De la montgolfière au dirigeable : le pouvoir de voler
Transcription
De la montgolfière au dirigeable : le pouvoir de voler
De la montgolfière au dirigeable : le pouvoir de voler Musée-Promenade Marly-le-Roi / Louveciennes La Grille Royale / Parc de Marly 78430 Louveciennes Tél. : 01 39 69 06 26 [email protected] www.musee-promenade.fr Table des matières - Présentation de l’exposition p. 3 - Repères historiques et scientifiques - Vous avez dit voler - Les aventuriers du ciel - Ballomanie - Le ballon : instrument stratégique - Diriger…. p. p. p. p. p. 4 5 6 7 8 - Chronologie p. 9 - Les pistes de travail p. 10 - Pour préparer ou poursuivre l’exploitation en classe p. 10 - Bibliographie p. 11 - Filmographie p. 11 - Sitographie p. 11 - Musée pratique p. 12 - Le Musée-Promenade hors exposition temporaire p. 13 Incendie de la flotte anglaise, © BNF 2 De la montgolfière au dirigeable : le pouvoir de voler Présentation L’exposition retrace l’histoire de l’aérostation depuis les premiers envols de montgolfières et de ballons en 1783 jusqu’à l’apparition du dirigeable dans les années 1880. L’homme s’affranchit des lois de la pesanteur. Cette révolution résulte du progrès des sciences ainsi que des recherches empiriques d’hommes talentueux. Elle a donné lieu à un engouement populaire digne de celui de nos contemporains pour l’exploration de la lune, il y a quarante ans. A travers plus de 250 pièces, le visiteur découvre l’enthousiasme et la peur mêlés qui accueillent les premiers vols des frères Montgolfier (en ballon à air chaud), comme ceux de Charles et Robert (en ballon à hydrogène). Aérostation © Musée Carnavalet / Roger Viollet Le phénomène s’étend bientôt à toute l’Europe. Les aéronautes, tels des saltimbanques, se produisent devant les cours d'Espagne, d'Allemagne, en Belgique, en Italie et même à Constantinople. Au-delà du spectaculaire, des divertissements de fête foraine ou des célébrations publiques, les ballons sont mis au service de l'armée, de la science et de la photographie. Peintures, estampes, maquettes, objets d'art et correspondances, ces dernières sonorisées pour rendre palpable cette fièvre inventive, rendent compte du merveilleux de ces découvertes. Le règne des ballons s'achève avec l'arrivée du dirigeable à moteur, qui s'affranchit, ou presque, des contraintes du vent. Les ballons ont conduit à la découverte de l’aviation, « du plus lourd que l’air », permettant de vaincre définitivement la gravité et donnant à l’homme ce que Nadar appelait « le droit au vol » ! Les ballons, devenus inutiles aux armées, retrouvent alors leur sens premier : celui de donner à leurs passagers le bonheur de glisser dans l'air et de rêver. La vraie liberté n’est-elle pas de voler par l’imagination ? Nadar s’accroche à son ballon, A. Gill, une de La Lune, 2 juin 1867, © Musée Carnavalet / Roger-Viollet Chaise à la montgolfière, J.B. Demay, © Musée Carnavalet / Roger-Viollet 3 Vous avez dit voler ? « Cependant, il fallait trouver le moyen de traverser l’Atlantique en bateau - à moins de le traverser en ballon -, ce qui eût été fort aventureux, et ce qui, d’ailleurs, n’était pas réalisable. » Jules Verne, Le Tour du monde en quatre-vingt jours L ’homme a toujours cherché à s’affranchir de la pesanteur terrestre, à imiter les oiseaux pour se rapprocher du domaine des dieux. Le pouvoir de voler Le mythe d’Icare témoigne de ce désir mais constitue également un avertissement : le ciel est le domaine des dieux. Ce rêve est pourtant récurrent et de loin en loin, des tentatives se font jour. Léonard de Vinci conçoit des machines volantes. Le XVIIIe siècle est particulièrement favorable à l’émergence de l’aérostation du fait de la curiosité insatiable pour les sciences et les techniques qui anime les sociétés européennes des Lumières, curiosité nourrie des nombreuses expérimentations et démonstrations publiques, de la circulation rapide des idées et des progrès techniques. Une idée dans l’air En 1766, Henry Cavendish découvre l’hydrogène, ce gaz inflammable quatorze fois plus léger que l’air. Cette découverte, conjuguée