Les yeux du satellite européen ENVISAT au banc d`essais
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Les yeux du satellite européen ENVISAT au banc d`essais
Rectorat Presse & Communication Le 27 mars 2002 Communiqué de presse Les yeux du satellite européen ENVISAT au banc d’essais du Centre Spatial de Liège (CSL) Lancé avec succès par Ariane le 28 février dernier, le satellite européen ENVISAT, dédié à l’observation de l’environnement de la Terre, est sur le point de livrer ses premières images. Demain 28 mars, l’ESA présentera en Italie (ESRIN) les premières observations réalisées à partir des données fournies par ENVISAT, un « mastodonte » de l’espace (25 m d’envergure, 10 m de longueur, 8 tonnes) dont la mission principale est de scruter et d’analyser en permanence la Terre, ses océans et son atmosphère. Le Centre Spatial de l’Université de Liège (CSL) s’est concrètement associé au développement d’ENVISAT. Il a participé à la mise au point et aux tests au sol de deux des dix instruments d’optiques embarqués à bord du satellite : les instruments GOMOS et MERIS. Par ailleurs, le CSL est désormais impliqué dans le traitement de certaines données récoltées par ENVISAT. Vue d’artiste de ENVISAT (© ESA) Place du 20-Août 7, B-4000 Liège Tél. +32 (0)4 366 52 18 – Fax +32 (0)4 366 57 98 – mail [email protected] GOMOS Les tests optiques au sol de GOMOS (Global Ozone Monitoring by Occultation of Stars) ont été réalisés dans les installations de vide thermique du Centre Spatial de Liège. Le CSL est doublement intervenu dans le programme GOMOS. 1. Tests d'environnement du plan focal Il s'agissait de vérifier la qualité optique ainsi que la stabilité des interfaces optomécaniques des 3 équipements du plan focal à savoir : ?? l'équipement qui assure la séparation du faisceau en sortie du télescope en 4 sous-pupilles (2 voies pour les senseurs stellaires et 2 voies pour les spectromètres) ?? le spectromètre à réseau hologrqphique travaillant dans le domaine ultraviolet et visible. ?? le spectromètre en configuration Lytrow travaillant dans le proche Infrarouge. Ces tests environnementaux ont été réalisés en collaboration avec la firme SPACEBEL-Instrumentation. Ils ont été précédés et suivis de tests de vibration afin de déterminer si les alignements optiques n'avaient subi aucune altération. 2. Certification de la totalité de l’instrument Le CSL a été choisi pour la firme MATRA MARCONI SPACE (Toulouse, France), maître d'oeuvre de GOMOS, pour développer les moyens sol optique et thermomécanique de certification. Ces moyens ont permis une validation totale des capacités de l'instrument dans les conditions d'environnement spatial aussi proche que possible des conditions orbitales réelles. Il faut souligner ici que tant au niveau du plan focal qu'au niveau de l'instrument complet, les contraintes de propreté requises lors de la manipulation des différentes entités étaient extrêmement sévères vu la haute sensibilité des optiques à toutes contaminations particulaire et chimique. Ces contraintes ont été entièrement respectées grâce aux règles rigoureuses d'assurance qualité développées par le CSL. Tests de certification de GOMOS au CSL (© CSL) Communiqué CSL- ENVISAT Ulg Presse&Communication ?Tél 04/366 52 18 ?mail [email protected] p.2 MERIS MERIS (MEdium Resolution Imaging Spectrometer) a également été testé et calibré grâce à la collaboration du Centre Spatial de Liège. Le CSL a été sélectionné par le maître d’œuvre de MERIS (ALCATEL CANNES) pour l’étude et la réalisation des « moyens sol optique ». Avant lancement, outre les essais thermiques et vibratoires, un instrument d’optique a besoin d’être validé au sol, dans des conditions d‘environnement spatial simulé, au moyen d’une instrumentation spécifique. Pour définir cette instrumentation spécifique, le CSL a tout d’abord réalisé une étude théorique sur les moyens nécessaires pour cette validation au sol. Il s’agissait de vérifier : ?? la qualité optique de l’instrument lorsqu’il fera une image de la terre depuis son orbite à 800 Km, et le bon pointage de l’instrument dans une direction donnée, pour ainsi connaître exactement le point de la Terre qui sera vu par l’instrument (calibration géométrique) ; ?? la réponse de l’instrument lorsque