revue de presse

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24 septembre - 10 octobre 2015 - Marseille
REVUE DE PRESSE
ON A PARLÉ DU FESTIVAL ACTORAL.15...
• dans la presse écrite internationale
• sur le web
- En Route, Patricia Jacob, été 2015
- Le Devoir, Christian Saint-Pierre, 3 octobre 2015
- lesinrocks.com, Patrick Sourd, 2 mars 2015
- inferno-magazine.com, 9 juillet 2015
- marsenville.com, Hervé Lucien, septembre 2015
- inferno-magazine.com, 9 septembre 2015
- inferno-magazine.com, 19 septembre 2015
- inferno-magazine.com, 21 septembre 2015
- lesinrocks.com, Fabienne Arvers, 23 septembre 2015
- leparisien.fr, 24 septembre 2015
- les inrocks.com, Fabienne Arvers, 24 septembre 2015
- les inrocks.com, Fabienne Arvers, 24 septembre 2015
- inferno-magazine.com, Moïra Dalant, 30 septembre 2015
- inferno-magazine.com, Moïra Dalant, 1er octobre 2015
- mouvement.net, Jean-Louis Perrier, 1er octobre 2015
- inferno-magazine.com, Moïra Dalant, 3 octobre 2015
- theatredublog.unblog.fr , Stéphanie Ruffier,
7 octobre 2015
- lesinrocks.com, Fabienne Arvers, 13 octobre 2015
- mouvement.net, Gérard Mayen, 14 octobre 2015
- dansercanalhistorique.fr, Gérard Mayen, octobre 2015
- inferno-magazine.com, Quentin Guisgand,
15 octobre 2015
- theatredublog.unblog.fr , Stéphanie Ruffier,
19 octobre 2015
- theatrorama.com, David Simon, 19 octobre 2015
- next.liberation.fr, Clémentine Gallot, 29 octobre 2015
• dans la presse écrite française
- Mouvement, Léo Béguet, août 2015
- ELLE, Sandrine Lana, 28 août 2015
- 8ème art, Olivier Levallois, automne 2015
- Zibeline, Marie-Jo Dho, septembre 2015
- Ventilo, Barbara Chossis, septembre 2015
- Libération, Hugues Le Tanneur, 4 septembre 2015
- Les Inrocks, Fabienne Arvers, Philippe Noisette
et Patrick Sourd, 9 septembre 2015
- Télérama, Emmanuelle Bouchez, 12 septembre 2015
- L’Express, 16 - 22 septembre 2015
- Libération, 18 septembre 2015
- À Nous Marseille, Audrey Renault, 22 septembre 2015
- À Nous Marseille, Hervé Lucien, 22 septembre 2015
- 20 minutes, François Maliet, 23 septembre 2015
- La Provence, 23 septembre 2015
- La Lettre du Spectacle, Yves Perennou
avec Marjolaine Dihl, 25 septembre 2015
- La Marseillaise, Robin Bodet, 25 septembre 2015
- La Provence, Marie-Eve Barbier, 26 septembre 2015
- 20 minutes, François Maliet, 30 septembre 2015
- La Provence, Martine Gallet, 30 septembre 2015
- La Provence, Marie-Eve Barbier, 7 octobre 2015
- La Provence, 8 octobre 2015
- Ventilo, Barbara Chossis et Olivier Puech,
14 octobre 2015
- Ventilo, Estelle Wierzbicki, 14 octobre 2015
- Zibeline, Marie-Jo Dho, 14 octobre 2015
- Zibeline, Chris Bourgue et Marie-Jo Dho, octobre 2015
• dans la presse TV
- France 3, édition régionale, Sound of Music
et interview de Yan Duyvendak, 24 septembre 2015
• dans la presse audio
- France Inter, Une saison au théâtre, Caroline Gillet,
16 août 2015
- France Culture, Une saison au théâtre, Joëlle Gayot,
20 septembre 2015
- Radio Grenouille, Turn the light on, 25 septembre 2015
- France Culture, Les Carnets de la création,
Aude Lavigne, 29 septembre 2015
- Radio Grenouille, Actoral.15, la machinerie textuelle de
Jérôme Game, 29 septembre 2015
- Radio Grenouille, Actoral.15 : Jean Michel Espitallier +
Mustapha Benfodil, 6 octobre 2015
- Radio Grenouille, Devine Qui Vient Mixer… Abstraxion,
9 octobre 2015
PRESSE INTERNATIONALE
Magazine hollandais
été 2015
Quotidien québécois
3 octobre 2015
PRESSE NATIONALE
Hebdomadaire national
2 mars 2015
Semestriel national
9 juillet 2015
Hebdomadaire national - supplément régional
n°3635 / 30 août 2015
Bimestriel national
août 2015
Quotidien national
4 septembre 2015
Semestriel national
9 septembre 2015
Hebdomadaire national
n° 1032 / 9 septembre 2015
Hebdomadaire national
n° 3426 / 12 septembre 2015
Hebdomadaire national
n° 3350 / 16 - 22 septembre 2015
Quotidien national
18 septembre 2015
Semestriel national
19 septembre 2015
Semestriel national
21 septembre 2015
Hebdomadaire national
23 septembre 2015
Quotidien national
24 septembre 2015
Hebdomadaire national
24 septembre 2015
Hebdomadaire national
30 septembre 2015
Semestriel national
30 septembre 2015
Semestriel national
1er octobre 2015
Semestriel national
1er octobre 2015
Semestriel national
3 octobre 2015
Hebdomadaire national
13 octobre 2015
RÉSERVEZ : SPECTACLES À NE PAS MANQUER
Artiste associé du CND de Pantin, Noé Soulier présente
Removing au Festival d’Automne à Paris (du 12 au 16
octobre au Théâtre de la Bastille). Six danseurs offrent un
“unisson dissonant” à partir de séquences de mouvements
qui s’inspirent du jiu-jitsu brésilien, un art martial introduit par la communauté japonaise au Brésil qui fait collaborer les adversaires qui s’affrontent. Pour le chorégraphe
et danseur, Removing “s’appuie sur l’analyse des modes
de définition et de monstration du mouvement que j’ai développés dans Mouvement sur mouvement. Les mouvements sont définis par des buts pratiques comme frapper,
éviter, attraper, se déplacer, aller au sol, etc.”
