Orry Jadis LA CHAPELLE EN SERVAL, GENI et L`HOTEL SAINT

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Orry Jadis LA CHAPELLE EN SERVAL, GENI et L`HOTEL SAINT
Orry Jadis ... LA CHAPELLE EN SERVAL,
GENI et L’HOTEL SAINT GEORGES
Très tôt, dès les premiers siècles de notre ère, ORRY LA VILLE (dont l’orthographe du nom changea maintes
fois : ORRY – AURY – OIRI 1857 – OYRI 1215 –AURIACUM 1140 – ORYACUM 1182- ORIM VILLE 1293 etc…)
fut l’une des toutes premières paroisses du diocèse de SENLIS. Il englobait alors dans son territoire, les biens et
les terres de LA CHAPELLE EN SERVAL . Cette situation dure jusqu’au XIIIème siècle, époque à laquelle les
deux villages furent séparés.
D’ailleurs, ORRY LA VILLE était la dénomination du village proprement dit, alors qu’ORRY LE CHATEAU se
trouvait sur l’actuel territoire de LA CHAPELLE. Le CHATEAU d’ORRY était situé au bord de la
ROUTE
ROYALE DES FLANDRES, en un endroit nommé aujourd’hui VIEUX CHATEAU.
Nous avons donc pensé qu’il était bon de mêler à l’histoire d’ORRY, celle de LA CHAPELLE EN SERVAL, tout
au moins dans les premiers siècles.
Dès les premiers siècles de sa fondation , l’ABBAYE DE CHAALIS possède des prés autour du village de GENI,
depuis longtemps disparu. Le nom diminutif de GEHENNI se rencontra sous diverses formes : GENI –
GEHENNI – JEHANGNY – JAIGNY dans de nombreux documents ; citons en quelques un :
en 1126, l’Abbesse de SAINT REMI de SENLIS est présente à la cure de GENI.
En 1156, LOUIS VII gratifia l’Abbaye de SAINT REMI de l’usage du bois mort dans son bois de GENNI.
« IN MORTIS BOSCQ GEHENNACI »
Dans la première moitié du XIII siècle le village de GENI ou GEHENNI disparaît peu à peu. A ses dépens se
développait LA CHAPELLE EN SERVAL, qui, situé sur la ROUTE ROYALE de PARIS à SENLIS attirait les
habitants de la campagne voisine.
L’abandon et la disparition d’un village se sont produits plus d’une fois dans notre région au cours des siècles,
et nous en avons aujourd’hui même un exemple sous les yeux : le village de NEUFMOULIN ne compte plus
que deux maisons habitées (document de 1930).
En 1246, le village de GENI étant presque complètement dépeuplé, ADAM DE CHAMBLY, Evêque de SENLIS,
régla que les revenus de l’église seraient réunis à ceux de l’église d’ORRY, dont la Seigneurie, au Prieuré de
SAINT NICOLAS D’ACY.
Après la disparition du village, l’endroit où il avait existé garda le nom de GENI, ainsi que le terroir
environnant et le bois voisin, défriché plus tard en partie. Dans la vente de THIERS, faite en Août 1276 par
JEAN de TILLY à RENAUD de NANTEUIL, Evêque de BEAUVAIS, figure le moulin de NEUFMOULIN, qui à
« SON USAGE DE BOIS A ARDOIR AU FOIS DE JEHANGNI »
Une charte de 1219 mentionne des prés à GENI « JAIGNIACUM » près du ruisseau de la RIMEUSE, « JUSTA
RIPPARIAM QUE DICITA RIMOSA ». c’est le ruisseau actuel de la BATARDE, il figure encore sous le nom de
RIMEUSE sur la carte du domaine de CHANTILLY et des environs dressée en 1744 par DELAVIGNE ; la
fontaine BATARDE lui donne naissance près de LA CHAPELLE. Le ruisseau traverse la route nationale entre
LA CHAPELLE et PONTARME, sous le pont RIMEUSE, pour aller rejoindre la THEVE au dessus de
MONTGRESIN. C’est avant de traverser la route que le ruisseau arrosait le village et les prés de GENI.
