F– A propos de la vie consacrée - Le site des acteurs de la pastorale

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F– A propos de la vie consacrée - Le site des acteurs de la pastorale
–F–
A propos
de la vie consacrée
SNEJV - janvier 2012
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La vie consacrée dans l’Église
Par le baptême et la confirmation, tout chrétien est marqué du don de l’Esprit-Saint et donc « consacré ». Mais des hommes et des femmes vivent de manière particulière cette consécration par le choix d’un
état de vie ou par l’engagement dans un institut. Dans l’Église on désigne ainsi par « vie consacrée » ces
différentes formes de vie par lesquelles des hommes ou des femmes s’engagent à vivre d’une manière spécifique leur vocation baptismale et se consacrent par un engagement pour toute leur vie.
Dans l’exhortation apostolique post-synodale (Vita consecrata, 1996), le Pape Jean-Paul II a rappelé
les grandes formes de « vie consacrée » :
- la vie religieuse, monastique ou apostolique ;
- les instituts séculiers ;
- les sociétés de vie apostolique ;
- l’ordre des vierges, les veuves consacrées et les ermites ;
Le pape a porté aussi attention aux « nouvelles expressions de la vie consacrée ».
Par la consécration de leur vie, les hommes et les femmes qui s’engagent font profession de suivre le
Christ d’une manière radicale : cette démarche insiste sur la liberté de la relation fraternelle dans l’écoute,
l’ « obéissance » mutuelle, sur l’attention à la fraternité dans une vie chaste, c'est-à-dire qui se rend gratuitement attentive à l’autre, et dans le joyeux détachement de toute possession égoïste. Cela est vécu
en communauté ou non, dans un certain « écart fertile » par rapport aux réflexes mondains, avec éventuellement une mission propre pour certains instituts ou, tout simplement, dans les activités ordinaires
d’une vie sociale ou professionnelle.
I. Instituts de vie consacrée
- Vie religieuse, monastique ou apostolique : dès les premiers siècles de l’Église s’est développée cette forme de vie, (inspirée surtout de Saint Benoît en Occident), et dans laquelle des hommes ou
des femmes ont choisi de chercher Dieu en se donnant à lui « sans rien préférer à l’amour du Christ ».
D’autres familles monastiques se sont développées ensuite alliant - de manières diverses - vie contemplative, accueil, service des pauvres.
Répondant à la fois aux appels de l’Esprit et aux besoins des hommes (soins, enseignement, missions etc.),
de nombreux instituts de vie consacrée sont nés au fil des siècles. Dans cette forme de vie religieuse, contemplation et action apostolique sont étroitement liées dans la fidélité au charisme du ou des fondateurs.
Pour les instituts religieux la vie communautaire est un des piliers importants de cette forme « instituée » de vie consacrée. La mission et la prière partagées, la communion construite au jour le jour sont
appelées à manifester au sein de l’Église et au cœur du monde la puissance de l’Esprit capable d’unir dans
une charité fraternelle des hommes et des femmes qui ne se sont pas choisis.
- Instituts séculiers : les laïcs engagés dans un institut séculier vivent au cœur des réalités du
monde (du « siècle »). Ils participent à la tranformation évangélique du monde comme un levain dans la
pâte. Par les liens sacrés de chasteté dans le célibat, de pauvreté, d’obéissance ils s’engagent pour toute
leur vie à vivre la fidélité au Christ au cœur de leur situation sociale ou professionnelle et à servir, là où
ils sont, la mission de l’Église. A la différence de la vocation religieuse, l’Église reconnaît que l’engagement dans un institut séculier n’entraîne pas un changement d’état : les laïcs restent laïcs et les prêtres
diocésains restent prêtres diocésains. Il y a des instituts masculins, féminins et cléricaux, coexistant parfois dans une même famille spirituelle. Sans vie communautaire, les membres d’instituts séculiers se
retrouvent cependant régulièrement pour des temps de vie fraternelle.
SNEJV - janvier 2012
II. Autres formes de consécration de vie
Sociétés de vie apostolique
A côté des instituts de vie consacrée et à la manière des instituts religieux de vie apostolique, des
sociétés sont nées en fonction de besoins pressants d’une époque (mission ad extra, œuvres de charité,
formation des prêtres, éducation des jeunes etc.). Proches de la vie religieuse apostolique ces « sociétés »
s’en distinguent par l’absence de vœux religieux. L’accent premier est mis sur la mission reçue à la suite
du fondateur et confirmée par l’Église. A la différence des congrégations religieuses cléricales, les prêtres
membres d’une société de vie apostolique peuvent être « incardinés » soit dans la société, soit dans leur
diocèse d’origine.
Ordre des vierges
De tradition très ancienne dans l’Église, l’ordre des vierges a été remis en valeur par le pape Paul VI en
1970, il propose à des femmes, qui poursuivent leur vie de laïques dans le monde, de manifester par leur
union au Christ dans le célibat au sein d’une Église diocésaine, le signe de l’Alliance du Christ avec l’humanité. Par leur consécration, dans les mains de l’évêque, les vierges s’engagent de manière définitive au
service de Dieu, de l’Église et de leurs frères pour manifester le signe de cette Alliance. Dans l’Église les
vierges témoignent de l’amour que l’Église est invitée à porter au Christ, lui qui a donné sa vie pour elle.
Elles peuvent se regrouper en associations.
Ermites
En dehors des formes d’érémitisme vécues dans le cadre d’instituts religieux, le code de droit canonique parle de cette forme de vie consacrée en ces termes : « outre les instituts de vie consacrée l’Église
reconnaît la vie érémitique, par laquelle les fidèles vouent leur vie à la louange de Dieu et au salut du
monde dans un retrait plus strict du monde, dans le silence et la solitude, dan la prière assidue et la pénitence ». L’engagement des ermites, par des vœux, se fait dans les mains de l’évêque et sous sa responsabilité ; les ermites conviennent d’un programme de vie avec l’évêque.
