F– A propos de la vie consacrée - Le site des acteurs de la pastorale
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–F– A propos de la vie consacrée SNEJV - janvier 2012 F1 La vie consacrée dans l’Église Par le baptême et la confirmation, tout chrétien est marqué du don de l’Esprit-Saint et donc « consacré ». Mais des hommes et des femmes vivent de manière particulière cette consécration par le choix d’un état de vie ou par l’engagement dans un institut. Dans l’Église on désigne ainsi par « vie consacrée » ces différentes formes de vie par lesquelles des hommes ou des femmes s’engagent à vivre d’une manière spécifique leur vocation baptismale et se consacrent par un engagement pour toute leur vie. Dans l’exhortation apostolique post-synodale (Vita consecrata, 1996), le Pape Jean-Paul II a rappelé les grandes formes de « vie consacrée » : - la vie religieuse, monastique ou apostolique ; - les instituts séculiers ; - les sociétés de vie apostolique ; - l’ordre des vierges, les veuves consacrées et les ermites ; Le pape a porté aussi attention aux « nouvelles expressions de la vie consacrée ». Par la consécration de leur vie, les hommes et les femmes qui s’engagent font profession de suivre le Christ d’une manière radicale : cette démarche insiste sur la liberté de la relation fraternelle dans l’écoute, l’ « obéissance » mutuelle, sur l’attention à la fraternité dans une vie chaste, c'est-à-dire qui se rend gratuitement attentive à l’autre, et dans le joyeux détachement de toute possession égoïste. Cela est vécu en communauté ou non, dans un certain « écart fertile » par rapport aux réflexes mondains, avec éventuellement une mission propre pour certains instituts ou, tout simplement, dans les activités ordinaires d’une vie sociale ou professionnelle. I. Instituts de vie consacrée - Vie religieuse, monastique ou apostolique : dès les premiers siècles de l’Église s’est développée cette forme de vie, (inspirée surtout de Saint Benoît en Occident), et dans laquelle des hommes ou des femmes ont choisi de chercher Dieu en se donnant à lui « sans rien préférer à l’amour du Christ ». D’autres familles monastiques se sont développées ensuite alliant - de manières diverses - vie contemplative, accueil, service des pauvres. Répondant à la fois aux appels de l’Esprit et aux besoins des hommes (soins, enseignement, missions etc.), de nombreux instituts de vie consacrée sont nés au fil des siècles. Dans cette forme de vie religieuse, contemplation et action apostolique sont étroitement liées dans la fidélité au charisme du ou des fondateurs. Pour les instituts religieux la vie communautaire est un des piliers importants de cette forme « instituée » de vie consacrée. La mission et la prière partagées, la communion construite au jour le jour sont appelées à manifester au sein de l’Église et au cœur du monde la puissance de l’Esprit capable d’unir dans une charité fraternelle des hommes et des femmes qui ne se sont pas choisis. - Instituts séculiers : les laïcs engagés dans un institut séculier vivent au cœur des réalités du monde (du « siècle »). Ils participent à la tranformation évangélique du monde comme un levain dans la pâte. Par les liens sacrés de chasteté dans le célibat, de pauvreté, d’obéissance ils s’engagent pour toute leur vie à vivre la fidélité au Christ au cœur de leur situation sociale ou professionnelle et à servir, là où ils sont, la mission de l’Église. A la différence de la vocation religieuse, l’Église reconnaît que l’engagement dans un institut séculier n’entraîne pas un changement d’état : les laïcs restent laïcs et les prêtres diocésains restent prêtres diocésains. Il y a des instituts masculins, féminins et cléricaux, coexistant parfois dans une même famille spirituelle. Sans vie communautaire, les membres d’instituts séculiers se retrouvent cependant régulièrement pour des temps de vie fraternelle. SNEJV - janvier 2012 II. Autres formes de consécration de vie Sociétés de vie apostolique A côté des instituts de vie consacrée et à la manière des instituts religieux de vie apostolique, des sociétés sont nées en fonction de besoins pressants d’une époque (mission ad extra, œuvres de charité, formation des prêtres, éducation des jeunes etc.). Proches de la vie religieuse apostolique ces « sociétés » s’en distinguent par l’absence de vœux religieux. L’accent premier est mis sur la mission reçue à la suite du fondateur et confirmée par l’Église. A la différence des congrégations religieuses cléricales, les prêtres membres d’une société de vie apostolique peuvent être « incardinés » soit dans la société, soit dans leur diocèse d’origine. Ordre des vierges De tradition très ancienne dans l’Église, l’ordre des vierges a été remis en valeur par le pape Paul VI en 1970, il propose à des femmes, qui poursuivent leur vie de laïques dans le monde, de manifester par leur union au Christ dans le célibat au sein d’une Église diocésaine, le signe de l’Alliance du Christ avec l’humanité. Par leur consécration, dans les mains de l’évêque, les vierges s’engagent de manière définitive au service de Dieu, de l’Église et de leurs frères pour manifester le signe de cette Alliance. Dans l’Église les vierges témoignent de l’amour que l’Église est invitée à porter au Christ, lui qui a donné sa vie pour elle. Elles peuvent se regrouper en associations. Ermites En dehors des formes d’érémitisme vécues dans le cadre d’instituts religieux, le code de droit canonique parle de cette forme de vie consacrée en ces termes : « outre les instituts de vie consacrée l’Église reconnaît la vie érémitique, par laquelle les fidèles vouent leur vie à la louange de Dieu et au salut du monde dans un retrait plus strict du monde, dans le silence et la solitude, dan la prière assidue et la pénitence ». L’engagement des