à l’invention du métier automatique à tisser la soie, conduisent à l’invention de la montgolfière et du ballon à gaz. La part de rêve Le vol et ses possibilités exercent sur les hommes une fascination. En 1858, Nadar prend la première photographie aérienne à partir d’un ballon captif contribuant à changer la vision du paysage. Dans la littérature, les récits d’Edgar Poe, de Jules Verne ou d’Albert Robida s’emparent de cette nouvelle technologie. Sous leur plume, les ballons deviennent de nouveaux objets volants. Une constance Les œuvres contemporaines continuent à s’inspirer du vol et de l’imaginaire qui lui est associé. Les œuvres d’Yves Klein et de Laurent Grasso, prix Marcel Duchamp 2008, témoignent de cette pérennité La montgolfière et le ballon : Montgolfière : elle se compose d’une enveloppe de papier verni, d’un réchaud, d’une nacelle / galerie et a, à l’origine, pour combustible, de la paille. La montgolfière redescend quand l’air refroidit. Ballon à gaz ou charlière (du nom de Charles son inventeur) : c’est un ballon fermé, composé d’une enveloppe de taffetas vernie, d’un filet qui recouvre l’enveloppe et auquel est attachée une nacelle. Une soupape permet d’évacuer la pression et de lâcher du lest. Le gaz utilisé est d’abord l’hydrogène puis le gaz d’éclairage. 1m3 d’hydrogène permet de soulever 1000 g. 1m3 d’air chaud à 100° permet de soulever 200 g. L’application du principe d’Archimède l’air chaud plus léger que l’air froid Un gaz plus léger que l’air monte en proportion du volume d’air déplacé. Paris photographié en ballon, © Musée Carnavalet / Roger Viollet 4 Les aventuriers du ciel Ingéniosité, perspicacité et témérité qualifient les pionniers de l’aérostation. Il faut souligner le courage de ces hommes, des personnalités, qui s’élèvent dans des engins rudimentaires. Les Montgolfier Ce sont les plus célèbres des aérostiers en raison de leur invention éponyme. Comme bien souvent, leur découverte tient en partie au hasard même si ces fils de papetier, Joseph (1740-1810) et Etienne (17451799), s’intéressent aussi aux sciences. Ils cherchent à produire eux-mêmes de l’hydrogène pour faire envoler un ballon. Cependant, l’impossibilité de rendre étanche l’enveloppe du ballon les conduit à utiliser de l’air chaud. En décembre 1782, le premier aérostat s’envole d’Annonay (Ardèche). Après plusieurs essais, les deux frères choisissent de présenter officiellement leur invention le 4 juin 1783, jour de la réunion des Etats du Vivarais. Un procès-verbal relate l’événement repris le 26 juillet dans Le Mercure Galant. Le Roi Louis XVI veut voir une telle chose ! Etienne part à Paris et s’installe chez Réveillon, un autre papetier dont la propriété va lui permettre de se livrer à différents essais avant la présentation devant le roi. Cette montgolfière embarque pour la première fois des êtres vivants : un coq, un Expérience aérostatique faite à Lyon en 1784, canard et un mouton sont © Musée Carnavalet / élevés dans les airs. Roger Viollet Une conquête disputée Au même moment à Paris, ayant eu vent de l’expérience d’Annonay, le physicien Jacques Charles utilise la légèreté de l’hydrogène dans un « globe volant ». Il parvient à produire de l’hydrogène en grande quantité avec l’aide des frères Anne-Jean et MarieNoël Robert, constructeurs d’appareils de physique et découvreurs de la dissolution de la gomme élastique qui permet d’imperméabiliser l’enve-loppe du ballon. Ils s’installent aux Tuileries le 24 août 1783. Pendant quatre jours, ils gonflent le ballon qui s’envole du Champs-deMars le 27 août 1783. Ascension de Charles et Robert aux Tuileries le 1er décembre 1783, © Musée Carnavalet / Roger Viollet La compétition Les frères Montgolfier avec Charles et Robert se livrent à une véritable course à la conquête de l’air. Les Montgolfier l’emportent mais ayant promis à leur père de ne jamais monter à bord de leur engin, ce sont Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes qui sont les premiers hommes à voler en novembre 1783. Charles et Robert s’envolent le 1er décembre 1783, après