catalogue - La France au Japon
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catalogue - La France au Japon
France × Japon ensemble pour demain 日本×フランス 共に明日に向かって Vente caritative d’art contemporain au profit des sinistrés du Japon à l’initiative de Philippe Faure, Ambassadeur de France au Japon, et parrainée par Issey Miyake. Vente, le lundi 20 juin 2011, à 19h30, à Drouot Montaigne, dirigée par Georges Delettrez et Pierre Cornette de Saint Cyr, commissaires-priseurs. Exposition publique samedi 18 et dimanche 19 juin 2011, de 11h à 18h, lundi 20 juin 2011 de 11h à 15h, dans les salons Drouot Montaigne. © Lucille Reyboz L e 11 mars 2011, le Japon a été frappé par l’une des plus grandes tragédies de son histoire. Depuis, de nombreux artistes français se sont mobilisés pour témoigner leur soutien aux sinistrés du Tohoku. Cet élan de solidarité a contribué à la mise en place d’une aide humanitaire de première urgence dans les territoires touchés par le grand tremblement de terre et le tsunami. Aujourd’hui, il est nécessaire de mener une action pour l’avenir de ces régions et leur reconstruction. Avec sa campagne « France-Japon : ensemble pour demain », l’Ambassade de France à Tokyo entend accompagner le Japon sur le long terme, à travers un ensemble de projets culturels qui, à la fois, contribueront à renforcer les liens d’amitiés franco-japonais et permettront de poursuivre les levées de fonds pour le sauvetage du patrimoine et la renaissance du Tohoku. Alors que la situation reste grave à Fukushima, la France est plus que jamais aux côtés du Japon dans l’épreuve. Le dîner de charité orchestré par les grands chefs français et présidé par notre Ministre d’Etat, Monsieur Alain Juppé, le 14 juin dernier dans les salons du Quai d’Orsay, en est un signe fort. D’autres chefs français et Japonais nous accompagneront, le 14 juillet, dans le Tohoku pour célébrer notre fête nationale avec les réfugiés, en liaison avec la Société francojaponaise de Fukushima. A travers ces événements comme avec la grande vente aux enchères organisée à Drouot Montaigne, la mobilisation pour le Japon continue. Avec une grande générosité, quatre-vingt artistes français et japonais ont répondu à notre appel et ont offert une œuvre pour cette vente exceptionnelle présentée à Drouot Montaigne. Qu’ils exposent régulièrement au Japon, qu’ils soient anciens résidents de la Villa Kujoyama, Japonais installés à Paris ou encore Français vivant à Tokyo, tous ont souhaité montrer leur attachement au Japon. Je tiens à les en remercier chaleureusement. Je souhaite également exprimer mes pensées les plus amicales à Issey Miyake qui, en acceptant d’être le parrain de cette initiative, nous adresse un magnifique message d’espoir. C’est en concertation avec lui, ainsi que Tadao Ando et le Comité pour la reconstruction, que l’intégralité des adjudications sera versée aux régions sinistrées. Cette vente aux enchères a pu être organisée grâce à la complicité de Maître Georges Delettrez et de Maître Pierre Cornette de Saint Cyr, que je remercie d’avoir répondu avec leur spontanéité et leur enthousiasme habituels à cette idée qui a germé dès les premiers jours suivant la tragédie et qui s’est concrétisée grâce à eux. Connaissant le brio avec lequel ils dirigent les enchères et constatant la qualité impressionnante des œuvres proposées, je suis persuadé que cette action sera un franc succès et nous encouragera à continuer, avec nos amis japonais, à construire ensemble l’avenir. Philippe Faure Ambassadeur de France au Japon 5 Lot no 1 Lot no 2 Jean-Michel Alberola (1953, vit à Paris) Qu’il réalise des néons, des dessins, des peintures ou des films, Jean-Michel Alberola propose une lecture du monde et mène une réflexion sur les pouvoirs du mot et de l’image. Profondément attaché au Japon, l’artiste a longuement séjourné auprès des habitants du petit village de Koyamaru, dans la préfecture de Niigata. Il y a tourné un film, à la fois poétique et engagé, après avoir réalisé en 2003, La maison des petites utopies, dans le cadre de la triennale d’Echigo-Tsumari. Une exposition personnelle lui a été consacrée, à l’automne 2009, par la Maison Hermès de Ginza, à Tokyo. Icone des populations. film. (2011) dessin sur papier 57 × 38,5 cm Astronomie populaire (2010) lithographie, 40 ex. / Arches 76 × 60 cm courtesy : Item éditions, Paris estimation : 4 000 / 5 000 € estimation : 600 / 800 € 6 Lot no 3 Chiho Aoshima (1974, vit à Tokyo) Manipulant avec virtuosité la technologie et le dessin par ordinateur, Chiho Aoshima est reconnue sur la scène artistique internationale pour ses œuvres aux couleurs acidulées, qui mettent en scène un monde onirique et étonnant, peuplé de jeunes filles, d’insectes et de reptiles. Evoluant dans un décor de ville, de monde aquatique, d’épaisse forêt ou de cimetières, ses personnages hésitent entre la féérie de l’enfance et la violence de la réalité, et basculent souvent dans le cauchemar et l’angoisse. Scènes de catastrophes, d’accidents ou de désastres naturels, les œuvres de Chiho Aoshima sont une réaction à l’horreur du monde. Récemment, l’artiste s’est davantage tournée vers le dessin au crayon et la sculpture. Kasuga Deer And Peacock Mandala (2011) crayon de couleur et aquarelle sur papier ø 25,4 cm © 2011 Chiho Aoshima / Kaikai Kiki co, Ltd., All rights reserved estimation : 6 000 / 8 000 € 7 Lot no 4 Nobuyoshi Araki (1940, vit à Tokyo) Considéré comme l’un des plus grands photographes japonais, Nobuyoshi Araki convoque toutes les techniques photographiques : couleur, noir et blanc, panoramiques, moyens formats, Polaroïd… Ses images de ciels, de chats, ou de Tokyo côtoient des natures mortes ou des portraits de jeunes filles dans des mises en scène érotiques hautement sophistiquées. C’est essentiellement à travers une approche autobiographique qu’Araki contemple la culture nippone et ses profonds bouleversements. Dans les années 1990, il explore la vie et l’amour, la sensualité et la mort, le temps et le réel, et publie Sentimental journey - winter’s journey, hommage à sa femme et muse, Yoko. Personal Sentimentalism in Photography (2000) tirage noir et blanc, signé et daté 28,3 × 35,5 cm courtesy Taka Ishii Gallery estimation : 1 200 / 2 000 € 8 Lot no 5 Lot no 6 Luc Arasse Valérie Archeno (1972, vit à Paris) Ancient résident de la Villa Kujoyama, à Kyoto, en 2009. « J’ai trouvé dans les foules paisibles du Japon un sentiment que je ne connaissais pas : celui d’être un étranger que rien ne menace et que très peu oblige. Il n’y avait qu’à se laisser porter, sans protection, dans le sens de la marche. Je me suis étonné sans fin de cette sensation d’enveloppement, celle d’une apaisante étrangeté : quelque chose toujours m’échappe, résiste à entrer dans le cercle de ma familiarité, mais sans jamais me déranger ni me heurter. Par la photographie, j’ai essayé de faire durer cette sensation. Traverser le paysage, le reconstruire dans le cadre photographique, en laissant ouverte la surprise, ce qui peut advenir. » —Luc Arasse L’univers photographique de Valérie Archeno est basé sur des images épurées où sont mis en scène des personnages dans la nature, qui évoquent parfois un groupe au bord de la folie. Son attention se porte sur leurs rapports évoluant dans cette nature transformée, artificielle, les plaçant dans d’étranges situations, les poussant à la limite de l’absurde. Du portrait à la photo de groupe, quelque chose vient/est en train de/va se passer. Transmission, jeu, amour, folie, fascination. Ces images elliptiques figent des moments clés que l’énigme fait basculer dans l’étrange. Musique, mode, publicité ou expositions, les photographies de Valérie Archeno nous touchent comme une interrogation sans fin. Sans titre (immeuble d’habitation, banlieue de Sendai) série Aménité (2002) tirage 45 × 60 cm ( 65 × 85 cm avec le cadre) Villiers Sur Marne - 1h01 (2008) tirage photo contrecollé sur aluminium Dibond 50 × 50 cm estimation : 500 / 700 € estimation : 300 / 500 € 9 Lot no 7 Lot no 8 Art Orienté Objet Résidents à la Villa Kujoyama en 2008. En 1991, l’artiste Marion Laval-Jeantet et le scénographe Benoît Mangin se sont réunis sous le nom d’Art Orienté objet pour travailler l’installation, la performance, la vidéo et la photographie autour du thème du Vivant. Ce qui les conduit à aborder aussi bien la biologie, que les sciences du comportement, l’écologie ou l’ethnologie dans des créations poétiques et inattendues, autant politiques que visionnaires. Leur souci écologique les porte à produire des œuvres où le caractère artisanal est revendiqué et le recyclage fréquent. Leurs travaux dans le domaine de la biotechnologie les ont rattachés au mouvement Art Biotech, mais on pourrait aussi bien les classer comme des artistes observateurs sociaux, des artistes anthropologues, dont le mode opératoire est de se confronter à un terrain d’expérience pour tirer du vécu une vision transmissible, un « objet actif ». Prônant un art de la résistance aux systèmes qui cantonnent l’artiste dans une unique fonction de concepteur d’œuvres, ils mènent des activités de recherche, d’enseignement, de militance et d’organisation d’exposition parallèlement à leur travail artistique. Ils viennent de remporter le Golden Nica du Prix Ars Electronica 2011. Agathe de Bailliencourt (1974, vit et travaille à Berlin) Agathe de Bailliencourt est peintre et travaille d’abord sur toile et papier, autour de l’écriture manuscrite et de la répétition. Elle créée également des installations de peinture ou de lumière dans des pièces, dans la rue, ou directement sur des bâtiments. Son travail a été présenté lors de la Shanghai Youth Biennale en 2005, à la Biennale de Singapour en 2006, au Shanghai Zendai Museum of Modern Art en 2008 et lors de nombreuses expositions personnelles et collectives à Paris, Berlin, New York, Toronto, Osaka, Singapour. Elle a exposé à plusieurs reprises à Tokyo en 2009 : à l’occasion de la première édition de Roppongi Art Night et dans le cadre de l’exposition No man’s land dans les anciens bâtiments de l’Ambassade de France. En 2010, un livre sur son travail a été publié chez Revolver Publishing à Berlin. En 2011, elle travaille à la réalisation de sa première commande publique, une œuvre permanente pour un lycée en France. La morsure (d’après Les contes cruels de la jeunesse Oshima) (1989) photomontage 104 × 202 cm Je m’en fous 36 (2011) cire d’or et crayon sur papier 75 × 55 cm estimation : 10 000 / 12 000 € estimation : 600 / 800 € 10 Lot no 9 Yves Belorgey (1960, vit et travaille à Montreuil) Les dessins et tableaux de paysages urbains d’Yves Bélorgey portent un regard critique sur les édifices de l’architecture moderne des années 1960. Bélorgey aborde l’architecture collective sur le mode documentaire, selon toutes leurs potentialités comme autant de cas particuliers et les désigne à la fois comme les lieux de formation du « corps social », et comme un inventaire de formes dont la présence « corpulente » à la surface d’une toile renvoie certainement aux enjeux historiques de la peinture moderne. En 2009, à l’issue d’une résidence à la Villa Kujoyama, Yves Bélorgey réalise un ensemble de tableaux et dessins du Japon. Ces œuvres posent à nouveau la question de la modernité et plus particulièrement son rapport aux traditions, dans un pays où les architectures les plus fonctionnalistes intègrent des éléments formels vernaculaires parfois surprenants. Immeuble à Rokujizo (2009) graphite sur papier, signé et daté en bas à droite 79 × 109 cm (format papier) 85 × 115 × 3,5 cm (format encadré) courtesy Galerie Xippas estimation : 5 000 / 7 000 € 11 Lot no 10 Christian Boltanski (1944, vit à Malakoff) Que ce soit à travers ses installations ou ses films, Christian Boltanski interroge les thèmes de la mémoire – individuelle et collective –, de l’enfance et de la mort. Il reconstitue des instants de vie et met en scène des objets dépositaires d’un passé, réel, fictif ou encore personnel. Son œuvre a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles : Après, MAC/VAL, 2010 ; Personnes, Monumenta 2010, Grand Palais ; La vie possible, Kunstmuseum Liechtenstein, 2009 ; La Maison Rouge, 2008 ; Magasin 3, Stockholm, 2008 ; Correspondances, Musée d’Orsay, 2005 ; Prendre la parole, Galerie Marian Goodman, Paris, 2005 ; Contrepoint, Musée du Louvre, 2004. Il représente, cette année, la France à la Biennale de Venise. Lauréat du Praemium Imperiale en 2006, il expose régulièrement au Japon. Il a réalisé une installation permanente, dans une ancienne école désaffectée, pour la Triennale de Echigo-Tsumari. En 2010, il installe ses Archives du cœur sur l’île de Teshima. Les mots de Beckett (2005) photographie contrecollée sur aluminium 59,5 x 79 cm courtesy de l’artiste et galerie Marian Goodman, Paris/New York estimation : 12 000 / 18 000 € 12 Lot no 11 Lot no 12 Alain Bublex (1961, vit et travaille entre Lyon et Paris) Mark Brusse (1937, vit et travaille à Paris) Après avoir étudié à l'École des beauxarts de Macon, puis à l'École supérieure de design industriel à Paris, il entre à la Régie Renault en tant que designer industriel, qu’il quitte rapidement pour rejoindre le monde de l'art. Il continue néanmoins à