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Forêt
de
Lyons
Rendez-vous
Nature !
Pays de Lyons
Sommaire
Edito ……………………………………………………………………….…........………... p. 3
La forêt de Lyons, à travers l’histoire ..........…………………….…....…..……....... p. 4
La forêt de Lyons, les métiers d’autrefois ....…………....................…..……....…. p. 6
La forêt de Lyons, les métiers d’aujourd’hui ..................................................... p. 7
Les arbres en forêt domaniale de Lyons .………………………............................ p. 8
Quelques plantes sauvages ..............................….………………....…....….…… p. 10
Partez à la découverte des mammifères …..........……….……….....……..………. p. 11
Le renard, un vrai prédateur ...............………………….……………......…....….... p. 12
Le blaireau, un animal bien sympathique .………………..………..….........…….. p. 13
Le cerf, le roi des forêts ....................………………………………...….........……. p. 14
Du côté des oiseaux ...............………………………………….…...…........…....…. p. 16
La chouette hulotte, perceptible la nuit ...........………………….…..........….…… p. 18
Le sol forestier et ses êtres vivants .......……………….………..…….…......…..… p. 19
En automne, observons les champignons …....………….…………............…...... p.20
Préparer son herbier .……………………….……………….……....…..….....…..….. p.22
Randonnées et découvertes en forêt de Lyons ……………..………......….……… p.23
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Edito
La forêt de Lyons,
l’une des plus belles hêtraies d’Europe,
En Normandie, le Pays de Lyons est une terre de Rois …
De Guillaume le Conquérant qui y ordonne en 1060 la construction d’une forteresse, à
Henri 1er Beauclerc qui y meurt d’une indigestion de lamproies, à Henri II Plantagenet
qui ordonne la construction de la nef de l’Abbatiale, à Richard 1er d’Angleterre, le
Cœur de Lion, qui y passe son premier Noël de Roi, à Philippe Auguste qui s’empare
de la forteresse par deux fois en 1193 et 1202, à Saint Louis, … tous furent conquis
par la forêt de Lyons …
Philippe IV Le Bel ne fut pas le moindre à apprécier sa forêt, en 29 ans de règne, il y
effectua 47 séjours de chasse …
Vous l’avez donc compris : Lyons et sa forêt ont traversé les siècles dans une parfaite
osmose.
Les monuments, châteaux, abbayes que l'on découvre au hasard de routes forestières
vous plongent dans cette histoire.
La forêt domaniale, fabuleux patrimoine naturel, l'une des plus belles hêtraies d'Europe,
étendue sur plus de 10700 hectares, entre l'Eure et la Seine Maritime, est réputée pour
ses arbres à haut fût lui donnant un aspect « cathédrale » qui impressionnent dès le
premier regard et pour ses sous-bois giboyeux …
Lyons est une terre de quiétude, de ressourcement, un terroir qui a traversé les siècles
nous ramenant à l’origine de l’histoire de la Normandie …
C’est le fabuleux écrin de cette magnifique forêt qui a préservé Lyons du temps qui
s’écoule inlassablement …
F.LEVESQUE
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La forêt de Lyons, à travers
l’histoire ...
La présence humaine est constatée à l’époque paléolithique et néolithique sur le territoire, attestée
par les pierres taillées retrouvées à quelques endroits.
A l’époque gallo-romaine, jusqu’au IV, le territoire est occupé par les agriculteurs qui possèdent
des domaines agricoles. Ils font de la culture et de l’élevage sur le plateau. La forêt est résiduelle
sur les pentes et les terrains sont pauvres.
En 1134, l’Abbaye de Mortemer est fondée dans le vallon du
Fouillebroc. Ce lieu, au cœur de la forêt, est sans conteste, l’un
des éléments fondateurs du Pays de Lyons. Les moines sont à la
tête de domaines agricoles appelés localement Granges. Chacune
de ces granges devint le lieu de travail non seulement des moines
mais surtout des paysans qui s’installèrent dans ces nouveaux
espaces pour y vivre avec leur famille. Les moines vont ainsi
défricher la sylve qui avait recolonisé l’espace depuis le déclin de
l’empire romain, et ainsi façonner quasiment le contour actuel de la
forêt de Lyons.
Abbaye de Mortemer
À partir de 1300, sous Philippe IV le Bel, les quatre familles : Caqueray, Vaillant, Brossard et les
Bongars vont se partager l’exploitation des verreries royales de la Haye, Landel, Neufmarché,
Beauvoir. L’année 1300 est marquée par la première fabrication de verre à plat à la verrerie de la
Haye à Montroty . En 1398, le coutumier d’Hector de Chartres décrit les droits d’usage pour les
communautés villageoises environnantes. En 1450, le flottage est attesté sur l’Andelle. Ce mode
de transport sera utilisé jusqu’à la fin du XVIII siècle pour fournir Paris et Rouen en bois de feu.
La forêt sert à alimenter les caisses du royaume. Des surfaces sont aliénées lorsque la forêt est
ruinée.
Passé les grands pillages de la période révolutionnaire, les Eaux et Forêts vont à partir de 1830
mettre en place une gestion volontaire de la forêt : mise en réserve de certaines parties de la
forêt, enrichissement par plantation, délimitation de la surface de la forêt de 1838 à 1840 (10 616
hectares) et bornage en 1850. Le XIXème siècle est marqué par l’apogée de l'industrie de
transformation locale : saboterie, fabrication de pelle, seau, tamis, traverses, alors que les
verreries commencent à décliner. Les droits d'usages existants sont petit à petit supprimés.
 Idée randonnée au Pays du Vexin Normand ...
Le long du sentier de l’Abbaye de Mortemer vous découvrirez à
la fois le village de Lyons la forêt, classé « Plus Beaux Villages
de France », et l’Abbaye de Mortemer, monument historique
datant de l’année 1134. Vous apercevrez également la Fontaine
Sainte-Catherine située près de la source du Fouillebroc.
