mediamerica septembre 2011

Transcription

mediamerica septembre 2011
Newsletter N°85 – SEPTEMBRE 2011
Arts numériques et interactifs à Vancouver
Date: 25/08/2011
1. Industries
Le panorama spécifique à Vancouver se concentre sur le jeu vidéo, l’animation et les effets spéciaux, où la ville fait
figure de deuxième pôle canadien derrière Montréal.
Principaux studios et entreprises :
- pour le jeu vidéo : Electronic Arts (1000 salariés, un des plus importants studios au monde), Radical Entertainment
(racheté par Vivendi games en 2005), Relic Entertainment, Microsoft games studio Vancouver, Ubisoft Vancouver,
Capcom Vancouver…
- pour l’animation et les effets spéciaux : Pixar Canada (basé à Vancouver), CIS, Rainmaker entertainment, Image
Engine, Digital domain Vancouver…
Des services financiers à l’innovation (venture capital) se développent parallèlement à ces secteurs.
Les start up créées autour du jeu vidéo dans les années 80 par de jeunes Canadiens de Vancouver (Don Mattrick,
Jeff Sember) sont à l’origine d’un cycle vertueux entre innovation locale et investissements de capital étranger (rachat
des studios locaux par des compagnies des Etats-Unis), qui a permis de lancer la croissance du secteur. L’expansion
de l’animation numérique et des effets spéciaux est le résultat du rapprochement ultérieur avec l’industrie du cinéma
et de la télévision, également délocalisée à Vancouver (3ème pôle de production cinématographique en Amérique du
Nord) depuis la Californie. Ces effets de croisement et de renforcement mutuel tendent à augmenter. L’industrie
numérique et les activités connexes concernent pour la ville de Vancouver environ 9000 salariés (dont 3000 pour le
jeu vidéo), pour une contribution à l’économie de la province estimée à 2 milliard de dollars canadiens (source :
Vancouver Economic Development).
Les facteurs favorables à ce développement sont principalement l’excellente qualité de la main d’œuvre (talents
locaux et immigrés), la bonne articulation avec la formation et la recherche via les universités locales, l’attractivité
internationale de la ville et ses relations privilégiées avec la Californie et l’Asie, l’intégration croissante avec les
industries voisines du cinéma, de la télévision et de la téléphonie intelligente, enfin la configuration dynamique du
secteur, où quelques grands studios (Electronic Arts, Rainmaker…) servent de matrice et maintiennent une masse
critique, sans empêcher le développement indépendant et l’émergence de petites structures flexibles propices à
l’innovation.
Cependant, selon une logique de faible régulation historiquement typique de l’Ouest du pays, le secteur est peu
organisé (l’association DigiBC qui le représente vient d’être relancée avec un nouveau Président), ne fait pas l’objet
d’une politique industrielle volontariste au niveau provincial, et bénéficie d’incitations fiscales bien plus faibles que
dans les provinces de l’Est (les crédits d’impôt portant sur les coûts de main d’œuvre pour le jeu vidéo et l’animation,
institués tardivement en 2010, sont plafonnés à 17.5% en Colombie-Britannique contre 37.5% à Québec, alors que le
coût de cette même main d’œuvre est approximativement 20% plus élevé dans l’Ouest canadien). Par ailleurs, le
secteur reste largement tributaire d’investissements étrangers, notamment californiens, en particulier pour les studios
les plus importants.
Les deux années de stagnation consécutives à la crise financière (2009-2010) ont coïncidé avec des licenciements et
des fermetures (ainsi de Propaganda games, filiale de Disney Interactive). Le secteur semble cependant se relever
(implantation récente de Pixar et de Capcom, consolidation du studio Microsoft) et ces turbulence ont souvent été
accompagnées d’un processus de destruction créatrice typique : les développeurs quittant les gros studios créent leur
propre entreprise, souvent pour se lancer dans l’innovation. L’activité se reporte aussi en partie sur les formats les
plus innovants (jeux sociaux et collaboratifs, indépendants, occasionnels (casual games) et à faible coûts de
production, plutôt que blockbusters requérant des investissements très importants, pourtant typiques de studios
comme EA).
2. Centres d’art et commissaires
Si les pratiques artistiques liées au numérique restent encore modestes à Vancouver, où l’on ne trouve pas de
manifestation comparable par son rayonnement international au festival Elektra de Montréal, elles associent depuis
plusieurs années un nombre croissant de créateurs et de commissaires. Le dynamisme incontesté des arts visuels
repose historiquement à Vancouver sur les média traditionnels (photographie, vidéo, installation…), dont les
praticiens sont parfois réticents à l’introduction de nouvelles formes. La rigueur critique et analytique typique de la
scène locale a également freiné l’introduction de pratiques parfois soupçonnées de n’être pas assez au fait des
enjeux théoriques ou trop en recherche d’effets spectaculaires.
De plus en plus d’initiatives rendent cependant manifeste une montée en puissance des arts numériques. En 2010,
les Olympiades culturelles accompagnant les Jeux olympiques ont permis l’organisation du festival CODE (Cultural
Olympiad Digital Edition, commissaire Malcolm Levy), centré sur les pratiques numériques. Une nouvelle génération
de commissaires et d’artistes s’intéresse davantage aux nouveaux média et un certain nombre d’acteurs
institutionnels et de festivals ont consolidé leur position ces dernières années. Parmi eux :
- le festival New Forms (en septembre), qui propose installations et musique électronique. Directeur : Malcolm Levy.
- le Media Arts centre W2,récemment implanté au cœur du nouveau complexe culturel de Woodwards, et qui propose
une approche militante de la culture numérique, notamment tournée vers les populations défavorisées du Downtown
Eastside. Directeur : Irwin Oostindie.
- le TechLab de la Surrey Art Gallery, qui depuis plusieurs années invite des artistes numériques majeurs (Ryoji Ikeda
en 2009 et 2011). Commissaire : Jordan Strom.
- la biennale Interactive Futures (en novembre), organisée par l’université Emily Carr, qui propose un double format
d’exposition et de conférence sur certains enjeux du numérique. Directrice : Maria Lantin.
3. Formation et recherche
Les établissements de formation et de recherche sont également des interlocuteurs privilégiés du poste, entretenant
des relations directes d’une part avec l’industrie, d’autre part avec le monde artistique, de par l’origine professionnelle
de leurs enseignants et les débouchés qu’ils offrent à leurs étudiants. Ces institutions sont pour cette raison des
partenaires clefs, à la cheville entre différents secteurs.
- Emily Carr university of Art and Design : excellente école publique d’art et de design qui intègre largement les
nouveaux media, cette université vient de créer un Bachelor of Arts - Interactive and social media arts. Elle dispose
d’un équipement de pointe en captation de mouvements via son Digital Intersections studio.
- Centre for Digital Media – Masters of Digital Media program : plate-forme en pleine expansion, résultant de la
collaboration entre quatre établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche (Emily Carr, SFU, UBC,
BCIT), le CDM propose des formations post-graduées autour d’une approche pédagogique innovante, recherchées
par les professionnels. Il est en prise directe avec l’industrie et participe du Great Northern Way Campus qui vise à
créer un pôle de recherche et d’innovation fortement articulé avec le secteur privé. CDM héberge par ailleurs la tête
du réseau d’excellence canadien GRAND (recherche et transferts de technologie autour du numérique).
- la School for Interactive Arts+Technology de l’université publique Simon Fraser offre également d’excellentes
formations pré et post-graduées. Elle est davantage orientée vers la recherche que les précédents établissements.
L’artiste et designer Thecla Schiphorst (développeur de l’application Life Forms pour Mercé Cunningham, permettant
de modéliser des chorégraphies contemporaines) y enseigne notamment.
- Vancouver Film School : formation pré-graduée de qualité, plus spécialisée et professionnalisante que les
précédentes. Ecole privée, la VFS est très bien classée internationalement parmi les établissements de sa catégorie.
Raynald Belay
Participation française au SIGGRAPH 2011 de Vancouver (7 au 11 août)
Date: 24/08/2011
Pour la première fois depuis sa création en 1973, le SIGGRAPH (Special Interest Group on GRAPHics and
Interactive Techniques), salon mondial de référence pour l’animation, les effets spéciaux, le jeu vidéo et les
techniques interactives, était organisé hors des Etats-Unis, à Vancouver.