Le festival Actoral vient de se terminer à Marseille et, tel le
furet, resurgit à Paris au Centre Wallonie-Bruxelles et à la
Maison de la poésie. Au Centre Wallonie-Bruxelles, Actoral présente un parcours en trois temps le 14 octobre avec
un poète performer, Sebastian Dicenaire qui, dans Pamela,
nous livre sa vision performative d’un feuilleton à l’eau
de rose contaminé par un virus poético-trash. Présenté à
Marseille dans le cadre de l’Objet des mots qui provoque
des rencontres inédites entre des écrivains et des artistes
de la scène, on enchaînera avec la performance du collectif Ubik Group, interprété par Anja & Emilia Tillberg, auteures et metteuses en scène et Vanja Maria Godée, sur une
chorégraphie d’Alma Söderberg. Pour finir avec un solo,
La Esclava, une chorégraphie d’Ayelen Parolin interprétée
par Lisi Estaras. Le 16 octobre, à la Maison de la poésie,
on retrouve un autre projet de l’Objet des mots créé à Marseille : Le début est comme une entaille qui réunit Céleste
Germe du collectif Das Plateau et Marie Darrieussecq à
partir de son roman Il faut beaucoup aimer les hommes.
C’est à la scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines
que Kaori Ito crée Je danse parce que je me méfie des
mots. Un duo réalisé avec son père, Hiroshi Ito, sculpteur
au Japon, avec qui elle invente un langage où les mots et la
danse tissent un dialogue que l’absence et la distance avait
interrompu : “Dans ce projet, il sera question du rapport
père-fille, lit-on sur son site. Je veux recréer une rencontre
avec mon père, comme pour retrouver quelque chose de
perdu. Une rencontre à la fois artistique et humaine, la rencontre de deux êtres séparés par des milliers de kilomètres,
et par une sorte d’éloignement culturel. En mars 2011,
l’année du tsunami, après dix ans d’absence, j’ai revu ma
chambre à Tokyo, chez mes parents. Elle n’a pas changé depuis mes 20 ans. Mes parents l’ont laissé telle qu’à
l’époque. Ensuite, j’ai vu les photos de moi dans le salon.
Cela m’a donné la sensation d’être comme une morte dans
cette maison. Comme si, depuis mon départ, ils gardaient
mes affaires intactes pour conserver la fille qu’ils avaient
auparavant, quand j’étais encore au Japon, comme si le
temps s’était arrêté depuis mon départ.” C’est ce temps-là
que père et fille remettent en mouvement.
Après Legacy au Théâtre de la Cité internationale, on retrouve Nadia Beugré au festival d’Automne à Paris (du 14
au 17 octobre au Tarmac) : un solo fantaisiste où une chanteuse décide d’en finir avec les contraintes, fussent-elles
techniques, et se lance dans l’expression de soi avec jubilation. “J’ai essayé de penser un peu à toutes ces femmes
qui ont brillé et qui ont vu ensuite leur vie se dégrader
parce qu’elles n’ont pas accepté l’image que l’on renvoyait d’elle… Je pense à Nina Simone, à Miriam Makeba,
ces artistes qui ont osé, qui ont pris des risques.”
Fin de l’Histoire, titre Christophe Honoré, pour sa nouvelle mise en scène, réalisée à partir de textes de Witold
Gombrowicz, dont L’Histoire et Opérette, créée du 13 au
15 octobre au Théâtre de Lorient. “Une des choses assez
belles à réussir au théâtre consiste à prendre des éléments
épars et impurs et à essayer lors d’une cérémonie – car
une représentation est toujours une cérémonie – de donner l’illusion d’une unité. C’est très rare qu’on sorte d’un
spectacle au théâtre en étant sûr de l’unité et quand on est
sûr de l’unité, c’est qu’on s’est ennuyé à en mourir. En
bombardant ce texte de plein d’autres textes, aussi bien de
Gombrowicz que de philosophes qui ont écrit sur la fin de
l’Histoire, il y a moyen de rendre compte finalement de
cette forme un peu idéale et inaccessible de l’immaturité
que Gombrowicz n’a cessé de chercher et de théoriser.”