Enfin, dans un acte de 1527, il est dit que les 22 arpents de pré possédés par l’Abbaye de CHAALIS à GENI,
tiennent d’un bout à la FONTAINE AUX BATARDS (FONTAINE BATARDE). Le terroir de l’ancien GENI
commençait donc tout près de LA CHAPELLE et c’est dans la première partie du cours de la RIMEUSE,
jusqu’au lieu-dit la CENSIERE, qu’il faut chercher l’emplacement du village disparu.
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Cette explication topographique était nécessaire pour la compréhension des documents qui vont être cités.
Le premier de ces documents intéresse la puissante famille de GARLANDE. GUILLAUME IV de GARLANDE
réclamait certains droits sur les prés que l’abbaye de CHAALIS possédait à GENI et qu’il disait relever de son
domaine : « AD DOMINIUM ET FEDOUM NEUM PERTINENTIBUS ». Le nom de GENI ne se trouve pas dans
la chartre de GUILLAUME de GARLANDE, mais l’emplacement des prés en litige a été précisé par le moine qui
rédigea l’inventaire des chartes de CHAALIS au début du XIVème siècle « DE COMPOSITIONE PACIS…
SUBER QUIBUSDAM PRATIS DE GENI, QUI DEUSAT (GUILLAUMUS) AD SUUM FEODUM PERTINERE ».
Par une chartre de 1185, GUILLAUME renonce à ses prétentions reconnaissant qu’il avait été mal informé des
droits de l’abbaye. Quelques années plus tard, ROBERT DE GARLANDE concède aux religieux de CHAALIS,
dans la traversée de sa terre, l’usage du chemin qui, de la ROUTE ROYALE (VIA REGALI) de PARIS à SENLIS,
conduisait à la GRANGE DE COMMELLES.
La charte de GUILLAUME donne d’intéressantes indications sur la famille DE GARLANDE à cette époque, et
permet de rectifier la généalogie dressée par ANSELME et ses continuateurs.
Elle présente les membres de la famille dans l’ordre suivant : GUILLAUME IV DE GARLANDE et sa femme
IDOINE DE TRIE, leurs fils GUILLAUME V, ANSEAU, ROBERT, THIBAUD et la femme de l’aîné :
CLEMENCE. Celle-ci n’est pas mentionnée par le Père ANSELME qui ne cite qu’ALIX DE CHATILLON mariée
en 1193, certainement la seconde femme de GUILLAUME V, puisque nous lui connaissons en 1185 une
première femme nommée CLEMENCE. Enfin, les parents de GUILLAUME V DE GARLANDE figurent parmi
les témoins de l’acte, il s’agit de ses neveux : GAUTIER et ROGER fils de ROBERT DE COMPANS et ses
familiers ANDRE DE QUEUX, ALEXANDRE, HERBERT, ROBERT.
Outre ces noms, la charte donne ceux des témoins du fils aîné de GUILLAUME V : ARCHAMBAUD DE
RADUEZ, CHEVALIER, HECELIN et AMAURY, moines de CHAALIS, HUGUES et GAUTIER, convers ; puis,
parmi les témoins d’IDOINE et de ses autres fils : OUDARD curé de RARAY, RAOUL, clerc, JEAN
ROONDELS, chevalier.
En 1219, les religieux de CHAALIS achetèrent à LA CHAPELLE EN SERVAL, une maison qui devint le chef
lieu du petit domaine qu’ils possédaient aux environs : elle leur fut vendue en toute propriété par les religieux
de SAINT REMIS DE SENLIS avec l’approbation de l’Evêque de cette ville.
L’acte rappelle qu’un certain WARINGOLO, après avoir vendu la maison aux religieux de SAINT REMI l’avait
tenue à Cens ; WARINGOLO approuva la vente faite à CHAALIS, ainsi que ses fils EUSTACHE, PIERRE,
THIBAUD, HELIAS, sa fille HELOISE et son beau frère ETIENNE DE CHOA. Cette maison dite « L’HOTEL DE
SAINT GEORGES » existe encore à LA CHAPELLE EN SERVAL et elle est toujours désignée sous le même
nom ; elle comporte autant d’intérêt qu celle de COMMELLES, car toutes deux datent de la même époque. Les
religieux de CHAALIS rattachèrent alors le petit domaine de SAINT GEORGES GENI à la GRANGE DE
COMMELLES, dont il devint une annexe. Voilà pourquoi les chartes relatives aux biens de LA CHAPELLE et
de GENI sont inventoriés au chapitre de COMMELLES dans le manuscrit latin II003 de la BIBLIOTHEQUE
NATIONALE.