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Fontaine Sainte-Catherine
La première guerre mondiale est déclarée le 1 septembre 1914. Dès le 14 septembre eu lieu en forêt
au hameau de la Rouge Mare (à Neufmarché), un combat meurtrier entre un commando allemand
venu en automobiles et des civils et gendarmes français. Ce fut le premier raid des guerres
modernes exécuté par des moyens automobiles derrière des lignes ennemies. Pendant la guerre, les
troupes britanniques implantèrent des exploitations forestières, sous le contrôle de l’inspecteur de
l’époque, Monsieur Pintiau, qui évita des coupes trop importantes. Les Anglais avaient fait venir pour
cette exploitation des Népalais Gurkas qui avaient établi leur camp à la chapelle Saint-Jean à Lyonsla-Forêt. Entre 1914 et 1918, 78000 m3 de bois d'œuvre et 106000 m3 de bois de feu seront
exploités pour les besoins de l'armée française et britannique.
Le 9 juin 1940, les allemands entraient à Lyons non sans avoir envoyé quelques jours avant des
bombes autour du village. L’occupation dura jusqu’au 30 août 1944 date à laquelle les Canadiens
libérèrent Lyons. Pendant l’occupation, la forêt de Lyons et les plaines autour de la forêt furent des
lieux de parachutage avec des envols, des atterrissages d’avions et des mouvements de résistants
vers Londres.
Entre 1939 et 1945, les chantiers forestiers compteront jusqu'à 300 ouvriers en forêt de Lyons. Ils
fournissent du bois pour les besoins de l‘Etat et des troupes d'occupation. C'est aussi une couverture
pour de nombreux hommes afin d'échapper aux allemands. La résistance va s'organiser autour de
Roger THURET, ingénieur en charge de ces chantiers, avec l'aide de la population locale. Plusieurs
monuments en mémoire des résistants sont présents en forêt de Lyons, comme la Croix des fusillés.
Croix des fusillés
Durant les années d’après guerre, des résineux sont introduits en forêt, notamment dans les zones
détruites par les bombardements, financé par le Fond Forestier National. De 1960 à 1985 un
dépérissement de la forêt est constaté, les hêtres sont attaqués par le Nectria, champignon véhiculé
par la cochenille. Le volume d'arbre malade récolté par les forestiers représentera jusqu'à 50% de la
récolte annuelle. Les causes sont multiples : conditions météorologiques à la fin des années 50,
hêtraie monospécifique vieillissante. En 1981 la pépinière des Bordins est transformée en arboretum,
l’ouverture au public se ferra en 1994.
L’aménagement 1989 - 2003 prévoyait un renouvellement de la forêt principalement en chêne
sessile par plantation. Le parcellaire actuel est mis en place. Les réserves biologiques domaniales du
Bois du Gouffre et du Mont du Frêne sont crées et la gestion est pilotée par un comité scientifique.
L’aménagement 2004 - 2023 prévoit un renouvellement de la forêt au 2/3 par régénération
naturelle de hêtre, le tiers restant par plantation de chêne sessile, résineux et feuillus divers.
La surface annuelle à renouveler pendant cette période est de 90 hectares.
 Idée randonnée en Pays du Vexin Normand ...
En empruntant le sentier du Fouillebroc vous découvrirez à la fois la Fontaine
Sainte-Catherine, la source du Fouillebroc, la Croix Vaubois, la Croix des
fusillés, l’Abbaye de Mortemer puis l’arboretum des Bordins. Le sentier long de
19 kilomètres peut se faire à pied où en vélo.
La Croix Vaubois
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Situé sur la façade atlantique, la forêt de Lyons a subit plusieurs perturbations climatiques au fil des
siècles ... Voici quelques dates importantes qui ont marqué l’histoire et influencé l’aspect des
peuplements de la forêt domaniale de Lyons.
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1519 : Ouragan qui a détruit près de 3000 hectares entre Lyons et Gisors
1876 : Ouragan qui occasionne 44 000 m3
1929 et 1930 : Tempête qui occasionne 26 000 m3
1957 : Ouragan qui occasionne 47 000 m3 de volis en 10 minutes
1984 : Tempête qui occasionne 360 000 m3
1987 : Tempête qui occasionne 190 000 m3
1990 : Tempête qui occasionne 240 000 m3
1999 : Tempête LOTHAR qui occasionne 150 000 m3
À noter : L’Office National des Forêts récolte en une année 80 000 m3 d’arbres en forêt de Lyons.
La forêt de Lyons, les métiers
d’autrefois ...
Le sabotier
Dans la seconde moitié du XIXème siècle, une
quarantaine de sabotiers du canton exerçaient à
domicile, sous licence. Attirés par les forêts de
hêtre, ils travaillaient ce bois à la fois dur et
cassant pour en faire des sabots à bride, ou des
"tinettes" tout en bois. Le sabot était alors le
principal moyen de se chausser. Avec le temps
et le progrès, ces entreprises familiales
disparurent, les unes après les autres. Il n'en
Lyons-la-Forêt – Les sabotiers
restait plus qu'une, avant la guerre de 14-18. Afin
de fabriquer les sabots, le bois était alors travaillée avec les outils traditionnels. Il fallait entre 3 et
5 heures pour faire une paire qui était vendue aux chalands ou dans les nombreuses épiceries.
Le bûcheron
Durant la seconde guerre mondiale, la forêt de Lyons a vu se renforcer son rôle en
approvisionnement en bois de chauffage pour Rouen et Paris. La fabrication de traverses de chemin
de fer fut menée de manière particulièrement active. Une école pour la formation de traversiers fut
même organisée. À l’époque, la main d’œuvre étrangère était présente à Lyons : portugais, italiens,
yougoslaves, polonais ... Le bois est un matériau noble, l’Homme a appris à le travailler depuis des
siècles. Le bûcheron respecte la forêt, il travaille en fonction du cycle des saisons. Il utilisait plusieurs
outils au quotidien pour son travail : une cognée c’est-à-dire une grosse hache à biseau étroit, un
scie à bûche et une serpe. La mécanisation n’était pas présente comme aujourd’hui. Le bûcheron ne
faisait qu’abattre les arbres, il entretenait les forêts et les sous-bois.
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Forêt de LYONS – Hutte de Bûcherons
Forêt de LYONS – Hutte de Charbonniers
La forêt de Lyons, les métiers
d’aujourd’hui ...