quoi Charles ne s’intéresse plus jamais à l’aérostation. Jean-Pierre Blanchard effectue seul, en 1784, un vol d’1h15 où il tente de diriger son ballon. Il est aussi le premier à traverser la Manche le 7 janvier 1785 et passe ainsi à la postérité. Aérostation © Musée Carnavalet / Roger Viollet Deux usages pour deux appareils Si la montgolfière, de construction facile, devient le clou de nombreux spectacles, les ballons à gaz, plus puissants mais plus techniques, s’imposent pour effectuer des mesures scientifiques à l’aide d’instruments - baromètres, thermomètres, boussoles - qui permettent à l’aéronaute de connaitre la composition en altitude, la température, l’électricité de l’air... 5 Ballomanie Les premières expériences suscitent un engouement populaire sans précédent, reflet de la fascination et de l’angoisse créées par ces engins au cours des XVIIIe et XIXe siècles. La foule se presse à Paris et en province pour assister aux premiers envols. C ette fièvre incite chaque spectateur à conserver un souvenir de l’événement exceptionnel auquel il vient d’assister. Des objets commémoratifs apparaissent et concourent au développement de la « mode au ballon ». Volomanie Les estampes constituent le premier support et le relais de ces exploits. Elles varient en qualité ainsi qu’en précision et deviennent la source d’inspiration des artisans. Le « motif au ballon » se décline dans la mode féminine et masculine : costumes, coiffures, accessoires (bijoux, chapeaux, éventails, cannes…). Les merveilleux physiciens © Musée Carnavalet / Roger Viollet Le mobilier - chaises, commodes -, les objets décoratifs - boites, tabatières, étuis, almanachs s’approprient également ce décor. Les faïences L’exemple le plus représentatif est constitué par les faïences. Les artisans privilégient le thème du ballon de Charles et Robert ainsi que celui de Blanchard avec ses rames. Des détails - un chapeau envolé, une gerbe de feu - permettent d’associer le décor à un événement célèbre. Les familles modestes suspendent au mur leur assiette « au ballon ». La bourgeoisie et la noblesse acquièrent des faïences plus Modèle de chocolatière, fines avec des décors plus © Musée Carnavalet / Roger Viollet sophistiqués. La Manufacture de Sèvres reçoit aussi quelques commandes de prix comme la chocolatière, en porcelaine, du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie J. Déchelette de Roanne. Cette « mode au ballon » dure de 1783 à 1785 et s’arrête en raison de l’imminence de la Révolution. Fêtes aérostatiques Au XIXe siècle, la ballomanie revient sous la forme spectacles. Du Directoire à la Restauration, les nombreuses fêtes organisées par le pouvoir proposent des spectacles accompagnés d’aérostats. Des estampes, des affiches évoquent ces réjouissances où les ballons constituent la principale attraction sous forme d’acrobaties aériennes. André-Jacques Garnerin, premier parachutiste, occupe le poste d' « aérostatier des fêtes publiques » et Madame Blanchard, première fem- Entrée dans la ville de Paris de -me aérostier profes- sa majesté Louis XVIII, le 4 mai 1814 © Musée Carnavalet / sionnelle, se spécialise Roger Viollet dans les feux d’artifice en ballons pour les festivités officielles. Testu-Brissy s’élève dans les airs monté sur un cheval. D’autres l’imitent avec des cerfs, des biches… Baptême de l’air Dans la deuxième moitié du XIXe siècle apparaissent les ballons captifs qui permettent à chacun d‘effectuer son « baptême de l’air ». Le spécialiste de ce domaine s’appelle Henri Giffard. Il remet à ses voyageurs une médaille commémorant l’ascension. Pour l’Exposition universelle de Paris, en 1878, plus de 35.000 personnes ont effectué une ascension. Les ballons captifs se multiplient dans le ciel de Paris en cette fin du siècle de l’industrialisation. Cet enthousiasme vis-à-vis des ballons aux XVIIIe et XIXe siècles se manifeste sous tant de formes dans la société que les caricaturistes s’emparent de cette thématique. 