Notre défense nous a sauvés
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Notre défense nous a sauvés
Top 14 17e journée 9 LUNDI 2 FÉVRIER 2015 - MIDI OLYMPIQUE Lyon - Racing-Metro : 11 - 13 L’interview BRICE DULIN - ARRIÈRE DU RACING-METRO GÊNÉ PAR UNE BLESSURE AU BRAS DROIT, L’ARRIÈRE A INSCRIT UN ESSAI DE CLASSE AU CŒUR D’UN MATCH TERNE, MARQUÉ PAR DE NOMBREUSES APPROXIMATIONS. « Notre défense nous a sauvés » Propos recueillis par Sébastien FIATTE Pouvez-vous nous décrire votre essai et votre course folle ? Il y a une montée défensive des Lyonnais. J’hésite à faire la passe sur l’extérieur à cause de mon bras droit, encore un peu faible. Avec le ballon mouillé, je n’ai pas voulu prendre de risque, je me suis adapté (sourire). Après, Marc Andreu fait l’appel extérieur et je repique au centre. J’ai eu de la réussite. Laurent Travers a souligné les approximations de l’équipe et salué votre essai, expliquant que la classe d’un joueur avait fait la différence. Il y a des éclairs comme ça. Nous avons tenté des choses, à l’instar des Lyonnais. Mais c’est notre défense qui nous permet de gagner le match. Avec le froid et un ballon mouillé, les mains étaient un peu raides. Cela explique le nombre de ballons tombés. Notre défense nous a un peu sauvés. Nous avons eu peu de ballons à négocier et avons eu du mal à les conserver. Il fallait être réaliste. C’est mieux de gagner ce genre de matchs. Oyonnax était venu gagner chez vous après une parenthèse européenne. Lyon venait de battre Clermont et le Stade français à domicile. Ces expériences vous ont-elles servi ? Nous étions conscients de décompresser souvent après de grosses performances. Nous savions aussi que Lyon était une grosse équipe. Contre Clermont, elle avait été dominée avant de réaliser un dernier quart d’heure de folie. Elle dispose de très bons joueurs et joue très bien au rugby. Cela s’annonçait difficile. Nous avons su nous adapter et cela nous a souri. C’est bien. Tous les points sont bons à prendre. Après un début de match timide, le carton jaune infligé à Lavanini vous a-t-il réveillé ? Peut-être. Après avoir mis du temps à rentrer dans le match, une pénalité nous a permis de sortir de notre camp. Ensuite, le match était lancé. Mais c’était compliqué pour les deux équipes. Notre dé- INUTILE L fense nous a peut-être plus permis d’avancer que notre attaque ! Ronan O’Gara râle assez souvent le lundi, il va peut-être être content. (sourire) Les avants ont également fait beaucoup d’efforts en fin de match pour combler les vides et éviter qu’on se fasse percer. Lyon peine à percer les rideaux défensifs adverses. Aviez-vous la volonté de leur laisser le ballon et de vous appuyer sur votre défense ? Pas du tout. Lyon nous a privés de ballons et nous avons dû nous adapter en défendant très bien. La paire de centre, Casey (Laulala, N.D.L.R.) et Henry (Chavancy), a fait un énorme match, Yoann Audrin et Marc Andreu ont également « chacaillé ». Ce n’était pas un match joli à voir, sans beaucoup de rythme. C’était un match âpre. L’IRRÉGULARITÉ DE BRETT Il a également souffert d’une charnière peu inspirée. En première mi-temps, le demi de mêlée, Ricky Januarie, délivra deux passes dans les chaussettes et son jeu au pied derrière son pack ne fut pas toujours judicieux. À l’ouverture, Stephen Brett fit preuve d’irrégularité. Derrière eux, la ligne de trois-quarts, hormis par éclair comme cette course de Porical ( 1 0 e) o u c e t t e p e r c é e d e Sukanaveita (61e), ne fut quasiment jamais en mesure de faire la différence. « Nous avons peut-être trop joué à certains moments et nous nous sommes fait contrer, reconnaît le talonneur, Jean-Philippe Bonrepaux. Nous commettons une erreur en défense et nous le payons cash. C’est embêtant. Mais le Racing n’était pas venu pour nous faire de cadeaux. À nous de faire preuve de plus d’intelligence à l’avenir. Nous allons nous vider la tête pendant les vacances et reprendre le travail. Nous avons toujours su