Résumé français Page 1358 L`évolution de la véranda
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∂ 2002 ¥ 11 Traduction: Xavier Bélorgey, architecte Résumé français Page 1358 L’évolution de la véranda dans les «minka» Dans l’expansion des minka1 dans tout le Japon il est possible de discerner nombreuses variations, aussi bien dans l’apparence que dans la réalisation. L’ouverture progressive des minka au cours de la période Edo (1609–1668) reçoit partout un soutient exceptionnel par l’intégration de la véranda. La «en» ou «engawa» (Véranda, mot à mot: le bord ou le côté du bord) a été au début un agrandissement du zashiki (la zone de réception dans la minka). L’ extension du sol et du plafond au delà des limites de la pièce définies par le shoji (cadre en bois coulissant tendu de papier translucide) et le fusuma (cadre en bois tendu de papier plus fort opaque) vers l’extérieur, crée une zone pour recevoir les invités ou permet de disposer d’une véritable entrée pour les visiteurs. Avec l’extension de la toiture, le plancher de la véranda située devant la pièce des tatamis est protégé aussi bien du soleil que de la pluie. Cet espace de transition entre intérieur et extérieur qui ne dépend ni de l’intérieur ni de l’extérieur, renforce le lien étroit entre la maison et la nature. Quand les portes sont ouvertes la« zone du bord» s’évanouit et constitue le pont entre l’intérieur et le jardin. L’évolution de la forme de la minka a subit un processus de transformation que l’on peut suivre en plusieurs étapes. D’abord il y avait les poteaux qui définissaient le mur avec leurs espacements réguliers de 1 ken2. La moitié de l’espace entre les poteaux est un mur fixe. Derrière ce mur on peut déplacer une porte coulissante qui permet de fermer l’ouverture. Ces portes sont des portes en bois ou des cadres recouverts de papier. Il y avait aussi des combinaisons avec des panneaux en bois dans les deux tiers inférieurs et du papier tendu pour le reste de la porte. Cette possibilité d’ouverture de la véranda située devant ne donne pas encore l’impression généreuse de grande ouverture, la trame des poteaux souligne plutôt le sentiment de fermeture. Dans une seconde étape on s’est passé du mur plein. Les trois panneaux coulissants entre deux poteaux peuvent être ramenés l’un derrière l’autre dans trois rainures distinctes. Deux éléments sont en bois et la porte coulissante tendue de papier. Comme avant, c’est seulement la moitié des parois de la pièce qui peut être ouverte. L’étape suivante est un progrès plus facile à comprendre. En déplaçant les rainures pour les portes coulissantes de leur position originelle entre deux poteaux, il n’y a plus de contrainte de déplacement seulement entre ces deux poteaux. Un rainurage continu dans le sol permet désormais de déplacer toutes les portes coulissantes vers un côté. La rainure s’achevait normalement sur le tobukuro, un caisson à l’extrémité de la véranda dans lequel on pouvait ranger les portes l’une derrière l’autre. L’espace désormais entièrement ouvert entre les poteaux peut être à volonté, en partie ou entièrement refermé par des shoji ou des fusuma. C’est la première fois qu’il est possible de déterminer véritablement le degré de relation entre intérieur et extérieur. Le sentiment d’ouverture de la minka connaît un enrichissement de plus par la réduction du nombre de poteaux, rendue possible par les progrès des techniques de charpente. Les portes coulissantes en bois devant les poteaux seront appelées amado (porte de pluie). Elles constituent une protection pour la structure de la maison comme leur nom l’indique. C’est la première fois que l’on trouve une enveloppe protectrice close devant les murs qui permet de fermer la maison. Les amado apparaissent déjà au 16ème siècle dans les maisons des samouraïs. Ils permettaient, le jour, de laisser la maison entièrement ouverte et la nuit ou en la quittant de pouvoir la fermer. Une phase intermédiaire dans l’évolution avant l’intégration de l’amado est prouvée par le besoin en ouverture de la pièce. Les tsukidome mizo étaient des éléments coulissants pour qui, pour chacun, on avait créé une rainure dans le seuil. Dans la maison Yamato à Kawachinagano shi (Osaka-fu) on peut compter 7 rainures entre deux poteaux éloignés de 2 ken. Quatre portes de bois et trois portes tendues de papier situées derrière peuvent être coulissées l’une derrière l’autre sur la largeur d’une porte. La quatrième phase de l’évolution a consisté à positionner les portes-amado sur le bord externe de l’engawa, indépendamment, devant les poteaux. C’est ainsi que la véranda est devenue une partie intégrale de l’espace intérieur. Avec l’apparition du verre et son utilisation dans les minka on a commencé à en utiliser dans l’amado. Désormais il peut y avoir des tempêtes ou pleuvoir, l’amado rester fermé et pourtant personne n’est privé du spectacle de la nature et des jeux de la lumière. On ne pouvait pas rêver de plus d’ouverture. La véranda obtient un tel succès qu’elle commence petit à petit à s’élargir tout autour de la maison. Et particulièrement là où elle n’est plus devant l’espace de réception elle acquiert une valeur fonctionnelle qui semblera vite naturelle. L’engawa était le meilleur endroit pour faire sécher les fruits et les céréales. Dans d’autres cas ce sont des données climatiques qui ont conduit à des adaptations. A Okinawa, par exemple, il y avait deux épaisseurs de porte l’une derrière l’autre contre la pluie. Les typhons violents nécessitaient une double protection. Un motif comparable est à l’origine de l’évolution du doen, une forme spéciale de véranda. Dans les régions avec d’abondantes chutes de neige on n’était pas non plus prêt à se passer pendant de longs mois du contact avec l’extérieur. Le toit est repoussé généreusement vers l’extérieur et la panne sablière posée sur des poteaux bien au devant de la véranda. Les portes-de-pluie viennent fer- Résumé français 1 mer à l’extérieur en créant un nouvel espace dit doma devant la véranda. C’est ainsi que fut créé un espace ouvert qui pouvait donner le sentiment, même en cas de chute de neige importante, de pouvoir quitter la maison. En fonction du niveau de la neige on pouvait insérer des planches de protection dans les rainures entre les poteaux qui définissaient la limite par rapport à la rue. Dans les villes les vérandas ont été agrandies de façon à relier plusieurs maisons entre elles. Il était donc possible de se déplacer de maison en maison, protégé en empruntant ces inubashiri ou gangi, les nouvelles appellations de ces maisons. Quand la ville d’Edo (actuel Tokyo) a été fondée les rues principales faisaient 10 ken (environ 18 m). Les 8 ken du centre constituaient la rue publique entourée de deux ruisseaux longeant les inubashiri. Ces vérandas de 1 ken de large étaient des espaces publics même en étant couvertes par les toits des maisons privées. Elles constituaient un cheminement piéton le long des maisons pour se déplacer à l’abri. On peut expliquer cette anomalie juridique, la protection d’un espace public par une toiture privée par les conditions météorologiques et les particularités constructives japonaises. Des murs en bois et papier devaient être abrités des précipitations extrêmes. Si les murs étaient suffisamment repoussés vers l’intérieur de la parcelle pour êêtre bien protégés par la toiture les propriétaires devraient renoncer à beaucoup de surface intérieure. C’est seulement à l’époque Meiji (1888–1912) que les inubashiri retournent à l’espace privé. 