La forêt domaniale de Lyons est gérée par l’ONF (Office National des Forêts), dont le siège de
l’unité territoriale Lyons-Vexin-et-Bray est à Lyons-la-Forêt. Les techniciens forestiers qui composent
l’équipe placée sous la responsabilité d’un ingénieur forestier, se répartissent le suivi du territoire. La
majeure partie des travaux est mise en œuvre par les ouvriers sylviculteurs et le chauffeur de
tracteur de l’Agence Travaux ONF de Haute-Normandie, sous la conduite du conducteur de travaux.
L’activité est saisonnière, rythmée par les martelages, la chasse, les travaux de plantation l’hiver,
l’entretien du domaine et des infrastructures, les prises de mesure sur les peuplements, les
prévisions de travaux et coupes de l’année suivante. Sans oublier les missions d’accueil du public,
de surveillance et de protection de l’environnement toute l’année. Toutes ces taches répondent à la
politique forestière nationale, au document d’aménagement mis en vigueur et aux engagements de
gestion durable de l’ONF. La forêt de Lyons assure une part importante de la production de hêtre en
Haute-Normandie. Les bois de qualité sont transformés dans la région ou exportés vers l’Asie. Le
bois d’industrie (issu des premières coupes dans les jeunes futaies) est maintenant transformé en
plaquette pour alimenter les chaufferies régionales. Le bois bûche transformé connaît un nouveau
développement pour les entreprises locales en relation avec l’augmentation du coût des énergies
fossiles. Par sa production, la forêt de Lyons contribue notablement à l’activité économique du
territoire.
Aujourd’hui, différents métiers existent autour de la forêt, en voici quelques un :
Le sylviculteur
Le bûcheron
Il encadre les travaux de renouvellement et
d’entretien de la forêt. Il choisit les arbres qui
seront mis en vente puis coupés par les
exploitants forestiers aux différents stades
d’évolution du peuplement forestier.
Il abat les bois et les façonne selon leur
qualité et leur utilisation ultérieure. Le
bûcheronnage peut être manuel ou mécanisé.
Le chauffeur grumier
Le débardeur
Il charge le bois en bord de route à l’aide d’un
camion grumier et assure l’approvisionnement
des industries de la première transformation.
Il sort de la forêt les bois abattus et les
amène jusqu’en bord de route.
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Les arbres en forêt
domaniale de Lyons
Les arbres sont apparus au cours de l’histoire de la vie. Il existe
différentes strates comme par exemple la strate arborescente,
arbustive, herbacée etc... ainsi que différentes familles botaniques
telles que les liliacées, rosacées etc... Vous découvrirez en forêt de
Lyons quelques espèces arborescentes décrites ci-dessous.
Le hêtre
Le hêtre est un grand arbre au feuillage dense,
qui peut atteindre 40 mètres de hauteur et 2 mètres
de diamètre, dont la longévité peut aller jusqu’à
250 ans. Indifférent au type de sol pourvu qu’il
soit bien drainé, il aime en outre les atmosphères
humides, les sites à brouillard ou bruines fréquentes. Il se plaît donc en
Haute-Normandie où il constitue de magnifiques peuplements. Son
écorce est gris argenté et lisse. Ses feuilles alternes, ovales, ont un
bord légèrement ondulé. Il produit des fruits, appelés faînes, groupés
par deux, dans une enveloppe ligneuse s’ouvrant en quatre parties. Il
germe à l’ombre d’autres arbres.
À partir de 1970, la hêtraie normande et plus spécialement celle de Lyons fut atteinte par une maladie
spécifique au hêtre qui détruisit, en une vingtaine d’années, de nombreux peuplements adultes. Depuis,
le service forestier favorise les peuplements mélangés, plus résistants. De longue date, le hêtre a joué
un rôle économique considérable dans notre région : au début du 19ème siècle, il a été utilisé comme
matière énergétique dans une industrie naissante, avant d’être supplanté par le charbon; dans le même
temps, il a constitué la source de chauffage principale des grandes villes environnantes, notamment de
Paris à Rouen. De nos jours, son bois trouve de larges débouchés dans le mobilier commun, les
placages et l’emballage.
Le chêne pédonculé
Il doit son nom au fait que les glands,
souvent groupés par deux à quatre, soient
portés par un long pédoncule. Les deux
feuilles lobées, plus claires dessous, n’ont
qu’un pétiole très court. Il préfère les sols
compacts, supporte le calcaire mais craint
les sols acides. Sa hauteur peut atteindre
40 mètres.
Il apprécie la lumière et on le trouve fréquemment dans les haies ou isolé en prairie. C’est un bois
dur, nerveux, plus utilisé pour les charpentes et les traverses que pour la menuiserie.
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Le charme
Atteignant 25 mètres, il pousse souvent à mi-ombre sous les chênes faisant de
ce fait des forêts mixtes. Souvent présent dans les haies, son tronc gris et lisse
n’est pas cylindrique mais cannelé. Les feuilles sont dentées et légèrement
poilues, les fruits sont akènes (fruits secs qui ne s’ouvrent pas à maturité,
exemple : la noisette) et groupés en grappes pendantes.
Le chêne sessile
Capable de pousser sur des sols relativement pauvres, il
peut néanmoins atteindre 40 mètres de haut. Son
appellation « sessile » renvoie aux glands qui, groupés
par deux à six, sont directement fixés au rameau sans
pédoncule.
L’ érable sycomore
C’est le plus grand des érables de France, surtout implanté dans l’Est du
pays. Sa taille peut atteindre 30 mètres. Les feuilles sont opposées (15 à
20 cm) et portées par un long pétiole rougeâtre et sont palmées avec cinq
lobes bordés de dents arrondies. Les fleurs apparaissent avec les feuilles
en grappes pendantes. Les fruits ailés sont groupés par deux en V,
permettant une dispersion par le vent.
L’ épicéa commun
Il est largement cultivé partout car peu exigeant quant à la qualité
du sol, d’une croissance rapide (de l’ordre de 1 mètre par an
surtout au début). Il forme un tronc bien droit avec une cime
pointue. Ses aiguilles foncées sont disposées tout autour du
rameau. Il fructifie à partir de 50 ans, tous les trois ou quatre ans,
produisant de grands cônes pendants qui dispersent leurs graines
durant l’hiver.