ermites, par des vœux, se fait dans les mains de l’évêque et sous sa responsabilité ; les ermites conviennent d’un programme de vie avec l’évêque. Veuves et veufs consacrés Dans son exhortation sur la vie consacrée, Jean-Paul II mentionne aussi qu’« on assiste aujourd’hui au retour de la consécration des veuves, ainsi que celles des veufs. Par leur vœu de chasteté perpétuelle pour le Royaume de Dieu, ces personnes se consacrent dans leur condition pour se donner à la prière et au service de l’Église » (Vita consecrata n° 7) III. Des nouvelles formes de vie Si la consécration baptismale se vit de manière particulière et « instituée » dans les formes reconnues de la vie religieuse ou des autres instituts de vie consacrée, elle se vit de bien d’autres manières : Famille spirituelles : depuis quelques décennies, ce qui avait été suscité dans les siècles passés sous des formes diverses (Tiers Ordres, oblature…) a retrouvé un nouvel élan dans des formes variées d’associations de laïcs aux congrégations religieuses. Des hommes et des femmes viennent ainsi puiser, pour leur vie chrétienne et leur engagement dans le monde, aux sources spirituelles qui ont fait leurs preuves et parfois s’engagent de manière plus étroite à partager la vie de l’Institut et sa mission. Par là se réalise aussi une réelle communion des états de vie. Communautés nouvelles : l’originalité des mouvements ecclésiaux ou communautés nés depuis quelques décennies a souvent été le fait qu’ils regroupaient des hommes et des femmes, des prêtres et des laïcs, des couples et des célibataires avec le désir que cette communion des états de vie soit un soutien au chemin de sainteté de chacun et un élément structurant de la mission commune. Dans ces groupes, des hommes ou des femmes ont choisi sous des modalités diverses de s’engager pour toute leur vie. Certaines de ces nouvelles communautés relèvent déjà de la Congrégation des Instituts de Vie Consacrée tandis que d’autres sont des Associations privées ou publiques de fidèles. Une question : consécration et mariage ? A cette question le pape Jean-Paul II a apporté la réponse suivante dans son exhortation sur la vie consacrée (n° 62) : « On ne peut faire entrer dans la catégorie spécifique de la vie consacrée les formes d'engagement, cependant louables, que des couples chrétiens prennent dans certaines associations ou mouvements ecclésiaux, lorsque, dans l'intention de porter à la perfection de la charité leur amour déjà en quelque sorte « consacré » dans le sacrement du mariage, ils confirment par un v?u le devoir de la chasteté propre à la vie conjugale et, sans négliger leurs devoirs envers leurs enfants, ils professent la pauvreté et l'obéissance. Par cette précision nécessaire sur la nature de ces expériences, on n'entend pas sous-estimer ce chemin de sanctification particulier, auquel n'est certes pas étrangère l'action de l'Esprit, infiniment riche de dons et d'inspirations ». Père Jean Quris Secrétaire général adjoint de la CEF, Secrétaire de la commission épiscopale vie consacrée SNEJV - janvier 2012 F2 Les différentes formes de vie consacrée 1. La vie religieuse parmi les différentes formes de vie consacrée Les formes de vie consacrée reconnues par l’Eglise sont déterminées avec précision dans le Code de Droit canonique et divisées en quelques catégories fondamentales : • Les instituts religieux « dont les membres prononcent, selon le droit propre, des vœux publics perpétuels, ou temporaires à renouveler à leur échéance, et mènent en commun la vie fraternelle » (can. 607, § 2). Le droit propre d’un institut est celui qui est défini par ses constitutions et éventuellement d'autres textes normatifs ; il complète et précise le droit commun, c’est-à-dire celui que l’Eglise définit pour tous les instituts. • Les instituts séculiers « où les fidèles vivant dans le mondent tendent à la perfection de la charité et s’efforcent de contribuer surtout de l’intérieur à la sanctification du monde » (can. 710). • Sont assimilées aux instituts de vie consacrés les sociétés de vie apostolique « dont les membres, sans les vœux religieux, poursuivent la fin apostolique propre de leur société et, menant la vie fraternelle en commun tendent, selon leur mode de vie propre, à la perfection de la charité par l’observation des constitutions » (can. 731, § 1). • Outre les instituts de vie consacrée, l’Eglise reconnaît la vie érémitique ou anachorétique, par laquelle des fidèles vouent leur vie à la louange de Dieu et au salut du monde dans un retrait plus strict du monde, dans le silence de la solitude, dans la prière assidue et la pénitence » (can. 603, § 1). • « A ces formes de vie consacrée s’ajoute l’ordre des vierges qui, exprimant le propos sacré de suivre le Christ de plus près, sont consacrées à Dieu par l’évêque diocésain selon le rite liturgique approuvé, épousent mystiquement le Christ Fils de Dieu et sont vouées au service de l’Eglise » (can 604, § 1). • Le Droit canon prévoit aussi l’existence de nouvelles formes de vie consacrée que l’Esprit Saint suscite dans l’Eglise. Elles pourront être approuvées par le Siège apostolique, avec le discernement des évêques diocésains (can. 605). L’organisme romain dont dépendent les différentes formes de vie consacrée s’appelle maintenant Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et pour les Sociétés de Vie apostolique (CIVCSVA). Tableau proposé par Christiane Hourticq, Les Religieuses, Editions de l’Atelier, 1996. 