s’intéresser aux moyens de transport dans les œuvres qu’il développe à partir du début des années 90. Ainsi, pour son Aérofiat, il crée un véhicule hybride et roulant à partir de la Fiat 126. L’architecture est aussi un autre de ses domaines de prédilection. A partir de 2000, il se lance dans des projets de construction utopiques pour la Porte de Flandre (La Villette, Paris), le centre de Zurich, la Potsdamer Platz (Berlin), investissant l’espace urbain avec des algecos transportés par hélicoptère. En 2010, pour son projet Wabi-sabi, il rallie Paris et Tokyo, en voiture, avec sa femme et son fils. Arrivé à Paris en 1960, Mark Brusse entre très vite en contact avec des membres de Fluxus et des Nouveaux Réalistes autour de Pierre Restany. En 1970, il travaille à Berlin et collabore avec John Cage. En 1975 le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris lui consacre une exposition personnelle. Invité en 1988 pour une manifestation d’art contemporain à l’occasion des jeux d’Olympiques de Séoul, Dog’s own world de 12 mètres de haut sera sa première sculpture monumentale, suivie par d’autres en France, Italie, Equateur, Taiwan, Japon, Puerto Rico, Andorre, Portugal, Maroc, Pays-Bas. Mark Brusse réside à Paris mais se rend régulièrement au Japon, en Corée du Sud et en Amérique Latine pour de longues périodes de travail. Depuis 1961, plus de 200 expositions personnelles lui ont été consacrées. Sudden Appearance (1992) linogravure, signée, datée et numérotée 1/30 109 × 76 cm Paysage 67, Mont Fuji Aérofiat (2009) épreuve aux encres pigmentaires sur papier 102,5 × 125 cm courtesy de l’artiste et de la galerie GeorgesPhilippe & Nathalie Vallois, Paris estimation : 600 / 800 € estimation : 10 000 / 12 000 € 13 Lot no 13 Lot no 14 Nicolas Buffe (1978, vit à Tokyo) Le travail de Nicolas Buffe, nous transporte dans un univers où culture classique et populaire, passé et présent s’entremêlent. Représenté par la Galerie Schirman et de Beaucé, il a exposé au Musée des Arts Décoratifs, à la Maison Rouge, au Musée d’Art Contemporain de Tokyo. Il est chargé de la conception visuelle et des costumes pour l’opéra “Orlando Paladino” de Haydn, présenté au Théâtre du Châtelet en 2012. « En 1855, le Grand Tremblement de terre de l’ère Ansei frappa la ville d’Edo (aujourd’hui Tokyo), emportant 7000 vies et infligeant des dégâts considérables. Quelques jours plus tard, un nouveau type de gravure sur bois connue sous le nom de “namazu-e” (lit. “images de poissons-chats” ) devint populaire. Ces estampes représentaient les mythiques poissons-chats géants (namazu) qui, se débattant dans leurs repaires souterrains selon la légende populaire, étaient à l’origine des tremblements de terre. Ces gravures prétendaient offrir une protection contre de futurs séismes. Il est possible de voir au centre du dessin (rappelant la forme de certaines amulettes de la Renaissance) un super héros japonais (Ultraman) qui, tel Saint-Georges, donne une correction à un poisson-chat assurément coupable de vils méfaits. » Dans ses dessins et installations, Fabrice Cazenave développe une pratique délicate et précise fondée sur ses propres sensations, révélant des œuvres à la fois cristallines dans l’intention et viscérales dans le rendu. Le toucher, l'ouïe, l'odorat et parfois même le goût sont ainsi sollicités. Des séries telles qu’Invocations (2009) ou encore Anatomies (2009-2010) utilisent chacune à des degrés divers ce procédé. Son dessin, même s'il paraît explosé, anarchique, pouvant tendre vers l'automatisme, est en fait très contrôlé, rigoureux et détaillé. Cazenave appréhende le dessin de l’« intérieur » du corps. Sa main est dirigée par les sensations internes des muscles, des articulations, des flux physiologiques, des courants d'énergie. Namazu! (2011) encre sur papier 39,4 × 27,2 cm Sans titre (humeur) (2010) mine de plomb, fusain, pastel sec sur papier 30 × 40 cm estimation : 700 / 900 € estimation : 500 / 700 € Fabrice Cazenave (1975) 14 Lot no 15 Lot no 16 Philippe Chancel & Valérie Weill Hybridation de touriste et d’ethnologue, Valérie Weill observe l’espace urbain à partir de ses commerces et des signes infraculturels dont ils fourmillent. A la manière de Perec qui « aimait à interroger l’habituel même si nous y sommes habitués », elle invente depuis Souvenirs de Paris (2004) une cartographie subjective des capitales dont les images-tableaux sont sa façon de décrire la réalité d’une ville au début du XXIeme siècle. Son travaille consiste à isoler des vues « un peu comme si on arrachait une affiche d’un geste ». De part leur dimension poétique et vernaculaire, les fausses logiques ou les illusions visuelles qu’elle parvient à capter la fascinent. La photographie fait de ces lieux de consommation ordinaire des moments de vies arrêtés qui s’inscrivent dans la pure tradition de la photographie documentaire. Philippe Chancel, mène un travail à la frontière entre le photoreportage, la photographie documentaire et le travail artistique. Ces différentes pratiques le conduisent à interroger constamment le statut de l’image dans le monde actuel. Son œuvre a régulièrement fait l’objet de publications en France et à l’étranger : Regards d’artistes – portraits d’artistes contemporains –, Souvenirs – portraits des grandes capitales (Paris, Londres, New York, Tokyo, Bruxelles), et plus récemment DPRK – un projet réalisé en Corée du Nord. Début juin 2011, il se rend dans le Tohoku pour témoigner de ces zones sinistrées. Souvenirs de Tokyo (2007) photographie, tirage ink jet print pure pigment contrecollé sur aluminium, signé 33 × 48 cm Souvenirs de Tokyo (2007) photographie, tirage ink jet print pure pigment contrecollé sur aluminium, signé 33 × 48 cm estimation : 500 / 700 € estimation : 500 / 700 € 15 Lot no 17 Christo (1935, vit à New York) Christo arrive à Paris en 1958, où il rencontre et épouse JeanneClaude de Guillebon avec qui il fera œuvre commune. Rejoignant le groupe des Nouveaux Réalistes en 1963, il se fait connaître pour ses empaquetages. Il s’approprie les monuments, les drapent et les emballent, transformant en une sculpture le Musée d'art contemporain de Chicago (1969), le Pont-Neuf à Paris (1985) ou le Reichstag à Berlin (1995). Il a développé plusieurs projets d’envergure au Japon, comme The Umbrellas, installation de 3100 ombrelles, jalonnant le paysage. Ami très proche d’Issey Miyake, il expose en 2010 au 21_21 design site de Tokyo. Project for Jewelry on Jeanne-Claude’s Hand 1965-2010 (2010) digital pigment print with silkscreen 24,1 × 19,2 cm, sous marie-louise 44 × 33 cm estimation : 2 000 / 3 000 € 16 Lot no 18 James Coignard « Il y a pour moi entre la vie et l’œuvre de James Coignard toute une série de connivences qui ne peuvent aller l’une sans l’autre. La curiosité, par exemple. Curiosité de connaître le monde et la société où il vit. Ou encore l’ouverture de son esprit au dialogue. Dialogue avec la peinture, certes, mais aussi avec les hommes. […] Entre ces études et tableaux se situent toute une vie d’artiste, de travail pour acquérir la maîtrise qui est la sienne, de recherches et de réussites, de joies et d’angoisses, qu’il appartient à chacun de découvrir : jeux chromatiques, construction de l’espace, aplats, reliefs, incisions, collages, déchirures, brûlages, lignes prolongeant le connu vers l’inconnu, signes, lettres, chiffres, flèches directionnelles, graffitis ou hiéroglyphes - comme autant d’amer fixant au langage, à l’alphabet gestuel, les limites du caractère mécanique du temps et de sa durée. Ainsi est pour moi l’œuvre de James Coignard, peintre, dessinateur, graveur et sculpteur. Il représente. Il alerte. Il interpelle. Comme la passante de Munch, comme la femme à l’enfant de Picasso dans Guernica, comme les Otages de Fautrier. C’est toujours le même cri de l’homme à ses semblables. La peinture n’est jamais aussi grande que quand elle nous conduit au-delà de nous-même. » — Georges Tarabaud Les demoiselles de vertu (2006) gravure au carborundum, sur papier à la forme du moulin de Larroque signé et numéroté 45/90 22 × 28 cm Don de Bogéna Galerie estimation : 200 / 300 € 17 Lot no 19 Lot no 20 Didier Courbot Après un passage aux beaux-arts, Didier Courbot a suivi les cours de l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles. De cet enseignement l’artiste n’a pas seulement acquis des facultés à comprendre les espaces publics, mais surtout une réflexion sur ce qui est public et partagé. La ville, le paysage mais aussi les relations qu’ils peuvent entretenir sont au cœur du travail de Didier Courbot. Dans la série des needs (depuis 1999), l’artiste s’occupe anonymement et modestement de la ville réparant les bancs, arrosant les plantes, peignant un passage pour piétons. Chaque action est documentée sous la forme photographique et constitue la seule trace de l’œuvre. Dans I clandestini (2002) une action qui a consisté en l’observation, la capture et le transport en train de moineaux parisiens à Rome pour une exposition à la Villa Médicis, une fois encore la question de la ville et du paysage se pose. Dans une œuvre pérenne plus récente, Seven Diamonds (TMF, 2008) l’artiste dépose secrètement sept diamants dans sept endroits du paysage d’un parc naturel sur l’île d’Hokkaido au Japon, transformant ainsi le regard que les visiteurs portent sur le paysage. Le travail de Didier Courbot a été montré récemment dans plusieurs expositions personnelles : au Centre d’art Les Églises à Chelles, à La Maréchalerie à Versailles, il participera à The Impossible Community au musée d’art moderne de Moscou en septembre 2011. needs (Osaka) (1999) tirage C-print 96 × 122 cm needs (Osaka) (1999) tirage C-print 96 × 122 cm estimation : 3 000 / 4 000 € estimation : 3 000 / 4 000 € 18 Lot no 21 Lot no 22 Johan Creten (1963, vit et travaille à Paris) Marc Couturier engage dans ses œuvres une réflexion profonde et métaphysique sur le passage du matériel à l’immatériel. A travers des sculptures ou des dessins imprégnés de spiritualité, il ne cesse d’évoquer le dialogue entre la nature et le divin. Jouant sur les associations de matières – du bronze à l’hostie en passant par le bois doré à la feuille -, son travail est une véritable épure qui appelle à la contemplation. Dépassant les limites de notre espace physique et de notre matérialité, il dégage une simplicité fondamentale propice à la méditation. En 1995, Marc Couturier est invité par la Fondation Cartier à concevoir une œuvre à l’occasion du 1200e anniversaire du temple Toji à Kyoto. L’artiste choisit de tendre sur le pourtour de l’édifice religieux un ensemble de grands Dessins du troisième jour, évocation graphique d’herbes, sous-bois, sentiers et talus qui révèle un état caché des choses et trouve une résonance symbolique dans ce lieu hautement spirituel. En 2000, il réalise pour la baie de Tokyo, la sculpture monumentale Tremblement de ciel, haute lame de 21 mètres en aluminium, bronze et feuille d’or blanc. Johan Creten est l’auteur de grandes sculptures en bronze, grès ou porcelaine émaillée qui interrogent l’image du corps, les thèmes de l’élément naturel et de la sensualité. Il a bénéficié de plusieurs résidences d’artistes, notamment à la Villa Médicis à Rome et au Bass Museum of Art de Miami Beach. Il a obtenu une résidence de trois ans à la Manufacture nationale de Sèvres de 2004 à 2007. En 2005, il est le premier artiste belge qui expose au Musée du Louvre. Régulièrement, l'artiste met en résonance ses pièces contemporaines avec des lieux chargés d’histoire, comme dans la citerne Yerebatan d’Istanbul, les salles Palissy du Louvre, le Musée de la Chasse et de la Nature ou le Musée des Arts Décoratifs à Paris. De nouvelles œuvres seront présentées cet été à l’Abbaye du Thoronet, dans l’exposition Big Brother, l’artiste face aux tyrans à Dinard, et dans une grande exposition personnelle Pliny’s Sorrow chez Almine Rech à Bruxelles. Etude pour Sonsbeek représente un cortège de familles, de mères avec leurs enfants. La sculpture est la maquette d’une première proposition pour la procession Grandeur de Sonsbeek en 2008, dans laquelle les sculptures étaient transportées à travers la ville par les habitants. Johan Creten suggère que notre humanité est notre « Grandeur » et qu’elle se traduit dans l’amour que nous portons à nos familles, nos proches et le monde. Redressement (2011) caoutchouc, signé ø 11,8 cm courtesy Galerie Maeght Étude pour la procession de Sonsbeek (2007) grès émaillé, signé, daté, inscrit Sèvres Sonsbeek 9,5 × 15,9 × 23 cm pièce unique estimation : 1 500 / 2 000 € estimation : 1 500 / 2 000 € Marc Couturier (1946, vit à Paris) 19 Lot no 23 Lot no 24 Alice Daquet Connue comme auteur, compositeur, interprète, sous le nom de Sir Alice, Alice Daquet signe à 20 ans son premier maxi sur le prestigieux label Tighersushi. Parallèlement à ses tournées, Alice continue son travail de recherche à l’IRCAM, écrit pour des chorégraphes, ensemble de musique contemporaine, est invitée à chanter ou à jouer pour de prestigieux projets. Mais ce sont ses propres travaux qui prennent rapidement le dessus. Tout d'abord reconnue pour ses mises en scène et performances, invitée aux Nuits Blanches de Paris 2006 ou sur la scène du