Le pin Sylvestre
Atteignant 40 mètres, l’écorce rougeâtre du pin sylvestre dans la
partie supérieure de son tronc est un signe distinctif. Il s’enracine
profondément par une racine pivotante et s’installe partout car il est
peu exigeant. Ses aiguilles longues de 3 à 7 cm sont disposées
par deux tout autour du rameau et souvent tordues sur ellesmêmes. Les cônes (de 3 à 6 cm) n’arrivent à maturité que la
deuxième année et libèrent les graines l’hiver suivant.
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Quelques plantes sauvages
Dans la forêt, les arbres étendent leur ombre sur le sous-bois. Pour
croître sous ces géants, les plantes à fleurs ont plusieurs options, soit
gagner la course pour atteindre la lumière en fleurissant précocement
avant la feuillaison, soit s’accommoder d’une luminosité réduite.
La jacinthe des bois
Elle pousse souvent en colonies denses, colorant de bleu violet le
sous-bois des chênaies, sur des sols humides acides ou calcaires.
Sa hampe florale peut atteindre 50 centimètres. Elle comporte trois à
six feuilles linéaires retombantes. Les fleurs en clochette sont
groupées en une grappe au sommet de la tige et toutes penchées du
même côté. Chacune présente deux petites bractées bleues à la base
du pédoncule.
La ronce
Arbrisseau à tiges anguleuses très épineuses, qui retombent en arceaux
pour s’enraciner à l’extrémité, formant des fourrés impénétrables.
Les feuilles ont trois à sept folioles dentées et portent également des
épines. Les fleurs à cinq pétales sont blanches ou rose pâle. Les fruits
composés, ou mûres, sont noirs brillants à maturité. Il sont constitués de
petits fruits élémentaires contenant chacun une graine.
L’oxalis petite oseille
Plante vivace à rhizome (tige souterraine), elle atteint 15
centimètres. Les feuilles à trois lobes en forme de cœur
ressemblent à celles du trèfle. Les fleurs solitaires ont cinq pétales
blancs ou mauve pâle, à nervure lilas, en forme de clochettes
penchées. Il apprécie les sols riches en humus, humides et
légèrement acides, notamment les vielles hêtraies. Plante d’ombre,
ses folioles se replient le long de la nervure principale au soleil.
La fougère aigle
Vous allez très probablement la rencontrer
lors de votre balade en forêt, la fougère aigle. Elle tire son nom de sa
ressemblance avec une tête d’aigle lorsqu’on lui retire toutes ses frondes
(feuilles). Elle peut atteindre 2 mètres de haut dans les milieux dégagés
et ensoleillés où elle forme des landes couvrant parfois de vastes
surfaces en terrain acide. Les feuilles flétrissent en automne. On la
retrouve principalement dans les futaies et les sous-bois car elle peut
aussi s’adapter à une faible luminosité.
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Partez à la découverte des
mammifères forestiers ...
Les mammifères se sont adaptés pour exploiter toutes les strates de
la forêt. Au cours de votre promenade en forêt de Lyons, vous aurez
peut-être la chance de les rencontrer ...
La martre
Son pelage est brun. Elle présente
une bavette jaunâtre sur la poitrine
et la gorge (non blanche comme la
fouine). Forestière, elle grimpe aux
arbres avec agilité. Elle s’abrite le
jour dans une cavité d’arbre où elle
fera ses petits. Prédateur de l’écureuil, elle capture aussi
beaucoup de petits rongeurs et d’oiseaux en été et en automne
elle se nourrit de baies et d’insectes.
 Empreinte
L’ écureuil roux
Chaque patte possède
5 doigts munis de
petites griffes non
rétractiles. 4 doigts
sont toujours visibles
(le cinquième légèrement ou pas du tout) et les griffes
sont bien marquées dans le sol. Taille d’une patte : 4 et
5 centimètres de long comme de large.
Acrobate arboricole, il bondit de
branche en branche, sa longue queue
lui sert de balancier.
Il s’accroche à la renverse, grimpe aux tronc et redescend la tête la
première, en se cramponnant grâce à ses griffes. Les jeunes naissent dans
un nid sphérique de branchages, tapissé de mousses et d’herbes, de 50
centimètres de diamètre, coincé dans une haute fourche. Il consomme des
fruits secs ou charnus, bourgeons, écorces, champignons et éventuellement
un œuf ou un oisillon.
II dissimule des réserves de graines
Y’a rien de meilleur
qu’il retrouve (ou non) en hiver. Dans
que de manger des
la neige, ses pattes laissent des pistes
glands ! Un vrai
typiques en trapèze allant d’un arbre à
délice !
l’autre.
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Le renard, un vrai prédateur
Synonyme de ruse et d’intelligence, le renard roux, autrefois appelé
goupil, a été accusé de nombreux maux, notamment celui d’être à
l’origine de la rage. Cet animal est pourtant essentiel à l’équilibre
naturel de l’écosystème forestier.
Un prédateur malin
Brun-roux, parfois brun-jaune ou marron foncé, le renard
roux, plutôt court sur pattes, est un animal rapide et agile,
qui présente un aspect différent en fonction des saisons. Ses
pattes, composées de quatre doigts griffus aux pelotes
rondes et d'un cinquième doigt qui ne touche pas le sol, lui
permettent de courir plus vite que l'homme. Autre
caractéristique remarquable, sa dentition d'une efficacité
redoutable lui permet de retenir ses proies, avec ses canines
et d'arracher les plumes d'oiseaux. Ses proies principales
sont les campagnols, lapins, oiseaux (faisans, poules,
perdrix ...), fruits, baies et charognes.
Il est rare que le renard vive isolé. Il partage le plus souvent
son territoire avec une femelle ou une petite communauté.
Il reconnaît vraisemblablement ses parents à leur odeur et communique avec une grande variété
d'expressions faciales. Par exemple : lorsqu'il se querelle avec un congénère, il se dresse sur ses
pattes arrière, la gueule ouverte, et donne des coups de pattes. Il redevient solitaire dès qu'il s'agit
de chasser ou de se déplacer.