2. Les différentes formes de vie consacrée selon le Code de droit canonique (1983) Tableau proposé par le père Michel Dortel-Clodot, s.j. (voir au verso) SNEJV - janvier 2012 Instituts religieux Vierges consacrées Ermites Vie apostolique Instituts séculiers Moniales Célibat pour Dieu Célibat pour Dieu Célibat pour Dieu Célibat pour Dieu Célibat pour Dieu Statut juridique public Statut juridique public Statut juridique public Statut juridique public Statut juridique public Personnes individuelles Structure hiérarchique (supérieur) Structure hiérarchique (supérieur) Structure hiérarchique (responsable) Structure hiérarchique Absence de communauté Vie solitaire (possibilité d’association prévue par le Code) Vie de communauté Vie de communauté Pas de vie commune Rattachement à un groupe fraternel Absence de communauté Vie solitaire Vie dans le siècle, dans le monde (mais non laïque au sens du décret conciliaire sur l’apostolat des laïcs) Vie cloîtrée retirée du monde Vie régulière dans le monde Vie dans le monde (laïque au sens du décret conciliaire sur l’apostolat des laïcs) Vie retirée du monde Sans obligation de règle de vie individuelle Règle commune Règle de vie commune à tout l’institut Règle de vie commune à tout l’institut Règle de vie individuelle (Droit canon) Propositum et Sequela Christi qui implique l’esprit des conseils évangéliques Conseils évangéliques assumés par des vœux Conseils évangéliques assumés par des vœux Conseils évangéliques assumés par des vœux ou des promesses Conseils évangéliques assumés par des vœux Consécration liturgique Rituel unique, public et très solennel Profession perpétuelle Possibilité de consécration liturgique virginale Profession perpétuelle Engagement définitif Profession définitive Profession de vie érémitique Voile Anneau Voile Anneau Habit religieux ou signe distinctif selon les constitutions Anneau Aucun signe distinctif Signe distinctif ou non selon les personnes Liturgie des Heures selon les constitutions Pas de Liturgie des Heures obligatoire Liturgie des Heures selon la Règle de vie Remise du Livre de Prière Office choral obligatoire Liturgie des Heures vivement Obligation personnelle selon recommandée les constitutions Propositum émis entre les mains de l’évêque consécrateur Vœux émis entre les mains des supérieurs majeurs (si consécration des vierges, évêque consécrateur) Vœux émis entre les mains des supérieurs majeurs Vœux ou autres liens sacrés émis entre les mains du responsable compétent Vœux émis entre les mains de l’évêque ou de son délégué Propositum (ayant valeur de vœu public) Vœu public Vœu public Vœu public (dans la discrétion) Vœu public Lien étroit, particulier et direct avec l’évêque diocésain Lien étroit, particulier et direct, avec l’Eglise diocésaine Lien étroit avec l’évêque Dans leur prière, ils portent l’Eglise diocésaine Amour sponsal du Christ et amour particulier de l’Eglise Signe de l’amour virginal et sponsal de l’Eglise pour le Christ Amour sponsal du Christ et amour particulier de l’Eglise Service : Louange divine, Eglise en prière au cœur du monde Mission d’Eglise selon le charisme et/ou travail professionnel Disponibilité pour le service Sanctification du monde de l'intérieur et évangélisation dans le monde et du dedans Amour sponsal Louange divine, Eglise en prière en retrait du monde Louange divine Le travail monastique Service de l’Eglise et des hommes selon les Constitutions Travail professionnel Louange divine, Eglise en prière dans la solitude radicale Travail pour subvenir à ses besoins F3 Essai de clarification autour de termes tels que : instituts, vie religieuse, vie consacrée, associations de fidèles, communautés « nouvelles », etc. L’objectif de ce document est modeste. Il s’agit seulement d’essayer de sortir de la confusion ambiante en précisant l’identité de chacun des groupes présentés. Savoir qui est qui permet d’aider de manière plus juste, de jeunes adultes en discernement de leur vocation personnelle. Il ne s’agit donc pas de comparer les « mérites » respectifs de telle ou telle vocation car toutes sont nécessaires à l’Eglise et jouent en complémentarité. A propos du Code de Droit Canonique de 1983 et des textes du Magistère • Le livre II Code de Droit canonique de 1983 s’intitule Le Peuple de Dieu. Son plan est le suivant : 1ère partie : Les fidèles du Christ avec – au titre V – les associations de fidèles (c. 298-329), voir plus loin. 2e partie : La constitution hiérarchique de l’Église 3e partie : Les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique (c. 573-746) qui, euxmêmes, sont divisés de la manière suivante : - Section I : « Les instituts de vie consacrée » Titre I : « Normes communes » (c. 573-606). Il précise qu’ « il existe dans l‘Église de très nombreux instituts de vie consacrée, munis de dons différents selon la grâce qui leur a été donnée » et rappelle le fondement christologique de tout institut. (can. 577). Il ajoute « outre les instituts de vie consacrée, l’Eglise reconnaît la vie érémitique (c. 603) et l’Ordre des Vierges (c. 604). Titre II : « Les instituts religieux » (c. 607-709) Titre III : « Les instituts séculiers » (c. 710-730) - Section II : « Les sociétés de vie apostolique » (c. 731-746) • Depuis les années 1985, nous assistons à une évolution du regard et de la pensée. Avant de poser des différences à l’intérieur de l’Église, on rappelle que tout membre de l’Église est d’abord un chrétien. C’est au titre de notre baptême et de notre confirmation que nous sommes appelés à vivre notre vie chrétienne (selon des modalités différentes) et à être témoins de l’Évangile dans la société et pour le monde. Cela amène aussi à penser l’Église locale (l’Église de l’évêque) comme étant l’Église universelle en un lieu donné et non pas une « portion » de l’Église universelle. • Dans l’exhortation apostolique de Jean Paul II (Vita consecrata, la vie consacrée) de 1996, le Pape présente chacune des formes de vie consacrée mentionnées dans le Droit canon (cf. plus haut). Puis il ajoute la mention des veuves consacrées dans le numéro 7, et un paragraphe (le n°12) sur les « nouvelles expressions de la vie