Le salon a rassemblé 16 000 participants issus de 74 pays et plus de 150 exposants au centre de conférences de la
ville. Il s’agissait du plus important événement organisé dans cette nouvelle infrastructure, et de la plus grosse
conférence jamais hébergée par la ville. Après une édition 2010 en demi-teinte à Los Angeles, les organisateurs ont
exprimé leur très vive satisfaction. Signalons deux tendances du SIGGRAPH 2011, parmi beaucoup d’autres
éléments :
- la question des droits d’auteur sur les créations numériques a été mise au cœur des débats, avec une conférence
plénière inaugurale du blogueur et journaliste Cory Doctorow (Boing-Boing, Creative Commons, Electronic Frontier
Foundation…) insistant sur la protection et la rémunération des créateurs plutôt que des intermédiaires, et sur des
dispositifs incitatifs plus que répressifs. Parfois plus proche du plaidoyer enthousiaste que de l’argumentaire raisonné,
son intervention signale cependant l’émergence d’une préoccupation grandissante des créateurs en Amérique du
Nord concernant la protection des droits associés aux contenus culturels numériques.
- pour la première fois, un Business Think Tank a été organisé le premier jour de la conférence, avec en perspective
la volonté de mieux anticiper voire d’influencer les changements de l’industrie.
Rappelons que trois grands types de publics participent au SIGGRAPH : les chercheurs, qui y présentent des
communications dans tous les domaines où les technologies de l’informatique graphique peuvent être appliquées ;
les entreprises, notamment les studios d’animation et de jeu vidéo et les filières de production associées, qui viennent
y exposer leurs innovations et y rencontrer leurs partenaires ; enfin les artistes et créateurs qui dans un domaine très
large (animation, design numérique, installation artistique, etc.) y présentent leurs travaux.
Parmi eux de nombreux Français provenant de tous les domaines concernés par le développement de ces
technologies.
1- Bilan succinct de la participation française :
La présence française (estimée à 400 participants, avec une grande dispersion), une des plus importantes à
Vancouver en 2011, tous secteurs confondus, était notamment visible sur le salon grâce au stand du pôle de
compétitivité Cap Digital (labellisé Ubifrance), accompagné d’une délégation de sept de ses adhérents. Le pôle de
compétitivité Imaginove était également présent, ainsi que de très nombreux groupes industriels venus de façon
indépendante (Saint-Gobain, Renault, LVMH, Dassault, etc.).
Les chercheurs français étaient en nombre (entre 60 et 80 participants), les plus gros contingents provenant de
l’INRIA (qui présentait deux innovations dans la galerie Emerging technologies) et de ParisTech.
Outre les entreprises et les établissements de recherche, de nombreuses écoles d’animation et de jeu vidéo
assistaient également au SIGGRAPH (Gobelins, Supinfocom, ENSAD, CNAM/ENJMIN, ESMA, etc.), ainsi que des
plates-formes dédiées à l’innovation numérique (Laval Virtual) et le chapitre parisien du SIGGRAPH.
Sept films d’animation français (dont plusieurs des Gobelins et de Supinfocom) étaient en sélection au Computer
Animation Festival du SIGGRAPH.
Contrairement aux autres secteurs où la présence française était visible, aucun artiste français ne participait à la art
gallery. L’édition 2011 l’a confirmé, l’enjeu principal du SIGGRAPH n’est pas celui d’un lieu de diffusion artistique – la
art gallery est davantage un ornement qu’elle ne constitue le cœur de cet événement, de plus en plus tourné vers les
technologies et leurs applications.
La grande diversité de la participation française illustrait la variété croissante des enjeux et des applications de
l’infographie, qui étend l’attractivité du SIGGRAPH bien au-delà de l’animation et des effets spéciaux.
2- Actions spécifiquement mises en œuvre par le poste :
Le consulat de France à Vancouver a préparé et accompagné la présence française très en amont :
- en décembre 2010, il a organisé une mission de prospection en France pour deux responsables du SIGGRAPH (le
directeur de la communication et des partenariats Sylvain Provencher, et la commissaire de la art gallery, Mona
Kasra). Ceux-ci ont pu rencontrer les pôles de compétitivité (Cap Digital, Imaginove), les centres de création et de
diffusion d’art numérique (Gaîté lyrique, Bains numériques, Cube), le CNC, le chapitre parisien du SIGGRAPH ainsi
que des artistes et commissaires indépendants. Cette visite avait notamment permis l’identification de deux Français
invités par le SIGGRAPH à être membre du jury de l’édition 2011. Il s’agit d’Annick Bureaud (commissaire
indépendante, éditrice de Leonardo/Isast) et d’Annie Dissaux (Association française du cinéma d’animation – AFCA).
- suite à cette visite, le consulat a maintenu un dialogue constant avec ces différents partenaires français, et
notamment Cap Digital, afin de préparer la présence française sur le salon. Ceci a permis :
– l’organisation d’une soirée de réseautage à Vancouver le 9 août dernier, en collaboration avec Cap Digital,
Imaginove et l’école des Gobelins. Cette soirée a réuni plus de 150 hauts responsables de studios d’animation et de
jeux vidéo et directeurs d’établissements de formation à la Bill Reid gallery, et notamment, côté canadien, des
représentants de Pixar, Electronic Arts, Rainmaker Entertainment, Digital domain Vancouver, Microsoft games studio,
Emily Carr university, Centre for Digital Media, ainsi que plusieurs membres du comité international du SIGGRAPH.
– sur le salon, deux sessions de projection de films d’animation français ont été proposées lors d’un French Animation
Showcase, en collaboration avec l’Association française du cinéma d’animation, les Rencontres audiovisuelles de
Lille et le Centre for Digital Media de Vancouver. Ces deux sessions étaient inscrites au programme officiel du
SIGGRAPH. Elles ont connu un très grand succès, rassemblant près de 300 professionnels de l’animation qui
venaient découvrir une sélection de films récents, dont de nombreux travaux primés. Des représentants des écoles
françaises étaient sur place pour présenter leurs films et interagir avec le public.
Le prochain salon se tiendra, comme pour la plupart des éditions antérieures, à Los Angeles, du 5 au 9 août 2012.
Pour plus d’informations sur les secteurs du jeu vidéo et de l’animation à Vancouver, notamment avec les universités
et établissements de formation, vous pouvez contacter Raynald Belay à cette adresse : [email protected].
Raynald Belay
Applications : comment le secteur de la télévision américaine tente de rentabiliser un marché encore
naissant
Date: 13/09/2011
Selon le groupe d’analyse Forrester Research, 26 millions d’Américains possèderont une tablette numérique d’ici la
fin de l’année 2011 et, selon SNL Kagan, 122,2 millions auront un smartphone. Pour le groupe de recherche en
nouvelles technologies Gartner, 17,7 milliards d’applications auront été téléchargées dans le monde d’ici le début de
l’année 2012, soit plus du double du chiffre pour 2010. D’ici 2015, le groupe prédit que 185 milliards de
téléchargements auront été effectués, ce qui fait une moyenne de 26 applications pour chacun des 7 milliards
d’habitants de la planète. Les chiffres sont importants, mais ils ne reflètent pas le chiffre d’affaires généré par le
marché des applications.
Selon le cabinet d’analyse Yankee Group, le marché américain des applications n’a généré qu’1,6 milliard de dollars
de chiffre d’affaires en 2010, un chiffre qui devrait atteindre 11 milliards de dollars en 2014. Mais selon SNL Kagan, le
secteur de la télévision aux Etats-Unis ne devrait toucher qu’une faible partie de ces revenus. Le montant des
recettes publicitaires généré par ces applications reste en effet limité. PricewaterhouseCoopers estime que les
dépenses en publicités pour mobile dans le secteur de la télévision atteindront 532 millions de dollars en 2011, pour
atteindre 1,4 milliard en 2015 : une goutte d’eau pour le marché de la télévision.
