UNIVERSIDAD DE ZARAGOZA (ESPAÑA)
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UNIVERSIDAD DE ZARAGOZA (ESPAÑA)
Atelier 1 Quand l'inclusion professionnelle n'a pas lieu : le cas des personnes handicapées et des chômeurs âgés. Claude Haas et Arthur Limbach-Reich. Universidad de Luxemburg. 1 juillet – français /espagnol Atelier 2 De la vulnérabilité des publics à la vulnérabilisation des professionnels : quelles coopérations pour agir ? L'exemple d'une étude auprès des personnes âgées, une approche territoriale. Arnaud Lecuiller, Bruno Ranchin, Martine Tourret. Université de Toulouse Le Mirail. 1 juillet - français Atelier 3 Une plateforme alimentaire mise en place avec les associations caritatives et le Conseil général : l’occasion de renouveler la réflexion sur l’articulation entre institutions publiques et bénévolat à propos de la précarité. René Ortega, Directeur de l’action sociale du département du Gers 1 juillet – français /espagnol Atelier 4 Les parcours professionnels des travailleurs sociaux”. Corinne Saint Martin. Université de Toulouse – Le Mirail 2 juillet - français Questionnement autour de la technicisation des métiers du social, technicisation « qui révèle la mutation profonde d’un secteur désormais livré aux impératifs néo-managériaux d’efficience et de rationalité économique ». Dans cet atelier, j’aborderai la question de la précarité du travail, et développerai plus précisément une réflexion sur le rapport entre performance (ou modèle gestionnaire) dans les organisations et condition professionnelle des travailleurs sociaux. Cette réflexion s’organisera autour de deux points forts : 1 - La question de la précarité du travail, de quoi parle-t-on ? Je m’intéresserai à la définition sociologique de la notion de précarité, en appuyant mon développement sur des travaux théoriques et empiriques réalisées dans le cadre de mes activités de chercheure dans une équipe de recherche sociologique du CERTOP (Centre d’Etudes et de Recherches Travail, Organisation, Pouvoir), laboratoire de recherche toulousain, université de Toulouse – Le Mirail. J’aborderai ainsi la précarité en questionnant le rapport entre travail, santé et organisation. Dans cette optique, je m’intéresserai plus précisément à la question de l’engagement de soi dans le « travail d’organisation ». 2 – Articulé au point précédent, il sera intéressant, dans un deuxième temps, d’aborder, à partir d’une grille de cette lecture théorique inscrite dans le champ de la sociologie de l’action organisée, la question de la précarisation et/ou fragilisation de la condition professionnelle des travailleurs sociaux. Nous assistons à une transformation profonde des organisations du travail. L’injonction à la performance qui accompagne ces évolutions interroge, à la fois le modèle idéologique qui le sous-tend, les processus d’ordre organisationnel inhérents à la mise en œuvre du travail de terrain, et la définition professionnelle du travailleur social. Je proposerai ici de porter le regard sur les processus par lesquels ces activités s’organisent, et notamment les stratégies mises en place pour maintenir l’exécution de leur activité dans un tel contexte. Il sera intéressant, dans une mise en discussion collective, de réfléchir à la question de l’autonomie professionnelle et de ces conditions, dans la confrontation à cette « épreuve » de la performance. Atelier 5 Les pauvres sont-ils vraiment plus sales que les riches ? Denis Blot. Université de Picardie-Jules Verne (Amiens) 2 juillet – français / espagnol Atelier 6 Crise et nouveau gouvernement des pauvres: vivre sous tutelle Alain Scutenelle. Doctorant, Institut de Sociologie, Université Libre de Bruxelles 1 juillet – français « La relation créancier-débiteur modèle l'ensemble des rapports sociaux » (Lazzarato, 2011). Le propos n'est pas neuf1, et la crise récente des dettes souveraines lui a apporté une confirmation éclatante. Le recul sans précédent des protections sociales imposé par la BCE et le FMI a révélé aux populations européennes le pouvoir écrasant du créancier dans la relation