1 2 «minka» est l’apellation japonaise de la maison de ville «ken» est la longueur d’un tatami. On connaît quelques mesures légèrement différentes. A Tokyo un ken = 1,83 m; cette mesure est normalisée à partir de 1875 pour tout le pays Page 1362 Vivre en Australie: la signification de la véranda Le climat a une influence sur l’architecture. Le climat australien est doux, les maisons tirent partie de leur environnement: les modes de vie et l’habitat sont simples. Partout sur le continent les étés sont chauds et l’humidité de l’air est souvent très élevée. L’Australie sait vivre confortablement avec la chaleur. Les vérandas, les patios, les terrasses et même d’autres pièces extérieures donnent le sentiment d’être au contact de la nature. Le bungalow avec ses pièces internes sombres et sa véranda périphérique qui protège l’intérieur a été importé des colonies indiennes. Les architectes ont commencé au 20ème siècle à étudier des bâtiments tenant mieux compte des conditions climatiques locales. Les travaux de William Wurster, Frank Lloyd Wright et Rudolph Schindler étaient des modèles autant climatiques que sociaux pour l’architecture australienne. C’est à partir de ces racines que l’architecture australienne a élaboré ses principales caractéristi- 2 Résumé français ques modernes: une zone transparente, sans fonction définie qui s’étire sur toute la longueur du bâtiment en effaçant la limite entre extérieur et intérieur, un lieu qui filtre la chaleur et la lumière et redistribue des courants d’air frais. En revanche dans l’architecture australienne, dans de nombreux cas, toute la maison fonctionne comme une véranda et devient un espace variable protégé tout en étant ouvert sur l’extérieur et aux mouvements de l’air. Les habitants peuvent choisir dans quelle mesure ils ouvrent (ou ferment) la maison et si ils veulent utiliser l’espace intérieur comme un espace extérieur. D’une part la compréhension du climat est au centre des débats et d’autre part c’est la logique de l’expression de la construction qui s’exprime. Le résultat est un style de construction qui se confronte à ces deux thèmes de façon critique et rationnelle. De nombreux architectes sont partie prenante dans cette évolution, Glenn Murcutt est l’un des plus représentatifs. Idéologie, théorie, tactique Murcutt est considéré comme le créateur d’une authentique architecture australienne, née des caractéristiques régionales mais prenant aussi racine dans le discours international de l’architecture moderne. En Australie Murcutt est décrit comme un poète mystique et comme le gardien des valeurs architecturales australiennes, comme un romantique national moderne dépassant toutes les idées reçues. C’est un rationaliste. Pour Murcutt la recherche de l’identité nationale est une erreur. Ce qui est important est de concevoir un bâtiment qui soit relié à son environnement. L’architecture a beau avoir peu d’importance dans l’identité culturelle d’un pays, si l’on demande aux gens quel est l’élément architectural typique de l’architecture australienne la plupart répondra la véranda. La véranda est une métaphore culturelle qui représente le sentiment ambivalent d’être «entre deux» de l’australien: entre la réalité de la vie en ville et le mythe du busch, entre les différentes manifestations culturelles du colon et une nation qui est encore en train d’inventer sa propre identité. L’impératif culturel de la véranda est si fort que l’œuvre de Glenn Murcutt – dont les bâtiments n’ont, de façon tout à fait remarquable, pas de véranda – ne peut être expliquée qu’en tenant compte de ses liens particuliers avec la véranda. Ses bâtiments n’ont pas besoin de véranda puisque ils fonctionnent d’un point de vue social, écologique et sémiotique comme de véritables vérandas. Un bâtiment de Murcutt est véranda. La véranda comme espace intérieur-extérieur Traditionnellement la véranda est une surface couverte qui entoure au moins trois (et souvent quatre) côtés d’une maison. Sur le devant on trouve un espace habitable avec assez de place pour une table, des chaises et un sofa. Sur les autres côtés plus privés de la maison elle sert pour dormir pendant les nuits chaudes d’été et est protégée de 2002 ¥ 11 ∂ moustiquaires. L’ensoleillement, la ventilation et l’intimité sont contrôlés sur les faces extérieures de la véranda par des volets en bois, des rideaux, des vélums ou des stores aux lamelles réglables. La véranda constitue un espace intermédiaire physique et psychologique: entre dedans et dehors, froid et chaud, privé public, vie domestique et travail, connu et inconnu. La véranda Le Kakadu Visitor’s Centre conçu par Troppo Architects avec Glenn Murcutt permet de visiter le Kakadu National Park des Northern Territory. Le centre se situe en bordure de la zone inondable de Monsun et informe sur la flore et la faune du parc national, les cultures, les usages, les coutumes, les outils et les objets des aborigènes. Avant le début du projet, Murcutt s’est rendu avec des anciens de nombreuses fois dans le busch pour en comprendre véritablement le climat, le paysage et les liens des aborigènes avec leur pays. Pendant la saison des pluies, en été, les aborigènes s’éloignent de la plaine inondée dans les cavernes en altitude vers la limite sud du parc. C’est au cours des voyages de Murcutt dans ces cavernes que l’idée lui est venue de concevoir le centre des visiteurs comme un abri froid, sombre et caverneux auquel on accède latéralement comme les cavernes des aborigènes. Le bâtiment a été conçu comme un complexe linéaire pour des nécessités climatiques (réduction des rayonnements, et possibilité renforcées de ventilation transversale). Le plancher se trouve environ un mètre au dessus du sol encore une fois pour une meilleure ventilation transversale et pour éviter les inondations. La maison conçue comme une longue véranda abrite tout le programme fonctionnel. A la différence du Kakadu Visitor’s Centre avec sa structure primaire en acier et sa construction secondaire en bois, la maison sur Stradbroke de Brit Andresen et Peter O’Gorman est entièrement en bois. Les chambres et les services sont contenus dans la partie à deux étages, les salons d’été et d’hiver se trouvent dans deux volumes ressemblant à des vérandas et séparés par un espace extérieur. Alors que le bâtiment principal est constitué comme un système d’assemblage d’éléments de bois préfabriqués les salons rapportés sont construits de façon traditionnelle en bois. La maison est donc marquée par une série de contradictions: des systèmes de construction traditionnels et industriels, des procédés de conception empiriques et rationnels, des unitéés fonctionnelles régulées dormir/cuisine/bain et une conception adhoc des espaces de séjour; l’ordre de la maison et le chaos du jardin. La maison Rozak de Troppo Architects évite la dialectique architecturale de la maison Andresen- O’Gorman et mise sur un cadre en acier soudé in-situ posé sur un système apparemment hétéroclite. L’objectif était de réduire le plus possible le contact avec le sol; les éléments de toiture ont été soulevés pour renforcer la ventilation naturelle. Conçues comme trois pavillons reliés les uns aux autres chaque pièce s’affirme, par le choix des matériaux, comme une véranda. La «lodge» de Ken Latona dans la Bay of Fires en Tasmanie reprend elle aussi l’idée du bâtiment comme véranda. Latona sépare les zones privées de sommeil des zones fonctionnelles cuisine/repas/séjour en abritant chacun de ces espaces dans une aile parallèle entre laquelle file un accès couvert et étroit . Avec cette organisation l’aile orientée au Nord avec les espaces communs constitue vraiment une véranda pour l’aile Sud située en arrière avec les chambres. L’aile nord peut exploiter au maximum les rayonnements du soleil. Le système de circulation extérieur entre les deux bâtiments protège les chambres contre le bruit de la zone de séjour et améliore la ventilation transversale. Intérieur est extérieur La maison Marika Alderton dans les Northern Territories constitue l’achèvement des idées et de la méthode de Murcutt en réunissant tous les éléments de ses expérimentations sur plus de trente ans. Cette maison a été construite pour une aborigène. Dans la culture, vieille de 40 ou 60 000 ans, des aborigènes il n’existe pas de tradition véritable pour la construction de la maison, on connaît en revanche les abris arrondis recouverts d’écorces. La maison Alderton se rapproche, dans sa forme, de cette tradition: elle est comme un abri d’écorce ouverte sur tous les côtés et organisée en fonction des courants d’air dominants l’été ou l’hiver. Les façades les plus longues sont orientées au Sud et au Nord pour maintenir les rayonnements du soleil faibles. Comme en période de pluie l’eau peut monter d’un demi mètre la maison est construite sur pilotis. Elle est constituée d’un cadre d’acier et de remplissages en bois dur australien préfabriqués. Un système en contreplaqué et en lamelles permet