Au mois d’avril 1240, en présence de l’official de SENLIS, RENAUD, fils de mademoiselle FLORIE DE LA
CHAPELLE, et sa femme MELISSENDRE, abandonnent aux religieux de CHAALIS quatre deniers parisis de
cens qu’ils recevaient annuellement de l’abbaye pour un pré sis à GENI. Les frères et les sœurs de RENAUD,
PIERRE, RAOUL, AUDE et AGNES s’unissent à lui pour renoncer à tout droit éventuel sur le dit pré. En
compensation, les donateurs reçoivent de l’abbaye la somme de 60 livres parisis. C’est donc une vente déguisée,
les constitutions de l’ORDRE DE CITEAUX ne permettant aucune acquisition ; en d’autres termes, l’abbaye
rachète 4 deniers de cens annuels aux prix de 60 livres.
En février 1270, OUDARD DE LA CHAPELLE et AGNES DE PONTARME sa femme, vendent à CHAALIS,
devant l’official de SENLIS, un demi arpent de terre à LA CHAPELLE EN SERVAL, tenant d’un côté à l’HOTEL
SAINT GEORGES et de l’autre côté à la terre d’AMAURY DE LA CHAPELLE, moyennant 60 sols parisis. En
même temps, JEAN DE BOREST, escuyer, fils du défunt SEIGNEUR EUSTACHE, de qui la terre vendue était en
mouvance, la concède à l’abbaye de CHAALIS.
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Un an plus tard (février 1271), EUDES DE LA CHAPELLE et sa femme AGNES DE PONTARME, JEAN
GRANDHOMME et sa femme BERTHE vendent aux religieux de CHAALIS un demi arpent de pré sis à GENI,
dans la coursive de l’abbaye et chargé de deux sols parisis de cens annuel, tenant d’un côté aux prés des
religieux de SAINT REMI, d’autre côté au pré de SIMON NAVARRE, d’un bout aux prés de l’abbaye de
CHAALIS, d’autre bout aux terres de JEAN GRANDHOMME et de son beau frère NIVELON.
JEAN D’ANGICOURT, chanoine de SENLIS avait acquis de GUILLAUME CONSTANT DE SURVILLIERS en
1278, et d’OUDARD LE BOURGUIGNON et sa femme AGNES DE PONTARME en 1281, des biens importants
à la CHAPELLE EN SERVAL ; ils mourut en octobre 1291, laissant à ses exécuteurs testamentaires pleins
pouvoirs pour en disposer.
La succession comprenait dix arpents de prés, des revenus censuels tant sur maisons que sur terres, évaluées à
110 sols parisis, des maisons et masures à LA CHAPELLE et GENI (sau le MANOIR qui était donné à l’HOTEL
DIEU de SENLIS) et généralement tout ce que le défunt possédait au jour de son décès, avec tous droits, actions,
justice haute et basse. Les exécuteurs testamentaires du chanoine fondèrent en l’église SAINT FRAMBOURG,
une chapelle sous le patronage de SAINT GEORGES le Chapelain devait célébrer chaque semaine quatre messes
pour le saut de l’âme de JEAN D’ANGICOURT. En mars 1297, avec le consentement de l’Evêque de SENLIS, du
doyen et du CHAPITRE de SAINT FRAMBOURG, JEAN LE TYOULAIS, chapelain de la chapelle SAINT
GEORGES, bailla aux moines de CHAALIS, à titre de cens perpétuel, les dix arpents de prés sis à GENI, le cens
était fixé à la somme de huit livres qui lui serait versé annuellement, dans sa maison de SENLIS, moitié à la
SAINT REMI, moitié à PAQUES (chapitre de GUEPELLES, autre propriété de l’abbaye de CHAALIS –
GUEPELLES, se trouvait sur une grande route de PARIS à SENLIS à la hauteur et à droite de MARLY LA
VILLE, au dessus de la jonction de la route et du pavé d’AVESNES – chartre classée parmi celles de
VAULERAN).
