En ligne - Anciens BP

Transcription

En ligne - Anciens BP
NUMERO 57
S
O
M
M
A
I
R
E
Notre couverture :
Editorial ................................................................................................
1
« Par ano x » micro-photographie
BP dans le monde : l'Hovercraft .......................................................
3
La mode à Lavéra ................................................................................
4
Faites-le vous-même : le bricolage, par M. Belloncle ....................
6
Pétrole notre industrie : les carburants fusées, par X. Normand
10
Informations sociales : les prestations familiales, par G. Garcy
23
Itinéraire de week-end en Sologne, par G. Philippe .......................
28
e
Le pétrole dans le IV plan, par J. Breil .............................................
36
A l'Ouest du nouveau ..........................................................................
44
BP mon village .....................................................................................
46
Le T. U. Ouest Africain ......................................................................
60
de J.-P. Sudre.
Le
Paranox
anti-corrosif
est
un
entrant
additif
dans
la
formule de certaines huiles Energol
pour moteurs diesel.
Ce produit nous a été fourni par le
laboratoire de Gennevilliers après
une sélection préparée par M.
Rollin, chef du laboratoire. J.-P.
Sudre a micro-photographié un
centigramme de Paranox cristallisé
à chaud sur une mince plaque de
verre. L'image a été volontairement
tirée en négatif afin d'accentuer le
graphisme cellulaire de la matière.
Une
douzaine
de
préparations
(produit étalé à chaud sur lamelles
de
verre)
ont
été
effectuées
simultanément, chacune ayant par
la
suite
subi
un
temps
de
refroidissement différent dans le
but d'obtenir le plus grand nombre
d'états cristallisés possible. L'image
*
qui est proposée est l'une des
nombreuses
expressions
du
Paranox, « modèle » d'un genre peu
courant (il bougeait sans arrêt) qui
malgré un très mauvais caractère
Les éléments du T. U. Nord-Africain nous étant parvenus trop tardivement, nous
n'avons pu les faire figurer dans ce numéro. Nous prions nos lecteurs et
particulièrement ceux d'Afrique du Nord de bien vouloir nous en excuser.
s'est laissé quand même photographier
au
1/5
de
seconde.
L'infiniment petit de la technique
*
réserve encore bien des surprises à
l'artiste. Notre couverture veut en
être
la
preuve...
et
le
commencement d'un art nouveau à
l ' é c h e l l e des connaissances de
l'homme du 20e siècle.
Dans l'article de M. X. Normand " Les carburants fusées", une coquille typographique s'étant glissée, il faut
lire en page 20, :§ Les réacteurs à propulsion directe, ligne 7 : 2 000°K ; 2 è m e c o l o n n e l i g n e 1 0 :
2 0 0 0 ° K ligne 14 : 5000°K, au lieu de °C
E D I T O R I A L
Vous lirez ces lignes au moment où s'accomplira le renouvellement de nos Comités d'Etablissements et de notre Comité
Central d'Entreprise parvenus au terme de leur mandat de deux
ans et aussi le renouvellement annuel de nos Délégations du
personnel.
Ce que je tiens à vous dire en cette circonstance n'a rien de
nouveau. Nous avons, mes collègues de la Direction Générale et
moi-même, en de nombreuses occasions, par des moyens divers,
nettement précisé la position de notre Société à l’égard des
Comités et Délégations. Le rappel que j'en fais aujourd'hui me
paraît pourtant nécessaire tant sont grands et sérieux l'intérêt et
l'attention que nous portons à ces organismes. Et quelle meilleure
tribune pourrais-je trouver que le Trait d'Union pour m’adresser
à tous les membres de l'équipe de la S.F. BP ?
Les Comités et Délégations ont été institués il y a un peu plus de
15 ans. Leur action a déjà donné chez nous d'appréciables
résultats, elle en donnerait de plus notables encore si notre
personnel, dans toutes ses catégories, voulait bien s'intéresser
plus vivement à leur constitution et à leur fonctionnement.
Pour que nos Comités et Délégations représentent exactement
notre personnel — et nul plus que moi ne souhaite qu'il en soit
ainsi — il faut qu'à l'occasion des élections tout l'ensemble de ce
personnel manifeste son choix par son vote et il faut aussi que,
dans les conditions prévues par la loi, ceux qui sont capables de
recueillir la confiance de leurs camarades et de participer
fructueusement aux travaux de ces organismes n'hésitent pas à se
porter candidats.
Je demande donc et de la façon la plus pressante :
— à tous les membres de notre personnel de voter lors des prochaines élections. Ne pas voter c'est s'abstenir de prendre
1
parti dans une question importante qui concerne les
intérêts de chacun et de chacune d'entre vous;
— à ceux et celles qui sont prêts à assumer les fonctions
de membre de Comités ou de Délégations de ne pas
hésiter à le faire savoir aux organisations syndicales
intéressées et ceci est valable aussi bien pour nos
Cadres et Agents de Maîtrise que pour nos Employés et
Ouvriers;
— à ceux enfin qui ont du personnel sous leurs ordres de
ne pas freiner, mais au contraire d'encourager les candidats éventuels.
Le rôle et la tâche des délégués et membres des Comités ne
sont pas de tout repos. Ils imposent en plus du travail
professionnel des charges souvent lourdes, parfois
ingrates. Ceux et celles qui acceptent de les assumer avec
le souci de contribuer utilement à l'œuvre commune
méritent notre appui à tous, même si l'exercice de leurs
fonctions électives apporte parfois une certaine gêne dans
le travail quotidien.
Beaucoup — beaucoup plus sans doute que nombre d'entre
vous ne le pensent — a été accompli chez nous grâce à
notre collaboration avec nos Comités et Délégations. Pour
ne prendre qu'un exemple, l'association du Comité
d'Etablissement du Siège Social à l'étude de diverses
questions concernant notre prochaine installation à
Courbevoie s'est montrée fort utile et bien entendu ce
Comité aura, d'ici le printemps prochain, à nous aider
encore dans le même domaine. Quant à notre Comité
Central d’Entreprise, la lecture des comptes rendus de ses
réunions — que vous recevez tous — devrait convaincre
les plus sceptiques de l'influence réelle qu’a eue son action.
Aussi mon dernier mot sera-t-il pour remercier très sincèrement ceux et celles qui, dans nos Comités et Délégations,
terminent actuellement leur mandat, pour souhaiter aussi
la bienvenue à ceux et celles qui, élus ou réélus, vont
bientôt constituer les nouvelles représentations de notre
personnel et avec qui j'espère que notre collaboration sera
confiante et féconde.
J . HURÉ
Président Directeur Général
2
U N NOUVEAU MODE DE TRANSPORT est
L’HOVERCRAFT
né en Angleterre : l'Hovercraft. Plusieurs
versions sont actuellement à l'étude, l'une
d'entre elles le Vickers VA-3 est entrée en
service cet été du 2 juillet au 16 septembre
entre Rhyl et Wallasen, localités distantes
de 25 km, situées sur la Mer d'Irlande non
loin de Liverpool et séparées par l'estuaire
de la Dee.
L'Hovercraft se déplace sur un coussin d'air
ce qui lui permet d'évoluer aisément sur
terre et sur mer et de « survoler » sans
danger neige ou glace, terrains sablonneux
ou marécageux. Pesant 10 tonnes le Vickers
VA-3 transporte 2 membres d'équipage et
24
passagers
(ou
2 tonnes
de
marchandises) à la vitesse de 60 nœuds.
Lorsqu'il s'appuie sur un terrain solide, il
évolue à une hauteur de 20 cm. Sur mer
agitée et à grande vitesse il « vole » à une
altitude de 60 à 90 cm. Entre le 20 juillet et le
16 septembre, le Vickers VA-3 a consommé
272 000 litres de kérosène BP. Les huiles et
graisses utilisées dans l'Hovercraft ont été
fournies par notre Société qui poursuit dans
ses laboratoires l'étude des produits
nécessaires à son fonctionnement. Un
Vickers VA-4 est en projet. Il pèsera 100
tonnes, transportera 50 tonnes de charge
utile à une altitude de 1 mètre, et à une
vitesse de 70 à 80 nœuds. L'Hovercraft est
promu au meilleur avenir. On envisage son
utilisation dans le cadre de recherches
pétrolières effectuées en plein désert ou
dans des zones marécageuses difficiles
d'accès.
3
DU FROU FROU DANS LE PÉTROLE
Lavéra, jardin des modes (1) ! Dans ce décor de raffinerie avec ces
tours alambiquées au reflet brutal de l'acier, dans ce monde industriel dont les centaines de cadrans des salles de contrôle auscultent
jour et nuit les battements de cœur du géant pétrole, imaginez que
surgissent tout à coup la tendre élégance de fragiles silhouettes
parées des dernières nouveautés de la mode féminine...
Alors par la grâce de cette présence insolite tout devient
différent... frou frou dans le pétrole, falbala dans le
reforming : le mariage pétrole haute-couture est consommé.
Cette année la mode d'hiver sera pétrolière : la ligne générale sera
platforming avec un soupçon de topping pour la poitrine, la taille
sera cracking, la silhouette restant plutôt furfurol.
Les couleurs recherchées seront chaudes, celle qui
s'imposera sera un mélange de fond de bac n° 2 et de mazout
séché. Les tendances pour l'après-midi seront vert viscostatic, blanc antigel pour le soir, les déshabillés du matin
s'inspireront de paraffines à fleurs.
La mode d'hiver se présente bien... avec cependant un
peu de zoom dans les voiles.
(1)
Jardin des Modes, publication mensuelle n°489, septembre 1962. Présentation de la mode d’hiver dans le cadre de la raffinerie BP de Lavera.
5
FAITES-LE VOUS-MÊME*
PAR
LA MAIN BIEN POSÉE A PLAT . LA SC IE
ENGAGEE AU BON ENDRO IT ; L E
BRICOL EUR VA D EVEN IR UN CR ÉATEUR.
MICHEL BELLONCLE
Belle ouvrage, où es-tu ? Tu es, c'est évident, dans ces réalisations
dont le monde d'aujourd'hui époustoufle ses habitants. Voici des
barrages, des ponts inimaginables, des tours qui semblent fragiles
et sont des colosses, des centrales où l'imagination elle-même se
perd, des usines dont le débit défie les chiffres, des puits sousmarins, des astres artificiels qui contiennent tout, sauf l'adjectif qui
les qualifiera, des cerveaux électroniques... Tout cela est
admirable. Pour y parvenir, des milliers d'exécutants aux consignes
limitées, et des centaines d'autres qui sont des calculateurs, et
point des danseurs. Et quand ces travailleurs de chantiers,
d'usines, de bureaux, d'ateliers peuvent s'appartenir, que trouventils? Des ensembles uniformes, des points de vue semblables, des
transports qui méritent bien le nom de commun. Les distractions
aussi sont communes et les conforts se ressemblent. Il n'est pas
jusqu'aux vacances qui ne soient souvent taillées dans le même
moule. Et lorsqu'on apporte chez soi l'objet qui fait gai, on sait que
cet objet qui a plu en vitrine possède en rayon des tas de frères
jumeaux. Les modèles uniques coûtent des millions, comme le
tirage limité, en librairie, est justement.,, limité. Alors? Cela, on l'a
dit et redit. On a enquêté là-dessus, fait des reportages souvent fort
attristés. Des instituts savants ont tiré des statistiques. Les
autorités en ont souci.
Mais on ne va pas à contre-courant du temps. Souper aux
chandelles est drôle, mais c'est lorsque c'est rare et voulu : c'est
moins amusant en cas de panne. Faire du cheval est devenu un
sport et les vélos disparaissent La fabrication d'artisan
amoureusement polie est allée rejoindre la marine à voile et les
lampes à huile.
Laissons les vieillards de tous âges gémir sur l'époque, comme ils
*SANS
VOUS
TAPER
SUR
LES DOIGTS...
6
N'ALLEZ SURTOUT PAS LUI DIRE UN JOUR QUE SON PONT N'EST PAS BIEN PEINT!
auraient gémi en n'importe quel siècle. Ce qui ne signifie
pas se résigner à une quelconque robotisation. Il faut
s'en préserver tout en jouissant bellement des avantages
du présent. Mais comment? La vieille locution parle de
raison garder. Ajoutons : originalité garder. Tout le
monde, bien sûr, ne peut pas enfanter une œuvre
immortelle. Voyons les choses plus humblement. Le
travail manuel est là, qui nous offre toutes ses
ressources. Il n'est que de voir dans leur petit atelier
personnel l'ouvrier fatigué, l'employé à la tête pleine de
chiffres, l'intellectuel. S'ils améliorent leur chez eux et
l'embellissent, ils en tireront jouissance. Entendonsnous : il ne s'agit pas de fabriquer à la grosse d'affreux
vide-poches ou des cache-pots sans séduction, mais de
bien s'occuper à des travaux qui exigent recherche, goût,
personnalité et, pourquoi pas, art. Et cela s'apprend,
avec seulement quelques dispositions de base — qu'on
possède parfois sans savoir qu'on les a. Il ne s'agit pas
davantage de se surmener à ce travail, ce qui serait sa
négation, ni d'en espérer des rentes...
Remarquons bien que les mouvements de jeunesse et
les écoles ont à leur programme les travaux manuels ; il
ne s'agit pas seulement de faire tenir sages les enfants,
mais bien de leur enseigner à retrouver la beauté des
formes, l'harmonie, à éclaircir leur jugement au milieu
des affiches, des bruits, des couleurs qui nous égarent.
Au contact des matières simples et belles, l'homme
reprend son équilibre et n'est plus un numéro. C'est
tellement vrai que dans les cas graves comme en
psychiatrie, le travail manuel entrepris et continué est
utilisé. Ironie des choses : ce qui était considéré comme
une peine il y a cent ans devient une distraction et une
culture.
Des centres spécialisés nous proposent leur aide.
UN PÉPÉ BRICOLEUR OU UN GRAND-PÈRE VOLANT?
7
BRICOLAGE
(à la manière de
Jac ques Prévert).
UN BUFFET HENRI III
UNE CASQUETTE DE LA RATP
UN SABOT DE BOIS
UN-CE-QUI-FAUT POUR TAPER
UN ŒIL ATTENTIONNÉ
UN MEGOT BIEN MÂCHONNÉ
UN TONNELET OUSQU’IL Y
A D'LA GOUTTE A BOIRE
ET HARDI SUR L'ÉVIDOIR
ET FAITES CHAUFFER LA COLLE
POUR LA BRICOLE!
En voici, au long de l'alphabet, fonctionnant chacun dans la
formule qui lui est propre, Et ne leur demandons pas autre chose
que ce qu'ils proposent.
AT EL I ERS ÉDUCAT I F S DU CL AI REAU
Chevreuse - Seine-et-Oise - Tél. : 663 à Chevreuse
At el i ers: menuiserie, vannerie, tissage, travail du fer,
cartonnage-gainerie, poterie, reliure, sérigraphie, marionnettes,
sculpture sur bois, photographie, améliorations de l'équipement
musical, aménagement du foyer.
Le Claireau se propose d'enseigner un métier, de renouer avec
l'artisanat. C'est une technique d'adultes. Age minimum : 18 ans.
Peuvent participer : isolés et groupements, toute personne
préoccupée de ces questions, ménages voulant aménager leur
logis. Il vient une grande moyenne d'éducateurs, de
responsables, de cadres de collectivités, de professeurs. Ces
élèves peuvent adapter les techniques pour les enseigner aux
enfants.
Les stages sont de 10 jours ; il y en a environ 20 par an. Entre
ceux-ci, des week-ends sont prévus pour ceux qui ne peuvent
participer aux stages. Internat. Des élèves du Claireau ont fondé,
par suite, des ateliers locaux, particulièrement des entraineurs
délégués par les comités, et qui en ont érigé dans les entreprises.
LE SOURIRE DE L'HOMME QUI AIME LA « BELLE OUVRAGE ».
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C E NT R E S D' E NT R AI N E M E NT
A U X M É T H O D E S D' É D U C A T I O N A C T I V E
Délégation Générale : 6, rue Anatole-de-la-Forge, Paris-17e - Tél. :
GALvani 08-32
La formation est donnée à ceux qui se proposent d'être moniteurs de
jeunes, soit pendant leur temps libre, soit en permanence. Les Centres
d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active ont à leur programme un
grand nombre de matières. Celles qui nous intéressent aujourd'hui sont :
travaux manuels d'initiation artistique et travaux manuels d'aménagement.
Elles sont enseignées dans des stages d'internat dont la durée varie entre
10 et 15 jours, en divers lieux de France. Age requis : 18 ans minimum.
V I E AC T I V E
20, rue Guersant, Paris-17e - Tél. ETOile 49-16
Vie Active forme aussi uniquement des moniteurs de travaux manuels
éducatifs qui, à leur tour, les enseigneront aux jeunes. Des parents
peuvent participer s'ils sont désignés par un comité de parents. Il s'agit de
travaux exécutables à domicile, avec petit matériel.
Ateliers: masques et marionnettes, cartonnage, reliure scolaire, vannerie, tissages variés, modelage et moulage, sculpture sur bois, menuiserie, impression sur tissu, travaux de petits enfants.
On distingue : 1° - Cours du soir (9 par trimestre).
2° - Stages de 10 jours pendant les congés scolaires.
Pour ces 2 formules, âge minimum : 18 ans.
3° - Ecole de moniteurs — durée : l'année scolaire ;
prochaine rentrée : 15 octobre. Diplôme en sortie de
cours. Age minimum : 20 ans. Internat pour les § 2° et 3°.
Ces centres, dont la fréquentation est mixte, renseigneront sur les questions posées dépassant cet exposé. Ils envoient sur demande un exemplaire de la revue que chacun édite :
Ateliers Educatifs du Claireau : Arts Ménagers.
Centres d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active : Vers l'Education Nouvelle.
Vie Active : VA (Vie Active).
Ils possèdent leur formule propre. Les deux derniers, en particulier,
s'adressent aux éducateurs. Tout le monde n'appartient pas à cette
catégorie. Mais si nous disposons de loisirs, pourquoi ne pas profiter de
cette double occasion : apprendre des techniques nouvelles pour soi, et
les apporter à autrui?
Localement, quantité de cours vont s'ouvrir, que les municipalités organisent. La mauvaise saison incite aux travaux d'intérieur. Si nous allions
nous informer ?
C'EST TELLEMENT MIEUX SI VOUS LE FAITES VOUS-MÊME.
9
UNE
CONFÉRENCE
DE
M.
XAVIER
NORMAND
SUR
LES
CARBURANTS FUSÉES
Le Trait d'Union est heureux de publier ci-dessous un article qui reproduit le texte d'une conférence faite par M.
Xavier Normand aux Ingénieurs de nos Services de Raffinage. Les fusées constituent un sujet d'une actualité
incontestable et personne, quel que soit son degré de connaissance... ou d'ignorance des choses de la technique, ne
peut s'en désintéresser tant sont grandes les promesses... ou hélas les menaces, que ces engins peuvent contenir
pour notre futur. Cet article est le dernier qu'aura donné au Trait d'Union M. Normand pendant sa période d'activité
à la S.F. BP puisqu'il a pris sa retraite à fin septembre 1962, c'est-à-dire avant la parution du présent numéro. Nous
espérons bien d'ailleurs que, malgré sa retraite, M. Normand acceptera de donner au Trait d'Union d'autres articles
où nous retrouverons toujours avec plaisir ce style aisé et élégant que vous avez eu à différentes reprises l'occasion
d'apprécier .
Les récentes promenades autour de la terre
des astronautes Glenn, Carpenter et Shirra
ainsi que les rondes encore plus spectaculaires
de Nicolaïef et de Popovitch ont remis les
fusées spatiales en pleine actualité et j'ai donc
pensé vous intéresser en vous parlant de la
propulsion de ces fusées.
Ce sujet touche d'ailleurs par plus d'un point
l'industrie du pétrole à qui l'on demande
encore, en de fréquentes occasions, de
préparer des combustibles utilisables pour
cette propulsion.
Mais les choses vont si vite, les besoins d'une
puissance de plus en plus concentrée sont si
grands, qu'on se demande si les moyens que
peuvent apporter nos raffineries ne vont pas
être rapidement dépassés.
C'est qu'en effet la puissance unitaire
demandée aux moteurs de propulsion croît
plus vite que la place qu'on peut leur réserv er
sur les engins spatiaux. Or, la concentration
d'énergie que l'on peut obtenir avec les
produits du pétrole est assez limitée.
La fusée Vanguard, qui a mis sur orbite le
premier satellite américain, recevait à son
premier étage une poussée d'une trentaine de
tonnes. Atlas, qui a transporté Carpenter
CI-D ESSU S : PRE MIÈRE FU SEE SAT URN C-1 EN CON ST RUCT ION A HUNT SVILLE (ALABAMA).
PAGE SU IVA NT E : MOT EUR A L'ESSAI D'UN E FU SÉE S AT URN PLACÉ A L' INT ER IEUR D'UNE T OUR DE R EGLAGE ÉQU IP ÉE
D'IN ST RUMENT S PER METT ANT DE MESURER LA D IR ECT ION D E LA POUS SÉE DU PROPU LSEUR.
10
27 OCTOBRE 1961. PREMIER LANCEMENT A CAPE CANAVERAL DE LA
FUSEE SATURN C1. CETTE FUSÉE,
QUI
NE
COMPORTAIT
QU'UN
PREMIER
ETAGE
RÉEL.
ÉTAIT
PROPULSÉE PAR 8 MOTEURS, DONT
4 ORIENTABLES. DÉGAGEANT AU
TOTAL 680 T DE POUSSEE. AVANT LA
FIN DE 1964, 10 LANCEMENTS DE
SATURN
C1,
AURONT
ÉTÉ
EFFECTUÉS.
A
PARTIR
DU
CINQUIÈME
LANCEMENT
LES
FUSÉES SATURN C1, SERONT
ÉQUIPÉES D'UN DEUXIÈME ÉTAGE
RÉEL QUI SERA PROPULSÉ PAR 6
MOTEURS ORIENTABLES DE 42
TONNES DE POUSSÉE TOTALE.
à 200 km du sol avant qu'il ne fasse ses 3 tours
autour du globe, recevait une poussée de 176
tonnes. Des essais sont faits en ce moment
aux Etats-Unis sur la fusée Saturn dont la
poussée, toujours au premier étage, est de 680
tonnes et on annonce déjà le projet Nova pour
les années prochaines où la poussée sera de...
5 500 tonnes.
Le très court exposé que je vais vous faire n'a
la prétention que de vous donner un simple
aperçu sur les grandes lignes des solutions
adoptées jusqu'à présent et sur les voies dans
lesquelles les chercheurs semblent s'orienter.
Il reste en effet à trouver le moyen de
concentrer considérablement et d'une manière
*COMBURANT
Corps permettant la combustion d'un
carburant (ex. : Oxygène).
*MASSE MOLÉCULAIRE
Somme des poids atomiques des
éléments (atomes) constituant une
molécule (exemple : Eau : H20 =
1 x 2 + 16 = 18).
*POINT DE CONGÉLATION
Température à laquelle un corps
passe de l'état liquide à l'état solide
(exemple : 0°C pour l'eau).
*STATO-RÉACTEURS
Propulseur à réaction constitué par
une tuyère thermopropulsive ne
comportant aucun organe mobile.
L'air qui y pénètre est comprimé par
l'avancement même de l'engin, et se
combine avec le carburant qui y est
injecté. Les gaz de combustion se
détendent ensuite avec violence
dans la partie terminale en
provoquant l'effet de réaction qui
propulse l'avion. Les stato-réacteurs
sont des moteurs conçus pour les
grandes vitesses. Ils nécessitent
pour leur amorçage une force de
propulsion auxiliaire : fusée de
décollage, catapultage ou lancement
à bord d'avion porteur.
*HALOGÈNES
Corps simples (c'est-à-dire susceptibles d'aucune décomposition
chimique) appartenant à la famille du
chlore. Ces corps se combinent avec
l'hydrogène
pour
former
des
hydracides puissants présentant
entre eux les plus grandes analogies
(acide chlorhydrique, acide fluorhydrique).
*POIDS MORT
Partie de la fusée qui ne concourt
pas à la fourniture d'énergie
propulsive. Cette partie comporte
notamment la «structure» de la fusée
qui
doit
rester
suffisamment
résistante pour encaisser les
charges au soi et en vol et garder
une certaine rigidité.
*CHAMP ÉLECTRO-MAGNÉTIQUE
Région de l'espace dans laquelle se
manifeste un phénomène électromagnétique mettant en cause
l'action réciproque d'aimants et de
courants.
*IONISER
Transformer des particules en ions
(atomes ou groupement d'atomes
portant une charge électrique).
utilisable, les énergies disponibles sur la fusée
pour sa propulsion.
Il n'y a pratiquement pas de documentation
disponible sur ce qu'ont fait les Russes et nous
n'avons presque rien trouvé non plus sur les
travaux des services militaires français qui
expérimentent des fusées à Colomb-Béchar au
Sahara. Mais il y a heureusement quelques
articles de revues techniques sur les
expériences passées des Américains et
quelques vagues indications sur leurs projets
futurs. C'est de cela dont je vais vous entretenir.
LES PROPERGOLS
Les propergols utilisés actuellement sont constitués d'un élément combustible et d'un élément
comburant* qui, en se combinant entre eux,
dégagent des gaz à haute température. Il se
passe avec les propergols une réaction
analogue à la combustion de l'essence
d'automobile avec l'oxygène de l'air qui produit
de grands volumes d'anhydride carbonique et de
vapeur d'eau à une température assez élevée,
mais comme dans la plus grande partie de
l'espace où opèrent les fusées il n'y a pas
d'oxygène, on conçoit que ces engins doivent
emporter à la fois comburant et combustible.
La réaction de l'un avec l'autre devra souvent
être amorcée par une élévation artificielle de la
température en un point, mais il peut arriver
qu'elle soit spontanée au contact des 2 corps.
Ceux-ci portent alors le nom d'hypergols.
Critères de qualité des Propergols
Le produit de la réaction doit communiquer à la
fusée la plus forte poussée possible. Or, le
calcul montre que cette poussée varie comme la
vitesse de sortie des gaz de réaction et que
cette dernière est elle-même proportionnelle à
¥ T/M, T étant la température absolue des gaz à
leur sortie et M leur masse moléculaire*. Il
s'ensuit donc qu'il faudra élever au maximum la
température des gaz et faire en sorte que leur
masse moléculaire soit aussi faible que
possible.
Une autre considération, dont on doit tenir le
plus grand compte aussi, est celle du poids de
propergol à utiliser pour obtenir une poussée
déterminée pendant un temps donné. La
consommation spécifique d'un propergol est le
rapport entre la quantité consommée en kg par
seconde et la poussée (en kg) à laquelle il
donne naissance.
En fait, on considère plus volontiers l'inverse de
la consommation spécifique que l'on désigne
sous le nom d'impulsion spécifique et qui
devra être la plus élevée possible. Celle-ci qui
est le quotient de kg par des kg par seconde
s'exprime finalement en secondes. Ce sont là
les critères de qualité les plus importants, mais il
faut en outre que le point de congélation* des
12
CHAIN E DE MONT AGE D E LA NORT H AMER IC AN AVIAT ION OU
SONT CONST RUIT S LES MOT EUR S FU SÉE DEST IN ÉS A ÉQU IP ER
LES FUS ÉES SAT URN.
constituants du propergol, s'ils sont liquides, soit
inférieur à —70° en raison des basses
températures qu'ils rencontreront dans l'espace. Il
sera souhaitable également qu'ils aient la plus
forte densité possible de manière à diminuer leur
volume pour un poids donné.
