novembre 2009
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JOURNAL DES MAISONS DES CHAVANNES – NUMÉRO 11 – NOVEMBRE 2009 Arthemo, un sacré Festival... pages 2-3 Janine, la femme au chapeau... pages 4-5 A la rencontre de Marius Burnat... pages 16-17 Sommaire Edito Festival Arthemo 1 Le Puck numéro 11 Novembre 2009 2-3 Adresse de rédaction, correspondance: Portrait Le rêve de Janine 4-5 Centre de loisirs Fondation Eben-Hézer Maisons des Chavannes Aménagement extérieur Création d’un jardin fermé 6-7 Les ateliers s’amusent ! 8-9 Bonnes idées Nous, à Picasso, on se la PET ! 10 Bruits de couloir Jubilaires / Retraités 2009 11 Encart à détacher par Sonia Rosset 12-13 Bruits de couloir Arrivées / Départs 2009 14 Chantons avec Josette ! 15 Portrait A la rencontre de Marius Burnat Témoignages Ah, les vacances ! Réflexion Le travail, c’est... 16-17 18 à 20 21 Biographie «Les chouchous» de Shupriya 22-23 Biographie Histoire de la vie d’un résident 24-25 La Der Photos de la Compagnie d’Julie Ch. de Rovéréaz 18 1012 Lausanne Tél. 021 651 02 65 Fax 021 651 02 07 www.eben-hezer.ch Ont collaboré à ce numéro Sonia Rosset Sylvie Angarella Sergio Vergara Omer Freudiger Shupriya Ulli Joséphine Reymond Jean-Claude Luget Séverine Fragnière Carol Zuckermann Jacqueline Sigrist Marius Burnat Deborah Schwab Ivano Batadsi Cécile Roulet Montserrat Camilotto Pierre-Alain Devaud Pierre-André Roy Nicolas Bertschi Véronique Keatley Claire Staub Josette Frey Janine Trachsel Diego D’Orazio Groupe de rédaction Sandrine Zaugg Vanessa Viret Françoise Dewarrat Danièle Allaz José Albiol André Gex Laurent Jaussi Alba Garcia Sylvie Crosset-Perrotin Aurélie Vervatidis e-mail [email protected] Mise en page et impression Edito aire un édito pour le Puck, il est vrai que cela faisait longtemps que je ne m’y étais pas «collé» et en tant que rédacteur, c’est avec plaisir que je m’y attelle une nouvelle fois. Oh ! ce ne fut pas sans peine, tant les sujets tournant autour de notre magnifique profession foisonnent. Ben oui, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ça bouge en ce moment dans le social ! F Mais voilà : comment aborder un sujet, une question, un article touchant à l’éducation, dans toute cette abondance de faits, de changements, d’évolution, sans que l’on sente une quelconque critique, un pseudo-coup de gueule ou une tendance affichée, politique, philosophique, passéiste ou autre ? C’est là que, perdu dans mes réflexions, je regarde à l’extérieur et je me souviens tout d’un coup que nous sommes en plein dans une période de l’année extrêmement importante ! Période que nous avons, pour certains, peutêtre un peu oubliée, tant nos vies sont chargées d’activités les plus variées. Mais oui, bon sang, mais c’est bien sûr, nous sommes le 29 septembre, c’est la Saint Michel ! L’équinoxe d’automne, c’est cette période de l’année où le jour et la nuit ont exactement la même durée, c’est le temps des récoltes. Les grains et le foin sont rentrés, l’homme peut se laisser envahir par la reconnaissance envers la terre mère nourricière. Qui dit récolte, dit bilan : seront-elles suffisantes pour passer l’hiver ? Et cet aspect du bilan se prolonge également dans nos vies intérieures. C’est le moment de faire le bilan de ses activités et de profiter des nouvelles situations pour se changer et aller de l’avant. Il faut prendre des décisions, montrer sa détermination, réaliser ses résolutions. 1 Le combat de Saint Michel contre le dragon, c’est symboliquement le combat que l’on fait contre soi-même ; le dragon représente notre monde intérieur chaotique que nous devons maîtriser : il est là, il existe, mais il doit être tenu en respect. Il est primordial d’unir les forces de l’intelligence à celles du cœur. C’est grâce à notre courage intérieur que nous avons la possibilité de reconnaître notre dragon. Vu l’ambiance et la tension palpables durant les soirées au CDL pendant cette période, je peux dire que nos résidents la sentent bien, cette période de lutte ; eux-mêmes sont traversés par ces forces et nous rappellent par là même qu’ils sont en lien et en relation avec tout ce qui les entoure, notre monde et même au-delà. Et si nous, professionnels, nous essayions de redonner un sens à ces moments, aux fêtes cardinales qui rythment nos existences ? Qu’on le veuille ou non, elles sont là et se font sentir à travers nos perceptions conscientes et inconscientes. Pourquoi ne pas essayer de les vivre avec nos résidents ? Alors peut-être prendront-elles tout leur sens ! J’ose même aller plus loin : et s’il y avait quelque chose d’éthique pour nos résidents et pour nous de redonner un sens à nos fêtes? Il ne faut surtout pas oublier qu’il s’agit maintenant d’un combat intérieur et que, selon ce qui se passe en l’homme, le monde sera peut-être différent à l’extérieur. Qu’en dites-vous ? C’est peut-être le bon moment ? En tout cas, ça vaut le coup d’essayer ! André Gex « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis. » Saint-Exupéry endant trois jours, près de 400 artistes avec handicap mental se sont retrouvés à Morges pour fêter l’art. Il y en avait pour tous les goûts: du théâtre, du chant, de la musique, de la danse, des arts plastiques, de la peinture et de l’artisanat ! Tout cela pour le bonheur des yeux et des oreilles ! Le public a répondu présent. P Le voyage et les voyageurs étaient à l’honneur. Les artistes d’Eben-Hézer ont pu rencontrer des troupes venues de toute la Romandie et d’Europe. Les productions artistiques elles-mêmes étaient de véritables évasions. De l’Italie fellinienne avec la Compagnie d’Julie du Centre de Loisirs des Chavannes aux traditions sud-américaines avec les danses folkloriques du foyer de La Branche, en passant par un joyeux Mélimélo oriental proposé par la Troupe d’expression corporelle de la Cité du Genévrier, le public a été littéralement transporté. Passer la porte Cette année, Arthémo proposait de passer les portes préparées par l’atelier X des Chavannes et des ateliers Jean Tinguely et Eben-art de la Maison Julie Hofmann. Passer la « porte » d’Arthémo, c’est oser venir, c’est Jean-Louis Hernandez, Esat St-André Le voyage La cuvée 2009 d’Arthémo avait un goût d’exotisme, comme nous l’indique l’œuvre de Jean-Louis Hernandez choisie pour l’affiche. 