Certains acteurs, comme la chaîne sportive ESPN, Disney/ABC Television Group, CNN et The Weather Channel
parviennent à tirer leur épingle du jeu et à rentabiliser leurs investissements dans le domaine du mobile. SNL Kagan
place ESPN en tête de cette liste et estime à 53,6 millions de dollars les revenus que le groupe devrait engranger en
2011, grâce à son activité mobile, contre 36,7 millions en 2008. Cependant, même les sociétés qui réussissent dans
ce secteur admettent qu’elles doivent faire face à de nombreuses difficultés, la principale étant la rapidité d’évolution
de ce marché.
- La prolifération des appareils mobiles : un coût supplémentaire
L’une des manifestations de cette évolution très rapide est la prolifération des appareils mobiles (Smartphones,
tablettes, etc.). La plupart des développeurs d’applications concentrent leurs efforts sur les plateformes d’Apple, qui
dominent toujours le marché des applications et devraient engranger 76% du chiffre d’affaires des app stores en
2011, selon IHS Screen Digest.
Toutefois, Android de Google est désormais le système d’exploitation pour smartphone le plus répandu aux EtatsUnis, puisque, selon Nielsen, sur la période Février – Avril 2011, il contrôlait 36% du marché américain contre 26%
pour iOS d’Apple et 23% pour RIM de Blackberry.
D’autre part, plus de 75 nouvelles tablettes ont été présentées au Consummer Electronics Show de Las Vegas au
mois de janvier (Lire l’article Bilan du Consumer Electronics Show 2011 du 18 janvier 2011) et selon une étude
récente de Strategy Analytics, les tablettes utilisant le système d’exploitation Android dominaient déjà 30% de ce
marché au deuxième trimestre 2011.
Ces chiffres reflètent une demande croissante pour les appareils mobiles. Toutefois, la difficulté pour les
développeurs réside dans le fait que la plupart de ces appareils fonctionnent grâce à des systèmes d’exploitation qui
ne sont pas compatibles. L’adaptation à ces différents systèmes peut représenter un coût important. Ainsi, The
Weather Channel a plus de 500 appareils fonctionnant en permanence dans son laboratoire, afin de vérifier que tous
supportent ses applications, qui ont été téléchargées plus de 53 millions de fois. Au cours d’une conférence à New
York, au mois de mars 2011, Natalie Farsi, Head of Mobile chez Warner Bros. Digital Distribution & Warner Bros. TV
Group admettait que la multiplication des appareils et la volonté d’être présent sur la majorité d’entre eux, était une
véritable difficulté pour le groupe (Lire l’article Conférence Digital Hollywood New York City (9-10 mars 2011) :
Applications du 15 avril 2011).
Les coûts varient énormément, et ils peuvent donc être considérables. Selon Cameron Clayton, Executive Vice
President of Digital Product chez The Weather Channel : « Pour développer une application qui supporte 20 à 40
millions de visiteurs uniques par mois, il faut faire un investissement à 7 chiffres ».
Des investissements de ce type sont envisageables pour un groupe comme The Weather Channel, dont les
applications enregistrent près de 100 000 téléchargements par jour. Mais cela peut représenter un obstacle pour des
producteurs ou des groupes télévisés aux moyens plus limités.
Le nombre d’applications disponibles sur les principaux app stores, à savoir près d’un million à l’heure actuelle,
représente également un défi pour les développeurs et les sociétés. Une étude de MTV Networks révélait récemment
que seulement 11% des applications développées dans le domaine de la télévision avait plus d’un an d’espérance de
vie. 38% d’entre elles disparaissent trois semaines après leur lancement.
- A la recherche du bon modèle économique
Les modèles économiques varient également beaucoup. A l’heure actuelle, la plupart des sociétés proposent un
mélange d’applications gratuites avec publicités et d’applications payantes, ces dernières impliquant généralement
des jeux ou du contenu premium. En ce qui concerne le secteur de la télévision, l’objectif des producteurs est de
toucher le public le plus large possible, afin de promouvoir le programme diffusé à la télévision et les sponsors qui y
sont attachés. Le modèle choisi est donc celui de l’application gratuite avec publicités. C’est le cas notamment des
applications d’ABC liées à la série Grey’s Anatomy.
D’autres ont changé de modèle en cours de route, comme la chaîne CNN, qui a transformé son application payante,
lancée en septembre 2009, en application gratuite, au mois de décembre 2010, et a vu ainsi le nombre de
téléchargements dépasser la barre des 10 millions au mois de juillet 2011.
La définition du bon modèle économique pour le marché des applications est également entravée par l’absence d’un
moyen efficace pour mesurer l’utilisation des applications. Les systèmes de mesure sont encore limités et, selon les
professionnels du secteur, la situation ne devrait pas évoluer avant au moins un an. Pour Zander Lurie, Senior Vice
President of Strategic Development de CBS, un système de mesure est nécessaire pour faire passer les applications
du domaine de l’expérimentation à celui d’un marché lucratif.
L’autre question importante, selon lui, est celle des fenêtres de visionnage. Comme il le souligne, les professionnels
de la télévision doivent être vigilants, afin d’éviter que le contenu proposé sur appareils mobiles ne porte atteinte au
secteur, bien plus lucratif pour eux, de la télévision en linéaire.
- La TV Everywhere comme solution aux questions de la VOD sur mobile
Une des solutions envisagées par le secteur de la télévision afin de remédier au problème des fenêtres de visionnage
est le système de TV Everywhere : les abonnés à une offre de télévision payante, Comcast par exemple, ont un
identifiant qui leur permet de se connecter à une plate-forme sur Internet leur donnant accès à une offre de contenu
importante, en provenance des chaînes câblées. Au mois de juillet 2011, l’opérateur n°1 du câble aux E tats-Unis
comptait 8 millions d’abonnés à son service sur Internet baptisé Xfinity, auxquels il propose 185 000 programmes en
provenance de plus de 100 chaînes de télévision.
Toutefois, cette offre, qui est actuellement accessible sur Internet, est plus difficile à mettre en place sous la forme
d’une application. Ainsi, l’application Xfinity TV App de Comcast, accessibles sur les tablettes équipées des systèmes
d’exploitation Android et Apple, ne proposent qu’environ 7 000 programmes. Matt Strauss, senior VP/General
Manager de Comcast Interactive Media, souligne cependant que la quantité de contenu disponible est en constante
augmentation et que l’application a été téléchargée 2,5 millions de fois depuis son lancement au mois de novembre
2010.
Ce type d’application est intéressant pour les professionnels de la télévision payante. Cela permet de renforcer les
accords déjà existants entre chaînes et opérateurs du câble, de préserver, voire d’accroître, le montant des frais de
diffusion reversés par les opérateurs aux chaînes et d’augmenter les revenus publicitaires. Les premières applications
de type TV Everywhere ont été développées par ESPN, ESPN Watch, AT&T, U-verse Mobile 2.0 (Lire l’article “TV
Everywhere” sous la forme d’une nouvelle application pour iPhone du 24 août 2010) et HBO, HBO Go (Lire l’article
HBO GO : le nouveau site Internet pour visionner séries et films de HBO du 17 février 2010). Cette dernière a été
téléchargée près de 4 millions de fois depuis son lancement au mois de février 2011 et elle est maintenant proposée
par des opérateurs de télévision payante représentant 80% des abonnés de HBO. Time Warner Cable et Cablevision
sont les deux seuls opérateurs majeurs à ne pas proposer ce service à leurs abonnés. En revanche, Time Warner
Cable a lancé au printemps 2011 une application permettant à ses abonnés de regarder à domicile, sur leur iPad,
certaines chaînes du câble. Initialement 32 chaînes étaient prévues, une partie seulement des chaînes du bouquet
offert par TWC, dont Discovery Channel et Fox News Channel. Toutefois, suite aux plaintes déposées par trois
entreprises importantes du monde des médias – Viacom, Discovery Communications et News Corporation – le câbloopérateur a retiré de son offre plusieurs chaînes dont MTV et FX. Pour ces entreprises, l’application lancée par TWC
est une violation des termes du contrat de diffusion passé avec eux, puisque le câblo-opérateur n’a pas payé les
droits relatifs à la diffusion des chaînes sur des appareils portables (Lire l’article Time Warner Cable retire des
chaînes de son application iPad du 15 avril 2010).
