En ligne - Anciens BP
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NUMERO 57 S O M M A I R E Notre couverture : Editorial ................................................................................................ 1 « Par ano x » micro-photographie BP dans le monde : l'Hovercraft ....................................................... 3 La mode à Lavéra ................................................................................ 4 Faites-le vous-même : le bricolage, par M. Belloncle .................... 6 Pétrole notre industrie : les carburants fusées, par X. Normand 10 Informations sociales : les prestations familiales, par G. Garcy 23 Itinéraire de week-end en Sologne, par G. Philippe ....................... 28 e Le pétrole dans le IV plan, par J. Breil ............................................. 36 A l'Ouest du nouveau .......................................................................... 44 BP mon village ..................................................................................... 46 Le T. U. Ouest Africain ...................................................................... 60 de J.-P. Sudre. Le Paranox anti-corrosif est un entrant additif dans la formule de certaines huiles Energol pour moteurs diesel. Ce produit nous a été fourni par le laboratoire de Gennevilliers après une sélection préparée par M. Rollin, chef du laboratoire. J.-P. Sudre a micro-photographié un centigramme de Paranox cristallisé à chaud sur une mince plaque de verre. L'image a été volontairement tirée en négatif afin d'accentuer le graphisme cellulaire de la matière. Une douzaine de préparations (produit étalé à chaud sur lamelles de verre) ont été effectuées simultanément, chacune ayant par la suite subi un temps de refroidissement différent dans le but d'obtenir le plus grand nombre d'états cristallisés possible. L'image * qui est proposée est l'une des nombreuses expressions du Paranox, « modèle » d'un genre peu courant (il bougeait sans arrêt) qui malgré un très mauvais caractère Les éléments du T. U. Nord-Africain nous étant parvenus trop tardivement, nous n'avons pu les faire figurer dans ce numéro. Nous prions nos lecteurs et particulièrement ceux d'Afrique du Nord de bien vouloir nous en excuser. s'est laissé quand même photographier au 1/5 de seconde. L'infiniment petit de la technique * réserve encore bien des surprises à l'artiste. Notre couverture veut en être la preuve... et le commencement d'un art nouveau à l ' é c h e l l e des connaissances de l'homme du 20e siècle. Dans l'article de M. X. Normand " Les carburants fusées", une coquille typographique s'étant glissée, il faut lire en page 20, :§ Les réacteurs à propulsion directe, ligne 7 : 2 000°K ; 2 è m e c o l o n n e l i g n e 1 0 : 2 0 0 0 ° K ligne 14 : 5000°K, au lieu de °C E D I T O R I A L Vous lirez ces lignes au moment où s'accomplira le renouvellement de nos Comités d'Etablissements et de notre Comité Central d'Entreprise parvenus au terme de leur mandat de deux ans et aussi le renouvellement annuel de nos Délégations du personnel. Ce que je tiens à vous dire en cette circonstance n'a rien de nouveau. Nous avons, mes collègues de la Direction Générale et moi-même, en de nombreuses occasions, par des moyens divers, nettement précisé la position de notre Société à l’égard des Comités et Délégations. Le rappel que j'en fais aujourd'hui me paraît pourtant nécessaire tant sont grands et sérieux l'intérêt et l'attention que nous portons à ces organismes. Et quelle meilleure tribune pourrais-je trouver que le Trait d'Union pour m’adresser à tous les membres de l'équipe de la S.F. BP ? Les Comités et Délégations ont été institués il y a un peu plus de 15 ans. Leur action a déjà donné chez nous d'appréciables résultats, elle en donnerait de plus notables encore si notre personnel, dans toutes ses catégories, voulait bien s'intéresser plus vivement à leur constitution et à leur fonctionnement. Pour que nos Comités et Délégations représentent exactement notre personnel — et nul plus que moi ne souhaite qu'il en soit ainsi — il faut qu'à l'occasion des élections tout l'ensemble de ce personnel manifeste son choix par son vote et il faut aussi que, dans les conditions prévues par la loi, ceux qui sont capables de recueillir la confiance de leurs camarades et de participer fructueusement aux travaux de ces organismes n'hésitent pas à se porter candidats. Je demande donc et de la façon la plus pressante : — à tous les membres de notre personnel de voter lors des prochaines élections. Ne pas voter c'est s'abstenir de prendre 1 parti dans une question importante qui concerne les intérêts de chacun et de chacune d'entre vous; — à ceux et celles qui sont prêts à assumer les fonctions de membre de Comités ou de Délégations de ne pas hésiter à le faire savoir aux organisations syndicales intéressées et ceci est valable aussi bien pour nos Cadres et Agents de Maîtrise que pour nos Employés et Ouvriers; — à ceux enfin qui ont du personnel sous leurs ordres de ne pas freiner, mais au contraire d'encourager les candidats éventuels. Le rôle et la tâche des délégués et membres des Comités ne sont pas de tout repos. Ils imposent en plus du travail professionnel des charges souvent lourdes, parfois ingrates. Ceux et celles qui acceptent de les assumer avec le souci de contribuer utilement à l'œuvre commune méritent notre appui à tous, même si l'exercice de leurs fonctions électives apporte parfois une certaine gêne dans le travail quotidien. Beaucoup — beaucoup plus sans doute que nombre d'entre vous ne le pensent — a été accompli chez nous grâce à notre collaboration avec nos Comités et Délégations. Pour ne prendre qu'un exemple, l'association du Comité d'Etablissement du Siège Social à l'étude de diverses questions concernant notre prochaine installation à Courbevoie s'est montrée fort utile et bien entendu ce Comité aura, d'ici le printemps prochain, à nous aider encore dans le même domaine. Quant à notre Comité Central d’Entreprise, la lecture des comptes rendus de ses réunions — que vous recevez tous — devrait convaincre les plus sceptiques de l'influence réelle qu’a eue son action. Aussi mon dernier mot sera-t-il pour remercier très sincèrement ceux et celles qui, dans nos Comités et Délégations, terminent actuellement leur mandat, pour souhaiter aussi la bienvenue à ceux et celles qui, élus ou réélus, vont bientôt constituer les nouvelles représentations de notre personnel et avec qui j'espère que notre collaboration sera confiante et féconde. J . HURÉ Président Directeur Général 2 U N NOUVEAU MODE DE TRANSPORT est L’HOVERCRAFT né en Angleterre : l'Hovercraft. Plusieurs versions sont actuellement à l'étude, l'une d'entre elles le Vickers VA-3 est entrée en service cet été du 2 juillet au 16 septembre entre Rhyl et Wallasen, localités distantes de 25 km, situées sur la Mer d'Irlande non loin de Liverpool et séparées par l'estuaire de la Dee. L'Hovercraft se déplace sur un coussin d'air ce qui lui permet d'évoluer aisément sur terre et sur mer et de « survoler » sans danger neige ou glace, terrains sablonneux ou marécageux. Pesant 10 tonnes le Vickers VA-3 transporte 2 membres d'équipage et 24 passagers (ou 2 tonnes de marchandises) à la vitesse de 60 nœuds. Lorsqu'il s'appuie sur un terrain solide, il évolue à une hauteur de 20 cm. Sur mer agitée et à grande vitesse il « vole » à une altitude de 60 à 90 cm. Entre le 20 juillet et le 16 septembre, le Vickers VA-3 a consommé 272 000 litres de kérosène BP. Les huiles et graisses utilisées dans l'Hovercraft ont été fournies par notre Société qui poursuit dans ses laboratoires l'étude des produits nécessaires à son fonctionnement. Un Vickers VA-4 est en projet. Il pèsera 100 tonnes, transportera 50 tonnes de charge utile à une altitude de 1 mètre, et à une vitesse de 70 à 80 nœuds. L'Hovercraft est promu au meilleur avenir. On envisage son utilisation dans le cadre de recherches pétrolières effectuées en plein désert ou dans des zones marécageuses difficiles d'accès. 3 DU FROU FROU DANS LE PÉTROLE Lavéra, jardin des modes (1) ! Dans ce décor de raffinerie avec ces tours alambiquées au reflet brutal de l'acier, dans ce monde industriel dont les centaines de cadrans des salles de contrôle auscultent jour et nuit les battements de cœur du géant pétrole, imaginez que surgissent tout à coup la tendre élégance de fragiles silhouettes parées des dernières nouveautés de la mode féminine... Alors par la grâce de cette présence insolite tout devient différent... frou frou dans le pétrole, falbala dans le reforming : le mariage pétrole haute-couture est consommé. Cette année la mode d'hiver sera pétrolière : la ligne générale sera platforming avec un soupçon de topping pour la poitrine, la taille sera cracking, la silhouette restant plutôt furfurol. Les couleurs recherchées seront chaudes, celle qui s'imposera sera un mélange de fond de bac n° 2 et de mazout séché. Les tendances pour l'après-midi seront vert viscostatic, blanc antigel pour le soir, les déshabillés du matin s'inspireront de paraffines à fleurs. La mode d'hiver se présente bien... avec cependant un peu de zoom dans les voiles. (1) Jardin des Modes, publication mensuelle n°489, septembre 1962. Présentation de la mode d’hiver dans le cadre de la raffinerie BP de Lavera. 