sonoriser une guitare electrique
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SONORISER UNE GUITARE ELECTRIQUE Micaël GIDON 2015 1. INTRODUCTION 1.1 COMPRENDRE ET REALISER DES MONTAGES Vous souhaitez sonoriser un instrument à cordes métalliques, installer un ou plusieurs micros magnétiques, optimiser le câblage ou la configuration de votre guitare ou basse électrique… Vous allez devoir assembler des éléments et les souder, mais où, comment et pourquoi ? Je vous propose de comprendre le fonctionnement de ces composants et de découvrir les rôles que vous pouvez leur attribuer pour changer le timbre de votre instrument. Ainsi, lorsque vous aurez compris comment ils agissent physiquement individuellement et ensemble, vous serez capable de réaliser de nouvelles configurations conformes à vos souhaits. 1.2 GLOSSAIRE Bande passante : fréquences grave / médium / aigu d’un signal audio électrique. Bobine : fil de cuivre recouvert de verni isolant bobiné de manière à former un ensemble de spires sensible au champ magnétique d’un aimant. Borne : ergot métallique auquel on soude l’extrémité d’un fil électrique. Câble blindé : fil électrique enrobé d’une gaine isolante elle-même entourée d’un câble multibrins : le blindage. Circuit : chemin qu’emprunte le signal électrique à travers les câbles et les composants. Composant : éléments électroniques à relier pour réaliser un circuit. Condensateur : élément capable de laisser passer une partie du signal comparable à un filtre qui modifie la bande passante du signal. Graphite : matériau peu conducteur utilisé pour freiner / stopper le signal. Piste : élément en graphite du potentiomètre sur lequel glisse une borne de contact dans le but de faire varier le signal. Potentiomètre : curseur utilisé pour faire varier le signal. Nous utiliserons des curseurs rotatifs munis d’une piste en graphite. Schéma : représentation des composants et des liaisons à effectuer entre leurs bornes. Signal : courant électrique qui circule dans le circuit. Tore : rejoignez les deux bouts d’un long ressort de manière à obtenir un anneau, vous obtenez un exemple de tore. 2. NOTION DE COMPOSANT 2.1 LES COMPOSANTS POUR GUITARE ELECTRIQUE Les micros, potentiomètres, interrupteurs, commutateurs, sélecteurs, condensateurs, résistances, sont les composants que nous allons utiliser. Chaque composant est traversé par des charges électriques et joue un rôle particulier dans l’acheminement et la transformation de ce courant, que nous nommerons signal. On peut visualiser le signal comme une source qui provient du mouvement de la corde métallique, subit des modifications en passant par les différents composants, puis coule vers l’ampli par les câbles qui font office de tuyaux. Ce signal circule comme un ruisseau qui peut être dérivé vers l’un ou l’autre composant afin d’être diminué, filtré ou coloré. Connecter plusieurs micros revient à réunir plusieurs ruisseaux. Par convention, on appelle circuits les différents chemins que peut emprunter le signal. Le signal entre dans le composant puis en ressort. Il possède donc au moins une entrée et une sortie, matérialisées soit par un câble, soit par une borne auquel souder un câble. L’entrée reçoit le signal qui provient de l’amont (côté corde métallique) et la sortie envoie le signal en aval (côté ampli). Pour un bon fonctionnement du circuit, l’installation de plusieurs composants implique que certains soient placés en amont ou en aval les uns des autres, parfois l’un à la suite de l’autre, parfois côte à côte. Pour réaliser un bon montage, le but à atteindre est l’acheminement du signal sans déperdition. En effet, comme l’eau d’un ruisseau peut se perdre dans une faille ou dans le sable par effet de gravité, le signal cherche le chemin le plus court vers la masse, cette partie métallique reliée à la terre qui sert de référence pour déterminer la force du signal. La force du signal est mesurable et comparable à l’altitude du ruisseau par rapport au niveau de la mer. Cette différence « d’altitude » entre le signal et la masse se mesure en Volt et s’appelle différence de potentiel électrique. Comme l’eau du ruisseau s’évapore, les charges électriques du signal s’échappent en rayonnant autour des câbles et des composants. Nous devrons donc, au cours de l’élaboration de notre schéma de montage, veiller à ce que le circuit soit le plus court et le plus propre possible. Le choix des composants, des câbles, la propreté des soudures, l’oxydation des composants de récupération... sont autant de variables qui modifient le timbre du son. N’oublions pas toutefois que la réalisation et le choix des circuits se fait avec les oreilles ! 