d’ouvrir entièrement la maison ou de la fermer pour en réguler ainsi la ventilation en fonction des saisons. On n’a pas utilisé de verre. Quand la famille quitte la maison tous les clapets sont fermés et la maison se présente comme une boite impénétrable. Quand les clapets sont ouverts, la séparation entre intérieur et extérieur n’existe quasiment plus. Même quand Murcutt tient compte du site et des souhaits du maître d’ouvrage le résultat exprime souvent les caractéristiques métaphoriques, dans ce cas la métaphore est celle de la tente. Et cette métaphore n’est pas forcée par l’architecte mais dérive des solutions trouvées pour répondre aux données climatiques. La maison à St. Andrew Beach de Nonda Katsalidas est encore beaucoup plus métaphorique. Sur des dunes balayées par les vents la maison de vacances ressemble à des containers de bateau qui auraient été déposés là après une tempête. Le premier container est construit sur une plate-forme ∂ 2002 ¥ 11 en bois. Le vitrage des deux côtés longs supprime la distinction entre intérieur et extérieur et crée un lien avec le paysage d’un côté et la mer de l’autre. Ce jeu avec les objets est perpétué par l’autre container qui contient les chambres et qui ressemble à une grosse caisse de transport avec ses planches résistant aux intempéries. Pièces en plein air D’un point de vue typologique la cour et l’atrium semblent être les précurseurs de la pièce en plein air. Celle-ci n’est cependant, à la différence des ses modèles, pas une pièce extérieure entièrement close. Bud Brannigan fait fondre l’un dans l’autre le deck californien et la véranda australienne dans sa maison sur la 5th Avenue de Brisbane. Comme dans la plupart des maisons australiennes dont le parti repose, pour des raisons écologiques, sur la ventilation naturelle, sa forme est linéaire. La maison a seulement l’épaisseur d’une pièce pour maximiser la ventilation transversale. Le côté long est orienté au Nord pour laisser rentrer à l’intérieur le soleil d’hiver et l’air de l’été. A cause de l’étroitesse du site, dans un faubourg, la véranda est réduite sur ce côté à un chemin d’accès. Brannigan compense cela au milieu de la maison en tirant le toit de la véranda sur toute la largeur de la maison. C’est ainsi qu’une pièce extérieure est créée entre la cuisine et le coin repas d’un côté et le séjour de l’autre. Il développe cet espace extérieur sur deux niveaux en lui conférant un statut à la mesure de l’espace de séjour commun. On retrouve aussi une telle pièce extérieure au cœur de la maison «C» de Brian Donovan et Thimothy Hill à Brisbane. Elle sert dans la petite maison de trois chambres de hall d’entrée, de séjour privé, de coin repas, de cour, de pool-patio et de terrasse pour la cuisine. La pièce avec son volume sur deux niveaux est ouverte au soleil et aux courants d’air du côté Nord, partiellement sur le côté ouest, pour être protégée du soleil mais conserver les vues et à l’Est avec un lanterneau pour le soleil du matin. Pour Donovan Hill, la pièce extérieure n’est pas un séjour supplémentaire mais plutôt la «raison d’être» du projet. Même dans ses plus petit projets c’est le centre spatial et social, ce qu’il considère comme la pièce «essentielle» autour de laquelle les autres fonctions s’organisent. Page 1378 Bibliothèque à Dresde Cette nouvelle bibliothèque réunit sous un même toit les fonds de la bibliothèque du land de Saxe et ceux de l’Université de Dresde, environ huit millions de médiums. Le terrain, un ancien terrain de sport est au cœur du campus de l’université de Dresde, il est bordé de tilleuls qui suivent l’ancien tracé des pistes d’athlétisme. Le bâtiment s’intègre avec son volume élancé au mieux dans cet environnement, il n’est presque pas visible derrière l’épaisse frondaison des Résumé français arbres. Une bonne partie des espaces fonctionnels est située en sous-sol. Deux volumes de 47 m de long, 16,5 m de large et 19 m de haut, habillés de pierre s’élèvent au dessus du terrain. Au nord le volume est divisé en 4 niveaux pour les fonctions publiques comme le café, les salles de conférence, les salles de séminaire et un musée du livre. Le côté sud est redivisé en 5 niveaux pour les bureaux de l’administration. La façade est constituée de travertin de Thuringe agrafé avec un vide d’air et pourrait sembler très conventionnelle si le traitement des joints remplis au silicone et sablés ne lui conférait pas un aspect monolithique inattendu. Le traitement de la surface des pierres, fraisées une à une en bandes de différentes tailles, confèrent en plus à la façade sa texture «nerveuse». La bibliothèque proprement dite se trouve répartie sur trois étages sous la terre, elle est accessible par une entaille dans le talus à partir du niveau haut du terrain. Page 1384 Showroom à Tokyo Le projet pour ce showroom qui sert a présenter une collection de mode est né des contraintes du lieu: l’entrée et la voie d’accès du bâtiment principal en retrait ne devaient pas être construites et il fallait conserver les places de parking. Le «container» est en porte à faux de trois mètres en largeur et franchit dix mètres en longueur. Sa construction reprend le principe d’une poutre caisson: les cadres métalliques (tous les 2,50 m) sont fixés dans le plancher, les murs et le plafond reprennent les principes de la construction en pans de bois. Les éléments de la structure porteuse restent invisibles de l’extérieur cachés par l’enveloppe du bâtiment en tôle. Le «studio» du designer est au sous-sol du bâtiment principal et éclairé par la construction grillagée de l’escalier. On trouve au dessus une réserve, une salle de réunion et au premier étage, avec vue sur la ville, un atelier. Le toit du showroom sert de terrasse et peut être utilisé pour des défilés. Coupes échelle 1:50 Coupes, plan échelle 1:200 1 2 3 4 5 couverture du toit PVC panneau isolé thermiquement 30 mm mortier en pente 30-60 mm tôle acier 6 mm renforcée avec plats acier ¡ 65/6 mm main-courante plat acier peint ¡ 40//12 mm habillage bac acier galvanisation colorée 0,4/20 mm panneau composite bois ciment 12 mm papier ouvert à la diffusion, profil acier 75/45 mm isolant thermique laine de verre 75 mm panneau de plâtre 12,5 mm profil acier peint Å 175/175/7,5/11 mm plancher 15 mm, contreplaqué 9 mm aggloméré 20 mm Page 1386 Académie catholique à Stuttgart-Hohenheim 3 C’est un terrain mal découpé et assez petit que l’on a choisit pour l’extension de l’académie catholique devant abriter 24 chambres, des salles de séminaire et une chapelle. Des niches dans le couloir du rez-de-chaussée invitent à s’asseoir pour profiter de la vue dans cet espace de calme. Les niches occupent toute l’épaisseur du mur, les vitrages sont repoussés au nu extérieur, devant l’enduit et ressemblent, avec leurs menuiseries en bois, à des tableaux. La façade est dominée par les balcons arrondis des chambres d’hôte qui correspondent par leur forme à la courbe de la façade. Des montants d’acier sont fixés aux dalles préfabriquées des balcons et permettent de fixer les garde-corps en osier tressé. L’utilisation de ce matériau naturel inhabituel en garde-corps confère aux espaces intérieurs peu meublés une extension vers l’extérieur particulièrement intéressante sous le jeu de la lumière et des ombres. coupe horizontale et verticale sur la niche échelle 1:20 1 constitution du mur: système composite isolant: enduit extérieur env.16 mm avec isolant thermique laine de roche 80 mm mur béton armé, cintré 240 mm 2 profil bois 120/60 mm 3 vitrage isolant, collé 4 ébrasement, planche laquée noir 24/455 mm 5 profil de finition de l’enduit acier-inox 6 étanchéité EPDM 7 gradin en pierre calcaire 240 mm 8 avant-mur 115 mm 9 enduit intérieur 15 mm 10 profil bois chêne 85/264 mm avec vitrage isolant 11 éclairage 12 profil bois, peint en noir 45/500 mm 13 constitution du sol: dalle de pierre 30 mm mortier 50 mm sur couche séparatrice isolant contre les bruits d’impact 20 mm isolant thermique 40 mm dalle béton armé 220 mm 14 front chêne, interchangeable 15/150 mm coupe horizontale et verticale sur le balcon échelle 1:20 Détails de fixation du garde-corps échelle 1:10 1 porte-fenêtre en chêne avec vitrage isolant 2 constitution du sol: chape 50 mm couche séparatrice isolant contre les