chabbat parchat balak
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chabbat parchat balak
ב"ה Likouteï Si’hot Perspectives ‘hassidiques sur la Sidra de la Semaine d’après les causeries du Rabbi de Loubavitch CHABBAT PARCHAT BALAK 17 Tamouz 5776 - 23 juillet 2016 SEFER BAMIDBAR Balak Les craintes de Moché et de Balak (Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 8, page 141) Les versets Balak 22, 2-3 disent : «Balak, fils de Tsipor vit tout ce qu’Israël avait fait à l’Emori. Moav eut très peur à cause du peuple». Rachi explique : «Balak vit : il dit : ‘ces deux rois(1) en lesquels nous avions confiance(2) ne leur ont pas résisté. Combien plus en sera-t-il ainsi pour nous !’. De ce fait, ‘Moav eut peur’.». On peut effectivement s’interroger sur la formulation de ce verset : pourquoi commence-t-il par : «Balak vit», alors qu’il se conclut par : «Moav eut peur»(3) ? En conséquence, Rachi résout cette difficulté en indiquant que : «ces deux rois en lesquels nous avions confiance ne leur ont pas résisté». L’affirmation de Rachi, «en lesquels nous avions confiance», fait référence à l’organisation qui avait été mise en place et que Rachi décrivait, dans la Paracha précédente(4), en ces termes : «tous les rois de Canaan payaient un impôt à Si’hon pour qu’il les protège et ne laisse pas passer les armées». D’une manière naturelle, cette organisation était confidentielle. Seuls en avaient connaissance les rois de Canaan et Moav. La foule, le peuple, en revanche, n’avait pas été mis dans le secret. C’est pour cette raison que la chute de Si’hon et Og n’éveilla pas de crainte particulière, au sein du peuple de Moav. Les habitants de Moav ne savaient pas que leur sécurité dépendait de ces deux rois. Puis, Balak leur fit part de ses craintes. Selon les termes de Rachi, «il dit : ces deux rois en lesquels nous avions confiance ne leur ont pas résisté. Combien plus en sera-t-il ainsi pour nous !». C’est alors qu’ils eurent peur également, «Moav eut peur». (1) Si’hon et Og. (2) Ils devaient les protéger. (3) Comme s’il ne parlait pas de la même personne. Les commentateurs, notamment le Sefer Zikaron, le Sifteï ‘Ha’hamim et le Levouch, écrivent que, selon ce verset, la crainte du peuple fut mise en éveil uniquement après que Balak ait fait état publiquement de ses craintes. Mais, l’on peut s’interroger sur une telle interprétation, car pour quelle raison Moav n’aurait-il pas eu peur des enfants d’Israël avant que Balak le mette en garde, à leur propos ? 1 En la matière, on peut observer une différence évidente entre le comportement de Balak et celui de Moché, notre maître. La Paracha précédente rapporte qu’avant la guerre menée contre Og, roi de Bachan, le Saint béni soit-Il dit à Moché : «ne le crains pas !». En effet, «Moché avait peur de combattre, car peut-être serait-il(5) protégé par le mérite d’Avraham»(6). Malgré cela, Moché ne fit pas part de ses craintes au peuple. Bien au contraire, il les dissimula au profond de son cœur(7). Nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, disent(8), évoquant ce sujet, que : «la réponse de ce Tsaddik te permet de déterminer ce qu’il avait dans le cœur. Il se dit : peut-être le mérite de notre père Avraham le protègera-t-il»(9). Balak, à l’opposé, fit état de ses craintes publiquement, bien que, de cette façon, il fit peur à son peuple et il le terrorisa. La conséquence fut que : «Moav eut peur». Et, l’explication de sa réaction se trouve dans l’affirmation de nos Sages(10) selon laquelle : «les impies sont dominés par leur cœur»(11). Les impies sont incapables de placer leur analyse intellectuelle au-dessus de leurs émotions(12). Quand ils ont peur, ils ne parviennent pas à se maîtriser et à