qui l’unit au débiteur. L’économie de la dette modèle la destinée des peuples ; elle exerce aussi son pouvoir au niveau individuel. Elle implique, en effet, des modalités spécifiques de production et de contrôle de la subjectivité » (ibid., p. 27). Il s'agit de produire un individu « à même de se porter garant de soi dans la relation créancier-débiteur, c'est-à-dire à même d'honorer sa dette » (ibid., p. 35)2. Le crédit peut donc être regardé comme un mécanisme de socialisation post-disciplinaire : nous sommes libres, à condition d'adopter le mode de vie qui permette de rembourser. Comme tel, il connaît cependant ses échecs, ainsi qu'en témoigne la multiplication des situations de surendettement. La crise contemporaine a, en outre, donné visibilité à un surendettement « passif », dont l'origine est à trouver dans l'impossibilité pure et simple de faire face aux besoins de la vie courante. Fondée sur l'idée que les pauvres sont incapables de dépenser leur argent de façon rationnelle, l'action publique peine à faire la preuve de son efficacité face aux problèmes d’endettement. Lorsque la guidance budgétaire, la médiation ou le règlement collectif de dettes échouent, la mise sous protection judiciaire des adultes endettés fait figure d'ultime recours. C'est par l’approche empirique de cette tutelle judiciaire – depuis la marge, donc – que nous mettrons à l'épreuve l'hypothèse de Deleuze (1990), selon laquelle « L’homme n’est plus l’homme enfermé, mais l’homme endetté.» Réservée aux individus incapables de gérer leurs biens en raison de leur état de santé (troubles du grand âge, maladie mentale, handicap), la mesure connaît une extension aux situations d'endettement d'individus en grande vulnérabilité sociale et constitue un dernier rempart contre la marginalisation complète du débiteur. Le dispositif est mal connu. Carte bancaire avalée, courrier postal dévié, privés de tout accès à leurs ressources financières, 100 000 adultes sont pourtant, en Belgique, placés sous tutelle et voient ainsi leur liberté sévèrement réduite. L'approche empirique dévoile une situation très singulière, où se mêlent souci de protection, exercice d’un contrôle social et attention émergente à la singularité de la personne. Cette tension paradoxale dans l’exercice de la protection tutélaire traverse, au demeurant, l’ensemble des politiques de prise en charge de la vulnérabilité. Elle y mobilise un questionnement sociologique plus large, dans lequel s’inscrit notre contribution. Atelier 7 Les mesures belges de mise à l’emploi et leur impact sur la vulnérabilité» Sébastien Avanzo. Assistant/Doctorant. Institut de Sociologie. Université Libre de Bruxelles & juillet - français Cette proposition s’inscrit plus particulièrement dans l’axe 3 : « Nouvelles vulnérabilités et catégorisation des populations » ainsi que dans le deuxième questionnement du colloque propre au traitement des crises et les modes d’intervention. Depuis 2007 et le début de la crise financière, l’augmentation importante du nombre de licenciements et du chômage ont entrainé une incertitude sociale grandissante, et ce principalement pour les individus précarisés. Cette fragilisation du social s’accorde avec l’émergence du discours institutionnel de la vulnérabilité qui est devenue une véritable catégorie de l’action publique (Soulet, 2008). Cette notion de vulnérabilité répond à l’une des principales missions qui définit les politiques sociales actives, à savoir, la gestion, voire mêmela prévention des risques (Franssen, 2003). Cette activation des politiques sociales (Hamzaoui, 2005)a pour objectif de « restituer à chacun des capacités lui permettant d’assumer son autonomie » (Genard, 2009). Fruit de l’émergence de l’Etat social actif (Morel, 2000), on constate un déplacementde la responsabilité, autrefois attribuée à la société, vers l’individu (Bonvin, Moachon, 2005). Les individus les plus fragilisés qui avaient auparavant le droit à l’intégration ont aujourd’hui le devoir de s’intégrer (Lebaron et Schultheis, 2007). Cela marque donc une logique de contrepartie (Dufour et alii., 2003) qui suppose l’obligation de chaque individu de contribuer à la sociétéet qui est caractérisée par la notion de contrat. De fait, cette nouvelle gouvernance sociale (Astier, 2007) encourage l’individu à diriger de manière autonome sa vie. La légitimation de ces différents dispositifs sociaux repose d’ailleurs sur ce principe d’autonomie. Or, cette normativité est paradoxale puisqu’elle conduit à un assujettissement de l’individu et entretient in fine une perte d’autonomie de celui-ci(Duvoux, 2013). 