consacrée » ou des « formes de vie consacrée nouvelles ou renouvelées », en précisant que ces nouvelles formes s’ajoutent aux anciennes, « signes de la complémentarité des dons de l’Esprit Saint ». Ces « nouvelles expressions » ou « formes nouvelles ou renouvelées » peuvent désigner SNEJV - janvier 2012 aussi bien des instituts religieux récemment fondés que des « expériences originales, à la recherche de leur identité propre et attendant d’être officiellement reconnues par le Siège Apostolique ». Veillons à l’utilisation du vocabulaire approprié • Distinguons les « instituts de vie consacrée » et les « personnes consacrées » - Les « instituts de vie consacrée » sont, au sens strict (cf. Droit Canon), les instituts religieux et les instituts séculiers, auxquels on rattache les sociétés de vie apostolique. - Les « personnes consacrées » Tout chrétien est d’abord un consacré au sens propre et fort du terme, du fait même de son baptême. Il est baptisé et donc consacré dans l’Unique consacré, le Christ. Aujourd’hui, le terme de « consacré » est habituellement utilisé pour désigner toute personne qui s’engage au célibat pour le Royaume (ou à cause de Dieu et de l’Évangile), engagement qui peut être, ou non, signifié par une démarche particulière mais qui, de toutes façons, s’enracine dans la consécration fondamentale qu’est le baptême (cf. Vita consecrata n° 32). Ainsi, des chrétiens laïcs peuvent s’engager à vivre leur baptême dans le célibat sans pour autant l’exprimer par une demande particulière. D’autres laïcs, au contraire, veulent signifier ce choix du célibat de manière explicite, par exemple par un engagement privé ou des v?ux privés (c. 92). Ils peuvent le faire après en avoir parlé avec un confesseur ou un prêtre qui peut aussi les relever de cet engagement privé. Ce sont donc des « laïcs consacrés », à titre individuel ou dans le cadre d’une association de fidèles, de l’Ordre des vierges, etc. Structures de l’Église de France (2005) Les huit commissions épiscopales, composées exclusivement d’évêques, ont été précisées le 10 octobre 2005 par un communiqué de presse de la conférence des Evêques de France (CEF). On note : • La Commission pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale : président Mgr Hervé Giraud, évêque auxiliaire de Lyon ; • La Commission pour la vie consacrée : président Mgr François Blondel, évêque de Viviers. Par ailleurs, neuf Conseils sont créés. Ils sont composés d’évêques qui s’adjoignent les compétences de membres prêtres, religieux et religieuses, laïcs. L’un de ces conseils est le Conseil pour les mouvements et associations de laïcs, présidé par Mgr François Maupu, évêque de Verdun. Les membres non-évêques seront nommés dans les mois qui viennent. Le Guide 2005 de l’Eglise catholique en France présente un grand nombre d’associations de laïcs (p. 181 à 231). I - LES INSTITUTS DE VIE CONSACRE ET LES SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE 1. Les instituts de vie consacrée Les instituts religieux (c. 607) Les religieux ne choisissent pas la vie religieuse pour faire des v?ux, ni pour habiter en certains lieux. Ces deux points essentiels ne sont que la conséquence logique de la « profession religieuse ». La profession, c’est l’engagement qu’un homme ou une femme prend de manière publique, engagement reçu par une personne autorisée : « Je m’engage publiquement et pour toujours, à vivre l’Evangile, au nom du Seigneur et guidé par l’Esprit, avec des frères ou des sœurs, à la manière de tel fondateur. » Cette « profession » concrétise le désir du religieux de vivre son expérience spirituelle particulière, de répondre à la question que le Christ lui adresse : « Et toi, qui dis-tu que je suis ? », ceci, en un temps, en un lieu et avec d’autres. Pour les religieux, on n’a jamais parlé de « consécration » mais de « profession ». Il existe des instituts religieux nouveaux c’est-à-dire de fondation récente (au XXe siècle). On peut citer, par exemple, les instituts qui se rattachent à la spiritualité du P. de Foucauld, les Auxiliaires du Sacerdoce, les Frères et S?urs des Campagnes, les Xavières, les Frères et S?urs de Saint Jean, les Fraternités monastiques de Jérusalem, l’Institut des prêtres du Chemin Neuf, etc. Les instituts séculiers (c. 710) Leurs membres font une profession, prononcent les trois v?ux. Ils vivent au plus près du monde mais n’ont pas d’habitat commun. Ils ne quittent habituellement ni leur travail, ni leur quartier, ni leur réseau de relations. C’est une forme de vie particulière, reconnue par l’Eglise en 1947 : pour des laïcs, hommes et femmes et pour des prêtres, dans une famille spirituelle authentifiée par l’Eglise, par une vie ordinaire dans tous les milieux (activité professionnelle, vie associative, services, ministère sacerdotal pour les prêtres), grâce à une vie de prière nourrie de la Parole de Dieu et du partage, en vue de pénétrer le monde de la force de l’Evangile, à la manière d'un ferment dans la pâte. …auxquels on ajoute les ermites et les vierges Les ermites (c. 603) Hommes et femmes (souvent des religieux ayant « fait leurs preuves ») insistent sur la séparation intérieure et extérieure du monde, pour mieux souligner que l’homme ne vit que pour Dieu (c. 603). Vie de silence et de solitude, de prière et de pénitence. Ils font profession publique des conseils évangéliques entre les mains de l’évêque. L’ordre des vierges consacrées (c. 604) C’est la remise à l’honneur par Vatican II d’une forme ancienne de consécration. Ces femmes se mettent au service d’un diocèse et sont « consacrées » par l’évêque mais elles vivent seules, restent dans le monde et n’ont pas de lien institutionnel entre elles. Pour les « vierges », on parle de « consécration » au sens de « bénédiction », c’est à dire de reconnaissance