Ces prés étaient en 4 pièces, la première contenait huit arpents et demi, tenait d’un côté au ruisseau du pâturage
commun, de l’autre aux prés de SIMON NAVARRE, d’un bout au lieu dit DONAY et d’autre bout aux prés de
CHAALIS. La deuxième, d’un demi arpent, était contiguë aux prés des religieux de SAINT REMI et à ceux de
l’abbaye de CHAALIS. La troisième, au lieu dit MEZERAY, d’une contenance de trois quartiers, touchait aux
terres et aux prés de SAINT REMI, aux terres de JEAN LE TUILIER et aux prés de CHAALIS, elle était
indivisible entre le CHAPELAIN de SAINT GEORGES et NIVELON DU MOUSTIER. La quatrième, d’un demi
arpent était située près de la SAUSSAIE des frères de LA TRINITE DE PONTARME et touchait d’autre part aux
prés SIMON CHEVE.
Le 1er août 1299, le chapitre de SENLIS concède en main morte à l’abbaye de CHAALIS, une pièce de pré que le
chanoine JEAN D’ANGICOURT avait tenue du chapitre à deux deniers de droit cens, payables à la SAINT
REMI au matutinaire de l’église de SENLIS, cette pièce de pré contenant deux arpents et demi était située à
GENI (JAIGNACUM) près du ruisseau de RIMEUSE. Cette concession est faite moyennant une rente de cinq
sols que l’abbaye de CHAALIS versera chaque année au matutinaire.
Il faut franchir un espace de 2 siècles, pour rencontrer la dernière donation faite à l’abbaye de CHAALIS sur le
terroir de LA CHAPELLE EN SERVAL ; en janvier 1500, PHILIPPE D’AUNOY, SEIGNEUR D’ORVILLE, avait
délaissé à DENIS FOURDRY, JEAN DE MAILLY et autres, le fief d’AUNOY sis à LA CHAPELLE EN SERVAL,
à la charge de huit sols parisis de cens, en se réservant la foi et l’hommage.
Le 16 janvier 1509, PHILIPPE D’AUNOY fit don de ces huit sols de cens à l’abbaye de CHAALIS en même
temps qu’il recevait 60 sols pour se désister du retrait féodal du fief de TILLY. (le don des huit sols de cens
équivalait au don du fief même, dont les religieux devinrent propriétaires.
La contenance du petit domaine de LA CHAPELLE-GENI est indiquée dans l’aveu et dénombrement rendus du
roi en l’an 1500 par l’abbaye de CHAAALIS : « les religieux ont eu la ville de LA CHAPELLE EN SERVAL au
bout d’icelle ville, sur le grand chemin de SENLIS à PARIS, une grange et maison ainsi que le lieu s’étend et
comporte, qui était des appartenances de l’Hôtel de COMMELLES, et ont pareille justice es terres et prés
appartenant aux dit Hôtel de LA CHAPELLE, comme au dit Hôtel de COMMELLES, savoir : haute, moyenne et
basse auquel Hôtel et Grange appartiennent 32 arpents ou environs de prés ou plusieurs lieux et place en la
prairie d’icelle ville, es lieux dits JAUGNY, DONAY, MEZERAY, la SAULSOIS (SAUSSAIE) des FRERES DE LA
TRINITE DE PONTARME et le pré aux veaux ; item du côté et au long d’icelui HOTEL et GRANGE du côté
dévers SENLIS, il y a demi arpent de terre appartenant au dit Hôtel, desquels 32 arpents de prés, 10 étaient
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redevables et trop chargés, pourquoi les dits religieux y ont renoncé et n’en ont plus maintenant que 22 arpents,
francs et sans aucune charge ».
Les religieux avaient en effet renoncé en 1432 au bail emphytéotique des 10 arpents appartenant à ST
FRAMBOURG et il ne leur restait que 22 arpents.