Enfin, ils ne devront pas être trop corrosifs pour
les réservoirs et les tuyères.
On a déjà utilisé de nombreux types de propergol
et pour les décrire il est commode de les grouper
suivant leur état physique en propergols liquides,
solides ou hybrides, ces derniers comportant une
partie solide (le combustible) et une partie liquide
(le comburant).
A - PROPERGOLS LIQUIDES
I – Combustibles
Ce sont les Allemands qui, les premiers, ont utilisé
à grande échelle des propergols liquides pour la
propulsion des V2. Le combustible en était
l'alcool éthylique et le comburant l'oxygène
liquide.
La fabrication de l'alcool éthylique, son stockage
et son emploi ne posaient aucun problème difficile
à résoudre. Ce combustible à dû cependant être
abandonné depuis car son impulsion spécifique
inférieure à 200 secondes est trop faible pour les
fusées spatiales. Un notable pas en avant fut
accompli avec l'emploi du kérosène qui conduit à
des températures de combustion et des vitesses
d'éjection plus élevées. Son impulsion spécifique
avec l'oxygène liquide est de l'ordre de 230
secondes et il a été possible ultérieurement de
l'amplifier par adjonction au kérosène d'hydrures
de bore (diborane B 2 H 6 , pentoborane B 5 H 9 ...).
Ces derniers produits ont des pouvoirs
calorifiques de 50 à 70% supérieurs à celui du
kérosène. On a donc construit aux U.S.A. des
installations importantes pour la production des
boranes, mais elles n'ont pas été aussi utilisées
pour la préparation des propergols qu'on aurait pu
le penser au premier abord. Il n'a pas été non plus
possible d'envisager leur emploi dans les turboréacteurs d'avions, ni les moteurs d'automobiles
car leur combustion laisse des cendres abrasives
qui provoqueraient des usures extrêmement
rapides des pales de turbine ou des cylindres des
moteurs. Par contre, ils gardent tout leur intérêt
pour les stato-réacteurs* montés sur certains
avions.
Le kérosène additionné de boranes a été utilisé
cependant très fréquemment dans un récent
passé. C'est ce mélange qui a propulsé le premier
étage de la fusée Vanguard et probablement de
plusieurs autres porteuses de satellites.
En même temps que le kérosène, on a utilisé
divers autres combustibles tels que l'ammoniac,
la térébenthine et l'hydrazine qui, associés à des
comburants appropriés, ont donné souvent de
remarquables résultats. Depuis quelque temps, on
utilise beaucoup l'hydrogène liquide qui conduit
à des impulsions spécifiques bien supérieures à
celles que donne le kérosène, même additionné
de boranes. En effet, la réaction de l'hydrogène
avec les comburants usuels engendre beaucoup
de chaleur et les gaz résultant de la combustion
sont très légers. La v apeur d'eau produite avec
l'oxygène, par exemple, est 2 fois et demie plus
légère que l'acide carbonique produit à partir du
carbone des hydrocarbures.
Nous aurons donc une valeur élevée pour notre
T
¥ / M d'autre part, les impulsions spécifiques
obtenues avec l'hydrogène seront largement
supérieures à 350 au lieu de 230 avec le
kérosène.
Il convient de dire cependant que l'emploi de
l'hydrogène liquide pose des problèmes très
difficiles à résoudre du fait de son bas point de
liquéfaction (—253°C). Le métal des récipients de
stockage, de transport et d'utilisation, devient
extrêmement fragile à cette basse température.
D'autre part, la conservation de l'hydrogène à
l'état liquide, entre le moment où il est fabriqué et
celui où il est utilisé, n'est pas aisée à réaliser. On
y parvient cependant en prenant des précautions
spéciales au cours des manutentions et en
utilisant toujours des récipients à double paroi type
13
Dewar.
On
améliore
d'autre
part
assez
sensiblement la stabilité de l'hydrogène liquide en
prenant le soin de le préparer sous la forme p ara.
La molécule d'hydrogène qui résulte de l'association de 2 atomes peut se présenter sous deux
formes (para et ortho). Dans la première, les spins
des 2 protons sont parallèles et dans la seconde, ils
sont antiparallèles. Autrement dit, les protons
tournent dans le même sens dans le premier cas
(para) et en sens inverse dans le second (ortho).
La température d'ébullition de ces deux formes
d'hydrogène est très légèrement différente (0°2)
gène liquide contiendra moins de 5 % de la forme
ortho. On montrera bien l'intérêt de l'hydrogène
liquide en indiquant qu'il a été possible en employant
ce combustible dans une fusée du type Centaure, de
satelliser un véhicule spatial de 680 kg sur une orbite
de 24 heures.
La même fusée utilisant le kérosène n'aurait permis
de placer sur la même orbite qu'un v éhicule de 340
kg, soit exactement la moitié. L'hydrogène liquide
spécial pour les fusées ne doit pas contenir plus de 2
parties par million d'impuretés et, à notre
connaissance, il est actuellement fabriqué dans deux
MAR IN ER II, VAIS SEAU SPAT IAL AMÉR ICAIN L ANC É AVEC SUCC ÈS LÉ 27 AOUT DERN IER EN D IRECT ION DE VÉNU S. EFFECT UE EN CE MO MENT
UN LONG VOYAG E DE 29 0 MILLIONS D E KM. VERS L A MI-D ÉCE MBRE IL PASSER A A ENVIRON 1 5 000 KM D E VÉNUS. IL DEVIENDR A ENSU IT E UN
SAT ELL IT E DU SOLEIL. MAR IN ER II A DÉJÀ FOURN I D E T RÈS INT ÉRES SANT ES INFOR MAT IONS SU R LES MÉT ÉORIT ES. LES VENT S COSMIQU ES
ET C.
de l'une à l'autre et c'est la forme para qui est stable
à la température d'ébullition de l'hydrogène.
Lorsqu'on liquéfie ce gaz, l'orthohydrogène se
transforme donc en parahydrogène, mais cette
transformation est lente en l'absence de
catalyseur, de sorte que si on ne prend pas la
précaution
d'accélérer
au
préalable
cette
conversion, on obtient de l'hydrogène liquide
contenant encore près de 75 % d'orthohydrogène.
Celui-ci se transforme alors plus ou moins rapidement en parahydrogène en dégageant de la
chaleur, ce qui entraîne une certaine évaporation
d'hydrogène liquide.
Afin d'éviter cette évaporation, on fait passer
l'hydrogène sur de l'hydroxyde de fer qui catalyse
la transformation de l'orthohydrogène en para
hydrogène, de sorte que, finalement, notre hydro-
raffineries californiennes dont la capacité globale en
produit de cette qualité est d'environ 1 000 tonnes
par mois.
D'autres combustibles sont à l'étude en ce moment.
Citons le l i t h iu m, le n i t ro mét h an e, le cyan ogèn e
et certains h yd ru res d 'az o te.
Il semble qu'aucun de ces corps ne pourrait conduire
à une impulsion spécifique aussi forte que celle de
l'hydrogène, mais leur emploi serait beaucoup plus
commode et ils donneraient en tout cas de meilleurs
résultats que le kérosène, même additionné de
boranes.
Il - Co mb u ran t s
Nous avons vu tout à l'heure que le comburant des
V2 était l'o xyg èn e l i qui d e. On a essayé un
15
oxydant plus puissant avec l’ozone dont la
molécule contient 3 atomes d'oxygène. Il n’a pas
encore été possible cependant de l'employer
seul car c'est un corps très explosif en présence
de traces d'impuretés organiques ou minérales.
Son emploi en dissolution jusqu'à 30% dans
l'oxygène atténue considérablement les dangers
d'explosion et la substitution de ce mélange à
l'oxygène liquide dans un propergol dont le
combustible est le JP.4 par exemple, permet
d'accroître de 160 m/s la vitesse d'éjection des
gaz de la fusée.
D'autres corps que l'oxygène ou l'ozone sont
susceptibles de se combiner avec les combustibles en produisant des gaz à haute
température. C'est le cas des halogènes* en
général et du fluor en particulier. Les produits de
la réaction du fluor avec les combustibles sont
plus stables que ceux de l'oxygène et aux
hautes températures des produits dans la tuyère
d'éjection, il ne peut y avoir un renversement de
réaction tel qu'on le constate généralement avec
l'oxygène: 2 H 2 + 0 2 , ĸ ĺ 2 H2 0
La décomposition de l'eau qui vient d'être
formée, consomme des calories. Elle limite donc
la température maximale que l'on peut obtenir
et, par suite, la poussée effective.
Des essais très concluants ont été faits récemment aussi avec l'oxyde de fluor F 2 O. Son point
d'ébullition est de -145°C, ce qui permet
d'envisager son emploi liquide sans trop de
difficultés. Il fournit de bonnes performances,
aussi bien avec les combustibles contenant du
carbone qu'av ec les autres et il possède une
densité élevée, ce qui permet de construire des
engins compacts et ayant un faible poids mort*.
On l'a surtout associé avec la monométhyl-hydrazine additionnée de diborane avec
lequel il donne des réactions hypergoliques.
L'oxyde de fluor a aussi l'avantage sur le fluor de
ne pas donner de vapeurs corrosives d'acide
fluorhydrique en présence de vapeur d'eau.
Sa préparation fait appel à l'action du fluor sur la
soude caustique :
2 F 2 + 2 NaOH ĺ 2 NaF + F 2 0 + H 2 0
Son prix de revient est actuellement de 700 NF
par kg, mais si les quantités à fabriquer dev enaient importantes, on pense que ce prix pourrait être abaissé entre 30 et 50 NF par kg.
En dehors de l'oxygène, de l'ozone et du fluor,
qui ont été de beaucoup les plus utilisés, citons
comme autres comburants l'acide nitrique, l'eau
oxygénée et le trifluorure de chlore.
Ce dernier employé avec de l'hydrazine comme
combustible a conduit à un propergol d'impulsion spécifique élevée (372).
B - PROPERGOLS SOLIDES
L'ancêtre des propergols solides est la poudre
noire que les Chinois utilisent pour lancer les
fusées depuis plus de 5 000 ans.
On peut classer en deux catégories les
propergols solides employés actuellement
suivant qu'ils sont homogènes ou composites.
I - Propergols homogènes
Ce sont des poudres dans lesquelles le combustible et le comburant sont mêlés en une seule
ENG IN AT LAS EN CONST RUCT ION A SAN D IEGO (CALIFORNIE). L ES FU SÉES AT LAS L ANCÉES DE PU IS I957
NE CO MPORT AIENT QUE DEU X MOT EURS FUS ÉE. SUR
CETT E VERSION UN T ROISIÈME MOT EUR, CELU I DU
CENT RE. A ÉT É AJOUT É.
phase solide. La poudre américaine comprend par exemple 51 % de nitrocellulose,
43% de nitroglycérine et 6% de divers
produits, plastifiants, stabilisants, ces
derniers, comme la diphénylamine, réduisant la vitesse de combustion. La poudre
russe comporte 56% de nitrocellulose,
28% de nitroglycérine et 16% de divers
produits plastifiants et stabilisants. Les
chiffres correspondants pour la poudre
française sont 66%, 25% et 9%.
Il - Propergols composites
Ces propergols se présentent sous la
forme d'un mélange dans lequel le
combustible et l'oxydant constituent deux
phases bien distinctes. Si nous examinons
les réalisations récentes, on constate que
le comburant est constitué souvent par
des sels de métaux légers: nitrates ou
perchlorates de sodium, potassium, ou
ammonium, surtout les perchlorates
d'ailleurs. On fait d'actives recherches sur
les sels solides de lithium, tout comme
pour les propergols liquides.
17
Quant au combustible, il doit avoir un bon pouvoir
calorifique et ne pas donner lieu à des blocs de
propergol trop friables. On choisira donc, soit des
résines telles que le polyuréthane ou le polybutadiène
ou des matières plastiques telles que les polyesters
auxquels on donne un peu de rigidité à l'aide de fibres
de verre.
III - Propriétés des propergols solides
Les impulsions spécifiques des propergols solides
sont en général plus faibles que celles données par les
propergols liquides. Les plus hautes valeurs pour les
solides ne dépassent pas en effet 250 secondes, alors
qu'on approche de 400 avec certains liquides.
Cependant, dans l'état des connaissances actuelles,
on pense que si l'on peut envoyer un jour une fusée
dans la lune pour un aller et retour avec des
propergols chimiques, c'est probablement un
propergol solide qui équiperait la section de retour. On
ne pourrait pas s'y risquer en effet avec des gaz
liquéfiés difficiles à conserver et à manipuler. Mais il
semble, tout au moins en Amérique, que l'on considère
que les risques de combustion défectueuse, et par
conséquent d'explosion prématurée, sont plus
difficiles à éliminer avec des propergols solides
qu'av ec les liquides. Il faut donc attendre quelques
progrès pour qu'on les emploie pour propulser dans
l'espace une cellule habitée. Autre avantage des
propergols solides, c'est leur forte densité. On peut
donc, à poids égal, utiliser des réserv oirs moins
grands, ce qui permet des économies dans le volume,
le poids et le prix de la fusée. A performances égales,
les fusées à propergols solides coûtent la moitié de
celles à propergols liquides et ceci est dû non
seulement à la différence des densités, mais aussi et
pour beaucoup, à la simplification des mécanismes
intérieurs. Le pompage simultané et en proportions
convenables des propergols liquides vers la chambre
de combustion nécessite des appareillages de
régulation compliqués et coûteux. Quant aux pompes
elles-mêmes, leur entraînement dans les grands
modèles de fusées actuellement à l'essai (Sirius) peut
demander jusqu'à 60 000 HP. Cet entraînement est
réalisé par une turbine utilisant une petite partie des
gaz libérés par la réaction propergolique.
La plupart des fusées à applications militaires
emploient des propergols solides. C'est ainsi que la
fusée Polaris par exemple, utilise pour sa propulsion
un mélange d'asphalte et de perchlorates.
Il semble que les U.S.A. ont tendance à s'orienter vers
l'utilisation des propergols solides pour l'équipement
du troisième et éventuellement du second étage de
leurs fusées porteuses de satellites terrestres, alors
que les propergols liquides seraient réservés pour le
premier étage de ces engins. Les fusées transportant
des cosmonautes seraient par contre entièrement
propulsées par des propergols liquides.
On a su d'autre part que les Russes avaient utilisé des
propergols solides sur les derniers étages des
Spoutniks 1 et 2. Quant aux fusées françaises dont on
fait les essais au Sahara, les unes emploient des
propergols solides homogènes, d'autres utilisent des
propergols liquides qui ont été souvent l'essence de
térébenthine et l'acide nitrique.
Pour augmenter la sécurité d'emploi des propergols
solides, nous av ons vu qu'on y ajoutait comme aux
poudres de guerre, de la diphénylamine qui en ralentit
la combustion.
On peut aussi recouvrir la surface des blocs par un
vernis protecteur, très soigneusement appliqué. Il est
indispensable, pour qu'il ne se décolle pas, avant
d'être atteint par la flamme, que les coefficients de
dilatation du vernis et de la surface protégée soient
pratiquement les mêmes.
Ces vernis contiennent presque toujours du talc et de
l'amiante.
C - PROPERGOLS HYBRIDES
Dans ces propergols, le combustible est solide et le
comburant liquide (l'inverse ne donne pas d'aussi bons
résultats). Exemple: caoutchouc synthétique et
oxygène liquide.
Les mélanges hybrides de ce genre ont la propriété,
souvent avantageuse, d'être hypergoliques, autrement
dit de s'enflammer spontanément quand les éléments
entrent en contact. On peut donc éteindre et rallumer
le moteur en cours de vol autant de fois qu'on le veut
puisqu'il suffit de télécommander l'ouverture ou la
fermeture des conduites d'arriv ée d'oxygène liquide
dans la chambre contenant le combustible solide.
ESSAIS D'UTILISATION DES RADICAUX LIBRES
Avec l'hydrogène et le fluor utilisés simultanément, la
chimie a donné le type de propergol le plus puissant
que l'on puisse pratiquement réaliser dans l'état actuel
de nos connaissances. De nombreuses recherches ont
été et sont encore effectuées cependant sur la
possibilité d'utiliser les radicaux libres qui devraient
éventuellement procurer des vitesses d'éjection des
gaz chauds bien supérieures à celles que peuvent
donner les meilleurs propergols usuels. C'est ainsi que
le calcul montre que ces vitesses pourraient atteindre
de 5 000 m/s à 14 000 m/s suivant les radicaux
employés, alors que la combinaison hydrogène+fluor
ne donne pas plus de 3 700 m/s. Les radicaux libres,
nous le rappelons, sont des morceaux de molécules
comprenant un ou plusieurs atomes. Ces cassures de
molécules peuvent être produites par l'application
d'une énergie considérable telle qu'un arc électrique, à
Page suivante
GROS PLAN DE SAT ELL IT E DE T RANSMISSION T ELST AR . CE
SAT ELL IT E D'UN PO IDS D E 77 KG EST ÉQUIPÉ DE 3 600 CE LLULES
PHOT OÉLECT RIQUE S. A SON SO MMET UNE ANT ENNE HÉ LICO ÏDALE
ÉMET UN IND IC AT IF POUR SON RE PERAGE PAR LES ST ATION S
T ERREST RES ET T RANSMET A D ES F INS SC IENT IF IQU ES DES
IND ICAT ION S SUR SON FONCT ION NEMENT
L'ANT ENNE HÉ LICO ÏD ALE SERT ÉGALEMENT A LA RÉC EPT ION
D'IMPULSIONS DESTINÉES A METT RE EN C IRCU IT OU HORS C IR CUIT
LES ORGAN ES D E T RANSMISSION DU SAT ELL IT E. ENT OURAN T LE
CENT RE DU SAT ELL IT E D EUX ANT ENNES LARGE BAND E, SER VANT
L'UNE A LA RÉC EPT ION SUR 6 3W MEG ACYC LES, L'AUT RE A
L'ÉMISSION SUR 4 17 0 MEGAC YCL ES
18
très haute température et on a pensé qu'une fois
isolés, les radicaux libres auraient tendance à se
recombiner pour former des molécules en libérant
autant d'énergie qu'il avait fallu en dépenser pour les
séparer.
Ce raisonnement est parfaitement valable, mais les
radicaux libres ont justement une telle propension à
se recombiner entre eux que leur durée d'existence
dans les conditions normales n'excède pas une
infinitésimale fraction de seconde. On a découvert
cependant que si dès leur obtention on peut les
dissoudre dans un solv ant très froid tel que l'hélium
bouillant (4°K) ou même l'hydrogène bouillant (21°
K), ils n'ont plus assez d'énergie pour se recombiner.
Il est donc possible d'envisager le stockage dans les
fusées de ces solutions froides de radicaux libres et
de récupérer
progressivement leur énergie
potentielle en les réchauffant pendant le temps
nécessaire à la propulsion de la fusée.
Malheureusement, là encore on se heurte à une
difficulté qui apparaît insurmontable. Il n'apparaît
pas possible de dissoudre dans les solv ants froids
plus de 10 à 12% de radicaux libres tels que H, CH 3 ,
OH, NH, etc. et que, dans ces conditions, le gain
d'énergie est insignifiant.
Les mauvaises langues prétendent que ce fait a été
découv ert très rapidement, mais que les industriels
américains se sont bien gardés d'en parler. Les
recherches sur les radicaux libres ont été, paraît-il,
une v éritable mine de très copieuses subventions
accordées aux laboratoires par le gouvernement
américain, pendant plusieurs années. Les études sur
les radicaux libres semblent, pour le moment, au
point mort
JUILLET 1962. LANCEMENT DE LA FUSÉE THOR DELTA QUI DANS
QUELQUES INSTANTS PLACERA SUR ORBITE LE SATELLITE TELSTAR.
ÉNERGIES A METTRE EN JEU
Il serait pourtant bien intéressant de trouv er des
énergies plus puissantes que celles que peuvent
procurer les propergols que nous avons vus, si l'on
a l'ambition d'envoyer des cosmonautes faire le
tour de nos planètes sœurs ou même tout
simplement de la lune.
Si la puissance à mettre en jeu n'est pas extrêmement difficile à réaliser pour la mise sur orbite
terrestre d'un «Spoutnik» ou d'un « Explorer»,
Il n'en est pas du tout de même en effet pour un
véhicule spatial habité qui s'approcherait de Mars
ou Vénus.
Dans le premier cas d'un satellite de 100 kg par
9
exemple, une puissance d'au moins 10 joules est
suffisante pour l'éloigner suffisamment de la terre
et le mettre sur orbite d'une heure 1/2 autour de la
terre. Par contre, dans le cas d'un véhicule spatial
de 10 tonnes qui parcourrait une orbite de 24
heures dans le système solaire, il faudrait
envisager une énergie d'au moins 10 13 joules. Or, si
nous prenons comme source d'énergie la plus
active des réactions chimiques que nous sachions
utiliser nous aurons besoin de 500 kg de ce
propergol dans le premier cas et de1 500 000 kg,
19
c'est-à-dire 3 000 fois plus dans le second. Et encore,
nous avons pris la précaution de dire qu'il fallait «au
moins» les chiffres d'énergie donnés. C'est qu'en
réalité, il faut ajouter à ces puissances, celles qui sont
nécessaires aux fusées porteuses de ces « Spoutniks »
ou « v éhicules spatiaux» pour les amener sur leurs
trajectoires définitives. Or, l'on sait que ces fusées porteuses à étages ont un poids de plusieurs dizaines de
fois supérieur à celui du satellite qu'elles convoient
dans l'espace. On voit donc que l'on peut être conduit
rapidement à des engins monstrueux dont le coût a de
fortes chances de dépasser les capacités budgétaires,
même des U.S.A. Il apparaît donc bien dans l'état
actuel de nos connaissances, que seule l'énergie
atomique sera peut-être un jour susceptible de
conduire à la concentration de puissance demandée.
Encore convient-il d'être en mesure de la domestiquer
pour cet usage et bien que les recherches dans ce sens
soient fort actives de la part de toutes les nations
«atomiques», on progresse apparemment bien
lentement dans cette voie.
Un problème fort difficile aussi à résoudre, est celui
de trouver des matériaux pouvant résister aux
températures que l'on veut réaliser. Si nous
voulons que la température de notre hydrogène
propulseur soit portée à 2 000°C, il faudra que le
cœur du réacteur, c'est-à-dire la partie comprenant
le combustible nucléaire, soit liquide et même à
l'état gazeux si nous voulons dépasser les
5 000°C. On voit les énormes difficultés auxquelles
cela conduit.
UT ILI SAT ION DE L 'É NERG I E NUCL ÉAI RE
RÉACT EURS
PO UR
LA
D'É NERG I E ÉL ECT RI Q UE
Deux modes d'emploi ont été envisagés:
— le premier consiste à chauffer dans un four nucléaire
ou Pile, un fluide comprimé et à le détendre dans
une tuyère. Le réacteur est alors à propulsion
directe ;
— le deuxième mode d'emploi passe par la production
d'énergie électrique. Celle-ci sert à créer des
champs d'accélération dans lesquels des gaz
ionisés ou des particules sensibles à ces champs
sont susceptibles de prendre des vitesses
considérables.
Il serait tout à fait illusoire de chercher à produire
l'énergie électrique nécessaire à la poussée d'une
fusée, par la transformation thermodynamique de
la chaleur engendrée par la pile. On s'est orienté
vers la transformation plus directe d'énergie
nucléaire en électricité.
Cette transformation dite « thermoïonique »
consiste en une émission d'électrons à partir d'une
cathode chaude vers une anode. Les Américains
ont à l'étude un générateur de ce genre et on
compte qu'il donnera 300 kW avec une
température de réacteur de l'ordre de 1 900°. On
voit qu'on est encore loin de compte, D'autres
études du même genre sont en cours et dans
celles-ci l'accélération de gaz de poussée serait
obtenue
au
moyen
de
champs
électromagnétiques*. Cela oblige naturellement à prendre
comme fluide propulsif, non plus des particules
neutres, mais des ions. Le fait d'utiliser des
particules qu'on ionise* dans la fusée, conduit à
une difficulté que l'on v oit immédiatement. Si on
expulse des particules positives par exemple, les
négatives restent dans l'appareil et provoquent
très rapidement des perturbations dans l'émission
ultérieure des particules positives.
Aussi, cherche-t-on des procédés où on pourrait
réaliser l'éjection de particules positives et
négatives intimement mélangées. Ce mélange est
connu sous le nom de plasma. On remarquera que
quel que soit le mode d'emploi de l'énergie
atomique pour la propulsion des fusées: chauffe
directe des gaz ou production intermédiaire
d'électricité, on est obligé de mettre en jeu de
hautes températures. Or, il apparaît bien que pour
libérer en très peu de temps les quantités énormes
d'énergie nécessaires à la propulsion dans
l'espace, il faudrait pouvoir atteindre des
températures se chiffrant par dizaines de milliers
de degrés centigrades. On a déjà réalisé au
laboratoire des températures dépassant le million
de degrés centigrades pendant quelques instants.
Ce résultat a été obtenu au cours d'essais, sans
succès du reste, de «fusion» contrôlée d'atomes
légers. Le mince cordon des gaz ionisés portés à
RÉACT EURS A PRO PUL SI O N DI RECT E
Le fluide comprimé le plus intéressant à utiliser paraît
encore être l'hydrogène à cause de sa faible masse
moléculaire. On le fait passer dans une pile miniature
ou un bloc de matière radioactive qui est utilisé comme
source de chaleur. Les calculs ont montré qu'une
température de 2 000°C pourrait conduire à une vitesse
d'éjection de 7 000 m/s, soit près de 2 fois la vitesse
obtenue avec les meilleurs propergols chimiques. Un
autre calcul montre aussi la difficulté d'apporter dans
un temps très court, la quantité de chaleur nécessaire à
l'hydrogène. Si nous voulons réaliser une poussée de
100 tonnes avec une vitesse d'éjection de 10 000 m/s
et un rendement thermodynamique de 0,7, nous
devrons faire appel à un réacteur de 7x10 6 kW, soit 10
fois plus que les centrales nucléaires terrestres les
plus puissantes déjà réalisées. Or, 100 tonnes de
poussée ce n'est plus considéré comme une grosse
valeur puisque celle de l'Atlas est de 176 tonnes, celle
de Saturn, aux essais, est de 680 tonnes, et on
envisage 5 500 tonnes avec Nova.
Les Américains ont en essais un réacteur spatial
nucléaire qu'ils ont dénommé Kiwi ; il utilise de
l'Uranium 235. Ils ont pu obtenir une température de
1 600°C et réaliser une poussée de 2 tonnes.
Le moteur suivant, Kiwi 2, devrait fonctionner à une
température de 2 000°C et donner une poussée de 20
tonnes.
On ne sait pas grand-chose des recherches russes
dans ce domaine, mais une revue américaine a indiqué
qu'une fusée nucléaire russe de 40 tonnes de poussée
ferait ses essais en 1962.
PRO DUCT I ON
Page suivante
PHOTO DU DERNIER QUARTIER DE LA LUNE PRISE DE
L'OBSERVATOIRE DU MONT PALOMAK.