En quête d’un abri
Le renard fréquente les secteurs boisés mais il peut
également établir domicile aux abords des villes. Plutôt
paresseux, il tente d'abord de trouver un logis tout fait :
un ancien terrier de blaireau, un buisson dense, un arbre
couché peuvent faire l’affaire … Faute d'abri, il se résout
à creuser lui-même un terrier comportant le plus souvent
une seule galerie.
Maître renard amoureux !
Dans le calme de l’hiver, les appels amoureux
du renard portent bien, parfois jusqu’à plus
d’un kilomètre. Les chaleurs de la femelle ne
durent que trois semaines, réparties entre la
mi-décembre et la mi-février, et elle n’est
effectivement féconde que 3 jours au
maximum.
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Le blaireau, un animal bien
sympathique
Le blaireau est le plus gros mustélidé d’Europe. Il fait partie de la
même famille que le putois, la fouine. Il vit en groupe dans des
terriers situés dans des forêts de feuillus, bocages, landes et prairies.
Trapu et costaud
Les blaireaux sont des mammifères à la silhouette massive et
aux pattes courtes. Ses cinq longues griffes incurvées l’aident
à creuser facilement la terre ; ses épaules larges et les
muscles de ses pattes antérieures lui permettent de manier de
grandes quantités de terre. Sa robe, constituée de poils noir et
blanc mélangés, lui donne un aspect gris. Sa tête, au museau
allongé, est blanche avec une bande noire de chaque côté.
Il se nourrit principalement de lapereaux, de petits rongeurs, d'escargots … Son rayon d'action peut
s’étendre sur 2 kilomètres. En automne, il consomme également des faînes, des glands et des
céréales. Il accumule ainsi des réserves de graisse nécessaires à sa survie hivernale. Il n'hiberne pas
en période de grand froid mais entre dans de longues phases de sommeil qu'il n'interrompt que pour
boire ou manger.
Les petits blaireaux naissent en février et ne sortent du
terrier que deux mois plus tard.
Une portée se compose
souvent de trois à cinq petits
qui deviendront autonomes à
l’automne suivant et partiront
à la recherche de leur futur
territoire.
Maniaque de la toilette
Le blaireau consacre beaucoup de temps à la toilette de son corps et de son terrier ; il dépose ses
excréments dans de petites cavités situées à l'extérieur de ce dernier. Très méfiant, il ne sort de son
abri qu'à la tombée de la nuit. Il vit en société, mais comme le renard, il ne chasse et ne se déplace
qu'en solo.
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Le cerf, le roi des forêts
En forêt, le cerf se remarque par sa haute stature. C’est le plus
grand des cervidés d’Europe et l’un des plus gros mammifères
sauvages de France.
Une vie sociale bien rythmée
En dehors de la période de reproduction,
les mâles adultes vivent en groupes ou hardes, bien séparés des
hardes formées par les femelles accompagnées de leurs descendants
de moins de trois ans. Mâles et femelles fréquentent donc des sites
différents pour se nourrir.
À l’automne, période d’activité sexuelle ou « rut », cette organisation
change radicalement. Les hardes de mâles éclatent, chacun cherchant à séduire un groupe de
femelles. Ils brament et deviennent agressifs envers les autres, se frottant contre les arbres pour
marquer leur territoire. Ceux qui parviennent à se constituer un harem s’épuisent en combats menés
contre des mâles rivaux, tout en cherchant à s’accoupler avec un maximum de femelles, avant de
céder leur place au bout d’une ou deux semaines.
Après le rut, les bois du mâle
tombent. Ils commenceront à se
reformer à la fin de l’hiver. Ils
seront alors recouverts d’une
peau appelée « velours ». Seul le
mâle porte des « bois » qui se ramifient. A chaque
printemps, ils sont renouvelés par d’autres bois, toujours
plus grands.
Les jeunes naissent au printemps. Les tâches blanches
de leur pelage disparaissent au bout de quelques
semaines. Le cerf élaphe fréquente des forêts de
conifères et de feuillus et des milieux plus découverts.
Les cerfs peuvent causer de nombreux dégâts en
s’attaquant aux jeunes pousses, aux bourgeons ainsi
qu’à l’écorce des arbres qu’ils arrachent avec les dents.
L'empreinte du cerf est très grande. Elle
mesure plus de 3 cm de longueur et 4,5
cm de hauteur. Les gardes marquent très
rarement, dans l'axe des pinces.
 Éviter le surnombre !
Depuis la disparition du principal prédateur du cerf, le loup, l’effectif des populations n’est
plus naturellement régulé. Or, lorsque les animaux sont en surpopulation, ils sont sensibles aux maladies
et à la malnutrition ; ils occasionnent des dommages sur les jeunes pousses d’arbres. Toutefois, le cerf
(comme le chevreuil) est soumis à « un plan de chasse », contrôlé par l’Office National des Forêts, qui
fixe un nombre d’animaux à abattre. Les chasseurs contribuent ainsi à la régulation des populations.
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Entre ses 9 mois et ses 2 ans, le jeune cerf porte des bois courts et non ramifiés, les dagues, qui lui donnent son
nom « daguet ». A la tombée de la nuit, le cerf pousse avec force son cri rauque et puissant : le brame. On
distingue différentes sortes de brames, tels que le brame de langueur, le brame de défi ou le brame de triomphe.
Le chevreuil
Animal rapide et gracieux,
le chevreuil vit seul dans les forêts de feuillus. Le mâle se reconnaît à
ses bois courts qui tombent à l’automne et repoussent en janvier.
Durant la période du rut en juillet et août, il se manifeste par de
surprenants aboiements rauques.
Le chevreuil mâle est appelé « brocard »
et la femelle « chevrette ». Le jeune
chevreuil est appelé « faon » jusqu’à l’âge
de 6 mois puis « chevrillard » de 6 à 12
mois et enfin « daguet » dans sa seconde
année. Il se nourrit surtout de pousses, de
feuilles d’arbres, ronces, framboisier, lierre,
noisetier, secondairement de plantes
herbacées dans une proportion de l’ordre
de 3 à 4 kilogrammes par jour.
Le cycle d’alimentation et de rumination est d’une heure en été et de deux heures en hiver car à cette
saison, la proportion de ronces est plus forte et la morphologie de son tube digestif change. Comme
chez les autres cervidés, la femelle et les jeunes n’ont pas de bois.