Fabienne Arvers
Semestriel national
14 octobre 2015
EXTENSION DES DOMAINES DE L’ÉCRITURE
Entre littérature, arts visuels et arts scéniques, une soirée au festival actOral (Marseille), active une stimulante combinaison entre circulations disciplinaires et remises en jeu de la perception par les spectateurs.
Parfois, l’habit fait peut-être un peu le moine. On y songe,
en se remémorant l’élégance assez stricte de l’écrivain Jérôme Game, silhouette quelque peu ovnique lorsqu’il déboule en performance à côté de la musicienne électronique
Chloé, pour faire entendre Hongkong Reset. On s’attache
à ce détail, car cela tient du décalage, de la posture latérale, de l’espace ménagé dans le régime des signes, qui
semble tout au cœur de son projet artistique. Jérôme Game
produit de la littérature sur d’autres terrains que celui de
son champ disciplinaire : une littérature qui s’invente en
déplacement dans le pourtour d’elle-même, et ne se pense
pas autrement que dans ce mouvement.
Techniquement parlant, on peinerait à écrire par le menu
tout ce qui advient des mots de Jérôme Game lorsqu’ils visitent les sons de Chloé (et réciproquement). Quoique chacun de sources autonomes, ces deux régimes, des mots et
des sons, s’amalgament partiellement dans une zone d’indétermination. Cette zone de contamination est celle de
leur devenir par quoi ils ne deviennent pas autres qu’euxmêmes, mais s’inventent eux-mêmes dans ce mouvement
de devenir.
À cette écoute, ponctionnons seulement deux moments, de
textures très distinctes. ET percevons leur entrée en résonance.
Dans le premier, aux débuts de la performance, les mots
prononcés par l’écrivain, d’abord audibles et intelligibles,
paraissent captés et absorbés par le son musical granuleux
; par là soumis à une plasticité qui les dilue et progressivement les rend peu reconnaissables en tant que mots, plongés dans un régime général de matérialité sonore d’une
langue alors en voie de dissolution.
Bien plus tard, au fil de l’ample panorama que suggère
Hongkong Reset, une autre séquence permet, inversement,
de percevoir très distinctement l’énonciation littéraire par
Jérôme Game, parfaitement audible et cette fois exempte
de tout effet de distorsion, parasitage ou submersion. Mais
alors, les mots prononcés, pour demeurer parfaitement repérables en tant que vocables, aimables dans leur prime
apparence d’intelligibilité, ressortent à un agencement
inédit, inconnu, qui désole l’intention de compréhension,
quand pourtant cela sonne clair.
Il n’y a pas là une poésie sonore – au sens de la catégorie
stylistique. Il y a là une poésie qui s’est autorisée une
extension de son domaine d’écriture, par une visite rendue
à l’écriture sonore de la DJ, pour s’inventer dans ce mouvement même. Non pas hybridée, l’écriture littéraire paraît informée des termes d’une autre écriture, à proximité.
En découle un déplacement analogue dans la perception
de l’auditeur ; un renouvellement très stimulant pour les
perspectives transdisciplinaires. Une forme émerge par le
processus même de son entrée en voyage, jamais arrêtée,
dans un décalage subtil de troublante étrangeté.
Cette performance était programmée à la friche La Belle
de Mai (Marseille), lors du dernier week-end du festival
actOral. Dans la conversation, son directeur Hubert Colas, qui est autant auteur et metteur en scène, dit joliment
sa conviction que « dans la réussite d’une œuvre, une part
considérable tient à l’invisible » ; que dès lors, le travail
de l’artiste est de « ménager activement la possibilité d’un
mouvement vers l’invisible ».
Extension 1
Il y a donc paradoxe assez passionnant à ce que cela se
traduise aussi dans une programmation d’arts visuels, sous
l’intitulé Prétexte # 2, exposée dans la tour de cette même
friche. De qui voit-on les œuvres ? De ces artistes visuels
dont un volet de l’activité est la collaboration à des projets d’arts vivants programmés par ailleurs dans ce même
festival. Proposition peu courante ; formidablement stimulante.
Où l’on retrouve Jérôme Game. Dans un autre déplacement. Ce n’est vraiment pas un hasard si cet écrivain est
le parrain de l’édition 2015 d’actOral. Dès l’entrée de Prétexte # 2, on découvre ses Développements, là encore sur
le mode d’un trouble très subtil. Soit, accrochés à la façon
sage et conventionnelle d’une série alignée de tableaux de
taille identique, une suite de tirages de brefs textes fictionnels. S’agirait-il d’affiches, en quelque sorte ? Pas exactement. Ou bien de pages isolées, porteuses de textes imprimés ? Ca n’est pas ça non plus.