2.2 RÔLES DES COMPOSANTS Le micro capte le mouvement de la corde et le transforme en signal électrique. L’interrupteur on/off (2Positions) à 3 ou 6 bornes laisse passer ou barre le passage au signal. Le commutateur on/on (2P), on/on/on (3P) à 3, 6 ou 9 bornes, ainsi que le sélecteur (3P, 5P,…) permettent de choisir d’acheminer le signal dans différents circuits. Le potentiomètre permet de varier finement la quantité de signal à acheminer. Le condensateur agit comme un filtre sur la qualité du signal (fréquences grave / médium / aigu). La résistance applique une quantité déterminée non variable du signal à acheminer. 3. MICRO SIMPLE BOBINAGE 3.1 DESCRIPTION Les six plots métalliques - parfois une seule pièce métallique allongée - sont aimantés par un aimant qui se situe sous la bobine, généralement moulés dans un châssis en plastique, autour desquels est bobiné un seul long fil très fin, recouvert d’une couche isolante. Les deux extrémités du fil bobiné sont reliées à des fils gainés qui servent à la connexion du micro. L’aimant, polarisé, induit une polarité dans la bobine. On distingue donc un fil positif et un fil négatif, ce dernier étant relié au blindage du câble puis à la masse dans la plupart des cas. Il arrive qu’un cache en métal ou capot recouvre et dissimule le micro. Certains micros simples sont parfois bien dissimulés ! Le capot doit dans tous les cas être relié à la masse. S’il ne l’est pas, le démonter pour ne pas risquer de faire chauffer la bobine, souder un câble sur le bord du capot, puis le relier à la masse. 3.2 REGLAGE DU MICRO La hauteur du micro, c’est-à-dire la distance corde / micro provoque le changement de timbre du signal audio. Rapprocher le micro des cordes augmente le gain et diminue le sustain (temps de résonance). En effet, plus l’aimant est proche de la corde, plus le phénomène d’aimantation attire la corde et freine son mouvement. Plus le micro est prêt des cordes : niveau plus fort, plus chargé en fréquences graves, plus saturé, moins de sustain. Plus le micro est loin des cordes : niveau moins fort, moins grave, fréquences aigues plus nettes, meilleur sustain. Anecdote pour les micros à plots réglables, pour gagner en aigu et perdre en gain, baisser le micro du côté aigu et monter les plots, et vice versa. Les plots non réglables peuvent parfois glisser dans le moule plastique, il suffit de les pousser individuellement (par-dessous ou pardessus) pour les monter ou les descendre. 3.3 FONCTIONNEMENT DU MICRO : LE PHENOMENE PHYSIQUE 3.3.1 TRANSDUCTEUR Un microphone magnétique de guitare électrique est un transducteur qui convertit un champ magnétique en signal électrique. Il fonctionne avec une bobine de cuivre et un aimant. 3.3.2 PRODUIRE UN COURANT ELECTRIQUE Prendre un fil de cuivre, lui donner la forme d’un ressort et laisser dépasser les deux bouts du fil. Connecter ces fils à un voltmètre. Mettre un aimant en mouvement de translation rectiligne à l’intérieur de cette bobine. Constater la production d’électricité entre les deux extrémités du fil avec un voltmètre. Dans une bobine, un aimant en mouvement de translation rectiligne… … déplace avec lui son champ magnétique… … qui provoque un mouvement des charges électriques dans le fil de la bobine… … mesurable avec un voltmètre. Le mouvement du champ magnétique de l’aimant met en mouvement les charges électriques présentes dans le fil de la bobine. On dit que le courant est induit dans la bobine. 