5 FAITES-LE VOUS-MÊME* PAR LA MAIN BIEN POSÉE A PLAT . LA SC IE ENGAGEE AU BON ENDRO IT ; L E BRICOL EUR VA D EVEN IR UN CR ÉATEUR. MICHEL BELLONCLE Belle ouvrage, où es-tu ? Tu es, c'est évident, dans ces réalisations dont le monde d'aujourd'hui époustoufle ses habitants. Voici des barrages, des ponts inimaginables, des tours qui semblent fragiles et sont des colosses, des centrales où l'imagination elle-même se perd, des usines dont le débit défie les chiffres, des puits sousmarins, des astres artificiels qui contiennent tout, sauf l'adjectif qui les qualifiera, des cerveaux électroniques... Tout cela est admirable. Pour y parvenir, des milliers d'exécutants aux consignes limitées, et des centaines d'autres qui sont des calculateurs, et point des danseurs. Et quand ces travailleurs de chantiers, d'usines, de bureaux, d'ateliers peuvent s'appartenir, que trouventils? Des ensembles uniformes, des points de vue semblables, des transports qui méritent bien le nom de commun. Les distractions aussi sont communes et les conforts se ressemblent. Il n'est pas jusqu'aux vacances qui ne soient souvent taillées dans le même moule. Et lorsqu'on apporte chez soi l'objet qui fait gai, on sait que cet objet qui a plu en vitrine possède en rayon des tas de frères jumeaux. Les modèles uniques coûtent des millions, comme le tirage limité, en librairie, est justement.,, limité. Alors? Cela, on l'a dit et redit. On a enquêté là-dessus, fait des reportages souvent fort attristés. Des instituts savants ont tiré des statistiques. Les autorités en ont souci. Mais on ne va pas à contre-courant du temps. Souper aux chandelles est drôle, mais c'est lorsque c'est rare et voulu : c'est moins amusant en cas de panne. Faire du cheval est devenu un sport et les vélos disparaissent La fabrication d'artisan amoureusement polie est allée rejoindre la marine à voile et les lampes à huile. Laissons les vieillards de tous âges gémir sur l'époque, comme ils *SANS VOUS TAPER SUR LES DOIGTS... 6 N'ALLEZ SURTOUT PAS LUI DIRE UN JOUR QUE SON PONT N'EST PAS BIEN PEINT! auraient gémi en n'importe quel siècle. Ce qui ne signifie pas se résigner à une quelconque robotisation. Il faut s'en préserver tout en jouissant bellement des avantages du présent. Mais comment? La vieille locution parle de raison garder. Ajoutons : originalité garder. Tout le monde, bien sûr, ne peut pas enfanter une œuvre immortelle. Voyons les choses plus humblement. Le travail manuel est là, qui nous offre toutes ses ressources. Il n'est que de voir dans leur petit atelier personnel l'ouvrier fatigué, l'employé à la tête pleine de chiffres, l'intellectuel. S'ils améliorent leur chez eux et l'embellissent, ils en tireront jouissance. Entendonsnous : il ne s'agit pas de fabriquer à la grosse d'affreux vide-poches ou des cache-pots sans séduction, mais de bien s'occuper à des travaux qui exigent recherche, goût, personnalité et, pourquoi pas, art. Et cela s'apprend, avec seulement quelques dispositions de base — qu'on possède parfois sans savoir qu'on les a. Il ne s'agit pas davantage de se surmener à ce travail, ce qui serait sa négation, ni d'en espérer des rentes... Remarquons bien que les mouvements de jeunesse et les écoles ont à leur programme les travaux manuels ; il ne s'agit pas seulement de faire tenir sages les enfants, mais bien de leur enseigner à retrouver la beauté des formes, l'harmonie, à éclaircir leur jugement au milieu des affiches, des bruits, des couleurs qui nous égarent. Au contact des matières simples et belles, l'homme reprend son équilibre et n'est plus un numéro. C'est tellement vrai que dans les cas graves comme en psychiatrie, le travail manuel entrepris et continué est utilisé. Ironie des choses : ce qui était considéré comme une peine il y a cent ans devient une distraction et une culture. Des centres spécialisés nous proposent leur aide. UN PÉPÉ BRICOLEUR OU UN GRAND-PÈRE VOLANT? 7 BRICOLAGE (à la manière de Jac ques Prévert). UN BUFFET HENRI III UNE CASQUETTE DE LA RATP UN SABOT DE BOIS UN-CE-QUI-FAUT POUR TAPER UN ŒIL ATTENTIONNÉ UN MEGOT BIEN MÂCHONNÉ UN TONNELET OUSQU’IL Y A D'LA GOUTTE A BOIRE ET HARDI SUR L'ÉVIDOIR ET FAITES CHAUFFER LA COLLE POUR LA BRICOLE! En voici, au long de l'alphabet, fonctionnant chacun dans la formule qui lui est propre, Et ne leur demandons pas autre chose que ce qu'ils proposent. AT EL I ERS ÉDUCAT I F S DU CL AI REAU Chevreuse - Seine-et-Oise - Tél. : 663 à Chevreuse At el i ers: menuiserie, vannerie, tissage, travail du fer, cartonnage-gainerie, poterie, reliure, sérigraphie, marionnettes, sculpture sur bois, photographie, améliorations de l'équipement musical, aménagement du foyer. Le Claireau se propose d'enseigner un métier, de renouer avec l'artisanat. C'est une technique d'adultes. Age minimum : 18 ans. Peuvent participer : isolés et groupements, toute personne préoccupée de ces questions, ménages voulant aménager leur logis. Il vient une grande moyenne d'éducateurs, de responsables, de cadres de collectivités, de professeurs. Ces élèves peuvent adapter les techniques pour les enseigner aux enfants. Les stages sont de 10 jours ; il y en a environ 20 par an. Entre ceux-ci, des week-ends sont prévus pour ceux qui ne peuvent participer aux stages. Internat. Des élèves du Claireau ont fondé, par suite, des ateliers locaux, particulièrement des entraineurs délégués par les comités, et qui en ont érigé dans les entreprises. LE SOURIRE DE L'HOMME QUI AIME LA « BELLE OUVRAGE ». 8 C E NT R E S D' E NT R AI N E M E NT A U X M É T H O D E S D' É D U C A T I O N A C T I V E Délégation Générale : 6, rue Anatole-de-la-Forge, Paris-17e - Tél. : GALvani 08-32 La formation est donnée à ceux qui se proposent d'être moniteurs de jeunes, soit pendant leur temps libre, soit en permanence. Les Centres d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active ont à leur programme un grand nombre de matières. Celles qui nous intéressent aujourd'hui sont : travaux manuels d'initiation artistique et travaux manuels d'aménagement. Elles sont enseignées dans des stages d'internat dont la durée varie entre 10 et 15 jours, en divers lieux de France. Age requis : 18 ans minimum. V I E AC T I V E 20, rue Guersant, Paris-17e - Tél. ETOile 49-16 Vie Active forme aussi uniquement des moniteurs de travaux manuels éducatifs qui, à leur tour, les enseigneront aux jeunes. Des parents peuvent participer s'ils sont désignés par un comité de parents. Il s'agit de travaux exécutables à domicile, avec petit matériel. Ateliers: masques et marionnettes, cartonnage, reliure scolaire, vannerie, tissages variés, modelage et moulage, sculpture sur bois, menuiserie, impression sur tissu, travaux de petits enfants. On distingue : 1° - Cours du soir (9 par trimestre). 2° - Stages de 10 jours pendant les congés scolaires. Pour ces 2 formules, âge minimum : 18 ans. 3° - Ecole de moniteurs — durée : l'année scolaire ; prochaine rentrée : 15 octobre. Diplôme en sortie de cours. Age minimum : 20 ans. Internat pour les § 2° et 3°. Ces centres, dont la fréquentation est mixte, renseigneront sur les questions posées dépassant cet exposé. Ils envoient sur demande un exemplaire de la revue que chacun édite : Ateliers Educatifs du Claireau : Arts Ménagers. Centres d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active : Vers l'Education Nouvelle. Vie Active : VA (Vie Active). Ils possèdent leur formule propre. Les deux derniers, en particulier, s'adressent aux éducateurs. Tout le monde n'appartient pas à cette catégorie. Mais si nous disposons de loisirs, pourquoi ne pas profiter de cette double occasion : apprendre des techniques nouvelles pour soi, et les apporter à autrui? Localement, quantité de cours vont s'ouvrir, que les municipalités organisent. La mauvaise saison incite aux travaux d'intérieur. Si nous allions nous informer ? C'EST TELLEMENT MIEUX SI VOUS LE FAITES VOUS-MÊME. 9 UNE CONFÉRENCE DE M. XAVIER NORMAND SUR LES CARBURANTS FUSÉES Le Trait d'Union est heureux de publier ci-dessous un article qui reproduit le texte d'une conférence faite par M. Xavier Normand aux Ingénieurs de nos Services de Raffinage. Les fusées constituent un sujet d'une actualité incontestable et personne, quel que soit son degré de connaissance... ou d'ignorance des choses de la technique, ne peut s'en désintéresser tant sont grandes les promesses... ou hélas les menaces, que ces engins peuvent contenir pour notre futur. Cet article est le dernier qu'aura donné au Trait d'Union M. Normand pendant sa période d'activité à la S.F. BP puisqu'il a pris sa retraite à fin septembre 1962, c'est-à-dire avant la parution du présent numéro. Nous espérons bien d'ailleurs que, malgré sa retraite, M. Normand acceptera de donner au Trait d'Union d'autres articles où nous retrouverons toujours avec plaisir ce style aisé et élégant que vous avez eu à différentes reprises l'occasion d'apprécier . Les récentes promenades autour de la terre des astronautes Glenn, Carpenter et Shirra ainsi que les rondes encore plus spectaculaires de Nicolaïef et de Popovitch ont remis les fusées spatiales en pleine actualité et j'ai donc pensé vous intéresser en vous parlant de la propulsion de ces fusées. Ce sujet touche d'ailleurs par plus d'un point l'industrie du pétrole à qui l'on demande encore, en de fréquentes occasions, de préparer des combustibles utilisables pour cette propulsion. Mais les choses vont si vite, les besoins d'une puissance de plus en plus concentrée sont si grands, qu'on se demande si les moyens que peuvent apporter nos raffineries ne vont pas être rapidement dépassés. C'est qu'en effet la puissance unitaire demandée aux moteurs de propulsion croît plus vite que la place qu'on peut leur réserv er sur les engins spatiaux. Or, la concentration d'énergie que l'on peut obtenir avec les produits du pétrole est assez limitée. La fusée Vanguard, qui a mis sur orbite le premier satellite américain, recevait à son premier étage une poussée d'une trentaine de tonnes. Atlas, qui a transporté Carpenter CI-D ESSU S : PRE MIÈRE FU SEE SAT URN C-1 EN CON ST RUCT ION A HUNT SVILLE (ALABAMA). PAGE SU IVA NT E : MOT EUR A L'ESSAI D'UN E FU SÉE S AT URN PLACÉ A L' INT ER IEUR D'UNE T OUR DE R EGLAGE ÉQU IP ÉE D'IN ST RUMENT S PER METT ANT DE MESURER LA D IR ECT ION D E LA POUS SÉE DU PROPU LSEUR. 