contrôler leurs craintes, bien qu’ils comprennent parfaitement que, de manière logique, ils devraient cacher leurs sentiments(13). (4) Dans son commentaire du verset ‘Houkat 21, 23. (5) Og, roi de Bachan. (6) Avec lequel il avait conclu un pacte, selon les termes du verset ‘Houkat 21, 34 et le commentaire de Rachi, à cette référence. (7) De sorte qu’il n’en fut nullement troublé et que personne d’autre que lui n’en eut connaissance. On consultera également, à ce propos, l’explication figurant dans le Likouteï Si’hot, tome 8, à la page 134. (8) Dans le traité Nidda 61a. (9) En d’autres termes, Moché parvint à dissimuler sa crainte, au point que, si l’on n’y avait pas trouvé une allusion dans ses propos, nul n’aurait eu connaissance de son existence. (10) Rapportée, notamment, par le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 34, au paragraphe 10 et chapitre 67, au paragraphe 8. (11) Ils ne parviennent à se maîtriser. (12) C’est pour cette raison qu’ils peuvent adopter une attitude insensée. Ceci peut être rapproché de l’affirmation de nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, selon laquelle : «un homme commet une faute uniquement quand il est saisi par un esprit de folie». Il est alors incapable de se maîtriser. (13) Afin de ne pas affoler les autres, ce qui ne peut avoir aucun effet positif. 2 Les Tsaddikim, à l’opposé, «maîtrisent leur cœur». Ils se contrôlent parfaitement et ils ne permettent pas à leurs sentiments de prendre le dessus sur leur analyse raisonnée. C’est cette qualité qui caractérise les bergers d’Israël, dans toutes les générations. Même dans une période de danger, un chef d’Israël continue à se maîtriser parfaitement. Bien plus, il s’emploie alors à encourager le peuple, à implanter en lui la foi la plus profonde et une confiance en D.ieu inébranlable. * * * La malédiction qui devient bénédiction (Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 28, page 157) Le verset Balak 21, 21 dit que : «Bilaam se leva le matin et il sangla son âne». Pour aller maudire Israël, il se leva très tôt le matin et il sangla lui-même son âne(1). Et, l’on peut en être surpris, car Bilaam était un homme important, toujours accompagné par les princes honorables de Moav. Pourquoi donc sangla-t-il son âne luimême(2) ? Rachi explique : «On observe ici que la haine remet en cause l’ordre établi, puisqu’il sangla lui-même(3)». En d’autres termes, sa haine des enfants d’Israël faisait qu’il voulait aller les maudire au plus vite. De ce fait, il remit en cause les usages établis et il sangla lui-même son âne. Néanmoins, sa haine profonde ne lui fut d’aucune utilité, comme Rachi l’indique par la suite : «Le Saint béni soit-Il dit : Impie ! Avraham leur ancêtre t’a précédé, ainsi qu’il est dit : ‘Avraham se leva le matin et il sangla son âne’(4)». Cette initiative d’Avraham contrebalança celle de Bilaam et elle protégea les enfants d’Israël(5). (1) Comme l’indique le verset Bamidbar 22, 21. (2) Alors que, de toute évidence, il n’était pas coutumier du fait. (3) Au lieu de le faire faire par ses serviteurs, comme il le faisait d’habitude, tant la haine des enfants d’Israël qui l’animait était intense. (4) Béréchit 22, 3. Pour aller sacrifier son fils Its’hak sur le mont Morya. (5) Puisqu’avant que Bilaam ait ce geste pour le mal, Avraham l’avait eu pour le bien. 3 Que voulut accomplir Bilaam, par sa haine profonde ? N’avait-il pas conscience que le Saint béni soit-Il ne lui permettait pas de maudire Israël ? D.ieu ne lui avait-Il pas déjà dit que : «la Parole que Je te dirai, c’est ce que tu feras»(6). En fait, il faut admettre que Bilaam avait l’espoir de parvenir, envers et contre tout, à maudire les enfants d’Israël et à compromettre