cahier du spectateur 2012 - 2013
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cahier du spectateur 2012 - 2013
Dossier d’accompagnement aux spectacles Le cahier des spectateurs TABLE DES MATIERES Aller au spectacle ..................................................................................... 5 Aller au spectacle pour quoi faire ?..............................................................................5 Comment faire ?.........................................................................................................5 Préparer sa venue avec une classe ..............................................................................6 Les spectacles.......................................................................................... 9 Les spectacles........................................................................................ 10 Plume .................................................................................................................. 10 Chien Bleu............................................................................................................ 15 Louis, l’enfant de la nuit........................................................................................ 20 Dans le ventre du loup .......................................................................................... 25 Dans la classe, après le spectacle ........................................................... 34 L’art d’être spectateur .............................................................................................. 34 Pour aller plus encore plus loin ................................................................................. 36 Autres spectacles recommandés en famille ................................................................ 41 Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 2 Le cahier des spectateurs Ce document a été composé pour aider enfants et adultes à profiter au maximum des spectacles de la Saison jeune public. Il est composé de trois parties distinctes : Aller au spectacle : pour quoi faire ? Comment faire ? Les spectacles : présentation, images, presse, sources Après le spectacle : le retour en classe, pistes d’approches pédagogiques transversales. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 3 Le cahier des spectateurs Aller au spectacle Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 4 Le cahier des spectateurs Aller au spectacle Pourquoi faire ? Permettre aux élèves d’aller au spectacle, c’est non seulement leur offrir une ouverture culturelle qu’ils ne trouveront peut-être pas dans leur entourage, mais c’est aussi leur apprendre à être spectateur : éprouver le plaisir des émotions partagées, découvrir la spécificité du geste artistique, décrypter les signes de la représentation, lire le monde et se lire soi-même en développant son esprit critique. Aller au spectacle peut également permettre de donner sens, motivation et nouvelles pistes pédagogiques aux apprentissages fondamentaux. Il s’agit d’abord d’être un spectateur calme et réceptif, non dans une préoccupation d’ordre et de discipline, mais parce que chacun est ici convié à une fête où le partage et l’écoute sont indispensables. On ne va pas seul au théâtre, et à défaut de la « communion », comme le souhaitait Vilar, il y a « communication ». Grâce à ce qui lui est proposé, le spectateur est actif et construit du sens. La formation du spectateur permet de le mettre en appétit en lui fournissant quelques clefs, quelques repères qui suscitent son attente sans déflorer l’intérêt de la représentation. « Le travail artistique (…) développe des comportements d’écoute et de disponibilité, d’acceptation des différences et de reconnaissance de l’altérité. Il s’agit d’apprendre « autrement », en développant d’autres qualités que celles requises par les matières principales à l’école (…) L’intérêt pour la culture naît souvent dès l’enfance ». in : Education et Formation, n°69, juillet 2004. Comment faire ? Après avoir envoyé votre bulletin d’inscription à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau, nous vous faisons parvenir par mail au moins 10 jours avant le spectacle un planning récapitulatif de l’ensemble des séances. Si vous ne pouvez pas venir sur la séance que nous vous proposons, faites-le nous savoir au plus vite, afin que nous puissions faire notre possible pour déplacer votre venue à une autre date. Attention, si nous pouvons parfois échanger vos billets pour une autre séance du même spectacle il n’est pas toujours évident de vous placer sur un autre spectacle, soit parce que la tranche d’âge ne correspond pas à celle de vos élèves, soit parce que le spectacle est déjà complet! • Quand arriver au spectacle ? Il y a deux types de réponse : - Le lieu de spectacle est à l’extérieur de votre commune. Dans ce cas, nous organisons votre déplacement. Un bus sera au rendez-vous pour vous chercher devant ou à proximité de l’école et vous ramener à la fin de la séance. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 5 Le cahier des spectateurs - Le lieu de spectacle est dans votre commune et vous vous rendez au Théâtre à pied ou par vos propres moyens jusqu’à la salle. Dans ce cas, nous vous demandons d’être présents 15 minutes avant le début de la séance afin de faciliter votre accueil. Tout retard doit être signalé au plus tôt par téléphone au 04 67 74 32 52 ou au 06 84 84 80 89 afin que nous puissions organiser l’accueil des autres classes en conséquence ! L’âge de vos élèves est déterminant : Les compagnies ont en général expérimenté leur spectacle avant de fixer l’âge auquel il est destiné. Faites leur confiance. Préparer sa venue avec une classe • Accompagner son groupe d’élèves En tant qu’enseignants ou éducateurs, vous jouez un rôle important lorsque vous accompagnez des groupes d’enfants dans un lieu de spectacle. L’adulte qui va au spectacle avec ses élèves fait plus que les encadrer. Cette sortie s’inscrit dans le processus d’apprentissage des jeunes, et l’enseignant a le pouvoir de lui donner un sens en créant des liens avec le spectacle et d’autres projets ou simplement en encourageant les réflexions des élèves et l’expression de leurs ressentis. • Avant le spectacle : éveiller la curiosité Préparer les enfants à leur venue au spectacle, est-ce indispensable ? Une question à laquelle nous répondons par oui et non. Il nous semble avant tout nécessaire que les enjeux de la préparation veillent à : • préserver le plaisir de l’enfant et celui de l’accompagnateur • préserver le moment de fête que représente la sortie au théâtre • rendre un enfant curieux en attente d’une belle aventure • faciliter la concentration de l’enfant Rassurer Pour les plus jeunes dont c’est la première expérience, on peut leur parler de ce qui va se passer, c’est à dire de la salle, du noir, des éclairages, de l’écoute… dans le but premier de les rassurer ! Annoncer Ne pas hésiter à annoncer la sortie au spectacle : « Nous allons au cirque, au théâtre, au concert… ». Demander par exemple aux enfants ce que le mot « ciné-concert » leur évoque, leur demander de raconter leur premier souvenir de spectacle… Présenter Nous vous présentons dans ce dossier pour chaque spectacle, des images, des articles de presse, vous pouvez éveiller leur intérêt par un ou deux extraits choisis. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 6 Le cahier des spectateurs • Le jour du spectacle Voici venu le grand jour de la sortie au spectacle ! A votre arrivée au Théâtre, les membres de l’équipe d’accueil expérimentée sont là pour vous aider et vous accueillir. N’hésitez pas à leur poser des questions. Avant d’entrer dans la salle Nous vous suggérons de donner les consignes au préalable (respecter l’écoute du public et le travail de l’artiste en étant calme, ne pas manger, ne pas prendre de photos…), c’est à dire en classe avant le départ, plutôt que sur place, cela d’autant plus que bien souvent l’équipe d’accueil rappelle aux enfants les règles principales avant le début de la séance. Ce détail contribue à faire de la sortie une expérience positive. Le temps entre votre arrivée au Théâtre et votre installation peut parfois vous sembler un peu long, il est pourtant difficile à réduire tant il nous semble important que chaque classe soit bien installée pour que la magie du lieu opère. Aussi, si nous comprenons votre impatience, nous vous rappelons qu’elle peut aussi influencer vos élèves. Choisir sa place Laissez le personnel d’accueil vous guider et asseyez-vous parmi votre groupe pour être à même d’intervenir discrètement auprès de vos élèves pendant la représentation. Nous souhaitons que vous puissiez vous aussi profiter de la représentation et apprécier le spectacle. Si les enfants