1 Nietzsche, Marx, Aglietta et Orléan ou encore Deleuze l’avaient formulé. Pour une synthèse, le lecteur se rapportera à Lazzarato, 2011, 2 Nietzsche évoque en ces termes les mécanismes de domestication du sujet endetté : « Le créancier pouvait notamment infliger au corps du débiteur toute sorte d'humiliations et de tortures, par exemple en découper un morceau qui paraissait correspondre à la grandeur de la dette […] » (cité par Lazzarato, 2011). En Belgique, ce phénomène s’est traduit notamment, dans le domaine de l’aide sociale, par le remplacement du Minimex en Droit à l’Intégration Sociale.Ce dispositif, mis en place en 2002, a connu une croissance importante depuis le début de la crise (+ 17,9% entre 2008 et 20133). Ce dernier suppose qu’il ne suffit plus, aujourd’hui, de garantir uniquement un revenu minimum mais qu’il est également nécessaire de stimuler ses bénéficiaires à chercher un emploi. Pour ce faire, les Centres Publics d’Action Sociale (CPAS) peuvent lier l’octroi au revenu d’intégration à la conclusion d’un contrat instaurant un projet individualisé d’intégration sociale, dans lequel l’usager doit être disposé à accepter un travail. L’aide sociale est donc imaginée de manière individualisée comme la contrepartie d’une démarche personnelle responsable. Elle diffuse donc, au travers de ces pratiques, le discours de l’Etat social actif. Partant de ce constat, cette communication a pour ambition d’interroger, au niveau de la Belgique, la problématique du « précariat » (Castel, 2007) que les politiques d’aide sociale, et notamment les mesures de mise à l’emploi, ne parviennent pas à désamorcer ou, pire encore, ont tendance à nourrir. En effet, le discours actuel de telles politiques pointe l’importance essentielle que joue la réinsertion par le travail comme lutte contre la vulnérabilité et comme source d’épanouissement personnel des individus. Cependant, la mise en place de ces mesures a contribué à faire pression sur les individus, ces derniers n’ayant pas vraiment la possibilité de refuser un emploi et ce, même s’ils ne correspondent pas à leurs aspirations personnelles. De plus, celles-ci ont eu pour effet néfaste de conduire à une forme d’abandon de la part de ces populations précarisées à pouvoir bénéficier du modèle classique du contrat de travail à durée indéterminée pour de nouvelles modalités et à des conditions de travail toujours plus difficiles (Michel, 2009).Outre l’effet d’aubaine pour les employeurs (Nicaise, 2000), le risque est grandissant de voir cette population vulnérable ne pas pouvoir espérer se réinsérer durablement sur le marché du travail, ayant in finedes effets néfastes sur l’épanouissement des individus. Atelier 8 Relégation urbaine et nouvelles formes de vulnérabilités: la représentation sociale de l'entreprise des minorités maghrébines bruxelloises" Abdelkrim Bouhout. Doctorant. Faculté des sciences sociales et politiques Université Libre de Bruxelles 1 juillet - français L’une des nouvelles formes de vulnérabilité dans l’espace public bruxellois revêt un pan de la psychologie sociale et incombe directement aux conditions sociales dénigrantes (Margalit, 2007). A ce titre, la relégation sociale est significative de productions de subjectivités plus au moins estampillées par l’avanie (Bourdieu, 1993). S’il nous faut admettre que la psychologisation du social va de pair avec l’individualisation des prestations sociales, la précellence du parcours biographique, l’injonction à la proactivité (Hamzaoui, 2002), il reste que l’atomisation de la