10 27 OCTOBRE 1961. PREMIER LANCEMENT A CAPE CANAVERAL DE LA FUSEE SATURN C1. CETTE FUSÉE, QUI NE COMPORTAIT QU'UN PREMIER ETAGE RÉEL. ÉTAIT PROPULSÉE PAR 8 MOTEURS, DONT 4 ORIENTABLES. DÉGAGEANT AU TOTAL 680 T DE POUSSEE. AVANT LA FIN DE 1964, 10 LANCEMENTS DE SATURN C1, AURONT ÉTÉ EFFECTUÉS. A PARTIR DU CINQUIÈME LANCEMENT LES FUSÉES SATURN C1, SERONT ÉQUIPÉES D'UN DEUXIÈME ÉTAGE RÉEL QUI SERA PROPULSÉ PAR 6 MOTEURS ORIENTABLES DE 42 TONNES DE POUSSÉE TOTALE. à 200 km du sol avant qu'il ne fasse ses 3 tours autour du globe, recevait une poussée de 176 tonnes. Des essais sont faits en ce moment aux Etats-Unis sur la fusée Saturn dont la poussée, toujours au premier étage, est de 680 tonnes et on annonce déjà le projet Nova pour les années prochaines où la poussée sera de... 5 500 tonnes. Le très court exposé que je vais vous faire n'a la prétention que de vous donner un simple aperçu sur les grandes lignes des solutions adoptées jusqu'à présent et sur les voies dans lesquelles les chercheurs semblent s'orienter. Il reste en effet à trouver le moyen de concentrer considérablement et d'une manière *COMBURANT Corps permettant la combustion d'un carburant (ex. : Oxygène). *MASSE MOLÉCULAIRE Somme des poids atomiques des éléments (atomes) constituant une molécule (exemple : Eau : H20 = 1 x 2 + 16 = 18). *POINT DE CONGÉLATION Température à laquelle un corps passe de l'état liquide à l'état solide (exemple : 0°C pour l'eau). *STATO-RÉACTEURS Propulseur à réaction constitué par une tuyère thermopropulsive ne comportant aucun organe mobile. L'air qui y pénètre est comprimé par l'avancement même de l'engin, et se combine avec le carburant qui y est injecté. Les gaz de combustion se détendent ensuite avec violence dans la partie terminale en provoquant l'effet de réaction qui propulse l'avion. Les stato-réacteurs sont des moteurs conçus pour les grandes vitesses. Ils nécessitent pour leur amorçage une force de propulsion auxiliaire : fusée de décollage, catapultage ou lancement à bord d'avion porteur. *HALOGÈNES Corps simples (c'est-à-dire susceptibles d'aucune décomposition chimique) appartenant à la famille du chlore. Ces corps se combinent avec l'hydrogène pour former des hydracides puissants présentant entre eux les plus grandes analogies (acide chlorhydrique, acide fluorhydrique). *POIDS MORT Partie de la fusée qui ne concourt pas à la fourniture d'énergie propulsive. Cette partie comporte notamment la «structure» de la fusée qui doit rester suffisamment résistante pour encaisser les charges au soi et en vol et garder une certaine rigidité. *CHAMP ÉLECTRO-MAGNÉTIQUE Région de l'espace dans laquelle se manifeste un phénomène électromagnétique mettant en cause l'action réciproque d'aimants et de courants. *IONISER Transformer des particules en ions (atomes ou groupement d'atomes portant une charge électrique). utilisable, les énergies disponibles sur la fusée pour sa propulsion. Il n'y a pratiquement pas de documentation disponible sur ce qu'ont fait les Russes et nous n'avons presque rien trouvé non plus sur les travaux des services militaires français qui expérimentent des fusées à Colomb-Béchar au Sahara. Mais il y a heureusement quelques articles de revues techniques sur les expériences passées des Américains et quelques vagues indications sur leurs projets futurs. C'est de cela dont je vais vous entretenir. LES PROPERGOLS Les propergols utilisés actuellement sont constitués d'un élément combustible et d'un élément comburant* qui, en se combinant entre eux, dégagent des gaz à haute température. Il se passe avec les propergols une réaction analogue à la combustion de l'essence d'automobile avec l'oxygène de l'air qui produit de grands volumes d'anhydride carbonique et de vapeur d'eau à une température assez élevée, mais comme dans la plus grande partie de l'espace où opèrent les fusées il n'y a pas d'oxygène, on conçoit que ces engins doivent emporter à la fois comburant et combustible. La réaction de l'un avec l'autre devra souvent être amorcée par une élévation artificielle de la température en un point, mais il peut arriver qu'elle soit spontanée au contact des 2 corps. Ceux-ci portent alors le nom d'hypergols. Critères de qualité des Propergols Le produit de la réaction doit communiquer à la fusée la plus forte poussée possible. Or, le calcul montre que cette poussée varie comme la vitesse de sortie des gaz de réaction et que cette dernière est elle-même proportionnelle à ¥ T/M, T étant la température absolue des gaz à leur sortie et M leur masse moléculaire*. Il s'ensuit donc qu'il faudra élever au maximum la température des gaz et faire en sorte que leur masse moléculaire soit aussi faible que possible. Une autre considération, dont on doit tenir le plus grand compte aussi, est celle du poids de propergol à utiliser pour obtenir une poussée déterminée pendant un temps donné. La consommation spécifique d'un propergol est le rapport entre la quantité consommée en kg par seconde et la poussée (en kg) à laquelle il donne naissance. En fait, on considère plus volontiers l'inverse de la consommation spécifique que l'on désigne sous le nom d'impulsion spécifique et qui devra être la plus élevée possible. Celle-ci qui est le quotient de kg par des kg par seconde s'exprime finalement en secondes. Ce sont là les critères de qualité les plus importants, mais il faut en outre que le point de congélation* des 12 CHAIN E DE MONT AGE D E LA NORT H AMER IC AN AVIAT ION OU SONT CONST RUIT S LES MOT EUR S FU SÉE DEST IN ÉS A ÉQU IP ER LES FUS ÉES SAT URN. constituants du propergol, s'ils sont liquides, soit inférieur à —70° en raison des basses températures qu'ils rencontreront dans l'espace. Il sera souhaitable également qu'ils aient la plus forte densité possible de manière à diminuer leur volume pour un poids donné. Enfin, ils ne devront pas être trop corrosifs pour les réservoirs et les tuyères. On a déjà utilisé de nombreux types de propergol et pour les décrire il est commode de les grouper suivant leur état physique en propergols liquides, solides ou hybrides, ces derniers comportant une partie solide (le combustible) et une partie liquide (le comburant). A - PROPERGOLS LIQUIDES I – Combustibles Ce sont les Allemands qui, les premiers, ont utilisé à grande échelle des propergols liquides pour la propulsion des V2. Le combustible en était l'alcool éthylique et le comburant l'oxygène liquide. La fabrication de l'alcool éthylique, son stockage et son emploi ne posaient aucun problème difficile à résoudre. Ce combustible à dû cependant être abandonné depuis car son impulsion spécifique inférieure à 200 secondes est trop faible pour les fusées spatiales. Un notable pas en avant fut accompli avec l'emploi du kérosène qui conduit à des températures de combustion et des vitesses d'éjection plus élevées. Son impulsion spécifique avec l'oxygène liquide est de l'ordre de 230 secondes et il a été possible ultérieurement de l'amplifier par adjonction au kérosène d'hydrures de bore (diborane B 2 H 6 , pentoborane B 5 H 9 ...). Ces derniers produits ont des pouvoirs calorifiques de 50 à 70% supérieurs à celui du kérosène. On a donc construit aux U.S.A. des installations importantes pour la production des boranes, mais elles n'ont pas été aussi utilisées pour la préparation des propergols qu'on aurait pu le penser au premier abord. Il n'a pas été non plus possible d'envisager leur emploi dans les turboréacteurs d'avions, ni les moteurs d'automobiles car leur combustion laisse des cendres abrasives qui provoqueraient des usures extrêmement rapides des pales de turbine ou des cylindres des moteurs. Par contre, ils gardent tout leur intérêt pour les stato-réacteurs* montés sur certains avions. Le kérosène additionné de boranes a été utilisé cependant très fréquemment dans un récent passé. C'est ce mélange qui a propulsé le premier étage de la fusée Vanguard et probablement de plusieurs autres porteuses de satellites. En même temps que le kérosène, on a utilisé divers autres combustibles tels que l'ammoniac, la térébenthine et l'hydrazine qui, associés à des comburants appropriés, ont donné souvent de remarquables résultats. Depuis quelque temps, on utilise beaucoup l'hydrogène liquide qui conduit à des impulsions spécifiques bien supérieures à celles que donne le kérosène, même additionné de boranes. En effet, la réaction de l'hydrogène avec les comburants usuels engendre beaucoup de chaleur et les gaz résultant de la combustion sont très légers. La v apeur d'eau produite avec l'oxygène, par exemple, est 2 fois et demie plus légère que l'acide carbonique produit à partir du carbone des hydrocarbures. Nous aurons donc une valeur élevée pour notre T ¥ / M d'autre part, les impulsions spécifiques obtenues avec l'hydrogène seront largement supérieures à 350 au lieu de 230 avec le kérosène. Il convient de dire cependant que l'emploi de l'hydrogène liquide pose des problèmes très difficiles à résoudre du fait de son bas point de liquéfaction (—253°C). Le métal des récipients de stockage, de transport et d'utilisation, devient extrêmement fragile à cette basse température. D'autre part, la conservation de l'hydrogène à l'état liquide, entre le moment où il est fabriqué et celui où il est utilisé, n'est pas aisée à réaliser. On y parvient cependant en prenant des précautions spéciales au cours des manutentions et en utilisant toujours des récipients à double paroi type 13 Dewar. On améliore d'autre part assez sensiblement la stabilité de l'hydrogène liquide en prenant le soin de le préparer sous la forme p ara. La molécule d'hydrogène qui résulte de l'association de 2 atomes peut se présenter sous deux formes (para et ortho). Dans la première, les spins des 2 protons sont parallèles et dans la seconde, ils sont antiparallèles. Autrement dit, les protons tournent dans le même sens dans le premier cas (para) et en sens inverse dans le second (ortho). La température d'ébullition de ces deux formes d'hydrogène est très légèrement différente (0°2) gène liquide contiendra moins de 5 % de la forme ortho. On montrera bien l'intérêt de l'hydrogène liquide en indiquant qu'il a été possible en employant ce combustible dans une fusée du type Centaure, de satelliser un véhicule spatial de 680 kg sur une orbite de 24 heures. La même fusée utilisant le kérosène n'aurait permis de placer sur la même orbite qu'un v éhicule de 340 kg, soit exactement la moitié. L'hydrogène liquide spécial pour les fusées ne doit pas contenir plus de 2 parties par million d'impuretés et, à notre connaissance, il est actuellement