retour de l`esturgeon europeen - Poissons et coquillages de Gironde
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retour de l`esturgeon europeen - Poissons et coquillages de Gironde
RETOUR DE L’ESTURGEON EUROPEEN Note d’information – Novembre 2012 Si l’espèce a connu un déclin constant au cours des 50 dernières années, les pêcheurs du système Gironde-Garonne-Dordogne et du littoral Atlantique sont aujourd’hui témoins du retour de l’esturgeon européen. Ces observations sont encourageantes et montrent que les efforts consentis en faveur de cette espèce emblématique n’ont pas été vains. L’appel est lancé aux professionnels en eau douce du bassin ainsi qu’aux marins des façades Atlantique, Manche et Mer du nord : soyez vigilants et devenez les acteurs privilégiés de la dispersion des individus, depuis les zones de lâchers jusqu’en mer ! Le bilan 2011 des déclarations de capture accidentelle d’esturgeon européen est à lui seul évocateur : 110 individus ont été déclarés par les pêcheurs professionnels de l’estuaire de la Gironde et de l’arc Atlantique en 2011, multipliant par un facteur 4 les résultats enregistrés en 2010. Et cette tendance se confirme en 2012 avec plus de 150 captures accidentelles déclarées à ce jour. Sauf exception, tous les esturgeons capturés, issus de reproductions artificielles et de lâchers menés sur le système Gironde-Garonne-Dordogne depuis 2007, ont été libérés dans de bonnes conditions. Si leur dispersion dans l’estuaire et sur le littoral était attendue, les déclarations viennent confirmer et préciser le phénomène. La participation exemplaire des pêcheurs contribue à crédibiliser la profession dans son rôle de sentinelle des milieux. La réussite des reproductions artificielles suivies par les partenaires techniques et scientifiques de Gironde, en 2012, renforce également la dynamique : quelque 632 000 larves de 7 jours et près de 102 000 juvéniles de 3 mois ont été libérés dans les eaux de la Dordogne et de la Garonne au cours de l’été, portant les effectifs des déversements en milieu naturel à plus de 1 millions d’individus en 5 ans. Si les alevins lâchés en 2007 ont aujourd’hui atteint une longueur supérieure au mètre, ils n’en demeurent pas moins des juvéniles qui acquerront la maturité à l’âge de 10 à 16 ans. Le chemin est donc encore long avant que ce poisson ne quitte la liste des espèces protégées et menacées. Le plan national d’actions pour le restauration de l’espèce, institué au premier trimestre 2012, offre enfin le cadre et le moteur nécessaire pour atteindre cet objectif. La sensibilisation des pêcheurs, dont la coordination est assurée par le CNPMEM, constitue l’une des priorités de ce plan. l’Institut des Milieux Aquatiques (IMA) intervient en appui du CNPMEM auprès des acteurs de l’eau du littoral et des bassins aquitains et charentais. Les pêcheurs professionnels, fileyeurs et chalutiers principalement, sont désormais susceptibles de capturer accidentellement toute l’année des esturgeons au sein de l’estuaire de la Gironde et dans les eaux littorales environnantes. Des formulaires de déclarations multiples ont été élaborés et sont mis à votre disposition par le CNPMEM et l’IMA, pour faciliter le signalement des esturgeons. La restauration du « Créach » ne se fera pas sans ou au détriment de la profession. Observateurs privilégiés de l’évolution des espèces et des milieux naturels, le soutien des pêcheurs à ce programme est indispensable. Comment participer ? Afin de contribuer au suivi de la dispersion des esturgeons et préciser les connaissances de l’écologie du migrateur en milieu fluvial et maritime, il est demandé au pêcheur, en cas de capture accidentelle, de noter la date et le lieu de capture, et de préciser la taille et le poids du/des poissons. Si l’esturgeon porte une marque externe, le numéro qui y est mentionné doit également être relevé. Les esturgeons européens doivent être relâchés, quel que soit leur état, puis déclarés. La capture accidentelle d’un esturgeon peut être signalée : 1. auprès de vos représentants professionnels qui se chargeront de faire remonter l'information, au moyen notamment des formulaires de déclaration multiples ; 2. OU aux partenaires du programme par le numéro d’appel d’urgence : 05 57 49 67 59 ; 3. OU grâce au formulaire disponible en ligne sur le site internet (http://www.sturio.eu). De plus amples informations sur l’espèce, les actions de restauration ou la contribution du secteur de la pêche professionnelle à la sauvegarde de l’esturgeon européen sont disponibles, à votre demande après du CNPMEM et de l’IMA. La participation des professionnels à cette opération contribue à valoriser l'image du pêcheur, qui, au delà du geste citoyen, inscrit son action dans le cadre d'une pêche responsable. > Un esturgeon capturé en mer est inévitablement un esturgeon européen > La pêche, le transport, … et la vente d’esturgeon européen sont strictement interdits depuis 1982 POUR MEMOIRE… Une espèce emblématique menacée et strictement protégée L’esturgeon européen (Acipenser sturio) est un poisson migrateur amphihalin qui naît et reproduit en eau douce mais réalise l’essentiel de son cycle biologique en mer, sur les fonds côtiers du Golfe de Gascogne, de la Manche, du sud de la mer d’Irlande et de la Mer du Nord. Après plus de 10 années de croissance en zone fluviale puis en estuaire et enfin en mer, les juvéniles acquièrent leur maturité et rejoignent leur fleuve d’origine pour s’y reproduire. Les géniteurs peuvent atteindre une longueur supérieure à 3 mètres, peser plus de 300 kg pour une espérance de vie estimée à plus de 60 ans. Autrefois répandue dans toutes les mers et fleuves d’Europe, l’espèce ne compte aujourd’hui plus qu’une unique population sauvage très fragmentée. Le système Gironde-Garonne-Dordogne et son panache maritime accueillent les dernières zones de frai et de croissance fonctionnelles de l’espèce, devenue l’emblème de l’estuaire. Le "Sturio", de son nom scientifique, est strictement protégé en France depuis 1982 et en Europe depuis 1998. La profession française engagée en faveur de la sauvegarde de l’espèce Les risques de mortalité liés aux captures accidentelles constitueraient l’une des principales menaces pour l’espèce. L’expérience montre pourtant que les esturgeons, qu’ils soient piégés au chalut, au filet ou à la nasse, sont particulièrement résistants à ces épreuves et sont généralement vivants lorsque l’engin de pêche est viré. La réaction du pêcheur est donc déterminante. Le CNPMEM a entrepris depuis 2006 un important travail d'information et de sensibilisation du secteur des pêches françaises et européennes sur les risques liés aux captures accidentelles de ce poisson. Ce travail a permis l’activation de réseaux d’information et la production et diffusion de supports et outils de communication multilingues dédiés à cette espèce. Ce travail se poursuit aujourd’hui avec l’appui de l’IMA et grâce au soutien financier de l’Agence de l’eau Adour-Garonne et du Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie.
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