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Focus : Presse écrite portugaise
Semaine du 6 au 12 novembre 2014
SERVICE DE PRESSE
I – Préparation du congrès socialiste des 29 et 30 novembre : programme d’António Costa
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Principaux titres : « Dans la motion qu’il présente aujourd’hui, le socialiste ne dévoile encore pas tout » (DE, 7/11)
António Costa, Maire de Lisbonne et candidat du Parti socialiste (PS) aux fonctions de Premier ministre pour les
élections législatives d’octobre 2015, a publié le 6 novembre la motion sur laquelle il s’appuiera pour se faire élire à
la tête du PS les 21 et 22 novembre. Le PS tiendra ensuite son XXe Congrès, les 29 et 30 novembre, à Lisbonne.
Le document d’António Costa (144 p.), intitulé « Agenda pour une décennie: Mobiliser le Portugal », était très
attendu depuis sa victoire aux primaires socialistes le 28 septembre. Il comprend tout d’abord sa ‘motion’ en tant
que telle. Celle-ci appelle à une majorité socialiste absolue lors des prochaines élections, non exclusive d’ententes
politiques élargies. Après un bilan très critique de la politique d’ajustement menée par l’actuel gouvernement de
centre-droit depuis 2011, et un diagnostic des contraintes portugaises (fort endettement national ; capacité
productive réduite ; forte émigration), ce document propose les grands axes suivants : i) un programme de
récupération de l’économie et de l’emploi misant sur l’innovation, la qualification des travailleurs, un nouveau
potentiel d’investissement européen à combiner avec les ressources nationales, et le potentiel de concertation
sociale portugais ; ii) le renforcement de l’engagement du Portugal en Europe, passant par sa capacité à établir des
alliances avec les partenaires européens présentant des intérêts convergents (compléter l’architecture de l’euro mécanisme européen de garantie des dépôts- ; remédier à l’étranglement de l’investissement), par « une lecture
flexible des règles budgétaires », et par certaines innovations institutionnelles (création de mécanismes européens
de gestion de la part de dette publique des Etats excédant les limites de Maastricht ; abandon de la comptabilisation
dans l’objectif de déficit annuel des investissements réalisés avec des financements européens ou considérés comme
prioritaires dans les domaines des réseaux européens de l’énergie, des transports et de l’économie digitale ;
définition d’objectifs européens de moyen terme dans le domaine de la compétitivité et de la cohésion sociale, à
prendre en compte pour l’évaluation des objectifs budgétaires ; développement d’une stratégie de coordination
fiscale à niveau européen) ; iii) la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’égalité des chances, par une
politique d’augmentation des revenus des ménages et de hausse du salaire minimum, de lutte contre les inégalités,
et de qualification des jeunes ; iv) le redressement du fonctionnement des services publics (réinvestissement dans
les services publics essentiels ; modernisation de l’Etat) ; v) l’appel à l’élection d’un Président de la République
(début 2016) issu du milieu socialiste, et à une victoire socialiste aux élections régionales à Madère (automne 2015).
António Costa a par ailleurs commandé une étude sur le cadre macroéconomique de la prochaine législature.
A cette motion est adjoint un « Agenda pour la décennie 2015-2024 », document préparatoire où s’articulent une
série de propositions autour des 4 piliers suivants : i) valoriser les ressources du Portugal ; ii) moderniser l’activité
économique et l’Etat ; iii) investir dans l’avenir ; iv) renforcer la cohésion sociale. Cet ‘agenda’ est prévu de servir
de base, après le XXe Congrès, à un débat national qui culminera dans une grande ‘convention’ au printemps 2015,
d’où sortira le programme socialiste pour les élections législatives. Enfin, le document d’António Costa finit par
des propositions concernant les statuts du PS (rétablissement à deux ans des mandats électoraux passés à quatre
par son prédécesseur ; introduction de primaires et la possibilité d’ouvrir différentes élections aux sympathisants).
La presse généraliste accueille assez favorablement la stratégie d’António Costa : pour le Público, le Maire de
Lisbonne revient sur la scène « au bon moment, avec une motion capable de mobiliser à gauche (notamment les
partis émergeants comme le Livre de Rui Tavares, et le Fórum Manifesto dissident du Bloc de gauche) sans laisser le
centre à l’écart ». Le DN valorise le soutien que lui témoignent d’anciens collaborateurs d’António José Seguro. La
presse économique, qui explique qu’António Costa réserve ses propositions concrètes pour 2015, synthétise ses
grandes propositions par domaines (finances publiques : plus de flexibilité des règles budgétaires ; marché du
travail : développement d’un accord stratégique de moyen terme avec les partenaires sociaux pour renforcer la
négociation collective, augmentation des charges sociales pour les entreprises offrant un emploi précaire ; sécurité
sociale: convergence des systèmes de protection en maintenant les prestations sociales déjà attribuées ;
administration publique : repositionnement des revenus des familles - sans date précise -, ouverture au retour aux
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35 heures ; impôt sur le revenu : réforme à l’horizon 2020 ; santé : accélération de la séparation public-privé ;
justice : amélioration de la gestion des tribunaux ; réhabilitation urbaine : lancement d’un plan national ; société :
ouverture de l’adoption et de l’accès à la PMA aux couples homosexuels ; système politique : création de
circonscriptions uninominales). António Costa reprend de nombreuses propositions de son prédécesseur, mais
contrairement à lui, il ne reviendra pas sur les fermetures de tribunaux ni sur les fusions d’arrondissements.