Veuves et veufs consacrés
Dans son exhortation sur la vie consacrée, Jean-Paul II mentionne aussi qu’« on assiste aujourd’hui au
retour de la consécration des veuves, ainsi que celles des veufs. Par leur vœu de chasteté perpétuelle pour
le Royaume de Dieu, ces personnes se consacrent dans leur condition pour se donner à la prière et au service de l’Église » (Vita consecrata n° 7)
III. Des nouvelles formes de vie
Si la consécration baptismale se vit de manière particulière et « instituée » dans les formes reconnues
de la vie religieuse ou des autres instituts de vie consacrée, elle se vit de bien d’autres manières :
Famille spirituelles : depuis quelques décennies, ce qui avait été suscité dans les siècles passés sous
des formes diverses (Tiers Ordres, oblature…) a retrouvé un nouvel élan dans des formes variées d’associations de laïcs aux congrégations religieuses. Des hommes et des femmes viennent ainsi puiser, pour leur
vie chrétienne et leur engagement dans le monde, aux sources spirituelles qui ont fait leurs preuves et
parfois s’engagent de manière plus étroite à partager la vie de l’Institut et sa mission. Par là se réalise
aussi une réelle communion des états de vie.
Communautés nouvelles : l’originalité des mouvements ecclésiaux ou communautés nés depuis
quelques décennies a souvent été le fait qu’ils regroupaient des hommes et des femmes, des prêtres et
des laïcs, des couples et des célibataires avec le désir que cette communion des états de vie soit un soutien au chemin de sainteté de chacun et un élément structurant de la mission commune. Dans ces groupes, des hommes ou des femmes ont choisi sous des modalités diverses de s’engager pour toute leur vie.
Certaines de ces nouvelles communautés relèvent déjà de la Congrégation des Instituts de Vie Consacrée
tandis que d’autres sont des Associations privées ou publiques de fidèles.
Une question : consécration et mariage ? A cette question le pape Jean-Paul II a apporté la
réponse suivante dans son exhortation sur la vie consacrée (n° 62) : « On ne peut faire entrer dans la catégorie spécifique de la vie consacrée les formes d'engagement, cependant louables, que des couples chrétiens prennent dans certaines associations ou mouvements ecclésiaux, lorsque, dans l'intention de porter
à la perfection de la charité leur amour déjà en quelque sorte « consacré » dans le sacrement du mariage,
ils confirment par un v?u le devoir de la chasteté propre à la vie conjugale et, sans négliger leurs devoirs
envers leurs enfants, ils professent la pauvreté et l'obéissance. Par cette précision nécessaire sur la nature
de ces expériences, on n'entend pas sous-estimer ce chemin de sanctification particulier, auquel n'est certes pas étrangère l'action de l'Esprit, infiniment riche de dons et d'inspirations ».
Père Jean Quris
Secrétaire général adjoint de la CEF,
Secrétaire de la commission épiscopale vie consacrée
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Les différentes formes de vie consacrée
1. La vie religieuse parmi les différentes formes de vie consacrée
Les formes de vie consacrée reconnues par l’Eglise sont déterminées avec précision dans le Code de
Droit canonique et divisées en quelques catégories fondamentales :
• Les instituts religieux « dont les membres prononcent, selon le droit propre, des vœux publics perpétuels, ou temporaires à renouveler à leur échéance, et mènent en commun la vie fraternelle » (can.
607, § 2). Le droit propre d’un institut est celui qui est défini par ses constitutions et éventuellement
d'autres textes normatifs ; il complète et précise le droit commun, c’est-à-dire celui que l’Eglise définit pour tous les instituts.
• Les instituts séculiers « où les fidèles vivant dans le mondent tendent à la perfection de la charité
et s’efforcent de contribuer surtout de l’intérieur à la sanctification du monde » (can. 710).
• Sont assimilées aux instituts de vie consacrés les sociétés de vie apostolique « dont les membres,
sans les vœux religieux, poursuivent la fin apostolique propre de leur société et, menant la vie fraternelle en commun tendent, selon leur mode de vie propre, à la perfection de la charité par l’observation
des constitutions » (can. 731, § 1).
• Outre les instituts de vie consacrée, l’Eglise reconnaît la vie érémitique ou anachorétique, par
laquelle des fidèles vouent leur vie à la louange de Dieu et au salut du monde dans un retrait plus strict
du monde, dans le silence de la solitude, dans la prière assidue et la pénitence » (can. 603, § 1).
• « A ces formes de vie consacrée s’ajoute l’ordre des vierges qui, exprimant le propos sacré de suivre
le Christ de plus près, sont consacrées à Dieu par l’évêque diocésain selon le rite liturgique approuvé,
épousent mystiquement le Christ Fils de Dieu et sont vouées au service de l’Eglise » (can 604, § 1).
• Le Droit canon prévoit aussi l’existence de nouvelles formes de vie consacrée que l’Esprit Saint suscite dans l’Eglise. Elles pourront être approuvées par le Siège apostolique, avec le discernement des
évêques diocésains (can. 605).
L’organisme romain dont dépendent les différentes formes de vie consacrée s’appelle maintenant
Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et pour les Sociétés de Vie apostolique (CIVCSVA).
Tableau proposé par Christiane Hourticq, Les Religieuses, Editions de l’Atelier, 1996.