Les moines avaient depuis longtemps cessé d’exploiter eux-mêmes leurs biens ruraux et dans les
documents concernant ST GEORGES, nous trouvons une sentence du 23 novembre 1527 rendue par
REGNAUD DE CONVILLIERS, Prévost de SENLIS, condamnant, de leur consentement , LAURENT
TACONNET , LAURENT RIZEBERY « se portant forts de leurs femmes », NICOLAS CHARPENTIER, SIMON
CPSSU, tuteur de Germain CHARPENTIER, enfant mineur, tous héritiers de feu JEAN CHARPENTIER, de LA
CHAPELLE EN SERVAL, détenteurs « d’une maison, grange, étables, cour et jardin avec grande pièce de pré, le
tout entre-tenant ensemble sis au dit lieu de LA CHAPELLE, où prend comme enseigne l’image de ST
GEORGES, contenant le tout un arpent et demi et dix huit verges ou environ, tenant d’une. part aux dits
héritiers, d’autre part à JEAN BASSE, d’un bout par devant sur la rue nommée le petit chemin de PARIS et
d’autre par derrière aux franchises de SAINT DENIS, item une pièce de pré sise en la prairie du dit lieu de LA
CHAPELLE, assez près des GENETTES, contenant 16 arpents ou environ, tenant d’un bout vers la FONTAINE
AUX BATARDS, à payer chaque année aux abbés et couvent de CHAALIS, la somme de 8 livres parisis de cens,
sur cens ou rente annuelle et perpétuelle, que les dits religieux ont droit de prendre et percevoir par chacun an,
à la ST MARTIN d’hiver sur les héritages dessus dits, à cause et au moyen de la fondation, dotation et
augmentation d’icelle église et abbaye ».
Le fief d’AUNOY abandonné aux religieux en 1509 par PHILIPPE d’AUNOIY, seigneur d’ORVILLE, se
composait de 12 arpents et demi de pré à la FONTAINE AUX BATARDS (ou dix arpents et 26 perches à la
grande mesure).
L’inventaire des titres de CHAALIS, rédigé au XVIIIème siècle mentionne 3 documents relatifs à ces prés :
1)
« 19 décembre 1528, titre nouveau pour les religieux de CHAALIS, par JEAN DE BONVILLIERS, JEAN
EUDE et GUILLAUME MOREAU de huit sols parisis de cens sur amende de sept sols six deniers à cause d’un
pré contenant 12 arpents et demi faisant partie d’une pièce de pré masure et aunoie contenant 15 arpents à la
FONTAINE AUX BATARDS ».
2)
« en 1594 autre titre nouveau de la dite redevance par JACQUES BASSE, GERMAIN MORISSEAU et
autres ».
3)
« 23 septembre 1627 autre titre nouveau de la dite redevance par NICOLAS MORISSEAU et THOMAS
BEAUDIER ».
Le domaine des moines de CHAALIS à LA CHAPELLE EN SERVAL se composait donc, outre l’HOTEL ST
GEORGES, de deux parties de prés auxquelles nous donnerons pour les distinguer, les noms de GENI (17
arpents) et de la FONTAINE AUX BATARDS (10 arpents 26 perches).
Les 17 arpents et la maison de ST GEORGES furent aliénés par contrat du 1er février 1570 à PIERRE
DOUTRELEAU comme plus offrant et dernier enchérisseur pour la somme de 485 livres tournois, plus les frais
(5%) et à la charge de deux deniers de cens par arpent à payer aux religieux de CHAALIS au jour de la ST
REMI .
Cette aliénation était faite en raison de l’ordonnance de CHARLES IX prescrivant une taxe sur les biens
éclésiastiques afin de pourvoir aux dépenses nécessitées par les guerres de religions.
Un arrêt du Grand Conseil de l’année 1649 permit aux religieux de rentrer par voie de retrait en possession des
biens aliénés. Les propriétaires, parmi lesquels, la DAME de RAMBOUILLET, durent recevoir le prix principal
de l’aliénation « ensemble les frais et loyaux coûts ».
CHAALIS ne conserva pas l’HOTEL ST GEORGES, et l’aliéna de nouveau par bail emphytéotique de 99 ans
moyennant une rente annuelle de huit livres.
Les détenteurs du bail le donnèrent en location pour 40 livres 10 sols, mais les réparations étaient à leur charge,
celles-ci absorbant le montant du loyer. La rente annuelle due à l’abbaye n’était plus payée, aussi, l’abbé, par un
arrêt du 18 août 1711 rendu au Grand Conseil, rentra en possession de la maison, qu’il s’empressa d’aliéner de
nouveau, mais définitivement cette fois.