Centre Pompidou, Sir Alice est désormais sollicitée comme artiste vidéo, pour ses photos ou installations. Elle questionne l’identité, la représentation et travaille sur la mise en espace de l’image et du son. A 25 ans, le Consortium, Centre d'art contemporain de Dijon, lui propose une exposition personnelle. Depuis, Xavier Douroux, conservateur du Consortium la soutient et la suit activement dans sa démarche artistique. Plus intéressée par les œuvres in situ proche de la performance elle développe avec Colin Ledoux, le Pli Français. Tourné au Japon entre Tokyo, Kyoto et Beppu en 2009, Time’s End est une boucle qui abolit la notion du temps. Comme une ambiance de fin du monde, l’artiste a vidé les villes japonaises de leurs habitants, traquant le moindre espace vide. Monté comme un puzzle, sorte de flashs de retour du même, Sir Alice y évoquait les multiples vertiges d’un pays pressé. François Curlet François Curlet, actif depuis une vingtaine d'années, est un artiste dont l'œuvre comme la démarche défient toute analyse et toute prise. Utilisant les éléments du réel - télévision, outils de communication, stratégies économiques, publicitaires et médiatiques -, il réalise un grand mix des principales sources d'inspiration des artistes contemporains : Dada, art conceptuel, art minimal, situationnisme, Pop Art sont mis à contribution pour donner à voir le monde autrement. Il est représenté par Air de Paris et la galerie Micheline Swajcer à Anvers. Actuellement, son exposition personnelle Maratoon's est présentée à Wee Hoose à Bruxelles, et il participe à l'exposition Yes we don't à l'IAC de Villeurbanne. Ses œuvres sont présentes dans de nombreux musées et instituions, français comme étrangers : Centre Pompidou, Van AbbeMUSEUM (Eindhoven, Pays-Bas), Musée des arts contemporains du GrandHornu, Collection de la province du Hainault (Belgique), TATE MODERN, FNAC, ainsi que dans de nombreux FRAC. Pschitt 1958 (2008) impression sur foulard en twill de soie, 1/8 90 × 90 cm photo Marc Domage, courtesy Air de Paris, Paris Time’s End (2009) vidéo HD, 5 exemplaires / 1 épreuve d’artiste 6'57'' estimation : 1 800 / 2 000 € estimation : 2 000 / 3 000 € 20 Lots no 25, 26, 27 Le Pli Français / Alice Daquet & Colin Ledoux Alice Daquet et Colin Ledoux se sont rencontrés en 2009. Ecrivain, cinéaste et documentariste, Colin Ledoux développe un travail plastique depuis 2003 à travers des séries de vidéos, des performances, des installations, des dessins et des sculptures. Son travail s’oriente sur la thématique de l’enfance, de la violence et des sociétés utopiques. Depuis 2006, il travaille à une œuvre protéiforme, un ensemble de vidéos et de textes: Dry Valleys Project, financé par Vikash Dhorasoo et des organisations internationales d’aide à l’enfance. Alice Daquet et Colin Ledoux travaillent en commun sous le nom du Pli Français. Ils ont réalisé des vidéos, des performances et de la musique, mais leur travail se distingue surtout par leurs installations in situ, comme 11/09, de gigantesques feuilles de métal plié comme des avions en papier, plantées dans le sol, les murs, les toits, ou HB, mosaïque gigantesque faite de ballaste de voie ferrée. Les artistes relisent des symboles tragiques de l’histoire immédiate en les dégageant de leurs référents mortifères afin d'en donner un autre point de vue, un autre état de fait. Le Pli Français a commis la première attaque du projet 11/09, à l'Ambassade de France à Tokyo. Plutôt que de vendre les reliques des attaques suivantes, les artistes mettent à disposition 3 de leurs avions pour une ou plusieurs attaques. Ils s'engagent à venir installer leurs œuvres chez leurs futurs propriétaires. Chaque avion sera gravé de la position géographique à laquelle il se trouvera et signé. 11/09 (2011) plaques de zinc pliées à la main 200 × 110 cm estimation : 2 000 / 3 000 € chaque 21 Lot no 28 Lot no 29 Ayako David Kawauchi (1963, vit et travaille à Paris) « Le NOIR du fusain compressé, ce noir somptueux, ce noir vraiment noir et puis ce TRAIT qui explore la figure fragment après fragment morceau après morceau comme ferait un consciencieux anatomiste sans chercher à s’illusionner d’une Image du “réel” mais à prendre sur le vide, le MA 間 : la grande étendue blanche du papier. » —Frank Wohlfaht Ayako David Kawauchi a exposé à plusieurs reprises au Salon du dessin contemporain à Paris. Une exposition personnelle lui a été consacrée en 2007, 2008 et 2009 à la galerie GNG, Paris ; en 2009 à la Galerie Strenger, Tokyo. En 2011, elle exposera au Centre d’art contemporain de Villeneuve la Garenne et à la Galerie Christian Egger en Suisse ; en 2012, à la Galerie Christine Phal, au Centre d’art contemporain Albert Chanot à Clamart, à la Mairie de 3e arrondissement à Paris et à la Chapelle Sainte-Anne. Marie Denis (1972, vit à Paris et travaille…partout) Après des études à L'ENBA de Lyon, Marie Denis est pensionnaire à la Villa Médicis en 1999. Ses installations, sculptures et objets, sont conçus à partir de matériaux bruts ou détournés et se plaisent à déplacer les règles, repaires et savoir-faire pour les poétiser. « Ma pratique se nourrit de toutes les stimulations, les impressions vives, irrationnelles et concrètes de la vie, qui sont pour moi comme l’huître fait sa perle : un accident qui produit un enchantement ». La robe noire (2009) dessin fusain pierre noir et gesso sur papier, signé 120 × 80 cm Exquise-esquisse (2010) "fax botanique tiré du papier amoureux", ramure de genet sous plexiglas 70 × 21 cm estimation : 1 000 / 1 500 € estimation : 300 / 500 € 22 Lot no 30 Hervé di Rosa (1959, vit à Paris et Séville) Hervé Di Rosa fut, dans les années 80, l’un des fondateurs du mouvement de la Figuration Libre, une peinture citant volontiers l’univers de la bande dessinée, du rock et du graffiti. A partir de 1993, il entame un tour du monde, et réalise des œuvres s’inspirant des cultures et modes d’expression des pays où il séjourne : estampes à l’île Maurice, gravures sur bois au Mexique, travail des panneaux de laque incrustés de nacre au Vietnam, œuvres tressées en câbles de téléphone et tissées de perles en Afrique du Sud, sculpture à la cire perdue à Foumban avec les artisans Bamoun du Cameroun... En 2000, il crée le Musée International de l’Art modeste à Sète (MIAM). Il expose régulièrement à la galerie Louis Carré & Cie à Paris. Di Rosa Classic (2010) impression numérique sur toile 90 × 60 cm estimation : 1 000 / 1 500 € 23 Lot no 31 Lot no 32 Pierre Filliquet (1970, vit et travaille en France et au Japon) Photographe, dessinateur et vidéaste, Pierre Filliquet est profondément engagé dans un travail de représentation des espaces souvent envisagés sous l’angle de la vanité. La construction rigoureuse de l’image et la maîtrise de la lumière sont les moyens d’une interrogation métaphysique du temps et de la mémoire, de l’entropie et de la disparition. Ainsi en est-il du projet Autopsies qui traite de la destruction des salles de la faculté de médecine de Strasbourg, témoins de crimes nazis (2009), de la série la Haardt (2006) sur les paysages miniers aujourd'hui rendus à la nature qui furent le berceau d'Arcelor-Mittal, ou bien encore de la série Forêt rhénane (travail en cours depuis huit ans) qui fût l'inspiratrice d'un certain imaginaire du Moyen âge (Sebastian Brandt, Dürer ...) et qui est aujourd'hui la dernière jungle d'Europe. Le corps humain est de plus en plus présent dans ses dessins à l'encre et dans des séries photographiques comme Les mines (2011) et Momies (2009/2011). Etude pour la série "Momies" (2011) tirage contact baryté 25 × 20 cm Feux follets (2011) tirage contact baryté 2o × 25 cm estimation : 200 / 300 € estimation : 200 / 300 € 24 Lot no 33 Lot no 34 Franta (1930, vit et travaille en France depuis 1958) Le travail de Franta a été largement exposé en France, ainsi qu’en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. De grands noms de la critique ont écrit sur son travail et ses œuvres ont été achetées par une longue liste de musées, tels que le Guggenheim de New York, le musée Picasso d’Antibes et celui de Nagoya, au Japon. « La condition humaine est "le tourment majeur de Franta" » selon l'expression de Thomas M. Messer, Directeur du Musée Guggenheim de New York, aussi bien dans les toiles des années 1960, marquées par l'obsession du broyage de l'être dans les rouages de l'organisation technicienne, que dans les œuvres des années 1980-1990, suscitées par la rencontre de l'artiste avec l'Afrique Noire. Le peuple Masaï, en particulier, lui a inspiré de très belles variations sur le thème de la présence du corps dans la peinture, sans que soit écartée pour autant une inquiétude latente. La danse (2005) lithographie originale sur vélin, signé et numéroté 16/90 52 × 38 cm annoté par l'artiste pour le Japon, don de Bogéna Galerie Gorée (1985) sérigraphie sur vélin, signé et numéroté 27/100 71 × 55,5 cm annoté par l'artiste pour le Japon, don de Bogéna Galerie estimation : 300 / 500 € estimation : 500 / 700 € 25 Lot no 35 Monique Frydman (1943, vit à Paris) Dans la peinture de Monique Frydman, l’espace et la couleur ne font plus qu’un. Le pigment imprègne le support et le révèle ; le geste libère la ligne. Dans la lignée de sa démarche picturale, tout en se situant entre l’installation et le bas-relief, l’œuvre Arabesques questionne l’espace par sa relation au mur sur lequel elle est accrochée. Ses œuvres sont régulièrement présentées à l’occasion d’expositions personnelles comme Whisper à La Verrière Hermès, Bruxelles (2008) ; La couleur tissée, Musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis ; la très remarquée Inside/out au Passage de Retz (2011) ; ou collectives telles que elles@centrepompidou, Musée National d’Art Moderne, Paris (2009). Elle a par ailleurs réalisé des commandes publiques pour le métro de Toulouse ou encore pour l’Université Yamanashi-Gakuin à Kofu, Japon. Elle présentera à l’automne 2011 une exposition personnelle au Musée d’Art Contemporain du XXIe siècle de Kanazawa. Arabesques (2009) sérigraphie sur altuglas, motifs de dentelles sérigraphiés sur l'endroit et l'envers dimensions variables en fonction de l'installation estimation : 18 000 / 20 000 € 26 Lot no 36 Valéry Grancher (1967, vit et travaille à Paris et Hong Kong) Pionnier de l’art internet dès 1993, Valéry Grancher est l’auteur des fameux Google paintings. Sa réflexion sur le monde contemporain le pousse désormais à nous alerter au moyen d’actions artistiques sur des thèmes tels que l’Amazonie et l'Arctique, régions où il s’est rendu en 2005 et 2007 (dans le cadre de sa sélection pour l'Année internationale polaire par l'institut polaire Paul Emile Victor IPEV). Ses travaux ont été exposés dans différentes institutions internationales à travers le monde telles que le New Museum à New York, Le Berkeley Art Museum Pacific Film Archive à Berkeley, Le New Langton Art Center à San Francisco, La Deitch Gallery à New York, Le Palais de Tokyo à Paris, La MEP à Paris, le site internet de la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain, le Carillo Gil Museum à Mexico, L'espace d'Art Concret de Mouans Sartoux, Le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, le Centre Pompidou, à la Biennale du FRAC Languedoc Roussillon, Le Artsonje Center à Seoul et Gwongjyu en Corée du sud, Le Contemporary Artspace de Zooloomooloo à Sydney... Arctic Horizon (2010-2011) peinture à l’huile sur toile 89 × 110 cm estimation : 4 000 / 6 000 € 27 Lots no 37 - 42 Emmanuel Guibert (1964) Emmanuel Guibert est auteur de bandes dessinées dont certaines ont pu être traduites au Japon. Les lithographies extraites du livre L'atelier Rossignol d'Emmanuel Guibert ont été élaborées à Tokyo et Kyoto en 2003 et 2004 et imprimées à l'atelier Idem à Paris. Lithographies extraites du livre “L’atelier Rossignol d’Emmanuel Guibert” I, II, III, IV, V, VI (2005) 30 ex./BFK Rives 26 × 26,5 cm courtesy Iten Idem estimation : 100 / 150 € chaque 28 Lot no 43 Daniel Guyonnet (1960) Dessinateur et réalisateur de films d'animation, membre du collectif Banlieue-Banlieue dans les années 1980, co-fondateur de la revue Rouge Gorge en 2003, Daniel Guyonnet participe en 2005 à l'exposition Rouge Gorge à la Maison Folie Wazemmes à Lille, en 2006 au Laboratoire Pour Un Avenir Incertain à La Force de l’art #1, et en 2008 à l'exposition Parallel Worlds au Museum of Contemporary Art Tokyo (MOT). Venus (flipped Bronzino) (2011) gouache sur papier, signé et daté 27,5 × 21,3 cm estimation : 300 / 500 € 29 Lot no 44 Ryoji Ikeda (vit et travaille à Paris) Figure clé de la musique et de l’art électronique, le compositeur/ artiste japonais Ryoji Ikeda se consacre aux propriétés physiques du son, et particulièrement à l’ultrasonique et aux fréquences. Depuis 1995, il est très présent sur la scène artistique internationale, avec des concerts, des installations ou des enregistrements qui intègrent le son, l’acoustique et l’image. Il est salué par la critique comme l’un des compositeurs actuels les plus radicaux et novateurs pour ses performances live, ses installations sonores et ses enregistrements. Ses recherches multiformes l’ont conduit à collaborer notamment avec Carsten Nicolai, William