3.3.4 DESCRIPTION DU PHENOMENE DE TRANSDUCTION DU MICRO A la différence de l’exemple précédent, l’aimant du micro est fixe. Son champ magnétique est mis en mouvement par un nouvel élément : la corde métallique. Les charges électriques de la corde métallique en mouvement… … provoquent un mouvement du champ magnétique de l’aimant… … qui provoquent un mouvement des charges électriques dans le fil de la bobine… … qui cheminent vers l’amplificateur. NB : Le haut-parleur est aussi un transducteur qui fonctionne avec une bobine alimentée par l’ampli et un aimant sur lequel est fixé une membrane destinée à faire vibrer l’air pour restituer le son. Il utilise le même procédé que le micro, mais en sens inverse : c’est le courant amené dans la bobine qui fait mouvoir l’aimant. 3.3.5 LE CHAMP MAGNETIQUE DE L’AIMANT L’aimant est un matériau traversé par un flux électrique qui passe par le centre de l’aimant, jaillit d’un côté, gravite à l’extérieur et entre par le côté opposé, formant un circuit d’électrons en forme de tore autour de l’aimant appelé champ magnétique. Le sens de circulation des charges indique la polarité électrique qui attire (ou aspire) d’un côté et repousse (ou souffle) de l’autre. 3.3.6 LA BOBINE EST SENSIBLE AU CHAMP MAGNETIQUE Le cuivre du fil de la bobine est un élément conducteur, porteur de charges électriques sensibles au champ magnétique. La présence d’un champ magnétique dans la bobine polarise le fil de la bobine et génère une différence de potentiel électrique entre les deux extrémités du fil de la bobine. Quand le champ magnétique est modifié, cela engendre un mouvement des charges électriques dans la bobine, autrement dit, un courant. Ainsi, le mouvement des cordes fait baigner les plots, l’aimant et la bobine dans un champ magnétique en mouvement qui induit le déplacement des charges électriques. Ces charges circulent dans et autour du fil électrique en prenant le chemin le plus court pour rejoindre la terre, créant ainsi un faible champ magnétique autour du câble. C’est pourquoi on utilise du câble blindé, et que l’on blinde les cavités dans lesquelles on monte des composants. 3.3.7 PROBLEME INHERENT AU CHAMP MAGNETIQUE Le micro simple bobinage est générateur de rayonnement qui produit une « ronflette ». En effet, le champ magnétique qui rayonne dans l’espace autour de l’aimant et de la bobine entre en vibration avec les vibrations générées par les champs magnétiques des appareils tels que transformateurs, écrans cathodiques… et aussi des câbles non blindés. Ces vibrations se combinent au signal du micro et déforme le signal de sortie de la guitare en se manifestant sous la forme d’un bruit parasite, la « ronflette ». Ainsi, lorsqu’on connecte l’instrument à un amplificateur allumé, on peut constater une « ronflette » lorsqu’on approche le micro de l’ampli. Dans ce cas, changer l’orientation du micro et éloigner le micro de l’ampli change le timbre de la ronflette due au champ magnétique, voire la supprime. Voir aussi le paragraphe MASSE pour les problèmes de « ronflettes électriques » dues à un mauvais câblage ou une absence de mise à la masse d’un élément métallique. Veillez aussi à ce que toutes les prises des appareils soient branchés en respectant la phase et le neutre. Certaines « ronflettes » ou bruits parasites proviennent de l’irrégularité du courant d’alimentation et des signaux de commande tels que déclenchement du courant de nuit, arrêt de frigo, mise en marche d’appareils à forte consommation faisant chuter le débit ou gradateurs branchés sur le même circuit. 3.3.8 INCONVENIENT DU MICRO SIMPLE BOBINAGE A savoir, un micro simple bobinage est toujours plus sujet à rayonnement qu’un double bobinage car les 2 champs magnétiques du double s’annulent. En effet, les aimants des deux micros sont positionnés en opposition magnétique, de manière que les pôles opposés attirent les charges électriques. C’est le cas en ce qui concerne les micros double bobinage du commerce. Il est donc parfois judicieux de faire le choix d’un micro double bobinage. FORT RAYONNEMENT DU SIMPLE BOBINAGE + - FAIBLE RAYONNEMENT DU DOUBLE BOBINAGE + - + 3.4 POLARITE D’UN MICRO SIMPLE BOBINAGE Si vous disposez de la marque et du modèle du micro à installer, vous pouvez trouver le câblage préconisé par le constructeur. Sinon, voici des indications précieuses afin de savoir comment procéder : Généralement, le fil noir ou sans gaine est négatif (–) à relier à la masse (châssis du jack). L’autre fil, généralement de couleur ou blanc, est le positif (+) qui chemine dans les interrupteurs, sélecteurs et potentiomètres