6 Le ballon : instrument stratégique En 1738, le marquis d’Argenson alors secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères écrit « Il y aura des armées aériennes, nos fortifications actuelles deviendront inutiles ». Vision prophétique puisque par deux fois, sous la Révolution et lors du conflit de 1870, les ballons deviennent les héros de la guerre. Les aérostiers de la République Pour pallier les faiblesses des armées face aux puissances européennes coalisées, le Comité de salut public, instauré en mars 1793, reprend les réflexions apparues dès les premières ascensions sur l’usage militaire de l’aérostation. Rapidement, un ballon captif est construit dans lequel deux observateurs peuvent prendre place pour observer les manœuvres de l’ennemi et les communiquer aux alliés à terre. Fleurus ou le succès du ballon Le 2 avril 1794, une compagnie d’aérostiers est créée. Elle rejoint, avec le ballon L’Entreprenant, l’armée de Sambre-et-Meuse. En juin, Coutelle, ancien assistant de Charles et capitaine de la compagnie, commence ses ascensions au-dessus de Maubeuge et Charleroi. Le rôle du ballon s’avère décisif le 26 juin à Fleurus. Bataille de Fleurus © Musée Carnavalet / Roger Viollet Coutelle informe le général Jourdan des mouvements des troupes autrichiennes qui battent alors en retraite. Ce succès, commémoré par des peintures et des estampes, entraîne la création d’une seconde compagnie d’aérostiers dont la formation est assurée dans l’école d’aérostation nouvellement fondée à Meudon, en octobre 1794. 1799 : la fin des troupes aériennes L’usage du ballon ne convainc pas totalement les militaires qui font désormais face à une guerre de mouvement. Ces déplacements incessants sont en conflit avec le transport fastidieux du ballon ainsi qu’avec les fours en brique nécessaires à la fabrication de l’hydrogène. Ces fours sont longs à construire et le gonflement du ballon peut prendre jusqu’à 60 heures. En 1799, Napoléon dissout les deux compagnies et ferme l’école de Meudon. Après le désastre de Sedan, le 2 septembre 1870, les troupes prussiennes marchent sur Paris qui se trouve rapidement encerclé et coupé de la province où s’est installé un gouvernement de Défense Nationale. Le premier pont aérien Pour résoudre ce problème de communication, l’administration des postes se rapproche de célèbres aérostiers dont Nadar. Celui-ci est chargé de mettre en place la « première compagnie des aérostiers militaires ». Le 23 septembre 1870, Le Neptune quitte la place Saint-Pierre de Montmartre pour rejoindre la province. Commence alors dans Paris la construction de ballons dont le pilotage est en partie assuré par des marins. Témérité et courage sont nécessaires pour embarquer dans un ballon dont nul ne connaît la route. La Ville d’Orléans atterrit en Norvège ! Pigeon vole ! Les ballons transportent des passagers, du courrier et des pigeons en cage. En province, le courrier microphotographié est fixé sur les ailes des pigeons dont on espère qu’ils reviendront à leur pigeonnier parisien. 400 pigeons voyageurs sont ainsi emmenés. A l’issue des 133 jours de siège, les pigeons sont élevés au rang de héros et baptisés tel le pigeon Gambetta en hommage au ministre de l’Intérieur qui avait quitté Paris à bord de L’Armand Barbès le 7 octobre 1870. Deux peintures de Puvis de Chavannes commémorent Puvis de Chavannes, Le ballon, © Musée ces événements. Carnavalet / Roger Viollet La réaction prussienne Narguée par les aérostiers français que les fusils ne peuvent atteindre, l’armée prussienne réplique par le « mousquet à ballon », un canon anti-ballon, inventé par Krupp. 