Livret Sfeca 2014 - Université Paris Ouest Nanterre

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Livret Sfeca 2014 - Université Paris Ouest Nanterre
Actes du 44e colloque de la Société Française pour l’Etude du Comportement Animal Nanterre, France 8-­‐10/11 juillet 2014 Chères et chers collègues,
L’Institut Francilien d’Ethologie (IFE) est heureux de vous accueillir sur le site de l’Université Paris Ouest
à Nanterre pour ce 44e colloque annuel de la Sféca. L’organisation de ce colloque est assurée
conjointement par les deux laboratoires fondateurs de l’IFE : le laboratoire d’Ethologie Expérimentale et
Comparée de l’Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité et le Laboratoire Ethologie Cognition
Développement de l’Université Paris Ouest. Cette année est particulière pour le site de Nanterre car nous
fêtons le cinquantième anniversaire de l’université Paris Ouest.
Comme nos prédécesseurs et amis dijonnais, nous n’avons pas choisi de thème principal pour ce colloque
annuel. Nous avons opté pour des symposiums qui reprennent principalement les thématiques de
recherche de nos deux laboratoires. Nous avons également sollicités des collègues d’autres laboratoires, en
France et parfois même à l’étranger, pour animer ces symposiums. Nous les remercions vivement pour
l’aide apportée dans la préparation du programme scientifique. Au total, notre colloque compte 47
communications orales (dont 4 conférences plénières) et 38 communications affichées. Les organisateurs
de symposium ont dû faire un choix difficile et certaines propositions de communication orale ont été
transformées en communication affichée. Nous vous encourageons vivement à consulter les posters
pendant les pauses-café et en particulier au cours du cocktail qui clôturera la première journée.
Nous avons aussi essayé au mieux de reprendre les suggestions de certains collègues, exprimées lors du
dernier colloque annuel à Dijon. Ainsi, un symposium intitulé « Philosophie et Ethologie » sera animé par
Michel KREUTZER. Nous avons préféré contacter directement les orateurs pour ce symposium
exceptionnel mais une table ronde finale laissera la place à la discussion. Nous avons également laissé la
possibilité aux organisateurs de symposium d’ajuster la durée du créneau horaire de chaque intervention
pour permettre – entre autres – aux chercheurs expérimentés de pouvoir présenter leurs recherches dans un
cadre plus général. Nous nous réjouissons de constater un bel équilibre dans le nombre de chercheurs
statutaires et non statutaires inscrits cette année (137 participants au total). Nous espérons également que
les collègues qui participent pour la première fois à un colloque de la Sféca rejoindront rapidement notre
association !
Ces ajustements ne se substituent pas aux séances plénières et nous aurons la chance de pouvoir écouter
Jacqueline
FAGARD,
Luc-Alain
GIRALDEAU,
Jean-Christophe
SANDOZ
et
Ofer
TCHERNICHOVSKI. Ce dernier a accepté d’animer un atelier d’initiation au logiciel Sound Analysis
Pro, qui viendra clôturer le colloque le 11 juillet.
Cette année, le prix Geoffroy Saint-Hilaire sera remis à Luc-Alain GIRALDEAU de l’université du
Québec à Montréal. Ses travaux ont marqué notre discipline et ce prix vient récompenser l’ensemble de
son œuvre.
Enfin, nous tenons à remercier nos sponsors, au niveau local et régional, pour leur soutien financier.
Merci aussi aux personnels de l’université Paris Ouest et de l’université Paris 13 – SPC pour l’aide
apportée dans l’organisation du colloque, de la création du site web à l’impression de ces actes en passant
par les autres aspects logistiques liés à l’organisation de cette manifestation.
Merci encore pour votre participation à ce colloque annuel qui, au vu du programme, s’annonce déjà
comme une belle réussite !
Au nom du comité d’organisation
Sébastien DERÉGNAUCOURT, Tudor DRAGANOIU et David SILLAM-DUSSÈS
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Sommaire Comités ...................................................................................... 7 Programme ................................................................................. 8 Actes Conférences plénières ...................................................... 16 Communications orales .................................................... 21 Communications affichées ............................................... 65 Liste des participants .............................................................. 105 Index des auteurs ................................................................... 109
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Comités Comité d’organisation Le colloque est organisé par le Laboratoire Ethologie Cognition Développement (LECD) de
l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense et le Laboratoire d´Ethologie Expérimentale et
Comparée (LEEC) de l´Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité, membres fondateurs de
l’Institut Francilien d´Ethologie (IFE).
Comité scientifique Mathieu AMY, LECD, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Dalila BOVET, LECD, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Patrizia d’ETTORRE, LEEC, Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité
François-Xavier DECHAUME-MONCHARMONT, Université de Bourgogne
Sébastien DERÉGNAUCOURT, LECD, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Tudor DRAGANOIU, LECD, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Rana ESSEILY, LECD, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Christophe FÉRON, LEEC, Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité
Caroline GILBERT, CNRS-Muséum National d’Histoire Naturelle
Marie-Jeanne HOLVECK, Université Catholique de Louvain
Michel KREUTZER, LECD, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Frédéric LEVY, INRA-Physiologie de la Reproduction et des Comportements
Sophie LUMINEAU, ETHOS, Université Rennes 1
Nicolas MATHEVON, ENES-CNPS, Université Jean Monnet, Saint-Etienne
Heiko RÖDEL, LEEC, Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité
David SILLAM-DUSSÈS, LEEC, Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité
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Programme MARDI 8 JUILLET 800-900 : ACCUEIL DES PARTICIPANTS
900-930 : INTRODUCTION
930-1030 : CONFÉRENCE PLÉNIÈRE
Jean-Christophe SANDOZ - Smell the roses... : searching for the neural basis of olfactory
perception and learning in the honeybee.
1030-1100 : PAUSE-CAFÉ
1100-1230 : SYMPOSIUM « Communication de l’identité, de l’individu au groupe social », organisé
par Patrizia D’ETTORRE et Nicolas MATHEVON
1100-1125 : Patrick GOUAT - Identité: une information parmi d’autres au sein de l’odeur corporelle.
1125-1140 : Isabelle CHARRIER - Le who’s who des éléphants de mer septentrional : décryptage de la
signature vocale individuelle chez les mâles.
1140-1155 : Nicole GEBERZAHN - Cultural evolution of birdsong in the laboratory.
1155-1210 : Rémi GOUTTEFARDE - Mécanismes impliqués dans la mise en place des hiérarchies de
dominance chez la fourmi Neoponera apicalis : Effets « gagnant-perdant » et rôle de la communication
chimique.
1210-1225 : Sandor ZSEBOK - Study of cultural transmission possibilities in the vocal communication of
Japanese quails Coturnix japonica.
1230-1400 : REPAS
1400-1500 : CONFÉRENCE PLÉNIÈRE
Ofer TCHERNICHOVSKI - Mechanisms of vocal learning in songbirds and human infants.
1500-1630 : SYMPOSIUM « Interactions homme-animal », organisé par Christophe FÉRON et
Caroline GILBERT
8
1500-1525 : Franck PÉRON - Appréhender la relation homme-animal.
1525-1550 : Xavier BOIVIN - Un parmi les autres face à l’homme : entre individualisme et grégarisme chez
les ovins domestiques.
1550-1605 : Sarah JEANNIN - La communication vocale entre l’homme et le chien de compagnie.
1605-1620 : Léa LANSADE - La personnalité influence les capacités cognitives : synthèse d’une série
d’expérimentations chez les chevaux.
1630-1700 : PAUSE-CAFÉ
1700-1815 : SYMPOSIUM NON THÉMATIQUE 1
1700-1715 : Margarita BRISENO-JARAMILLO - Reconnaissance individuelle de la voix de mâles voisins
chez le singe hurleur noir Alouatta pigra sauvage.
1715-1730 : Clément CORNEC - Communication acoustique longue-distance entre mâles chez l’outarde
houbara Chlamydotis undulata.
1730-1745 : Raquel MONCLÚS - Masculinised female yellow-bellied marmots initiate more social
interactions.
1745-1800 : Solveig MOUTERDE - Learning to cope with degraded sounds: female zebra finches can
improve their expertise at discriminating between male voices at long distance.
1800-1815 : Olivier DELATTRE - Alarm communication in the termite Mastotermes darwiniensis
(Blattodea, Mastotermitidae).
1815-2000 : SESSION POSTERS & COCKTAIL
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MERCREDI 9 JUILLET 900-1030 : SYMPOSIUM « Sélection sexuelle », organisé par François-Xavier DECHAUMEMONCHARMONT et Marie-Jeanne HOLVECK
900-925 : Leonida FUSANI - Evolution and physiology of elaborate courtship displays.
925-940 : Marie-Jeanne HOLVECK - Is sex pheromone a long- or a short-term signal of male condition in
the butterfly Bicyclus anynana?
940-955 : Anne-Cécile DAGAEFF - Imitation, généralisation et transmission du choix du partenaire chez la
Drosophile, ou comment le choix d’une femelle peut influencer les préférences d’une autre femelle.
955-1010 : Pauline SALVIN - Les signaux des femelles canari Serinus canaria en réponse aux chants des
mâles.
1010-1025 : Matthias GALIPAUD - You can’t always get what you want ! Les processus de mise en couple
dans les études de sélection sexuelle.
1030-1100 : PAUSE-CAFÉ
1100-1230 : SYMPOSIUM « Différences individuelles - personnalité des animaux », organisé par
Mathieu AMY et Heiko RÖDEL
1100-1125 : Morgan DAVID - Bilan, critiques et perspectives de 15 ans d’étude de la personnalité animale.
1125-1140 : Fabienne DELFOUR - Etude des personnalités chez 17 dauphins souffleurs Tursiops truncatus.
1140-1155 : Mathilde TISSIER - Tempérament et héritabilité chez le Grand Hamster Cricetus cricetus.
1155-1210 : Sébastien FERRARI - Lien entre comportement d’auto-alimentation et traits de personnalité
chez le bar Européen Dicentrarchus labrax (L.).
1210-1225 : Marylin RANGASSAMY - Similarity of personality positively affects the onset of
reproduction in pairs of a monogamous rodent.
1230-1400 : REPAS
1400-1500 : PRIX GEOFFROY SAINT-HILAIRE
Luc-Alain GIRALDEAU - Approvisionnement, apprentissage et pensée magique: le gambit
comportemental de l’écologie comportementale
1500-1530 : PAUSE-CAFÉ
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1530-1705 : SYMPOSIUM « Relations parents-jeunes », organisé par Frédéric LEVY et Sophie
LUMINEAU
1530-1555 : Frédéric ANGELIER - Prodiguer des soins parentaux dans un contexte stressant: étude de la
régulation hormonale des soins parentaux chez les oiseaux.
1555-1610 : Emilie PEREZ - Corticosterone-induced offspring begging modifications affect parental nest
visits and foraging behaviour in wild zebra finch.
1610-1635 : Frédéric LEVY - Les mécanismes neurobiologiques de la mise en place du comportement
maternel chez les ovins.
1635-1650 : Emmanuel DE MARGERIE - The mother-young relationship impacts the spatial behaviour
development in Quail chicks.
1650-1705 : Marie LAFAILLE - Effets de l’âge sur les comportements parentaux chez une espèce
monogame.
1715-1815 : ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SFÉCA
2000 : BANQUET AU CHAI 33 (ligne 14: COUR SAINT-ÉMILION)
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JEUDI 10 JUILLET 900-1030 : SYMPOSIUM « Philosophie et éthologie », organisé par Michel KREUTZER
900-930 : Michel KREUTZER - Ethologie & esthétique.
930-1000 : Georges CHAPOUTHIER - Ethologie et éthique.
1000-1030 : Thierry HOQUET - Les rôles sexuels.
1030-1100 : PAUSE-CAFÉ
1100-1230 : SYMPOSIUM NON THÉMATIQUE 2
1100-1115 : Margot FORTIN - Mâle féminisé expérimenté cherche partenaire : le dilemme d’Armadillidium
vulgare.
1115-1130 : Sandie MILLOT - Innovative behaviour in fish: Atlantic cod can learn to use an external tag to
manipulate a self-feeder.
1130-1145 : Isabelle GEORGE - Développement de la cognition sociale chez l’étourneau : effets de
l’absence de modèles adultes.
1145-1200 : Andrea PERNA - Interactions entre individus et choix d’une route commune chez les pigeons
voyageurs.
1200-1215 : Sylvain TOULET - Do informed sheep inadvertently trigger cascades of departures and stops
in the Panurge herd? From field experiments to modelling in sheep…
1215-1230 : Vanessa ANDRÉ - Ethorobotique appliquée au comportement humain : Est-ce qu’un objet
animé peut influencer les comportements d’un enfant lors d’une tâche cognitive?
1230-1400 : REPAS
1400-1500 : CONFÉRENCE PLÉNIÈRE
Jacqueline FAGARD - Le développement précoce des habiletés manuelles chez le très jeune enfant :
latéralité et utilisation d’outil.
1500-1530 : PAUSE-CAFÉ
1530-1700 : SYMPOSIUM « Cognition comparée », organisé par Dalila BOVET et Rana ESSEILY
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1530-1555 : Hélène MEUNIER - Influence of spatial factors on hand preferences in human and nonhuman
primates for manipulative versus communicative actions.
1555-1610 : Pauline FRESNAIS - Latéralité manuelle chez les primates humains et non humains : pour une
approche comparative impliquant des tâches identiques unimanuelle, bimanuelle et gestuelle.
1610-1625 : Jacques PRIEUR - Latéralité sociale manuelle et visuelle chez 39 chimpanzés captifs.
1625-1640 : Lauriane RAT-FISCHER - Comparative problem-solving abilities in tool-using and non-tool
using corvids and human infants.
1640-1655 : Raphaëlle MALASSIS - Savoir ce que l’on sait ou ne sait pas: métacognition chez le babouin
Papio papio.
1700-1730 : REMISE DES PRIX CASTOR & CLÔTURE
VENDREDI 11 JUILLET ATELIER D’INITATION AU LOGICIEL SOUND ANALYSIS PRO (optionnel, sur inscription
préalable, gratuite), animé par Ofer TCHERNICHOVSKI
1000-1230 : ATELIER
1230-1400 : REPAS
1400-1730 : ATELIER
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Actes Conférences plénières
Le développement précoce des habiletés manuelles chez le très jeune enfant : latéralité et utilisation d’outil Jacqueline Fagard
Laboratoire Psychologie de la Perception, Université Paris Descartes, Équipe Perception-Action et
Développement Cognitif, UMR CNRS 8242.
[email protected]
Le développement des habiletés manuelles représente une des plus importantes acquisitions de la première
année de vie de l’enfant, la main permettant d’explorer l’environnement de façon plus riche que le regard,
principal mode d’exploration des premières semaines. La main est le premier outil que le bébé apprend à
maîtriser. Ce développement des habiletés manuelles reflète les progrès dans le contrôle moteur, mais ces
progrès, à leur tour, changent la perception des affordances de l’environnement. Ainsi, peu de temps après
que le bébé est capable de cibler correctement son geste d’approche vers l’objet, il perçoit de mieux en
mieux les caractéristiques physiques de l’objet à intégrer à l’ouverture et l’orientation de la main. Puis il
apprend à coordonner ses deux mains de façon asymétrique et complémentaire, et montre clairement une
préférence pour une main, plus active que l’autre. Il devient capable d’attraper des objets dans des
conditions complexes, par exemple quand l’objet est en mouvement, attaché au bout d’une ficelle, ou posé
derrière une paroi transparente. Résoudre ces « problèmes » pour attraper un objet est une étape
importante vers l’utilisation d’outil qui émerge au cours de la deuxième année.
Dans cette présentation, j’évoquerai les grandes étapes du développement manuel, en commençant par
leur origine, c’est-à-dire plusieurs mois avant la naissance, en particulier pour ce qui concerne la
préférence manuelle. J’évoquerai aussi les principaux mécanismes qui permettent ce développement,
parmi lesquels la motivation intrinsèque, l’apprentissage par observation, la détection des régularités et
des contingences, et la capacité d’apprendre de ses erreurs.
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Approvisionnement, apprentissage et pensée magique : le gambit comportemental de l’écologie comportementale Luc-Alain Giraldeau
Groupe de recherche en écologie comportementale et animale, Département des sciences biologiques,
Université du Québec à Montréal.
[email protected]
Au cours des trois dernières décennies je me suis d’abord intéressé à l’apprentissage social pour me rendre
compte finalement que la présence des autres lorsqu’elle permettait de chaparder la nourriture pouvait
freiner l’apprentissage. J’ai donc entrepris d’explorer les facteurs qui influencent la décision de chaparder
à partir de modélisation par le jeu producteur chapardeur. S’ensuivit un dialogue théorie-expérimentation
qui m’a permis de reconnaître les nombreux facteurs qui gouvernent l’usage de chapardeur mais aussi plus
récemment de reconnaître une potentielle faille dans l’argumentaire de l’écologie comportementale. Par
exemple, le jeu producteur-chapardeur suppose l’existence de deux stratégies et l’atteinte d’une solution
évolutivement stable où chaque stratégie jouit de la même aptitude. Mais dans les faits, l’expression des
alternatives et l’équilibre atteint au sein d’un groupe après quelques jours ne peuvent être le résultat de la
sélection. Il s’agit plutôt des conséquences de décisions individuelles. Mais pour pouvoir poursuivre le
raisonnement évolutif, l’écologiste du comportement ignore cette différence et suppose plutôt que la
sélection naturelle a doté chaque animal d’un mécanisme de décision qui reproduit toujours fidèlement
l’action qu’aurait eu la sélection naturelle au cours des générations. Cette pensée magique, est ce que je
nomme le « gambit comportemental » qui, en absence d’appuis empiriques, fragilise un pan important
l’écologie comportementale. Il faudra bien un jour se résoudre à l’étude de la décision individuelle et donc
finalement revenir à l’étude du comportement animal.
Tous mes travaux ont été appuyés par le Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada
ainsi que par les Fonds de Recherche du Québec, Nature et Technologie.
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Smell the roses... : searching for the neural basis of olfactory perception and learning in the honeybee Jean-Christophe Sandoz
Laboratoire Evolution Génomes Spéciation UPR 9034, 1 avenue de la Terrasse, 91190 Gif-sur-Yvette
[email protected]
The architecture of the olfactory system is remarkably conserved across the animal kingdom, from
vertebrates to invertebrates. Through different processing steps, olfactory systems create evolving internal
representations that differently represent odors’ chemical characteristics and/or biological value. In
addition, experience may modify how odors are represented in the brain. Using the honeybee Apis
mellifera as a model system, we try to understand the key steps in olfactory processing and learning of
natural odors. Honeybees are a traditional experimental model for addressing these questions, as olfaction
is a crucial sensory modality used within the colony for intraspecific communication, but also outside the
colony during foraging. In the Lab, the study of olfactory perception, learning and memory can be
addressed using a wide range of behavioural protocols associated with neurophysiological and
neuroanatomical techniques. In honeybees, odors are detected by sensory neurons on the antennae, which
project to a primary processing centre, the antennal lobe (AL). Then two main tracts of projection neurons
convey odor information to higher brain centers, the mushroom bodies (MB) and the lateral horn (LH).
The honeybee olfactory system arbors two mostly non-overlapping subsystems, from the AL to the MB
and LH, corresponding to the two separate tracts of projection neurons. Using olfactory conditioning and
in vivo calcium imaging, I will describe olfactory processing and the representation of floral and
pheromonal odors at these different levels of the olfactory pathway. We will discuss the implications of
these findings for understanding how the brain may classify odorants with different biological meanings,
eventually giving rise to adaptive behaviours.
Ce travail a été soutenu par l’ANR et la région Ile-de-France.
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Mechanisms of vocal learning in songbirds and human infants Ofer Tchernichovski
Department of Psychology, Hunter College, City University of New York, USA.
[email protected]
Studies of vocal learning in songbirds typically focus on the acquisition of sensory templates for song
imitation and on the consequent process of matching song production to templates. However, functional
vocal development also requires the capacity to adaptively diverge from sensory templates, and to flexibly
assemble vocal units. I will present examples of adaptive divergence focusing on the corrective imitation
of abnormal songs, and on the decreased tendency to copy over-abundant syllables. I will suggest that
such frequency-dependent effects might mirror tradeoffs between the assimilation of group identity
(culture) while establishing individual and flexibly expressive songs. Intriguingly, although the
requirements for vocal plasticity vary across songbirds, and more so between birdsong and language, the
capacity to flexibly assemble vocal sounds develops in a similar, stepwise manner across species.
Therefore, universal features of vocal learning go well beyond the capacity to imitate.
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Communications orales Ethorobotique appliquée au comportement humain : est-­‐ce qu’un objet animé peut influencer les comportements d’un enfant lors d’une tâche cognitive ? Vanessa André1*, Céline Jost2, Martine Hausberger1, Brigitte Le Pévédic2, Dominique Duhaut2, Alban
Lemasson1,3
(1) Laboratoire d’Ethologie Animale et Humaine, Université de Rennes 1. (2) Laboratoire des Sciences et
des Technologies de l’information et de la communication, Université de Bretagne Sud. (3) Institut
Universitaire de France.
*[email protected]
Les objets animés étant de plus en plus présents dans notre société, il devient indispensable de nous
questionner sur l’acceptabilité de ces derniers par l’homme en tant que partenaire d’interaction. Beaucoup
d’études s’intéressent à ce nouveau champ de recherche, mais peu d’analyses comportementales ont été
réalisées. La question du développement d’un aspect « préférable » qui favoriserait cette interaction
homme/machine, reste donc ouverte à ce jour.
Cette étude compare l’impact de différents objets animés sur le comportement et les performances des
enfants lors d’une tâche cognitive. 51 élèves de CM2 (10.89 +/-0.465 ans) ont réalisé un exercice de calcul
mental supervisé par un ordinateur uniquement, ou par ce même ordinateur assisté par un objet animé
(personnage virtuel, robot à apparence animale, robot à apparence humaine). Les performances et les
comportements des enfants ont été analysés.
Premièrement, cette étude montre que les objets sont acceptés en tant que partenaires d’interaction. Ils
attirent l’attention des enfants et influencent positivement leur état émotionnel. De plus, l’aspect de l’objet
impacte les réactions comportementales et les performances des enfants. Les objets 3D, présentant plus de
caractéristiques « du vivant », entrainent davantage d’attention et de sourires mais moins de moues que
celui en 2D. Cependant, les performances des enfants sont moindres lorsqu’ils sont face aux objets de
forme animale qu’humaine. Cette étude ouvre des perspectives de recherches concernant l’impact du
réalisme et des capacités de jugements attribuées ou non à l’objet, sur son niveau d’acceptabilité par
l’homme.
Ce travail a été soutenu par le ministère français de la recherche, le C.N.R.S et la région Bretagne.
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Prodiguer des soins parentaux dans un contexte stressant : étude de la régulation hormonale des soins parentaux chez les oiseaux Frédéric Angelier
Centre d’Etudes Biologiques de Chizé, UMR 7372, CNRS - Université de La Rochelle. 79360 Villiers en
Bois, France.
