Guide pour l`installation en production avicole

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Guide pour l`installation en production avicole
Guide
pour l’installation en
production avicole
2ème PARTIE
LA PRODUCTION DE POULETS DE QUALITE DIFFERENCIEE :
MISE EN PLACE ET RESULTATS
Michel JACQUET
Guide
pour l’installation en
production avicole
2ème PARTIE
LA PRODUCTION DE POULETS DE QUALITE DIFFERENCIEE :
MISE EN PLACE ET RESULTATS
Michel JACQUET
FACW - Edition décembre 2007
Table des matières
1. Avant l’arrivée des poussins
2
a. Un bon bâtiment
2
b. Un bâtiment bien équipé
5
c. Un bâtiment bien préparé
6
2. La livraison et la réception des poussins
3. Le démarrage et l’élevage des poussins
8
10
Le programme de température
La ventilation
Le programme lumineux
L’abreuvement
L’alimentation
La gestion de la litière
La maîtrise de la croissance
La prophylaxie et le suivi vétérinaire
11
12
13
14
15
15
18
19
4. Le départ des volailles et l’après
20
L’enlèvement des volailles
Le nettoyage et la désinfection
20
20
5. Le bilan technique et économique du lot
a. Le bilan technique
b. Le bilan économique
22
22
22
6. Les filières wallonnes et les cahiers de charges
Caractéristiques des principaux poulets produits en Wallonie
Poulets de qualité différenciée et cahiers de charges en Région
wallonne
7. Bibliographie
25
25
26
31
*****
1. Avant l’arrivée des poussins
De bonnes conditions d’accueil : un bon bâtiment, bien équipé, bien préparé.
a. Un bon bâtiment

L’implantation
Le choix technique d’un site adapté considère notamment les mouvements d’air et
l’humidité.
Ainsi, l’implantation dans une vallée peut correspondre à de l’humidité et/ou à une
insuffisance de renouvellement d’air en ventilation naturelle, surtout en période
chaude. L’insuffisance de renouvellement peut aussi être la résultante de tout
autre obstacle au mouvement de l’air (une autre construction par exemple).
A l’opposé, l’implantation sur une colline peut causer un excès d’entrée d’air du
côté des vents dominants.
Pour les bâtiments à ventilation naturelle (non forcée), dans nos régions, il est
souhaitable d’éviter le balayage transversal à cause des mouvements d’air
excessifs.
Avec un bâtiment à lanterneau, il faut écarter l’implantation pignon plein vent
pour éviter le refoulement de l’air par le lanterneau. Un compromis consiste à
orienter l’axe longitudinal du bâtiment dans une limite de 30 à 45 degrés de part
et d’autre de la perpendiculaire aux vents dominants.
L’implantation considère également les aspects paysagers. La Région wallonne a
édité à ce sujet, un guide de conseils pour assurer la meilleure intégration
(
possible des bâtiments agricoles dans le paysage ).
() Conseils pour l’intégration paysagère des bâtiments agricoles (DGA et DGATLP) - 2001
2
L’implantation considère l’intégration paysagère

La conception
En production de poulets standards (voir en page 25 : « Les types de poulets »),
le bâtiment a une superficie de 1.000 m2 et plus. La ventilation est dynamique.
En production de poulets de qualité différenciée (poulets label, poulets bio,
poulets de marque), le bâtiment a généralement une superficie de 400 à 500 m2.
La ventilation est le plus souvent naturelle.
Dans les deux cas, la conception doit rendre efficaces les mesures de protection
sanitaire (sas d’entrée, abords, …), le nettoyage et la désinfection (surfaces
aisément accessibles et lavables).

L’isolation
Objectifs :
L’isolation du bâtiment doit tendre à rendre l’ambiance à l’intérieur de celui-ci la
plus indépendante possible des conditions climatiques extérieures :
- limiter le refroidissement en hiver ;
- limiter les entrées de chaleur au travers des parois en été ;
- limiter les écarts de température entre l’ambiance et le matériau, pour éviter
la condensation.
Pour cela, toutes les parois du bâtiment seront isolées. Le bon isolant présente,
outre une bonne résistance aux transferts caloriques, une résistance au feu, aux
insectes, aux rongeurs et aux pressions utilisées pour le nettoyage, ainsi qu’un
bon rapport qualité/prix.
L’isolation de la toiture influence largement les pertes de chaleur en hiver et
l’impact du rayonnement en été. Les murs sont généralement constitués de
panneaux sandwich : une couche isolante entre 2 surfaces (fibrociment ou autre).
On veillera aussi à assurer l’étanchéité du bâtiment de manière à limiter les
entrées d’air parasites dans l’aire de vie des volailles.
Une étanchéité correcte est nécessaire pour une bonne ventilation dynamique. En
outre, toute fuite d’air en dessous de 1,80 m de hauteur est particulièrement
dangereuse pour les poussins.
Il existe une dépression à l’intérieur du bâtiment, particulièrement en ventilation
dynamique, avec ventilateurs extracteurs. Cette dépression assure une bonne
ventilation. Si des entrées d’air anarchiques existent, elles diminuent la
dépression et la ventilation ne s’effectue pas de manière optimale. L’air froid
entrant tombe directement sur les animaux avant d’être réchauffé.
3

La ventilation
Objectifs :
- fournir l’oxygène nécessaire ;
- évacuer l’air vicié par des gaz produits au niveau de la litière : NH3, CO2, H2S ;
- évacuer la vapeur d’eau de la respiration des animaux et l’eau des fèces ;
- éliminer les poussières ;
- extraire la chaleur excédentaire.
Comme évoqué plus avant, deux conceptions de la ventilation se rencontrent :
- la ventilation dynamique, avec extraction latérale (mono-latérale, bilatérale ou
pignon) ou haute (dans des cheminées en toiture). L’admission d’air se faisant
par des ouvertures réglables (clapets) sur les parois latérales ;
- la ventilation naturelle qui utilise les phénomènes physiques qui régissent le
déplacement des masses d’air. Elle est largement usitée en production
alternative de poulets (qualité différenciée).
Poulailler à ventilation naturelle, clapets latéraux et
lanterneau : l’air entre par les ouvertures latérales
et il sort par le lanterneau au faîte du toit
L’air à l’intérieur du bâtiment est plus chaud que l’air à l’extérieur. Il est donc
plus léger et il s’élève jusqu’au lanterneau créant une dépression. C’est l’effet
cheminée ou effet meule.
Ces dernières années, de nombreux bâtiments pour la production de poulets
de qualité différenciée ont été construits sur le modèle dit «Louisiane» :
poulailler clair à rideaux.
Poulaillers clairs à rideaux
4
b. Un bâtiment bien équipé

L’installation lumineuse
Que ce soit en bâtiment obscur ou en complément de la lumière naturelle, il
faut une bonne installation lumineuse. Les tubes fluorescents (néons) ont un
meilleur rendement que les lampes à incandescence.
La norme précise 5 watts/m2 pour pouvoir assurer 30 à 40 lux, l’intensité la
plus forte durant les premiers jours du démarrage, de manière à permettre
aux poussins de bien occuper et utiliser leur espace de vie.
N.B. : Le programme lumineux est développé en page 13, dans le paragraphe
traitant du démarrage et de l’élevage des poussins.

Le dispositif de chauffage
Deux options sont le plus souvent utilisées : les aérothermes (canons à chaleur)
ou les radiants.
- Les aérothermes demandent un réglage précis, pour une température
d’ambiance. Puissance de chauffe : 100 à 150 watts/m2 et capacité des
ventilateurs : de 2.000 à 5.000 m3/heure. Les aérothermes ont l’avantage
d’être peu encombrants et d’un entretien réduit ;
- Les radiants sont nettement plus courants (et préconisés) en production de
poulets de qualité différenciée. Norme : 1 radiant de 1.400 kcal pour 650
poussins ou 1 radiant de 3.000 kcal pour 800 poussins. Les radiants sont
accrochés à 120 - 150 cm du sol, de manière à avoir 38 à 40 °C à leur
aplomb. Ils sont légèrement inclinés pour augmenter la surface de chauffe et
offrir aux poussins une zone de confort de température entre 28 °C et 40 °C.
Les filtres des radiants doivent être nettoyés fréquemment.