Forsythe, Hiroshi Sugimoto, Toyo Ito et le collectif Dumb Type. Ryoji Ikeda a exposé et présenté ses concerts visuels dans de nombreux festivals et lieux renommés à travers le monde, notamment le MIT (Boston, 2006), le Centre Pompidou (2004, 2007, 2008 et 2009) ; Sónar (Barcelone, 2006 et 2010) ; Barbican (Londres, 2006), Tate Modern (Londres, 2006) ; ICC (Tokyo, 2005), Tokyo International Forum (2006) ; Art Beijing (Pékin, 2007) ; Le Fresnoy (Tourcoing, 2007) ; Yamaguchi Center for Arts and Media (2008) ; le Laboratoire - Paris / Festival d’Automne (2008), le Musée d’Art Contemporain de Tokyo (2009) ; la Triennale de Aichi (Nagoya, 2010). Principales expositions personnelles à venir : Armory Park avenue, New York (mai - juin 2011) ; Museo de Arte - Universidad Nacional de Colombia, Bogota (octobre - décembre 2012) ; Hamburger Bahnhof, Berlin (janvier - avril 2012), Laboral, Gijon -Spain (mars 2012), La Gaité Lyrique, Paris (novembre - décembre 2012). Acquisitions récentes : Musée d’art contemporain Tokyo, FNAC Paris, Centre Pompidou Paris. Untitled (2008) diptyque - sérigraphie en noir et en blanc rehaussée de vernis, imprimée sur Arches 88, 300 grammes par l’Atelier Eric Seydoux épreuve d'artiste numérotée et signée au recto (AP X/XX) 105 cm × 75 cm commande du Festival d'Automne à Paris (sérigraphie tirée à 100 exemplaires) estimation : 400 / 600 € 30 Lot no 45 Jef Aérosol (1957, vit à Lille) Pionnier du « street art », son premier pochoir date de 1982. Il a laissé sa trace sur les murs de nombreuses villes (Paris, Lille, New York, Chicago, Londres, Lisbonne, Rome, Venise, Amsterdam, Lyon, Bruxelles, Pékin, Tokyo, Berlin, Dublin...) et montré ses travaux dans de multiples expositions. Il travaille avec plusieurs galeries, en France, aux Etats-Unis et en Angleterre. C'est lui qui avait donné le titre au tout premier ouvrage consacré aux pochoirs de rue Vite Fait Bien Fait (éditions Alternatives, Paris 1986) dont il avait réalisé la couverture. Il a de même publié le livre : VIP, Very Important Pochoirs (éditions Alternatives, Paris, 2007) et un film de Manuela Dalle, diffusé sur Arte TV, lui a récemment été consacré. Help (2011) pochoir sur panneau 60 × 60 cm estimation : 1 500 / 2 000 € 31 Lot no 46 Lot no 47 Véronique Joumard (1964, vit et travaille à Paris) L'œuvre de Véronique Joumard questionne les thèmes de l'énergie, de la lumière et de l'espace, à travers des installations, photographies, peintures ou dispositifs lumineux qui modifient notre perception de l’espace. Véronique Joumard expose régulièrement dans des centres d’art, musées, galerie en France ou à l’étranger, notamment au Consortium (Dijon, 1993), à l’Ashiya City Museum (Japon, 1998), au Kunsthaus Baselland (Bâle, 2004) ou au CREDAC (Ivry-sur-Seine, 2006), à la Galerie Serge le Borgne (Paris 2003 et 2008). Plus récemment à Fri-Art (Fribourg, 2011) mais aussi au Silo (Marines) fondation des Billarant, 2011, près de Paris. Son travail peut aussi être vu dans l'espace public, par des interventions pérennes en France, Italie ou au Japon (en collaboration avec Art Front Gallery), ou plus ponctuelles pour la Nuit Blanche (Paris). Les œuvres de Jacques Julien procèdent par citations et détournements du quotidien. Après avoir créé une série de pièces inspirées de l’univers du sport, il s’attache davantage à interroger la place de l’expérimentation dans l’art. Fantaisie et humour sont au cœur de sa démarche et s’expriment à travers ses sculptures faites d’assemblages et de collages poétiques. Jacques Julien a notamment exposé à la Maréchalerie à Versailles (2007), au Quartier à Quimper (2004), au Triangle à Rennes (2003), à la Villa Arson à Nice (1998), ainsi que dans des expositions collectives au MOT / Musée d’art contemporain de Tokyo et au Casino du Luxembourg (2008), au FRAC Picardie (2006), au Confort Moderne à Poitiers (2005), au Magasin à Grenoble (2004), au Credac d’Ivry-sur-Seine (2003) Horloge (2002) horloge électrique, edition 5/5 ø 24 cm The fake duck (2011) plastique, résine, plomb (pièce unique) 50 × 40 × 25 cm estimation : 600 / 800 € estimation : 1 200 / 1 800 € Jacques Julien (1967, vit et travaille à Paris) 32 Lot no 48 Lot no 49 Rinko Kawauchi (1972, vit a Tokyo) Révélée en 2001 par deux livres Hanabi et Utatane, qui affirment d’emblée son style unique, Rinko Kawauchi est aujourd’hui considérée comme l’une des plus grandes photographes de la scène japonaise. Utilisant un format 6 x 6, elle photographie la vie dans sa poésie et sa fragilité. En 2004, elle est invitée par Martin Parr aux Rencontres d’Arles. La même année, elle travaille comme photographe sur le tournage du film de Hirokazu Kore-eda, Nobody Knows, primé à Cannes. En 2005, la Fondation Cartier pour l’art contemporain lui consacre une exposition personnelle, dans laquelle elle présente plusieurs séries dont The eyes, the ears. Jules Julien (1975, vit et travaille à Paris) Jules Julien collabore avec de nombreux magazines et a récemment exposé à la galerie Diesel Art Aoyama à Tokyo (2009). Il a participé à la Nuit Blanche de Metz en 2010 et a dernièrement pu montrer ses œuvres au Centre d'art la Chapelle des Calvairiennes à Mayenne. Une de ses pièces vient d'être peinte sur un mur de l’East Village à New York. Cadavres exquis n°1 (2009) dessin digital, sérigraphie deux couleurs sur papier plike 330gr (edition 8/10) 80 × 60 cm Untitled - série The eyes, the ears (2005) C-type prints (diptyque) 25,4 × 30,5 cm × 2 courtesy : Foil gallery estimation : 150 / 200 € estimation : 2 000 / 3 000 € 33 Lot no 50 Lot no 51 K-NARF (1970, vit entre Tokyo, Sydney et Singapour) Première exposition à Tokyo en 2001. K-NARF a une approche très particulière de la photographie et crée notamment depuis quatre ans ses « photograffiti » dans lesquels il intègre des influences d’autres domaines créatifs comme l’action painting, le graffiti ou l’affichisme. Ses œuvres aux couleurs acidulées et d’un premier abord vif et joyeux sont cependant souvent le reflet d’un monde du quotidien à la limite de la disparition et de l’oubli. En 2009, sa série Wonderland trip sur les manèges tokyoïtes des années 1970 - 1980, qui dénonce le déclin de la société japonaise après l’explosion de la bulle économique, lui vaut l'édition d’un livre (Clear Edition, Tokyo), une invitation à exposer chez Issey Miyake à Paris et une double page dans Libération. Cette exposition est actuellement à Milan et sera montrée à New York fin 2011. Le grand méchant loup - Série Wonderland trip archival photo print, adhésif originaux multiples 1/5 86 × 61 cm Le zèbre - Série Wonderland trip archival photo print, adhésif originaux multiples 1/5 86 × 61 cm estimation : 700 / 900 € estimation : 700 / 900 € 34 Lot no 52 Lot no 53 Romain Kronenberg (1975) Philippe Laleu Romain Kronenberg est vidéaste, plasticien, guitariste, compositeur et créateur de son. Après des études de théologie à l'Université de Genève, il étudie l’électro-acoustique et le Jazz au Conservatoire Supérieur de Musique de Genève. En 2001, il entre à l'IRCAM où il travaille comme designer sonore pendant quatre ans. C'est là qu'il a l'occasion de croiser sa pratique musicale avec des plasticiens, chorégraphes et metteurs en scène. Il multiplie alors les performances visuelles et sonores : à la Fondation Cartier en 2005, au Palais de Tokyo en 2006, à la Villa Kujoyama (Kyoto) et à la galerie Xippas (Paris) en 2008. A Kobe (Japon), il réalise la vidéo Meriken Park où fête foraine et mémorial aux victimes du tremblement de terre de 1995 se côtoient. De retour en France, avec le soutien du Transpalette de Bourges, il réalise une sculpture, roue de la fortune et grande roue, composée de LEDS et métal, qu'il présente avec la vidéo de Kobe. En 2007-2008, il est artiste résident au Pavillon du Palais de Tokyo. Et en 2009, à la Villa Kujoyama à Kyoto. (vit et travaille à Bangkok, Thaïlande) Après avoir été directeur du Centre d'art international de l'Alliance française de Bangkok pendant sept ans, Philippe Laleu a dirigé pendant cinq ans l'Institut français de Yokohama. Son premier voyage au Japon date de décembre 1989 (année de son DNSEP à l'École Nationale d'Art de Cergy), où il était invité à montrer son travail artistique à La Foret Omotesando. Il y est depuis retourné régulièrement : expositions au Kitakanto Art museum, Recent gallery à Sapporo, Morice gallery à Tokyo et plus récemment dans le cadre de l'association Voi Pahoin à Yokohama. Philippe Laleu a été lauréat de la Villa Kujoyama en 19941995 et cette résidence a donné lieu à une exposition Paysage et mort au Japon à l'abbaye de Maubuisson en 1995. Il expose régulièrement en Thaïlande, Corée, Espagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Philippines, Singapour, Chine, Laos, Hong kong, Malaisie et France. Artiste et curator, il passe la plupart de son temps en Asie. La naissance du monde (2010) Vidéo HD stéréo 14 min. The hidden rabbit (2008) bronze et peau de renard (3/7) 26 × 14 × 6 cm estimation : 1 000 / 1 500 € estimation : 1 000 / 1 500 € 35 Lot no 54 Lot no 55 Le Gentil Garçon Guillaume Leingre & Lionel Monier Dessins, sculptures, performances, architectures, installations spectaculaires ou films d'animation peuplent l’univers poétique et ludique de ce jeune artiste guidé par le plaisir et la curiosité. Le Gentil Garçon s'intéresse à la mystification des savoirs, il interroge avec candeur les mécaniques emballées des systèmes de rationalisation. Il démontre l'absurdité de l'omniscience et observe avec délectation la faillite de la raison comme processus de maîtrise du monde. Le Gentil Garçon expose en France et à l’étranger depuis 1998. Il a été choisi à plusieurs reprises pour réaliser des œuvres intégrées à l’espace public dans le cadre du 1% artistique ou de commandes publiques. Plusieurs de ses œuvres importantes ont fait l’objet d’acquisitions publiques (FNAC, FRAC Languedoc-Roussillon, MAC de Lyon, BNF, Fonds d’art contemporain du canton de Genève, Guangdong Museum of Art). Il vient de recevoir le prix Henriot du catalogue d’artiste pour son catalogue encyclopédique Tout Le Gentil Garçon sorti le 26 mai 2011 aux éditions les Requins Marteaux. Lionel Monier est réalisateur, il vit à Paris. Guillaume Leingre est artiste, ancien résident à la Villa Kujoyama (2008). Le film est une libre adaptation du dernier livre paru de Bernard Lamarche-Vadel (1949 - 2000), poète, critique d'art, écrivain. Il a notamment organisé une rétrospective Pablo Picasso au Metropolitan Museum de Tokyo en 1977. Extrait : « On découvrira, c’est probable, un jour, dans l’un des grands placards qui abondent dans cette maison, mes tableaux. Pas davantage qu’une quarantaine de peintures sur moyen format, datées 1997, je n’ai pas cru nécessaire de les signer. Celui qui le premier verra les tableaux alignés tels des livres sur l’étagère d’une bibliothèque, d’abord rencontrera une enveloppe blanche adossée à la hauteur des tranches de mes tentatives picturales. Cette enveloppe sur laquelle je vais inscrire : “Note à propos de mes portraits de la princesse”, je suppose que l’un de mes enfants la découvrira, ou une femme de ménage. » L'art, le suicide, la princesse et son agonie (2008) d'après Bernard Lamarche-Vadel (éditions Méréal, 1998) vidéo, PAL, Couleur, 1.33, DVD n° 45/50 53 min. produit par Didier Grumbach avec la Villa Arson © Lionel Monier & Guillaume Leingre / Super Window Project. hors commerce L’enfant - la course photo réalisée pour le film d’animation The Rise and Fall of Black Light City tourné à Yokohama en 2009 tirage sur papier d’art 2/5 (5 exemplaires / 2 tirages d’artiste) 50 × 70 cm estimation : 1 000 / 1 500 € estimation : 200 / 300 € 36 Lots no 56 Claude Lévêque (1953, vit et travaille à Montreuil et à Pèteloup) L’œuvre de Claude Lévêque a été présentée à de nombreuses reprises à l’occasion d’expositions personnelles : 1996, Paris, ARC/Musée d’Art moderne de la ville de Paris, My Way ; 1999, New York, PS1 Museum, Stigmata ; 2003, Genève, MAMCO, Albatros ; 2006, Vitry-sur-Seine, MAC/VAL, Le Grand Sommeil ; 2007, Uckange, Haut Fourneau U4, Tous les soleils ; 2008 Paris, Galerie Kamel Mennour, Welcome to suicide Park ; 2009, Venise, Pavillon français, 53ème Biennale d’art contemporain, Le Grand Soir. Il expose régulièrement au Japon : 2002, Tokyo, Rice Gallery, Reconstruire la fenêtre ; Mito, Contemporary Art Center, Art Tower Mito, Double manège ; 2003, Echigo Tsumari Art Triennal, Tambour ; 2009, Kiriyama house Echigo-Tsumari Art Triennial, Dans le silence ou dans le bruit. «J’ai rencontré Atsuki, le fils des personnes qui me logeaient, lors de ma participation à la Triennale d’Echigo-Tsumari 2009. J’y avais déjà participé en 2003 (Tambour, 2003) et pour cette édition je suis intervenu dans une maison traditionnelle à Kiriyama pour un projet pérenne (Dans le silence ou dans le bruit, 2009). Ce petit garçon avec qui j’avais sympathisé sans parler la même langue m’accompagnait souvent pendant la période du montage de mon projet. Sur certaines images de mon travail à Kiriyama house, nous apercevons Atsuki, évoluant naturellement dans les éléments de l’œuvre qu’il s’était appropriée.