7 Diriger A quoi sert un ballon s’il est le jouet des vents ? Dès les premiers envols, la question de la dirigeabilité des aérostats devient d’actualité. A la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, des projets – suivis, pour certains, de réalisation - s’efforcent de résoudre ce problème de direction. D ès 1783, à l’issue des premiers vols humains, Jean-Pierre Blanchard et les frères Robert s’essaient à des vols dirigés. Blanchard conçoit un ballon doté d’un gouvernail et de rames ainsi que d’un parachute pour faciliter la descente. Malheureusement, lors du décollage, un spectateur fébrile casse une partie du dispositif. Blanchard s’envole mais atterrit à l’opposé de la direction choisie. Il effectue un autre essai avec une hélice propulsive. Les frères Robert s’inspirent des déplacements des poissons et allongent ainsi l’enveloppe de leur ballon pour lui donner la forme d’un cylindre. Ils l’équipent également d’un gouvernail et de rames. Le vol ne remplit pas toutes leurs espérances. Contributions scientifiques Ces tests s’avèrent peu donc concluants mais les savants et curieux contribuent à aider les aérostiers. Fin 1783, l’Académie des sciences de Lyon lance un concours à ce sujet. Plus de cent mémoires lui parviennent. De nombreuses lettres sont aussi adressées aux frères Montgolfier. Leurs auteurs proposent des conseils, des améliorations techniques ou de nouveaux procédés pour réussir à diriger, et les accompagnent de schémas explicatifs. dans une « thilorière » - une montgolfière géante -, ou encore renflouer, à l’aide d’un ballon, l’épave d’un navire et sa cargaison. Appareil utopique formé de trois étages de ballons, © BNF Le dirigeable de Giffard Le premier essai d’un aérostat en partie dirigeable revient à Henri Giffard, le spécialiste des ballons captifs. Le 24 septembre 1852, son dirigeable en forme de cigare s’élève au dessus de l’hippodrome de Paris. D’une longueur de 44 m, l’appareil est équipé d’un moteur de 3 CV, situé dans la nacelle, qui actionne une hélice placée sous le ventre de l’aérostat. Il parvient à modifier à plusieurs reprises sa direction. En 1855, il construit un nouvel aérostat, plus long et plus volumineux. Les résultats ne sont pas probants. Le moteur électrique En 1883, Albert et Gaston Tissandier fabriquent un ballon dirigeable, avec une hélice mue par un moteur électrique de 1.5 CV. L’alimentation de ce dernier se fait par des piles. Les frères Tissandier parviennent à remonter un courant aérien. Science-fiction Les estampes et dessins forment les sources les plus originales, proches parfois de la fantasmagorie, des moyens inventés pour L’Oiseau aérostatique diriger les ballons : atte- © Musée Carnavalet / Roger Viollet -lage d’oiseaux, enveloppe en forme de poisson, d’oiseau… La victoire du « plus lourd que l’air » Le 9 août 1884, La France effectue le premier vol en circuit fermé. Ce dirigeable part de l’établissement aérostatique de Chalais-Meudon, parcourt 7 km et revient en 23 min à son point de départ. Ce premier dirigeable manœuvrable a été conçu par les capitaines Charles Renard et Arthur Krebs. Sa propulsion se fait par un moteur électrique de 44 kg, d’une puissance de 8 CV, lui-même fonctionnant grâce à de lourds accumulateurs. Les changements de direction ne sont toutefois possibles que par vents moyens. Ces documents témoignent aussi des usages utopiques des ballons : envahir l’Angleterre avec un transport de troupes par ballon, élever 3.000 hommes Les dirigeables se développent réellement avec l’invention du moteur à explosion à la fin du XIXe siècle. 8 CHRONOLOGIE Survol des dates clés 4 juin 1783 : 1ère ascension d’un aérostat à air chaud, lancé par Joseph et Etienne Montgolfier à Annonay 27 août 1783: 1ère ascension d’un ballon à hydrogène lancé par Charles et les frères Robert au Champs-de-Mars 19 septembre 1783: 1ère ascension d’animaux vivants : un coq, un canard et un mouton sont élevés dans une montgolfière à Versailles 21 novembre 1783: 1ère ascension humaine en montgolfière par Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes à La Muette 1er décembre 1783: 1ère ascension humaine en ballon par Charles et Robert aux Tuileries 2 mars 1784 : 1er essai de dirigeabilité d’un ballon par Jean-Pierre Blanchard au Champ-de-Mars 7 janvier 1785 : Jean-Pierre Blanchard et John Jeffries traversent la Manche de Douvres à Guînes en ballon 15 juin 1785 : 1er accident mortel : Pilâtre de Rozier et Romain trouvent la mort en tentant la traversée de la Manche 10-11 juin 1785 : Premier voyage aérien nocturne en ballon par Testu-Brissy de Paris à Breteuil 2 avril 1794 Création de la 1ère