sentent que le spectacle vous intéresse, cela les motivera à rester attentifs. L’écoute L’enfant nous échappe dans ce moment intime alors que nous sommes tout près de lui. Laissons-le aller. Il règle ses pas sur ceux du metteur en scène, du chorégraphe ou du chef d’orchestre. Certains spectacles demandent une écoute très attentive et d’autres sont un tourbillon d’aventures. Il est tout à fait normal que les spectateurs réagissent à la représentation : rire, sursaut, inconfort, peur, etc. Il est également possible qu’ils soient transportés par l’histoire et aient envie d’intervenir, de parler aux artistes. Voilà où cela devient délicat. Dans certains cas, par exemple les spectacles de clown ou de commedia dell’arte où le public joue un rôle important, la règle change un peu. Si le comédien a ouvert la porte au public, c’est qu’il attend sa réaction ; vous pouvez lui faire confiance. Par contre si c’est le spectateur qui veut forcer l’ouverture, à vous d’intervenir ! Vous pouvez aider les spectateurs, selon leur âge, à comprendre les limites de leurs interventions avec les artistes. Boire et manger Expliquer aux enfants pourquoi il ne faut pas manger et boire dans une salle de spectacle. On pense à tort que c’est une évidence. Le cinéma nous donne d’autres repères que les enfants connaissent bien. Demandez-leur pourquoi c’est interdit au théâtre par exemple ? Vous pouvez abordez la question de la propreté, de la gêne possible pour les autres spectateurs, pour les artistes. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 7 Le cahier des spectateurs Prendre des photos Vos élèves savent-ils pourquoi il est interdit de prendre des photos pendant une représentation ? Le spectacle est une forme d’art ; on ne peut pas en rapporter de petits bouts chez soi sans demander la permission. De plus, les flashs des appareils photo peuvent gâcher certains effets d’éclairage et déconcentrer les artistes. Les photos prises par les spectateurs peuvent révéler des parties du spectacle dont les créateurs veulent garder la surprise pour les prochains spectateurs. Il convient mieux d’utiliser les photos que la compagnie a prises et sélectionnées, par exemple celles de la brochure ou celles affichées sur les sites Internet des compagnies. N’hésitez pas à donner aux élèves des consignes claires sur leurs responsabilités en tant que spectateurs. Le public a un rôle important à jouer et, sans lui, la représentation ne peut avoir lieu. Il a le pouvoir de contribuer à la qualité de la représentation et il doit en être conscient. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 8 Le cahier des spectateurs Les spectacles Vous trouverez dans cette partie, des informations sur chaque spectacle puis, en fonction des documents disponibles, des images, des extraits de presse, des liens vous permettant d’accéder à des extraits vidéo… Afin de vous aider à repérer les spectacles de la saison, nous vous proposons de les retrouver par tranche d’âge puis par ordre chronologique. Certains spectacles sont des créations et nous n’avons pas encore d’informations substantielles vous permettant de nourrir votre travail. En fonction de l’avancée du travail des compagnies, nous vous ferons parvenir plus tard dans l’année une documentation complémentaire. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 9 Le cahier des spectateurs Les spectacles Les Petits (Moyenne et Grande section maternelle, CP) Plume Méli Mélodie / MusicaBrac Pas de séance tout public Durée : 40 minutes Séances scolaires Pour les écoles de Sète La Passerelle – Sète lundi 4 février : séances à 10h, 14h30 et 15h40 mardi 5 février : séances à 10h, 14h30 et 15h40 jeudi 7 février : séances à 10h, 14h30 et 15h40 vendredi 8 février : séances à 10h, 14h30 et 15h40 Pour les écoles des communes de Thau agglo Balaruc-les-Bains lundi 11 février : séances à 10h, 14h30 et 15h40 mardi 12 février : séances à 10h et 15h Gigean jeudi 14 février : séances à 10h, 14h30 et 15h40 Vic-la-Gardiole jeudi 12, vendredi 13 janvier : séances à 10h et 15h Mireval vendredi 15 février : séances à 10h, 14h30 et 15h40 Frontignan lundi 18 février : séances à 10h, 14h30 et 15h40 mardi 19 février : séances à 10h et 15h Marseillan jeudi 21 février : séances à 10h et 15h Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 10 Le cahier des spectateurs L’équipe création artistique et interprètes : Marie-Aude Lacombe et Esther Thibault lumières : Olivier Modol structures décors : Dominique Doré En savoir plus sur le spectacle Présentation Elles sont deux. Ces artistes partagent le même plaisir de chanter, de raconter, de jouer avec les sons et leurs corps. Elles donnent à écouter mais aussi à voir un monde dans lequel chaque enfant peut entrer à loisir. Les chansons sont autant de petites histoires racontées dans un univers onirique. Les deux musiciennes évoquent des thèmes qui parlent à tous : la joie, la tendresse, la différence … la vie ! Les mélodies et les sonorités variées éveillent la curiosité des tout-petits et les entraînent vers les contrées de l'imaginaire. Grâce à leurs expériences avérées concernant les rencontres artistiques avec le très jeune public, Marie-Aude Lacombe et Esther Thibault proposent ici un spectacle particulièrement adapté aux très jeunes enfants. Le répertoire est composé de chansons traditionnelles et contemporaines, tel que Fais voir le son, de Steve Waring. Un voyage musical fait d’émotions, de rires et de plaisir. Méli Mélodie Méli Mélodie est né en 2011 de la rencontre de musiciennes professionnelles, spécialistes de la petite enfance, dont l’objectif est de promouvoir et de diffuser le spectacle musical jeune public, ainsi que les pratiques de l'éveil artistique de l'enfant. Méli Mélodie a pour vocation de développer les spectacles aussi bien sur les scènes culturelles que dans les lieux d'accueil de la petite enfance avec un souci permanent de qualité de répertoire. L'objectif de Méli Mélodie est de permettre l'accès au plaisir musical dès le plus jeune âge. Plume est la première création de la compagnie. Qui est Esther Thibault ? Elle a animé des ateliers d’éveil musical, des ateliers parents/enfants, et a mené des projets artistiques avec les enfants des crèches, des écoles maternelles et primaires. Simultanément, elle met en place des ateliers musicaux destinés à accompagner des enfants polyhandicapés et autistes ainsi que leurs familles. En 2010, elle dirige à nouveaux des ateliers parents/enfants et des ateliers d’éveil musical au sein de nombreuses structures de la région tant auprès des très jeunes enfants qu'auprès des professionnels de l'enfance. Elle intervient régulièrement auprès de très jeunes enfants hospitalisés au sein de services de pédiatrie. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 11 Le cahier des spectateurs En 2011, elle fonde Méli Mélodie avec Marie-Aude Lacombe, dans l'objectif de continuer à développer l'ensemble des actions culturelles menées sur la région. Elle compose et écrit des chansons pour le très jeune public depuis 2006. C'est en 2011 qu'elle co-écrit avec MarieAude Lacombe le spectacle Plume. Toujours curieuse de nouvelles rencontres artistiques, elle continue de se passionner et de se questionner sur la place de l’art et de la musique dans le développement général de l’enfant. Qui est Marie-Aude Lacombe ? Percussionniste au sein de différents groupes dont les P’tits Loups du Jazz, Marie-Aude Lacombe participe comme chanteuse à des enregistrements de disques pour le Label Enfance et Musique. Plus tard, la pratique de la guitare complète son univers musical. Son expérience professionnelle qui débute à l’Education Nationale en qualité de professeur des écoles, se poursuit ensuite vers la voix de l'éveil artistique du tout-petit. Cherchant à sensibiliser l'enfant au plaisir de la découverte sonore, l’expression musicale et la créativité, c'est naturellement qu'elle est amenée à travailler avec les adultes accompagnants. Aujourd’hui Marie-Aude Lacombe est formatrice à Enfance et Musique pour les professionnels de la petite enfance. Elle poursuit ses interventions au sein de l’association Méli Mélodie crée en 2011 avec Esther Thibault. Elle dirige trois groupes-chorales pour l’association des P’tits loups du Jazz. En 2011, elle co-écrit avec Esther Thibault le spectacle Plume. • Des images Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 12 Le cahier des spectateurs Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 13 Le cahier des spectateurs • Des supports complémentaires site internet de la compagnie : http://www.melimelodie.fr Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 14 Le cahier des spectateurs Les Petits (Moyenne et Grande section maternelle, CP, CE1) Chien Bleu Teatro Gioco Vita – Fabrizion