[email protected]
La phase de reproduction est souvent considérée comme une période énergétiquement coûteuse car les
parents doivent prodiguer des soins importants à leurs jeunes, souvent au détriment de leur propre
condition (« le coût de la reproduction »). Bien que la reproduction intervienne généralement dans un
contexte environnemental favorable, les changements globaux actuels augmentent la probabilité
d’occurrence de conditions environnementales détériorées durant la reproduction. Un tel contexte
exacerbe les coûts de la reproduction et s’accompagne simultanément d’une baisse de la « fitness » de la
nichée. Les théories évolutives prédisent donc que les parents devraient ajuster les soins parentaux qu’ils
prodiguent à ce contexte défavorable afin d’optimiser leur propres « fitness ». Dans cette présentation, je
propose de mieux comprendre cet ajustement au travers de l’étude de deux hormones chez les oiseaux
sauvages. Je me focaliserai sur la corticostérone, une hormone qui joue un rôle majeur dans l’allostasie, et
sur la prolactine qui est impliquée dans l’expression des soins parentaux chez les oiseaux. Je montrerai
tour à tour le rôle que ces deux hormones (1) jouent un rôle prépondérant dans l’expression des soins
parentaux chez les oiseaux ; (2) sont affectées par des évènements stressants ; (3) interagissent et (4) sont
également affectées par plusieurs caractéristiques individuelles (âge, condition). Ainsi, je montrerai que
ces deux hormones gouvernent la régulation du compromis adaptatif entre survie et reproduction et
permettent aux parents d’ajuster leurs comportements parentaux à une multitude de conditions
environnementales.
Ce travail a été soutenu par le CNRS, la région Poitou-Charentes, le conseil Général des Deux-Sèvres, la
fondation Fyssen et le 7ème programme de recherche de la Communauté Européenne FP7/2007-2013
(Marie-Curie Fellowship, 237034).
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Un parmi les autres face à l’homme : entre individualisme et grégarisme chez les ovins domestiques Xavier Boivin1,2*, Didier Foulquié3 , Dominique Hazard4, Lucie Daubord1,2, Alain Boissy1,2
(1) INRA, UMR1213 Herbivores, Site de Theix, F-63122 Saint-Genès Champanelle. (2) Clermont
Université, VetAgro Sup, UMR Herbivores, BP 10448, F-63000, Clermont-Ferrand. (3) INRA, UE 321 la
Fage, Saint Jean et Saint Paul, F-12250 Roquefort-sur-Soulzon. (4) INRA, UMR1388 Génétique,
Physiologie et Systèmes d’Elevage, F-31326 Castanet-Tolosan
*[email protected]
Etudier l’importance des prédispositions d’un animal grégaire évoluant au sein de son groupe est un défi
pour comprendre l’équilibre qui existe entre comportements individuels et collectifs. Un nouveau test a été
développé pour observer le comportement des ovins en groupe. Des animaux ont été étudiés, issus de
deux sélections divergentes sur les réactions à la séparation sociale (différentiel de sélection : S-/S+ = 2,95
σg) ou à l’homme (différentiel de sélection : H-/H+= 2,93 σg) évaluées en test individuel. Quarante
agnelles extrêmes dans ces 4 lignées ont été réparties en 2 lots (4 x 5 agnelles) conduits dans deux
parcelles. Chaque lot a été exposé à un test d’approche par un homme non familier. Il se déplaçait en
réalisant un parcours défini avant de s’immobiliser pour 10 min. La procédure était répétée trois fois de
suite avec un accroissement de la distance parcourue. La position de chaque agnelle par rapport à
l’expérimentateur était relevée après chaque déplacement de l’expérimentateur. Le test a été réalisé deux
fois à une semaine d’intervalle. Outre un effet lot marqué, les distances individuelles par rapport à
l’expérimentateur évaluées après 5min lors de la première phase sont reproductibles au sein de chaque lot
testé (r=0.58, 0,61). Les réactions des agnelles H+ et H- ne sont pas différentes. Par contre au sein du lot,
les agnelles S- sont plus éloignées de l’homme que les agnelles S+ (P=0.05). Ainsi, ce test permet
d’évaluer la réponse du lot et celle de chaque individu au sein du lot.
Ce travail a été soutenu par l’Inra (départements de GA et de Phase).
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Reconnaissance individuelle de la voix de mâles voisins chez le singe hurleur noir Alouatta pigra sauvage Margarita Briseño-Jaramillo1*, Alejandro Estrada 2, Alban Lemasson3,4
(1) Instituto de Biología, Universidad Nacional Autónoma de México. Coyoacán, 04510. México City. (2)
Estación de Biología Tropical Los Tuxtlas, Instituto de Biología, Universidad Nacional Autónoma de
México, Veracruz, México. (3) Université de Rennes 1, Ethologie Animale et Humaine, U.M.R.6552C.N.R.S, Station Biologique, 35380 Paimpont, France. (4) Institut Universitaire de France.
*[email protected]
La reconnaissance auditive entre les membres d’un groupe est importante pour maintenir une cohésion
socio-spatiale chez les espèces forestières où la visibilité dans l’habitat est limitée, mais cela peut aller audelà du groupe chez les espèces territoriales avec la nécessité de reconnaître ses voisins. Nous avons
évalué la capacité à reconnaître individuellement la voix de mâles voisins chez le singe hurleur noir
(Alouatta pigra) sauvage au Mexique. Premièrement, nous avons effectué des enregistrements
d’hurlements spontanés de six mâles adultes, et démontré que le niveau de variabilité acoustique
interindividuel était bien supérieur au niveau de variabilité acoustique intraindividuel. Deuxièmement,
nous avons testé la reconnaissance auditive à l’aide d’un paradigme de violation des attentes basé sur la
congruence spatiale des voix diffusées. Dans une population composée de six groupes de singes aux
territoires adjacents, nous avons effectué des expériences de repasse par haut-parleur de hurlements.
Chaque groupe a été testé dans deux conditions spatiales: cohérente (le haut-parleur est positionné du côté
du territoire voisin approprié par rapport à la voix diffusée) et incohérente (le haut-parleur est positionné
du côté du territoire opposé). Comme attendu, les individus ont présenté des réactions plus fortes pendant
les situations incohérentes (vitesse d’approche, réponse vocale, comportements de marquage territorial).
Ainsi, cette étude permet de confirmer l’existence d’un processus d’encodage et de décodage acoustique
individuel chez cette espèce. Le paradigme utilisé, démontrant l’existence d’une carte mentale auditive du
voisinage, va plus loin que les simples tests de discrimination classiquement utilisés, permettant de
réellement parler de reconnaissance individuelle.
25
Ethologie et éthique Georges Chapouthier1,2
(1) Directeur de Recherche Emérite au CNRS Centre Emotion, Hôpital de la Salpêtrière. (2) Institut
d’Histoire et de Philosophie de Sciences et des Techniques (IHPST).
[email protected]
Les progrès rapides de l’éthologie ont deux conséquences principales dans le domaine de l’éthique. La
première est qu’on peut observer, chez les animaux, des comportements qui constituent les bases
naturelles de l’éthique, et donc les racines de l’éthique humaine. La seconde est que les animaux, et
notamment les plus céphalisés (vertébrés, céphalopodes, voire abeilles…), sont beaucoup plus
« intelligents » que ce qu’on avait cru. Il faut donc considérablement améliorer l’éthique des hommes
envers les animaux.
Référence : G. Chapouthier, Kant et le chimpanzé –Essai sur l’être humain, la morale et l’art, Editions
Belin, 2009.
26
Le who’s who des éléphants de mer septentrional : décryptage de la signature vocale individuelle chez les mâles Isabelle Charrier1*, Caroline Casey2, Colleen Reichmuth2, Nicolas Mathevon1,3
(1) Centre de Neurosciences Paris Sud, CNPS UMR 8195, Université Paris Sud, Orsay. (2) Pinniped
Cognition and Sensory Systems Lab, Long Marine Lab, UCSC, Santa Cruz, USA. (3) Ecologie et NeuroEthologie Sensorielles, Université de Lyon/St Etienne.
*[email protected]
Chez de nombreuses espèces, une forte compétition intra-sexuelle se développe chez les mâles pendant la
saison de reproduction, ceci étant d’autant plus marqués chez les espèces grégaires ou coloniales. Les
signaux sensoriels tels que les vocalisations sont souvent utilisés pour transmettre des informations
pertinentes sur l’identité, le phénotype et le statut social des émetteurs. L’éléphant de mer septentrional est
un modèle optimal pour comprendre comment les signaux acoustiques permettent aux mâles rivaux de
s’évaluer tant la compétition entre mâles pour l’accès aux femelles est extrême. Nos travaux récents ont
permis de démontrer que les mâles n’utilisent pas les indices acoustiques sur le phénotype des rivaux pour
répondre de façon adaptée aux cris de leurs compétiteurs, mais apprennent à les reconnaitre
individuellement via leurs précédentes interactions sociales. Ainsi, ils réagissent différemment aux cris de
dominants (fuite) et de dominés (attaque). Dans cette présente étude, nous avons décrypté les paramètres
acoustiques qui permettent cette reconnaissance vocale individuelle entre mâles via l’utilisation de
signaux modifiés dans des tests de playback. Nous avons donc testé l’implication de 2 paramètres
fortement individualisés dans les cris de menaces des mâles, le pulse rate et le spectre fréquentiel. Nous
avons donc pu démontrer que les mâles éléphants de mer (n=10) utilisent effectivement bien ces deux
paramètres pour discriminer vocalement leurs rivaux. Cependant, les mâles semblent bien plus sensibles
aux changements de paramètres spectrales (domaine fréquentiel) que du pulse rate (domaine temporel).
Ce travail a été soutenu par le CNRS, l’Université Jean Monnet St Etienne, et Office of Naval Research
(USA).
27
Communication acoustique longue-­‐distance entre mâles chez l’outarde houbara Chlamydotis undulata Clément Cornec1,2*, Cécile Landsmann2, Thibault Dieuleveut2, Maël Lelièvre2, Yves Hingrat3, Fanny
Rybak1
(1) Centre de Neuroscience Paris Sud CNRS-UMR 8195, France. (2) Emirates Center for Wildlife
Propagation, PoBox 47, Missour, Morocco. (3) Reneco for Wildlife Consultants, PoBox 61741, Abu
Dhabi, United Arab Emirates.
*[email protected]
Les pressions de sélection s’exerçant sur la transmission des messages portés par des signaux acoustiques
sont particulièrement importantes lorsque la communication entre individus s’effectue à grande distance.
Durant la saison de reproduction, les mâles d’outarde houbara Nord-Africaine (Chlamydotis undulata)
paradent sur des sites séparés par des distances de 500m en moyenne et produisent des vocalisations de
très basse fréquence appelées booms. Nous avons étudié les paramètres acoustiques des booms impliqués
dans le codage-décodage de l’information sur l’identité spécifique dans un contexte de compétition intrasexuelle. Tout d’abord, nos expériences permettant d’estimer la dégradation des paramètres acoustiques
des booms au cours de leur propagation dans l’habitat naturel de l’outarde montrent que le contenu
fréquentiel des booms est conservé jusqu’à plus de 600m. De plus, nous avons diffusé à des mâles des
booms dont les paramètres ont été expérimentalement modifiés au cours d’expériences de playback. Nos
résultats montrent que le décodage de l’information identité spécifique repose sur la valeur de la fréquence
de la première harmonique et la modulation de fréquence, qui sont des paramètres très résistants à la
dégradation au cours de la propagation. Nous avons également montré que l’information est redondante :
des booms émis en séquence provoquent des réponses comportementales agressives plus fortes que des
booms isolés. Ainsi les booms sont adaptés à la transmission à grande distance de l’information entre les
mâles sur leurs sites de parade, et impliqués dans la compétition intra-sexuelle.
Ce travail est soutenu par Reneco for Wildlife Consultants, Emirates Center for Wildlife Propagation,
International Fund for Houbara Conservation et CNRS, Université Paris-Sud.
28
Imitation, généralisation et transmission du choix du partenaire chez la Drosophile, ou comment le choix d’une femelle peut influencer les préférences d’une autre femelle Anne-Cécile Dagaeff 1*, Guillaume Isabel2, Etienne Danchin1
(1) Laboratoire Evolution et Diversité Biologique (EDB), CNRS UMR 5174, Université Toulouse 3 Paul
Sabatier. (2) Centre de Recherches sur la Cognition Animale (CRCA) CNRS UMR 5169, Université
Toulouse 3 Paul Sabatier.
*[email protected]
Chez les animaux à reproduction sexuée, choisir un partenaire est une décision qui a une forte influence
sur leur fitness. Il est donc important pour un individu de recueillir des informations sur la valeur des
partenaires sexuels potentiels. Une stratégie possible et peu coûteuse est de mimer le choix qu’ont porté
d’autres individus sur des partenaires ayant des phénotypes reconnaissables. Si les individus ne copient
pas le choix d’un partenaire en particulier mais de ses caractéristiques générales, ce comportement peut se
transmettre plus facilement et conduire à la sélection de ces caractères. Nous avons étudié ce phénomène
d’imitation du choix du partenaire sexuel chez la mouche du vinaigre (Drosophila melanogaster). Nous
avons montré que les femelles drosophiles étaient non seulement capables d’acquérir une préférence pour
un mâle d’un phénotype donné, mais qu’elles pouvaient assimiler ces informations après avoir assisté
uniquement au choix d’une seule mouche femelle vis-à-vis d’un mâle. De plus, nous montrons que ces
femelles ne se contentent pas de choisir le même mâle, mais de généraliser ce choix vers d’autres mâles
présentant les mêmes caractéristiques physiques. Enfin, nous nous sommes intéressés à la transmission de
cette préférence au sein d’une population. Ce comportement complexe d’imitation du choix du partenaire
peut ainsi conduire à la transmission sociale des préférences sexuelles, pouvant potentiellement aboutir à
l’isolation reproductive et à la spéciation.
Ce travail a été soutenu par le projet LabEx "TULIP" (ANR-10-LABX-41 ; ANR-11-IDEX-0002-02).
29
Bilan, critiques et perspectives de 15 ans d’étude de la personnalité animale Morgan David1,2
(1) University of Exeter, Centre for Ecology & Conservation, School of Biosciences, Cornwall Campus,
Penryn, UK. (2) University of Antwerp, Department of Biology-Ethology, Drie Eiken Campus, Wilrijk,
Belgium.
[email protected]
Les études dites de « personnalité animale » ont connu un essor spectaculaire en écologie
comportementale depuis le début des années 2000. Leur succès est multi-causal et tient en majeure partie à
leur simplicité méthodologique ainsi qu’à la prise en compte de la variation phénotypique à une échelle
intra-populationnelle auparavant négligée. Au cours de cette communication, j’identifierai et décrirai les
approches théoriques employées pour expliquer « l’évolution de la personnalité animale ». Je mettrai en
avant leurs différences fondamentales et la nécessité de les distinguer afin de réduire la confusion
ambiante dans le domaine. Enfin, je discuterai de la pertinence du concept de personnalité animale, et
plaiderai pour une remise en question de ses approches et de ses enjeux.
Ce travail a été soutenu par la Fondation Bettencourt-Schueller pour les sciences du vivant (Paris) et
l’Université d’Anvers (Belgique).
30
Alarm communication in the termite Mastotermes darwiniensis (Blattodea, Mastotermitidae) Olivier Delattre1,2*, Vojtěch Janda3, Ondřej Jiříček3, David Sillam-Dussès2,4, Jan Šobotník1
(1) Faculty of Forestry and Wood Sciences, University of Life Sciences, Prague 6, Czech Republic. (2)
IRD, UMR 211 iEES-Paris, Bondy, France. (3) CTU Faculty of Electrical Engineering Technická, Prague,
Czech Republic. (4) Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée (EA 4443), Université Paris 13,
Sorbonne Paris Cité, Villetaneuse.
*[email protected]
Social insects such as termites, because of their ecological success and importance, are an abundant food
resource for a large variety of predators and parasites, including other insects. This selection pressure led
to the selection of several defense mechanisms in termites, such as spreading an alarm signal in case of
disturbance, which could be mediated through two different sensorial channels: vibroacoustic and
chemical. The modes of alarm and recruitment in termites can be classified as follows: (i) general alarm
elicited by substrate-borne vibrations or alarm pheromones; (ii) specific alarm mediated by physical
contact between the alerted and the recruited termite. However, the evolution of alarm signals in termites
is partially unresolved, as species from different families seem to display convergent evolution of similar
behavioural strategies, regarding the presence/absence of alarm pheromones and the patterns of
vibroacoustic alarm signaling. For example, it has been mentioned before that the most basal termite
species, Mastotermes darwiniensis, uses chemical components as defensive secretion, but no study was
devoted to experimentally document this assertion. We tested if chemical components from the glands of
workers and soldiers of M. darwiniensis could elicit an alarm reaction. We were also interested in testing
if M. darwiniensis uses vibration to spread the alarm as a consequence of a disturbance. Thus, we used an
integrative approach, with chemical and vibrational analyses, to support the results of our behavioural
experiments. Our main interest was to decipher the alarm strategy of this termite species, from the general
behavioural pattern to the structural components of alarm communication.
31
Etude des personnalités chez 17 dauphins souffleurs Tursiops truncatus Fabienne Delfour1*, Sabina Birgersson2 , Steven Birot de la Pomeraye3, Birgitta Mercera1
(1) Parc Astérix, Plailly. (2) Université de Linköping, Suède. (3) Université Paris 13-SPC.
*[email protected]
S’agissant de l’étude des personnalités chez les animaux, généralement les deux principales méthodes
utilisées se basent sur des enquêtes ou des questionnaires remplis par des personnes familières des
animaux ou sur l’analyse de leurs comportements. Les travaux de ces dernières décennies ont montré
l’existence de personnalité chez des vertébrés et des invertébrés. Contrairement à d’autres espèces, il
n’existe encore que peu de travaux portant sur l’étude des personnalités chez des dauphins souffleurs
(Tursiops truncatus). Or ces mammifères marins sont largement présents dans les parcs marins. Nous
présentons ici les résultats d’une analyse du comportement de dauphins souffleurs hébergés au Parc
Astérix (N=9) et à Kolmården en Suède (N=8). Suivant la même méthodologie, les comportements des
dix-sept cétacés ont été analysés afin de dresser des profils comportementaux individuels. Sur une période
de deux mois, deux heures de vidéos ont été récoltées pour chaque animal en l’absence des soigneurs ou
du public. Le modèle des cinq facteurs a été utilisé et les items comportementaux retenus ont été placés
dans chacun des 10 facteurs (O +/-, C+/-, E+/-, A+/- et N+/-). Comme attendu, les résultats ont révélé
majoritairement des animaux sociaux (facteur A+) et extravertis (facteur E+) : les dauphins les plus jeunes
étant les plus actifs, curieux et énergiques, et les animaux âgés étant plus calmes que leurs jeunes
congénères. Les coefficients d’association ont montré que des individus présentant des profils
comportementaux proches s’associent. Ces résultats, bien que préliminaires, seront discutés dans la
perspective du bien-être animal (e.g. enrichissement du milieu, interaction homme-animal).
32
The mother-­‐young relationship impacts the spatial behaviour development in Quail chicks Emmanuel de Margerie*, Alexandra Peris, Florent Pittet, Cécilia Houdelier, Sophie Lumineau
Laboratoire Ethos, UMR CNRS 6552, Université de Rennes 1.
*[email protected]
Previous experiments of maternal deprivation have demonstrated that an absence of maternal care impacts
the behavioural development of young animals. Here we assessed whether the presence of a mothering
hen influences the spatial exploration of Japanese quail chicks, after the period of mothering. Brooded and
non-brooded chicks were placed in a novel environment containing feeding troughs. The distribution of
chicks and their inter-individual distances were measured during repeated tests. Brooded chicks exhibited
a higher ability to disperse, progressively exploiting a larger surface, and accessing food more easily. We
observed a delay in the exploration of non-brooded chicks, suggesting a deficit in their exploratory
motivation and/or spatial skills. We discuss that brooded chicks experienced the constraint to follow the
mothering hen, and to adapt to frequent reconfigurations of their environment. The lack of this variability
in the environment of non-brooded chicks would have reduced the adaptability of their spatial behaviour.
33
Lien entre comportement d’auto-­‐alimentation et traits de personnalité chez le bar Européen Dicentrarchus labrax (L.) Sébastien Ferrari1,3*, Tatiana Colchen1 , Béatrice Chatain3,4, David Benhaïm2, Marie-Laure Bégout1
(1) Ifremer, Place Gaby Coll, BP7, 17137 L’Houmeau, La Rochelle, France. (2) Cnam/Intechmer, BP 324,
50103 Cherbourg Cedex, France. (3) UMR 110 INTREPID, Ifremer Cirad, 34000 Montpellier, France. (4)
Station Expérimentale d’Aquaculture Ifremer, Laboratoire de Recherche Piscicole de Méditerranée,
Chemin de Maguelone, 34250 Palavas-Les-Flots, France.
*[email protected]
La plupart des études en conditions d’auto-alimentation chez le poisson décrivent une structure sociale
particulière qui se construit autour du système de demande et de distribution d’aliment, avec trois
catégories coexistantes : les manipulateurs principaux, les manipulateurs occasionnels et les non
manipulateurs. Cependant, ni le sexe, ni la motivation alimentaire n’expliquent l’établissement de cette
structure sociale chez le bar Européen, Dicentrachus labrax (L.). Depuis quelques années, le
développement des études sur la personnalité des animaux a permis de mieux comprendre certaines
stratégies comportementales. Dans cette étude, la personnalité du bar (en particulier le caractère audacieux
et l’exploration) a été évaluée au moyen de tests individuels classiques, tels que le test en « open field » ou
le test « de contention », et les réponses comportementales observées ont été analysées en relation avec les
activités individuelles de demandes alimentaires. L’activité de demande alimentaire était négativement
corrélée au comportement exploratoire et à l’audace des individus évalués dans l’open-field. Ainsi, les
poissons manipulateurs ont été caractérisés comme moins audacieux que les manipulateurs occasionnels et
les non manipulateurs. Les résultats obtenus lors des tests de contention ne montrent pas de différence
selon les catégories considérées. Les résultats sont discutés autour de la théorie des producteurs/profiteurs
ainsi que des compromis entre compétitivité et capacités à résoudre des problèmes.
Ce travail a été soutenu par le conseil général de la Charente Maritime, la région Basse-Normandie et le
projet Européen FP7 Copewell Contract no.: 265957.
34
Mâle féminisé expérimenté cherche partenaire : le dilemme d’Armadillidium vulgare Margot Fortin*, Catherine Souty-Grosset, Freddie-Jeanne Richard
Equipe Ecologie, Evolution, Symbiose, UMR 7267, Ecologie et Biologie des Interactions, Université de
Poitiers.
