Agora no 7
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Agora no 7
Nº 7 | avril 2015 La revue des formateurs romands Le participant en action www.arfor.ch Le Mot du Président de l’Arfor 16 ans, l’âge de la professionnalisation En 2015, l’Arfor fête ses 16 ans. La voilà devenue grande, belle et en pleine forme. Certains d’entre vous étaient présents en 1999, quand elle a pointé le bout de son nez. Quelque temps avant, plusieurs sections romandes de formateurs avaient décidé de s’unir pour le meilleur et pour le pire. De leur union allait naître une nouvelle association. Ses géniteurs ont souhaité l’appeler ARFOR, sans E à la fin, pour qu’elle puisse réunir autour d’elle le plus grand nombre d’acteurs de la formation. Croissance et autonomie Grâce aux soins de chaque président, de chaque membre du comité, de chaque membre des commissions respectives, puis de notre secrétaire Martine, l’association s’est renforcée et a grandi. Bien sûr, tout n’a pas a été simple. Elle a traversé des crises, s’est sentie faible, pas reconnue, parfois même malmenée. Elle a toujours fait face. Ensemble, depuis toutes ces années, nous l’avons vu grandir. Pour ma part, cela fait trois ans que je l’accompagne tous les jours. Depuis quelque temps déjà, elle me démontre qu’elle est capable de subvenir à ses propres besoins. Elle a su gérer son capital et a même fait des bénéfices. Comme d’autres avant elle, elle souhaite franchir le cap. Alors pourquoi pas ? Dans mon activité de conseiller en intégration, j’accompagne tous les jours des jeunes gens de 16 ans qui choisissent la voie de l’apprentissage pour devenir des professionnels reconnus dans leur métier. Ils en veulent. Ils sont motivés à montrer de quoi ils sont capables. Tout comme l’Arfor. Des acquis à pérenniser Dans un contexte professionnel de plus en plus exigeant, pour les formateurs que nous sommes, il est indispensable de s’entourer de spécialistes afin de garder une vision stratégique du métier. En parallèle, il apparaît évident que se professionnaliser deviendra plus que nécessaire pour garantir le bon fonctionnement de notre association, à court, moyen et bien sûr long terme. Cette orientation est en discussion au sein du comité. C’est sur la base des résultats de « l’enquête membres 2015 », ainsi que l’étude de la rentabilité et la viabilité de cette piste, qu’une décision sera prise d’entamer une démarche de professionnalisation. Soyez assurés, chers membres et partenaires de l’Arfor, que quoi qu’il advienne nous continuerons à vous faire bénéficier d’un accès privilégié à un choix de prestations, manifestations, formations continues et certifiantes de qualité. Avec ou sans professionnalisation. Dans tous les cas, avec passion. A suivre… Jean-Pierre Besse, [email protected] Points forts 2 4 5 6 Actu Zoom : 1re Agora Dossier À penser 9 14 14 15 Pavé dans la mare Eurêka Lu pour vous Bon à savoir L’Edito À l’action ! Le désir de transmettre. C’est souvent la raison qui nous pousse à devenir formateur. Apprendre à l’autre tant de choses qu’on connaît sur le bout de nos doigts d’expert. Face à nous pourtant, celui qu’on dénomme « apprenant » n’est pas toujours l’être docile prêt à s’abreuver de notre science comme du Saint Graal. Alors pour arriver à nos fins, nous voilà rivalisant de créativité pédagogique, tout émoustillés à l’idée de lui faire goûter ce nouvel exercice de notre cru. Quelle déception quand rien ne se passe comme prévu ! Plus que jamais, dans un présent où efficacité rime avec rapidité, se pose la question de la dynamique en formation et son effet sur le transfert des apprentissages. C’est prouvé, mettre en mouvement engage le participant physiquement et pas seulement intellectuellement. Il s’ensuit une meilleure assimilation. Le faire sortir de ses repères habituels aussi. Editeur Arfor - Association Romande des Formateurs Secrétariat opérationnel Rue des Saars 25 2000 Neuchâtel Tél : 0848 802 999 [email protected] www.arfor.ch Rédactrice en chef Isabelle Lebon Conception graphique Edwina Berisha Publicité HP MEDIA SA | [email protected] Par la confrontation aux autres, le jeu ou des expériences inédites, comme partir à l’aventure construire un igloo. Le participant peut élaborer de nouveaux scénarios, profitables à son quotidien professionnel. Introduisons de l’action donc, mais non sans précautions. Dans ce numéro, des expériences, des techniques, des réflexions pour nous aider à consolider le cadre et donner de la profondeur à nos formations. Rappelons-nous enfin que puisque privilégier l’action nous pousse à revisiter nos pédagogies, à explorer notre créativité, c’est la meilleure voie pour quitter nos habitudes et pour gagner en fluidité. Tout comme chez nos participants. Par Isabelle Lebon rédactrice en chef d’Agora [email protected] Comité de relecture Sandrine Mélé Magali Nicollerat Anouk Silvestrini Impression CH-Print www.ch-print.com Tirage 600 exemplaires Parution 4 numéros par an Abonnement Gratuit pour les membres Arfor Suisse 12 mois : CHF 45.- 2 avril 2015 \| agora Actu À l’honneur Michel Voisard, grand animateur des chiffres et des idées Créatif, rigoureux, chaleureux. Conviez-le à votre réunion, il vous trouvera dix solutions à votre problème. Rencontre avec le Monsieur Enquêtes de l’Arfor. Propos recueillis par Isabelle Lebon Son métier Son parcours Il mesure le bonheur des gens, ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas. Ingénieur de formation, 15 ans dans la vente de biens d’investissements, le conseil en personnel et la direction régionale d’agences de placement. « Avec quelques associés, j’ai participé dans les années 80 au lancement d’une entreprise active dans le télémarketing, puis en 1990, j’ai créé ma société actuelle, spécialisée dans la relation clients. » Signes particuliers Hyper-productif au contact des autres : « En réunion, je deviens très créatif. Les sujets évoqués m’humidifient le cerveau et provoquent des associations d’idées qui débouchent sur des solutions souvent sans rapport avec les thèmes de départ. » Aime apprendre ce qu’il ne sait pas, enseigner ce qu’il maîtrise et… le papet vaudois. Son objet fétiche Un livre d’or : « Il retrace les fêtes anniversaires de ma société partagées avec collaborateurs, fournisseurs et clients. » Un projet qui lui tient à cœur Travaille actuellement au développement et au lancement de l’Observatoire de la qualité de vie au travail. « Je vous en dirai plus en cours d’année, dès que ce projet aura pris forme ! » Pourquoi l’ARFOR ? Sa fierté Ses quatre garçons et son entreprise. « Ses buts correspondent à mes valeurs. J’apprécie de nombreux membres de l’association et j’aime œuvrer au sein du comité. » Son entreprise Elle compte plus d’une vingtaine d’employés, dont une majorité de femmes, tous très compétents et engagés : « L’an dernier, j’ai eu une casse sévère de santé… En l’apprenant, ils ont envoyé un message à ma compagne « Tu t’occupes de Michel, nous on s’occupe de la boîte» ! Ça m’a touché et je suis très fier d’eux. » e ollectiv ence c nt ig ll te In e clie orienté Pour en savoir plus : [email protected] et www.mediactif.ch et s rôles sser de re o d tè n s e y eà sm Aptitud lors des visite nages person Equipe soudée et prête à l’action Ensemble Premier labellisé HRbooker Félicitations à l’Hôtel du Léman - Centre de séminaires et formations, à Jongny-sur-Vevey : le premier établissement à recevoir le « Label HRbooker Meeting Excellence », le 13 février dernier. Le personnel et les invités étaient présents pour marquer l’évènement. Remise par HRbooker, une plaque a récompensé l’excellence des prestations offertes quotidiennement par l’établissement et son équipe. Le « Label HRbooker Meeting Excellence » succède au « Label Arfor ». Il est repris par HRbooker, portail de réservation et de mise en relation à vocation nationale, dédié aux professionnels de la formation et du monde des affaires. L’Arfor, partenaire de HRbooker, soutient son action, à l’instar d’autres associations professionnelles sensibles à la qualité de la formation. A cet égard, l’Arfor vous invite à vous inscrire au HRbooker-Club pour bénéficier des avantages réservés à ses membres : http://hrbooker.com/register/arfor Pour en savoir plus : www.hrbooker.com et auprès de votre contact, Patrick Debray, membre du Comité de l’Arfor et directeur associé de HRbooker. com, [email protected] 3 On y était Comment accroître sa visibilité de formateur ? Évènement semestriel entre professionnels, les ateliers de l’Arfor traitent des questions concernant la formation et le développement personnel. Parlez peu et marquez les esprits ! Tel était le thème de l’atelier du 27 janvier 2015, au siège de la Generali à Nyon. Un thème qui nous concerne tous. Vos participants sont devant vous et, en guise de présentation personnelle, vous leur