Montecchi (Italie) D’après Chien Bleu de Nadja Séance tout public – à partir de 4 ans Samedi 16 mars, 17h Durée : 50 minutes Chai Skalli Séances scolaires pour les écoles de Sète Chai Skalli lundi 11 mars : séances à 15h mardi 12 mars, jeudi 14 et vendredi 15 mars : séances à 10h et 15h L’équipe adaptation théâtrale : Nicola Lusuardi, Fabrizio Montecchi traduction française : Isabelle Detrez mise en scène : Fabrizio Montecchi décors : Nicoletta Garioni, Fabrizio Montecchi silhouettes : Federica Ferrari, Nicoletta Garioni (d’après les dessins de Nadja) musique : Michele Fedrigotti costumes : Sara Bartesaghi Gallo lumière et son Anna Adorno réalisation des décors : Sergio Bernasani réalisation des écrans : Tania Fedeli avec Daria Pascal Attolini Deniz Azhar Azari En savoir plus sur le spectacle Quel enfant n’a pas rêvé d’avoir un chien qui dort avec lui, qui veille sur lui et le protège? Chien Bleu n’est pas un chien comme les autres. Il arrive d’un lieu on ne sait où et d’un temps on ne sait quand. Ce qui le rend libre, puissant et mystérieux. Chien Bleu est aussi docile qu’inoffensif, il devient le protecteur, l’ami et le confident de Charlotte. Renseignements : Service des Relations avec le public 15 Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] Le cahier des spectateurs Une amitié secrète nait entre Chien Bleu et la petite fille, une amitié faite de silences et de tendresse, interrompue seulement par la maman qui, après avoir découvert le sentiment qui les lie, interdit à la petite fille de l’accueillir et de l’adopter. Mais Chien Bleu continue à veiller sur Charlotte, il la défend contre l’attaque de l’Esprit des Bois où la petite fille s’est perdue et la sauve du danger. Cette histoire, simple et linéaire en apparence, a en réalité quelque chose de grand et de mystérieux qui l’enrichit en pathos et en tension. Chien Bleu nous raconte l’univers le plus intime et le plus varié de l’enfance et du « fantastique » qui, devenu présence quotidienne, s’insinue dans nos vies et nous accompagne dans les moments les plus importants de notre existence. Cette production permet à Teatro Gioco Vita de continuer son voyage dans le monde du livre illustré pour enfants en choisissant une auteure signalée pour l’originalité de ses sujets et de ses illustrations. L’œuvre de Nadja donne à la Compagnie une nouvelle occasion de développer son propre langage des ombres et de traiter de nouvelles formes de représentation et d’expression pour les plus petits. Les thèmes de Chien Bleu Les thèmes de Chien Bleu sont forts : l’ami imaginaire, les frayeurs nocturnes, l’incompréhension des adultes… Car Chien Bleu est bien plus qu’un chien héroïque. Il peut être vu comme le symbole de la fiction rassurante : ce chien qui ne ressemble à aucun autre, et qui parle aux seules oreilles de celle qui peut l’entendre, celle qui l’a choisi. C’est la part du rêve qui sauve (qui sauve ici de la solitude, de la peur, de la séparation)… Il peut aussi figurer la transformation affective opérée sur l’être que l’on aime. Un simple chien, le plus commun des chiens, objet d’une si grande affection, ne peut devenir que majestueux et magique. Il est vu avec les « yeux du cœur », il « devient » Chien Bleu, et la vie ordinaire ne l’est plus tout à fait. Elle se trouve transfigurée par les émotions. L’idée de la perte (perte dans la nuit, dans le sommeil) est aussi un enjeu, avec cet espace ou les forces primitives, qui s’affrontent dans d’incontrôlables cauchemars, se retrouvent terrassées par la lumière, le réveil, puis le retour vers la protection des siens. Preuve d’amour finale : l’acceptation totale, par ses parents, de tout ce qui constitue Charlotte, ses frayeurs, ses rêves, ainsi que l’attachement qu’elle éprouve pour Chien Bleu. L’album s’ancre aussi dans une sorte de filiation, avec Charlotte, en robe rouge, portant un panier, comme le fait le Petit Chaperon Rouge. L’Esprit des bois personnalise toute la kyrielle de monstres et d’ogres dévoreurs d’enfants. Si la bouche du Prince Charmant réveille la princesse endormie, Chien Bleu, de son souffle, fait naître un feu qui réchauffera la petite fille. Et Charlotte, retrouvant sa maison, évoque par sa posture triomphale le retour du preux chevalier sur sa fidèle monture. Qui est Nadja ? Nadja est née en 1955 à Alexandrie en Egypte, d’une mère russe peintre et d’un père libanais médecin. Son enfance au Liban et en région parisienne n’a rien d’ordinaire: pas d’école mais des cours par correspondance jusqu’à l’âge de 13 ans, et surtout des histoires racontées et dessinées par sa mère. En 1989, avec Chien Bleu, un album aux gouaches fauves, Nadja obtient le prix « Totem » du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil. Bien d’autres albums suivront, qui innovent un style expressionniste dans ses peintures pleine page. Elle aime aussi faire des livres avec son fils, Raphaël Fejtö, et son frère, Grégoire Solotareff ; ensemble, ils ont réalisé des parodies de contes célèbres. Nadja a aussi publié la Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 16 Le cahier des spectateurs célèbre série des Momo pour les petits et les moins petits. Pour les grands, elle a aussi écrit des romans graphiques. Elle vit à Paris où elle partage son temps entre la peinture et l’illustration. Le Teatro Gioco Vita Teatro Gioco Vita, une des premières réalités italiennes protagoniste du mouvement pour l’animation théâtrale, est né en 1971 et a su, grâce à l’animation, donner une contribution originale à la naissance du théâtre pour jeunes ; sa façon originale de faire, de comprendre et de vivre le théâtre, les relations, la recherche et la culture l’ont marqué dès ses premières expériences. Teatro Gioco Vita se lance dans le théâtre d’ombre à la fin des années soixantedix. Sa cohérence, sa conscience professionnelle et sa contribution avec des collaborateurs externes lui ont permis de faire des expériences uniques en leur genre et lui ont valu de nombreuses reconnaissances et de précieuses collaborations avec des théâtres stables et des organismes lyriques dans le monde entier. Sous la direction artistique de Diego Maj, il compte différentes réalités. La Compagnie dont Fabrizio Montecchi est le responsable artistique, est engagée non seulement dans la production de spectacles, mais aussi dans des créations d’ateliers pour les écoles et pour les jeunes. Deux ateliers, l’Atelier des Ombres et San Bartoloméo, sont les lieux de productions et de recherche de Teatro Gioco Vita. Teatro Gioco Vita soutient l’activité sur le territoire de Piacenza et du département (direction artistique et organisation de la Saison de Prose du Teatro Municipale de Piacenza, organisation de festivals de théâtre et autres événements culturels, accueil, atelier, formation), de dimension toujours plus internationale Teatro Gioco Vita a donné ses représentations théâtrales d’ombre, en Europe, aux Etats Unis, au Brésil, au Mexique, au Canada, au Japon, en Chine, en Israël et à Taïwan. • Presse « Une histoire lumineuse pour les enfants Beaucoup de poésie. L'histoire est au départ bien jolie mais les effets des ombres chinoises, savamment mis en scène par Fabrizio Montecchi, donnent une profondeur et une poésie très réussies. Il n'y a pas que les ombres chinoises derrière des tissus ou même devant. Les lumières sont très colorées, chamarrées, tout en mouvement. Elles animent les profils et jouent. Il y a aussi les deux femmes marionnettistes qui interviennent sur scène et évoluent devant le public, porteuses des rôles qui leur sont attribués : l'excellente Daria Attolini pour la maman, le papa et le chien, et Denis Azhar Azari qui joue avec conviction la petite Charlotte. Elles sont avant tout comédiennes et prêtent leur voix et leur corps tout en manipulant avec talent les profils. Comédiennes formidables. Une succession de plans, tantôt lointains, tantôt rapprochés, derrière un grand écran tissé ou devant des tableaux plus étroits, rythme cette histoire pour ne jamais endormir le jeune public. Une musique du piano soutient le récit, prenant jusqu'à la fin. La mise en scène est impeccable, les comédiennes formidables. Du grand art qui élève le jeu d'ombres au rang de théâtre à part entière... » Michel Oriot, Ouest France, 29 octobre 2011 Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 17 Le cahier des spectateurs • Des images Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 18 Le cahier des spectateurs • Des supports complémentaires Site internet de la compagnie : http://www.teatrogiocovita.it/ Site du théâtre d'ombres : http://theatredombres-actu.over-blog.com/article-chien-bleu-par-le-teatrogioco-vita-87230414.html Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 19 Le cahier des spectateurs Les Grands (CE1, CE2, CM1, CM2) Louis, l’enfant de la nuit Cie Ambulo/Train Théâtre (Israël) pas de séance tout public durée : 55 minutes Séances scolaires Pour les écoles de Sète La Passerelle – Sète lundi 14, mardi 15, jeudi 17 et vendredi 18 janvier : séances à 10h et 15h Pour les écoles des communes de Thau agglo Balaruc-les-Bains lundi 21, mardi 22, jeudi 24 et vendredi 25 janvier : séances à 10h et 15h L’équipe « Louis l'enfant de la nuit » Inspiré de la vie de Louis Braille auteur : Patricia O'donovan interprète : Lital Tyano En savoir plus sur le spectacle Le spectacle est basé sur la vie de Louis Braille, qui vécu au XIXè siècle. A l’âge de 3 ans, il perd la vue à la suite d’un accident et apprend à percevoir le monde par les sons et le toucher. Mais les pages des livres gardent leur mystère pour ses mains qui glissent sur les pages lisses. Comme tous les aveugles à cette époque, Louis était condamné à ne savoir ni lire ni écrire. Sa soif de connaissance, conjuguée avec le soutien et le dévouement de ses proches, lui permit de créer à quinze ans ce qui est désormais appelé « l'alphabet Braille pour les aveugles ». Le spectacle se présente sous une forme minimaliste, utilisant des matériaux issus du monde des livres : papier, encre, crayons. La lumière elle-même est manipulée sur scène. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 20 Le cahier des spectateurs La comédienne utilise des moyens merveilleusement simples. Ses personnages de papier font rarement plus de 20 centimètres. L'éclairage obtenu grâce à une lampe de bureau et quelques bougies est tout à fait approprié. Ainsi, lorsque ces bougies sont placées derrière les trous d'un masque en papier, même les plus jeunes spectateurs peuvent ressentir ce que c'est que de perdre la vue. La comédienne raconte cette histoire en français, sans sentimentalité aucune, presque avec détachement. Mais dans la délicatesse et la tendresse qu'elle insuffle aux créatures de papier il y a aussi un sens de l'imagination et de l'humour qui réchauffe le cœur. Quelques crayons se transforment en une classe d'enfants bruyants et grâce à la couleur différente de l'un d'entre eux, le public devient parfaitement conscient de la solitude de Louis, le petit aveugle. Synopsis Avant l'accident. Dans la ville de Coupvray. Fils d'un sellier. Malgré les interdictions répétées par ses parents, Louis joue avec les outils de son père et se blesse à l'œil. Cette blessure va infecter l'autre œil et très vite la cécité s'installe. Il est âgé de trois ans. État des lieux de la condition d'un non voyant au XXI ème siècle. Refus de la part des Braille que Louis suive le même chemin que celui tracé pour les autres aveugles. Louis apprivoise sa cécité et continue à faire toute sorte de chose, comme avant. Le regard des autres. L'ami : le père Jacques Palluy. Instruction donnée par le père Palluy. Acceptation à l'école grâce au père Palluy. Louis devient très vite un des élèves le plus brillant. Orientation à l'âge de dix ans vers une école spécialisée à Paris. Des débuts difficiles, puis adaptation et connaissances avec d'autres élèves qui deviendront de vrais amis. Louis devient le premier de sa classe. Doué pour la musique (le piano). Doué de ses mains. Louis est heureux mais un manque commence à se faire sentir : il voudrait lire d'avantage et plus vite. Les méthodes de lecture avec des lettres en relief ne le satisfont pas car il faut des mois pour déchiffrer un livre et on en perd le fil. Ce problème le hante. Rencontre avec le capitaine Barbier « l'écriture de nuit » pour transmettre des signaux entre soldats (technique basée sur des points). Louis veut améliorer cette technique. Consécration sans répit (nuits et jours, vacances, études...) à l'élaboration d'une écriture nouvelle. A 15 ans, il trouve une manière de déchiffrer facilement et rapidement des lettres et des chiffres à l'aide de cellule formée de six points L'appui du Directeur de l'école, Mr Pignier. La difficulté à faire connaître son alphabet au-delà des murs de l'école. 19 ans, Louis obtient son certificat de fin d'étude. Louis devient professeur à l'institut. Un professeur attentif, patient, à l'écoute, compréhensif envers les élèves en difficulté. Un brillant organiste d'une des églises les plus importantes de Paris (Saint Nicolas des Champs). Atteint de la tuberculose à l'âge de 26 ans. Une maladie incurable à l'époque. La lutte contre sa maladie. Contre l'ignorance des pouvoirs publics envers sa découverte. Grâce à l'appui du directeur de l'école Mr Pignier, première impression d'un livre. Le Directeur Pignier laisse sa place à un nouveau M. Dufau. Un directeur froid et sévère qui dans un premier temps va tout faire pour freiner la propagation de l'alphabet de Louis. Renseignements : Service des Relations avec le public 21 Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] Le cahier des spectateurs La révolte silencieuse des élèves. Un enseignant M. Joseph Gaudet, arrive à convaincre le Dr Dufau de faire connaître l'alphabet La démonstration de l'alphabet. Une démonstration réussie, un pari gagné. 35 ans, Louis est de plus en plus fatigué, il arrête d'enseigner. Le nom de braille est donné à l'alphabet de Louis. 1847, fabrication de la première machine à imprimer le braille. Les dernières années, une vie au ralenti. Mort de Louis le 6 janvier 1852. Dans les trente années qui suivirent la mort de Louis toutes les écoles européennes pour aveugles employèrent son alphabet. En 1887 une statue en sa mémoire fut érigée à Coupvray. En 1952 les cendres de Louis furent transférées au Panthéon. Presse Tendre est la nuit « Porté par une comédienne inspirée, Louis, l’enfant de la nuit entraîne petits et grands sur les traces du jeune Louis Braille et de son célèbre alphabet. Pas question ici de sortir les mouchoirs. Certes, l’histoire du petit Louis Braille, devenu aveugle à l’âge de trois ans, pourrait vite tourner à la guimauve. Mais c’est plutôt une rasade de vitamines que vous aurez ingurgitée après ces cinquante-cinq minutes à la fois tendres et énergiques. On est amusé par le dispositif tout petit, tout fragile, qui entraîne la proximité avec le public : assise en tailleur, la comédienne Lital Tyano manipule toute une batterie d’objets et de figurines en papier, qui prennent vie grâce à une excellente utilisation des lumières. Contre-jours, flashs, bougies, lampes-torches : la variété des instruments parvient à créer des ambiances ou des effets merveilleux avec très peu de moyens. Vive ce théâtre d’objets créatif, bricolé, drôle et émouvant ! » Louis Braille raconté aux petits à Sevran « Une scène recouverte de sable, des bougies, un tableau noir et blanc et des petits personnages de papier... Il n'en faut pas plus à la comédienne-marionnettiste Deborah Benasouli pour raconter la fabuleuse histoire de Louis Braille, à travers Louis, l'enfant de la nuit. Un spectacle magique monté par la compagnie israélienne Ambulo Train Théâtre, que les bambins pourront apprécier dès 6 ans, cet après-midi et samedi à Sevran. Héros de ce spectacle original, qui prend parfois les allures d'un théâtre d'ombres grâce à de petites lampes disposées derrière des marionnettes de papier, Louis est un enfant désespéré. « Moi, je suis aveugle. Mais si je pouvais voir, je prendrais un livre et je lirais tout seul sans l'aide de personne », raconte-t-il. Deborah Benasouli plante le décor de manière très sobre. Elle donne l'impression d'un enfant qui recrée le monde dans son bac de sable. Des figures humaines, des animaux et des plantes apparaissent, projettent des ombres, puis disparaissent... Ainsi, de la manière la plus simple qui soit, même les plus jeunes spectateurs Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 22 Le cahier des spectateurs peuvent ressentir ce que c'est que de perdre la vue. Quelques crayons se transforment alors en une classe d'enfants bruyants et, grâce à la couleur différente de l'un d'entre eux, le public devient parfaitement conscient de la solitude de Louis, le petit aveugle. Cette leçon de minimalisme, où toute compassion larmoyante a été volontairement gommée, parvient pourtant à toucher les enfants et parfois à les faire rire aux larmes. Tout le génie de ce spectacle, mis en scène avec beaucoup de tendresse et de délicatesse par Patricia O'Donovan, tient dans son caractère à la fois divertissant et instructif. Subtilement, les enfants découvriront, l'air de rien, comment le jeune Louis Braille, habité toute son enfance par le désir fou de lire malgré sa cécité (survenue accidentellement à l'âge de 3 ans), imagina l'écriture en relief, alors qu'il n'avait que 12 ans. Ils verront alors en cet inventeur méconnu du XIXe siècle un véritable héros, patient et tenace, dont le courage, la force et la persévérance méritaient bien cet hommage. » Le Parisien, 22 novembre 2000 • Des images • Supports complémentaires Liens sur le braille : http://www.braillenet.org/louis_braille/ http://typhlophile.com/louis-braille/coupvray.shtml http://www.typhlophile.com/braille/ Site de l a compagnie : http://leminuteman.aquaray.com/patricia/patfr.html Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 23 Le cahier des spectateurs Références bibliographiques : Louis Braille, l'enfant de la nuit, Margaret Davidson, Gallimard 1992 Vainqueur de la nuit ; la vie de Louis Braille, J. Christiaens, Hachette, 1990 Un bisou sur les yeux, Marie-Claude Bérot, Ed. Milan, 1996 Emeline qui voit tout, Pierre Coran, Casterman, 1995 La métamorphose d'Hélène Keller, Margaret Davidson, Gallimard, 1999 Helen Keller, Béatrice Nicodème, Fleurus, 1996 Filmographie La couleur du Paradis, de Majid Majidi, Iran, 2000, 88 min., VO, sous titré Mohammad, écolier de huit ans à l'école des aveugles de Téhéran, sent venir avec joie les vacances qui sont pour lui l'occasion de retrouver son père, ses sœurs et sa grand-mère. Sur le chemin vers son village natal, perdu dans la montagne, il redécouvre la nature et se familiarise avec une nouvelle existence. Recommandé à partir de 10 ans. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 24 Le cahier des spectateurs Les Grands (CE1, CE2, CM1, CM2) Dans le ventre du loup Un spectacle dansé et raconté par la Compagnie Didascalie Séance tout public – à partir de 6 ans mardi 4 juin, 19h Chai Skalli, Sète durée : 50 minutes Séances scolaires Pour les écoles de Sète et des communes de Thau agglo Chai Skalli – Sète lundi 3 juin : séance à 10h mardi 4 juin : séance à 10h jeudi 6 et vendredi 7 juin : séances à 10h et 15h L’équipe chorégraphie : Marion Lévy texte : Marion Aubert avec Séverine Bidaud Aline Baz da Silva Marjorie Kellen Flore Taguiev assistante a la mise en scène : Nadine Marcovici collaboration musicale : Piers Faccini scénographie et lumière : Julien Peissel vidéo : Collectif SCALE son et coordination technique : Joachim Olaya costumes : Hanna Sjödin En savoir plus sur le spectacle Note d’intention Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 25 Le cahier des spectateurs Après En Somme !, j’ai voulu continuer à travailler la danse dans une voie narrative. Inventer une façon de faire dialoguer dans l’espace les gestes et les paroles, avec l’aide de Julien Peissel pour la scénographie, du collectif Scale pour la vidéo et de Joachim Olaya pour le son. Elaborer, donc, une forme de rencontre qui parte de la danse plutôt que du théâtre. Pour cela, Marion Aubert a bien voulu que son écriture de mots vienne traverser, inspirer mon écriture de plateau. L’histoire des Trois petits cochons est souvent lue comme une leçon un peu triste. Elle nous raconte qu’il nous faudrait construire dès notre enfance, et en briques bien épaisses, sinon le monde aura raison de notre jeunesse et de notre joie, exactement comme le loup dévore ses victimes trop négligentes. La paille et le bois, ça ne suffit pas. Mais si les briques sont trop solides, si l’existence est trop prudente, on risque de finir enfermé dans ses propres précautions. Notre corps est notre maison. Alors comment être solide et fort à l’intérieur pour pouvoir faire face à l’adversité ? J’ai voulu voir les danseuses bâtir leur danse comme les trois petits cochons leur maison, avec plus ou moins d’insouciance, plus ou moins de désir, plus ou moins de dureté. En même temps, elles se soutiennent, se confrontent à travers leurs différents styles de mouvement et grandissent ensemble. Mais alors, qui est le loup, dans cette histoire ? Plutôt qu’un simple prédateur, il m’a semblé que ce démolisseur-là était aussi celui qui aide – qui force parfois – à progresser, à faire toujours mieux face aux pressions du monde. Mais ce loup exigeant, voire sévère, qui rôde toujours dans les environs, n’est pas facile à contenter ! A l’image d’un parent, d’un maître, d’un metteur en scène qui ne détruit que pour dégager la route, afin d’aider à devenir toujours fort, libre, autonome – solide et souple à la fois. Marion Lévy L’histoire Trois petits cochons décident de bâtir chacun leur maison, le premier la construit rapidement de paille, le deuxième la fait de bois, tandis que le troisième prend son temps pour construire une maison en briques, tout en subissant les quolibets de ses deux frères qui ne croient pas au loup; mais le loup est aux aguets et remarque bien vite les trois petits cochons, il s’avance vers la maison de paille, le petit cochon s’y réfugie, mais le loup s’écrit: “Je vais m’enfler et souffler et la maison défoncer” si tôt dit, si tôt fait et la maison de paille ne lui résiste pas. Le petit cochon se réfugie chez son frère à la maison de bois, le loup tente de les prendre par la ruse, mais sans succès ; alors il souffle la maison de bois et les deux petits cochons s’enfuient chez leur frère qu’ils ont pourtant raillé... et là, la maison résiste au loup, qui tombera dans une marmite brûlante. A l’image des trois petits cochons, c’est toute l’humanité qui est confrontée à choisir entre le principe de plaisir et celui de réalité. Le plus petit des cochons représente l’enfance de l’humanité. Il passe tout son temps à jouer à la guerre, et sans aucune conscience du danger, il construit sa maison en paille. Le second, qui traduit l’âge de l’adolescence, a le regard tourné exclusivement sur lui-même, et ne reçoit pas les informations du monde extérieur. Il utilise du bois. Ils édifient tous les deux leur abri aussi vite qu’ils le peuvent, et avec le minimum d’effort, afin de jouer ou de se cacher pendant tout le reste de la journée. Le troisième petit cochon, plus adulte, fait preuve de maturité et prévoyance, ce qui lui permet de vaincre son pire ennemi : le loup ! Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 26 Le cahier des spectateurs Extraits La Maison de Paille LA PLUS PETITE. Oh ! Comme la campagne est bonne et comme je me sens bien ! Jouons ! Jouons ! Oh ! Comme cette paille est légère ! Légère ! Comme elle sent bon ! Ouaoh ! Comme elle vole ! Elle danse dans le soleil ! Hum ! Comme elle est douce! Elle est douce et en même temps, elle pique un peu ! Ouaoh ! Comme elle pique ! Je voudrais en mettre partout ! Partout ! Partout je construis ma maison ! Oh ! Comme ma maison est belle ! Et comme elle sent bon ! Sentez ! ça sent bon les blés mûrs et le houblon ! L’odeur du fumier séché ! Oh ! Comme cela me rappelle mère soudain ! Et comme je suis triste de l’avoir si tôt quittée ! Mais elle est morte ! Et je peux jouer toute la journée ! Oui ! Jouons ! Jouons ! Tiens ! Je vais cueillir quelques fleurs pour maman ! Mais elle est morte. C’est vrai. Tant pis. J’ai déjà oublié. Je suis tellement gaie, avec ma nouvelle vie ! La Maison de Carton LA MOYENNE. La barbe ! La barbe de construire une maison ! Je n’ai pas même eu le temps de m’amuser ! Toujours construire ! Travailler ! Est-ce bien la peine de vivre pour mener une vie de damnée ?! Oh ! Comme je suis fatiguée ! J’ai tout donné, moi ! Tiens. Je vais me faire une petite sieste ! Eh quoi ?! J’ai besoin de dormir, moi ! Je suis en pleine adolescence ! Je fais des muscles ! Mon dieu ! Neuf heures déjà ! J’ai dormi tout ce temps ! Et ma maison n’est pas même finie ! Vite ! Vite ! Tiens ! Un peu de scotch ! Un coup d’peinture ! Et puis des tuyaux pour l’électricité ! Hop là ! Voilà l’affaire ! Elle est pas mal cette maison ! Elle brinqueballe un peu, mais j’ai tellement envie de m’amuser ! C’est bon quand même de travailler. Comme je me sens puissante d’un coup ! Allez hop ! Je vais te construire cette maison en deux temps trois mouvements. Voilà ! C’est fait ! Je suis vraiment très habile, moi ! Je finirai architecte plus tard ! La Maison de Briques L’AÎNÉE. Je vais me construire une maison solide ! Avec des angles. De l’acier puis du béton. Elle va être dure, dure, dure ma maison ! Je vais construire une maison avec des piques. Des barbelés. Et nul ne pourra pénétrer dans ma maison. Je vais mettre des verrous. Des clôtures électriques. Et lorsque le loup viendra, il se fracassera contre ma maison. Il s’empalera sur les pieux. Je ne veux pas être mangée par le loup, moi. Je veux être à l’abri. Tranquille. Tranquille. Tranquille dans ma maison. Oh ! Comme c’est vivifiant de construire ! Je veux construire ! Construire ! Construire ma maison ! Prolongements C’est un Conte Anonyme du Folklore Anglo-Saxon (Three Little Pigs), dont les premières traces remonteraient au XVIIIe siècle, bien que le conte soit sans doute plus ancien. Une des premières versions imprimées des Trois Petits Cochons se trouve dans Nursery Rhymes and Nursery Tales de James Orchard Halliwell-Phillips (« rimes et contes de