Les Développements de Jérôme Game inspirent eux aussi
un trouble, par une réverbération qui émane du document
exposé, et qui est le propre d’un cliché photographique
– non d’une page imprimée. Le texte montré est si bref
qu’il peut se saisir comme un objet visuel d’un seul tenant. Il peut aussi attirer le regard sur le punctum de tel
ou tel mot. Un effet interstitiel entre en vibration entre
l’usage conventionnel de la lecture d’un texte qui a pris
forme pour être transmis par voie graphique d’impression
mécanisée, et une unité formelle ayant fait l’objet d’une
capture photographique, pour être développée et restituée
par reproduction.
Cette subtile mutation en recouvre une autre, non visible,
qui consiste en ce que Jérôme Game procède lui-même par
une prise de vue photographique dans son environnement
et produit son texte comme une description de l’image apparaissant sur le cliché qu’il a ainsi réalisé. De la sorte, son
écriture très vive, contorsionnée entre détail et saisie globale, œuvre sourdement en résonance avec la forme même
de la restitution photographique de son état imprimé, non
final mais toujours intermédiaire, donc toujours en mouvement.
Extension 2
Il y a opportunité luxueuse à découvrir dans la même soirée et dans le même bâtiment la performance scénique
d’Hongkong Reset et le travail visuel de Développements,
d’un seul et même auteur.
À partir de là, on est néanmoins obligé de séparer l’exposition Prétexte # 2, de la programmation scénique de cette
soirée, et de se montrer violemment sélectif et concis, au
moment de rendre compte d’un aperçu de l’une comme de
l’autre.
Côté arts visuels, on aura retenu le saisissant film de danse
de Julien Prévieux, Mode d’emploi // What shall we do
next ? (Séquence # 2).Cet artiste collabore par ailleurs
avec l’écrivain chorégraphe et metteur en scène Vincent
Thomasset. Pour son film, il a épluché les dossiers de
l’agence américaine de la propriété industrielle, pour y déceler les brevets d’inventions généralement orientés vers
les clonages technologiques et autres mutations transhumanistes annoncés dans notre futur proche.
À l’image, des danseurs interprètent les gestes nouveaux,
à ce jour non pensés, qui pourraient découler de toutes ces
inventions – parfois un rien loufoques – susceptibles de
modifier la production la plus quotidienne des techniques
humaines de corps. Cette surprenante archéologie du futur,
articulée dans une belle abstraction des rythmes et structures d’images, débouche sur un invisible de nos formes
d’attention insuffisante à la signification des manifestations corporelles du quotidien. Cette réalisation est d’une
intelligence envoûtante.
Dans un autre film, Cosmopol, Ola Maciejweska use des
potentialités du 16 mm. Elle plonge le spectateur dans la
contemplation vertigineuse d’un corps dansant. Le déplacement perceptif atteint au plus juste des glissements de
regard en boucle entre un mouvement mirifique magnifié,
et une dissociation segmentaire du corps considéré. Soit
une sorte de dissection appropriative, à laquelle tout spectateur de danse serait bien inspiré de songer au moment
d’exercer son pouvoir – politique – de regard.
Cette œuvre est à rebours du projet de César Vayssié filmant le danseur et chanteur François Chaignaud au cœur
des immensités cinémascopiques de la Death Valley californienne. Au début opère un intéressant découplage des
formes de proximité et d’éloignement entre l’artiste et son
environnement, l’écran tout proche et le spectateur. À la
longue, cela s’épuise en idéalisation décorative et monumentalisante.
Quant aux scènes de la Belle de Mai ce week-end, elles
montraient principalement la nouvelle création de Christophe Haleb, méritant un article en tant que telle. A défaut
de pouvoir l’élaborer et l’insérer ici, on évoquera l’étape
de création de Deep Are the Woods, d’Eric Arnal Burtschy.
Un très petit nombre de spectateurs y est invité à déambuler au cœur d’un faisceau issu d’une seule et unique source
lumineuse, soumis à d’incessantes, mais très patientes
métamorphoses par voie de diffraction, balayage, resserrements en nappes, lames, etc.
Soit une expérience très rare de la lumière, qui se comporterait ici à la façon d’un corps dansant dans l’espace. Ce
dernier, loin d’être constitué du vide qu’on imagine trop
souvent, s’en trouve sculpté dans un jeu incessant de stries
et de lisses, de profondeur et superficialité, perspectives ou
fixités. Vite le spectateur éprouve la tentation d’effectuer là
sa propre part de chorégraphie, et y gagne un pan d’extension perceptive généralement laissé invisible.
Enfin, Haltérophilie_Libre service révèle la trempe chorégraphique de Lorenzo de Angelis, déjà remarqué comme
danseur interprète exceptionnel. L’artiste se confronte
à une très vaste aire de jeu circulaire, offerte à la station
des spectateurs qui l’observent. Il sollicite l’un ou l’autre
d’entre ces derniers, par des jeux d’adresses de regard, de
quelques propos brefs, aussi directs que légers et sensibles,
en toute improvisation. Cela tout en projetant ses amples
trajectoires, ses brèves courses, ses cristallisations corporelles mouvantes, à travers tout l’espace. Lequel devient
le support palpable d’un enjeu de rencontre entre le soliste
et la situation politique de l’assemblée qui l’entoure. Non
sans une bienveillance fort réparatrice, et stimulante, par
les temps ambients.