20
COUPE D'UN SAT ELL IT E ÉQU IPÉ D'UN R ÉACT EUR AT OMIQUE SN AP II
QUI PRODU IR AIT DE LA CH ALEUR QU'UNE T URBO-GENERAT RIC E
T RANSFORMER AIT EN ÉLECT RICIT É.
cette température était maintenu à distance respectable de l'appareillage par de puissants champs
magnétiques.
Ce système est-il susceptible d'améliorations et
peut-il être utilisé pour les fusées? Les chercheurs
répondront peut-être un jour, mais que de
simplifications en perspectives si un inventeur génial
trouvait le moyen de transformer l'énergie atomique
en électricité sans élévation excessive de la
température du « transformateur ». La conversion de
l'énergie mécanique en électricité sans dégradation
notable et vice-versa, a été une des grandes
réalisations du siècle dernier et cette facilité de
transformation a bouleversé notre civilisation. Une
nouvelle étape de progrès tout aussi importante, sinon
plus, serait atteinte si on pouvait faire de même avec
l'énergie atomique. Y parviendra-t-on? Personne ne
peut le dire aujourd'hui.
Quoi qu'il en soit, il y a là un beau sujet de recherches
vers lequel beaucoup de jeunes physiciens se
précipitent avec enthousiasme. Mais ils voient tout de
suite qu'il s'agit d'un domaine de la nature, fermé par
des forces presque invincibles et que nos moyens
d'investigation usuels paraissent encore bien
inadaptés à en percer les secrets. Toutes les nations
« atomiques » ont des laboratoires orientés sur cette
recherche et elles y consacrent d'énormes richesses
en hommes et en argent.
Il est bien certain que la propulsion des fusées
bénéficiera en tout premier lieu des découvertes que
l'on fera dans ce domaine, mais comme on est dans
l'incertitude totale de ce qu'elles seront, on sait bien
qu'il faut aussi aller de l'avant dans beaucoup d'autres
directions sans attendre de nouv elles lumières sur la
transformation de l'énergie atomique. Le budget des
recherches spatiales aux U.S.A. dépasse 3 000
milliards de dollars pour 1962. Il alimente plus de
5 000 sociétés priv ées et organisations de
recherches. Les Américains ont bien compris que la
maîtrise de l'espace rendra des services qui paieront
largement les mises de fonds que l'on aura faites pour
la réaliser.
La question n'est d'ailleurs pas négligée en France,
mais nos possibilités budgétaires ne sont évidemment
pas aussi grandes que celles de nos amis
d'Outre-Atlantique. En 1962 les crédits affectés à la
recherche spatiale française sont de 8,8 milliards
d'anciens francs, ce qui est certainement appréciable
mais cela ne représente guère plus de 0,5 % des
sommes consacrées cette année aux Etats-Unis pour
le même objet. On a pu voir précédemment les
caractéristiques principales des fusées françaises
déjà expérimentées ou en préparation. Nos techniciens utilisent tantôt les propergols solides, tantôt les
propergols liquides. Il est probable d'ailleurs que les
recherches et les essais sur ces fusées vont pouvoir
se développer très notablement à la suite des accords
qui ont été pris le 14 juin dernier entre les délégués du
conseil européen des recherches spatiales. Il est
possible d'autre part que notre collaboration nous soit
demandée par les U.S.A. pour la construction de
satellites destinés à servir de relais aux
communications télévisées entre nos deux pays.
Souhaitons enfin que des usages pacifiques, comme
le transport du courrier, la transmission des messages
et les voyages dans la lune ou les planètes et peut être
beaucoup d'autres soient en définitive les seuls qui
soient bientôt envisagés pour les fusées spatiales.
X.N.
COUPE D E LA GÉN ÉR AT RICE AT OMIQU E SN AP 1-A MO N TRANT
L'EXT ÉR IEU R DE L'APPARE IL AVEC SES T HER MO COUPL ES, AINS I
QUE SON MO NT AGE INT ERNE.
LE PR INC IPE DU FONCT IONN EMENT EST T RÈS SIMPLE : DES
PAST ILL ES D E CE R IU M-144, PLACÉ ES AU CENT RE DE LA
GÉNÉR AT RICE. SE T RANSMUT ENT EN ÉMET T ANT DE LA CHALEUR
QUI
EST
T RANSFOR MÉE
EN
ÉLECT R IC IT É
PAR
LES
T HERMOCOUP LES. L' APPAR EIL, QU I SER A CO MPLÈT EMENT SCELLÉ
AVANT D'ÊT RE INST ALL É SUR UN SAT ELL IT E, EST POUR VU D'UN
ISOLANT ÉPAIS POUR ÉVIT ER T OUT E FUIT E DE R AD IAT IONS.
PEND ANT LES MANU PUL AT IONS AU SOL, L'ESPAC E ANNU LAIRE
ENT OURANT LA CELLU LE ÉMETT RICE EST RE MPL I DE MERCU R E QU I
FORME UN ÉCRAN CO MPLÉMENT AIR E CONT RE LES RADIAT ION S. CE
MERCUR E SER A VID ANGÉ QU ELQU ES IN ST ANT S AVANT LE
LANC EMENT DE LA FUS ÉE AF IN D'EN R ÉDU IR E LE PO IDS.
LA RAD IO ACT IVIT É DE S PAST ILLES D E CER IU M-14 4 D ÉCRO IS SANT
DANS LE T EMPS, L'ÉMISSION D E CHALEU R D IMINUE ELL E AU SSI.
POUR MAINT EN IR CON ST ANT E (ET ÉGALE A 125 W ATT S) PEND ANT
UNE ANNÉE ENT IÈR E LA PU ISSANCE ÉLECT RIQU E FOURN IE PAR
LES T HER MOCOUPL ES, UN VOLET . RÉGLÉ PAR LA T EMPÉRAT URE
INT ERN E D E L' APPAR EIL, PER MET L'ÉVACU AT ION D ES EXC ÉDE NT S
DE CH ALEUR. AU FUR ET A MESUR E D E LA DÉCO MPOSIT ION D E LA
MAT IÈRE RADIO ACTIVE ET DE LA DÉCRO ISSAN CE DE LA CH ALEUR
ÉMISE, LE VOLET SE FER ME GRA DUELLEMENT , ASSUR ANT AIN SI UN
DÉBIT CONST ANT EN COURANT ÉLECT RIQU E.
22
LES PRESTATIONS
FAMILIALES
UNE ENQUÊTE DE GUY GARCY
ILLUSTRÉE PAR GRING
Depuis la loi du 22 août 1946, l'ensemble des
familles
métropolitaines,
salariés
et
non-salariés, bénéficie d'une série de
prestations familiales :
— les allocations prénatales,
— les allocations de maternité,
— les allocations familiales proprement
dites,
— l'allocation de salaire unique,
— les allocations de logement (créées en
1948),
— les primes de déménagement,
— les prêts à l'amélioration de l'habitat.
Les allocataires sont répartis en 3 régimes :
le régime général (salariés et non-salariés
de l'industrie), le régime agricole, les
régimes spéciaux.
Comme vous appartenez, bien entendu, à
l'importante branche « salariés » du régime
général,
nous
nous
attacherons
particulièrement à vous préciser les règles
essentielles de ce régime, c'est-à-dire
successivement les diverses catégories
d'ayant-droits, les règles communes à toutes
les prestations et les conditions propres à
chacune d'entre elles.
I LES DI VERSES CATÉG O RI ES
D'ALL O CATAI RES ET LES RÈG LES
COMM UNES A TO UTES LES PRESTATI O NS
Les prestations familiales sont calculées en
fonction du nombre des enfants à charge et
parfois de leur âge, et en proportion d'un
salaire de base.
1° - Les diverses catégories d'allocataires
— En général, le mari salarié.
Il existe cependant de nombreuses exceptions à cette règle.
Les droits de la mère par exemple peuvent
prévaloir sur ceux du père, en cas de divorce
ou de séparation, lorsque la mère assume
effectivement l'éducation et l'entretien des
enfants. En cas de remariage ou de
concubinage, les prestations sont versées du
fait du nouveau conjoint ou du concubin. De
même les droits d'un ascendant ou d'un
collatéral peuvent être supérieurs à ceux du
mari ou de la mère (quand, par exemple, ce
sont les grands-parents qui ont la charge des
petits-enfants, et même dans le cas où la
mère a des droits à titre de femme seule).
— les femmes vivant seules ou dans leur
famille ayant au moins 2 enfants à charge,
— les veuves de salariés,
— les pensionnés de guerre,
— les titulaires d'une pension ou allocation
de vieillesse d'un régime de sécurité
sociale,
— les assurés sociaux en congé maladie ou
maternité,
— toute personne qui n'entre pas dans l'un
des cas visés par la loi, à condition qu'elle
justifie de l'im possibilité où elle se trouve
de travailler.
23
LES PR EST AT IONS SONT T OUJOURS VER SÉES
FONCT ION DU T AUX EN VIGU EUR AU LIEU
RÉSIDENCE D E L'ENFANT .
EN
DE
2° - La notion d'enfant « à charge»
L'enfant doit résider en métropole. Pour qu'un enfant
soit « à charge », il n'est pas nécessaire qu'existe
entre lui et l'allocataire un lien quelconque de parenté.
Il suffit que l'allocataire en ait la charge permanente et
effective.
La loi considère comme étant « à charge », à condition
qu'ils ne perçoivent aucun salaire ou tout au moins un
salaire inférieur à la moitié du salaire de base :
1° - tous les enfants de moins de 15 ans,
2° - les apprentis jusqu'à 18 ans,
3° - les étudiants jusqu'à 20 ans (21 ans actuellement
à Paris: versement au titre des prestations extra
légales),
4° - jusqu'à 20 ans également les filles ou sœurs de
l'allocataire, ou de son conjoint, restant au foyer pour
s'occuper d'au moins 2 enfants de moins de 14 ans, à
la charge de l'allocataire,
5° - jusqu'à 20 ans, les enfants atteints d'infirmité ou
de maladie chronique.
Nous remarquerons qu'en raison notamment de la
prolongation spontanée de la scolarité, le nombre des
enfants bénéficiaires de 15 à 20 ans n'a cessé
d'augmenter depuis ces dernières années.
— le salaire de base servant au calcul des
allocations
familiales,
des
allocations
prénatales, de l'allocation de maternité eter de la
prime de déménagement depuis le 1 août
1962, il est fixé à 253 NF par mois à Paris,
— le salaire de base servant au calcul de
l'allocation de salaire unique
: il est fixé à 194,50
er
NF à Paris, depuis le 1 janviervc1962,
— quant à l'allocation de logement, nous verrons
qu'elle est calculée selon des règles
particulières.
Ces salaires subissent des abattements variant de
0erà 8 % dans les 10 zones définies par le décret du
1 août 1961. Les prestations sont toujours
versées en fonction du taux en vigueur au lieu de
résidence de l'enfant.
L'application du principe de la révision automatique
des prestations, en fonction du mouvement des
salaires, avait été suspendue pour pouvoir créer
des excédents de recettes qui servaient à couvrir
les déficits des branches voisines. (Le total de ces
transferts a dépassé 400 milliards d'anciens
francs). Le décret du 6 avril 1962, en abaissant le
taux des cotisations des Allocations Familiales, a
posé le principe de l'autonomie financière du Fonds
National des Prestations Familiales. Les mesures
de revalorisation décidées à la fin de l'année
dernière (en particulier, majoration de 8 % du
salaire de base pour les allocations familiales et
l'allocation de salaire unique) ont été rendues
nécessaires par l'important retard subi par les
prestations familiales, par rapport à l'évolution du
S.M.I.G. et du coût de la vie,
Notre Société se substitue à la Caisse d'Allocations
Familiales pour verser aux chefs de famille BP le
montant des prestations qui leur ont été supprimées
uniquement en raison de l'âge de leurs enfants, Ainsi
les enfants à charge des membres de notre personnel
bénéficient d'allocations postscolaires BP — versées à
leurs parents — jusqu'à 20 ans pour les apprentis et
23 ans pour les étudiants et les enfants atteints
d'infirmité ou de maladie chronique,
Il - LES RÈGLES PARTICULIÈRES A CHAQUE
PRESTATION
Les allocations prénatales
Elles sont attribuées à toute femme en état de
grossesse, même n'exerçant pas d'activité
professionnelle. Aucune
autre condition n'est
er
exigée. Depuis le 1 anvier 1962, son taux est de
22 % du salaire de base des allocations familiales,
pour chacun des neuf mois de grossesse (soit
55,66 NF par mois à Paris),
La future mère doit :
— faire une déclaration de grossesse dans les trois
premiers mois de celle-ci, à l'organisme de
Sécurité Sociale qui lui délivre le carnet de
maternité (c'est-à-dire à la Caisse de Sécurité
Sociale du mari si elle ne travaille pas, ou à la
Caisse de Sécurité Sociale de la femme dans le
cas contraire),
— se soumettre à trois examens
prénataux (le
ème
mois,
le second au
premier avant
la
fin
du
3
ème
et le dernier au cours du 8ème).
cours du 6
Les allocations sont versées en trois fractions,
selon le calendrier suivant:
— 2 mensualités après le premier examen
prénatal,
— 4 mensualités après le second,
— et le solde après le troisième examen,
3° - Le salaire de base
Il existe deux salaires de base en matière de
prestations familiales:
L'allocation de maternité
L'allocation n'est due que si la naissance intervient
dans certains délais:
Allocations Postscolaires BP
24
— pour une première naissance, la mère ne doit
pas avoir dépassé 25 ans ou, à défaut, la
naissance doit survenir dans les deux ans de
mariage,
— les autres naissances doivent se produire
dans les trois ans de la précédente maternité.
D'autre part, l'enfant doit être français (ou
acquérir la nationalité française dans les trois
mois), né viable, légitime ou reconnu par sa mère.
Comme pour les allocations prénatales, aucune
condition d'activité professionnelle n'est exigée de
la mère.
Le taux de l'allocation est fixé au double du
salaire de base des allocations familiales (le plus
élevé du département de résidence), et quel que
soit le rang de la naissance (depuis le décret du
30-12-1961). Ainsi, l'allocation s'élève à 506 NF à
Paris. Elle est versée en deux temps :
— la première moitié à la naissance,
— la seconde lorsque l'enfant à 6 mois.
Les congés de naissance
Ce congé — accordé au père — est de 3 jours. Il
doit être pris dans les quatorze jours précédant
ou suivant le jour de la naissance.
En cas d'enfants mort-nés ou de fausses
couches, le congé ne sera accordé que si
èm e
l'interruption de grossesse est postérieure au 6
mois.
Si la naissance a lieu en cours de congé annuel,
celui-ci pourra être prolongé de trois jours.
Le congé de naissance est un congé payé dont la
rémunération correspond au salaire qui aurait été
payé au père pour trois jours de travail effectués
à la même époque.
Les allocations familiales
Les allocations versées mensuellement ne sont
dues qu'à partir du deuxième enfant « à charge ».
Les taux sont les suivants :
— 22 % pour 2 enfants « à charge »,
— 33 % pour chacun des suivants,
— en outre, une majoration égale à 7 % du
salaire de base est accordée pour chaque
enfant à charge âgé de plus de 10 ans, si la
famille comprend au moins 3 enfants à charge;
si elle n'en compte que 2, il n'est accordé
qu'une seule majoration et celle-ci n'est versée
que si les deux enfants ont plus de 10 ans.
D'autre part, une « indemnité compensatrice »,
créée en 1948, du fait de la suppression
d'avantages fiscaux dont bénéficiaient alors les
salariés, s'ajoute aux allocations familiales.
SE SOUMETTRE AUX 3
EXAMENS PRÉNATAUX ! LE
PREMIER AVANT LA FIN DU
ème
MOIS
3
Son taux, uniforme sur tout le territoire
er
métropolitain, est fixé depuis le 1 janvier 1958
à:
— 9,81 NF pour le deuxième enfant à charge,
— 15,09 NF pour chaque enfant à charge, à
partir du troisième.
L'allocation de salaire unique
Comme son
nom
l'indique,
la
condition
fondamentale exigée pour cette allocation est
l'existence d'un seul revenu professionnel dans la
famille quelle que soit, il est important de le
souligner, la situation de fortune du conjoint qui
ne travaille pas. La loi admet pour la conjointe
l'existence d'un salaire d'appoint, mais dans des
conditions particulièrement restrictives :
— le salaire ne doit pas excéder le tiers du
salaire de base des Allocations Familiales
pour les m énages sans enfant, et pour ceux
qui ont 1 ou 2 enfants (soit, à Paris, 84,33 NF
par mois),
— pour les ménages comptant au moins 3
enfants, le montant maximum du salaire
d'appoint est porté à la moitié du salaire de
base des Allocations Familiales (soit, à Paris,
126,50 NF).
L'allocation de Salaire Unique est accordée, tout
d'abord, aux ménages légitimes sans enfant,
pendant les deux premières années du mariage,
au taux de 10% du salaire de base (19,45 NF à
Paris). Elle est versée, en second lieu, aux
ménages ayant un ou plusieurs enfants à charge,
avec des taux variables selon leur nombre :
— 1 enfant: 20% (pour l'enfant de plus de 5 ans,
l'allocation n'est versée que dans les trois cas
suivants : enfant unique à la charge d'un
allocataire isolé, ou à la charge d'un
allocataire dont le conjoint ne dispose pas de
ressources suffisantes, dernier enfant à
charge d'une famille de plusieurs enfants),
— 2 enfants à charge : 40 %,
— 3 enfants ou plus : 50 %.
Les allocations de logement
Ces allocations s'ajoutent, dans certaines
conditions, aux prestations familiales proprement
dites. Leur but est d'inciter les familles à se mieux
loger, ainsi que de les aider à supporter la hausse
des loyers et de faciliter l'accession à la
propriété.
LE SECOND AU COURS DU
6 ème .
ET LE DERNIER AU COURS
ème
DU 8 .
25
Seules
peuvent
en
bénéficier
les
personnes qui perçoivent déjà, soit les
allocations familiales, soit l'allocation de
salaire unique soit des allocations
prénatales (pour le cas où il ne s'agit pas
du premier enfant d'un ménage de 2
salariés) et qui, en outre, remplissent les
deux conditions suivantes :
— affecter à son loyer une part minimum
de ses ressources : le pourcentage fixé
par la loi varie selon l'importance de
ces ressources et la composition de la
famille,
— occuper un logement répondant à des
conditions minima de salubrité et de
peuplement,
— le montant mensuel de l'allocation
s'obtient par la formule suivante:
P ( L - L ’ )
A=
100
dans laquelle :
— P = le pourcentage applicable à l'allocation (le pourcentage varie selon
le nombre d'enfants à charge).
— L = le loyer mensuel, charges non
comprises, effectivement payé,
retenu dans la limite d'un plafond,
variable selon la composition de la
famille et la catégorie du local.
— L' = le loyer mensuel minimum dont
nous vous avons parlé plus haut.
L'allocation de logement est calculée et
versée pour une période de 12 mois comer
mençant au 1 juillet de chaque année sur
la base : soit du loyer du mois de janvier de
la même année en cas de location, soit des
prévisions de remboursement résultant du
contrat en cas d'accession à la propriété.
Les primes de déménagement
Seuls les allocataires améliorant, en
déménageant, leurs conditions de logement, peuvent prétendre à ces primes.
Ces primes ne sont, en outre, accordées
qu'aux personnes remplissant, après le
déménagement ou dans les trois mois qui
suivent, les conditions requises pour
bénéficier des allocations de logement.
Les
personnes
qui,
avant
le
déménagement, bénéficiaient déjà des
allocations logement, ont droit à ces
primes dans la mesure où leur nouveau
logement est plus grand ou présente un
plus grand confort que le précédent. De
même les personnes, pour lesquelles le
fait de s'installer dans un nouveau
logement donne droit aux allocations
logement, peuvent bénéficier des primes
de déménagement.
Prêts à l'amélioration de l'habitat
Ces prêts peuvent être accordés à toute
personne bénéficiaire ou non des allocations logement, désirant effectuer dans
ses locaux d'habitation, à titre de
propriétaire ou de locataire, des travaux
ou des réparations destinés à améliorer
ses conditions d'habitation.
Le montant de ces prêts ne peut excéder
2 500 NF. Les prêts sont remboursables
par mensualité comportant un intérêt de
1 %.
26
MONTANT DES PRESTATIONS POUR LES SALARIES NON
BENEFICIAIRES DE L’ALLOCATION DE SALAIRE UNIQUE
MONTANT DES PRESTATIONS FAMILIALES. ALLOCATION DE MATERNITE
ET ALLOCATIONS PRENATALES (POUR TOUS LES BENEFICIAIRES)
(1 er Août 1952)
(1
er
Août 1962)
CALCUL DE LA PRIME DE DÉMÉNAGEMENT
qui, en aucun cas, ne peut cependant être supérieure aux dépenses réellement engagées
Villes de plus de 50 000
habitants. Villes où l'abattement
de zone, serv ant au calcul des
P.F., est < 2,5%.
Jeunes ménages sans enfant.
Familles avec 1 enfant à charge.
180 % du salaire de base servant
au calcul des P.F. au lieu de
l'ancienne
résidence
du
bénéficiaire (2,53 NF à Paris).
Autres localités.
135 %.
Les propositions de la Commission Prigent
La réforme des prestations familiales est à
l'ordre du jour, car la législation de 1946, dans
de nombreux domaines, n'accorde pas une
aide suffisante aux familles. En juillet 1961,
une Commission présidée par M. Robert
Prigent, ancien Ministre de la Population, a
fait au Gouvernement, en matière de
prestations familiales, un certain nombre de
propositions que l'on peut résumer comme
suit:
1° - Relèvement de 20% des prestations: les
taux actuels seraient maintenus, mais
porteraient sur un salaire de base de l'ordre
du minimum vital individuel, 272,40 NF.
2° - Diversification plus accentuée en fonction
de l'âge des enfants : 8 % du salaire de base
de 5 à 10 ans, 1 6 % de 10 à 16 ans, 24 % de
16 à 21 ans en cas de poursuite des études ou
de l'apprentissage.
3° - Suppression de l'allocation de salaire
unique pour les ménages sans enfant ou pour
ceux qui n'en ont qu'un seul à charge (à
l'exception des familles dont les ressources
Familles de plusieurs enfants à
charge.
200 % pour 2 enfants.
+20% par enfant à charge à
ème
partir du 3 .
150 % pour 2 enfants.
+15% par enfant à charge à
ème
.
partir du 3
ne sont pas passibles de l'impôt sur le revenu);
mais elle serait, à partir de deux enfants, de 50
% du salaire de base lorsque la mère ne
travaille pas, et de 25 % lorsqu'elle travaille à
mi-temps. Précisons, cependant, que ces
propositions constituent des objectifs à
atteindre dans les 20 prochaines années.
Les améliorations décidées par le Gouvernement à la fin de 1961 peuvent donc être
considérées comme une première étape dans
la revalorisation nécessaire des prestations
familiales.
G. G.
Bibliographie
— Liaisons Sociales numéro spécial du
30-9-1959.
— Les guides des Prestations Familiales,
publiés par les Editions Sociales Françaises
et par le Musée Social.
•
er
A compter du 1 nov embre 1962 , le sal aire de b ase servant
au calcul d es Allo cations Fami lial es sera m ajoré de 4,5%.
D'autres modifi cations dev ant intervenir incessamment,
nous publierons dans le prochain numéro un supplément
d'information.
27
ITINÉRAIRES DE WEEKEND
28
SOLOGNE
PAR GEORGES PHILIPPE
INNOMBRABLES ET MÉLANCOLIQUES, LES ÉTANGS SONT LA
PARURE DE LA SOLOGNE.
ON TROUVE EN SOLOGNE UN CERTAIN NOMBRE DE CES
ÉGLISES RUSTIQUES DANS LA CONSTRUCTION DESQUELLES LE BOIS ENTRE POUR UNE BONNE PART.
CAR QUE FAIRE EN UN GITE, A MOINS QUE
L'ON NE SONGE...
Si l'Automne est la saison de la chasse, elle
est aussi celle de la Sologne. Tous les fervents
du fusil à deux coups le savent bien, qui, à
cette époque, fuient précipitamment Paris
chaque samedi pour être à pied d'œuvre, dès
l'aube du dimanche, sur leur terrain favori.
Sans doute les péripéties de la chasse
absorbent-elles la plus grande partie de leur
attention. Ils n'en demeurent pas moins
pénétrés par la sauvage beauté d'un paysage,
à peu près unique en France, qui constitue la
toile de fond idéale pour leurs exploits.
Oui, c'est en Automne qu'il faut voir la
Sologne, lorsque les ardeurs de l'Eté révolu
ont allumé, dans ces immensités grises, une
gamme de tons somptueux.
La « réserve » blanche des bouleaux de lisière
se détachant sur la masse plus sombre des
taillis, les flammes des troncs de pin jaillissant
sur le bleu lavé du ciel ou sur l'eau morte d'un
étang hachuré de roseaux, la luxuriance des
fougères tournant à la vieille dorure,
l'ubiquité des bruyères soulignant d'une
touche indécise chaque coin du paysage, tout
cela compose un décor solide, mais d'une
grande distinction, auquel il ne manque que
fort peu de chose pour tourner à l'exotisme.
Il en est peu en France, en tout cas, qui
rappellent moins la main de l'homme, mais
où l'on sente davantage, par contre, la
présence invisible mais frémissante du petit
peuple des perdreaux, faisans et lièvres aux
29
HEUREUX AGE OU L'ON NE DOUT E DE R IEN. MAIS LA CAPTURE
EST PLU S P ROBLÉMAT IQUE QU E L E P LONGEON..
aguets dans le moindre fourré, dans le
moindre sillon.
•
Fidèle à nos habitudes de vagabondage,
quittons la grande route à Olivet, au Sud
d'Orléans, pour prendre, sur la droite,
une charmante petite route qui va nous
mener jusqu'à Ardon à travers les taillis
de Bois-Gibault où se cache un château
de ce nom, ancien manoir du XVIe siècle
à deux tourelles, transformé et agrandi
au siècle suivant.
La D. 7 prise à droite à Ardon, mène à
Jouy-le-Potier aux environs duquel le
château du Lude évoque assez bien,
surgissant d'une prairie encerclée par la
forêt, celui de la Belle-au-Bois-Dormant.
Gagnant Ligny-le-Ribault par la D. 15,
empruntons ensuite la D. 103 qui suit la
vallée du Cosson, un des trois ruisseaux
qui, avec le Beuvron et la Sauldre,
arrosent la Sologne. Les bourgades
s'égrènent le long de la route, séparées
par des km de solitude, mais coquettes
avec leurs maisons presque toutes en
brique rose depuis la disparition du
torchis. Passé La-Ferté-Saint-Cyr, on
arrive à Chambord. On n'ose plus rien
dire du royal rendez-vous de chasse de
François 1 er dont l'image tapisse les
murs des gares depuis plusieurs
décades et que des milliers de visiteurs
admirent chaque été. Ce n'est tout de
même pas une raison pour ne pas aller
jeter un coup d'œil sur cette grandiose
demeure qui représente, avec tant
d'élégance, toutes les grâces de la
Renaissance
dans
leur
fraîcheur
première. Et puis, il y a de quoi rêver:
devant le fameux double escalier de
pierre où François 1 er jouait à
cache-cache avec Charles-Quint, où,
plus tard, la Grande Mademoiselle
songeait à Lauzun ; devant cette
extraordinaire et vaste terrasse hérissée
de cheminées et de lanternons où les
dames de la Cour venaient papoter tout
en suivant, de haut, les méandres de la
chasse royale à travers le parc de 5 000
hectares qui est demeuré notre plus
belle réserve de cerfs et de biches ;
devant la salle où Molière donna la
30
ALLONS ? BON ? OU EST
PASSEE MAMAN ?
générale du « Bourgeois Gentilhomme »;
devant le parc où tant de fêtes, animées par
des dianes chasseresses et des nymphes,
firent de Chambord un paradis terrestre et à
travers lequel le beau Maurice de Saxe
faisait manœuvrer son régiment...