parlez de votre parcours, de vos certificats obtenus, et bien entendu, afin de casser la glace, vous glissez une petite plaisanterie. Autre jour, autre cours, mais toujours peu ou prou la même présentation, la même que vous servez à vos clients, la même que vous mettez sur votre profil dans les réseaux sociaux. A l’occasion du dernier atelier Arfor, Isabelle Lebon et Isabelle Mayor nous ont proposé de voir la situation d’un autre œil : de l’œil de celui qui est devant vous, de lui parler de ce que vous lui apportez et non de ce que vous avez fait par le passé. Car se présenter, mettre en valeur ses compétences requiert du savoir-faire et de la préparation. Isabelle et Isabelle nous ont offert 3 heures pour nous voir différemment, défi- nir notre intention et rédiger une présentation (pitch) qui fera comprendre à notre interlocuteur notre valeur ajoutée. En bref, remplacer le traditionnel « Bonjour, je me nomme Paul Tartempion, je suis formateur depuis 22 ans et j’ai passé mon brevet de formateur il y a 5 ans, je suis le spécialiste de la technique de vente par téléphone sur Lausanne » par « Bonjour, je serai content quand je pourrai vous aider à ne plus avoir peur du NON de vos clients et même de commencer à aimer ce NON et en tirer votre force. Qu’en dites-vous ?» Vous l’avez compris, le pitch est un résumé qui amène celui qui l’entend ou le lit, à s’intéresser à vous ou à votre projet pour en savoir plus. Beaucoup utilisé notamment dans les événements de réseautage, le pitch est sans conteste une compétence à maîtriser dans le monde actuel de la formation. Au dire des 27 participants, ce fut impressionnant de découvrir l’effort de préparation nécessaire. Prendre le temps de réfléchir, de s’inspirer de nouvelles idées pour parler de soi, sortir des standards comme le mot « compétences » si utilisé dans la formation, jouer avec les concepts comme « agitateur de neurones » ou « révélateur », raconter des histoires ou se plonger dans les rêves, c’est le début d’une transformation. C’est aussi le chemin vers les « bons mots », ceux qui font la différence et qui permettent d’augmenter de manière importante notre qualité de présentation. Par Martin Déglon, Vice-Président de l’Arfor, [email protected] On y sera Prochain atelier Arfor sur le jeu de rôle : passer de l’intuitif au professionnel Quel formateur n’a pas utilisé de manière intuitive le jeu de rôle ? Et qui plus est, avec succès ? Mais est-ce suffisant pour en maximaliser les bénéfices et faire face aux réticences ou aux difficultés parfois rencontrées? Dans son prochain atelier, l’Arfor propose d’explorer le jeu de rôle en s’appuyant sur les Méthodes d’Action, créées par J.L. Moreno dans les années 1930 , pour à la fois sécuriser le jeu de rôle et lui donner une ampleur inattendue. Dès lors, allier son savoir-faire intuitif, sa souplesse et sa rigueur méthodologique sera indubitablement un plus pour tout formateur qui utilise (ou désirerait utiliser) fréquemment ou occasionnellement le jeu de rôle. Le 5 Juin 2015, de 14h00 à 18h00, au BEST WESTERN Hôtel à Chavannes-de-Bogis Norbert Apter, Directeur de l’institut ODeF, spécialiste des méthodes d’action, va vous faire découvrir : • Les cinq phases sine qua non de la méthodologie des jeux de rôle • Les moyens pour mieux sécuriser le jeu de rôle et aider les participants à entrer dans l’action • Les techniques d’action pour maximiser le processus d’apprentissage. Cet atelier, à la fois expérientiel et pratique, permettra de découvrir de nouvelles perspectives d’utilisation du jeu de rôle, de mieux sécuriser son utilisation et ainsi d’en redynamiser, de manière significative, la richesse et l’efficacité. Nous vous y attendons nombreux ! Inscriptions et détails sur : www.arfor.ch/ateliers-arforum Par Martin Déglon, Vice-Président de l’Arfor, [email protected] Actu 4 avril 2015 \| agora Zoom AGORA de la formation en entreprise : plus de 100 personnes réunies pour cette première ! Comme dans la Grèce antique, une grande assemblée s’était donné rendez-vous le 9 mars 2015 à l’Y-Parc d’Yverdon-les-Bains : des professionnels de la formation et des RH venus échanger sur le passé, le futur et le présent de la formation en entreprise. Entre deux conférences passionnées sur les mutations de la formation et les compétences de base en entreprise, des petits groupes ont mis en commun leur vision. D’où il ressort que : • si par rapport au passé les moyens ont changé, les objectifs d’une forma- tion restent primordiaux • face à un futur qui rendra le savoir, voire certains savoir-faire, disponible sur Internet, les acteurs de la formation relèveront principalement le défi de former sur le savoir-être •aujourd’hui, nous partageons la co-responsabilité du paysage de la formation en entreprise – chaque acteur devant prendre conscience de son rôle privilégié, où il a le plus d’impact, et oser se positionner pour défendre le cadre d’une formation en entreprise. Caroline Meier Quevedo, Responsable du secrétariat romand, FSEA Jean-Pierre Besse, Président de l’Arfor Francesco Di Pasquale, Directeur Adjoint CRPM Perry Fleury, Directeur des ressources humaines à Retraites Populaires Séminaires, prix spéciaux exclusifs pour membres du HRbooker Club Les participants disposent d’un espace dédié avec les présentations, documents et photos de cette journée : http://www.arfor.ch/evenements/ agora-de-la-formation-en-entreprise/documents Le comité tient à remercier chaleureusement l’ensemble des personnes impliquées, de près ou de loin, et ses partenaires pour la mise en œuvre de cette première manifestation. Par Jean-Pierre Besse, président de l’Arfor, [email protected] De dos, Cornélia Kauhs, Visual Facilitatrice Métier | Dossier 5 avril 2015 \| agora L’action en formation, mais avec méthode ! Si l’action offre des potentiels énormes en formation, elle n’est pas toujours simple d’utilisation, ni efficace pour le participant, comme pour le formateur. Toutes les dimensions sont simultanément activées : pensées, émotions, comportements, valeurs, relations avec soi-même / les autres, imaginaire... Que de vecteurs de prise de conscience, d’apprentissage et de changement ! Et que de sources de risques ! Utiliser l’action n’est donc pas anodin et nécessite une attention particulière. Pour le participant à une formation, se retrouver en action signifie se situer hors zone de confort : il s’expose. Stressé par le regard des autres qui pourraient « voir » ses erreurs ou même le juger, il a besoin d’être en confiance, en sécurité, car les jeux et enjeux relationnels peuvent émerger. Parfois, certaines expériences malheureuses se sont déjà avérées démotivantes : « Je n’aime pas ces exercices, ces jeux où l’on doit bouger : ils sont souvent infantilisants et on n’en retire rien de toute façon pour notre pratique professionnelle ». Pour les formateurs, ce n’est pas facile non plus et l’efficacité n’est parfois pas au rendez-vous : nombreux sont ceux qui, dans une discussion entre professionnels, en coaching ou en supervision, mentionnent avoir eu une ou plusieurs des difficultés suivantes : • la confiance et la sécurité émotionnelle, relationnelle ou phy- sique des participants ne sont pas bien établies • la technique d’action choisie (l’exercice, le jeu…) s’avère peu appropriée, trop exposante, ou trop peu impliquante pour pro- mouvoir un réel apprentissage • certaines techniques d’action « ne prennent pas » ou tournent en rond • les émotions font irruption dans le groupe • les tensions relationnelles se font jour • ce qui émerge de l’exercice n’est pas ce que le formateur espé- rait et il ne sait qu’en faire • l’alternance des moments de discussion et des moments d’action ne produit pas une synergie réelle entre la théorie, les exercices et la pratique professionnelle des participants. En réalité, dès lors qu’un professionnel utilise l’action, son rôle change, s’étend, s’élargit : l’intuition et parfois même l’expérience, ne suffisent pas à maximaliser le potentiel de l’action. Par sécurité et par souci d’efficacité, les formateurs et les participants auraient besoin d’être soutenus, encadrés par une méthode et ainsi, de passer de l’utilisation, ici et là, de techniques d’action, à l’utilisation d’une réelle méthode de formation, qui inclut et maximalise l’utilisation desdites techniques. Une telle méthode existe, créée dans les années 1930, par J.L. Moreno : elle est appelée Les Méthodes d’Action. Cette méthode est enseignée et utilisée avec succès en Suisse et dans le monde pour 1) accompagner la mise en action des participants, 2) susciter les prises de conscience, 3) dépasser les blocages, les automatismes et autres attitudes/ comportements habituels, 4) renouveler le présent par une spontanéité créative et 5) intégrer les apprentissages, en les transformant en compétences