L’équipement d’abreuvement
Le dispositif d’abreuvement comprend une cuve
basse pression avec un flotteur. Elle est placée dans
le local technique et permet en cas de besoin
d’appliquer un traitement thérapeutique par eau de
boisson. Cette cuve alimente des canalisations en
PVC qui conduisent à des abreuvoirs dont il existe
différents modèles :
- abreuvoir circulaire encore appelé «plasson» ;
- cup ou mini drink, 1 pour 100 animaux ;
- tétine ou «nippel» avec ou sans coupelle de
récupération. Le modèle tétine est le plus
couramment utilisé. Dans ce cas, on compte
1 tétine pour 13 animaux.

Abreuvoir tétine avec
coupelle de récupération
L’équipement d’alimentation
L’alimentation est pratiquement toujours automatisée. On compte alors une assiette pour
70 animaux.
(Lorsque l’alimentation est manuelle, la norme est
d’une trémie (20 kg) pour 60 animaux).
5
c. Un bâtiment bien préparé
La réussite d’un lot de poulets va dépendre de la préparation du bâtiment à la
réception des poussins :

La litière
La litière isole le poussin du contact avec le sol et absorbe l’humidité des fèces
qui sera ensuite évacuée par la ventilation.
Une bonne litière est : sèche, saine, peu fermentescible, souple, absorbante,
isolante et épaisse.
Plusieurs substrats sont utilisés :
- la paille hachée ;
- les copeaux de bois dépoussiérés et non traités ;
- les anas (*) de lin.
Chaque matériau a un pouvoir absorbant qui lui est propre. Mais un autre
paramètre intervient dans le choix, c’est le prix. Ainsi, les anas de lin constituent
une excellente litière pour autant que leur prix reste raisonnable.
On évitera la paille entière (dont le pouvoir absorbant est plus faible), la sciure
(trop poussiéreuse) et les copeaux de bois résineux ou traités.
La litière doit avoir de l’ordre de 6 à 10 cm d’épaisseur.
La technicité de l’éleveur va se traduire notamment par sa capacité à maintenir
une litière en bon état, quelles que soient les conditions atmosphériques. Entre
autres au démarrage, par une bonne adéquation entre chauffage et ventilation.
(*)
Les « anas » sont obtenus en séparant mécaniquement les fibres textiles des parties ligneuses de la tige de la plante
de lin en les broyant.

Le préchauffage du bâtiment
Le bâtiment doit être chauffé 36 à 48 heures avant l’arrivée des poussins, en
tous cas en hiver. En été, lorsque les conditions atmosphériques sont
favorables, 24 heures peuvent suffire. La température de référence de
l’ambiance à l’arrivée des poussins est de 28°C.
Le préchauffage s’effectue en ventilant faiblement, pour :
- éviter une concentration de CO et CO2 néfaste ;
- pour éliminer les résidus de produits de désinfection.

L’éclairage
Aux premiers jours de l’arrivée des poussins, l’intensité lumineuse sera élevée
(30 à 40 lux), pour leur permettre d’explorer aisément l’aire de vie, de bien
boire, manger, se chauffer et se répartir.

Les points d’abreuvement
Deux éléments interviennent dans la notion d’accessibilité :
- le nombre de points d’abreuvement ;
- l’adaptation des points d’abreuvement à la taille
des animaux.
Pour ce qui est du premier, on augmente
temporairement le nombre de points d’abreuvement
au démarrage (au-delà de la norme), en ajoutant
quelques abreuvoirs siphoïdes (voir photo ci-contre). Pour la
seconde, les abreuvoirs sont en permanence adaptés
à la taille des animaux.
6

Les points d’alimentation
Les points d’alimentation sont en nombre suffisant, conformément à la norme
et toujours adaptés à la taille des animaux.
De plus, aux premiers jours du démarrage, pour permettre aux poussins de
trouver rapidement la nourriture, on utilise des bandes de papier et des
plateaux (voir photo page 6) pour mettre l’aliment à disposition des poussins.
N.B. :
 Des aménagements particuliers peuvent être réalisés avant l’arrivée des poussins
pour un démarrage localisé dans une partie de la superficie disponible. Le
démarrage localisé peut être motivé par l’économie énergétique. Sa durée doit
être limitée sous peine de nuire aux conditions de vie et au développement des
poulets.
Le démarrage localisé peut aussi être motivé par l’amélioration des conditions
d’ambiance des poussins. C’est le cas lorsque des gardes sont posées tout au long
des parois latérales du bâtiment, le démarrage a lieu au centre du bâtiment, de
manière à éviter aux poussins le contact ou la proximité de parois plus froides.
Paroi insuffisamment
isolée et/ou temps froid
28 °C
Zone à risque
La garde pleine protège les poussins
Zone de vie des poussins
22 – 24 °C + courant d’air
Effet « paroi froide » : au contact d’une paroi froide, l’air s’alourdit et tombe sur la litière en
prenant de la vitesse. Solution : une meilleure isolation des parois et/ou des gardes pleines à
1 ou 2 mètres des parois froides.
 En outre, en rythme de croisière, la réussite d’une bande de poulets commence
dès le départ de la bande précédente et va dépendre :

du nettoyage (élimination de 80 à 90 % des bactéries) ;

de la désinfection ;

de la désinsectisation et de la dératisation ;

des barrières sanitaires mises en place ;

de la durée du vide sanitaire.
(Photos FACW– Essais SASSO et NUTRECO (2007))
Bâtiment préparé à l’accueil des poussins :
Préchauffage ;
Gardes latérales grillagées ;
Aliment sur bandes de papier à proximité
des lignes d’eau ;
Petits abreuvoirs siphoïdes
supplémentaires.
La garde latérale (grillagée dans
ce cas-ci) protège les poussins de
l’effet paroi froide
7
2. La livraison et la réception des poussins
a. La qualité de la livraison
Elle est la résultante du travail de l’accouveur.
Elle dépend :
o de l’incubation et de l’éclosion ;
o de l’amont : la multiplication ;
o de l’aval : la livraison.
A tous ces niveaux intervient le respect des règles d’hygiène, la qualité sanitaire,
avec des contrôles spécifiques dans le cadre de la qualification sanitaire et de
l’agrément zootechnique.
La qualité des oeufs à couver est tributaire des conditions sanitaires et de l’âge des
parentaux. Elle est aussi influencée par les conditions de stockage.
La maîtrise de la température, de l’humidité, de l’aération, du retournement des
œufs, du transfert en éclosoir et de la désinfection des installations est déterminante
dans la réussite de l’incubation, de l’éclosion et pour la qualité des poussins.
Des conditions physiques défavorables d’incubation et d’éclosion peuvent créer
certaines anomalies du poussin.
Ainsi :

des poussins visqueux, au duvet collé ou des poussins au nombril ensanglanté
peuvent traduire une température trop basse en incubateur ;

des poussins avec peu de duvet peuvent être la conséquence d’une température
trop haute ou d’une humidité trop faible en éclosoir ;

des doigts crochus et des pattes écartées peuvent résulter d’une température
trop élevée en éclosoir, d’une humidité trop faible ou d’un retournement
incorrect ;

le bec et les articulations rouges du poussin sont un signe d’une surchauffe en
éclosoir ;