bruits d’impact 20 mm isolant thermique 40 mm dalle béton armé 220 mm 3 étanchéité EPDM 4 plancher chêne 40 mm 5 jonction de l’armature isolée 6 profil bois 80/90 mm 7 support Néoprène 20 mm 8 dalle préfabriquée en béton préfabriquée, surface en pente avec goutte d’eau continue, 140 –180 mm 9 plat acier ¡ 5 mm, galvanisé finition du chant 10 plat acier ¡ 9 mm avec fixation goujonnée 2≈ M12 11 profil acier Å 50/70 mm 12 profil acier Ø 50 mm, extrémité en pointe 13 tressage en osier 14 câble acier Ø 8 mm 15 rejingot galvanisé Page 1390 Maison de vacances à Cachaga, Chili Les deux corps de bâtiment semblent flotter 4 Résumé français au dessus du sol. Le plus grand bloc avec le séjour et une loggia est porté par un mur massif qui se transforme en console à l’avant. Le plus petit volume, en porte à faux est emboîté dans le grand volume. Un mur coulissant sépare les chambres et la salle de séjour. Le troisième volume, un noyau de trois étages en béton armé transperce le grand bloc. Il abrite les services au niveau bas, la cuisine au niveau séjour et un bureau au niveau haut. Une passerelle de 30 mètres de long conduit à la toiture terrasse au niveau des cimes des arbres. On atteint la loggia par un escalier d’acier filigrane qui sert à la fois d’entrée et d’abri. La maison est une composition toute en tensions autant du point de vue de la statique que de la combinaison des volumes spatiaux ou des matériaux. Plans et coupes échelle 1:500 1 pièce de travail 2 toit-terrasse 3 chambres 4 séjour 5 loggia Coupes échelle 1:50 6 plancher chêne 25 mm sur solives bois 51/51 mm 7 poutre bois 51/152 mm 8 habillage mélèze 12/48 mm 9 profil acier Å 500 mm 10 profil acier Å 150 mm 11 console béton armé 12 lamelles bois 25/51 mm 13 escalier acier 14 tôle de zinc, étanchéité, contreplaqué 20 mm poutre bois, isolant laine de roche contreplaqué 20 mm 15 vitrage fixe dans menuiserie aluminium 16 dalle béton 40 mm dans lit de mortier 25 mm béton armé 15–22 cm Page 1393 Logements à Ljubljana Les volumes de ce groupe de 43 logements ont un caractère cubique plutôt rigoureux. Même le jardin suit une géométrie sévère avec ses alternances de bandes de sable et de gazon. Cependant les compositions des façades ne semblent pas monotones. L’organisation graphique des ouvertures, avec les différences de dimensions et de profondeurs des fenêtres et des loggias, vient rompre la rigueur géoméétrique des volumétries. Toutes les ouvertures sont encadrées d’un profil en acier. L’ombre portée par le métal renforce l’expression du mur et le profil permet en même temps une finition et une protection parfaite de l’enduit aux points d’angle critiques. Coupe bb • plan échelle 1:100 Coupe cc échelle 1:20 1 contreplaqué Koto plaqué 20 mm 2 porte en bois massif mélèze avec remplissage verre de sécurité feuilleté 10 mm 3 marche préfabriquée béton 50–200 mm 4 constitution du sol: caillebotis métallique galvanisé 50 mm béton armé traité contre l’usure 40 mm feuille polyéthylène, isolant thermique 30 mm feuille isolante acoustique double épaisseur 10 mm, bitume 5 mm, béton armé 200 mm 5 paillasson 25 mm 6 terrazzo 25 mm 7 éclairage 2002 ¥ 11 ∂ 8 9 10 11 12 13 14 15 protection solaire textile profil acier ∑ laqué 200/100/4 mm fenêtre en bois mélèze vitrage isolant 2x 5 mm profil acier ∑ laqué 200/100/4 mm avec goutte pendante guide de store profil aluminium 25/20 mm plat acier 4 mm constitution du sol: dalle terazzo 300x300x20 mm colle 7 mm, mortier 48-68 mm, feuille polyéthylène, bitume 5 mm isolant thermique 30 mm, béton armé 17 cm enduit minérale 20 mm sur isolant thermique 80 mm Page 1396 Maisons mitoyennes à Küsnacht Les architectes ont conçu ces maisons en bande avec vue sur le lac à l’implantation et à la conception pour répondre tout particulièrement aux qualités du site: l’organisation des plans en demi-niveaux jouent avec les différents espaces extérieurs, balcons et terrasses un rôle très important. Chaque espace extérieur a son propre caractère: représentatif, dans le style «piano-nobile» une loge sur deux niveaux constitue l’accent de la façade sur rue. Le toit plat planté du garage, une prairie miniature, sert de jardin privatif peu conventionnel. La terrasse creusée dans le terrain est protégée des regards et acquiert, avec l’escalier qui la relie à la cuisine, le caractère d’une cour arrière. Les grandes surfaces des toits terrasse s’ouvrent sur la vue vers le lac. Les entrées des maisons sont des zones de transition entre public et privé très marquantes: des rampes se faufilent comme des ruelles entre les murs couverts de verdure des garages. Coupe échelle 1:20 1 caillebotis métallique 20/40 mm galvanisé 30 mm 2 profil acier}100/120/12 mm 3 console acier porteuse 2≈ plat acier ¡ 15 mm 4 protection solaire textile 5 suspension plat acier ¡ 10 mm 6 garde-corps profil acier ∑ continu 60/50/4 mm remplissage grille acier soudé 40/80 mm 7 guide-câble de la protection solaire Ø 5 mm 8 profil acier ∑ 80/40/5 mm 9 vélum 10 madrier mélèze 27 mm 11 panneau fibre ciment teinté dans la masse 8 mm 12 porte coulissante bois/métal avec vitrage isolant 13 garde-corps verre de sécurité feuilleté 14 volet coulissant panneau de fibre ciment avec perforation régulière Ø 20 mm couleur anthracite dans la masse 15 mm 15 fenêtre bois/métal avec vitrage isolant 16 console acier 2≈ plat acier ¡ 15 mm Page 1400 Ensemble de logements Pappelallee à Potsdam Le programme qui prévoit, pour chaque logement, un espace extérieur généreux peut se lire dans la façade sud. Les percements réguliers des façades nord et des pignons contrastent avec les façades de balcon sud et avec leurs éléments en fibre de ciment ou verre. Le traitement des entrées ou de l’attique passe décemment en second plan. La réalisation des balcons tire son caractère exceptionnel de sa pureté: Les dalles des balcons sont en béton léger préfabriquées et étanches sans revêtement supplémentai- re. Les rigoles d’évacuation de l’eau sont intégrées à la dalle en creux, des rejingots permettent d’économiser les descentes d’eau. Les séparateurs de balcons sont en verre mat serti dans un cadre en acier et viennent tempérer la sévérité de la façade. Coupes échelle 1:20 1 main courante acier galvanisé Ø 42 mm 2 poteau Ø 38 mm 3 rive 20 mm 4 barreaudage vertical Ø 14 mm 5 profil acier fi 160 6 plat acier avec goujons filetés 120/120 mm M12 7 chêneau d’évacuation avec rejingot 8 pièce préfabriquée béton léger étanche 9 descente d’eau Ø 100 mm 10 jonction de l’armature isolée thermiquement 11 constitution du sol: parquet chêne 10 mm chape ciment 60 mm couche séparatrice feuille polyéthylène isolant acoustique contre les bruits d’impact laine minérale 40 mm, béton armé 200 mm 12 verre de sécurité feuilleté mat dans cadre acier 13 panneau de fibres-ciment 8 mm d’épaisseur Page 1402 Constructions en bordure d’îlot à Rotterdam Chacun des 16 immeubles de 4 ou 8 étages réagit avec un plan et une façade différente aux voiries très fréquentées, à l’orientation et aux besoins des habitants. Quoiqu’il en soit les différents blocs s’harmonisent en un ensemble par une composition des façades homogène: un habillage en brique de différentes couleurs. Le caractère ainsi obtenu constitue la base pour des oriels clairs et non isolés distribués sur les façades selon des rythmes plus ou moins denses. Ils sont traités soit en bow-window soit en serres et leurs toits peuvent aussi être utilisés en balcons. Deux immeubles de studios pour des personnes âgées sont distribués par des coursives dont la structure est constituée par les encorbellements. L’immeuble situé à un carrefour très fréquenté est presque entièrement doublé d’une double peau de jardins d’hiver qui filtrent le bruit pour les logement et dissoudent la masse de l’immeuble de huit étages. Les bâtiments sur les rues plus résidentielles sont conçus comme des maisons en bande et font seulement 4 niveaux. Oriel, jardin d’hiver coupes échelle 1:20 1 poutre acier HEA 160 galvanisée 2 maçonnerie apparente 100 mm vide d’air 35 mm isolant thermique laine minérale 120 mm maçonnerie pierre calcaire 120 mm 3 fenêtre coulissante vitrage isolant 24 mm 4 fenêtre coulissante vitrage simple 8 mm 5 constitution du sol du balcon ou de la coursive: plancher 22 mm sur support, étanchéité double