fabriqué dans deux MAR IN ER II, VAIS SEAU SPAT IAL AMÉR ICAIN L ANC É AVEC SUCC ÈS LÉ 27 AOUT DERN IER EN D IRECT ION DE VÉNU S. EFFECT UE EN CE MO MENT UN LONG VOYAG E DE 29 0 MILLIONS D E KM. VERS L A MI-D ÉCE MBRE IL PASSER A A ENVIRON 1 5 000 KM D E VÉNUS. IL DEVIENDR A ENSU IT E UN SAT ELL IT E DU SOLEIL. MAR IN ER II A DÉJÀ FOURN I D E T RÈS INT ÉRES SANT ES INFOR MAT IONS SU R LES MÉT ÉORIT ES. LES VENT S COSMIQU ES ET C. de l'une à l'autre et c'est la forme para qui est stable à la température d'ébullition de l'hydrogène. Lorsqu'on liquéfie ce gaz, l'orthohydrogène se transforme donc en parahydrogène, mais cette transformation est lente en l'absence de catalyseur, de sorte que si on ne prend pas la précaution d'accélérer au préalable cette conversion, on obtient de l'hydrogène liquide contenant encore près de 75 % d'orthohydrogène. Celui-ci se transforme alors plus ou moins rapidement en parahydrogène en dégageant de la chaleur, ce qui entraîne une certaine évaporation d'hydrogène liquide. Afin d'éviter cette évaporation, on fait passer l'hydrogène sur de l'hydroxyde de fer qui catalyse la transformation de l'orthohydrogène en para hydrogène, de sorte que, finalement, notre hydro- raffineries californiennes dont la capacité globale en produit de cette qualité est d'environ 1 000 tonnes par mois. D'autres combustibles sont à l'étude en ce moment. Citons le l i t h iu m, le n i t ro mét h an e, le cyan ogèn e et certains h yd ru res d 'az o te. Il semble qu'aucun de ces corps ne pourrait conduire à une impulsion spécifique aussi forte que celle de l'hydrogène, mais leur emploi serait beaucoup plus commode et ils donneraient en tout cas de meilleurs résultats que le kérosène, même additionné de boranes. Il - Co mb u ran t s Nous avons vu tout à l'heure que le comburant des V2 était l'o xyg èn e l i qui d e. On a essayé un 15 oxydant plus puissant avec l’ozone dont la molécule contient 3 atomes d'oxygène. Il n’a pas encore été possible cependant de l'employer seul car c'est un corps très explosif en présence de traces d'impuretés organiques ou minérales. Son emploi en dissolution jusqu'à 30% dans l'oxygène atténue considérablement les dangers d'explosion et la substitution de ce mélange à l'oxygène liquide dans un propergol dont le combustible est le JP.4 par exemple, permet d'accroître de 160 m/s la vitesse d'éjection des gaz de la fusée. D'autres corps que l'oxygène ou l'ozone sont susceptibles de se combiner avec les combustibles en produisant des gaz à haute température. C'est le cas des halogènes* en général et du fluor en particulier. Les produits de la réaction du fluor avec les combustibles sont plus stables que ceux de l'oxygène et aux hautes températures des produits dans la tuyère d'éjection, il ne peut y avoir un renversement de réaction tel qu'on le constate généralement avec l'oxygène: 2 H 2 + 0 2 , ĸ ĺ 2 H2 0 La décomposition de l'eau qui vient d'être formée, consomme des calories. Elle limite donc la température maximale que l'on peut obtenir et, par suite, la poussée effective. Des essais très concluants ont été faits récemment aussi avec l'oxyde de fluor F 2 O. Son point d'ébullition est de -145°C, ce qui permet d'envisager son emploi liquide sans trop de difficultés. Il fournit de bonnes performances, aussi bien avec les combustibles contenant du carbone qu'av ec les autres et il possède une densité élevée, ce qui permet de construire des engins compacts et ayant un faible poids mort*. On l'a surtout associé avec la monométhyl-hydrazine additionnée de diborane avec lequel il donne des réactions hypergoliques. L'oxyde de fluor a aussi l'avantage sur le fluor de ne pas donner de vapeurs corrosives d'acide fluorhydrique en présence de vapeur d'eau. Sa préparation fait appel à l'action du fluor sur la soude caustique : 2 F 2 + 2 NaOH ĺ 2 NaF + F 2 0 + H 2 0 Son prix de revient est actuellement de 700 NF par kg, mais si les quantités à fabriquer dev enaient importantes, on pense que ce prix pourrait être abaissé entre 30 et 50 NF par kg. En dehors de l'oxygène, de l'ozone et du fluor, qui ont été de beaucoup les plus utilisés, citons comme autres comburants l'acide nitrique, l'eau oxygénée et le trifluorure de chlore. Ce dernier employé avec de l'hydrazine comme combustible a conduit à un propergol d'impulsion spécifique élevée (372). B - PROPERGOLS SOLIDES L'ancêtre des propergols solides est la poudre noire que les Chinois utilisent pour lancer les fusées depuis plus de 5 000 ans. On peut classer en deux catégories les propergols solides employés actuellement suivant qu'ils sont homogènes ou composites. I - Propergols homogènes Ce sont des poudres dans lesquelles le combustible et le comburant sont mêlés en une seule ENG IN AT LAS EN CONST RUCT ION A SAN D IEGO (CALIFORNIE). L ES FU SÉES AT LAS L ANCÉES DE PU IS I957 NE CO MPORT AIENT QUE DEU X MOT EURS FUS ÉE. SUR CETT E VERSION UN T ROISIÈME MOT EUR, CELU I DU CENT RE. A ÉT É AJOUT É. phase solide. La poudre américaine comprend par exemple 51 % de nitrocellulose, 43% de nitroglycérine et 6% de divers produits, plastifiants, stabilisants, ces derniers, comme la diphénylamine, réduisant la vitesse de combustion. La poudre russe comporte 56% de nitrocellulose, 28% de nitroglycérine et 16% de divers produits plastifiants et stabilisants. Les chiffres correspondants pour la poudre française sont 66%, 25% et 9%. Il - Propergols composites Ces propergols se présentent sous la forme d'un mélange dans lequel le combustible et l'oxydant constituent deux phases bien distinctes. Si nous examinons les réalisations récentes, on constate que le comburant est constitué souvent par des sels de métaux légers: nitrates ou perchlorates de sodium, potassium, ou ammonium, surtout les perchlorates d'ailleurs. On fait d'actives recherches sur les sels solides de lithium, tout comme pour les propergols liquides. 17 Quant au combustible, il doit avoir un bon pouvoir calorifique et ne pas donner lieu à des blocs de propergol trop friables. On choisira donc, soit des résines telles que le polyuréthane ou le polybutadiène ou des matières plastiques telles que les polyesters auxquels on donne un peu de rigidité à l'aide de fibres de verre. III - Propriétés des propergols solides Les impulsions spécifiques des propergols solides sont en général plus faibles que celles données par les propergols liquides. Les plus hautes valeurs pour les solides ne dépassent pas en effet 250 secondes, alors qu'on approche de 400 avec certains liquides. Cependant, dans l'état des connaissances actuelles, on pense que si l'on peut envoyer un jour une fusée dans la lune pour un aller et retour avec des propergols chimiques, c'est probablement un propergol solide qui équiperait la section de retour. On ne pourrait pas s'y risquer en effet avec des gaz liquéfiés difficiles à conserver et à manipuler. Mais il semble, tout au moins en Amérique, que l'on considère que les risques de combustion défectueuse, et par conséquent d'explosion prématurée, sont plus difficiles à éliminer avec des propergols solides qu'av ec les liquides. Il faut donc attendre quelques progrès pour qu'on les emploie pour propulser dans l'espace une cellule habitée. Autre avantage des propergols solides, c'est leur forte densité. On peut donc, à poids égal, utiliser des réserv oirs moins grands, ce qui permet des économies dans le volume, le poids et le prix de la fusée. A performances égales, les fusées à propergols solides coûtent la moitié de celles à propergols liquides et ceci est dû non seulement à la différence des densités, mais aussi et pour beaucoup, à la simplification des mécanismes intérieurs. Le pompage simultané et en proportions convenables des propergols liquides vers la chambre de combustion nécessite des appareillages de régulation compliqués et coûteux. Quant aux pompes elles-mêmes, leur entraînement dans les grands modèles de fusées actuellement à l'essai (Sirius) peut demander jusqu'à 60 000 HP. Cet entraînement est réalisé par une turbine utilisant une petite partie des gaz libérés par la réaction propergolique. La plupart des fusées à applications militaires emploient des propergols solides. C'est ainsi que la fusée Polaris par exemple, utilise pour sa propulsion un mélange d'asphalte et de perchlorates. Il semble que les U.S.A. ont tendance à s'orienter vers l'utilisation des propergols solides pour l'équipement du troisième et éventuellement du second étage de leurs fusées porteuses de satellites terrestres, alors que les propergols liquides seraient réservés pour le premier étage de ces engins. Les fusées transportant des cosmonautes seraient par contre entièrement propulsées par des propergols liquides. On a su d'autre part que les Russes avaient utilisé des propergols solides sur les derniers étages des Spoutniks 1 et 2. Quant aux fusées françaises dont on fait les essais au Sahara, les unes emploient des propergols solides homogènes, d'autres utilisent des propergols liquides qui ont été souvent l'essence de térébenthine et l'acide nitrique. Pour augmenter la sécurité d'emploi des propergols solides, nous av ons vu qu'on y ajoutait comme aux poudres de guerre, de la diphénylamine qui en ralentit la combustion. On peut aussi recouvrir la surface des blocs par un vernis protecteur, très soigneusement appliqué. Il est indispensable, pour qu'il ne se décolle pas, avant d'être atteint par la flamme, que les coefficients de dilatation du vernis et de la surface protégée soient pratiquement les mêmes. Ces vernis contiennent presque toujours du talc et de l'amiante. C - PROPERGOLS HYBRIDES Dans ces propergols, le combustible est solide et le comburant liquide (l'inverse ne donne pas d'aussi bons résultats). Exemple: caoutchouc synthétique et oxygène liquide. Les mélanges hybrides de ce genre ont la propriété, souvent avantageuse, d'être hypergoliques, autrement dit de s'enflammer spontanément quand les éléments entrent en contact. On peut donc éteindre et rallumer le moteur en cours de vol autant de fois qu'on le veut puisqu'il suffit de télécommander