etc.
En outre, dans la pratique, il convient d’être attentif à un certain nombre de données
et de conditions qui peuvent avoir, au-delà des techniques d’incubation et d’éclosion
proprement dites, une incidence sur la qualité des poussins livrés. Ainsi :
Au niveau du couvoir :
o
o
o
o
l’heure de l’éclosion et celle de la livraison ;
les conditions de stockage ;
les conditions de chargement ;
l’heure de départ du couvoir et celle de la livraison.
Au niveau du transport :
o
o
o
o
o
o
8
la qualité du transport (camion, chauffeur, route) ;
les conditions climatiques ;
le nombre de livraisons ;
l’heure d’arrivée à l’élevage et l’heure de mise en
place
des poussins ;
la durée de livraison ;
le respect des températures (attention au coup de
froid et au coup de chaud).
b. La mise en place des poussins
o
o
o
les poussins sont déchargés rapidement ;
ils sont déposés dans l’aire de vie (un poussin ne vole pas) ;
les paramètres d’ambiance sont vérifiés et réglés si nécessaire : intensité
lumineuse, fonctionnement et réglage des appareils de chauffage, réglage des
abreuvoirs et mangeoires.
c. L’évaluation de la livraison
L’évaluation de la qualité de la livraison, en présence du livreur (accouveur ou
représentant) sera systématique, pour chaque lot livré.
o
o
o
o
o
le comptage du nombre : nombre de boîtes et nombre de poussins dans quelques
boîtes ;
les prélèvements éventuels pour analyse bactériologique (fonds de boîte, …) ;
l’évaluation de la mortalité ;
l’évaluation physique, visuelle des poussins :
- duvet sec, soyeux, homogène,
- pattes chaudes, absence de becs ouverts,
- ombilic bien cicatrisé, pas de gonflement de l’abdomen,
- poussins vigoureux, œil vif, bons aplombs.
l’évaluation du poids des poussins :
- pesée individuelle de 50 poussins, au hasard,
- vérification de l’homogénéité.
L’observation méthodique du comportement et de l’aspect externe des poussins
permet de juger l’état des animaux livrés.
Sont ainsi appréciés l’absence d’anomalies au niveau de l’ombilic (qui doit être
fermé et propre), des pattes, du bec, du sac vitellin (abdomen souple et épais).
De même, l’activité réflexe du poussin est appréciée par sa résistance à une
légère pression de la main et par sa capacité à se retourner rapidement lorsqu’il
est placé sur le dos.
Un bon lot uniforme est composé de poussins dont au moins 80 % ont un poids
compris dans une fourchette de 10 % autour de la moyenne.
La qualité de la livraison dépend :
de l’incubation et de l’éclosion ;
de l’amont : la multiplication ;
de l’aval : la livraison.
9
3. Le démarrage et l’élevage des poussins
Un bon démarrage assure à 50% la réussite du troupeau.
Un
o
o
o
bon démarrage c’est :
un bon bâtiment, bien équipé et bien préparé ;
de bons poussins, bien livrés ;
une bonne technique d’élevage : beaucoup d’observation, des soins attentifs
et rigoureux, une transition progressive du matériel.
La mise en place effectuée, durant les heures et les jours qui suivront et durant toute
la durée de l’élevage, l’éleveur devra être particulièrement attentif au comportement
de ses animaux et à l’adaptation de l’environnement à leurs exigences.
Par exemple, 3 heures après l’arrivée des poussins, il est suggéré d’examiner l’état du
jabot et des pattes. Si l’objectif de réussite de la phase initiale de démarrage est
atteint, 98 % des poussins observés ont le jabot plein et mou et les pattes chaudes.
Si l’objectif n’est pas atteint, cela traduit une ou plusieurs déficiences. Ainsi :
Les pattes froides peuvent être dues :
o
o
o
o
o
o
o
o
aux conditions de transport, de déchargement ;
à un sol froid, humide ;
à une isolation insuffisante ;
à une litière froide, peu épaisse ;
à un temps de chauffe insuffisant ;
à une température insuffisante ;
à une isolation insuffisante ;
à une mauvaise étanchéité.
Les jabots vides et manque d’appétit peuvent être attribués à :
o
o
o
o
o
o
o
o
o
un manque ou un excès de chaleur ;
un manque de points d’eau ou d’alimentation ;
un matériel inadapté, mal réparti, inaccessible ;
un mauvais éclairage ;
une mauvaise litière ;
une trop forte densité ;
l’état des poussins stressés, malades ;
la qualité de l’eau ;
la qualité de l’aliment.
Les résultats obtenus dans l’essai représenté par le tableau ci-dessous sont
illustratifs :
Temps de chauffe
avant l’arrivée
2 heures
18 heures
10
Température de la
litière (°C)
18
26
% de jabots pleins
65
96
% de pattes
froides
90
2
Les conséquences des pattes froides et jabots vides peuvent être :
o
o
o
o
o
o
un retard de croissance ;
une hétérogénéité ;
un tri ;
une dégradation des conditions de vie ;
des problèmes sanitaires ;
de la mortalité.

Le programme de température
Températures de référence
Age (jours)
1à3
4à7
8 à 14
15 à 21
22 à 28
29 à 35
Après 35 jours
Démarrage localisé (*)
Température sous
Température dans
radiant (°C)
l’aire de vie (°C)
36 à 38
28 à 30
33 à 36
27 à 28
30 à 33
25 à 27
28 à 31
24 à 26
22 à 24
20 à 22
18 à 20
Démarrage en
ambiance
Température ambiante
33
32
30
30
23
20
18
à
à
à
à
à
à
à
31
30
28
28
26
22
20
(*) N.B : En production de qualité différenciée, le poussin de souche colorée et rustique, doit pouvoir se refroidir et se réchauffer.
L’observation des animaux est primordiale. En particulier en matière de température,
on peut juger de l’adéquation de celle-ci avec les besoins des animaux, en fonction du
comportement de ces derniers, entre autres par leur répartition, tant pour le
chauffage localisé (radiants) que pour le chauffage d’ambiance (aérothermes). Si la
répartition est homogène, le constat est favorable. Dans le cas contraire, il faudra
rectifier.
Ainsi, sous radiant en démarrage localisé :
Le radiant est au centre du grand cercle. Le cercle jaune représente la dispersion des poussins.
Trop froid, les
poussins sont
tassés sous le radiant
Trop chaud
Chaleur mal répartie,
radiant trop incliné ou
courant d’air
Aérotherme – température d’ambiance
Chaleur correcte, les
poussins sont uniformément
répartis
11
En outre, il faut :
- placer les sondes de température au niveau des
oiseaux ;
- éviter au maximum les écarts de température ;
- ne jamais démonter le système de chauffage avant le
départ du dernier poulet.
Une bonne répartition des poussins dans l’aire de vie.
Reflet des conditions d’ambiance adéquates.

La ventilation
La capacité de ventilation est déterminée par les besoins de renouvellement d’air,
exprimés en m3/kg vif/h. Ces besoins peuvent varier de 0,1 à 6 m3/kg vif/h. Ils
sont fonction des critères physico-chimiques qui composent l’ambiance :
- la chaleur ;
- l’humidité ;
- l’ammoniac ;
- le gaz carbonique ;
- l’oxygène.
Suivant les circonstances : l’équilibre obtenu par l’éleveur au niveau de ces
composantes, la saison, ..., des priorités s’établissent.
Ainsi, au cours des deux ou trois premières semaines de vie des animaux,
l’évacuation de l’eau produite par les animaux est à prendre en compte pour le
calcul du seuil de renouvellement de l’air. En d’autres occasions, l’évacuation de
l’ammoniac (produit par l’activité microbienne dans la litière) ou de la chaleur
devient prioritaire.
12
Pour ce qui est de la vitesse d’air, notons que les oiseaux non emplumés sont très
sensibles aux vitesses d’air élevées (absence de thermorégulation). Aussi, la
vitesse d’air maximale au démarrage est de l’ordre de 0,1 à 0,2 m/sec.
Les composantes de l’ambiance : différentes variables
composent la qualité de l’air ambiant au niveau de la
zone de vie des oiseaux. La gestion de ces variables
est toujours la résultante du meilleur compromis
possible obtenu par l’éleveur en fonction notamment
des conditions climatiques.
(Source : L’aviculture française (1987))
Le programme lumineux
La
-
lumière est un stimulateur physiologique :
boire ;
manger ;
se chauffer ;
interagir, se situer, se déplacer, … :
o durant les premiers jours, il faut maintenir une intensité lumineuse forte de
30 à 40 lux ;
o diminuer ensuite progressivement. L’intensité forte augmente l’ingestion,
mais elle peut provoquer de la nervosité et déclencher du picage ;
o éviter au maximum les faisceaux de lumière solaire ou des phares de
voitures (stress) ;
o lorsqu’on constate des poids trop faibles et un problème de sousconsommation, on peut allonger la durée du jour, en appliquant un
éclairement nocturne progressif. En été, s’il est nécessaire de stimuler la
consommation, on peut attendre 8h à 8h30 du matin, avant d’ouvrir les
trappes.
Durée d'éclairement conseillée au démarrage
24
Durée d'éclairement (heures)