que ce serait dur. » S. F. ■ Vous êtes-vous entraîné normalement la semaine dernière ? J’ai repris l’entraînement il y a une dizaine de jours. Je n’ai aucune douleur. Le problème est le manque de force. Un nerf a été pincé au niveau des cervicales et cela demande du temps pour récupérer. Je ne suis pas à 100 % Ce déficit de puissance me préoccupe. Il est difficile de prévoir une fourchette pour savoir combien de temps cela prendra. Êtes-vous à 100 % de vos moyens ? Prêt pour les Bleus ? En dix jours, j’ai récupéré près de 90 % de la force dans le bras. Maintenant, c’est la dernière ligne droite. J’espère que cela reviendra vite. Le reste va bien, les jambes sont là. Et cela ne s’est pas trop mal passé ce soir. Cela évolue vite. J’espère que tout sera revenu dans l’ordre dans une semaine. ■ En bref... LE STAFF A DÎNÉ Les soirs de match, de nombreux partenaires, sponsors et amis dînent en présence des joueurs et de l’encadrement. Samedi soir, mille deux cents personnes ont participé au dîner de gala au Matmut Stadium après la réception du Racing. Un repas auquel le staff a failli ne pas être convié… Non pas en raison du risque, toujours possible, de défaite mais tout simplement parce qu’il a été question dans la semaine de céder la table du staff à des sponsors pour résoudre le manque de place. Après une grogne en interne, c’est une table habituellement réservée aux compagnes des joueurs qui a été sacrifiée. On joue la vingt-troisième minute. Sur un lancer de Jean-Philippe Bonrepaux, à hauteur des quarante mètres de Lyon, Julien Puricelli, le maître à jouer lyonnais dans les airs, est accroché en haute altitude par le deuxième ligne du Racing-Metro, Tomas Lavanini. Le troisième ligne retombe lourdement, les soigneurs entrent sur le terrain et Lionel Nallet se départit de son calme et de son flegme habituel pour aller tancer vertement le Parisien. Logiquement, M. Chalon sortit un carton jaune à l’encontre de ce dernier. Dominés depuis l’entame, les coéquipiers de Maxime Machenaud vécurent plutôt bien leur infériorité numérique. Elle sembla les réveiller sinon les révolter. Ils réussirent à desserrer l’étreinte adverse, à occuper le terrain, faisant oublier qu’ils n’étaient que quatorze, et même à se procurer leur première occasion de marquer, ratée, par une pénalité de Goosen (30e). Tomas Lavanini revint sur le terrain, en même temps que quelques flocons blanchissaient le ciel lyonnais. À quinze contre quinze, le Racing-Metro trouva aussitôt l’ouverture, par Dulin, auteur d’un slalom géant dans la défense lyonnaise. S. F. ■ ➠ PAS DE CUIVRE, PAS DE TERRAIN Depuis la construction du Matmut Stadium à l’été 2011, les équipes de jeunes du Lou galéraient pour trouver des terrains. La création d’un terrain synthétique au stade Georges-Vuillermet et l’installation de lumières au parc de Parilly, à quelques encablures du Matmut Stadium, avaient permis de stabiliser la situation depuis le début de saison. Las, l’éclairage sur les terrains de Parilly n’est plus utilisable en raison d’un vol de cuivre. La situation ne devrait pas revenir à la normale avant deux mois. De nombreuses équipes du club sont donc à nouveau sans stade fixe pour s’entraîner. Outre les arrangements avec les clubs de football ou de rugby amis, un terrain a été trouvé dans le Ve arrondissement, il mesure quarante mètres de large, sur… cinquante de long. Micro... Le match 11 - 13 Les stats Lyon - Racing-Metro À VÉNISSIEUX - Samedi 18 h 30 9 509 spectateurs. Arbitre : M. Chalon (Limousin). Note : ★★ Évolution du score : 3-0, 3-7 (MT) ; 3-10, 8-10, 8-13, 11-13. RACING-METRO : 1E Dulin (35e) ; 1T, 2P (47e, 59e) Goosen. Carton jaune : Lavanini (23e). Non entrés en jeu : 17. Vartanov, 21. Dambielle, 22. Planté. LYON : 1E Bonrepaux (49e) ; 2P Porical (20e, 63e). Non entré en jeu : 21. Regard. Blessé : G. Smith (genou gauche, examens complémentaires lundi). RACING-METRO > 15. Dulin ; 14. Audrin, 13. Laulala, 12. Chavancy, 11. Andreu ; 10. Goosen, 