•
VISION FUGITIVE… LA BECASSE ATTEINT LA VERTICALE AU
CŒUR D’UN TAILLIS
AGRESSIF OU INQUIET IL EST DIFFICILE DE LIRE DANS LE
REGARD DU SEIGNEUR DE CES BOIS.
De Chambord gagnons Bracieux par la D.
112. L'église est dotée d'un beau retable du
XVII e siècle, mais, surtout, le château de
Villesavin, conçu par le Secrétaire aux
Finances de François 1 er évoque un peu
Chambord par l'harmonie de ses lignes, la
richesse de sa décoration extérieure. Trois
tours de roue sur la D. 102 et nous voilà à
Cheverny, rendez-vous de chasse aussi, mais
d'une pureté de proportions et d'une
simplicité élégante atteignant d'emblée la
perfection. Cheverny est resté dans la même
famille depuis des siècles et le Comte de
Vibraye, son actuel occupant, a su le
conserver intact dans son cadre de verdure.
La somptuosité de l'intérieur dépasse
encore la beauté de l'extérieur. Clouet et
Mignard y voisinent avec Rigaud, des
peintures représentant la vie de Don
Quichotte avec des Gobelins de grande
classe.
Les châteaux sont, ici, aussi nombreux que
les champignons. En poussant une pointe en
direction de Blois, on peut aller voir
Beauregard, curieux par son plafond
caissonné, sa galerie de 365 portraits, son
carrelage bleu illustré de figures... De
Cheverny, la N. 765 mène à Mur-de-Sologne,
laissant sur la gauche le rendez-vous de
chasse élégant du château de la Morinière,
puis la D. 20 à droite, conduit à Lassay aux
abords duquel nous attend le coquet
château du Moulin, bâti à la fin du XV e
siècle, que les plus modernes Nemrods
choisissent, eux aussi, comme centre de
ralliement. En partant de Mur-de-Sologne,
rattrapons la D. 119 qui, prise à gauche,
descend sur le Cher qu'on traverse à
ON N'EST JAMAIS AUSSI BIEN QUE CHEZ
SOI MÊME DAN S UN MARÉC AGE.
31
PAR SA MAJEST É LE CH AT EAU D E VALENÇ AY CON VENA IT A MERVE ILLE AU PR INCE DE T ALL EYRAND- PER IGORD .
Selles-sur-Cher pour aborder, par la
N. 156, la forêt de Gâtine où retentit
encore l'écho de brillantes chasses à
courre.
L'apparition du château de Valençay,
au bord de la route forestière, tient
un peu d'un conte de fée. Somptueux
mais aimable, il attend le visiteur à
l'abri des grilles de sa double cour.
Trois grosses tours coiffées d'un
énorme casque d'ardoise complètent
une imitation de donjon terminé par
un toit suraigu orné de belles
fenêtres à meneaux et de deux
cheminées monumentales. Au-dessus
de la porte, la fière devise « Ré Qué
Diou » (Rien que Dieu) figure la
signature de l'ancien maître de céans,
le Prince de Talleyrand-Périgord.
C'était bien la demeure qui convenait
à l'orgueilleux diplomate-évêque,
par ses dimensions, sa majesté et son
confort intérieur. Napoléon d'ailleurs
l'avait voulue ainsi, tout entière
tournée vers le faste, afin que « les
ambassadeurs des nations, dont il
serait content », y fussent reçus
comme savait recevoir un Prince de
Talleyrand-Périgord. Les Bourbons
d'Espagne éprouvèrent la qualité de
la réception. Le destin de Valençay
paraît aujourd'hui accompli et celui
qui servit tous les gouvernements
avec une égale complaisance, mais
sauva la carte française au Congrès
de Vienne dort son dernier sommeil
sous la chapelle d'un hospice de
Valençay, rue Talleyrand.
De Valençay, rejoignons par la D. 4
Chabris et la N. 76 qui, prise à droite,
32
remonte, à partir de Villefranche-sur-Cher, la
vallée du Cher et suit le canal du Berry.
Le Cher ne possède pas seulement le charme
des belles et poissonneuses rivières
françaises, il arrose une bien curieuse petite
cité médiévale aux rues tortueuses et
montantes, à l'écart des grands axes
touristiques. L'origine de Mennetou-sur-Cher
remonte au tout début du XIIIe siècle, époque
à laquelle Hervé, Seigneur de Vierzon,
entoura de fossés le bourg et le château qu'il
habitait. L'enceinte ainsi constituée était de
forme polygonale, avec une tour à chaque
saillant, renforcée en outre par le château, du
côté du Cher. Les ruines de celui-ci ont été
rasées, mais, de l'enceinte, demeurent trois
tours et trois portes ainsi que de vieilles
maisons des XIIIe et XVIe siècles. Sur « la porte
d'en haut » s'appuie une maison en bois, « la
porte du bas » laisse apercevoir une
cheminée du XVe siècle, «la porte
Bonne-Nouvelle» conserve les restes d'un
ouvrage avancé. Ce qui subsiste du Prieuré
d'une abbaye de Bénédictines fondée au XIIIe
siècle, est pris en grande partie dans le mur
d'enceinte touchant la porte Bonne-Nouvelle.
L'église a gardé son beau chœur carré avec
voûte très bombée de style angevin et
fenêtres flamboyantes. A l'intérieur, une cuve
baptismale du XIIe siècle et des statues en
pierre: le Christ et la Vierge, saint Georges et
sainte Marthe. Du pont qui enjambe le Cher,
la vue de Mennetou évoque un peu une
miniature de manuscrit.
Vierzon n'ayant par lui-même qu'un intérêt
fort restreint, abandonnons la grande route
pour joindre, par la D. 60, Theillay, devenu un
petit centre industriel. Son église du XVe
siècle est remarquable par son portail en bois
sculpté, ses verrières racontant la vie de saint
Eloi et celle représentant un Seigneur de
Rère. C'est au château de Rère que nous
allons d'ailleurs aboutir en prenant à gauche
la D. 75.
Le château de Rère, qui appartient depuis
toujours à la famille d'Orléans, offre un bel
exemple des imposantes constructions en
brique et pierre du XVIIe siècle, en dépit des
deux tours masquées par la façade et de deux
tourelles d'angle subsistant d'une époque
plus ancienne.
Après avoir traversé une région d'étangs et
de landes, on tombe sur la route de Salbris à
Romorantin. Mettons le cap sur la capitale de
la Sologne. Auparavant, traversons SellesSaint-Denis. Son église Saint-Genoux possède
L'EXTRAORDINAIRE TERRASSE DE CHAMBORD HÉRISSÉE DE LANTERNONS
ET DE CHEMINÉES.
CHEVERNY EST UN SOMPTUEUX RENDEZ-VOUS DE
CHASSE D’UNE SIMPLICITE ELEGANTE ET DE
PROPORTIONS PARFAITES
33
de belles fresques du XV e siècle. Elle est surtout
un bel exemple de ces églises voûtées en bois,
très caractéristiques d'un pays où les arbres ne
manquaient pas et où les charpentiers étaient
maîtres en leur art.
e
Villeherviers, dont l'église date du XII siècle, et
le plaisant manoir de Trécy, qui trempe ses murs
dans la Sauldre et séduit l'œil par ses proportions heureuses, annoncent Romorantin.
Cette coquette Sous-Préfecture qui doit sans
doute la paix dont elle jouit au fait qu'elle se
cache au fond de la Sologne, à l'écart des
grandes lignes et des grandes routes, n'en est
pas moins la capitale, avec ses 8 000 habitants.
La Sauldre, qui l'arrose abondamment et y forme
même des îles, a fait baptiser « rue de Venise »
une de ses voies bordées de vieilles maisons.
Etant donné son passé, il n'est pas surprenant
que Romorantin ait conservé un certain nombre
d'intéressantes demeures. Rue de l'Eglise, une
boutique de commerçant surmontée de
e
lucarnes, date du XVII siècle. Rue de la Tour,
l'ancien hôtel de Rère évoque la Renaissance.
La rue du Four présente les trois plus belles
maisons: « l e Carroir doré », à pans de bois, au
pilier sculpté de deux scènes représentant,
l'une l'Annonciation, l'autre saint Michel terrassant le dragon ; l'hôtel Saint-Pol, en pierres
et briques émaillées de diverses couleurs, des
fenêtres duquel, au cours d'un jeu, un tison
lancé par un des assiégés, vint frapper au
visage le jeune fils de Louise de Savoie, à la
suite de quoi le futur roi François 1 er prit
l'habitude, pour cacher sa cicatrice, de laisser
pousser sa barbe ; la Chancellerie — ainsi
nommée parce qu'elle aurait abrité les sceaux
du roi de France — qui est une jolie maison en
bois et briques, et que la Société d'art et d'archéologie de Sologne occupe actuellement. Le
Musée est une forte intelligente restitution de la
vie locale. L'intérieur campagnard, présenté au
visiteur, est composé de matériaux authentiques importés d'une ou plusieurs demeures
solognotes déterminées.
Tout est rigoureusement à sa place: la
bassinoire à côté de la cheminée, la marmite au
bout de la crémaillère, la chaise basse près du
lit encapuchonné de rideaux, le fusil accroché à
une solive du plafond, le carrelage terni par le
temps. Pour un peu, on s'attendrait à
surprendre les occupants.
En remontant vers le Nord, la N. 722 traverse
Millançay, sur sa motte féodale qui ne comporte
plus guère, comme vestiges, qu'une tour en
briques du XVI e siècle. Mais le site est
séduisant au bord d'un grand étang formé par la
Bonne-Heure (un beau nom pour les
pêcheurs!). On traverse ensuite une région
typiquement solognote de landes et de bois
mais trouée comme une écumoire par de
nombreux étangs. Le gibier y abonde et c'est un
coin où l'on peut espérer, avec un peu de
chance, vivre une fable de La Fontaine.
D'énormes carpes dorment à la surface des
étangs, la mère cane y enseigne la nage à ses
jeunes halbrans tandis qu'un héron s'envole et
que retentit le cri nostalgique du butor...
Si vous aimez les clochers tordus et les cryptes
du XII e siècle, vous pouvez pousser une pointe à
droite, sur la D. 93, jusqu'à l'église de
Saint-Viâtre, prodigue en trésors d'art.
Revenu sur la N. 722, vous rencontrerez le
bourg de Chaumont, séduisant en diable comme
tous les villages tant soit peu perchés. Ses
maisons, disposées selon le plan circulaire
auquel les oblige l'éperon conique sur lequel
elles sont bâties ainsi que sa ligne de fossés, lui
donnent un peu l'allure d'une ancienne place
forte. Une petite église, qui abrite des fonts
baptismaux remarquables, joue le rôle de
donjon. Briques et pierres, vigne-vierge et lierre,
elle dresse vers le ciel un clocher d'où le regard
plonge, comme celui des oiseaux, dans de petits
jardins admirablement peignés.
A la Ferté-Saint-Aubin, on retrouve la grande
route d'Orléans annonçant la fin de notre
périple. Les belles eaux vives du Cosson,
baignant les fossés, une futaie profonde... c'est
là le cadre idéal que nous offre le château,
reconstruit de 1635 à 1650, sur les dessins de
François Mansart, par le Maréchal de
La-Ferté-Senneterre. Ce très beau morceau
d'architecture, qui associe si heureusement la
brique à la pierre de taille, est remarquable par
la noble ordonnance de ses lignes, par la
sobriété des pilastres décorant les murs entre
les fenêtres, par les élégantes balustrades
couronnant les fossés, par la patine ambrée de
ses pierres et le ton vieux rose de ses briques,
que le décor boisé, plus sombre, met encore en
valeur.
G. P.
34
RECOUV ERT DE FEU ILLES MORT ES, LE SENT IER S'ENFONC E D ANS LE BO IS OU FRÉ MIT , IN VIS IBLE, T OUT E UNE VIE SAUV AGE.
35
Voici la suite et la fin de l'article dont nous avons
commencé la publication dans notre dernier numéro.
Cette deuxième partie est exclusivement consacrée aux
aspects pétroliers du IV ème Plan. Elle a été revue par M.
Huré, Président de la Commission des Carburants, qui
y a fait des apports appréciables.
•
Parmi les vingt-trois commissions verticales qui ont
participé à la préparation du IVe Plan au niveau des
grands secteurs de l'économie, la Commission des
Carburants a eu la charge de traiter des problèmes de
l'industrie pétrolière. Elle a dû toutefois travailler en
étroite liaison avec la Commission de l'Energie,
responsable pour sa part des études sur les autres
sources que le pétrole et de la synthèse des travaux
intéressant le secteur de l'énergie dans son ensemble.
La plupart des résultats obtenus séparément ont
présenté d'ailleurs une concordance satisfaisante et
grâce à la collaboration établie au niveau des groupes
de travail et des rapporteurs tous les points de
divergence ont pu être réglés sans de grandes
difficultés.
- PERSPECTIVES SUR LE MARCHÉ DES
PRODUITS PÉTROLIERS
Comment va évoluer la demande de produits
pétroliers, autrement dit quelles seront les consommations des différents produits dans les
prochaines années? La réponse à cette question
conditionne tout le reste. C'est le point de départ à
partir duquel peut être apprécié le développement de
toutes les activités qui s'enchaînent les unes aux autres
de la production du pétrole brut jusqu'à la distribution
des produits et dressé un programme d'investissement
qui constitue un des éléments essentiels sinon la pièce
maîtresse du Plan.
Une première difficulté se présente: les investissements à inscrire au Plan, c'est-à-dire à réaliser dans la
période 1962-1965, seront pour la plupart utiles à la
production et à la distribution après 1965. Il ne suffit
donc pas de prévoir les consommations dans les
années du Plan, mais il faut avoir une idée
relativement précise des besoins à satisfaire dans un
avenir plus lointain en 1970 et même 1975 car les
projets se préparent plusieurs années à l'avance et
demandent pour leur réalisation des délais qui se
comptent également en années. Le problème de
prévisions à dix ou quinze ans se trouvait ainsi posé.
Deux approches distinctes ont permis de lui donner
une solution satisfaisante
1° - Les besoins totaux d'énergie et la place du
pétrole
Avant de scruter l'avenir il était important de
procéder à une étude approfondie sur une période
assez longue du passé. Des bilans annuels des
consommations d'énergie ont été d'abord établis pour
les douze dernières années. Comment? Le moyen le
plus simple consiste à recenser les consommations
d'énergie primaire, c'est-à-dire celles qui concernent
les produits énergétiques disponibles, pratiquement
en leur état naturel : charbon, produits pétroliers
énergétiques, gaz naturel et autres gaz primaires,
électricité hydraulique ou nucléaire. Un schéma
simple montre en effet que les consommateurs finals
d'énergie: ménages, administrations, entreprises,
peuvent utiliser pour satisfaire leurs besoins :
chauffage, transport, productions de biens et de
services soit de l'énergie primaire (charbon,
carburants, fuels) soit une énergie dite secondaire
(gaz de ville par exemple) parce qu'elle est obtenue
elle-même à partir de produits énergétiques de base
et produite par des transformateurs d'énergie
(centrales thermiques, usines à gaz...).
Les quantités d'énergie primaire, base des consommations finales, sont préalablement exprimées
en tonnes de charbon grâce à un coefficient
36
37
d'équivalence simple (1) et totalisées. Ainsi en 1960 la
France a disposé de 130 millions de tonnes
d’équivalent charbon représentant les besoins des
différents consommateurs finals et les pertes
inévitables à la transformation et à la distribution. La
série de ces bilans annuels a une grande utilité pour la
prévision. Les économistes ont en effet constaté que
les besoins en énergie variaient comme la production
nationale, augmentant ou diminuant avec elle. Ainsi
une analyse sur la période 1949-1960 permet de
mesurer les conditions de cette co-variation, et de
noter qu'une augmentation de 1 % de la production
nationale s'est accompagnée d'une augmentation
parallèle des besoins d'énergie de:
1° - 0,71 % de 1949 à 1955,
2° - 0,87 % de 1952 à 1960.
Le coefficient d'élasticité des consommations
d'énergie par rapport à la production nationale dont
nous venons ainsi de donner une définition simple a
donc augmenté avec le temps, sans doute parce que les
progrès du rendement à la transformation (dans les
centrales thermiques notamment) ont été plus rapides
dans l'immédiat après guerre qu'après 1952. Il a
également résulté d'une étude poussée que l'existence
d'un grand nombre d'équipements récents à rendement
élevé rendaient peu probables de grands progrès pour
l'avenir. La prévision finalement adoptée par la
Commission de l'Energie, à qui revient le mérite de ces
études, a donc été basée sur des coefficients
d'élasticité égaux à 0,95 pour 1965 et voisin de 1 pour
1975.
Il ne suffit pas de prévoir les besoins totaux, encore
faut-il préciser la part des différentes sortes d'énergie
primaire.
En 1960, la structure a été la suivante : les combustibles solides ont couvert 54,1 % des besoins, les
produits pétroliers 30,1 %, le gaz naturel 3,4%,
l'électricité hydraulique et nucléaire 12,4%. Pour
l'avenir, le gaz naturel et l'électricité hydraulique et
nucléaire ont en quelque sorte un caractère
contraignant, autrement dit, tout ce qui sera produit ou
importé dans ces deux formes d'énergie sera
intégralement consommé, tout au moins dans les
secteurs où la substitution est possible, si bien que la
part des combustibles solides et des produits pétroliers
se précisera par différence sur l'ensemble de la
demande. Les programmes d'équipement 1961 et 1962
sont déjà définis et ne laissent aucun doute sur la
(1) Ces coefficients sont les suivants pour une to nne de pr oduit :
Charbon 1,1 riche, 1 T EC, charbon américain 1,1 T EC, Co ke 1 T EC,
produits pétroliers 1,5 T EC, gaz 1 000 t hermies PCS - 0,15 T EC,
électricité I 000 produits pétroliers 1.5 T EC, gaz 1 000 thermies PC S
= 0,15 T EC, électricité 1 000 kW h = 0,4 T EC. Il n'est pas nécessaire
de déterminer ces coefficients avec une grande approximation, car
comme l'a souligné ici même M. Majorel le il y a autant de s ystèmes
d’équi valence que de points de vue auxquels on se place et la
méthode des bilans d'énergie primaire est une manière commode
sinon rigoureuse d e prendre une vue d'ensemble.
production possible en hydraulicité moyenne
d'électricité hydraulique. Après 1965, l'aléa est
beaucoup plus grand, mais on a une idée du potentiel
restant à équiper (environ 35 tétrawatt-heure) et enfin
la progression régulière dans le passé (1,9 twh par an)
donne la limite du rythme auquel pourraient
s'accroître les moyens de production dans l'avenir.
En ce qui concerne les centrales nucléaires, les
projets actuellement inscrits dans le programme
français donnent des mises en service pour les
premiers grands réacteurs allant de fin 1962 à fin
1966, date à laquelle la puissance électrique nette
sera de l'ordre de 850 millions de watts.
L'objectif 1975 est plus difficile à apprécier, car on
ignore dans l'état actuel des choses vers quelle date le
prix de revient du kwh nucléaire sera compétitif avec
celui des centrales thermiques. Suivant que la
compétitivité sera acquise en 1968 ou plusieurs
années après — les avis sont très différents à ce sujet
— la production en 1975 pourrait varier de 6 tétrawh.
En définitive, on aurait pour l'ensemble de l'énergie
électrique hydraulique et nucléaire : 45,2 twh en 1965
(dont 1,8 nucléaires) 61 twh en 1970 (dont 10
nucléaires) ; 84 ou 93 twh en 1975 suivant
l'expansion économique (dont 26 ou 35 nucléaires).
Les disponibilités en gaz naturel sont actuellement
limitées aux productions des deux gisements de Lacq
et Saint-Marcet situés dans le midi de la France, la
production de Lacq devant atteindre son niveau
maximum à la fin de l'année en cours. Ainsi, en 1965,3
on pourrait disposer d'environ 5 milliards de m
venant de ces deux gisements alors que
les besoins
ont été explicités à 6,3 milliards de m 3 . La différence
pourrait être assurée par du méthane liquide importé
du Sahara par bateaux au départ d'Arzew près d'Oran,
en quantités faibles3 d'abord, par exemple de 300 à
500 millions de m dès 1964, puis à raison d'un
milliard à un milliard et demi de m 3 en 1965 et 1956.
Cet approvisionnement pourrait ne pas cesser
brusquement le jour où un oléoduc, passant
probablement à travers l'Espagne, entrerait en
service (à une date difficile à préciser mais située
sans doute entre 1965 et 1970). Dans cette
perspective d'acheminement du gaz saharien,3 des
besoins croissants d'environ 5 milliards de m tous
les cinq ans pourraient être couverts sans difficulté.
C'est ainsi que s'explicite une première hypothèse sur
le gaz naturel la plus optimiste, celle de l'abondance
des ressources. Dans une deuxième hypothèse dite
faible, on a néanmoins pensé qu'après 1965 la France
ne disposerait pas seulement des deux gisements
38
actuels, ce qui serait certainement trop pessimiste,
mais que les autres sources intérieures ou extérieures
contribueraient à son approvisionnement en gaz
naturel dans une moindre mesure, entraînant une
augmentation sensible des consommations de fuel
lourd dans l'industrie, de produits pétroliers liquides
dans l'industrie gazière.
Il est à peu près certain qu'en valeur relative, les
besoins en combustibles solides diminueront
sensiblement : de 54 % à 49 % de 1960 à 1965, plus
rapidement encore après 65. Leur part dans le bilan se
situerait selon toute vraisemblance, vers 39 % en
1970 et 30 % vers 1975. Toutefois, la consommation
de charbon a toutes chances d'augmenter beaucoup
d'ici 1965 et même après, dans l'hypothèse où les
ressources en gaz naturel seraient faibles et où les
produits pétroliers permettraient au charbon importé
d'être compétitif pour des consommateurs importants
comme l'industrie ou les centrales ther miques.
Je précise bien, charbon importé, car en ce qui
concerne la production nationale, sa réduction plus
ou moins rapide ne fait aucun doute du fait de la
fermeture
des
mines
non
rentables.
Les
Charbonnages de France ont fixé leur objectif de
production de 53 millions de tonnes en 1965 (contre
58 en 1960) et la production 1961 a été déjà voisine
de ce niveau ; vers 1975 on peut avancer à titre
indicatif une production de l'ordre de 45 millions de
tonnes. Si l'expansion
économique se réalise au
rythme prévu par le IV e Plan (5,5%) la consommation
des produits pétroliers énergétiques augmentera donc
très fortement, en moyenne de 9 % par an d'ici 1965
et à un rythme un peu moins rapide après cette date.
2° - Les besoins en produits pétroliers
L'étude globale qui précède a permis de cerner
l'importance de ces besoins. L'examen des différents
grands secteurs d'utilisation (transports, sidérurgie,
industrie, foyers domestiques, agriculture) fournit
une deuxième approche analytique plus adaptée à une
prévision par produits. Il faut distinguer deux
catégories de produits pétroliers.
D'abord ceux qui sont seuls à pouvoir répondre a un
besoin déterminé, qui ont ainsi un monopole d'usage:
c'est le cas des carburants auto, des lubrifiants, des
bitumes, etc. Il suffit alors de définir la croissance de
ces besoins, ce qui est facile dans certains cas: la
connaissance des programmes routiers permet de
déterminer assez bien les consommations futures
de bitumes ; mais beaucoup moins aisé dans d'autres
cas lorsque par exemple la consommation ne varie pas
en fonction directe du nombre des consommateurs.
Tout le monde sait par exemple que la consommation
de carburants par automobiliste tend à diminuer
lorsque le parc augmente, que la consommation
spécifique de lubrifiants a subi le contre-coup de
certaines améliorations techniques des moteurs
automobiles. Des méthodes plus évoluées toujours
basées sur l'analyse des situations passées permettent
alors de tenir compte de tous les facteurs pouvant agir
sur le développement des besoins et de parvenir au prix
de nombreux recoupements, à des évaluations
raisonnables.
Mais il y a des produits importants où cette correspondance univoque entre un besoin et une
production n'existe pas. Dans l'industrie et pour le
chauffage des locaux on peut employer du charbon, de
l'électricité, du gaz et des produits pétroliers.
L'électricité peut être obtenue à partir d'énergie
hydraulique, d'énergie nucléaire, de charbon, de gaz
naturel et de produits pétroliers. Dans ce cas après
avoir estimé la croissance des besoins, il est nécessaire
d'opérer le partage entre les différentes énergies
concurrentes. C'est alors que les comparaisons
internationales deviennent précieuses, avec les
données américaines tout particulièrement. Le
comportement du consommateur est en outre
généralement dicté, toutes choses égales d'ailleurs, par
le niveau des prix. Cela demande quelques explications. Comme il est souligné dans un document
récent (1) des Charbonnages de France: « u n
combustible dont le prix à la thermie est élevé peut être
en définitive plus avantageux qu'un autre dont le prix à
la thermie est relativement plus bas » ; autrement dit,
pour être plus précis, le fuel peut avoir sur le charbon
une commodité d'usage qui compense une partie de
l'écart de prix et dont la valeur est plus ou moins grande
suivant la nature et l'importance des installations ou
des utilisations (chaudières, fours, etc). L'évolution du
rapport de prix à la thermie est donc un élément très
important pour l'appréciation de la place respective qui
reviendra dans l'avenir à chacun des combustibles
concurrents dans des marchés dont les besoins se développent rapidement qu'il s'agisse des marchés de masse
comme le secteur domestique et l'industrie, ou qu'il
s'agisse des approvisionnements aux centrales
thermiques de l'E.D.F. Il est toutefois essentiel de
noter — ce que confirme d'ailleurs l'expérience des
Etats-Unis — que les produits énergétiques, dont le
prix marginal décroît rapidement avec le volume des
ventes, tel que le gaz naturel, se placent par priorité sur
ces marchés sans autre limitation que celle de la
ressource.
(1) Le charbon en France par J. L epidi publié par la D ocumentation
Française.
39
Le fuel et le charbon passent inévitablement après.
Quelles sont les conclusions de ces études? En ce qui
concerne les besoins en produits pétroliers trois chiffres
sont d'abord à retenir : le marché intérieur qui a absorbé
25,5 millions de tonnes en 1960 demandera 40 millions
de t en 1965, près de 60 en 1970 et près de 90 en 1975.
Les quantités de pétrole brut traitées dans nos raffineries
connaîtront une expansion également très forte malgré la
réduction de certains débouchés extérieurs (pays de la
zone franc) : pour 33 millions de t en 1960, il sera traité
46 millions de t en 1965 et 68 en 1970. Enfin la structure
de la production des raffineries, pour s'adapter à un
marché en évolution inégale selon les produits, variera
sensiblement: la part de l'essence totale ne cessera de
diminuer (24% en 1955, 22 % en 1965 et 18 % en 1970);
celle du gasoil total passera de 34 % à 40 et 37 ; celle du
fuel lourd total de 42 à 38 et 45 aux dates considérées .