22
20
18
16
14
12
10
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Age (jours)
13

L’abreuvement
Le premier élément auquel on pense, c’est évidemment l’eau elle-même. L’eau
représente 70 % de la composition corporelle de l’oiseau.
La qualité de l’eau distribuée aux animaux distingue 2 composantes : la qualité
chimique et la qualité bactériologique. Des analyses de l’eau distribuée aux
animaux sont régulièrement effectuées dans le cadre de la qualification sanitaire
et/ou de cahier de charges.
N.B. : Les critères minimaux pour l’accès à la qualité différenciée en Région wallonne distinguent
l’eau de distribution publique et l’eau de puits. Ils précisent le type d’analyse en fonction de
la nature de l’approvisionnement (**).
Au-delà de la norme d’équipement (nombre d’abreuvoirs) et de la répartition
homogène de celui-ci, les points d’eau et l’eau d’abreuvement doivent être
maintenus propres et le matériel doit être régulièrement contrôlé et adapté en
fonction de la croissance des animaux de manière à :
- être aisément accessible ;
- éviter le gaspillage (et de mouiller la litière).
Aisément accessible :
- la hauteur des abreuvoirs suspendus est déterminée par rapport au niveau du
dos de l’animal.
- la hauteur des rampes de tétines (réglage par treuil, cas le plus fréquent) est
fixée position «Cou allongé».
Eviter le gaspillage :
Lorsque des abreuvoirs sont mal réglés, il résulte une mauvaise utilisation avec
des pertes d’eau qui vont dégrader la litière aux alentours, avec une fermentation
et production d’ammoniac.
Pratiquement, on diminue progressivement la hauteur d’eau dans l’abreuvoir de
manière à atteindre 1 cm après 15 jours, ou on augmente progressivement la
pression au niveau des tétines.
(**)
Détermination du type d’analyse d’eau en fonction de la nature de l’approvisionnement
Eau de distribution
Seul un examen microbiologique est requis (paramètres et normes dans le tableau
ci-dessous).
Eau de puits
Un examen microbiologique et un examen physico-chimique sont requis (paramètres et
normes dans le tableau ci-dessous).
Paramètres microbiologiques et physico-chimiques contrôlés
Paramètres contrôlés
Normes
Tolérance admise
Paramètres microbiologiques :
Nombre de germes
Total E. coli
Streptocoques fécaux
Maximum 100.000 / ml
10%
Maximum 10 / ml
10%
Absents
aucune
Paramètres physico-chimiques :
pH
4-9
Fer
2,5 mg/l
Dureté
20°D
Nitrites
1,0 mg/l
(Référence : Critères minimaux pour la qualité différenciée en Région wallonne).
14
10%
10%

L’alimentation
L’alimentation représente 60 à 70 % des coûts de production des volailles. Il y a
donc intérêt à gérer minutieusement la nutrition des poulets. Ceci sous-entend :
- le respect du plan d’alimentation ; phases de démarrage, croissance, finition ;
- l’adaptation permanente du matériel à la croissance des animaux, pour éviter
le gaspillage :
o hauteur des rangées d’assiettes (réglage par treuil) : par rapport au jabot de
l’animal ;
o hauteur d’aliment dans les assiettes : de 1/3 à 1/4 de la hauteur selon
l’assiette.
Les premiers jours de vie, distribuez de l’aliment plusieurs fois par jour pour
inciter, avec un aliment frais, les poussins à consommer. Par la suite, ne
remplissez jamais complètement les plateaux d’alimentation, pour éviter le tri, le
gaspillage et la fermentation de l’aliment. Faites vider les chaînes tous les jours,
pour empêcher le tri et un déséquilibre alimentaire, source potentielle
d’hétérogénéité et de picage ; toutes les particules alimentaires jouent un rôle
important dans l’équilibre nutritionnel du poussin.

La gestion de la litière
Une bonne part du savoir-faire de l’éleveur se mesure par sa capacité à
maintenir une litière en bon état par toutes conditions climatiques.
Une litière en bon état, c’est une litière sèche, friable, avec peu de dégagement
d’ammoniac. Par contre, une litière en mauvais état affecte la santé et les
performances des animaux.
Les facteurs intrinsèques qui déterminent la qualité de la litière
Trois facteurs intrinsèques ont un effet particulièrement important sur la qualité de la
litière :
son humidité ; sa teneur en ammoniac ; sa teneur en matières grasses.
1. L’humidité de la litière
Une litière humide est à l’origine des problèmes de «brûlures» aux pattes. Il est
inhabituel d’avoir des «brûlures» lorsque la litière est friable et sèche. Lorsque la litière
est humide, les dommages éventuellement provoqués sont localisés aux points de
pression, aux pieds et aux genoux.
L’humidité de la litière est influencée par la nature même de la litière, c’est-à-dire le
matériel et son épaisseur, la fonctionnalité du matériel d’abreuvement, le renouvellement de l’air, la densité d’élevage, l’alimentation et la santé des volailles.
2. L’ammoniac dans la litière
Les brûlures tendent à augmenter lorsque le taux d’azote dans la litière excède 5,5 %.
La qualité et la quantité des protéines dans l’aliment sont déterminantes à cet égard. Par
ailleurs, plus la fermentation est intense dans la litière plus il y a d’ammoniac produit,
que l’on retrouve dans l’air respiré par les animaux. Il existe des appareils pour la
mesure de la concentration en ammoniac dans l’air, celle-ci est exprimée en part par
million (ppm).
3. Les matières grasses
Quand il y a trop de graisse dans l’aliment ou lorsque celle-ci est de médiocre qualité, la
matière grasse dans les fèces s’accroît. La matière grasse dans la litière est aussi plus
élevée, lui faisant perdre plus rapidement sa friabilité. Une croûte se forme et les points
de pression (membres et bréchet) des oiseaux, alors en contact avec une litière de
mauvaise qualité, sont exposés aux dommages.
15
La maîtrise de l’humidité de la litière
Le matériel de litière et son épaisseur
Les matériaux les plus utilisés pour la volaille sont les copeaux de bois et la
paille hachée. L’épaisseur de la litière est comprise entre 6 et 10 cm.
Lorsque la litière est friable, sa température monte aux alentours de 27 °C.
Cette chaleur est due à la dégradation des fèces par les bactéries.
Il arrive que la litière soit surpassée et ait besoin d’être recouverte par une
litière fraîche. Le contact direct avec la litière humide est ainsi évité et le
bien-être animal amélioré.
La fonctionnalité du matériel d’abreuvement
De tous les facteurs qui affectent l’humidité de la litière, le plus important est
probablement le type et le management du matériel d’abreuvement. Il est
essentiel que les abreuvoirs soient toujours à une bonne hauteur, en
adéquation avec la taille des oiseaux.
Il faut éviter la formation d’une croûte sur la litière, sous et autour du
dispositif d’abreuvement. Une litière croûtée, de mauvaise qualité, augmente
le risque sanitaire.
Le renouvellement de l’air et l’environnement du bâtiment
Ici, trois facteurs doivent être considérés ensemble, car leur contrôle est
interdépendant : la température ambiante, le niveau de ventilation et
l’humidité.
L’humidité ambiante dans l’habitat des volailles est affectée par le nombre et
la taille des oiseaux (évacuation respiratoire) et par l’humidité relative de l’air
introduit dans le bâtiment, via le système de ventilation.
Lorsque l’humidité relative dans un bâtiment dépasse 70 %, l’humidité
contenue dans la litière augmente et sa qualité baisse. Il faut donc viser à
maintenir un niveau d’humidité relative à l’intérieur du bâtiment en deçà de
cette valeur, en apportant de l’air en suffisance et en chauffant si cela est
nécessaire.
La ventilation doit être maintenue à un niveau suffisant de manière telle que
le taux d’ammoniac reste idéalement sous les 15 à 20 ppm. Même si pour
cela, lorsque les conditions atmosphériques sont froides, il faut chauffer
l’habitat.
Le dispositif d’entrée d’air (clapets latéraux) bien réglé empêche l’air froid de
tomber directement sur la litière et de l’humidifier.
Enfin, un toit et des murs adéquatement isolés préviennent la condensation.
La densité d’élevage
Une importante partie d’eau, de matière grasse et d’azote est excrétée via les
fèces des oiseaux. Plus la densité est élevée, plus la litière qui absorbe ces
éléments est sollicitée, d’autant plus que l’âge et le poids des animaux
augmentent.
./…
16
./…
La nutrition
La qualité des protéines et l’équilibre des acides aminés doivent être optimaux.
Un facteur alimentaire qui peut entraîner une augmentation de la consommation d’eau
est à même d’augmenter la teneur en eau de la litière et donc d’accroître les risques
pour le bien-être des oiseaux. Les facteurs alimentaires ne doivent pas dépasser leur
niveau optimal. C’est le cas notamment du Sodium, du Chlore et de la Potasse, dont
l’excès peut engendrer une surconsommation d’eau.
La qualité, la composition et la quantité de graisse ont un effet direct sur la teneur en
graisse des fèces. Une forte teneur en matière grasse dans les fèces peut concourir à
la constitution d’une croûte et à la détérioration de la qualité de la litière.
Lorsque la digestibilité de la ration est faible, l’humidité de la litière et le taux d’azote
dans celle-ci sont affectés et les risques pour le bien-être animal s’en trouvent accrûs.
La santé du cheptel
Diverses maladies infectieuses et non infectieuses peuvent augmenter la sévérité des
brûlures, podo-dermatites et ampoules au bréchet ; toute maladie ou malformation
squelettique qui réduit la mobilité de l’oiseau peut affecter son bien-être par
l’augmentation du contact avec la litière.
Les entérites et désordres, tel le syndrome de malabsorption, peuvent augmenter la
teneur en eau dans les fèces. Il en va de même pour des maladies infectieuses comme
le Gumboro.
On n’insistera jamais assez sur l’importance de la surveillance du cheptel, de son
comportement, de l’état de la litière, …, pour la détection rapide d’un problème et la
réaction précoce.
Surveillance de la litière : pour
juger de la friabilité de la litière,
saisissez
une
poignée
et
comprimez-la. Si, lorsque vous
ouvrez votre main, la litière de
tombe en morceaux, cela indique
que sa teneur en humidité est
d’environ 20-25 %.
Par contre, une litière humide
restera en masse compacte
lorsque la main s’ouvrira.
17
Litière sale,
dure et croûtée =










