Compte rendu stage HISTOIRE GEOGRAPHIE
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Compte rendu stage HISTOIRE GEOGRAPHIE
Déesse mère, Musée des civilisations anatoliennes, Néolithique, Çatal Höyuk HISTOIRE Stage interne Lycée Charles de Gaulle 2008/2009 Mise en œuvre des nouveaux programmes adaptés à la zone Europe du Sud-Est Progression des apprentissages du cycle 3 au collège 1 Animation et compte-rendu Sylvain Delabre, professeur d’histoire géographie. Patrick Viatte, professeur des écoles. Participants 2 enseignants du second degré et 4 enseignants du primaire au cycle 3 Sylvain Delabre, professeur d’histoire/géographie au lycée Katia Fadène, professeur d’histoire/géographie au collège Patrick Viatte, professeur des écoles CE2/CM2 Michèle Laheye, professeur des écoles CM2 Frédéric Lavallery, professeur des écoles CM1 Isabelle Droz-Bartholet, professeur des écoles CE2 Objectifs Principal : établir une progression des apprentissages en histoire géographie du cycle 3 au collège et l’appliquer dans les classes Secondaire : mettre en œuvre les nouveaux programmes du primaire en histoire géographie adaptés à la zone Europe du SudEst en lien avec ceux d’histoire des arts. Organisation Stage interne à l’école (participants et formateur) 9 heures réparties sur 3 après-midi. Les enseignants du primaire consacrent 9 heures sur leur temps de concertation pédagogique annualisé donc pas de suppression de cours pour les élèves. Les enseignants du secondaire prennent sur leur temps libre. 2 Sommaire Introduction et objectifs Page 4 Descriptif de l’action Page 6 Exemple d’étude sur un thème transversal : le christianisme au primaire et au collège Page 9 Bilan de la formation et prolongements Page 13 Buste de l’Empereur Trajan, Musée des civilisations anatoliennes, Ankara Documents produits : - Leçon : application au CE2 Page 16 - Leçon : application en 6e Page 26 - Programmation et progression des apprentissages en histoire au CE2 Page 30 - Recensement de ressources locales liées à l’enseignement de l’histoire des arts Page 33 Guides : - Le document dans l’enseignement de l’histoire et de la géographie. Page 36 - Les contenus en histoire et en géographie : quelle progression des apprentissages ? Page 38 3 Introduction et objectifs Pourquoi entreprendre une telle action? Un constat et une conviction… Un constat… Pourquoi vouloir engager une réflexion sur la progression des apprentissages de l’école jusqu’au collège ? Ce chantier important encouragé par l’Inspection générale d’histoire géographie, part d’un constat décevant : celui des acquis des élèves, en fin de scolarité obligatoire 1. Ce constat est révélateur des lacunes de notre enseignement et ce dans les deux disciplines : lacunes notionnelles et liées aux repères essentiels mais aussi des lacunes en terme de compétences attendues des élèves. D’où vient le problème ? L’organisation de l’enseignement du primaire au lycée sur plusieurs cycles permet des accusations simplistes : Est-ce la faute des professeurs de collège qui n’auraient rien appris aux élèves ou bien encore celle « des instit. » comme le pensent certains collègues effarés par le manque de repères des petits sixièmes fraîchement sortis de l’école primaire ? Sans tomber dans cette caricature, il est vrai cependant que le manque de concertation entre les degrés et l’ignorance des collègues quant aux programmes et objectifs qui ne relèvent pas de leurs attributions entraînent un manque de lisibilité sur la continuité dans les apprentissages. Bousculer les pratiques… La mise en place du socle commun et la rédaction de livrets de compétences peut servir de base de réflexion à cette construction des savoirs et compétences de l’élève tout au long de sa scolarité. Mais on ne peut se satisfaire de ces seuls documents. L’existence de programmes nouveaux de mieux en mieux ordonnés entre eux du cycle 3 jusqu’au lycée vont également dans le bon sens. Cependant la grande liberté pédagogique que le professeur possède - et qui fait la richesse et la particularité de notre système pédagogique- laisse de nombreux collègues impuissants face à l’ampleur de la tâche et le manque de maîtrise disciplinaire. L’absence de connaissances que chaque enseignant a du travail réalisé en amont ou en aval de sa propre pratique nuit à la cohérence d’ensemble et rend approximatif et empirique les choix pédagogique adoptés. Certains élèves seront ainsi parfois pendant leur scolarité amenés à croiser les mêmes documents, entendre le même vocabulaire, manipuler les mêmes concepts ou notions sans jamais les maîtriser faute de cette même cohérence d’ensemble dans son parcours d’élève. Que retiendra l’élève de CE2 d’une notion trop complexe nécessitant un esprit d’abstraction hors de portée à son âge ? Sur quels acquis peut alors travailler le professeur de collège ? L’élève peut même éprouver un blocage pour une notion qu’il n’a déjà pas comprise au primaire et qui est synonyme d’échec à ses yeux. Que dire d’une notion comme l’absolutisme que l’on rencontre dans les programmes du primaire au lycée : la lassitude gagne alors l’élève qui volontairement ou inconsciemment réduit à une caricature une notion qui au contraire aurait du s’enrichir au fur et à mesure et susciter un intérêt croissant, en mobilisant chez lui des acquis solides. 1 Rapport du séminaire national organisé par l’IG d’histoire géographie en décembre 2007 par M. Héron IPRIA, Mme Méllina IPRIA, consultable sur eduscol 4 Les programmes et l’enseignant ont un rôle essentiel à jouer ici. Si les programmes semblent souvent redondants c’est à nous enseignants d’en dégager le sens qui doit guider les élèves vers un intérêt grandissant pour ces disciplines, les conduisant à s’interroger et conceptualiser, à décrire et interpréter, dans une progression adaptée aux capacités des élèves. Le socle commun est un guide qui force aujourd’hui nos disciplines à se remettre en cause, bousculer nos pratiques enseignantes cloisonnées, franchir les frontières existantes entre le primaire, le collège ou le lycée. Elles bousculent aussi nos habitudes qui consistent bien souvent à n’envisager une progression que dans le cadre d’une année scolaire et d’un niveau de classe. Un contexte idéal… Quoi de mieux qu’un lycée français de l’AEFE pour expérimenter cette réflexion, mettant en contact sous une même autorité des collègues du primaire et du secondaire. Cette évidence nous a conduit à proposer une action de formation interne à l’établissement, une action encouragée par M. Héron le nouvel IPR d’histoire géographie détaché auprès de l’AEFE et M. Houyel, IEN de la zone Europe du Sud Est. Cette action s’est articulée autour de trois axes essentiels : 1) Quelle progression doit-on attendre des élèves sur leur scolarité en termes de contenus, de connaissances (maîtrise des notions, d’un vocabulaire et de repères précis…)? 2) Quels supports documentaires sont les mieux adaptés au niveau des élèves (le choix et l’utilisation du document importent et doit permettre de donner au document toute la place qu’il mérite) 3) Quelles compétences doivent être mises en œuvre et à quel niveau de la scolarité des élèves ? Il paraît donc très clair que le cycle 3 représente la pierre angulaire sur laquelle peut reposer un édifice solide. L’action pilote menée au lycée Charles de Gaulle a donc été tout naturellement orientée prioritairement sur la mise en œuvre des programmes au cycle 3, programmes nouveaux qui plus est, et adaptés à la zone Europe du Sud Est. retour sommaire 5 Descriptif de l’action de formation Stage école Lycée Charles De Gaulle Histoire et géographie mise en œuvre des nouveaux programmes adaptés et continuité des apprentissages du primaire au collège Participants: Enseignants du cycle 3 et enseignants d’histoire/géographie du collège et lycée. Durée : 3 sessions de 3 heures Lieu: Ecole primaire Charles De Gaulle Stage encadré par M. Delabre, M. Viatte. Premier axe : Réflexion sur les contenus Exemple d’étude : La diffusion du christianisme Objectifs déroulement • Constater: Montrer les liens thématiques, sans exhaustivité, qui s’établissent avec les programmes du collège. • Mesurer les écarts: Montrer les nouvelles orientations actuelles guidées par le socle commun. Mettre en évidence certaines lacunes dans les acquis des élèves et présenter les orientations actuelles concernant l’enseignement de l’histoire/géographie. Faire prendre conscience de l’importance d'une progression dans la construction des savoirs chez les élèves. • Construire: Définir à partir du thème commun à tous les cycles - la diffusion du christianisme des objectifs d’appren- tissage raisonnés en termes de contenus. • Confronter et harmoniser: Progression notionnelle, repères et vocabulaire à aborder en fonction des cycles Discussion autour des programmes présentant des liens thématiques et notionnels entre les cycles. Montrer la redondance apparente de plusieurs sujets d'étude. Réflexion sur le constat des acquis en fin de collège : extraits choisis d’un compte rendu des actes d’un séminaire national en décembre 2007 (M. Héron, Mme Méllina) Importance du socle commun et de sa mise en œuvre. texte du socle commun et exemple de livret de compétence. Donc nécessité d'harmoniser et de construire ensemble, au-delà de la formulation des programmes, le contenu réel en termes de savoirs, compétences et les supports d’apprentissages. Travail par groupes “mixtes primaire secondaire”de formulation d’objectifs) adaptés aux différents cycles. Référence au socle commun à mettre en évidence. Discussion autour d’une proposition de progression : Discussion, modifications et précisions sur le niveau de maîtrise pour certaines notions ou vocabulaires, enfin lister le vocabulaire supplémentaire utile pour la compréhension des documents mais ne devant pas constituer un objectif d’apprentissage (lié ici aux objectifs du pilier 1, ceux visant la maîtrise de langue française du socle commun mais pas au pilier 5 : le langage spécifique aux deux disciplines). Production attendue Production d’un document précis de progression des notions et du vocabulaire et repères sur les trois niveaux. 