*[email protected]
Chez de nombreuses espèces, les stratégies de reproduction impliquent un choix du partenaire. Cette étude
a pour objectif de mieux comprendre les mécanismes de choix chez l’isopode terrestre Armadillidium
vulgare chez qui les femelles peuvent stocker le sperme des mâles et être fécondées plusieurs fois au cours
d’une saison de reproduction. Afin de maximiser leur fitness, en diminuant les coûts liés à la compétition
spermatique, un mâle pourrait préférer se reproduire avec une femelle vierge, comme c’est le cas chez
d’autres espèces. De plus, chez cette espèce, l’infection par les bactéries du genre Wolbachia, capables de
féminiser les mâles génétiques, les transformant en femelles fonctionnelles, est un autre facteur pouvant
intervenir dans le choix du partenaire. De précédentes études montrent que les mâles préfèrent les femelles
non infectées par Wolbachia mais les processus engagés lors de leur choix restent méconnus. Notre étude
s’intéresse au choix du partenaire à la fois en fonction des traits d’histoire de vie de la femelle, vierge ou
accouplée ; et en fonction de la présence ou non de Wolbachia. Dans ce cadre, nous cherchons à savoir,
dans un premier temps, si les mâles sont capables de discriminer, sur la base d’indices olfactifs, les
femelles vierge vs expérimentée en fonction de la présence de Wolbachia. Dans un second temps, l’impact
des traits d’histoire de vie sur la séquence comportementale précédant l’accouplement et sur le partenaire
choisi seront étudiés. Les résultats permettront de mieux comprendre les processus de choix impliqués
dans la reproduction chez Armadillidium vulgare.
35
Latéralité manuelle chez les primates humains et non humains : pour une approche comparative impliquant des tâches identiques unimanuelle, bimanuelle et gestuelle Pauline Fresnais*, Louise Ducroix, Adrien Meguerditchian
Laboratoire de Psychologie Cognitive, Brain and Language Research Institute, Université Aix-Marseille
& Station de Primatologie - CNRS, Marseille, France.
*[email protected]
Les primates non humains étant phylogénétiquement nos plus proches voisins, ils constituent un modèle
idéal pour étudier les précurseurs de la spécialisation hémisphérique cérébrale du langage humain. Ainsi,
la majorité des études conduites sur différentes espèces de primates non humains a montré que les
préférences manuelles sont sensibles au type de tâche. Par ailleurs, des travaux menés sur des babouins
olive et chimpanzés, ont montré que les gestes communicatifs induisent des biais en faveur de la main
droite plus prononcé que pour les tâches motrices, suggérant une dominance de l’hémisphère gauche
associée à la communication. Cependant, ces facteurs sont relativement peu évalués chez l’homme,
rendant difficile toute approche comparative pour évaluer les différences de patterns de latéralité manuelle
entre primates humains et non humains. Dans cette étude, nous proposons un cadre comparatif
homme/singe solide en adaptant pour la première fois aux humains trois tâches habituellement testés sur
des primates non humains comme le babouin : (1) une tâche de saisie unimanuelle, (2) une tâche de
coordination bimanuelle dite « du tube » et (3) une tâche de communication gestuelle. Nous présenterons
les résultats préliminaires analysés à partir d’un échantillon de 100 adultes et de 70 enfants, comparés à
celles collectées sur les babouins olive, incluant à ce jour 235 babouins pour la tâche unimanuelle, 277
pour celle du tube et 246 pour la tâche gestuelle. Ces résultats seront présentés dans une approche
comparative et discutés à la lumière des théories existantes sur l’origine de la spécialisation hémisphérique
du cerveau humain.
36
Evolution and physiology of elaborate courtship displays Leonida Fusani
Department of Life Sciences and Biotechnology, University of Ferrara
[email protected]
Males of many bird species perform spectacular courtship displays in which they exhibit elaborate
plumage while performing complex dances. Among the most acrobatic of these species are the
Neotropical manakins (Pipridae). During the breeding season, manakins of the genus Manacus aggregate
in leks. Each male clears a small court on the forest floor to perform his displays, which involve rapid
jumps, mechanical sound production, and other acrobatics. These complex behaviours evolved through
sexual selection, which is particularly intense when females choose their mates based solely on their
behavioural and morphological features. Here I will present the results of our long-term studies on the
proximate and ultimate causes of courtship behaviour in golden-collared manakins (Manacus vitellinus).
We discovered that the acrobatic courtship dances of these birds are accompanied by unique
morphological and physiological adaptations of the muscular, neural, and hormonal systems. Slow-motion
analyses of male courtship based on high-speed video recordings show that the displays require great
accuracy and neuromuscular coordination. Females mate preferentially with males who perform their
displays more rapidly while maintaining an accurate postural control. Females appear to push males to
perform at their extreme limits, likely to test their neuromuscular and aerobic capacities which might
signal the quality of their potential mates. In fact, in manakins even the cardiovascular system appears to
have adaptations related to courtship. In sum, our studies reveal unique evolutionary and physiological
mechanisms that underlie the spectacular courtship displays of manakins.
37
You can’t always get what you want ! Les processus de mise en couple dans les études de sélection sexuelle Matthias Galipaud1*, Loïc Bollache2, François-Xavier Dechaume Moncharmont1
(1) Equipe écologie évolutive, UMR CNRS 6282 Biogéosciences, Université de Bourgogne. (2) UMR
1347 Agroécologie INRA Dijon.
*[email protected]
La majorité des études estiment que les préférences sexuelles déterminent directement l’intensité de la
sélection sexuelle chez les individus du sexe choisi. En d’autres termes, plus les individus possédant un
phénotype particulier sont préférés comme partenaire, plus ce phénotype devrait être sélectionné.
Cependant, ces études négligent un aspect fondamental des comportements sexuels: les processus de mise
en couple. Préférer s’apparier avec des partenaires d’un phénotype particulier ne garanti pas d’y accéder
effectivement, surtout lorsque cette même préférence est partagée par beaucoup d’individus, rendant les
partenaires préférés particulièrement rares. Ainsi, les préférences mesurées en laboratoire ne renseignent
pas nécessairement sur les appariements qui s’opèrent dans la nature. De même, il semble hasardeux
d’inférer les préférences à l’origine de la sélection sexuelle par la simple observation des appariements au
sein des populations. Nous illustrons ce propos à l’aide de modèles par simulation individus centrées.
Nous montrons notamment que l’homogamie pour la taille (un des patrons d’appariement parmi les plus
observés dans la nature) ne résulte pas nécessairement de préférences sexuelles basées sur la taille des
individus. Plus généralement, pour différents degrés d’intensité de compétition, il semble qu’une même
préférence puisse conduire à une large gamme d’appariements différents, et donc à des intensités
différentes de sélection sexuelle.
Ce travail a été soutenu par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
38
Cultural evolution of birdsong in the laboratory Nicole Geberzahn1,*, Laurent Nagle1, Thierry Aubin2, Sébastien Derégnaucourt1,3
(1) Laboratoire Ethologie, Cognition Développement, EA3456, Université Paris Ouest Nanterre La
Défense. (2) Equipe Bioacoustique, Centre de Neuroscience Paris Sud, UMR CNRS 8195, Université
Paris Sud. (3) Institut Universitaire de France.
*[email protected]
Understanding the origins of language is a challenge in human sciences and evolutionary biology. If
language is a human attribute, one of its components – vocal learning – is shared with other species
including oscine songbirds. Experiments to address central questions about vocal culture that cannot be
conducted on humans for ethical reasons can be done with captive populations of birds. The Zebra Finch
(Taeniopygia guttata) is considered as the “flying mouse” of birdsong research: this tiny bird is easy to
breed in captivity and male finches learn to sing within a narrow sensitive period of the early life (25-90
days post-hatch), mainly from their father. In normal conditions, each male produces a different song
(duration: 1-1.5 sec). Using an operant conditioning paradigm, we trained young males raised in isolation
to peck a key to trigger a song playback. Using this method, we observed a huge inter-individual
variability in the learning success but every year, we obtained a significant number of male finches that
succeeded to produce a close copy of a same song model. We used these males as founders of a colony
and raised them with females in an aviary. The aim of this project was to address the following questions:
how would song evolve in a colony where all males sing the same song? Will the offspring sing also the
same song or will they invent/improvise new songs to facilitate individuality? During this talk, we will
present the first results of this experiment.
Financements: ANR SHS2 projet « BirdVocalCulture », Institut Universitaire de France.
39
Développement de la cognition sociale chez l’étourneau : effets de l’absence de modèles adultes Isabelle George*, Audrey Perret, Hugo Cousillas, Martine Hausberger, Laurence Henry
UMR6552 - Ethologie Animale et Humaine, Université de Rennes 1 - CNRS.
*[email protected]
La vie sociale implique de connaître et reconnaître ses congénères, ce qui requiert une représentation des
autres qui se construit au cours du développement. Ainsi, des étourneaux élevés sans modèle adultes
montrent des perturbations du traitement cérébral multimodal de l’information sociale et semblent
incapables de différencier individus familiers et non familiers sur la base d’images associées à des sons.
Nous nous sommes interrogés sur l’impact sur la motivation sociale que pourrait éventuellement avoir un
tel déficit pendant le développement. Nous avons utilisé un paradigme de conditionnement opérant dans
lequel le stimulus social (des images de congénères) était le seul renforcement. Ce paradigme a permis de
montrer que des étourneaux adultes au développement normal sont extrêmement motivés pour voir des
images de congénères quand ils sont placés en isolement, et qu’ils choisissent activement de voir des
images de congénères plutôt que des images de paysages ou de singes. Ici, nous montrons que des
étourneaux élevés sans adultes non seulement ne montrent pas une forte motivation pour les stimuli
visuels sociaux mais ne montrent même pas de préférence pour des images de congénères par rapport à
des images de paysages (contrairement aux étourneaux sauvages). Ces résultats montrent que la présence
de modèles adultes au cours du développement est indispensable à la construction d’une représentation
fonctionnelle des congénères.
Ce travail a été soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche. Les auteurs sont financés par
l’Université de Rennes 1, le CNRS et le Ministère de L’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
40
Identité : une information parmi d’autres au sein de l’odeur corporelle Patrick Gouat
Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée (EA 4443), Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité,
Villetaneuse.
[email protected]
Depuis l’étude pionnière de Bowers et Alexander (1967) on sait que l’odeur corporelle véhicule l’identité
de son propriétaire, mais permet aussi à un nez avisé, en l’occurrence celui d’une souris, de différencier
entre les espèces et entre les sexes. L’odeur corporelle véhicule aussi des informations relatives aux états
de l’individu comme son âge, son état reproducteur, son statut social ou son régime alimentaire. L’odeur
corporelle est composée d’un grand nombre de molécules odorantes. Si on commence à mieux
comprendre les mécanismes neurobiologiques permettant de coder la perception de ces molécules et
comment une image olfactive peut naître de la perception d’un simple mélange binaire, la façon dont les
différentes molécules présentes dans une odeur sociale peuvent servir de support aux différentes
informations est bien loin d’être clairement élucidée. Il paraît alors complémentaire de prendre le
problème d’un point de vue fonctionnel en évaluant les performances des souris et leur aptitude à saisir
une information au sein d’une odeur corporelle. Les études menées sur la souris glaneuse ont ainsi révélé
la stabilité des informations liées aux traits de l’individu (identité, apparentement) lorsque son état était
modifié. Elles montrent aussi que l’état de l’individu peut modifier son point de vue par rapport à l’odeur
d’un congénère de manière différentielle suivant la nature de l’information. Cette approche donne aussi
l’occasion de comprendre comment se réalise le tri des informations au sein d’un stimulus unique et
composite.
41
Mécanismes impliqués dans la mise en place des hiérarchies de dominance chez la fourmi Neoponera apicalis : Effets « gagnant-­‐perdant » et rôle de la communication chimique Rémi Gouttefarde1*, Boris Yagound1, Stéphane Chameron1, Nicolas Châline1,2
(1) Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée (EA 4443), Université Paris 13, Sorbonne Paris
Cité, 99 av. J.-B. Clément 93430 Villetaneuse, France. (2) Instituto de Psicologia, Departamento de
Psicologia Experimental, Universidade de São Paulo, Avenida Prof. Mello Moraes, 1721 Cidade
Universitaria, São Paulo SP, CEP: 05508-030, Brazil.
*[email protected]
Les hiérarchies de dominance permettent de réguler les conflits pour l’accès aux ressources inhérents aux
sociétés animales. Chez la fourmi Neoponera apicalis, une hiérarchie linéaire s’établit rapidement entre
les ouvrières après la disparition de la reine, avec la fonction probable de réguler notamment les conflits
liés à la production de mâles. Si les facteurs intrinsèques idiosyncrasiques (âge, fertilité, différences de
profils chimiques…) déterminent probablement de façon prépondérante l’accession à un rang donné, des
facteurs extrinsèques peuvent aussi être impliqués. Dans notre étude, nous avons manipulé
expérimentalement l’expérience individuelle des fourmis afin de déterminer l’ampleur des effets
« gagnant-perdant » dans la mise en place de ces hiérarchies. Nos premiers résultats suggèrent que ces
effets jouent bien un rôle significatif dans ce processus chez Neoponera apicalis. Nous nous sommes
également intéressés au rôle de la communication chimique dans ce contexte, et en particulier d’un signal
de fertilité putatif. Pour cela, nous avons réuni les individus dominants provenant de deux groupes
orphelins issus d’une même colonie. L’analyse de l’évolution des profils chimiques de ces individus par
Micro Extraction en Phase Solide (SPME) suite à la réunion nous a permis de déterminer si l’abondance
du signal de fertilité putatif était un bon prédicteur de la dominance sociale et du rang acquis dans la
nouvelle hiérarchie. Nos premiers résultats sont effectivement cohérents avec l’hypothèse de l’implication
dans les interactions de dominance d’un signal chimique corrélé à la fertilité, potentiel « badge de statut »
social.
Ce travail a été soutenu par le projet FAPESB/CNPq (PNX0011/2009 PRONEX).
42
Is sex pheromone a long-­‐ or a short-­‐term signal of male condition in the butterfly Bicyclus anynana?
Marie-Jeanne Holveck1*, Marjo Saastamoinen2, Caroline Nieberding1
(1) Biodiversity Research Centre, Earth and Life Institute, Université Catholique de Louvain (UCL),
Louvain-la-Neuve, Belgium. (2) Metapopulation Research Group, Department of Biosciences, University
of Helsinki, Helsinki, Finland.
*[email protected]
Sexually-selected traits (signals and preferences) often display large phenotypic variation that affects
fitness, and is due to the genotype, the environment or their interaction (GEIs hereafter). When GEIs occur
at different time periods or for different signals, choosers may be misled about the signaler quality. We
tested the adaptive value of the plasticity, and the condition-dependent expression, of multiple male
signals in a model lab-reared butterfly Bicyclus anynana. In B. anynana, two male sexual signals are
known to affect mate choice: the UV-reflectance of forewing eyespot centers (UV-EC) and sex
pheromone (SP) composition. While UV-EC is fixed at adulthood, SP composition varies with age and
may be sufficiently plastic to track environmental heterogeneity. Using a full-factorial family design, we
tested whether a food stress at larval or adult stages affects male condition and sexual traits. Larval stress
prolonged developmental time and both stresses reduced individual mass. UV-EC and SP composition
analyses are now running. Using behavioural experiments, we found that males from all feeding
treatments had a similar mating success with smell-unblocked females. In contrast, adult-stressed males
mated more with smell-blocked females, which fitness and survival decreased if mated with these adultstressed males. Smell-blocked females accepted a mate sooner than unblocked females, and accepted
stressed males sooner than control males. Our results suggest that smell-blocked females suffer fitness and
survival costs due to their inability to smell male quality efficiently, reducing their choosiness. SP may
therefore be a condition-dependent signal of males’ adult feeding experience.
Ce travail a été soutenu par le FSR-FNRS (CR176 FC95182 et FRFC 24560.11) un crédit ARC 10/15-031
accordés à CN et MJH.
43
Les rôles sexuels Thierry Hoquet
Université Jean Moulin Lyon 3, EA 4187 Institut de Recherches Philosophiques de Lyon.
[email protected]
L’histoire naturelle regorge d’exemples de comportements typiques du mâle ou de la femelle : dans telle
espèce, le mâle parade, dans telle autre, la femelle défend son territoire. Si chaque espèce est divisée en
deux sexes, produisant deux types de gamètes, peut-on en déduire qu’il y a deux stéréotypes de
comportement sexuel : le comportement typique du mâle et celui de la femelle, chacun agissant au mieux
des intérêts de son sexe, selon des codes préétablis, produits par la sélection au cours de l’histoire
évolutive ? S’agit-il là d’une forme d’essentialisme persistant, un défaut dont la biologie du comportement
animal devrait se débarrasser ? Et si tel est le cas, que faut-il envisager : tenter une approche du
comportement animal qui donnerait tout à l’individu et rien au sexe ? Mettre les types sexuels au pluriel,
et admettre qu’il y a plusieurs sortes de mâles et de femelles ?
Référence : Thierry Hoquet : Le Sexe biologique. Anthologie historique et critique, en trois volumes.
Tome I : « Femelles et Mâles ? Histoire naturelle des (deux) sexes », Paris, Hermann, 2013.
44
La communication vocale entre l’homme et le chien de compagnie Sarah Jeannin1*, David Reby2, Caroline Gilbert3, Gérard Leboucher1
(1) Laboratoire Ethologie Cognition Développement, Université Paris Ouest Nanterre La Défense. (2)
Mammal Vocal Communication and Cognition Research Group, University of Sussex, UK. (3) Ecole
Nationale Vétérinaire d’Alfort, UMR 7179 CNRS MNHN, Université Paris-Est.
*[email protected]
Plusieurs études ont mis en évidence l’existence d’une modalité particulière de communication entre
l’homme et l’animal de compagnie appelée « Pet-Directed-Speech (PDS) », modalité qui rappelle sur le
plan prosodique l’ «Infant-Directed-Speech (IDS)» utilisé dans l’interaction parent-bébé (Burnham et al,
2002). Les objectifs de notre recherche sont d’une part d’explorer le discours du maître à son chien dans
différentes situations d’interactions. D’autre part, observer si les chiens manifestent plus d’attention et de
réponses comportementales positives à l’écoute du PDS ou de l’IDS qu’à l’écoute d’un Adult-DirectedSpeech. Etude pilote réalisée sur 36 dyades (maître/chien) recrutées au Centre Hospitalier Universitaire
Vétérinaire d’Alfort. Lieu d’expérimentation: ENVA. Première partie de l’expérimentation consacrée à
l’étude du discours du maître dans les différentes situations d’interaction ; Seconde partie consacrée à
l’étude des réactions comportementales du chien à l’écoute de différents types de discours
(ADS/PDS/IDS). A partir des résultats des analyses acoustiques, nous pouvons dire que les participants
ont tendance à parler de manière plus aigüe à leur chien qu’à un adulte et spécialement dans les situations
de retrouvailles et de jeu. Ils modulent également davantage la fréquence de leur voix lorsqu’ils
communiquent avec leur chien que lorsqu’ils s’adressent à un adulte. Ces caractéristiques vocales sont
similaires à celles que l’on retrouve dans la communication parents/bébé. Nous continuons actuellement
l’étude afin d’explorer l’influence de variables telles que l’âge et les traits néoténiques du chien, ainsi que
la qualité de la relation (maître-chien) sur le discours du maître. Les résultats de la seconde partie sont en
cours.
45
Ethologie & Esthétique Michel Kreutzer
Université Paris Ouest Nanterre, Laboratoire Ethologie Cognition Développement, EA 3456
[email protected]
La capacité à apprécier le "beau" a longtemps été considérée comme une particularité propre à l’humain,
que seule sa culture pouvait lui apporter. Cependant la beauté des végétaux et des animaux posait un
problème, comment la nature pouvait elle avoir acquis ces qualités. L’exubérance du vivant de Portman et
le goût pour le beau postulé par Darwin pour rendre compte des choix de partenaires par les femelles
animales firent du vivant un lieu de construction et d’appréciation du beau. Aujourd’hui, les théories
cognitives qui parlent de catégories mentales et travaux de neurosciences qui démontrent l’existence de
stimulation des centres de récompense nous permettent d’appliquer à l’animal la célèbre phrase de
Spinoza. La beauté n’est pas dans l’objet mais dans l’œil de celui qui regarde.
Référence : Michel Kreutzer & Verena Aebischer, in press : The riddle of attractiveness: looking for an
‘Aesthetic sense’ within the hedonic mind of the beholders. Current Perspectives on Sexual Selection.
What’s left after Darwin. Ed. Thierry Hoquet. Springer Verlag.
46
Effets de l’âge sur les comportements parentaux chez une espèce monogame Marie Lafaille*, Christophe Féron
Laboratoire d’Éthologie Expérimentale et Comparée, Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité,
Villetaneuse
*[email protected]
De nombreux travaux ont souligné l’existence de fortes variabilités interindividuelles concernant les
comportements parentaux chez les mammifères. Ces variations naturelles ont notamment des
conséquences sur l’état émotionnel, le comportement social et les capacités cognitives des jeunes. Parmi
les nombreux facteurs pouvant affecter le comportement parental, nous testons ici celui de l’âge des
parents. Les femelles allaitantes et gestantes étant soumises à de fortes sollicitations énergétiques, leurs
réponses comportementales pourraient en effet varier selon leur âge. Chez certaines espèces, le père
s’implique également fortement dans le soin aux jeunes. L’âge du père pourrait également être une source
importante de variation dans les soins apportés à la descendance. En conditions naturelles, la souris
monogame, Mus spicilegus, présente deux cohortes d’âges différents ayant une activité reproductive de 4
mois environ. Alors que les individus nés en début de période estivale se reproduisent dès l’âge de 3 mois,
ceux nés au début de l’automne, retardent leur reproduction pour ne se reproduire qu’au printemps suivant
à l’âge de 6-8 mois. Après avoir formé des couples d’âges différents (3 et 6 mois), nous avons relevé le
nombre de jeunes, la présence au nid et le type de soins prodigués aux jeunes par chacun des parents, lors
de leur seconde et quatrième portée successive. Nous montrerons que l’âge peut être une source de
variation significative des comportements parentaux et qu’il peut impacter les deux partenaires du couple.
47
La personnalité influence les capacités cognitives : synthèse d’une série d’expérimentations chez les chevaux Léa Lansade1,2,3,4*, Frédéric Lévy1,2,3,4, Ludovic Calandreau1,2,3,4, Margot Fortin1,2,3,4, Marianne
Vidament1,2,3,4 , Etienne Coutureau5,6, Alain Marchand5,6, Mathilde Valenchon1,2,3,4
(1) INRA, UMR85 Physiologie de la Reproduction et des Comportements, Nouzilly, France. (2) CNRS,
UMR7247 Physiologie de la Reproduction et des Comportements, Nouzilly, France. (3) Université
François Rabelais de Tours, Tours, France. (4) IFCE, Nouzilly, France. (5) Institut de Neurosciences
Cognitives et Intégratives d’Aquitaine (INCIA), Université de Bordeaux, Talence, France. (6) Institut de
Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine (INCIA), CNRS, UMR 5287, Talence, France.