question sociale signe le glas des « corps intermédiaires » générateurs d’ordinaires, de liens de solidarité dans les quartiers populaires (Castel, 2003). Acculé entre une praxis sociale uniformisée, celle de la relégation, et l’obligation de se démarquer, de se responsabiliser, le désœuvré est renvoyé inéluctablement à une injonction paradoxale: « Bien que notre idéologie des classes ouvertes et de la mobilité sociale persiste à le nier, pour ceux qui sont situés au plus bas de la structure sociale, la civilisation impose des exigences contradictoires. D’une part on leur demande d’orienter leur conduite vers la richesse et d’autre part on leur refuse les moyens légaux. » (Merton, 1967, P.181). Sur le terrain du discours politique les littérateurs qui soulignent l’importance des luttes pour la reconnaissance donnent la réplique à une rhétorique néolibérale condamnant la complainte doloriste, la victimisation des milieux populaires en mésestimant la question des subordinations statutaires (Fraser, 2011 ; Honneth, 2007). Or, il nous semble que dans les quartiers relégués, la confrontation quotidienne aux revers humiliant produit des « visions du monde »parfois des plus orthodoxes. Il va de soi que la manière « de faire la ville » (zones périurbaines pavillonnaires, zones gentrifiées, zones reléguées) façonnent des « manières d’être » dans la ville (Donzelot, 2004). L’analyse comparée de la représentation sociale de l’entreprise des classes terminales bruxelloises peut révéler dans une certaine mesure, le tempérament et le registre idiosyncrasique de ces groupes relégués. Dans ce travail, nous développerons notre argumentaire autour de trois points d’analyse. Dans la première partie, nous aborderons sous l’angle philosophique trois conceptions de l’humiliation avant de les articuler à l’idiotisme particulier du relégué façonné lui, au contact la ville désincorporée. L’anarchisme qui perçoit dans n’importe quelle institution un potentiel d’humiliation (Reclus, 2006), le stoïcisme qui neutralise l’humiliation en privilégiant la souveraineté de la pensée (Sénèque, 1992), l’approche civilisationnelle qui voit dans l’avènement de la culture, les conditions suffisantes à l’expansion de la cruauté et de l’humiliation (Freud, 1995 ; Nietzsche, 1987). Dans la seconde partie, vulnérabilité et 3 Statistiques du SPP Intégration Sociale production des subjectivités, nous présenterons les résultats de notre enquête : la représentation sociale de l’entreprise des classes terminales bruxelloises. Après une mise en perspective des indicateurs sociodémographiques qui distinguent la relégation (monitoring des quartiers), une brève description de l’objet de recherche, du champ disciplinaire - théorie des représentations sociales (Moliner, 1996)- et de la méthodologie exploités, nous commenterons la représentation sociale de l’entreprise comparée des classes moyennes et des milieux relégués avant de nous attarder plus longuement sur les enseignements du noyau de représentation. A titre démonstratif, nous isolerons les affirmations relatives à l’équité pour justifier les typicalités représentationnelles de nos deux échantillons. Le rapport différentiel à l’équité se révèle alors être un bon analyseur des subjectivités et revêt les postures particulières des deux groupes à l’égard de l’objet de représentation. Soit, d’une part, une vision normative de l’équité. D’autre part, un idiotisme de l’iniquité. Dans la troisième partie, culture légitime et rationalité pathique, nous nous confronterons aux formes de rationalité qui dérivent directement de l’appréhension normative de l’entreprise opposée à celle de la frustration. Soit, la prédominance de la rationalité stratégique, l’affirmation de l’homo oeconomicus dans les classes moyennes s’écartant de la rationalité pathique des groupes porteurs de vécus sociaux dédaigneux (Dejours, 1998). Ailleurs, on peut directement articuler nos observations avec les recherches qui révèlent la combinaison gagnante du capital culturel incorporé et du capital scolaire dans les milieux légitimes (Bourdieu, 1979). Synthèse triomphante qui ponctue sur l’usage du bluff, l’assurance, la prestance au sein des classes moyennes et qui sombre tout au plus, dans une forme depédantisme distinctif des milieux populaires lettrés, dénoyautéseux, du capital culturel hérité. Enfin, avant de conclure, nous clôturerons cette réflexion en explicitant le mécanisme du clivage en secteur développé dans les travaux dédiés à la souffrance au travail et qui objectivent les coercitions inconscientes de la souffrance sociale (Dejours, 1998 ; Renault, 2008). Atelier 9 Vulnérabilité, politique d’insertion des jeunes et autonomie Edouard kabongo kapenda. Doctorant, Faculté des sciences sociales et politiques. Université Libre de Bruxelles. 1 juillet - français Le chômage des jeunes est une préoccupation des Etats européens. En effet, trouver un emploi aujourd’hui est une vraie galère. Cependant le droit au travail est une prérogative constitutionnelle qui relève de l’action collective. Les politiques dites actives l’ont transformé en une quête individuelle assortie des conditions et de contrat. Le droit au travail serait-il simplement devenu une « illusion réaliste » face à l’échec des pouvoirs publics à mettre en place des politiques réelles d’emploi ? Les dispositifs d’insertion participent-ils vraiment à une politique d’autonomie ? L’insertion par l’autonomisation serait-elle un mythe ? L’injonction d’autonomie et de responsabilité serait-elle devenue un culte de performance ? Somme toute, les concepts d’autonomie et de responsabilité font aujourd’hui partie du discours politique et nourrissent, pour paraphraser Alain Ehrenberg à qui nous empruntons l’essentiel de cet argument, l’imaginaire de la performance dont le symbole est l’entrepreneuriat. L’autonomie est une construction sociale. Elle est multiple comme la vulnérabilité. Penser la vulnérabilité à l’aune de l’autonomie en appelle comme le suggère Ehrenberg à une politique de l’autonomie, c’est-àdire une politique centrée justement sur la capacité d’agir des personnes, et plus particulièrement sur celle des couches sociales qui subissent les inégalités. L’injonction d’autonomie doit engager à la fois la responsabilité morale de l’individu et la protection de l’Etat comme manifestation de la solidarité collective de la société. Si l’enjeu est éminemment politique, il est aussi fondamentalement éthique. La réflexion reste ouverte. En ce qui nous concerne dans le cas de l’insertion des jeunes, l’institutionnalisation de l’insertion semble participer d’un mythe de la réussite personnelle et individuelle. Serait-ce la règle sociale ? On ne ‘en doute pas, à la suite des réflexions d’Isabelle Astier. Les jeunes, catégorisés vulnérables, sont incités à s’insérer socialement et professionnellement, à devenir autonomes, à se prendre en charge. L’autonomie qu’on exige d’eux sur le marché de l’emploi prend appui sur le modèle managérial de l’entreprise capitaliste fondé sur l’efficacité, la compétitivité et la productivité. On demande aux jeunes, souvent vulnérabilisés par les contraintes économiques, financières et sociales, de se construire, de se produire via le travail sur soi ou le gouvernement de soi. Le marché apparaît ainsi comme l’horizon imaginaire de ladite société du travail sur soi. Et pour reprendre l’expression d’Alain Ehrenberg, l’idéal est celui d’un « individu-trajectoire à la conquête de son identité personnelle et de sa réussite sociale, sommé de se dépasser dans une aventure entrepreneuriale ». Ce modèle contribue à la fragilisation, la vulnérabilisation des personnes, en l’occurrence des jeunes, tendues « entre conquête et souffrance ». Ce qui justifie ou explique la multiplication des intervenants sociaux et la généralisation de techniques de travail sur soi ou de gouvernement de soi, sur le modèle de coach sportif, apparaissant comme un symptôme supplémentaire des troubles de la capacité à agir de nos contemporains. Mais, comme le constate Richard Robert dans un commentaire du livre d’Ehrenberg (Le culte de la performance), « la mise en œuvre de cet