l'ouverture ou la fermeture des conduites d'arriv ée d'oxygène liquide dans la chambre contenant le combustible solide. ESSAIS D'UTILISATION DES RADICAUX LIBRES Avec l'hydrogène et le fluor utilisés simultanément, la chimie a donné le type de propergol le plus puissant que l'on puisse pratiquement réaliser dans l'état actuel de nos connaissances. De nombreuses recherches ont été et sont encore effectuées cependant sur la possibilité d'utiliser les radicaux libres qui devraient éventuellement procurer des vitesses d'éjection des gaz chauds bien supérieures à celles que peuvent donner les meilleurs propergols usuels. C'est ainsi que le calcul montre que ces vitesses pourraient atteindre de 5 000 m/s à 14 000 m/s suivant les radicaux employés, alors que la combinaison hydrogène+fluor ne donne pas plus de 3 700 m/s. Les radicaux libres, nous le rappelons, sont des morceaux de molécules comprenant un ou plusieurs atomes. Ces cassures de molécules peuvent être produites par l'application d'une énergie considérable telle qu'un arc électrique, à Page suivante GROS PLAN DE SAT ELL IT E DE T RANSMISSION T ELST AR . CE SAT ELL IT E D'UN PO IDS D E 77 KG EST ÉQUIPÉ DE 3 600 CE LLULES PHOT OÉLECT RIQUE S. A SON SO MMET UNE ANT ENNE HÉ LICO ÏDALE ÉMET UN IND IC AT IF POUR SON RE PERAGE PAR LES ST ATION S T ERREST RES ET T RANSMET A D ES F INS SC IENT IF IQU ES DES IND ICAT ION S SUR SON FONCT ION NEMENT L'ANT ENNE HÉ LICO ÏD ALE SERT ÉGALEMENT A LA RÉC EPT ION D'IMPULSIONS DESTINÉES A METT RE EN C IRCU IT OU HORS C IR CUIT LES ORGAN ES D E T RANSMISSION DU SAT ELL IT E. ENT OURAN T LE CENT RE DU SAT ELL IT E D EUX ANT ENNES LARGE BAND E, SER VANT L'UNE A LA RÉC EPT ION SUR 6 3W MEG ACYC LES, L'AUT RE A L'ÉMISSION SUR 4 17 0 MEGAC YCL ES 18 très haute température et on a pensé qu'une fois isolés, les radicaux libres auraient tendance à se recombiner pour former des molécules en libérant autant d'énergie qu'il avait fallu en dépenser pour les séparer. Ce raisonnement est parfaitement valable, mais les radicaux libres ont justement une telle propension à se recombiner entre eux que leur durée d'existence dans les conditions normales n'excède pas une infinitésimale fraction de seconde. On a découvert cependant que si dès leur obtention on peut les dissoudre dans un solv ant très froid tel que l'hélium bouillant (4°K) ou même l'hydrogène bouillant (21° K), ils n'ont plus assez d'énergie pour se recombiner. Il est donc possible d'envisager le stockage dans les fusées de ces solutions froides de radicaux libres et de récupérer progressivement leur énergie potentielle en les réchauffant pendant le temps nécessaire à la propulsion de la fusée. Malheureusement, là encore on se heurte à une difficulté qui apparaît insurmontable. Il n'apparaît pas possible de dissoudre dans les solv ants froids plus de 10 à 12% de radicaux libres tels que H, CH 3 , OH, NH, etc. et que, dans ces conditions, le gain d'énergie est insignifiant. Les mauvaises langues prétendent que ce fait a été découv ert très rapidement, mais que les industriels américains se sont bien gardés d'en parler. Les recherches sur les radicaux libres ont été, paraît-il, une v éritable mine de très copieuses subventions accordées aux laboratoires par le gouvernement américain, pendant plusieurs années. Les études sur les radicaux libres semblent, pour le moment, au point mort JUILLET 1962. LANCEMENT DE LA FUSÉE THOR DELTA QUI DANS QUELQUES INSTANTS PLACERA SUR ORBITE LE SATELLITE TELSTAR. ÉNERGIES A METTRE EN JEU Il serait pourtant bien intéressant de trouv er des énergies plus puissantes que celles que peuvent procurer les propergols que nous avons vus, si l'on a l'ambition d'envoyer des cosmonautes faire le tour de nos planètes sœurs ou même tout simplement de la lune. Si la puissance à mettre en jeu n'est pas extrêmement difficile à réaliser pour la mise sur orbite terrestre d'un «Spoutnik» ou d'un « Explorer», Il n'en est pas du tout de même en effet pour un véhicule spatial habité qui s'approcherait de Mars ou Vénus. Dans le premier cas d'un satellite de 100 kg par 9 exemple, une puissance d'au moins 10 joules est suffisante pour l'éloigner suffisamment de la terre et le mettre sur orbite d'une heure 1/2 autour de la terre. Par contre, dans le cas d'un véhicule spatial de 10 tonnes qui parcourrait une orbite de 24 heures dans le système solaire, il faudrait envisager une énergie d'au moins 10 13 joules. Or, si nous prenons comme source d'énergie la plus active des réactions chimiques que nous sachions utiliser nous aurons besoin de 500 kg de ce propergol dans le premier cas et de1 500 000 kg, 19 c'est-à-dire 3 000 fois plus dans le second. Et encore, nous avons pris la précaution de dire qu'il fallait «au moins» les chiffres d'énergie donnés. C'est qu'en réalité, il faut ajouter à ces puissances, celles qui sont nécessaires aux fusées porteuses de ces « Spoutniks » ou « v éhicules spatiaux» pour les amener sur leurs trajectoires définitives. Or, l'on sait que ces fusées porteuses à étages ont un poids de plusieurs dizaines de fois supérieur à celui du satellite qu'elles convoient dans l'espace. On voit donc que l'on peut être conduit rapidement à des engins monstrueux dont le coût a de fortes chances de dépasser les capacités budgétaires, même des U.S.A. Il apparaît donc bien dans l'état actuel de nos connaissances, que seule l'énergie atomique sera peut-être un jour susceptible de conduire à la concentration de puissance demandée. Encore convient-il d'être en mesure de la domestiquer pour cet usage et bien que les recherches dans ce sens soient fort actives de la part de toutes les nations «atomiques», on progresse apparemment bien lentement dans cette voie. Un problème fort difficile aussi à résoudre, est celui de trouver des matériaux pouvant résister aux températures que l'on veut réaliser. Si nous voulons que la température de notre hydrogène propulseur soit portée à 2 000°C, il faudra que le cœur du réacteur, c'est-à-dire la partie comprenant le combustible nucléaire, soit liquide et même à l'état gazeux si nous voulons dépasser les 5 000°C. On voit les énormes difficultés auxquelles cela conduit. UT ILI SAT ION DE L 'É NERG I E NUCL ÉAI RE RÉACT EURS PO UR LA D'É NERG I E ÉL ECT RI Q UE Deux modes d'emploi ont été envisagés: — le premier consiste à chauffer dans un four nucléaire ou Pile, un fluide comprimé et à le détendre dans une tuyère. Le réacteur est alors à propulsion directe ; — le deuxième mode d'emploi passe par la production d'énergie électrique. Celle-ci sert à créer des champs d'accélération dans lesquels des gaz ionisés ou des particules sensibles à ces champs sont susceptibles de prendre des vitesses considérables. Il serait tout à fait illusoire de chercher à produire l'énergie électrique nécessaire à la poussée d'une fusée, par la transformation thermodynamique de la chaleur engendrée par la pile. On s'est orienté vers la transformation plus directe d'énergie nucléaire en électricité. Cette transformation dite « thermoïonique » consiste en une émission d'électrons à partir d'une cathode chaude vers une anode. Les Américains ont à l'étude un générateur de ce genre et on compte qu'il donnera 300 kW avec une température de réacteur de l'ordre de 1 900°. On voit qu'on est encore loin de compte, D'autres études du même genre sont en cours et dans celles-ci l'accélération de gaz de poussée serait obtenue au moyen de champs électromagnétiques*. Cela oblige naturellement à prendre comme fluide propulsif, non plus des particules neutres, mais des ions. Le fait d'utiliser des particules qu'on ionise* dans la fusée, conduit à une difficulté que l'on v oit immédiatement. Si on expulse des particules positives par exemple, les négatives restent dans l'appareil et provoquent très rapidement des perturbations dans l'émission ultérieure des particules positives. Aussi, cherche-t-on des procédés où on pourrait réaliser l'éjection de particules positives et négatives intimement mélangées. Ce mélange est connu sous le nom de plasma. On remarquera que quel que soit le mode d'emploi de l'énergie atomique pour la propulsion des fusées: chauffe directe des gaz ou production intermédiaire d'électricité, on est obligé de mettre en jeu de hautes températures. Or, il apparaît bien que pour libérer en très peu de temps les quantités énormes d'énergie nécessaires à la propulsion dans l'espace, il faudrait pouvoir atteindre des températures se chiffrant par dizaines de milliers de degrés centigrades. On a déjà réalisé au laboratoire des températures dépassant le million de degrés centigrades pendant quelques instants. Ce résultat a été obtenu au cours d'essais, sans succès du reste, de «fusion» contrôlée d'atomes légers. Le mince cordon des gaz ionisés portés à RÉACT EURS A PRO PUL SI O N DI RECT E Le fluide comprimé le plus intéressant à utiliser paraît encore être l'hydrogène à cause de sa faible masse moléculaire. On le fait passer dans une pile miniature ou un bloc de matière radioactive qui est utilisé comme source de chaleur. Les calculs ont montré qu'une température de 2 000°C pourrait conduire à une vitesse d'éjection de 7 000 m/s, soit près de 2 fois la vitesse obtenue avec les meilleurs propergols chimiques. Un autre calcul montre aussi la difficulté d'apporter dans un temps très court, la quantité de chaleur nécessaire à l'hydrogène. Si nous voulons réaliser une poussée de 100 tonnes avec une vitesse d'éjection de 10 000 m/s et un rendement thermodynamique de 0,7, nous devrons faire appel à un réacteur de 7x10 6 kW, soit 10 fois plus que les centrales nucléaires terrestres les plus puissantes déjà réalisées. Or, 100 tonnes de poussée ce n'est plus considéré comme une grosse valeur puisque celle de l'Atlas est de 176 tonnes, celle de Saturn, aux essais, est de 680 tonnes, et on envisage 5 500 tonnes avec Nova. Les Américains ont en essais un réacteur spatial nucléaire qu'ils ont dénommé Kiwi ; il utilise de l'Uranium 235. Ils ont pu obtenir une température de 1 600°C et réaliser une poussée de 2 tonnes. Le moteur suivant, Kiwi 2, devrait fonctionner à une température de 2 000°C et donner une poussée de 20 tonnes. On ne sait pas grand-chose des recherches russes dans ce domaine, mais une revue américaine a indiqué qu'une fusée nucléaire russe de 40 tonnes de poussée ferait ses essais en 1962. PRO DUCT I ON Page suivante PHOTO DU DERNIER QUARTIER DE LA LUNE PRISE DE L'OBSERVATOIRE DU MONT PALOMAK. 