17 juin 2007
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17 juin 2007
75ème édition des 24 Heures du Mans, 16 & 17 juin 2007 5 heures du mat, j’ai des frissons… La première participation de Guillaume Moreau aux 24 Heures du Mans s’est achevée au milieu de la nuit, quand le moteur AER turbo de sa Courage LC70 s’est définitivement éteint peu avant 5 heures du matin. Retour sur quinze jours d’émotions fortes, dans l’atmosphère unique de la plus belle course d’endurance du monde… Dimanche 3 juin : les essais préliminaires. Guillaume doit boucler dix tours du circuit de 13,629 kilomètres pour satisfaire aux exigences du « rookie test ». Mais à 10h26, alors qu’il termine son 18ème tour, il attaque trop tôt le vibreur intérieur dans les esses du karting et la Courage est catapultée dans le mur à 200 km/h. Après avoir encaissé une décélération de 10G, Guillaume est évacué vers l’hôpital du Mans avec des douleurs au genou et à l’épaule. Il s’avère rapidement que le Limougeaud sera en mesure de tenir sa place pour la course, en revanche, l’équipe Courage Compétition doit reconstruire une voiture à partir d’une coque neuve. Mardi 12 juin : le pesage. Finalement, la Courage n°13 est présentée aux commissaires techniques de l’ACO en temps et en heure. « L’équipe a montré son professionnalisme et sa motivation en parvenant à assembler une nouvelle auto en seulement huit jours. De mon côté, je suis heureux de n’être pas blessé et de pouvoir participer à cette grande course » indiquait Guillaume, soulagé. Il apprend aussi que le troisième pilote sera Stefan Johansson. Le pilote de l’Equipe de France peut donc compter sur des équipiers de première classe, forts de 21 participations à eux deux. Jean-Marc Gounon, avec qui Guillaume a terminé 5ème aux 1000 km de Monza en avril dernier, est déjà monté sur le podium des 24 Heures du Mans et a pris le départ de 9 Grand Prix de F1. Quant au Suédois, il fête le 10ème anniversaire de sa victoire Mancelle ! Il a également couru en Formule 1, pour le compte de Spirit Honda, Tyrrell, Toleman, Ferrari, Mac Laren, Ligier, Onyx et AGS. Mercredi 13 / Jeudi 14 juin : les essais qualificatifs. L’expérimenté Jean-Marc Gounon est chargé de travailler sur le set-up de la Courage. Les conditions météorologiques ne lui facilitent pas la tâche, sans compter qu’il faut aussi laisser Stefan Johansson découvrir le pilotage du proto français. Guillaume doit donc se contenter des 5 tours de nuit réglementaires. Mais le 7ème temps réussi par Jean-Marc met du baume au cœur de toute l’équipe et la confiance domine après les durs instants vécus depuis le début du mois. Vendredi 15 juin : la Parade des pilotes. « C’est un moment magique, avec une foule incroyable, qui crie le prénom des pilotes. J’ai signé des centaines d’autographes, quelqu’un m’a même demandé de dédicacer sa carte bleue ! On parcourt à peu près cinq kilomètres dans les rues du Mans, en voiture puis à pied, avec des arrêts pour répondre à des interviews. L’ambiance ressemble à celle du Tour de France cycliste. » Samedi 16 juin / Dimanche 17 juin : la course. Plus de 250.000 spectateurs ont répondu présents à l’appel de cette 75ème édition des 24 Heures du Mans, malgré le temps menaçant. Pendant plus de quatre heures, sur une piste changeante, la Courage n°13 se maintient vaillamment dans le Top 10. Hélas, à 19h20, Stephan Johansson connaît un problème d’alimentation qui l’oblige à s’arrêter à la sortie des stands. Les mécaniciens découvrent aussi une fuite d’huile, et quand Guillaume s’élance, la 13 a plongé à la 43ème place. Toutefois, l’équipe technique en profite pour intervenir sur les réglages du châssis, car la météo est revenue à de meilleurs sentiments. « Mon double relais s’est bien passé. Il a fallu retrouver des repères de jour, car je n’avais roulé que la nuit en qualification. Mais j’ai pu rapidement prendre un bon rythme. » Après l’alerte de la 5ème heure, l’équipage franco-suédois remonte énergiquement dans le classement : la Courage est 18ème quand Guillaume reprend le volant peu après 3 heures du matin. Malheureusement, après quatre tours, le moteur coupe à Arnage. « J’ai appliqué la procédure prévue et je suis rentré au stand, où l’équipe a changé la pompe à huile. » A 4h46, Guillaume connaît de nouvelles coupures moteur en piste, et l’AER finit par lâcher quelques minutes plus tard. C’est l’abandon. « Je suis déçu pour le team après tout le travail abattu pour que nous puissions prendre le départ. C’est la fiabilité du moteur qui nous empêche d’aller au bout. Maintenant j’ai hâte d’être au Nürburgring avec Jean-Marc. » Rendez-vous en Allemagne pour une nouvelle épreuve de 1000 kilomètres comptant pour la Le Mans Série, le 1er juillet prochain.