Candide (VI) De Voltaire
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Candide (VI) De Voltaire
Candide (VI) De Voltaire Expression de l’ironie dans les 2ers § de ce chapitre 6 Après avoir utilisé l’ironie pour dénoncer la guerre dans le chapitre 3, Voltaire fait de même dans ce chapitre pour dénoncer l’Inquisition. AUTODAFE ACTE DE FOI 1) Intro+1er§ : Eloge de l’autodafé, tout va très bien - - - L’éloge est présent dès le titre où le bel autodafé est présenté comme positif, ayant un effet bénéfique puisque arrêtant les tremblements de terre L’autodafé est présenté comme : o un divertissement pour le peuple : donner un bel autodafé, spectacle, grande cérémonie : on chantait, Pangloss fut fessé en cadence, belle musique o ayant un but bénéfique : empêcher le tremblement V. précise que la décision a été prise par l’Université, et les sages du pays. La décision apparaît donc comme censée, réfléchie et idéale secret infaillible MS en fait V. met en valeur l’incapacité de l’Université à trouver un moyen plus efficace à résoudre leur problème. Les sages ne sont pê pas si sages que ça… Antiphrase dans la description de la prison : Appartements d’une extrême fraîcheur dans lesquels on n’est jamais incommodé du soleil. Ironie : Art de dire que tout va bien quand tout va mal. Le sermon pathétique implique que cet autodafé permet un retour à l’ordre, Candide, absous et béni est remis sur le droit chemin avec une belle musique. V. emploie donc l’ironie pour mieux dénoncer l’Inquisition. Cette grande cérémonie n’est qu’une mascarade pour occuper le peuple. *** 2) Mais certains éléments installent le doute - - - Le doute est installé par des raisons absurdes de condamnation o Le Biscayen est condamné à mort pour avoir épousé sa commère o Deux Portugais sont condamnés car en mangeant un poulet en avaient arraché le lard o Pangloss est puni pour avoir parlé, Candide pour l’avoir écouté Dans les 5 cas, il y a une disproportion entre le motif et la punition. L’expression brûlé à petit feu, synonyme d’une mort lente et atroce accentue encore cette disproportion D’un point de vue rationnel, le rapport entre les condamnés et le tremblement de terre est lui aussi douteux. A moins que le tremblement de terre soit la punition de Dieu… *** 1 3) 2ème§ : La Clé La dernière phrase du 2ème§ est la clé du chp :Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable. Cette phrase anéanti l’éloge que Voltaire vient de faire. - Malgré l’autodafé qui est censé arrêter les tremblements (titre) la terre tremble de nouveau et encore plus fort. - La Terre semble trembler contre l’Inquisition et les sages optimistes. Voltaire s’attaque donc aussi à l’optimisme - Le résultat est contraire à celui qui était attendu. Les sages ne sont donc pas finalement sages mais ce sont plutôt des charlatans. - Toutes les hyperboles de l’éloge sont à lire comme des antiphrases Lorsque le doute est certain relire la 1ère partie en mettant en évidence l’ironie, tout est à relire à l’envers : o Le secret infaillible est donc tout sauf infaillible. o La grande cérémonie n’est qu’une belle mascarade pour distraire le peuple. La belle musique, le sermon pathétique, la procession de gens déguisés ne sont là que pour impressionner ( ??) - Dernier § : o On a parodie d’un monologue tragique qui contribue à l’importance du passage o En effet le monologue de Candide confirme la satire optimiste, en effet l’optimisme est remis en question. On a ironie dans la parodie. o Rythme ternaire avec 3 exclamations : Sur Pangloss Sur le bienfaiteur, le cher anabaptiste Jacques qui est pourtant le seul à mourir vraiment Sur Cunégonde, la perle des filles - Ce dernier § avec le monologue de Candide, est un récapitulatif de tous les malheurs du conte pour faire avancer la remise en question de l’optimisme Pour cette dernière partie il faut donc Commenter la dernière phrase du 2ème § qui est comme un coup de tonnerre, sans aucun lien avec ce qui précède et qui n’est pas commentée Relecture du texte en mettant en valeur l’omniprésence de l’ironie - *** +: Tout ce chapitre n’est pas de la fiction, il est basé sur des faits historiques et réels, ce qui nous est confirmé par des textes historiques. Nier la réalité des faits exposés par Voltaire c’est enlever tout sens au discours de Voltaire Le tremblement de terre est totalement fantaisiste dans le conte mais fait référence au tremblement de terre à Lisbonne en 1755 qui a traumatisé les intellectuels ( V. en a fait un poème). Ils comprennent alors qu’ils ne sont pas maîtres de la providence, ils sont dépendants de la terre et de ses caprices. Il faut distinguer deux sortes de maux : ceux auxquels l’homme doit se soumettre (croyance, divinité) et ceux qui son un surplus issus des hommes comme l’Inquisition. Les autodafés, actes de foi, connaissent une évolution au 20ème siècle, on ne brûle plus les hommes mais les livres ( Farenheit 451, de Ray Bradbury) 2 CONSTRUCTION : - Premier § : Réponse aux autorités ecclésiastiques de l’époque au tremblement de terre. Ces autorités pallient/compensent leur absence de réponse aux problèmes du mal (ici le tremblement de terre) par un rite expiatoire, il s’agit d’expier une faute collective par la mort d’innocents - Deuxième § : 1) Présente les victimes et leur crime(avec approbation de ce crime). Il y a donc en tout 5 victimes dont les deux héros du conte. Les 3ères victimes n’ont pas de noms, ils sont tous les 3 accusés d’hérésie. (atteinte au dogme officiel). Le chap. 5 permet de comprendre ce que l’Inquisition reproche à Pangloss. (Les juifs marranes, se disaient convertis mais continuaient de pratiquer leur religion) 2) Expose les punitions & leur disproportion par rapport aux fautes. - Troisième § : Les réflexions de Candide sur ce qu’il a vu et vécu Parodie de monologue tragique. CONCLUSION : Un bel autodafé est totalement bâti sur l’ironie e l’antiphrase du titre doit guider notre lecture. L’apparent détachement du narrateur et l’expression laudatrice ne doivent pas nous induire en erreur. C’est à une dénonciation sévère de la cruauté de l’Inquisition que se livre Voltaire dans ce chapitre pourtant divertissant. Le procédé de la juxtaposition est très efficace, il atteint un sommet avec la dernière phrase de notre texte. Tous les connecteurs sont gommés. C’est au lecteur de bâtir sa propre lecture. Si comme le dit Voltaire dans le Dictionnaire philosophique « Les livres les plus utiles sont ceux dont le lecteur fait lui-même la moitié » alors Candide est assurément un livre utile. 3
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