fées de chambres d’enfant », 1843). L’histoire apparaît également dans English Fairy Tales (« contes de fées anglais », 1898) de Joseph Jacobs, qui cite HalliwellPhillips comme sa source. Des dangers de la paresse Le conte des Trois Petits Cochons appartient aux contes d’animaux, dans lesquels les principales fonctions narratives sont assumées par des bêtes. Il valorise le courage et le sens Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 27 Le cahier des spectateurs des responsabilités, et insiste sur les dangers de l’insouciance et de la paresse. Dans certaines versions, les deux premiers petits cochons construisent en effet leur maison le plus rapidement possible, avec le minimum d’effort, pour pouvoir jouer le reste du temps. Le goût du plaisir et de l’oisiveté les empêchent de construire une maison solide. Le loup, connoté négativement depuis le Moyen-Âge (« le grand méchant loup »), peut quant à lui symboliser tout ce qui fait peur à l’enfant : peur d’être dévoré, peur de l’étranger, peur d’être dans la pénombre, peur d’être puni, d’être kidnappé, etc. (extrait de l’encyclopédie Encarta) L’interprétation de Bruno Bettelheim Bruno Bettelheim, dans sa Psychanalyse des contes de fées, fonde son analyse sur la version ancienne (l’impact du conte est annulé, selon lui, dans les versions édulcorées où les deux premiers petits cochons survivent). Le conte pose le problème suivant : faut-il suivre dans la vie le principe de plaisir ou le principe de réalité ? Les deux premiers petits cochons vivent selon le principe du plaisir en recherchant des satisfactions immédiates. Le troisième, souvent présenté comme le plus gros et le plus âgé, fait preuve d’une plus grande maturité ; il a appris à se comporter en accord avec le principe de réalité. En s’identifiant aux petits cochons, l’enfant se rend compte qu’une évolution est possible. En termes freudiens, Bettelheim explique que le conte montre « le progrès qui va de la personnalité dominée par le ça, à une personnalité influencée par le surmoi, mais surtout contrôlée par le moi. » Le loup représente « toutes les puissances asociales, inconscientes et dévorantes, contre lesquelles on doit apprendre à se protéger et que l’on peut détruire par la force du moi. Vivant selon le principe de plaisir, les plus jeunes cochons cherchent des satisfactions immédiates sans penser une seconde à l’avenir ni aux dangers de la réalité, bien que le plus âgé des deux fasse preuve d’une certaine maturité en essayant de construire une maison quelque peu plus substantielle que celle de son cadet. Seul le troisième cochon, le plus âgé, a appris à se comporter en accord avec le principe de réalité : il est capable de remettre à plus tard son désir de jouer et agit conformément à son aptitude à prévoir ce qui peut arriver. Il est même capable de prédire correctement le comportement du loup, l’ennemi ou l’étranger qui est en nous et qui essaie de nous séduire et de nous prendre à son piège. Le troisième petit cochon est donc capable de mettre en échec des êtres plus forts et plus féroces que lui. Le loup sauvage et destructeur représente toutes les puissances asociales, inconscientes et dévorantes contre lesquelles on doit apprendre à se protéger et que l’on peut détruire par la force du moi. » Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées. Travail autour du conte Les Trois petits cochons Le mot conte désigne à la fois un récit et un genre littéraire (oral et écrit). Le conte oral est souvent appelé conte populaire en raison de son aspect traditionnel et communautaire. Il fait partie de la littérature orale, qui englobe l'épopée, la saga, le mythe, la devinette, la légende, le proverbe, la comptine, la fable, etc. Il a pour cadre narratif le monde des hommes, même si dans le cas du conte merveilleux, il est souvent en contact avec un autre monde. Le terme de conte n'est pas synonyme de conte de fées ou de littérature exclusivement enfantine. Il peut adopter des contenus très diversifiés (conte moral, allégorique, d'horreur, satirique). Associé généralement aux arts oratoires et au spectacle, le conte est l’une des plus vieilles formes d'expression de l'histoire de l'humanité. Les caractéristiques du conte Le conte est une des plus anciennes manifestations de la littérature populaire de transmission orale. Il possède un aspect intemporel, parfois sans localisation précise. Les origines des contes rejoignent celles des mythes et des légendes aux motifs universels. C’est pourquoi on les retrouve, avec des variantes et des transformations, dans de nombreux pays : en Inde, en Arabie, en Chine et… en Afrique. Le conte est une histoire racontée de génération en génération, en vue de divertir, d’éduquer et de Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 28 Le cahier des spectateurs moraliser. Il peut se présenter selon plusieurs types, dont le plus fréquent est le conte de type ascendant : la situation initiale du héros présente une anomalie qui est résolue après une série d’épreuves que le héros affronte avec succès. L’art de conter est à mi-chemin entre l’art de la parole et l’art du geste. Le conteur est l’acteur principal de son spectacle, il donne vie à tous les protagonistes du conte. Il est successivement animal, végétal, gentil, méchant, homme, femme... La structure universelle du conte - situation initiale (amorce de la quête) ; - processus narratif (déroulement de la quête) ; - un événement imprévu survient (péripétie) ; - situation finale (résultat de la quête). Les atouts du conte comme support pédagogique en classe - l’incarnation des personnages dans une parole vivante est un facteur de motivation pour les élèves ; - le conte permet de faire le lien entre discours oral, représentation schématique et dessin ; - il peut servir de passerelle pour la valorisation de la culture locale; - il suscite l’approche interdisciplinaire et modulaire. L'objectif est de montrer aux élèves qu'une adaptation ou une transposition n'est pas forcément réductrice, mais au contraire, participe souvent d'un choix créateur. Cette perspective permet également d'aborder la notion d'intertextualité si présente dans l'univers du conte. Ainsi il est possible de développer : - Les interprétations des contes par différents illustrateurs. - Les réécritures par des auteurs et illustrateurs contemporains : - Les transpositions - Les parodies et les détournements - Les références, allusions et citations Lecture (ou écoute) des textes "source". C'est parce que les enfants connaissent le conte de référence qu'ils peuvent comprendre et apprécier les interprétations, les réécritures ou les allusions. - Débat argumentatif : exposer ses préférences au niveau des différentes versions d'un même conte, et argumenter ses choix. - Débat interprétatif : rechercher les livres qui suscitent le débat interprétatif. En primaire, les analyses et les comparaisons pourront être centrées sur les personnages, les objets, le lieu, l'époque, les épisodes principaux. - Pour toutes les versions d'un conte, élaborer des fiches sur les personnages (caractère, attitude, comportement, habillement...), les comparer, les classer, les retrouver dans les contes de référence. - Constituer un imagier des différents personnages de contes, ou un imagier des objets, des lieux... à partir des différentes variantes. Utiliser cet imagier pour inventer de nouveaux contes, des salades de contes. Autour des Trois petits cochons (Cf Bibliographie page 32) Travail sur les détournements et les parodies - inversion des rôles (Les trois petits loups et le grand méchant cochon) ; - mise à distance du récit par les personnages eux-mêmes (Les trois cochons) ; Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 29 Le cahier des spectateurs - introduction de noms ou de prénoms, alors que dans les contes traditionnels, les personnages n'ont souvent pas de prénoms ; - changement de point de vue : l'histoire est racontée du point de vue d'un autre personnage (La vérité sur l'affaire des trois petits cochons) ; - travail sur les transpositions dans le temps ou dans l'espace L'album Les trois petits cochons d'Arnaud Floc'h alterne sans cesse entre modernité et tradition (Cohabitation de charrettes et camions, lampe à pétrole et électricité ...) ce qui donne une certaine Intemporalité au propos et renforce son universalité. - relever les anachronismes ; - comparer le message sur la conquête de l'autonomie avec celui d'autres versions plus enfantines. • Presse « Il était une fois trois petites cochonnes, avec la queue idoine, une maman truie qui leur veut du bien, mais la même façon désinvolte de ne l’écouter que d’une oreille pour n’en faire qu’à leur tête. Cette version féminine du vieux conte du XVIII ème siècle, rendu célèbre par Walt