2 tenter la rencontre. C’était le pari du parrain de cette édition, l’humoriste et imitateur Yann Lambiel. La collaboration de cet artiste reconnu et des talentueux musiciens du Band d’Eben-Hézer est une de ces rencontres qui ont marqué le festival et qui ont réjoui chacun, en situation de handicap ou non. Interview t ichèle Egli e M , r e z é -H n d’Ebe w. eux artistes une intervie té p e c c a t n d, o Marc Pariso ur Arthémo. ntent le Ils nous raco D Michèle et Marc, vous êtes des artistes d’Eben-Hézer. A quelle(s) production(s) avez-vous participé pendant Arthémo ? Michèle : Alors moi, j’ai le petit théâtre, La Compagnie d’Julie, la danse folklorique et le chant à l’église. Marc : J’ai aussi fait La Compagnie d’Julie et la chorale avec Michèle. J’ai aussi eu le Band le samedi soir. Comment avez-vous trouvé le public d’Arthémo ? Michèle : Je trouve que c’était génial! Marc : Je trouve qu’on a de la chance d’avoir un bon public. Les gens ont beaucoup apprécié. Il y en a beaucoup qui nous ont remerciés pour ce qu’on faisait. C’est toujours une bonne ambiance là-bas. Est-ce que vous avez pu assister à d’autres productions pendant le week-end ? Marc : Oui, on a vu plusieurs productions. Par exemple, je me souviens, le samedi, on a eu la danse folklorique de l’institution de La Branche. Personnellement, j’ai trouvé pas mal. J’aimais bien aussi la musique qu’ils faisaient à côté. Ils avaient un orchestre, contrairement à nous. Il y a eu d’autres représentations de théâtre, mais ce qui m’a beaucoup marqué, c’est d’avoir pu voir en tout dernier le Band de Perceval. Je trouve que c’est un groupe qui a aussi de bonnes qualités, qu’il y a aussi un vrai travail derrière ce qu’ils font. J’ai beaucoup apprécié. 3 Toi, Michèle, tu as pu voir le Band d’Eben-Hézer… Michèle : Oui, c’était génial avec Yann Lambiel ! C’était super qu’il chante avec Gilles. C’était vraiment une bonne expérience pour l’équipe du Band de pouvoir avoir un parrain, c’était vraiment super. Et puis, c’est la première fois. On n’avait jamais eu un parrain comme ça. C’était une bonne idée. Qu’est-ce qu’Arthémo peut apporter à Eben-Hézer, à votre avis ? Marc : Je dirai que c’est quelque chose d’important, parce que c’est un festival qui permet à des gens de s’exprimer et de montrer ce qu’ils savent faire à travers toutes ces activités. Et je pense que ça apporte beaucoup. Propos recueillis par Deborah Schwab Stagiaire au CDL Portrait ne i n a J e d e v Le rê lle as cette be p ît a n n o c les ui ne es chapeaux d t n ra o rb a , dame ? plus originaux lption d’un co u rr te in l’ u c é v mQui n’a pas l’irruption inte r a p rs u o c n rée ? loque ou d’u afiore » préfé st a C « e tr o n pestive de s photos ou le s le é ir m d a bles Qui n’a pas ses innombra e d rt so e ll ’e mandalas qu sacs ? git ! e dont il s’a in n Ja e d n Oui, c’est bie te, prête à danser ou à rian Toujours sou ivre. Mais cet v e d ie jo e d ine a chanter et ple pour elle. L s»! e il c fi if d n « aller à Pari bie e re n si u é d ir b e ll su e û : d été a été r chaque jou ller à Paris », pée et elle a a ra « , tt e ra ll e m a e l’ r l’ u t ie o n d n, p mala mome au Mais attentio iffel et aller n qui, pour le E o r ti u ra to é p la o r e v su gra ces s. c’est monter uait l’une de e des vocalise tion et une q ir n a fa m e d l ’i e S h ! c e ê p lisa Moulin Roug ngue hospita e serait raté… g a y o v le s, Malgré sa lo elle n’a pas perdu son é it deux activ e, à grande fatigu étonne chaque jour par intervenants us o rs n u e t si e lu p re ri s u e so emande Nous somm par cette d gner s é h c u to son courage. a avoir été de l’accomp vie tr e o é n id s l’ n a t d e e , g récurrente venue une é el personna e ré d n st e u e u q e st v s e n rê e e n g so e Janin e ces pour réaliser irons en équip e fait partie d s ll u e e o st , n n , re o é ti e id u n c it é st e d in onn uses dence. C’est ignorer. Pers voir les danse s n t e so e u e d iq th ie y c l’on ne peut m fi né ine, dè sur la tour t chacun bé ec notre Jan v a n a c n ! a indifférent e l et jovial. c de french t leur feu vert re n tu ro e a n n n o re d tè s c in c cara que les méde e! n u a e in n Ja lisera son rêv a s, ré e é e n in n n a Ja rs eu ue Depuis plusi n parle presq e e ll e t e , grand rêve Q 4 5 Aménagement extérieur Création d’un jardin fermé ertains groupes demandaient un jardin protégé, afin de faire profiter du magnifique parc, situé devant La Musardière, les résidents qui ne peuvent rester en toute sécurité dans un lieu ouvert. C Mandaté par M. Moeckli, une première proposition avait été imaginée par un collègue. Des plans avaient été établis mais non retenus, notamment pour laisser cette zone ouverte sur l’extérieur. Suite à la demande répétée d’un parent de résidant, l’idée est revenue. Cet été, un petit jardin en forme de « L » et permettant ainsi de recycler le terrain de pétanque a vu le jour devant la piscine. Les groupes utilisateurs sont heureux que nos responsables répondent favorablement à leur besoin. Néanmoins, certains inconvénients ont été soulevés lors d’un colloque de maison : – il est difficile d’installer les résidents ayant des difficultés de mobilité autour des tables, étant donné que les bancs sont directement fixés aux extrémités des tables ; – il est dommage qu’un seul groupe à la fois puisse bénéficier de l’espace, vu l’exiguïté du jardin ; ce qui aurait permis de favoriser les échanges ; – un deuxième portail serait le bienvenu du côté de la Musardière, pour permettre un meilleur accès au grill (souvent utilisé par cette dernière). La direction a pris note de ces observations, et des solutions vont être trouvées afin d’atténuer, dans la mesure du possible, ces désagréments. Nous l’en remercions infiniment. Afin d’éviter de nouvelles situations similaires, tirons une leçon positive pour l’avenir et travaillons ensemble pour les futurs