panneau fibre de bois 18 mm poutres bois 46 / 96 mm entre poutres acier sous-face multiplis 12 mm 5 élément de ventilation 6 raidisseur horizontal plat acier Page 1406 Maison particulière à Mineyama Les pièces individuelles sont posées sur une plate forme sous un toit qui semble flot- ∂ 2002 ¥ 11 ter. Elles sont orientées sur le jardin et sur la campagne environnante. La composition marquée du volume repose sur l’application rigoureuse d’un diagramme fonctionnel qui a permit de reconsidérer des concepts spatiaux éculés. Le principe en séquences de l’extérieur vers l’intérieur d’espace de plus en plus privés d’après le principe «oku» de la maison japonaise traditionnelle est inversé. On atteint la pièce commune centrée autour de son foyer carré «irori» par un tunnel. Les autres espaces s’articulent autour de ce noyau comme des espaces carrés toujours plus grands, les pièces individuelles constituent la limite extérieure, les environs les limites visuelles. Les chambres sont très simples, l’ouverture sur les environs passe au premier plan. Le paysage est traité comme une image encadrée, comme dans les maisons traditionnelles du Japon. Coupe échelle 1:20 1 bac acier 60/1 mm avec protection polyuréthanne 2 dôme en acrylique 1800 ≈ 1800 mm, production spéciale 3 rigole de récupération de l’eau de condensation acier-inox 1,6 mm 4 acier-inox 1,6 mm avec protection polyuréthanne 5 -profil acier Å 500/200 mm avec protection polyuréthanne 6 panneau de fibre minérale 18 mm avec enduit haute densité 7 tôle aluminium protégée, étanchéité bitume panneau composite au ciment 18 mm profil acier fi 75//40 mm 8 panneau de plâtre peint 9 mm isolant thermique 100 mm 9 panneau de plâtre peint 12,5 mm isolant thermique 100 mm 10 porte du placard mural contreplaqué avec placage tilleul verni incolore 11 porte coulissante du placard mural contreplaqué avec placage tilleul teinté 12 chape 13 revêtement PVC 2 mm, contreplaqué 18 mm 14 éclairage indirect 15 menuiserie bois Zelkova amovible 16 panneau de fibre minérale 18 mm 17 plancher chêne teinté 15 mm contreplaqué 18 mm Page 1410 Maison de retraite à Neumarkt am Wallersee Le bâtiment s’intègre par ses dimensions et ses matériaux dans son environnement. Le complexe semble être un petit village dans le site: les suites de places, de chemins, d’espaces extérieurs et les pièces individuelles déclinent toutes les facettes du privé et du public qui caractérisent aussi l’espace public. On rentre dans la maison de retraite, dont l’espace central est un hall sur deux niveaux, par un petit atrium planté précédé d’un parvis pavé. Les circulations sont comme des rues: d’un côté entièrement vitrées, elle donnent sur l’autre aile et facilitent l’orientation. De l’autre côté on trouve des niches ouvertes, une par chambre, meublées d’un banc qui peuvent être vues comme une analogie au «banc devant la maison». Chaque chambre se plonge aussi dans la verdure par l’intermédiaire d’un bow-window dont les trois côtés et le toit sont vitrés et Résumé français permettent d’avoir à partir du lit, une vue sur le jardin. Un constraste harmonieux est atteint par la bonne mise en œuvre des différents matériaux: habillage bois, acier et verre des bow-window. Coupes couloir vitré/niche/oriel échelle 1:20 1 vitrage simple de sécurité 8 mm + vide 12 mm +vitrage feuilleté de sécurité 10 mm, protection contre les UV par sérigraphie 2 panel en sandwich de verre émaillé 3 caoutchouc 4 mm, remplissage mortier 2 mm chape 69 mm panneau systématique 35 mm avec chauffage, gravillons 55 mm, béton armé 220 mm 4 habillage mélèze 19/38 mm contre-lattes pin feutre de verre noir, ininflammable tasseau pin 50/80 mm dans fi perforé, panneau isolant laine de roche hydrophobe 140 mm béton armé 150 mm peint 5 vitrage isolant simple de sécurité 6 mm + vide 12 mm +6mm 6 vitrage feuilleté de sécurité 6 mm + vide 12 mm +8 mm dans un ouvrant oscillo-battant caché 7 construction de la traverse acier soudé 8 poteau tube acier-inox 25 mm fixé à 7 par un tenon 9 parquet collé 8 mm, chape 66 mm dalle chauffante 11 mm, couche séparatrice isolant thermique polyuréthanne 30 mm béton armé 120 mm, isolant thermique extrudé polystyrol 50 mm, enduit silicate Page 1414 Jardin d’enfants à Berlin Le volume compact du bâtiment, clairement défini peut, malgré sa petite taille, s’affirmer pleinement dans son contexte urbain. Pour ouvrir le cube fermé sur le jardin une cour intérieure a étéé positionnée au centre du volume. Tous les étages sont reliés au jardin par un escalier extérieur et par deux terrasses. Les murs de la cour intérieure sont en béton brut clair et ceux des façades extérieures en enduit rouge foncé. Une des particularités du projet est ses bow-windows. Ils confèrent à la façade sa plasticité et sa structure et servent aux jeux des enfants. Avec leur hauteur de 1,20 m ils sont d’ailleurs accessibles seulement aux enfants. Habillés à l’intérieur de bois laqué rouge ils sont tous aménagés différemment. Les couloirs servent aussi aux jeux, ils sont plus larges que des simples surfaces de circulation avec leurs 2,60 m et aussi meublés de »bancs de jeux» rouges. Coupe horizontale coupe verticale échelle 1:20 1 gravier, plantation avec boutures Sedum 50 m feutre filtrant, couche drainante 50 mm couche séparatrice ouverte à la diffusion isolant thermique 120 mm feuille polyéthylène, étanchéité bitume double béton armé 280 mm, lattes, panneau de plâtre 18 mm 2 panneau contreplaqué enduit de résine de phénol 18 mm multiplis 60/18 mm pare-vapeur, isolant thermique 30–40 mm panneau sandwich aluminium 55 mm feuille EPDM collée, pente 2% écarteur vissé aluminium tôle aluminium collée 3 mm 3 tôle aluminium pliée 3 mm 4 tube aluminium 50/50 mm 5 profil plastique 50/20 mm 6 profil de fenêtre aluminium 70 mm 7 5 enduit 20 mm, béton armé 220 mm isolant thermique 150 mm enduit 10 mm, armé, pigmenté coupe verticale échelle 1:20 1 revêtement plastique 10 mm couche de bitume 40 mm, gravier 70 mm feutre filtrant, couche de drainage 15 mm couche séparatrice, isolant thermique 100 mm feuille d’étanchéité, bitume multicouche béton armé 280 mm 2 béton apparent 140 mm, isolant thermique 100 mm, béton armé 200 mm 3 paillasson avec inserts caoutchouc 22 mm marches en caillebotis métallique 40 mm 4 profil soudé fi 60/210 mm 5 main courante pour enfant tube acier Ø 30 mm 650 mm au-dessus du niveau fini Page 1424 Inondations à Dresde Les inondations catastrophiques récentes de l’Est de l’Allemagne ont eut des conséquences désastreuses en particulier à Dresde. Les monuments les plus connus de la ville, l’opéra, la place du Zwinger, la cathédrale etc. ont été ravagés par les eaux, tout comme des milliers de maisons privées, d’abord et de façon inattendue par la crue de la Weißeritz puis par celle de l’Elbe. La remontée des nappes phréatiques est ensuite venue s’ajouter aux dégâts. Les crues de l’Elbe sont connues et régulières, la ville a donc déjà des réglementations urbaines et des zones inondables. Mais cette fois le niveau atteint a dépassé tous les records, même celui de la crue historique de 1845 (8,77 m) de plus de 60 cm. Les services municipaux vont donc devoir prendre en compte ce niveau d’inondation dans les règlements urbains et mettre en œuvre de nouveaux aménagements du fleuve en aval. Quoiqu’il en soit, l’opinion se tourne aujourd’hui sur les réparations. Alors que les principaux monuments vont bientôt pouvoir rouvrir pour le tourisme, environ 25 000 petits propriéétaires de maisons souvent construites pauvrement, moins bien protégés sont face à un véritable drame financier. Mais comment les monuments de Dresde ont ils réagit aux inondations? Le «nouveau» bâtiment le plus connu, la Frauenkirche a été relativement chanceux. Le niveau de l’eau dans l’église basse a atteint seulement 40 cm après que les générateurs de secours aient été connectés avec le système de pompe à haute performance du sous-sol de l’église. Mais cela ne s’est pas passé avant que l’eau ait envahi la partie externe du bâtiment par la trémie d’ascenseur. Cette partie avec un sous-sol étanche de l’intérieur a été menacée par la pression venant de la remontée record du niveau de la nappe phréatique. Une alternative à l’inondation délibérée a été trouvée en répandant sur le sol 1000 