Il
-
L E DÉVELOPPEMENT DES MOYENS
PRODUCTION - LES INVESTISSEMENTS
DE
L'accroissement
considérable
prévu
pour
la
consommation nécessite un développement de tous les
secteurs de l'industrie pétrolière depuis l'approvisionnement jusqu'à la distribution au consommateur
final. Nous allons voir ce que la Commission des
Carburants a recommandé pour que la croissance de
notre industrie soit la plus harmonieuse possible.
1° - Recherche et Production
Les études sur la recherche et la production de pétrole
brut ont été effectuées par le
Bureau de Recherche du
Pétrole, Etablissement public
chargé de la réalisation dans
ce domaine de la politique des
pouvoirs publics. Le dernier
plan du BRP vise la période
1961-1965 qui englobe fort
heureusement
les
quatre
années du IV e Plan. Il est en
outre important de noter que
ce
plan
s'applique non
seulement au territoire métropolitain, mais aussi aux autres
territoires de la zone franc. La
Commission des Carburants a fait sien le plan du BRP en
atténuant légèrement son optimisme et en l'assortissant
des commentaires jugés utiles.
Les investissements prévus pour la recherche sont de
l'ordre de 700 à 900 millions de NF par an, permettant de
réaliser le forage de 300 000 à 400 000 mètres. Ces
chiffres ont été évidemment établis par totalisation des
programmes des différentes sociétés engagées. On a
vérifié leur cohérence avec les possibilités de
financement. Corrélativement, la mise en exploitation
des gisements déjà découverts nécessitera une moyenne
annuelle d'investissements de 720 à 1 000 millions de
NF pour les travaux de forage d'exploitation et de
transports.
Quelle peut être la production de la zone franc au terme
du IV e Plan?
A partir des découvertes déjà faites, la production en
1965 sera comprise entre 25 et 28 millions de tonnes.
D'après la Commission des Carburants il est peu
probable qu'avec les découvertes futures, la
production soit inférieure à 35 millions de tonnes ou
supérieure à 50 millions de tonnes, cette limite
supérieure paraissant très optimiste. Enfin, on estime
que les investissements dans la production et le
transport des hydrocarbures gazeux (usine de
liquéfaction — feeder sous-marin) nécessiteront des
investissements de l'ordre de 1 000 à 2 000 millions de
nouveaux francs, pendant la durée du IV e Plan.
2° - Transports maritimes
Dans ce domaine également, les prévisions sont
soumises à de nombreux aléas du fait des différences
importantes dans la longueur des trajets maritimes, et
l'incertitude qui pèse sur l'évaluation de la production
de pétrole brut dans la zone franc. Cependant, compte
tenu du retrait des T2 et des commandes en cours
d'exécution ou qui vont être passées il semble certain
que la flotte pétrolière française assurera en 1965 un
taux de couverture des besoins de 100 à 120%.
3° - Raffinage
L'évaluation de la capacité de raffinage nécessaire en
1965 a tenu compte d'une part des besoins
métropolitains à cette époque, d'autre part des
exportations (la diminution des exportations vers la
zone franc, du fait de la mise en service des raffineries
d'Alger et de Dakar, sera en partie compensée à partir
de 1964 par les débouchés étrangers des raffineries de
Strasbourg). La capacité de traitement des raffineries
devrait s'élever à 54 millions de tonnes/an et ainsi avec
un taux d'utilisation de 85%, le tonnage de brut traité
atteindrait 46 millions de tonnes en 1965, compte tenu
40
d ' en vi r on 2 , 3 m i ll i on s d e t on n es à l ' ex por t at i on
(n ot a m m en t par l es r a ffi n er i es de St r a sbour g).
Comm e a ct uel l em en t l a ca pa ci t é s’ él ève a 49 m i ll ion s
de t on n es, ci n q mi l l i on s de t onn es de ca paci t é
su ppl ém en t a ir e devr on t êt r e m i s en chan t i er penda nt
l e I Ve P l a n .
E n out r e, il est pr évu un e a m él i or at i on de la qual i t é
des pr oduit s (in dice d'octa n e, ten eur en soufr e).
Le s i n vest i ss em en t s a t t ein dr on t 5 22 m i ll i on s d e
n ouveaux fra n cs au li eu de 358 au cours du IIIe P lan .
Pa r a i ll eu r s , l a C om m i ssi on d es Car bu ran t s a ét u dié l e
pr obl èm e d e l a c on curr en ce d es r a ffin er i es a u sei n de
la
CEE
et
n ota m m en t
la
con cur r en ce
Du n ker que/ An ver s et a r ec omm a n dé que l e por t de
Du n ker que soit à p ar i t é avec An ver s pour l es fr ais de
por t et que d es tr avaux y s oien t exécutés pour
per mettr e de r ece voir des ta n ker s de 50 à 60 000
ton n es de por t en lour d.
Le pr oblèm e du pét r ole s oviét i que a éga l em en t ét é
soul e vé ; l ' a ccen t a ét é mi s su r l ' ur gen ce d' un e
p ol i t i q ue c om m u n e de l a C E E en ver s c es i m por t a t ion s
qui r i sq uent de per t ur ber l es pr i x et d e fa i r e d épen dr e
l es a p p r ovi si on n em en t s d e c on si d ér a t i on s p ol i t i qu es.
4° - Distribution
Il est n éce ssa i r e dan s cet t e a ct i vit é de p our su i vr e
l ' effor t de pr odu ct i vit é dé jà c omm en cé. Dan s l e
doma i n e d u tran sp or t , l es t ar i fs n e d evr on t pa s créer
d e d i st or si on s a r ti fi ci el l e s en t r e l es d i ff ér e n t es
f or m es d ' én er g i e et t ou t e m od i fi ca t i on t ar i fa ir e
de vr a i t êtr e ann on cée a vec un pr éa vis su ffisa n t pour
que l es i n vest i ss em en t s des s oci ét és en ti enn ent
compt e. On devr a pour suivr e l' augmen tat ion du
t on na ge d es r am es de ch em i n de fer et r ech er ch er un e
r ota ti on plus rapi de des wag on s. Il est prévu
d’am én ager cer tain s par cour s de can aux pour y
per m et tr e l e pa ssa ge de c on voi s pou ss és de 3 à
4 000 t (Dun ker que - Valen cienn es).
Par ai ll eur s, la pose de pipe s à pr oduit s r affin és
s’ a vér er a peut -êt r e in t ér essa n t e entr e des ra ffi n e r i es
et d es z on es d e f or t e con s om m a t i on t el l es q ue l a
Va l l ée d u Rh ôn e et l ' E st de la Fr an ce
L'a ugmen tation de con somm at ion aura pour effet
éga l em en t de n écessi t er un e ca pa ci t é de st ocka g e pl us
i m por t ant e. Cet t e ca pa ci t é de vr a pa sser de 12 mi ll ion s
de m 3 en 1961 à 16 milli on s au m oin s en 1965 en
su pposa n t identique la r églem en tation con cer n an t les
st ocks d e r éser ve. Il est r ecomm a n dé d' évit er un e
m u l t i pli ci t é e xce s s i ve d e s p oi n t s d e ven t e, t ou t en
r ech er chan t l a sa t i sfa ct i on des bes oin s de l a cl i ent èl e
a u m oi n dr e coû t .
5 ° - Re c her c he S ci e nt i fi que e t T e c hni que
Ju sq u' à un e époqu e r el a ti vemen t r écen t e l ' indust r i e
p ét r ol i èr e fr a n ça i se a fa i t ex cl u si vem en t a p p el a u x
t ech n i ques ét ran gèr es. Les r ésu l t a t s et l e n i veau
d' a ct i vit é obten us r en den t n éce ssa i r e un e a ugmen -
t a t i on des t ra vau x de r ech er ch e d an s l es s oci ét é s et à
l ' In st i t u t Fr an ça i s d u Pét r ol e, ét a bl i ssem en t p ubl i c
c om p ét en t . D éjà 1 / 8 e du m on t ant de l a r edevan ce des
pr odu ct eur s sa h ar i en s doit êt r e con sa cr é à l a
r ech er ch e d'a pr ès l e cod e pét r oli er sa h ari en . Al or s
que l es e ffect i fs d e l ' en sem bl e d e l ' in dustr i e r est e r on t
st a ble s,
c eux
de
la
r ech er ch e
sci en t ifi que
augm en ter on t de plus du tier s, passant de 2 390 en
1961 à 3 200 en 1965.
6° - Récapitulation des inve stisse ments
L' en sem ble
de s
a ct i vi t és
pét r oli èr es a bs or ber a en qua tr e
an s, pr ès de 10 000 mil lion s de
n ouveaux fr an cs (soit 720
m i l l i on s
de
l i vr es)
a in si
r épar t i s:
41
eLa Commission des Carburants reprenant l'étude de
ce problème a estimé très souhaitable au cours des
prochaines années une baisse du prix des carburants
auto par diminution des taxes et elle l'a estimée à 3%
par an en moyenne jusqu'au niveau de 0,75 NF le
litre pour l'essence ordinaire qui serait atteint vers
1970. Elle a montré d'autre part que l'augmentation
de consommation qui résulterait inévitablement
IV e Plan (1962-1965) en
millions de NF
— recherche et production……………….6.250 à 9.650
— flotte pétrolière……………………..………………450
— raffinage…………………………...………………2.090
— pipe-lines………………………………………..1.250
— unités investissements…………..……………….380
60
10.500 à 13.900
soit en moyenne annuelle sur les quatre ans 2 600 à 3 500
millions de NF.
III
Q UELQ UES PROB LÈMES PÉTROLIERS DE
LA POLITIQ UE ÉNERGÉTIQ UE
La plupart des études de la Commission des Carburants et
de la Commission de l'Energie ont été conduites dans le
respect du principe fondamental que la satisfaction des
besoins en énergie doit être réalisée dans les meilleures
conditions économiques possibles, c'est-à-dire au
moindre coût pour le pays. Il s'est donc posé tout au long
des travaux de ces Commissions de difficiles problèmes
d'harmonisation des intérêts mutuels des différents agents
économiques et de conciliation de ces intérêts avec
certains impératifs de la politique économique générale.
Les quelques cas évoqués ci-après donneront une idée des
principaux problèmes avec lesquels les auteurs du Plan
ont été confrontés.
1° - L a que st i on d u pr i x de l' e sse nc e
Tout le monde sait que le prix exceptionnellement élevé
de l'essence en France est dû au poids le plus lourd du
monde (75% du prix de vente) des taxes que supportent
les carburants français.
Plus que les plaintes des consommateurs, des
constructeurs d'automobiles et des pétroliers les
perspectives d'intégration économique des pays du
Marché Commun ont attiré l'attention des pouvoirs
publics sur ce problème. Début 1961 le gouvernement a
donc envisagé une baisse de 5% du prix mais en
demandant aux sociétés pétrolières de faire le plus gros
effort, la réduction des taxes n'intervenant que pour une
faible part. Or, les prix hors taxes sont en France les plus
bas d'Europe Occidentale (Italie exceptée). Les pétroliers
n'ont donc pû répondre à l'appel qui leur était fait et
aucune mesure de réduction n'est intervenue.
d'une baisse des prix rendrait très supportable pour le
Trésor la diminution de recettes. Les choses en sont au
même point. Mais il est peu probable que des mesures
de baisse interviennent très prochainement étant donné
la conjoncture financière actuelle et ce que représente
la fiscalité sur les carburants dans les ressources de
l'Etat (10%).
2° - L a c ri se c ha r bonni è r e e t l a compétition
f ue l - c ha r b on
D'ores et déjà, les Charbonnages de France ont fixé la
production de charbon en 1965 à 53 millions de tonnes
contre 58 en 1960. Cette réduction répond au souci
d'éliminer les exploitations à prix de revient élevé. Il
est probable d'ailleurs que cette diminution de
production doive être poursuivie après 1965.
Cette réduction doit s'accompagner d'un maintien de
l'effort de modernisation et pose le problème du
reclassement des mineurs. Les effectifs des Houillères
en effet passeront de 212 000 en 1960 à 175 000 en
1965, soit une diminution d'environ 30 000. Un certain
nombre de ces 30 000 personnes arriveront à l'âge de la
retraite. Les autres devront se reconvertir. Cependant,
d'autres difficultés apparaissent. Cette réduction d'effectifs aura lieu à l'époque où les classes nombreuses
nées après la guerre arriveront à l'âge du travail. Elle
frappera surtout les bassins du centre midi qui se
42
trouveront en régression économique. Il sera donc
nécessaire d'y créer d'autres activités et pour cela un
effort financier sera indispensable que seul, à défaut des
Houillères, le budget général est à même de consentir.
Les Houillères se demandent en outre si elles pourront
placer leur production réduite car elles redoutent la
concurrence du fuel. Elles avancent en effet deux
principaux arguments : les prix des fuels sont d'abord liés
aux cours internationaux et peuvent dès lors descendre
au-dessous du prix de revient de la calorie charbon ; les
sociétés de pétrole ne sont pas enfin soumises comme les
houillères aux règles de la CECA qui les obligent à
publier leurs barèmes et à traiter leurs clients sans autres
discriminations que l'importance des commandes et la
distance aux mines.
La menace d'une taxation se fait d'autant plus sérieuse
que la plupart des pays qui entourent la France se sont
déjà engagés dans cette voie. L'industrie française du
pétrole a pu écarter cette menace en faisant valoir l'intérêt
pour le pays d'une énergie bon marché et en faisant
preuve d'une certaine discipline sur les prix à laquelle le
gouvernement a contribué en limitant les rabais au
maximum de 5% des prix officiels. Les Charbonnages ont
enfin pu affermir leurs positions dans certaines régions
proches des mines et dans certains secteurs comme celui
du chauffage au prix d'une adaptation méritoire. Le Plan a
étudié ce problème sans aboutir à des propositions
concrètes ayant un caractère définitif. Toute une série de
mesures ont été envisagées.
C'est d'abord la publicité des barèmes de prix de vente
des fuels oils et l'interdiction des ristournes.
C'est ensuite l'institution d'une caisse de compensation
destinée soit à absorber les fluctuations des prix
d'importation du fuel par rapport à leur moyenne, soit à
adapter les prix du charbon aux fluctuations des fuels.
En outre, l'intérêt de constituer une flotte de réserve a
semblé très limité en raison de son coût. Par contre,
l'affrètement sur le marché international de navires
excédentaires semble une solution plus économique et
plus souple. Cependant, devant les incertitudes qui
subsistent, c'est sans doute par une combinaison
harmonieuse du stockage de produits pétroliers, de la
constitution d'une flotte de réserve et également par une
large coopération avec les groupes internationaux et une
coordination permanente entre pays européens que seront
données les assurances les plus grandes contre les
conséquences d'une crise éventuelle.
4° - L'équilibre de la balance des comptes
Si la France n'a pas oublié la crise de Suez elle a encore
moins oublié les années de déficit de la balance des
comptes qu'elle a vécu et qui ont rendu
3° - La sécurité des approvisionnements
Le coût de cette sécurité a été évalué en fonction du risque
de rupture d'approvisionnement étendue à un cadre
géographique plus étendu que la France (par exemple:
l'Europe Occidentale). Ce coût dépend évidemment de
nombreux facteurs aléatoires (fréquence, durée, rigueur
des crises éventuelles) sur lesquels il est nécessaire de
formuler un certain nombre d'hypothèses. La Commission
de l'Energie s'est livrée à une étude très approfondie sur
ce sujet. Il a paru toutefois à la Commission des
Carburants que les stocks de réserve de produits pétro-
trop coûteuse l'expansion économique. En ce qui concerne
le pétrole, en escomptant une production de 35 millions de
tonnes en 1965 au Sahara et en y ajoutant la part payable
en francs de brut produit à l'étranger, le déficit ne serait
pas supérieur à 660 millions de nouveaux francs. La
balance pourrait d'ailleurs être équilibrée avec
l'exportation de produits raffinés, de gaz naturel et de
services. On peut même espérer un bilan positif comparé
au déficit actuel d'environ 1 500 millions de MF. En
revanche pour le charbon la Commission de l'Energie a
évalué la nécessité d'importation en 1965 à 27 millions de
tonnes.
Le bilan énergétique restera donc déficitaire Mais les
surplus d'autres secteurs devraient combler assez
facilement un déficit d'importance peu alarmante.
liers représentant trois mois de consommation imposés
par les pouvoirs publics après la Crise de Suez étaient
suffisants compte tenu de la plus grande diversité
actuelle des sources d’approvisionnement.
43
A L'OUEST DU NOUVEAU
Les trois photos que nous présentons aujourd'hui
ont été prises peu de temps avant que le drapeau ait
été posé sur l'immeuble : un seul niveau manque
encore pour que le gros-œuvre du bâtiment soit
achevé. A l'heure où nous mettons sous presse, on
peut marcher sur la terrasse et voir, au-dessus, le
local qui abritera la machinerie des ascenseurs
principaux. La photo d'en haut à gauche est prise du
jardin intérieur en direction de la Seine : la façade est
coupée par l'ascenseur de chantier, indispensable
pour les mouvements de personnes et de matériels.
Celle de droite représente l'angle du quai
Paul-Doumer et de la rue de l'Abreuvoir. Celle d'en
bas à gauche, prise du pont de Neuilly, place
l'immeuble par rapport à ses voisins : à sa gauche, un
îlot qui sera démoli lorsque seront entrepris les
travaux d'élargissement du quai, et à sa droite,
successivement un immeuble d'habitation et
l'immeuble de la Sopad (Nestlé).
On peut remarquer sur les trois photos 1'avancement
des travaux de revêtement de façade : les éléments
de glace émaillée sont montés sur 6 niveaux, et le
vitrage sur 3. L'immeuble est complètement fermé et
vitré sur 8 niveaux, à l'heure où nous écrivons. Il sera
d'ailleurs totalement clos et couvert fin novembre et
chauffable pendant l'hiver, ce qui facilitera
grandement les travaux de finition.
44
27 SEPTEMBRE 1962 : LE DRAPEAU FLOTTE SUR LE NOUVEAU SIÈGE SOCIAL.
LA FÊTE DU DRAPEAU
C’est une bien sympathique coutume du
bâtiment que celle de monter un
drapeau tricolore et une gerbe de fleurs
au point haut de l'immeuble lorsque
celui-ci est atteint. En principe c'est le
couronnement de l'œuvre du maçon, qui
vient au terme de ses efforts : c'est
pourquoi cette fête reste très intime
puisqu'elle ne rassemble autour du
drapeau que les personnes qui ont
directement contribué à la construction:
cadres,
collaborateurs,
chefs
de
chantier, compagnons, et manœuvres.
Il y a toujours pour chacun une sorte de
fierté à créer une œuvre nouvelle : c'est
ce qui rend la profession du bâtiment si
particulièrement attachante. C'est le 27
septembre que le drapeau a été posé sur
le nouveau Siège Social : notre Société y
était représentée par MM. Siguier et
Fossier, qu'entouraient nos Architectes,
MM. Gravereaux et Gâche, et leurs
collaborateurs.
M. Siguier prononça une courte
allocution, devant tout le personnel
réuni
dans
la
future
Salle
de
Conférences, en remerciant chacun de
l'effort particulièrement soutenu qu'il a
dû fournir pour réaliser en un temps
aussi court une œuvre aussi importante :
la façon magistrale dont le chantier a été
suivi, lui laisse la certitude que le délai
final d'avril 1963 sera respecté et il veut
d'avance
en
féliciter
tous
les
responsables. Il leva ensuite son verre à
la santé des personnes présentes et de
leurs familles, et fit remettre à chacun un
souvenir de la cérémonie.
27 SEPTEMBRE 1961 : POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE
45
M. FALLOT ARROSE SOIGNEUSEMEN T LE PAR TERRE
FLEURI DU DÉPÔT SOUS LE REGARD RÉJOU I DE M. DR OU OT
ET A TTEN DR I DE Mlle D'HYÈRES
LE DÉPÔT FLEURI A L'AMÉRICAINE
Ce qui frappe le visiteur du dépôt BP de
Troyes lorsqu'il entre dans la cour de celui-ci
c'est d'apercevoir, devant le bâtiment qui sert
de bureau, un magnifique carré de fleurs très
diverses et parfaitement épanouies. Toute
cette symphonie de couleurs est un réel
plaisir pour l'œil du visiteur et nous en
sommes sûrs aussi pour ceux qui travaillent
chaque jour dans le dépôt. Nous avons voulu
connaître le secret de ce carré à la flore si
dense et si joyeusement colorée.
M. Drouot, le chef de dépôt, nous a désigné
M. Maurice Fallot, comme étant le décorateur
artistique du dépôt.
M. Fallot a bien voulu nous livrer son secret :
— « Je suis, nous a-t-il dit, un passionné du
jardinage et dans mon jardin familial je me
livre à des expériences florales. J'ai utilisé un
système américain de plate-bande fleurie qui
s'appelle « Jiffy Planter». Ce système est
simple et se compose d'une bande en
matière cellulosique d'une longueur de 4,60
m sur une largeur d'environ 40 cm. Cette
bande contient des graines et des
substances nécessaires au démarrage de la
végétation. La mise en place de ce système
se fait de la façon suivante :
1° - On nivelle le sol du massif ou de la
plate-bande à garnir en maintenant son
niveau au-dessous de celui du terrain
environnant ce qui par la suite maintient les
eaux d'arrosage en évitant leur ruissellement.
46
2° - On déroule la bande en matière cellulosique que l'on peut découper éventuellement aux ciseaux suivant la forme ou la
longueur voulue. Il faut arroser jusqu'à ce que
la bande soit bien imprégnée d'eau.
3° - On recouvre d'un peu de terre fine (4 à 5
mm) pour fixer la bande au sol et l'empêcher
d'être déplacée par le vent. On tasse
légèrement et on arrose de nouveau pour que
le tout soit bien humide. La plantation est
ainsi terminée. Il ne reste plus qu'à attendre,
à arroser souvent et... voilà le résultat ».
Nous livrons cette recette agreste à tous ceux
qui veulent décorer leur jardin, leur maison...
et à tous les chefs de dépôt qui désirent
embellir leur établissement. Outre ce talent
de jardinier, M. Fallot est depuis 6 ans
positioniste au dépôt. Il est marié, père de 2
petites filles : Anne-Marie et Dominique qui
sont d'excellentes élèves au collège de
Troyes. Après ce que vous venons de vous
décrire de l'impression première que l'on a du
dépôt de Troyes, vous comprendrez mieux
pourquoi M. Drouot est fier de le faire visiter.
Entré à la S.G.H.P. en 1946, M. Drouot a fait
toute sa carrière dans les dépôts,
puisqu'avant d'être nommé chef du dépôt de
Troyes, il fut successivement employé à
l'ancien, puis au nouveau dépôt de Metz.
M. Drouot a le calme et la tranquillité
souriante des gens de l'Est: il est en effet né
à Verdun. Il est marié et grand-père d'une
petite fille prénommée Michèle. Il aime les
longues promenades en forêt. C'est un ami
de la nature. Pendant notre visite du dépôt,
sous la conduite de M. Drouot nous avions
remarqué un homme de petite taille, d'une
vivacité surprenante, tantôt le balai en
mains, tantôt chargeant un camion, tantôt
s'occupant des vannes des réservoirs. Cet
homme laborieux, c'est M. Edouard Noble,
« le doyen ». Il se sent parfaitement à l'aise,
« comme chez lui » dit-il dans ce dépôt de
Troyes où il fit son entrée en mai 1925.
Pensez donc! Il en connaît tous les coins et
recoins. Rien n'échappe à son œil. C'est
d'ailleurs de ce même œil sagace qu'il traque
sans relâche le poisson des rivières de la
région. M. Noble est père de trois enfants et
grand-père de trois petites filles : Sandrine,
Béatrice et Michèle.
M. Noble n'est pas un pêcheur solitaire, il est
accompagné
dans
ses
prouesses
halieutiques de M. Marcel Anheim qui est
chauffeur au dépôt de Troyes. MM. Noble et
Anheim se retrouvent chaque jour dans la
cour du dépôt et nous sommes certains que
les lendemains de pêche « miraculeuse » ils
doivent évoquer avec nostalgie leur petite
maison au bord de l'Aube où ils passent en
famille leurs week-ends et où les attend,
sagement amarrée, leur barque de pêche. M.
Anheim est en outre chasseur quand il n'est
pas pêcheur. Sous le sceau de la confidence,
l'on nous a affirmé que M. Anheim est un
célibataire « endurci ».
Comme notre visite se passait au moment
des vacances, M. Drouot avait pour l'aider
dans sa tâche et remplacer M. Fallot, une
aide charmante en la personne de Mlle Jenny
d'Hyères dont on peut encore dire l'âge
puisqu'elle n'a que 17 printemps. Elle est
employée pour le moment en qualité de
temporaire, elle est titulaire de son C.A.P.
d'aide-comptable. Elle nous a confié qu'elle
se plaît beaucoup au dépôt BP et que, si cela
était possible, elle aimerait bien faire
définitivement partie du personnel de notre
Société. Détail à signaler: elle n'aime pas le
twist et lui préfère la lecture de romans de
cape et d'épée dont elle se repose en faisant,
fort bien d'ailleurs, de la couture. Ne quittons
pas le dépôt de Troyes sans évoquer son
gardien, un gros chien noir aux crocs bien
blancs. Dès le soir, le dépôt devient son
domaine, il y vit en liberté et gare à celui qui
tenterait de franchir la clôture. Comme il
aime aussi se rouler dans les fleurs, il a fallu
protéger le carré de M. Fallot en l'entourant
d'un haut grillage.
Le mot de la fin empruntons-le à M. Drouot :
« Ici, à Troyes, c'est un dépôt sans histoire ».
Nous ajouterons: donc un dépôt heureux,
puisque comme les peuples qui le sont, il n'a
pas d'histoire.
M. NOBLE EST A SON
POST E
PRÊT
A
ACTION NER
LES
VANN ES
D'ALIMENT AT ION DU PO STE DE
CHARGEMENT .
A QUO I RÊVENT LES
JEUNES FILLES. Mlle
JENNY D'H YÈR ES N E
NOUS A PAS DONN É
LA
RÉPONSE
A
CETT E
ÉT ERNELL E
QUEST ION:
ELL E
S'EST
CONT ENT ÉE
DE SOUR IRE.
MÊME S'IL R EGARD E LE
PHOT OGRAPHE, NE CR AIGNEZ RIEN. M. A N H E I M
CHARGER A LES CU VES
DE SON CAMION CO MME
IL FAUT PAS UN E GOUTT E
EN
T ROP,
PAS
UNE
GOUTT E EN MO INS.
M. DROUOT T EL LE
COMMAND ANT A LA
PASSERE LLE DU N AVIRE JAUGE UN R ÉSER VO IR EN UT ILISANT CETT E«ÉCLU SE
DE SOND E ».
47
LE TEMPS D'UN SOURIRE. L'OBJECTIF A SURPRIS M. VIRLOIRE
S'ASSURANT DE LA FERMETURE DES « TROUS D'HOMMES » DES
CUVES DE SON 14 000 LITRES
« ALLO! ICI LE DÉPÔT BP DE SENS. A VOTRE SERVICE... VOTRE
COMMANDE EST BIEN NOTÉE » Mme MAUCOURT A LA VOIX COMMERCIALE MÊME SI LA LIVRAISON SEMBLE POSER QUELQUES DIFFICULTÉS.