6 Deuxième axe : Réflexion sur le choix et la place du document. Objectifs Déroulement • Recadrer : - Le rôle du document - Les dérives liées à son utilisation - Les orientations actuelles en termes pédagogique et didactique • Rechercher … - des documents liés à la diffusion du Christianisme en Turquie . - une exploitation de ces documents dans une progression en CE2 et en 6ème. Discussion autour d’un rapport de l’I.G. de l’école primaire (Philippe Claus) concernant les pratiques liées au document. Comparaison avec les pratiques enseignantes, l’abus des photocopies et des fichiers qui dénature le document et réduit le rôle de l’enseignant. Les participants travaillent sur des documents apportés ou réalisent une recherche via Internet (Antioche, Ephèse, Saint Nicolas, Concile de Nicée…). La référence au socle commun doit être explicite et doit permettre de justifier le choix du document. • Choisir : - des documents chaque cycle. Production attendue Une fiche documentaire est construite prévoyant une progression selon les niveaux et une utilisation raisonnée du document en classe. Discussion et justification des choix de Un document pour documents en fonction de leur nature, leur est choisi intérêt ou richesse, leur capacité à capter comme support l’attention des élèves. d’apprentissage Identification des problèmes d’analyse. pour chaque cycle, le choix est justifié, le document clairement identifié. Troisième axe : Réflexion sur l’utilisation du document, les compétences attendues des élèves. Objectifs Déroulement Construction d’une progression des • Utiliser : apprentissages sur le thème du - Déterminer le christianisme : questionnement du Réflexion sur les compétences attendues document pour chaque liées à l’utilisation du document choisi lors niveau de classe. de la séance précédente. Travail par groupe - Construire une progression mixte (collège primaire) en termes de compétences liées à l’utilisation du document en classe. • Ecrire : Travail en groupe “mixte” sur la trace - Définir le cadre permettant écrite au primaire et au collège. la rédaction par les élèves Définition des consignes et des d’une trace écrite liée au compétences engagées. document. Production attendue Production d’un document de synthèse. Le document de synthèse est complété. 7 Autres objectifs ou axes de travail (intégrés au programme des 3 demi-journées ou réalisés entre les sessions) Objectifs Adaptation programmes Déroulement Production attendue des Texte du programme du cycle III adapté à • Compte-rendu du stage de mars 2008 lié à l’adaptation des programmes. Nouveautés du texte officiel au cycle III (Programme paru au BO hors série no 3 du 19 juin 2008) Programmation et progression d’école sur l’ensemble du cycle 3 • Objectif : Adoption d’une répartition sur les trois classes du cycle III, des programmes d’histoire et géographie accompagné d’une progression notionnelle et de compétences Histoire des arts • Lancer les collègues dans la construction d’un inventaire des sources disponibles en matière d’histoire des arts dans le lycée, à Ankara et plus largement la Turquie. • Informations liées aux nouveautés introduites par le nouveau programme d’histoire des arts. Compterendu du stage de mars 2009 à Rome. la zone Europe du Sud-Est disponible sur le site de la zone et envoyé dans toutes les écoles. Signification de l’esprit de cette adaptation pour le parcours d’un élève de l’école au lycée. Puiser au maximum dans le contexte local. Identifier des documents exploitables en classe, sorties patrimoine etc… La répartition du programme sur le cycle 3 est discutée. Un état des progressions réalisées en classe par chaque collègue est dressé ce qui permet d’en identifier les lacunes. Rédaction d’une progression pour le CE2 en histoire. Un document est présenté aux participants présentant un travail déjà entamé à Istanbul et disponible sur le site d la zone. Un tableau vierge à compléter (un pour chaque période du programme d’histoire des arts) est donné aux participants • Commentaire des textes officiels (programme d’histoire des arts parus au BO en août 2008) • Exemple d’utilisation du patrimoine local pour aborder l’histoire des arts et l’insérer dans l’enseignement des autres disciplines : compte-rendu du stage de Rome (mars 2009). Une progression notionnelle et de compétences en histoire au CE2. Travail à poursuivre l’année suivante pour les autres classes du cycle. Production d’un inventaire des ressources locales en histoire des arts. Travail à poursuivre l’année suivante et à enrichir grâce à la participation des collègues du secondaire. retour sommaire 8 Exemple d’étude sur un thème transversal : La christianisation du monde romain du cycle 3 jusqu’au collège. Place dans les programmes officiels Prérequis nécessaires concernant les connaissances et le vocabulaire. Références CE2 : Programmes 2008, BO du 19 juin numéro 3, adaptés à la zone Europe du Sud-Est, consultables sur le site de zone du lycée de Rome. “II- l’Antiquité - 3 - La christianisation du monde romain Le professeur choisit de montrer la christianisation du monde romain à partir soit de l’exemple gallo-romain soit d’un exemple pris dans la région du pays de l’établissement. On s’attache à différencier l’enseignement de l’Antiquité en cycle 3 et en 6e. En particulier, on privilégie les entrées « vie quotidienne » au cycle 3. Etude d’un exemple d’édifice paléo-chrétien (par exemple Saint Clément, à Rome).” Référence 6ème : extraits du BO du 28 août 2008 numéro 6, texte adapté à la zone Europe du Sud/Est consultable sur le site du lycée d’Athènes. “IV– Les débuts du judaïsme et du christianisme - 2 - Les débuts du christianisme Connaissances : Les relations du christianisme et de l’empire romain sont expliquées : persécution et diffusion limitée (IIe - début du IVe siècle), mise en place d’un christianisme impérial à la faveur de l’arrivée de Constantin au pouvoir (IVe siècle), organisation de l’Église (IVe – Ve siècle). Démarche : L’étude est fondée sur des extraits de textes, le récit d’un épisode des persécutions, la présentation du rôle de Constantin ou d’un exemple d’art paléochrétien au choix du professeur Capacités : connaître et utiliser les repères suivants - La Palestine, Jérusalem, Rome, Constantinople sur une carte du monde romain au IVe siècle - Édit de Milan : 313 Raconter et expliquer : Un épisode de la christianisation de l’empire romain Décrire : Une basilique chrétienne” Commentaire ajouté au programme lié à l’adaptation à notre zone : “On s’appuie sur l’exemple de Jérusalem, carrefour des trois religions du livre et on s’attache à montrer comment le christianisme s’est diffusé, dès ses origines, en Méditerranée à partir du monde grec.” Cycle 3 niveau CE2 Collège niveau sixième La naissance de cette nouvelle religion devra nécessairement être rappelée même si ce n’est pas explicite dans le programme. Certains termes de vocabulaire ou repères pourront nécessiter une définition sans en faire pour autant un objectif d’apprentissage : apôtre, Bible, Christ, religion, prédication, saint (cƒ le titre du tableau utilisé avec les élèves : La prédication de Saint Paul à Ephèse). Note : L’étude intervient en fin d’année Le vocabulaire suivant devra avoir été maîtrisé dans les leçons précédentes ou avoir été vu au CE2 : Bible, évangiles, nouveau testament, monothéisme, sacré. Le vocabulaire suivant peut être précisé sans être un objectif d’apprentissage : prédication. scolaire avec des élèves qui ont déjà été confrontés aux démarches mises en œuvre ici. Objectifs notionnels Objectifs de vocabulaire : Repères chronologiques Repères spatiaux Personnages Christianisation : L’implantation du Christianisation, religion : la diffusion et l’organisation du christianisme dans l’espace de l’Empire christianisme en tant que religion (persécutions et diffusion romain à travers les premières communautés limitée, liens avec la religion juive, relations avec le pouvoir et la vie des Chrétiens, la construction romain, l’organisation de l’Eglise devenue officielle). d’églises, la disparition d’anciens cultes. La notion est abordée au CE2 de façon concrète au travers d’épisodes de la vie quotidienne ou d’un personnage comme Paul. Elle est complexifiée en 6ème par la dimension religieuse : elle fait appel à des concepts plus abstraits qu’au CE2. Chrétiens, église, lieu de prière , persécuter, se Culte chrétien, Eglise, persécutions, édit de tolérance, pape, convertir, communautés chrétiennes. évêque, catacombe, païen, basilique, christianisme impérial, Nouveau Testament, apôtre, martyr, conversion, Evangiles. La progression ici peut se lire à la fois par le volume des contenus mais aussi par la complexité croissante du lexique et la capacité d’abstraction nécessaire pour maîtriser le vocabulaire de sixième. Ier siècle : naissance du christianisme Ier siècle ap. J.C. : mort du Christ vers 30, voyages de Paul Fin du IVe siècle : la religion chrétienne est la et premières persécutions. Edit de Milan : 313 ap. J.C. seule religion autorisée. IVe-Ve siècles : christianisme impérial. Au CE2 on se borne à délimiter la période de l’étude, en 6ème, des repères plus précis sont apportés. L’Orient chrétien à travers l’exemple de la Les principaux centres et lieux du christianisme à la fin de Turquie (localisation d’Ephèse). l’Antiquité sur une carte de l’empire romain. Ephèse, Jérusalem et Rome sont repérés sur la carte. Jérusalem entre autres La multiplicité des lieux est plus importante en sixième. Paul de Tarse (originaire de Turquie, Ignace d’Antioche ou un autre martyr, Constantin, Jésus conversion au christianisme, diffuse le Christ, Pierre, Paul de Tarse (juif, épîtres, Nouveau message du Christ, mort à Rome persécuté). testament). L’étude du personnage de Paul est complétée et enrichie en sixième. 