tonnes de pierre calcaire disponibles sur le site. La synagogue voisine a aussi été conçue dans l’éventualité des inondations. Son sous-sol, lui aussi étanche de l’intérieur, est ancré dans le sous sol par des pieux 6 Résumé français visant à éviter la flottaison. Cependant, tout comme pour le bâtiment de Coop Himmelblau «Ufa Kristalpalast» le point faible à constitué en une gaine de ventilation qui a cédé à la pression de l’eau. Cependant grâce à l’intervention des pompiers l’eau n’est montée qu’à 10 cm dans les sous-sol et les dégâts ont put être limités au minimum. L’école St Benno qui est située au dessus du niveau de crue jusque là le plus haut n’a pas été protégée et les dégâts sont nombreux. De l’eau a pénétré dans le gymnase en sous-sol mais le plus grand danger a été du aux fortes pressions de l’eau sur l’extérieur du bâtiment. La dalle du gymnase reposant seulement sur les fondations est remontée de 15 cm vers l’intérieur malgré les tentatives de chargement de la dalle. L’eau s’est finalement infiltréée et le problème aujourd’hui est de trouver un moyen économique pour réparer la dalle quand elle aura séché. Le musée de l’hygiène nouvellement remodelé était protégé contre la montée de la nappe phréatique mais pas contre les inondations. L’eau a donc pénétré le sous-sol non protégé autour des murs d’enceinte et s’est infiltrée de là par des points de jonction dans le sous-sol. Les plus grands dommages ont eut lieu dans les locaux techniques et les réserves. Un transformateur électrique de secours devrait être construit pour prévenir les dégâts d’éventuelles crues ultérieures et il serait aussi souhaitable de construire un nouveau bâtiment en surface pour accueillir les réserves et de nouveaux locaux techniques. La gare de Dresde a été inondée sous les mètres de l’eau de la Weißeritz. La gare et son parvis, la Wiener Platz venaient juste d’être réaménagés avec la création d’un grand parking souterrain et de tunnels pour la circulation. Les deux équipements ont été inondés et la plupart des dégâts ont touché les installations techniques et les réseaux. La pression entre intérieur et extérieur est restée équilibrée ce qui a permit d’éviter des dégâts structurels. Pour tout ces bâtiments ce sont les estimations des coûts qui vont permettre de prendre des mesures de réparation des dégâts immédiates et des mesures de prévention en cas d’autres inondations. Mais dans une optique plus large le travail des politiciens et des concepteurs va consister désormais à tracer la trame des développements futurs et à pouvoir envisager et donner l’alerte, en cas d’autres catastrophes de cette ampleur. Ina Sinterhauf est née en 1976. Elle étudie l’architecture à Dresde entre 1995 et 2002. Elle publie depuis 1999 dans diverses revues et journaux; elle est stagiaire en 2001 dans les rédactions de différents périodiques. Page 1429 Parlement de Saxe à Dresde Detail: le parlement de Dresde a aussi été 2002 ¥ 11 ∂ touché par les inondations catastrophiques. Comment l’avez vous appris? Avez vous, en tant qu’architecte du parlement été informé directement par les autorités? Kulka: Je l’ai su en écoutant les informations. Je n’était pas à Dresde pendant les inondations mais mon chef d’agence sur place, M. Stamborski et mes collaborateurs étaient sur le chantier du parlement. Je parle de chantier parce que nous sommes en train de mettre en place, indépendamment des inondations, un nouveaux système de sécurité, nécessaire depuis le 11 septembre. J’ai été prévenu à Cologne et très touché parce que j’ai des liens très étroits avec Dresde. Detail: Qu’est-ce qui s’est passé avec les bâtiments du parlement? Kulka: C’est une question difficile. Il y a deux bâtiments sur place, un bâtiment des années 30 classé et le nouveau parlement avec la salle plénière et le forum citoyen le long de l’Elbe. La liaison se fait avec un bâtiment abritant les salles de directoire pour les présidents et des pièces de représentation. Il y a, en plus, une extension des bureaux qui est construite comme un pont et donc absolument pas touchée quand il s’agit d’inondation. Le parking du bâtiment neuf peut être fermé et rendu étanche en cas de nécessité (comme le tunnel sur les berges du Rhin à Cologne en période de crue) et a été conçu comme un caisson étanche. Le niveau du parlement proprement dit, avec les salles importantes comme la salle plénière, les salles de conférences et les foyers est situé deux mètres au dessus des berges de l’Elbe. Les murs de soutènement des quais servaient jusqu’à présent de points de repère pour mesurer les crues centenaires et toutes les mesures de sécurité étaient fixées à partir de ces marques du niveau de L’Elbe monté à 8,80 m. Le sous-sol du bâtiment ancien et les parkings souterrains du nouveau bâtiment on été, pour des raisons non prévisibles, entièrement inondés. Toutes les installations techniques du bâtiment ont été dévastées: la sécurité, le téléphone, l’informatique, la centrale de données ainsi que tous les équipements électroniques, le chauffage, la ventilation et la climatisation. Toutes les installations en sous face de plafond et tous les passages de câbles ont également été arrachés. Les machineries d’ascenseurs sont en panne comme l’hydraulique de la scène de la salle plénière. Les autres éléments fonctionnels du parlement n’ont pas été touchés. Nous devons encore vérifier dans quelle mesure le parvis dallé du parlement à été endommagé par les eaux. Detail: Quelles sont ces raisons non prévisibles dont vous avez parlé? Kulka: Il y en a plusieurs: tout d’abord ce n’est pas l’Elbe qui à causé les dégâts à Dresde. Dans une première phase de la montée des eaux il s’est agit de la Weißeritz, qui est normalement un petit ruisseau venant de l’Erzgebirge et qui coule tranquillement au Sud-ouest du centre, qui s’est gonflé en cours d’eau ravageur d’une violence impressionnante et qui a quitté son lit. C’est à dire en traversant la ville du secteur du parlement et du centre de congrès jusqu’au Marienbrucke. Cette première catastrophe a pris les habitants de Dresde par surprise. Detail: cela veut dire que la ville n’était pas préparée à cela? Kulka: Non, personne ne s’attendait à ça. Dans la phase suivante c’est la crue de l’Elbe qui a atteint la ville avec un niveau encore jamais atteint de 9,40 m. Cela n’était pas non plus prévisible et aurait suffit à dépasser toutes les mesures de sécurité prises sur des bases absolument différentes. Mais la crue de la Weißeritz, qui a été très rapide et imprévisible avec beaucoup de violence avait déjà fait beaucoup de dégâts et causé, entre autre, une coupure de courant générale en ville. Tout les soussols du bâtiment ancien du parlement ont été inondés et les ascenseurs, avec lesquels on aurait encore pu éventuellement encore sauver des choses des caves, étaient hors de services à cause de la coupure de courant. Les bâtiments anciens et nouveaux ont constitués au début deux phases du projet distinctes et ont été traités indifféremment l’un de l’autre, mais qui fonctionnent maintenant naturellement ensemble. On a encore essayé de protéger le parking souterrain du bâtiment neuf par des étanchéités provisoires mais même le mur en palplanches construit dans l’urgence devant l’accès n’a pas pu résister à la violence de la Weißeritz. Plus tard il aurait de toute façon été nécessaire, sans la crue de la Weißeritz de laisser les parkings s’inonder devant la hauteur de l’Elbe parce que la statique n’a pas été prévue pour une telle pression qui aurait pu entièrement arracher le bâtiment. Vu sous cet angle la crue du Weißeritz peut être vue comme une chance. Detail: Est-ce que la statique du bâtiment a été ou est mise en danger? Kulka: Elle l’aurait été si le garage du nouveau bâtiment n’avait pas été entièrement inondé. Mais maintenant la sécurité est assurée, cela a été une chance dans la malchance. Detail: quelles étaient les mesures de protection prises à l’origine contre les inondations? Kulka: le bâtiment ancien date des années trente et a été construit sur des pieux. Il a été construit avec les contraintes de son époque et considéré jusqu’à aujourd’hui comme hors de danger en cas de crue. De plus son sous-sol n’est pas à proprement parler un niveau de cave puisqu’il dépasse