SENS : UN DEPOT AU
BORD DE L’EAU
Habituellement les dépôts sont situés à l'écart du centre des villes dans un coin
retiré de la zone industrielle, ceci pour des raisons de sécurité bien
compréhensibles.
Ils ont bien souvent pour décor de tristes bâtisses où la couleur prédominante est le
gris ou le noir. Ils ont généralement pour voisins les voies de garaqe de la gare la
plus proche et pour peu que les tractions soient encore à vapeur, la suie de charbon
impose à tous sa présence envahissante et salissante.
Eh bien, le dépôt de Sens fait exception! Il est situé au bord de l'eau, pas au bord
d'un canal aux eaux mortes mais auprès d'une belle et large rivière aux rives
animées et aux eaux claires et poissonneuses: l'Yonne.
Un appontement accueille les péniches qui viennent avitailler le dépôt en produits
pétroliers.
La situation privilégiée du dépôt de Sens, plus exactement de Paron-les-Sens, a été
reconnue puisque le terrain qui le borde sur un de ses côtés est devenu le terrain de
camping municipal.
Dès les beaux jours, de la fenêtre du bureau du dépôt, l'on peut apercevoir les
petites tentes de toile orange, jaune ou bleue tranchant sur le vert tendre de l'herbe
du champ. Il y a bien le bruit des trains de la ligne de chemin de fer qui passent non
loin du dépôt, mais c'est un bruit bien sympathique que celui des grands express qui
filent à toute allure vers... la Grande Bleue.
Trains de vacances qui rappellent à ceux qui travaillent que ce sera bientôt leur
tour...
Dans le langage de la profession du pétrole, ce dépôt de Sens est pour notre Société
ce que l'on appelle un dépôt « B ».
C'est-à-dire que le dépôt de Sens n'est pas notre propriété mais celle de notre
confrère Desmarais qui nous loue les installations nécessaires au bon fonctionnement de nos livraisons.
MM. Jacques Gillot, Yves Fandard et Mme Claude Maucourt sont peut-être un peu à
l'étroit dans leur bureau, mais cela n'empêche pas l'ambiance d'y être sympathique.
M. Gillot, le chef de dépôt, est lui aussi un homme sympathique à l'accueil souriant.
Il n'est responsable du dépôt de Sens que depuis 1 an, mais son expérience en
matière d'exploitation est ancienne puisque depuis 1956, date de son entrée à la
S.F. BP, il a fait ses preuves au dépôt de Saint-Usage. M. Gillot est un heureux jeune
marié. Ses goûts le portent d'ailleurs sur les joies de la vie de famille. Il aime, en
effet, la lecture, plus particulièrement les romans policiers à l'intrigue bien
charpentée et à l'action bien menée. C'est un amateur de mots croisés.
— Je serais heureux, nous a-t-il dit, j'ai d'ailleurs répondu dans ce sens au dernier
référendum du T. U., que notre revue BP consacre une place aux mots croisés et
qu'il y ait de temps en temps un concours pour les cruciverbistes enragés.
M. Gillot, nous tiendrons compte de votre suggestion, un peu de patience.
M. Fandard — que ses collègues surnomment le « percepteur » parce qu il s'occupe
de la position des comptes-clients et qu'il est sans pitié pour les mauvais payeurs —
est clarinette dans l'harmonie municipale de sa bonne ville de Sens où il a toujours
vécu. Concert public, fête fédérale, M. Fandar participe à toutes les manifestations
musicales du département de l'Yonne. Il espère bien d'ailleurs que son fils Alain lui
succédera un jour dans l’harmonie municipale de Sens, mais il a encore le temps
puisque Alain n’a que 20 mois.
Pour les clients BP du dépôt de Sens, Mme Maucourt c'est, avant tout, la voix
aimable, patiente et compréhensive qu'ils entendent au bout du fil puisque
LA TOURNÉE EST TERMINÉE. LESTEMENT M, HERVÉ SAUTE DE SON
CAMION SANS LACHER LA POCHETTE-PORTE DOCUMENTS DU
PARFAIT CHAUFFEUR-LIVREUR.
48
Mme Maucourt s'occupe plus spécialement des commandes et des tournées de
livraisons. Mme Maucourt est maman de deux enfants : Jean-Michel et Béatrice. Si
elle nous a dit être avant tout femme d'intérieur, elle aime aussi le tourisme et même
les grands voyages, mais ceux-là pour plus tard, quand les enfants eux aussi seront
grands.
M. Gillot nous a présenté ensuite le « B.H.V. »... c'est ainsi que M. Calas, l'ancien chef
du dépôt, avait surnommé, rappelant le sigle célèbre d'un grand magasin parisien bien
connu, MM. Ballu, Hervé et Virloire, chauffeurs au dépôt.
Nous ne respecterons pas l'ordre alphabétique pour vous faire faire leur
connaissance. Nous donnons l'honneur à l'Ancien.
M. Hervé, 27 ans d'ancienneté! M. Hervé est un parisien de la campagne. Il est né
e
dans le 18 arrondissement, il ne renie pas Paris, mais pour lui rien ne vaut
Villeneuve-la-Guyard où se trouve l’ancien dépôt S.P.E. puis BP.
LE PERSONNEL DU DÉPÔT DE SENS, EN ESPALIER, COMME LES BELLES (FLEURS!
Il en parle avec émotion. C'est que pour lui Villeneuve-la-Guyard c'est tout une
histoire : l'avant-guerre, la guerre, l'occupation, la résistance à l'occupant qui voulait
piller le dépôt, le camouflage des stocks, enfin comme il dit, sans rire..., c'était le bon
temps!
Aujourd'hui M. Hervé est un pacifique pêcheur à la ligne qui recommande aux
amateurs, l'Yonne, comme étant le paradis des pécheurs.
M. Hervé veut bien que l'on dise de lui qu'il est l'ancien mais il ne se considère pas
comme un «croulant», la preuve: ses deux filles : Christine 4 ans et Sylvie 15 mois.
« B » du « B.H.V. », c'est M. Roland Ballu. Le chauffeur de la camionnette-colis.
Comme il est célibataire, il aime les déplacements et au volant des camionnettes-colis
il a parcouru la Normandie quand il était chauffeur « haut le pied » à Grand-Quevilly,
puis au Havre ; de même il a sillonné la Bretagne quand il était à Rennes. Ses loisirs, il
les consacre à la chasse quand c'est la saison, le foot-ball, le cyclisme l'intéressent
sans pour vraiment les pratiquer lui-même mais pour du moins suivre et admirer les
performances des champions.
M. GILLOT A UN SOURIRE DE CONNIVENCE
POUR
L'INTERLOCUTEUR
(INVISIBLE SUR LA PHOTO) TANDIS QUE
M. FANDARD. PLUTOT SCEPTIQUE. TIRE
LONGUEMENT SUR SA CIGARETTE
« V » de « B.H.V. », c'est M. Marcel Virloire, le plus petit du trio, mais celui qui pilote
le plus gros camion, un 14 000 qui possède les derniers perfectionnements
mécaniques. Un bel engin, d'une propreté impeccable et que M. Virloire conduit
fièrement.
M. Virloire est un enfant de la région. Inutile donc de vous dire que la pêche
et la chasse n'ont pas de secrets pour lui. Sa préférence va à la grosse chasse : le
sanglier, parce que plus sportive dit-il. En attendant de rencontrer l'âme sœur, M.
Virloire va à la plage sur les bords de l'Yonne, nage, joue au foot-ball... La vie rêvée du
célibataire quoi!...
Un détail curieux pour terminer notre tour d'horizon sur le dépôt de Paron-les-Sens: il
existe dans le coin auprès du bureau une tonnelle fraîche et ombragée c'est: « l a
volière aux contrôleurs». Lorsque l'été ils viennent contrôler le dépôt, ils s'installent
là. Ils y sont parait-il très bien et enclins à voir les choses en rose.
Mais ceci, après tout, n'est peut-être qu'une légende...
BIEN PROTÉGÉ PAR SON TABLIER DE CUIR M.
BALLU EMPLIT OU VIDE UNE CAMIONNETTE-COUS AVEC MAESTRIA.
49
A l'occasion du départ en retraite de M. X. Normand,
Directeur, Chef du Département Raffinage
de la S. F. BP, M. Huré a retracé la carrière de
celui qui fut un des pionniers de notre Société
Voici en quels termes une note de notre
Direction Générale en date du 21 septembre
et signée de notre Président Directeur
Général. M. Huré, a annoncée à tous les
Services et Etablissements de notre Société
le départ en retraite de M. Normand :
M. Xavier Normand, Directeur, Chef du
Département Raffinage, prend sa retraite à la
fin du mois courant à l'âge limite de 65 ans. Il
sera, comme vous le savez déjà, remplacé à la
tête du Département Raffinage par M.
Ventajou, Sous-Directeur.
M. Normand nous quitte après avoir passé 40
ans à notre Société. Nommé Directeur de la
Raffinerie de Courchelettes en 1930, il fut
appelé à prendre en 1935 la direction de nos
services de raffinage et il a occupé ce poste
jusqu'à sa retraite. Pendant 27 années donc
M. Normand a été le chef de notre industrie du
raffinage dont l'important développement a
été réalisé sous sa conduite et dont les Cadres
ont été formés par lui. Le Trait d'Union
retracera plus complètement que je ne le fais
ici la carrière de M. Normand dont les hautes
compétences sont reconnues non seulement
dans notre Société mais aussi dans notre
Groupe, dans notre corporation, en France et
à l'étranger.
Quant à moi je tiens, après avoir pendant de si
nombreuses années eu en lui un compagnon
de travail d'une classe exceptionnelle, à
exprimer à M. Normand, au nom de la Société
tout entière, les sentiments d'une profonde
reconnaissance pour tout ce qu'il a fait pour
elle et les souhaits d'une retraite heureuse.
rester en activité jusqu'à l'invasion de 1914,
sans s'être laissé abattre par la législation
meurtrière du début du X X e siècle, parce
qu'elle avait été également la seule en France
à reprendre le collier sitôt ses dommages de
guerre réparés.
Tu débutas donc à Courchelettes. Ta
première tâche fut d'aider à panser les
blessures de l'usine sinistrée. Dès 1930, tu
fus nommé Directeur de l'usine réparée.
C'est sous ton règne que furent disciplinés et
amenés à production régulière et
satisfaisante, les nouveaux et capricieux
Pour retracer la carrière de M. Normand, le
Trait d'Union ne saurait mieux faire que de
reproduire les paroles que M. Huré
lui-même a adressées à M. Normand le 19
• M. X. No rmand.
septembre à l'issue d'un dîner qui réunissait
les principaux Cadres de notre Société :
ateliers de fabrication des huiles
qui venaient d'être construits.
Ton tour est venu, Normand, en attendant le lubrifiantes
En
1935,
le
Directeur d'alors de notre
mien.
raffinage, M. Buire, qui a laissé à tous ceux
Tu fus, permets-moi cette expression, l’une qui l'ont connu un si grand souvenir, était
des «nourrices» de la S.F. BP, un de ceux qui frappé par la mort à son bureau même. Tu lui
prirent dans leurs bras un nouveau-né tout succédas. Par la suite, tu eus la
faible, tout frêle, et qui à force de soins, de responsabilité,
non
seulement
de
sollicitude, et aussi de conditions favorables, Courchelettes, mais aussi de Lavéra, la jeune
en firent l'athlète puissant et solide raffinerie construite sur les bords de la
d'aujourd'hui qui tient un rang éminent, le14e Méditerranée aux lieux mêmes où la déesse
d'après une Revue de cette semaine, sur le Aristarché fit aborder les colons phocéens.
palmarès des principales entreprises Après la deuxième guerre mondiale, tu créas
françaises... Et maintenant, tu vas rejoindre de toutes pièces la nouvelle raffinerie de
dans une retraite bien gagnée quelques-uns Dunkerque qui prit la suite de notre
des autres maîtres d'œuvre de cette belle Courchelettes et de l'usine de Dunkerque de
réussite, Morin et Wolff pour n'en citer que la
Pétrofina
entièrement
détruite.
Courchelettes, Lavera, Dunkerque. tu peux te
deux.
Comment évoquer ta vie de travail sans parler retourner vers ton passé avec fierté...
d'abord de Courchelettes, de cette raffinerie Normand.
dont nous étions tous si fiers parce qu'elle Ta compétence est unanimement reconnue de
remontait aux premiers temps de l'âge du notre Profession. Elle t'a valu une chaire de
pétrole, et même par le colza bien au-delà, Professeur à l’Institut Français du Pétrole,
parce qu'elle avait été la seule en France à un poste d'Administrateur de ce même
Institut,
une
place
au
Comité
d'Organisation des Congrès Mondiaux du
Pétrole. Pour moi, j'ai toujours apprécié
très vivement ton attachement si justifié et
si profond à tout ton personnel et notamment aux jeunes Ingénieurs qui ont tant
besoin qu'on s'occupe d'eux et qu'on les
comprenne.
Tu as mis le plus grand soin à préparer les
Chefs d'aujourd'hui et de demain de notre
Raffinage et de notre Pétrochimie,
Ventajou qui te succède, Delchambre,
Montéty, Jacqz et bien d'autres.
Tu as bien servi la S. F. BP, Normand.Tu
peux aller te reposer et te consacrer à ta
belle famille. Tu l'as bien mérité.
M. Normand, de son côté, a prononcé en
réponse à M. Huré l'allocution que voici :
Merci, mon cher Huré. des aimables
paroles que tu viens de prononcer. Je ne
suis pas bien sûr d'avoir mérité tous ces
compliments, mais par contre, je sais
parfaitement que grâce à mon brillant
successeur, le Département Raffinage va
maintenant subir l'influence d'un esprit
vraiment jeune pour le plus grand bien de
tous et de nos raffineries en particulier.
Merci à vous tous également. Messieurs,
qui vous êtes associés par vos applaudissements aux paroles de M. Huré et merci
aussi à mes amis, fort nombreux ici, qui ont
bien voulu participer à l'achat du
magnifique cadeau qui va m'être offert
dans quelques jours. En pareille
circonstance, ce sont des souvenirs
personnels qui nous reviennent en
mémoire et c'est bien leur évocation que
vous attendez de moi ce soir. Je n'y
manquerai pas tout en essayant d'être le
plus bref possible.
Je n'ai pas besoin d'ailleurs de rappeler à
la plupart d'entre vous le souvenir de mes
premières années à la S.F. BP puisque je
l'ai déjà fait, il y a une douzaine d'années,
dans un numéro du Trait d'Union. Les
amateurs de la petite histoire des
établissements de la Société sont ainsi
renseignés sur les aventures d'un « ex
jeune ingénieur à la raffinerie de
Courchelettes » aux temps lointains de.
1922 à 1930.
La période suivante qui s'écoula de 1931 à
1935 fut moins fertile en épisodes
amusants (à moins qu'on ne me les ait pas
racontés) car j'étais nanti à ce moment-là
des graves responsabilités de la direction
de la Raffinerie. Ce dont je me souviens
surtout, c'est de l'excellente équipe d'ingénieurs dont je disposais déjà et de la
bonne soudure que nous avions réalisée
entre nous.
Au début de 1935, j'étais appelé à Paris
pour prendre la succession de M. Buire qui
venait de décéder.
50
Beaucoup d'entre vous se souviennent de cet
ingénieur très capable qui, avant de diriger
le raffinage dans notre Société, avait été
responsable pendant de longues années, des
services techniques de la Société Paix & Cie.
Il fut un des bons artisans de la renaissance
du raffinage en France et prit une part
importante à l'élaboration des textes de la loi
de 28 sur les usines exercées.
Ces nouvelles fonctions que je prenais au
débarqué de Courchelettes, je les aurai
remplies pendant plus d'un quart de siècle.
Les dernières années de cette longue
période ont malheureusement été bien
assombries par le décès de quelques-uns de
mes meilleurs collaborateurs, je veux parler
surtout de Gaston Lameunière et de Paul
Comacle qui n'avaient même pas atteint
l'âge de la retraite quand ils nous ont quittés
pour toujours. L'un et l’autre étaient pour
moi des camarades autant que des
collaborateurs puisque nous avons débuté
presque ensemble dans cette bonne
raffinerie de Courchelettes et que nous
avions travaillé ensuite en « prise directe»
pendant plusieurs dizaines d'années. Notre
bon Cavalli, qui avait pris une part si
importante à la construction de la raffinerie
de Dunkerque, était enlevé dès 1953 par un
mal inexorable. D'autres amis : Monnot et
Arnaud sont décédés bien prématurément,
très peu de temps après nous avoir quittés et
enfin d'autres heureusement, qui ont pris
aussi leur retraite, continuent à avoir bon
pied et bon œil comme, mon vieil ami
Herbrich ou comme mes chers Andrault et
Mériaux que j'ai tant de plaisir à avoir à
mes côtés ce soir.
Pendant ces 27 années, mes attributions sont
restées toujours à peu près les mêmes et
jamais elles ne m'ont paru monotones parce
que j'avais la chance, que je partage
d'ailleurs avec vous tous Messieurs,
d'appartenir à une industrie en continuelle
expansion et dont les techniques se
perfectionnent chaque jour. En 35/36 nous
modernisions Courchelettes. En 36/37 nous
augmentions de 50 % la capacité de Lavera.
Ensuite ce fut hélas la guerre, mais il fallut
alors dépenser des trésors d'imagination
pour occuper notre personnel des raffineries
et alimenter quelque peu les finances de la
Société, malgré la carence totale de pétrole
brut.
Lavéra se transforma donc en fabrique de
cires à partir des boues paraffineuses qui
s'étaient accumulées au cours des années au
fond des réservoirs à pétrole brut.
Courchelettes distilla des goudrons de
houille et devint le grand centre français de
préparation des lubrifiants anthracéniques.
Tout cela grâce à des méthodes parfaitement
originales qui furent mises au point dans nos
laboratoires et à des installations
industrielles fort astucieuses que surent
réaliser nos ingénieurs. A la fin de la guerre,
Lavéra était prêt à mettre sur le marché des
émulsions graissantes d'huiles végétales qui
étaient, à mon sens, tout à fait remarquables,
tandis que Courchelettes devait fabriquer
des acides gras comestibles par oxydation
catalytique de paraffines que l'on pouvait se
procurer à Harnes ou importer de Pologne.
Ce n'est pas notre faute si une bombe est
malheureusement tombée sur notre installation industrielle d'oxydation catalytique
quelques jours avant que nous ne la mettions
en route.
La fin de l'occupation ennemie, survenue
quelques semaines plus tard, nous orienta
vers d'autres travaux beaucoup plus
classiques. Ce fut d'abord la remise en route
de Lavéra avec toutes les transformations
qu'il fallut faire avec les moyens du bord, car
il n'y en avait guère d'autres à ce moment-là.
Puis quand les choses commencèrent à aller
un peu mieux, ce fut la construction de la
raffinerie de Dunkerque entre 48 et 51. Cette
construction fut passionnante pour toute
notre équipe car il s'agissait d'ériger, sur un
espace pratiquement nu une usine qui
représentait 10 fois la puissance de notre
bonne raffinerie de Courchelettes. Et quand
ces grands travaux furent terminés, il y en eut
d'autres de moindre importance certes, mais
à aucun moment nous n'avons eu le temps de
nous ennuyer ni même de ralentir notre
activité parce que nous avons pensé tout le
temps à l'avenir de nos raffineries et on n'a
jamais assez de temps pour le préparer. Nous
y avions déjà bien pensé pendant leur
construction, car c'est bien à ce moment-là
qu'il faut se souvenir que tout devra pouvoir
être agrandi et quelquefois dans des
directions bien inattendues. C'est penser à
l'avenir que d'apporter une grande attention
au recrutement des jeunes ingénieurs et je
crois qu'en ce domaine, notre travail de 27
ans a déjà bien porté ses fruits. Je n'en
prendrai comme exemple que mon distingué
successeur qui est un des premiers ingénieurs
que j'ai engagés moi-même en 1936 lorsqu'il
venait de sortir de l'Ecole du Pétrole avec le
numéro 1. La récolte future ne sera pas moins
belle, j'en suis sûr, à condition toutefois que
les prélèvements de bons éléments pour
d'autres départements, qu'il est bien normal
de faire de temps en temps dans nos
raffineries, nous laissent assez de brillants
sujets pour maintenir notre technique à son
haut niveau actuel. Enfin, nous croyons avoir
bien aidé à préparer les lendemains de notre
raffinage en adaptant constamment l'encadrement des usines à l'évolution des
techniques et en nous intéressant à longueur
d'année aux travaux de nos services de
recherches, très modestes certes par le
nombre des techniciens qu'ils comportent,
mais d'une efficacité qui est reconnue de tous,
aussi bien en France qu'à l'étranger.
Me voilà arrivé maintenant, mes amis, au
terme d'une, longue carrière, mais bien
assuré, heureusement, du brillant avenir de
nos raffineries, grâce à mon jeune
successeur, aux directeurs d'usines et aux
excellents ingénieurs qui les entourent, aussi
bien à Paris qu'à Dunkerque ou Lavéra. Je
tiens à les remercier tous de la collaboration
confiante et amicale qu'ils m'ont donnée
pendant tant d'années. Merci également à
mes amis de la Distribution, des Accords de
Raffinage, des services administratifs,
comptables et financiers et de toute la S.F.
BP si bien représentée ici ce soir. Merci des
amicales relations que vous avez entretenues
avec nos services, nos raffineries et
moi-même. Un climat très agréable s'est
établi de longue date, dans nos rapports
quotidiens et le rajeunissement des Chefs qui
va s'opérer demain ne peut qu'améliorer une
situation déjà très bonne. C'est ce que je
souhaite de tout cœur pour le développement
et la prospérité de notre chère $.F. BP.
Nous savons combien le départ de M.
Normand est vivement ressenti, non seulement au Département Raffinage et dans
les Raffineries, mais aussi dans les autres
branches de notre Société. Nous sommes
donc certains d'interpréter fidèlement les
sentiments de tous en priant M. Normand
d'accepter les vœux que nous formons très
sincèrement et — s'il le permet — très
affectueusement à son intention au
moment où il entre dans la vie de retraité
S.F. BP.
LE DÉPARTEMENT R A F F I N A G E A
HONORÉ SON DIRECTEUR
Le département Raffinage a présenté ses
adieux à M. Normand. Tous les cadres de
ce département ont profondément
ressenti le départ de leur chef qui, depuis
près de 30 ans, avait été aussi pour
chacun d'eux un guide apprécié et
estimé. C'est M. Ventajou, successeur de
M. Normand à la tête du département
Raffinage, qui retraça
la
longue
carrière BP de M. Normand qui, en des
circonstances particulièrement graves,
M. Normand devant sa « machine à écrire» reçoit les
compliments de M. Ventajou.
tout au long des années de guerre et
d'après-guerre, eut la lourde charge de
donner à notre société les moyens de
poursuivre sa tâche et de se développer.
Au nom du personnel il offrit ensuite à M.
Normand, qui en avait formulé le vœu,
une machine à écrire ultra-moderne.
Après avoir remercié chacun de ses
collaborateurs de ce cadeau et de l'aide
• De gauche à droite : MM. Andrault, Almès Wasselin,
Ventajou, Normand, Saurat et Champagnat au cours du
vin d'honneur.
précieuse et efficace qui lui fut apportée
depuis tant d'années, M. Normand rappela quelques anecdotes et événements
amusants de sa carrière. Et c'est sur ces
souvenirs qu'il gardera toujours présents
à sa mémoire que M. Normand prit congé
de ce département, qu'avec bienveillance
et autorité, il sut si justement marqué de
son empreinte.
51
M. Rousseau, qui était
responsable à Londres du
Touring Service, a été
muté au service Promotion
des Ventes où il remplace
M. Boyer.
M. Delbende, qui était
responsable au siège
social des Equipements
Dépôts, a été nommé
chef du dépôt de GrandQuevilly.
M. Duplessis a été muté
du service Publicité au
service Documentation
Commerciale.
M. Labasty du
Réseau Routier
muté
au
Publicité dans la
de M. Capelle.
service
a été
service
section
M. Larmoyer, responsable à Dakar de la
Publicité, de la Promotion des Ventes et de
l'Information, a été
muté au service Promotion des Ventes.
MM. Ventajou et Delchambre trinquent à la santé de
M. Normand.
Au cercle Saint-Augustin comme à Lavéra de
très nombreuses personnes étaient venues
témoigner leur respectueuse sympathie à M.
Normand, qui toujours réserva le meilleur
accueil à ceux qui, à titre personnel ou
professionnel, eurent recours à ses précieux
conseils. A Lavéra MM. Ventajou et Delchambre
retracèrent la carrière de M. Normand et
montrèrent comment sous sa direction
M. le Divelec, adjoint au
chef du service Produits
Noirs, a été muté à la
région de Rennes en
qualité
de
premier
adjoint commercial.
M. Philippin, précédemment ingénieur au service
Développement de la Raffinerie de Dunkerque, a
été affecté au Département Raffinage en qualité
d'ingénieur au service
Etudes.
M. Faucon, adjoint au chef
du service des Etudes
Economiques, a été détaché pour deux ans à
Londres
à
l'Economic
Relations Department.
M. de Boisson, détaché à
Londres depuis deux ans
à l'Economic Relations
Department, vient de
rejoindre le siège social
comme adjoint au chef
du service des Etudes
Economiques.
De Lavéra à Paris, M. Normand a reçu de
nombreux témoignages de sympathie
Dans les jours qui ont précédé les manifestations organisées par le Siège Social en
l'honneur du départ en retraite de M.
Normand, la raffinerie de Lavéra recevait le
chef de notre Département Raffinage venu faire
ses adieux à tous ceux qu'il avait eu si
longtemps sous ses ordres.
M. Marrache, ancien élève
de l'Ecole Polytechnique et
diplômé de l'Institut National des Statistiques de
Paris, a été engagé au service des Etudes Economiques
M. Hadengue, chef du
dépôt de Grand-Quevilly a
été muté au service
Organisation et Méthodes.
s'étaient effectués le développement et la
modernisation de nos installations de
Dunkerque et Lavéra. A cet hommage devait
s'ajouter celui du personnel de la raffinerie qui
offrit à M. Normand un magnifique livre sur
Martigues. Le T. U. pour sa part tient à remercier M. Normand d'avoir bien voulu, tout
M. Normand en compagnie de MM. Chenevier et Behr.
au long de sa carrière à la S.F. BP et en dépit de
ses multiples activités, présenter au personnel
de notre Société par le canal de notre journal
d'entreprise de très nombreux et très
intéressants articles. En espérant qu'il voudra
bien à l'avenir continuer à faire bénéficier notre
personnel de sa précieuse collaboration, il formule à son attention ses vœux les plus sincères
pour une heureuse retraite.
M. Aubonnet, du service
Achats de la Raffinerie de
Lavéra, a été muté au
service Organisation et
Méthodes
Siège
Social :
Départ en retraite
DE MME HÉRAULT
Mme Hérault, dont le départ en retraite vient
d'être fêté au cercle Saint-Augustin, a quitté
notre Société où elle travaillait depuis plus de
24 ans. Tant au service Comptabilité Générale
Mme Hérault en conversation avec M. Tricoire.
qu'au Service Contrôle, notre nouvelle retraitée
laissera le souvenir d'une personne travailleuse
et courageuse. Appréciée de ses collègues et
estimée de ses chefs, Mme Hérault arborait le
jour de son départ le large et aimable sourire
qui lui valut tant de sympathie. C'est donc de
tout cœur que ses nombreux amis du Siège
Social lui souhaitent aujourd’hui une longue,
heureuse et paisible retraite.