9 Document support d’apprentissage utilisé avec les élèves La Prédication de Saint Paul à Ephèse (1649) http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=1176 Identification du document (auteur, lieu, date, nature et caractéristiques techniques éventuellement, source) Auteur : Eustache Le Sueur (1615-1655). Le Sueur est des membres fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture, sa peinture illustre la maîtrise technique et l’idéal du classicisme français du XVIIème siècle, mais aussi l’influence religieuse de la Contre Réforme . Le peintre travaille alors surtout pour une riche clientèle privée qui fait décorer ses demeures ou ses chapelles. Ici il s’agit d’une commande pour Notre Dame de Paris. La Prédication de Saint Paul à Ephèse est une huile sur toile datée de 1649, mesurant 3,28 m de longueur et 3,94 m de largeur. Cette œuvre est actuellement conservée au musée du Louvre. Intérêt scientifique du document (à replacer dans son contexte), lien avec les programmes. • Le premier intérêt scientifique est lié au contexte du sujet de l’œuvre. Il faut ici préciser quelles sont les sources d’inspiration de Le Sueur : La Prédication de Saint Paul à Ephèse peut correspondre à une synthèse de deux épisodes de la vie du Saint qui nous sont contés dans le Nouveau Testament à travers les Actes des Apôtres (le discours devant l’Aréopage – assemblée de magistrats dans la cité hellénistique – et devant les juifs exorcistes juifs brûlant leurs livres). Les voyages de Paul sont aussi évoqués à travers les épîtres (ici aux Ephésiens). Selon le niveau de classe, la réflexion sur les sources peut être abordée. Les voyages de Paul permettent de mettre en lumière les premiers temps des communautés chrétiennes fondées par les disciples, le caractère universel du message chrétien tel que l’a développé Paul de Tarse. Les premières conversions au christianisme concernent d’abord les communautés juives, berceau du christianisme, mais aussi les païens symbolisés dans le tableau par la représentation d’un temple antique. La difficulté de la prédication et les persécutions peuvent être aussi évoquées à travers le récit des tribulations de Paul à Ephèse, lui-même molesté par les marchands du temple d’Artémis et forcé à fuir la ville (Actes des apôtres). Sa mort à Rome annonce l’ère des persécutions et des premiers martyrs. Le choix d’Ephèse et de Paul est doublement intéressant dans le cadre d’un enseignement adapté au contexte local et s’adressant à des élèves majoritairement turcs. Ephèse avec Antioche fait partie des principales communautés chrétiennes dans l’Empire romain, Paul est originaire de Turquie (Tarse) et l’Asie mineure est la terre la plus christianisée au IVe siècle (là se tiennent les principaux conciles comme celui de Nicée en 325). Ephèse est aussi un bon exemple de l’imposition progressive du christianisme sur les cultes païens. Célèbre dans tout le monde antique pour abriter l’une des sept merveilles du monde, Ephèse attirait vers son temple d’Artémis des flots de pèlerins et de curieux. Ce temple est présent dans le tableau de Le Sueur . Il n’offre au regard désolé aujourd’hui que ses fondations à demi noyées dans des marécages. Ce culte grec bien vivace à l’époque de Paul tombera cependant dans l’oubli au profit du christianisme au même titre que son temple. Une Eglise forte se constituera ici profitant de la présence de Saint Jean et de la Vierge qui selon la tradition auraient tous les deux vécus et finis leur vie à Ephèse (une basilique aujourd’hui en ruine est édifiée au IVe siècle sur le tombeau de Saint-Jean et la “maison de la Vierge” attire encore de nombreux pèlerins). • Un second intérêt scientifique est celui du contexte de l’œuvre : le XVIIème siècle. Ce tableau permet d’évoquer avec profit les prolongements de la Contre Réforme catholique et de la Renaissance artistique : ici la peinture doit rappeler aux fidèles l’importance du culte des Saints, avec une iconologie propre à Saint Paul dans le cas présent. Le Concile de Trente insistait sur la réaffirmation intransigeante de la foi catholique et l’importance de son enseignement toutes deux symbolisées dans cette œuvre. Le prolongement de la Renaissance française dans l’Art classique du XVIIe siècle est particulièrement visible ici dans avec cette volonté de perfection des perspectives, d’équilibre, dans la maîtrise de l’utilisation de la lumière, mais aussi dans les sources d’inspiration antiques. On peut évoquer les maîtres qui ont eu une influence sur la peinture de Le Sueur tels que Nicolas Poussin et Raphaël (ce dernier a peint un Saint Paul devant l’Aéropage d’Athènes). Cet aspect du tableau concernera donc particulièrement la classe de seconde qui aborde la diffusion du christianisme mais aussi la Renaissance, l’humanisme et ses prolongements religieux. 10 Saint Paul, intermédiaire entre Dieu et les Hommes (message chrétien du tableau destiné Dieu aux fidèles du XVIIe siècle) Saint Paul triomphant : réaffirmation du culte catholique face au protestantisme, importance du culte des Saints. Temple d’Artémis, culte païen. Les Grecs, un peuple à convertir : c’est la mission de Paul Discours de Paul devant l’Aréopage (référence à un autre extrait des Actes des apôtres) Le Nouveau testament dans la main de Paul ; les croyances chrétiennes, l’enseignement de l’apôtre Paul est le vecteur de la diffusion du christianisme : des juifs aux païens, une religion qui devient universelle Les communautés juives : premiers foyers de diffusion du Christianisme Livres brûlés : les fausses croyances des sectes juives Niveau Seconde (pistes de réfléxion) Saint Paul à Ephèse : la réaffirmation du catholicisme au XVIIème siècle à travers le culte des saints : intercesseurs entre Dieu et les hommes. Les sectes juives : rappel du contexte religieux complexe dans le monde juif . Compétences : 6ème . Paul s’adresse d’abord aux Juifs puis cherche à convertir les Décrire de façon autonome païens. Lien entre la religion juive et le Christianisme. Interpréter en mettant en Compétences : Traduire la lecture et l'interprétation du document en relation l’œuvre avec son répondant à des questions, en élaborant contexte. un courts texte et/ou CE2 un schéma Paul enseigne le message de Jésus et convertit les peuples qui abandonnent leurs anciennes croyances Compétences : relever des Progression des informations , décrire et apprentissages : 3 niveaux identifier les éléments principaux de l’œuvre de façon d’analyse du tableau guidée 11 Références au socle commun : Extraits du livret de connaissances et de compétences concernant la grille de référence du pilier 5 : la culture humaniste, Eduscol, novembre 2007 NB : En caractères gras figurent les compétences et connaissances utilisées lors des leçons de CE2 et de 6ème et particulièrement liées à la séquence utilisant le tableau d’Eustache Le Sueur. CE2 Cycle 3 Connaissances et capacités attendues en fin de scolarité obligatoire Éléments du socle exigibles en fin de Cycle 3 - Lire, comprendre et mettre en relation différents langages utilisés en histoire et géographie : images, cartes, textes, graphiques. - Lire et orienter une carte. - Lire et comprendre des documents simples, sources de l’histoire - Situer et connaître les différentes périodes de l’histoire de l’humanité - Savoir relever et placer des informations sur une frise chronologique, Pouvoir situer chronologiquement les grandes périodes de l’histoire. - Pouvoir situer une vingtaine d’événements et leurs dates ainsi que les personnages et faits les plus significatifs - Identifier les périodes et les points forts du programme du cycle 3 par la connaissance et la mémorisation d’une vingtaine d'événements et leurs dates - Connaître le rôle de quelques personnages clés et le vocabulaire historique lié aux points forts étudiés du programme. - Comprendre les notions de civilisation et de société en observant celles étudiées dans le cadre des points forts du programme d’histoire et de géographie. - Identifier la diversité des civilisations, des sociétés, des religions Indications pour l’évaluation - Rechercher des lieux spécifiques sur une carte - Utiliser des cartes - Décrire et nommer des éléments principaux d’un document - restituer les informations selon un ordre chronologique et lire différentes frises chronologiques - On attend des élèves du cycle 3 qu’ils mémorisent des repères chronologiques pour pouvoir citer et décrire lors de petites restitutions orales ou écrites quelques évènements et personnages des points forts étudiés au cours du cycle 3. - L’évaluation de la maîtrise de ces notions ne peut s’envisager que par la mémorisation et le réemploi de quelques termes spécifiques et par l’observation au fil des séances des premiers réinvestissements d’une éducation dans des situations liées à l’actualité ou aux différentes situations rencontrées en classe. 6ème Connaissances et capacités attendues en fin de scolarité obligatoire Éléments du socle exigibles en fin de sixième Indications pour l’évaluation - Situer et connaître les différentes périodes de l’histoire de l’humanité. - la naissance, la diffusion du Christianisme, et sa transformation en religion officielle de l’Empire romain - A partir des informations prélevées dans les documents, rédiger de courts textes - Replacer les personnages et événements étudiés dans le temps (exercices sur frise chronologique), et dans l’espace (exercices de repérage sur carte) - Retrouver les faits et les notions dans tout type de document (texte, photo, schéma..) - Lire, comprendre et mettre en relation différents langages utilisés en histoire et géographie : images, cartes, textes, graphiques. - Apprendre à décoder une image (paysage, tableau) - Faire des croquis, schémas et organigrammes - Traduire la lecture et l'interprétation d'un document (carte, texte, image, graphe) en répondant à des questions, en élaborant de courts textes - Identifier la diversité des civilisations, des sociétés, des religions. - Comprendre et savoir présenter les éléments de civilisation dans les domaines qui la composent : politique, économique, social, religieux, et montrer l’importance des échanges et des brassages culturels - Identifier les éléments d’une civilisation dans le patrimoine actuel (vestiges archéologiques, oeuvres d’art, textes littéraires) retour sommaire 12 Bilan de l’action La progression des apprentissages du cycle 3 au collège. Arrivé au terme de cette courte expérience, le temps du bilan s’impose. L’évaluation de cette action, qui n’omet pas d’évoquer les lacunes et les dysfonctionnements, permet aussi de dégager quelques pistes pour l’avenir au regard des erreurs commises. Une action qui a tenu ses promesses Ce fut une occasion rare de travailler ensemble entre collègues du primaire et du secondaire, une découverte mutuelle de deux univers différents avec des réalités et des difficultés propres à chaque cycle, un enrichissement réciproque. Il résulte de ces réflexions des propositions concrètes, qui bien qu’incomplètes, permettent d’aborder sous un angle nouveau les apprentissages avec les élèves. C’est donc un premier jalon posé qui amène à envisager des prolongements et collaborations futurs. Organisation de la formation 9 heures de formation découpées en 3 séances de 3 heures semblent un temps trop court pour mettre en place une réflexion d’une telle ampleur. Lorsque l’on sait qu’une action de formation classique dispose du double de temps étalé sur 3 jours, on mesure les limites de celle-ci. Dégager davantage de temps pour ce type d’action nécessite d’arbitrer entre les choix pédagogiques prioritaires à chaque établissement. Les problèmes liés au choix du thème de travail Le choix d’un thème comme le christianisme paraissait légitime car lié à différents objectifs initiaux de la formation (la progression des apprentissages car c’est un thème présent dans trois programmes, l’histoire des arts et l’adaptation au contexte local). Cependant l’expérience montre que la multiplicité des objectifs nuit à l’efficacité de la démarche. Ainsi le manque de temps n’a pas permis d’aborder l’étude du christianisme au niveau lycée. Le choix de la diffusion du christianisme se heurta à un écueil inattendu : Bien que l’Asie mineure fut au premier rang dans l’organisation des églises paléochrétiennes, la recherche documentaire fut confrontée au manque de sources directes en Turquie, la faute à un passé tumultueux qui n’a laissé que quelques ruines inexploitables avec des élèves. Il fut donc nécessaire de se reporter sur des documents indirects évoquant ce riche passé chrétien. Le choix du tableau d’Eustache Le Sueur répond à cette contrainte inattendue. Il est évident que la complexité de l’œuvre la rend peu accessible de prime abord aux élèves du cycle 3. Les documents sources plus simples évoquant la vie quotidienne sont à privilégier (c’est aussi dans l’intérêt des enseignants non spécialisés dans nos disciplines). Cette étude aura cependant permis de montrer qu’un même document peut être analysé et interprété avec une complexité croissante selon le niveau des élèves. La démarche initiale qui était d’espacer les séances du stage dans l’année, afin de susciter un investissement dans les classes et un retour de pratiques, s’est trouvée contrariée par le choix de ce thème abordé avec les élèves en fin d’année scolaire. Il aurait été préférable de mener ce travail dans un temps très rapproché afin de conserver une dynamique et un intérêt. 