directement applicables dans le quotidien professionnel. Les Méthodes d’Action reposent sur deux dimensions nécessaires, complémentaires et synergiques : une théorie (de la personnalité, de l’action, de la relation, des rôles, des groupes…) et une méthodologie pour utiliser « les instruments du groupe », les intelligences multiples et collectives, les techniques d’action et les « voies d’intégration ». Cette méthodologie met aussi en place toute une série d’éléments que l’on pourrait appeler « les contenants » : les espaces et les temps différenciés, l’immersion-enrecul, les phases successives… et les rôles du formateur. En effet, dans les Méthodes d’Action, le formateur a besoin d’investir et d’assumer pleinement 5 rôles majeurs : non seulement le rôle de formateur, mais aussi celui d’analyste de situation, de producteur, de leader de groupe et bien entendu, celui de facilitateur. Maîtriser la méthode humaniste de Moreno et en avoir développé les compétences spécifiques permet au formateur de disposer d’un cadre et d’un soutien important dans sa pratique : il n’a plus à se contenter d’un rôle de formateur utilisant ici et là quelques techniques d’action. Sa palette allie dans un mouvement synergique la théorie et les manières de procéder. Elle lui permet plus aisément de faciliter la confiance et la sécurité des participants, de les (re)motiver et de gérer efficacement les difficultés rencontrées. Ainsi le formateur a les moyens – et c’est essentiel – d’une part, de favoriser le déploiement ample, souple et paisible du potentiel de l’action, et d’autre part, de permettre aux participants d’en retirer une multitude de fruits pérennes. La présence de l’action dans une formation offre des possibilités immenses, l’action avec méthode les maximalise. En savoir plus sur la méthode de Moreno : http:/relation-action.odef.ch Par Norbert Apter, Harvard (M.Ed.), directeur de l’Institut ODeF, [email protected], www.odef.ch Métier | Dossier 6 avril 2015 \| agora Le praticien en action D’après Knowles, le besoin d’apprentissage chez l’adulte est déterminé par la nécessité d’agir. Formatrice d’adultes, j’exerce auprès de professionnels de la santé. L’action, la mise en acte, la perception, l’engagement sont au cœur de ma pratique. C’est dans ce cadre que sont nées mes réflexions autour des pédagogies interactives. Je me souviens combien la question de l’action me semblait complexe, lorsque j’ai débuté en qualité de professionnelle au sein d’un service de soins aigus. Je subissais l’action plutôt que de la mener. Je me sentais frustrée de ne pas arriver à anticiper. Devenue formatrice, j’ai assez vite repéré le phénomène, qui cristallise ce départ dans l’activité sans préparation suffisante. Alors, de manière assez intuitive, il m’est apparu nécessaire d’apprendre aux professionnels à stopper leur action pour en déterminer le but, de décrire les éléments nécessaires pour se préparer. Le concept de savoirs pour l’action développé par Wittorski (entre savoirs pour-dans-sur l’action) sert de trame à ce cheminement. La seule anticipation des actions nécessaires n’est pas toujours suffisante. En situation nouvelle, les professionnels ont parfois une difficulté à visualiser les différentes étapes de l’action. Des cartes mentales pour guider l’action Dans un ouvrage de Hoc, la méthode de raisonnement tactique d’après Rogalski, me parle comme une carte mentale. Les étapes d’analyse de la situation sont détaillées : de l’observation, l’interprétation, à l’anticipation, l’interprétation, vers des hypothèses sur les forces et les faiblesses, les risques – qui finalement permettent de faire des choix sur les stratégies pertinentes. Pour aborder ces étapes, j’utilise la métaphore du voyage, où la visualisation du parcours permet là aussi d’anticiper le matériel, les rencontres... et de faire des choix. Et je propose aux professionnels de se préparer en décrivant les étapes prioritaires de la situation. L’organisation dans l’action en semble plus optimale. Des questions pour créer du sens Ma vision de la situation n’étant pas identique à celle de l’autre, une démarche par questionnement va favoriser l’accès à sa perspective à lui. Les questions ont alors un double but : tout d’abord me renseigner sur ce qui se passe «dans la boîte noire » de l’autre, mais aussi lancer ce dernier sur la piste de ses angles morts, afin de réduire cette forme de cécité. Les tournures « dis-moi ce que tu vois », orientées sur la description de la situation, sont précieuses pour comprendre, laisser l’autre faire son chemin à la découverte des éléments porteurs de sens pour lui. Je formule différentes questions : quels sont tes objectifs, les cibles à atteindre, par quel chemin, comment résoudre, avec quels outils, comment imagines-tu faire, quelles sont les alternatives ? L’engagement de chacun P. Vermersch explique le processus de prise de conscience qu’apportent les questions, tant chez le questionneur que le questionné: « l’effet perlocutoire de ma question qui ne vise pas seulement l’obtention d’une réponse, mais l’accomplissement de l’acte par lequel cette réponse engage la personne ». Par l’argumentation, la personne développe du sens autour de ce qu’elle fait et du comment elle le met en acte. Retenons enfin que l’action contient des temps de construction mentale, qui pourraient passer pour des temps d’inaction, et sont pourtant essentiels pour optimaliser l’organisation mais aussi à la construction du sens. Références bibliographiques et article complet sur www.arfor.ch Par Dynèle Gautier, chargée de formation, [email protected] À penser Le mythe de la juste participation Comment rendre la formation vivante, dynamiser les participants, tout en gardant un cadre ? Comment anticiper, maîtriser, tout en s’adaptant à la situation en train de se vivre ? Réflexions. Dans le domaine de la formation, la participation est à la fois attendue et redoutée tant du côté du formateur que des participants. Tout le monde s’accorde sur le fait qu’une formation sans participation exposerait ses membres à l’ennui. Mais une participation sans limite et sans codification rendrait la mission du formateur impossible. Le formateur peut trouver un milieu entre ces extrêmes en énonçant lui-même les règles de la participation : son objectif, sa durée, son cadre. Alors la participation « fonctionne » comme un jeu avec tout ce que cette activité peut avoir d’artifice. « Jouons le jeu puisqu’il nous est demandé de le jouer » se disent bien des participants. Et la participation risque de manquer d’authenticité. A ce compte-là, la bonne participation semble relever du mythe. La pratique de la participation De là à conclure que la participation est une tâche impossible est aberrant puisqu’elle est pratiquée et souvent avec succès. En revanche, le fait qu’il n’existe pas de règles absolues de la juste participation oblige le formateur à rechercher ce qui pourrait s’en approcher, selon le type de formation qu’il a à diriger et selon le public avec lequel il la mettra en place. Le travail du formateur est double à ce sujet. En amont, dans le travail préparatoire, il réfléchit au sens qu’il donnera à cette activité, à ses modalités. En aval, il y a le moment de la formation en acte avec le public. Après la mise en scène, il y a le travail sur scène avec ses impré- vus, avec sa singularité à chaque fois inédite. C’est sûrement là que se joue le talent du formateur. Dans ce contexte, le « bon » formateur est celui qui sait tirer parti de la situation en train de se vivre, qui sait en exploiter ses potentialités, qui sait faire en sorte que la participation contribue à dynamiser les enjeux de la formation suivie. La participation est ainsi un moment clé de la formation. Elle n’est plus simple intermède, illustration vivante et démonstrative d’un savoir énoncé, passage obligé de celui qui « possède » les codes du métier de formateur. La participation donne à chacun l’occasion de puiser dans ses propres ressources et de les faire partager aux autres. Risquons la participation Pratiquer la formation, c’est donner vie à une micro-société. Il y aurait de quoi mener une enquête ethnographique sur cette pratique. Dans cette enquête, l’étude sur la participation constituerait un moment privilégié. Elle dirait l’art de l’homme en société, de celui qui « sait » donner à cette dernière toute sa finesse, toute sa justesse, toute son humanité. La participation est un beau risque. Le négliger revient à ne pas oser l’affronter alors qu’il révèle à tout formateur audacieux une occasion inespérée de réussir au-delà de ses prévisions ce qu’il voulait faire passer. Par Jean-Eudes Arnoux, consultant en philosophie, www.philoconsultant.ch Métier | Dossier 7 avril 2015 \| agora Mettre en mouvement par l’expérience Si l’on considère qu’apprendre c’est