projets. Françoise Dewarrat B logs La principale cause du divorce est le mariage! L a em riage La sé pa ra tion e mariage et le divorce sont des sujets qui nous concernent tous. Régulièrement, nous assistons à des mariages et, malheureusement, nous côtoyons tous des gens qui passent par les moments difficiles du divorce. L Comme le suggèrent ces images, le lien étroit entre le mariage et la séparation, c’est la force des sentiments qu’ils font vibrer au plus profond de nous.... le thème du mariage et du divorce est souvent utilisé dans les mangas japonais, et je m’en suis inspiré pour écrire cette petite histoire de couple. Histoire de couple Le mariage est une décision qui se prend à deux ; lorsqu’on est très amoureux, on ne s’imagine pas divorcer. Si l’on décide de divorcer ou de se séparer, c’est à cause des disputes dans le couple. Le plus dur, ce sont les couples avec enfants, car généralement ce sont eux qui souffrent le plus... Les couples sans enfant se séparent très facilement afin de ne pas souffrir. Il y a des couples sans histoires, qui préfèrent se séparer et être tout simplement « amis », car ensemble ça n’allait plus. Les points négatifs du couple Il y a des histoires qu’on ne peut pas effacer. Souvent, les disputes sont liées à des actes inexcusables, 7 comme l’infidélité, mais pas toujours ! Les couples sans histoires, je n’en connais aucun. Parfois, les histoires d’amour finissent mal, très mal... Les personnes infidèles sont souvent les moins tristes, et les plus malheureuses dans l’histoire sont les personnes trompées... Les points positifs du couple Il y a quand même des histoires d’amour qui continuent à évoluer en famille, avec ou sans enfants, comme si c’était le premier jour! Donc, il y a des couples mariés qui fonctionnent très bien ! Je connais plusieurs couples qui sont depuis très longtemps ensemble et qui vivent le parfait amour! Normalement, les jeunes couples fiancés ou mariés ne rencontrent pas de problèmes. J’imagine qu’il y a beaucoup de personnes sans copains et sans copines à la recherche d’une folle histoire d’amour. Vous trouverez cet article « La principale cause du divorce est le mariage ! » sur mon blog « jeuxvideo.com ». Bonne lecture.... Omer Freudiger L es ateliers s’amusent! isan Ateliers art au ptem e s 2 u d e i t x, sor bre es it des grillad ous avons fa s Quatre au refuge de -M ollie argot Croisées à M laisir d’avoir le p et avons eu udrérise de M. C rp su la visite me Loeffel. de M Mauroux et dans est déroulée La journée s’ chaleureuse une ambiance x, danse, jeu e la et gaie avec ants, et mêm lich t e e ra musiqu o réussi à dém pluie n’a pas ser l’équipe. N Ateliers productifs, sortie du 8 juillet e 8 juillet dernier, les ateliers arts graphiques, recyclage et menuiserie se sont retrouvés pour une journée de détente au refuge des Quatre-Croisées, dans les paysages bucoliques de MollieMargot. Journée sportive pour les uns, de repos pour les autres, en tous les cas une magnifique journée de partage et de rires, qui a permis à chacun de faire plus ample connaissance ou de resserrer des liens amicaux avec ses collègues de travail, loin du «stress» des ateliers… Photos Paul Staubli L Sortie d’été d es ateliers du er 1 étage MD à la cabane d C es Monts-dePully, le 2 juil let Une journée formidable! L e soleil était au rendez-vo us. La journée a été riche de convivialité et d avons partagé e joie. Nous d instants avec e très beaux les travailleu rs, les moniteurs et les chefs du premier éta ge. Nous somm es de renouvele tous impatients r cette expé rience ! Le chef des grillades, A lexis Gaudi n, et son ai de de camp, Antonio V. B onnes idées Pressage des bouteilles PET par le groupe Nous, à Picasso, on se la PET ! ar mesure de sécurité, nous employons des bouteilles d’eau en plastique. Manquant de place nous avons vite été débordés par ces flacons vides s’empilant dans notre vestibule. P Diégo et Micky sont des résidents externes qui séjournent la semaine à Picasso. Pour eux, j’ai créé une petite activité de pressage de bouteilles. A l’aide d’un gabarit en bois (sorte de boîte en bois à la dimension d’une bouteille, équipée d’un couvercle à charnière muni d’un bras de levier). Pour collecter les bouteilles, nous employons le chariot à linge sale. Pour mener les bouteilles écrasées nous utilisons un petit char à ridelles. Le travail consiste à débouchonner les bouteilles, les mettre dans la presse, presser le manche avec les deux mains, la ressortir et la glisser dans le sac en plastique du chariot. Ensuite, descendre les sacs aux Chavannes. Nous pratiquons cette activité tous les jeudis ou vendredis. Cette prise en charge individuelle régulière est un très chouette moment passé avec Diégo et Micky. Pierre-André Roy Groupe Picasso 10 Bruits de couloir Jubilaires 2009 10 ans de service 25 ans de service Albiol José Maria Ben Ammar Sami Dos Santos Aidal Fabbri Simon Meili Maxim Mosnier-Vignon Agnès Mpfayokurera Vénérande Wieser Sophie Bifrare-Serafin M.-Jesus Lafaille Viviane Raboud Gisèle Ruckstuhl-Born Françoise Sakijha Marie-Claire 30 ans de service 15 ans de service Gouillon Alain Kilinc Ali Quai Anna Randretsanilo Noro Weissbrodt Evelyne Da Silva Pereira Burnier Angela Ferracin Chételat Luana Hilfiker Sandra Richard Doris Vermeulen Edward 35 ans de service 20 ans de service Saulle Carmine Bolomey-Rollot Marinette Cornu Daniel De Luca-Seoane Maria Fernandes Maria-Augusta Iff Mariette Jaccard-Beaudoin Marine Naciri Hassan Pion Philippe Schapfl Doris Silva Elvira Retraités 2009 Fodor Agnès Lunardi Jeanne Mayor Gilberte Montavon Françoise 11 Pelletier Gemma Sanchez Daniel Bruits de couloir Arrivées 2009 jusqu’au 31 août Maison Julie Hofmann La Prairie Ateliers / DC Avedikian Christophe Bonjour Dominique Breit Maria Lourdes Charmes Evelyne Chenevard Anne De Souza Flores Marcos Dos Santos Marlène Dubee Laeticia Ecoffey Sophie Frei Aloui Maude Gallo Roselyne Gashi Fatime Gouba Yann Guillod Zoé Lahmar Lahcène Lapaire Marco Mar Ludivine Motta Stefano Périsset Coralie Schmocker Daniel Troillet Aurélie Vilar Miguel