(...) Le rez-dechaussée de la maison est assombri de telle sorte qu’on ne puisse rien voir à l’extérieur. Une roche volcanique incandescente est posée au sol à proximité du kotatsu (table chauffante). Elle s’embrase et refroidi. A l’étage, une partie des ouvertures offrent un point de vue plongeant vers le dehors. Dans le grenier, sept waku (matériel pour semer le riz dans les rizières, resté dans le grenier), sont suspendus à la charpente. Ils se balancent et tournent sur eux-mêmes. Des impacts discontinus de lumière bleue ciblent les waku au rythme d’un son de balles les frappant, comme dans un jeu de massacre. Les vitres des fenêtres peintes grossièrement en noir brouillent le paysage. Dans les deux chambres en contrebas du grenier, visibles du haut de l’escalier, un paravent circulaire percé de meurtrières d’où s’échappe de la brume, annonce le soleil levant. Au centre de la dernière chambre, donnant sur le petit cimetière, un cercle de feu se dédouble au sol et sur les vitres. J’ai prélevé aussi bien des éléments matériels marquant l’activité de la maison que composé avec ceux du paysage et des éléments géologiques du Japon. La découverte de la région autour de Kiriyama est propice à un voyage dans le temps entre la période Edo et le Tokyo Hight tech.» Dans le silence ou dans le bruit Kiriyama house, Triennale d’Echigo Tsumari (2009) 12 photographies couleur 39,5 × 52 cm chaque estimation : 15 000 / 20 000 € 37 Lots no 56 38 Lot no 57 Lot no 58 Julien Levy (vit et travaille à Tokyo) L’œuvre de Julien Levy se lit comme on lirait un immense manifeste. Un art réellement conceptuel, où le Mot et le Discours importent plus que tout, un art minutieux et esthétisé, amenant à nouveau la beauté à l’ordre du jour. Un art multi-supports, passant de la photographie à la vidéo, de la musique à l’installation en un instant. Les œuvres de Julien Levy délivrent un message philosophique, engagé et poétique, que l’artiste s’efforce de camoufler sous une beauté permanente : vidéo à l’image ahurissante, photographies à l’intensité plastique redoutable, ou encore mises en scène minimalistes et contrôlées à l’excès installent ce constant double niveau de lecture. L’œuvre de Julien Levy est une belle désespérée. A la fois violente, pure, cynique, sombre et lumineuse, elle se délie comme une poétique désabusée. Cette photographie est issue de l'exposition La Systématique du Pire, Julien Levy, Galerie Acte 2, Février 2011. Photographie réalisée dans le quartier de Shinjuku, à Tokyo, où réside l'artiste. Philippe Marinig (1962) Philippe Marinig étudie la photographie aux beaux-arts de Boston. A Paris, il devient photographe indépendant pour Libération et Globe tout en travaillant pour PICTO. En 1992, il fonde et dirige l’antenne PICTO à Cape Town, Afrique du Sud. Depuis 2006, il se consacre entièrement à des projets personnels et des commandes qui le conduisent à partager son temps entre l’Afrique australe, le Japon et l’Europe. Avec Natural Ecstasy (2007), il a exposé dans de nombreuses Alliances françaises à l‘étranger. Il a présenté son travail à plusieurs reprises à Tokyo et O Sumo San a été exposé à l’Institut Français de Tokyo, en 2009, et au musée Albert Kahn, en avril 2011. Chaos is Me II – 2 (2011) photographie sur pellicules volontairement fragilisées,tirage sur papier chloro bromure 50 × 60 cm Lutteur dans les rues de Tokyo près de son école Isegahama - Quartier Ryogoku, Tokyo avril 2007 Série O Sumo San 2007 tirage digigraphie signé 3/9 50 × 60 cm estimation : 1 200 / 1 800 € estimation : 800 / 1 000 € 39 Lot no 59 Angelika Markul (1977, vit et travaille en France et en Pologne) Que ce soit dans ses installations ou ses vidéos, Angelika Markul entremêle la fiction et le réel et offre à voir un univers imbriquant histoire personnelle et projections mentales. L‘artiste a exposé, entre autres, en 2005 au Castello di Rivoli, Museo d’Arte Contemporanea, Turin ; à la Fondation Cartier, Paris ; au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; en 2010 au MAC/VAL, Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine ; à la Biennale de Lodz, Pologne ; en 2011 à la Fondation Signum, Palazzo Dona,Venise et à l’Espace Culturel Louis Vuitton, Paris. 1, 2, 3 soleil (2011) technique mixte : cadre en bois, vitre, peinture blanche, plastique blanc compressé, lampe, pied de lampe, câble visible dimension de cadre : 150 × 100 × 6 cm pièce unique estimation : 4 000 / 6 000 € 40 Lot no 60 Lot no 61 Cyrille Martin (1969, vit et travaille à Paris) Sans titre (2011) encre de chine sur papier 21 × 28 cm Sans titre (2011) encre de chine sur papier 27,5 × 35,5 cm estimation : 300 / 500 € estimation : 300 / 500 € 41 Lot no 62 Erina Matsui (1984, vit à Tokyo) Avec sa toile A lobster dust, it’s my best, Erina Matsui obtient, à l’âge de 19 ans, la médaille d’or du salon GEISAI 6, organisé à Tokyo par Takashi Murakami. Elle fait ensuite ses premiers pas sur la scène internationale en participant, en 2005, à l’exposition collective J’en rêve, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. En 2007, une première exposition intitulée My cosmo lui est consacrée à la galerie Yamamoto Gendai. En novembre 2007, elle expose à l’Espace 13 de la Fondation Joan Miró à Barcelone. Jeune artiste, elle a cependant déjà développé une peinture extrêmement personnelle et d’une grande puissance, fascinante et perturbante à la fois. A travers des autoportraits sans complaisance, elle représente son visage en gros plan, parfois déformé par une expression grimaçante. Souvent, elle s’entoure de jouets et de ses animaux familiers, des urarupas, devenus presque ses alter ego. Mushroom planet (2011) acrylique sur toile 34 × 25 cm estimation : 800 / 1 000 € 42 Lot no 63 Annette Messager (1943, vit et travaille à Malakoff) Figure majeure de la scène internationale contemporaine, Annette Messager transfigure des éléments quotidiens et autobiographiques en un monde imaginaire, dans lequel chacun peut se reconnaître. Dès le début des années 70, elle élabore ainsi une « mythologie personnelle», à travers les genres de créations les plus variés : dessins, photographies, peintures, objets, sculptures. De plus en plus monumentales et intégrant le mouvement, ses installations utilisent un répertoire de matériaux étonnant : peluches, animaux naturalisés, tissu, laine. En 2005, son installation Casino, présentée dans le pavillon français lors de la 51e Biennale de Venise, est consacrée par le Lion d’or. Son exposition présentée au Centre Pompidou en 2007 fut accueillie au musée Mori à Tokyo l’année suivante. Mettre aux mondes (2011) dessin à l’encre de chine 31,5 × 46 cm estimation : 6 500 / 7 500 € 43 Lot no 64 Mariko Mori (1967, vit à New York) Lié au monde de la mode au début des années 90, le travail de Mariko Mori évolue de plus en plus vers une dimension spirituelle et intériorisée. Ses installations, extrêmement sophistiquées et faisant appel à la technologie la plus pointue, intègrent de nombreux éléments issus de la culture traditionnelle japonaise, tout en atteignant une dimension universelle. Ses œuvres oniriques explorent l'image sous ses différentes formes et dans ses différents états, et interrogent le pouvoir de la représentation. Considérée comme l’une des plus grandes artistes japonaises d’aujourd’hui, Mariko Mori réalise régulièrement des œuvres monumentales in situ. Ainsi, après avoir créé une œuvre sur l’île japonaise de Teshima en 2010, elle prépare une sculpture solaire, lumineuse et changeante, sur Miyako dans l’archipel d’Okinawa. Oneness for Oneness (2011) résine et éclairage LED blanc (ed. 100) 13 × 25 cm courtesy Mariko Mori Studio, Inc. remerciements Angelino Artworks Srl estimation : 8 000 / 10 000 € 44 Lot no 65 Daido Moriyama (1938, vit à Tokyo) Daido Moriyama est l’une des figures les plus importantes de la photographie contemporaine. Témoins des changements spectaculaires qui marquent le Japon de l’après-guerre, ses photographies expriment les contradictions d’un pays où une tradition séculaire persiste au sein des pratiques contemporaines. Son premier livre Japan Theater Photo Album, publié en 1968, affirme déjà son style : contrastes appuyés, cadrage personnel, tirage brut. En 1972, il publie Farewell Photography et Hunter, deux ouvrages qui font date dans l’histoire de la photographie. Suivent ensuite des publications tout aussi historiques : Light and Shadow (1982), Memories of a Dog (1984), Daido Hysteric. De grandes expositions personnelles lui ont été consacrées à la Fondation Cartier pour l'art contemporain (2003), au Centro Andaluz de Arte Contemporáneo, Sevilla (2007), au Tokyo Metropolitan Museum of Photography (2008), au National Museum of Art, Osaka (2011). En 2003, Moriyama a reçu le 44e Mainichi Art Award et en 2004, le Deutsche Gesellschaft für Photographie. Cherry Blossom (1972) tirage noir et blanc, signé image : 18.6 × 28.8 cm, papier : 25.2 × 30.3 cm courtesy Taka Ishii Gallery estimation : 1 200 / 1 800 € 45 Lot no 66 Lot no 67 François Shunsuke Nanjo (1981, vit et travaille à Tokyo) Issue d’une école d’art, Valérie Mréjen s’intéresse dès ses débuts à différents moyens d’expression pour mieux explorer les possibilités du langage. Elle commence par éditer quelques livres d’artiste avant de tourner ses premières vidéos. Ses travaux ont fait l’objet de nombreuses expositions en France et à l’étranger, notamment au Jeu de Paume en 2008. Elle a réalisé plusieurs courts-métrages, des documentaires (Pork and Milk, 2004 ; Valvert, 2008) et vient de terminer un premier long métrage de fiction, En ville, sélectionné à la quinzaine des réalisateurs à Cannes, qui sortira à l’automne 2011. Elle a également publié trois récits (Mon grand-père, 1999, L’Agrume, 2001, Eau sauvage, 2004) aux éditions Allia. Elle a été résidente à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2010. « Quand je réfléchis à mon travail, son architecture a toujours impliqué la notion de l’entre-deux, et de l’hétérotopie de Michel Foucault. Etant moi-même une sorte d’entredeux par le fait de mon métissage, cela a été une recherche inconsciente afin de révéler des espaces interstitiels, mixtes, ou des états intermittents et en suspens. Foucault, par le concept de l’hétérotopie, explique une notion dont nous n’avons pas forcément conscience dans notre quotidien : selon lui, il existe des lieux imaginaires, que nous appelons Utopie. Cette dernière n’existe que dans notre intellect, sans une présence tangible, dû à sa définition intrinsèque d’un idéal. Ces Utopies ont une logique, et un espace-temps qui leur est propre. Cependant, il existe dans notre monde réel des lieux qui ont ces particularités, et que nous qualifierons d’hétérotopique : le théâtre, les maisons de retraites, les aéroports, etc. Des lieux dans des lieux donc. » Laura (2002) tirage numérique couleur 66 × 66 cm L’Alchimiste (2011) dessin, technique mixte 78,1 × 102,4 cm estimation : 3 000 / 5 000 € estimation : 1 000 / 1 500 € Valérie Mréjen (1969) 46 Lot no 68 Lot no 69 Natacha Nisic (1967) Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Natacha Nisic poursuit des études à la Deutsche Film und Fernseh Akademie de Berlin et à la Femis à Paris, pour l'écriture de scénario. Elle a été pensionnaire de la Villa Kujoyama à Kyoto et à la Villa Médicis à Rome. Elle réalise de nombreuses expositions et films où la question de l'image est mise en jeu. Elle utilise pour cela différents médiums : installations, super 8, 16 mm, vidéo, photographie. Images fixes ou en mouvement fonctionnent comme substrat de la mémoire, mémoire tendue entre sa valeur de preuve et sa perte. Les différentes expositions personnelles au Plateau, Frac île-de-France, puis au musée Zadkine à Paris, sont autant de prises de position sur le statut des images et les possibles de la représentation. Ses œuvres ont été diffusées, entre autres, sur Arte, au Centre Georges Pompidou à Paris, au K21 en Allemagne et au Metropolitan Museum of Photography au Japon. Tami Notsani (1972, vit et travaille à Paris et en Israël) Diplômée du Fresnoy et de Bezalel, l’école des beaux-arts de Jérusalem, Tami Notsani expose régulièrement en France et à l’étranger (Experimental Video Art 7, Bangkok, Thailand - 2011/ Vidéo-appart – Paris/Dubaï, 2010 / Galerie 2B, Budapest, Emily Harvey Gallery, New-York, Galerie DoHyang Lee, Paris, 2009). Tami Notsani est lauréate de nombreuses résidences et bourses. Vivre/Ikiru (2003) deux photographies couleur, contrecollées sur Dibond deux fois 70 × 100 cm courtesy galerie Dominique Fiat, Paris / galerie Florent Tosin, Berlin Sans titre (2005) photographie couleur, contrecollée sur Dibond (1/10) 30 × 30 cm estimation : 3 000 / 4 000 € estimation : 200 / 300 € 47 Lot no 70 Jean-Michel Othoniel (1964, vit à Paris) Privilégiant, par goût des métamorphoses, les matériaux aux propriétés réversibles, Jean-Michel Othoniel se fait remarquer en 1992 à la Documenta de Cassel par ses sculptures en soufre. L’année suivante, il introduit le verre dans son travail, qui deviendra son matériau de prédilection. Sa création est multiple, composée d’œuvres épurées chargées de poésie et d’érotisme. En 2000, l’artiste transforme la station de métro parisienne, Palais-Royal – Musée du Louvre en Kiosque des Noctambules. A l’occasion de l’exposition