Au mois de juillet 2011, CNN a également amélioré son application en ajoutant la possibilité, pour les abonnés à un
service de télévision payante ayant un accord avec CNN, d’accéder en direct à des journaux de la chaîne. Cela lui
permet de toucher près de 50 millions de foyers, chiffre qui, selon CNN, devrait passer à 70 millions dans les
prochains mois.
- La question des fenêtres de diffusion
Ces différentes applications soulèvent la question des fenêtres de diffusion. Afin de promouvoir à la fois ses
programmes et son application HBO Go, HBO a proposé à ses abonnés, à la fin du mois de juin 2011, de visionner le
deuxième épisode de la quatrième saison de la série True Blood sur HBO Go une semaine avant même sa diffusion à
la télévision. Les téléspectateurs ont ainsi été incités à regarder le 1er épisode sur leur téléviseur et à suivre le 2ème sur
HBO Go.
En général, les diffuseurs préfèrent cependant suivre un schéma plus classique consistant à proposer un épisode en
VOD 24h après sa diffusion en linéaire sur la chaîne.
Avec le temps, les offres de type TV Everywhere pourraient cependant avoir un impact non négligeable sur les
fenêtres de diffusion. Ainsi, depuis le 15 août 2011, Fox a profondément transformé le mode d’accès aux épisodes de
ses séries. Alors que les épisodes étaient jusqu’alors accessibles gratuitement sur Hulu et Fox.com le lendemain de
leur diffusion sur la chaîne Fox, ils ne seront désormais accessibles sur ces mêmes supports que 8 jours après leur
diffusion. Les téléspectateurs souhaitant accéder aux épisodes avant ce délai devront être abonnés à une offre de
télévision payante ayant un accord avec Fox ou au service payant Hulu Plus.
Au-delà des applications de type TV Everywhere, les professionnels de la télévision s’intéressent également aux
applications d’accompagnement, aussi appelées second-screen ou coviewing apps, susceptibles d’offrir des
possibilités de services interactifs et de véhiculer des publicités. Ces applications permettent en effet au
téléspectateur d’avoir un deuxième écran, une tablette ou un smartphone, lui donnant accès à un chat, un réseau
social, des informations supplémentaires, et autres bonus concernant le programme qu’il est en train de regarder.
MTV Networks, NBC, ESPN, the Weather Channel et Disney/ABC ont déjà développé ce type d’applications. Deux
des applications développées par ABC, celle présentant les coulisses des Oscar (Oscar Backstage Pass app) et
celle concernant la série Grey’s Anatomy, ont récemment été nominées aux Emmy Awards dans la catégorie
Outstanding creative achievement in interactive media.
Selon Albert Cheng, Executive Vice President, Digital Media, pour Disney/ABC Television Group, « l’iPad pourrait
tout-à-fait transformer la manière avec laquelle nous envisageons l’interactivité et pourrait fournir à la télévision
interactive une plateforme attrayante pour les consommateurs ». Toutefois, il reste prudent, car ces applications, pour
fonctionner correctement, requièrent énormément de temps et de moyens. Ce constat est applicable à tout le secteur
des applications en général.
D’autre part, le développement des applications vidéo pourrait mener à un encombrement de la bande passante.
Ainsi, le cabinet d’analyse Cisco a récemment annoncé que la consommation de vidéo sur Internet aux Etats-Unis
passerait de 1 625 petabytes (1 petabyte = 1015 bytes) par mois en 2010 à 3 039 petabytes en 2011 et 8 130
petabytes en 2015. Les opérateurs vont donc devoir faire d’importants investissements en matière d’infrastructures
afin, notamment, de coder, stocker et de faire circuler le contenu proposé par les applications.
The New TV App Economy: The Buzz Meets the Bottom Line, de George Winslow, Broadcasting & Cable, 8 août
2011
Pour en savoir plus sur les applications : Conférence Digital Hollywood New York City (9-10 mars 2011) : Applications
Géraldine Durand
Netflix perd Starz et près de 1000 titres disponibles en streaming
Date: 14/09/2011
Starz a annoncé qu’il ne renouvellera pas son contrat concernant le streaming de ses titres sur Netflix une fois
l’accord actuel expiré, soit après fin février 2012. Le PDG de Starz a expliqué qu’il cherchait à préserver la « qualité
de sa marque ». En 2008, Netflix avait signé un accord avec Starz pour les droits en streaming de ses films et séries
télévisées pour une valeur totale de 30 millions de dollars. Beaucoup avaient jugé cette somme très insuffisante à
l’époque.
La défection de Starz ampute gravement le catalogue de films de Netflix, soit près de 1 000 titres au total, dont
certaines des sorties les plus récentes des studios Disney et Sony. L’action de Netflix a chuté de 8% suite à cette
annonce, et ses abonnements risquent d’être impactés dans les 4 prochains moins, si Netflix ne parvient pas à
relancer sa relation avec Starz ou à développer un partenariat avec un autre fournisseur de contenu très rapidement.
La perte du contrat avec Starz intervient à un moment crucial pour Netflix, qui vient d’annoncer la hausse de 60% de
ses tarifs pour ses clients qui désirent louer les films par courrier et par streaming. Les films de Sony avaient euxaussi momentanément disparu de la plateforme Netflix en juin dernier. Le studio les avait retirés en raison d’une
clause dans le contrat reliant Sony et Starz qui plafonnait le nombre de visiteurs en ligne. Le groupe Liberty Media
Corp, propriétaire de Starz, avait déjà commencé en mars à prendre ses distances avec Netflix, en lui imposant un
délai de 90 jours pour le contenu que Starz propose également sur son service Starz play.
Pour ce qui est de Starz, la question est de savoir quelle utilisation la société va faire des droits en streaming de ses
films. Ces derniers pourraient être mis à profit sur un service de TV Everywhere ou être achetés par un concurrent de
Netflix. Le PDG de Starz, Chris Albrecht, a déclaré dans un communiqué que son groupe était « en excellente
position pour évaluer de nouvelles opportunités et étendre son activité générale ». Le groupe Amazon pourrait
notamment être intéressé.
Reed Hastings, le PDG de Netflix a tenté de minimiser l’impact de l’annonce du non-renouvellement du contrat avec
Starz en s’appuyant sur le fait que le visionnage des contenus apportés par Starz était en repli de 8% et que l’argent
économisé avec Starz serait réinvesti dans d’autres contenus audiovisuels. Ce retrait place Epix, qui apporte les
catalogues de Paramount, Lionsgate et MGM, en position de principal partenaire de la société aux enveloppes
rouges.
Starz’s Netflix Contract To Expire February 2012, Taking Over 1,000 Movies With It, de Jason O. Gilbert, Huffington
Post, 1er Septembre 2011
Starz nixes deal with Netflix, de Andrew Wallenstein, Variety, 1er Septembre 2011
Alexandra KURKDJIAN
Home entertainement : la location dépasse désormais la vente sur le marché américain
Date: 12/09/2011
A l’heure où de plus en plus de consommateurs choisissent de louer des films plutôt que d’en acheter, les locations
disponibles grâce au service de streaming sur abonnement, tel que Netflix, connaissent une croissance très rapide.
Au cours de la première moitié de l’année 2011, le chiffre d’affaires des locations de films atteignait environ 4.2
milliards de dollars contre 4.1 milliards de dollars pour les achats physiques de DVD, selon le Digital Entertainment
Group (DEG). Ce chiffre comprend les points de vente traditionnels, les kiosques tels que Redbox, les services de
streaming sur abonnement tels que Netflix, et les services de VOD proposés par les chaînes du câble.
Le passage d’un marché dominé par la vente à un marché dominé par la location a eu lieu au cours de la période de
récession, mais ce phénomène semble persister : le secteur de la location a connu une croissance de 11% au cours
des six premiers mois de l’année 2011.
Ainsi, les services de location en streaming sur abonnement ont connu une croissance de 46% et généré un chiffre
d’affaires d’1.6 milliard de dollars au cours de la première moitié de l’année 2011. Le chiffre d’affaires des kiosques a
connu une croissance de 40% pour atteindre 806 millions de dollars.