Vuagniaux Kevin Bahati Constantin Barretta Julie Beaudoin Cécile Brugger Carmen Burkhalter Valentine Centola Juliana Châtelain Marie Ciccone Giuseppe Clémence Jennifer Duboux Nadia Duttlé Déborah Hemes François Hintermeister Bergier Karin Kabamba-Ngoy Albert-Rica Kankonde Précieux Kilinc Umut Kolb Grégoire Liechti Fanny Mazzarello Kamila Rey José-Antonio Schipani Caterina Vay Pablo Chollet Céline Feller Catherine Gasser Jacques Louis Anne Bertschi Nicolas Staub Claire Départs 2009 jusqu’au 31 août Maison Julie Hofmann La Prairie Ateliers / DC Aubort Marjorie Gallo Roselyne Illic Jelko Locher Claire Marti Paulette Masabo Gaudence Monney-Meylan Sylvie Rau Susana Rauber Gabrielle Savary Joël Vilar Miguel Zanarelli Marie Chancerel-Debroise Joëlle Decker Simon Dépraz Nathanaël Devaud-Long Anne Fortini Olivier Frank Céline Furtwaengler Gilles Grangier Nicolas Hualda Reynaldo Jayet Hugues Joye-Burnier Florian Machnacz Joanna Meier Franziska Narbel Géraldine Scheibler Josiane Simone Gurman Esmeralda Spahiu Shqipe Vandenbussche Damien Gasser Jacques Iff Mariette Taddei Maggela Voisard Mathieu 14 Chantons avec Josette ! n s’inspirant de la célèbre chanson V’là l’bon vent, apprise aux appuis scolaires, Josette a accepté, avec enthousiasme, d’inventer des paroles sur le même canevas en choisissant les prénoms de personnes chères à son cœur. Bonne découverte ! E Sylvie Crosset-Perrotin V’ là l’bon vent 1. Et que ferons-nous d’Annelise ? Nous lui offrirons des cerises. 2. Et que ferons-nous de Huguette ? Nous lui donnerons des tartelettes. 3. Et que ferons-nous de Freddy ? Nous lui cuirons des spaghettis. 4. Et que ferons-nous de Thierry ? Nous lui préparerons son lit. 5. Et que ferons-nous d’Agapios ? Nous l’enverrons manger aux Mosses. 6. Que ferons-nous de Véronique ? Nous y pensons, pas de panique. 13. Et puis que ferons-nous d’Alain ? Nous lui offrons un bon coussin. 7. Et que ferons-nous de Michelle ? Nous lui donnerons une paire d’ailes. 14. Et que ferons-nous de Joël ? Nous lui souhaitons Joyeux Noël. 8. Que ferons-nous de Marie-Claude ? Nous lui donnerons une boisson chaude. 15. Et que ferons-nous de José ? Nous lui souhaitons une bonne année. 9. Que ferons-nous de Stéphanie ? Nous lui offrirons des jonquilles. 16. Et que ferons-nous de Josette ? Nous lui donnerons des castagnettes. 10. Et que ferons-nous d’Alexis ? Nous lui donnerons un ouistiti. 17. Et que ferons-nous de Patrick ? Nous le protégerons des moustiques. 11. Et que ferons-nous de Sonia ? Nous lui donnerons un joli chat. 18. Et que ferons-nous de Sylvie ? Nous lui donnerons des appuis. 12. Et puis que ferons-nous d’Eliane ? Nous lui offrons un petit âne. 19. Que ferons-nous de cette chanson ? Nous la chanterons à l’unisson. 15 Portrait A la rencontre de Marius Burnat acré Monsieur, que ce Marius Burnat. Cette année, il aura 75 ans en décembre et vient juste de fêter ses septante ans d’institution ! C’est dire s’il connaît bien l’histoire d’Eben-Hézer. Homme très élégant et discret, toujours courtois et galant envers les femmes, Marius est toujours prêt à vous rendre service. Mais cette fois-ci, c’est les personnes qui l’accompagnent au quotidien qui ont souhaité lui rendre hommage. Fort de toutes ces années à Eben-Hézer, Marius nous raconte, avec ses mots, ses souvenirs en institution. Parfois, il lui manque des photos, sur lesquelles il pourrait s’appuyer pour nous raconter ce passé qui lui semble si lointain maintenant. Le regard tourné vers l’avenir, d’une voix douce et tendre, Marius nous dévoile une part de son histoire. Celle-là même qui nous rappelle qu’il fut un temps où des centaines d’étoiles égarées avaient trouvé refuge chez sœur Julie Hofmann. S «Je suis venu tout petit, à EbenHezer, bébé. Cela fait septante ans que je suis là. Moi j’aime mieux maintenant qu’avant. » Pourquoi ? «Je sais pas, parce que dans mon époque, euh, c’est passé tout ça… J’avais sœur Julie Hofmann, la Fondation d’EbenHezer.» Vous la connaissiez bien, sœur Julie Hofmann ? « Oh oui, j’ai le livre de Julie Hofmann, mais j’étais tout petit. A 15 ans, j’étais à la Perraudettaz. Oui, c’est au chemin du Levant. Vous connaissez un peu ? Non. « Ah ! vous ne connaissez rien ? Elle est démolie la maison. Mais j’ai le livre, là. » (Marius part chercher son livre qu’il ne trouve plus, car il l’a prêté.) […] « C’est le 20 septembre 1910. L’établissement est situé au chemin du Soleil-Levant, l’actuel chemin du Levant, à Lausanne. On l’appelle alternativement l’asile du Soleil 16 Levant, Le Levant, La Perraudettaz et plus tard, l’asile des enfants ou simplement l’asile I. » Qui s’occupait de vous, plus jeune ? « C’est des sœurs qui s’occupent de moi avant. » Vous vous souvenez d’une en particulier ? « La plus, c’est sœur Madeleine Hofmann. C’est une sœur qui s’occupe des enfants et pis je descends les enfants, parce que les sœurs ne peuvent pas porter les enfants à la morgue, alors c’est moi, j’apportais à la morgue les bébés, si vous voulez. J’ai du courage, hein ? » Oh oui ! Vous aviez beaucoup de courage. « Eh oui ! » Que faisiez-vous, comme autres travaux ? « Eh ben, je suis valet de chambre. Je réponds à la porte. » A qui ? « Aux gens qui venaient voir sœur Julie Hofmann, à Julie Hofmann. Voilà, c’est elle qui a fondé.» Et qui était Madeleine Hofmann ? La sœur de Julie ? « Oui. C’est sa sœur. Elle était formidable. Elle amène des biscuits aux enfants. Tous les quinze jours, elle vient avec un taxi long. Mais maintenant, elle est plus là, elle est décédée, la pauvre. » En quoi consiste le travail de valet de chambre ? « Valet de chambre, euh, c’est ceux qui nettoient les chambres.» Etait-ce un travail difficile ? «Non, ça allait. » Comment se passaient les repas ? « Tous ensemble, avec les sœurs. » Aviez-vous des amis qui sont encore là aujourd’hui ? «Mmm… Ou des amies ? » Oui. «Mais, ils sont un peu séparés.» Par exemple ? « Oula la, alors là... je me rappelle plus. J’avais tellement de monde à m’occuper. De répondre à la porte. » Et quelqu’un que vous aimiez bien, un ou une ami-e ? « Euh, Lise-Marie, ouais. Mais elle est plus