de 80 cm le niveau du terrain et a même des fenêtres. Le bâtiment neuf en revanche de- ∂ 2002 ¥ 11 vait répondre à des contraintes de protection très précises et a été conçu comme un caisson étanche ancré en conséquence. De plus on envisageait la possibilité déjà mentionnée de fermer de façon étanche l’accès au garage souterrain. Toutes ces mesures sont bien sûr fondées sur le niveau de l’Elbe le plus haut connu jusqu’ici. Mais maintenant on a connu une crue qui n’aurait jamais du être aussi importante. Detail: Les caractéristiques essentielles du projet étaient en 1992 ouverture et transparence pour symboliser la démocratie et le rapprochement à la population, y avait-il des détails particuliers pour la réalisation de ce «parlement de verre» sur le quais de l’Elbe? Kulka: Nous avons un soubassement de béton habillé de grilles en acier-inox qui est situé environ deux mètres au dessus des berges de l’Elbe. A l’époque la hauteur du soubassement n’était pas vraiment nécessaire mais s’est plutôt imposée par un soucis d’harmonie et de lien avec le bâtiment ancien et a finalement résisté maintenant à ces crues du siècle. La salle plénière n’a pas été touchée par exemple, ou du moins touchée seulement par la rupture des équipements techniques. Pour donner un chiffre l’eau est monté au sous-sol jusqu’à dix cm. sous la sous face de la dalle de la salle plénière. Résumé français de bâtiment en ce qui concerne par exemple la situation des installations techniques qui ne peuvent pas être situées n’importe où. Dans le bâtiment ancien nous aurions par exemple pu avoir des espaces libres dans les combles, mais – et cela est encore beaucoup plus contraignant depuis le 11 septembre – il n’est pas possible d’envisager que des installations aussi importantes pour un parlement, comme les installations techniques, soient situées dans un toit. Dans le bâtiment neuf nous ne les voulions pas autrement, imaginez le silhouette de Dresde si renomméée encombrée d’un coup avec des containers sur les toits du parlement ... Nous envisageons maintenant de faire de la place dans les meilleurs étages pour des espaces de service et évidemment nous ne disposons d’aucun espace libre. Les espaces pour les parlementaires sont à Dresde déjà excessivement resserrés à cause de la trame du bâtiment ancien de 2,80 m. Et maintenant nous devons ou plutôt le parlement est dans l’obligation de décider ce qui doit vraiment rester dans les étages courants et ce qui peut rester dans le soussol et les combles. Detail: Les mesures que vous avez prise à l’époque de la conception ont donc été efficaces? Kulka: oui, elles ont rempli leur rôle. Et tout était conforme. J’ai aussi un bureau à Cologne et là-bas nous sommes, en ce qui concerne les inondations, plutôt habitués. En ce qui concerne les inondations Cologne est beaucoup mieux organisée. Je me suis souvent demandé comment tout pouvait se passer aussi tranquillement et civilement à Cologne alors qu’a Dresde cela a été une véritable catastrophe. Je suis indirectement touché à Cologne parce que j’ai de la famille qui vit dans les secteurs inondés. Et c’est à chaque fois une véritable aventure quand les crues arrivent. Et là aussi des garages peuvent être inondés jusqu’à 2,50 m, il faut chercher les gens dans leurs maisons en bateau mais cela semble presque naturel. Je crois que la différence avec Dresde repose dans les rapports d’échelle et d’équilibre avec lesquels la crue arriva, et de tous les côtés, cela n’avait rien à voir avec Cologne. Là bas l’eau n’a pas cette force destructrice, elle arrive lentement et de façon beaucoup plus prévisible. Detail: quelles sont les mesures concrètes de la rénovation et y a-t-il des conséquences sur les projets? Kulka. oui, il y a des conséquences sur les projets. Il y a dans tous les cas des modifications en ce qui concerne la technologie sensible et coûteuse comme les centrales de sécurité et informatique. On est toujours en train de réfléchir au transfert des archives les plus précieuses dans un étage courant plutôt que dans les combles. Cela fait mal parce que cela occupe des surfaces utiles nécessaires et que l’on est confronté à l’incompréhension des parlementaires mais je pense que c’est la première mesure. La deuxième mesure que nous sommes en train d’essayer est de sauver le plus possible les anciens équipements. La climatisation a par exemple été entièrement démontée et tous les tuyaux sont pour l’instant dans les jardins là ou il y a normalement les sculptures de Rabinowitz. Ils sont libérés des matières contaminées (boue et eau) et désinfectés et remis en place dans le soussol quand ils sont encore utilisables. Pour l’instant nous avons adopté le parti suivant: que les dégâts en cas d’une nouvelle inondation soient les plus faibles possibles en sortant et protégeant les choses de valeur des sous-sols. Sinon nous essayons de remettre en fonction le bâtiment en réutilisant le plus possible de matériaux anciens. Detail: Que pensez vous des réglementations spécifiques concernant la planification dans les secteurs à risques d’inondation? Kulka: Je pense qu’en principe ce sont des bonnes réglementations. Nous nous sommes bien sûr demandé si cela pouvait être autrement pour le parlement. Mais il y a des contraintes spécifiques propres à ce type Detail: avez vous, en tant qu’architecte du bâtiment, été chargé des mesures de rénovation? Kulka: Oui, nous avons été chargés du projet. Nous avons toujours été consultés, la collaboration avec le parlement a toujours été très bonne. Comme je l’ai déjà dit et indépendamment des inondations nous 7 sommes en train de concevoir des nouvelles mesures de sécurité. De plus le bâtiment jouit à Dresde d’une certaine réputation. Les parlementaires et les citoyens se le sont approprié, le forum avec ses expositions et son café sur le toit-terrasse fonctionnent bien. Bien qu’il ait été fortement critiqué au début, le bâtiment s’est bien intégré dans la ville et fait désormais partie de la conscience collective. C’est devenu, en temps que bâtiment construit tout de suite après la chute du mur, un signal politique et un symbole de la réunification, on traite le bâtiment avec soin, ce qui m’étonne toujours: les gens le respectent et l’entretiennent. On reconstruira toujours un bâtiment de cette nature comme on le fait pour d’autres bâtiments importants et marquants. Detail: Comment allez vous protéger le parlement des crues futures? Kulka: Nous réfléchissons en dehors des décisions déjà évoquées par rapport à l’éventualité de protéger le bâtiment par d’autres mesures ultérieures comme cela se fait aussi pour certains monuments culturels. Mais vous ne pouvez faire des aménagements dans les caves que si protégez ces caves. C’est la plupart du temps une mesure très vilaine qui peut être dressée très vite en cas d’urgence. Il y a aujourd’hui beaucoup de possibilités dans ce domaine Detail: pensez vous là à un mur de protection mobile contre les inondations? Kulka: Il existe des murs d’acier que l’on peut monter mais ceux-ci sont souvent limités en hauteur. Dans le cas des collections d’œuvres d’art des musées qui jusqu’à présent ont leurs dépôts dans les caves il devient important de se poser la question si les sous-sols sont encore pertinents ou si il faut trouver des solutions totalement différentes. Vous ne pouvez pas prendre des mesures de sécurité de la plus haute catégorie pour tous les bâtiments publics à valeur historique ou culturelle, auxquels le parlement appartient, du cœur de Dresde. Il va falloir penser à des mesures de sécurité qui fonctionnent en amont de la ville. Le sujet de la Weißeritz n’a encore jamais été pris en compte dans le cas des mesures de protection contre les inondations et elle doivent être maintenant étudiées à long terme. C’est aussi en train d’être discuté. Detail: Puisque vous venez de parler de la Weißeritz y-a-t-il après la catastrophe une remise en question fondamentale dans le domaine de la planification paysagiste, urbaine et architecturale? Kulka: Ce ne sont certainement pas des décisions spontanées. Les mesures primaires pour la protection contre ce type de catastrophes ne se situent pas au niveau des bâtiments mais il va falloir considérer la protection contre les crues dans une nouvelle