pattes sales et croûtées ;
fissuration des coussinets plantaires ;
pénétration des agents infectieux ;
difficultés à la marche ;
arthrite – dermatites ;
animaux couchés ;
baisse de la consommation ;
défauts sur les carcasses ;
diminution de croissance et
performances.
BAISSE DE
RENTABILITE
La maîtrise de la croissance
La croissance des animaux doit être contrôlée régulièrement (idéalement
chaque semaine) par la pesée d’un échantillon représentatif (1 % du cheptel
et au moins 50 sujets par bâtiment).
La pesée doit s’effectuer dans le calme et avec un équipement adapté pour la
capture, à moindre stress, des poulets (quelques mètres de grillage par
exemple).
La pesée permet de situer l’évolution du lot par rapport à une courbe de
référence (mâles, femelles et moyenne) adaptée à la souche utilisée et fournie
par le sélectionneur ou par l’accouveur. Elle met en évidence les écarts de
poids et permet d’organiser une action corrective en cas de nécessité :
- si un retard conséquent est constaté, il faut chercher la cause et organiser
une réaction :
o augmenter la durée d’éclairement et donc le temps d’accès à la
mangeoire ;
o utiliser une formule alimentaire plus énergétique ;
o …
- si, à l’opposé, une avance trop importante est constatée, on peut organiser
un rationnement quantitatif.
La pesée permettra, en parallèle avec la connaissance de la consommation
alimentaire, de calculer le Gain Moyen Quotidien (GMQ).
Courbe de croissance du Poulet gris
2600
2400
2200
Poids (grammes)
2000
1800
1600
La courbe de
croissance
est
fournie par le
sélectionneur ou
l’accouveur.
1400
1200
1000
800
Mâles
600
Femelles
400
Moyenne
200
0
14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64 66 68 70
Age (jours)
18
La pesée est aussi une occasion supplémentaire d’observer les animaux et de
détecter des petits détails :
A surveiller :
o les animaux au plumage ébouriffé ;
o les animaux au plumage sale ;
o les pattes sales ;
o les pattes irritées ;
o les becs ouverts ;
o le piquage ;
o les zones inoccupées ;
o l’inactivité.
Les clignotants de l’élevage :
o la consommation d’eau ;
o la consommation d’aliment ;
o la répartition et le comportement des animaux ;
o le plumage, les pattes ;
o les déjections ;
o la litière ;
o l’ambiance (ammoniac).

La prophylaxie et le suivi vétérinaire
La prévention repose sur les bonnes pratiques d’hygiène, de production et sur
un programme de vaccinations (*).
La qualification sanitaire des volailles impose la guidance d’un vétérinaire pour
toute exploitation de plus de 200 têtes ; le détenteur de volailles doit conclure
un contrat de guidance avec un vétérinaire d’exploitation (voir « Guide pour l’installation
en production avicole, 1ère partie : les démarches et la gestion administrative de l’installation »)
.
(*)
Le programme de vaccinations des souches à croissance lente et intermédiaire
La maladie de Marek
Le Marek est une maladie virale qui peut occasionner de lourdes pertes. Elle ne se
manifeste généralement pas avant l’âge de 7 semaines. Les poulets à croissance
rapide ne sont pas concernés puisqu’ils sont abattus avant cet âge. Par contre, les
poulets à croissance lente et intermédiaire doivent être vaccinés. La vaccination
s’effectue au 1er jour, au couvoir. L’immunité est acquise une dizaine de jours après.
Il est donc important de protéger les poussins dans ce laps de temps, en les plaçant
dans un bâtiment convenablement isolé, nettoyé et désinfecté.
La maladie de Newcastle ou pseudo peste aviaire
La vaccination NCD (Newcastle disease) est obligatoire, elle s’effectue à un jour et
fait l’objet d’un rappel vers l’âge de 3 semaines.
La maladie de Gumboro
Pour la maladie de Gumboro, encore appelée bursite infectieuse, la vaccination tient
compte de l’immunité verticale, transmise des parents au poussin. Cette immunité
qui décroît progressivement après la naissance va déterminer le moment de la
vaccination : trop d’anticorps maternels neutraliserait le virus vaccinal. Il est possible
de déterminer le moment optimal par dosage sanguin de l’immunité d’origine
parentale. En pratique toutefois, dans les souches à croissance lente ou
intermédiaire, la vaccination s’effectue généralement entre deux et trois semaines
d’âge, souvent vers 18 ou 19 jours d’âge, en même temps que le rappel NCD.
La Bronchite infectieuse
Vaccination au couvoir ou en élevage.
La Coccidiose
Le vaccin actif contre 5 ou 8 souches de coccidies, est souvent administré au jour
1 ou 4. Ces dernières années, la vaccination contre la coccidiose s’est pratiquement
généralisée en production de poulets de qualité différenciée.
19
4. Le départ des volailles et l’après

L’enlèvement des volailles
Attention à ne pas compromettre le bilan du lot !!
Opérer dans le calme, avec une équipe bien informée et/ou habituée, limiter la
lumière (ou utiliser une lumière bleue), pour :
o limiter les déclassements et les saisies : griffures, hématomes, fractures ;
o limiter les étouffements liés aux entassements.