là, hein, parce qu’elle, elle est à la Cité des enfants. J’ai des photos d’elle, attendez.» Marius me montre une photo format passeport de son amie. Qu’est-ce que la citée des enfants ? «Y’a que des enfants, ouais. Vous n’avez pas été avant?» Non, jamais. Cela existe toujours ? «Oh oui ! Oui, oui, ça grandit. » C’est ici à Lausanne ? «Non, à Vevey ». Et votre amie, elle y est toujours ? « Oui, elle travaille là-haut. Maintenant, je ne sais pas si elle est jeune. Je ne sais pas si elle a vieilli. » Vous l’avez jamais revue ? « Oh, ça fait longtemps que je l’ai plus revue. Mais je ne sais pas si elle est encore à la Cité... je ne sais pas. Mais je pense.» En 1969, « La Cité des enfants » ouvre ses portes à SaintLégier. Plus tard, celle-ci s’appellera la Cité du Genévrier. Où viviez-vous à l’époque ? Dans un appartement comme maintenant ? « Ah, mais j’étais d’abord à l’Eauvive. Dans des appartements, mais à part. » Vous aviez une chambre pour vous ? « Oui, pour moi, oui, tout seul. » Est-ce qu’il y avait des ateliers avant ? « Ah non, y’avait pas à la Perraudettaz. Non, non, c’est une petite maisonnette. Euh, à Pully. Oui voilà, à Pully. Oui c’était tout mélangé, les enfants, les femmes et les hommes. (Il rit) Et pis après, j’ai fait des commissions pour la maison. Pour aller à la pharmacie, tout ça. J’y vais à pied, ce n’est pas loin. » Pouvez-vous me raconter un bon souvenir de votre jeunesse ? « Eh ben, je réponds à la porte, avec la blouse blanche. Quand la famille amène des enfants, j’appelle la directrice et pis elle descend. » Ça, c’est quelque chose que vous aimiez bien faire ? « Ah oui, maintenant je peux plus. Vu mon âge. Je laisse faire. Ils ont tous déménagé maintenant, les enfants, à la Cité des enfants. » Vous êtes à la retraite maintenant Marius ? « Ah oui, j’ai mérité quand même ! » (dit-il en riant). 17 Et à propos de votre fête ? Vous voulez m’en parler un peu ? « Là, j’ai euh... quand j’avais septante ans d’Eben-Hézer. Il faut le faire ! (me dit-il en me montrant l’affichette de sa fête.) Il y avait beaucoup de monde que je connais. Y’avait M. Moeckli, le directeur, il m’a donné un livre. Vous voulez que je vous le lise ? » Oui. « Il m’a offert un voyage ». Un voyage ? « Oui.» (Sur le « bon » pour son voyage, il est inscrit : « Venise et ses gondoles »). Comment cela se fait qu’il vous offre un voyage à Venise ? « Mais parce que ça fait longtemps que je suis... je suis l’ancien, le plus ancien d’Eben-Hézer. Comme je pars au mois d’octobre, je ne sais pas si c’est le 2 octobre... » Vous partez seul ? « Non ». (Marius m’énumère alors les personnes qui l’accompagneront.) Avez-vous déjà été à Venise ? « Non. Jamais ». Et que voulez-vous voir à Venise ? «Les gondoles. » Comment allez-vous à Venise ? « Alors, je vais avec le train, c’est un cadeau. […] Je vais trois jours. Je vais prendre mon manteau de pluie, mais c’est rare qu’il pleuve là-bas. » Vous pensez ramener des cartes postales ? «Oui, oui, je vous apporte une!» C’est sympa ça ! Merci pour cette rencontre Marius et bon vent à vous ! Propos recueillis par Aurélie Vervatidis Témoignages Ah, les vacances ! es vacances d’été sont bel et bien finies, mais la saveur des souvenirs, elle, demeure. Ils sont six à être partis cet été, pour trois destinations différentes. Deux couples et deux résidents du même groupe. Mais comment ont-ils choisi leurs destinations et dans quel cadre ? Comment ont-ils vécu leurs vacances ? Leur récit nous permettent, à la fois de partager leur expérience de voyage et de mieux cerner les différentes possibilités de séjours. Alors, en route ! L Sergio et Sylvie Pour Sylvie et Sergio, c’était Rimini cette année ! En couple, ils ont décidé de partir au bord de la mer et de profiter de leurs vacances à la plage. Le vrai farniente à l’italienne. Après six heures de car, les voilà enfin arrivés. « C’était un peu long, car je n’arrivais pas à dormir assise », dit Sylvie. Sergio, lui, n’a réussi à dormir que deux petites heures. Dans le bus, il y avait « […] des gens mélangés, la famille du chauffeur de car et un deuxième camp, ceux qui se rendaient à Pesaro. Lorsque nous sommes arrivés dimanche matin, le petit déjeuner nous attendait. » Et une fois sur place ? « L’hôtel était bien, il y avait des animations comme le Loto ou la danse. » Le couple se souvient même de l’heure exacte des repas ! « De 9 h à 10 h c’était le petit-déjeuner, puis de 13 h à 14 h le dîner et enfin, de 19 h 30 à 21 h 30, le souper. » Il semblerait que ceux-ci étaient gargantuesques ! Au choix, une entrée, un plat principal et un dessert. « Enorme », dit Sergio. Pour les gourmands s’ajoutaient en plus, le fromage et les buffets de salade. « On riait de la dame, car elle disait « fromache » au lieu de fromage ! » Après le repas, c’était l’heure de la sieste ! Le soir, c’était la cloche qui sonnait l’heure du souper. « Nous avons aussi mangé sur la terrasse, où il y avait un immense buffet qui faisait toute la longueur. Il y avait des salades, du riz, des pâtes, des lasagnes, du punch, etc. On n’en revenait pas ! » « Faut manger », disait Sergio à Sylvie ! 18 L’hôtel, couronné de trois étoiles, semblait posséder certains atouts tels que la piscine, le sauna et la télévision dans les chambres. « Nous avons été à la piscine, mais pas au sauna. » Pour ce qui est de la télévision, ils ne l’ont presque jamais regardée, « parce que les chaînes étaient en italien » et parce que Sergio avait pensé à tout. Il avait glissé dans sa valise, devinez quoi ? Son lecteur DVD et une palette de films ! Les activités proposées durant leur séjour : « L’Italie en miniature, un parc d’attraction avec petit train, un cinéma trois dimensions avec les lunettes, un aquarium avec des dauphins et un avec des requins. Nous avons même vu un homme dans une cage qui donnait à manger aux requins. Au fond de l’eau, il y avait aussi des bébés requins, c’était une famille. » Pique-nique deux ou trois fois. « Le sac à dos était préparé par la cuisine avec du fromage, etc. » « Un jour sur deux, on était tranquille. Il y avait même de