Les grands itinéraires forestiers

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Les grands itinéraires forestiers
Les grands itinéraires forestiers
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Fig. 468 : Bloc-diagramme de synthèse de l’unité paysagère
Points culminants offrant quelques
fenêtres sur la forêt
Cordon
d’abattis
ouvrant
paysage le long des routes
le
Corridors écologiques
marquant des portes
végétales sur l’itinéraire
Couloir fermé laissant peu
de perception sur le
contexte paysager
Paysage mité faiblement structuré
Lisières de bois canon
Piste forestière réservée au
gestionnaire de la forêt,
Axe de pénétration
Terrassements et tracé technique des routes Caractère artificiel contrastant avec la nature primaire
de la forêt
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Localisation de l’unité paysagère
Limites et continuités paysagères
de l’unité
Fig. 470 : La route serpentant dans
http://www.photos.guyane-guide.com)
la
forêt
(source :
-
développement de l’urbanisation : le long des voies,
architecture traditionnelle
habitat illicite, problème de gestion de ces espaces
Fig. 472 : Abattis
La route, axe de desserte est-ouest du territoire
- traversée dans la forêt : impact, grands terrassements,
cicatrice paysagère
La lisière forestière fait partie de l’unité des itinéraires forestiers mais
marque la limite visuelle.
Structure paysagère identitaire
Les grands itinéraires forestiers présentent des paysages différents.
La route, axe de peuplement
Fig. 469 : Carte de localisation du réseau routier en Guyane
Abattis, déforestation : ouverture de l’espace, changement
de vocation, passage d’espaces forestiers à agricoles.
Abattis : mutation, évolution de la technique, la taille des
abattis augmente, la rotation diminue. Petits fronts
pionniers. Phénomènes de sédentarisation lisibles dans les
paysages.
Fig. 473 : Route nationale en zone forestière
Les pénétrantes forestières
- les pistes ONF : la quasi totalité de la forêt guyanaise
appartient au Domaine Privé de l’Etat et est gérée par
l’ONF.
- Diverses utilisations : chasse, pêche, orpaillage (demande
d’autorisation auprès de l’ONF)
- Pistes communales
- Pistes touristiques
ONF : analyse des unités forestières : selon
l’objectif de gestion, création de pistes de
desserte réalisées par l’ONF.
Utilisations incontrôlées des routes et pistes
forestières par des chasseurs, des agriculteurs
qui s’installent sans autorisation, entraînant
ainsi une fréquentation importante.
- Pénétrantes routières bordées d’abattis
Fig. 474 : Piste forestière
Fig. 471 : Paysage d'abattis le long des voies
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Sous-unités paysagères
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Les séquences paysagères de la RN2
La route nationale 2, permettant de relier le littoral à la partie Est
du territoire guyanais, est une voie de transit plus qu’une voie
structurant le développement urbain.
Séquence 1
Séquence 2
La RN2 parcourt des espaces ouverts et offre des vues dégagées
sur les savanes et les reliefs collinaires en arrière-plan. Ces massifs
forment une barrière naturelle qui limite visuellement la séquence
paysagère.
Cette séquence présente des paysages plus fermés. La route
serpente dans la forêt, encaissée dans ce paysage plus
montagneux. Les petites routes secondaires ouvrent parfois le
paysage sur des écarts agricoles sous forme de clairières d’abattis.
Deux points de repères viennent ponctuer la RN2 : l’accès vers le
village Hmong de Cacao et le site touristique de l’Auberge des
Orpailleurs située au bord de l’Orapu où prend fin la séquence.
Fig. 476 : La savane et les massifs depuis la RN2
Cette partie de route, proche de l’agglomération de l’Ile de
Cayenne, a été le support d’une urbanisation linéaire diffuse et
d’une exploitation agricole relativement importante qui a
contribué à maintenir ces paysages jusqu’à La Comté qui marque
la fin de cette séquence. Ces exploitations se sont parfois
développées de manière déportée de la route comme à Nancibo
ou vers l’Orapu.
La RN2 offre un paysage ouvert sur le fleuve La Comté au niveau
de son franchissement.
Fig. 478 : La rivière Orapu depuis l'auberge des Orpailleurs
Séquence 3
La route est sinueuse et surplombe de nombreuses criques qui
créent des petites percées dans la forêt. La RN2 serpente entre des
ensembles montagneux (montagne Maripa, montagne Tortue)
mais ces reliefs ne sont pas visibles depuis la voie. Cette séquence
manque de points de repère ; seul le barrage (douane) Bélizon,
départ de la piste ONF et l’accès à l’auberge de l’Approuague
ponctuent ce parcours.
Fig. 475 : Les séquences paysagères de la RN2
La RN2 forme un couloir fermé traversant la forêt dense. Quelques
rares points culminants ou quelques criques offrent des fenêtres sur
la forêt qui animent ce long trajet monotone, au profil très
technique.
L’hydrographie et le relief notamment déterminent cependant
quelques séquences paysagères tout au long de cet axe forestier.