dimension, en étroite collaboration avec la 8 Résumé français république tchèque. Il est déjà question sur place par exemple de la réfection de l’ancien lit de la Weißeritz ou de ses éventuelles extensions. Detail: l’ancien lit de la Weißeritz traversait jusqu’en 1893 en plein cœur de la vieille ville. Kulka: à travers la ville, oui. C’est une chose. Si cela va être la mesure finale, cela reste à voir, mais c’est une partie de la réflexion. Je pense pour ma part qu’il faut aborder la question beaucoup plus en amont dans les montagnes et je souhaite ici juste mentionner le thème des barrages de vallée. Cela irait trop loin de développer ça ici d’autant plus que j’en serais techniquement bien incapable. Les spécialistes compétents ont encore beaucoup de travail avant de résoudre le problème. Mais on va essayer d’empêcher les dangers d’une inondation par derrière, des montagnes, du Sud comme on dit à Dresde. C’est une mesure très importante à laquelle on doit réfléchir à long terme et qui va probablement coûter quelque chose. Mais la question ne commence pas à Dresde et encore moins dans le centre ville. Detail: Et qu’est-ce qui pourrait être mis en œuvre par rapport à l’Elbe? Kulka: A ce propos il va falloir réfléchir quelles seront les terrains qui vont pouvoir être mis à disposition pour s’ajouter aux espaces déjà existants de rétention ou d’écoulement, aux canaux, aux bras de désengorgement etc... Il va falloir considérer tous ces aspects pour pouvoir continuer à maintenir le niveau de l’Elbe au plus bas. Il y a encore le troisième aspect, la nappe phréatique qui après de telles inondations, cette fois de double provenance et dans une masse énorme, augmente considérablement. Cela se produit toujours en relation avec les crues et touche encore beaucoup d’autres choses comme tous les maîtres d’ouvrage dans tout le centre ville. Cela touche autant les garages souterrains, les centres commerciaux, les immeubles que les écoles ou les édifices culturels. Cela signifie que chaque cave, ancienne ou non, sera inondée dans le cas de telles inondations avec lesquelles il nous faut encore compter. On ne peut évidemment pas régler ce problème seulement dans l’ Erzgebirge, il faut aussi s’en occuper au niveau de l’Elbe. Il faut apporter des solutions au coup par coup et des solutions très précises qui coûtent très cher. Et là nous entrons dans une problématique très grave pour Dresde parce que cette ville, de par son rang dans la communauté européenne et par ses énormes destructions datant de la dernière guerre, est encore assez retardée dans son évolution par rapport à d’autres villes d’Allemagne de l’est. Les inondations et leurs dangers n’effraient pas seulement les touristes mais aussi les investisseurs. Il faut déjà que des petites ou plus grandes structures, qui ont été détruites, se reconstruisent encore une fois à partir de zéro. Je regrette 2002 ¥ 11 ∂ vraiment cela parce que la ville ne l’a pas mérité. Page 1434 Comment réduire les dégâts des eaux dans les bâtiments L’état des maisons après des inondations ressemble à celui des photos 3 et 4. La première chose à faire est un bilan professionnel des dégâts: la pression de l’eau cause des désordres structurels sur les murs et les planchers et l’eau qui monte a pour conséquence la déformation des éléments en bois et des revêtements de sol, détruit les plâtres et les matériaux d’isolation. En plus les dépôts laissés par l’eau peuvent avoir comme conséquence des risques de contamination des peintures, des carburants et des produits chimiques. D’un autre côté la brique et le béton sont moins affectés par les dégâts des eaux. On peut envisager un planning prévisionnel des réparations et des rénovations en tenant compte de nombreux facteurs comme l’utilisation du bâtiment, son urgence, les compensations des assurances et les financements. Il est important à ce point de définir précisément les objectifs, de déterminer tous les problèmes éventuels et de décider toutes les améliorations qui peuvent être envisagées. Pour toutes ces étapes il existe des professionnels et leur aide doit absolument être envisagée. Le séchage du bâtiment est la première priorité. De nombreux systèmes sont disponibles pour accélérer le séchage naturel comme par exemple les souffleries d’air chaud pour les éléments creux. Des problèmes de séchage peuvent apparaître quand des matériaux imperméables ont été mis en œuvre. Un séchage rapide des bâtiments peut permettre d’éviter le pourrissement. La réparation à la suite des dommages d’une inondation peut aussi être une bonne opportunité pour réduire la consommation en énergie d’un bâtiment et pour mettre en œuvre les nouvelles réglementations gouvernementales. Page 1438 Une opportunité en or Le changement climatique est la cause souvent mentionnée pour la plupart des inondations dans le monde. Les émissions de CO2, suites de la combustion des énergies fossiles, sont considérées comme le facteur majeur des changements climatiques. Dans l’objectif d’appliquer les recommandations visant à la protection du climat de Rio, Kyoto et Marrakech le gouvernement allemand a progressivement affiné ses rééglementations énergétiques pour les bâtiments neufs et les rénovations, la dernière normes est entrée en vigueur le 1 janvier 2002 («EnEV») Bien qu’elles aient été catastrophiques les récentes inondations en Allemagne s’avèrent être une occasion en or pour remettre à jour les anciennes installations aux normes modernes permettant de participer à améliorer l’efficacité énergétique. Les coûts immédiats seront plus élevés mais les bénéfices à long terme aussi bien économiques qu’écologiques permetteront de compenser ces surcoûts. Page 1440 Protéger les bâtiments contre l’humidité, en particulier contre les inondations La protection contre les remontées de la nappe phréatique ou contre les inondations commence dès la phase de conception. Les sous-sols peuvent être enrobés d’une couche étanche de bitume pour résister à la pression hydrostatique ou les murs eux-mêmes peuvent être construits en béton imperméable. Pour un meilleur effet les deux méthodes peuvent être combinées. Dans tous les cas il faut faire attention aux connections de gaines et aux jonctions horizontales/verticales. De nombreuses méthodes sont utilisées pour la protection des bâtiments contre la flottaison mais les dépenses et les efforts mis en œuvre pour cela doivent être soupesés par rapport à l’alternative de la mise en flottaison délibérée d’un sous-sol en cas de nécessité. Si cela est envisagé dès la période de conception il faut alors choisir les matériaux adéquats pour les sous-sols. Page 1444 Vivre avec l’eau. Rénovations dans la vieille ville de Passau Le centre ancien de Passau sur une bande de terre au confluent du Danube, de l’Inn et de lIlz est régulièrement inondé. Des réglementations ont été établies par la ville pour les rénovations du centre ancien: les pièces d’habitation doivent être au dessus du niveau inondé maximal c’est à dire 7,75 m. Les pièces sous cette limite doivent pouvoir être rapidement déménagées. Les installations techniques sont à installer au dessus de cette ligne (chauffage, ventilation, électricitéé). Quatre maisons anciennes ont servi de projet pilote. En plus des travaux de restauration traditionnels les fondations ont été renforcées par des pieux; les nouvelles maçonneries ont été réalisées avec des petits modules qui supportent mieux les déformations dues à l’humidité. L’ensemble du complexe a aussi été arrimé sur toute sa profondeur, de 40 mètres, et stabilisé dans son ensemble. Une architecture sachant vivre avec l’eau est donc une architecture qui peut supporter les inondations aussi bien dans sa structure que dans son fonctionnement grâce, en autre, à un mobilier pouvant être vite déménagé. Les modes de construction traditionnelles se sont avérés efficaces avec des matériaux pouvant supporter des inondations successives et étant faciles à nettoyer. L’objectif de la rénovation a consisté à accorder les nécessités et les contraintes des rénovations de bâtiments historiques, en soulignant les qualités architectoniques des édifices pour enrichir les centres anciens de zones d’habitation complexes, en prenant en compte les risques d’inondation.