conduire à un changement de comportement par une expérience, peut-on imaginer « changer » en restant statique ? Pistes de réflexion. La plupart des neuroscientifiques s’accordent sur le fait que mouvement et cognition sont fortement connectés. La preuve anatomique en est que la partie du cerveau traitant le mouvement est la même que celle traitant l’apprentissage, à savoir le cervelet. Plus simplement, Sharon Browman explique que « la fonction cognitive augmente lorsque le corps humain est en mouvement et diminue lorsqu’il reste trop longtemps immobile ». Lorsque l’apprenant est en mouvement, le cerveau s’oxygène, améliorant ainsi l’apprentissage et la mémoire. D’où la nécessité, lorsque l’on travaille à un bureau, de se lever et de bouger régulièrement afin de retrouver énergie et concentration. Créer un cadre sécurisant Quelle que soit la méthode choisie, le participant doit d’abord se sentir en sécurité et ce d’autant plus qu’il est en action et non confortablement assis sur sa chaise, voire derrière une table. Une fois ce besoin comblé, il lui sera ensuite possible de prendre des risques, d’explorer l’inconnu. C’est pourquoi la confiance envers le formateur – celui qui apporte les nouvelles connaissances et garantit que les ex- K périences vécues seront sans danger – est centrale pour la transformation de l’apprenant. En référence au modèle des trois zones, il s’agira de créer un espace et des situations dans lesquelles l’apprenant se trouvera en zone de défi et non en zone de panique. Un apprentissage selon quatre styles David Kolb a étudié l’apprentissage et remarqué que toute personne en situation d’apprentissage passe par un cycle de quatre phases. Il considère qu’il est plus efficace d’apprendre selon ce cycle en expérimentant les quatre styles d’apprentissage, même si chaque individu a en général une préférence : 1) le divergent apprécie d’apprendre par l’expérience, 2) l’assimilateur préfère les cours théoriques, 3) le convergent est plutôt porté sur les projets et les activités autogérées, 4) l’accommodateur apprécie les exercices en petit groupe. Dans nos séminaires, même si nous observons effectivement une préférence chez les participants, nous invitons chacun à passer par toutes les phases et à en retirer ce dont il a besoin, car c’est dans la zone de défi qu’il apprendra le plus. Cette approche est particulièrement efficace lorsque les objectifs de la formation sont comportementaux. Elle aide en effet les participants à devenir plus conscients de leurs ressentis et réactions face à certaines situations. Elle leur permet de redéfinir de nouvelles aptitudes et procédures. Après l’exercice, l’indispensable réflexion animée par le facilitateur permet d’opérer le transfert de l’apprentissage à la vie quotidienne : une adaptation d’un contexte à un autre qui assure que ce qui a été appris est réellement intégré, au-delà de la seule mémorisation d’une tâche spécifique. Il y a plus de 2’400 ans, Confucius déclarait : « Ce que j’entends, je l’oublie. Ce que je vois, je m’en souviens. Ce que je fais, je le comprends. » Nous sommes aussi convaincus de l’importance pour les participants d’être actifs pendant nos séminaires, parce que le changement passe avant tout par l’expérience, tant intellectuelle, que physique et émotionnelle. Par Anne-Julie Choffat, Global Operations & Training, [email protected], www.stucki.ch Métier | Dossier 8 avril 2015 \| agora Apprendre par corps, savoir par cœur Il y a deux façons d’apprendre à nager. La première : allongez, tirez, écartez, poussez, allongez, tirez ! La seconde : plouf ! hihi ! splassh ! zioum ! glouglou ! ho ! Réflexions sur la place des expériences corporelles dans l’apprentissage. C’est en bougeant qu’on apprend le mieux, regardez les enfants. Que pourrait-il arriver si vous proposiez à vos apprenants de construire une peinture vivante, de faire la course à la dictée, de rédiger une lettre en passant d’un ordinateur à l’autre, de créer des labyrinthes avec leurs corps, de faire des nœuds humains, de participer à une course d’obstacles, de sauter à la corde, de se lancer la balle, de se mettre sur la table ou sous les chaises, de découvrir l’espace avec les yeux bandés, de se jeter sur les bras des collègues, de faire de la pâte à modeler, de construire des tours faites avec des pailles, de s’asseoir par terre, de danser… et autres idées biscornues ? Que pourrait-il arriver dans votre salle de classe, avec des participants adultes, si vous leur demandiez de s’approprier l’espace en rangeant les chaises et les tables à leur convenance, d’ouvrir les fenêtres, d’écrire au tableau, de changer de place à chaque fois, de dessiner sur des affiches collées au mur et autres idées inaccoutumées ? Vos participants pourraient croire que vous avez perdu la tête, avec des propositions dangereuses, voire très dangereuses, puisque bénéfiques à leur processus d’apprentissage. Vos participants pourraient se sentir autonomes, responsables du bon déroulement de la formation. Ils pourraient apprendre avec plus de facilité, ils pourraient s’amuser, ils pourraient rire, ils pourraient ancrer des notions dans leur corps grâce au mouvement, ils pourraient se faire confiance les uns aux autres, ils pourraient devenir un groupe uni, ils pourraient vouloir que le cours ne finisse jamais, ils pourraient arriver en salle de classe motivés. Une mémoire corporelle L´enseignement actuel considère l’apprenant comme une tête, une grande tête, une tête habitée d’un cerveau, un cerveau constitué de matière grise, de neurones, de synapses, d’axones. Un grand entrepôt capable d’engranger des connaissances, de les restituer à souhait. Ce concept du monde éducatif néglige la vision holistique de l’être humain : il omet que le corps est un tout. Il le prend comme un simple véhicule qui sert à transporter le savoir d’un endroit A à un endroit B pour produire encore plus de savoirs. Il me semble important de considérer l’apprenant comme une entité complète et multiple, pour qui l’acte d’apprendre inclut aussi son propre corps garantissant l’optimisation des apprentissages. On apprend mieux lorsque les deux hémisphères travaillent en harmonie : si l’hémisphère gauche voit les arbres, l’hémisphère droit voit la forêt. Joindre le mouvement à l’activité cérébrale est pour nous une nécessité « essentiel à l’apprentissage, car il éveille et active beaucoup de nos capacités mentales et permet d’intégrer et d’ancrer de nouvelles informations et de nouvelles expériences » (Dr. Carla Hannaford, in La gymnastique des neurones). Cette nouvelle composante du processus d’apprentissage pose actuellement d’innombrables et nouvelles questions* : Quelle place est réservée au corps dans la construction de la pensée ? Que signifie apprendre au niveau du corps ? Comment agit-il dans les processus d’apprentissages formels et informels ? Comment les expériences du corps participent-elles à la formation de soi ? Yvonne Langlois, docteur en Sciences de l’Education et anthropologue, explique que « la pédagogie du corps utilise sa structure, son fonctionnement et son vécu pour assimiler une nouvelle information. Elle permet la rencontre avec la chose à connaître et à incorporer, accomplissant ainsi la conquête d’une nouvelle dimension d’autonomie ». Par ailleurs, la prise de notes en séance et le document final remis aux participants ne sont pas les garants de l’apprentissage. L’écrit n’est pas le support unique du savoir qu’on porte, il n’est qu’un aide-mémoire. Ancrer par le mouvement La mimésis permet, par la répétition, de prendre l’empreinte d’actions antérieures et de les appliquer à des situations nouvelles, de devenir comme les autres. Les organes des sens nous permettent d’incorporer, de nous approprier des nouvelles connaissances. La main, instrument de transformation et de création – c’est par elle que l’homme connaît la matière, la façonne pour en faire son œuvre – est aussi auxiliaire du langage et organe de la communication. Collaboratrice de l’esprit, elle nous aide à préciser notre langage, à compléter nos explications. Elle transmet et projette la pensée à travers le dessin, l’écriture et le geste. Stimuler les participants par des activités favorisant l’agilité manuelle et corporelle, les repères spatio-temporels, la concentration, la mémoire, le rythme et la tonicité aidera à débloquer les tensions du corps, un préalable nécessaire aux apprentissages. Par Monica Dousse, conceptrice, créatrice et animatrice de formations, [email protected], www.imagoformation.net * Pédagogue Christine Delory-Momberger / Revue Pratique de formation 9 avril 2015 \| agora Métier | Dossier Le pavé dans la mare Une question d’équilibre Les théoriciens de l’apprentissage aiment à répéter que l’on apprend mieux en s’amusant. Le ludique et le spectaculaire en