Pourtant, les dépenses globales consacrées au secteur du home entertainment aux Etats-Unis ont diminué de 5% au
cours de la première moitié de l’année 2011, pour atteindre 8.3 milliards de dollars contre 8.8 milliards sur la même
période l’année dernière. Les ventes de DVD et de Blu-ray ont notamment diminué de 18.3% au cours des six
premiers mois de l’année. Les studios tentent de compenser ces pertes avec les ventes en format numérique et avec
les ventes de Blu-ray, dont le chiffre d’affaires a connu une progression de 10% depuis le début de l’année, selon le
DEG.
Grâce à la vente de 4.9 millions de lecteurs Blu-ray, y compris ceux disponibles sur les consoles Play Station 3, le
nombre de foyers équipés d’un lecteur Blu-ray a augmenté de 13% par rapport à la même période en 2010. Il y a
donc désormais 31.6 millions de lecteurs Blu-ray dans les foyers américains.
Home entertainment sales down 5%, de Marc Graser, Daily Variety, 8 août 2011
Alexandra KURKDJIAN
Le Sundance Institute annonce des partenariats VoD
Date: 26/08/2011
Le Sundance Institute vient en aide à ses réalisateurs, continuant ainsi à étendre son “Artist Services Initiative”, en
proposant désormais une distribution indépendante en ligne auprès de nouveaux partenaires : iTunes, Amazon
Instant Video, Hulu, Netflix, SundanceNOW et YouTube.
Les réalisateurs dont les films ont été soutenus par un programme de financement lié à Sundance ou dont l’œuvre a
été projetée au Sundance Film Festival peuvent profiter de l’occasion pour utiliser les services de tous ou certains des
sites affiliés de leur choix, tout en conservant l’entière propriété de leurs œuvres. New Video sera responsable de la
diffusion de tous les films profitant de l’initiative, tandis que Topspin Media se chargera des outils marketing.
Communiqué de presse : www.sundance.org/press-center/release/sundance-institute-announces-expansion-of-artistservices-initiative-offers
Voir aussi l’article Sundance Institute Pushes Deeper Into Digital Distribution Alternatives – Analysis, de Anne
Thompson, Indiewire Blog, 29 juillet 2011
Unifrance USA
Un partenariat original entre Columbia college (Chicago) et Youtube
Date: 13/07/2011
En mars 2011, Columbia College a annoncé la création d’un programme destiné aux jeunes créateurs de contenus
numériques, en partenariat avec Youtube.
Cette formation, qui a lieu à Chicago du 31 mai au 22 juillet 2011, a pour objectif d’entrainer les étudiants à la
conception, à la commercialisation et à la promotion internationale de leurs œuvres numériques.
En plus de couvrir tous les aspects de la production vidéo, le programme d’étude est également conçu de manière à
offrir aux étudiants les clefs nécessaires pour se construire une audience en ligne, créer leur marque et monétiser
leurs contenus créatifs. Il sera dispensé sous la forme de cours donnés par les professeurs de Columbia College,
lesquels seront complétés d’un enseignement online fourni par le « Creator Institute program » mis en place par
Youtube.
Les participants auront donc accès à des professionnels de l’industrie culturelle, capables de leur faire prendre la
mesure d’un paysage media en constante et rapide évolution.
Ils seront, par ailleurs, fortement encouragés à créer leurs propres chaînes de diffusion sur le site de partage de
vidéos, comme l’a annoncé Bing Chen, directeur du « Creator Institute Program ».
Un programme qui réunit donc le double avantage d’être à la fois un entrainement précieux pour les futurs
professionnels des contenus video numériques, de même qu’une manière, pour Youtube, de préparer la relève et de
soutenir la diffusion de productions de qualité.
Les créations numériques des étudiants de Columbia College, réalisées en partenariat avec le « Creator Institute
Program » de Youtube, sont accessibles à l’adresse suivante : www.youtube.com/creatorinstitute.
Elise Allonas et Jean-François Rochard
La FTC impose une amende à un développeur d’application pour non-respect des lois protégeant la vie
privée des jeunes internautes
Date: 09/09/2011
La Federal Trade Commission (FTC) a, pour la première fois, condamné un développeur d’applications pour
plateformes mobiles à payer une amende de 50 000 dollars, pour avoir enfreint les lois sur la protection de la vie
privée des mineurs. La société W3 Innovations a en effet collecté et utilisé des données personnelles d’internautes de
moins de 13 ans, sans l’accord de leur parents, ce qui est illégal en vertu de la loi dite “COPPA Act”.
La série d’applications “Emily”, téléchargée près de 50 000 fois, encourageait en effet les enfants à écrire des emails
à l’héroïne éponyme et à participer à son blog. En plus du payement de l’amende, la FTC a aussi exigé que W3
Innovations efface les données en question.
Le Sénateur Jay Rockefeller (D-W.V.) a salué l’intervention de la FTC dans un communiqué. Il a de même ajouté qu’
“il [était] crucial que le FTC aille au bout de son examen des lois COPPA, pour s’adapter aux évolutions
technologiques et offrir aux consommateurs les protections dont ils ont besoin”.
FTC fines app developer, de Brendan Sasso, The Hill, 15 août 2011
Service Economique Régional de Washington
Fréquentation des salles de cinéma aux Etats-Unis : plus le prix des tickets augmente, plus le nombre
d’entrées diminue
Date: 14/09/2011
Les dirigeants du Regal Entertainment Group, le plus grand exploitant de salles de cinéma des Etats-Unis, ont prévu
une hausse de 3% ou plus du prix moyen du ticket avant la fin de l’année 2011. Si tel est le cas, ce sera la 17ème
hausse consécutive des tarifs, qui ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation depuis 1999. Sur la même période,
la fréquentation des cinémas a chuté de 10%, et même plus si on considère la croissance de la population. Ainsi, le
box office américain a perdu 5,55% sur les 6 premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2010 avec
un chiffre d’affaires estimé à 6,42 milliards de dollars contre 6,8 milliards il y a un an.
Au Festival Comic-Con International Fantasy à San Diego le mois dernier, Steven Spielberg et Peter Jackson, deux
des plus importants réalisateurs d’Hollywood, ont exprimé leur souhait de voir le prix des tickets pour les films en 3D
s’aligner sur ceux des films en 2D. Les spectateurs sont actuellement obligés de payer un supplément de 5 dollars
pour voir un film en 3D et pour se rendre compte que le film “est aussi mauvais que celui en 2D” a expliqué Peter
Jackson.
“Peu importe ce que disent Peter et Steve, peut-être qu’ils suivent leur instinct, mais il n’y a aucune donnée factuelle
de ce qu’ils avancent” a rétorqué Jeffrey Katzenberg, le directeur exécutif de DreamWorks Animation, qui est un
fervent défenseur de la 3D et de la hausse des prix qui accompagne son utilisation. Répondant à la question de
savoir si le prix fixé pour voir un film en 3D était trop élevé, David Passman, le directeur-exécutif de Carmike
Cinemas, a répliqué “peut-être dans certains marchés, mais de façon générale non.”
Selon Patrick Corcoran, le directeur des médias et de la recherche du National Association of Theatre Owners,
association professionnelle réunissant les exploitants américains, un ticket acheté au prix moyen de 1.65 dollars en
1971 coûterait 9.20 dollars aujourd’hui, en tenant compte de l’inflation, un prix plus élevé que le prix moyen actuel.
Par le passé, les grandes chaînes de salles de cinéma telles que Regal, AMC Entertainement, Cinemark Theatres et
Carmike étaient réticentes à augmenter le prix des tickets, car elles réalisaient une marge plus importante sur les
ventes de popcorn et autres produits que sur les tickets. Ainsi, elles avaient tout intérêt à augmenter le nombre de
spectateurs, plutôt que de maximiser le chiffre d’affaires réalisé sur les tickets qui, lui, devait être partagé avec les
studios. Mais les chaînes de salles de cinéma ont récemment commencé à augmenter les prix, et surtout pour la 3D
et pour les formats d’écrans géants tels que l’Imax, afin de distribuer plus de dividendes aux actionnaires et de
rembourser leurs dettes. Ainsi, Regal, dont l’actionnaire majoritaire est Philip Anschutz, pratique un tarif moyen de
8.75 dollars le ticket, soit un prix supérieur de 9% à la moyenne du secteur qui s’établit à 8.06 dollars.