Fig. 477 : Vue sur la Comté
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Cette séquence est caractérisée essentiellement par la présence
d’une espèce pionnière d’arbre, le bois canon, qui forme une
lisière bordant la zone de coupe, de part et d’autre de la voie.
Séquence 4
L’ouverture fluviale de l’Approuague constitue cette séquence. Le
paysage est dégagé depuis le pont, offrant une ouverture visuelle
sur le bourg de Regina implanté sur la rive gauche du fleuve.
Fig. 482 : Corridor biologique
Fig. 481 : Lisière de bois canon
Fig. 479 : Vue sur l’Approuague depuis le pont de Regina
Séquence 5
L’ouverture de la route jusqu’à Saint Georges date de 2003. Cette
réalisation récente se lit dans le paysage à travers les
déblais/remblais rouge latérite qui créent une rupture dans le
paysage forestier.
Séquence 6
Cet itinéraire est monotone, sans repère, sans point de vue. Cette
deuxième portion de route, la plus récente, matérialise un trait
d’union entre les entités naturelles des fleuves Approuague et
Oyapock.
La route parcourt un plateau vallonné où de nombreuses criques
prennent leur source. Trois criques importantes traversent au niveau
de la route : Kapiri, Kourouaï et Gabaret.
Cette séquence est essentiellement ponctuée de corridors
biologiques qui créent une sorte d’étroit tunnel forestier à
l’ambiance plus intime, contrastant avec l’emprise de la voie entre
les remblais imposants.
Cette séquence marque l’arrivée sur Saint Georges, bourg
longtemps enclavé et tourné vers le fleuve et la rive brésilienne.
La route se termine dans la plaine de l’Oyapock mais il n’y a pas
de vue lointaine sur le fleuve depuis la route.
Fig. 483 : Les berges du fleuve à Saint Georges
Fig. 480 : L'omniprésence des remblais sur la RN2
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Les paysages d’abattis aux abords de la RN1
Fig. 487 : Case et son abattis au bord de la RN1 dans l'Ouest
Fig. 484 : La RN1 : axe d'urbanisation diffuse et paysage d'abattis
dans l'Ouest guyanais
Entre Organabo et Saint Laurent, la RN1 traverse des paysages
forestiers qui diffèrent de ceux de l’Est guyanais. En effet, dans
cette partie du territoire, la pression humaine est sensible sur les
espaces bordant la route. L’histoire récente a joué un rôle très
important dans cette organisation spatiale particulière,
caractérisée par la diffusion des pratiques d’abattis.
Les abords de la RN1 présentent un paysage bien différent de la
RN2. Ici, les limites de la lisière forestière sont repoussées pour laisser
place au développement des abattis, pratique culturale
permettant l’autoconsommation (notamment manioc) et
représentative des populations « noir - marron ».
C’est donc dans l’Ouest essentiellement que nous retrouvons ces
formes de paysage, non loin de la frontière avec le Surinam.
Ces ouvertures forestières, créées par ce mode de vie des
populations de l’Ouest, rend la route plus « dynamique » en terme
de séquence paysagère.
Fig. 488 : Crique Organabo et la Mana vue du pont de Saut Sabat
Par ailleurs, le relief vallonné, le passage des criques et le
décloisonnement de certains espaces rythment le paysage qui
s’offre à nous lorsque nous empruntons cette route.
Fig. 485 : Paysage d'abattis
Fig. 486 : Ouverture des paysages forestiers par la pratique
de l’abattis
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Certains secteurs restent encore préservés de l’urbanisation
spontanée de part et d’autre de la voie.
La piste, une
« intérieure »
pénétrante
dans
la
forêt
Nous prendrons ici comme exemple, la piste Paul Isnard.
La piste forestière permet la découverte de milieux différents,
anthropiques ou naturels. Elle assure la desserte de la forêt
aménagée : secteurs forestiers qui correspondent aux zones
d’exploitation du bois. Cette forêt aménagée se distingue donc
par ses zones de repousse ou des secteurs d’abattage récents qui
ne correspondent pas comme ailleurs à des abattis. Ces pistes en
latérite baignent de leur couleur rouge les camaïeux verts de la
végétation. Elles présentent généralement de profondes ornières
qui, inondées par les pluies, peuvent rendre ma piste impraticable.
Cette « intrusion » dans la forêt amazonienne par les pistes, dont la
majorité sont interdites au public car appartenant au domaine
privé de l’Etat, permet une approche des paysages forestiers
préservés.
Fig. 489 : Les abords non urbanisés de la RN1
La RN1 entre Kourou et Sinnamary, un paysage
forestier homogène
Fig. 491 : Piste dans une zone de repousse
Fig. 490 : Paysage monotone de la route traversant la forêt
Liaison relativement récente, la RN1, sur sa séquence entre Kourou
et Sinnamary, se distingue par l’absence d’abattis. Le paysage
reste relativement fermé et homogène. Seule, la saignée de la
voie et de la ligne électrique proche composent une bande
largement ouverte dans le couvert forestier. Les zones de relief
ondulé animent le tracé de la route en proposant quelques vues
plus longues, mais fugaces, sur les étagements de la forêt ou sur les
petits vallons boisés des criques.
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