idéal d’autonomie, issue des Lumières et fondateur de la culture moderne, se révèle douloureux ». Atelier 10 La dimension collective de l'accompagnement en cellule de reconversion: quelles marges de résistance aux logiques d'emploi-habileté?" Aline Bingen. Université Libre de Bruxelles 2 juillet – français / espagnol Atelier 11 Les exclus des statistiques : l'exclusion par-delà la marginalité" Dr. Renaud MAES ; Professeur Michel Sylin. L'Observatoire de la Vie étudiante - Unité de Psychologie des Organisations. Centre de Recherche en Psychologie des Organisations et des Institutions. Faculté de Sciences psychologiques et de l'Education, Université Libre de Bruxelles 2 juillet – français / espagnol Abstract : Suite à la crise économique de 2008, nombre d'états européens se sont lancés dans des réformes structurelles de leurs systèmes de solidarité sociale. En particulier, les systèmes assurantiels (chômage) et assistantiels (CPAS) connaissent une intensification de leur transformation visant à donner corps à "l'Etat social actif", paradigme s'opposant à "l'Etat-providence". Généralement, on considère que ce nouveau modèle visant à "activer" les pauvres s'inscrit dans l'héritage de John Locke, mais il renoue également, dans une certaine mesure, avec la "régulation des pauvres" héritée de Malthus. Cela se manifeste notamment dans l'augmentation sensible du nombre d'exclus de toute aide sociale, de tout système de solidarité. Dans la continuité de nos travaux menés sur le travail social, sur les articles 60§7 et sur les squats en région bruxelloise, nous proposons ici d'interroger les parcours "de quelques exclus du système" qui sont "sortis des statistiques" officielles. Plus qu'en marge de la société, ils (sur)vivent dans une "société parallèle" où s'organisent des réseaux informels permettant de trouver du travail, un logement (temporaire) et les moyens rudimentaires de subsistance. Atelier 12 Alternance à l’université en Fédération Wallonie-Bruxelles: perspectives et défis D. Diovisalvi et M. Sylin. Unité de Psychologie des Organisations - Centre de Recherche en Psychologie des Organisations et des Institutions – Université libre de Bruxelles 2 juillet - français La Belgique est un pays aux structures complexes. L’organisation de son enseignement l’est également. Dans la partie francophone du pays, les universités, les Hautes Ecoles, les écoles supérieures des arts ou encore les établissements d’enseignement de promotion sociale dispensent des curricula de premier et second cycle de l’enseignement supérieur de plein exercice. En Fédération Wallonie-Bruxelles, que l’enseignement supérieur de plein exercice possède un caractère court ou long, qu’il soit universitaire ou organisé hors université, ses objectifs généraux sont identiques ; ils sont définit par décret. Ces enseignements se distinguent cependant quant aux fondements pédagogiques, aux finalités premières poursuivies et aux diplômes délivrés. L’enseignement en alternance quant à lui est bien connu dans l’enseignement secondaire. Il propose aux jeunes une alternative aux formes de scolarité traditionnelles de l’enseignement de plein exercice. Par ailleurs, des expériences d’enseignement en alternance de niveau 7 (Master) sont en cours d’évaluation dans l’enseignement supérieur des Hautes Ecoles. Aujourd’hui, des programmes d’enseignement en alternance sont également envisagés dans les Universités. Cependant, dans ces contextes, le développement de cette pédagogie suppose quelques précautions structurelles. Cet atelier sera l’occasion de dégager les spécificités de l’enseignement supérieur universitaire en Fédération Wallonie-Bruxelles, de mener un travail de réflexion participatif sur les singularités d’un enseignement universitaire de second cycle en alternance, mais aussi de mettre en évidence ses perspectives et ses défis. Dans cette optique, on s’appuiera essentiellement sur l’expérience et l’analyse des participants, ainsi que sur les résultats d’une récente recherche portant sur l’opportunité et la faisabilité d’implémenter cette modalité