Crystal Palace à la Fondation Cartier à Paris en 2003 et au MOCA de Miami, il fait réaliser de grandes sculptures en verre soufflé, destinées à réenchanter le monde. Othoniel, inventeur d’un univers de liberté ultime, réalise sa première rétrospective au Centre Pompidou, Paris en 2011, qui sera présentée au Leeum Samsung Museum of Art de Séoul, puis au Hara Museum of Contemporary Art de Tokyo en 2012 et au Brooklyn Museum de New York. Amant suspendu (2011) verre de Murano 85 × 15 × 15 cm estimation : 23 000 / 25 000 € 48 Lot no 71 Lot no 72 Florence Paradeis (1964, vit et travaille à Paris) Les photographies de Florence Paradeis sont des arrêts sur image, des « sélections » dans le réel. A travers ses mises-en-scène très étudiées, l’artiste nous donne à réfléchir sur notre quotidienneté. Elle ne présente pas simplement la réalité, elle l’interprète. Elle nous place face à des scènes de la vie quotidienne desquelles se dégage cette inquiétante étrangeté imposée par la théâtralité. Le théâtre de la vie s’impose à nous et l’instant ainsi figé s’ouvre à de multiples interprétations paradoxales. De la même façon que les photographies, les œuvres vidéos utilisent certaines techniques cinématographiques - le hors-champ, l’ellipse, le contre-champ - comme autant de références à un autre temps et un autre espace. Le collage, technique récente utilisée par l’artiste (images trouvées, découpées, assemblées puis photographiées), est un autre médium lui permettant de brouiller les pistes de la représentation, de retourner les signes comme un gant pour faire bifurquer leur sens vers de multiples possibles. Comme s’il ne fallait jamais croire ce que l’on voit. Aurélie Pétrel (1980, vit et travaille à Lyon) Juillet 94 (1998) sérigraphie (Ed. 1/7 + 3 E.A) 176 × 120 × 3 cm courtesy galerie In Situ / Fabienne Leclerc, Paris Alchimie #1 (2008) photographie, tirage C-print Fine Art Barythé 59 × 42 cm estimation : 2 000 / 3 000 € estimation : 600 / 800 € Aurélie Pétrel capte ces instants suspendus où tout pourrait basculer : le béton menace la clairière, la pellicule prend feu, la neige pourrait cesser, le train pourrait partir et abandonner les passagers imprudents descendus lors d’une halte en Sibérie. Pourtant, le sentiment de la vie est là, infime et tenace. Ses images ravivent la mémoire des lieux et livrent la beauté massive et lancinante de l’architecture, des buildings de Shanghai ou des pavillons de banlieue nord-américains. Les installations photographiques d’Aurélie Pétrel mettent en vitesse les principes phénoménologiques liés à l’expérience du regard, à la manifestation tangible du réel et à l’apparition de son double photographique jusqu’à les confondre. Ses œuvres interrogent les structures de perception et de représentation pour mieux en démontrer le processus d’abstraction. Elles s’apparentent à des théorèmes visuels et poétiques qui tentent de circonscrire l’évidente trahison des images. 49 Lots no 73, 74, 75 Pierre La Police Dessinateur culte, hors-la-loi et iconoclaste, Pierre La Police est un artiste contemporain inclassable dont le travail trouve sa source et sa puissance critique dans les procédés narratifs de la bande dessinée et, d’une manière plus générale, dans les aspects formels du langage des médias et de la culture populaire. Il cultive l’anonymat. Aucune photo, aucune notice biographique pour savoir où et quand il est né, ni quel est son cursus. Auteur prolifique d'albums (aux éditions Cornélius et Jean-Pierre Faur) et de dessins de presse pour de nombreux journaux et magazines français et internationaux, Pierre La Police étend également sa pratique artistique à la réalisation de vidéos tant pour la télévision (Canal+) que pour ses propres dispositifs d'exposition. Ses œuvres essentiellement constituées de travaux sur papier, de wall paintings et d'installations vidéo, sont régulièrement montrées en France, en Europe et au Japon. Tes monstrueux autocollants qui brillent dans la nuit, I, II et III (2007) 40 ex./BFK Rives 40 × 62,5 cm photos courtesy Item éditions estimation : 150 / 200 € chaque 50 Lot no 76 Sabine Pigalle (1963, vit à Paris) Après des études de lettres à la Sorbonne, Sabine Pigalle travaille quatre années aux côtés d’Helmut Newton. Photographe de mode, elle se dirige vers une recherche plus personnelle, et évolue vers la photographie plasticienne. Son travail, dédié à l’exploration des mythes et de leurs imbrications, lie notamment le texte à l’image. Auteur d’ouvrages basés sur les associations d’idées, Toxi-Food et Festins Libertins, elle signe les films de la série Souper Fin. Deathcare Treatment - Série Beauty Sheets (2006) tirage photographique lambda contrecollé sur aluminium, mis sous diasec, châssis rentrant au dos ed. 6 + 2 EA (numéroté EA 1/2) 90 × 90 cm estimation : 2 500 / 3 500 € 51 Lot no 77 Lot no 78 Antoine Poupel Paul Pouvreau Diplômé de l’Ecole des beaux-arts du Havre en 1982, le photographe et plasticien Antoine Poupel devient deux ans plus tard, pensionnaire à l’Académie de France à Rome, lauréat de la villa Médicis. Son expérience romaine marque alors le point d’ancrage d’un travail artistique qui interroge les possibilités du médium photographique ainsi que ses liens avec la peinture. La renommée acquise par ce travail artistique offrira au photographe l’opportunité d’entamer une série de portraits créatifs de nombreuses personnalités. A l’occasion de séances de portraits avec Alain Bernardin, fondateur du Crazy Horse, ainsi qu’avec Bartabas, créateur du théâtre équestre Zingaro, le monde de la scène et du spectacle vivant s’offre à l’œil du photographe. Formé aux nouvelles technologies de l’image, il a rapidement troqué les processus chimiques pour se muer en un expérimentateur proche de l’outil technologique. Ses derniers travaux sont autant de réflexions articulées autour des métamorphoses du corps et de ses représentations au sein de la société. Diplômé de l’Ecole Supérieure des beauxarts de Bourges et titulaire d’un DEUG d’histoire de l’art, Paul Pouvreau réalise en 1982 à New York un reportage vidéo sur Cindy Sherman et son travail. En 1983, il rédige des articles pour la rubrique photographie de la revue Les Cahiers du cinéma. Il publiera à cette occasion une grande partie des entretiens réalisés avec cette artiste. Il travaille ensuite pendant trois ans dans un laboratoire professionnel de photographie à Paris, puis enseigne la photographie aux beaux-arts du Mans et à l’école supérieure de photographie d’Arles. La photographie, médium principal de son travail, s’exprime également au travers de la vidéo, du dessin et de l’installation. Il a fait l’objet de plusieurs expositions en France et à l’étranger et figure dans plusieurs collections publiques et privées. Son travail entre description et fiction, développe un intérêt particulier autour de l’objet et depuis quelques années aux différents emballages et à leurs effigies, comme autant de signes visuels occupant notre espace quotidien. Epidermique (2001) photographie couleur, collée sur aluminium et encadrée 120 × 102 cm La cabane (2003) tirage argentique cibachrome brillant, contrecollé sur aluminium (Ed. 1/5) 65 × 85 cm estimation : 2 500 / 3 500 € estimation : 2 500 / 3 500 € (1956, vit et travaille en France et au Japon) (1956, vit et travail à Paris) 52 Lot no 79 Psyckoze NoLimit Alexandre Stolypine dit Psyckoze NoLimit est un des piliers de la culture graffiti en France. Dans les catacombes de Paris ou sur les murs des villes du monde entier, il laisse son empreinte depuis 25 ans. Il collabore également avec les institutions, comme l’Ambassade de France à Tokyo (exposition No man’s land), l'Institut Français dans le cadre du festival Bonjour India à Mumbaï, l’Ambassade des Etats-Unis dans le cadre du projet de fresques murales Mural Art Program à Philadelphie. Sur toile, sa démarche trouve son inspiration dans l’environnement urbain. Son travail découle alors des codes du graffiti. Tags, coulures se superposent dans ses œuvres abstraites. Sur ses toiles plus figuratives, ses personnages, sans visages, prennent vie avec la même dynamique qu’un tag : d’un trait lâché comme une signature. L'œuvre Angel Heart représente un « Guardian angel », personnage logotype né au retour d’Inde, inspiré par les dieux védiques, personnage sans visage avec des ailes d’ange portant l’amour comme un objet précieux à préserver coûte que coûte. Psyckoze expose dans de nombreuses galeries (Galerie du Jour Agnès B, Galerie Matignon Leadouze, Galerie Pierre Cardin, Galerie Carmichael à Los Angeles…). En 2009, il a participé à l’exposition internationale « Tag au Grand Palais », organisée par Alain-Dominique Gallizia, qui réunissait 150 graffiti-artistes du monde entier. En octobre 2009, les éditions Critères lui ont consacré un ouvrage PSYCKOZE dans la collection Opus Délits. Angel Heart (2010) techniques mixtes : bombe, aérosol, papier, peinture acrylique 50 × 50 cm estimation : 1 000 / 1 500 € 53 Lot no 80 Lot no 81 Loïc Raguénès Loïc Raguénès reproduit des images. Généralement au crayon de couleur - une seule couleur par œuvre - point par point, à la manière de la trame fruste qu’on utilise - ou qu’on utilisait avant les pixels - dans les procédés bon marché de reproduction mécanique. Aujourd’hui, dans la surenchère des images, le pittoresque est partout, banal jusqu’à l’invisibilité. Le choix du sujet est donc indifférent. Tous les registres se valent. Il ne s’agit même plus, comme le formulait Arthur Danto à l’époque du pop art, de transfigurer le banal, mais de ramener l’art du peintre, celui du dessinateur, à celui de l‘artisan méthodique, appliqué, d’apporter un grand soin au cadrage, à la réalisation, en écartant d’office toute mythification, voire toute virtuosité. Ce que Loïc Raguénès construit par sa pratique de la peinture, du dessin, de l’image photocopiée ou sérigraphiée relève de la machination. C’est un engin - au sens premier du terme - un leurre, parce qu’il déroute le regard, parce qu’il jette le trouble sur les moyens de production et sur la nature de ce qui a été produit, parce qu’il s’emploie à rendre littéral le vacillement du sujet, parce qu’il choisit avec soin des images de peu d’importance que sa posture d’artiste nous oblige à déchiffrer et à considérer. Mont analogue II (2007) crayon de couleur sur papier 26 × 37 cm 10 teckels (portfolio) (2010) portfolio de 10 sérigraphies sur BFK Rives 300 g (20 exemplaires numérotés, signés 1 à 20) 24 × 36 cm estimation : 1 500 / 2 000 € estimation : 500 / 700 € 54 Lot no 82 Jean-Pierre Raynaud (1939, vit et travaille à Paris) Au début des années 60, Jean-Pierre Raynaud commence par réaliser des assemblages proches du Nouveau Réalisme. Dès 1963, il crée des «Psycho-objets» de couleur blanche et rouge, qui associent quelques éléments simples (jauges, échelles et pelles de secours, panneaux de signalisation), mettant en évidence les rapports entre le monde mental et le monde réel. D’œuvre en œuvre, il décline les éléments de son vocabulaire plastique : le pot à fleurs rouge rempli de ciment (et donc inutilisable) et les carreaux de céramique. En 1977, il conçoit les fenêtres et la rosace de l'abbaye cistercienne de Noirlac. Dès lors, les lieux publics deviennent son champ de création privilégié : projet d'un disque noir au sommet d'une montagne à Flaine, en Haute-Savoie, réalisation d'un jardin pour la principauté de Monaco (1981), Carte du ciel en marbre et granite au sommet de la Grande Arche de la Défense (1989). En 1993, Raynaud représente la France à la Biennale de Venise. A l’occasion de sa rétrospective à la Galerie Nationale du Jeu de Paume en 1998, il utilise un nouveau matériau à forte connotation symbolique : les drapeaux qu’il tend sur châssis et présente comme des peintures. Ses œuvres les plus récentes mettent l'accent sur le danger nucléaire : ainsi conçoit-il une Voûte nucléaire sur un plafond du Musée du Louvre en 1994. Ruban “tri/secteur” (1994) rubans (pièce unique, signée et datée) l’œuvre est sur une petite base en métal blanc de 1 cm d’épaisseur 32 × 26,5 × 26,5 estimation : 6 000 / 8 000 € 55 Lots no 83, 84, 85 Hugues Reip (1964, vit à et travaille à Paris) Artiste pluridisciplinaire, Hugues Reip s’exprime par le dessin, la vidéo, le son, la photographie et la sculpture. D’un objet, d’un lieu, d’une image, il fait ressortir un univers empli d’énergie, de dynamisme et de mouvement. En tant que commissaire d’exposition, Hugues Reip a plusieurs fois invité à collaborer d’autres artistes qui font partie de son univers personnel et mental. Ainsi a-t-il réuni quelques-uns des artistes français les plus importants à l’occasion de son exposition Parallel Worlds présentée au MOT / Musée d’art contemporain de Tokyo, en 2008. Hugues Reip a exposé récemment au Centre Culturel Suisse, Paris, à la Galerie du Jour-agnès b, Paris, à la Galerie NelsonFreeman, Paris (2011) ; au 104 / Etablissement Artistique, Paris, au Mac/Val (Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne), Vitry-sur-Seine (2010) ; lors de la 8e Nuit Blanche, Jardin du Luxembourg, Paris ; au Centre d’Art Contemporain du Domaine Départemental de Chamarande (2009) ; au Safn Museum, Reykjavik, au Tokyo Wonder Site, Tokyo, à la