officielle. • Les Veuves (et veufs) consacrées (c. 570 du Code des Eglises Orientales) Elles font une consécration publique de leur état de vie et se vouent à la prière et au service de l’Eglise. SNEJV - janvier 2012 2. …et les sociétés de vie apostolique (c. 731) Ce sont des sociétés de prêtres, de frères ou de s?urs qui ne sont pas religieux, au sens canonique du terme, bien qu’ils en soient très proches : ils vivent habituellement la vie fraternelle en commun mais ne font pas de v?ux, ce qui les distingue des instituts religieux (VC 11). Un autre type de lien les unit entre eux et à leur institut (promesse…) Ces sociétés se définissent par leur tâche apostolique, leur mission, et non pas par leur mode de vie. On connaît, par exemple, les Oratoriens, les Sulpiciens, les Missions Etrangères de Paris (MEP), les S?urs de Saint Vincent de Paul (elles ne font pas de v?ux définitifs mais des v?ux annuels, renouvelés chaque 25 mars), etc. II – LES ASSOCIATIONS DE FIDELES Les associations de fidèles appelées autrefois « pieuses unions » sont une réalité très ancienne même si la dénomination est récente ! Elles relèvent de l’Apostolat des laïcs, même si certaines souhaitent vivre à la manière des religieux. Elles sont dans une logique de type associatif animée par l’Esprit. (On peut faire un certain parallèle avec les associations Loi 1901). Leur « texte de référence » est, pour ainsi dire, l’exhortation apostolique Christifideles laïci de JeanPaul II en 1988, sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Eglise et le monde. ? Des personnes peuvent se regrouper en vue d’un objectif particulier, par exemple s’entraider pour vivre leur vie chrétienne ou vivre tel objectif apostolique. Elles sont et demeurent laïques. Certaines le disent clairement : « Nous voulons vivre l’Evangile en laïcs. » Certains – hommes ou femmes – peuvent se consacrer à Dieu, dans le célibat, par un engagement privé particulier et deviennent « laïcs consacrés ». ? Ces associations de fidèles peuvent être « privées », « publiques » ou « de fait » (c. 299, 321) « privées » : elles souhaitent être reconnues comme groupe officiel dans l’Eglise ; elles font ellesmêmes leurs statuts qu’elles présentent à l’évêque pour approbation. « publiques » (c. 301, 312). Leurs dirigeants sont nommés ou reconnus par l’évêque qui les a érigées (ou par Rome si ce sont des associations internationales). L’évêque est le garant des biens ecclésiastiques qui ne peuvent être aliénés qu’à certaines conditions. Il y a donc une plus grande implication de l’Eglise dans le fonctionnement de ces associations. - « de fait » : leurs statuts civils sont approuvés par l’évêque. ? Elles peuvent être diocésaines ou de droit universel. ? Elles comprennent des personnes de différents états de vie : des célibataires et des couples mariés. ? Elles peuvent avoir ou non la vie commune : cela dépend de la règle que se donne le groupe. ? Ces associations (de droit public ou privé) peuvent avoir en leur sein des personnes consacrées par des promesses ou des « v?ux privés ». Il s’agit d’un engagement personnel devant un prêtre ou un confesseur (qui peut également les en relever). Ces engagements (qui peuvent porter des noms divers) ou ces v?ux sont « privés », quelle que soit l’importance numérique de l’assemblée présente et la qualification de celui qui préside, même s’il s’agit d’un évêque. Le terme « privé », ici, est un terme canonique et n’a rien à voir avec le sens courant du mot. « V?ux privés » signifie que l’Eglise n’est pas garante de l’engagement de l’association envers la personne qui s’engage. D’ailleurs, cet engagement ne donne pas lieu à un changement d’état de vie. Les personnes restent dans l’état de vie qui est le leur (mariés, célibataires). Et les « communautés nouvelles » ? Ce terme employé couramment n’est pas le plus approprié car il ne correspond pas à un statut canonique. De plus, elles représentaient des formes « nouvelles » quand elles sont apparues dans les années 1970 mais sont maintenant bien connues. Il serait préférable de les appeler par leur vrai nom : des « associations de fidèles ». Issues, pour la plupart du Renouveau charismatique, elles n’ont actuellement pas d’autre statut possible, selon le Droit canon, que celui d’associations de fidèles : des fidèles laïcs se regroupent pour vivre ensemble l’Evangile, d’une certaine manière. Voir aussi Vita consecrata n° 62, « Nouvelles formes de vie évangélique ». ? Ce ne sont donc ni des instituts religieux (bien qu’elles en empruntent parfois le vocabulaire ou certaines attitudes), ni des instituts séculiers. Elles ne font donc pas partie de ce que le Droit Canon appelle « les instituts de vie consacrée », même s’il y a des personnes consacrées, à titre individuel, en leur sein. Certains (hommes ou femmes) peuvent opter pour une consécration à vie. Les « consacrés à vie » ne font pas « profession » (terme réservé à la vie religieuse) mais font des v?ux privés de célibat, pauvreté et obéissance (cf. plus haut). ? Si certains célibataires de ces associations veulent vivre une vie de religieux (au sens canonique du terme), ils doivent se séparer des autres membres de l’association et former un groupe à part qui pourra demander le statut canonique d’institut religieux (il y a des conditions bien précises à remplir et toute une procédure pour être érigé en institut religieux). En effet, une association de fidèles, en tant que telle, ne peut pas devenir un institut religieux puisqu’elle comprend à la fois des hommes, des femmes et des couples, vivant ensemble. Si certains membres veulent demander à être reconnus comme institut religieux, alors l’association doit se scinder en plusieurs groupes, par exemple : - les personnes mariées ; - des femmes ou des hommes célibataires consacrés ; un groupe