Certains studios critiquent ces méthodes, de manière officieuse, afin d’éviter tout conflit avec leurs partenaires. Ils
affirment que de tels comportements nuisent à l’amélioration et à la rénovation des salles. Les propriétaires de
cinéma se justifient : “La distribution de dividendes ne se fait pas aux dépens d’un réinvestissement“, explique Ame E.
Miles, le directeur exécutif de Regal. “Aller au cinéma reste une activité relativement abordable, et deux tiers des
spectateurs de Regal continuent de payer 10 dollars ou moins pour un ticket”.
Pour Patrick Corcoran, l’association des propriétaires de cinéma ne possède pas de statistiques publiques sur le coût
supplémentaire pour un ticket 3D. Mais il serait plutôt de 3 dollars, au lieu des 5 dollars pratiqués par certains
cinémas dans les grandes villes. Le propriétaire du cinéma et le studio reçoivent chacun 1,50 dollar, mais tous deux
doivent payer 50 cents à un fournisseur d’équipement technologique tel que RealD : le 1er paie pour la licence, le 2éme
pour les lunettes.
Dans certains marchés, les changements de prix ont causé des déformations surprenantes. A Santa Monica, par
exemple, le prix d’un ticket pour un adulte au cinéma AMC Loews Broadway 4 a augmenté de 49% depuis 2001,
passant de 8 à 11.75 dollars. Cette hausse est à peine plus importante que la hausse moyenne de 41% du prix
moyen d’un ticket de cinéma aux Etats-Unis sur cette période. En revanche, le prix d’un ticket pour enfant a
augmenté de 67% pour la même période (passant de 5.25 à 8.75 dollars), et celui d’un ticket pour senior de 95%
(passant de 5.50 à 10.75 dollars). Si l’on ajoute le coût de la 3D, le prix d’un ticket pour enfant atteint 12.95 dollars,
alors qu’un senior paye 14.75 dollars, un prix deux à trois fois plus élevé qu’il y a dix ans.
Charging a Premium for Movies, at a Cost, de Michael Cieply, New York Times, 31 juillet 2011
Alexandra KURKDJIAN
Quatrième édition du festival Films on the Green – Projections gratuites de films français dans les parcs de la
ville de New York (3 juin–8 sept 2011)
Date: 09/09/2011
Pour la quatrième année consécutive, le festival Films on the Green a proposé pendant l’été, une sélection de films
français projetés gratuitement dans les parcs de la ville de New York.
Ayant acquis une certaine renommée parmi les manifestations estivales de la ville, le festival a permis au Service
Culturel de l’Ambassade de France à New York de toucher un public américain varié, grâce à une programmation de
qualité et de nouveaux lieux de projection, et de gagner en visibilité, grâce à de multiples actions de communication et
de nouveaux partenariats.
1. Une quatrième édition plus ambitieuse financée presque en totalité par des donateurs privés
Fort du succès populaire des trois premières éditions, le poste a décidé, avec le soutien indéfectible du Département
des parcs de la ville de New York, de donner plus d’envergure à l’édition 2011 du festival en ajoutant deux nouveaux
lieux de projection et en proposant un divertissement musical avant chacune d’entre elles pour créer une ambiance
conviviale et festive.
C’est donc huit projections qui on été organisées dans cinq endroits de Manhattan : Central Park, Washington Square
Park, Tompkins Square Park, Riverside Park et la cour centrale de Columbia University. Le thème de cette année (les
vacances d’été) a été très apprécié par le public et mis en avant dans la presse. Le festival s’est ouvert le 3 juin avec
la projection de “La Piscine” de Jacques Deray, puis ont suivi la première new-yorkaise de “Nos Jours Heureux”
d’Olivier Nakache et Eric Toledano, “Le Mépris” de Jean-Luc Godard, “Les Vacances de Monsieur Hulot” de Jacques
Tati, “L’Heure Zéro” de Pascal Thomas, proposé par l’Institut Français, “La Gloire de Mon Père” d’Yves Robert et
“Deux Jours à Paris“ de Julie Delpy. En raison de mauvaises conditions météorologiques, la projection de “Conte
d’été“ d’Eric Rohmer a dû être annulée.
Cette année, des DJ français ont été recrutés afin de créer un moment convivial avant chaque projection. Deux
partenariats avec des entreprises françaises ont permis d’ajouter à cette ambiance festive des activités ludiques : la
marque de cosmétiques Caudalie a proposé des échantillons et des massages gratuits en plein air et Simply
Gourmand, site Internet de vente de produits alimentaires français, a distribué des friandises et organisé, pour
l’occasion, un mini-concours avec un panier garni à gagner. Enfin, une soirée d’ouverture pour 200 personnes fut
organisée le 3 juin dans les locaux des Services Culturels en présence, entre autres, d’Adrian Benepe, Commissaire
des parcs de la ville de New York. Les invités pouvaient ensuite traverser la cinquième avenue pour assister dans
Central Park à la première projection du festival.
Les Services Culturels de l’Ambassade de France tiennent à remercier le Département des Parcs de la ville de New
York et les sponsors de l’opération : BNP Paribas, TV5 Monde, Open Skies, le French Institute Alliance Française, la
Fondation FACE, The New York Observer, l’Agence Keep in News et des particuliers.
2. Une manifestation estivale désormais reconnue
Le festival Films on the Green a réussi à se faire un nom dans le paysage déjà chargé des festivals de films en plein
air de l’été new-yorkais comme le prouve l’article du New York Times du 12 mai 2011 qui annonçait la programmation
de ce « petit nouveau ».
Le festival a bénéficié d’une très bonne couverture de la presse new-yorkaise et des grands médias locaux en
l’espace de trois mois : Le New York Magazine, le New Yorker, Newsday, Time Out New York ou encore National
Geographic ont annoncé l’opération. De nombreux guides et blogs sur Internet ont mis en évidence, au fur et à
mesure des projections, l’attrait et l’engouement du public.
Grâce à ce support médiatique, aux outils de communication mis en place par le poste (4,000 brochures, bannière
devant les Services culturels sur la 5ème avenue visible durant toute la durée du festival, annonces sur le site
www.frenchculture.org, lettres électroniques du Service Culturel et réseaux sociaux Twitter, Flickr et Facebook) et par
les partenaires (annonces sur les sites et réseaux sociaux des partenaires) et à un excellent bouche-à-oreille, le
succès public s’est confirmé au fil des projections : c’est au total plus de 3,000 personnes qui sont venues assister
aux sept projections.
Cette opération, initiée et pilotée par les Services Culturels de l’Ambassade de France à New York, de la recherche
de financement au montage de l’événement, remplit ses objectifs : faire découvrir, dans la tradition new-yorkaise des
événements gratuits et en plein air, des films français de qualité devant un public américain jeune et plus populaire
que celui des institutions culturelles classiques.
Nathalie Charles
Première édition du Chicago French Film Festival (22-24 juillet 2011)
Date: 01/09/2011
Chicago est une ville particulièrement cinéphile, disposant de nombreuses salles de cinéma dont les cinémathèques
universitaires de Northwestern, de l’université de Chicago et de l’école de l’Art Institute (le cinéma Gene Siskel), qui
proposent souvent des films classiques français, des rétrospectives ou des films d’auteurs récents. Quelques festivals
prestigieux (le festival international du film de Chicago, le festival de films européens du Gene Siskel, le festival
international de films pour enfants du cinéma Facets) programment également des films français récents et souvent
inédits.
Cependant, la capitale du Midwest n’avait pas encore de festival consacré uniquement à la production française alors
que la demande du public était forte. Ainsi le Consulat de France à Chicago et le cinéma MusicBox ont organisé
ensemble le premier festival de films français de Chicago avec le soutien de l’hôtel Sofitel et de Veolia.