2. Les différentes formes de vie consacrée selon le Code de droit canonique
(1983)
Tableau proposé par le père Michel Dortel-Clodot, s.j. (voir au verso)
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Instituts religieux
Vierges
consacrées
Ermites
Vie apostolique
Instituts
séculiers
Moniales
Célibat pour Dieu
Célibat pour Dieu
Célibat pour Dieu
Célibat pour Dieu
Célibat pour Dieu
Statut juridique public
Statut juridique public
Statut juridique public
Statut juridique public
Statut juridique public
Personnes individuelles
Structure hiérarchique
(supérieur)
Structure hiérarchique
(supérieur)
Structure hiérarchique
(responsable)
Structure hiérarchique
Absence de communauté
Vie solitaire (possibilité d’association prévue par le Code)
Vie de communauté
Vie de communauté
Pas de vie commune
Rattachement
à un groupe fraternel
Absence de communauté
Vie solitaire
Vie dans le siècle, dans le
monde (mais non laïque au
sens du décret conciliaire sur
l’apostolat des laïcs)
Vie cloîtrée
retirée du monde
Vie régulière dans le monde
Vie dans le monde
(laïque au sens du décret
conciliaire sur l’apostolat des
laïcs)
Vie retirée du monde
Sans obligation de règle
de vie individuelle
Règle commune
Règle de vie commune
à tout l’institut
Règle de vie commune
à tout l’institut
Règle de vie individuelle
(Droit canon)
Propositum et Sequela Christi
qui implique l’esprit des
conseils évangéliques
Conseils évangéliques
assumés par des vœux
Conseils évangéliques
assumés par des vœux
Conseils évangéliques
assumés par des vœux
ou des promesses
Conseils évangéliques
assumés par des vœux
Consécration liturgique
Rituel unique,
public et très solennel
Profession perpétuelle
Possibilité de consécration
liturgique virginale
Profession perpétuelle
Engagement définitif
Profession définitive
Profession
de vie érémitique
Voile
Anneau
Voile
Anneau
Habit religieux ou signe distinctif selon les constitutions
Anneau
Aucun signe distinctif
Signe distinctif ou non
selon les personnes
Liturgie des Heures
selon les constitutions
Pas de Liturgie des Heures
obligatoire
Liturgie des Heures selon la
Règle de vie
Remise du Livre de Prière
Office choral obligatoire
Liturgie des Heures vivement Obligation personnelle selon
recommandée
les constitutions
Propositum
émis entre les mains
de l’évêque consécrateur
Vœux émis entre les mains
des supérieurs majeurs (si
consécration des vierges,
évêque consécrateur)
Vœux émis entre les mains
des supérieurs majeurs
Vœux ou autres liens sacrés
émis entre les mains
du responsable compétent
Vœux émis entre les mains
de l’évêque ou de son délégué
Propositum
(ayant valeur de vœu public)
Vœu public
Vœu public
Vœu public
(dans la discrétion)
Vœu public
Lien étroit, particulier et
direct avec l’évêque diocésain
Lien étroit, particulier et
direct, avec l’Eglise diocésaine
Lien étroit avec l’évêque
Dans leur prière, ils portent
l’Eglise diocésaine
Amour sponsal du Christ et
amour particulier de l’Eglise
Signe de l’amour virginal et
sponsal de l’Eglise pour le Christ
Amour sponsal du Christ et
amour particulier de l’Eglise
Service :
Louange divine,
Eglise en prière
au cœur du monde
Mission d’Eglise selon le
charisme et/ou travail
professionnel
Disponibilité pour le service
Sanctification du monde de
l'intérieur et évangélisation
dans le monde et du dedans
Amour sponsal
Louange divine, Eglise en
prière en retrait du monde
Louange divine
Le travail monastique
Service de l’Eglise
et des hommes
selon les Constitutions
Travail professionnel
Louange divine,
Eglise en prière
dans la solitude radicale
Travail pour subvenir
à ses besoins
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Essai de clarification autour de termes tels que :
instituts, vie religieuse, vie consacrée,
associations de fidèles, communautés « nouvelles », etc.
L’objectif de ce document est modeste. Il s’agit seulement d’essayer de sortir de la confusion ambiante
en précisant l’identité de chacun des groupes présentés. Savoir qui est qui permet d’aider de manière plus
juste, de jeunes adultes en discernement de leur vocation personnelle.
Il ne s’agit donc pas de comparer les « mérites » respectifs de telle ou telle vocation car toutes sont
nécessaires à l’Eglise et jouent en complémentarité.
A propos du Code de Droit Canonique de 1983 et des textes du Magistère
• Le livre II Code de Droit canonique de 1983 s’intitule Le Peuple de Dieu. Son plan est le suivant :
1ère partie : Les fidèles du Christ avec – au titre V – les associations de fidèles (c. 298-329), voir
plus loin.
2e partie : La constitution hiérarchique de l’Église
3e partie : Les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique (c. 573-746) qui, euxmêmes, sont divisés de la manière suivante :
- Section I : « Les instituts de vie consacrée »
Titre I : « Normes communes » (c. 573-606). Il précise qu’ « il existe dans l‘Église de très
nombreux instituts de vie consacrée, munis de dons différents selon la grâce qui
leur a été donnée » et rappelle le fondement christologique de tout institut. (can.
577).
Il ajoute « outre les instituts de vie consacrée, l’Eglise reconnaît la vie érémitique (c. 603) et l’Ordre des Vierges (c. 604).
Titre II : « Les instituts religieux » (c. 607-709)
Titre III : « Les instituts séculiers » (c. 710-730)
- Section II : « Les sociétés de vie apostolique » (c. 731-746)
• Depuis les années 1985, nous assistons à une évolution du regard et de la pensée.
Avant de poser des différences à l’intérieur de l’Église, on rappelle que tout membre de l’Église est
d’abord un chrétien. C’est au titre de notre baptême et de notre confirmation que nous sommes appelés
à vivre notre vie chrétienne (selon des modalités différentes) et à être témoins de l’Évangile dans la société
et pour le monde.
Cela amène aussi à penser l’Église locale (l’Église de l’évêque) comme étant l’Église universelle en un
lieu donné et non pas une « portion » de l’Église universelle.
• Dans l’exhortation apostolique de Jean Paul II (Vita consecrata, la vie consacrée) de 1996, le Pape
présente chacune des formes de vie consacrée mentionnées dans le Droit canon (cf. plus haut). Puis il
ajoute la mention des veuves consacrées dans le numéro 7, et un paragraphe (le n°12) sur les « nouvelles
expressions de la vie consacrée » ou des « formes de vie consacrée nouvelles ou renouvelées », en précisant que ces nouvelles formes s’ajoutent aux anciennes, « signes de la complémentarité des dons de
l’Esprit Saint ». Ces « nouvelles expressions » ou « formes nouvelles ou renouvelées » peuvent désigner
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aussi bien des instituts religieux récemment fondés que des « expériences originales, à la recherche de
leur identité propre et attendant d’être officiellement reconnues par le Siège Apostolique ».
Veillons à l’utilisation du vocabulaire approprié
• Distinguons les « instituts de vie consacrée » et les « personnes consacrées »
- Les « instituts de vie consacrée » sont, au sens strict (cf. Droit Canon), les instituts religieux et
les instituts séculiers, auxquels on rattache les sociétés de vie apostolique.