*[email protected]
Dans une série de sept études indépendantes réalisées chez les chevaux, nous avons déterminé si la
variabilité interindividuelle observée dans les performances et les processus mis en jeu lors des
apprentissages pouvait être reliée à des différences de personnalité. Pour chaque étude, les animaux étaient
soumis à une série de tests comportementaux permettant d’évaluer 5 dimensions indépendantes de leur
personnalité (peur, grégarité, activité, sensibilité sensorielle, réactivité à l’homme) puis à des tests
d’apprentissages instrumentaux. Parmi toutes ces dimensions, la peur a été systématiquement corrélée aux
performances d’apprentissage, quelle que soit l’étude. Mais il s’avère que le sens de ces corrélations est
dépendant des conditions plus ou moins stressantes dans lesquelles le sujet apprend. Ainsi, si le sujet est
dans un état de stress au moment d’apprendre, mais que ce stress n’est pas induit par la situation
d’apprentissage elle-même (le cheval est mis dans une situation anxiogène avant d’apprendre), les
individus peureux sont toujours défavorisés. Néanmoins, le fait d’être peureux n’est pas toujours un
handicap. Lorsqu’aucun facteur de stress n’est surajouté, les individus peureux ont des performances de
mémoire de travail supérieures, suggérant un état d’éveil plus élevé. Les peureux sont également les
meilleurs lorsque l’état de stress est induit par la tâche elle-même (utilisation de renforcements négatifs
par exemple). En ce qui concerne les processus mis en jeu, les individus peureux se révèlent
systématiquement plus résistants à l’extinction et développent plus facilement des automatismes au
détriment de stratégies plus cognitives, ce qui suggère chez eux une moins grande flexibilité
comportementale.
Ce travail a été financé par l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation et la Région Centre.
48
Les mécanismes neurobiologiques de la mise en place du comportement maternel chez les ovins Frédéric Lévy*, Maïna Brus, Matthieu Keller, Maryse Meurisse
Physiologie de la Reproduction et des Comportements; INRA, UMR 85, CNRS, UMR 7247, Université
François Rabelais, F-37380 Nouzilly.
*[email protected]
Outre l’allaitement, le comportement maternel des Mammifères est caractérisé par l’intérêt immédiat pour
le nouveau-né. Cependant, chez les espèces pour lesquelles le jeune présente un développement avancé
(ongulés), le comportement maternel se singularise par l’établissement d’un lien exclusif avec celui-ci.
Ainsi, l’étude de la mise en place du comportement maternel chez les ovins constitue un modèle pertinent
pour analyser les déterminants neurobiologiques de la motivation maternelle mais également de la
reconnaissance individuelle du jeune. Cet exposé me donnera l’occasion d’évoquer les principaux
mécanismes neurobiologiques, connus à l’heure actuelle, impliqués dans ces 2 caractéristiques
comportementales et leurs interactions.
L’aire préoptique médiane (APOM) est une structure clé régulant la motivation maternelle dans toutes ses
composantes comportementales. La stimulation vagino-cervicale survenant à la parturition induit une
activation du noyau paraventriculaire de l’hypothalamus (NPV) conduisant à une activation de la
libération d’ocytocine, neuropeptide clé pour l’expression de la réponse maternelle.
La reconnaissance individuelle du jeune qui se met en place après 4 heures de contact dépend de
l’apprentissage de l’odeur de l’agneau. Le bulbe olfactif (BO) est le siège d’une plasticité neuronale qui
conduit au codage de cette odeur. L’activation des afférences noradrénergiques du BO est nécessaire. A
présent, nous étudions l’hypothèse que la neurogenèse du BO contribue également à la mémorisation de
l’odeur du jeune. Le réseau neuronal impliqué dans cette reconnaissance inclut en outre l’amygdale. En
conclusion à la parturition le réseau NPV/APOM, de concert avec le BO, activeraient les noyaux de
l’amygdale pour induire l’apprentissage de la signature olfactive du jeune.
Ce travail a été soutenu par le “Programme transversal INRA/Institut Pasteur N° 319”et le ANR
programme blanc (2012-2015) PLASTMATBEHAV et INRA/Région pour la bourse de M. Brus.
49
Savoir ce que l’on sait ou ne sait pas : métacognition chez le babouin Papio papio Raphaëlle Malassis1*, Gilles Gheusi1, Joël Fagot2
(1) Laboratoire d’Éthologie Expérimentale et Comparée, Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité. (2)
Laboratoire de Psychologie Cognitive, Université de Provence.
*[email protected]
Le terme "métacognition" renvoie à la capacité d’un organisme à émettre des jugements sur ses propres
connaissances et à exercer en retour un contrôle sur celles-ci. Longtemps considérée comme l’un des
produits les plus sophistiqués de la cognition humaine, les travaux menés en cognition comparée cette
dernière décennie ont montré que des animaux non-humains, du pigeon au chimpanzé, étaient capables
d’évaluer leur degré d’incertitude dans diverses tâches de catégorisation perceptive et de mémorisation.
Dans cette étude, nous avons mis en place une nouvelle procédure expérimentale: dans une tâche de
reproduction de pattern sur écran tactile, une icône a été mise à disposition des sujets, leur permettant de
revoir à volonté le pattern à mémoriser avant de le reproduire. Les trois babouins testés ont appris à
l’utiliser lorsqu’ils se trouvaient en difficulté, et ont spontanément transféré ce comportement à de
nouvelles conditions. Dans une deuxième expérience, deux d’entre eux ont appris à choisir entre plusieurs
clés pour revoir sélectivement les parties du pattern les plus difficiles à mémoriser. A notre connaissance,
il s’agit des premiers résultats expérimentaux indiquant que des primates non-humains sont capables non
seulement d’une évaluation de leur propre degré d’incertitude, mais également d’identifier la source
exacte de cette incertitude, en l’absence de tout indice extérieur. Ce qui suggère que dans certaines
conditions, les jugements métacognitifs des babouins portant sur le contenu détaillé de leurs propres
représentations internes pourraient constituer une source d’information endogène suffisante pour donner
lieu à des comportements de recherche d’information orientés.
50
Influence of spatial factors on hand preferences in human and nonhuman primates for manipulative versus communicative actions Hélène Meunier1,2*, Jacques Vauclair3 , Jacqueline Fagard4
(1) Centre de Primatologie de l’Université de Strasbourg. (2) Laboratoire de Neurosciences Cognitives et
Adaptatives, UMR 7364, Université de Strasbourg. (3) Centre de Recherche en Psychologie de la
Connaissance, du Langage et de l’Emotion, EA 3273, Aix-Marseille Université. (4) Laboratoire
Psychologie de la Perception, CNRS UMR 8242, Université Paris Descartes.
*[email protected]
Language origin and its lateralization are debated for more than one century but are still very controverted.
Two main hypotheses are currently proposed. On the one hand, the theory of a vocal origin states that
language results from a progressive evolution of animals’ vocal communication. On the other hand, the
hypothesis of a gestural origin considers that language evolved from gestures. According to this latter
perspective, left-hemispheric control would have initially been present in manual gestures, and later would
have come to include vocalizations. To test the role of gestures in the origin of language, we present here
four studies investigating hand preferences for grasping (motor gesture) versus pointing (communicative
gesture) to objects at several spatial positions in human infants and three species of nonhuman primates
using a same experimental setup. We expected that human infants and nonhuman primates present a
comparable difference in their pattern of laterality according to tasks. We tested six capuchins, six
macaques, twelve baboons and ten human infants. Those studies are the first of their kind to examine both
human infants and nonhuman primate species with the same communicative task. Our results show
remarkable convergence in the distribution of hand biases of human infants, baboons and macaques on the
two kinds of tasks and an interesting divergence between capuchins’ and other species’ hand preferences
in the pointing task. They support the hypothesis that left-lateralized language may be derived from a
gestural communication system that was present in the common ancestor of macaques, baboons and
humans.
Ce travail a été soutenu par l’ANR-08-BLAN-0011_01.
51
Innovative behaviour in fish: Atlantic cod can learn to use an external tag to manipulate a self-­‐feeder Sandie Millot1*, Jonatan Nilsson2, Jan Erik Fosseidengen2, Marie-Laure Bégout1, Anders Fernö3, Victoria
A. Braithwaite4, Tore S. Kristiansen2
(1) Ifremer, Place Gaby Coll BP 7, 17137 L’Houmeau, France. (2) Institute of Marine Research, P.O. Box
1870, Nordnes,5817 Bergen, Norway. (3) Department of Biology, University of Bergen, P. O. Box 7800.
(4) Department of Ecosystem Science and Management, The Pennsylvania State University, 410 Forest
Resources Building, University Park, PA 16802, USA 5020 Bergen, Norway.
*[email protected]
This study describes how three individual fish, Atlantic cod (Gadus morhua L.), developed a novel
behaviour and learnt to use a dorsally attached external tag to activate a self-feeder. This behaviour was
repeated up to several hundred times, and over time these fish fine-tuned the behaviour and made a series
of goal-directed coordinated movements needed to attach the feeder’s pull string to the tag and stretch the
string until the feeder was activated. These observations demonstrate a capacity in cod to develop a novel
behaviour utilizing an attached tag as a tool to achieve a goal. This may be seen as one of the very few
observed examples of innovation and tool use in fish.
This study has been carried out with financial support from Institute of Marine Research, Norway,
Research Council of Norway, and the Commission of the European Communities, through Cost Action
867, Short Term Scientific Mission allocated to Sandie Millot.
52
Masculinised female yellow-­‐bellied marmots initiate more social interactions Raquel Monclús1*, Daniel T. Blumstein2
(1) Departamento de Biología, Universidad Autónoma de Madrid, Spain. (2) Department of Ecology and
Evolutionary Biology, University of California, Los Angeles, USA.
*[email protected]
The presence of male siblings in utero influences female morphology and life-history traits because males
start producing testosterone in the early stages of development. Testosterone diffuses through the
neighbouring placentas and might masculinise females. Similarly, litter sex composition might alter the
display of sexually dimorphic behaviour, such as play and allogrooming, since they are modulated by
androgens. We explored whether masculinisation alters the frequency of play and sociopositive behaviour
in female yellow-bellied marmots (Marmota flaviventris). We used animals from an individually-marked
population living in and around the Rocky Mountain Biological Laboratory in Colorado. We found that
masculinised juvenile females were more likely to initiate play and allogrooming, but yearling females
exhibited higher levels of estrogen-modulated sociopositive behaviours. Additionally, the more they
interacted the more different partners they interacted with. Our results suggest that masculinisation
increases the rate of age-dependent social behaviour. This likely works by increasing exploration that
predisposes individuals to higher encounter rates. Further support comes from previous findings showing
that masculinised females were more likely to disperse. Our study stresses the importance of considering
litter sex composition as a fitness modulator.
53
Learning to cope with degraded sounds: female zebra finches can improve their expertise at discriminating between male voices at long distance Solveig Mouterde1*, Frédéric Theunissen2, Julie Elie2, Nicolas Mathevon1
(1) Equipe de Neuro-Ethologie Sensorielle, ENES-CNPS CNRS UMR8195, Université de Saint-Etienne.
(2) Helen Wills Neuroscience Institute, University of California Berkeley.
*[email protected]
Reliable transmission of acoustic information about individual identity is of critical importance for pair
bond maintenance in numerous monogamous songbirds. However, information transfer can be impaired
by environmental constraints such as external noise or propagation-induced degradation. Birds have been
shown to use several adaptive strategies to deal with difficult signal transmission contexts. Specifically, a
number of studies have suggested that vocal plasticity at the emitter’s level allows birds to counteract the
deleterious effects of sound degradation. Although the communication process involves both the emitter
and the receiver, perceptual plasticity at the receiver’s level has received little attention. We explored the
reliability of individual recognition by female zebra finches (Taeniopygia guttata), testing whether
perceptual training can improve discrimination of degraded individual vocal signatures. We found that
female zebra finches are proficient in discriminating between calls of individual males at long distance,
and even more so when they can train themselves with increasingly degraded signals over time. In this
latter context, females succeed in discriminating between males as far as 250 m. This result emphasizes
that adaptation to adverse communication conditions may not only involve the emitters’ vocal plasticity,
but also the receptors’ decoding process through ongoing learning. Using electrophysiological procedures,
we found a neural substrate for the individual discrimination of degraded calls in the auditory cortex of
zebra finches.
Ce travail a été financé par l’Agence Nationale de la Recherche (projet « Acoustic Partnership » pour
N.M, J.E. et S.M.), le Fonds France-Berkeley (pour N.M. et F.T.), le National Institutes of Health (pour
F.T.), la Fondation Fyssen (pour J.E.), et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
(bourse de thèse), la Fondation Monahan et la Commission Fulbright pour S.M.
54
Corticosterone-­‐induced offspring begging modifications affect parental nest visits and foraging behaviour in wild zebra finch Emilie C. Perez1,2,3,4,* Mylene M. Mariette1,2,3 Précillia Cochard1 Simon Griffith2,3, Clémentine Vignal1
(1) Université de Saint-Etienne, Université de Lyon, Equipe de Neuro-Ethologie Sensorielle ENES/CNPS
CNRS UMR8195, Saint-Etienne, France. (2) Department of Biological Sciences, Macquarie University,
Sydney, NSW 2109, Australia. (3) Fowlers Gap Arid Zone Research Station, School of Biological, Earth
and Environmental Sciences, University of New South Wales, Sydney, NSW 2052, Australia. (4) current
address : Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), UMR 85 Physiologie de la
Reproduction et des Comportements, Tours, France.
*[email protected]
Nestlings beg to parents to communicate their need. Nevertheless, the specific signal driving parental
feeding remains partially undetermined. In several species, elevation of plasma corticosterone induced by
food deprivation or need of warmth increases begging call rate, a conspicuous signal for predators.
Because a recent study on adult zebra finches (Taeniopygia guttata) revealed that corticosterone drives
modifications of the fine acoustic structures of calls, we hypothesised that stress through a raise of plasma
corticosterone could similarly modify begging calls’ structure, leading to a less conspicuous signal than
begging rate that modulates parental care. Therefore, we orally administrated either exogenous
corticosterone or a peanut oil control to free-living zebra finch nestlings of one week-old and recorded
begging behaviour directly after the treatment and during the first parental visits. We monitored the rate
and duration of parental nest visits and foraging behaviour during six days post-treatment using an
innovative PIT-tag detection system to test the effects of our procedure on parents. We show that
corticosterone increased the amount of nestlings’ begging as demonstrated in previous studies, but we
demonstrate for the first time that corticosterone also up-shifted the begging calls’ spectrum, similar to the
effects described in adults. In response, parents spent more time in the nest, but also in feeders to forage,
and their nestlings gained more weight. Begging calls thus show a corticosterone-driven flexibility,
informing parents on nestlings’ physiological state, allowing them to give an appropriate care for the
survival of the progeny.
Ce travail a été soutenu par L’Agence Nationale de la Recherche pour C.V., the Australian Research
Council pour S.G., Une bourse d’excellence de l’Université Macquarie pour E.P. et M.M.M, une bourse
post-doctorale de la fondation Fyssen pour M.M.M.
55
Interactions entre individus et choix d’une route commune chez les pigeons voyageurs Benjamin Pettit1, Andrea Perna2,3*, Dora Biro1, David Sumpter2
(1) Laboratoire de Zoologie, Université de Oxford (Royaume Uni). (2) Département de Mathématiques,
Université de Uppsala (Suède). (3) Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain, Université
Paris Diderot (France).
*[email protected]
En se déplaçant en groupe, les animaux bénéficient de la possibilité d’échanger avec les autres membres
du groupe des informations relatives à la direction à prendre. Cela permet d’un coté de prendre
collectivement des meilleures décisions sur la route à suivre, mais d’autre coté il engendre des conflits
lorsque les individus ont des préférences différentes.
Chez plusieurs espèces d’animaux, la négociation d’une route commune se fait à travers le
mouvement même des individus : un individu qui tourne à droite ou à gauche stimule ses voisins à tourner
dans la même direction. La question qui se pose est alors : en quoi le mouvement des individus qui
décident le chemin à suivre est-il différent du mouvement des grégaires qui les suivent ? Et comment les
mouvements des individus et les interactions au sein du groupe sont-ils encore différents lorsque la prise
de décision est partagée ?
Dans mon exposé je présenterai une analyse de ces questions pour le cas d’étude des pigeons (Columba
livia). Libérés en paires dans un endroit qu’ils connaissent, les pigeons se dirigent vers leur pigeonnier, en
négociant une route commune avec leur partenaire. Des capteurs GPS à haute résolution nous permettent
d’enregistrer et d’étudier à la fois leur chemin commun et leurs interactions instantanées, particulièrement
en termes de changements de direction et de vitesse en réponse à la direction et vitesse de leur partenaire.
Ces analyses permettent de comprendre comment des décisions au niveau du groupe émergent à partir de
différences individuelles.
56
Appréhender la relation homme-­‐animal Franck Péron
School of Life Sciences, College of Science, University of Lincoln, Lincolnshire
LN2 2LG, United Kingdom.
[email protected]
La relation que peut entretenir l’humain avec les autres espèces animales est complexe et diverse. Les
animaux de compagnie occupent une position particulière dans ce domaine et les liens qui peuvent se
développer influencent le comportement et la santé de chacun des membres de la dyade, que ce soit en
positif ou en négatif. Les interactions hétérospécifiques sont également un élément à prendre en compte
dans le contexte des productions animales. Au cours des dernières années plusieurs recherches ont mis en
évidence certains des mécanismes qui interviennent dans l’établissement et le renforcement ou au
contraire la détérioration de cette relation. Ces mécanismes complexes concernent à la fois la génétique, la
physiologie, les réponses émotionnelles et cognitives. Quels sont les facteurs qui orientent un futur
propriétaire d’animaux à choisir plus un individu plutôt qu’un autre ? Quel est l’impact du comportement
de l’éleveur sur ces animaux ? Quels sont les effets physiologiques et psychiques de cette proximité
physique entre les individus d’espèces différentes ? Comment la domestication et la sélection artificielle
impactent sur la relation hétérospécifique ? Au cours de la présentation, une revue de la littérature de ces
différentes facettes de la relation homme-animal (à notre époque, en Occident) permettra d’apprécier le
caractère complexe de ce phénomène ainsi que certains des enjeux à mieux la comprendre.
57
Latéralité sociale manuelle et visuelle chez 39 chimpanzés captifs Jacques Prieur1*, Catherine Blois-Heulin1, Stéphanie Barbu1, Simone Pika2
(1) Ethos ‘Ethologie Animale et Humaine’, Université de Rennes 1 – CNRS UMR 6552, Station
Biologique de Paimpont, France. (2) Max Planck Institute for Ornithology, Humboldt Research Group
‘‘Comparative Gestural Signalling,’’ Seewiesen, Germany.
*[email protected]
La latéralité dans le comportement social suscite un intérêt grandissant car elle est au cœur de deux
théories très actuelles portant sur l’évolution de la latéralité au niveau populationnel et sur l’origine du
langage humain. D’une part, les travaux récents suggèrent que la latéralisation cérébrale aurait évolué
dans un premier temps pour les processus perceptuels liés aux émotions, comme la vision. La latéralité
visuelle, à travers la latéralité sociale, est ainsi actuellement considérée comme la clef des asymétries
comportementales au niveau populationnel. D’autre part, la latéralité des gestes communicatifs chez les
grands singes est mise en avant pour expliquer l’évolution du langage. La présente étude s’est intéressée à
la latéralité sociale manuelle et visuelle de 39 chimpanzés captifs répartis en trois groupes. Pour chaque
interaction sociale dyadique, nous avons considéré : le type de geste et la main utilisés par l’initiateur de
l’interaction pour communiquer ainsi que le contexte émotionnel associé, les positions relatives (champ
visuel et côté exposé utilisés) des individus avant et au moment de l’interaction, de même que leurs
caractéristiques individuelles (âge, sexe, hiérarchie, affiliation et parenté). Les résultats de l’étude
suggèrent que la latéralité (manuelle et visuelle) exprimée par l’initiateur de l’interaction sociale serait
influencée par de nombreux facteurs tels que le type de geste exprimé, le contexte émotionnel associé et
les caractéristiques individuelles de l’initiateur et du destinataire du geste. Ces résultats, discutés au regard
des théories citées ci-dessus, montrent l’importance des composantes visuelle, émotionnelle et sociodémographique sur l’expression de la latéralité manuelle.
Ce travail a été soutenu par l’ANR (2009-2012 : »Latéralité manuelle chez l’enfant et le primate pour les
manipulations d’objets et la communication gestuelle »).
58
Similarity of personality positively affects the onset of reproduction in pairs of a monogamous rodent Marylin Rangassamy*, Morgan Dalmas, Christophe Féron, Patrick Gouat, Heiko G. Rödel
Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée (EA 4443), Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité,
Villetaneuse.
*[email protected]
Animal personality is defined as individual differences in behaviour that are consistent across time or
contexts. Personality has been frequently shown to have fitness consequences and it is thought to be
subject to evolutionary processes. Different hypothesis have been developed to explain why personality
variation is maintained within populations. Here, we considered one of the possible mechanisms which is
that certain combinations of personality types within breeding pairs could be fitness increasing. We
investigated the association between personality combinations within nulliparous pairs and their onset of
reproduction. The study was conducted on the monogamous mound building mouse (Mus spicilegus),
which has a reproductive life of around 4 months. An early onset of reproduction is fitness relevant, as a
delayed reproduction potentially limits the number of breeding occasions and lowers the chance that
offspring will start reproducing during the same season. Before pairing, we performed elevated plus maze
tests revealing consistent individual differences in the animals’ anxiety-related behavioural responses,
indicating the existence of personality types. We found that within-pair similarity in anxiety scores
affected the chance/timing of reproduction: pairs with similar anxiety levels had a higher probability to
start reproducing earlier, independently of the anxiety levels of both partners of the pair. The observed
advantage of such positive assortative pairing with respect to anxiety/emotionality and onset of
reproduction could contribute to maintain the variability of this personality trait in the population.
Ce travail a été soutenu par un BQR d’Université Paris 13.
59
Comparative problem-­‐solving abilities in tool-­‐using and non-­‐tool using corvids and human infants Lauriane Rat-Fischer1*, Jacqueline Fagard2, Alex Kacelnik1, Kevin O’Regan2, Auguste von Bayern1,3
(1) Department of Zoology, Oxford University, Oxford, UK. (2) Laboratoire Psychologie de la Perception,
CNRS UMR 8158, Université Paris Descartes, Paris, France. (3) Max Planck Institute for Ornithology,
Seewiesen, Germany.
*[email protected]
Problem-solving abilities involving physical manipulations is a core survival skill for humans and many
animals. However, the cognitive and evolutionary processes underlying the emergence of such capacities
remain poorly understood. To investigate this question, we aim to compare the problem-solving abilities
of two proficient tool-using species (human infants and New Caledonian crows), one facultative tool-user
(rooks) and two non-tool-using species (hooded crows and jackdaws) at different age periods. We
designed a battery of eight different tasks, involving the use of tools or not. Most of these tasks are novel
as they were never tested before in primates or in birds. Here, we present preliminary results of the
performance on the eight tasks of two young New Caledonian crows (10-month old), one adult hooded
crow, and one adult rook. In addition, we present data at one of the task in human infants and nine adult
jackdaws. These tasks could be used for later evaluation of problem-solving abilities and causal reasoning
in species as different as non-human primates and corvids, as well as other bird species known for their
high manipulatory skills, such as parrots. In addition, we claim that combining developmental and
comparative studies on object manipulation and tool-oriented behaviours provides an opportunity to gain
further insights into the evolutionary processes leading to tool-use.
Ce travail a été soutenu par la Fondation de France et la Fondation Fyssen.
60
Les signaux des femelles canari Serinus canaria en réponse aux chants des mâles Pauline Salvin1*, Marc Naguib2, Gérard Leboucher1, Mathieu Amy1
(1) Université Paris Ouest Nanterre, Laboratoire Ethologie Cognition Développement EA 3456. (2)
Behavioural Ecology Group, Department of Animal Sciences, Wageningen University, Wageningen, The
Netherlands.