d’hommes ou de femmes célibataires qui engagent la procédure officielle pour demander à être érigés en institut religieux. Ce fut le cas, par exemple, des prêtres du Chemin Neuf qui sont devenus un institut religieux. ? Quelle différence entre les associations de fidèles et la vie religieuse ? C’est une différence de nature et non pas une différence qualitative. SNEJV - janvier 2012 Par exemple : La « profession religieuse » (les v?ux religieux) fait entrer dans un état de vie nouveau. (Ce n’est pas le cas pour les associations de fidèles.) Les v?ux religieux sont « publics » (c. 1192) parce qu’ils sont reçus au nom de l’Eglise par le supérieur religieux légitime. Il y a donc engagement réciproque de l’Eglise (par l’Institut) envers la personne et de la personne envers l’Eglise (par l’Institut), pour toute la vie. L’Eglise est responsable, une fois qu’elle a érigé un institut. (Ainsi, par exemple, quand un religieux de v?ux définitifs veut quitter l’Institut ou doit être renvoyé, l’Institut et le religieux doivent se conformer à la procédure prévue par le Droit canon pour respecter la liberté et les intérêts de l’un et de l’autre. (Il n’y a rien de semblable pour les associations de fidèles.) Ce qui précède n’est évidemment pas exhaustif ! Pour plus de détails, on pourra se reporter avec intérêt à : - Code de Droit Canonique 1983 - Vita Consecrata, 1986 - Comité canonique de la CSM et de la CSMF : Des vocations dans l’Eglise, 2002 - Guide 2005 de l’Eglise catholique en France, Bayard/Cerf/Fleurus-Mame Et à des numéros de la revue « Jeunes et Vocations » du Service National des Vocations, par exemple : - Jeunes et Vocations n° 108, février 2003 : Présenter la vie religieuse Jeunes et Vocations n° 114, août 2004 : Dans la diversité des dons de l’Esprit (formes de vie consacrée, autres que la vie religieuse). Ceux-ci sont consultables sur le site du SNV : http://vocations.cef.fr F4 Enquête sur les novices français, en France, hommes et femmes de vie apostolique et monastique, au 1er janvier 2004 Synthèse Deux enquêtes ont précédé celle-ci : Potel 1981 et Potel 1995 mais, la plupart du temps, elles incluaient aussi les séminaristes. La synthèse ci-dessous ne retient que les données chiffrées les plus importantes de cette enquête. Elle n’est pas exhaustive. 1. Sources Les chiffres de référence ont été transmis par : - la Conférence des Supérieures Majeures (CSM), religieuses de vie apostolique, - la Conférence des Supérieurs Majeurs de France (CSMF), religieux apostoliques et moines, - le Service des Moniales (SDM). Un questionnaire a été envoyé, pour chaque novice, aux Instituts et monastères ayant des novices le 1er janvier 2004. 2. Répartition des réponses Total ont répondu soit représentant CSM 90 76 84 % 10 % des instituts CSMF 93 80 86 % 27 % des instituts et monastères SDM 124 68 55 % 17 % des monastères féminins TOTAL 307 224 73 % 16 % des instituts et monastères Sur les 224 réponses : Hommes 37 % Femmes 63 % En 1ère année 52 % En 2e année 44 % Vie religieuse apostolique 41 % Vie monastique 55 % « Missionnaires » au loin 2% Sans indication Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS 8 novices 1 3. Profil des novices 3.1. Age moyen : 33 ans. Près de 90 % ont plus de 25 ans. 3.2. Origine géographique : essentiellement les grandes villes Par ordre décroissant : - province ecclésiastique de Paris : 24 % - province ecclésiastique de Lyon : 13 % - province ecclésiastique de Rennes : 11 % 3.3. Formation avant le noviciat - niveau Bac : 11 % - niveau licence : 21 % - niveau maîtrise : 16 % - diplôme de grandes écoles :10 % N.B. : 86 % ont au moins le baccalauréat 62 % ont un niveau égal ou supérieur à Bac + 3 Arrêt des études à un âge moyen de 22,5 ans. 3.4. Pratique des langues étrangères Oui, à 70 % (dont 41 % au moins une langue étrangère parlée et 46 % deux langues étrangères parlées) - anglais : 83 % - allemand : 30 % - espagnol : 28 % 4. Activité professionnelle avant le noviciat Oui, à 73 % - dans la catégorie « professions intermédiaires » : 43 % - dans la catégorie « cadres et professions supérieures » : 28 % - dans la catégorie « employés » : 22 % N.B. : Le niveau d’études s’élevant, le pourcentage des « cadres et professions intellectuelles supérieures » est en nette augmentation (8 % en 1981). Durée moyenne de l’activité professionnelle : 5,8 ans. 5. Vie en Eglise avant le noviciat 5.1. Baptême - de la naissance à 2 ans : 89 % (dont 72 % avant 1 an) - entre 2 et 10 ans : 4 % - entre 11 et 19 ans : 3 % - à l’âge adulte : 3 % Confirmation - avant 16 ans : 57 % (à 14 et 15 ans : 22 %) - de 16 à 20 ans : 19 % - de 21 à 29 ans : 11 % - après 30 ans : 6 % 2 Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS 5.2. Mouvement d’Eglise ayant été une référence Oui à 67 % dont : • scoutisme et guidisme : 28 % • communautés « nouvelles » : 17 % • instituts religieux : 13 % • groupes de prière : 7 % • communautés paroissiales : 7 % • aumôneries : 6 % - Evénement d’Eglise ou expérience particulière ayant été une référence : Oui à 62 % dont : • JMJ : 48 % • pèlerinages et marches : 19 % • retraites : 15 % • expériences personnelles diverses : 10 % - Engagement dans l’Eglise : Oui à 72 % dont : • paroisses : 29 % • catéchèse, catéchuménat, confirmation : 22 % • aumônerie : 16 % • scoutisme et guidisme : 16 % N.B. : Par rapport à l’enquête Potel de 1995, on note une poussée des engagements dans le paroissial, l’évangélisation, le caritatif et l’humanitaire au détriment des mouvements d’action catholique spécialisés ou éducatifs. 