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Le 23 Juin 1712, PAUL de LIONNE, abbé commanditaire de CHAALIS passa par devant notaire un contrat par
lequel il vendait moyennant 40 livres de rente annuelle et perpétuelle non rachetable à DAME CHARLOTTE,
MADELEINE HUGUET, Veuve de NICOLAS CHARLES CESAR, MARQUIS DE COTENTIN, BARON DE
MERY, de SURVILLIERS, SEIGNEUR DE LA CHAPELLE, SEIGNEUR D’ORRY et NEUFMOULIN etc… (I)
demeurant en son hôtel PLACE ROYALE à PARIS, la maison et HOTEL DE ST GEORGES avec la cour, jardin,
terres et dépendances sans qu’il soit dû aucun droit, si ce n’est en cas de vente.
L’abbaye, ou plutôt l’abbé (car ST GEORGES avait été attribué à la mense abbatiale) trouvait un avantage à cette
opération qui le déchargeait des frais d’entretien.
Le contrat donnait à l’acquéreur la jouissance la plus complète, l’autorisant même à démolir les bâtiments s’il le
jugeait à propos. En outre, l’acquéreur payait à l’abbé de LIONNE, pour l’indemniser, les arrérages de la rente
de huit livres qui n’avait pas été perçue depuis 29 ans, une somme de 200 livres plus 6 livres 4 sols pour les frais
de retrait.
Enfin, le domaine de LA CHAPELLE était hypothéqué pour garantir la rente. Lorsque JEAN OURSIN, devenu
en 1726 Seigneur de LA CHAPELLE fit demander à l’abbaye une déclaration pour former le terrier de sa
Seigneurie, on lui répondit qu’on ne refusait pas de faire la déclaration, mais que de son côté, il passerait titre
nouveau de la rente de 40 livres et payerait les droits seigneuriaux comme nouvel acquéreur avec les arrérages
échus de la rente.
Il ne semble pas que cette malheureuse rente ait été régulièrement payée. Une sentence du 17 décembre 1744
rendue au baillage de SENLIS dans la cause entre LOUIS DE GOURDON, COMTE DE CLERMONT, abbé
commanditaire de CHAALIS et les religieux d’une part et JEAN OURSIN, ECUYER, SEIGNEUR DE LA
CHAPELLE d’autre part, condamne celui-ci à payer à la ST JEAN les 40 livres de rente foncière créée par le
contrat d’aliénation de l’HOTEL ST GEORGES ainsi que 29 années d’arrérages et en outre à passer déclaration
de 6 arpents 66 perches de pré qu’il possède à LA FONTAINE aux BATARDS, relevant de l’abbaye à cause du
fief d’AUNOY et faisant partie de 10 arpents 26 perches qui composent ce fief.
Enfin, une note de 1768 relative à l’état des revenus de l’abbaye est ainsi conçue :
« LA CHAPELLE EN SERVAL doit par an, à cause de l’HOTEL ST GEORGES que le Seigneur s’est approprié au dit
lieu, une rente de 40 livres – l’étoit, ci-devant Madame OURSIN qui en était chargée et Monsieur LE QUOY notre bailli
qui recevait ».
La Seigneurie est vendue à Monsieur DE FRANCLIEU, escuyer de Monseigneur le PRINCE DE CONDE, le
décret est chargé de cette rente. Il faudra avoir recours à Monsieur REGNARD de GOZENGRE ou à Monsieur
BACOUEL pour être payé (2). Il est dû quelques années.
C’est en effet le 10 février 1768 que JEAN FRANCOIS ANSELME DE PASQUIER, COMTE DE FRANCLIEU,
ECUYER CAVALCADOUR du PRINCE DE CONDE et commandant ses équipages, acquit de JEAN BAPTISE
MATHIEU OURSIN, Seigneur de SOLIGNY, MAITRE d’HOTEL du ROI, fils et héritier de JEAN OURSIN et de
CATHERINE ALLEN, la SEIGNEURIE DE LA CHAPELLE EN SERVAL au prix de 100.000 livres. Il ne quitta
son domaine que pour rejoindre son maître à l’étranger en 1792.