Trace fine, petite, étroite et pointue.
Longueur : 3 cm Hauteur : 4,5 cm
Empreinte peu pointue, pinces souvent
dissymétriques, courtes et larges.
Sanglier
Sa silhouette est massive, sa tête
imposante et son museau se termine par
un groin. Chez les mâles, les canines
sont transformées en défenses visibles
sur les côtés de la bouche. Les jeunes
ont une livrée rayée jusqu’à 6 mois.
Le sanglier fréquente les forêts, les landes,
les marais, pourvu qu’il trouve un point d’eau près duquel il prendra
des bains de boue pour se débarrasser de ses parasites. Nocturne, il
passe sa journée caché dans sa retraite sous un fourré. Il se nourrit
de végétaux divers, fruits secs (glands, châtaignes …),
champignons et petits animaux quand il en rencontre.
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Du côté des oiseaux ...
À hauteur d’homme, il est difficile de les apercevoir. Il faut soit lever les
yeux, soit scruter le sol du regard pour avoir l’espoir de les dénicher.
Sitelle torchepot
Seul oiseau à se déplacer la tête en bas sur
les troncs, on la repère à son « Touit touit touit »
très facile à identifier. Elle possède une silhouette
typique : presque sans cou, grosse tête, long bec
pointu. Surtout insectivore l’été, plutôt granivore l’hiver, elle coince des
faînes de hêtre et noisettes dans les fissures des troncs pour en
extraire le contenu. Elle fait son nid dans un trou d’arbre et lorsque
l’entrée est trop grande, elle peut réduire sa dimension avec de la
boue. Fait inhabituel, les jeunes forment dès l’automne un couple
souvent uni pour la vie.
Geai des chênes
Principalement brun-gris rosé, gorge
blanchâtre, large moustache noire, sa
calotte est blanchâtre tachetée de noir.
Bruyant, il passe rarement inaperçu et
s’identifie à son croupion blanc et son
vol lent. Il est assez farouche et difficile à approcher. Les glands
constituent la base essentielle de son alimentation (secondairement, des
faînes et des graines de charmes). Il dissimule ces fruits dans diverses
caches, se constituant des réserves pour l’hiver et de ce fait contribuent
à la propagation des chênes.
Pinson des arbres
Le mâle chante dès février, parfois plus de
quatre cents fois par heure! Insectivore,
territorial et forestier durant la reproduction,
il devient ensuite granivore et vit en bandes
dans des espaces ouverts. Ses troupes s’accompagnent l’hiver de
nuées d’oiseaux nordiques. Les femelles et jeunes de ces populations
traversent notre pays dès le mois d’octobre pour gagner l’Espagne,
alors que les mâles s’attardent chez nous jusqu’en février. La répartition
des deux sexes diffère donc souvent dans les troupes hivernales.
16

Les picidés
Les pics grimpent le long des troncs grâce à des doigts opposés deux à deux munis de fortes griffes et
à ses plumes renforcées de la queue offrant un troisième point d’appui. Leur langue extensible permet
la capture d’insectes au fond de trous. Ils nichent dans des cavités creusées dans les arbres, servant
aussi d’abri nocturne toute l’année. Afin de défendre leur territoire, ils tambourinent souvent au
printemps, activité consistant à frapper, sur une surface choisie pour sa résonnance, des séries rapides
de coups de bec. On peut facilement les reconnaître.
Le pic épeiche
Il vit dans des boisements variés, avant tout
composés de sapins et de pins mais aussi dans
les forêts de feuillus. Il se nourrit principalement
d’insectes et de graines de pins, parfois même
d’œufs d’oiseaux et d’oisillons. Il creuse des
séries de trous parallèles dans l’écorce qu’il
revisite au fil des jours pour lécher la sève ou la
résine. Dans les forêts de conifères, il aménage des
forges, crevasses du tronc dans lesquelles il coince des cônes de
pin pour en extraire les graines. Les cônes épluchés s’accumulent
alors au pied de l’arbre.
Le pic vert
Il est souvent trahi par son cri sonore évoquant
un rire. Il s’alimente essentiellement de fourmis
qu’il capture à terre dans les prairies, parcs et
clairières.
Comme le pic noir, il recherche les dômes des
fourmis des bois dans lesquels il pratique des
trous typiques, sans détruire la fourmilière qu’il
revisitera régulièrement. Ses crottes cylindriques, blanches en surface et
noires de restes de fourmis à l’intérieur, témoignent de ce régime
alimentaire.
Le pic noir
Il a la taille d’une corneille. Le pic noir a des yeux
blanchâtres et une calotte rouge. Il apprécie les
forêts de haute futaie composées, de préférence,
de pins et mixtes mais aussi de hêtres. Son nid, à
l’entrée ovale d’une quinzaine de centimètres de
haut, se situe au moins à 5 mètres du sol,
toujours au-dessous des premières branches.
Il attaque souvent de vieux arbres pour en extraire les fourmis
charpentières qui en minent l’intérieur, créant ainsi de profondes
ouvertures atteignant parfois 1 mètre de haut. Les copeaux long de
15-20 centimètres tombés au pied des arbres sont une preuve de
son passage.
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La chouette hulotte,
perceptible la nuit ...
On ne la voit que très rarement, mais on entend souvent son cri
en forêt, Wou ! Ou ! Ouuu !
Un oiseau nocturne
Le jour, la chouette hulotte reste perchée dans un arbre,
profitant du camouflage que lui offre son plumage brun
moucheté. Une fois la nuit tombée, la chouette hulotte
entre en action. La chouette ne craint pas les hivers
froids et vit au même endroit toute l'année.
D’octobre à novembre, les jeunes chouettes se démènent pour s'approprier un territoire. Le mâle le
délimite et la femelle choisit l'emplacement du nid. Vers février mais parfois bien plus tôt quand l'hiver
est doux, le mâle commence sa parade nuptiale : il poursuit sa femelle tout autour de leur
territoire en poussant divers sortes de cris. Les couples, plutôt
fidèles, restent en général ensemble toute leur vie.