jusqu’au point chaud du jack (out+). Il arrive que le - soit blanc ou vert et que le + soit de couleur. La polarité de la plupart des micros magnétiques simple bobinage doit être respectée. Toutefois, dans le cas où le – n’est pas relié au fil de masse éventuel, il peut être câblé dans un sens ou dans l’autre : c’est ainsi qu’une légère différence de timbre peut apparaître lorsqu’on combine plusieurs micros. > Si le micro n’a que 2 fils tous deux entourés de matière isolante mais qu’aucun des deux ne blinde l’autre, le fil noir est à connecter à la masse. L’autre, généralement de couleur, est à connecter au + ou point chaud. Si un fil entoure l’autre, celui qui entoure doit être relié à la masse. >Il arrive que certains micros simples aient un troisième fils pour la masse lorsque le châssis est métallique. Il peut avoir l’apparence d’un simple fil de fer et doit être relié à la masse. Dans le cas où le logement de défonce du micro ne peut pas être blindé (inaccessibilité, impossibilité de coller du scotch alu, genre Gibson 335…) utiliser du câble blindé pour empêcher le fils du point chaud (+) de faire antenne. 3.5 PLACEMENT DU MICRO S’il est possible de choisir le placement (fabrication de l’instrument, défonçage…), constater le changement du sons en déplaçant le micro vers le manche ou le chevalet. Le son est plus grave vers le manche, plus aigu vers le cordier, avec des variations en fonction des harmoniques générées par les nœuds de vibrations des cordes. Ci-dessus, un micro sur glissière permet de choisir les harmoniques et varier le timbre du micro. 3.6 PLACEMENT DE PLUSIEURS MICROS La place d’un micro est aussi déterminée en fonction des branchements possibles avec d’autres micros, en parallèle, en série ou série inversion, afin de choisir un ensemble de sons en cohérence avec les harmoniques captées par les différents micros. En effet, déplacer un micro change le timbre du signal car il est le résultat de la somme des harmoniques captées par les différents micros. Ces variations proviennent du fait que certaines fréquences s’ajoutent tandis que d’autres s’annulent. Lors de combinaisons entre plusieurs micros, (série, parallèle, inversion de phase électrique / magnétique), tester les différentes combinaisons et placer les micros à l’oreille. Les micros peuvent être scotchés sur les pinces de pieds de micros chant afin de rester immobiles à bonne distance des cordes. Eviter les fixations métalliques sujettes à perturbations du champ magnétique. De petites pinces crocodiles peuvent s’avérer utiles pour effectuer les essais de câblage. 3.7 SON DU MICRO Si vous désirez refaire vous-même le bobinage ou fabriquer des micros, sachez que les caractéristiques des aimants et du fil de cuivre, la manière de bobiner, le nombre de spires, la distance bobine / aimant, le sens de polarité… modifie le signal électrique, et donc le timbre, et que seule l’expérience et l’écoute du résultat compte. 4. MASSE Tous les composants ainsi que les câbles sont sujets à des rayonnements (émission / réception) qui détériorent la qualité du signal audio. Il convient d’utiliser du câble blindé autant que possible, et de blinder le défonçage de l’instrument avec du papier adhésif en aluminium relié à la masse. L’aluminium ne pouvant être soudé, faire avec le bout du fil électrique une boucle autour d’une vis, souder la boucle et visser dans le bois de la guitare à travers l’adhésif en aluminium, puis relier le fil à la masse. On peut placer un cache métallique qui recouvre le micro pour faire cage à Faraday, et provoquer en quelque sorte un effet bouclier paratonnerre. Ce cache doit être relié à la masse afin de limiter l’effet de rayonnement. Il arrive aussi que la bobine soit enroulée sur un châssis métallique qui doit être relié à la masse. Le câble qui sort du micro est parfois une gaine qui contient deux câbles. Celui qui entoure l’autre fait office de blindage et doit être relié à la masse. Dans tous les cas, les capots doivent être relié à la masse, ainsi que le chevalet métalique, sinon une ronflette peut apparaître lorsqu’on cesse de toucher les cordes. Il convient normalement de réunir tous les câbles de masse sur le plus gros élément métallique, et éviter de souder ces