13 Un sujet éloigné des préoccupations premières des participants ? Autre écueil dans ce type d’action : susciter la motivation des participants et créer une dynamique de groupe n’est pas aisé. Une action de formation proposée sur le thème de la progression des apprentissages, et qui n’est pas une demande émanant des stagiaires euxmêmes, peut au demeurant avoir du mal à séduire. Il est certain qu’une action est efficace si elle répond aux attentes des stagiaires. Ce ne fut pas le cas ici : l’action s’apparentant davantage à un stage à public désigné. Cependant les besoins existent et les attentes aussi. La première séance fut justement l’occasion d’un échange permettant aux enseignants du primaire d’évoquer certaines difficultés quant à l’enseignement des deux disciplines. Des professeurs « nonspécialistes » qui sont souvent désarmés face à la multiplicité des objectifs et des disciplines à enseigner. L’attente de ces collègues réside dans la mise à disposition d’outils concrets et immédiatement exploitables en classe et des méthodes globales comme construire une leçon en histoire. Dans ce contexte, la réflexion sur la progression des apprentissages apparaît comme une contrainte supplémentaire, une discussion de spécialistes éloignée des préoccupations immédiates. Il est reproché aux programmes de ne pas formuler clairement cette progression. Cette part de liberté pédagogique laissée aux collègues est finalement mal perçue, la mise en œuvre des progressions paraissant une tâche trop lourde à mener. Cependant le travail en commun permet aussi de combler certaines lacunes personnelles et ce type d’action peut être l’occasion de construire une véritable progression à l’échelle du cycle 3, constituant une référence solide pour la mise en œuvre des programmes du collège et du lycée. Des prolongements possibles L’action elle-même nécessite évidemment des prolongements : La réflexion sur la progression des apprentissages pourrait se poursuivre à partir d’un autre thème choisi par les collègues. Mais il nous semble plus judicieux de répondre aux attentes des enseignants du Primaire en construisant d’abord une progression sur le cycle 3 en histoire et en géographie, sur laquelle les collègues du collège pourront s’appuyer pour assurer la continuité des apprentissages. Autre prolongement : le recensement des sources locales liées à l’histoire des arts ou à l’histoire tout court demande un travail de mutualisation à l’échelle de l’établissement (site d’établissement, site de zone). D’autres actions sont susceptibles d’êtres menées et liées à des besoins réels évoqués lors de cette formation. Elles relèvent de mises au point pédagogiques (préparer et mener une leçon d’histoire et de géographie, la question des sources et du document en histoire, le questionnement et le choix des consignes adaptées). Une coopération doit être envisagée de façon plus concrète par la participation de collègues du primaire assistant à des cours d’histoire dans le secondaire, et inversement par la construction de séances au primaire intégrant l’intervention d’un collègue du secondaire. Ce type d’action est sérieusement envisagé l’année prochaine au lycée Charles de Gaulle, la réunion des deux sites actuels dans un établissement flambant neuf facilitera ces contacts fructueux et enrichissants. retour sommaire 14 Annexes 15 Stage interne Ankara : la progression des apprentissages du cycle 3 au collège. Un exemple de leçon analysée en classe de CE2 : La christianisation du monde romain. Exploitation du tableau Saint Paul à Ephèse d’Eustache Le Sueur. (2 heures) Prérequis : les religions (croyances) anciennes ont utilisé des lieux pour prier, les temples. Croyances en plusieurs dieux, Les empereurs romains sont considérés comme des dieux (temple d’Auguste vu dans le chapitre précédent). Problématique : Carte du monde romain christianisé au Ve siècle : une religion (terme à aborder sans en faire un objectif d’apprentissage en privilégiant les croyances) nouvelle, le christianisme (La Palestine et Jérusalem sont localisées sur une carte, Jésus Christ, croyance en un dieu unique) est apparue et a progressivement remplacé les anciennes croyances. Comment le monde romain est-il devenu chrétien ? Projection (utiliser un vidéo projecteur pour mettre en valeur l’œuvre) et présentation du document. Donner l’auteur : Eustache Le Sueur. La date : œuvre réalisée en 1649 et le lieu de conservation (Musée du Louvre) ; le lieu représenté : Ephèse 1) Premier contact et analyse artistique Laisser les élèves exprimer leurs émotions en face de l’œuvre (permet ensuite de dépasser ce stade du premier contact pour entrer dans l’analyse) Evoquer la technique de l’artiste : faire s’exprimer les élèves sur les couleurs, la scène et les personnages sont-ils réalistes ? Repérage : repérer Ephèse sur une carte (cƒ fiche élève) 2) Reconnaissance des plans et description La description s’appuie sur les savoirs des élèves (ils connaissent l’architecture du temple antique par exemple) et les hypothèses qu’ils proposent. Au premier plan : nous observons un feu dans lequel sont brûlés des livres. Une personne souffle sur le feu pour l’activer. Au second plan et au centre de la composition Paul cherche à convaincre la foule de se rassembler pour l’écouter parler de Jésus du haut de ses marches, entouré d’un groupe important de personnes. Il faut ici présenter Paul, né à Tarse en Asie mineure, il rencontre les anciens compagnons du Christ, il se convertit* au christianisme et décide de répandre sa croyance et le message du Christ (on insiste ici seulement sur un dieu unique) dans le monde romain. Dans le tableau il montre le ciel : dieu, il tient un livre qui peut symboliser la Bible ( ce n’est pas un objectif d’apprentissage, on peut se contenter d’évoquer un livre sacré qui contient le message du Christ). *Recherche d’un mot dans le dictionnaire : compléter le lexique de vocabulaire (non spécifique à l’histoire) de l’élève par exemple. -(se) convertir À l’arrière-plan ou troisième plan, il y a des bâtiments dont un sans murs avec des colonnes et un toit : un temple. Il peut symboliser les croyances païennes (terme qui n’est pas l’objet d’un apprentissage) à travers le culte d’Artémis et son temple considéré comme l’une des sept merveilles du monde antique. 3) Le professeur raconte et situe dans son contexte le sujet de l’œuvre Le tableau est inspiré d’un extrait des Actes des apôtres qui permet de nourrir le récit fait aux élèves : Paul avait montré que grâce à sa croyance en dieu, il avait pu soigner et sauver des malades (un miracle, ceci montre aux élèves que nous sommes à dans le domaine des croyances et non dans l’histoire car ceci ne peut être vérifié). D’autres hommes qui ne croyaient pas en dieu avaient voulu l’imiter et le mauvais esprit les avait battus. Beaucoup d’habitants d’Ephèse avaient pris peur à la suite de ce qui était arrivé à ces hommes et une grande foule de personnes était venue au pied de Paul brûler les livres de leurs croyances et pour se convertir au christianisme. Mais la réalité fut sans moins facile pour Paul qui dû d’ailleurs quitter Ephèse, chassé par les marchands du Temple (vendaient des statuettes d’Artémis aux pèlerins). Une statuette d’Artémis (photographie) peut être montrée aux élèves à titre d’illustration. Finalement, Paul aurait réussi à convertir plusieurs personnes au christianisme, mais il a été chassé d’Ephèse par les Grecs qui croyaient toujours en l’existence de plusieurs dieux. Les empereurs romains vont aussi persécuter* les Chrétiens car ceux-ci ne les reconnaissent pas comme des dieux. On peut évoquer ici la mort de Paul à Rome. *Recherche d’un mot dans le dictionnaire : -persécuter 16 4) Le professeur termine le récit Aux premiers siècles, les Chrétiens vivaient en groupes, appelés des communautés. Ils partageaient la même croyance et se retrouvaient pour prier dans des lieux secrets pour se protéger des persécutions. Malgré les persécutions, Le nombre de chrétiens augmente dans l’empire et les empereurs décident d’accepter cette religion au IVe siècle (cette date est placée sur la frise). Le christianisme devient la seule religion autorisée (le culte d’Artémis est abandonné par exemple à Ephèse, on peut aussi montrer aux élèves une photographie des ruines du temple), les Chrétiens purent prier sans se cacher et construisirent des églises (vocabulaire qui sera un objectif d’apprentissage lors de la leçon suivante qui sera consacrée en histoire des arts à l’étude d’une basilique paléochrétienne). 5) Localiser sur une carte de l’Empire romain les espaces de la diffusion du christianisme. Chaque élève répond à une ou deux questions sur la diffusion : Où est-ce que la diffusion du christianisme est la plus importante ? L’élève doit lire la légende (simple) pour pouvoir répondre. La carte doit comporter des noms de régions pour lui permettre de préciser la localisation. 