*[email protected]
Les études sur la sélection sexuelle se sont principalement focalisées sur les caractères sexuels secondaires
des mâles, comme le chant des mâles chez les oiseaux chanteurs. Or, depuis quelques années, les
vocalisations des femelles des oiseaux chanteurs font l’objet d’un intérêt grandissant. La présente étude a
été réalisée afin de tester comment les chants des mâles influencent les signaux produits par les femelles
canari domestiques (Serinus canaria) : au cours d’un cycle reproducteur, les femelles canari étaient
stimulées avec trois types de chants plus ou moins stimulants sexuellement, chaque chant étant diffusé
trois fois de suite par passation. Les résultats de notre expérience permettent de montrer pour la première
fois les différentes variations de l’ensemble des signaux émis par les femelles dans un contexte de
communication intersexuelle ; certains signaux sont corrélés, d’autres non et certains signaux font l’objet
d’un processus d’habituation alors que d’autres font l’objet d’un processus de sensibilisation. Ces résultats
sont discutés en prenant appui sur des études antérieures et sur l’intérêt d’étudier les signaux des femelles
pour comprendre la sélection sexuelle dans une perspective plus large.
61
Tempérament et héritabilité chez le Grand Hamster Cricetus cricetus Mathilde L. Tissier*, Caroline Croguennec, Laura Panchione, Floriane Passas, Odile Petit
Département Ecologie, Physiologie et Ethologie, Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien, Centre National
de la Recherche Scientifique-Université de Strasbourg, Strasbourg, France.
*[email protected]
Le tempérament des individus en milieu naturel apparaît comme étant héritable et pouvant influencer la
survie des individus, leur succès reproducteur ainsi que la survie de leur descendance (Réale et al. 2007).
L’étude de la personnalité peut ainsi avoir un rôle très important dans la conservation et la réintroduction
d’espèces en danger. Dans le cadre d’un programme de conservation, nous avons évalué le tempérament
de 130 Grands hamsters (Cricetus cricetus) captifs, destinés à être relâchés pour renforcer les populations
sauvages en Alsace. La réalisation de 4 tests tempéramentaux différents – fréquemment utilisés chez les
rongeurs – nous a permis de sélectionner 2 tests adaptés à cette espèce pour l’évaluation du tempérament :
le test de l’open-field et le test de la boîte clair-obscur. Ces 2 tests ont été réalisés sur un premier pool de
15 individus aux âges de 1 et 2 ans et sur un second pool de 115 individus âgés de 1 an (incluant la
descendance du premier pool d’individus). Au travers de cette étude, nous avons donc pu évaluer les
profils tempéramentaux des hamsters d’élevages prévus pour la réintroduction et nous avons également pu
tester l’héritabilité de ces tempéraments. Ces données pourront par la suite permettre la corrélation des
profils tempéramentaux relevés avec la survie et le succès reproducteur des individus relâchés.
Ce travail a été soutenu par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie ainsi
que par l’Europe (projet LIFE+ Alister).
62
Do informed sheep inadvertently trigger cascades of departures and stops in the Panurge herd ? From field experiments to modelling in sheep… Sylvain Toulet1*, Jacques Gautrais1, Fernando Peruani2, Richard Bon1
(1) Centre de Recherches sur la Cognition Animale, Université Paul Sabatier Toulouse III. (2) Laboratoire
J.A. Dieudonné, Université de Nice Sophia-Antipolis.
*[email protected]
Collective movements of groups of animals involve the initiation of collective departures as well as
collective stops to remain cohesive. Most studies infer local behavioural rules and influential neighbours
from large moving groups. Only a few ones focus on such crucial transitions. We trained sheep to move
toward target in order to provoke departures at a given moment and stopping at a given location. These
sheep were then introduced with naïve ones (group size of 8, 16 and 32) to study their response to the
perturbations provoked by the informed sheep (departures and stops). The observed collective dynamics
involves a mimetic behaviour of individuals, with departures and stops being surprisingly symmetric. A
mean field model, assuming global sensitivity to all neighbours, suggests that sheep response relies on a
combination of departed and non-departed group members. Whereas the model proves to be relevant in
small groups as shown by a good agreement between expected and observed individual and collective
measures, it fails to account for observed results in large groups where individual responses are dependent
upon spatial effects. Also a novel phenomenon appears only in 32-sheep groups: 20% of trained sheep
departures failed to entrain a collective following, i.e. no sheep abide by the decision of the trained sheep.
These results indicate that in such experimental conditions, the stimulus triggering a following response is
a sheep moving away, i.e. walking head up out of the group. Simulations considering that a distant nonwalking sheep is no more a pertinent stimulus allow finding expected proportions of non-collective
following similar to the observed one.
63
Study of cultural transmission possibilities in the vocal communication of Japanese quails Coturnix japonica Sandor Zsebok1*, Hélène Courvoisier1, Chloé Huetz1, Sébastien Derégnaucourt2,3, Thierry Aubin1
(1) Centre de Neurosciences Paris-Sud (CNPS), Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Université Paris XI, 91405 Orsay. (2) Université Paris Ouest Nanterre, Laboratoire Ethologie, Cognition
Développement EA3456. (3) Institut Universitaire de France.
*[email protected]
Cultural transmission of information between individuals and generations is an essential
mechanism in the adaptation to a continuously changing environment. Acoustic communication,
as an important channel of information exchange in animals, is the subject of numerous cultural
evolution studies. Most of the studies about vocal learning in birds focused on oscine songbirds
such as the Zebra Finch or the Canary. We recently re-evaluated the possible influences of the
social environment on the vocalizations in a galliform species traditionally classified as a vocal
production non-learner: the Japanese Quail. Male and female Quails were raised in different
social environments (isolated, instable, small and large stable groups) and regular sound
recordings were made from birth to adulthood. Several call types (crowing, rally and contact
calls) were segmented and measured in the frequency and time domains, and the acoustic
distances between individuals were measured for each call type. Then, we evaluated how the
vocal production of individuals differs depending on the social structure in which they were
developed. Our findings help to understand the vocal learning abilities and the variability of
acoustic signals in non-oscine birds. New perspectives on cultural evolution and adaptation
processes in non-songbirds will be discussed.
This work was supported by the Agence Nationale de la Recherche (ANR SHS2
“BirdVocalCulture”).
64
Communications affichées P1 : Is vocal communication at the nest during incubation related to female body condition in great tits Parus major?
Mélissa Aguirre Smith*, Ingrid Boucaud, Clémentine Vignal
Equipe de Neuro-Ethologie Sensorielle, ENES-CNPS UMR CNRS 8195, Université Jean Monnet, SaintEtienne.
*[email protected]
During bi-parental care, breeding partners show behavioural adjustments, i.e. sequential modifications of
one’s parent effort in response to the prior effort of its mate. How mates reach this adjustment is poorly
understood. Acoustic communication between partners at the nest is good candidate but as seldom been
considered. During laying and incubation, female great tits (Parus major) are known to vocally interact
from inside the nest with their partner outside. In this species, the female undertakes all incubation duties
and is regularly fed by the male, but can also leave the nest to forage. Acoustic communication between
mates during this period could thus be related to female energy level or body condition. To test this
hypothesis, we conducted a field study on wild great tits breeding in nest-boxes and we compared vocal
interactions between mates with or without experimental manipulation of the female condition. Using
microphones inside and outside the nest, acoustic interactions between mates were recorded in the
morning during incubation. Each pair was recorded on two days: one day without food supplementation
and one day with a feeder of mealworms. Moreover, we monitored the nests during the entire breeding
attempt, from nest construction to chicks’ fledging, so as to evaluate breeding success of each pair.
66
P2 : Le comportement maternel est modulé par le stress prénatal des jeunes
chez l’oiseau Nadège Aigueperse*, Océane Le Bot, Florent Pittet, Emmanuel de Margerie, Cécilia Houdelier, Sophie
Lumineau
UMR 6552 Ethologie animale et humaine, CNRS-Université de Rennes 1, Rennes, France.
*[email protected]
Le comportement maternel présente une variabilité individuelle non négligeable, puisque les mères
s’occupent différemment de leur(s) jeune(s) selon leur propre expérience de reproduction ou encore leur
âge. Dans ce système mère-jeunes, nous avons cherché à savoir si le(s) jeune(s) jouai(en)t un rôle de
modulateur du comportement maternel. Pour cela, nous avons évalué comment des cailles adoptives (non
stressées) élevaient des jeunes issus de femelles subissant (S) ou non (NS) une procédure de stress social
pendant la ponte, procédure connue pour modifier le comportement des jeunes. Lors du maternage, les
mères n’ont pas montré de différence dans le temps passé à réchauffer. Toutefois, les mères de S ont
favorisé des postures couvrantes plus longtemps et sont restées plus proches de leurs jeunes que les mères
de NS. Ces dernières se sont montrées plus agressives envers les jeunes tout au long du maternage.
D’autre part, les jeunes S ont eu un comportement différent pendant le maternage avec notamment plus de
sollicitations auprès de leur mère en fin de maternage. Enfin, à l’issue du maternage, les cailleteaux S et
NS ont montré des profils d’émotivité et de socialité différents. Nos résultats montrent que les mères
répondent aux changements comportementaux engendrés par le stress prénatal des jeunes en adaptant leur
propre comportement maternel. Le développement comportemental de ces jeunes est à son tour influencé
par la conduite maternelle. La relation mère-jeunes est donc un système dynamique interactif où le jeune
joue un rôle non négligeable sur son propre développement.
67
P3 : Les réactions de l’observateur à une scène agressive sont-­‐elles influencées par son statut social et son tempérament chez le poisson Cichlidé Metriaclima zebra?
Sébastien Alfonso*, Joël Attia, Marylin Beauchaud, Fréderic Bertucci, Nicolas Mathevon
Equipe d’Ecologie Neuro-Ethologie Sensorielle, CNPS-CNRS, UMR 8195 Université Jean Monnet,
Saint-Etienne France
*[email protected]
La compétence sociale, c’est-à-dire l’aptitude d’un individu à optimiser son comportement en fonction des
informations sociales disponibles, est un trait rencontré chez de nombreuses espèces. Toutefois, la
variabilité interindividuelle et le développement de cette compétence restent largement sous-étudiés chez
le poisson. Ici nous nous sommes plus particulièrement intéressés à l’influence du statut social et du
tempérament d’un observateur sur la façon dont il perçoit une interaction sociale. Chez le poisson
Metriaclima zebra élevé en groupes de mâles adultes, une hiérarchie se met en place. On peut ainsi
distinguer des individus de rang élevé, de rang intermédiaire et de rang faible. Ces statuts sont
relativement stables au cours du temps. Les individus diffèrent aussi par leur tempérament, plutôt
« téméraire » ou plutôt « timide ». Nous avons proposé à un poisson de tempérament connu et de rang
connu (intermédiaire ou faible) d’observer des scènes d’interactions agressives entre deux individus de
rangs supérieurs, i. e. de rang élevé pour un observateur intermédiaire et intermédiaire pour un observateur
faible. Nous avons mesuré chez l’observateur la quantité d’activité locomotrice, le temps passé près de la
scène d’interaction, les éventuels comportements agressifs envers les observés. Nos premiers résultats
montrent des différences interindividuelles entre les observateurs. Le statut et le tempérament d’un
individu semblent influencer la manière dont il perçoit une scène agressive. On peut émettre l’hypothèse
que ce qui va être retenu de la scène sera également différent selon chaque individu et contribuera à
construire une compétence sociale variable suivant l’individu.
68
P4 : Usages des dialectes régionaux dans le réseau amical : une affaire de gars ?! Stéphanie Barbu1*, Nathael Martin2, Jean-Pierre Chevrot2,3
(1) ETHOS - Éthologie animale et humaine, UMR 6552-CNRS, Université de Rennes 1. (2) LIDILEM Laboratoire de Linguistique et Didactique des Langues Etrangères et Maternelles, Université de Grenoble
3. (3) Institut Universitaire de France.
*[email protected]
Le langage, comme la communication animale, permet aux individus de transmettre différentes
informations depuis leurs caractéristiques individuelles jusqu’à leur appartenance sociale et géographique.
Des phénomènes de convergence peuvent apparaître dans les interactions sociales ; les partenaires ajustant
ou non leurs productions en fonction de leur identité et de la nature de leur relation. Ces phénomènes ont
été bien décrits chez les adultes, tant chez l’homme que chez l’animal ; en revanche, la question de leur
ontogenèse reste largement inexplorée. L’étude a porté sur les ajustements langagiers d’enfants de 10-11
ans au sein de leur réseau amical dans des villages Haut-Savoyards où le français régional contient des
traits issus de la langue francoprovençale. Après avoir identifié le réseau amical de ces enfants, 13 enfants
ont été enregistrés en jeu libre dyadique avec trois amis de même sexe à l’identité sociale contrastée selon
leur lieu de naissance et la durée de leur relation : natifs connus depuis longtemps, non natifs connus
depuis longtemps, et non natifs connus depuis peu, soit 39 dyades. Les garçons modifient leurs usages
dialectaux en fonction de l’identité de l’ami ; ils utilisent plus fréquemment les variétés dialectales avec
les amis natifs qu’avec les amis non natifs. Ces ajustements reflètent les usages de leurs amis. De tels
ajustements ne s’observent pas chez les filles qui utilisent moins fréquemment les variétés dialectales que
les garçons. Ainsi, dès l’enfance, les garçons apparaissent comme des acteurs clés dans le maintien et la
diffusion des dialectes au sein du réseau social local.
Ce travail a été soutenu par le programme ANR « Apprentissages, connaissances et société ».
69
P5 : Impact of visual stimuli on emotional reactivity in the European starling Sturnus vulgaris -­‐ Is the predator perception context dependant? Laurine Belin1*, Christine Aubry2 , Emmanuel de Margerie2, Laurence Henry2, Martine Hausberger2
(1) UMR CNRS 6552 ‘Éthologie animale et humaine’, université de Rennes-1, Station biologique de
Paimpont 35380 PAIMPONT. (2) UMR CNRS 6552 ‘Éthologie animale et humaine’, université de
Rennes-1, 263 avenue du Général-Leclerc, 35042 Rennes cedex.
*[email protected]
It is generally admitted that birds are particularly sensitive to some biologically relevant visual stimuli.
Thus, “eyes” or “raptor” 2D pictures are predominant in studies aiming to test repellent signals. But the
question is how such representations are really perceived by birds and whether they all elicit the same type
of potential avoidance. In this study, we tested the hypothesis that reactions to supposed “repellent“ visual
stimuli may depend on context and type of stimulus; and may be influenced by the individuals’ life
experience. Captive wild caught and hand reared European starlings were exposed to a variety of repellent
visual stimuli presented on a LCD monitor: human, eyes, snake and raptor representations. Starlings
expressed approaches and avoidances as well as gazes towards the screen. Their behavioural profiles
revealed that they classified these stimuli into two categories, one grouping humans and eyes
representations, the other raptors and snakes images. The approach of the images by birds reveals that the
“universal” supposed effect of some predator like stimuli may be questioned in non-appropriate contexts
such as cages. The classification of the stimuli by the birds shows nevertheless that they do perceive the
2D images but it is more the internal representation of the stimulus that may be involved. The significance
of these results both in terms of cognitive abilities of birds and experimental set ups will be discussed.
70
P6 : Behavioural and chemical modalities of queen’s adoption in the ant Odontomachus hastatus Kévin Berthelot1*, Felipe Ramon-Portugal2 , Raphaël Jeanson1
(1) Centre de Recherches sur la Cognition Animale, UMR CNRS 5169, Université de Toulouse. (2)
Evolution et Diversité Biologique, UMR CNRS 5174, Université de Toulouse.
*[email protected]
A major feature of social insects is the existence of reproductive division of labour where one individual
reproduces and is helped by a sterile worker caste. In ants, the existence of variations in the number of
reproductives is a labile trait that has drawn much attention. Most studies concerning the evolution of
monogyny to polygyny have been examined from an evolutionary perspective, much to the detriment of
our understanding of the proximal mechanisms underlying polygyny. One privileged route to polygyny
relies on the adoption of additional inseminated queens. In this context, our study examined the modalities
of queen adoption in the ant Odontomachus hastatus. In the field, queens seeking adoption are expected to
first interact with the workers and then with the resident queen. We attempted to reproduce this scenario
of adoption in the lab. We tested the introduction of a foundress, of a non-nestmate worker or of a mature
queen in monogynous colonies. Our results showed that resident workers were more tolerant to alien
workers and mature queens than to foundresses. The characterisation of the cuticular profiles of
reproductives and workers suggests an interaction between the intensity of fertility signal and colonial
hydrocarbons on the probabilities of being accepted by resident colonies.
71
P7 : Consistent individual differences across social and non-­‐social contexts in the mound building mouse Juliette Berthier*, Coralie Piccin, Marylin Rangassamy, Heiko G. Rödel
Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée (EA 4443), Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité,
Villetaneuse.
*[email protected]
In recent years, a growing number of studies have shown that consistent individual differences in
behaviour across time and/or across contexts exist in a wide range. This phenomenon is commonly
referred to as animal personality, temperament or coping style. Standardized behavioural tests such as
elevated plus maze and open field are frequently used to determine personality traits in laboratory animals.
However, only little is known if behavioural responses in social contexts also fulfil the criteria of showing
some degree of consistency across time and whether such responses are associated with an individual’s
behavioural profile in other contexts. We studied such associations in the mound-building mouse Mus
spicilegus. To this end, subjects were behaviourally phenotyped by applying repeated open field and
elevated plus maze tests. In addition, we recorded their behaviour in two different social contexts by
means of (a) interactions with siblings shortly after weaning and (b) interactions in repeated
confrontations with different resident pairs after subjects reached maturity. We found clear consistencies
across time and context with respect to the animals’ behavioural responses in the elevated plus maze and
open field, indicating consistent individual differences in anxiety and exploratory activity. Furthermore,
animals showed consistent individual differences in their interactions in social contexts, and these
responses were correlated with their anxiety responses during the elevated plus maze tests. In conclusion,
our studies provide evidence that personality types exist in the mound building mouse, and most
importantly that personality in this species also has a social component, showing consistencies across time
and context.
72
P8 : Identifying the neuronal bases of complex learning in an insect, the honeybee Apis mellifera Constance Boitard1, Jean-Marc Devaud1, Guillaume Isabel1, Martin Giurfa1
(1) Centre de Recherches sur la Cognition Animale, CNRS - Université de Toulouse III (UMR 5169),
Toulouse cedex 9.
Associative learning spans different levels of complexity, from elemental tasks, in which simple and
unambiguous links are established between events, to non-elemental tasks, which imply solving
ambiguous and complex discriminations. In vertebrates, the capacity to solve higher-order learning tasks
has been related to the hippocampus and para-hippocampal structures, which, on the contrary, seem to be
dispensable for simple forms of learning. A task that unifies both levels is reversal learning in which an
animal learns to respond to a reinforced stimulus A and not to a non-reinforced stimulus B (A+ vs. B-)
during a first phase, and then has to learn that the stimulus contingencies are reversed (A- vs. B+) during a
second phase. The protocol is unambiguous during each phase, but it has a reversal phase which generates
a transitory ambiguity at the stimulus level (A+ A- and B- B+).
While foraging on flowers, honeybees (Apis mellifera) are confronted with a rich olfactory environment
where reversing learned information is crucial for efficient foraging in a changing floral landscape. In the
laboratory, bees are capable of olfactory reversal in the protocol of the olfactory conditioning of the
proboscis extension reflex (PER). Prior pharmacological experiments had shown that the output of the
mushroom bodies (MBs), a higher-order brain structure of the insect brain, is necessary for efficient
reversal learning. Here we attempted to uncover the mechanisms underlying the implication of MBs in
reversal learning. In bees, extrinsic inhibitory GABAergic neurons innervate the output region of the MBs
and feedback onto the calyces, the input region of the MBs. We tested the hypothesis of a specific
requirement of this GABAergic input into the calyces for successful reversal learning. We performed
experiments, based on a selective blocking of GABAergic signaling by local injections of picrotoxin, a
GABA antagonist, into the calyces. We found that this blockade impaired reversal learning. However, a
differential conditioning task involving novel odorants (C+ vs D-) was intact after picrotoxin injection.
Our results thus show the GABAergic inhibitory feedback loop in the MBs is required for the resolution
of olfactory reversal learning. These results suggest that, as in vertebrates, complex learning recruits
specific areas of the insect brain, and that the feedback neurons are dispensable for simple learning but
required for counteracting stimulus ambiguity in reversal learning.
73
P9 : Rhesus macaques are more sensitive to finer attentional cues than Tonkean macaques
Charlotte Canteloup1*, Dalila Bovet2, Hélène Meunier1,3
(1) Centre de Primatologie de l’Université de Strasbourg. (2) Laboratoire Ethologie, Cognition
Développement, Université Paris Ouest Nanterre la Défense. (3) Laboratoire de Neurosciences Cognitives
et Adaptatives, UMR 7364, Université de Strasbourg.
*[email protected]
The present study asked whether two socially divergent macaques’ species, the little tolerant rhesus
macaques (Macaca mulatta) and the more egalitarian Tonkean macaques (M. tonkeana) share with us
attention reading abilities. More specifically, we investigated which attentional cues – body, face, eyes
orientation – were taken into account by these species to communicate through a learned pointing gesture
the location of an unreachable food reward to a human partner. Macaques were tested in seven
experimental conditions differing according to the human partner’s attentional state. The experimenter had
her 1) eyes open and looked at the macaque, or 2) eyes closed, or 3) eyes up, or 4) she did the same “gaze
alternation” as the subject, or 5) she was back turned, or 6) she turned her head aside, or 7) she was absent.
We hypothesized that rhesus macaques living in a highly hierarchical society, should be more sensitive to
subtle social cues such as eyes state than Tonkean macaques undergoing fewer social pressures within
their group. Our results showed that rhesus macaques discriminated more and finer cues than Tonkean
macaques. While both species seem sensitive to the presence and the body orientation of the human
partner, only rhesus macaques are sensitive to the face orientation of the human. Moreover, although
particularly sensitive to the “alternation” condition, neither Tonkean macaques nor rhesus macaques
discriminated the open/closed eyes state. However, rhesus monkeys showed more gaze alternation and
therefore monitored more carefully the attentional state of the human partner than did Tonkean macaques.
74
P10 : Les cris des jeunes crocodiles informent sur leur taille Thibault Chabert1, Marilyn Beauchaud1, Thierry Aubin2, Nicolas Mathevon1
(1) Equipe de Neuro-Ethologie Sensorielle, ENES/CNPS CNRS UMR 8195, Université de Saint-Etienne,
23 rue Michelon, 42023 Saint-Etienne. (2) CNPS-CNRS UMR 8195 Université Paris Sud, bat.446 91405
Orsay cedex France.
