu de grandes inondations, nous étions complétement aisladas, sans pouvoir
communiquer ni par mer ni par terre, pas de télégraphe, pas de téléphone, ni chemin de
fer, ni vapeur. Depuis 17 ans que je suis au Chili, je n’ai jamais vu neiger comme il a fait
il y a huit jours. Cher Baptiste, il m’est dur de te l’avouer, mais je ne sais pas si Alfred
s’est en fin decidé à sortir de son trop long silence. Je suis lasse de le supplier et je ne lui
demande plus rien. Mon plus grand desir serait de pouvoir répondré aux questions que tu
poses au sujet de tes affaires. Malheuresement, je ne sais pas grand chose. Je te dirai tout
ce que je pourrai. Les récoltes ont été assez bonnes. Les ventes de blé ont été excellentes
pendant les 20 premiers jours de mars. Beaucoup d’agriculteurs ont profité des bons prix,
mais ensuite tout d’un coup les prix ont baissé par suite de l’importation de blés de
Californie de qualité bien supérieure à ceux d’ici. On pense qu’il y a entre La Union,
Osorno et San Pablo 50 mille fanègues à vendre et ils ne seront pas écoulés à un prix
raisonnable. Etcheverry et Aguerre ont à eux seuls un stock de plus de 12 mille. La
concurrence à Osorno est de plus en plus féroce. La vie devient aussi de plus en plus
chère. La propriété a aussi haussé énormèment. Si tu voulais vendre ta propriété
d’Osorno, tu retirerais un bon prix. Je te conseillerais cependant de ne pas vendre car au
dire de beaucoup de personnes censées Osorno doit forcèment prospérer à cause du
chemin de fer qui doit se faire à Puerto Montt. Pour ce qui est des potreros, Cher Baptiste,
je te dirai que ce sont des fameux clous. Chaque année il y a une perte de 2000 piastres.
Cet été on les a offert à perte à Santiago Hott et il a encore trouvé trop cher et l’affaire ne
s’est pas faite. Je crois portant qu’il faut les vendre à n’importe quel prix et s’en
débarrasser. Parle de cela à Demetrio, lui parviendrait certainement à les vendre. Les
jeunes gens se comportent très bien. Nous avons à Osorno Heguilustoy et Laborde qui
sont des modèles de jeunes gens. Je t’assure que plus d’une fois je pense à leur avenir. Il
faudra cher Baptiste que tu leur fasses de nouvelles conditions. D’après moi, tu devrais
les intéresser dans toutes les affaires, c’est à dire dans les trois maisons. Ils sont
indispensables à la maison d’Osorno. Prépare de nouvelles conditions et charge Demetrio
de les leur proposer. Les deux frères Gamé sont aussi des modèles, très laborieux, dóciles
et sérieux”.
Sin embargo Alfred Carrère rechazó cualquier mejora en la situación de
sus empleados, provocando la cólera de sus cuñados. A pesar de las críticas
recibidas de parte de estos últimos, permaneció en la casa de Osorno que
pertenecía siempre en forma mayoritaria a Jean Baptiste. Respecto a Demetrio
Aguerre, dirigía las casas de Río Bueno y de La Unión sobre las cuales Jean
Pierre Etcheverry tenía un préstamo en forma de cuenta a plazo. Alfred Carrère
había hecho entrar a su hijo al negocio de Osorno. Tenemos una carta de Maurice
a su sobrino Albert Etcheverry de fecha 18 enero de 1904:
“Je vais te raconter une balade à cheval dans un potrero que la maison possède à
85 km d’Osorno. Nous étions partis d’ici à 4 heures du matin. Pierre Laborde, un ami de
la maison, et moi. Bien entendu nous nous étions munis de besaces contenant notre
boulotage, de bons chahako et d’autres provisions essentielles car ne te figure pas que
nous allions avoir un restaurant la bas. En plus chacun avait un bon révolver à la ceinture
avec une trentaine de balles (les bandits d’ici sont durs à cuire). Enfin notre 3e
compagnon, un amateur de photos, avait eu la fameuse idée d’emporter son appareil. Ne
crois pas non plus que les chemins soient comme en France. Quoiqu’en plein été, il y
avait des endroits oú nos chevaux avaient de la boue jusqu’au poitrail. Le paysage le long
de la route est cependant admirable. La France, si admirée par les touristes est loin de
posséder des sites aussi magnifiques, d’une aussi sauvage grandeur. D’une hauteur, nous
sommes restés 20 minutes, muets, contemplant un spectacle magnifique. Tout près devant
nous s’étendait un champ de blé grand au moins comme Luisenea à Saint Martin, (c’est
une distance d’environ 3 km à Lantabat). A sa gauche, le Rahue, une rivière
incomparable par le pittoresque, et là bas, bien bien loin, la Cordillera, légèrement
couverte d’un manteau de brouillard argenté, mais dont on distinguait cependant les
neiges dorées par le soleil du matin. Puis nous avons encore marché 3 heures. Nous nous
sommes arrétés au bord d’un joyeux ruisseau sur l’herbette fraiche encore arrosée. Nos
chevaux ont brouté à l’aventure. Quel appêtit bêtes et gens! Puis nous sommes entrés
dans la forêt. Nous avons marché pendant 3 heures et demie. Je n’avais jamais rien vu
d’aussi sauvage. A chaque instant, il fallait baisser la tête, écarter des branches d’une
main et guider les yeux fermés. Tantôt on trouvait le passage obstrué par un immense
tronc de hêtre renversé par les tempètes d’août. C’étaittout simple, ilfallaitsauter par
dessus!”.
Se termina la correspondencia con esta última carta, la única en la cual se
menciona la belleza de la naturaleza chilena!