6) Utiliser une frise chronologique : Se repérer et faire apparaître les siècles suivants en les coloriant : - Ie siècle : celui de Paul - IVe siècle : le christianisme seule religion autorisée - XVIIe siècle : date de l’œuvre Compter les siècles et les années : Expliquer à l’aide d’un exercice le comptage des années depuis J.C. (Première utilisation en classe du repère J.C. pour compter les siècles sur une frise), utiliser les siècles (exercice qui fait appel à des compétences en mathématiques). 7) Prolongement dans une séance de français dans la continuité de cette leçon (1 heure) : Faire écrire un récit sur les premiers temps du christianisme. Faire précéder cet essai d’une phase orale. (Au tableau figure le vocabulaire et les repères qui font l’objet d’un apprentissage et qui doit être intégré au récit des élèves) La trace écrite construite par chaque élève permet au professeur de disposer d’un outil pour l’évaluation après la séance. La restitution se fait aussi oralement, le professeur en profite pour construire au fur et à mesure une trace écrite qui fait la synthèse et sera recopiée par les élèves dans leur cahier. Cette trace écrite pourra s’articuler autour des points suivants : • Le christianisme est une nouvelle religion qui apparaît au premier siècle. Les Chrétiens ne croient qu’en un seul dieu et pensent que Jésus-Christ qui a vécu en Palestine est le fils de Dieu. • Le christianisme se développe dans le monde romain grâce à des personnages comme Paul qui a vécu au Ie siècle. Ils réussissent convertir de nombreuses personnes qui abandonnent leurs anciennes religions pour ne croire plus qu’à un seul dieu. • Pendant les premiers siècles, la Turquie a un grand nombre de communautés chrétiennes. On les rencontre surtout dans la région de Konya jusqu’à la côte Egéenne vers Izmir. • Les Chrétiens sont persécutés au début par les empereurs romains car ils refusent de croire que l’empereur est un dieu, ils ont une vie difficile et doivent prier et se réunir en secret. • Le nombre de convertis augmentant, la religion chrétienne devient la seule autorisée dans l’empire romain au IV e siècle. Prolongement de cette leçon : l’étude d’un monument paléochrétien (programme d’histoire des arts) permettra de montrer que la religion devenue puissante et protégée par les empereurs, construit des lieux de culte adaptés à la croissance du nombre de fidèles. 17 Documents à destination des élèves La christianisation du monde romain Le tableau avec une reconnaissance des plans Une carte de la christianisation du monde romain avec une lecture de légende Une frise à compléter en suivant des consignes Un fiche destinée à l’écriture d’un récit utilisant les repères et termes lexicaux de la leçon 18 Troisième plan : Je repère les éléments principaux du tableau selon les différents plans ................................................... ................................................... ................................................... Complète les bulles avec les phrases suivantes : -Paul parle aux Ephésiens de Jésus-Christ et veut les convertir au christianisme. -Les habitants brûlent des livres qui contiennent d’anciennes croyances. -Un temple antique : dieux grecs ou romains Deuxième plan : ......................................................................................... .......................................................................................... .......................................................................................... Premier plan : ............................................................. ............................................................. La prédication de Saint Paul à Ephèse Tableau peint en 1649 par Eustache Le Sueur …………………………............................. 19 Je localise des lieux sur une carte et je sais utiliser la légende Paul meurt persécuté à Rome vers 60 ap. J.C. (60 ans après la naissance de Jésus-Christ). Voyages de Paul en Asie mineure et en Grèce, où il organise plusieurs communautés chrétiennes (comme à Ephèse). Naissance en Palestine et mort de Jésus-Christ à Jérusalem vers 30 Carte adaptée d’après Alain Houot 1) Dans quelle région trouve-t-on le plus de communautés chrétiennes au Ie siècle ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 2) A quel siècle y a-t-il le plus de communautés chrétiennes ? L’empire romain est-il alors totalement christianisé ? Fais une phrase pour répondre. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 20 J’utilise une frise chronologique et je compte les années après Jésus Christ. Je repère sur la frise les siècles avant la naissance de Jésus Christ (av. J.C.) et après la naissance de Jésus Christ (ap.J.C.). 1) Je colorie sur la frise les siècles importants vus dans cette leçon sur la christianisation de l’Empire romain : Paul a vécu au premier siècle après J.C : - sur la frise, colorie en vert la case vide sous le premier siècle après J.C. Le christianisme devient la seule religion autorisée dans l’empire romain au quatrième siècle ap. J.C : - colorie en rouge la case vide sous le quatrième siècle après J.C. Le tableau d’Eustache Le Sueur a été peint au dix-septième siècle : - colorie en bleu la case vide correspondant au siècle de la réalisation de cette peinture. 2) Chaque colonne de la frise représente un siècle. Donc combien y a-t-il de siècles entre la naissance de J.C. et notre époque (nous sommes au vingt et unième siècle) ?.......................... 3) Combien d’années cela fait-il ? ............................................................... Frise chronologique allant du 2ème siècle avant Jésus-Christ jusqu’au 21ème siècle après Jésus-Christ Naissance de Jésus-Christ 2es. 1ers 1ers 2es. 3es. 4es. 5es. 6es. 7es. 8es. 9es. 10es 11es 12es 13es 14es 15es 16es 17es 18es 19es av. .av. ap. ap. J.C J.C J.C J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C ap. J.C 2oes ap. J.C 21es ap. J.C Echelle. Un siècle vaut : 100 ans 21 J’écris un récit qui répond à la question suivante : Comment le monde romain devient-il chrétien du 1er siècle au 4ème siècle après Jésus-Christ ? J’utilise dans mon texte - les dates suivantes - Le personnage suivant - Le vocabulaire suivant : Ie siècle après Jésus Christ, IVe siècle après Jésus Christ, : Paul, : se convertir, persécuter, christianisme, communautés chrétiennes. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Exercice de copie : recopie le résumé corrigé qui est au tableau dans ton cahier 22 Observation de la leçon et analyse. (Jeudi 18 juin 2009) Problématique Les prérequis sont maîtrisés : religions anciennes (polythéisme) et Antiquité. La signification du christianisme et de J.C. nécessite un temps important de mise au point. Premier contact avec l'œuvre « C'est beau car c'est réaliste » Pour les couleurs : « C'est sombre » Les remarques des élèves font penser qu'ils ont un manque d'outils lexicaux pour décrypter une œuvre d'un point de vue artistique. La description de l'œuvre : Il faut rappeler aux élèves les vraies dimensions de l'œuvre : 394/328cm. Huile sur toile. Les élèves participent bien, ils s'intéressent aux détails. Une chose les interpelle : le fait de brûler les livres. Une hypothèse est avancée : « C'est pour appeler les dieux ». Paul est confondu par certains avec dieu ( Il faut préciser que le titre du tableau n'a pas été donné au départ de la projection). Recherche dans le dictionnaire La recherche de “se convertir” vient parfaitement éclairer le tableau ( Déf. : se tourner vers) car 2 personnages se tournent vers Paul. Ne pas oublier de faire inscrire dans le lexique les mots recherchés dans le dictionnaire. Récit du professeur : Les élèves sont attentifs et intéressés. Lecture de carte Nécessité de rappeler l'importance du titre et de la légende d'une carte. Les bulles sont considérées comme les éléments les plus importants pour répondre alors que les élèves doivent utiliser en priorité la légende. Nécessité de rappeler également que les localisations doivent s'appuyer sur les noms inscrits sur la carte plutôt que sur des connaissances personnelles. Utilisation de la frise L'apprentissage des siècles avant et après J.C. semble efficace, seul un élève confond 1er siècle avant J.C. et 1er siècle de la frise. L’intérêt premier de cet exercice qui est de maîtriser certains repères chronologiques n’est pas toujours perçu par les élèves. Le calcul des siècles et des années relègue au second plan ce premier objectif. 23 Phase d'écriture Les contraintes d'emploi du temps ont différé la phase d'écriture à un autre jour, si bien que certains élèves ont eu besoin de nouvelles précisions sur le vocabulaire utilisé lors de la séance. Il serait donc judicieux de conduire cette séance de rédaction dans la foulée de la leçon. Une heure peut suffire pour cet exercice d'écriture avec une restitution orale et une correction au tableau, mais il faudrait prévoir plus de temps pour les passages nécessitant des réécritures par les élèves eux-mêmes. Analyse des productions d’élèves (cƒ exemples en annexes) : En dehors des fautes d'expression et de maîtrise de la langue, qui peuvent s'expliquer dans cette classe par une forte proportion d'élèves du pays d'accueil, l'essentiel des connaissances visées par cette leçon est maîtrisé avant même la correction de l'exercice, même si l'organisation des idées est parfois un peu anarchique. Remarques générales Dans l'ensemble la leçon s'est bien déroulée et a intéressé les élèves. Les objectifs fixés semblaient adaptés à leur niveau. Concernant le choix du document support ; le tableau de Le Sueur : La complexité apparente du tableau n'a pas empêché une analyse adaptée au niveau des élèves, mais certains éléments peuvent susciter leur curiosité sans que le professeur puisse apporter des réponses satisfaisantes pour une classe de CE2 (Le fait de brûler les livres, le personnage adossé en train d'écrire). Certains éléments du tableau peuvent rester parfois mal compris : le livre dans la main de Paul a ainsi été interprété par un élève comme étant « les livre de tout les dieux » (sic). Mais ce document implique finalement une trace écrite qui ne met pas l'accent sur la vie quotidienne des premiers Chrétiens. Le manque de sources adaptées à cette leçon, malgré le riche passé chrétien de la Turquie, nous a conduit à choisir ce tableau, source indirecte toujours plus difficile à utiliser. Sur ce constat aurions-nous dû alors nous passer d'une leçon adaptée au contexte local ? L'intérêt manifesté par les élèves nous a conforté dans notre choix. C’est aussi un bon exemple de leçon transversale qui propose sur une séquence totale de 3 heures, un travail qui fait appel aux compétences en histoire, à la maîtrise de la langue et plus modestement aux mathématiques et à l’histoire