20 COUPE D'UN SAT ELL IT E ÉQU IPÉ D'UN R ÉACT EUR AT OMIQUE SN AP II QUI PRODU IR AIT DE LA CH ALEUR QU'UNE T URBO-GENERAT RIC E T RANSFORMER AIT EN ÉLECT RICIT É. cette température était maintenu à distance respectable de l'appareillage par de puissants champs magnétiques. Ce système est-il susceptible d'améliorations et peut-il être utilisé pour les fusées? Les chercheurs répondront peut-être un jour, mais que de simplifications en perspectives si un inventeur génial trouvait le moyen de transformer l'énergie atomique en électricité sans élévation excessive de la température du « transformateur ». La conversion de l'énergie mécanique en électricité sans dégradation notable et vice-versa, a été une des grandes réalisations du siècle dernier et cette facilité de transformation a bouleversé notre civilisation. Une nouvelle étape de progrès tout aussi importante, sinon plus, serait atteinte si on pouvait faire de même avec l'énergie atomique. Y parviendra-t-on? Personne ne peut le dire aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, il y a là un beau sujet de recherches vers lequel beaucoup de jeunes physiciens se précipitent avec enthousiasme. Mais ils voient tout de suite qu'il s'agit d'un domaine de la nature, fermé par des forces presque invincibles et que nos moyens d'investigation usuels paraissent encore bien inadaptés à en percer les secrets. Toutes les nations « atomiques » ont des laboratoires orientés sur cette recherche et elles y consacrent d'énormes richesses en hommes et en argent. Il est bien certain que la propulsion des fusées bénéficiera en tout premier lieu des découvertes que l'on fera dans ce domaine, mais comme on est dans l'incertitude totale de ce qu'elles seront, on sait bien qu'il faut aussi aller de l'avant dans beaucoup d'autres directions sans attendre de nouv elles lumières sur la transformation de l'énergie atomique. Le budget des recherches spatiales aux U.S.A. dépasse 3 000 milliards de dollars pour 1962. Il alimente plus de 5 000 sociétés priv ées et organisations de recherches. Les Américains ont bien compris que la maîtrise de l'espace rendra des services qui paieront largement les mises de fonds que l'on aura faites pour la réaliser. La question n'est d'ailleurs pas négligée en France, mais nos possibilités budgétaires ne sont évidemment pas aussi grandes que celles de nos amis d'Outre-Atlantique. En 1962 les crédits affectés à la recherche spatiale française sont de 8,8 milliards d'anciens francs, ce qui est certainement appréciable mais cela ne représente guère plus de 0,5 % des sommes consacrées cette année aux Etats-Unis pour le même objet. On a pu voir précédemment les caractéristiques principales des fusées françaises déjà expérimentées ou en préparation. Nos techniciens utilisent tantôt les propergols solides, tantôt les propergols liquides. Il est probable d'ailleurs que les recherches et les essais sur ces fusées vont pouvoir se développer très notablement à la suite des accords qui ont été pris le 14 juin dernier entre les délégués du conseil européen des recherches spatiales. Il est possible d'autre part que notre collaboration nous soit demandée par les U.S.A. pour la construction de satellites destinés à servir de relais aux communications télévisées entre nos deux pays. Souhaitons enfin que des usages pacifiques, comme le transport du courrier, la transmission des messages et les voyages dans la lune ou les planètes et peut être beaucoup d'autres soient en définitive les seuls qui soient bientôt envisagés pour les fusées spatiales. X.N. COUPE D E LA GÉN ÉR AT RICE AT OMIQU E SN AP 1-A MO N TRANT L'EXT ÉR IEU R DE L'APPARE IL AVEC SES T HER MO COUPL ES, AINS I QUE SON MO NT AGE INT ERNE. LE PR INC IPE DU FONCT IONN EMENT EST T RÈS SIMPLE : DES PAST ILL ES D E CE R IU M-144, PLACÉ ES AU CENT RE DE LA GÉNÉR AT RICE. SE T RANSMUT ENT EN ÉMET T ANT DE LA CHALEUR QUI EST T RANSFOR MÉE EN ÉLECT R IC IT É PAR LES T HERMOCOUP LES. L' APPAR EIL, QU I SER A CO MPLÈT EMENT SCELLÉ AVANT D'ÊT RE INST ALL É SUR UN SAT ELL IT E, EST POUR VU D'UN ISOLANT ÉPAIS POUR ÉVIT ER T OUT E FUIT E DE R AD IAT IONS. PEND ANT LES MANU PUL AT IONS AU SOL, L'ESPAC E ANNU LAIRE ENT OURANT LA CELLU LE ÉMETT RICE EST RE MPL I DE MERCU R E QU I FORME UN ÉCRAN CO MPLÉMENT AIR E CONT RE LES RADIAT ION S. CE MERCUR E SER A VID ANGÉ QU ELQU ES IN ST ANT S AVANT LE LANC EMENT DE LA FUS ÉE AF IN D'EN R ÉDU IR E LE PO IDS. LA RAD IO ACT IVIT É DE S PAST ILLES D E CER IU M-14 4 D ÉCRO IS SANT DANS LE T EMPS, L'ÉMISSION D E CHALEU R D IMINUE ELL E AU SSI. POUR MAINT EN IR CON ST ANT E (ET ÉGALE A 125 W ATT S) PEND ANT UNE ANNÉE ENT IÈR E LA PU ISSANCE ÉLECT RIQU E FOURN IE PAR LES T HER MOCOUPL ES, UN VOLET . RÉGLÉ PAR LA T EMPÉRAT URE INT ERN E D E L' APPAR EIL, PER MET L'ÉVACU AT ION D ES EXC ÉDE NT S DE CH ALEUR. AU FUR ET A MESUR E D E LA DÉCO MPOSIT ION D E LA MAT IÈRE RADIO ACTIVE ET DE LA DÉCRO ISSAN CE DE LA CH ALEUR ÉMISE, LE VOLET SE FER ME GRA DUELLEMENT , ASSUR ANT AIN SI UN DÉBIT CONST ANT EN COURANT ÉLECT RIQU E. 22 LES PRESTATIONS FAMILIALES UNE ENQUÊTE DE GUY GARCY ILLUSTRÉE PAR GRING Depuis la loi du 22 août 1946, l'ensemble des familles métropolitaines, salariés et non-salariés, bénéficie d'une série de prestations familiales : — les allocations prénatales, — les allocations de maternité, — les allocations familiales proprement dites, — l'allocation de salaire unique, — les allocations de logement (créées en 1948), — les primes de déménagement, — les prêts à l'amélioration de l'habitat. Les allocataires sont répartis en 3 régimes : le régime général (salariés et non-salariés de l'industrie), le régime agricole, les régimes spéciaux. Comme vous appartenez, bien entendu, à l'importante branche « salariés » du régime général, nous nous attacherons particulièrement à vous préciser les règles essentielles de ce régime, c'est-à-dire successivement les diverses catégories d'ayant-droits, les règles communes à toutes les prestations et les conditions propres à chacune d'entre elles. I LES DI VERSES CATÉG O RI ES D'ALL O CATAI RES ET LES RÈG LES COMM UNES A TO UTES LES PRESTATI O NS Les prestations familiales sont calculées en fonction du nombre des enfants à charge et parfois de leur âge, et en proportion d'un salaire de base. 1° - Les diverses catégories d'allocataires — En général, le mari salarié. Il existe cependant de nombreuses exceptions à cette règle. Les droits de la mère par exemple peuvent prévaloir sur ceux du père, en cas de divorce ou de séparation, lorsque la mère assume effectivement l'éducation et l'entretien des enfants. En cas de remariage ou de concubinage, les prestations sont versées du fait du nouveau conjoint ou du concubin. De même les droits d'un ascendant ou d'un collatéral peuvent être supérieurs à ceux du mari ou de la mère (quand, par exemple, ce sont les grands-parents qui ont la charge des petits-enfants, et même dans le cas où la mère a des droits à titre de femme seule). — les femmes vivant seules ou dans leur famille ayant au moins 2 enfants à charge, — les veuves de salariés, — les pensionnés de guerre, — les titulaires d'une pension ou allocation de vieillesse d'un régime de sécurité sociale, — les assurés sociaux en congé maladie ou maternité, — toute personne qui n'entre pas dans l'un des cas visés par la loi, à condition qu'elle justifie de l'im possibilité où elle se trouve de travailler. 23 LES PR EST AT IONS SONT T OUJOURS VER SÉES FONCT ION DU T AUX EN VIGU EUR AU LIEU RÉSIDENCE D E L'ENFANT . EN DE 2° - La notion d'enfant « à charge» L'enfant doit résider en métropole. Pour qu'un enfant soit « à charge », il n'est pas nécessaire qu'existe entre lui et l'allocataire un lien quelconque de parenté. Il suffit que l'allocataire en ait la charge permanente et effective. La loi considère comme étant « à charge », à condition qu'ils ne perçoivent aucun salaire ou tout au moins un salaire inférieur à la moitié du salaire de base : 1° - tous les enfants de moins de 15 ans, 2° - les apprentis jusqu'à 18 ans, 3° - les étudiants jusqu'à 20 ans (21 ans actuellement à Paris: versement au titre des prestations extra légales), 4° - jusqu'à 20 ans également les filles ou sœurs de l'allocataire, ou de son conjoint, restant au foyer pour s'occuper d'au moins 2 enfants de moins de 14 ans, à la charge de l'allocataire, 5° - jusqu'à 20 ans, les enfants atteints d'infirmité ou de maladie chronique. Nous remarquerons qu'en raison notamment de la prolongation spontanée de la scolarité, le nombre des enfants bénéficiaires de 15 à 20 ans n'a cessé d'augmenter depuis ces dernières années. — le salaire de base servant au calcul des allocations familiales, des allocations prénatales, de l'allocation de maternité eter de la prime de déménagement depuis le 1 août 1962, il est fixé à 253 NF par mois à Paris, — le salaire de base servant au calcul de l'allocation de salaire unique : il est fixé à 194,50 er NF à Paris, depuis le 1 janviervc1962, — quant à l'allocation de logement, nous verrons qu'elle est calculée selon des règles particulières. Ces salaires subissent des abattements variant de 0erà 8 % dans les 10 zones définies par le décret du 1 août 1961. Les prestations sont toujours versées en fonction du taux en vigueur au lieu de résidence de l'enfant. L'application du principe de la révision automatique des prestations, en fonction du mouvement des salaires, avait été suspendue pour pouvoir créer des excédents de recettes qui servaient à couvrir les déficits des branches voisines. (Le total de ces transferts a dépassé 400 milliards d'anciens francs). Le décret du 6 avril 1962, en abaissant le taux des cotisations des Allocations Familiales, a posé