Disney en 1993, s’intitule Dans le ventre du loup et est signée par la chorégraphe Marion Lévy. Chacune des trois cochonnettes, interprétées par trois danseuses, va construire sa maison en dansant sous l’œil de leur mère (la comédienne Séverine Bidaud), qui endossera alternativement le rôle de la chef, de la metteuse en scène et même du loup, parfois, mais chut ! Manière de dire que, pour permettre de grandir, il faut savoir caresser dans le sens du poil mais aussi faire preuve d’autorité. « J’ai eu envie de raconter, à travers la construction de fameuses maisons, les trois étapes de la vie, de l’enfance à l’âge l’adulte, explique Marion Lévy. Parallèlement je désirais évoquer la façon dont aujourd’hui, tout le monde a peur de tout et réagit en brandissant le tout sécuritaire. Notre corps est notre maison. Et la sécurité se trouve d’abord à l’intérieur de soi. » La première petite cochonne, gamine insouciante, va construire sa maison en paille, en se jetant dans un tourbillon de sensations hip-hop fraîches et légères. La seconde, ado grincheuse, adore rester au lit à ne rien faire. Pour bâtir sa cahute en brindilles, elle devra se forcer à se lever et résister à la paresse qui la pousse toujours sous la couette. Quant à la troisième, mature et déterminée, elle ne s’en laisse plus conter depuis belle lurette et imagine un numéro de danse musclé comme un exercice de gym. Dans sa maison « body-buildée » plus question de sortir, quitte à s’ennuyer à mourir. Heureusement, ses deux sœurs viendront la délivrer en soufflant un peu de liberté dans sa façade en brique. « Il s’agit pour moi d’évoquer, selon la formule du psychanalyste Bruno Bettelheim, le principe de plaisir et celui de réalité, dont parle le conte originel, ajoute la chorégraphe, tout en montrant que l’on peut encore faire confiance aux autres et ne pas s’enfermer chez soi à double tour. » Et le loup alors ? Le grand méchant loup, celui qui souffle la tempête sur les cabanons et finit heureusement dans la marmite, ressemble à un énorme ventilateur qui vrombit plus vite que son ombre. D’un coup, d’un seul, il dresse des vagues en papier à l’assaut des petites cochonnes. De quoi filer un grand méchant frisson à celles qui ont oublié de se lever pour apprendre à nager ... » Rosita Boisseau, Télérama Sortir, 4 janvier 2012 • Des images Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 30 Le cahier des spectateurs Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 31 Le cahier des spectateurs • Supports complémentaires Bibliographie (non exhaustive): Dans le ventre du loup, Marion Aubert, Actes Sud Les trois petits cochons, Agnès Mathieu, Nathan La vérité sur l’affaire des trois petits cochons, John Sciezska-Lane Smith, Nathan jeunesse Les trois petites cochonnes, Frédéric Stehr, école des loisirs La véritable histoire des trois petits cochons, Erik Bleguad, Gallimard jeunesse Psychanalyse des contes de fées, Bruno Bettelheim, traduction de Théo Carlier, Robert Laffont 1976, réédition Pocket, 1999 Liens vidéo : http://www.dailymotion.com/video/xirmq5_dans-le-ventre-du-loup-une-histoire-dansee-destrois-petits-cochons-par-marion-levy_creation http://www.mitiki.com/html/sv-spectacle-vivant/dans-le-ventre-du-loup.html Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 32 Le cahier des spectateurs Après le spectacle le retour en classe Pistes d’approches pédagogiques transversales Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 33 Le cahier des spectateurs Dans la classe, après le spectacle L’art d’être spectateur « Accompagner des enfants au spectacle implique de pouvoir échanger avec les enfants, de faire « fructifier » les émotions, aiguiser le regard du jeune spectateur, donner à l’enfant l’envie d’aller plus loin, lui faire comprendre que le spectacle proposé est à prendre et non pas à comprendre ». (Dominique Bérody, directeur de projet Centre Dramatique de Sartrouville) Comment mettre des mots sur la perception du sensible et sur l’émotion d’un spectateur ? Pour commencer, il est important de considérer qu’il n’y a pas de mauvaise perception d’un spectacle. Il n’y a pas de bon point de vue car il y a plusieurs lectures d’un spectacle. La perception de chacun est intéressante même et surtout s’il existe un écart entre ce que veut dire l’auteur, le metteur en scène, l’acteur et le spectateur. Que ce soit sur le chemin du retour ou dans la classe, le moment d’échange est très précieux et très riche mais il peut aussi tuer la magie du théâtre... Les enfants, comme les adultes, peuvent avoir envie ou non de parler du spectacle qu’ils ont vu, nous devons les respecter. L’adulte accompagnateur doit tenter de créer le climat propice pour un échange en toute liberté entre les enfants. Dès lors, les points de vue peuvent se rencontrer et évoluer. On retiendra le postulat de base : d’abord travailler sur la perception, le plaisir (ou le déplaisir, ça peut arriver), ensuite, sur la relation au savoir. L’objectif est bien d’aider les jeunes spectateurs à se forger progressivement une capacité de discernement et de connaissance à partir de leur propre émotion. La mise en place d’outils d’accompagnement. Ces outils vont permettre de créer un espace d’échange autour des spectacles. Ne pas perdre de vue que le principe est d’aller vers la création d’un nouvel imaginaire plutôt qu’une vérification de la compréhension du spectacle. Il peut se révéler judicieux d’accepter l’idée que l’échec peut exister (soit d’une manière générale pour les élèves soit particulière pour les enseignants) pour peu qu’il soit argumenté mais en prenant soin de ne pas en tirer de conclusions générales. Lorsque l’on va au cinéma il peut arriver que le film ne nous plaise pas et pourtant nous y revenons… lorsqu’un spectacle ne nous a pas plu, inutile donc de se dire alors que le spectacle vivant ne nous convient pas ! L’argumentation du discours Pour avancer vers la construction d’un discours argumenté, on peut suggérer aux enfants une liste « d’entrées » faisant « écho » au spectacle : l’auteur, le genre théâtral, les lieux scéniques, les costumes, les personnages de la pièce, les comédiens.... Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 34 Le cahier des spectateurs Ecrire à chaud ses premières impressions (à la sortie du spectacle, au centre de loisirs). Juste un autre mot que « c’est bien, c’est nul, c’est beau, j’ai pas aimé... ». Pour développer un argumentaire on peut essayer cette expérience : Avant : Prendre une feuille A3 et la plier en deux. Sur la partie supérieure, l’élève dessine ce qu’il s’attend à voir sachant qu’il s’agit d’un spectacle de cirque, de marionnettes, de danse… Après : Sur la partie inférieure, l’élève dessine ce qu’il a vu : la scène, les comédiens… On ouvre la feuille et on compare les différences. Utiliser « le portrait chinois » : écrire du point de vue des 5 sens pour travailler sur la mémoire sensorielle. Par exemple, « le spectacle m’a fait penser à (…) une couleur (laquelle?). Cette couleur m’a donné une impression de telle sensation ou de tel sentiment ». L’objectif recherché est de construire du sens à partir d’échanges dialogués et justifiés. Travailler sur les différents niveaux de réception sensoriels du spectacle : • Y avait-il de la musique ? Sous quelle forme ? Des lumières particulières... ? • Comment jouaient les comédiens ? • Comment était construit le décor ? • Y avait-il des changements de lieux pendant le spectacle ? Comment se faisaient-ils ? • Le titre : le trouve-t-on satisfaisant, adapté ? En trouver un autre. Justifier son choix... Mettre des lexiques à disposition des enfants (ex : danse = tango, valse, rock, farandole, danse contemporaine, french cancan, Béjart, danse traditionnelle...) Aller vers la critique : plusieurs pistes peuvent être suivies : Certains enfants éprouvent de réelles difficultés à parler de ce qu’ils ont vu… On peut proposer un exercice très simple : découper un article de presse concernant le spectacle vu et demander à un adulte accompagnateur d’écrire son avis. On lira ensemble la réponse de l’adulte. Cet avis permettra des réactions des enfants (ceux qui ont aimé le spectacle et ceux qui ne l’ont pas aimé). Carnets de Bord Les élèves aiment « garder trace » de leur rencontre : collectionner les billets, le programme, leurs propres productions… De ce fait, il peut être intéressant de proposer aux enfants de créer leur « carnet de bord », dans lequel ils peuvent, durant la saison, « réagir » à ce qu’ils ont vu au théâtre et en garder le souvenir. Le carnet de bord permet également aux enfants de construire des repères personnels. Cette démarche « ritualise » et apprivoise l’entrée des enfants dans un monde symbolique riche d’échos intimes et collectifs. Le carnet de bord peut être