*[email protected]
Lorsqu’ils sont menacés, les jeunes crocodiles émettent des cris de détresse qui attirent leur mère. Ces cris
présentent une structure acoustique complexe : une fréquence fondamentale associée à une série
d’harmoniques, modulée en fréquence et en amplitude. De précédentes études ont montré que le niveau de
détresse est codé par la pente de modulation de fréquence du cri (i.e. la rapidité avec laquelle le cri passe
de l’aigu au grave) : une forte pente de modulation induit une réaction forte de la part des mères qui
viennent alors défendre leurs jeunes. Cependant, toutes les informations véhiculées par un cri de juvénile
ne sont pas encore connues. Chez la plupart des espèces de crocodiliens les mères abandonnent leurs
jeunes quelques semaines après l’éclosion. De même, les jeunes se séparent pour vivre plus ou moins en
solitaire. Dans plusieurs groupes zoologiques, certains paramètres acoustiques sont fortement corrélés
avec la taille de l’animal, laquelle peut intervenir dans les interactions (dominance). Notre objectif est de
tester dans quelle mesure les caractéristiques acoustiques du cri des jeunes crocodiliens changent avec leur
croissance corporelle, et si ces changements induisent une diminution de la réactivité des mères ou des
jeunes. L’analyse acoustique des cris de détresse de différentes espèces (alligatoridae et crocodylidae)
montre que plusieurs paramètres acoustiques varient avec la croissance des individus. En particulier la
fréquence fondamentale devient plus grave quand la taille augmente. Par des expériences de repasse avec
des signaux naturels et de synthèse, nous testons si jeunes et mères peuvent détecter ces changements.
75
P11 : Effect of a contextual odor on perception and response to sexual pheromone in the moth Agrotis ipsilon Matthieu Dacher1,2*, Angéla Rouyar1,2, Denis Limousin1,2, Marie-Anne Wycke1,2, Morgane Le Floc’h1,2,
Cédric Girou1,2, Michel Renou1,2
(1) Université Pierre et Marie Curie - Paris 06, UMR 1392, Institute of Ecology and Environmental
Sciences - Paris, F-75005, PARIS, France. (2) Institut National de la Recherche Agronomique, UMR
1392, Institute of Ecology and Environmental Sciences - Paris, F-78026, Versailles, France.
*[email protected]
To find resources, insects rely on odors. However, little is known about the way they can integrate
simultaneous signals pertaining to different resources (e.g. food and mates). To clarify this point, we used
male Agrotis ipsilon moths, who display stereotyped orientation behaviors towards female-released sex
pheromone. We monitored the response to this pheromone with and without heptanal (odor of linden trees
Tilia sp, one of the host plant for this moth). First, we performed single-sensillum recording on the
antennae of the animals to record the activity of pheromone-specific receptors with or without heptanal.
Interestingly, heptanal was able to partly activate these receptors, acting as a partial agonist. In a second
step, we used a wind tunnel to study the orientation to the pheromone in the presence of various heptanal
backgrounds (heptanal was either released with or next to the pheromone, or as a large background plume
around the pheromone source). This allowed studying the effects of spatial congruency between the
pheromone and heptanal, to investigate whether this plant-released volatile can help locating the
pheromone.
This work was supported by the Agence Nationale de la Recherche (project POPIs).
76
P12 : Beak/Hand or Tool? Estimation of the benefits provided with tool use in New Caledonian crows Corvus moneduloides and four-­‐year-­‐old children Samara Danel1*, François Osiurak1, Auguste von Bayern2
(1) Laboratoire d’étude des mécanismes cognitifs, Université Lumière Lyon 2. (2) Avian cognition
research group, Oxford University.
*[email protected]
What is uniquely human? Osiurak et al. assume that what differentiates humans from the most other living
species is not we use tools, but rather we use tools frequently. Recently, they discovered that we tend to
use a tool even when it objectively provides less time-based benefits than using the hands. Here, we
decided to evaluate the estimation of benefits associated with tools in New Caledonian crows, since they
use and manufacture tools frequently in the wild. We also included four-year-old children to investigate
the ontogeny of this tendency (i.e. development within an individual’s life span). This study is innovative
because it is the first comparative study exploring the estimation of benefits provided by tool use. We
measured the choices of nine crows and thirty children in two conditions. In the Beak/Hand+ condition,
using the beak/hand was more beneficial than using a tool, and conversely in the second Tool+ condition.
Our results show that children chose significantly more the beneficial option in the two conditions (i.e.,
78% of hand selections in the Beak/Hand+ condition and 66% of tool selection in the Tool+ condition;
Wilcoxon tests, p < .001). This also holds true for crows in the Beak+ condition (71% of beak selections;
Wilcoxon test, p < .05), but not in the Tool+ condition (48% of tool selections; Wilcoxon test, p = .92).
These results show that most children and crows do not overestimate the benefits associated with tools,
suggesting that this tendency might appear only ontogenetically in human beings.
77
P13 : Chemosensory perception in cuttlefish embryos: can they recognize a predator odour ? Anne-Sophie Darmaillacq1*, Lisa Teichroeb2 , Sandra Gauthrin1, Maud Ferrari2, Ludovic Dickel1
(1) Groupe Mémoire et Plasticité comportementale, Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France.
(2) Department of Biology, University of Saskatchewan, Saskatoon, Canada.
*[email protected]
There is a strong selection on prey to be effective at detecting and evading predators, since the cost of not
successfully avoiding predators is death. Since most mortality occurs early in life, the early development
of successful anti-predator behaviour may receive particularly strong selective pressure. In order to react
adaptively to predator presence and absence, prey must be able to accurately assess predation risk, through
chemical, visual or physical cues; the earlier an individual can assess current predation risk, the more
advantages they have, since present conditions are often a good short-term indicator of future conditions.
Furthermore, if predation risk can be assessed at even embryonic stages of development, this could allow
newly hatched juveniles to be more suitably adapted to current predation risk. Cuttlefish juveniles do not
benefit from parental care and need to cope on their own to find food and avoid predators. To test whether
this was possible in cuttlefish (Sepia officinalis) through the use of chemical cues, we measured the direct
response of cuttlefish embryos to chemical cues produced by predators. Individuals exposed to predator
odour showed a greater increase in ventilation rate compared to controls. These results show that cuttlefish
can recognize predator odours at embryonic stages of development, suggesting that predation risk may be
an important aspect in the development of antipredator behaviour in cuttlefish.
Ce travail a été soutenu par Ministère français des affaires étrangères (bourse Campus France #780347H
à L. T.).
78
P14 : Postures pendant le repos chez les prématurés en incubateur et en berceau Virginie Durier1*, Séverine Henry1, Jacques Sizun2, Martine Hausberger1
(1) UMR 6552 "Ethologie Animale et Humaine", CNRS-Université de Rennes 1. (2) CHU Morvan, Pôle
de la Femme, de la Mère et de l’Enfant, Brest.
*[email protected]
Les expériences précoces ont des effets sur le développement individuel et notamment sur la réactivité au
stress. Plusieurs auteurs interrogent l’impact des pratiques médicales néonatales. Dans cette étude pilote,
nous nous sommes intéressés à une pratique courante en unité de soins néonataux: le transfert de
l’incubateur au berceau chez les bébés prématurés. Notre étude repose sur la comparaison des postures
observées chez des bébés au repos en incubateur ouvert ou en berceau. La différence entre ces deux
environnements ne repose pas uniquement sur la température mais également sur la façon dont les bébés
sont habillés. En effet, en incubateur, ils portent uniquement un body, alors qu’en berceau, ils sont vêtus
d’un pyjama, d’un gilet et d’une turbulette. Nous avons observé des différences importantes de postures
entre les 2 groupes. En incubateur, les bébés ont les bras pliés, les mains vers le haut du buste. Ils passent
beaucoup de temps à toucher un objet environnant ou leur visage. En berceau, les bébés ont les bras
dépliés et les mains moins souvent près du visage. Ces bébés passent la plupart du temps de repos sans
que leurs mains ne soient en contact avec quelque chose. Pourtant, être en contact avec son propre corps
est considéré comme un acte de réconfort lors de situations stressantes. Ici, alors que le bébé doit faire
face à une situation nouvelle (température plus basse, position sur le dos, vêtements contraignants), il n’est
pas en mesure de diminuer son inconfort potentiel par des contacts autocentrés.
Ce travail a été soutenu par le GIS Cerveau-Comportement-Société.
79
P15 : Effect of pair experience on dynamics and coordination of vocal interactions between partners in Zebra Finches
Marie SA Fernandez1,2*, Emilie C Perez1, Simon C Griffith3, Clémentine Vignal1, Hédi A Soula2
(1) ENES/CNPS Université Jean Monnet – Saint-Etienne, France. (2) EPI BEAGLE INRIA, Lyon,
France. (3) Avian Behavioural Ecology Group, Macquarie University, Australia.
*[email protected]
Many long-term monogamous species of birds show an increase in breeding success with pair bond
duration, which is attributed to the improvement in partners’ coordination over time. In this context,
vocalizations allow partners to exchange information and their study is thus an interesting way to
apprehend coordination. Partners use vocal interactions during key events like chick rearing or foraging
that are likely to be a marker of overall pair synchronization. Zebra finches are monogamous songbirds
that form inseparable pairbonds, even outside of the breeding season. Individuals can recognize their mate
using calls only, and partners emit coordinated vocalizations around the nest during breeding. During
foraging, mates keep constant acoustic contact even when visually separated. Considering that zebra finch
mates remain highly coordinated in several situations where calls are involved, we hypothesized that the
dynamics of vocal interactions between partners reflect pairbond’s experience. We recorded pairs of zebra
finches using a protocol of separation and meeting with gradual opportunity of contact. Partners were first
separated and recorded in isolation, then with acoustic but without visual contact, and finally we reunited
them within close distance. Using automatic detection/extraction algorithm we obtained the call sequences
for each individual in each condition. We show that the dynamics of the vocal exchange is correlated for
non-isolated conditions and that this correlation is extremely strong when individuals are reunited.
Whereas it does not influence vocal exchange in reunion, pair experience drives vocal activity when
acoustic interaction is only available, experienced pairs calling more than inexperienced ones.
80
P16 : L’imprévisibilité de l’approvisionnement en nourriture en début de vie influence l’audace chez le bar Européen Dicentrarchus labrax (L.) Sébastien Ferrari1,2*, Didier Leguay1, Béatrice Chatain2,3, Marie-Laure Bégout1
(1) Ifremer, Place Gaby Coll, BP7, 17137 L’Houmeau, La Rochelle, France. (2) UMR 110 INTREPID,
Ifremer Cirad, 34000 Montpellier, France. (3) Station Expérimentale d’Aquaculture Ifremer, Laboratoire
de Recherche Piscicole de Méditerranée, Chemin de Maguelone, 34250 Palavas-Les-Flots, France.
*[email protected]
La variation comportementale individuelle intra-spécifique est largement documentée dans le règne
animal, cependant les facteurs environnementaux à l’origine de cette variation ne sont pas très bien
connus. La plupart des traits comportementaux sont phénotypiquement plastiques et sont conditionnés par
les expériences vécues pendant les premiers stades de vie. Un des traits majeurs de cette variation
interindividuelle est l’axe « timide-audacieux ». Les individus audacieux ont tendance à prendre plus de
risques, à avoir une exploration supérieure de leur milieu et une sensibilité moindre aux changements de
leurs environnement. Dans cette expérience sur des animaux de 128 jours (poids moyen ± écart type
=2.1 ± 0.7 g ; N=594) nous avons évalué l’audace et l’exploration sur un sous échantillon (N=72), puis à
l’âge de 135 jours, nous avons modifié la prévisibilité de la nourriture pendant deux mois (2 traitements :
Heures Fixes versus Heures Aléatoires), puis évalué ensuite l’audace et l’exploration sur un sous
échantillons d’individus (N= 36 par traitement ; poids moyen = 6.7 ± 2.7 g). Les bars ayant eu le protocole
de nourrissage imprédictible ont été caractérisés comme plus audacieux et plus exploreurs que ceux ayant
reçu des repas à heure régulière. Ces résultats démontrent l’importance de l’expérience individuelle dans
les jeunes stades de vie quant à la formation des comportements exploratoires et audacieux, expliquant en
partie l’origine de la variation individuelle intra et inter population.
Ce travail a été soutenu par le conseil général de la Charente Maritime et le projet Européen FP7
Copewell Contract no.: 265957.
81
P17 : Wolbachia augmente l’immobilité tonique chez Armadillidium vulgare (Crustacé isopode) Margot Fortin*, Catherine Souty-Grosset, Freddie-Jeanne Richard
Equipe Ecologie, Evolution, Symbiose, UMR CNRS 7267, Ecologie et Biologie des Interactions,
Université de Poitiers.
*[email protected]
Chez de nombreux vertébrés, les réponses comportementales face à des facteurs de stress peuvent être
influencées notamment par le sexe ou l’état infectieux. Chez les arthropodes, de tels effets sont encore
peu connus. Notre étude s’intéresse aux réponses comportementales de l’isopode terrestre Armadillidium
vulgare, lorsque celui-ci est soumis à des stress répétés. De plus, chez cette espèce, l’infection par des
bactéries du genre Wolbachia entraine une féminisation des mâles génétiques, les transformant en
femelles fonctionnelles. Si cette infection a des conséquences connues sur la reproduction de son hôte, on
ne connait pas par contre son influence sur le comportement de celui-ci, lorsqu’il est soumit à un stress.
Afin de répondre à ces questions des mâles et des femelles non infectées par Wolbachia ainsi que des
femelles naturellement et artificiellement infectées par Wolbachia ont été soumis à des stress répétés. Une
infection naturelle par Wolbachia entraine un temps d’immobilité tonique supérieur chez Armadillidium
vulgare, suggérant que l’effet de ces bactéries ne se limite pas à la physiologie de la reproduction. De plus,
il apparait au sein même de nos groupes une forte diversité interindividuelle. Ces même individus sont
actuellement ressoumis aux mêmes tests afin de savoir si, chez A. vulgare, des traits comportementaux,
constant au cours du temps et propre à chaque individu, peuvent être définis.
82
P18 : Influence d’odeurs larvaires sur le comportement des ouvrières chez la fourmi Ectatomma tuberculatum Aurélie Guion*, Matilde Sauvaget, Fabrice Savarit, Renée Fénéron
Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée (EA 4443), Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité,
Villetaneuse.
*[email protected]
Chez de nombreuses espèces animales, les jeunes sont en grande partie dépendants des adultes qui les
soignent et les nourrissent. La théorie de stimulation par le couvain suggère que les larves d’insectes
sociaux régulent les comportements de soins et le fourragement des ouvrières. Mais peu d’études se sont
consacrées aux mécanismes impliqués dans ce contrôle chez les fourmis. Nos travaux menés sur la fourmi
Ectatomma tuberculatum ont montré que la diffusion d’odeurs de larves affamées pouvait moduler les
caractéristiques des soins des ouvrières. La présente étude vise à déterminer si cet effet est lié à l’odeur de
larves surnuméraires ou à un signal de faim. Pour cela, nous avons observé les comportements de soins
des ouvrières sur des larves nourries mises à leur disposition lors de plusieurs phases consécutives : des
phases témoins (diffusion d’air purifié, seul) en alternance avec des phases expérimentales avec diffusion
soit d’odeurs de larves nourries, soit d’odeurs de larves affamées. Ces odeurs proviennent de larves
placées à l’extérieur du nid auxquelles les ouvrières n’ont pas accès. Nos résultats montrent une
augmentation significative du nombre d’inspections antennaires uniquement en présence d’odeurs de
larves affamées, indiquant une prise d’information de l’état des larves par les ouvrières. De plus, ce
nombre d’inspections antennaires augmente à l’établissement du stimulus, et diminue ensuite durant cette
même phase, ce qui est probablement dû à un phénomène d’habituation. Notre étude montre donc
l’existence d’un signal volatil de faim émis par les larves qui induit des comportements de soins chez les
fourmis adultes.
83
P19 : The effect of nest acoustics on the structure of call duets between mates in long-­‐tailed finches Pénélope Habermacher1*, Emilie C Perez1,2, Mélissa Aguirre-Smith1,2, Simon C Griffith2, Clémentine
Vignal1
(1) ENES/CNPS, CNRS UMR 8195, Université Jean Monnet - Saint-Etienne, France. (2) Avian
Behavioural Ecology Group, Macquarie University, Sydney, Australia.
*[email protected]
The transmission of an acoustic signal is limited by the attenuation properties of its environment of
production, and many animal vocalizations show features that overcome this constraint. Bird species that
call inside their nest might adapt the acoustic structure of their vocalizations to the properties of their nest,
either to conceal their communication or to make it more efficient. Long-tailed finches, Phoephila
acuticauda, are monogamous Australian songbirds that nest in natural tree hollows but can also build
grass nests in the foliage of trees. We examined whether the characteristics of acoustic communication at
the nest between long-tailed finch partners depend on nest acoustic properties. In an aviary experiment, we
monitored call duets between partners at the nest using tie-microphones inside and outside nestboxes. We
compared communication in two types of breeding nest-boxes: classic wood nest-boxes, where the nest
cavity is acoustically isolated from the outside, and nest-boxes made with fine mesh, whose nest cavity is
visually isolated from the outside but not acoustically. We analyzed the temporal and spectral structures of
call duets performed by the birds in two contexts: when mates simply meet at the nest, or when partners
relay each other in the nest during incubation, a crucial situation for mates’ coordination over incubation
duties.
84
P20 : Crying in human babies: what do they want to tell us? Alexis Koutseff1*, Erik Gustafsson1, Olivier Martin2, David Reby3, Florence Levrero1, Nicolas Mathevon1
(1) Université de Lyon/Saint-Etienne, Equipe Neuro-Ethologie Sensorielle, ENES/CNPS CNRS
UMR8195, Saint-Etienne, France. (2) Hôpitaux Privés de la Loire, Saint Etienne. (3) Mammal Vocal
Communication and Cognition Research, School of Psychology, University of Sussex, Brighton, UK.
*[email protected]
Crying is the main way for human babies to express themselves, as a signal for hunger, discomfort, pain,
tiredness… Despite its routine aspect and its strong importance for survival, it raised poor interest from
the scientific community during the past century. Recently, we showed the importance of the amount of
time spent by the parents with their own baby as the main factor in baby’s cries recognition, contradicting
the rooted idea of a sex-specific innate predisposition. However, even if our study highlights the relation
parents/offspring, there is still a lack of knowledge about the information carried by babies’ cry. As a
complex acoustic signal, it should evolve with the baby’s expectation and should be correctly interpreted
by the parents or caregivers, with big and also subtle variations. Indeed, especially with young babies,
there sometimes should be misunderstanding between pain cries and colic cries (not related to a medical
problem), leading to diagnostic errors and overmedication. In this way, we recorded young babies during
vaccination sessions. On the one hand, we compare these cries to discomfort ones, to first understand the
evolution of the acoustic signal correlated with the pain and, second, to find a pain acoustic signature
common to mostly of babies. On the other hand, we investigate the parents’ ability to discriminate pain in
the cries of their own baby and also unknown ones by the use of playback tests, to better understand the
parameters and mechanisms underlying this recognition. We here show the preliminary results of this
study.
Ce travail a été soutenu par l’Université Jean Monnet de Saint Etienne.
85
P21 : L’influence de l’investissement parental sur la prosocialité de cochons d’indes Cavia porcellus Mathilde Lalot*, Emilie Lannes-Lacrouts, Gaëlle Mainix, Dalila Bovet
Université Paris Ouest Nanterre, Laboratoire d’Ethologie Cognition et Développement EA3456.
*[email protected]
Les comportements prosociaux (impliquant un bénéfice pour un individu receveur mais pas nécessaire un
coût pour l’individu donneur) ont été quasi-exclusivement étudiés chez des primates, montrant une
réciprocité dans les choix prosociaux des individus. Une étude plus récente (Ben-Ami Bartal et al 2011),
dans laquelle des rats pouvaient libérer un congénère enfermé, suggère que la prosocialité et l’empathie
pourraient exister chez des espèces phylogénétiquement plus éloignées de l’Homme. De plus, il est
souvent supposé que ces comportements se seraient mis en place dans le but d’améliorer l’efficacité des
soins parentaux. Nous avons donc choisi de vérifier cette théorie en étudiant les choix (prosociaux ou
égoïstes) de cochons d’Inde en fonction de leur sexe et de leur statut reproducteur (mâles avec ou sans
petits, femelles nullipares, femelles multipares sans petit et multipares avec petits). En conditions
contrôlées, nous avons réalisé une tâche artificielle dans laquelle le cochon d’Inde testé pouvait choisir
une mangeoire parmi les trois présentées : la mangeoire prosocial impliquait une récompense distribuée
simultanément à l’individu testé ainsi qu’à un individu receveur présent dans la cage adjacente, la
mangeoire égoïste ne procurait une récompense qu’à l’individu testé et la nulle (utilisée pour évaluer
l’avancement de l’apprentissage) n’entraînait de récompense pour aucun des deux individus. Les résultats
montrent une réciprocité des choix entre individus de même statut et une forte préférence des sujets pour
le choix prosocial envers les jeunes et envers leurs mères. En parallèle, les mâles en reproduction ont
tendance à devenir plus égoïstes entre eux et les femelles en reproduction tendent à devenir plus
prosociales de manière générale. L’ensemble de ces comportements semblent aller dans le sens d’une
facilitation à mieux propager ses propres gènes.
86
P22 : Captive bottlenose dolphins’ Tursiops truncatus behavioral and acoustical responses towards immersed novel object Manon Le Gal1*, Fabienne Delfour2, Birgitta Mercera2
(1) Université Paris 13-SPC, Villetaneuse. (2) Parc Asterix, Plailly.
*[email protected]
Reaction to novelty, neophilia or neophobia, has important consequences on the animal’s survival rate and
fitness. It varies according to individuals, highlighting personalities. The study investigated the behavioral
and acoustical responses to twenty-two novel objects within a group of nine bottlenose dolphins (Tursiops
truncatus) under human care. This work was conducted at Parc Asterix in France in April-May 2014. The
dolphin trainers simultaneously introduced four familiar objects and a novel object into the dolphins’
pools every day between 1 and 2 pm on a rotating basis. Using a focal-object sampling method, we
collected and analyzed data from twenty-two one-hour sessions. The preliminary results show that latency
seems to be a good predictor of neophobia. The results of this study will be put into animal welfare and
dolphin conservation perspectives.
87
P23 : Using reaction time in California sea lions Zalophus californianus to evaluate their emotional states Sophie Le Ray1*, Manon Le Gal1, Birgitta Mercera2, Fabienne Delfour2
(1) Université Paris 13 -SPC Villetaneuse. (2) Parc Astérix, Plailly.
*[email protected]
Various parameters are used to evaluate animal welfare. According to previous studies, it seems that
studying the reaction time could be a good way to estimate the current emotional state of an individual.
California sea lions (Zalophus californianus) in dolphinaria interact with humans on a daily basis and are
involved in several trainings. This study took place at Parc Astérix Delphinarium during April-May 2014.
We tested the influence of various emotional contexts on four male California sea lions’ and we measured
their latency time to execute a simple and known exercise, here climbing on a stool. We induced a positive
emotional state by cuddling the individual before the order, and a “negative” one by presenting an unusual
objet below the stool. The latency time was measured from the moment the caretaker asked the sea lion to
climb, to the moment he led almost one of his flippers on the stool. We compared the subjects’ latency
time between positive and negative inducements. Finally, we discussed the influence of the emotional
context on the individuals’ latency time and its perspectives in animal welfare.