l’aquagym dans la mer, mais nous sommes juste allés voir, parce que c’était nul ! On a bien ri. » « Une fois, nous avons été au marché et il y avait une vache peluche qui dansait. Mais elle coûtait cher, 10 euros pour une vache qui danse ! » « Il y avait seulement deux couples, nous et un autre. Nous nous sommes fait des amis. Une fois, nous avons pu partir seuls nous balader. Nous avons apprécié qu’ils nous laissent le faire. » Inconvénients : « La chaleur, merci ! Il faisait entre 30 et 35 degrés. » « C’était horrible, invivable, ça, plus jamais ! » « Sergio était souvent torse nu, mais nous les filles, on pouvait même pas ! » « La mer aussi était chaude. » « La chambre n’était pas bien. Nous n’avions qu’une petite armoire pour deux. L’autre couple, à côté, avait une chambre de luxe, deux fois plus grande. » « Il y avait un gars chiant qui mangeait tout et qui ne partageait rien. En plus, il disait qu’il n’avait plus faim ! Il était mal élevé, il ne disait pas bonjour, ni merci. Vers la fin du camp, nous avons même demandé à changer de table. » Malgré ces quelques inconvénients, ils pensent tout de même que: « C’était notre meilleur camp. » Pourquoi SEREI ? Sur proposition d’une éducatrice de son groupe, « Sergio a été seul l’année passée, mais il s’ennuyait tout seul, alors cette année je l’ai accompagné. » Il faut dire que les camps SEREI ne correspondent pas à tous les porte-monnaie! « C’est cher, mais ma mère m’a laissé de l’argent cette année, alors j’ai pu me le payer. Je pense que cette année, je ne pourrai pas. » Pourquoi pas un camp avec votre groupe de vie, alors ? « Plus jamais », dit Sylvie. « Chaque fois qu’on partait, c’était en juin, pendant mon anniversaire. Et moi, j’avais envie de le fêter avec mes amis et mon chéri, pas avec le camp ! On avait aussi moins le choix des activités qu’à SEREI. » Sergio ne referait pas non plus de camp avec son groupe. « Les éducateurs aussi me voyaient mieux dans un camp comme ça, avec des gens du même niveau que moi. » Sylvie ajoute : « On pouvait parler avec les autres vacanciers normalement ; en plus, il y avait que des jeunes comme nous, on pouvait faire des activités avec eux. C’est un camp où ils n’ont pas mélangé les niveaux. C’est ça que j’ai apprécié. C’était des gens avec qui on peut discuter au moins. » Points positifs : « C’est le camp que j’ai aimé le plus ! », disent en cœur, Sergio et Sylvie. Un camp « dynamique, où ils s’occupaient bien de nous. Il y avait plein d’animations chouettes et on pouvait choisir nos activités. » « Les accompagnants m’ont aussi beaucoup aidée. » Sylvie raconte comment elle est tombée dans les escaliers de l’aquarium et comment les accompagnants l’ont aidée. « Ils m’ont même portée à deux pour monter dans le bus. » « Pour un camp comme ça, on dit oui tout de suite. » « Le chef de l’hôtel était comme un papa. Il nous accueillait chaque jour et il parlait même un peu français. Il était toujours là pour nous demander si tout allait bien, pour nous aider. Il nous demandait si on avait assez à manger ou si on avait encore faim. » « Il gérait bien son hôtel et tout marchait droit, à la baguette ! » Cécile et Ivano Cécile et Ivano ont choisi de partir en couple cet été, en passant par l’agence de voyage SEREI. « Nous avons été à Rosas, en Espagne, au bord de la mer. Nous nous y sommes rendus en car. C’était long, ça oui ! Nous sommes partis de Lausanne le soir et nous avons voyagé toute la nuit. Nous n’avons pas beaucoup dormi, c’est difficile de dormir assis ! On ne dort 19 pas vraiment bien dans un car. » « Il y avait une jolie hôtesse dans le car », dit Cécile, « hein Ivano ? ». « Oui, c’est vrai, elle était jolie et gentille ». Cécile et Ivano étaient accompagnés des autres vacanciers-ères et deux aides-monitrices, « deux jeunes dames très sympas. » Pourquoi SEREI ? « Parce qu’on aime bien, ça fait longtemps que l’on fait des camps avec eux. Avant SEREI on a fait des camps avec Coup d’Pouce. C’était bien aussi, mais on n’allait pas à l’étranger, on restait en Suisse, à la montagne plutôt. » « J’aime mieux SEREI parce qu’ils vont à l’étranger. » Les activités proposées durant leur séjour : « Nous avions une piscine à l’hôtel. Nous sommes aussi allés à la mer et nous avons fait plein d’activités différentes. Nous avons été au marché et au restaurant. » « Un jour, nous avons fêté l’anniversaire d’une vacancière au bord de la mer, sur la plage. Pour s’y rendre, nous avons marché deux heures. » « Le matin, on déjeunait, puis piscine (elle était grande!). Il y avait des jeux aussi vers la piscine. Ivano a même gagné une fois à un de ces jeux. » De quoi vous souvenez-vous encore ? « Nous avons fait du bateau jusqu’à une petite ville, mais ce n’était pas très intéressant, car il y avait quelqu’un en chaise roulante, alors nous n’avons pas tellement pu marcher. On a fait les magasins et bu un verre. » « Nous avons été dans un train à vapeur, jusqu’à un point de vue sur une montagne. Ivano a eu le vertige Suite en page 20 Témoignages Ah, les vacances ! Suite de la page 19 à un moment donné ! Il a dû changer de place. » « Nous avons été tous les jours à la plage, sauf un jour. » Où mangiez-vous ? « A l’hôtel, car le séjour était en pension complète. Nous pouvions aussi faire des piqueniques. C’était très bon. » « On a bien mangé, j’ai même pris deux kilos », lance Ivano. « Les monitrices organisaient chaque jour des activités différentes. Nous avons aussi participé à une soirée minigolf.» «Nos boules sont tombées dans l’eau, tu te souviens, Cécile ? », dit Ivano. Pourquoi sont-elles tombées à l’eau ? « Parce qu’on a tiré trop fort ! On s’est bien amusé. » Cécile explique « qu’il y avait une discothèque dans l’hôtel, mais il fallait consommer. » « Ça ne se fait pas de ne pas consommer, c’est comme ça dans les hôtel », réplique Ivano. « Nous, nous n’avons pas dansé. Nous préférons regarder les autres personnes.» « Il y avait aussi du piano sur la terrasse, tous les soirs. Et trois fois, nous avons vu de la danse flamenco. Avec les claquettes et les talons, tu sais... » « Le dernier