Par Gérard Mayen
« Communextase » de Christophe Haleb
octobre 2015
www.dansercanalhistorique.fr /
« Du point de vue de l'art, la promesse du commun, c'est peut-être de nous inviter à penser les œuvres
non pas comme des spectacles mais comme des formes de vie, des modes sensibles d'être au monde » :
on repère cette phrase du chorégraphe Christophe Haleb, dans un texte passionnant qu'il fait circuler à
l'issue de sa résidence Hors les murs de l'Institut français, au printemps dernier à La Havana à Cuba.
« Ce qui me touche dans la danse, c'est la capacité à créer beaucoup de mouvements dans les corps, de
regards, de fenêtres subjectives, de manières de toucher, d'être touché, de se rapprocher des autres
corps » écrit encore l'artiste, en rêvant d' « avancer dans une révolution somatique, intégrale et
intégrante ». Voici des années qu'animé de pareilles utopies, Christophe Haleb n'a pas tant produit de
spectacles, que provoqué des situations collectives, tentant d'emporter les spectateurs dans l'expérience
sensible de déplacements insolites, parfois festifs.
Frappé par la forte présence des corps sur l'île communiste, il n'en fait pas objet de contentement
touristique, mais sujet à réflexion sur la place du désir comme moteur des destinées collectives. Finement,
il s'interroge sur l'impact de l'éviction officielle de l'influence catholique en la matière, depuis trois
générations déjà à Cuba.
À contre-courant des régressions moralisatrices qui nous encerclent, Haleb remet la jubilation, la
sexualité, au cœur d'un commun possiblement révolutionnaire. Le titre de sa dernière pièce est
Communextase. Il faut prendre le temps de lire ce néologisme. Avouons-le d'emblée : on adhère.
De façon paradoxale à présent, derrière ce titre de Communextase qui résume si bien tout cela, la
dernière pièce de l'artiste opère un retour au format conventionnel du plateau, où elle se donne
frontalement face à une salle. Dans ces conditions, quelles modalités de représentation inventer, qui
préservent une dimension de présence impliquant le corps des spectateurs mêmes ; produisant un
« mode d'être au monde » plutôt qu'un « spectacle » ?
« Ce qui me touche dans la danse, c'est la capacité à créer beaucoup de mouvements dans les corps, de
regards, de fenêtres subjectives, de manières de toucher, d'être touché, de se rapprocher des autres
Ce qui réjouit dans l'écriture de Christophe Haleb, c'est son inépuisable fécondité, pleine de chaleur
sensuelle et d'ironie politique. Il demeure inclassable, bravement hors courant, dans son mélange de
radicalité de propos, et d'abondance jubilatoire des formes. Le traitement de l'espace est particulièrement
choyé dans Communextase, où des panneaux amovibles le compartimentent, mais l'amplifient aussi
quand ces panneaux deviennent des écrans de projection.
Il y a tout autant de générosité gestuelle, de variété expérimentée des usages du corps, du côté des
quatre danseurs : trois garçons, une fille, elle plutôt comédienne à l'origine et prononçant des segments de
réflexions en commentaire. Les corps s'imbriquent, avec ce goût du rapport concave et convexe qu'on
connaît à Haleb. Des gestes décochés, rebelles, presque des transes parfois, peuvent alterner avec des
pauses de fusion sensuelle, tableaux allanguis, suggestifs, ou bulles d'humeur romantique. C'est tout un
désordre savant, de séquences à fort impact expressif, où l'extase se suggère sans oublier les colères, les
passions et les risques.
Par là sont permis des resserrements sur les danseurs en gros plan, ou encore la convocation du hors
champ visuel du monde urbain contemporain ; également des jeux passionnants entre performances
simultanées en version nue et version habillée. Quelque chose se dispute, rebondit, intrigue, dans la
saisie d'un espace mouvant incorporé. Et une étrange installation luxueuse de verres dits de Versailles
signe une gourmandise de provocations. Non sans casse.
Mais est-ce excès d'abondance ? Ou d'excellence savante ? Au moins aux soirs des premières (avec
toujours une tenson particulière), il a semblé que cela faisait tout à fait spectacle, image gratifiante
s'exposant devant les yeux sans bousculer une empathie kinesthésique. On ose une hypothèse : l'art
d'Haleb est aussi celui d'intenses complicités cultivées chez ses collaborateurs autour de lui, dans la
traversée d'expériences hors du commun. C'est sa force communautaire ; mais cela peut-être au péril de
générer une satisfaction d'un entre-soi – particulièrement masculin homo-référencé – qui en vient à se
laisser voir.
En tant que comédienne, voire simplement en tant que femme, il nous a semblé que Caroline Breton, ne
manquant pourtant pas de trempe, avait du mal à y trouver toute sa place. Il y aurait, décidément,
beaucoup à analyser sur les performances de genre dans l'interprétation scénique.
Gérard Mayen
Spectacle vu le 9 octobre à la friche La belle de mai (Marseille) dans le cadre du festival Actoral.