88
P24 : Ear postures as a marker of risk assessment in the mound-­‐building mouse Benjamin Lecorps*, Christophe Féron
Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée (EA 4443), Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité,
Villetaneuse.
*[email protected]
Facial expression is a powerful tool to assess emotions in humans and thus could be extended to other
animals, which display facial movements. Very recently, facial expressions have been associated to pain
and to fearful contexts in mice. Nevertheless, no study has been conducted so far with respect to other
emotional situations, especially less stressful ones. Here, we focused on facial movements expressed by
mice of wild origin (Mus spicilegus) when exposed to a non-social novel odour. Our aim was to explore
associations between of the animals’ facial mimics and other emotional-related behaviours. Ear position
appears to be related to the way how animals approached to the odour. The more mice approached directly
but slowly in the vicinity of the odour the more their ears were forward oriented. Furthermore, we found
that animals which showing more anxiety-related behaviour in elevated plus maze tests had their ears
more frequently in a forward position when getting in contact to a novel odour. Considering that the most
anxious animals in the EPM are also the most anxious when exposed to a novel odour, the forward
position of the ears would then be indicative of anxiety. In conclusion, our study suggests that ear postures
are indicative of the animal’s risk assessment and its emotional reactivity during novelty exposure.
89
P25 : Gorillas European Endangered Species Programme: castration and socialization
Benoit Letang
Université Paris 13 -SPC Villetaneuse.
[email protected]
The western lowland gorilla (Gorilla gorilla gorilla) is an anthropoid primate which reproduces well in
captivity. With a social life in harem, the management of male overpopulation begins to be a problem,
which is why the European Endangered species Plan (EEP) is considering castration as a possible solution
to manage the breeding of the species. In order to observe whether castration does or does not affect the
socialization of young gorillas, this study compares nine juveniles in 3 family groups housed in three
different parks. Despite the small size and different biases imposed in this study, the data collected on the
negative social behavior, the positive social behavior at proximity and play behavior, confirm the poor
data which already exists in literature. Furthermore, a subjective assessment of the temperament of each
individual complements the results and shows that the castrated individual has a similar process of
socialization to an uncastrated male of the same age, thereby supporting the comparaisons between them.
However, different indices show that this socialization seems to be slower for the castrated individual;
hence why long-term monitoring is necessary: to understand the effects of castration on the social
ontogeny of the young gorilla, by focusing on the dynamics of their social network and their cognitive
capacity into adulthood.
90
P26 : Food sharing and socio-­‐positive behaviors as indicators of social bonding origin in young cockatiels Nymphicus hollandicus Agatha Liévin-Bazin1*, Myriam Dubédat1, Dalila Bovet1, Auguste von Bayern2,3
(1) Université Paris Ouest Nanterre, Laboratoire d’Ethologie, Cognition et Développement EA3456. (2)
Avian Cognition Laboratory, University of Oxford, UK. (3) Max-Planck-Institute for Ornithology,
Seewiesen, Germany.
*[email protected]
Food-sharing occurs largely in birds, especially during courtship and parental care. This behavior has been
the subject of much attention because of its apparent altruistic nature and its possible impact on the
evolution of complex cognition in human and non-human primates. A function of food-sharing may be to
build bonds between kin and non-kin individuals. Birds such as psittacids and corvids usually form pairbonds for life so choosing a reliable partner as a mate is crucial. It has been shown in previous studies with
young jackdaws (Corvus monedula) that food–sharing strongly correlates with other socio-positive
behaviors and decreases by the time that individuals form exclusive relations with one affiliative partner.
In this research, we extend the von Bayern et al (2007) study using this time a group of immature
cockatiels (Nymphicus hollandicus) including 5 siblings and 5 non-apparented birds in order to determine
if we could replicate these findings and better explain the function of food sharing and its consequences in
affiliative partners choices. This will also allow a comparison of food-sharing in corvids and psittacids, the
two most cognitive-advanced bird families. Our first results show that cockatiels frequently share rare
food but, contrary to jackdaws, there is no begging nor food-offer display, and that cockatiels are more
encline to share food with siblings than with other conspecifics. Food-sharing seems also to correlate
positively with socio-positive behaviors such as allopreening and seeking proximity, but also with
dominance status. Less dominant birds avoid contacts and also food sharing with conspecifics.
References: Von Bayern, A., de Kort, S.R., Clatyon, N.S., Emery, J.N. 2007. The role of food-and objectsharing in the development of social bonds in juvenile jackdaws (Corvus monedula). Behaviour, 144, 711733.
Ce travail a été soutenu par la Région Île de France et le DIM Cerveau et Pensée.
91
P27 : Behavioral approach to magnetic perception in captive bottlenose dolphins Juliana López Marulanda*, Dorothée Kremers, Alban Lemasson, Martine Hausberger
Laboratoire d’Ethologie Animale et Humaine, UMR 6552, Université Rennes 1.
*[email protected]
Sensory perception is the process by which an organism detects and interprets information from the
external world by means of sensory receptors. Its study is of particular interest in cetaceans due their
particular evolutionary history for returning from terrestrial to aquatic life.
There is a strong lack of information about sensory abilities in dolphins, which has tried to be filled in the
last decades. However, a stronger focus has been put on the study of auditory perception in dolphins rather
than on other sensory modalities.
In this study, we analyzed the response of six captive free-swimming dolphins to a magnetized device
containing a neodymium block, or a demagnetized control device identical in form and density. Dolphins
took more time before touching the device when it contained a magnetized neodymium block compared to
an identical control demagnetized block (Wilcoxon signed-rank test: p = 0.0313, V = 0). Also, there was
some tendency to touch the less often and shorter the magnet with the rostrum. No differences were
observed in duration and number of contacts with other parts of the body neither in the time spent near the
device.
Bottlenose dolphins may be able to perceive a magnetic field. This reception might be made with the
anterior part of their body, particularly with their hairless vibrissal crypts in their rostrum. Even though the
limit of the magnetic perception remains unknown for the species, this study shows with non-invasive
behavioral evidence that bottlenose dolphins do have a magnetic perception.
Ce travail a été soutenu par le CNRS, l’Université Rennes 1 et Planète Sauvage.
92
P28 : Stratégie de codage de la signature individuelle dans les vocalisations du Lagopède Alpin Lagopus mutus Mathieu Mahamoud Issa1*, Claude Novoa2, Philippe Aubry3, Frédéric Sèbe1
(1) Equipe de Neuro-Ethologie Sensorielle, ENES/CNPS CNRS UMR 8195, Université de Saint-Etienne,
23 rue Michelon, 42023 Saint-Etienne Cedex 2. (2) Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage,
Direction des Etudes et de la Recherche, Espace Alfred Sauvy, F-66500 Prades. (3) Office national de la
chasse et de la faune sauvage, Direction des études et de la recherche, Saint-Benoist, 78610 Auffargis.
*[email protected]
Les lagopèdes alpins (Lagopus mutus) sont des galliformes de haute montagne que l’on retrouve dans les
Alpes et les Pyrénées. Très démonstratifs durant les parades amoureuses, leur défense du territoire est
marquée par une série de chants simples au rythme très caractéristique. Chez plusieurs espèces, le contenu
informatif du signal répond aux contraintes d’ordre comportemental (discrimination des voisins) imposées
par la territorialité. L’objectif de notre étude est de comprendre les stratégies utilisées par cet oiseau nonoscine pour faire passer une information essentielle pour la défense du territoire : la signature acoustique
individuelle.
L’analyse des vocalisations d’individus enregistrées dans les Alpes et les Pyrénées ont mis en lumière
l’existence de deux types de vocalisations territoriales constituées de différents trains de pulses, les
vocalisations courtes et les vocalisations longues. Le calcul de la quantité d’information, établi sur
différents paramètres temporels et fréquentiels, démontre que le codage de la signature s’effectue sur une
combinaison de paramètres avec comme paramètres prépondérants les intervalles entre les groupes de
pulses ainsi que les nombres de pulses par seconde. Cette discrimination individuelle reste néanmoins
relativement simple par rapport à la littérature. Malgré sa simplicité, ce codage acoustique permet à un
lagopède de discriminer un nombre d’individus suffisant pour la reconnaissance de ses voisins proches.
Les perspectives de ce projet seront de comprendre et d’utiliser ces informations acoustiques pour
répondre à des problématiques appliquées de suivi et de dénombrement des lagopèdes alpins.
Ce travail a été soutenu par une convention de partenariat de recherche avec l’ONCFS.
93
P29 : Des organismes différents et une même stratégie de prédation ? Aurélie Maillard1,2*, Gaëtan Palmeri2, Marie-Ange Placide1, Eric Pelle3, Anne-Sophie Darmaillacq4,
Ludovic Dickel4, Roland Simon5 , Vincent Bels1
(1) Equipe Forme, Comportement, Evolution (FORCE) UMR 7205, Museum National d’Histoire
Naturelle, Paris. (2) Université de Mons – Umons, Mons, Belgique. (3) Laboratoire d’Anatomie
comparée, département collections, Museum National d’Histoire Naturelle, Paris. (4) Equipe EA4259,
Groupe Mémoire et Plasticité comportementale (GMPc), Université de Caen Basse-Normandie (5)
Réserve Naturelle de la Haute Touche, Museum National d’Histoire Naturelle, Paris.
*[email protected]
Le comportement de prédation est un sujet développé sur différents modèles, dont les études varient aussi
bien d’un point de vue écologique, morphologique, physiologique que phylogénétique. La compréhension
des modalités de ces comportements, liées aux traits phénotypiques des prédateurs qui les réalisent, est
nécessaire pour expliquer les mécanismes d’évolution et d’adaptation des organismes. Le comportement
prédateur est un des modèles de choix pour mener des études comparatives entre espèces
phylogénétiquement éloignées. Ainsi, quelques règles générales peuvent être extraites de modèles étudiés.
L’ensemble de la prédation peut être décomposé en quatre phases distinctes : L’identification, l’approche,
la capture et la consommation. Trois stratégies d’approches sont actuellement décrites: (i) la poursuite, (ii)
l’anticipation et (iii) le Linear Optical Trajectory (LOT) ou le prédateur fixe la proie à chaque instant de
son déplacement. Nous avons pu déterminer le LOT chez des organismes avec des caractères
phénotypiques variables et exploitant différents milieux: (1) des squamates terrestres tels que Podarcis
muralis (capture avec mâchoires) Pogona vitticeps (capture linguale), (2) un chélonien aquatique tel que
Emys Orbicularis (capture avec mâchoires) et un céphalopode Sepia officinalis (capture avec des
tentacules). Ce panel d’études combiné à une large revue de la littérature a permis de mettre en regard les
différentes stratégies de prédations en fonction des groupes phylogénétiques et ainsi d’ouvrir plusieurs
hypothèses sur les avantages de l’utilisation du LOT, indépendamment du milieu de vie et les
caractéristiques des autres phases réalisées par le prédateur.
Ce travail a été soutenu par GDR 2822 Ethologie et ATM « Formes possibles, formes réalisées » - MNHN
(coordinateurs : P-H Gouyon & V Bels).
94
P30 : Exploitation de la nature référentielle du geste de pointage humain par l’otarie de Californie Zalophus californianus Raphaëlle Malassis1*, Fabienne Delfour2
(1) Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée, Université Paris Nord. (2) Delphinarium du Parc
Astérix, 60128 Plailly.
*[email protected]
Cette étude consiste en une série de 3 expériences ayant visé à déterminer, dans une tâche de choix
d’objet, si des otaries de Californie familiarisées à l’homme étaient capables de choisir l’objet pointé par
leur soigneur parmi d’autres objets identiques disponibles, en vue d’obtenir une récompense. Dans la 1ère
expérience, les quatre sujets testés ont d’abord été entrainés à suivre un geste de pointage du bras, puis ont
été testés sur leur capacité à transférer spontanément cet apprentissage à de nouveaux gestes. Trois des
quatre otaries testées se sont révélées capables de suivre dès le tout premier essai des pointages du coude,
de la jambe, et de la tête. Dans une 2ème expérience, toutes les otaries ont été capables de suivre
précisément le pointage lorsqu’il s’agissait de choisir parmi quatre objets identiques, deux situés de
chaque côté du soigneur. Dans une 3ème expérience, deux des trois otaries testées sont parvenues à suivre
le pointage lorsqu’il était effectué en direction d’objets rendus non visibles par des écrans opaques, et ce
malgré la présence dans leur champ visuel d’objets similaires. Ces résultats indiquent que ces otaries
comprennent le geste de pointage dans cette situation comme référant à un objet particulier et non à une
direction générale, alors même qu’une étude similaire menée chez le chien a donné des résultats négatifs.
Ces résultats s’ajoutent à ceux obtenus chez le loup et le dauphin, suggérant que la domestication n’est pas
un prérequis pour que des espèces sociales exploitent aisément certains signaux de communication
humains.
95
P31 : Can males circumvent female mate choice in the orb-­‐weaving spider Larinia jeskovi? Pierick Mouginot1*, Janusz Kupryjanowicz2, Gabriele Uhl1
(1) Zoological Institute and Museum, University of Greifswald, Germany. (2) Institute of Biology,
University of Bialystok, Poland.
*
[email protected]
Sexual behaviours can evolve by classical sexual selection and by sexual antagonistic coevolution.
Classical sexual selection involves a female preference for particular males whereas antagonistic
coevolution involves female counter-adaptations against male manipulations. A prime example for a male
tactic that serves to circumvent female mate choice is “opportunistic mating”, in which matings take place
while the female is distracted or even defenseless. In arthropods that require several molts to maturity, the
final molt of the female has been shown to be the target of male opportunistic mating. It is assumed that
females are unable to exert mate choice and that consequently, the mating males can bias paternity in their
favour and against the female’s interests. We investigated the occurrence of opportunistic mating with
molting females in the orb weaving spider Larinia jeskovi. We show that copulations do not take place
while the female is molting. To the contrary, mating in L. jeskovi requires male-female interactions to
achieve copulatory posture and genital coupling. Consequently, males seem at the mercy of female
preference criteria, at least at this stage of the mating process. We pinpoint another drastic means that
males can apply to monopolise females after the onset of mating.
96
P32 : Suivi de la distribution spatiale en 3D et des interactions chez le chat via l’utilisation de la technologie UWB (Ultra-­‐Wide Band) Marine Parker1, Benjamin Allouche1, Jean-Yves Maisonnasse2, Jean-Alain Brossier1, Claude Ecochard1,
Maxime Lullier1, Hubert Peyre3, Alexandre Feugier1, Mickaël Weber1, Delphine Moniot1, Yannick
Soulard1, Vincent Biourge1, Jessica Serra1*
(1) Royal Canin centre Recherche et Développement, 650 avenue de la petite Camargue, 30470
Aimargues. (2) Isiasoft, 6 avenue du Grand Chêne, 34270 Saint Mathieu-de-Tréviers. (3) Ubisense, 48,
Boulevard de Sébastopol, 75003 Paris.
*[email protected]
L’acquisition de connaissances relatives aux sociétés animales requiert une capacité à localiser et
identifier les membres du groupe. En contraste avec des techniques de suivi par Radio-fréquence passive
(suivi en deux dimensions), la technologie UWB (Ultra-Wide Band) permet d’enregistrer
automatiquement en temps réel et en trois dimensions (x, y, z) la localisation de chaque sujet ou objet.
Elle se révèle bien plus précise que les systèmes de suivi GPS et ne présente aucune limite de stockage des
données à la différence du vidéo-tracking. L’utilisation de cette technique pour le suivi de déplacements
d’animaux est une approche pionnière en éthologie. Le principe repose sur l’émission de signaux émis par
des transpondeurs actifs et reçus par des antennes, elles-mêmes connectées à un système informatique.
L’étude a consisté à suivre un groupe de chats portant des colliers équipés de tags UWB dans un milieu
clos. Un algorithme extrayant les positions 3D ainsi qu’un programme permettant d’obtenir différents
patterns comportementaux ont été spécifiquement développés afin d’obtenir de manière instantanée et sur
des périodes continues de nombreuses variables comportementales telles que l’activité quotidienne, la
distance parcourue, le nombre et la durée des interactions au sein du groupe et le temps passé dans
différentes zones d’activité. Cette technologie ouvre la voie à une meilleure compréhension du
comportement félin et permet d’investiguer l’impact de facteurs nutritionnels et de changements
environnementaux sur l’activité générale des chats.
97
P33 : The scent of mixtures: rules of odour processing in ants Margot Perez1, 2, 3*, Martin Giurfa1, 2, Patrizia d’Ettorre3
(1) Research Center on Animal Cognition; University of Toulouse; UPS; 118 route de Narbonne, F-31062
Toulouse Cedex 9, France. (2) Research Center on Animal Cognition; CNRS; 118 route de Narbonne, F31062 Toulouse Cedex 9, France. (3) Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée (EA 4443),
Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, Villetaneuse.
* [email protected]
In nature, most odours are complex blends made of many single components. Understanding how
individuals process and learn such complex blends has inspired a vast amount of research aiming at
investigating whether components are equally well perceived within a mixture or whether interactions
occur within a mixture, affecting the salience and perception of odour components. The study of a
phenomenon termed overshadowing may help deciding between these options. When overshadowing
occurs, an animal conditioned with a binary mixture responds significantly less to one component than to
the other. Therefore, one component is overshadowed by the other, especially when the response to the
overshadowed component is lower than that obtained if this component had been trained alone. Using
alcohols and aldehydes with a carbon chain length varying from 6 to 9 carbon atoms, we studied
overshadowing in the ant Camponotus aethiops and found that (1) no overshadowing occurred in binary
mixtures composed by two alcohols; (2) aldehydes with long carbon-chain length overshadowed
aldehydes with shorter carbon-chain length; (3) alcohols overshadowed aldehydes with shorter or equal
carbon-chain length. We thus show that overshadowing in binary olfactory mixtures critically relies on the
combination of at least two odour’s physical dimensions that are known to be relevant for insect olfactory
perception: functional group and carbon chain length.
98
P34 : Comparaison de l’exposition forcée et de l’exploration libre d’un milieu nouveau : étude comparative chez la seiche Sepia officinalis et chez le rat de laboratoire Pauline Schepens1,2, Christelle Jozet-Alves1, Vincent Roy2*
(1) GMPC (Groupe Mémoire et Plasticité Comportementale), EA4259, Université de Caen. (2) Psy-NCA
(Psychologie et Neurosciences de la Cognition et de l’Affectivité), EA4700, Université de Rouen.
*[email protected]
La seiche Sepia officinalis est un modèle alternatif aux rongeurs de laboratoire très intéressant dans le
domaine des neurosciences comportementales. Cependant, pour évaluer des aspects comportementaux tels
que l’exploration où l’activité locomotrice, la procédure employée est similaire à celle utilisée chez les
rongeurs, à savoir l’exposition forcée à un dispositif nouveau (ou open field). De sérieuses critiques
existent quant à la capacité de cette procédure à distinguer des processus comme l’exploration, la
locomotion, la peur ou encore l’anxiété. En effet, ces processus sont confondus lors de l’exposition forcée
à un dispositif nouveau et l’exploration ne pourrait être mesurée distinctement que si l’animal accède
librement au milieu nouveau via un milieu familier. Nous avons comparé le comportement de seiches
exposées de façon forcée ou librement à un bac nouveau comprenant des éléments incitant à l’exploration
(nourriture vivante dans un tube percé) ou à se cacher (plantes artificielles et zone de sable et de pénombre
pour s’ensabler). Les résultats ne montrent pas de différence significative en termes de distance parcourue,
de temps de mouvement et de vitesse de déplacement entre les seiches exposées de force au dispositif et
celle y accédant librement. En revanche, on retrouve deux fois plus de comportements d’ensablement chez
les individus testés en condition forcée. Au sein de ce groupe, on note également que la témérité, évaluée
par d’autres tests, peut être mise en lien avec des paramètres mesurés dans l’open field. Une approche
comparative est en cours de réalisation chez le rongeur au moyen d’un protocole similaire.
99
P35 : Mechanisms and modalities of social facilitation during memory retrieval in Drosophila melanogaster Claire Rusch*, Raphaël Jeanson, Guillaume Isabel
Centre de recherche sur la cognition animale, UMR 5169, Université Paul Sabatier-CNRS.
*[email protected]
There is an increasing interest in deciphering the molecular basis underlying the regulation of social
interactions in animals. The selection of simple organisms offers the unique opportunity to investigate the
interplay between genes, environment, and social behaviour. Drosophila has recently emerged as model
for studies of social behaviour because of its simple nervous system and the availability of powerful
genetic tools. Using an olfactory aversive learning paradigm, earlier work has demonstrated that the
performance of conditioned individuals was specifically improved in presence of trained, but not naïve,
flies. So far however, the mechanisms underlying this social facilitation are still poorly understood. In this
context, our objective was to investigate how the composition of social groups influenced memory
performance. Populations of Drosophila display natural allelic variations in the foraging gene, which
regulates a variety of food-related behaviours. The phenotypic variants, rovers and sitters, show consistent
differences in a suite of behavioural traits. In this study, we trained flies to associate an odour with an
aversive unconditional stimulus to quantify the impact of the number of conspecifics on learning score and
to determine whether rovers and sitters differed in their memory performance. Overall, we demonstrated
that memory performance did not differ between allelic variants but that it increases with group size, up to
a threshold value of eight individuals.
100
P36 : Stratégies d’apprentissage social chez la calopsitte Nymphicus hollandicus Pauline Schaffner*, Emilie Lannes-Lacrouts, Dalila Bovet
Laboratoire Ethologie Cognition Développement EA3456, Université Paris Ouest Nanterre La Défense
*[email protected]
L’apprentissage social est un processus cognitif qui permet à un individu de profiter de l’expérience d’un
autre dans l’appréhension de son environnement. Il permet ainsi d’éviter les coûts liés aux erreurs
concomitantes à un tâtonnement individuel. Néanmoins, s’inspirer sans discriminer de qui ou quand peut
amener à produire des comportements tout aussi inadaptés et coûteux que de ne pas le faire du tout. Cette
sélection nécessaire de l’information est appelée stratégie d’apprentissage social, et elle est d’autant plus
écologiquement importante pour un individu que celui-ci occupe un environnement variable et
imprévisible. La calopsitte est un psittacidé australien qui vit en larges groupes nomades. Ceux-ci se
déplacent sur des distances importantes et dans des territoires présentant des variations d’hygrométrie et
de température conséquentes. Du fait de sa haute sociabilité et de l’inconstance de son biotope, on peut
donc attendre de cette espèce qu’elle présente de bonnes capacités d’apprentissage social, et surtout de
fines stratégies dans la mise en place de celui-ci. Comme étude exploratoire sur la question, on réalise ici
une expérience de diffusion de l’information au sein de deux groupes de calopsittes, avant de réunir ceuxci et d’observer sa diffusion entre les deux groupes. L’accent sera notamment mis sur le choix du modèle,
et en particulier l’importance de la parenté, de l’affiliation et de la hiérarchie.
101
P37 : La coloration comme indice de la personnalité chez le Cichlidé Zébré Amatitlania nigrofasciata Cécile Schweitzer*, Sébastien Motreuil, François-Xavier Dechaume-Moncharmont
Équipe écologie évolutive, UMR CNRS 6282 Biogéosciences, Université de Bourgogne, 6 boulevard
Gabriel, 21000 Dijon, France.