- Les « personnes consacrées »
Tout chrétien est d’abord un consacré au sens propre et fort du terme, du fait même de son baptême.
Il est baptisé et donc consacré dans l’Unique consacré, le Christ.
Aujourd’hui, le terme de « consacré » est habituellement utilisé pour désigner toute personne qui s’engage au célibat pour le Royaume (ou à cause de Dieu et de l’Évangile), engagement qui peut être, ou non,
signifié par une démarche particulière mais qui, de toutes façons, s’enracine dans la consécration fondamentale qu’est le baptême (cf. Vita consecrata n° 32).
Ainsi, des chrétiens laïcs peuvent s’engager à vivre leur baptême dans le célibat sans pour autant l’exprimer par une demande particulière.
D’autres laïcs, au contraire, veulent signifier ce choix du célibat de manière explicite, par exemple par
un engagement privé ou des v?ux privés (c. 92). Ils peuvent le faire après en avoir parlé avec un confesseur ou un prêtre qui peut aussi les relever de cet engagement privé. Ce sont donc des « laïcs consacrés
», à titre individuel ou dans le cadre d’une association de fidèles, de l’Ordre des vierges, etc.
Structures de l’Église de France (2005)
Les huit commissions épiscopales, composées exclusivement d’évêques, ont été précisées le 10 octobre 2005 par un communiqué de presse de la conférence des Evêques de France (CEF). On note :
• La Commission pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale : président Mgr Hervé
Giraud, évêque auxiliaire de Lyon ;
• La Commission pour la vie consacrée : président Mgr François Blondel, évêque de Viviers.
Par ailleurs, neuf Conseils sont créés. Ils sont composés d’évêques qui s’adjoignent les compétences de
membres prêtres, religieux et religieuses, laïcs. L’un de ces conseils est le Conseil pour les mouvements et
associations de laïcs, présidé par Mgr François Maupu, évêque de Verdun. Les membres non-évêques
seront nommés dans les mois qui viennent.
Le Guide 2005 de l’Eglise catholique en France présente un grand nombre d’associations de laïcs (p. 181
à 231).
I - LES INSTITUTS DE VIE CONSACRE ET LES SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE
1. Les instituts de vie consacrée
Les instituts religieux (c. 607)
Les religieux ne choisissent pas la vie religieuse pour faire des v?ux, ni pour habiter en certains lieux.
Ces deux points essentiels ne sont que la conséquence logique de la « profession religieuse ».
La profession, c’est l’engagement qu’un homme ou une femme prend de manière publique, engagement reçu par une personne autorisée :
« Je m’engage publiquement et pour toujours, à vivre l’Evangile, au nom du Seigneur et guidé par
l’Esprit, avec des frères ou des sœurs, à la manière de tel fondateur. »
Cette « profession » concrétise le désir du religieux de vivre son expérience spirituelle particulière, de
répondre à la question que le Christ lui adresse : « Et toi, qui dis-tu que je suis ? », ceci, en un temps, en
un lieu et avec d’autres.
Pour les religieux, on n’a jamais parlé de « consécration » mais de « profession ».
Il existe des instituts religieux nouveaux c’est-à-dire de fondation récente (au XXe siècle). On peut
citer, par exemple, les instituts qui se rattachent à la spiritualité du P. de Foucauld, les Auxiliaires du
Sacerdoce, les Frères et S?urs des Campagnes, les Xavières, les Frères et S?urs de Saint Jean, les Fraternités
monastiques de Jérusalem, l’Institut des prêtres du Chemin Neuf, etc.
Les instituts séculiers (c. 710)
Leurs membres font une profession, prononcent les trois v?ux. Ils vivent au plus près du monde mais
n’ont pas d’habitat commun. Ils ne quittent habituellement ni leur travail, ni leur quartier, ni leur réseau
de relations.
C’est une forme de vie particulière, reconnue par l’Eglise en 1947 :
pour des laïcs, hommes et femmes et pour des prêtres,
dans une famille spirituelle authentifiée par l’Eglise,
par une vie ordinaire dans tous les milieux (activité professionnelle, vie associative, services,
ministère sacerdotal pour les prêtres),
grâce à une vie de prière nourrie de la Parole de Dieu et du partage,
en vue de pénétrer le monde de la force de l’Evangile, à la manière d'un ferment dans la pâte.
…auxquels on ajoute les ermites et les vierges
Les ermites (c. 603)
Hommes et femmes (souvent des religieux ayant « fait leurs preuves ») insistent sur la séparation intérieure et extérieure du monde, pour mieux souligner que l’homme ne vit que pour Dieu (c. 603). Vie de
silence et de solitude, de prière et de pénitence. Ils font profession publique des conseils évangéliques
entre les mains de l’évêque.
L’ordre des vierges consacrées (c. 604)
C’est la remise à l’honneur par Vatican II d’une forme ancienne de consécration.
Ces femmes se mettent au service d’un diocèse et sont « consacrées » par l’évêque mais elles vivent
seules, restent dans le monde et n’ont pas de lien institutionnel entre elles.
Pour les « vierges », on parle de « consécration » au sens de « bénédiction », c’est à dire de reconnaissance officielle.
•
Les Veuves (et veufs) consacrées (c. 570 du Code des Eglises Orientales)
Elles font une consécration publique de leur état de vie et se vouent à la prière et au service de l’Eglise.
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2. …et les sociétés de vie apostolique (c. 731)
Ce sont des sociétés de prêtres, de frères ou de s?urs qui ne sont pas religieux, au sens canonique du
terme, bien qu’ils en soient très proches : ils vivent habituellement la vie fraternelle en commun mais ne
font pas de v?ux, ce qui les distingue des instituts religieux (VC 11). Un autre type de lien les unit entre
eux et à leur institut (promesse…)
Ces sociétés se définissent par leur tâche apostolique, leur mission, et non pas par leur mode de vie.
On connaît, par exemple, les Oratoriens, les Sulpiciens, les Missions Etrangères de Paris (MEP), les S?urs
de Saint Vincent de Paul (elles ne font pas de v?ux définitifs mais des v?ux annuels, renouvelés chaque
25 mars), etc.