jour, nous avons mangé au resto à midi, car nous avons dû quitter notre chambre et en attendant le car, nous nous sommes arrêtés. Pour le retour nous sommes passés par La Chaux-de-Fonds, ensuite par Lausanne où nous sommes descendus, et le car a continué sa route pour Genève. » « Nous nous sommes fait des amis. Une qui s’appelait Marie-Jeanne. Elle m’a téléphoné chez moi depuis », dit Cécile. Des points négatifs ? « La chambre n’était pas très bien, parce qu’il n’y avait pas de grand lit. C’était deux lits séparés par une table de nuit. Mais ça allait, la chambre était grande avec une salle de bain et un balcon avec une belle vue sur la mer et la piscine. Nous étions au cinquième étage. » « Cette année, nous nous y sommes pris trop tard pour les réservations, nous n’avions plus le choix de la destination. Nous aurions voulu aller à Rimini, en fait, parce qu’il y avait une monitrice que nous connaissions bien. » Cécile souhaite partir à Rimini l’année prochaine. Elle ajoute, « SEREI, c’est bien, mais c’est vrai que ça coûte un peu plus. » « Nous avons beaucoup aimé, mais dommage pour Rimini ! » « Pour partir avec SEREI, nous devons remplir un formulaire avec des questions, signé par le ou la tuteur-trice. » Pourquoi n’êtes-vous pas partis avec votre groupe? «Cette année ils n’ont pas fait de camp à l’étranger. » Montserrat et Pierre-Alain Montserrat et Pierre-Alain font partie du même groupe de vie. Cet été, ils se sont rendus en Provence au bord de la mer, avec quelques autres résidents, dont l’un, d’un autre groupe de vie, et trois éducateurs. Activités : « Moi j’ai été à la piscine et on est sortis. On a visité les marchés et j’ai acheté des blouses. Une que j’ai payée moi-même et l’autre, c’est la dame du marché qui me l’a offerte», explique Montserrat. «J’ai été à la piscine, l’eau était chaude. Aussi à la maison, dans le jardin et dans les magasins. Je me suis acheté un collier », ajoute Pierre-Alain. Côté cadeaux, Montserrat a pensé à tout. « J’ai acheté des souvenirs qui sentent bon la menthe dans l’armoire, un pour ma sœur et un pour ma marraine ». Et du côté des repas ? « Nous allions faire les courses ensemble, et c’est les éducateurs 20 qui faisaient à manger. Parfois, Lucien donnait un coup de main. » Montserrat et Pierre-Alain, eux, ont aidé à la réalisation d’un apéritif, organisé pour le départ d’une des éducatrices. « C’est nous qui avons décidé de le faire ! », rétorquent-ils. « Nous avons été à la plage, nous balader et aussi pique-niquer dans une forêt autour d’un banc. Un jour, nous avons mangé des saucisses à la maison lors d’une grillade. Nous sommes allés manger deux fois au restaurant. » « Une fois, le restaurant était à côté d’une fête où nous avons dansé. C’était mon chanteur préféré, Claude François ! » La musique les a emballés et ils ont dansé. Même un slow les deux, se souviennentils. « Une copine était jalouse ! » « La deuxième fois, c’était avant de repartir et nous avons vu un feu d’artifice ! Nous sommes rentrés à 23 heures ! C’était bien. » Parlez-moi un peu du voyage ? « Le voyage était long. Heureusement, on s’est arrêté en route pour manger un sandwich.» Quel temps faisait-il? « Il faisait chaud. » Un autre souvenir? «Un chien nous a accompagnés, mais il était très sage. Une fois nous avons même pu le promener. » « Pour les chambres, on a partagé les chambres entre filles et garçons et on partageait la douche. » Montserrat parle alors de son retour dans le groupe : « Quand je suis arrivée ici, tout était sombre et je n’ai pas reconnu ma chambre ! Maintenant, les vacances sont finies. Vivement les prochaines vacances ». Et elles sont pour quand ? «En octobre, je pars au Tessin avec Coup d’Pouce. » Propos recueillis par Aurélie Vervatidis Pour retrouver des informations sur SEREI et Coup d’Pouce : http://www.serei.ch/ http://www.coupdepouce.ch/ Réflexion Le travail, c’est... ravailler, obéir, ne pas réclamer, faire, donner quelque chose en échange d’un salaire. Le travail, c’est dur. « Il faut travailler!», dit-on. T Le travail, c’est tout. Cela remonte le moral, c’est une chance d’avoir du travail. Le travail, ce sont des efforts qui sont payants. Il faut se donner de la peine du premier au dernier job, jusqu’au bout, jusqu’à la retraite. L’école, c’est une étape à passer avant le travail. Maman et papa seront contents, si je travaille bien à l’école. L’AI, c’est ne pas être riche. Il y a le travail dans des ateliers protégés quand on est à l’AI. Il faut se lever le matin pour aller travailler, c’est naturel, on est fait pour ça comme pour réfléchir. Un travailleur, un collègue, un employeur, tout ça, c’est du travail. Entre collègues, on est solidaires, on s’entraide et on s’accompagne tout le long de la vie, c’est la félicité ! On se fait rémunérer pas par mérite, mais pour avoir des papiers. Par exemple, généralement, quand on a un diplôme, on est plus payé en général. Les papiers peuvent avoir de la valeur, comme l’argent. On a besoin d’agent pour vivre. L’argent ne tombe pas du ciel. L’argent sert à recevoir un salaire, à la fin du mois, à la fin de chaque année et à vivre ! Un travail, c’est positif, c’est un soutien. On peut avoir des vacances, quand on travaille. C’est ce qui s’appelle de vraies vacances. Car on profite mieux des vacances quand on a un travail. Les Tilleuls bougent ! n tout nouveau grand espace mettra en avant les magnifiques créations de tous nos travailleurs. Cela dans un esprit de convivialité et de partage entre nos créateurs, leur famille, les résidents, les collaborateurs, les amis, les voisins et tous ceux qui ont envie de venir nous rencontrer… Pour parfaire la bonne humeur, des soupes, des fondues, des pâtisseries confectionnées maison vous seront proposées. Gil et Jef seront de la fête. U Des confitures, des bougies, des vases, des assiettes, des écharpes des linges, des tabliers, de l’huile, des lampes, des plantes, des boîtes, des plats, de la mosaïque, des sacs, des boules de Noël, des mobiles, des colliers, des cartes, des porte-papier ménage, des pots, des gants, des bavettes, des... vous attendent ! 