des arts. 24 Exemples de traces écrites produites par les élèves : retour sommaire 25 LES DEBUTS DU CHRISTIANISME - 6ème Introduction : Récit du professeur Nous venons de terminer le chapitre sur l’Empire romain. Nous avons vu que comme les Grecs, les Romains étaient polythéistes. Dans ce vaste empire (carte de l’Empire au Ier siècle) qui s’étend tout autour de la mer Méditerranée, une nouvelle religion voit le jour, en Palestine. Un homme, nommé Jésus est à l’origine de cette nouvelle religion issue du judaïsme. Elle réaffirme la croyance en un dieu unique, le monothéisme, mais rejette certains rites. Jésus se dit le fils de Dieu venu sur terre pour guider tous les hommes qui le veulent vers la vie éternelle. Il enseigne le respect et l’amour des autres ainsi que le rejet des richesses terrestres. De nombreuses personnes suivent ses enseignements. Les Romains s’en irritent et voient en cet individu un agitateur qui risque de nuire à l’empereur, ils le condamnent à la crucifixion. Ceux qui l’ont suivi, ses disciplines, ne l’oublient pas, ils sont à leur tour persécutés (utiliser ici les prérequis du CE2 lorsque c’est possible, sinon le professeur apporte la définition), mais se font les diffuseurs d’une nouvelle religion : le christianisme qui va se diffuser dans l’Empire jusqu’à devenir la religion officielle à la fin du IVe siècle (cƒ frise chronologique dans le manuel). Comment une religion minoritaire et persécutée devient-t-elle la religion officielle de l’Empire romain ? -I- UNE RELIGION QUI SE DEVELOPPE DANS LE CADRE DE L’EMPIRE ROMAIN : Problématique : Où se développe cette nouvelle religion ? Qui en est le vecteur ? Documents :- carte de l’Empire romain au Ier siècle après J.-C. et carte des voyages de Paul. - Peinture d’Eustache LE SUEUR, La prédication de St Paul à Ephèse - Source chrétienne locale de l’époque romaine trouvée dans les termes d’Ankara (croix sculptée sur une tombe). Objectifs : Montrer, à partir du personnage de Paul que le christianisme est issu du judaïsme et qu’il se développe dans le monde grec et romain. Déroulement de la séance : Le tableau de Le Sueur est analysé par les élèves à partir d’un questionnement détaillé (cƒ ci-dessous). Les élèves devront localiser la scène, réinvestir leurs connaissances du monde grec et du judaïsme, brosser un portrait de Paul de Tarse à partir d’une recherche biographique, pouvoir raconter les pérégrinations de Paul, sa conversion et sa mission en Asie mineure. En fin de séance, ils devront compléter un schéma qui résume l’apport de l’œuvre, et en prenant appui sur celui-ci, rédiger quelques phrases (à la maison) leur permettant de répondre à la question. La Bible évoquée dans le tableau constitue le lien permettant d’aborder la deuxième partie du chapitre. -II- … UNE RELIGION QUI FONDE SON ENSEIGNEMENT SUR LA LECTURE DE LA BIBLE : Problématique : Quelle place occupe la Bible au cours du développement du christianisme ? Documents : - Extraits de la Bible, Epîtres de Paul. - Carte de l’Empire romain au Ier siècle. Objectifs : Connaître la vie de Jésus racontée dans la Bible, et les croyances qui en découlent. Déroulement de la Séance : Des extraits de la Bible sont lus par les élèves. Accompagnés d’un questionnement ils doivent être capable de rédiger un petit texte qui évoque les rites des Chrétiens à la lumière de la vie de Jésus. Paul et Jean seront privilégiés dans la mesure où la leçon doit être adaptée au contexte local. La passion du Christ ainsi que le martyr de Paul assure le lien avec la troisième partie : relations christianisme / Empire romain. 26 -III- LES RELATIONS CHRISTIANISME/EMPIRE ROMAIN : Problématique : Comment passe-t-on d’une religion persécutée à une religion officielle ? Documents : - Carte de l’Empire romain du Ier siècle av. J.-C au IVème siècle avec les régions christianisées. - Texte évoquant le martyr de Paul - Texte de l’Edit de Milan - Basilique de Sillé (environs de Konya, construite à la demande de la mère de Constantin, Hélène) Déroulement : Effectuer un retour sur Paul, analyser un texte évoquant les persécutions brutales, puis faire trouver à partir de la carte et de l’Edit de Milan que le christianisme est devenu la religion officielle. En parallèle, la romanisation est rappelée et étudiée à partir de clichés de l’église de Sillé, basilique paléochrétienne. LA PREDICATION DE SAINT PAUL A EPHESE Fiche élève Nature du document Description Analyse Conclusions - Quelle est la nature du document proposé ? - Auteur ? - Date ? - Thème ? - Décrivez l’œuvre proposée, pour cela, découpez-la en plan. - Comment s’organise-t-elle, autour de qui ? - Personnage central : retrouvez à partir du dictionnaire quelques éléments biographiques (travail préparatoire à la maison). - Connaissez-vous le bâtiment qui se trouve derrière lui ? A quelle leçon l’associez-vous ? - Quelle est la posture du personnage central ? Que peut vouloir signifier cette attitude, les pieds au sol, la main droite tendue vers le ciel, la gauche vers la terre ? - Que tient-il dans la main ? - Nous avons déjà étudié cette œuvre au cours de l’année, à quelle religion est-elle associée ? -Retrouvez les autres personnages du tableau qui incarnent cette œuvre. Que font-ils ? - Quel élément l’auteur a-t-il utilisé pour nous montrer qu’il existe un lien entre Paul et ces personnages qui apparaissent au premier plan ? Qu’ont-ils en commun ? Compléter le schéma construit en classe et qui découpe l’œuvre en plans. Vous pouvez également à la marge dater l’apparition dans le temps des différentes religions (judaïsme et christianisme). Aidez-vous de la frise chronologique de votre manuel. 27 Observation de la première partie de la leçon réalisée le lundi 15 juin 2009. durée : 50/55 minutes Introduction Dans cette leçon l’introduction prend une place certes longue mais importante car elle permet de donner son sens à l’étude du tableau. Les élèves participent oralement et permettent une reformulation des prérequis nécessaires à la formulation de la problématique. Mais il est peut-être utile de s’assurer de la solidité de ces connaissances en passant par une phase écrite individuelle de tous les élèves. L’utilisation combinée de la carte et de la frise s’avère efficace pour arriver à la problématique : Comment passe t-on d’une religion persécutée à une religion officielle ? Analyse de l’œuvre La description est faite oralement. La description par plan permet de compléter progressivement un schéma au tableau blanc recopié par les élèves. L’analyse est faite en partie en travail individuel écrit, certaines questions demandent cependant des précisions lexicales (“posture” du personnage central). Questions et remarques formulées par les élèves : Paul est-il comme Mevlana (Saint de l’Islam et mystique du Moyen-Âge, fondateur des Derviches en Turquie) , un intermédiaire entre Dieu et les hommes ? Pourquoi les livres dans le tableau sont-ils brûlés, quels sont ces livres ? Que signifient les couleurs (toge rouge de Paul par exemple) ? L’interprétation/conclusion La trace écrite ici peut aussi être limitée au schéma mais il doit être alors complété par une légende précise. Bilan L’ensemble de la leçon a fortement intéressé les élèves et démontré une fois encore l’intérêt d’utiliser une œuvre d’art comme entrée et comme support d’apprentissage. L’utilisation raisonnée et approfondie de cette œuvre redonne du sens et toute sa valeur au document ; permet sur une heure de cours de démontrer aux élèves le bien fondé d’une analyse rigoureuse, et de redonner au professeur toute sa place dans le processus pédagogique. Cependant on peut faire ici une remarque générale liée à la complexité d’aborder une telle œuvre avec les élèves de 6ème : 50 minutes peuvent paraître insuffisantes pour mener à bien cette étude et satisfaire en même temps la curiosité des élèves. Ceux-ci s’écartent volontiers de l’analyse prévue en posant des questions parfois embarrassantes qui touchent à l’interprétation de l’œuvre. En effet, certains aspects paraissent inadaptés au niveau de compréhension et d’abstraction d’un élève de 6ème. Entrer dans certains détails de l’œuvre présente aussi le risque de rendre moins visibles les objectifs d’apprentissage principaux de la leçon. Dans le détail de la démarche adoptée, on peut mettre en valeur l’une des nombreuses utilisations du schéma dans nos disciplines. C’est un très bon outil pour construire le savoir et apprendre aux élèves à conceptualiser mais le temps nécessaire à la réalisation du schéma dans la séquence doit être suffisant pour que chaque élève se confronte à cette difficulté nouvelle dans un travail de réflexion individuelle. Enfin, on peut aussi signaler la nécessaire réflexion à avoir dans la formulation des questions (choix du vocabulaire, question ouverte ou fermée et qui doivent être adaptées au niveau des élèves). En 6ème les questions ouvertes nécessitant une mise en perspective, une capacité d’abstraction ou suggérant une interprétation personnelle sont à limiter à quelques moments choisis, et doivent plutôt intervenir en fin de séquence d’apprentissage. On privilégiera les questions d’analyse guidées qui demandent un prélèvement d’information ou une mise en rapport de deux éléments. Pour permettre de tenir compte de l’hétérogénéité d’une classe on peut aussi proposer des questions plus ouvertes qui visent les mêmes objectifs. Voici un exemple pris dans cette leçon : Quel élément l’auteur a-t-il utilisé pour nous montrer qu’il existe un lien entre Paul et ces personnages qui apparaissent au premier plan ? Qu’ont-ils en commun ? La dernière question plus guidée permet d’aider les élèves désemparés par la notion de lien qui induit une autre interrogation : quel est la nature de ce lien ? Il s’agit ici du judaïsme symbolisé par les correspondances dans les couleurs des vêtements des personnages secondaires et de Paul. 28 3ème plan : Le temple grec, la conversion des peuples païens 2ème plan : Paul prêche l’évangile La conversion des juifs qui se tournent vers Paul et le christianisme 1er plan : Le peuple juif et des superstitions brûlées Schéma d’interprétation en 6ème retour sommaire 29 Progression des apprentissages et programmation Histoire/géographie cycle 3 Exemple de programmation et de progression en histoire et histoire des arts pour la classe de CE2 Cet exemple propose une adaptation du programme d’histoire, lié à l’enseignement de l’histoire des arts, dans un contexte local qui est celui d’Ankara en Turquie. Les compétences demandées aux élèves, susceptibles d’être évaluées, s’appuient sur celles évoquées dans les documents d’accompagnement du socle commun (livret de compétences pour le pilier 5). Le volume horaire utilisé (entre 17 et 20 heures) correspond à la moitié du temps imparti à l’histoire et à la géographie et inclut 3 heures prises sur l’enseignement de l’histoire des arts. Ceci n’est qu’une proposition, en aucun cas un modèle. Discipline et titres de chapitre Nombre d’heures Contenus Exemples de compétences tirées du livret du pilier 5 du socle commun Histoire Introduction : qu’estce que l’Histoire ? 