Le nettoyage et la désinfection
Le nettoyage et la désinfection s’effectuent le plus tôt possible après le départ de
la bande. Un bon nettoyage élimine 80 % des microbes.
La désinfection est le complément indispensable au bon nettoyage. Elle s’effectue
en deux temps, au moyen de désinfectants agréés :
o 1ère désinfection par pulvérisation (concentration et temps d’action !) ;
o 2ème désinfection par fumigation ou thermonébulisation.
L’hygiénogramme permet d’en vérifier l’efficacité.
Ne
-
négliger aucun élément, en particulier :
le système d’aération ;
le circuit d’eau (*) ;
le sas d’entrée ;
les abords ;
la désinsectisation et la dératisation.
(*) Ne pas négliger le biofilm qui se crée à l’intérieur du circuit d’alimentation en eau.
La formation et les conséquences du biofilm
Le film qui se développe sur les parois intérieures des conduites, des réservoirs et
des abreuvoirs n’est pas facile à enlever. Il est toutefois essentiel d’y parvenir, car
il constitue un environnement idéal pour plusieurs pathogènes sérieux de la
volaille.
Les bactéries et autres matières organiques véhiculées par l’eau créent ce biofilm
sur la paroi interne de la conduite d’eau sous basse pression. Ce film se développe
et il est un substrat pour des colonies actives de pathogènes. Le résultat est que
le système d’abreuvement destiné à garder les oiseaux en bonne santé délivre
une eau riche en pathogènes. L’eau, qui était propre à la consommation à l’entrée
de l’élevage, arrive contaminée aux oiseaux par le dispositif interne.
Lorsque l’oiseau boit, les bactéries entrent dans son tractus digestif, où il règne
une température de 41,1 °C qui agit à l’égard des bactéries comme un incubateur.
Les maladies provoquées par cette contamination peuvent affecter sévèrement le
lot et ses performances.
Le biofilm peut aussi perturber le fonctionnement du système d’abreuvement luimême, il peut engendrer des pertes d’eau qui vont augmenter l’humidité de la
litière et l’ammoniaque avec un impact sur la santé du cheptel.
Il arrive de façon régulière que l’on soit amené à distribuer des vitamines ou des
substances médicamenteuses (dont les vaccins) via l’eau et le dispositif
d’abreuvement. Les solutions vitaminées utilisent habituellement le glucose
comme base et les interventions médicamenteuses s’accompagnent souvent de
l’utilisation de poudre de lait. Ces substances organiques se retrouvent sur la paroi
du système d’abreuvement et dans le biofilm, fournissant aux bactéries des
nutriments dont elles ont besoin.
20
Comment détecter le biofilm ?
On peut déterminer l’état de l’intérieur du système d’abreuvement, évidemment,
en démontant et en observant une partie du dispositif.
L’installation d’une portion de conduite transparente à la fin de la ligne d’eau
permet d’évaluer aisément le biofilm.
Comment l’éliminer ?
Il est commun pour les producteurs d’introduire du chlore ou d’autres agents
«sanitaires» dans le système pour éliminer les bactéries. Si cette pratique permet
de fournir une eau hygiénique, elle n’élimine pas et ne tue pas les bactéries
insérées dans le biofilm. Tant qu’il reste de ces bactéries, le problème est entier
puisqu’elles se multiplient rapidement. En 24 heures à 32 °C, un seul E. coli peut
se multiplier et donner des milliards d’organismes.
Pour éliminer effectivement le biofilm, il convient d’effectuer un nettoyage régulier
avec un flot sous pression de 1,5 à 3 bars pour le disloquer.
Un outil supplémentaire hautement efficace est l’utilisation d’un nettoyant à base
de peroxyde d’hydrogène. Convenablement formulé, le peroxyde d’hydrogène est
un agent oxydant puissant. Son action oxydante débarrasse l’intérieur de la
conduite. Une fois le biofilm enlevé, le système est prêt à être nettoyé par
pression.
Le peroxyde d’hydrogène n’est pas nocif pour l’environnement. Et de plus, il n’a
pas d’impact sur le goût de l’eau, contrairement à certains agents sanitaires tel le
chlore, qui peuvent altérer le goût de l’eau, si bien que les oiseaux deviennent
réticents à boire et qu’il en résulte un impact négatif sur la conversion alimentaire.
Procédures
Le nettoyage du dispositif d’abreuvement, au moyen d’un flux de forte pression
est recommandé :
 immédiatement après toute intervention ou médication ;
 pendant une minute pour chaque 30 m de longueur de tuyau ;
 au moins une fois par semaine ;
 une fois par jour lorsque les températures sont particulièrement élevées.
La chaleur augmente la température
de l’eau et favorise la colonisation par
les microorganismes. Un flux de
haute pression prévient la formation
du biofilm et remplace l’eau par une
eau à température plus froide, moins
propice au développement des microorganismes.
Un nettoyage régulier des conduites basse pression
assure la fourniture d’une eau de boisson saine
Il existe des systèmes automatiques
de
flushing,
avec
sonde
de
température, qui déclenchent le flux
sous pression dès que la température
excède un certain point.
21
5. Le bilan technique et économique du lot
Tout comme avant de se lancer dans la production, on établit un plan prévisionnel
d’exploitation ; après chaque lot, on en calcule le bilan technique et économique.
Ci-après, sont données des indications quant aux valeurs des paramètres techniques
et économiques qui font le résultat d’un lot.
a. Le bilan technique
Il considère :

L’âge moyen d’abattage
42 jours en poulet standard ;
81 jours (minimum) en poulets label et bio ;
Souvent entre 56 et 70 jours pour les différents poulets intermédiaires (ou de
marque).

Le poids moyen vif à l’abattage
Il est généralement compris entre 2,2 kg et 2,4 kg.

La mortalité
Le plus souvent comprise entre 2 et 4 %.

L’indice de conversion alimentaire (IC)
Entre 1,6 et 1,8 kg d’aliment consommé par kg de poulet standard vif produit ;
De l’ordre de 3 à 3,2 pour les poulets label et bio ;
Souvent entre 2,3 et 2,8 pour les poulets intermédiaires.

Le gain moyen quotidien (GMQ)
En standard, le gain journalier moyen de poids se situe entre 52 et 57 g ;
En label et bio, il avoisine 28 g ;
Pour les poulets de marque, il se situe entre les deux précédents.
b. Le bilan économique
La structure du bilan :
Valeur produite
- prix des poussins
- prix des aliments
= Marge poussins et
aliments
-
frais vétérinaires (suivi, vaccins, traitements)
frais de chauffage
frais d’électricité
eau
litière
certification
assurances, cotisations, taxes et divers
analyses et hygiénogrammes
= Marge brute
- amortissements et frais financiers
= Marge nette
22

La valeur produite
Le prix payé au producteur par kg vif de poulet standard dépend d’une cotation de
marché, en l’occurrence, le prix de Deinze en Belgique :
(www.deinze.be/Economie/Kippenprijzen.html).
A titre d’exemples, le prix moyen du poulet à rôtir à Deinze :
en 2005 : 0,77 € par kg vif,
en 2006 : 0,69 € par kg vif,
en 2007 : 0,85 € par kg vif.
Les prix payés aux producteurs de poulets alternatifs (label, bio et de marque)
sont fixés contractuellement. Ils sont moins variables que les prix des poulets
standards.
En principe, plus la durée d’élevage est élevée, plus les coûts de production sont
élevés et plus le prix payé au producteur est élevé.
Ainsi, à titre indicatif et non exhaustif, le prix payé en décembre 2007 au
producteur de poulets alternatifs ou de qualité différenciée varie selon le type de
poulet, entre 1,4 et 2 €/kg vif.

Le prix du poussin
Le prix du poussin standard, vaccins compris, se situe aux environs de 0,316 €
(sexes mélangés).
En produits colorés, à croissance lente, type label ou bio, le prix du poussin en
sexes mélangés, avoisine 0,40 à 0,45 €, vaccins compris.

Le prix de l’aliment
S’il est pratiquement certain que le coût de l’alimentation représente 60 à 70 %
du coût de production, il serait par contre hasardeux de donner des indications
quant au prix de l’aliment. En effet, celui-ci a fortement évolué au cours de
l’année 2007. D’octobre 2006 à octobre 2007, on a enregistré entre 25 et 35 % de
hausse du prix de l’aliment des volailles !
A titre purement indicatif, une étude FACW (*) évaluait mi-2007, le coût d’aliment
par poulet produit à 1,97 € en label et à 2,25 € en bio.
L’indice de conversion alimentaire quant à lui, varie en fonction du type de poulet
(voir bilan technique).
(*) Willem S., T.F.E. : Diversification dans le secteur poulets de chair. Quelles démarches à entreprendre.