La première édition de ce festival a proposé 8 films programmés sur 2 jours et demi (22-24 juillet) :
- Les émotifs anonymes de Jean-Pierre Améris (en présence du directeur pour la soirée d’ouverture)
- A bout portant de Fred Cavayé
- Les mains en l’air de Romain Goupil (avec l’aide de l’Institut français)
- Crime d’amour d’Alain Corneau
- Gainsbourg : vie héroïque de Joann Sfar (projection exceptionnelle le samedi 23 juillet)
- Les femmes du 6ème étage de Philippe Le Guay
- Largo Winch de Jérôme Salle
- Le Hérisson de Mona Achache (en présence de l’actrice Josiane Balasko pour la soirée de clôture)
Si la fréquentation a été inégale selon les horaires de projection, elle est tout à fait satisfaisante pour une première
édition : 1646 personnes ont assisté aux projections, avec des fréquentations très importantes lors des trois soirées
exceptionnelles : 352 tickets, 312 et 339 pour respectivement Les émotifs anonymes, Gainsbourg et Le Hérisson.
D’une manière générale, la presse a bien accueilli cette première édition du festival. Le public, français et américain,
a unanimement exprimé son souhait de voir cet événement pérennisé et renouvelé l’année prochaine.
La première édition du festival de films français de Chicago est un succès : la deuxième édition devrait avoir lieu en
juillet 2012 en coopération avec le même partenaire, MusicBox. Si le cinéma français est largement représenté
chaque année à Chicago (et plus généralement dans le Midwest), dans les festivals internationaux et grâce aux
différentes rétrospectives, ce festival apporte une nouvelle visibilité aux productions françaises les plus récentes.
Jean-François Rochard
16e édition du Boston French Film Festival
Date: 23/08/2011
La seizième édition du Boston French Film Festival, qui s’est déroulée au musée des Beaux-Arts de Boston (MFA
Boston) du 7 au 24 juillet 2011, a accueilli cette année plus de 7 500 personnes pour 40 projections, en hausse de
près de 15 % par rapport à l’année précédente.
Organisé par le département du film du musée avec le soutien logistique et financier du service culturel de Boston, ce
festival se déroule sur 18 jours, avec des projections concentrées sur les fins de semaines (du jeudi au dimanche).
Sa programmation de 22 longs métrages et de trois courts ou moyen métrages a été conçue pour donner une image
aussi exhaustive et variée que possible du cinéma français de qualité, mêlant jeunes réalisateurs ou réalisatrices
(Donzelli, Zlotowski, Bertucelli, Cavayé, Amalric) et talents plus confirmés (Godard, Truffaut, Breillat, Depardieu,
Huppert), comédies légères (La reine des pommes, Le nom des gens, Mammuth, Les émotifs anonymes, Tous les
soleils) ou dramatiques (Le bruit des glaçons, Tournée, Copacabana, Le hérisson), thrillers (A bout portant, Crime
d’amour) et drames (Le petit tailleur, Belle épine, Je suis heureux que ma mère soit vivante).
Cette année, l’édition du festival a pu acquérir une dimension supplémentaire grâce à la mobilisation de nombreux
nouveaux sponsors, sensibilisés par le Consul général. La réception d’ouverture a pris plus d’envergure, la promotion
du festival a pu être renforcée, (notamment par le biais du Boston Globe et du Boston Phoenix) et, avec l’aide
d’Unifrance, il a été possible d’accueillir trois invités de marque, Philippe Le Guay venu en ouverture du Festival
présenter son film Les Femmes du Sixième Etage, l’actrice Josiane Balasko pour son rôle dans Le Hérisson et le
réalisateur Jean-Pierre Améris en clôture du Festival pour la présentation des Emotifs Anonymes.
L’excellent accueil des films qu’ils étaient venus défendre par le public du festival peut constituer un bon présage de
succès dans les salles commerciales. Au-delà de ces trois films, dont les séances ont affiché complet, on peut noter
le succès particulier de Le Nom des gens, de Crime d’amour, ou encore de Tous les soleils.
La manifestation a pu en outre jouer un rôle de « locomotive » pour le tout nouveau festival du film français de
Chicago (22-24 juillet), porté par le distributeur Music Box avec le soutien du SCAC de Chicago et qui, grâce à une
concertation en amont avec le poste de Boston, a pu bénéficier de la présence sur le sol américain de Josiane
Balasko et de Jean-Pierre Améris.
L’événement a enfin été très bien couvert par la presse (2 pages entières dans le Boston Globe, 1 page dans le
Boston Herald et le Boston Phoenix), et à donné lieu à de nombreux commentaires élogieux : « An impressive
collection…a dazzling array of comedy, drama, and animation » (Boston Globe), « A cultural beacon shining in the
summer blockbuster wilderness » (Boston Herald), « Always a must-see cinema event » (Boston Phoenix). Les
articles soulignaient notamment le talent d’une nouvelle génération de réalisateurs, et surtout de réalisatrices (8
représentées cette année).
Anne Miller
LaCroix French Film Festival 2011 à Fort Lauderdale en Floride
Date: 19/08/2011
La dixième édition du festival du film français présenté par le festival du film international de Fort Lauderdale (FLIFF)
revient avec un nouveau titre : le « LaCroix French Film Festival ».
Cette année, le Perrier French Film Festival a été rebaptisé le « LaCroix Film Festival », en reconnaissance de son
nouveau sponsor LaCroix, marque d’eau de source américaine. Cet évènement, présenté par le Fort Lauderdale
International Film Festival (FLIFF) avec le soutien du service culturel du Consulat Général de France à Miami, s’est
déroulé au Cinéma Paradiso du 28 juillet au 1er août 2011.
La soirée d’ouverture, mettant à l’honneur quelques classiques de l’art culinaire français, était suivie par la projection
des « Emotifs Anonymes » de Jean-Pierre Améris.
En tout, ce sont 14 films français qui ont été présentés et qui ont attiré près de 2000 spectateurs répartis sur 15
projections (une hausse comparée à 2010 où 1377 personnes avaient assistées à 16 projections). « Je ne suis pas
là pour être aimé » (2005), « Qui m’aime me suive » (2006), « Les mains en l’air » (2009) étaient également
présentés avec le soutien du service audiovisuel de l’ambassade et du service culturel du poste.
La programmation éclectique et le caractère convivial de la manifestation ont contribué à son succès public, dans une
région qui compte de nombreux francophones, dont les deux importantes communautés québécoise et
haïtienne. Fidèle à la tradition amorcée il y a maintenant dix ans, le festival associe cinéma français et cuisine
française lors de la plupart des séances ce qui génère une ambiance très familiale.
Après dix ans d’existence, et un nouveau sponsor, le bilan de cette année est très positif et confirme la pérennité de
ce rendez-vous estival unique qui trouve sa place dans le paysage du cinéma français en Floride du Sud.
Kimberley Gaultier
Festival du film français de la Nouvelle Orléans (8 au 14 juillet 2011)
Date: 01/08/2011
Avec 3000 entrées et plusieurs sessions tenues à guichets fermés, la 14ème session du festival annuel de films
français de la Nouvelle Orléans semble enfin avoir trouvé son public estival. En partenariat avec les services
culturels, les organisateurs souhaitent intégrer des participations de réalisateurs et de producteurs français au festival
2012.
La New Orleans Film Society organise un festival du film français depuis 14 ans. D’ordinaire cantonné à un week-end,
le festival s’étendait cette année sur une semaine avec 8 films à l’affiche et 13 sessions offertes. Aux côtés de films
récemment diffusés aux Etats-Unis (Le nom des gens, Crime d’amour, Gainsbourg, une vie héroïque, Rapt, Nannerl,
la sœur de Mozart, l’amour fou, film socialisme) le festival présente traditionnellement un classique. La règle de jeu
de Jean Renoir n’a pas failli à sa réputation et a encore fait salle comble pour le plus grand ravissement du public
cinéphile de la Nouvelle Orléans. Le festival faisait aussi un clin d’œil au film de Woody Allen, Midnight in Paris, en
représentant le film de Vincente Minneli, An American in Paris.
Avec plus de 3.000 entrées réalisées les organisateurs sont particulièrement satisfaits du succès rencontré cette
année et estiment avoir enfin gagné la reconnaissance du public de la ville pour le cinéma français en français.