*[email protected]
La personnalité fait référence aux différences comportementales inter-individuelles stables dans le temps
et au travers des situations. Ces différences peuvent être liées à des différences d’aptitude phénotypique.
Si la personnalité est un critère de choix dans le processus d’appariement, se pose la question de
l’existence de signaux rapidement perceptibles et faciles à évaluer qui seraient des indicateurs fiables de la
personnalité d’un congénère. Chez les vertébrés, différents patrons de couleur peuvent être associés à des
stratégies comportementales données. La coloration apparaît donc comme un possible moyen de
signalisation. Dans cette étude, nous avons testé l’existence d’un lien entre coloration et personnalité chez
une espèce de poisson monogame à soins biparentaux, le cichlidé zébré, Amatitlania nigrofaciata. Cette
espèce se caractérise par une coloration mélanique zébrée et présente un dimorphisme sexuel orangé en
faveur des femelles. La personnalité des poissons a été quantifiée dans sept tests comportementaux basés
sur des mesures de prise de risque, de néophobie alimentaire, d’exploration, d’agressivité et de
persévérance. L’ensemble des traits, excepté la persévérance et la maintenance, était répétables et, pour
certains, étaient corrélés entre eux révélant un syndrome comportemental. Une ACP portant sur ces traits a
ensuite permis de réduire la personnalité à deux dimensions : l’agressivité et la réactivité émotionnelle.
Des corrélations positives entre réactivité émotionnelle et pâleur ou surface orangée du corps ont été mises
en évidence chez les femelles. Nos résultats appuient l’hypothèse selon laquelle la coloration constituerait
un indice de la personnalité du congénère dans un contexte de choix de partenaire.
Ce travail a été soutenu par une ANR RPDOC (Projet FISH-MOMA) et un financement du Conseil
Régional de Bourgogne (PARI Agrale 9).
102
P38 : Peut-­‐on caractériser les capacités d’attention du cheval ? Une approche méthodologique Mélissa Sébilleau*, Céline Rochais, Mathilde Houdebine, Séverine Henry, Martine Hausberger
Laboratoire d’éthologie animale et humaine EthoS, Université de Rennes 1- UMR CNRS 6552, Station
Biologique, 35380 Paimpont, France.
*[email protected]
L’attention peut être définie comme la capacité à sélectionner des informations pertinentes dans
l’environnement. Chez le cheval, l’état attentionnel a peu été exploré alors que c’est un élément clé des
processus d’apprentissage et de mémorisation, nécessaire lors de l’entraînement du cheval, mais aussi lors
d’interactions sociales. Notre étude vise à caractériser la structure de l’attention chez le cheval et identifier
la présence ou non de caractéristiques individuelles et leur stabilité au cours du temps. Pour ce faire, nous
avons développé un test où un stimulus visuel mobile (pointeur laser) était diffusé à 12 juments (5 à 17
ans, X±ES=8.9±1.1) pendant 5 minutes et ce pendant 3 jours consécutifs. Ce test était réalisé deux fois à 6
mois d’intervalle. La latence et la durée de regard vers le stimulus ont été mesurées comme indicateurs de
l’attention ainsi que le nombre de séquences de regard et leur durée moyenne afin de caractériser la
structure de l’attention. Des corrélations entre les différents indicateurs de l’attention au sein d’un même
test ont permis d’identifier des différences interindividuelles claires, qui restent stables au cours du temps.
Ainsi nous avons identifié des profils d’attention (e.g. certains chevaux ont des durées d’attention moindre
que d’autres) au sein de notre population. Notre étude permet de s’interroger sur la structure de l’attention
chez le cheval et l’adaptation des séances d’entrainement. Cette étude propose donc une nouvelle
méthodologie permettant de tester ensuite l’impact de facteurs intrinsèques (i.e. âge, race) et extrinsèques
(i.e. conditions de vie) sur les capacités attentionnelles du cheval.
Financement : Institut Français du cheval et de l’équitation (IFCE), Université de Rennes1, CNRS.
103
Liste des participants Prénom Nom Mélissa Aguirre Smith Nadège Aigueperse Sébastien Alfonso Morgane Allanic Mathieu Amy Vanessa André Frédéric Angelier Thierry Aubin Florence Audasso Del Taglia Stéphanie Barbu Marie Barou Dagues Marilyn Beauchaud Marie-­‐Laure Begout Nathalie Béguin Laurine Belin Séverine Belkhir Kévin Berthelot Juliette Berthier Constance Boitard Xavier Boivin Richard Bon Laure Bonatti Raphëlle Bourrec Dalila Bovet Margarita Briseño-­‐Jaramillo Charlotte Canteloup Thibault Chabert Stéphane Chameron Georges Chapouthier Isabelle Charrier Clément Cornec Caroline Coste Aline Coudray Gérard Coureaud Hélène Courvoisier Thomas Crouchet Matthieu Dacher Anne-­‐Cécile Dagaeff Samara Danel Anne-­‐Sophie Darmaillacq E-­‐mail [email protected] nadege.aigueperse@univ-­‐rennes1.fr [email protected] [email protected] [email protected] vanessa.andre@univ-­‐rennes1.fr [email protected] [email protected]­‐psud.fr [email protected] stephanie.barbu@univ-­‐rennes1.fr [email protected] beauchaud@univ-­‐st-­‐etienne.fr [email protected] nbeguin@u-­‐paris10.fr laurine.belin@univ-­‐rennes1.fr [email protected] kevin.berthelot@univ-­‐tlse3.fr [email protected] [email protected] [email protected] richard.bon@univ-­‐tlse3.fr l.bonati@groupe-­‐atc.com [email protected] dbovet@u-­‐paris10.fr [email protected] [email protected] [email protected] [email protected]­‐paris13.fr [email protected] isabelle.charrier@u-­‐psud.fr ccornec@ecwp-­‐ma.org caroline.coste@univ-­‐rennes1.fr [email protected] gerard.coureaud@u-­‐bourgogne.fr helene.courvoisier@u-­‐psud.fr [email protected] [email protected] anne-­‐cecile.dagaeff@univ-­‐tlse3.fr samara.danel@univ-­‐lyon2.fr anne-­‐[email protected] 105
Morgan David Emmanuel de Margerie Charlotte de Mouzon François-­‐Xavier Dechaume-­‐
Montcharmont Olivier Delattre Fabienne Delfour Sébastien Derégnaucourt Patrizia d’Ettorre Andréa Dias Tudor Draganoiu Thierry Duhoo Virginie Durier Rana Esseilly Charline Eury Jacqueline Fagard Renée Fénéron Marie SA Fernandez Christophe Féron Sébastien Ferrari Margot Fortin Pauline Fresnais Leonida Fusani Matthias Galipaud Nicole Geberzahn Isabelle George Gilles Gheusi Josette Gigomas Luc-­‐Alain Giraldeau Baptiste Gonella Patrick Gouat Lionel Gouraud Rémi Gouttefarde Maya Gratier Bahia Guellaï Vanessa Guesdon Aurélie Guion Pénélope Habermacher Frédérique Halle Marie-­‐Jeanne Holveck Thierry Hoquet Guillaume Huet des Aunay Rubia Infanti [email protected] emmanuel.demargerie@univ-­‐rennes1.fr [email protected] fx.dechaume@u-­‐bourgogne.fr [email protected] [email protected] sderegnaucou@u-­‐paris10.fr [email protected]­‐paris13.fr andrea.dias@u-­‐psud.fr [email protected] thierry.duhoo@univ-­‐lille1.fr virginie.durier@univ-­‐rennes1.fr rana.esseily@u-­‐paris10.fr [email protected] [email protected] [email protected]­‐paris13.fr [email protected] [email protected]­‐paris13.fr [email protected] margot.fortin@univ-­‐poitiers.fr [email protected] [email protected] matthias.galipaud@u-­‐bourgogne.fr [email protected] Isabelle.George@univ-­‐rennes1.fr [email protected]­‐paris13.fr jgigomas@u-­‐paris10.fr giraldeau.luc-­‐[email protected] [email protected] [email protected]­‐paris13.fr [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] vanessa.guesdon@isa-­‐lille.fr [email protected] [email protected] fhalle@u-­‐paris10.fr marie-­‐[email protected] thierry.hoquet@univ-­‐lyon3.fr [email protected] [email protected] 106
Guillaume Isabel Sarah Jeannin Raphaël Jeanson Aurélie Juestz Florent Kohler Alexis Koutseff Michel Kreutzer Marie Lafaille Mathilde Lalot Léa Lansade Manon Le Gal Sophie Le Ray Gérard Leboucher Benjamin Lecorps Benoit Letang Marine Levé Frédéric Lévy Agatha Liévin-­‐Bazin Juliette Linossier Juliana López Marulanda Stéphane Louazon Sophie Lumineau Mathieu Mahamoud Issa Aurélie Maillard Raphaëlle Malassis Audrey Masclet Nicolas Mathevon Hélène Meunier Isabelle Micaelli Sandie Millot Raquel Monclús Thibaud Monnin Marion Montaigne Pierick Mouginot Solveig Mouterde Laurent Nagle Marine Parker Louise Peckre Emilie C. Perez Margot Perez Andrea Perna Franck Péron Odile Petit guillaume.isabel@univ-­‐tlse3.fr [email protected] raphael.jeanson@univ-­‐tlse3.fr [email protected] [email protected] alexis.koutseff@univ-­‐st-­‐etienne.fr michel.kreutzer@u-­‐paris10.fr [email protected]­‐paris13.fr [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] gerard.leboucher@u-­‐paris10.fr [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] juliette.linossier@u-­‐psud.fr juliana.lopez-­‐marulanda@u-­‐psud.fr stephane.louazon@univ-­‐rennes1.fr sophie.lumineau@univ-­‐rennes1.fr [email protected] [email protected] [email protected] audrey-­‐masclet@club-­‐internet.fr mathevon@univ-­‐st-­‐etienne.fr [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] lnagle@u-­‐paris10.fr [email protected] [email protected]­‐lille.fr [email protected] [email protected]­‐paris13.fr andrea.perna@univ-­‐paris-­‐diderot.fr [email protected] odile.petit@c-­‐strasbourg.fr 107
Laure-­‐Anne Poissonier Jacques Prieur Brunilde Ract-­‐Madoux Gaël Raimbault Marylin Rangassamy Lauriane Rat-­‐Fischer Freddie-­‐Jeanne Richard Heiko Rödel Alexandra Rodriguez Vincent Roy Claire Rusch Fanny Rybak Pauline Salvin Jean-­‐Christophe Sandoz Pauline Schaffner Pauline Schepens Cécile Schweitzer Frédéric Sèbe Mélissa Sébilleau Jessica Serra David Sillam-­‐Dussès Ofer Tchernichovski Mathilde L. Tissier Sylvain Toulet Pierre Ulrich Clémentine Vignal Sandor Zsebok [email protected] [email protected] [email protected] gael-­‐[email protected] [email protected] [email protected] freddie.jeanne.richard@univ-­‐poitiers.fr [email protected]­‐paris13.fr [email protected] vincent.roy@univ-­‐rouen.fr [email protected] fanny.rybak@u-­‐psud.fr [email protected] jean-­‐[email protected]­‐gif.fr [email protected] [email protected] cecile.schweitzer@u-­‐bourgogne.fr [email protected] melissa.sebilleau@univ-­‐rennes1.fr [email protected] david.sillam-­‐[email protected]­‐paris13.fr [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] clementine.vignal@univ-­‐st-­‐etienne.fr [email protected] 108
Index des auteurs A Aguirre Smith, Mélissa ·∙ 66 Aguirre-­‐Smith, Mélissa ·∙ 84 Aigueperse, Nadège ·∙ 67 Alfonso, Sébastien ·∙ 68 Allouche, Benjamin ·∙ 97 Amy, Mathieu ·∙ 61 André, Vanessa ·∙ 22 Angelier, Frédéric ·∙ 23 Attia, Joël ·∙ 68 Aubin, Thierry ·∙ 39, 64, 75 Aubry, Christine ·∙ 70 Aubry, Philippe ·∙ 93 B Barbu, Stéphanie ·∙ 58 Barbu, Stéphanie ·∙ 69 Bayern, Auguste von ·∙ 60, 77, 91 Beauchaud, Marilyn ·∙ 75 Beauchaud, Marylin ·∙ 68 Bégout, Marie-­‐Laure ·∙ 34, 52, 81 Belin, Laurine ·∙ 70 Bels, Vincent ·∙ 94 Berthelot, Kévin ·∙ 71 Berthier, Juliette ·∙ 72 Bertucci, Fréderic ·∙ 68 Biourge, Vincent ·∙ 97 Birgersson, Sabina ·∙ 32 Biro, Dora ·∙ 56 Birot de la Pomeraye, Steven ·∙ 32 Blois-­‐Heulin, Catherine ·∙ 58 Blumstein, Daniel T. ·∙ 53 Boissy, Alain ·∙ 24 Boitard, Constance ·∙ 73 Boivin, Xavier ·∙ 24 Bollache, Loïc ·∙ 38 Bon, Richard ·∙ 63 Boucaud, Ingrid ·∙ 66 Bovet, Dalila ·∙ 74, 86, 91, 101 Braithwaite, Victoria A. ·∙ 52 Briseño-­‐Jaramillo, Margarita ·∙ 25 Brossier, Jean-­‐Alain ·∙ 97 Brus, Maïna ·∙ 49 C Calandreau, Ludovic ·∙ 48 Canteloup, Charlotte ·∙ 74 Casey, Caroline ·∙ 27 Chabert, Thibault ·∙ 75 Châline, Nicolas ·∙ 42 Chameron, Stéphane ·∙ 42 Chapouthier, Georges ·∙ 26 Charrier, Isabelle ·∙ 27 Chatain, Béatrice ·∙ 34, 81 Chevrot, Jean-­‐Pierre ·∙ 69 Cornec, Clément ·∙ 28 Courvoisier, Hélène ·∙ 64 Cousillas, Hugo ·∙ 40 Coutureau, Etienne ·∙ 48 Croguennec, Caroline ·∙ 62 D D’Ettorre, Patrizia ·∙ 98 Dacher, Matthieu ·∙ 76 Dagaeff, Anne-­‐Cécile ·∙ 29 Dalmas, Morgan ·∙ 59 Danchin, Etienne ·∙ 29 Danel, Samara ·∙ 77 Darmaillacq, Anne-­‐Sophie ·∙ 78, 94 Daubord, Lucie ·∙ 24 David, Morgan ·∙ 30 Dechaume-­‐Moncharmont, François-­‐Xavier ·∙ 38, 102 Delattre, Olivier ·∙ 31 Delfour, Fabienne ·∙ 32, 87, 88, 95 Derégnaucourt, Sébastien ·∙ 39, 64 Devaud, Jean-­‐Marc ·∙ 73 109
Dickel, Ludovic ·∙ 78, 94 Dieuleveut, Thibault ·∙ 28 Dubédat, Myriam ·∙ 91 Ducroix, Louise ·∙ 36 Duhaut, Dominique ·∙ 22 Durier, Virginie ·∙ 79 E Ecochard, Claude ·∙ 97 Elie, Julie ·∙ 54 Estrada, Alejandro ·∙ 25 F Fagard, Jacqueline ·∙ 17, 51, 60 Fagot, Joël ·∙ 50 Fénéron, Renée ·∙ 83 Fernandez, Marie SA ·∙ 80 Fernö, Anders ·∙ 52 Féron, Christophe ·∙ 47, 59, 89 Ferrari, Maud ·∙ 78 Ferrari, Sébastien ·∙ 34, 81 Feugier, Alexandre ·∙ 97 Fortin, Margot ·∙ 35, 48, 82 Fosseidengen, Jan Erik ·∙ 52 Foulquié, Didier ·∙ 24 Fresnais, Pauline ·∙ 36 Fusani, Leonida ·∙ 37 G Galipaud, Matthias ·∙ 38 Gauthrin, Sandra ·∙ 78 Gautrais, Jacques ·∙ 63 Geberzahn, Nicole ·∙ 39 George, Isabelle ·∙ 40 Gheusi, Gilles ·∙ 50 Gilbert, Caroline ·∙ 45 Giraldeau, Luc-­‐Alain ·∙ 18 Girou, Cédric ·∙ 76 Giurfa, Martin ·∙ 73, 98 Gouat, Patrick ·∙ 41, 59 Gouttefarde, Rémi ·∙ 42 Griffith, Simon ·∙ 55 Griffith, Simon C. ·∙ 80, 84 Guion, Aurélie ·∙ 83 Gustafsson, Erik ·∙ 85 H Habermacher, Pénélope ·∙ 84 Hausberger, Martine ·∙ 22, 40, 70, 79, 92, 103 Hazard, Dominique ·∙ 24 Henry, Laurence ·∙ 40, 70 Henry, Séverine ·∙ 79, 103 Hingrat, Yves ·∙ 28 Holveck, Marie-­‐Jeanne ·∙ 43 Hoquet, Thierry ·∙ 44, 46 Houdebine, Mathilde ·∙ 103 Houdelier, Cécilia ·∙ 33, 67 Huetz, Chloé ·∙ 64 I Isabel, Guillaume ·∙ 29, 73, 100 J Janda, Vojtěch ·∙ 31 Jeannin, Sarah ·∙ 45 Jeanson, Raphaël ·∙ 71, 100 Jiříček, Ondřej ·∙ 31 Jost, Céline ·∙ 22 Jozet-­‐Alves, Christelle ·∙ 99 K Kacelnik, Alex ·∙ 60 Keller, Matthieu ·∙ 49 Koutseff, Alexis ·∙ 85 Kremers, Dorothée ·∙ 92 Kreutzer, Michel ·∙ 46 Kristiansen, Tore S. ·∙ 52 Kupryjanowicz, Janusz ·∙ 96 110
L Lafaille, Marie ·∙ 47 Lalot, Mathilde ·∙ 86 Landsmann, Cécile ·∙ 28 Lannes-­‐Lacrouts, Emilie ·∙ 86, 101 Lansade, Léa ·∙ 48 Le Bot, Océane ·∙ 67 Le Floc’h, Morgane ·∙ 76 Le Gal, Manon ·∙ 87, 88 Le Pévédic, Brigitte ·∙ 22 Le Ray, Sophie ·∙ 88 Leboucher, Gérard ·∙ 45, 61 Lecorps, Benjamin ·∙ 89 Leguay, Didier ·∙ 81 Lelièvre, Maël ·∙ 28 Lemasson, Alban ·∙ 22, 25, 92 Letang, Benoit ·∙ 90 Levrero, Florence ·∙ 85 Lévy, Frédéric ·∙ 48, 49 Liévin-­‐Bazin, Agatha ·∙ 91 Limousin, Denis ·∙ 76 López Marulanda, Juliana ·∙ 92 Lullier, Maxime ·∙ 97 Lumineau, Sophie ·∙ 33, 67 M Mahamoud Issa, Mathieu ·∙ 93 Maillard, Aurélie ·∙ 94 Mainix, Gaëlle ·∙ 86 Maisonnasse, Jean-­‐Yves ·∙ 97 Malassis, Raphaëlle ·∙ 50, 95 Marchand, Alain ·∙ 48 Margerie, Emmanuel de ·∙ 33, 67, 70 Mariette, Mylene M. ·∙ 55 Martin, Nathael ·∙ 69 Martin, Olivier ·∙ 85 Mathevon, Nicolas ·∙ 27, 54, 68, 75, 85 Meguerditchian, Adrien ·∙ 36 Mercera, Birgitta ·∙ 32, 87, 88 Meunier, Hélène ·∙ 51, 74 Meurisse, Maryse ·∙ 49 Millot, Sandie ·∙ 52 Monclús, Raquel ·∙ 53 Moniot, Delphine ·∙ 97 Motreuil, Sébastien ·∙ 102 Mouginot, Pierick ·∙ 96 Mouterde, Solveig ·∙ 54 N Nagle, Laurent ·∙ 39 Naguib, Marc ·∙ 61 Nieberding, Caroline ·∙ 43 Nilsson, Jonatan ·∙ 52 Novoa, Claude ·∙ 93 O O’Regan, Kevin ·∙ 60 Osiurak, François ·∙ 77 P Palmeri, Gaëtan ·∙ 94 Panchione, Laura ·∙ 62 Parker, Marine ·∙ 97 Passas, Floriane ·∙ 62 Pelle, Eric ·∙ 94 Perez, Emilie C. ·∙ 55 Perez, Emilie C. ·∙ 80, 84 Perez, Margot ·∙ 98 Peris, Alexandra ·∙ 33 Perna, Andrea ·∙ 56 Péron, Franck ·∙ 57 Perret, Audrey ·∙ 40 Peruani, Fernando ·∙ 63 Petit, Odile ·∙ 62 Pettit, Benjamin ·∙ 56 Peyre, Hubert ·∙ 97 Piccin, Coralie ·∙ 72 Pika, Simone ·∙ 58 Pittet, Florent ·∙ 33, 67 Placide, Marie-­‐Ange ·∙ 94 Précillia Cochard, ·∙ 55 Prieur, Jacques ·∙ 58 111
R Sumpter, David ·∙ 56 Ramon-­‐Portugal, Felipe ·∙ 71 Rangassamy, Marylin ·∙ 59, 72 Rat-­‐Fischer, Lauriane ·∙ 60 Reby, David ·∙ 45, 85 Reichmuth, Colleen ·∙ 27 Renou, Michel ·∙ 76 Richard, Freddie-­‐Jeanne ·∙ 35, 82 Rochais, Céline ·∙ 103 Rödel, Heiko G. ·∙ 59, 72 Rouyar, Angéla ·∙ 76 Roy, Vincent ·∙ 99 Rusch, Claire ·∙ 100 Rybak, Fanny ·∙ 28 T S Valenchon, Mathilde ·∙ 48 Vauclair, Jacques ·∙ 51 Vidament, Marianne ·∙ 48 Vignal, Clémentine ·∙ 55 Vignal, Clémentine ·∙ 66, 80, 84 Saastamoinen, Marjo ·∙ 43 Salvin, Pauline ·∙ 61 Sandoz, Jean-­‐Christophe ·∙ 19 Sauvaget, Matilde ·∙ 83 Savarit, Fabrice ·∙ 83 Schaffner, Pauline ·∙ 101 Schepens, Pauline ·∙ 99 Schweitzer, Cécile ·∙ 102 Sèbe, Frédéric ·∙ 93 Sébilleau, Mélissa ·∙ 103 Serra, Jessica ·∙ 97 Sillam-­‐Dussès, David ·∙ 31 Simon, Roland ·∙ 94 Sizun, Jacques ·∙ 79 Šobotník, Jan ·∙ 31 Soula, Hédi A. ·∙ 80 Soulard, Yannick ·∙ 97 Souty-­‐Grosset, Catherine ·∙ 35, 82 Tchernichovski, Ofer ·∙ 20 Teichroeb, Lisa ·∙ 78 Theunissen, Frédéric ·∙ 54 Tissier, Mathilde L. ·∙ 62 Toulet, Sylvain ·∙ 63 U Uhl, Gabriele ·∙ 96 V W Weber, Mickaël ·∙ 97 Wycke, Marie-­‐Anne ·∙ 76 Y Yagound, Boris ·∙ 42 Z Zsebok, Sandor ·∙ 64 112