5.3. Accompagnement spirituel avant le noviciat Oui à 87 % durée moyenne : 4 ans - Activité de discernement organisée par un institut religieux Oui à 37 % - Participation à des propositions du Service Diocésain des Vocations Oui pour près de 33 % dont : • jusqu’à un an inclus : 60 % • plus d’un an : 23 % Temps moyen : 1 an et 7 mois 5.4. Age du premier appel à la vie religieuse - entre 7 et 12 ans : 25 % - entre 13 et 15 ans : 8 % - entre 16 et 25 ans : 43 % (dont : 25 % entre 20 et 24 ans) Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS 3 Sur ces 43 % • 4 novices ont été baptisés à l’âge adulte • 2 novices sont issus d’autres religions • 75 % ont un niveau égal ou supérieur à la licence - après 25 ans : 17 % N.B. : L’âge du premier appel a tendance à s’élever (en 1995, il se situait plutôt entre 15 et 19 ans). 5.5. Personne ayant tenu une grande place dans la décision d’entrer au noviciat Oui à 58 % dont : • religieux / religieuse : 49 % • prêtre diocésain : 22 % • amis : 13 % • membres de la famille (incluant prêtres et religieux) : 9 % N.B. : La question était formulée différemment dans l’enquête Potel 1981 et incluait les séminaristes. 5.6. Aspects les plus déterminants pour la forme de vie religieuse choisie Les principaux aspects, par ordre décroissant : - vie communautaire, fraternelle, familiale : 19 % - choix d’un institut en raison de son aspect spécifique (spiritualité, charisme, etc.) : 18 % - vie de prière, oraison, lectio divina : 18 % - équilibre ou unité de vie : 14 % - silence, solitude : 12 % - belles liturgies, offices, Parole de Dieu : 9 % - don total, radicalité : 9 % Quelques remarques : Noter qu’il ne s’agit pas des aspects les plus déterminants pour le choix de la vie religieuse elle-même mais pour le choix de la forme que prendra cette vie religieuse. 1. Les chiffres sont souvent très différents des enquêtes Potel précédentes dans lesquelles on ne demandait de retenir que deux aspects. En 2004, la question est ouverte : chaque novice peut en noter autant qu’il veut. 2. Le choix de la vie religieuse n’est pas en cause car un réel désir de consacrer sa vie à Dieu motive la démarche. On sait que la vie religieuse implique de fait le don de soi au Christ, la vie communautaire, la vie de prière personnelle et liturgique, la vie apostolique ; il est donc peu étonnant que l’appel et la référence au Christ ne représentent explicitement que 4 %. Les questions des novices portent davantage sur la manière concrète de vivre cette consécration : - quel type d’institut choisir ? - comment vit-on dans cet institut ? (« dosage » de prière, travail, vie communautaire, etc.) - quel est son esprit ? (charisme, spécificité, spiritualité…) 4 Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS Cela pourrait expliquer l’importance accordée à : - l’équilibre de vie qui passe de 4 % en 1995 à 14 % ; - au choix d’un institut religieux qui passe de 9 % en 1995 à 18 % Peut-on parler d’une recherche plus personnelle et plus approfondie de la manière de suivre le Christ dans la vie religieuse ? 6. Situation familiale 6.1. Famille Une famille moyenne de 3,7 enfants (chiffre supérieur à la moyenne nationale) - famille de 2 à 4 enfants : 70 % dont : • 2 enfants : 21 % • 3 enfants : 31 % • 4 enfants : 18 % 6.2. Les parents - le père : - la mère : • catégorie « cadres et professions intellectuelles supérieures » : 44 % • catégorie « ouvriers » : 17 % • catégorie « professions intermédiaires » : 15 % • catégorie « artisans, commerçants, chefs d’entreprise » : 10 % • catégorie « mères au foyer » : 40 % • catégorie « employées » : 17 % • catégorie « professions intermédiaires » : 17 % • catégorie « cadres et professions intellectuelles supérieures » : 14 % - situation religieuse des parents : • mariés religieusement : 85 % (88 % en 1995) divorcés : 10 % (6 % en 1995) • catholiques pratiquants et engagés : père : 34 % mère : 49 % catholiques pratiquants : père : 33 % mère : 29 % • catholiques non pratiquants : père : 17 % mère : 10 % • indifférents religieusement : père : 7 % mère : 8 % • hostiles ou en opposition : père : 4 % mère : 3 % N.B. : Les novices français de 2004 restent majoritairement issus de familles catholiques pratiquantes et, pour un bon nombre, de familles catholiques pratiquantes et engagées. Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS 5 7. Autres centres d’intérêt des novices 7.1. Pratique d’un sport dans l’année précédant l’entrée au noviciat Oui pour moins d’un tiers dont : • natation : 29 % • course à pied : 25 % • randonnée : 18 % • cyclisme : 15 % 7.2. Engagement social Oui pour 78 % dont : • associatif : 44 % • caritatif : 29 % • socio-culturel : 17 % • syndical : 4 % • politique = 3 % • autres = 11 % N.B. : Chiffres supérieurs à la moyenne française (37 %) Par rapport à 1981, on constate la désaffection pour le monde syndical et la baisse du socio-culturel au profit du caritatif. 7.3. Expérience de plus d’un mois à l’étranger Oui à 87 % dont : Motif : • en Europe : 61 % • hors d’Europe : 47 % • vacances : 44 % • études : 30 % • raisons familiales : 17 % • travail professionnel : 14 % • aide humanitaire : 10 % 7.4. Loisir préféré 192 novices (86 %) ont répondu. • marche à pied : 31 % • lecture : 23 % • musique : 16 % • sport : 14 % • dessin : 6 % • pratique d’un instrument et chant : 5 % Un « portrait-type » des novices est disponible sur le site internet. Service National des Vocations Paris, le 18 janvier 2005 6 Service National des Vocations – 58 avenue de Breteuil – 75007 PARIS F5 Instituts religieux accueillant des personnes en situation particulière 1 (mise à jour janvier 2011) I - Instituts religieux féminins A - Accueillant, outre des personnes en bonne santé, des personnes marquées par un handicap ou une santé fragile 1. Vie monastique bénédictine • Sœurs de Jésus Crucifié (handicap physique) Prieuré Saint Joseph – 1, rue Victor Thiébaut – 77177 Brou-sur Chantereine tél. : 01 60 20 11 20 • Monastère La Paix Notre-Dame (santé fragile) Flée – 72500 Château-du-Loir – tél. : 02 43 44 14 18 • Prieuré Notre-Dame des Pauvres (santé fragile) 24110 BOURROU – tél. : 05 53 81 93 92 2. Vie semi-contemplative • Fraternité Marie Immaculée (pour santé fragile et problèmes nerveux stabilisés) (spiritualité mariale et franciscaine) • Foyer Saint François – Amailloux – 79350 CHICHE – tél. : 05 49 95 58 17 • Foyer Notre-Dame – 79600 MAISONTIERS – tél. : 05 49 95 53 50 3. Vie apostolique • Servantes de l’Agneau de Dieu (handicap physique ou sensoriel, santé fragile) Spiritualités ignatienne et de Ste Thérèse ; activités paroissiales. Accueille aussi des religieuses d’autres congrégations. 