formation sont-ils indispensables à l’acquisition d’une nouvelle compétence ? Je ne le pense pas. Ceci est mon opinion et, je suppose, celle de beaucoup de mes pairs. Si tel n’est pas le cas, qu’ils me jettent la première pierre... N’avez-vous jamais remarqué que certains se font les chantres des formations joyeuses, où l’on en prend plein les yeux et les oreilles ? Certains même prônent les « serious games », développent des concepts complets sur ce thème et ne jurent que par ce type d’animation : le jeu, le show, le spectacle. D’autres font leurs pubs avec des photos d’une classe hilare, souriant de toutes ses dents. Mais qu’en est-il de l’efficacité de ces formations ? Parce qu’il ne faut pas oublier un point essentiel : que viennent chercher les participants dans un cours, de nouvelles compétences ou passer un bon moment ? A tous ceux, formateurs, qui répondent par la deuxième solution, je leur suggère de devenir réalisateur cinéma, auteur de roman ou guide de randonnée, mais pas formateur. En tout cas, pas formateur pour la formation professionnelle. Loin de moi l’idée de dénigrer ceux qui forment dans le cadre d’activités de loisirs. Félicitations aux moniteurs de sports, aux spécialistes des cours de cuisine chinoise, aux guides de balades à thème… Je leur reconnais un rôle de formateur et ils font passer un « bon moment » à leur public. Maintenant, je suppose qu’ils ne sont pas nombreux au sein de notre association. de formation et de son intervenante. Fantastique à première vue. Et puis j’ai posé la méchante question du transfert : « Magnifique, ton cours s’est donc bien passé ! Et qu’est-ce que tu en as tiré ? Qu’as-tu retenu et surtout que vas-tu en faire ? » Je ne jette pas l’opprobre sur cette formatrice. Elle a su soigner la forme et même maîtriser le fond. Elle a été intéressante, drôle, dynamique et a mobilisé plein d’autres qualités non négligeables. Par contre, au risque d’être brutal, elle a surtout été inutile. Cela veut-il dire que je cautionne les formateurs ennuyeux, ternes, ultra-techniques et rabat-joie ? Certainement pas. L’humour, l’anecdote croustillante, la passion communicative sont autant de qualités essentielles pour transmettre une connaissance, un savoir-faire et du savoirêtre. Mais il ne faut jamais oublier que la forme est au service du fond. En tant que directeur de cours, je veux et j’exige que les participants repartent des cours avec un plus, des techniques, des schémas de raisonnement, des compétences améliorées. En parallèle, le formateur qui maîtrise parfaitement tous les aspects de sa matière, mais qui ne sait pas la présenter en suscitant la curiosité, en dédramatisant par l’humour, en illustrant par des exemples concrets et « croustillants », est tout aussi inutile que la formatrice concentrée sur la forme. Concentrons-nous sur les personnes actives dans la formation professionnelle, qu’elle soit initiale, continue ou supérieure. Même là, nous trouvons des spécialistes du sourire, des chantres de la gaudriole (sans grivoiserie) en formation. Objectifs premiers : une évaluation exceptionnelle, le plaisir du participant, un souvenir impérissable. L’impérissable risque fort de rester un souvenir, le plaisir passager, l’évaluation par trop subjective. N’oublions jamais, si les employeurs paient, si les participants se paient une formation, c’est avant tout pour améliorer leurs compétences, leurs performances. Combler des lacunes professionnelles nécessite de l’efficacité, du contenu, de l’exercice. Alors quoi ? Qu’est-ce qui est bon ? C’est une question d’équilibre ! Forme et fond se complètent. Le spectaculaire doit être au service de l’efficacité et de la transmission du message. Le message répond aux besoins du participant. Il y a fort longtemps, en tant que jeune formateur, j’avais appris que lors de la création d’une action de formation, il fallait commencer par fixer un objectif (SMART) grâce à la petite phrase : « A la fin de la formation le participant sera capable de… » Ensuite seulement, la forme devrait être établie afin de s’adapter à l’objectif. Ce n’est pas nouveau, mais ça marche encore. J’ai récemment interrogé un proche qui se réjouissait d’avoir assisté à un cours fantastique, avec une intervenante brillante, passionnante… Bref, un panégyrique dithyrambique d’une journée Par Blaise Neyroud, Directeur de cours au Centre Patronal, [email protected] Vous avez aimé ces articles et souhaitez les partager ? Rendez-vous sur www.arfor.ch et retrouvez la version digitale d’Agora. Métier | Dossier 10 avril 2015 \| agora Construire un igloo, est-ce formateur ? La formation par l’action est une approche pédagogique qui a fait ses preuves et permet aux apprenants d’être les acteurs de leur apprentissage. Retours d’expérience d’une équipe de managers d’un grand groupe hôtelier partis construire leur igloo dans le Jura suisse. La faisabilité de l’activité validée (capacité physique, déplacement, durée, équipement), le formateur parcourt avec l’équipe l’agenda de la journée ainsi que les différents objectifs à atteindre. Sur place, quelques minutes sont nécessaires pour se familiariser avec ce nouvel environnement. Un briefing décrit alors une mise en situation qui plonge les participants en immersion totale : les deux femmes et quatre hommes ont deux heures trente pour construire un igloo permettant d’accueillir trois personnes à l’intérieur. Une brève explication sur les techniques de construction et la distribution du matériel projette l’équipe dans l’action. Face à la tâche, chacun se retrouve au même niveau d’incompétence. Ce qui va faire la différence, c’est la capacité à collaborer, s’entraider et s’organiser. L’équipe joue le jeu et s’approprie le scénario. Dès le départ, les rôles s’attribuent en fonction des envies de chacun, sans réelle stratégie. Ce fonctionnement s’avère rapidement contre-productif. La qualité des blocs nécessaires à la réalisation de l’igloo manque de régularité, la majeure partie est inutilisable. Après une demi-heure d’activité, la construction n’a pas progressé. Une pause pour une analyse de la situation est indispensable. Elle met en évidence un manque de coordination et de communication. Cette remise en question du fonctionnement de l’équipe aboutit sur plusieurs propositions et parvient à faire évoluer efficacement le travail de chacun. Dynamique de groupe et intelligence collective Les échanges concluent à une répartition des rôles concernant les différentes phases de production des blocs de neige, ainsi qu’un contrôle permanent de qualité. Ces ajustements contribuent rapidement à établir les fondations de l’igloo et à structurer la paroi. En parallèle, le formateur est tenu d’observer et de noter chronologiquement le fonctionnement des personnes et de leurs interactions. Ce procédé permet, lors du débriefing ou de contrôles intermédiaires, de préciser certains faits qui ont pu échapper aux participants dans le feu de l’action. Un relationnel de qualité est en train de s’installer. Chaque remarque ou proposition est faite avec bienveillance en respectant le point de vue de son interlocuteur. Il n’est plus question d’ambition personnelle mais bien de l’atteinte d’un objectif commun. Plusieurs recadrages effectués de façon autonome par l’équipe, permettent de terminer l’exercice en temps et en qualité. Après avoir célébré le succès, un débriefing ponctué de feedbacks vient donner du sens à la formation. Pour solliciter une dynamique positive, une réflexion sur trois questions empruntées à Maxime Morand va animer les échanges : « Qu’estce que vous continuez ? Qu’est-ce que vous arrêtez ? Qu’est-ce que vous commencez ? ». Le retour sur expérience, fait de partage et d’écoute, permet de verbaliser le vécu et d’effectuer les transferts avec la réalité professionnelle. La discussion s’oriente principalement sur les aspects relationnels et émotionnels développés durant la matinée. Loin des automatismes utilisés au quotidien, cette nouvelle pratique développe une spontanéité novatrice et créative. Elle sera utile et pourra servir de référence lors de situations professionnelles similaires. Une démarche cohérente avant tout La construction d’un igloo réunit tous les éléments liés au développement et à l’acquisition des compétences nécessaires à la cohésion d’équipe. Les participants mettent en pratique les comportements et les attitudes indispensables à l’atteinte d’un but commun. Cette méthode didactique doit être compatible avec la demande et les objectifs du client. Elle ne doit pas être un obstacle ou une contrainte à l’apprentissage. Un descriptif précis du déroulement de l’activité contribue à évaluer la cohérence et la pertinence de cette démarche par le mandant. Il faut cependant faire preuve de vigilance. Dans le cadre d’une activité outdoor, la conduite de la