II – LES ASSOCIATIONS DE FIDELES
Les associations de fidèles
appelées autrefois « pieuses unions » sont une réalité très ancienne même si la dénomination est
récente !
Elles relèvent de l’Apostolat des laïcs, même si certaines souhaitent vivre à la manière des religieux.
Elles sont dans une logique de type associatif animée par l’Esprit. (On peut faire un certain parallèle
avec les associations Loi 1901).
Leur « texte de référence » est, pour ainsi dire, l’exhortation apostolique Christifideles laïci de JeanPaul II en 1988, sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Eglise et le monde.
?
Des personnes peuvent se regrouper en vue d’un objectif particulier, par exemple s’entraider pour
vivre leur vie chrétienne ou vivre tel objectif apostolique. Elles sont et demeurent laïques. Certaines le
disent clairement : « Nous voulons vivre l’Evangile en laïcs. »
Certains – hommes ou femmes – peuvent se consacrer à Dieu, dans le célibat, par un engagement privé
particulier et deviennent « laïcs consacrés ».
?
Ces associations de fidèles peuvent être « privées », « publiques » ou « de fait » (c. 299, 321)
« privées » : elles souhaitent être reconnues comme groupe officiel dans l’Eglise ; elles font ellesmêmes leurs statuts qu’elles présentent à l’évêque pour approbation.
« publiques » (c. 301, 312). Leurs dirigeants sont nommés ou reconnus par l’évêque qui les a érigées (ou par Rome si ce sont des associations internationales). L’évêque est le garant des biens ecclésiastiques qui ne peuvent être aliénés qu’à certaines conditions. Il y a donc une plus grande implication de
l’Eglise dans le fonctionnement de ces associations.
-
« de fait » : leurs statuts civils sont approuvés par l’évêque.
?
Elles peuvent être diocésaines ou de droit universel.
?
Elles comprennent des personnes de différents états de vie : des célibataires et des couples
mariés.
?
Elles peuvent avoir ou non la vie commune : cela dépend de la règle que se donne le groupe.
?
Ces associations (de droit public ou privé) peuvent avoir en leur sein des personnes consacrées
par des promesses ou des « v?ux privés ». Il s’agit d’un engagement personnel devant un prêtre ou un
confesseur (qui peut également les en relever).
Ces engagements (qui peuvent porter des noms divers) ou ces v?ux sont « privés », quelle que soit l’importance numérique de l’assemblée présente et la qualification de celui qui préside, même s’il s’agit d’un
évêque. Le terme « privé », ici, est un terme canonique et n’a rien à voir avec le sens courant du mot.
« V?ux privés » signifie que l’Eglise n’est pas garante de l’engagement de l’association envers la personne qui s’engage. D’ailleurs, cet engagement ne donne pas lieu à un changement d’état de vie. Les personnes restent dans l’état de vie qui est le leur (mariés, célibataires).
Et les « communautés nouvelles » ?
Ce terme employé couramment n’est pas le plus approprié car il ne correspond pas à un statut canonique. De plus, elles représentaient des formes « nouvelles » quand elles sont apparues dans les années
1970 mais sont maintenant bien connues. Il serait préférable de les appeler par leur vrai nom : des « associations de fidèles ». Issues, pour la plupart du Renouveau charismatique, elles n’ont actuellement pas
d’autre statut possible, selon le Droit canon, que celui d’associations de fidèles : des fidèles laïcs se
regroupent pour vivre ensemble l’Evangile, d’une certaine manière.
Voir aussi Vita consecrata n° 62, « Nouvelles formes de vie évangélique ».
?
Ce ne sont donc ni des instituts religieux (bien qu’elles en empruntent parfois le vocabulaire ou
certaines attitudes), ni des instituts séculiers.
Elles ne font donc pas partie de ce que le Droit Canon appelle « les instituts de vie consacrée », même
s’il y a des personnes consacrées, à titre individuel, en leur sein.
Certains (hommes ou femmes) peuvent opter pour une consécration à vie.
Les « consacrés à vie » ne font pas « profession » (terme réservé à la vie religieuse) mais font des v?ux
privés de célibat, pauvreté et obéissance (cf. plus haut).
?
Si certains célibataires de ces associations veulent vivre une vie de religieux (au sens canonique
du terme), ils doivent se séparer des autres membres de l’association et former un groupe à part qui pourra
demander le statut canonique d’institut religieux (il y a des conditions bien précises à remplir et toute
une procédure pour être érigé en institut religieux). En effet, une association de fidèles, en tant que telle,
ne peut pas devenir un institut religieux puisqu’elle comprend à la fois des hommes, des femmes et des
couples, vivant ensemble.
Si certains membres veulent demander à être reconnus comme institut religieux, alors l’association
doit se scinder en plusieurs groupes, par exemple :
-
les personnes mariées ;
-
des femmes ou des hommes célibataires consacrés ;
un groupe d’hommes ou de femmes célibataires qui engagent la procédure officielle pour demander à être érigés en institut religieux.
Ce fut le cas, par exemple, des prêtres du Chemin Neuf qui sont devenus un institut religieux.
?
Quelle différence entre les associations de fidèles et la vie religieuse ?
C’est une différence de nature et non pas une différence qualitative.
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Par exemple :
La « profession religieuse » (les v?ux religieux) fait entrer dans un état de vie nouveau. (Ce n’est
pas le cas pour les associations de fidèles.)
Les v?ux religieux sont « publics » (c. 1192) parce qu’ils sont reçus au nom de l’Eglise par le supérieur religieux légitime. Il y a donc engagement réciproque de l’Eglise (par l’Institut) envers la personne et
de la personne envers l’Eglise (par l’Institut), pour toute la vie.
L’Eglise est responsable, une fois qu’elle a érigé un institut. (Ainsi, par exemple, quand un religieux de
v?ux définitifs veut quitter l’Institut ou doit être renvoyé, l’Institut et le religieux doivent se conformer à
la procédure prévue par le Droit canon pour respecter la liberté et les intérêts de l’un et de l’autre. (Il n’y
a rien de semblable pour les associations de fidèles.)
Ce qui précède n’est évidemment pas exhaustif !