1 - La Préhistoire 1.1 Les premières traces de vie humaine 1.2 La maîtrise du fer et les débuts de l'agriculture Compétences mises en œuvre 1 heure Différents sens du mot histoire. Comparaison avec la langue turque Repère : la naissance de l’écriture : début de l’Histoire. Première approche : la mesure du temps : le calendrier, l’axe chronologique puis la frise. classer les documents en classe en fonction de leur nature qui a été repérée pendant la visite du Musée Visite du Musée des civilisations anatoliennes d’Ankara. (visite (objets de la vie quotidienne, armes de chasseurs, objets 6 heures précédée en classe par quelques repères et énigmes qui doivent décoratifs…) susciter la curiosité des élèves). Histoire des arts : exemples d’outils et d’armes (silex) pris au Décrire et nommer des éléments principaux des musée. A lier en classe à l’étude de Tautavel. Repère : l’Homme documents : exemples variés de mise en œuvre pendant de Tautavel (500 000 ans). la visite du Musée et en classe (Tautavel) ; Le métier d’archéologue questionnement guidé ou plus ouvert selon le lieu et le support utilisé. Décrire par plan (questionnement guidé) si cela s’y prête. citer et décrire lors de petites restitutions orales : Au musée, objets retrouvés à Çatal Höyük (une des premières Exemple : faire expliquer aux élèves comment étaient villes, objets liés aux activités agricoles, outils en fer, utilisés les outils découverts au Musée et/ou leurs ”premier plan de ville”. caractéristiques. Ou décrire la vie de l’Homme de Repère : fondation de Çatal Höyük il y a 9000 ans Tautavel… 30 1.3 L'apparition de l’art 1.4 Commerce et apparition de l’écriture dans le bassin méditerranéen oriental 2 - L'Antiquité : le début de l’Histoire 2.1 La Méditerranée centrale et orientale, un monde sous influence grecque 1 heure 1 heure Lire une frise chronologique : Première approche : l’élève est sensibilisé à la mesure du temps grâce à une frise étendue sur un mur de la classe (unité 1 millénaire pour un cm) afin de montrer l’immense période qui sépare l’Homme de Tautavel de Histoire des arts : Art rupestre (fresques dans les maisons avec Çatal Höyük (Néolithique) et de nous mêmes. des scènes de chasse, déesses mères en terre cuite, architecture Les dates sont placées par le professeur des maisons…) Comprendre les notions de civilisation et de société : Première approche : la notion de vie en société organisée est abordée à travers la ville, le commerce, S’appuyer sur les exemples d’écritures cunéiformes du Musée l’art, l’écriture nécessaire pour réglementer, compter…. d’Ankara des marchands Assyriens en contact avec les Hittites. Réinvestir en art plastique les enseignements du musée Transition avec la période antique, le début de l’Histoire. par la fabrication d’objets par les élèves Restituer les informations selon un ordre chronologique : placer sur la frise : naissance de l’écriture il y a 5000 ans Prolongement en art plastique par la fabrication de plaques de terres cuites gravées par les élèves. Visite du Musée des civilisations anatoliennes d’Ankara (collections antiques) et des ruines romaines d’Ankara - Sur les traces de la civilisation grecque. Apport local : S’appuyer sur des exemples locaux : monnaie, 5 heures statue (musée) ou encore écritures (grecque) sur les stèles disséminées autour des thermes romains. L’étude de l’existence d’une grande civilisation diffusée à partir de la Grèce est complétée par la présentation de cartes, l’étude en classe dune cité grecque d’Asie mineure à partir de photographies et d’un reconstitution/plan : Milet. (les fonctions de l’agora, du temple, du théâtre sont précisées et consignées sur le cahier). L’architecture du temple est particulièrement décrite. Vocabulaire : temple, agora, théâtre antique Exemples de compétences tirées du livret du pilier 5 du socle commun : Lecture de cartes : monde grec, monde romain localiser Milet, Ancyre (Ankara antique), Pompéi Décrire et nommer des éléments principaux des documents : décrire sur des photographies les éléments visibles d’un temple antique, d’un théâtre grec, agora et pouvoir les reconnaître en les nommant sur une reconstitution ou un plan. Comprendre les notions de civilisation et de société, en s’appuyant sur l’organisation spatiale de la ville : la religion (plusieurs dieux), les loisirs (théâtre), la place publique (agora). 31 2.2 Le modèle de la ville romaine et sa diffusion 2.3 La christianisation du monde romain 3 heures Visite des thermes et des ruines d’un temple d’Auguste et d’un théâtre : les thermes, un centre de rencontres et d’activités physiques. Un des aspects de la vie quotidienne. En classe l’étude de la ville romaine est complétée par une reconstitution de Pompéi afin de repérer les éléments du modèle urbain antique vus à Ankara. La continuité avec la civilisation grecque est montrée aux élèves. L’étude s’achève par une lecture de carte des villes fondées par l’Empire romain. Vocabulaire : thermes, forum. Personnage : Auguste (premier empereur, temple qui lui est dédié) Apport local : La visite des thermes romains aura permis de relever la présence de croix sculptées sur des stèles. 2 heures Source extérieure : Exploitation de l’œuvre picturale “Saint Paul à + Ephèse” et étude de Sainte Sophie à Istanbul. 1 heure Evocation des plans, des personnages et de symboles Vocabulaire : se convertir, persécuter, église, Chrétiens, lieu de prière, communautés chrétiennes. Histoire des arts : Un exemple d’édifice paléochrétien (dernière période) : Sainte Sophie à Istanbul à partir de l’étude de plan, coupe et photographie. Comprendre les notions de civilisation et de société. Restitution orale sur l’utilisation des thermes romains dans l’ordre du déroulement des différentes phases d’activités. citer et décrire par une restitution écrite (séance de français, pilier 1 du socle commun) Lire une frise chronologique : les dates de la période grecque (entre 3000 et 2200 ans) de l’Empire romain (entre 2000 et 1500 ans) Restituer les informations selon un ordre chronologique : On introduit dans ce chapitre le repère de la naissance du Christ pour compter les années. Une nouvelle frise est utilisée. Placer le siècle de Paul, celui de la production du tableau et le siècle présent. Le IVe siècle (christianisme religion officielle) et le VIe (construction de Sainte Sophie). Repérages sur une carte : - une ville sur une carte : Ephèse (ouest de la Turquie / en bordure de la mer Egée) - une région : celle où la diffusion du christianisme est la plus importante dans les premiers siècles (Asie mineure) en utilisant une légende simple. Décrire l’évènement et les personnages du tableau Obtention d’une restitution à l’oral puis à l’écrit sur la diffusion du christianisme en utilisant les mots de vocabulaire à retenir. (séance à prendre sur l’horaire de français, pilier 1 du socle commun) retour sommaire 32 Histoire des arts et contexte local : la Préhistoire (grille en construction) Ressources locales : Ankara et sa région Arts de l’espace Musée des civilisations anatoliennes : Plan de ville : première forme de représentation de l’espace. Architecture : premières maisons Arts du quotidien Arts du visuel Musée des civilisations anatoliennes : Musée des civilisations anatoliennes : Outillages du paléolithique en pierre et en os Exceptionnelles peintures murales du néolithique (provient des cavernes de Karain vers Antalya) provenant de Çatal Höyük. Céramiques et objets quotidiens, bijoux de la Poteries peintes, déesses sculptées période du Bronze ancien. Période du bronze ancien (civilisation des Hatti) : objets précieux et religieux en or, argent et bronze (disques solaires) retrouvés à Alaca Höyük Turquie Arts de l’espace Alaca Höyük Çatal Höyük Arts du quotidien Alaca Höyük Çatal Höyük : une des premières villes de l’humanité. Ressources propres à l’établissement (CDI, BCD), acquises ou qu’il faudrait acquérir. Inventaire à réaliser. 33 Histoire des arts et contexte local : l’Antiquité (grille en construction) Ressources locales : Ankara et sa région Arts de l’espace Bains romains Temple d’Auguste et de Rome. La citadelle d’Ulus avec de nombreueses traces romaines et des remparts en grande partie byzantins. Arts du langage Arts du quotidien Écritures cunéiformes Musée des civilisations d’époque assyrienne (Musée anatoliennes (section des civilisations anatoliennes) Antiquité) avec une collection de bijoux et objets en verre, poteries, pièces de monnaie de l’époque helléninistique et romaine. Objets de la vie quotidienne de la période phrygienne. Contenu de la tombe du roi Midas retrouvée à Gordion (90 km) : tumulus et musée à voir aussi. Arts du spectacle vivant Etude des processions religieuses et civiques présentes sur certaines frises sculptées néo hittites et hittites. Arts du visuel Colonne Julien à Ankara Musée des civilisations anatoliennes (section hittite, phrygienne et Antiquité) : bas reliefs phrygiens et hittites, Statues et bas reliefs grecs et romains. Arts du spectacle vivant Arts du visuel Voir colonne 1 : l’art de la sculpture, de la mosaïque dans les sites déjà cités (Aphrodisias célèbre école de sculpture par exemple) Musée des mosaïques à Istanbul. Fresques sculptées hittites de Yazılıkaya (sanctuaire d’Hattuşa). Statues et bas reliefs de Nemrut Dağı (influences perse et hellénistique) Turquie Arts de l’espace Très nombreux sites hellénistiques et romains sur la côte egéenne ou à proximité : Ephèse, Priène, Pergame, Aphrodisias ou sur la côte sud : Side, Pergé, Thermessos, Olympos,Phasélis, le théâtre d’Aspendos. En Anatolie : Aizanoi pour son temple de Zeus très bien conservé Période hittite : Attuşa et autres sites à l’est d’Ankara (150200 kms). Royaume lycien au sud : nombreux sites comme Xanthos, Mira... Le site de Troie. Istanbul, l’antique Constantinople : Sainte sophie et Sainte Irène, les citernes, les remparts, l’ancien hippodrome avec une colonne torsadée provenant de Delphes, les acqueducs... Nemrut Dağı au Sud Est : tumulus sanctuaire d’Antiochos Ier (Ier siècle av. J.C.). Arts du quotidien Musée archéologique d’Istanbul, d’Ephèse. Les tombeaux lyciens (VIIIeVıe siècle av. J.C.) du sud de la Turquie (tombeaux rupestres et sarcophages) à Fetiye, Telmessos, Demre, Simena... Ressources propres à l’établissement (CDI, BCD), acquises ou qu’il faudrait acquérir. Inventaire à réaliser. 