formation doit être réalisée avec rigueur pour ne pas tomber dans les travers d’une simple sortie ludique. Faire comprendre et accepter cette approche auprès du public concerné demande une réelle expérience de terrain. Alors… construire un igloo, est-ce formateur ? Par Christian Crettaz, formateur d’adulte BFFA, [email protected], www.teamway.ch Métier | Dossier 11 avril 2015 \| agora Augmenter ses performances en se divertissant Les sportifs d’élite s’entraînent sans relâche afin d’optimiser leurs performances. Alors pourquoi pas les professionnels ? Partant de cette réflexion, nous avons développé un « centre de fitness ludique » qui permet de s’entraîner en équipe. Explications. Dans un contexte de rapide évolution, de concurrence acharnée, de clientèle toujours plus exigeante, les leaders et collaborateurs doivent savoir s’adapter pour contribuer pleinement à la réussite de leur organisation. Souvent formés aux domaines de la gestion, du marketing et de la technique, ils le sont moins à la communication formelle et informelle. Quant à la communication interpersonnelle, qui consiste à écouter, parler, être en relation au travers des multiples canaux à disposition, elle est souvent le parent pauvre des formations en interne. Sa maîtrise renforce pourtant de manière spectaculaire l’implication et le bien-être des individus, tout comme la satisfaction et la fidélité de la clientèle. Elle améliore également le climat social de l’entreprise. On peut observer dans les organisations de nombreuses illusions sur la manière de communiquer. Première illusion relevée à l’occasion de nos expériences sur le terrain : la croyance qu’il est facile de communiquer, avec pourtant d’importants écarts entre la manière de dire ou d’écrire un message et ce que le collaborateur souhaitait réellement exprimer. Une deuxième fausse croyance consiste à imaginer que l’interlocuteur a compris le message tel qu’on le perçoit nous-même. Troisième illusion : la difficulté d’admettre que la communication est multiforme, avec la nécessité de s’entraîner à formuler le code et la forme du message, le défi de s’adapter en permanence au contexte général et à promouvoir l’attitude qui facilite la communication. L’équipe en interaction sur un plateau Les jeux didactiques apportent une aide précieuse pour atteindre ces objectifs. Notre « centre de fitness ludique » permet de s’exercer en équipe à faire face à toutes les situations pouvant surgir dans la vente et la communication, d’éprouver à l’avance l’efficacité d’une argumentation. De ces connaissances théoriques résulte une performance sensiblement meilleure dans la pratique. Cette approche interactive permet d’apprendre et d’assimiler les contenus tout en respectant la libre expression et la sensibilité intuitive de chacun. De plus, le transfert de nouvelles connaissances perdure mieux, puisque la mise en pratique s’effectue sans aucune contrainte et qu’elle s’expérimente dans des situations proches du quotidien. La méthode traditionnelle pour assurer ce transfert passe souvent par les jeux de rôles. Or la plupart des participants craignent ce genre d’intervention. Nombreux sont ceux qui se bloquent par peur de se ridiculiser ou par crainte d’être blâmé devant tout le monde. Ces résistances bloquent le processus d’apprentissage et nuisent à la dynamique de groupe. De notre côté, nous privilégions la collaboration en petit groupe et l’échange d’expériences entre les coéquipiers. Pour ce faire, nous utilisons un jeu avec plateau, autour duquel 3 à 4 personnes peuvent s’entraîner. Chaque participant se voit attribuer un rôle et change à chaque tour. Par exemple, le jeu de vente propose un rôle de vendeur(euse), de client(e), de chef(fe) de vente et de coach. L’approche retenue est de n’apporter que des questions et non des réponses figées. Au contraire, les participants doivent élaborer et mettre en valeur leurs propres solutions. Celles-ci sont aussi riches et variées que l’expérience, la personnalité et les compétences des participants. Il n’y a donc pas de limite à l’innovation et à la créativité puisque l’équipe développe des réponses par des feedbacks d’appréciation à la personne qui tient le rôle du vendeur(euse). L’interaction et la discussion stimulent le savoir existant, tout en mobilisant les ressources inexploitées des participants. De son côté, le formateur n’a plus le rôle de forcer l’action, il l’accompagne dans un vaste mouvement d’inspiration des participants. Ceux-ci se stimulent alors mutuellement et développent naturellement des solutions concrètes pour leur quotidien. Cette pratique ludique augmente la motivation personnelle, l’estime de soi et la capacité à oser entreprendre. Une situation « gagnant-gagnant » pour les participants, le formateur et l’entreprise mandante. Pour en savoir plus sur la méthode de jeux interactifs : www.ludoki.com Par Susanne Zimmermann, Fondatrice de CTC consulting training coaching, [email protected], www.c-t-c.ch LE COUP GAGNANT DANS VOTRE STRATÉGIE RH www.salon-rh.ch 30 sept. & 1er oct. 2015 | Palexpo Genève 9ème Salon Solutions Ressources Humaines PARTENAIRES PARTENAIRES MÉDIA BANQUE & FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE Salon RH Suisse Métier | Dossier 12 avril 2015 \| agora Se centrer sur le participant tout au long du processus Un module d’optimisation des compétences « Visual-Merchandising » : 80 journées de formation étalées sur quatre ans, pour une centaine de collaborateurs « Do It & Garden », dans une trentaine de filiales. Partage d’expérience. 7h30. Il fait encore nuit. Dehors, il fait froid... très froid. Nous sommes à l’autre bout du pays, dans une filiale du groupe. Il est entré d’un pas massif dans la salle de cours, sans mot dire. Il s’est assis lourdement et il s’est croisé les bras très haut sur la poitrine. Il me jauge, l’air de dire « que vas-tu m’apprendre aujourd’hui, gamin ? » Il est chef de rayon à la Migros. Depuis longtemps. Je suis chez lui et je le dérange. A la fin de la journée, il prend congé en m’assénant une énorme claque dans le dos. « C’est la meilleure formation que j’aie suivie depuis bien des années. Je me réjouis de la mettre en pratique. Merci beaucoup ! ». Trois mois plus tard, lors d’une visite d’évaluation, il me fait faire le tour des adaptations qu’il a mises en place depuis la formation. « Nous avons doublé notre chiffre d’affaire ! » rayonne-t-il. Pourquoi ça a marché ? Par une construction aussi rigoureuse que pragmatique du dispositif. Un participant placé en mouvement, tout au long du processus de formation. Des attentes détectées en amont, lors de visites d’immersion et des objectifs fixés avec les directions régionales. Une méthodologie adaptée aux besoins réels du public-cible, que je connais bien. La création de modules de mise en pratique, avec un minimum de théorie, centrés sur l’expérimentation de différents types de présentation de la marchandise sur la surface de vente, sous la forme d’ateliers tournants. Construits en partant de l’expérience de chacun et des échanges de bonnes pratiques entre les participants, ces modules ont été inclus dans le programme des activités saisonnières. Enfin, un suivi régulier post-formation : pour faciliter la mise en application, chaque participant a reçu un catalogue d’exemples précis à mettre en place dans sa filiale et a bénéficié d’un programme d’accompagnement individuel. Au final : 78,6% de satisfaction des participants et une augmentation substantielle du chiffre d’affaire. Par Eric Basler, consultant et formateur avec Brevet fédéral, [email protected], www.abasede.ch Présentiel versus e-learning : le match de la bureautique Quel avenir pour la formation bureautique en présentiel ? Va-t-elle être supplantée par le e-learning ? Tour d’horizon des avantages et inconvénients de ces deux méthodes. La formation en présentiel La formation en présentiel reste la forme la plus classique et la plus appréciée des apprentissages pour les apprenants intra ou inter-entreprise, elle permet d’apprendre et de partager les acquis et les expériences. Les cours en présentiel répondent à des critères bien précis : salle de formation – petits groupes d’apprenants – un formateur – un poste de travail par personne – une durée prédéterminée et des objectifs précis. Avantages : • C’est un apprentissage en situation réelle, avec le logiciel utilisé dans la vie courante. Il se fait par le biais d’une partie de théorie mais surtout d’exercices pratiques. Les apprenants peuvent mettre en pratique le 20% des cas qui les occupent 80% du temps. Les 20% restant seront traités par le biais d’une documentation adaptée ou par du coaching personnalisé. • Un formateur peut répondre aux questions au fur et à mesure. • Ces formations se déroulent dans des espaces dédiés et protégés : pas de téléphone, de