celui-ci regarde une scène de luminosité donnée (calibration radiométrique) ; ?? la bonne séparation des couleurs dans l’instrument, MERIS étant un spectromètre (calibration spectrale) ; ?? l’auto-calibration en vol de l’instrument Au cours du temps les éléments optiques constituant l’instrument peuvent vieillir et la calibration radiométrique réalisée au sol doit être réactualisée. Pour cela, MERIS possède, à son bord, un grand diffuseur qui, lorsqu’il est éclairé par le soleil, permet de présenter devant l’instrument une scène lumineuse connue et constante. Cette calibration en vol, pour être validée avant lancement, nécessite l’utilisation d’un simulateur solaire. Au moyen du simulateur solaire on éclaire le diffuseur de bord, comme le ferait le soleil en vol (validation de la calibration en vol). Au-delà de l’analyse des besoins de la calibration au sol de MERIS, le Centre Spatial de Liège a réalisé également l’étude et la conception de divers équipements : un collimateur, une sphère intégrante et un simulateur solaire. Ces équipements ont été fabriqués respectivement par les sociétés AMOS (Angleur), SBI (Angleur) et SESO (Aix-en-Provence). Pour les besoins de la calibration radiométrique et de la validation de la calibration en vol, une mesure de la stabilité des sources utilisées dans le collimateur, la sphère intégrante et le simulateur solaire était nécessaire. Cette mesure devait se faire avec une précision relative de un dix millième et sur le temps très court de la prise d’une image MERIS, soit quarante millièmes de seconde ! Aucun détecteur commercial n’étant capable d’une aussi grande précision dans un temps aussi court, le Centre Spatial de Liège a également développé un photomètre de grande précision. Celui-ci a fait l’objet d’une prise de brevet. Communiqué CSL- ENVISAT Ulg Presse&Communication ?Tél 04/366 52 18 ?mail [email protected] p.3 Collimateur en cours d’essai au CSL (© CSL) Les instruments de ENVISAT (© ESA) Communiqué CSL- ENVISAT Ulg Presse&Communication ?Tél 04/366 52 18 ?mail [email protected] p.4 ENVISAT : SURVEILLER LA TERRE Développé par l’ESA, ENVISAT est le satellite le plus performant jamais mis au point pour analyser l’évolution de l’environnement de la Terre. Premier atout du satellite : son système d’imagerie radar. Basé sur une antenne nouvelle génération, il peut cartographier le sol avec une extrême précision. Le moindre mouvement de quelques millimètres, que ce soit dans les villes ou en rase campagne, sera enregistré. De là, les scientifiques pourront surveiller de nombreux phénomènes, du plus dynamique comme une éruption volcanique au moins perceptible comme le lent déplacement des immeubles le long des lignes du métro parisien. Un altimètre radar mesurera également la hauteur des océans et des calottes glaciaires. Des données précieuses pour qui veut comprendre le cycle de l’eau. Aux côtés des radars, œuvreront des spectromètres capables d’analyser la lumière du soleil réfléchie par la Terre et d’en déduire la composition des océans. L’instrument MERIS, en particulier, s’intéressera à la couleur de la mer et des zones côtières. Les données relatives à la couleur des océans peuvent être converties en terme de concentration de chlorophylle donc de phytoplancton, de particules sédimentaires et d’aérosols au-dessus des domaines marins. On pourra alors mieux appréhender les flux de carbone et de pollution. L’atmosphère, enfin, ne sera pas en reste. Pas moins de trois instruments lui sont dédiés. Trois technologies complémentaires qui fourniront une image précise de ce que sont les composants atmosphériques. L’atmosphère sera divisée en couches de trois kilomètres d’épaisseur et plusieurs dizaines de gaz seront traquées. Tournant autour de la Terre à 800 kilomètres d’altitude au-dessus des pôles, ENVISAT devrait fonctionner au moins cinq ans. Son développement a coûté 2 milliards € (lancement compris) et 300 millions € supplémentaires seront dépensés pour son exploitation. Contacts : ? Pierre ROCHUS, Directeur R&D Centre Spatial de Liège Tél: +32 (0)4 3676775 Fax: +32 (0)4 3675613 e-mail: [email protected] ? Service de presse de l’ESA Tél : +33 (0)1 53 69 7155 Communiqué CSL- ENVISAT Ulg Presse&Communication ?Tél 04/366 52 18 ?mail [email protected] p.5