9. Machenaud (cap.) (20. Phillips 66e) ; 7. Gérondeau, 8. Claassen, 6. Lauret ; 5. Lavanini (18. Metz 49e), 4. Kruger (19. Dubarry 76e) ; 3. Mujati (23. Ducalcon 49e), 2. Lacombe (16. Szarzewski 49e), 1. Brugnaut. CONQUÊTE es Lyonnais connaissaient l’importance de la réception du Racing-Metro. Beaucoup avaient parlé de tournant à propos de ce match. Après deux victoires au forceps contre Clermont et le Stade français, acquises par un cœur énorme qui avait caché certaines lacunes, le Lou n’a pas réussi le test proposé par les Franciliens. Il a cédé sur un exploit individuel, une des craintes de l’entraîneur des avants, Olivier Azam. Pour le reste, le pack avait réuni toutes les conditions pour créer l’exploit. La touche ? Il l’a dominé, chipant six lancers adverses. La mêlée ? Il a fait oublier les galères vécues depuis le début de saison, même s’il a perdu la plus importante, en face des perches à moins de deux minutes du coup de sifflet final. Il a en outre marqué sur groupé pénétrant et souvent annihilé son adversaire dans ce secteur, comme ce fut le cas à la dix-septième minute. Le maul adverse fit du surplace et l’arbitre donna une mêlée au Lou. « Je tiens à féliciter les avants, confia Olivier Azam. Les gros ont bien travaillé dans la semaine et je suis fier du match qu’ils ont fait. Le Racing n’est pas souvent mis en difficulté devant. Après, c’est décevant de perdre en étant dominateur en conquête. » Le Lou s’est peut-être un peu trop entêté à vouloir faire vivre la balle malgré une température et un crachin en premier mi-temps peu propice aux grandes envolées. Ses lacunes dans le jeu au pied, récurrentes, deviennent criantes quand la balle se transforme en savonnette. > Un carton qui réveille LYON > 15. Porical (22. Munro 72e) ; 14. Romanet, 13. Lynn, 12. Sukanaveita, 11. Ratuvou ; 10. Brett, 9. Januarie (20. Lorée 54e) ; 7. Fourie, 8. G. Smith (19. Leguizamon 61e), 6. Puricelli ; 5. Nallet (cap.), 4. Basson (18. Ghezal 61e) ; 3. Tetaz Chaparro (23. Pungea 47e), 2. Bonrepaux (16. Fitzpatrick 54e), 1. Balan (17. Felsina 47e). LYON DOMINATEUR EN CONQUÊTE ET DANS LE COMBAT, LE LOU N’A PAS SU FAIRE FRUCTIFIER CET AVANTAGE AU SCORE. IL Y AVAIT DE LA PLACE POUR FAIRE MIEUX… LES ÉTOILES ★★ Dulin, Machenaud ; G. Smith, Bonrepaux. ★ Claassen, Kruger, Lauret ; Puricelli, Nallet, Basson. LES BUTEURS Porical : 0T/1, 2P/3. Goosen : 1T/1, 2P/4. TEMPS DE JEU : 31 MN ET 5 S Pénalités concédées Lyon 9 (5+4) Racing-Metro 11 (4+7) Plaquages Lyon 94 (27+67) Racing-Metro 137 (71+66) Franchissements Lyon 3 (1+2) Racing-Metro 3 (2+1) Turnovers concédés Lyon 19 (5+14) Racing-Metro 19 (13+6) Passes Lyon 129 (61+68) Racing-Metro 77 (23+54) La classe de Dulin Le Lou fut mal récompensé de son entame de match. Dès les premières minutes, les avants déroulaient un maul près de la ligne d’en-but adverse. Ils offraient une pénalité à leur buteur, Jérôme Porical (4e). Après un premier raté, l’ancien Perpignanais ouvrait le score (3-0, 20e). Mais les Racingmen défendaient avec propreté sans laisser de brèches ni concéder de pénalité. Sur leur première réelle offensive, ils voyaient également Johan Goosen rater les perches (30e). Cinq minutes plus tard, Brice Dulin éblouissait le Matmut Stadium de sa classe. Il profitait d’une montée défensive trop précipitée pour se jouer de Waisele Sukanaveita au sortir de ces vingt-deux. Puis, il se jouait de Jérôme Porical, grâce au soutien de Marc Andreu, pour aplatir entre les perches (7-3, 35e). Le Racing avait pris le score, il ne le lâcha plus. Après une pénalité de Goosen, Lyon envoya Bonrepaux à l’essai après une pénaltouche (10-8, 49e). Mais au contraire de ces deux précédentes sorties à domicile, il ne parvenait pas à emballer le match en deuxième période. À l’heure de jeu, une percée de Sukanaveita et une charge de Felsina fit passer un frisson dans les tribunes. Mais l’action fut avortée sur un en-avant de passe entre Brett et Fourie. Le Lou avait laissé passer sa chance. S. F. ■