Semestriel national
15 octobre 2015
Mensuel national
29 octobre 2015
19 octobre 2015
PRESSE RÉGIONALE
automne 2015
septembre 2015
Bi-mensuel régional
n°359 / 16 au 29 septembre 2015
Mensuel régional
n°88 / septembre 2015
Mensuel régional
n°88 / septembre 2015
Mensuel régional
n° 193 / 22 sept. - 12 oct. 2015
Mensuel régional
n° 193 / 22 sept. - 12 oct. 2015
Quotidien régional
23 septembre 2015
Quotidien régional
23 septembre 2015
Quotidien régional
25 septembre 2015
Quotidien régional
26 septembre 2015
Quotidien régional
30 septembre 2015
Quotidien régional
30 septembre 2015
Quotidien régional
7 octobre 2015
7 octobre 2015
Quotidien régional
8 octobre 2015
Bi-mensuel régional
n°361 / 14 octobre 2015
SUR LES PLANCHES
7
(RE)TOUR DE SCÈNE | LE FESTIVAL ACTORAL
U
ne édition adolescente et
rebelle, émotive, intense,
irrévérencieuse et grave,
à la hauteur de ses quinze
printemps. Le festival a pris
de l’ampleur et a prouvé qu’il le méritait
largement. Sous le signe de la mutinerie
et du bouillonnement hormonal, les
différentes propositions — à l’instar d’UFE
Film et Performance de César Vayssié —
ont enflammé les planches marseillaises
avec engagement et passion, interrogeant,
constatant, observant les conflits internes
et externes qui tiraillent le monde, la
société et ses contemporains.
Ouverture en fanfare au Gymnase, sur
les prédictions ultra pessimistes chantées
et dansées de Sound of Music, la comédie
musicale made in Broadway d’une
efficacité sans faille du trio Duyvendak/
Fiat/Dubois. Sous l’éclatant sourire
américain et la virtuosité technique
éblouissante résonne la décadence d’un
monde filant vers le chaos. L’évidence et
la tension de ce paradoxe amènent une
méditation douceâtre sur l’aveuglement,
l’abrutissement
contemporain,
et
travaillent l’angoisse existentielle dans une
joie pailletée et communicative. Le happy
end de cette « Mélodie du Bonheur »
montre alors une humanité unifiée dans la
synchronicité… Cauchemar dogmatique ?
Utopie marxiste ? Solution finale ?
Le “la” du festival était donné…
Au MuCEM, César Vayssié et sa bande
de
comédiens/performeurs
de
la
génération Y refont le monde, le cinéma
et le théâtre. Sous l’égide du Pickpocket
de Bresson, les activistes d’UFE Film
et Performance, paumés dans la brume
de l’histoire en marche, partent à la
poursuite d’un nouveau langage. Dans
une recherche anarchique d’une forme
de sacré, ils propulsent leurs corps vers
une poésie de l’absolu, font bloc « pour se
haïr et s’aimer », portant leurs convictions
déchues en étendard, autour d’une quête
impossible d’amour, une soif inétanchable
de repenser la politique.
Jan Martens donnait quant à lui à voir sa
vision épurée de la danse contemporaine
au Ballet National de Marseille. Dans Ode
to the Attempt, performance en treize
étapes prédéfinies, il livre une partition
personnelle, méthodiquement connectée
au public, à l’opposé d’une perfection
glacée. Puis, Sweat Baby Sweat, duo
qu’il a chorégraphié, joue sur l’équilibre
sensible d’un couple de danseurs. Dans la
La quinzième édition du festival ActOral s’est clôturée
samedi soir dans la musique et la joie. Retour
sur trois semaines d’émoi artistique.
© Barbara Chossis
L’acte et la
manière
proximité du
rapport, les liens
d’interdépendance
amoureuse
s’esquissent
ostensiblement, les muscles et la
chair mus par les syndromes d’attractionrépulsion magnétiques dessinent avec
une pureté organique la spirale d’une
relation sentimentale, de l’évidence de la
fascination à son fatal épuisement.
Pour Saga, Jonathan Capdevielle a
transformé le grand plateau de la Friche en
théâtre de son enfance. Avec les Pyrénées
pour tout décor, le public arpente les
nationales qui sillonnent la région de
Tarbes, pénétrant ainsi les secrets de la
famille Capdevielle. Le comédien-metteur
en scène, accompagné d’amis comédiens
de la première heure, assume plusieurs
rôles pour narrer son histoire, et ne lésine
pas sur les références populaires, parties
intégrantes de ses souvenirs et madeleines
de Proust. De Balavoine à l’émission
Mystères en passant par Jurassic Park, rien
n’est mis de côté, et le mélange des registres
de jeu fait qu’une chanson de Céline Dion
prend une tournure poétique et théâtrale
aussi inattendue que touchante.
L’univers de Pamina de Coulon investissait
Montévidéo avec une réflexion scientifique
vulgarisée sur de grandes problématiques
métaphysiques, Fire of Emotions. A grand
renfort de théoriciens et savants chevronnés
(Pythagore, Newton, Einstein, Hawkins,
Whitehead, Schrödinger, Stengers…), la
jeune Suissesse débat sur le voyage dans le
eC
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s
Vay
temps
et
ses
paradoxes.