câbles un peu partout sur les capots, même s’il sont reliés entre eux. Il convient de ne pas faire de boucle de masse. Une boucle de masse est produite par deux fils de blindage reliant un seul élément métallique. Toutefois, avec l’expérience, vous constaterez que la masse est difficile à maîtriser en raison des nombreux rayonnements magnétiques, et que certains câblages non conformes sont préférables parce que plus efficaces, même si l’on ne comprend pas pourquoi ! La masse est représentée par le symbole suivant : Un schéma montrant une borne ou un fil relié à ce symbole indique que cette borne ou ce fil est à relier à la masse. 5. CIRCUIT OUVERT / CIRCUIT FERME Un circuit est le chemin qu’emprunte le signal en traversant des composants. L’interrupteur permet d’ouvrir ou fermer un circuit. ATTENTION, par convention : -un interrupteur en position OFF ne permet pas le passage du signal : le circuit est ouvert. -un interrupteur en position ON permet le passage du signal le circuit est fermé. CIRCUIT OUVERT Micro Interrupteur OUVERT jack + Out + - Masse - CIRCUIT FERME Micro Interrupteur FERME jack + Out + - Masse - 6. INTERRUPTEUR ON / OFF 6.1 DESCRIPTION LEVIER AXE DE ROTATION RESSORT BASCULE AXE DE BASCULE a b BORNES a b A gauche, la bascule met en contact les bornes a et b et ferme le circuit. A droite, aucun contact, le circuit est ouvert, le signal ne peut pas circuler. 6.2 CÂBLAGE Ce câblage, déconseillé avec un seul micro et sans potentiomètre, permet la mise en/hors service du micro. Attention, si vous branchez directement la borne a en Out +, la position OFF risque de produire un son parasite. En effet, le fil Out + fait ici office d’antenne car il n’est pas relié au circuit ni à la masse. Micro - masse + a b vers Out + !!! CE CÂBLAGE NE PEUT FONCTIONNER CORRECTEMENT TOUT SEUL !!! 7. COMMUTATEUR ON / ON à 3 bornes LEVIER AXE DE ROTATION RESSORT BASCULE AXE DE BASCULE a b BORNES c a b c A gauche, les bornes a et b sont en contact. A droite, les bornes b et c sont en contact. 7.1 UTILISATION DU COMMUTATEUR ON / ON COMME INTERRUPTEUR Comparer le schéma suivant avec le schéma 6.2. Constater que Out + est mis en contact avec la masse en position OFF. Le fil Out + ne fait ici pas antenne et aucun bruit parasite n’est audible. Attention, ce câblage n’est valable que pour un micro seul. En effet, ici, tout signal d’un autre micro mis en contact avec Out + va directement à la masse et ne transite pas vers l’amplificateur. vers Out + Micro - + masse masse a b c !!! CE CÂBLAGE NE CONVIENT PAS AU MONTAGE DE PLUSIEURS MICROS !!! 7.2 CÂBLAGE DU COMMUTATEUR ON / ON à 3 bornes Le signal arrive de l’amont (côté micro) et doit être connecté à la borne centrale b. L’interrupteur permet de choisir si le signal continue vers l’aval (côté Out +) en passant par la borne a ou la borne c. Il est donc possible de choisir entre deux circuits. Chaque circuit comportera en aval des composants différents qui permettront de changer le timbre du signal selon qu’un circuit ou l’autre sera sélectionné grâce au levier à deux positions. Circuit A Micro - + Circuit B masse a b c CE CÂBLAGE PERMET DE BASCULER D’UN CIRCUIT A UN AUTRE 8. COMMUTATEUR ON / OFF / ON à 3 bornes 8.1 DESCRIPTION Le commutateur ON / OFF / ON bénéficie, en sus des deux positions du commutateur ON / ON, d’une position centrale. Dans cette position, aucun contact ne s’effectue entre les bornes. Ce commutateur permet donc de sélectionner un circuit ou l’autre, ou aucun circuit, agissant dans ce dernier cas comme un interrupteur en position OFF. Noter que seul dans un circuit, les bornes a, b et c de ce commutateur en position OFF ne sont ni reliées au circuit ni à la masse. Dans cette position, la situation est la même que dans le chapitre 6 concernant l’interrupteur. a b c a b c a b c 8.2 CÂBLAGE Très rarement utilisé dans les montages pour guitare en raison de sa position OFF, nous verrons comment câbler ce commutateur / interrupteur de pour des applications très particulières dans le chapitre Montage. 