Nous avons vu que JEAN OURSIN possédait outre l’HOTEL ST GEORGES, 6 arpents 66 perches de pré, faisant
partie de 10 arpents 26 perches du fief d’AUNOY, sis à la BATARDE. Il restait donc aux religieux de ce côté, un
peu moins de 4 arpents, qui, ajoutés aux 17 arpents de GENI, donnaient un total de 20 ou 21 arpents.
Les prés dont le revenu avait été attribué à la mense conventuelle, étaient divisés en 2 lots d’environ 10 arpents
chacun. L’un par bail passé le 15/07/1734 avait été loué pour 9 ans à dater de la fauchaison de 1743 à JACQUES
DELARUELLE marchand à LA CHAPELLE moyennant 100 livres. En 1751, la totalité fut donnée en location à
PIERRE GILLES moyennant 200 livres et 2 chapons.
En 1767, le bail fut renouvelé aux mêmes conditions à sa fille aubergiste à LA CHAPELLE puis le 15 février
1782 à JEAN NICOLAS DEVOUGE .
Les prairies de la CENSIERE, c’est le nom qu’elles portent encore aujourd’hui, furent adjugées le 22 décembre
1790 à LOUIS CHARLES, MARIE, SEGUIN, COMMISSAIRE DU ROI près le Tribunal du district de Senlis
moyennant 15.100 livres.
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Quant à l’HOTEL ST GEORGES, il fait toujours partie du domaine de LA CHAPELLE, il en reste une partie de
bâtiments avec caves voûtées dont la construction remonte selon toute apparence au XIIIème siècle. Les fenêtres
de la façade datent de cette époque.
La maison a été, au début du siècle, l’objet de sérieuses réparations et l’architecte s’est appliqué à conserver son
caractère de vieille grange monastique.
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Note I –
Les Seigneurs de SURVILLIERS, LA CHAPELLE, ORRY et NEUFMOULIN étaient entrés dans la
maison de COTENTIN par le mariage (Ier octobre 1680) de GENEVIEVE DE BRION, fille de CLAUDE
DE BRION, BARON de SURVILLIERS, PRESIDENT à la COUR DES AIDES DE PARIS, avec NICOLAS
GILLE DE COTENTIN, Seigneur de COUTAINVILLE. Leur fils NICOLAS CHARLES CESAR, MARQUIS
DE COTENTIN, mourut jeune, ne laissant qu’une fille CHARLOTE-LUCIE qui ne vécut pas. Les
COTENTIN DE TOURVILLE, dont l’illustre amiral, étaient la branche cadette de cette famille. La mort
de CHARLOTTE-LUCIE survenue le 14 janvier 1716, ouvrit une succession fort embrouillée et
nécessita la vente des Seigneuries de LA CHAPELLE EN SERVAL, d’ORRY et NEUFMOULIN qui
furent acquises en 1726 par JEAN OURSIN écuyer secrétaire du ROI.
Note 2 –
Monsieur BACONEL était le notaire de l’abbaye. NICOLAS de GOZENGRE, doyen des procureurs au
baillage et siège présidial de SENLIS, greffier en chef de la Capitainerie royale d’HALATTE, lieutenant
des justices de CHANTILLY, était mort en 1746 laissant 2 fils : LOUIS-LAURENT, avocat au
parlement, juge-châtelain de la châtellerie de CHANTILLY jusqu’à la fin de mars 1787, date à laquelle
il résilia ses fonction en raison de son grand âge, et LOUIS-CHARLES-NICOLAS-RIEUL, procureur au
baillage et siège présidial de SENLIS, greffier des justices de CHANTILLY en 1777. C’est sans doute
ce dernier que désigna la note relative à LA CHAPELLE EN SERVAL.
Orry Jadis ... LA CHAPELLE en SERVAL GENI et l'HOTEL St GEORGES – Etude de d'Ernest Dupuis et de Gustave Macon repris par C Rivet pour une diffusion en 1981 par l'APSOM - Transcription
numérique du texte pour le site de l'APSOM: Françoise Coqueret et Danielle Buscaylet - Mise en ligne
Roland Heinrich ©APSOM/HR Mars 2009
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