Ses
interrogations subjectives
sont le sujet de belles passes,
aussi hilarantes que passionnantes.
Angélica Liddell, le « grand nom » du festival, a divisé le public avec Te Haré Invencible Con Mi Derrota, donné dans la muséale Criée. Invitée par Hubert Colas, elle
avait choisi de présenter cette œuvre, très
personnelle, créée il y a quelques années.
Certains y virent une caution décevante,
totalement égocentrée et nombriliste, ou
une « hystérisation » de la douleur en
performance, renvoyant à l’image de la
grande bourgeoise qui « pète les plombs »
après quelques verres, malmenant avec
mesure son corps. D’autres n’y décelèrent au mieux qu’une auto-thérapie pour
voyeurs… Mais d’autres encore furent
touchés à l’extrême par ce don dramatique,
cette fragilité mise à nu, pourtant maîtrisée et écrite. Ils y reconnurent les éléments
qui la firent acclamer en Avignon : cet art
de sublimer la détresse, de symboliser
la douleur et d’être là, tout simplement,
présente et dans l’instant, même si ce moment et ce qui se vit est moche, d’assumer
le regard, tel un soldat de la création.
Vincent Thomasset a puisé dans les
Lettres de non motivation de l’artiste
Julien Prévieux un théâtre jouissivement
comique, critique et politique de la
relation épistolaire employeurs/employés,
en détournant une activité parfois
o
erf
Ep
UF
oppressante (la recherche d’emploi)
en exercice salutaire et libérateur. La
dramaturgie, la terminologie et la logique
de l’efficacité de la lettre de motivation,
rituel social censé rendre le demandeur
crédible sur le marché du travail sont
délirées, poétisées dans tous les registres
de jeu possibles, révélant au passage
l’absurdité de certains critères, paramètres
ou slogans. Les cinq acteurs (excellents)
incarnent une armée de récalcitrants au
travail qui s’indignent, s’offusquent et se
dérobent, démasquant des idéologies et
affirmant leur désintérêt du salariat.
Le théâtre documentaire de Milo Rau
proposait, avec Breivik’s Statement, une
lecture du discours de défense du terroriste
norvégien Anders Breivik à son procès. Il y
a deux « personnages » dans sa « pièce » :
le marxisme culturel et le libéralisme
économique, coupables de la promotion
du multiculturalisme. Le terroriste ne fait
que les identifier sans les articuler. Or, la
neutralisation de l’un par l’autre, le fait
qu’antiracisme et antisémitisme soient le
seul fonds de commerce d’une gauche qui
a abandonné les luttes sociales et qu’une
certaine routine se soit installée dans la
pensée gauchiste, résonnent en écho dans
l’espace théâtral et dans la faiblesse du
débat qui eut lieu ensuite. Il faut espérer
qu’elle entraine chez les spectateurs de
« produits artistiques et culturels » (pour
employer une terminologie néo-libérale)
une réaction, voire une autocritique.
Probablement des tas de petits Breivik sont
en fabrication actuellement dans le monde
et si ce déficit d’une parole réellement
contradictoire et porteuse de vérités
s’installe, d’autres massacres sont à venir.
Le dernier soir à Montévidéo, avant le Dj
set ritualisé de Boris, les Dewey Dell, qu’on
surnommait les « Castellucci juniors »,
performèrent un live électronique brutal
et puissant, dont la dramaturgie sombre
et défiante a mis un beau point final à ces
trois semaines de création sensationnelles.
Une édition à inscrire dans les annales de
l’art vivant à Marseille.
Barbara Chossis et Olivier Puech
Le festival Actoral s’est tenu du 24/09 au 10/10 à
Marseille. Rens. : www.actoral.org
Exposition toujours en cours : La Célérité du Bernard
l’ermite par Céline Ahond, Fabrice Reymond et Sophie
Lapalu, jusqu’au 15/10 à OÙ lieu d’exposition pour l’art
actuel (58 rue Jean de Bernardy, 1er).
Rens. : 04 91 81 64 34 / www.ou-marseille.com
Bi-mensuel régional
n°361 / 14 octobre 2015
Mensuel régional
n°89 / 14 octobre 2015
14
Actoral 2015 :
une maison hantée ?
Convocation, évocation,
obsession, persistance
de la mémoire et retour
du/au passé : la 15e édition
du festival aura offert à travers
certains de ses spectacles
une leçon de porosité
des esprits et des corps qui
est peut-être une belle manière
de résistance à la morosité !