85, route du Vieux-Saint-Marc – 29283 BREST – tél. : 02 98 02 08 25 4. Autres • Association de fidèles laïques consacrées: Béthanie (pour tous handicaps, « ni contemplative, ni apostolique ») 126, rue de Greneuse – 76410 Saint-Aubin les Elbeuf – tél. : 02 35 77 21 15 B - Accueillant des personnes atteintes d’un handicap sensoriel, mental ou social 1. Handicap sensoriel • Sœurs aveugles de Saint-Paul Des jeunes filles aveugles sont admises sous réserve que les sœurs clairvoyantes demeurent en nombre sensiblement égal. Les sœurs dirigent un institut d'éducation sensorielle pour jeunes filles aveugles. Elles ont également pris en charge un foyer d'accueil à vie pour femmes aveugles, une imprimerie et un atelier de reliure de livres en braille. Sœurs aveugles de Saint-Paul – 88, avenue Denfert-Rochereau – 75014 Paris – 01 43 35 08 70 SNEJV - janvier 2012 2. Handicap mental • Les Petites Sœurs disciples de l'Agneau (vivre la vie contemplative avec des sœurs trisomiques, avec le soutien spirituel de l’abbaye de Fontgombault) 14 rue de la Garenne – 36300 Le Blanc – tél. : 02 54 37 17 73 • Notre-Dame d’Espérance Congrégation bénédictine (handicaps physiques, santé fragile) Prieuré de la Vierge Marie – 60940 Cinqueux – tél. : 03 44 72 75 35 3. Handicap social • Dominicaines de Béthanie : accueillent d’anciennes délinquantes. Dominicaines de Béthanie – 91910 Saint Sulpice de Favières – tél. : 01 64 58 42 08 Couvent de Béthanie – 1470 Chables – Suisse 4. Autres • Fraternités Lataste (Groupements de vie évangélique) Fraternités Lataste – 60 route des Vourles – 69230 Saint Genis-Laval C - Accueillant des femmes veuves ou isolées • Maison Saint Benoît (en lien avec Notre-Dame d’Espérance) 60310 Roye-sur-Matz – tél. : 03 44 43 07 20 • Fraternité Notre-Dame de la Résurrection 80 rue de la Tome-Issoire – 75014 Pairs – tél. 01 43 29 67 21 II - Instituts religieux masculins A - Accueillant des personnes de santé fragile ou marquées par un handicap • Congrégation Notre-Dame d’Espérance Congrégation bénédictine pour handicaps physique, psychiques, sociaux. Accueille aussi des religieux malades. Prieuré Notre-Dame d’Espérance – 4, rue Pétrie – 80290 Croixrault – tél. : 03 22 90 01 27 F7 La vocation missionnaire “au loin” Texte proposé par « l’Atelier Missionnaire », 29 mai 2001 Etre missionnaire aujourd’hui c’est, pour tout chrétien, vivre ce à quoi l’Eglise est appelée : annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile à tous. Parmi les chrétiens, certains répondent à un appel particulier d’évangélisation d’autres peuples, d’autres cultures (mission ad gentes). Ce sont les missionnaires. Beaucoup d’entre eux s’engagent à vie dans les Instituts ou des Congrégations voués totalement à la mission. Les missionnaires acceptent de se déplacer vers un autre pays, certes, mais d’abord d’opérer un déplacement à l’intérieur d’eux-mêmes (quitter leurs propres racines, aller vers l’autre dans son altérité de race ou de culture…), pour rejoindre d’autres peuples, d’autres cultures ou religions, répondre à l’appel d’autres Eglises et devenir lien entre leur propre Eglise et ceux qu’ils rejoignent. Pressés par l’Evangile, les missionnaires seraient infidèles à eux-mêmes s’ils ne partaient pas à la rencontre de l’autre dans une attitude de dialogue. Ce dialogue implique écoute, respect et reconnaissance de l’autre, de ses capacités, de ses dons… en même temps que la capacité de « rendre compte de l’espérance qui est en eux » (1 P 3, 15). Les missionnaires sont porteurs du désir d’éveiller en chacun, chaque peuple, chaque religion, l’écoute de l’appel de Dieu et la réponse à son dessein d’amour à la manière de Jésus-Christ. Ils croient qu’une vie authentiquement humaine peut se fonder sur l’Evangile. C’est pourquoi ils osent l’annoncer en dehors de leur culture, de leurs familles, de leur langue et de leur pays. Ils tentent de rassembler des communautés qui confessent leur foi en Jésus-Christ et de bâtir l’Eglise. Ils recherchent avec l’autre un chemin de bonheur et de promotion de l’homme dans la ligne de l’Evangile de Jésus-Christ qui appelle à la vie. La vocation missionnaire suppose donc : • La disponibilité - pour accueillir et contempler l’Esprit déjà à l’œuvre (prière personnelle et communautaire), - pour recevoir, pour se laisser enrichir et questionner par l’autre, - pour oser partager sa foi dans un contexte différent, • L’enracinement dans la culture allant jusqu’à à la fraternité. Dans cet enracinement, les missionnaires font l’expérience de leur pauvreté, de leur faiblesse, de la désappropriation à l’image du Christ qui s’est dépouillé de lui-même pour habiter parmi nous. Ils font aussi l’expérience de la joie de pouvoir communiquer (apprentissage de la langue), de découvrir une religion, une sagesse, une culture différentes… et de partager leur foi en Jésus-Christ. • La solidarité avec un peuple et l’engagement dans l’attention à tous et jusque dans le combat pour la justice, la paix et la libération pour les plus petits. Cette vie de témoignage missionnaire fait apparaître l’Eglise comme sacrement du Royaume, signe d’une humanité à naître, humanité réconciliée où tous les peuples, toutes les cultures se reconnaissent. SNEJV - janvier 2012