Pour plus de détails, on pourra se reporter avec intérêt à :
-
Code de Droit Canonique 1983
-
Vita Consecrata, 1986
-
Comité canonique de la CSM et de la CSMF : Des vocations dans l’Eglise, 2002
-
Guide 2005 de l’Eglise catholique en France, Bayard/Cerf/Fleurus-Mame
Et à des numéros de la revue « Jeunes et Vocations » du Service National des Vocations, par exemple
:
-
Jeunes et Vocations n° 108, février 2003 : Présenter la vie religieuse
Jeunes et Vocations n° 114, août 2004 : Dans la diversité des dons de l’Esprit (formes de vie
consacrée, autres que la vie religieuse).
Ceux-ci sont consultables sur le site du SNV : http://vocations.cef.fr
F4
Enquête sur les novices français, en France,
hommes et femmes de vie apostolique et monastique,
au 1er janvier 2004
Synthèse
Deux enquêtes ont précédé celle-ci : Potel 1981 et Potel 1995 mais, la plupart du temps, elles
incluaient aussi les séminaristes.
La synthèse ci-dessous ne retient que les données chiffrées les plus importantes de cette
enquête. Elle n’est pas exhaustive.
1. Sources
Les chiffres de référence ont été transmis par :
- la Conférence des Supérieures Majeures (CSM), religieuses de vie apostolique,
- la Conférence des Supérieurs Majeurs de France (CSMF), religieux apostoliques et
moines,
- le Service des Moniales (SDM).
Un questionnaire a été envoyé, pour chaque novice, aux Instituts et monastères ayant des
novices le 1er janvier 2004.
2. Répartition des réponses
Total
ont répondu
soit
représentant
CSM
90
76
84 %
10 % des instituts
CSMF
93
80
86 %
27 % des instituts et monastères
SDM
124
68
55 %
17 % des monastères féminins
TOTAL
307
224
73 %
16 % des instituts et monastères
Sur les 224 réponses :
Hommes
37 %
Femmes
63 %
En 1ère année
52 %
En 2e année
44 %
Vie religieuse apostolique
41 %
Vie monastique
55 %
« Missionnaires » au loin
2%
Sans indication
Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS
8 novices
1
3. Profil des novices
3.1. Age moyen : 33 ans. Près de 90 % ont plus de 25 ans.
3.2. Origine géographique : essentiellement les grandes villes
Par ordre décroissant :
- province ecclésiastique de Paris : 24 %
- province ecclésiastique de Lyon : 13 %
- province ecclésiastique de Rennes : 11 %
3.3. Formation avant le noviciat
- niveau Bac : 11 %
- niveau licence : 21 %
- niveau maîtrise : 16 %
- diplôme de grandes écoles :10 %
N.B. : 86 % ont au moins le baccalauréat
62 % ont un niveau égal ou supérieur à Bac + 3
Arrêt des études à un âge moyen de 22,5 ans.
3.4. Pratique des langues étrangères
Oui, à 70 %
(dont 41 % au moins une langue étrangère parlée
et 46 % deux langues étrangères parlées)
- anglais : 83 %
- allemand : 30 %
- espagnol : 28 %
4. Activité professionnelle avant le noviciat
Oui, à 73 %
- dans la catégorie « professions intermédiaires » : 43 %
- dans la catégorie « cadres et professions supérieures » : 28 %
- dans la catégorie « employés » : 22 %
N.B. : Le niveau d’études s’élevant, le pourcentage des « cadres et professions
intellectuelles supérieures » est en nette augmentation (8 % en 1981).
Durée moyenne de l’activité professionnelle : 5,8 ans.
5. Vie en Eglise avant le noviciat
5.1. Baptême
- de la naissance à 2 ans : 89 % (dont 72 % avant 1 an)
- entre 2 et 10 ans : 4 %
- entre 11 et 19 ans : 3 %
- à l’âge adulte : 3 %
Confirmation
- avant 16 ans : 57 % (à 14 et 15 ans : 22 %)
- de 16 à 20 ans : 19 %
- de 21 à 29 ans : 11 %
- après 30 ans : 6 %
2
Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS
5.2. Mouvement d’Eglise ayant été une référence
Oui à 67 %
dont :
• scoutisme et guidisme : 28 %
• communautés « nouvelles » : 17 %
• instituts religieux : 13 %
• groupes de prière : 7 %
• communautés paroissiales : 7 %
• aumôneries : 6 %
- Evénement d’Eglise ou expérience particulière ayant été une référence :
Oui à 62 %
dont :
• JMJ : 48 %
• pèlerinages et marches : 19 %
• retraites : 15 %
• expériences personnelles diverses : 10 %
- Engagement dans l’Eglise :
Oui à 72 %
dont :
• paroisses : 29 %
• catéchèse, catéchuménat, confirmation : 22 %
• aumônerie : 16 %
• scoutisme et guidisme : 16 %
N.B. : Par rapport à l’enquête Potel de 1995, on note une poussée des
engagements dans le paroissial, l’évangélisation, le caritatif et
l’humanitaire au détriment des mouvements d’action catholique
spécialisés ou éducatifs.
5.3. Accompagnement spirituel avant le noviciat
Oui à 87 %
durée moyenne : 4 ans
- Activité de discernement organisée par un institut religieux
Oui à 37 %
- Participation à des propositions du Service Diocésain des Vocations
Oui pour près de 33 %
dont :
• jusqu’à un an inclus : 60 %
• plus d’un an : 23 %
Temps moyen : 1 an et 7 mois
5.4. Age du premier appel à la vie religieuse
- entre 7 et 12 ans : 25 %
- entre 13 et 15 ans : 8 %
- entre 16 et 25 ans : 43 % (dont : 25 % entre 20 et 24 ans)
Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS
3
Sur ces 43 % • 4 novices ont été baptisés à l’âge adulte
• 2 novices sont issus d’autres religions
• 75 % ont un niveau égal ou supérieur à la licence
- après 25 ans : 17 %
N.B. : L’âge du premier appel a tendance à s’élever (en 1995, il se situait plutôt
entre 15 et 19 ans).