T
he show goes on… L’ouverture tout en paillettes
a bousculé un peu la scène du Gymnase légèrement étriquée pour l’occasion (le spectacle «déborde»
gentiment vers le premier rang) ; il faut dire qu’il y a
du monde à la manœuvre pour faire appareiller un
bâtiment qui devrait évoquer selon son concepteur
le Titanic s’abîmant en fanfare dans les eaux glacées
du calcul égoïste, des catastrophes climatiques et
autres réjouissances de saison. Le projet («un pari»
dit Yan Duyvendak conscient sans doute de la fragilité des engagements les plus fermes) est frontal :
un «divertissement qui fait réfléchir» et le genre de
la comédie musicale, poussé sur les décombres du
krach de 1929, semble à même d’honorer le cahier
des charges. Intentions claires, sans doute trop, et
mise en œuvre limpide : le surtitrage délivre des
informations terrifiantes «pas de médocs pour les
pauvres» ou «les ouvriers à Fukushima ont les yeux
rouges» -on reconnaît bien le swing factuel et distant
de Christophe Fiat- pendant que les artistes souriants
recréent un Broadway impeccablement remasterisé
par le chorégraphe Olivier Dubois ; sans faillir les
corps chantent bien, dansent bien et une rengaine
hypnotique «All right... Good night» accompagne les
tableaux décalés qui font voler en éclats la «mélodie
du bonheur» qu’évoque le titre Sound of Music. Entre
l’or qui pare peu à peu les costumes, tombant en avalanche des cintres et le plomb du discours (lequel au
fait ?), l’alchimiste se fait moraliste et tend au public
l’éternel miroir de la contradiction ; mieux que rien
sans doute… Des voix : Aux antipodes, sur le plateau
nu de La Minoterie et avec quatre comédiennes qui
entrent et sortent par la porte, l’iranien Amir Reza
Koohestani réussit à troubler le spectateur dans ses
fondamentaux -«croire» ce qu’il voit et entend- par des
jeux d’ellipses, de répétitions, d’infimes variations
autour de la spirale de la délation : dans un internat
déserté, y compris par la responsable qui est donc la
Sound of music © Agnès Mellon
première figure questionnante-absente (on la découvre
soudain dans le public), une jeune fille a entendu la
voix d’un homme dans la chambre de son amie ; l’ambiguïté du titre Hearing -audience et audition- renvoie
exactement aux subjectivités blessées de ces figures
qui, on le découvre peu à peu, construisent un récit
de souvenirs fragmentés qui tourne autour du suicide
de l’une et de la culpabilité de l’autre ; bouleversante
démonstration que le théâtre sait explorer l’invisible...
Angelica Liddell, elle, construit ses images avec
toujours les mêmes spectres de forme jusqu’à frôler
un certain maniérisme qui n’en délivre pas moins
une belle dose d’émotion : autour de violoncelles
couchés comme autant de corps à résonance, elle
erre en Jacqueline Du Pré, musicienne de légende,
morte à 42 ans dans des souffrances que l’artiste
catalane magnifie de sa mystique scénographiée :
scarifications (légères... juste un peu de sang sur
les linges blancs du martyre... pas sûr que la grande
salle de la Criée permette à chacun d’apprécier) et
petits pains à message, langage du corps hanté et de
la possession fétichiste (ah.. la chevelure de Jackie)
et la mort toujours recommencée dans le concerto
d’Elgar qui vide la scène mais emplit l’âme ; le paintball warholien et le pop-corn, des photos de la guerre
du Vietnam teintent l’iconographie d’une pointe de
vanité cruelle ; le rituel accompli, l’artiste s’éclipse
sans saluer ; on se sent bien seul.
Que dire alors de (ce) qui est peut-être la découverte
de cette édition : Thom Luz et son théâtre qui existe
si fort d’être transaction avec la mort ? Le titre When I
die-a ghost story with music suffit à camper la rigueur
et la précision helvétiques qui président à ce travail singulier ; intérieur
anglais des 60’, veuve anglaise au
piano anglais et peu à peu arrivée
entre deux, trois ou quatre portes
translucides ou miroirs, à travers
l’écran d’un téléviseur majestueux,
de «musiciens» qui mettront la
durée du spectacle pour occuper la
scène ; Schubert, Brahms, Debussy
viennent visiter Rosemary et créent
pour elle un chœur des anges que
permet l’extraordinaire virtuosité
des interprètes bien vivants ; c’est
captivant ; on peut fermer les yeux
mais on prend le risque de voir la
même chose.
D’autres propositions encore pour
faire résonner l’absence comme
celle de Laetitia Dosch dans un
Album / hommage à Zouc ont permis de s’assurer fermement que,
oui, la vie est un songe !!!
MARIE JO DHO
La 15e édition d’Actoral s’est
déroulée du 24 septembre
au 10 octobre à Marseille
Mensuel régional
n°89 / octobre 2015
19 octobre 2015
actœral
15
festival des arts et des écritures cœntempœraines
24 SEPTEMBRE - 10 OCTOBRE - MARSEILLE
Festival actoral - Direction : Hubert Colas
3, impasse montévidéo | 13006 Marseille | + 33 (0)4 91 37 30 27 | www.actoral.org
Presse nationale | On s’en occupe | Corine Péron | [email protected] | +33 (0)6 77 98 83 77
Presse régionale | Elodie Bernelin | [email protected] | +33 (0)4 91 04 68 41
Le Festival actoral est subventionné par
Le Festival actoral est soutenu par
Partenaires médias d’actoral.15