collègues bruyants, etc. • Les participants peuvent partager leurs expériences et confronter leurs méthodes de travail respectives. • Elle permet aux participants de souligner leurs difficultés et au formateur de les identifier. Inconvénients : • Le coût est relativement élevé si on tient compte également des frais annexes (déplacements, repas, etc.). • Attention également à la durée intrinsèque du cours et des trajets qui peuvent engendrer une fatigue supplémentaire pour les apprenants. • Notons aussi la surcharge de travail occasionnée par l’absence du collaborateur. A son retour au bureau, il doit rattraper ce qui n’a pas été fait pendant le cours. • De retour à leur place de travail, les apprenants doivent disposer de suffisamment de temps pour mettre en pratique les notions acquises et pour actualiser leurs « vieux » fichiers par rapport aux nouvelles fonctionnalités apprises. La formation en ligne La formation en ligne (e-learning), désigne l’ensemble des solutions et moyens permettant l’apprentissage par des supports électroniques. La formation en ligne inclut ainsi des sites web éducatifs, la téléformation, l’enseignement télématique, ou encore l’e-training. Cette méthode permet théoriquement de s’affranchir de la présence physique d’un enseignant. En revanche, le rôle du tuteur distant apparaît, avec des activités de facilitateur et de médiateur. Avantages : Si on dispose d’un accès à Internet, cette formation apporte : • Flexibilité et faible coût – plateformes gratuites, pas de frais de déplace- ment, pas d’horaires imposés. • Une grande flexibilité car chaque apprenant avance à son propre rythme. • Une ouverture sur des informations difficilement accessibles dans son cadre de travail habituel. Inconvénients : Les apports de ce type de formation peuvent être freinés si : • Les apprenants ne sont pas motivés et ne font pas preuve d’assiduité. • Elle ne bénéficie pas des ressources multimédias nécessaires. • La langue utilisée n’est pas celle de l’apprenant. La formation sera généralement mieux acquise si elle est donnée dans sa langue maternelle. • Les plateformes sont trop « rigides » et découragent l’apprenant qui a l’impression d’être un robot – pas de droit à l’erreur ou manipulations à réaliser dans un ordre précis. • Un cadre favorable n’est pas disponible dans l’environnement de travail traditionnel – téléphone, collègues bruyants, supérieur hiérarchique non convaincu par la nécessité de la formation. Il est alors difficile de prôner une technique par rapport à l’autre. L’idéal serait de pouvoir offrir des cours en présentiel et en complément un accès à une formation en ligne qui permettrait aux collaborateurs de consolider les acquis. Par Maura Chevalley, formatrice avec Brevet Fédéral Altran Education Services, [email protected],www.altraneducation.ch 13 avril 2015 \| agora Cahier Arformation Les formations de l’Arfor Elaborées par des praticiens pour des praticiens, les formations de l’Arfor se veulent concrètes, efficaces, axées sur les besoins des formateurs et tournées vers l’avenir. Notre offre de formation 2014-2015 réunit les savoirs, savoir-faire et savoir être qui font et feront notre métier. Boîte à outils Développement Découvrez votre charisme et développez-le Faire rayonner la compétence et donner confiance Avec le théâtre, innovez dans vos techniques d’animations Stimuler vos formations avec une approche complémentaire Avec le dessin, donner un plus à vos formations Mettre de la vie dans vos formations ou présentations Comment parler de soi pour accroître sa visibilité Se présenter partout efficacement et avec succès Comprendre le e-learning Évaluer les champs d’application Le jeu en formation Utiliser le jeu comme ressource d’apprentissage Animer en milieu multiculturel Adapter vos formations à un contexte multiculturel e-Marketing pour formateurs sur les réseaux sociaux Faites la promotion de votre activité sur les réseaux sociaux Certifications BFFA-M1 Animer des sessions de formation pour adultes BFFA-M2 Accompagner des processus de formation en groupe BFFA-M3 Informer et conseiller l’adulte en formation BFFA-M4 Organiser des formations pour adultes BFFA-M5 Concevoir des formations pour adultes sur le plan didactique Processus Accompagner le participant dans son parcours d’apprentissage Explorer comment chaque individu utilise son système cérébral Gérer administrativement des formations Contribuer au succès de la formation Maîtriser les techniques d’animation Devenir un animateur performant et écouté Concevoir et piloter un projet de formation Identifier les besoins, construire et mesurer l’impact d’une action de formation Pour un conseil personnalisé : Lori LUCE, responsable Arformation, [email protected], tél. +41 (0) 848 802 999 92 mm LE BIEN-ÊTRE AU MEILLEUR PRIX « Animer des sessions de formation pour adultes » CERTIFICAT FSEA 1 Ensemble, certifions vos compétences ! 14 journées de formation à partir du 2 septembre 2015 Informations et inscription: www.arfor.ch 135 mm IBIS LAUSANNE-CRISSIER MEETING@IBIS L’OFFRE TOUT COMPRIS MADE BY IBIS POUR VOS FORMATIONS ET SÉMINAIRES. RÉSERVEZMAINTENANTPOUR - CHF SEULEMENTPARPERSONNE POURTOUSLESÉVÉNEMENTSORGANISÉS AVANTLEDÉCEMBRE £¤ Offre valable pour toute nouvelle réservation et location de salle avant le 31 décembre 2015, avec un minimum de 10 personnes. Offre valable uniquement à l’hôtel ibis Lausanne-Crissier, non rétroactive et non cumulable avec toute offre ou avantage en cours. IBISLAUSANNE-CRISSIER Chemin de l’Esparcee 4 - CRISSIER-Tél. +41(0)21 637 28 28 - Fax. +41 (0)21 634 62 72 [email protected] LEMEILLEURDUMEILLEURPRIXESTSURIBISHOTELCOM 14 avril 2015 \| agora Cahier Eurêka ! Objectif Zéro Papier Le métier de formateur implique l’utilisation de toutes sortes de documents – notes manuscrites, articles de journaux, cartes de visites, contrats… – auxquels on souhaite pouvoir accéder facilement, où que l’on soit, même en déplacement. Par ailleurs, certains centres de formation tendent à privilégier un usage minimum de papier. Alors si vous vous êtes aussi fixé ce genre d’objectif, je vous propose Scannable, un système de scannage avec iPhone et iPad, disponible sur AppleStore gratuitement. Tout scanner et stocker facilement Scannable est une nouvelle application offerte par Evernote, espace de travail pour tout stocker au même endroit ou carnet de notes en Cloud. Une fois l’application téléchargée sur votre Iphone ou votre Ipad, vous pouvez scanner des documents dans plusieurs formats (PDF, JPG). Scannable forme alors un document que vous pouvez partager sur Evernote, par email, message ou toute autre application de votre Smarphone. Des documents reproduits à leur taille réelle Les limites de l’appareil photo sur un téléphone sont le cadrage et la netteté. Imaginons que vous désirez scanner un ticket de restaurant ou une carte de visite. Alors que les formats des documents varient (voir exemple ci-contre avec un billet de banque), ceux des photos prises sont standardisés : avec l’appareil photo, vous obtiendrez une prise de taille 4:3 et avec un scanner, une taille A4. Scannable permet de conserver la taille réelle du document : il repère les bords, ajuste la numérisation en conséquence et améliore la qualité. Ce qui produit un document parfaitement net et réutilisable de suite, sans avoir à le rogner dans un autre programme avant de l’envoyer. « Compta » pour les tickets de restaurant, « Formation Admin » pour les listes de présence et les évaluations, et « Articles » pour vos lectures. Vous pouvez également vous envoyer vos scans par email et les stocker dans vos dossiers. Tout rassembler en un seul endroit Si vous êtes déjà un adepte d’Evernote, vous pourrez stocker tous vos scans dans un carnet de notes dédié. Par exemple, Par Isabelle Mayor, Community Manager de l’Arfor, [email protected] Plus d’infos sur : evernote.com/intl/fr/products/ scannable Lu Lu pour pour vous vous Apprendre dans l’entreprise Former, se former et apprendre à l’ère numérique Sous la direction d’ Étienne Bourgeois et Sandra Enlart Edition : PUF Editeur, France, 2014 ISBN : 978-2130618959 par : Denis Cristol Edition : ESF, France, 2014 ISBN : 978-2710125914 Comment apprenons-nous réellement dans les entreprises et en dehors du travail ? L’ambition de cet ouvrage est de répondre à cette question en abordant les multiples manières d’apprendre dans l’entreprise. Un des points d’intérêt est qu’il traite cette question sous l’angle à la fois des pratiques et des recherches, en donnant la parole à un large panel de chercheurs et de praticiens spécialistes du domaine, avec tous une expérience approfondie du terrain. Chacun d’eux établit un état des lieux, sans complaisance, sur la réalité des pratiques en entreprise. Ils mobilisent ensuite un certain nombre de travaux de recherche