9. COMMUTATEURS à 6 et 9 bornes Les commutateurs à 6 et 9 bornes fonctionnent comme les commutateurs à 3 bornes. Le schéma suivant montre deux bascules actionnées par le même levier. Alors que le commutateur à 3 bornes permet de commuter un circuit ou l’autre, le commutateur à 6 bornes permet de commuter simultanément deux circuits ou deux autres. a b d c e f Dans cette position, les bornes a et b sont en contact ainsi que les bornes d et e. Les bascules n’étant pas en contact entre elles, cette position connecte simultanément deux circuits indépendants. Noter que les bornes ad, be et cf ne sont pas en contact. Les commutateurs à 9 bornes possèdent 3 bascules et connectent simultanément 3 circuits indépendants dans une position, et 3 autres circuits dans l’autre position. 10. COMMUTATEUR ON / ON / ON ou TOGGLE 10.1 DESCRIPTION Le commutateur ON / ON / ON possède 3 positions dont les deux positions latérales fonctionnent comme les autres commutateurs. La caractéristique du Toggle (en anglais) est de mettre les 3 bornes en contact en position centrale. Il est fréquemment utilisé (par les modèles Gibson) pour connecter deux circuits ensemble, comme réunir deux micros sur un même circuit en direction de Out +. Lamelles souples en métal conducteur a b c a b c a b c A gauche, on obtient le contact bc, au centre le contact abc, et à droite le contact ab. 10.2 CÂBLAGE Ce commutateur s’utilise généralement pour commuter deux micros : un micro dans une position latérale, un autre micro dans l’autre position latérale, et les deux micros ensemble dans la position centrale, ce qui revient à un montage des deux micros en parallèle (cf. chapitre Montage). La borne centrale b est alors à relier à l’aval (côté Out +), la borne a est à relier au fil + de l’un des micros, et c au fil + de l’autre micro. Micro A - Micro B + + - Masse Potentiomètre de volume a b c Vers OUT + 11. POTENTIOMETRE 11.1 DESCRIPTION ET FONCTIONNEMENT Un potentiomètre de volume est muni d’une piste en graphique par laquelle circule difficilement le signal audio. On dit que cette piste en graphite fait office de résistance. Lorsque le bouton du potentiomètre est manipulé, une aiguille mobile fixée sur l’axe du bouton rotatif glisse sur la piste. Le fait que l’aiguille soit mobile fait que cette résistance est variable. La manipulation du bouton rotatif du potentiomètre produit une variation de niveau du signal. Lorsque l’aiguille se déplace sur la piste en direction de la masse, le signal passe de moins en moins dans le circuit (du micro + au Out +) car une partie du signal est attirée vers la masse. Lorsque le potentiomètre est au maximum, le signal du micro est transmis intégralement (ou presque*) au Out +. Effectivement, cette piste en graphite relie le point chaud (out+) à la masse mais sa résistance est telle que les charges électriques ne peuvent traverser toute sa longueur. Noter toutefois qu’un signal cheminant par la piste en graphite perd des fréquences aigues car celles-ci circulent plus facilement dans le graphite que les fréquences graves. Les aigues rejoignent donc plus facilement la masse et sont donc éliminées du circuit vers Out +. * Même si le potentiomètre est au maximum, la bande de graphite permet malgré tout à une partie du signal de transiter vers la masse, surtout les aigues. Il existe des potentiomètres munis d’un interrupteur en fin de course afin de couper le cheminement vers la piste en graphite. Il en résulte une brillance du signal accrue car le signal transite intégralement vers l’ampli, comme si aucun potentiomètre n’avait été branché. Si vous faites l’essai sur un micro aigu de Télécaster, vous obtiendrez un niveau tel qu’il peut s’avérer trop agressif. C’est une question de choix personnel. VALEURS : Pour un micro simple bobinage la résistance ohmique d’un potentiomètre de volume comme de tonalité (potar en jargon) est généralement 250 K ohms (et 500 k ohms pour un double bobinage). 