pédagogique au sein des Masters universitaires en Fédération Wallonie-Bruxelles. Atelier 13 Les droits de la citoyenneté en défi dans la perspective de la diversité humaine". Mª José Lacalzada. Profesora de Trabajo Social y Servicios Sociales de la Universidad de Zaragoza 1 juillet – espagnol / français Existe cierto discurso en el comienzo de la reivindicación de los derechos de la ciudadanía para las mujeres que puede ser entendido en profundidad desde el concepto de la entidad humana. Este fue recogido en la “Ligue française pour le droit des Femmes” (1881) y tuvo su recepción en España. Así se propiciaron los pasos necesarios en la construcción de los derechos e la ciudadanía El taller está pensado para establecer un paralelismo con la problemática que a finales del S.XIX propició establecer la igualdad en los derechos de ciudadanía en el S.XX y la vulnerabilidad de los mismos en el presente, no solamente para el género femenino sino en el interior de la especie humana. Atelier 14 Femmes immigrées et seconde génération Nuria del Olmo. Profesora de Trabajo Social y Servicios Sociales de la Universidad de Zaragoza 1 juillet – espagnol / français Si las mujeres en general resultan gravemente afectadas por las crisis económicas (Gálvez 2012) las mujeres inmigrantes incrementan sus dificultades laborales debido a que su participación laboral se desarrolla en un porcentaje elevado dentro de la economía del cuidado, sector ampliamente restringido por el aumento del desempleo (Girón 2011). Esta situación conduce a modificar diversas pautas familiares que afectan a una segunda generación transnacional, bien asentada en país de origen o de destino. La inestabilidad y disminución de ingresos modifican pautas de consumo, incluidos productos de bienestar básico (alimentación, suministro de calefacción y electricidad, etc.) y bienes de carácter educativo y formativo; del mismo modo que reducen la emisión de remesas incidiendo notablemente en los hijos no inmigrados en ambos aspectos. Un planteamiento a largo plazo nos lleva a reconsiderar ciertos aspectos ligados a la situación social, laboral, económica y formativa de las mujeres inmigrantes y de sus hijos, que eviten generar un colectivo de mujeres mayores empobrecidas y una segunda generación, carente de formación, con dificultades de inserción laboral, cuya participación en el mercado laboral intermitente y precarizada, le conduzca a ser un colectivo dependiente de las ayudas sociales. En este marco, el trabajo social de manera interdisciplinar y cohesionada con otras profesiones propias de un Estado de bienestar debe buscar los canales adecuados para evitar un tratamiento posterior de carácter paliativo. Atelier 15 Crise des idées+ vulnérabilités de genre Soledad Sánchez Torrecillas. Asociación Aragonesa de Técnicas/os Superiores en Relaciones de Género y Agentes de Igualdad (IGUALAR) 2 juillet – espagnol / français Aunque la economía haya centrado la idea de crisis y desde los diferentes sectores de interés se planteen posibles soluciones e hipótesis de resultado, la realidad muestra que éstas no son eficientes y que el cuestionamiento a lo establecido debe hacerse desde posiciones que preponderen el carácter social y humano de las relaciones que se dan a diario. Con este punto de partida, se quiere poner atención en la crisis de ideas o más bien, en la negación que sistemáticamente se ha venido haciendo a otra clase de ideas que desde sus inicios y en la actualidad propugnan valores como la igualdad y la justicia social. Lejos del anacronismo presente en políticas,que se anclan en soluciones a corto plazo aumentando así la precariedad futura y con el mantenimiento de estructuras que se han demostrado poco efectivas para la mejora y dignificación de la vida (sobre todo en el ámbito laboral y lo que se predica de ello), existen otras perspectivas a ser tenidas en cuenta: ideas como la cuidadanía (no confundir con ciudadanía), teorías mixtas socioeconómicas, microeconomías, etc. Ideas y proyectos que benefician a la comunidad en su conjunto y que hasta