actuels pouvant apporter des éléments de compréhension et d’ouverture. Cet ouvrage ne donne pas de solution clé en main, mais ouvre quelques perspectives intéressantes sur l’évolution des démarches de formation pour influencer le développement et l’apprentissage dans les entreprises. Nous sommes tous au quotidien dans une espèce de réalité augmentée par nos outils numériques. Face à ce tsunami numérique, les façons de former et d’apprendre se transforment, laissant la place à plus d’apprentissages informels et d’innovation. Ce livre décrit les fondements de ces évolutions sociales, numériques, cognitives, économiques. L’auteur développe ce thème en redonnant le sens du savoir comme un rapport à soi, aux autres et au monde. Il repositionne les approches classiques des apprentissages pour penser l’évolution du cours en présentiel vers des écosystèmes d’apprentissage. Il propose de transformer des environnements afin de les rendre apprenants. Il traite des nouvelles postures des formateurs, telle que celle de facilitateur du savoir, et donne des repères pour développer l’intelligence collective. Je vous conseille cet ouvrage pour accompagner la remise en question de vos pratiques et intégrer ses nouveaux leviers dans vos actions. Par Pierre-Alain Bex, formateur Wellco, [email protected] 15 Bon à savoir Questions - réponses Formation des formateurs FFA Niveau 3 Diplôme fédéral de responsable de formation Diplôme pour cadres ayant des fonctions de responsabilité dans le domaine de la formation continue : s’occupent entre autres de positionner une offre dans le contexte, piloter le développement de projets ou celui de la qualité, diriger des équipes ou des départements de formation continue. Diplôme fédéral de responsable de formation ? Examen désormais accessible par la procédure sur dossier ! Spécialistes ou responsables de formation, avec brevet fédéral de formateur d’adultes, vous souhaitez accéder au titre de responsable de formation avec diplôme fédéral ? Le système modulaire FFA vous propose une nouvelle condition d’accès à l’Examen Professionnel Supérieur : il vous suffit de présenter un dossier qui atteste de vos compétences et de votre pratique. Venez en savoir plus sur les conditions d’admission à l’examen et les procédures de qualification lors d’une séance d’informations : Une technique, un exercice, un jeu... à essayer dans une de vos animations de cours. Le thème des questions ouvertes/fermées est abordé dans de nombreux domaines : communication, coaching, audit, entretiens d’embauche, etc. La technique présentée ci-après vous permettra d’introduire ce sujet de manière ludique et surtout de faire prendre conscience à vos participants de la puissance des questions ouvertes. Cachez un objet (feutre, ciseau, …) dans un sachet. Demandez aux participants de deviner de quel objet il s’agit en 5 questions. Donnez pour seule règle que l’animateur aura le droit de refuser les questions trop directes, par exemple : quel est l’objet dans le sac ? A partir de là, laissez les participants faire et contentezvous de répondre aux questions. Vous constaterez qu’immanquablement les premières questions posées seront des questions fermées et qu’elles n’amèneront que peu d’indices pour découvrir l’objet mystère. A l’inverse, il suffira d’une question ouverte bien réfléchie et l’énigme sera résolue très rapidement. Pour donner du sens à cette activité, n’oubliez pas de faire un débriefing. 23 mars 2015 à 18h30 à Lausanne Buffet de la Gare – Salle 2 Place de la Gare 11, 1003 Lausanne ou 14 avril 2015 à 17h30 à Neuchâtel Haute Ecole Arc Santé Salle 212, 2ème étage, sect. A Espace de l’Europe 11, 2000 Neuchâtel Entrée libre Tous les conseils pour accéder à la prochaine session d’examen du mardi 17 novembre 2015 ! Inscription obligatoire par mail à [email protected] Plus de renseignements sur http://www.alice.ch/fr/ada/ diplome/procedure-sur-dossier/ Par Raphaël Dubey, responsable de formation, Manufactures des Montres Rolex, [email protected] Cahier 16 avril 2015 \| agora Entre nous Fabienne Brugger Kauffmann, psychologue FSP, formatrice et membre de l’Arfor depuis 1987 Psychologue, mais pas thérapeute. Formatrice, mais plutôt accompagnante. Elle se définit comme une touche-à-tout sans étiquette. Eprise de liberté, elle s’inspire de tous les courants de pensée. D’ailleurs son patronyme vient de l’allemand, « Brücke », qui signifie « pont ». Sa mission : dresser des ponts. Entre les personnes et leur environnement professionnel, entre les domaines, entre les outils. Portrait de celle qui construit les ponts vers le mieux-être. « Je me partage entre deux types d’interventions en apparence semblables, mais très différents dans la posture : la formation et l’accompagnement. Le formateur « sait », a des objectifs, un programme et se situe dans le champ de la maîtrise. L’accompagnant chemine à côté, ne fait pas de plans, accueille et avance dans la complexité. Comme formatrice, mes mandats en entreprise portent sur des thèmes qui touchent aux relations entre les personnes. En parallèle, j’accompagne individuellement des collaborateurs en difficulté dans leur parcours professionnel, mais aussi des équipes de travail. Il y a 15 ans, mon chemin professionnel a croisé celui d’une troupe de théâtre interactif, la Compagnie du Caméléon. Un coup de foudre réciproque et un enrichissement mutuel : moi, mettant des mots et de la structure dans leur génie de l’action spontanée ; eux, révolutionnant ma façon de mettre les gens en action et d’atteindre le plan des émotions. Le théâtre en formation, c’est bien davantage que d’utiliser des comédiens dans des jeux de rôles : de nombreux outils issus du théâtre d’improvisation sont des ressources précieuses pour les formateurs. C’est d’ailleurs l’objet du stage donné à l’Arfor avec le comédien Pascal MorierGenoud, où nous faisons expérimenter un large éventail d’activités utiles au formateur. Renforcer la confiance du participant Je dis souvent en ouverture de stage – communication, affirmation de soi, conflit – que je ne suis pas un modèle en la matière. Au contraire. N’ayant pas reçu de la bonne fée tous ces talents à la naissance, j’ai commencé très tôt à voir mes limites. Je m’y suis tellement intéressée que j’en ai fait mon métier. Je connais de l’intérieur les souffrances de la mal-communication ou du mal-être-en-relation, suffisamment pour m’être donné la mission d’aider les gens à traverser de l’autre côté. « En se posant sur la branche, l’oiseau n’a pas peur qu’elle casse : il a confiance dans ses ailes ». La formation ne nous évite pas les difficultés de l’existence : elle sert à se connecter à ses propres ressources, voire à les développer. Comment parvenir à cet objectif ? Selon moi, c’est avant tout la nature du regard porté sur le participant qui renforce la confiance : voir le prince (et non le crapaud), être dans une attitude d’accueil inconditionnel de la personne. Les années d’expérience avec des groupes en formation m’incitent à penser que la différence passe moins par ce que je sais, dis ou fais, que par ce que je suis dans la relation avec les participants. Il y a une dimension proprement invisible dans l’acte de transmission. De l’ordre du cœur. Bien sûr, le cœur sans les compétences techniques, cela ne suffit pas : formateur, c’est un métier. Une écologie de la formation Même si je consacre beaucoup d’énergie à « m’occuper » des personnes en face de moi, je n’oublie jamais que mon activité est au service d’une institution. Qu’il est essentiel d’être vigilant sur le sens et l’impact des actions à mener. Je veille à intervenir au bon niveau, quitte à inciter le client à redéfinir sa demande. La gageure est de parvenir à faire du gagnant – gagnant. » 1984 Licence en psychologie 1987 Responsable de la formation d’apprentis, stagiaires et nouveaux cadres dans le secteur bancaire 1993 Démarrage de l’activité indépendante 2008 Formations Arfor « Avec le théâtre, innover dans vos techniques d’animation » 2000 1er projet de formation pour le CEP avec la troupe du Caméléon 2005 Praticienne en coaching et teambuilding (méthodologie Vincent Lenhardt) 2014 CAS en Accompagnement spirituel Pour en savoir plus : [email protected] et ses articles sur www.arfor.ch Propos recueillis par Isabelle Lebon Invitez votre réseau à rejoindre l’Arfor ! Devenir membre, c’est bénéficier de nos prestations : · l’actualité métier · un éventail de formation pour les formateurs · un soutien pour valoriser le métier · un large réseau de professionnels · un espace d’expression · des services et prestations spécifiques Plus d’info sur www.arfor.ch L’adhésion à notre association requiert le parrainage par deux membres Arfor et permet au « 1er parrain » de bénéficier d’ un bon de CHF 50.- à valoir sur une prochaine formation ou manifestation.