Ce succès est du à une diffusion médiatique qui a bien fonctionné : les organisateurs se sont donné les moyens
d’imprimer et distribuer un programme ; les différents partenaires (Prytania Theatre, Consulat de France, Alliance
Française et nolafrançaise.com) ont poussé l’information et la programmation vers leurs publics captifs respectifs, la
presse écrite locale, quotidienne (Times Picayune) et hebdomadaire (Gambit), a relayé l’info; Enfin, une des plus
grandes stations de radio locale (WWOZ) a invité le directeur artistique et l’attaché culturel à commenter la
programmation du festival sur ses ondes.
La bonne volonté des distributeurs américains et des détenteurs de droits de placer leurs films dans des festivals a
également joué un rôle très important. La NOFS espère ainsi que le festival du film français de la Nouvelle Orléans
sera dorénavant perçu comme une opportunité d’expansion de public et non comme de la concurrence déloyale.
En 2012, la NOFS souhaiterait, toujours en partenariat avec ce consulat, pouvoir inviter des réalisateurs, des
producteurs, des représentants de l’industrie cinématographique française afin d’organiser un cycle de conférences
autour des thèmes de la production, de la distribution et de la diffusion du cinéma français.
Philippe Aldon
Le renouvellement du crédit d’impôt dope les tournages de séries télévisées à New York
Date: 14/09/2011
New York accueillera un nombre record de tournages de séries télévisées au cours de la saison 2011-2012. Le
Bureau du Governor’s Office for Motion Picture and Television Development de New York a annoncé que 23 séries
télévisées de prime time seraient tournées dans les prochains mois dans l’Etat de New York, dont huit nouvelles
séries : Smash (NBC), Pan Am (ABC), Rookies (CBS), Person of Interest (CBS), Unforgettable (CBS), A Gifted Man
(CBS), I Just Want My Pants Back (MTV) et Girls (HBO).
Le Bureau attribue, en partie, ces résultats au programme d’incitation fiscale de l’Etat qui a été prolongé pour une
durée de cinq ans en 2010. Celui-ci va permettre aux studios d’Hollywood d’élaborer des prévisions sur le long-terme,
en intégrant dans leur budget les crédits d’impôt qui sont particulièrement importants pour les nouvelles séries
télévisées. Ainsi, le crédit d’impôt de l’Etat de New York s’élève à 30% du total des dépenses éligibles pour chaque
projet accepté et le montant total investi s’élèvera à 420 millions de dollars par an jusqu’en 2014.
Jusqu’en 2010, le programme d’incitation fiscale était renouvelé sur une base annuelle. Par ailleurs, certains projets
de films et de séries télévisées étaient tournés dans des Etats voisins ayant leur propre crédit d’impôt.
“Il y a toujours une crainte dans la course au crédit d’impôt. Si un Etat propose des crédits d’impôt plus importants
afin de récupérer les activités de son voisin, ce voisin va, en contrepartie, perdre des revenus et les plus grands
perdants seront les contribuables.” explique Douglas C. Steiner, le directeur des Studios Steiner. Mais New York a
des atouts que ses voisins ne possèdent pas. Les incitations financières et l’emplacement géographique sont “les
meilleurs outils marketing que l’on puisse posséder dans ce secteur”, explique le directeur du Studio Kaufman
Astoria, Hal Rosenbluth.
“L’année dernière, nous avons annoncé l’extension et l’expansion du programme de crédit d’impôt du New York State
Film Production, ce qui garantit un investissement continu dans l’industrie, et ce qui implique un nombre record de
création d’emplois et de revenus pour New York” explique Pat Swinney Kaufman, le directeur du Governor’s Office for
Motion Picture and Television Development de New York. “Nous avons alors permis de réaliser plus de productions,
de créer plus d’emplois et de présenter notre Etat comme étant la première destination pour les tournages”. Ainsi, le
secteur de la production cinéma et télévision à New York soutiendrait 4 000 entreprises locales et plus de 100 000
emplois. D’après Pat Swinney Kaufman, le prolongement du crédit d’impôt devrait injecter plus de 10.5 milliards de
dollars dans l’Etat de New York.
Selon Michael Bloomberg, maire de New York, ce secteur d’activités est, en effet, fondamental pour la ville : “Notre
croissance dans l’industrie du divertissement et de la production est l’une des raisons pour lesquelles nous créons
des emplois à une vitesse plus rapide que n’importe où dans le pays”.
New York State Nabs Record Eight New Fall TV Series, de Georg Szalai, The Hollywood Reporter, 7 juin 2011
N.Y. Tax credits boost TV, de Sam Thielman, Daily Variety, 23 août 2011
Alexandra KURKDJIAN
Diffusion de RFI sur la radio d’Ottawa (Canada) CJFO-FM
Date: 13/09/2011
Dans le cadre de son développement en Amérique du Nord, RFI vient de signer un accord avec CJFO-FM, radio
francophone qui émet à Ottawa sur 94,5 FM. A partir du 29 août, cette dernière diffusera du lundi au dimanche, en
direct, deux journaux de dix minutes en français, à 10h et 22h heure locale.
RFI met également à disposition de CJFO-FM ses magazines en français et son programme musical.
Les programmes de RFI en français son également diffusés au Canada 24 heures sur 24 sur les bouquets Shaw
Direct, Bell Satellite, Bell Fibe, Telus, Vidéotron, Cogeco Québec, Dery Telecom, Sogetel, CTC et CTL.
Rappelons également que Radio-Canada reprend du lundi au vendredi un journal de RFI en français, diffusé en FM
sur tout le pays.
A propos de RFI
RFI est la première radio française d’information internationale en continu. Elle émet 24 heures sur 24 dans le monde
entier, en 13 langues étrangères, en FM, sur le câble, le satellite, sur Internet et les réseaux téléphoniques. Grâce à
ses rédactions basées à Paris et à son réseau unique de 600 correspondants, RFI offre à ses auditeurs de grands
rendez-vous d’information et des magazines en proposant une véritable ouverture sur le monde.
A propos de CJFO
La Radio communautaire francophone d’Ottawa (CJFO) est entrée en service le 15 novembre 2010 afin de répondre
aux besoins de la population francophone de la région de la Capitale Nationale « La diffusion de nouvelles et musique
provenant de Radio France Internationale sur les ondes de CJFO est le résultat de demandes répétées de la part de
son auditoire. On compte 400 mille francophones et francophiles qui seront très intéressés par la diffusion de
nouvelles internationales provenant de sources différentes de ce que connaissent les canadiens, » a déclaré M.
Lucien Bradet, le président de la Radio communautaire francophone d’Ottawa. CJFO diffuse une variété de musique
provenant de différentes régions du Canada et se spécialisera dans la diffusion d’émissions vulgarisées telles :
d’histoire, de sciences, de littérature. La venue de CJFO est un précédent pour la région de la Capitale du Canada et
elle sera la dernière station à pouvoir diffuser dans cette région, puisque le spectre radiophonique est complètement
occupé.
Le Protect IP Act, une loi évaluée à 47 millions de dollars
Date: 09/09/2011
D’après un récent rapport du Congressional Budget Office (CBO), la mise en œuvre du projet de loi Protect IP Act,
destiné à protéger la propriété intellectuelle et lutter contre le piratage sur internet, coûtera 47 millions de dollars au
gouvernement fédéral jusqu’en 2016. Le Département de la Justice estime qu’il lui faudrait embaucher 22 agents
dédiés assistés par 26 autres employés pour mettre en œuvre le texte, qui étendrait son autorité pour poursuivre les
contrevenants et fermer les sites incriminés.
Pour la Chambre de Commerce américaine, il s’agit du prix à payer pour protéger les industries américaines qui
reposent sur la protection de la propriété intellectuelle, lesquelles emploieraient “19 millions d’Américains”, contribuant
au PIB américain “à hauteur de 7,7 billions de dollars”.
Voté à l’unanimité par la Commission Judiciaire du Sénat, le 26 mai dernier, le texte est bloqué au Sénat par Ron
Wyden (D-OR), qui y voit une menace pour la liberté des internautes et la liberté d’expression. Il devrait cependant
être présenté à la Chambre en septembre par le Président de la Commission Judiciaire de la Chambre Lamar Smith
(R-TX).
CBO scores PROTECT IP Act, de Brendan Sasso, The Hill, 19 août 2011
Service Economique Régional de Washington