compagnie d’aérostiers 26 juin 1794 : Bataille de Fleurus durant laquelle le ballon captif L’Entreprenant renseigne l’Etat-major 22 octobre 1797 : 1ère descente en parachute, depuis un ballon, par André Jacques Garnerin à Paris 1821 : 1ère utilisation du gaz d’éclairage pour gonfler les ballons par le Britannique Charles Green 24 septembre 1852 : Ascension du ballon dirigeable à vapeur d’Henri Giffard : 1er engin aérien à propulsion mécanique 1858 : Premières photographies aériennes en ballon captif par Nadar 23 septembre au 28 janvier 1870 : 1er service postal aérien entre Paris assiégé et la province par 66 ballons-poste 9 août 1884 Le dirigeable La France réalise le premier voyage aérien du monde en circuit fermé 3 juillet 1900 1ère ascension d’un Zeppelin, dirigeable rigide Homme urinant depuis un ballon, © Musée Carnavalet / Roger Viollet 9 LES PISTES DE TRAVAIL L’exposition se déroule selon un parcours chronologique et thématique. Elle permet ainsi d’aborder : l’histoire les grandes découvertes scientifiques et leurs applications parfois inattendues les sciences : la physique comme la météorologie la culture de l’époque : littérature, arts décoratifs les arts visuels : les arts décoratifs bien sûr mais aussi les créations contemporaines et les différents supports la photographie Assiette en faïence avec l’ascension de Testu Brissy, Moustiers, vers 1784 © Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie J Déchelette, Roanne POUR PREPARER OU POURSUIVRE L’EXPLOITATION EN CLASSE € Jeux d’écriture Comme en 1870, où les ballons transportent le courrier en province, imaginer de courts billets où chacun transpose en quelques mots le contenu d’une lettre écrite au préalable : quelles informations retenir, quelles sont les attentes du destinataire…. Opter pour un style télégraphique. € Le paysage Les enfants auront découvert dans l’exposition la « terre vue du ciel ». Préparer ou prolonger ce thème sur la vision de la ville / du territoire en combinant plans historiques / photographies aériennes / photographies actuelles (à l’occasion d’un reportage dans la ville) Travail avec des caches en arts visuels. € Des expériences scientifiques Aborder les propriétés de l’air froid / l’air chaud, faire des calculs, des conversions voire de la météorologie. Le musée propose un atelier sciences L’air de rien pour découvrir les gaz, la matière… 10 BIBLIOGRAPHIE € Pour les enseignants -Catalogue d’exposition, De la montgolfière au dirigeable : le pouvoir de voler, 2009 (édité en lien avec l’exposition). - Catalogue collectif, Le Temps des ballons, Paris, Ed. de la Martinière, 1994. - Pierre Muller et Denis Quênot, Les Ballons, Issy-les-Moulineaux, Muller édition, 2007. - Pierre-Louis Clément, Les Montgolfières, leur invention, leur évolution, du XVIIIe siècle à nos jours, Tardy, Paris, 1982. - Alain Dégardin, Jérôme Giacomoni, Matthieu Gobbi, Paris en ballons, Le Cherche-Midi éditeur, Paris, 1999. Ces ouvrages sont consultables au centre de documentation du musée. € Les incontournables - Cinq semaines en ballon, Jules Verne - Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Jules Verne - Le XXe siècle, Albert Robida - Les aventures du baron de Münchhausen FILMOGRAPHIE : - Les Aventures du baron de Münchhausen, Terry Gilliam, 1989 (version de 1943 de Joseh Von Baky) - Le ballon rouge, Albert Lamorisse, 1956 (en livre en 1976) SITOGRAPHIE : http://users.skynet.be/tintinpassion/VOIRSAVOIR/Chromos.html : histoire de l’aérostation racontée par Tintin avec des illustrations d’Hergé : histoire de l’aérostation de l’origine à 1940 - www.ffaerostation.org : bref historique, bibliographie - www.ballons-chaize.com/pages/histoire.html vocabulaire : bref historique et www.momes.net/dictionnaire/m/montgolfiere/montgolfiere.html histoire, lexique, adresses d’autres sites : Affiche de l’ascension du 2 juillet 1865,à Lyon, à Perrache © Musée Carnavalet / Roger-Viollet 11 MUSEE PRATIQUE Les activités Deux formules : La visite conférence : La visite - atelier : - durée : 1h à 1h30. - en classe entière. - durée : 2h. - la classe