La bataille d`une mère
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La bataille d`une mère
VALAIS FINGES LE NOUVELLISTE A 80 à l’heure mais sans devancer On ne double plus sur la route cantonale entre La Souste et Sierre, mais les usagers peuvent à nouveau rouler à 80 km/h...23 Samedi 15 septembre 2007 Le Nouvelliste 21 nc - sv Valérie Guigues, disparue mais pas oubliée LA BATAILLE D’UNE MÈRE Une Française et son ami ont disparu dans notre canton il y a sept ans et demi. La maman de la victime déploie un courage impressionnant pour éclaircir cette affaire. Elle met aujourd’hui tout son espoir en Nicolas Sarkozy. NADIA ESPOSITO «Je continue ma bataille pour savoir ce qui s’est passé avec ma fille. Je ne perds pas espoir même si c’est très douloureux pour moi.» Sept ans et demi après avoir perdu toute trace de sa fille, Valérie Guigues, et de son ami, Francis Mousel, Pierrette Roussel ne croit toujours pas à la thèse qui a été retenue par la justice française de la disparition en montagne. Elle déploie une énergie émouvante pour éclaircir le mystère qui plane sur cette étonnante affaire. «Je ne lâcherai pas jusqu’à la tombe», souligne-t-elle. Après avoir remué ciel et terre pour retrouver sa fille «morte ou vivante», Pierrette Roussel n’espère aujourd’hui qu’une chose: «que la justice française admette qu’elle a mal fait son travail et qu’elle rouvre le dossier». Sur les conseils de son ami, le député Richard Mallié, qui la soutient depuis le début de cette histoire, cette maman affaiblie par la maladie et les soucis financiers a fait appel à Nicolas Sarkozy. «Il m’avait promis de me recevoir quand il serait président», explique-t-elle. «Aujourd’hui, je mets donc tout mon espoir en lui. Il faut que mon avocat, Me Sébastien Fanti, obtienne une audience à l’Elysée pour que la France et la Suisse collaborent à faire éclater la vérité.» Reste à espérer que le président français sera aussi sensible à cette triste affaire qui s’éternise que lorsqu’il s’agit de dossiers faisant la Une de l’actualité. Auteurs interpellés La Police cantonale valaisanne communique qu’elle a identifié deux personnes qui avaient falsifié des vignettes à ordures au printemps 2006. Durant cette période, une entreprise haut-valaisanne de traitement des ordures avait constaté les agissements en question. Les faux avaient été fixés sur des containers de 800 litres principalement utilisés par des commerces et des industries. Les investigations menées ont débouché sur deux perquisitions effectuées dans des établissements publics de la région de Brigue et qui ont permis de découvrir 94 vignettes falsifiées. Les propriétaires ont reconnu avoir utilisé ces fausses marques à plusieurs reprises. L’enquête a abouti à l’interpellation de deux ressortissants italiens qui ont admis avoir vendu ces vignettes aux deux commerçants. Ils ont été dénoncés à l’Office du juge d’instruction du Haut-Valais. CM/C Salins et Tourtemagne parmi les opposants L’enquête n’a pas progressé d’un pouce depuis cet article paru en 2003. LE NOUVELLISTE/CLAIVA SI VOUS AVEZ RATÉ LE DÉBUT… Le 16 janvier 2000 disparaissaient dans notre canton deux ressortissants français passionnés de montagne, Valérie Guigues, infirmière à l’hôpital de Sion et habitant Les Passes sur la commune de Vex, et son ami Francis Mousel – sur le point de divorcer – travaillant à Chamonix. Au départ de l’affaire, la police a pensé à une possible disparition en montagne sans savoir réellement où. Les enquêteurs suisses n’ont toutefois jamais privilégié une hypothèse plutôt qu’une autre, les éléments découverts n’étant pas concordants. Plusieurs pistes restent aujourd’hui encore très mystérieuses. Elles laissent douter que les deux Français aient disparu en montagne: la manière étonnante dont leur voiture a été retrouvée sur le parking de Täsch un mois après la disparition alors que la police cantonale affirme, après vérifications, qu’elle n’y était pas les jours suivant le drame. Le fait aussi qu’ils aient été aperçus le dimanche 16 janvier en matinée vers leur chalet des Passes, qu’il faisait mauvais, que toutes les affaires de ski et de montagne aient été retrouvées chez eux, que Valérie était en arrêt maladie, etc. Des relevés téléphoniques ont révélé quelques semaines plus tard que Valérie Guigues avait appelé quelqu’un à Zermatt la veille de sa disparition. Mais les recherches menées par la police dans la station haut-valaisanne n’ont livré aucun indice sur le passage des deux disparus. Les billets de trains émis en direction de Milan, Genève ou Zurich ont fait l’objet d’une enquête sans révéler aucune trace des Français. En 2001, très curieusement, la