un objet visuel, sonore, grand, petit, fabriqué, acheté, réalisé, à croquis… Il peut être strictement personnel ou collectif! Le carnet de bord peut-être mis en place avant le spectacle, il permet dans ce cadre de travailler sur l’imaginaire attendu : par rapport au lieu, par rapport au titre, par rapport au genre … et permet de confronter l’avant et l’après, de désamorcer les idées reçues (« Je n’aime pas la danse contemporaine », « La danse c’est pour les filles », « Dans la musique contemporaine il n’y a pas de mélodies », « Le théâtre c’est sur une scène ») Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 35 Le cahier des spectateurs Pour aller plus encore plus loin Ces pistes pédagogiques sont données à titre indicatif et ne prétendent nullement ni à l’exhaustivité ni à se substituer à la liberté des approches des enseignants. Elles sont néanmoins fondées sur les documents d’accompagnement des programmes. Sur le théâtre d’ombre Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 36 Le cahier des spectateurs Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 37 Le cahier des spectateurs Extraits de La Fabrique à théâtre, Ghislaine Beaudout et Claire Franek Maternelle : Les activités développées autour des spectacles proposés peuvent exploiter un ensemble de procédés que les élèves peuvent observer lors des spectacles ou pratiquer sous des formes variées. Ainsi, nous pouvons citer : • Attirer l’attention des élèves en amont ou en aval sur les différents sens exploités dans le spectacle : le toucher, la vue, l’ouïe… • S’exprimer avec son corps : sa voix et son visage (Plume) utiliser son corps comme un instrument à percussion • Concrétiser ses impressions : par exemple, trouver une image dans un magazine qui représenterait son impression. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 38 Le cahier des spectateurs • Correspondre avec les autres écoles qui ont vu le même spectacle en s’envoyant une carte postale. • Travailler sur le dessin, animer un personnage travailler autour de l’ombre (cf : Chien Bleu) • Travailler autour de textes de référence : Chien bleu est album de référence dans la littérature pour la jeunesse, dans lequel on trouvera des parallèles avec les codes du conte. • Travailler autour du répertoire : comptines traditionnelles (Plume) Elémentaire : Cycle des apprentissages fondamentaux CP-CE1 : Les programmes mettent en exergue la nécessité de «l’éducation artistique [qui] repose sur une pratique favorisant l’expression des élèves et sur le contact direct avec des œuvres dans la perspective d’une première initiation à l’histoire des arts. » Les élèves doivent distinguer grandes catégories de la création artistique : le théâtre par opposition au cinéma et à la danse. Dans le ventre du loup est en effet un spectacle total qui allie la danse au théâtre et la musique. • Travailler sur la qualité de l’écoute dans le théâtre et exploiter la compréhension du récit théâtral par le moyen de l’expression orale après être allé au spectacle. L’enseignant peut également par différents exercices (oraux et écrits) de faire reconstituer aux élèves les différents événements clefs de l’histoire (Cf : Louis l’enfant de la nuit, Chien Bleu). • Identifier, en donnant aux élèves des images concrètes, les personnages, les circonstances temporelles et spatiales de l’histoire. Les élèves peuvent aussi les dessiner avec une perception subjective. • Travailler sur le lexique : A. Lexique propre à la narration : auteur, personnage, début, fin, personnage, histoire… Dans la mesure où les spectacles offrent des schémas narratifs bien structurés. B. Lexique spécifique au théâtre : scène théâtrale, comédie, danseur, musicien… • Correspondre avec les autres écoles qui ont vu le même spectacle en s’envoyant une carte postale. Cycle des approfondissements CE2-CM2: « La culture humaniste des élèves dans ses dimensions historiques, géographiques, artistiques et civiques se nourrit des premiers éléments d’une initiation à l’histoire des arts. » (B.O. n°0 du 20 février 2008, programme du CE2, du CM1 et du CM2) Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 39 Le cahier des spectateurs • Distinguer les grandes catégories de la création artistique : théâtre, cinéma, littérature… Préparer les élèves par un travail de discrimination entre les différents genres. • Apprendre aux élèves à soutenir une écoute prolongée avec une concentration maximale : ce travail peut être préparé en amont par des exercices en classe. • Exprimer ses émotions et préférences face à des œuvres d’art en utilisant ses connaissances et en développant des arguments construits. Le thème de la différence, traité dans Louis l’enfant de la nuit, se prête particulièrement à l’argumentation et au débat d’idée. • Développer la lecture peut aussi être un outil pédagogique d’une haute importance lié à la sortie théâtre : la pièce théâtrale peut être lue en classe avec une distribution des rôles aux élèves. Une mise en scène peut être développée par les élèves eux-mêmes et être confrontée à celle à laquelle les élèves assistent au théâtre : confrontations de deux imaginaires différents. Lire du théâtre, c’est s’approprier la matière des mots, s’approprier un univers imaginaire. La lecture collective à voix haute d’un texte de théâtre peut être une occasion ludique de découvrir et de se familiariser avec l’univers d’un spectacle de théâtre. (Le texte de Marion Aubert est édité aux éditions Actes Sud / Louis l’enfant de la nuit est à l’inverse tiré d’un récit pour la jeunesse) • Proposer aux enfants une bibliographie et des références de sites web en lien avec le spectacle proposé peut permettre aux plus curieux de se « documenter » sur le spectacle qu’ils vont aller voir ou de prolonger le spectacle qu’ils viennent de voir. Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 40 Le cahier des spectateurs Autres spectacles recommandés en famille La Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau propose d’autres spectacles tout au long de la saison qui s’adressent à la famille : Réalité non ordinaire – Scorpène - magie mentale à partir de 12 ans mardi 9, mercredi 10, jeudi 11, vendredi 12 octobre Voir brochure de la Scène Nationale, p.35 Un Fil à la patte – Georges Feydeau – Jean-Claude Fall – théâtre à partir de 12 ans jeudi 18, vendredi 19, samedi 20 octobre Voir brochure de la Scène Nationale, p.36 Seigneur Riquet et Maître Haydn – Quatuor Debussy – Cie Emilie Valantin - musique classique / marionnettes à partir de 8 ans mardi 23 octobre Voir brochure de la Scène Nationale, p.37 Histoire du soldat – igor Stravinsky – Charles-Ferdinand Ramuz – Roland Auzet – Thomas Fersen – théâtre musical à partir de 13 ans jeudi 15, vendredi 16, samedi 17 novembre Voir brochure de la Scène Nationale, p.38 Mazùt – Baro d’evel cirk cie – arts du cirque à partir de 10 ans mardi 20, mercredi 21 novembre Voir brochure de la Scène Nationale, p.39 Ne M’oublie Pas - Cie Philippe Genty – (France – Norvège) – théâtre / arts visuels à partir de 8 ans mardi 4, mercredi 5, jeudi 6, vendredi 7 décembre Voir brochure de la Scène Nationale, p.42 Matamore – Cirque Trottola – Petit Théâtre Baraque – arts du cirque à partir de 10 ans samedi 12, dimanche 13, mardi 15, mercredi 16 janvier Voir brochure de la Scène Nationale, p.45 Trickster ou l’Arlequin de Trickster - Didier Galas – théâtre à partir de 8 ans jeudi 17, vendredi 18 janvier Voir brochure de la Scène Nationale, p.46 Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 41 Le cahier des spectateurs Eyolf [Quelque chose en moi me ronge] – Henrik Ibsen – Hélène Soulié – Collectif Exit – théâtre à partir de 14 ans mardi 29, mercredi 30 janvier Voir brochure de la Scène Nationale, p.48 Ecouter l’herbe pousser – Didier Gauduchon – Nickel Carton Cie – théâtre graphique à partir de 13 ans vendredi 1 er février Voir brochure de la Scène Nationale, p.49 L’Acteur nucléaire – Claude Buchvald – Régis Kermorvant – théâtre à partir de 15 ans mercredi 13, jeudi 14, samedi 16, mercredi 20, jeudi 21, vendredi 22 mars Voir brochure de la Scène Nationale, p.54 Morsure –Cie Rasposo –arts du cirque à partir de 12 ans mardi 9, mercredi 10, vendredi 12, samedi 13, dimanche 14, mardi 16, mercredi 17, vendredi 19 avril Voir brochure de la Scène Nationale, p.61 Davaï Davaï – Brahim Bouchelaghem – Cie Zahrbat – Les Top 9 (France-Russie) – danse / hip hop à partir de 8 ans mardi 16, mercredi 17 avril Voir brochure de la Scène Nationale, p.63 Cet asile de l’ignorance – Benoît de Spinoza – Didier Mahieu – La Cie du groupetto – JeanMarc Bourg - théâtre à partir de 15 ans mardi 14 mai Voir brochure de la Scène Nationale, p.66 Renseignements : Service des Relations avec le public Hélène Villain 04 67 18 53 24 - [email protected] 42