52
M. MARCEL ROGLIANO
ADMI NIS TRATE UR
A L A S . F . BP
E S T
D É C É D É
M.JEAN CHENEVIER
A ÉTÉ NOMMÉ
ADMINISTRATEUR A LA S. F. BP
M. Marcel Rogliano est décédé à Marseille le 30
juillet à l'issue d'une maladie qui depuis un an
environ l'avait amené à ralentir considérablement ses multiples activités.
LAVERA
a dit
"Au
Revoir"
à M. et Mme CHANAT
M. J. Chenevier.
M. M. Rogliano.
Président Directeur Général de la Société de
Courtage Maritime Barry, Rogliano et
Compagnie, M. Rogliano occupait également de
nombreuses fonctions officielles. Président de la
Chambre de Commerce de Marseille de 1952 à
1954, membre du Conseil Economique où il fut
Vice Président à la Commission des Transports,
membre du Comité de Direction du Centre
National du Commerce Extérieur et de la SousCommission des Ports de la Marine Marchande
au Commissariat Général au Plan, il fut
certainement l'un des meilleurs artisans de la
renaissance économique de Marseille et de son
port dans la période de l'après-guerre.
Au Conseil d'Administration de la S.F. BP où il
était entré en novembre 1956, son expérience
et ses conseils étaient hautement appréciés,
comme aussi la souriante courtoisie qui était un
des traits dominants de son caractère.
Le Trait d'Union se fait, auprès de Mme Marcel
Rogliano et de ses fils, l'interprète du personnel
de la S.F. BP et de la S.M. BP que tant de liens
attachent à Marseille et à sa région pour leur
exprimer des sentiments de regret et de
respectueuse sympathie.
Sur la proposition de M. Joseph Huré, Président
Directeur Général, le Conseil d'Administration, à
er
l'unanimité, a décidé, dans sa séance du 1
octobre 1962, de nommer administrateur M.
Jean Chenevier, Directeur Général Adjoint, en
remplacement de M. Marcel Rogliano, décédé.
MNé à Clermont-Ferrand le 30 avril 1918 d'une
famille d'universitaires M. Chenevier fit ses
études à Paris au Lycée Henri-IV et à l'Ecole
Polytechnique (promotion 1937). Sorti de
Polytechnique dans le Corps des Mines, M.
Chenevier passa 2 ans à l'Ecole des Mines de
Paris, avant d'être nommé en 1942 au sousarrondissement minéralogique de Douai. En
1948 il fut promu Ingénieur en Chef de
l'arrondissement minéralogique de Lille. M.
Chenevier quitta l'Administration le 30 juin 1949
pour entrer à la Société Française des Pétroles
BP dont il fut nommé Directeur Général Adjoint
er
le 1 février 1954.
M. Jean Chenevier est Chevalier de la Légion
d'Honneur.
Le T. U. est heureux de présenter à M. Jean
Chenevier ses vives félicitations.
M. et Mm e Chan at
Remerciements
Le produit de la collecte organisée à l'occasion
de la nomination de M. Chenevier dans la
Légion d'Honneur a permis de lui offrir un tapis
d'Orient. M. Chenevier a adressé ses
remerciements personnellement à chacun des
donateurs qui se sont fait connaître; il prie ceux
qui ont gardé l'anonymat de trouver ici l'expression de sa très sincère gratitude.
M. François BOYER affecté à la Société Dynamar
M. François Boyer, adjoint pour la promotion
des ventes au chef des services Promotion des
er
Ventes et Publicité a quitté la S.F. BP le 1 juillet
pour prendre de nouvelles fonctions à la
Division Marketing de la Société Dynamar.
M. Boyer ancien élève, diplômé des Sciences
Politiques, était entré à la S.F. BP en mai 1956.
D'abord stagiaire au Réseau Routier, il fut muté
en octobre 1956 au Service Promotion des
Ventes, en qualité de conseiller de gestion.
En avril 1960, il était nommé adjoint pour la
promotion des ventes au chef des services
Promotion des Ventes et Publicité. Il occupa
M. Chanat est parti en retraite après avoir,
pendant près de 40 ans, travaillé au service de
notre Société. Entré en 1923 à la BP, M. Chanat
occupa successivement les fonctions d'Ingénieur
régional, d'Ingénieur à la Succursale de Paris,
puis du Siège Social et enfin, pendant 8 ans, de
Directeur adjoint des Sociétés BP d'Afrique du
er
Nord. Depuis le 1 octobre 1955. M. Chanat
dirigeait à Lavéra le Département des Services
Sociaux.
er
juillet 1962.
ce poste jusqu'à son départ le 1
Nous souhaitons un plein succès à M. François
Boyer dans ses nouvelles fonctions.
Grand sportif, M. Chanat qui avait autrefois
pratiqué de nombreux sports comme
l'athlétisme, le rugby et la natation était resté
un grand joueur de tennis et un fervent du ski.
Durant tout son séjour à Lavéra, il fit profiter de
ses conseils de nombreux organismes locaux
comme l'Automobile Club Marseille e t
Provence, la Prévention Routière, le Lion's Club,
le Syndicat d'Initiative. C'est dire que le départ
de M. Chanat a été marqué par de nombreuses
manifestations de sympathie. A la villa
Khariessa, la section de Martigues de
l'Automobile Club offrit à M. et Mme Chanat un
Champagne d'adieu. Au Syndicat d'Initiative, le
comité directeur reçut M. Chanat qui durant
plusieurs années avait occupé les fonctions de
Président de la Commission de la Circulation. A
Lavéra enfin, en présence de M. Jan et de tous
les Ingénieurs et Cadres accompagnés de leurs
épouses, M. et Mme Chanat se voyaient offrir
un magnifique cadeau souvenir.
Le T. U. est heureux de se joindre aujourd'hui
aux nombreux amis de M. et Mme Chanat pour
leur souhaiter dans la région bordelaise où ils
ont pris leur retraite de longues années de
bonheur et de santé.
M. F. Boyer
53
SIEGE SOCIAL: REMISE DES
M É D AI L L E S D U G O U V E R N E M E N T E T
I N S I G N E S D ' AN C I E N N E T É B P
Une médaille d'Honneur du Travail de 45 ans de
service, 10 de 35 ans, 7 de 25 ans ainsi que 2
insignes BP de 40 années d'ancienneté, 12 de 30
années et 40 de 10 années ont été remises le 28
juin dernier au Cercle Saint-Augustin à 74
personnes du Siège Social de notre Société.
DÉCÈS DE M. A. MATHIEU
Médailles pour 25 ans de service :
M. Jean-Paul Bossard (Travaux) - M. Marcel
Jacquemart (S.A.P.) - M. Robert Petit (Cté
générale) - Mme Marcelle Richard (Cté générale)
- M. Valentin Saint-Jalmes (S.A.P.) - Mlle
Charlotte Naucolot (Adm. du pers.) - Mme Lina
Porcheron (Cté d'exploitation).
M. Mathieu est mort brusquement le 16 août
1962 des suites d’une crise cardiaque.
M. Mathieu était entré à notre Société en 1950
au Service Comptabilité Générale. Il fut affecté
ensuite au Servit Comptabilité Finances. En I955
il fut muté à la S.M. BP.
M. MATHIEU
Mme T ronchet, Mme Sim on entouré e de Mlle Duran d et M. Font anel le et Mlle
T anchou ont reçu de M. Hur é l'insigne récompensant leur fidélité à la S. F. BP,
Les nouveaux décorés ont été :
Médaille pour 45 ans de service :
Mlle Blanche Tanchou (Domaines).
Médailles pour 35 ans de service :
M. Jacques Andrault (Raffinage) - Mlle Marcelle
Bernerie (Secrétariat général) - Mme Germaine
Buiron (Raffinage) - Mlle Henriette Coudeyras
(Domaines) - M. Henri Guillaumant (Cté
générale) - M. Jean Le Corff (Financier) - Mme
Fernande Pétrissant (Dir. de la Distribution) M. Raymond Simonnot (Cté générale) - Mme
Geneviève Thoreau (Adm. du pers.) - Mlle
Marcelle Duvivier (Cté générale).
UN ANCIEN DE LA BP
M. G AL L I O T
EST DÉCÉDÉ
Nous avons appris avec un très vif regret le
décès de M. André Galliot, ancien représentant
exclusif de notre Société à Toulouse, survenu le
lundi 17 septembre dernier.
M. Galliot, qui travaillait au service de notre
Société depuis 1917, avait pris sa retraite le 31
décembre 1960, son état de santé s'étant avéré
assez déficient au cours des années antérieures.
M. Galliot avait été un collaborateur
particulièrement dévoué à notre Maison. Sa
personnalité sur Toulouse-Ville, jointe aux très
belles réalisations qu'il sut mener à bonne fin,
ont incontestablement donné à notre Société
une position de tout premier plan.
Le décès de M. Galliot a été durement ressenti
par ses nombreux collaborateurs et amis de la
S.F. BP et de la région de Toulouse en
particulier. Tous se joignent aujourd'hui pour
présenter à sa famille leurs condoléances les
plus attristées.
Ancienneté 40 ans :
Mme Lucie Simon (Titres et Sociétés) -Mme
Jeanne Tronchet (Financier).
Ancienneté 30 ans :
M. Jacques Andrault (Raffinage) - M. Charles
Derreal (Domaines) - Mlle Marcelle Duvivier (Cté
générale) - M. Charles Fillard (Air BP) - M.
Fernand Houpin (Cté d'Exploitation) - M. Henri
Leclerc (Réseau Routier) - M. André Pétrissant
(Cté d'exploit.) - M. Paul Moulinneuf
(Transports) - M. Robert Michard (Bl/ PAR) Mme Raymonde Pasquinet (S.A.P.) - M. Francis
Saussier (Expl. et Mat.) - M. Henri Thévenot
(Domaines).
A tous le Trait d'Union présente ses très sincères
félicitations.
T
O
U
L
O
U
S
E
:
M É D A I L L E S
E T
BONNES BOUTEILLES
M. Magnoac, chef de la région de Toulouse, a
remis, le 28 juin dernier, au dépôt de Toulouse,
plusieurs médailles du travail et d'ancienneté.
C'est ainsi que M. Berezin, factotum à la région,
fut décoré de la médaille du travail des 25 ans et
que Mmes Jaubert et Plantade du dépôt, MM.
Vassal adjoint administratif, Perazzi adjoint
M. Mathieu était pour tous un exemple de
courage et de volonté. Mutilé en 1943 dans un
accident du travail, il subissait l'amputation
totale du bras droit. Il s'astreignit à une dure
rééducation. Tout en continuant à travailler il
suivit des cours de comptabilité par
correspondance. Diplômé, il se perfectionna
dans un cabinet d'expert comptable. Devenu à
force de travail et de persévérance un bon
comptable, il était estimé de ses chefs pour la
qualité de son travail et de ses collègues pour
ses qualités humaines. Dévoué à la cause du
personnel, il fut un militant syndicaliste sincère,
membre du comité d'établissement du siège
social, délégué du personnel. Il apporta dans ses
différentes tâches, malgré les assauts répétés de
la maladie, tout son cœur. Une importante
délégation du C. E. lui rendit un dernier
hommage le jour de ses obsèques. Dans une
réunion du 25 septembre ses collègues du C. E.
évoquèrent sa mémoire en observant une
minute de silence.
M. Mathieu disparaît prématurément à l'âge de
36 ans. Nous garderons de lui l'image d'un
collègue courageux, volontaire, dévoué et
estimé de tous. Nous présentons à toute sa
famille, particulièrement à ses deux filles,
l'expression émue de notre grande tristesse.
au chef du dépôt, Saint-Gaudens I.V., Civit E.I.V.
et Moulères chauffeur, reçurent la médaille
d'ancienneté de 10 ans.
Respectant la tradition, on déboucha quelques
bonnes bouteilles que l'on but gaiement à la
santé des nouveaux décorés que le T. U. est
heureux de féliciter.
54
Ne bo ugeons plus! Clic, en route p our l a post éri té.
COURCH ELETTES : D É P A R T S E N R E T R A I T E D E MM.
VANNEUVILLE ET VANDENBROUCK ET REMISE
DE MÉDAILLES AU PERSONNEL DU DÉPÔ T
En présence des représentants du personnel, des monteurs du centre d'entretien et
des contremaîtres, M. Jeanniard, chef du
dépôt, assisté de M. Boissinot, a procédé
le 29 juin à la remise de plusieurs
insignes BP d'ancienneté. Au cours de
Lesieur où il remplit successivement les
fonctions d'employé aux écritures, de
caissier et d'adjoint au chef de dépôt.
Responsable en 1943 à la raffinerie de
Courchelettes du réseau commun, M.
Vanneuville, promu contremaître en 1945,
fut en 1954 muté au dépôt de
Courchelettes en qualité de contremaître
d'exploitation. Nous signalons volontiers
que depuis 1945 M. Vanneuville a
toujours
fait
parti
du
Comité
d'Etablissement, de la délégation du
personnel, du Comité d'Hygiène et de
Sécurité dont il fut un moment le
secrétaire.
C'est dire que M. Vanneuville, qui totalise
à ce jour plus de 44 ans d'ancienneté, ne
comptait au dépôt que des amis unanimes
aujourd'hui à déplorer son départ.
Quelques médaillés de Courchelettes.
cette amicale réunion M. Belverge,
manœuvre produits blancs, reçut l'insigne
de 30 ans, M. Charton ouvrier gaz
liquéfiés celle des 20 ans, MM. Lorfanfant
et Saudemont respectivement contremaître au CE. et manœuvre gaz liquéfiés
l'insigne des 10 ans.
M. Jeanniard, après avoir prononcé
quelques
mots
de
félicitations
à
l'intention
des
nouveaux
décorés,
s'adressa
à
MM.
Vanneuville
et
Vandenbrouck, les grands anciens de la
journée, qui fêtaient ce même jour leur
départ en retraite. M. Vanneuville, comme
le rappela M. Jeanniard, commença à
travailler en 1918, à l'âge de 16 ans, au
dépôt de Petite-Synthe de la Maison
M. Vanneuville.
Au nom du personnel, M. Lefebvre offrit à
MM. Vandenbrouck et Vanneuville deux
beaux cadeaux souvenir et c'est autour
d'une table harmonieusement dressée et
abondamment garnie que l'on fêta, dans
la bonne humeur, médaillés et jeunes
retraités.
LAVERA : M É D A I L L E S D U T R A V A I L
ont récompensé les anciens de
MM. Delchambre, Moulinas et Rouit ont
présidé le 28 juin dernier, au restaurant
de la raffinerie, une manifestation organisée en l'honneur des nouveaux décorés
de Lavéra.
Médailles de travail des 35 et 25 ans,
Insignes BP des 30, 20 et 10 ans ont été
remises dans la joie générale au cours
d'un apéritif auquel tous les chefs du
département et de service s'étaient fait un
plaisir d'assister.
A la suite de BP Lavéra, le T. U. est heureux de présenter aujourd'hui la liste des
nouveaux décorés qu'il félicite chaleureusement.
M ÉDAILL ES DU TRAVAIL
35 ans : Sanchez Louis - Atchi Kaddour Nivaggioli Paui - Fauquet Emile.
25 ans : Martinot Pierre - Castagnet Pierre
- Roland Francis.
INSIGNES BP
30 ans : Tourdot Georges - Chapelle
Pierre - Cocu André.
20 ans : Bozon Honoré - Mathieu Maurice
-Petrucci Albert - Chalaud Michel Chalaud Marie-Jeanne - Garrido Cristobal
-Garnotel Fernand.
10 ans : Blanc Jean - Gambaccini René Gatto Michel - Arnal Henri - Rometti
Louis - Guilbert Pierre - Verneuil René Lopez Raymond - Granier Gilbert -Marcou
René - Réra Antoine - Amiet Christian Avilies André - Germain André Longayrou Robert - Mannela Henri Roubieu Yves - Sinigaglia Antoine Guigon Bienvenu - Dupeyre Charles -Pau
Gaston - Béchet Aimé - Favrot André Gouiran Régis - Jean Goerges - Jehan
Marcel - Bonal Antoine - Buu Lee Mordenti Louis - Silvestre Henri – André
VITRY:
DÉPART EN
RETRAITE DE
M. PERN0T
Le départ en retraite de M. Pernot a été
fêté le 5 septembre au dépôt de Vitry.
MM. Berthet, Civit, Warrick, Neyron de
Saint-Julien, Directeur Commercial de
Naphtachimie, et tout le personnel du
dépôt entouraient notre nouveau retraité
qui comptait ce même jour 10 années
d'ancienneté.
C'est le 1er septembre 1952, en effet, que
M. Pernot entra au dépôt de Saint-Omer
en qualité de contremaître. Par la suite, en
1957, il fut muté au dépôt de Vitry où
pendant plus de cinq années il assura
plus particulièrement les fonctions de
responsable de l'activité Naphtachimie.
Prenant la parole M. Berthet prononça
quelques mots à l'intention de M. Pernot
qu'il décora ensuite de l'insigne des 10
ans. M. Neyron de Saint-Julien après avoir
remercié notre nouveau retraité de sa
longue et efficace coopération, lui offrit
un joli cadeau souvenir. Puis ce fut au
tour de la Direction et du personnel du
dépôt de témoigner leur sympathie à M.
Pernot à qui ils offrirent alors un fauteuil
relax. Quelques bonnes bouteilles de
Champagne avaient été prévues pour que
chacun puisse lever son verre à la santé
de M. Pernot à qui le Trait d'Union présente aujourd'hui ses meilleurs vœux de
longue et heureuse retraite.
E T I N S I G N E S BP
la raffinerie
Ange - Gines Paul - Castellano Joseph Ayen Louis - Ros Pédro - Bastoni
Guiseppe -Cherfi Mohamed - Sotiriou
Georges -Azema Auguste - Subrini Martin
- Sparagna Louis - Marin Gabriel Bussière Georges -Mouleyre Raymonde Balzano Elle -Pasquini Bruno - Escande
Pierre – Morier - Gabriel - Lieser Fernand
On croirait le nouveau ministère sur les marches de
l'Elysée!
M . Delchambre félicite chaleureusement
M. Chapelle.
Simone - Durand Eugénie - Durand Paul Barreau Marcel - Gimenez Emile – Garcia
- Pin Lucienne -Agapidis Nicolas - Taron
Marcel - Arnoux Henri - Fernandez
Antoine - Barletta Vincent - Gilard Jean Geoffroy Fernand -Castanier Jean Rousset Michel - Sansonne Henri - Benoît
Marcel - Pellet Jules -Fauchet André Martin André - Haffner Georges.
55
GRAND-QUEVILLY : O N A F Ê T É
C O N J O IN TE ME N T LE D É P A R T D E
M. H A D E N GU E , L 'A R R IV É E D E
M. D E LB E N D E ET LES A N C I E N S D U D É P Ô T
Le dépôt de Grand-Quevilly a fêté le 27 juin
dernier ses «Anciens» dans le parc dépendant
de la maison du chef de dépôt où l'on notait ce
jour là la présence de M. Bertranet, directeur
de la Division Nord-Ouest et de plus d'une
centaine de collaborateurs appartenant tant à
la région de Rouen qu'au dépôt de
Grand-Quevilly.
Une vingtaine de personnes rattachées aux
dépôts confrères avaient également répondu à
l'invitation qui leur avait été lancée.
C'est M. Faucher, chef de la région de Rouen,
qui procéda à ia remise des décorations. C'est
ainsi que MM. Bouhourd, Legrand, Gauriat
reçurent l'insigne des 10 ans; M. Delaunay fut
décoré de celle des 30 ans ; tandis que MM.
Briche, Morentin, Bellest et Valois recevaient la
Médaille d'Honneur du travail des 25 ans et que
M. Gomont était décoré de celle des 35 ans.
Cette manifestation a donné l'occasion à M.
Faucher d'annoncer officiellement la mutation
au Siège Social de M. Hadengue chef du dépôt,
et son remplacement par M. Delbende.
M. Bertranet se plut à remercier M.
M.
R. C O L L E T
M é d a i l l e d ' h o n n e u r
jeune sse et des Sports
de la
Nous avons appris avec plaisir que M. Roger
Collet employé au dépôt de Courchelettes a été
décoré de la médaille d'honneur de la Jeunesse
et des Sports. Cette médaille récompense le
dévouement et les mérites de M. Roger Collet
en tant que vice-président du bureau du district
minier de l'U.F.O.L.E.P. et de secrétairetrésorier d'Enersport-Courchelettes dont il est
le principal animateur de l'équipe de football.
Hadengue du travail accompli et fit part de
toute la confiance qu'il mettait en la
personnalité de M. Delbende.
LAVÉRA : M. ET M ME DURAND,
M. BREMOND SONT PARTIS EN
RETRAITE
Le départ en retraite de M. et Mme Paul
Durand et de M. Bremond a été fêté le 21 juin
dernier au Cercle des Ingénieurs de notre
raffinerie de Lavera. M. et Mme Durand,
concierges aux écoles de Lavéra étaient entrés
à la S.F. BP en 1951. Après 11 ans de travail ils
quittent aujourd'hui notre Société entourés de
l'estime de toutes les familles à l'égard
desquelles ils ont toujours fait preuve du plus
grand dévouement. M. Bremond travaillait à la
raffinerie depuis 17 ans en qualité de garde du
dépôt butane. C'est à Martigues dans sa maison
de la cité Chassaignon que M. Bremond a pris
sa retraite non loin par conséquent de ses
nombreux amis de Lavéra qui gardent de lui le
meilleur souvenir.
M. et Mme Hadengue eurent ensuite le plaisir
de recevoir de la part du personnel du dépôt de
très jolis cadeaux souvenirs.
Et c'est autour d’un copieux buffet que tous se
retrouvèrent pour boire à la santé des nouveaux décorés et de MM. Hadengue et
Delbende.
A tous, le Trait d'Union présente aujourd'hui
ses meilleurs vœux.
R E M I S E D ' I N S I G N E S BP
à l a D i v i s i o n Nord-- Est
La majeure partie du personnel de la Division
s'est réunie, le 25 juin, autour de M. Hénin qui
présidait à la distribution des Médailles de 10
ans d'ancienneté. Dans une ambiance
sympathique et devant quelques bouteilles de
Champagne, M. Hénin félicitait les heureux
récipiendaires : MM. de Manoël-Saumane,
Delille, Tassefti et Sodoyez, en leur souhaitant
d'ajouter de nombreux brillants à leur écusson
d'or. Le directeur de la Division souhaitait la
bienvenue à M. Fontaine, sous-directeur à la BP
Maroc, qui a pris le poste d'Ingénieur de
Division, faisait ses adieux à M. Eglin qui nous a
quittés pour prendre le poste similaire de la
Division Nord-Ouesl. Il le remerciait du travail
accompli depuis son arrivée à la Division, en
1959, et l'assurait qu'il partait en emportant les
regrets de tous.
Les trois nouveaux retraités des jeunes «anciens»
Le Trait d'Union souhaite aux nouveaux
retraités de Lavéra de longues années de
bonheur et de santé.
DUNKERQUE : C'E ST
ASSIS QUE M. DUCROOCQ EST
PARTI EN RETRAITE
C'est entouré de tous ses amis des Ateliers
Généraux que M. Ducroocq a pris dernièrement
sa retraite. Au cours de la réunion organisée ce
jour-là en son honneur, M. Duwicquet. chef
d'atelier, devait retracer la longue carrière de
M. Ducroocq auquel ses camarades de travail
eurent ensuite le plaisir de remettre, en gage
de leur amitié, un cadeau souvenir.
*
...et à la Division Nord-Ouest
• M. R . Collet.
C'est au cours de la réunion annuelle du bureau
du district minier le 24 juin 1962 que cette
médaille d'honneur lui a été remise
concrétisant ainsi les très appréciables services
que M. Collet a rendus et continue de rendre au
district minier, et à la sportivité dont il a
toujours fait preuve dans toutes les rencontres.
Nos vives félicitations à M. Roger Collet.
Le vendredi 5 octobre, dans les bureaux de la
Division Nord-Ouest, M. Bertranet a remis les
insignes de 10 ans d'ancienneté à Mme Chironi
Régine, secrétaire de Division, et à M. Bouchard
Roger, vérificateur-auto à Nantes-Chantenay.
Le T. U. présente aux nouveaux décorés de la
Division Nord-Est et de la Division Nord-Ouest
ses vives félicitations.
• M. D ucroocq, e ntour é de ses amis, étrenne son
fauteuil de retraité.
A la suite de tous ses amis dunkerquois. nous
sommes heureux de présenter a M. Ducroocq
nos meilleurs vœux de longue et heureuse
retraite.
56
En Bref * * * En Bref * * *
D U N K E R Q U E : L E S CA P I T A I N E S
"CAP HORNIERS'' ONT VISITÉ NOTRE RAFFINERIE
UN DOCK
FLOTTANT DE 22 000 T
VENANT DE MARSEILLE
EST AR R IV É A D UN KERQ U E
Cette photo donne une idée des difficultés qui
ont présidé au passage à travers l'écluse
Wattier du port de Dunkerque d'un énorme
dock flottant de 22 000 t venu de Marseille et
destiné au quai de réparation.
Les capitaines au long cours Cap Horniers se
sont réunis à Dunkerque en congrès
international.
Après avoir visité le chantier Usinor ils se sont
rendus à notre raffinerie où ils étaient conviés à
sabler le Champagne. Cette réception eut lieu
dans le cadre de la nouvelle et moderne salle
omnisports de la raffinerie qui avait été pour la
circonstance décorée de vastes panneaux
DERNIÈRE
L E
NOUVEAUTÉ
S E R V I C E U R
Le Service Air BP dispose depuis plusieurs mois
déjà d'un nouveau véhicule de distribution « Le
Serviceur» dont la caractéristique est de ne
posséder aucune citerne et d'être essentiellement équipé d'appareils de contrôle :
séparateur d'eau, microfiltres, régulateur de
pression, compteurs de débits et flexibles.
De faible hauteur moins encombrant, plus
maniable que les véhicules citernes il peut
aisément être mis en place sous les ailes d'un
quadriréacteur. Son rôle consiste exclusivement
CET HOMME N'EST
PAS DANGEREUX
Au cours de la présentation du BP Zoom à la
région de Rennes un photographe facétieux a
pris un cliché pour nous faire croire que M.
Caillard adjoint commercial de la région,
solidement encadré par deux gendarmes, avait
quelque ennui avec la loi.
Nous tenons à rassurer tous ses amis et a leur
faire savoir que quelques minutes après la prise
de ce cliché il trinquait gaiment avec ses deux
gardes du corps.
photographiques et documentaires relatant les
diverses activités de notre Société. Le
Commandant Raffard de la S.M. BP s'était
rendu à Dunkerque pour accueillir les
«Anciens» parmi lesquels le vétéran de
l'association des Cap Horniers dit le « Grand
Mât», actuellement le Commandant Menguy
qui, à son palmarès, se flatte de compter 22
passages du Cap Horn à la voile.