11.2 POTENTIOMETRE LINEAIRE OU LOGARITHMIQUE Pour le volume, on utilise généralement un potentiomètre logarithmique (B en Europe, A au Japon), et un potentiomètre linéaire (A en Europe, B au Japon) pour la tonalité. Cette différence de nomenclature nous impose de vérifier duquel il s’agit ! Un potentiomètre linéaire a une résistance uniforme sur toute la longueur de sa piste, ce qui n’est pas le cas d’un potentiomètre logarithmique. Un ohmmètre connecté entre la borne centrale et l’une, puis l’autre borne nous indique s’il s’agit d’un potentiomètre linéaire ou logarithmique : si l’aiguille placée à mi-course indique des valeurs identiques pour chaque moitié de piste, il s’agit d’un potentiomètre linéaire. Si l’aiguille placée à mi-course indique des valeurs (très) différentes pour chaque moitié de piste, il s’agit d’un potentiomètre logarithmique, car celui-ci se distingue par l’absence d’uniformité de la résistance de sa piste. En fait, le choix entre linéaire et logarithmique dépend de l’utilisation de l’instrumentiste : un potentiomètre linéaire permet un changement progressif de la résistance, alors qu’un potentiomètre logarithmique changera à peine la valeur de la résistance sur toute une partie de la piste, puis changera brusquement (ou presque) de valeur sur une courte longueur de la piste. Le potentiomètre linéaire nécessite donc d’être manipulé sur toute sa longueur pour produire son effet, alors qu’un logarithmique change radicalement l’effet sur une courte longueur. 11.3 CABLAGE D’UN POTENTIOMETRE DE VOLUME (potentiomètre installé vu par-dessous) Cette position de l’aiguille du potentiomètre relie Micro + à Out+. Le maximum de signal est acheminé du micro vers Out+ car il ne transite pas par le graphite. Aiguille mobile Piste en graphite maximum minimum out + Micro + Masse reliée au capot du potentiomètre Dans le schéma ci-dessous, la position du potentiomètre fait transiter le signal par une partie de la piste en graphite. Il en résulte une chute du signal (volume plus faible) et une (faible) chute des aigues. Aiguille mobile Piste en graphite maximum minimum out + Micro + Masse reliée au capot du potentiomètre Autre câblage rencontré : Dans le schéma suivant, la position minimum relie le out+ à la masse. Ce montage fonctionne correctement uniquement lorsqu’il s’agit du potentiomètre de volume général car c’est le Out+ qui est mis en contact avec la masse, et non le Micro +. Aiguille mobile Piste en graphite maximum minimum Micro + Out+ Masse reliée au capot du potentiomètre MONTAGE DE VOLUME GENERAL UNIQUEMENT SHEMA PROPOSE SUR INTERNET : ATTENTION En revanche, on peut voir dans le schéma suivant que la position minimum du volume du micro A relie Out+ à la masse (liaison bc). La position maximum du volume du micro B (liaison de) relie le micro B+ à la masse, car il est relié à Out+. Aucun son n’est possible si les potentiomètres sont positionnés comme sur le schéma suivant (A=mini, B=maxi) : a d c micro A + b f micro B + e Masse reliée au capot du potentiomètre Out+ SCHEMA INCORRECT ATTENTION, LE MONTAGE CI-DESSUS FONCTIONNE PARTIELEMENT MAIS N’EST PAS CORRECT en montage parallèle à moins de vouloir faire interagir les volumes l’un sur l’autre. Noter que dans ce cas, il en résulte que les volumes ne sont pas indépendants. C’est le cas sur le montage de la Lespaul Gibson quand le toggle est en position centrale. Le système fonctionne toutefois partiellement car les potentiomètre de volume ont une valeur de 500k ohms et sont logarithmiques (le niveau chute surtout en position minimum). Constater dans le schéma suivant que la mise à la masse de A+ ( liaison bc) coupe le volume du micro A sans relier Out+ à la masse. Le potentiomètre du Micro B est donc indépendant du potentiomètre du micro A. Ce câblage est valable pour une configuration Fender Jazz Bass. Out+ a c d b f e micro B + Masse reliée au capot du potentiomètre micro A + Constater dans schéma suivant que les positions maximales des potentiomètres (liaisons ab et de) ne font pas transiter le signal par le graphite. Out+ a c d b f e micro B + micro A + Masse reliée au capot du potentiomètre 11.4 CABLAGE D’UN POTENTIOMETRE DE TONALITE (potentiomètre installé vu par-dessous) Pour pouvoir atténuer les aigues, on combine un condensateur à un potentiomètre. La valeur habituelle du condensateur est 47µF (micron Farad). Une valeur plus faible (par exemple 22µF) produit un timbre plus aigu. Ce condensateur, non polarisé (on peut donc le monter indifféremment dans un sens ou dans l’autre) doit être monté en série avec la piste graphite du potentiomètre, entre la masse et le Out +. NB : Les aigues sont atténuées quand la valeur du potentiomètre est au minimum. En effet, la position minimum permet