le principe de l'autonomie financière du Fonds National des Prestations Familiales. Les mesures de revalorisation décidées à la fin de l'année dernière (en particulier, majoration de 8 % du salaire de base pour les allocations familiales et l'allocation de salaire unique) ont été rendues nécessaires par l'important retard subi par les prestations familiales, par rapport à l'évolution du S.M.I.G. et du coût de la vie, Notre Société se substitue à la Caisse d'Allocations Familiales pour verser aux chefs de famille BP le montant des prestations qui leur ont été supprimées uniquement en raison de l'âge de leurs enfants, Ainsi les enfants à charge des membres de notre personnel bénéficient d'allocations postscolaires BP — versées à leurs parents — jusqu'à 20 ans pour les apprentis et 23 ans pour les étudiants et les enfants atteints d'infirmité ou de maladie chronique, Il - LES RÈGLES PARTICULIÈRES A CHAQUE PRESTATION Les allocations prénatales Elles sont attribuées à toute femme en état de grossesse, même n'exerçant pas d'activité professionnelle. Aucune autre condition n'est er exigée. Depuis le 1 anvier 1962, son taux est de 22 % du salaire de base des allocations familiales, pour chacun des neuf mois de grossesse (soit 55,66 NF par mois à Paris), La future mère doit : — faire une déclaration de grossesse dans les trois premiers mois de celle-ci, à l'organisme de Sécurité Sociale qui lui délivre le carnet de maternité (c'est-à-dire à la Caisse de Sécurité Sociale du mari si elle ne travaille pas, ou à la Caisse de Sécurité Sociale de la femme dans le cas contraire), — se soumettre à trois examens prénataux (le ème mois, le second au premier avant la fin du 3 ème et le dernier au cours du 8ème). cours du 6 Les allocations sont versées en trois fractions, selon le calendrier suivant: — 2 mensualités après le premier examen prénatal, — 4 mensualités après le second, — et le solde après le troisième examen, 3° - Le salaire de base Il existe deux salaires de base en matière de prestations familiales: L'allocation de maternité L'allocation n'est due que si la naissance intervient dans certains délais: Allocations Postscolaires BP 24 — pour une première naissance, la mère ne doit pas avoir dépassé 25 ans ou, à défaut, la naissance doit survenir dans les deux ans de mariage, — les autres naissances doivent se produire dans les trois ans de la précédente maternité. D'autre part, l'enfant doit être français (ou acquérir la nationalité française dans les trois mois), né viable, légitime ou reconnu par sa mère. Comme pour les allocations prénatales, aucune condition d'activité professionnelle n'est exigée de la mère. Le taux de l'allocation est fixé au double du salaire de base des allocations familiales (le plus élevé du département de résidence), et quel que soit le rang de la naissance (depuis le décret du 30-12-1961). Ainsi, l'allocation s'élève à 506 NF à Paris. Elle est versée en deux temps : — la première moitié à la naissance, — la seconde lorsque l'enfant à 6 mois. Les congés de naissance Ce congé — accordé au père — est de 3 jours. Il doit être pris dans les quatorze jours précédant ou suivant le jour de la naissance. En cas d'enfants mort-nés ou de fausses couches, le congé ne sera accordé que si èm e l'interruption de grossesse est postérieure au 6 mois. Si la naissance a lieu en cours de congé annuel, celui-ci pourra être prolongé de trois jours. Le congé de naissance est un congé payé dont la rémunération correspond au salaire qui aurait été payé au père pour trois jours de travail effectués à la même époque. Les allocations familiales Les allocations versées mensuellement ne sont dues qu'à partir du deuxième enfant « à charge ». Les taux sont les suivants : — 22 % pour 2 enfants « à charge », — 33 % pour chacun des suivants, — en outre, une majoration égale à 7 % du salaire de base est accordée pour chaque enfant à charge âgé de plus de 10 ans, si la famille comprend au moins 3 enfants à charge; si elle n'en compte que 2, il n'est accordé qu'une seule majoration et celle-ci n'est versée que si les deux enfants ont plus de 10 ans. D'autre part, une « indemnité compensatrice », créée en 1948, du fait de la suppression d'avantages fiscaux dont bénéficiaient alors les salariés, s'ajoute aux allocations familiales. SE SOUMETTRE AUX 3 EXAMENS PRÉNATAUX ! LE PREMIER AVANT LA FIN DU ème MOIS 3 Son taux, uniforme sur tout le territoire er métropolitain, est fixé depuis le 1 janvier 1958 à: — 9,81 NF pour le deuxième enfant à charge, — 15,09 NF pour chaque enfant à charge, à partir du troisième. L'allocation de salaire unique Comme son nom l'indique, la condition fondamentale exigée pour cette allocation est l'existence d'un seul revenu professionnel dans la famille quelle que soit, il est important de le souligner, la situation de fortune du conjoint qui ne travaille pas. La loi admet pour la conjointe l'existence d'un salaire d'appoint, mais dans des conditions particulièrement restrictives : — le salaire ne doit pas excéder le tiers du salaire de base des Allocations Familiales pour les m énages sans enfant, et pour ceux qui ont 1 ou 2 enfants (soit, à Paris, 84,33 NF par mois), — pour les ménages comptant au moins 3 enfants, le montant maximum du salaire d'appoint est porté à la moitié du salaire de base des Allocations Familiales (soit, à Paris, 126,50 NF). L'allocation de Salaire Unique est accordée, tout d'abord, aux ménages légitimes sans enfant, pendant les deux premières années du mariage, au taux de 10% du salaire de base (19,45 NF à Paris). Elle est versée, en second lieu, aux ménages ayant un ou plusieurs enfants à charge, avec des taux variables selon leur nombre : — 1 enfant: 20% (pour l'enfant de plus de 5 ans, l'allocation n'est versée que dans les trois cas suivants : enfant unique à la charge d'un allocataire isolé, ou à la charge d'un allocataire dont le conjoint ne dispose pas de ressources suffisantes, dernier enfant à charge d'une famille de plusieurs enfants), — 2 enfants à charge : 40 %, — 3 enfants ou plus : 50 %. Les allocations de logement Ces allocations s'ajoutent, dans certaines conditions, aux prestations familiales proprement dites. Leur but est d'inciter les familles à se mieux loger, ainsi que de les aider à supporter la hausse des loyers et de faciliter l'accession à la propriété. LE SECOND AU COURS DU 6 ème . ET LE DERNIER AU COURS ème DU 8 . 25 Seules peuvent en bénéficier les personnes qui perçoivent déjà, soit les allocations familiales, soit l'allocation de salaire unique soit des allocations prénatales (pour le cas où il ne s'agit pas du premier enfant d'un ménage de 2 salariés) et qui, en outre, remplissent les deux conditions suivantes : — affecter à son loyer une part minimum de ses ressources : le pourcentage fixé par la loi varie selon l'importance de ces ressources et la composition de la famille, — occuper un logement répondant à des conditions minima de salubrité et de peuplement, — le montant mensuel de l'allocation s'obtient par la formule suivante: P ( L - L ’ ) A= 100 dans laquelle : — P = le pourcentage applicable à l'allocation (le pourcentage varie selon le nombre d'enfants à charge). — L = le loyer mensuel, charges non comprises, effectivement payé, retenu dans la limite d'un plafond, variable selon la composition de la famille et la catégorie du local. — L' = le loyer mensuel minimum dont nous vous avons parlé plus haut. L'allocation de logement est calculée et versée pour une période de 12 mois comer mençant au 1 juillet de chaque année sur la base : soit du loyer du mois de janvier de la même année en cas de location, soit des prévisions de remboursement résultant du contrat en cas d'accession à la propriété. Les primes de déménagement Seuls les allocataires améliorant, en déménageant, leurs conditions de logement, peuvent prétendre à ces primes. Ces primes ne sont, en outre, accordées qu'aux personnes remplissant, après le déménagement ou dans les trois mois qui suivent, les conditions requises pour bénéficier des allocations de logement. Les personnes qui, avant le déménagement, bénéficiaient déjà des allocations logement, ont droit à ces primes dans la mesure où leur nouveau logement est plus grand ou présente un plus grand confort que le précédent. De même les personnes, pour lesquelles le fait de s'installer dans un nouveau logement donne droit aux allocations logement, peuvent bénéficier des primes de déménagement. Prêts à l'amélioration de l'habitat Ces prêts peuvent être accordés à toute personne bénéficiaire ou non des allocations logement, désirant effectuer dans ses locaux d'habitation, à titre de propriétaire ou de locataire, des travaux ou des réparations destinés à améliorer ses conditions d'habitation. Le montant de ces prêts ne peut excéder 2 500 NF. Les prêts sont remboursables par mensualité comportant un intérêt de 1 %. 26 MONTANT DES PRESTATIONS POUR LES SALARIES NON BENEFICIAIRES DE L’ALLOCATION DE SALAIRE UNIQUE MONTANT DES PRESTATIONS FAMILIALES. ALLOCATION DE MATERNITE ET ALLOCATIONS PRENATALES (POUR TOUS LES BENEFICIAIRES) (1 er Août 1952) (1 er Août 1962) CALCUL DE LA PRIME DE DÉMÉNAGEMENT qui, en aucun cas, ne peut cependant être supérieure aux dépenses réellement engagées Villes de plus de 50 000 habitants. Villes où l'abattement de zone, serv ant au calcul des P.F., est < 2,5%. Jeunes ménages sans enfant. Familles avec 1 enfant à charge. 180 % du salaire de base servant au calcul des P.F. au lieu de l'ancienne résidence du bénéficiaire (2,53 NF à Paris). Autres localités. 135 %. Les propositions de la Commission Prigent La réforme des prestations familiales est à l'ordre du jour, car la législation de 1946, dans de nombreux domaines, n'accorde pas une aide suffisante aux familles. En juillet 1961, une Commission présidée par M. Robert Prigent, ancien Ministre de la Population, a fait au Gouvernement, en matière de prestations familiales, un certain nombre de propositions que l'on peut résumer comme suit: 1° - Relèvement de 20% des prestations: les taux actuels seraient maintenus, mais porteraient sur un salaire de base de l'ordre du minimum vital individuel, 272,40 NF. 2° - Diversification plus accentuée en fonction de l'âge des enfants : 8 % du salaire de base de 5 à 10 ans, 1 6 % de 10 à 16 ans, 24 % de 16 à 21 ans en cas de poursuite des études ou de l'apprentissage. 