Galerie du Jouragnès b, Paris, à la agnès b’s galerie, Wan Chai, Hong-Kong (2007). Sans titre (2005) encre et acrylique sur papier 20,4 × 12,9 cm Sans titre (2007) crayon feutre sur papier 20,7 × 12,7 cm Sans titre (2007) encre et acrylique sur papier 20,7 × 12,7 cm estimation : 600 / 800 € estimation : 600 / 800 € estimation : 600 / 800 € 56 Lot no 86 Lot no 87 Lucille Reyboz (1973, vit au Japon) Sensualité subtile et intense, saveurs offertes, à travers son travail photographique, Lucille Reyboz n’a de cesse de faire revivre les émotions fortes côtoyées dès l’enfance au Mali, puis au Sénégal. D’abord portraitiste, elle réalise des pochettes de disque pour les label Blue Note et Verve. Plus tard, elle rencontre les Tamberma, peuple animiste du Nord du Togo peuple. Elle exposera les photographies, fruit d’un quotidien partagé, au festival Visa Pour l’image en 2001 puis au musée Barbier-Mueller de Genève. En 2004 les Editions Gallimard publient ces images sous le titre Batammaba, bâtisseurs d’univers. En 1999, sa rencontre avec le Japon grâce à sa participation à l’Opéra Life de Ryuichi Sakamoto, est une nouvelle révélation. En 2001, elle y retourne avec le soutien de la Fondation Hachette. Les onsen, ces sources chaudes où les corps s’abandonnent donneront naissance à Source, son deuxième livre, paru en 2007 aux Editions de La Martinière. Ces photographies sont exposées la même année à New York chez Phillips de Pury. En novembre 2008 dans le cadre de Paris Photo, HSBC Champs Elysées présente Chroniques Japonaises, exposition réunissant plusieurs séries réalisées au Japon. En 2010 elle débute une collaboration avec le danseur butoh Takateru Kudo. Son lien avec l’Afrique reste vivace, elle retourne régulièrement au Mali et en janvier 2011 sont exposées les Belles de Bamako au Chanel Nexus Hall à Tokyo. Cette série est publiée par les Editions de la Martinière. Elle présente la même année à la School Gallery à Paris Kyo-Kaï, une série réalisée avec le light designer Yusuke Nakanishi. Des images inspirées du monde fantasmagorique des yokai et des cultes shintoïstes. De ces sensations fortes, qui ont contribué à développer la sensibilité de cette artiste voyageuse, découlent ces images dans lesquelles la nature et le corps exaltés, juxtaposés, emmêlés sont omniprésents. Sans titre - Série Source (2007) tirage argentique monté en diasec. (Ed. 2/3 + 2AP) 100 × 100 cm don de Yoichi Nakamuta Kudo - Série Butoh (2010) tirage Argentique (Ed. 2/8 + 2 AP) 80 × 80cm estimation : 3 500 / 4 500 € estimation : 1 500 / 2 000 € 57 Lot no 88 Bettina Rheims (1952, vit et travaille à Paris) « Animal paraît le plus existentiel des travaux de Bettina Rheims. Le lieu dans lequel elle exprime peut-être le maximum de ce qu’on peut entendre de son œuvre, ce qui le sous-tend, le soutient, ce que sont ses attendus. Sobre, en noir et blanc, dans une totale économie de mise en scène qui tranche avec la profusion chromatique ou la pléthore d’objets d’autres albums, tout se concentre sur le sujet. Le traitement esthétique lui aussi se trouve réduit à minima. A priori, choses sobres sobrement dites. Fond et forme en symbiose totale. Puissance de la concentration. (...) On ne voit plus la même chose : les attitudes animales ont été deux fois figées, fixées : une fois par le taxidermiste, une autre par le photographe. Photographier comme on empaille… Arrêter le temps avec de la paille et des armatures en fer ou avec une pellicule argentique – même combat ». —Michel Onfray, Oxymoriques-Photographies de Bettina Rheims, Editions Jannink, 2005 Après avoir été mannequin, journaliste et galeriste, Bettina Rheims se consacre à la photographie à partir de 1978 et crée une première série de nus. A partir de 1982, elle travaille sur Animal, une série de portraits d´animaux empaillés. Parallèlement, elle réalise des portraits pour les magazines de mode du monde entier, pour des pochettes de disques et des affiches de films. En 1990, elle réalise la série Chambre Close avec Serge Bramly, avec qui elle collabore de nouveau en 1999 pour la série I.N.R.I., retraçant les principales scènes de la Bible. Photographe de la femme et de la chair, Bettina Rheims ne cherche pas fondamentalement à embellir ses modèles, mais bien plutôt à en révéler le charisme, la sensualité, la féminité et la sensibilité, comme en témoigne la série Héroïnes (2005) exposée au Nexus Hall à Tokyo en 2011. Série Animal (1982-84) photographie noir et blanc, signée n°4/15 40 × 30 cm estimation : 8 000 / 10 000 € 58 Lot no 89 Georges Rousse (1947, vit à Paris) Invité régulièrement à intervenir dans différents espaces, que ce soit à Kobe, Hiroshima et Tokyo - où le Teien museum lui consacre une exposition personnelle en 2001 -, Georges Rousse a une attirance particulière pour le Japon. Ses photographies, dont il soigne méticuleusement la prise de vue, le cadrage et la lumière, sont à première vue troublantes : elles sont le résultat d’un processus long et complexe qui passe d’abord par une action picturale éphémère dans des lieux souvent voués à la disparition ou à la transformation. Depuis le début des années 80, sa photographie ne constitue pas la trace ou la mémoire de ces interventions dans l’espace : celles-ci sont au contraire réalisées dans le but ultime de la photographie. Pour Tokyo 2010, créée à l’occasion de l’exposition No man’s land, présentée dans les anciens bâtiments de l’ambassade avant leur destruction, Georges Rousse a immédiatement élu le grand escalier de la chancellerie, où il a décidé d’isoler un carré au centre d’un grand monochrome rouge. La photographie garde non seulement la trace de cette peinture rouge dans l’espace réel, mais constitue également aujourd’hui la mémoire de cette architecture des années 50 disparue. Elle apparaît ainsi comme une archive utopique, une mémoire du lieu. Tokyo 2010 (2010) tirage argentique à partir d’un fichier numérique 125 × 160 cm estimation : 8 000 / 10 000 € 59 Lot no 90 Lot no 91 Arièle Schweps Arièle Schweps voyage dès son plus jeune âge. Elle passe notamment les six premières années de sa vie à Téhéran. Le goût du voyage ne la quittera plus. Elle s’installe à Paris pendant une longue période pour ses études de langue et d’informatique. C’est à cette époque que son intérêt pour la photographie naît, en regardant des films et des reportages TV, en noir et blanc, présentant des portraits d’artistes. Elle commence sa carrière professionnelle comme organisatrice et coordinatrice d’événements de tout type. En 2009, elle décide de se consacrer à la photographie numérique. Ses travaux s’attachent à capter l’Homme dans son comportement et son environnement. Ses voyages ont contribué à matérialiser la présence humaine, qui a pris corps dans des séries de portraits d’artistes et des photographies de personnages captées dans la rue. Les travaux d’Arièle Schweps ont fait l’objet de nombreuses publications dans la presse et les catalogues d’exposition. Serge Sangan (1953, vit et travaille à Vigneux de Bretagne) Après deux années de compagnonnage en tant que serrurier et ferronnier d’art, Serge Sangan se consacre à la sculpture. Pendant plusieurs années, il sculpte le bois et la pierre. Il fait ses premières sculptures à l’arc électrique en 1985 puis s’y consacre exclusivement en 1990, date à laquelle il s’installe dans la région nantaise. Sumo Land (2010) tirage argentique couleur sur Dibond (signé et numéroté 1/3) 50 × 84 cm Coq 8 (2011) acier doux soudé à l’arc électrique (pièce unique) 60 × 21 × 32 cm don d’Alain Ducasse estimation : 2 800 / 3 200 € estimation : 400 / 600 € 60 Lot no 92 Alain Séchas (1955, vit et travaille à Paris) Célèbre pour son chat, qu’il décline à partir de 1997 dans des sculptures et des dessins, Alain Séchas pose sur le monde un regard critique et cinglant. Se considérant comme dessinateur avant tout, il crée un œuvre qui rappelle le comique de la satire politique, comme en témoigne son exposition Jurassic Pork II (Palais de Tokyo, Paris, 2005). En 2007, la figuration cède la place à l’abstraction dans une série de dessins et de peintures pour lesquels l’artiste expérimente différentes techniques et supports : papier, carton, toile, crayons, pastels, feutres... Alain Séchas y use librement de la ligne et de la couleur, privilégiant la rapidité d’exécution. Cette série a été montrée pour la première fois au Musée Bourdelle, en 2008. La même année, il expose à la galerie Hermès à Tokyo. Spring 2 (2007) feutre pigmentaire sur carton 80 × 80 cm estimation : 5 000 / 7 000 € 61 Lot no 93 Speedy Graphito (1961, vit à Paris) Olivier Rizzo alias Speedy Graphito, l’un des pionniers du mouvement « Street art » français, a marqué de son empreinte la mémoire collective de toute une génération en imposant un style novateur et percutant au début des années 80. Depuis, il ne cesse d’évoluer, toujours en phase avec son époque, en inventant des langages picturaux, codex iconoclastes et satiriques de notre société. Son art s’inscrit dans la vie. Il participe à de nombreux événements comme le concert de Jean-Michel Jarre à La Défense, l’identité graphique de la Halle Saint-Pierre ou le logo de la mission spatiale Altaïr. Ses œuvres sont présentées sur la scène artistique internationale (France, Belgique, Los Angeles, Dubaï…) ainsi que dans les grandes maisons de ventes aux enchères (Artcurial, Tajan, Massol, Cornette de Saint Cyr). Hope (2011) techniques mixtes sur papier (signé) 60 × 50 cm estimation : 1 500 / 2 000 € 62 Lot no 94 Tadzio (1975, vit et travaille à Paris) Après des études scientifiques, Tadzio part s’installer quelques temps en Asie. Il y découvre ces mégapoles qui le poussent à commencer un travail sur la relation que l’homme entretient avec son environnement urbain. Depuis, il parcourt les villes à la recherche d’éléments architecturaux qu’il met en regard de silhouettes en mouvement. La place du mouvement et de l’écoulement du temps est de plus en plus présente dans ses photographies et ses vidéos, comme un questionnement sur la condition humaine. Son travail est régulièrement exposé dans des galeries et centres d’art en Europe et en Asie. Rémanence #24 (2008) tirage pigmentaire sur canevas (diptyque) 100 × 112 cm et 100 × 88 cm estimation : 2 500 / 3 500 € 63 Lot no 95 Keiichi Tahara (1951, a vécu à Paris de 1973 à 2004 et vit aujourd’hui à Tokyo) Dans son approche de la photographie, Keiichi Tahara privilégie les jeux d’ombre et de lumière, autant que la matière et ses effets. Il utilise différents supports : la pierre, la soie, le verre, l’aluminium ou le marbre, des matériaux qui « irradient ». Ses premières séries de photos montrent déjà l'irruption de la lumière en tant que matériel : Fenêtre (1973-1980), Portrait (1978-1987) et Polaroïd (1979-1983). Le regard ne se focalise pas sur un objet, mais il « nage » dans l’espace et la lumière. Les grands tirages de la série Éclat (1979-1983), sont placés entre deux plaques de verre et installés à même le sol. C’est ainsi que se prépare le passage à la tridimensionnalité. Considéré comme l’un des grands photographes d’architecture, il réalise de nombreux reportages en Europe sur l’Art nouveau, et sur le nouveau Musée d’art islamique de Doha, au Qatar, en 2008. Ses récentes expositions personnelles sont présentées au Castello di Rivoli (Turin, 2001), à la galerie Baudoin Lebon (Paris, 2003) et au Teien Metropolitan Art Museum (Tokyo, 2004). Keiichi Tahara soutient les sinistrés de la région du Tohoku grâce à son système de modules architecturaux, « Cube Cube ». Préfabriqués et réagençables à l'infini, ces modules peuvent être réinvestis en tant qu’habitations personnelles, bureaux, commerces, lieux de vie publique ou associative, hôpitaux, etc. Keiichi Tahara relocalise leur production dans le Tōhoku, une région reconnue au Japon pour son savoir-faire du travail de l’acier, afin de créer des emplois pour les habitants. Le projet a reçu le vif appui des autorités locales qui souhaitent utiliser ces modules afin de reconstruire le paysage urbain. Fenêtre (1973-1980) photographie noir et blanc, tirage argentique sur papier (signée, encadrée, tirage d'artiste/AP) 40 × 30 cm estimation : 20 000 / 25 000 € 64 Lot no 96 Aya Takano (1976, vit et travaille à Yokohama) Aya Takano invente un monde où les adolescentes aux membres démesurément allongés et vêtues de kimonos semblent en lévitation. Ses œuvres sont à la croisée de l’esthétique des estampes ukiyo-e de la période Edo et de celle de la culture populaire d’aujourd’hui. Considérée comme une des artistes les plus douées de sa génération, Aya Takano est aussi une dessinatrice de mangas, un écrivain de science-fiction et a travaillé à la conception visuelle de jeux vidéo pour Nintendo ainsi qu’à la réalisation de films d’animation. Elle a par ailleurs collaboré avec Issey Miyake pour des dessins qui ont été déclinés sur une série de vêtements et d’accessoires. Elle a, récemment, réalisé l’identité visuelle d’une ligne de cosmétique pour Shu Uemura. En 2006, Aya Takano expose au Musée d’art contemporain de Lyon faisant découvrir au public français son univers. Son œuvre est régulièrement présentée en Europe : à la galerie Emmanuel Perrotin à Paris, à la Fondation Miró