Une véritable chasseuse
Le régime alimentaire très varié de la
chouette se compose d’une multitude
de rongeurs. Au premier rang figurent le
campagnol, la souris et la musaraigne,
mais aussi de petits oiseaux, des
serpents, des grenouilles et de gros
insectes. Pour chasser, la chouette
choisit un endroit où elle disposera d'un
point de vue intéressant, puis se laisse
rapidement et silencieusement tomber
sur sa victime, qu'elle tue avec ses
serres.
Évitons de les toucher !
Chaque année, des centaines de jeunes oiseaux nocturnes sont ramassés par des
promeneurs qui, les trouvant au sol, les pensent abandonnés. Il n’en est rien, les nocturnes
quittent leur nid plusieurs jours avant de voler, mais n’ayez crainte, leurs parents veillent
sur eux et ne sont jamais très loin.
18
Le sol forestier et ses
êtres vivants
Le sol est un élément majeur de tout écosystème. Dans une forêt de
feuillus, il héberge une faune extrêmement diversifiée, et c’est en
son sein que s’opère la dégradation des matières organiques, étape
essentielle du cycle de vie.
Un sol en millefeuille
Le sol forestier n’est jamais nu, il est en permanence recouvert par une litière, une couche de feuilles et
de débris (brindilles, cadavres d’animaux …) plus ou moins décomposées.
Progressivement ces éléments sont incorporés au sol et forment une terre végétale noire, humide et
souple, appelée humus. L’humus, d’une épaisseur voisine de 10 cm, est très riche en matières
organiques et sert d’engrais à la forêt.
Sous l’humus, on trouve une terre plus claire mélangée à des fragments de roche : la terre minérale.
Les racines des arbres descendent jusqu’à ce niveau. Ces trois couches reposent sur la roche mère,
très dure et uniquement composée de minéraux.
 Une diversité surprenante
Le sol forestier héberge une très grande variété
d’êtres vivants, mais beaucoup sont de petite
taille, si bien que cette richesse passe souvent
inaperçue. La macrofaune du sol forestier est
quant à elle composée d’animaux fouisseurs
plus petits, comme les fourmis, les milles pattes,
les escargots ou les araignées. Plus discrets et
plus petits encore, les animaux de la mésofaune
(collemboles, acariens, etc.) ne mesurent pas
plus de 2 mm. Enfin, on trouve dans la litière
de la forêt des micro-organismes (bactéries,
champignons, protozoaires …), invisibles à l’œil
nu, mais extrêmement abondants.
Les forficules
Les scolopendres
Les cloportes
Le sol forestier, une vraie usine de
recyclage !
Le sol de la forêt pourrait être comparé à une gigantesque usine de récupération et de recyclage.
Sans le travail des habitants de la litière (coléoptères, fourmis, champignons, bactéries et bien
d’autres), des feuilles mortes, des branchages et des cadavres d’animaux s’accumuleraient sans
cesse. Grâce à eux, ces matières organiques sont dégradées, transformées, puis recyclées pour
permettre la croissance de nouvelles plantes.
19
En automne, observons
les champignons
Leur univers est extrêmement riche avec environ quatre mille espèces
françaises de grands champignons, sans compter les champignons
microscopiques comme les moisissures.
 Pourquoi ce ne sont pas des végétaux?
Longtemps classés parmi les végétaux, les champignons sont
désormais considérés comme un groupe à part, finalement plus
proche des animaux que des plantes. Dépourvus de chlorophylle,
ils sont incapables de produire de la matière organique en utilisant l’énergie solaire, contrairement aux
plantes, et doivent comme les animaux consommer la matière produite par d’autres êtres vivants. Leurs
réserves de sucres sont formées de glycogène comme chez les animaux et non d’amidon à l’instar des
végétaux. Le mot « champignon » est utilisé par les gastronomes car en réalité, ce que nous appelons
communément champignon est en fait l’organe reproducteur : le fruit du champignon. Son vrai nom est
le « carpophore ». Le champignon lui-même étant constitué d’un réseau de filaments courant dans le
sol ou le tronc, le mycélium.
R
amasser les champignons, c’est marcher avec les sens, observer et agir avec soin,
vérifier sa cueillette … et suivre les quelques conseils que voici ...
Récoltez des champignons sains et
frais : laissez sur place les champignons
trop âgés. Ils serviront de garde-manger
aux insectes et leurs spores se
disperseront dans la nature.
Ramassez les avec soin : Déterrez
soigneusement les champignons, inspectez les,
vérifiez qu’il s’agit bien d’espèces que vous
connaissez. Au moindre doute, mettez les à
part et montrez-les à un mycologue averti ou à
un pharmacien.
Bannissez les sacs en plastique : Ils
détruisent rapidement les espèces fragiles
et les micro-organismes s’y développent.
Rangez vos champignons dans un panier
sans les serrer.
Vérifiez-les après la récolte : Une
dernière vérification n’est pas de trop. Nettoyez
les champignons sans attendre. Ils s’altèrent
rapidement, surtout les amanites comestibles.
Les astuces météo : Une humidité
stagnante, rosée et brouillard du petit matin,
voilà l’ambiance que les champignons
préfèrent!
Consommez-les avec modération !
Bon usage de la réglementation : La
cueillette en forêt publique domaniale ou
communale est en principe soumise à une
autorisation de l’ONF. Le ramassage est toléré
à condition qu’il soit limité et respectueux de
l’environnement.
20
Champignons à tubes
Été:
Automne:
Bon comestible:
 Cèpe de Bordeaux
C’est l’un des champignons
les plus recherchés et
surement le plus vendu sur
les marchés en automne. Il affectionne les
endroits aérés, les bords de chemins, les
lisières de bois. Il pousse dans les forêts de
feuillus (chênes, hêtres et châtaigniers), mais
aussi dans celles de conifères.
Printemps :
Très bon comestible:
 Cèpe des pins
C’est un très bon comestible,
il est plus au moins bosselé
et ridé sur les bords du
chapeau.
Sa cuticule est brillante par temps humide, de
couleur brun, rouge acajou. Son pied est souvent
volumineux.
 Bolet Satan
 Bolet bai
C’est un bon comestible, si
on le récolte dans les
endroits non pollués.
Très commun en été et en automne sous les
conifères et les feuillus, dans les terrains
siliceux.