ahora han ocupado nulos lugares o se ha dejado apartada hasta momentos mejores. No podemos olvidar que con la precarización social, del empleo, de la dignidad humana, de los valores, pierde el conjunto entero de población. Al desagregar los datos por razón de género, se ve reflejado que existe un amplio grupo de población vulnerable por esta razón. La segunda parte de este taller, centra su interés en re-conceptualizar el género, a través de la “Teoría de los Marcos de Género” para desentrañar los mecanismos de opresión que lo sostiene en dos categorías artificialmente opuestas, desiguales e impositivas. Se estudia cómo a través de relaciones de poder pre- establecidas somos subordinados y limitados como seres vivos. En este sentido, se aborda la interacción entre relaciones de poder y distribución que es política de la precariedad. El imaginario colectivo se superpone e impone a lo real en un ejercicio de catalogación y jerarquización que confirma la “realidad” en coherencia con las lógicas que operan desde este imaginario cultural concreto. Lo simbólico se materializa en la realidad como la punta del iceberg del imaginario colectivo que ha sustituido a lo real, haciendo real aquello que en esencia no lo es y distribuyendo de manera desigual la precariedad y la riqueza, facilitando a unos solventar sus necesidades básicas e imposibilitando a otros satisfacerlas. Atelier 16 La médiation comme outil d’intervention sociale Narciso Lozano Dicha y Luis Vilas Buendía. Universidad de Zaragoza 2 juillet - espagnol Desde los años 70 en los que nace la mediación como una nueva institución dirigida a la resolución alternativa de conflictos está ha ido incorporándose a diversos campos y ámbitos de la vida cotidiana. La mediación facilita a los ciudadanos y a la sociedad en general un instrumento que empodera a los participantes en una manera de gestionar y resolver sus conflictos, una forma activa para ayudar en la lucha contra las desigualdades. Atelier 17 De spectateurs à protagonistas :”Jeune et participation citoyenne” Eva Tomás, Jaime Minguijón y Diego Gastón. Profesores de la Universidad de Zaragoza 2 juillet - espagnol La heterogeneidad de los cambios a los que estamos asistiendo en el plano social, político, económico, ambiental e institucional ocasionan un aumento de las vulnerabilidades e incertidumbres, especialmente en el caso de los jóvenes, uno de los colectivos más afectados por la crisis económica y financiera que estamos atravesando. La participación ciudadana es una herramienta básica de transformación social mediante la cual los ciudadanos y ciudadanas se implican y comprometen con el conjunto de la sociedad en el desarrollo colectivo. Las diferentes investigaciones sobre participación y jóvenes realizadas en la última década han tendido a reforzar la idea de desinterés y apatía de los colectivos juveniles frente a su participación activa en los procesos de cambio sociopolíticos. Más recientemente, algunos analistas parecen vislumbrar cierto despertar del interés participativo de la juventud ligado, por un lado, a la expansión e intensificación del uso de las nuevas tecnologías de la comunicación y, por otro, a la proliferación de movilizaciones de protesta protagonizadas, en algunos casos, por jóvenes que reclaman cambios profundos en el modelo político, social y económico. El estudio realizado, que será presentado al inicio del taller, pone de manifiesto que frente a estas dos visiones contrapuestas de una misma realidad, la más escéptica que pone el acento en la desafección de los jóvenes (y del conjunto de la sociedad) y la esperanzada y optimista, que enarbola las posibilidades de empoderamiento de la ciudadanía joven, lo que nos encontramos es con una multiplicidad de significados sobre la participación juvenil, significados que están relacionados con sus experiencias personales y con sus expectativas. Partimos por tanto de un dilema que ha de superarse para, además de contribuir a elaborar un diagnóstico compartido, poder confeccionar un pronóstico de la situación en los próximos años.