II – Confirmation par le Président de la République du maintien du calendrier électoral
Principaux titres : « Le PS abandonne les pressions pour anticiper les législatives » (DN, 9/11)
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Le Président de la République Aníbal Cavaco Silva a mis un terme aux spéculations quant à une éventuelle
anticipation des élections législatives, confirmant qu’elles se tiendraient, conformément aux dispositions de la
Constitution portugaise et de la loi électorale de 1999, entre le 14 septembre et le 14 octobre 2015. De nombreuses
voix, de l’opposition socialiste en particulier mais pas uniquement, avaient appelé à les avancer, au motif de leur
collusion avec la préparation du budget 2016. Aníbal Cavaco Silva a par ailleurs réitéré son appel à l’amélioration du
dialogue politique, et souhaité que le prochain gouvernement soit majoritaire
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Principaux titres : « Isabel Dos Santos offre 1,21 milliard pour l’acquisition de PT» (DE, 9/11)
III – Nouveaux développements autour de l’avenir de l’opérateur Portugal Telecom (PT)
Le projet de vente de Portugal Telecom (PT) par l’opérateur de télécommunications brésilien Oi a connu un
nouveau rebondissement le 9 novembre avec la proposition d’offre publique d’acquisition (OPA) de la holding PT
SGPS par la société Terra Peregrin, détenue par l’entrepreneuse angolaise Isabel Dos Santos et située à Lisbonne,
pour une valeur totale de 1,21 milliard d’euros (1,35 euros par action, soit plus de 11% de la valeur boursière du titre
le 7 novembre, mais près de -30% de sa valeur moyenne sur les 6 derniers mois et moins que sa valeur le 10
novembre). Isabel dos Santos entend ainsi acquérir une position à hauteur de 50,01% dans l’organe décisionnel du
groupe PT - dont les statuts confèrent à la holding PT SGPS d’importants droits de décision. Elle obtiendrait du
même coup une participation significative dans Oi, avec laquelle PT est en train de fusionner, impliquant un droit
de regard sur le projet de vente de l’ensemble de PT. La presse lie ces développements au fait que PT possède 25%
de l’opérateur Unitel contrôlé par l’entrepreneuse angolaise. L’initiative d’Isabel dos Santos vient concurrencer les
différentes velléités de rachat de PT manifestées jusqu’ici - dont l’offre d’Altice à hauteur de 7,025 milliards
d’euros. -, mais ses chances de succès sont limitées selon les analystes de la Banque Portugaises d’Investissement
(BPI). Les dirigeants de Oi ont quant à eux déclaré cette OPA « inopportune ». Le 11 novembre l’entrepreneuse
angolaise, déterminée, s’est montrée ouverte à revoir ses propositions. Dans tous les cas le projet de vente de PT
pourrait prendre du retard.
La vente de PT intéresse de nombreux investisseurs, étrangers notamment. Cette situation est positive pour Oi qui
cherche des fonds pour réorienter ses activités vers son pays d’origine. Selon les analystes de BPI, le groupe brésilien
optera pour l’offre la moins problématique en termes de concurrence. De ce point de vue, l’offre d’Altice devra être
soumise à l’Autorité de la Concurrence car une éventuelle absorption de PT dans sa filiale portugaise Cabovisão
amènerait le nouveau groupement à posséder 60,9% du marché de la téléphonie fixe, 55,8% du marché internet et
48% du marché de la télévision et de la téléphonie mobile au Portugal (PT détient entre 40% et 50% des parts de
marchés des différents secteurs). L’hypothèse d’une acquisition de PT par la holding ZOPT (détenue à part égales par
Isabel Dos Santos et Paulo de Azevedo, PDG de Sonae), avancée quelques jours avant celle de l’OPA, augmenterait
quant à elle les positions sur le marché du nouveau groupement à des taux d’environ 60% pour le marché de la
téléphonie mobile, et jusqu’à 87% du marché de la télévision au Portugal. D’autres concurrents sont aussi sur les
rangs (le fonds d’investissement britannique Apax Partners, les opérateurs espagnol Telefonica et britannique
Vodafone), sans pour autant avoir soumis d’offres.
Ce sujet est sensible au Portugal, où plusieurs personnalités de tout l’échiquier politique dont des ex-ministres et les
syndicalistes du groupe PT ont lancé au gouvernement un « appel au sauvetage de PT » le 4 novembre. Ils militent
pour une intervention du gouvernement sur ce dossier, avançant comme argument l’intérêt stratégique de PT pour
le Portugal. Le Premier ministre n’entend toutefois pas s’immiscer dans le domaine des entreprises privées.
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