21 On cherche à se faire apprécier, en travaillant. On est apprécié seulement si on travaille bien avec les mains, avec la tête et si on travaille régulièrement. Ca fait du bien, de travailler ! Il faut être fière de soi, pour travailler, sans crâner, sans se vanter. Il existe le licenciement aussi, la perte de confiance en soi, le manque, l’amertume de ne rien faire. Quand on est malade, ce sont des choses qui arrivent. Ça arrive à tout le monde, de tomber malade, mais si on peut, il faut éviter. La vie active est plus belle que tout. Séverine Fragnière Biographie « Les chouchous » de Shupriya J e suis née le 9 février 1986 à Calcutta, Bengale, en Inde. J’ai vécu dans la rue. Comme j’étais bébé, je ne me souviens de rien. Et j’ai été adoptée par une famille américaine vivant dans le New Jersey (USA). Je suis généreuse, drôle et dynamique. J’adore aller en boîte de nuit pour danser. J’aime le hiphop, le break dance, la danse orientale, la tecktonik et un peu la salsa et le reggaeton. Je travaille en tant que coiffeuse à Corporella à Lausanne. J’ai commencé cette activité le 2 juin 2009 et j’en suis très contente. J’habite à la Vie-là. Ma référente, c’est Manuela Lozar. Ma mère s’appelle Juliette. Mon père se prénomme Alfred et il travaille chez Bobst. Jonathan, Norman et Oren sont mes frères. Je possède trois chats qui se nomment Satie, Ticho et Thai et deux chiens, Roxy et Max. 22 Mes amours... Fabio et Aless io Scorrano, ils sont jumeaux . 2008. u, Fabio. Mon choucho à Mister Suisse romande Il a participé Laikus. C’est mon meilleur ami d’enfance, je l’aime beaucoup. Joshua Tyrell. Il a gagné Mister Suisse romande 2008. J’ai voté pour lui car il est trop cool. David Rawyler. Il a participé à Mister Suisse romande 2007. Lui, c’est mon chouchou. 23 Biographie Histoire de la vie d’un résident ans le Puck du mois de mai 2009, chers amis lecteurs, je vous ai raconté quelques histoires de mon enfance en Egypte, comme des souvenirs de l’école, où j’aimais aller et où j’ai appris à lire, à écrire, à compter, à chanter, etc. D J’ai beaucoup de plaisir à me rappeler tout ça et à vous en parler. C’est pourtant très vieux ! C’est vrai... vous vous rendez compte, en janvier 2010, je fête mes 84 ans ! Aujourd’hui, je continue à vous raconter, chers lecteurs, mon passé. Ecoutez bien. Comme vous, j’ai appris de nombreuses chansons françaises pour enfants. Vous les connaissez : « Au clair de la lune », « Frère Jacques », « Savezvous planter les choux ? ». J’aime les fredonner ; ça me donne de la joie. Un autre bon souvenir, ce sont les proverbes. Je les ai gardés dans ma mémoire, et, pour ne pas les oublier, je les ai copiés sur mon grand cahier rouge. Je vous les montrerai si vous venez. Ils sont dans un tiroir de la commode de ma chambre. En voici quelques-uns : Qui s’y frotte, s’y pique ! Qui va à la chasse perd sa place. Comme on fait son lit, on se couche. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Qui veut tout n’a rien. Il m’arrive souvent d’en dire un quand la situation le demande. Ça vient tout seul, come ça ! en un déclic… c’est amusant. Des souvenirs d’Egypte de mon enfance, j’en ai, je vous parle surtout de ceux auxquels je suis attaché, comme mes activités dans le scoutisme. Vous connaissez les éclaireurs ? Cela ressemble un peu aux scouts et moi, j’ai été scout. Je suis content de partager avec vous ce que j’ai fait dans ce mouvement de jeunes. On porte un uniforme, on fait une promesse dans une cérémonie. On promet d’aimer ses parents, de rester fidèle à ses amis, de ne pas voler, etc. 24 Il y a des épreuves sportives à passer pour devenir plus fort, plus résistant. J’ai fait des camps en plein désert. J’ai dormi sous la tente avec plusieurs camarades scouts. Nous buvions de l’eau du désert, de « l’eau noire » et nous mangions des macaronis « pressés à la main ». J’étais gardien de matériel jusqu’à minuit. Le soir, il faisait froid, des gens rôdaient. Je surveillais pour qu’on ne vole pas nos affaires. Il fallait faire attention aux objets personnels, aux porte-monnaie, éloigner les rôdeurs, savoir se défendre. J’ai beaucoup aimé ce que j’ai fait chez les scouts. Cela m’a appris à avoir de l’expérience avec les gens et dans plusieurs situations de la vie. Un grand événement va nous toucher moi et ma famille. La guerre éclate en Europe en 1939 et durera jusqu’en 1945. En Egypte, on vit les conséquences de cette guerre avec des contrôles « nazis 1 » sur la population. Etant juifs, nous courions des risques. Nous nous réfugions chez ma sœur Mary qui, elle, ne craignait rien car elle a épousé un Egyptien musulman. Elle nous a protégés et sauvés. Pendant cette période, mon père tombe malade et meurt, le 3 octobre 1942. J’avais presque 17 ans. Ce fut un très grand deuil. Et puis... pour ma mère, la vie est devenue plus difficile ; elle était seule, veuve... On n’était pas très riche, mais on a vécu quand même ! Chers lecteurs, j’arrive à la fin de cet épisode qui est triste, la mort de mon père. La vie est ainsi et on peut toujours rebondir. Pour 1943, ma mère me réserve une belle surprise, un beau cadeau qui m’apportera beaucoup... Maintenant, chers amis lecteurs, je teins à vous remercier de m’avoir suivi dans les pages du Puck depuis mai 2008. C’est notre quatrième rendez-vous aujourd’hui, le dernier. Je vous ai entraînés sur les chemins de ma vie en Egypte quand j’étais enfant, puis jeune adulte. Cela fait si longtemps que j’ai vécu tout cela! Je vous en fais cadeau. Je termine en récitant pour vous la belle prière du kaddich 2 : « Que le nom de l’Eternel soit béni maintenant et pour toujours ». Fin 1 Le nazisme : régime politique raciste dirigé pas Hitler en Allemagne entre 1933 et 1945, pendant la Seconde Guerre mondiale, contre les juifs, les gitans… 2 Le kaddich : prière juive de louange à Dieu avec l’espérance d’un temps nouveau de paix pour tous les hommes. 25 L a Der uelques images de la Compagnie d’Julie, la troupe de théâtre du CDL, lors de leur prestation au Festival Arthemo au théâtre des Trois P’tits Tours à Morges. Q