DU
MATÉRIEL AIR BP :
à assurer la livraison du carburant dans les
réservoirs des avions, de mesurer et de régler
l'importance du débit. Au moment de
ravitaillement, le Serviceur est branché soit en
relais entre un ou plusieurs gros porteurs et
l'avion à avitailler, soit entre celui-ci et une
bouche d'Hydrant. Chacune de celles-ci est
reliée par un réseau de canalisations
souterraines aux réservoirs de stockage, que
gère la Société de Manutention des Carburants
Aviation
d'Orly
(S.M.C.A.O.),
propriété
commune des Sociétés de distribution
représentées sur cet Aéroport. 20 aires de
stationnement sont actuellement munies de
bouches d'Hydrant System, 8 autres le seront
dans un proche avenir. Les Serviceurs seront
ainsi de plus en plus utilisés à Orly pour le
ravitaillement des appareils à réaction. Par
contre les camions citernes continueront à être
exclusivement utilisés pour le ravitaillement
des avions à moteur à piston. En raison de
l'importance toujours plus grande des appareils
à réaction dans le trafic aérien, il a été décidé
que cet hydrant ne fournirait que les
carburéacteurs.
Le dock plus large que l'écluse fut, dans un
premier temps, ballasté sur bâbord et tiré à
l'aide de remorqueurs jusqu'à l'entrée du sas.
Il fallut ensuite attendre que le niveau d'eau
soit suffisant pour que le côté tribord soulevé
de 4 à 5 m puisse passer au-dessus du quai.
Cette opération spectaculaire s'est déroulée le
20 juillet dernier dans les meilleures conditions.
NOUVELLE TABLE D'ORIENTATION
A LAVERA
La raffinerie de Lavéra vient de faire aménager
sur un éperon rocheux, situé en retrait du
restaurant
d'établissement,
une
table
d'orientation d'où l'on découvre non seulement
les installations de la raffinerie mais encore
Port Saint-Louis, Fos-sur-Mer, Berre et le Golfe
du Lion. Cette table de forme circulaire et d'un
diamètre de plus de 3,50 m est décorée de sept
très beaux tableaux en céramique donnant sur
la région des renseignements du plus grand
intérêt.
L'accès à cette table d'orientation a été rendu
facile grâce à l'aménagement d'une route
bétonnée, d'un parking et d'un chemin
goudronné.
57
Les deux dernières réunions du Comité ont eu lieu les 11 juillet et 14 septembre. Les
représentants du personnel ont été successivement MM. de Marguerye, de Rennes et Paule, de
Saint-Pol. Le Comité Central d'Entreprise a été représenté par M. Kiansky, du Dépôt de
Paris-Nord, le 11 juillet et M. Forest, de la Raffinerie de Dunkerque, le 14 septembre.
Pendant cette période, le Comité a reçu 31 suggestions. La répartition en est la suivante :
CLERMONT-FERRAND .....................2
DIJON .............................................2
DUNKERQUE.......... .......................10
LAVÉRA ...........................................5
MARSEILLE .......................................1
DIVISION DE PARIS ...........................3
NANTES......................................…...1
ORLÉANS .........................................2
REIMS....................................…........3
…….…1
RENNES..................................…
……….1
ROUEN ..................................…
Sur ce total, 5 ont obtenu des félicitations et 11 ont été primées.
LAVERA
• • MM. AUDOYER, DUFOURC, HERNANDEZ, ROCHE et RUGGIU - Modification lutte incendie Topping 4 :
(réf. 3 454).
• M. Jean GARCIA — Dispositif de fixation des tuiles (réf. 3 455).
• • M. Paul MONNIOT — Modification sur appareil « Bardon » (réf. 3 456).
• • M. Salvy ANDRIEU — Jauge commune à toutes les cuves de produit chez les clients (réf. 3 457).
• M. Pierre LLINARES — Panneaux de signalisation (réf. 3 458).
DUNKERQUE
• • M. Lucien BOYARD — Amélioration de la ventilation de la M. C. à la centralisation (réf. 3 466),
• M. DECLERCQ
‫ފ‬
‫ފ‬
‫ފ‬
‫ފ‬
‫ފ‬
‫ފ‬
‫ފ‬
‫ފ‬
• • M. Pierre TALEUX — Alimentation soufflage bitume par le haut (réf. 3 467).
• M. Fernand DRUELLE — Aménagement d'un cône mobile - bac FA.1 (réf. 3 468).
• • M. Jean DEV1SSCHER —• Recyclage solvant vers l'alimentation au lieu de vers le gatsch. (réf. 3 470).
• • M. Edouard WOJDOWSKI — Suppression du réchauffeur solvant EA.12 (réf. 3 471).
• • MM. R. DENOLF el R. HARS — Régulateur de température pour bain de lavage des flacons (réf. 3 474).
58
AU FIL DE LA VIE
NAI SSANCES
SI ÈG E S OC I AL
Vincent Laflèche, 17-7-62
Bernard Potencier, 6-7-62.
Laurent Drapeau, 15-7-62.
Véronique Arab, 19-6-62.
Armelle Wolff, 6-8-62.
Corinne Damour, 23-8-62.
Marc de Montéty, 3-9-62.
Cécile Coutrot, 5-10-62.
DIVI SI ON N ORD- OU EST
Camille Portenguen, 18-6-62.
Maryannick Mollat. 8-7-62.
Yves Le Reste, 1-6-62.
Pascale Desmars, 25-8-62
Eric Dubois, 22-5-62.
Béatrice Pavy, 21-7-62.
DIVI SI ON N ORD- EST
Frédérique Régnier 26-6-62.
Régis Dievart, 18-6-62.
Hervé Rulling. 23-6-62.
Raymond Pérez, 3-6-62.
Sylvie Paulin, 1-7-62.
Isabelle Minvirth. 20-8-62.
Pascal Renaudin, 3-9-62.
Sandrine Imperore. I 3-9-62.
DIVI SI ON SU D-EST
Jacques Ducroux, 10-8-62.
Denis Blanchon, 10-7-62.
DIVI SI ON SU D-OUE ST
Charl.-Marie Lanternier, 2-8-62.
Carole Barboule, 15-8-62.
Muriel Galien, 20-5-62.
D I VI SI ON D E P AR I S
Marie-Th. Antonicelli, 27-6-62.
Jean-Marc Parisis, 21-7-62.
François Mercier, 29-7-62,
DUNK ER QUE
Isabelle Agneray. 30-6-62.
Jean-Philippe et Marie-Pascale
Sohier, 4-7-62.
Philippe Notre-Daeme, 5-7-62.
Patrick Deglave. 18-7-62.
Valérie Philippin, 21-7-62.
Marie-Ange Cœuignart, 5-7-62.
André Lefebvre, 6-7-62.
Sylvie Labyt, 8-7-62.
Brigitte Ypreeuw, 10-7-62.
Christophe Cadet, 11-7-62.
Jeanine Baudry. 22-7-62.
Catherine Lecoester, 25-7-62.
Dominique Ingelaere, 25-7-62.
Lydie Vandenbussche. 13-6-62.
Jacques Woiniok, 13-6-62.
Bruno Deheegher, 18-6-62.
Jean-Luc Persyn, 12-6-62.
Chantal Barra, 19-6-62.
Catherine Demazières, 24-6-62.
Pierre Frémaux, 14-8-62
Hélène Agez.31-8-62.
Didier Miserole, 2-8-62.
L AV É R A
Christine Doyen, 30-6-62.
Gilles Bergeron, 26-5-62.
Edith Hadjianastasiou, 15-5-62.
Myriam Surel, 15-7-62.
Christophe Castellano, 11-7-62.
Annie Campra, 24-7-62.
Maryline Crivello, 25-7-62.
Régine Campra, 8-7-62.
Gisèle Barreau, 28-7-62.
Michel Fauquet, 24-7-62.
Laure Callonico, 25-7-62.
Doris Roche, 1-7-62.
Didier Chapelle, 20-8-62.
Annie Bourger, 23-8-62
Pascale Auberl, 30-7-62.
Nathalie Jehan, 8-B-62.
S.M. BP
Laurence Rioual,14-6-62.
Florence Lecoublet,.26-6-62.
Béatrice Briand, 24-7-62.
Bénédicte Corbel, 11-8-62.
S. S.R. P.
Bruno Planchon, 3-7-62.
François Février, 8-7-62.
Marc Coursaget, 17-7-62.
Elisabeth Pradel, 21-7-62.
Edouard Hentsch, 17-8-62.
François et Olivier Roques, 1-9-62.
S T A T I O N A V I AT I O N
Armel Desbin, 1-7-62.
Philippe Decaux, 4-7-62.
D Y N AM A R
Frederick Boyer 12-9-62,
Mark de Vault Burdis 28-9-62
Toutes nos f élicitation s
aux heu reu x pa rents.
M ARI AG ES
SI ÈG E S OC I AL
Mlle Dernancourt Jocelyne,
devient Mme Médina, 12-6-62.
M. Sempé Jacques, 30-6-62.
M. Hugues Alain. 2-7-62.
M. Voirin Jean, 23-6-62.
M. Pigerol Claude, 28-6-62.
M. Craff Jean, 31-7-62.
M. Lecocq Jean-Michel, 23-7-62.
M. Volfard Michel. 30-6-62.
Mlle Beaubreuil Christiane,
devient Mme Epaulard, 13-9-62.
S.M. BP
M. Saldo Louis, 23-6-62.
M. Lasfargues A n d r é , 5-7-62.
M. Conan Michel, 7-7-62.
M. Gradi Max, 21-7-62.
M. Le Grouiec André, 21-7-62.
M. Pillien Bernard, 28-7-62.
M. Picard Charles, 1-9-62.
S. S.R. P.
Mlle Deblauwe Christiane devient
Mme Beauregard. 3-2-62.
M. Cazabat Guy, 14-4-62.
Mlle Moyse Ariette,
devient Mme Bernard, 15-7-62.
DIVI SI ON N ORD- EST
Mlle Monnehay,
devient Mme Boulanger, 0-00-62.
Mlle Woiline Annie,
devient Mme Poucet, 6-10-62.
DIVI SI ON N ORD- OU EST
Mlle Jumeau Nicole.
devient Mme Clouard. 8-8-62.
M. Roucou Henri, 3-7-62.
Mlle Garel Marcelle,
devient Mme Le Pagne, 12-7-62.
DIVI SI ON SU D-OUE ST
M. Labrousse Joseph, I 1-6-62.
Mlle Leroux Hélène,
devient Mme Reculusa, 19-7-62.
Mlle Camy Lucienne,
devient Mme Laclau, 9-6-62.
DIVI SI ON SU D-EST
M. Vacquin Guy, 4-8-62.
D I VI SI ON D E P AR I S
Mlle Barbadoro Ida,
devient Mme Sazinel. 27-7-62.
Mme Guillerand Micheline,
devient Mme Craff. 31-7-62.
Mlle Truchot Geneviève.
devient Mme Bellisario. 22-7-62.
DIVI SI ON TEC HNI QU E
Mlle Toussaint Josiane,
devient Mme Plaza. 30-6-62.
M. Costes Yves. 25-8-62.
L AV É R A
M. Nastro Jean, 9-6-62.
M. Steiner Yves, 16-6-62.
M. Diamantara Siméon, 9-6-62.
M. Mathieu Raymond, 30-6-62.
M. Bertet Jean-Marie, 25-6-62.
M. Cioco Emile, 15-7-62.
M. Thelisson Xavier, 21-7-62.
M. Stassin Claude, 4-8-62.
M. Malandrini Gérard, 4-8-62.
M. Sorrentino Pierre, 4-8-62.
DUNK ER QUE
M. Toulouse Francis, 9-6-62.
M. Vanbesien Henri, 2-8-2.
M.Hélion Raymond, 30-6-62.
M. Dupont Marc, 4-7-62.
M. Blanckaert René, 7-7-62.
Tous nos v œux de bonheu r
aux nouv eaux ma riés.
DÉCÈS
DIVI SI ON D E P AR IS
M. Coucaud Henri. 29-6-62.
DIVI SI ON TEC HNI QU E
M. Villien Roger. 5-76-2.
M. Keller Roger, 1 1-6-62
DIVI SI ON SU D-OUE ST
M. Bergnies Louis, 9-6-62.
S.M. BP
M. Mathieu André, 16-8-62.
DUNK ER QUE
M. Bernard André. 15-8-62.
Nous assu rons les fami lles
des di spa rus d e la vive
sympathi e avec laquelle le
personn el de la S. F. BP
prend pa rt à leu r p eine.
M. Roumilhac Frédéric,
au Chézeau de
Saint-Amand-Magnazeix
(Haute-Vienne).
M. Watellier Louis.
10. rue Carnot à Rosendael (N).
R AF F I N E R I E D E L A V É R A
M. Brémond Paul,
quarlier des Capucins - Cité
Chassaignon, Martigues (B.-du-R.).
M. Durand, Paul,
route de Saint-Pierre, Pelissanne
(Bouches-du-Rhone).
Mme Durand Eugénie,
route de Saint-Pierre, Pelissanne
(Bouches-du-Rhone).
COU RCH ELETT ES
M. Vandenbroucke Alphonse,
2, rue de l'Abbaye,
Esquerchin(Nord).
M. Vanneuville Gaston
25, rue Joseph-Coste, Courchelettes
(Nord).
M. Richard Télesphore,
36, rue Joseph-Coste, Courchelettes
(Nord).
M. Lemette Anatole,
66, Grande-Rue.
Ecourt-Saint-Quentin
(Pas-de-Calais).
M. Druon Maurice,
10, rue de Madagascar,
Vitry-en-Artois (Pas-de-Calais).
D E P OT D E G E R L AN D
M. Jouffray Louis,
41, rue Neyret, Lyon (Rhône).
DÉP ÔT D E FL OIR AC
Mme Acquié Horlense,
chemin Lescan à Cenon (Gir.).
D ÉP ÔT D E R OU EN
M. Soutif Henri,
74, rue Henri-Durre, Valenciennes
(Nord).
RETRAI TÉS DÉCÉ DÉS
LES ANCIENS
NO UVEAUX
RETRAI TÉS
SI ÈG E S OC I AL
Mlle Tanchou Blanche,
18. bd Carnot, St-Denis (Seine).
Mme Mansbendel Antoinette,
e
22, r. de Tocqueville, Paris-17 .
Mme Cren Letitia,
144, rue des Bourguignons.
Asnières (Seine).
D IVI SI ON N AT I ON AL E
M, Fournet René.
R AF F I N E R I E D E
DUNK ER QUE
M. Dumon Abel,
Chalet n° 16, rue du Maréchal-Foch.
Petite-Synlhe (Nord).
M. Hénissart Jean.
à HoIque-par-Watten (Nord).
M. Bernaert Raymond,
11, rue Franklin, Saint-Pol-sur-Mer
(Nord).
M. Decroocq Maurice.
24, rue Paul-Paix. Courche-lettes
(Nord).
M. Pidou Léon,
56, impasse Corsart, Petite-Synthe
(Nord).
ST AT I ON D E D OU AI
M. Bailliez René, 3-7-62.
COU RCH ELETT ES
M. Deconinck Henri, 27-6-62.
RÉGI ON D E R EIM S
M. Le Coadou Jean-Marie, 17-7-62.
D É P ÔT D E C H AL L U Y
M. Fonty Achille, 9-7-62.
AG E N C E D E T OU L O U S E
M. Ménatory Jean, 10-8-62.
DÉP ÔT D E D ONG ES
Mme Vve Barbin Donatien, 19-8-62.
Mme Vve Peignet Jean, 11-8-62.
R AF F I N E R I E D E
DUNK ER QUE
M. Gady Louis. 7-9-62.
M. Defraeye Adolphe, 20-8-62.
R ÉG I ON D E N AN T E S
Mme Vve Simon Victor, 10-9-62
Nous assu rons les fami lles
des di spa rus d e la vive
sym pathie avec laquelle le
personnel de la S. F. BP
prend pa rt à leu r p eine.
59
TYPE DE FEMME M AURIT AN IEN NE ( PH OTO ARTIS).
LE TRAIT D'UNION OUEST AFRICAIN
MIFERMA
Depuis déjà deux numéros nous sommes en Mauritanie. Après avoir visité Port-Etienne
choisi pour l'évacuation du minerai de la Société MIFERMA, nous avons survolé le chemin
de fer en construction et la piste qui relie ce port à la mine. Cette mine nous allons
aujourd'hui la visiter ainsi que la ville que Miferma a fait surgir du désert qui l'entoure.
La piste rocailleuse d'Idjil défile à toute allure sous nos ailes. Un léger choc suivi d'un
mitraillage sur la coque du Cessna... Ce n'est rien, nous venons simplement de toucher
terre et des graviers de latérite sont projetés, comme avec une fronde, par les roues sur
la carlingue. Un panache de poussière rouge nous poursuit et nous signalerait à
l'attention des gens qui nous attendent si le bruit du moteur ne les avait déjà alertés. Mais
nous avons stoppé et la Land Rover de l'Agence BP/MlFERMA vient me « cueillir »
sous l'aile. Je prends contact avec l'aéroport Miferma : ici pas de somptueux bâtiments,
pas de terre-plein bétonné; mais le chapeau cow-boy légendaire et la cordialité
communicative de M. Légerot qui m'aide à embarquer dans la voiture. Nous devons
parcourir les 3 km qui séparent la piste d'atterrissage de la ville de Zouerate que l'on voit
au loin, toute blanche, se détachant sur la montagne de fer, la sombre Kedia d'Idjil, le
coffre-fort de la Mauritanie. En effet, les réserves de minerai s'y élèvent, autant du moins
qu'on puisse s'en faire une idée, (car tout le gisement n'a pas été prospecté en détail) à
environ 140 millions de tonnes d'un minerai très pur. C'est assez dire que la mine n'est
pas sur le point d'être épuisée.
60
Nous traversons d'abord la ville maure et les chameaux que nous dérangeons font
entendre des grognements peu satisfaits en se déplaçant maladroitement sur les trois
pattes libres que leur laisse leur entrav e. Quelques enfants sortent des tentes brunes
suivis de femmes drapées dans les cotonnades bleu nuit qui mettent en valeur leur
peau dorée. Nous n'accaparons que peu leur attention: qu'est-ce qu'une Land Rover
à côté des engins monstrueux qu'ils côtoient chaque jour. Nous rencontrons d'autres
femmes qui reviennent du puits, celles-ci plus brunes et qui ont le joli geste des
canéphores pour soutenir un bidon de 20 litres d'huile moteur, distrait de son usage
primitif pour servir à transporter l'eau. Aux yeux des Mauritaniens, ce liquide est
toujours précieux malgré la proximité de la ville Miferma et de ses puissantes pompes
qui v ont le chercher jusque dans les entrailles de la terre.
Mais nous voici aux premières maisons de Zouerate à double toits largement
débordants car la Mauritanie est un pays où l'ombre est rare.
M. Légerot s'est occupé de mon installation temporaire et je me repose quelques instants dans un logement destiné aux cadres que la Direction de la Mine a mis, avec son
amabilité habituelle, à ma disposition. Avec ses quatre chambres munies de conditionneurs d'air et, suprême luxe en Mauritanie, sa salle de bains à eau courante, il est
conçu pour abriter une famille entière y compris les enfants qui iront à l'école de
Zouerate comme ils allaient à celle de Cormeilles-en-Parisis.
L'heure du repas est arriv ée et nous nous dirigeons vers le Centre d'Hébergement de
Miferma géré par Héberma, Société spécialisée dans le ravitaillement et l'hôtellerie
en régions sahariennes. On m'explique les difficultés rencontrées dans l'acheminement des denrées périssables pour lesquelles, bien que des installations frigorifiques
soient prév ues, le voyage par camions de Port-Etienne à Zouerate était une rude
épreuv e. Cet état de chose a nécessité l'affrètement d'un avion Bristol qui fait la
navette entre la mer et la mine supprimant ainsi les pertes élevées enregistrées
auparav ant. La gaité règne pendant le repas et c'est au prix d'un réel effort que je sors
au soleil pour me rendre au pied de la mine jusqu'au dépôt BP qui érige ses deux bacs
de stockage aux côtés des fondations de la future centrale électrique qui sera ainsi
UNE BORNE KILO MÉT RIQU E A L'ÉCH ELL E
DU DÉSERT .
61
CHAMEL IERS A ZOUE RAT E (PHOT O
ART IS).
LES CH AMEAU X ENT RAV ÉS AVANCENT COMIQU EMENT SUR T ROIS
PAT T ES.
LE D ÉPÔT BP DE ZOU ERAT E A COT É
DE LA C ENT RAL E ÉLEC T RIQUE EN
CONST RUCT ION,
AU
FOND
LA
MONT AGNE D E F ER
alimentée avec la plus grande commodité.
M. Gueye Malick veille sur le bureau, le magasin et le garage du dépôt qui
tranchent par leur couleur claire sur l'ombre de la montagne. Montagne que nous
allons gravir pour voir l'extraction du minerai.
Par une route de 8 km, notre Land Rover nous hisse vers le sommet de la Kedia
au milieu d'un paysage désolé de pierres basaltiques étincelant sous le soleil. Je
suis surpris de trouver quelques arbres serrés autour d'un puits dans la passe de
Tazadit qui sert aux nomades venant de l'est pour traverser la mystérieuse Kedia.
Nous rencontrons sur notre route des engins monstrueux à l'échelle du relief :
pelles mécaniques, bulldozers, bétonneuses. La montagne résonne du
halètement des machines et du bruit des moteurs avec, de temps en temps,
précédée d'un grand silence, une explosion qui fait s'écrouler un pan de la
montagne minée pour recueillir l'hématite.
L'exploitation se fait à ciel ouvert et on escompte qu'à son maximum, c'est-à-dire
vers 1967, le volume extrait sera de 6 millions de tonnes par an.
Pour l'instant, en attendant que le chemin de fer en construction puisse
l'emmener jusqu'à la mer, le minerai est stocké dans une vallée voisine. Les
hommes s'affairent et courent autour des engins comme des insectes servant des
maîtres insatiables. Vision fantastique lorsque, dominant le chantier et les vallées
d'alentour, on mesure le contraste entre ce paysage cahotique et figé et cette
activité fébrile des hommes attaquant la montagne.
Mais il faut reprendre la piste si je veux embarquer à Fort-Gouraud, aéroport
classique le plus proche, desservi par Air Afrique. Nous avons 30 km de piste
latéritique à parcourir et sa poussière à avaler. La Land Rover les abat
gaillardement ; l'entraînement me les fait abattre tout aussi gaillardement avec
quelques jurons aux passages accidentés. Nous arrivons en trombe à FortGouraud par la rue principale bordée de boutiques en banco aux portes en tôle
ondulée, virons largement sur la gare routière où sont parqués dans un aimable
désordre camions et chameaux, ces deux vaisseaux du désert moderne. Jetons
un coup d'oeil au Fort militaire et nous stoppons à l'aéroport où je n'ai que le
temps de sauter dans le DC-4 qui, par Atar, Nouakchott, Saint-Louis, me ramène
à Dakar après cette visite si pleine d'enseignements. Le dernier souvenir que je
rapporte de Mauritanie est celui d'une énorme borne kilométrique avec, sur l'une
de ses faces, Atar 305 km, Dakar 1 300 km et, sur l'autre, Fort-Trinquet 400 km,
Casablanca 2 120 km. De quoi vous faire rêver...
62
SUR LA CÔTE
DE DAKAR
L'équipe de pétanque de notre Service Soutes, équipe chevronnée s'il en est, a
lancé un défi à la Région Dakar.
M. Baudin, Chef de Région qui a fait ses premières armes à la S.F. BP à
Marseille, suivi de M. Fabre, originaire de Toulon, ont relevé le gant.
C'est de cette sympathique compétition que nous donnons des impressions :
Les équipes étaient composées ainsi qu'il suit:
— Service Soutes : MM. Simon - Coletta - Savalle - Luteaud.
— Région Dakar: MM. Baudin - Fabre - Martin - Vincent.
Deux remplaçants étaient prévus, en cas de blessures dans les équipes, en les
personnes de MM. Roche et Aprin.
L'HEURE EST GRAVE... MAIS
NON, M. APR IN NE PR ET E PAS
SER MENT IL VIENT SIMPLEMENT DE L ANC ER SA BOUL E.
M. FA BRE...
NAISE.
A LA T OULON-
M. VIN CENT ÉTUDIE LE COUP
AVANT DE PASSER A L'ACT ION.
PRENON S NOS D IST ANC ES
MAIS PAS T ROP AU SÉR IEU X.
63
BP
ZOOM
OCCIDENTALE
EN
AFRIQUE
CETT E CLIENT E A L'AIR D E L'APPR ÉC IER (PHOT O COOK).
NOS FOYERS__________
NA ISSA NC ES :
Maty, fille de M. MENDY Ambroise, née le 18 mai 1962.
Deguère, fille de M. GAYE Mamadou, née le 19 mai 1962.
Demba, fils de M. KILE Bilaby, né le 16 mai 1962.
Mamadou, fils de M. CISSE Balla, né le 2 juillet 1962.
Dibero, fille de M. SOW Ibrahima, née le 17 juin 1962.
Khady, fille de M. DIONE Omar, née le 25 juillet 1962.
Christine, fille de M. APRIN, née le 3 août 1962.
Arnaud, fils de M. DERREAL, né le 20 août 1962.
Que les heureux parents trouvent ici l'expression de nos très sincères félicitations.
MA RIAGE :
M. Moïse CARDEAU de la Région Dakar, a épousé Mlle Flavie CARBASA,
le 30 juin 1962 à Dakar.
Tous nos vœux de bonheur aux nouveaux mariés.
64
CE CINQUANTE-SEPTIÈME NUMÉRO DU
TRAIT D'UNION A ÉTÉ RÉALISÉ PAR LE
SERVICE INFORMATION DE LA S. F. BP.
RÉDACTEUR EN CHEF : JEAN-LOUIS
MANDINAUD. ASSISTANT : JACQUES
SEMPÉ. SECRÉTAIRE DE RÉDACTION :
CHRISTIANE ÉPAULARD. LES PHOTOS ONT
ÉTÉ PRISES PAR : CENTRE CULTUREL
AMÉRICAIN. P.-J. CORSON. ROBERT
DOISNEAU.
INSTITUT
PÉDAGOGIQUE
NATIONAL JEAN SUQUET. JARDIN DES
MODES BERNARD UPNITZKI. CHARLES
JAULMES. STUDIO LEGENDRE. PHOTOS
FRANÇOIS MERLET. AGENCE RAPHO.
JEAN-PIERRE SUDRE. LES SERVICES
INFORMATION DES RAFFINERIES DE
DUNKERQUE ET LAVÉRA ET DE LA BRITISH
PETROLEUM CY LTD. LES SERVICES
PHOTOGRAPHIQUES DE LA S. F. BP ET DE
LA SOCIÉTÉ D'AFRIQUE OCCIDENTALE. LES
DESSINS ONT ÉTÉ EXÉCUTÉS PAR DROPY.
J.-P. GAUCHER, GRING. BOB PICARD.
MISE EN PAGE DE JEAN ABEGG ASSISTÉ DE
FRANÇOIS WEIL ET HENRI MOISAN. LA
REVUE A ÉTÉ COMPOSÉE. TIRÉE ET
BROCHÉE PAR L'IMPRIMERIE JULIEN
FRAZIER A PARIS. LES CLICHÉS SONT DES
PHOTOGRAVURES TROUVÉ ET SOPAPHO.
TIRAGE : 11500 EXEMPLAIRES.
Membre de l'Union
d'Entreprise de France
Dépôt légal N° 20.608
des
Journaux