de Barcelone (2007), au musée Frieder Burda, à Baden-Baden (2010) ou encore à la Siebold House aux Pays-Bas (2011). Changing (2011) aquarelle et crayon sur papier 21 × 29,7 cm ©2011 Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All Rights Reserved estimation : 3 500 / 4 500 € 65 Lot no 97 Claude Viallat (1936) Membre fondateur de Supports/Surfaces, Claude Viallat décline depuis 1966 une forme, devenue sa marque de fabrique, sur différents supports : toile libérée du châssis, parasol, tente, bâche, etc. La matière donne à la forme, en fonction de sa texture, un contour plus ou moins net, une intensité de ton plus ou moins forte. Pour l’artiste, « La notion de redites, de séries ou de répétitions, devient une nécessité de fait. [...] Une toile – pièce – seule n'est rien, c'est le processus – système – qui est important » (Fragments, 1976). L’art de Claude Viallat se caractérise par la somptuosité de la couleur qui l’impose comme l’un des grands coloristes de l’histoire de la peinture occidentale. Ses œuvres ont été exposées dans la plupart des lieux d’Europe, d’Amérique et figurent dans les grandes collections publiques et privées. Régulièrement l’artiste expose à la galerie Itsutsuji à Tokyo. [n° 174] (2011) acrylique sur toile 172 × 85 cm Estimation : 7 000 / 9 000 € 66 Lot no 98 Jean-Luc Vilmouth (vit et travaille à Paris) Jean-Luc Vilmouth enseigne à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Son travail invite chacun à redécouvrir son territoire, sa langue et son histoire. Il a participé à la Documenta de Cassel en 1982, et la Biennale de Venise et de Sydney. De nombreuses expositions personnelles lui ont été consacrées : au Centre Georges Pompidou, à l’Arc, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, au MAGASIN, centre national d’art contemporain de Grenoble, ICA, Londres… Il a réalisé plusieurs commandes publiques en France et dans le monde entier (Grande-Bretagne, Japon…). Il est dans de nombreuses collections publiques en France (Musée National d’Art Moderne, Paris, Fonds National d’Art Contemporain, MAC/VAL, Ivry-sur-Seine, nombreux FRAC) et à l’étranger (Art Council, London, Museum Van Hedendaagse Kunst, Eindhoven, Museum of contemporary Art, Sydney, Musée d’art contemporain, Montréal, Museum Van Hedendaagse Kunst, Anvers, Musée d’art contemporain, Vienne). Il a séjourné à la Villa Kujoyama à Kyoto, en 1997. Depuis, il vient régulièrement au Japon où il a réalisé des projets d’envergure, notamment dans le cadre de la Triennale d’Echigo-Tsumari. Pourquoi le Monde est-il devenu Rond (1997) cybachrome couleur 40 × 55 cm estimation : 600 / 800 € 67 Lot no 99 Lot no 100 ©Philippe Quaisse Lorenz Baumer (1965, vit à Paris) Lorenz Bäumer suit d’abord des études d’ingénieur à l’Ecole Centrale de Paris. Son diplôme en poche, il crée sa société en 1989. Il lance d’abord une première griffe de bijoux fantaisie : Lorenz. En 1992, il signe ses premières créations de Haute Joaillerie sous son nom et installe ses salons place Vendôme trois ans plus tard. Passionné par la création, doté d’un imaginaire osé, très souvent à la limite du « politiquement » correct de la place Vendôme, il se fait rapidement un nom dans le cercle très fermé des grands joailliers. Féru d’art, insufflant l’émotion qui l’habite dans ses créations, Lorenz Bäumer est désormais un citoyen du monde : de Paris à Shanghai, en passant par New York et Genève, ses créations sont attendues comme un événement. Remarqué par les médias, la place qui lui est aujourd’hui réservée le hisse parmi les grandes références de la joaillerie. Ses créations se déclinent dans les trois univers qui l’inspirent : poète, architecte et jardinier. Juliette Binoche Juliette Binoche aime le Japon. Elle nourrit une véritable admiration pour les cinéastes japonais, que ce soit les figures historiques comme Yasujiro Ozu et Akira Kurosawa, ou les contemporains Kiyoshi Kurosawa, Hirokazu Kore-eda ou Nobuhiro Suwa. L’actrice a séjourné à plusieurs reprises au Japon, notamment en 2009, à l’occasion du Festival du Film français à Tokyo, dont elle assure la présidence. La même année, elle monte sur scène, à Tokyo, pour présenter son spectacle in-I créé avec le danseur et chorégraphe britannique Akram Khan. Parallèlement, elle a exposé dans la capitale nippone ses séries de portraits de cinéastes, mis en regard avec des autoportraits. La vie d'une autre scénario du film réalisé par Sylvie Testud avec Juliette Binoche et Mathieu Kassovitz (sortie décembre 2011) scenario annoté et commenté à la main par Juliette Binoche bague Merci or blanc et diamants 0,38 ct estimation : 2 000 / 3 000 € estimation : 2 000 / 3 000 € 68 Lot no 101 132 5. ISSEY MIYAKE Une alliance entre mathématique et art du vêtement. Chacun des chiffres a une signification particulière. Le chiffre "1" est une référence à une pièce unique de tissu, alors que le chiffre "3" se rapporte à la forme tridimensionnelle. Le chiffre suivant "2" évoque le fait qu'une pièce 3D de tissu est pliée suivant une forme bidimensionnelle et le chiffre "5" (qui figure après un espacement) se réfère à la dimension temporelle du vêtement, ou plus spécifiquement, à la métamorphose des formes pliées en vêtements lorsqu'elles sont portées. Le chiffre "5" désigne également notre espoir que le concept exprimé par le vêtement conduise à la découverte de nouvelles dimensions. Ensemble Robe et veste de la nouvelle ligne ISSEY MIYAKE: 132 5. ISSEY MIYAKE IL16FH001 Robe N°1 courte a bretelle de couleur noire avec impression de feuille de "haku" argentée IL16FD001 Bolero N°1 de couleur noire avec impression feuille de "haku" argenté 69 Conditions de vente Les biens mis en vente Les acquéreurs potentiels sont invités à examiner les biens pouvant les intéresser lors de l’exposition organisée avant la vente. Les mentions figurant au catalogue sont établies sous réserve des notifications et des rectifications annoncées au moment de la présentation du lot. Les dimensions et les estimations ne sont données qu’à titre indicatif. Les couleurs des œuvres portées au catalogue peuvent être différentes en raison des processus d’impression. L’absence de mention d’état au catalogue n’implique nullement que le lot soit en parfait état de conservation ou exempt de restauration, usures, craquelures ou autre imperfection. Les biens sont vendus dans l’état où ils se trouvent au moment de la vente. Aucune réclamation ne sera admise une fois l’adjudication prononcée, l’exposition préalable ayant permis l’examen de l’objet. Enchères Les enchères suivent l’ordre des numéros du catalogue. Les enchérisseurs sont invités à se faire connaître avant la vente afin de permettre l’enregistrement de leurs données personnelles. S’ils ne peuvent être présents pendant la vente, les enchérisseurs peuvent remplir un formulaire d’ordre d’achat ou demander à être appelés par téléphone. Il convient d’en faire la demande par écrit, accompagnée des coordonnées bancaires au moins quarante-huit heures avant la vente. Le commissaire-priseur se charge gracieusement des ordres d’achat ou des enchères téléphoniques qui lui sont confiés. Toutefois, une erreur ou omission dans l’exécution n’engagent pas sa responsabilité. Le plus offrant et dernier enchérisseur sera l’adjudicataire. Paiement La vente est faite au comptant et conduite en euros. Les acheteurs ne paieront aucun frais ni taxes en sus des enchères. Le paiement doit être effectué immédiatement après la vente. Dans l’hypothèse où l’adjudicataire n’a pas fait connaître ses données personnelles avant la vente, il devra justifier de son identité et de ses références bancaires. L’adjudicataire pourra s’acquitter du paiement par les moyens suivants : - en espèces dans la limite de la législation en vigueur. - par chèque avec présentation obligatoire d’une pièce d’identité. - par carte bancaire. Les commissaires-priseurs se chargent gracieusement des enchères. Aucun frais ne sera perçu à l’occasion de cette vente caritative. Retrait des achats Aucun lot ne sera remis aux acquéreurs avant acquittement de l’intégralité des sommes dues. Dès l’adjudication, les objets sont placés sous l’entière responsabilité de l’acquéreur. Le retrait des lots est effectué le jour de la vente. Le transport des lots est effectué aux frais et sous l’entière responsabilité de l’adjudicataire. Destination de la vente L’intégralité des fonds récoltés lors de cette vente sera versée aux régions sinistrées du nord du Japon suite à la catastrophe du 11 mars, en concertation avec Issey Miyake, Tadao Ando, et le Comité pour la reconstruction. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne « FranceJapon : ensemble pour demain », à travers laquelle l’Ambassade de France au Japon initie et accompagne de nombreux projets. reportage photo Lucille Reyboz Avril 2011 70 France × Japon ensemble pour demain 日本×フランス 共に明日に向かって ORDRE D’ACHAT LUNDI 20 JUIN 2011 À 19h30 À DROUOT MONTAIGNE Vente aux enchères publiques au profit du Tohoku. Nom et Prénom ______________________________________________________ Adresse ____________________________________________________________ __________________________________________________________________ Téléphone __________________________________________________________ Fax _______________________________________________________________ Après avoir pris connaissance des conditions de vente décrites dans le catalogue, je déclare les accepter et vous prie d’acquérir pour mon compte personnel aux limites indiquées en euros les lots que j’ai désignés ci-dessous ou de me contacter par téléphone au moment de l’adjudication aux coordonnées ci-dessus. Références bancaires obligatoires : veuillez joindre un R.I.B La vente sera réalisée sans frais ni taxe en sus des enchères. Lot no Descriptif du lot Limite en € Signature obligatoire Date : _____________________ A adresser à : DROUOT MONTAIGNE 15, avenue Montaigne – 75008 Paris Tél. : 33 (0)1 48 00 20 80 Fax : 33 (0)1 48 00 20 83 E-mail : [email protected] * Merci de vous assurer que le formulaire nous soit correctement parvenu. Organisation Ambassade de France à Tokyo Hélène Kelmachter, attachée culturelle assistée de Julie Le Saos et Eriko Hagio Service de presse : Jules Irrmann, assisté de Takeo Kuwabara et Junko Yamada Maquette et direction artistique : Antoine Perrin Drouot Maître Georges Delettrez, commissaire-priseur Catherine Delvaux, responsable, assistée de Laure Kraemer Anne d’Artigue, chargée presse - communication Olivier Lange, La Gazette Drouot Etude Cornette de Saint Cyr Pierre Cornette de Saint Cyr, commissaire-priseur Stéphane Corréard, directeur senior Art contemporain Leslie Laure, Relations clients Philippe Faure, Ambassadeur de France au Japon, tient à exprimer ses remerciements à tous les artistes qui ont généreusement offert des œuvres pour exprimer leur solidarité aux sinistrés du tsunami et du grand tremblement de terre du Nord-est du Japon. Nos plus sincères remerciements s’adressent à Issey Miyake, qui a accepté de parrainer cette vente, et à Maître Georges Delettrez et Maître Pierre Cornette de Saint Cyr, commissaires-priseurs, qui l’ont dirigée. Que soient remerciés tous ceux qui ont contribué à organiser cet événement et grâce à qui cette vente aux enchères à pu voir le jour : L’Institut Français Marie Bauer, Adeline Blanchard, Catherine Briat, Marie-Ange Munoz, Alain Reinaudo Les galeries Taka Ishii, Tokyo : Elisa Uematsu Itsutsuji, Tokyo Chozo Yoshii, Tokyo SCAI, Tokyo : Yumi Umemura Kaikai kiki, Tokyo et New York : Takashi Murakami, Chiaki Kasahara, Iida Masako, Brad Plumb, Yayoi Shionoiri Itemeditions, Paris : Patrice Forest, Akiko Otsu, Mathilde Roussel-Giraudy Bogéna Gidrol, Saint-Paul de Vence Xippas, Paris : Ghislaine Pinassaud Kamel Mennour, Paris Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris Marian Goodman, Paris Louis Carré, Paris : Catherine Lhost Alberta Pane, Paris Ce catalogue est imprimé sur un papier Munken Lynx 200 g/m² et 400 g/m² d’Arctic Paper Merci à Daniel Wormeringer, directeur France d’Arctic, qui a généreusement mis à disposition ce papier. Imprimé avec l’aide de l’Imprimerie Comelli Ainsi que Bernard Aubreton, Loraine Baud, Roland Bijlenga, Aurélie Bocquet, Corinne Bocquet, Nobuko Brusse, Bernard Ceysson, Py Cha, Marie Chalmel, Marie-Laure Cuzin, Sandrine d’Abbadie, Bénédicte de Bary, Emmanuelle de Montgazon, Yannick Delauné, JeanMarc Dimanche, Alain Ducasse, Géraldine Dufournet, Matilde Incerti, Hiroshi Kamio, Cathy Mairet, Alanna Minta Jordan, Yuria Mizuta, Yoichi Nakamuta, Adeline Pelletier, Eleni Petaloti, Sonia Perrin, Juliette Prime, Daphné Raynaud, Anne-Marie Rousse, Delphine Tagger, David Teillet, Mariane Thuillier, Pascal Voglimacci, Masa Yanagi France × Japon ensemble pour demain 日本×フランス 共に明日に向かって Vente caritative d’art contemporain au profit des sinistrés du Japon à l’initiative de Philippe Faure, Ambassadeur de France au Japon, et parrainée par Issey Miyake. Vente dirigée par Georges Delettrez et Pierre Cornette de Saint Cyr, commissaires-priseurs. Lundi 20 juin 2011 19h30 Drouot Montaigne 15 Avenue Montaigne, 75008 Paris Exposition publique dans les salons Drouot Montaigne Samedi 18 et dimanche 19 juin 2011 11h - 18h Lundi 20 juin 2011 11h - 15h