5.5. Personne ayant tenu une grande place dans la décision d’entrer au noviciat
Oui à 58 %
dont :
• religieux / religieuse : 49 %
• prêtre diocésain : 22 %
• amis : 13 %
• membres de la famille (incluant prêtres et religieux) : 9 %
N.B. : La question était formulée différemment dans l’enquête Potel 1981 et
incluait les séminaristes.
5.6. Aspects les plus déterminants pour la forme de vie religieuse choisie
Les principaux aspects, par ordre décroissant :
- vie communautaire, fraternelle, familiale : 19 %
- choix d’un institut en raison de son aspect spécifique (spiritualité, charisme,
etc.) : 18 %
- vie de prière, oraison, lectio divina : 18 %
- équilibre ou unité de vie : 14 %
- silence, solitude : 12 %
- belles liturgies, offices, Parole de Dieu : 9 %
- don total, radicalité : 9 %
Quelques remarques :
Noter qu’il ne s’agit pas des aspects les plus déterminants pour le choix de la vie
religieuse elle-même mais pour le choix de la forme que prendra cette vie religieuse.
1. Les chiffres sont souvent très différents des enquêtes Potel précédentes dans
lesquelles on ne demandait de retenir que deux aspects. En 2004, la question
est ouverte : chaque novice peut en noter autant qu’il veut.
2. Le choix de la vie religieuse n’est pas en cause car un réel désir de consacrer
sa vie à Dieu motive la démarche.
On sait que la vie religieuse implique de fait le don de soi au Christ, la vie
communautaire, la vie de prière personnelle et liturgique, la vie apostolique ; il
est donc peu étonnant que l’appel et la référence au Christ ne représentent
explicitement que 4 %.
Les questions des novices portent davantage sur la manière concrète de vivre
cette consécration :
- quel type d’institut choisir ?
- comment vit-on dans cet institut ? (« dosage » de prière, travail, vie
communautaire, etc.)
- quel est son esprit ? (charisme, spécificité, spiritualité…)
4
Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS
Cela pourrait expliquer l’importance accordée à :
- l’équilibre de vie qui passe de 4 % en 1995 à 14 % ;
- au choix d’un institut religieux qui passe de 9 % en 1995 à 18 %
Peut-on parler d’une recherche plus personnelle et plus approfondie de la
manière de suivre le Christ dans la vie religieuse ?
6. Situation familiale
6.1. Famille
Une famille moyenne de 3,7 enfants (chiffre supérieur à la moyenne nationale)
- famille de 2 à 4 enfants : 70 %
dont :
• 2 enfants : 21 %
• 3 enfants : 31 %
• 4 enfants : 18 %
6.2. Les parents
- le père :
- la mère :
• catégorie « cadres et professions intellectuelles
supérieures » : 44 %
• catégorie « ouvriers » : 17 %
• catégorie « professions intermédiaires » : 15 %
• catégorie « artisans, commerçants, chefs d’entreprise » : 10 %
• catégorie « mères au foyer » : 40 %
• catégorie « employées » : 17 %
• catégorie « professions intermédiaires » : 17 %
• catégorie « cadres et professions intellectuelles
supérieures » : 14 %
- situation religieuse des parents :
• mariés religieusement : 85 % (88 % en 1995)
divorcés : 10 % (6 % en 1995)
• catholiques pratiquants et engagés : père : 34 %
mère : 49 %
catholiques pratiquants : père : 33 %
mère : 29 %
• catholiques non pratiquants : père : 17 %
mère : 10 %
• indifférents religieusement : père : 7 %
mère : 8 %
• hostiles ou en opposition : père : 4 %
mère : 3 %
N.B. : Les novices français de 2004 restent majoritairement issus de familles
catholiques pratiquantes et, pour un bon nombre, de familles catholiques
pratiquantes et engagées.
Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS
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7. Autres centres d’intérêt des novices
7.1. Pratique d’un sport dans l’année précédant l’entrée au noviciat
Oui pour moins d’un tiers
dont :
• natation : 29 %
• course à pied : 25 %
• randonnée : 18 %
• cyclisme : 15 %
7.2. Engagement social
Oui pour 78 %
dont :
• associatif : 44 %
• caritatif : 29 %
• socio-culturel : 17 %
• syndical : 4 %
• politique = 3 %
• autres = 11 %
N.B. : Chiffres supérieurs à la moyenne française (37 %)
Par rapport à 1981, on constate la désaffection pour le monde syndical
et la baisse du socio-culturel au profit du caritatif.
7.3. Expérience de plus d’un mois à l’étranger
Oui à 87 %
dont :
Motif :
• en Europe : 61 %
• hors d’Europe : 47 %
• vacances : 44 %
• études : 30 %
• raisons familiales : 17 %
• travail professionnel : 14 %
• aide humanitaire : 10 %
7.4. Loisir préféré
192 novices (86 %) ont répondu.
• marche à pied : 31 %
• lecture : 23 %
• musique : 16 %
• sport : 14 %
• dessin : 6 %
• pratique d’un instrument et chant : 5 %
Un « portrait-type » des novices est disponible sur le site internet.
Service National des Vocations
Paris, le 18 janvier 2005
6
Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS
F5
Instituts religieux accueillant
des personnes en situation particulière 1
(mise à jour janvier 2011)
I - Instituts religieux féminins
A - Accueillant, outre des personnes en bonne santé, des personnes marquées
par un handicap ou une santé fragile
1. Vie monastique bénédictine
• Sœurs de Jésus Crucifié (handicap physique)
Prieuré Saint Joseph – 1, rue Victor Thiébaut – 77177 Brou-sur Chantereine
tél. : 01 60 20 11 20
• Monastère La Paix Notre-Dame (santé fragile)
Flée – 72500 Château-du-Loir – tél. : 02 43 44 14 18
• Prieuré Notre-Dame des Pauvres (santé fragile)
24110 BOURROU – tél. : 05 53 81 93 92
2. Vie semi-contemplative
• Fraternité Marie Immaculée (pour santé fragile et problèmes nerveux stabilisés)
(spiritualité mariale et franciscaine)
• Foyer Saint François – Amailloux – 79350 CHICHE – tél. : 05 49 95 58 17
• Foyer Notre-Dame – 79600 MAISONTIERS – tél. : 05 49 95 53 50
3. Vie apostolique
• Servantes de l’Agneau de Dieu (handicap physique ou sensoriel, santé fragile)
Spiritualités ignatienne et de Ste Thérèse ; activités paroissiales. Accueille aussi des religieuses
d’autres congrégations.