est séparée en deux groupes. Le premier groupe travaille en atelier pendant que le second découvre l’exposition. Au bout d’une heure, le premier groupe part à son tour explorer l’exposition et le second rejoint l’atelier. La découverte de l’exposition se concentre sur les œuvres ou le thème qui sera abordé dans l’atelier. Les ressources € Le centre de documentation est accessible uniquement sur rendez-vous du lundi au vendredi, de 9h30 à 12h30 et de 14h00 à 17h30. € Deux livrets jeux sont disponibles à l’accueil du musée pour s’amuser dans le parc 0.50 € / livret. Merci de nous contacter, une semaine à l’avance, si vous en voulez plus de 10. € Le site internet du musée : www.musee-promenade.fr Accueil des scolaires Animations du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h00. Les enfants sont reçus de préférence le lundi et le mardi (toute la journée), ou le matin (jeudi, vendredi). Tarifs Visite conférence : 70 €, durée 1h - 1h30. Visite – atelier : 85 €, durée 2h. S’informer et réserver Du lundi au vendredi, de 9h00 à 12h30 et de 14h00 à 17h30. Tél. 01 39 69 06 26 Réservations exclusivement par téléphone. E-mail : [email protected] 12 HORS EXPOSITION TEMPORAIRE Le Musée-Promenade : « l’autre musée » du Roi-Soleil « Sire… Marly ! ». Cette expression, chuchotée tout au long du règne de Louis XIV, témoigne du prestige du domaine de Marly, l’autre palais du Roi Soleil, une version intime, un site unique créé par et pour le souverain. E n 1679, Louis XIV décide de construire dans le vallon de Marly, un château destiné à être un ermitage de chasse dans lequel le souverain peut se retirer loin des tumultes de la Cour versaillaise. Il transforme le vallon marécageux en un écrin de verdure pour y bâtir un palais envié de toute l’Europe. Château jardin Son originalité réside dans son architecture éclatée qui ressemble à un décor de théâtre. Les colonnades de verdure dissimulent les bâtiments colorés à fresque ; les statues animent les bosquets et les nombreux bassins. La merveilleuse machine de Marly, objet de toutes les attentions, approvisionne en eau les deux résidences du Roi Soleil : Marly et Versailles. Plaisir du Roi A Marly, on s’amuse. Le souverain divertit ses invités par des promenades dans ses jardins enchanteurs, des jeux comme l’escarpolette, le mail ou encore la ramasse, « ancêtre » des montagnes russes. Le soir, les courtisans dansent, écoutent de la musique, jouent au billard, aux cartes… Etre invité à un Marly constitue un privilège réservé à la noblesse d’épée. La fin A la mort de Louis XIV, le domaine délaissé par le Régent perd de son éclat. Louis XV et Louis XVI y viennent encore chasser mais le domaine ne jouit plus de la préférence royale. La Révolution n’épargne pas Marly qui est mutilé et disparaît définitivement sous l’Empire. Originalité Le domaine de Marly bénéficie dans l’imaginaire collectif d’un statut particulier. Lieu de plaisirs, l’absolutisme royal s’y exprime librement : l’aménagement du site, la création de jardins exceptionnels, le développement de l’hydraulique somptuaire avec bassins, jets d’eaux et cascade, la statuaire d’un genre nouveau. Tous ces éléments font de Marly un lieu unique. Les collections Situé dans le domaine présidentiel de Marly, le musée propose à ses visiteurs de découvrir l’histoire de ce site par ses collections d’objets d’art, d’archéologie et de sciences et techniques. Une maquette, des tableaux, des estampes et des sculptures permettent d’appréhender le domaine royal ainsi que son décor sous Louis XIV et ses successeurs. Des objets archéologiques témoignent des particularités du lieu : un pavillon des bains, des bassins de faïence destinés à des carpes… Le XVIIIe siècle est évoqué par une salle consacrée d’une part, à la favorite de Louis XV, Madame Du Barry, et d’autre part, à Elisabeth Vigée-Lebrun, portraitiste de Marie-Antoinette, toutes deux résidentes de Louveciennes. Le musée présente par des maquettes, des plans, des gravures, la machine de Marly qui reste ancrée dans les mémoires et participe à l’imaginaire du lieu. 13