CLASSE DE 3e La pyramide du Louvre, Ieoh Ming Pei, 1989. 05

CLASSE DE 3e
La pyramide du Louvre, Ieoh Ming Pei, 1989.
05 : 48 min
Période historique : XXe siècle
Grand domaine artistique : Arts de l’espace
Thématique : Arts, États et pouvoir
I – Contexte
L’architecte 00 : 08 min
Ieoh Ming Pei est né à Canton (Chine) en 1917 dans une famille de banquiers. Il part aux
États-Unis en 1934 pour suivre une formation d’architecte au MIT de Boston et à l’Université
de Harvard. Ses maîtres sont les architectes du courant du Bauhaus en Allemagne, émigrés
eux aussi aux États-Unis. Devenu américain, il fonde une agence en 1955 avec deux autres
architectes, Pei Cobb Freed and Partners, qui construit près de 250 bâtiments,
essentiellement aux États-Unis, mais aussi en Chine, en Europe et dans les pays arabes.
Pei reçoit en 1983 la plus haute distinction architecturale mondiale, le Prix Pritzker.
Le courant artistique 00 : 52 min
Pei appartient à la seconde génération du courant moderniste international. Élève des
fonctionnalistes du Bauhaus, il est aussi inspiré par d’autres courants, comme le
minimalisme (simplification et purification des formes), qu’il combine avec le grandiose (prise
en compte de l’inscription spectaculaire dans l’espace).
Le contexte historique de création de l’œuvre 01 : 12 min
La pyramide du Louvre est la réponse pratique apportée à un problème qui se posait dans le
cadre du projet de rénovation du musée du Louvre. Il fallait permettre à de grandes masses
de visiteurs de rentrer dans le musée, installé dans l’ancien palais parisien des rois de
France. Cette entrée devait être souterraine, et se posait donc le problème de l’éclairage. Pei
proposa donc de coiffer les structures souterraines par une structure transparente. Soucieux
d’intégrer un bâtiment moderne dans un ensemble architecturalement très différent, il opta
pour une pyramide de verre faisant entrer la lumière et pouvant refléter les bâtiments
classiques qui l’entourent.
Le contexte de réalisation 01 : 49 min
Le projet s’inscrit dans « les grands travaux du président Mitterrand ». La création du Grand
Louvre en constituait un des éléments. L’architecte fut choisi personnellement par le
président de la République, sans concours comme le voulait pourtant la loi. La pyramide ellemême fut réalisée en quatre ans, mais le chantier du Grand Louvre, qui supposait le
déménagement du ministère des Finances, qui occupait alors la moitié nord du Palais, dans
un nouveau bâtiment situé en amont de la Seine, s’étendit sur près de 10 ans et coûta plus
d’un milliard d’euros.
II – Analyse de l’œuvre
Les formes 02 : 24 min
Pei opta pour une forme géométrique simple, et pour une disposition inspirée des jardins « à
la française ». La pyramide, à base carrée mais aux pans triangulaires, est entourée de
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bassins d’eau triangulaires formant un carré ouvert au Sud vers le carrousel (circulaire) du
Louvre, le carré répétant en plus petit la Cour carrée du Louvre située au Nord. Les pointes
des triangles des bassins sont prolongées par des pyramidions dont une des pointes est
parfaitement dans l’axe des trois bâtiments classiques qui l’entourent. On a là un jeu simple
de formes géométriques de base, formant une sorte de jardin à la française où verre, métal
et béton alternent avec des bassins d’eau.
Les techniques 03 : 05 min
Les quatre pans inclinés de la pyramide permettent une pénétration optimale de la lumière.
Le verre est un verre blanc fabriqué spécialement par l’entreprise alors publique de SaintGobain, à la demande du gouvernement. Pour porter les 673 losanges de verre, est installée
une structure en métal ancrée dans des infrastructures en béton.
Parole d’architecte 03 : 28 min
« J’ai utilisé une pyramide parce que c’est la forme géométrique la plus simple. Elle donnera
de la lumière au sous-sol qui deviendra le cœur et la tête du Louvre. Pour les Français, le
Louvre est au cœur de leur Histoire. Le verre reflète le Louvre et le ciel, jouant ainsi avec la
Lumière de Paris, et la lumière de Paris est belle parce qu’elle change sans cesse. »
Ieoh Ming Pei, 1989.
Parole de président 03 : 54 min
« La pyramide constitue l’épicentre de redéploiement du Louvre. Signe visible et pur fruit de
la nécessité, elle participe au dialogue des formes et intègre la lumière. »
François Mitterrand, 1989.
III – Portée de l’œuvre
Les chantiers du président 04 : 11 min
La pyramide, au cœur du Grand Louvre, est un des éléments des « chantiers du président »
qui ont remodelé l’axe historique parisien. Celui-ci partait au début du XIXe siècle du Palais
du Louvre, suivant les Champs Élysées pour aboutir d’abord à l’Arc de Triomphe. Il s’étend
aujourd’hui jusqu’à la Défense à l’Ouest et se prolonge vers l’Est le long de l’axe de la Seine
jusqu’à la Bibliothèque François Mitterrand.
Le Centre Pompidou, 1977 04 : 35 min
Construit à Beaubourg, au cœur du vieux Paris, le Centre Pompidou associe le Musée
national d’art moderne, le Centre de création industrielle, une bibliothèque et une salle de la
Cinémathèque française. Voulu par le président Georges Pompidou, grand amateur d’art
contemporain, il est inauguré en 1977, après la mort de ce dernier. Ce bâtiment est l’œuvre
des architectes Renzo Piano et Richard Rogers.
Le Centre Pompidou est d’une architecture fonctionnaliste : l’essentiel pour les deux
architectes était de disposer à l’intérieur du musée de vastes espaces vides, plateaux
d’exposition réaménageables à volonté. Ils ont donc rejeté à l’extérieur non seulement les
structures porteuses verticales, les tuyauteries d’eau et d’air, mais aussi les circulations des
personnes (ascenseurs et surtout escalier roulant qui forme la grande oblique emblématique
du musée).
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