l’amour que le Saint béni soit-Il leur voue. Car, il «percevait la Connaissance suprême» et il savait avoir recours aux moyens qui mettent en éveil les accusations(7). En l’occurrence, Bilaam vit que, selon les voies normales, il lui était impossible de maudire Israël. Il tenta donc de le faire en «remettant en cause l’ordre établi» et en faisant intervenir ce qui n’existe pas, dans ces voies normales. Tout se passa comme si Bilaam avait porté, sur ses propres actions, le jugement suivant : «Il est vrai que, selon les voies normales, le peuple d’Israël appartient au Saint béni soit-Il et il est impossible que la malédiction s’abatte sur lui. Néanmoins, il a fauté, dans le désert et, de la sorte, il a remis en cause l’ordre établi(8). Il est donc envisageable que le Saint béni soit-Il, à Son tour, remette en cause l’ordre établi et qu’Il cesse de prodiguer Ses bienfaits à Israël». Ce raisonnement était bâti sur sa haine profonde d’Israël, qui remettait en cause l’ordre établi, mais le Saint béni soit-Il lui répondit : «Avraham leur ancêtre t’a précédé». En d’autres termes, que l’on emprunte les voies normales, ou bien que l’on remette en cause l’ordre établi, le peuple d’Israël mérite la bénédiction. Le Saint béni soit-Il constata, de cette façon, que le mérite avait été conféré aux enfants d’Israël par les actions de notre père Avraham, qui, elles-mêmes, n’étaient pas conformes à l’ordre établi et le remettaient en cause(9). (6) Bamidbar 22, 20. Dès lors, même aveuglé par la haine, pourquoi se lança-t-il dans une entreprise qui était, d’emblée, vouée à l’échec ? (7) Il pensait pouvoir, de cette façon, provoquer la disgrâce d’Israël. Il en résulte qu’en se rendant chez Balak, il pensait effectivement qu’il serait en mesure de maudire les enfants d’Israël. (8) Qui aurait voulu que les enfants d’Israël se conforment en tout point à la Volonté du Saint béni soit-Il. (9) Avraham avait aussi des serviteurs qui sanglaient son âne, mais il le fit lui-même pour mettre en pratique la Mitsva du Saint béni soit-Il au plus vite et nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, constatent que : «l’empressement d’Avraham nous protège, pour l’éternité». 4 La Parchat Balak présente ainsi la malédiction qui est transformée en bénédiction, ainsi qu’il est dit : «l’Eternel ton D.ieu transformera pour toi la malédiction en bénédiction, car l’Eternel ton D.ieu t’aime»(10). Ainsi, tout comme Bilaam fut capable de révéler en lui une haine profonde d’Israël qui remit en cause l’ordre établi, de même, la transformation de la malédiction en bénédiction doit susciter en chaque Juif l’amour de D.ieu qui remet en cause l’ordre établi. Un amour de D.ieu qui s’insère dans les voies normales n’est pas suffisant. Un Juif doit aimer le Saint béni soit-Il en remettant en cause l’ordre établi. De cette façon, il mettra en pratique les Mitsvot en dépassant la ligne de la Loi(11), en faisant don de sa propre personne pour D.ieu, au-delà de toutes les limites. Cet amour de D.ieu doit être si puissant, si profond qu’il permette de transformer le mal en bien. Quand un Juif est attaché au Saint béni soit-Il de cette façon, il suscite en Lui un amour identique envers le peuple d’Israël. C’est alors que le Saint béni soit-Il transforme chaque malédiction en bénédiction et Il établit clairement, aux yeux de tous, que : «l’Eternel ton D.ieu t’aime». * * * (10) Devarim 23, 6. (11) De la meilleure façon possible. 5 לע״נ Pour l’élévation de l’âme de Rina bat Eliahou Amar ע״ה Partie pour le Gan Eden le 17 Sivan 5776 Puisse son souvenir être une source de bénédictions pour ses enfants et petits-enfants et arrière-petits-enfants
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