au signal d’éviter la piste en graphite : le signal transite directement de la borne out+ au condensateur et permet à une partie du signal (les aigues) de prendre le chemin le plus court vers la masse. Les graves ne traversent pas le condensateur et continuent leur course vers le Out +. Dans ce schéma, nous pouvons observer montage en série suivant : Out+ > piste graphite > condensateur > masse Aiguille mobile Piste en graphite maximum minimum masse reliée au capot du potentiomètre Out + condensateur Le schéma suivant est correct aussi car la piste et le condensateur sont montés en série : Out+ > condensateur > piste graphite > masse Aiguille mobile Piste en graphite maximum minimum masse reliée au capot du potentiomètre Out + condensateur La valeur du : 473K 25V (diam 8mm) 11.5 POTENTIOMETRE DE VOLUME + CONDENSATEUR EN BYPASS Plus on baisse le potentiomètre de volume, plus le signal circule longuement par la piste de graphite, et plus on fait perdre des aigues au signal. Pour baisser le volume sans perdre d’aigues, on ajoute un condensateur qui, comme nous l’avons vu, laisse passer les aigues, mais pas les graves. En le soudant comme un raccourci qui permet d’éviter la piste en graphite, les aigues du signal transitent dans le circuit sans passer par la piste en graphite. Les graves, qui ne traversent pas le condensateur, sont contraintes de cheminer par la piste en graphite. La valeur du condensateur change le timbre. Le timbre étant une question de choix personnel, le mieux est d’essayer différentes valeurs et choisir à l’oreille. Aiguille mobile Piste en graphite maximum minimum masse reliée au capot du potentiomètre Out + condensateur Micro + Autre fonction du condensateur monté en bypass, il favorise le passage de certaines fréquences même si le potentiomètre est réglé au maximum. Il peut donc être utile d’installer un interrupteur pour annuler l’effet du condensateur. 12. MONTAGES CÂBLER DEUX MICROS SIMPLE BOBINAGE MONTAGE EN PARALLELE Les fils – des deux micros sont reliés entre eux. Les fils + des deux micros sont reliés entre eux. On obtient deux fils à câbler au potentiomètre de la même manière qu’un seul micro. A B - - + - + + Ce montage creuse les médiums. MONTAGE EN SERIE Le fil – du micro A est relié à la masse, Le fil + du micro A est relié au – du micro B, Le fil + du micro B est relié au point chaud. A - - B + - + Ce montage augmente le gain et produit une bosse dans les médiums. MONTAGE EN SERIE INVERSION Ce montage produit un son étriqué, assez aigu, rarement utilisé. Il permet d’obtenir une certaine netteté dans l’utilisation de l’effet de distorsion, particulièrement remarquable dans le jeu des intervalles de sixte, intervalle qui sonne plus brouillon qu’une quinte quand un effet de distorsion y est appliqué. Le fil – du micro A est relié à la masse, Le fil + du micro A est relié au + du micro B, Le fil - du micro B est relié au point chaud. A - - B + + - - INVERSION DE PHASE Utilisation d’un commutateur 2 positions à 6 bornes. Ajouter ce commutateur permet de sélectionner rapidement un montage en phase ou en inversion. Nous avons vu que le montage normal d’un micro se fait de la manière suivante : Micro + > Out + Micro - > Masse Le montage en inversion de phase s’effectue comme suit : Micro + > Masse Micro - > Out+. Les 2 circuits du schéma suivant sont : Position 1 du commutateur : Circuit en phase : Micro - > c > d > Masse Position 2 du commutateur : Circuit en inversion de phase : Micro- > b > a > f > Out+ Micro - a d b e c f Micro + a Out + On peut aussi câbler le commutateur de la manière suivante : a d b e Out + c Micro - f Micro + NB : a propos d’inversion de phase, ne pas confondre la polarité électrique relative au sens du branchement des fils (- et +) des micros, et la polarité magnétique relative au sens Nord / Sud de l’aimant, qui influe elle aussi sur le timbre. Ainsi, la polarité magnétique du micro milieu de la Stratocaster est inversée par rapport au deux autres (manche et chevalet). C’est cette inversion de phase magnétique qui produit le son caractéristique des positions 2 et 4 du sélecteur de la Stratocaster. Constater que les aimants des micros manche et chevalet se repoussent, mais attirent ceux du micro milieu.