34 Histoire des arts et contexte local : le Moyen Âge (grille en construction) Ressources locales : Ankara et sa région Arts de l’espace Mosquées : Alaeddin camii (1178) Arslanhane camii 1289) Ahi Evan camii (1382) Murailles et tours de la citadelle d’Ulus (période byzntine VIIe, IXe et ottomane) Arts du quotidien Arslanhane camii : Minbar en noyer de 1290 Ahi Evan camii : Minbar en noyer d’époque seljoukide Musée d’etnographie : céramiques et objets seljoukides et ottomans. Arts du visuel Arslanhane camii : Mihrab en stalactites et faîences bleues. Turquie Arts de l’espace Arts du quotidien Art du language Arts du son et du spectacle vivant Arts du visuel Istanbul : St Sauveur in Chora. Murailles byzantines. Cappadoce : les cités troglodites et villes sousterraines, (Derinkuyu), caravanserails seldjoukides de Cappadoce ou de Zazadin Han (environ de Konya). Konya : quartier seldjoukide de l’Alaeddin tepesi avec l’Alaeddin camii du XIIIe siècle et plusieurs medersa. Tekke de Mevlana (ancien couvent d’architecture seldjoukide de l’ordre des Derviches tourneurs du XIIIème siècle, tombeau de Mevlana) Eglises géorgiennes et monastères du Nord Est de la Turquie (église d’Işhan ; églises arméniennes de l’Est (église des Saints apôtres à Kars). Monuments seldjoukides de Malatya de Divriği (Mosquée, hôpital) et de Şanlı Urfa. Istanbul : les objets de la section Byzantine du musée archéologique + les expos temporaires de la galerie Yapı Kredi sur l’İstiklal. Croix, monnaies, Vaisselle. Musée des arts turcs et islamiques. Histoire de la soie transmise en Europe par les Byzantins. Konya : Sırçalı medresesi (musée des monuments funéraires). Le Mesnevi : grand poème mystique de Mevlana (soufiste, créateur de l’ordre des derviches tourneurs) Les histoires de Nasrettin Hoca (célèbre conteur et philosophe qui aurait vécu à Akşehir entre le XIIe et le XVe siècles) Konya : spectacles des derviches tourneurs. L’art de la mosaique byzantine: St Sauveur in Chora. L’art de la fresque : les églises rupestres de Cappadoce. (Musée ouvert de Göreme). Observation des caractères communs aux personnages Byzantins: yeux en amandes, costumes à motifs géométriques etc. Konya : anciennes medersa transformées en musée. Bûyûk Karatay Medresesi : collection de faïences émaillées. Ince Minare Medresi : musée de la sculpture sur bois et sur pierre. A voir aussi leurs portails sculptés. Bursa : nombreux exemples de faïneces émaillées médiévales. Demre : église Saint Nicolas Bursa : ancienne capitale médiévale ottomane : quartier de La Muradiye (XVème siècle) et de nombreuses mosquées, mausolées et han dans le reste de la ville (caravansérail et marchés) Le château de Saint Pierre à Bodrum : exemple d’architecture militaire croisée (ordre des hospitaliers) Ressources propres à l’établissement (CDI, BCD), acquises ou qu’il faudrait acquérir. Inventaire à réaliser. retour sommaire 35 Le document dans l’enseignement de l’histoire et de la géographie 1) Quel document ? La question des sources et de la fiabilité : Les documents sources informatifs (documents contemporains des évènements et exprimant une information neutre) sont à privilégier au Primaire car ils mettent en œuvre une capacité descriptive essentielle à ce stade des apprentissages sans mettre en difficulté l’enseignant non spécialiste ou l’élève. Les documents interprétatifs, non objectifs sont à proscrire ou à utiliser de façon très restrictive. Ils sont par contre à proposer au collège et encore davantage au lycée afin de développer l’esprit critique, les mises en relation. La question de la nature : Les documents de toute nature peuvent être présentés aux élèves bien que les documents iconographiques (lié à l’image) ou sonores soient à privilégier avec les plus petits. La longueur des textes et la complexité du vocabulaire utilisé sont des critères de choix en fonction du cycle d’apprentissage. La photographie, la carte sont des documents à utiliser dès le cycle 3 sans restriction si ce n’est la complexité de la légende, l’existence de repères visibles permettant de localiser et nommer les lieux. Les documents statistiques, les graphiques sont à réserver au collège et au lycée ou parfois au CM2. Le contact avec le réel, par le biais de sortie patrimoine ou autre est aussi à privilégier. 2) Le document, pour quoi faire ? • Construire sa leçon autour d’un document central ? • Illustrer un propos ? • Faire construire le savoir par les élèves eux-mêmes au travers d’un corpus documentaire ? La place du document est rappelée ici de façon ferme à tous les niveaux. Il faut apprendre aux élèves que nos disciplines reposent essentiellement sur des sources documentaires et qu’il est indispensable d’en maîtriser l’analyse. Dans ce dessein, le document doit avoir une place centrale dans les apprentissages mais doit être utilisé avec un choix limité et rigoureux. L’apprentissage et la rigueur de l’analyse sont montrés aux élèves par l’attitude du professeur qui ne laisse pas croire que le document n’est qu’un simple faire valoir. “Multiplier les documents tue le document” : il faut au contraire montrer aux élèves par un choix raisonné la richesse d’une source lorsqu’elle est exploitée de façon approfondie. L’utilisation de fichiers documentaires au primaire comme au collège ou même au lycée, reflétant les pratiques longtemps en vogue basées sur la construction d’un savoir construit par l’élève lui-même n’est pas souhaitable2. Ces fichiers accompagnés de questions le plus souvent limitées à un prélèvement d’information n’abordent les documents que partiellement sans jamais les situer dans leur contexte ou en dégager la singularité. Ces pratiques insinuent aussi l’idée que le document peut remplacer le discours du professeur… 36 3) Quelle utilisation du document ? L’identification d’un document est indispensable. Il faut apprendre progressivement aux élèves à distinguer les différentes natures de documents. Leur date questionne aussi, car elle indique à l’élève, sollicité par son professeur, si le document est contemporain des évènements ou non. L’identification permet aussi de replacer dans son contexte chaque document d’histoire ou de géographie, le rendre unique, lui donner une existence propre et le rendre compréhensible. Le document ne doit pas remplacer l’enseignant. Le rôle du récit est ici rappelé3, l’enseignant raconte, guide la lecture et la description, interprète le document devant les élèves, chose qu’ils ne peuvent pas faire le plus souvent dans une séquence d’apprentissage. Les compétences mises en œuvre sont surtout descriptives au primaire. Elles peuvent aussi être celles du pilier 1 du socle commun lié à la maîtrise de la langue : production de courts récits oraux ou écrits à partir de l’analyse documentaire. Le questionnement portant sur la description doit être le plus souvent fermé et guidé au primaire. L’explication d’une source peut donner lieu à des questions plus ouvertes y compris au primaire et est souhaitable par le biais de la formulation d’hypothèses (en géographie très souvent). Ceci peut donner lieu à des questions menant à l’abstraction au lycée en demandant de réinvestir des notions et concepts. En géographie, l’utilisation de schémas permettant de représenter l’espace ou des liens logiques est très importante. Leur apprentissage peut commencer dès le primaire de façon très guidé (description de paysage). 1- Voir sur ce sujet le rapport de l’IG de l’école primaire (M. Philippe Claus) concernant les pratiques liées au document. Actes d’un séminaire national de l’IG de décembre 2007 sur l’enseignement de l’histoire/géographie consultable sur eduscol. 2- Philippe Claus, op. cit. retour sommaire 37 Les contenus en histoire et en géographie Quelle progression des apprentissages ? Quelles connaissances faire apprendre aux élèves, en fonction des cycles d’apprentissage ? Le vocabulaire, notion et repères des programmes sont des références indispensables, mais indiquent rarement le niveau de maîtrise attendu des élèves. Ces références ne sont pas les seules possibles à mettre en œuvre. Le choix du professeur doit se porter sur un nombre limité mais signifiant de repères qui devront être parfaitement maîtrisés par l’élève. D’autres repères et mots de vocabulaire complémentaires en nombre limité peuvent être utilisés mais doivent se distinguer des objectifs d’apprentissages. Au primaire, il faut privilégier les approches par la vie quotidienne en histoire comme en géographie (vocabulaire simple permettant à l’élève d’appréhender l’espace qui l’entoure ou qu’il peut découvrir en voyage). Les notions complexes, si on peut les utiliser oralement dès le primaire, doivent prendre du sens au collège et être complexifiées au lycée. L’élève au primaire doit pouvoir entrer dans l’histoire par un intérêt concret suscité par les lieux de son espace et de son univers proche. La classe de sixième met en place un enseignement plus notionnel, le lycée celui de la maîtrise et de l’utilisation, de la transposition des concepts abstraits. Le but premier de l’école primaire doit être de faire aimer les disciplines, amener les élèves dans les meilleures dispositions au collège. Un exemple : l’absolutisme Au primaire l’étude de la vie quotidienne à Versailles gravitant autour du Roi Soleil peut montrer utilement à l’élève la singularité du système monarchique absolu sans qu’il soit nécessaire de faire apprendre la définition d’absolutisme, ni même d’utiliser le terme de pouvoir absolu. Cette expression, qui nécessite des efforts d’abstraction est proposée comme objectif d’apprentissage aux élèves de 5ème. La notion plus complexe encore d’absolutisme ne peut relever que d’un enseignement au lycée. Les repères chronologiques doivent être utilisés et proposés avec retenue et faire l’objet de choix judicieux. Les dates contribuent à donner du sens et insuffler la notion du temps et l’intégration mentale de périodes historiques induisant une lecture plus facile de l’histoire. L’utilisation de frises chronologiques, de façon simple mais précise (lire et placer des dates et des périodes) doit servir cet objectif. Les personnages sont des repères importants qui facilitent l’apprentissage de l’histoire à tous les niveaux de cycle. Ils incarnent l’histoire et sont une porte d’entrée pour les élèves entre leur monde et celui du passé. Ce type d’approche est particulièrement conseillé au primaire. retour sommaire 38