Les charges variables
Les chiffres ci-dessous sont donnés à titre indicatif. Ils concernent la production
alternative de poulets (label, bio et intermédiaires) et se rapportent à 2006 et
2007. Ils sont donnés par poulet produit (différent des chiffres par place).
L’ensemble frais vétérinaires (suivi sanitaire et traitements éventuels), frais
d’analyses et hygiénogrammes, frais de nettoyage et désinfection varient entre
0,11 et 0,13 € par poulet produit.
Les frais de désinfection s’élèvent à 0,012 € par poulet produit.
Les frais de chauffage :
Ils se situent entre 0,1 et 0,15 €, selon le type de production (caractérisée
notamment par la densité d’élevage).
23
L’eau et l’électricité
Les frais sont de l’ordre de 0,05 € par poulet produit.
La litière
De l’ordre de 0,04 € par poulet produit.
Les frais de certification
Ils représentent suivant les filières 0,07 à 0,12 € par poulet produit.
Les assurances et frais divers
De l’ordre de 0,018 €/poulet produit.

Les charges fixes
Les indications suivantes sont tirées d’une étude FACW au printemps 2006, à
partir de chiffres récoltés auprès d’exploitants ayant récemment investis dans la
construction d’un bâtiment pour la production de poulets de qualité différenciée.
Ces chiffres donnent un coût des amortissements et frais financiers de 0,7 à
0,75 € par poulet produit.
Indications relatives à l’investissement
Surface du bâtiment : 400 à 500 m2.
Coût de l’investissement par unité de surface : de 195 à 250 €/m2, soit une
moyenne de 220 €/m2 (5 références).
Avec une répartition : de 20 % pour le matériel et 80 % pour le bâtiment.
Remboursement annuel soit :
Amortissement :
Bâtiment 15 ans, 5 %;
Matériel 10 ans, 5 %.
Investissement
(€)
Surface
(m²)
Matériel
Bâtiment
88000
99000
110000
400
450
500
17600
19800
22000
70400
79200
88000
Remboursement de
l’emprunt
Bâtiment
Matériel
Total
annuel
(€)
6782,5
7630,3
8478,1
2279,3
2564,2
2849,1
9061,8
10194,5
11327,2
Remarque :
Le nombre de lots (ou bandes, ou rondes) produits par an.
Il est égal à 365/(durée d’élevage + vide sanitaire).
Soit 6 à 7 lots par an en production standard et de l’ordre de 3,5 lots par an en
bio et label.
24
Le bâtiment déplaçable (de 60, 90, 120 ou
150 m2) réduit l’investissement par unité de
surface. Il ne s’accommode pas toujours à
l’insertion dans le planning des mises en
place et à l’organisation des filières, en
raison de sa capacité, des possibilités
d’accès ou simplement du choix de la filière.
Des
bâtiments
comme
ceux-ci
sont
notamment visibles au CARAH (Centre
Agronomique de Recherches Appliquées de
la Province du Hainaut), à Ath où ils ont été
financés avec l’aide de la Direction Générale
de l’Agriculture.
6. Les filières wallonnes et les cahiers de charges
La Wallonie produit :
- des poulets standards : plus de 20 millions de poulets standards sont produits par
an, par plus de 120 exploitations.
- des poulets dits « alternatifs » : près d’1 million de poulets alternatifs sont produits
annuellement dans une septantaine d’exploitations.
La dénomination poulets « alternatifs » sous-entend les poulets de type bio, label et
intermédiaire. Les poulets de qualité différenciée en Région wallonne sont des poulets
« alternatifs » répondant aux conditions définies en page 26.
Caractéristiques des principaux poulets produits en Wallonie
T Y P E S
Durée
d’élevage
Mode
d’élevage
Bâtiment
type
Standard
Intermédiaires
ou « de marque »
Label
Bio
6 semaines
7 - 10 semaines
12 semaines
(81 jours minimum)
12 semaines
Intérieur : 11 sujets/m2
(Densité plus élevée
si bâtiment déplaçable)
Intérieur :10 sujets/m2
(Densité plus élevée si
bâtiment déplaçable)
Extérieur :
accès dès 6 semaines
2 m2/poulet
Extérieur :
accès dès 6 semaines
4 m2/poulet
De l’ordre de 440 m2
(Eventuellement bâtiments
déplaçables - 90 m2)
Le plus souvent, 480 m2
(Eventuellement
bâtiments
déplaçables - 90 m2)
Claustration
20 sujets/m2
1.000 m2 et
plus
(1.400, 1.600
m2)
Croissance
rapide,
plumage
blanc
Claustration ou
parcours extérieur
Intérieur :
13 – 15 sujets/m2
Extérieur :
accès dès 6 semaines
2 m2/poulet
2
2
400 m – 500 m
Aliment
Standard
Croissance
intermédiaire,
plumage coloré.
Produits fermiers plus
ou moins lourds.
Selon filière
Indice de
conversion
1,6 - 1,8
2,3 - 2,8
Souches
Croissance lente
Produit label
Croissance lente
Label
Bio
3 - 3,2
3 - 3,2
25
Poulets de qualité différenciée et
cahiers de charges en Région
wallonne
Aujourd’hui, en Région wallonne, sont considérés comme poulets de qualité
différenciée :
- les poulets produits et certifiés par un organisme certificateur indépendant
(OCI) conformément au cahier de charges pour la production biologique ;
- les poulets produits et certifiés par un OCI conformément à une des
dénominations prévues au règlement CEE n° 1538/91 (1) de la Commission
portant les modalités d’application du règlement CEE n° 1906/90 du Conseil
établissant des normes de commercialisation pour la viande de volaille ;
- les poulets produits et certifiés par un OCI conformément à un cahier de
charges ayant été soumis avec succès à l’avis de la Commission scientifique
pour les Produits agroalimentaires (2) quant à sa concordance avec des
critères minimaux (3) pour la reconnaissance de qualité différenciée et
agréés par le Ministre de l’Agriculture de la Région wallonne.
(1)
Règlement CEE n° 1538/91 de la Commission
commercialisation pour la viande de volaille
portant
les
normes
de
«Élevé à l'intérieur — système extensif»
Ce terme ne peut être utilisé que :
1. si la densité dans les bâtiments par mètre carré de surface au sol n'excède pas :
 pour les poulets, jeunes coqs, chapons : 15 oiseaux n'excédant pas au total
25 kg de poids vif ;
 pour les canards, pintades et dindes : 25 kg de poids vif ;
 pour les oies : 15 kg de poids vif.
2. si les oiseaux sont abattus aux âges suivants :