Toxique:
Mangé cru, il peut provoquer des
gastro-entérites sans gravité.
Il pousse sur un terrain calcaire, dans les bois de
chênes et de hêtres, de préférence l’été.
Les bolets sont des champignons qui vivent en symbiose avec les arbres. On parle de liaison
mycorhizique. Le champignon prélève l’excès de sucre produit par la plante, essentiellement l’amidon
et la plante peut, grâce au mycélium du champignon, absorber davantage d’eau et de sels minéraux.
Chacun des deux partenaires trouve dans cette association ce dont il a besoin.
Champignons à forme non classique
 Morille comestible
Très recherché, qu’il faut
consommer bien cuit et avec
modération. Assez précoce
(mars, avril) elle est présente dans les bois
aérés, en lisière de forêt, en bord de
chemin. On la rencontre surtout à proximité
des frênes et des pommiers.
 Trompette de la mort
Elle pousse parmi les feuilles
mortes, en colonie importante,
dans les forêts de feuillus. On
peut le faire sécher pour le consommer plus tard ou
l’utiliser comme condiment en le coupant en petits
morceaux.
Champignons à lames
 Girolle
Fidèle à sa station, elle pousse
en groupe, dans les forêts de
feuillus et conifères. Tous les
ramasseurs de champignons
un peu confirmés ont leur
« coin girolles ».
 Amanite tue-mouche
Très commune en automne et très
connue, elle est toxique mais pas
mortelle. Mais en cas d’ingestion
accidentelle, les symptômes apparaissent très
rapidement (vertiges, hallucinations, accélération
du pouls …).
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Préparer son herbier
L’élaboration d’un herbier est une activité plaisante qui peut
être considérée comme un loisir. Il permet surtout de garder
une trace des végétaux et de jouer un rôle d’aide mémoire.
 Collecte des plantes
Il est préférable d’identifier les végétaux avant leur collecte à l’aide de guides spécialisés. Des
plantes entières, avec leurs racines, si elles ne sont pas trop grosses, ou des parties de
plantes pour les plus grandes, sont prélevées pour être mises en herbier. Il convient de
cueillir les plants par temps sec, ce qui permet un séchage rapide, garant de l’absence de
moisissures.
 Mise en presse et séchage
Le moyen le plus simple de sécher les plantes est de les aplatir, de les placer entre deux feuilles
de papier journal et de les presser. Il existe deux modèles de presse : deux planchettes qui se
serrent l’une contre l’autre en les vissant, entre lesquelles on met le papier journal et les plantes,
ou une simple pile de livres posée sur les journaux remplit très bien cette fonction. La plante doit
être étalée avec soin entre les feuilles de journaux, en montrant la face inférieure d’au moins une
des feuilles. Il est bon d’examiner les plantes le lendemain de la mise en presse, car si des
pétales ou des feuilles ont pris un mauvais pli, il est possible, alors que la plante est encore
souple, d’en modifier la position.
 Montage des feuilles d’herbier
Lorsque notre plante est bien sèche, ce qui intervient en général après une ou deux semaines, on
peut la mettre en herbier. La façon la plus simple de procéder est de prendre des feuilles de papier
blanc, et d’y étaler les plantes récoltées. On n’utilise pas de scotch, qui ne résiste pas au temps,
pour fixer les spécimens, mais il est préférable d’utiliser des étiquettes autocollantes que l’on coupe
en morceaux. Un encadré indique le nom commun et le nom scientifique de la plante, la date, le
lieu de récolte et le nom du collecteur. Il est agréable d’y adjoindre une photo qui évoquera l’état
frais de la plante.
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Randonnées et, découvertes
en forêt de Lyons
Les randonnées
Avec plus de 300 kilomètres de routes forestières goudronnées ou empierrées, la forêt
de Lyons permet toutes les pratiques sportives. La randonnée pédestre bénéficie d’un
cadre d’exception avec des sentiers balisés et entretenus. Des cartes de randonnées
pédestres sont disponibles à l’Office de Tourisme, (sentiers de petites randonnées de 3
km à 19 km).
Le VTT devient également une activité très pratiquée et les routes forestières peu
empruntées par les automobiles font le bonheur des cyclotouristes. Les circuits en forêt
de Lyons sont également disponibles à l’Office de Tourisme.
La charte du promeneur
Il fait attention à
son chien
Il n’abandonne
pas ses détritus
en forêt
Il respecte les routes Les animaux sont
forestières fermées
chez eux les
et les chemins
promeneurs les
balisés
laissent en paix
Il modère ses
cueillettes et sait que
les fleurs arrachées
ne repoussent pas
Il sait que les coupes
d’arbres sont
nécessaires à la
bonne gestion de la
forêt
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Il sait que le feu
est l’ennemi de la
forêt
Il sait que le VTT est
le bienvenu en forêt
s’il respecte à la fois
la nature et les
autres
Il demande une
autorisation pour le
ramassage de bois
mort
Il sait que les jeunes
pousses sont
fragiles. Il se garde
de troubler leur
croissance
OFFICE DE TOURISME DU PAYS DE LYONS
Tel : 02.32.49.31.65
Email : [email protected]
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Crédits photographiques :
Julien Crosis, http://www.flickr.com/photos/julienphotonature; Loic Grateau
Fotolia : Alex-mac; Alexander Taresov; Alexandre Blinov; Andy Rhodes; Asfloro; Auremar; BalouD300; Benno hansen; Christian
Beudez; Cristobald; Christophe B; Djul; Emka; Img85h; Gagou; Gudrum; Hitman1234; Jamie Oliver; Jean Luc Girolet; Jean Paul
Demolin; Maksim; Marek Kosmal; Martina Berg; Matthew Cole; Maya Kruchancova; Mikael Biche; Morphart; Ornithologu82;
Photographe25700; Photohunter; Piotr Wawrzyniuk; Scooperdigital; Shockfactor; Stirling05; Studiotouch; Suerob; TDPhotos;
Unclesam, Usbfco; Veneratio; Wojciech Nowak; 12qwerty
Sxc.hu/photo : Battyjan; Johnnyberg; Oskar73; RAWKU5; Soikha
ISBN : 978-2-7466-4940-8