85, route du Vieux-Saint-Marc – 29283 BREST – tél. : 02 98 02 08 25
4. Autres
• Association de fidèles laïques consacrées:
Béthanie (pour tous handicaps, « ni contemplative, ni apostolique »)
126, rue de Greneuse – 76410 Saint-Aubin les Elbeuf – tél. : 02 35 77 21 15
B - Accueillant des personnes atteintes d’un handicap sensoriel, mental ou social
1. Handicap sensoriel
• Sœurs aveugles de Saint-Paul
Des jeunes filles aveugles sont admises sous réserve que les sœurs clairvoyantes demeurent en
nombre sensiblement égal. Les sœurs dirigent un institut d'éducation sensorielle pour jeunes
filles aveugles. Elles ont également pris en charge un foyer d'accueil à vie pour femmes aveugles, une imprimerie et un atelier de reliure de livres en braille.
Sœurs aveugles de Saint-Paul – 88, avenue Denfert-Rochereau – 75014 Paris – 01 43 35 08 70
SNEJV - janvier 2012
2. Handicap mental
• Les Petites Sœurs disciples de l'Agneau (vivre la vie contemplative avec des sœurs trisomiques,
avec le soutien spirituel de l’abbaye de Fontgombault)
14 rue de la Garenne – 36300 Le Blanc – tél. : 02 54 37 17 73
• Notre-Dame d’Espérance
Congrégation bénédictine (handicaps physiques, santé fragile)
Prieuré de la Vierge Marie – 60940 Cinqueux – tél. : 03 44 72 75 35
3. Handicap social
• Dominicaines de Béthanie : accueillent d’anciennes délinquantes.
Dominicaines de Béthanie – 91910 Saint Sulpice de Favières – tél. : 01 64 58 42 08
Couvent de Béthanie – 1470 Chables – Suisse
4. Autres
• Fraternités Lataste (Groupements de vie évangélique)
Fraternités Lataste – 60 route des Vourles – 69230 Saint Genis-Laval
C - Accueillant des femmes veuves ou isolées
• Maison Saint Benoît (en lien avec Notre-Dame d’Espérance)
60310 Roye-sur-Matz – tél. : 03 44 43 07 20
• Fraternité Notre-Dame de la Résurrection
80 rue de la Tome-Issoire – 75014 Pairs – tél. 01 43 29 67 21
II - Instituts religieux masculins
A - Accueillant des personnes de santé fragile ou marquées par un handicap
• Congrégation Notre-Dame d’Espérance
Congrégation bénédictine pour handicaps physique, psychiques, sociaux. Accueille aussi des
religieux malades.
Prieuré Notre-Dame d’Espérance – 4, rue Pétrie – 80290 Croixrault – tél. : 03 22 90 01 27
F7
La vocation missionnaire “au loin”
Texte proposé par « l’Atelier Missionnaire », 29 mai 2001
Etre missionnaire aujourd’hui c’est, pour tout chrétien, vivre ce à quoi l’Eglise est appelée : annoncer
la Bonne Nouvelle de l’Evangile à tous.
Parmi les chrétiens, certains répondent à un appel particulier d’évangélisation d’autres peuples, d’autres cultures (mission ad gentes). Ce sont les missionnaires. Beaucoup d’entre eux s’engagent à vie dans
les Instituts ou des Congrégations voués totalement à la mission.
Les missionnaires acceptent de se déplacer vers un autre pays, certes, mais d’abord d’opérer un déplacement à l’intérieur d’eux-mêmes (quitter leurs propres racines, aller vers l’autre dans son altérité de race
ou de culture…), pour rejoindre d’autres peuples, d’autres cultures ou religions, répondre à l’appel d’autres Eglises et devenir lien entre leur propre Eglise et ceux qu’ils rejoignent.
Pressés par l’Evangile, les missionnaires seraient infidèles à eux-mêmes s’ils ne partaient pas à la rencontre de l’autre dans une attitude de dialogue. Ce dialogue implique écoute, respect et reconnaissance
de l’autre, de ses capacités, de ses dons… en même temps que la capacité de « rendre compte de l’espérance qui est en eux » (1 P 3, 15).
Les missionnaires sont porteurs du désir d’éveiller en chacun, chaque peuple, chaque religion, l’écoute
de l’appel de Dieu et la réponse à son dessein d’amour à la manière de Jésus-Christ.
Ils croient qu’une vie authentiquement humaine peut se fonder sur l’Evangile. C’est pourquoi ils osent
l’annoncer en dehors de leur culture, de leurs familles, de leur langue et de leur pays. Ils tentent de rassembler des communautés qui confessent leur foi en Jésus-Christ et de bâtir l’Eglise. Ils recherchent avec
l’autre un chemin de bonheur et de promotion de l’homme dans la ligne de l’Evangile de Jésus-Christ
qui appelle à la vie.
La vocation missionnaire suppose donc :
• La disponibilité
- pour accueillir et contempler l’Esprit déjà à l’œuvre (prière personnelle et communautaire),
- pour recevoir, pour se laisser enrichir et questionner par l’autre,
- pour oser partager sa foi dans un contexte différent,
• L’enracinement dans la culture allant jusqu’à à la fraternité. Dans cet enracinement, les missionnaires font l’expérience de leur pauvreté, de leur faiblesse, de la désappropriation à l’image du Christ
qui s’est dépouillé de lui-même pour habiter parmi nous. Ils font aussi l’expérience de la joie de pouvoir communiquer (apprentissage de la langue), de découvrir une religion, une sagesse, une culture
différentes… et de partager leur foi en Jésus-Christ.
• La solidarité avec un peuple et l’engagement dans l’attention à tous et jusque dans le combat
pour la justice, la paix et la libération pour les plus petits.
Cette vie de témoignage missionnaire fait apparaître l’Eglise comme sacrement du Royaume, signe
d’une humanité à naître, humanité réconciliée où tous les peuples, toutes les cultures se reconnaissent.
SNEJV - janvier 2012