France a délivré un acte de décès pour Francis Mousel pour «disparition en montagne», alors que son corps, comme celui de Valérie Guigues, n’a jamais été retrouvé et que la justice valaisanne garde le dossier ouvert. En 2007, soit sept ans et demi plus tard, il n’y a toujours aucune trace des deux ressortissants français et le mystère reste entier. NE DÉCLARATION D’ABSENCE ET SITE INTERNET L’avocat de Pierrette Roussel, Me Sébastien Fanti, va prochainement lancer une procédure de déclaration d’absence. L’article 36 du Code civil prévoit en effet que la déclaration d’absence peut être requise un an au moins après le danger de mort ou cinq ans après les dernières nouvelles. «Le but est que cette maman puisse récupérer les économies de sa fille, ainsi que son 2e pilier.» L’avocat sédunois a également mis sur pied un site internet sur Valérie Guigues (www.legal-it.org). «Cela facilitera le travail de collaboration entre la police, le juge d’instruction et moi-même.» Si le dossier est rouvert côté français et on peut imaginer que ce site internet permettra de meilleurs échanges entre les deux pays. NE PUBLICITÉ «CERTAINS ÉLÉMENTS SONT ÉTONNANTS» Sept ans et demi après la disparition de Valérie Guigues et de son ami Francis Roussel, le dossier reste ouvert auprès de la justice valaisanne. «C’est vrai que certains éléments sont étonnants, comme cette voiture retrouvée à Täsch alors que les policiers affirment qu’elle n’y était pas lors de leur enquête. Aucun indice ne permet toutefois de privilégier une hypothèse à une autre», précise Jacques de Lavallaz, juge d’instruction du Valais central en charge de ce dossier. Pour lui, toutes les personnes qui devaient être entendues l’ont été. «Pour l’heure, nous ne pouvons rien faire de plus. Nous n’avons aucun élément nouveau depuis des années et les corps n’ont pas été retrouvés. Nous espérons bien sûr découvrir quelque chose qui permettrait à cette maman d’en savoir un peu plus.» NE SECURITÉ "Fini l’impunité ! Donnons à la Justice des mineurs les moyens d’agir rapidement et L ISTE Sarkozy le sauveur? FAUSSES VIGNETTES LIGNE INDÉSIRABLE Des éléments troublants Valérie Guigues, 36 ans, travaillait comme infirmière à l’hôpital de Sion et habitait Les Passes sur la commune de Vex. Elle a disparu le 16 janvier 2000 avec son ami, Francis Mousel, qui travaillait à Chamonix. Très curieusement, le Tribunal de grande instance de Bonneville en France a rapidement délivré, après moins de quatorze mois, un avis de décès pour ce dernier et clôt l’affaire. Côté suisse le dossier est toujours ouvert, mais aucun élément nouveau n’a été découvert depuis plusieurs années (lire ci-contre). Pierrette Roussel ne cesse pourtant de se battre pour faire éclater la vérité. Pour cette maman hantée par cette affaire, la thèse de la disparition en montagne est erronée. De nombreux éléments troublants permettent en effet de douter que les deux ressortissants français aient eu un accident (voir ci-contre). «A l’ouverture des scellés par l’agent consulaire français, M. Etienne Barrault, toutes les affaires de montagne de ma fille étaient dans son appartement. Je sais qu’elle n’est donc pas partie en montagne ce matin-là», affirme la mère. BRÈVES 5 Margrit PICON Douze communes suisses, dont deux valaisannes, se mobilisent contre le passage d’une ligne aérienne à très haute tension d’EOS sur leur territoire. Elles ont annoncé hier la création de l’association suisse «Haute tension sous terre». Salins et Tourtemagne, ainsi que trois communes fribourgeoises, une vaudoise, une zurichoise et cinq bernoises font partie de cette association. L’Association de sauvegarde des coteaux valaisans (ASCV) et Stopelectrosmogs, à Thierre-Wavre (NE), en sont aussi membres. Les communes veulent protéger leur population et les paysage «des effets dévastateurs» de la ligne à très haute tension prévue. Elles déplorent un dialogue difficile avec EOS et annoncent qu’une initiative pour l’enfouissement systématique des lignes à haute tension en territoire habité et environnement sensible est à l’étude. Cet été, le projet avait provoqué une levée de boucliers dans le Valais central et l’ASCV avait lancé une pétition. «Elle sera remise au Conseil d’Etat fin septembre», relève Gérard Gillioz, président de la commune de Salins. ATS ARPILLE Sortie Vallis Triensis Association chargée d’étudier et de mettre en valeur les sites naturels et historiques des vallées du Trient et de l’Eau Noire, Vallis Triensis organise une sortie sur l’Arpille le dimanche 16 septembre. Au menu: géologie, environnement et panorama. Rendez-vous à 9 h 30 au col de la Forclaz. Infos sur www.vallistriensis.ch. C