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26
poulets : 56 jours ou plus ;
dindes : 70 jours ou plus ;
oies : 112 jours ou plus ;
canards de Pékin : 49 jours ou plus ;
canards de Barbarie : 70 jours ou plus pour les femelles, 84 jours ou plus pour
les mâles ;
canards mulards femelles : 65 jours ou plus ;
pintades : 82 jours ou plus ;
jeune oie (ou oison) : 60 jours ou plus ;
jeunes coqs : 90 jours ou plus ;
chapons : 140 jours ou plus.
«Sortant à l'extérieur»
Ce terme ne peut être utilisé que :
1. si la densité dans les bâtiments et l'âge de l'abattage ne sortent pas des limites
fixées au point précédent (dénomination « Elevé à l’intérieur – système
extensif »), excepté pour les poulets, pour lesquels la densité peut atteindre
13, mais pas plus de 27,5 kg de poids vif au mètre carré, et pour les chapons,
pour lesquels la densité ne doit pas dépasser 7,5 par mètre carré et pas plus de
27,5 kg de poids vif au mètre carré ;
2. si les oiseaux ont eu, pendant la moitié de leur vie, accès en permanence pendant
la journée à un parcours extérieur recouvert en majeure partie de végétation et
représentant au moins :
2
 1 m par poulet ou par pintade,
2
 2 m par canard ou par chapon,
2
 4 m par dinde ou par oie,
 pour les pintades, le parcours extérieur peut être remplacé par une volière
dont la surface de plancher est au moins celle du bâtiment et la hauteur d'au
moins 2 m. Chaque oiseau dispose d'au moins 10 cm de perchoir au total
(bâtiment et volière),
3. si la formule d'aliment administrée au stade de l'engraissement contient au moins
70 % de céréales ;
4. si le bâtiment est muni de trappes de sortie d'une longueur combinée d'au moins
4 m par 100 m2 de surface du bâtiment.
«Fermier élevé en plein air»
Ce terme ne peut être utilisé que si :
1. la densité d'occupation du bâtiment par mètre carré de plancher n'excède pas :
 pour les poulets : 12 sujets n'excédant pas au total 25 kg de poids vif.
Toutefois, s'il s'agit de logements mobiles n'excédant pas 150 m2 de plancher
et restant ouverts la nuit, la densité d'occupation peut être portée à 20 sujets,
étant entendu qu'elle ne peut excéder 40 kg de poids vif par mètre carré ;
 pour les chapons : 6,25 sujets (12 jusqu'à 91 jours) n'excédant pas au total
35 kg de poids vif ;
 pour les canards de Barbarie et de Pékin : soit 8 mâles n'excédant pas au total
35 kg de poids vif, soit 10 femelles n'excédant pas au total 25 kg de poids vif ;
 pour les canards mulards : 8 sujets n'excédant pas au total 35 kg de poids vif;
 pour les pintades : 13 sujets n'excédant pas au total 25 kg de poids vif ;
 pour les dindes : 6,25 sujets (10 jusqu'à 7 semaines) n'excédant pas au total
35 kg de poids vif ;
 pour les oies : 5 sujets (10 jusqu'à 6 semaines), 3 sujets durant les
3 dernières semaines de l'engraissement s'ils sont élevés en claustration,
n'excédant pas au total 30 kg de poids vif.
2. la surface utilisable totale des bâtiments avicoles par site individuel d'élevage
n'excède pas 1.600 m2;
3. chaque bâtiment avicole ne compte pas plus de :
 4.800 poulets ;
 5.200 pintades ;
 4.000 canards de Barbarie ou de Pékin femelles, 3.200 canards de Barbarie ou
de Pékin mâles ou 3.200 canards mulards ;
 chapons, oies et dindes.
27
4. le bâtiment est muni de trappes de sortie d'une longueur combinée d'au moins
4 m par 100 m2 de surface du bâtiment ;
5. les volailles ont accès en permanence pendant la journée à un parcours extérieur,
au moins à partir de l'âge de :
 six semaines pour les poulets et chapons ;
 huit semaines pour les canards, oies, pintades et dindes.
6. le parcours extérieur est recouvert en majeure partie de végétation et
représentant au moins :
2
 2 m par poulet, canard de Barbarie ou de Pékin, ou pintade ;
2
 3 m par canard mulard ;
2
e
2
 4 m par chapon, à partir du 92 jour (2 m jusqu'à 91 jours) ;
2
 6 m par dinde ;
2
 10 m par oie.
 Pour les pintades, le parcours extérieur peut être remplacé par une volière
dont la surface de plancher est au moins le double de celle du bâtiment et la
hauteur d'au moins 2 m. Chaque oiseau dispose d'au moins 10 cm de perchoir
au total (bâtiment et volière).
7. les oiseaux engraissés appartiennent à une souche reconnue comme étant à
croissance lente ;
8. la formule d'aliment administrée au stade de l'engraissement contient au moins
70 % de céréales ;
9. l'âge minimal d'abattage est de
 81 jours pour les poulets ;
 150 jours pour les chapons ;
 49 jours pour les canards de Pékin ;
 70 jours pour les canards de Barbarie femelles ;
 84 jours pour les canards de Barbarie mâles ;
 92 jours pour les canards mulards ;
 94 jours pour les pintades ;
 140 jours pour les dindes et dindons et les oies à rôtir commercialisés entiers ;
 98 jours pour les dindes destinées à la découpe ;
 126 jours pour les dindons destinés à la découpe ;
 95 jours pour les oies destinées à la production de foie gras et de magret ;
 60 jours pour les jeunes oies et oisons.
10. la finition en claustration ne dépasse pas :
 pour les poulets de plus de 90 jours, 15 jours ;
 4 semaines pour les chapons ;
 pour les oies et les canards mulards de plus de 70 jours, destinés à la
production de foie gras et de magret : 4 semaines.
«Fermier élevé en liberté»
L'emploi de ce terme répond aux même critères que ceux définis au point précédent
(«fermier élevé en plein air»), à l'exception du fait que les oiseaux doivent avoir
accès en permanence pendant la journée à un parcours extérieur illimité.
En cas de restriction, y compris en cas de restriction vétérinaire, prise sur la base du
droit communautaire afin de protéger la santé publique et animale, ayant pour effet
de restreindre l’accès des volailles au libre parcours, les volailles élevées selon les
modes de production décrits au premier alinéa, points « sortant à l’extérieur, fermier
élevé en plein air et fermier élevé en liberté », à l’exception des pintades élevées en
volières, peuvent continuer à être commercialisées avec une référence particulière au
mode d’élevage pendant la durée de la restriction, mais en aucun cas au-delà de
douze semaines.
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(2)
La Commission scientifique pour les Produits agroalimentaires
En Wallonie, la Commission scientifique pour les Produits agroalimentaires est
composée de membres représentant les institutions universitaires, les centres de
recherche scientifique, les institutions supérieures non universitaires, ainsi que les
administrations régionales concernées.
Ses missions sont :
 rendre un avis sur toute proposition de cahier des charges et de modification d'un
cahier des charges.
 rendre un avis sur tout plan de contrôle d'un cahier des charges reconnu proposé
par un organisme de contrôle dans le but d'obtenir l'agrément du Gouvernement.
 de manière générale surveiller les organismes de contrôle.
 rendre un avis sur les conflits de compétence entre les organismes de contrôle
ainsi que sur les conflits entre les organismes de contrôle et les titulaires d'une
autorisation d'usage d'une appellation d'origine ou d'une indication géographique.
 la Commission émet également un avis sur tout autre projet ou question qui lui
est soumis par le Gouvernement.
(3)
Les critères minimaux pour la reconnaissance de qualité différenciée
Conditions générales de production :





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



exploitation de type familial ;
intégration des bâtiments d’élevage dans le paysage ;
élevage d’animaux à croissance lente ou intermédiaire ;
interdiction des traitements préventifs (sauf pour les vaccins) notamment les
antibiotiques ;
respect d’un guide des conditions d’hygiène ;
alimentation avec une ration sans OGM contenant au moins 65 % de céréales ;
traçabilité, de l’alimentation des volailles jusqu’aux produits finis ;
valeur ajoutée supérieure aux produits standards ;
gestion efficace des effluents d’élevage (fumiers, …) notamment au niveau de leur
stockage et de leur épandage ;
bien-être des animaux.
Critères positifs de différenciation :
En plus, pour les productions de poulets, poulardes et de poules pondeuses, au moins
3 des 10 critères positifs de différenciation suivants :










utilisation de la lumière naturelle ;
bien–être animal supérieur aux prescriptions légales et prouvé scientifiquement ;
utilisation d’une race régionale ou d’un croisement faisant appel à une race
régionale ;
traçabilité supérieure à l’imposition légale ;
utilisation de céréales et d’oléoprotéagineux produits à l’échelle régionale ;
utilisation d’une ration diminuant les rejets en azote et en phosphore ;
qualification sanitaire supérieure à l’obligation légale ;
lutte contre les zoonoses allant au-delà de la législation ;
action de groupe pour lutter contre les organismes pathogènes à la fois pour
l’animal et pour l’homme ;
utilisation de la liste positive d’aliments pour les stades non couverts par le cahier
des charges.
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Bibliographie
 2006, Grelier J-R., SASSO,
Formation Eleveur ;
 2006, HUBBARD,
La conduite du démarrage du poulet de chair – « 10 jours pour gagner » ;
 2005, Filière Avicole et Cunicole,
Trimestriel FACW – n° 14 ;
 1987, Ministère de l’agriculture (France)
L’Aviculture française.
31
Editeur responsable : FACW - asbl
André THEWIS – Président
Chaussée de Namur, 47
5030 GEMBLOUX
Graphisme et mise en page : Patricia KIRTEN (FACW)
Filière Avicole et Cunicole Wallonne – asbl
Chaussée de Namur, 47
5030 GEMBLOUX
Tél : 081/627 311 – e-mail : [email protected] - www.facw.be
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La FACW est subventionnée par le Ministère de la Région wallonne
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