3° - Suppression de l'allocation de salaire unique pour les ménages sans enfant ou pour ceux qui n'en ont qu'un seul à charge (à l'exception des familles dont les ressources Familles de plusieurs enfants à charge. 200 % pour 2 enfants. +20% par enfant à charge à ème partir du 3 . 150 % pour 2 enfants. +15% par enfant à charge à ème . partir du 3 ne sont pas passibles de l'impôt sur le revenu); mais elle serait, à partir de deux enfants, de 50 % du salaire de base lorsque la mère ne travaille pas, et de 25 % lorsqu'elle travaille à mi-temps. Précisons, cependant, que ces propositions constituent des objectifs à atteindre dans les 20 prochaines années. Les améliorations décidées par le Gouvernement à la fin de 1961 peuvent donc être considérées comme une première étape dans la revalorisation nécessaire des prestations familiales. G. G. Bibliographie — Liaisons Sociales numéro spécial du 30-9-1959. — Les guides des Prestations Familiales, publiés par les Editions Sociales Françaises et par le Musée Social. • er A compter du 1 nov embre 1962 , le sal aire de b ase servant au calcul d es Allo cations Fami lial es sera m ajoré de 4,5%. D'autres modifi cations dev ant intervenir incessamment, nous publierons dans le prochain numéro un supplément d'information. 27 ITINÉRAIRES DE WEEKEND 28 SOLOGNE PAR GEORGES PHILIPPE INNOMBRABLES ET MÉLANCOLIQUES, LES ÉTANGS SONT LA PARURE DE LA SOLOGNE. ON TROUVE EN SOLOGNE UN CERTAIN NOMBRE DE CES ÉGLISES RUSTIQUES DANS LA CONSTRUCTION DESQUELLES LE BOIS ENTRE POUR UNE BONNE PART. CAR QUE FAIRE EN UN GITE, A MOINS QUE L'ON NE SONGE... Si l'Automne est la saison de la chasse, elle est aussi celle de la Sologne. Tous les fervents du fusil à deux coups le savent bien, qui, à cette époque, fuient précipitamment Paris chaque samedi pour être à pied d'œuvre, dès l'aube du dimanche, sur leur terrain favori. Sans doute les péripéties de la chasse absorbent-elles la plus grande partie de leur attention. Ils n'en demeurent pas moins pénétrés par la sauvage beauté d'un paysage, à peu près unique en France, qui constitue la toile de fond idéale pour leurs exploits. Oui, c'est en Automne qu'il faut voir la Sologne, lorsque les ardeurs de l'Eté révolu ont allumé, dans ces immensités grises, une gamme de tons somptueux. La « réserve » blanche des bouleaux de lisière se détachant sur la masse plus sombre des taillis, les flammes des troncs de pin jaillissant sur le bleu lavé du ciel ou sur l'eau morte d'un étang hachuré de roseaux, la luxuriance des fougères tournant à la vieille dorure, l'ubiquité des bruyères soulignant d'une touche indécise chaque coin du paysage, tout cela compose un décor solide, mais d'une grande distinction, auquel il ne manque que fort peu de chose pour tourner à l'exotisme. Il en est peu en France, en tout cas, qui rappellent moins la main de l'homme, mais où l'on sente davantage, par contre, la présence invisible mais frémissante du petit peuple des perdreaux, faisans et lièvres aux 29 HEUREUX AGE OU L'ON NE DOUT E DE R IEN. MAIS LA CAPTURE EST PLU S P ROBLÉMAT IQUE QU E L E P LONGEON.. aguets dans le moindre fourré, dans le moindre sillon. • Fidèle à nos habitudes de vagabondage, quittons la grande route à Olivet, au Sud d'Orléans, pour prendre, sur la droite, une charmante petite route qui va nous mener jusqu'à Ardon à travers les taillis de Bois-Gibault où se cache un château de ce nom, ancien manoir du XVIe siècle à deux tourelles, transformé et agrandi au siècle suivant. La D. 7 prise à droite à Ardon, mène à Jouy-le-Potier aux environs duquel le château du Lude évoque assez bien, surgissant d'une prairie encerclée par la forêt, celui de la Belle-au-Bois-Dormant. Gagnant Ligny-le-Ribault par la D. 15, empruntons ensuite la D. 103 qui suit la vallée du Cosson, un des trois ruisseaux qui, avec le Beuvron et la Sauldre, arrosent la Sologne. Les bourgades s'égrènent le long de la route, séparées par des km de solitude, mais coquettes avec leurs maisons presque toutes en brique rose depuis la disparition du torchis. Passé La-Ferté-Saint-Cyr, on arrive à Chambord. On n'ose plus rien dire du royal rendez-vous de chasse de François 1 er dont l'image tapisse les murs des gares depuis plusieurs décades et que des milliers de visiteurs admirent chaque été. Ce n'est tout de même pas une raison pour ne pas aller jeter un coup d'œil sur cette grandiose demeure qui représente, avec tant d'élégance, toutes les grâces de la Renaissance dans leur fraîcheur première. Et puis, il y a de quoi rêver: devant le fameux double escalier de pierre où François 1 er jouait à cache-cache avec Charles-Quint, où, plus tard, la Grande Mademoiselle songeait à Lauzun ; devant cette extraordinaire et vaste terrasse hérissée de cheminées et de lanternons où les dames de la Cour venaient papoter tout en suivant, de haut, les méandres de la chasse royale à travers le parc de 5 000 hectares qui est demeuré notre plus belle réserve de cerfs et de biches ; devant la salle où Molière donna la 30 ALLONS ? BON ? OU EST PASSEE MAMAN ? générale du « Bourgeois Gentilhomme »; devant le parc où tant de fêtes, animées par des dianes chasseresses et des nymphes, firent de Chambord un paradis terrestre et à travers lequel le beau Maurice de Saxe faisait manœuvrer son régiment... • VISION FUGITIVE… LA BECASSE ATTEINT LA VERTICALE AU CŒUR D’UN TAILLIS AGRESSIF OU INQUIET IL EST DIFFICILE DE LIRE DANS LE REGARD DU SEIGNEUR DE CES BOIS. De Chambord gagnons Bracieux par la D. 112. L'église est dotée d'un beau retable du XVII e siècle, mais, surtout, le château de Villesavin, conçu par le Secrétaire aux Finances de François 1 er évoque un peu Chambord par l'harmonie de ses lignes, la richesse de sa décoration extérieure. Trois tours de roue sur la D. 102 et nous voilà à Cheverny, rendez-vous de chasse aussi, mais d'une pureté de proportions et d'une simplicité élégante atteignant d'emblée la perfection. Cheverny est resté dans la même famille depuis des siècles et le Comte de Vibraye, son actuel occupant, a su le conserver intact dans son cadre de verdure. La somptuosité de l'intérieur dépasse encore la beauté de l'extérieur. Clouet et Mignard y voisinent avec Rigaud, des peintures représentant la vie de Don Quichotte avec des Gobelins de grande classe. Les châteaux sont, ici, aussi nombreux que les champignons. En poussant une pointe en direction de Blois, on peut aller voir Beauregard, curieux par son plafond caissonné, sa galerie de 365 portraits, son carrelage bleu illustré de figures... De Cheverny, la N. 765 mène à Mur-de-Sologne, laissant sur la gauche le rendez-vous de chasse élégant du château de la Morinière, puis la D. 20 à droite, conduit à Lassay aux abords duquel nous attend le coquet château du Moulin, bâti à la fin du XV e siècle, que les plus modernes Nemrods choisissent, eux aussi, comme centre de ralliement. En partant de Mur-de-Sologne, rattrapons la D. 119 qui, prise à gauche, descend sur le Cher qu'on traverse à ON N'EST JAMAIS AUSSI BIEN QUE CHEZ SOI MÊME DAN S UN MARÉC AGE. 31 PAR SA MAJEST É LE CH AT EAU D E VALENÇ AY CON VENA IT A MERVE ILLE AU PR INCE DE T ALL EYRAND- PER IGORD . Selles-sur-Cher pour aborder, par la N. 156, la forêt de Gâtine où retentit encore l'écho de brillantes chasses à courre. L'apparition du château de Valençay, au bord de la route forestière, tient un peu d'un conte de fée. Somptueux mais aimable, il attend le visiteur à l'abri des grilles de sa double cour. Trois grosses tours coiffées d'un énorme casque d'ardoise complètent une imitation de donjon terminé par un toit suraigu orné de belles fenêtres à meneaux et de deux cheminées monumentales. Au-dessus de la porte, la fière devise « Ré Qué Diou » (Rien que Dieu) figure la signature de l'ancien maître de céans, le Prince de Talleyrand-Périgord. C'était bien la demeure qui convenait à l'orgueilleux diplomate-évêque, par ses dimensions, sa majesté et son confort intérieur. Napoléon d'ailleurs l'avait voulue ainsi, tout entière tournée vers le faste, afin que « les ambassadeurs des nations, dont il serait content », y fussent reçus comme savait recevoir un Prince de Talleyrand-Périgord. Les Bourbons d'Espagne éprouvèrent la qualité de la réception. Le destin de Valençay paraît aujourd'hui accompli et celui qui servit tous les gouvernements avec une égale complaisance, mais sauva la carte française au Congrès de Vienne dort son dernier sommeil sous la chapelle d'un hospice de Valençay, rue Talleyrand. De Valençay, rejoignons par la D. 4 Chabris et la N. 76 qui, prise à droite, 32 remonte, à partir de Villefranche-sur-Cher, la vallée du Cher et suit le canal du Berry. Le Cher ne possède pas seulement le charme des belles et poissonneuses rivières françaises, il arrose une bien curieuse petite cité médiévale aux rues tortueuses et montantes, à l'écart des grands axes touristiques. L'origine de Mennetou-sur-Cher remonte au tout début du XIIIe siècle, époque à laquelle Hervé, Seigneur de Vierzon, entoura de fossés le bourg et le château qu'il habitait. L'enceinte ainsi constituée était de forme polygonale, avec une tour à chaque saillant, renforcée en outre par le château, du côté du Cher. Les ruines de celui-ci ont été rasées, mais, de l'enceinte, demeurent trois tours et trois portes ainsi que de vieilles maisons des XIIIe et XVIe siècles. Sur « la porte d'en haut » s'appuie une maison en bois, « la porte du bas » laisse apercevoir une cheminée du XVe siècle, «la porte Bonne-Nouvelle» conserve les restes d'un ouvrage avancé. Ce qui subsiste du Prieuré d'une abbaye de Bénédictines fondée au XIIIe siècle, est pris en grande partie dans le mur d'enceinte touchant la porte Bonne-Nouvelle. L'église a gardé son beau chœur carré avec voûte très bombée de style angevin et fenêtres flamboyantes. A l'intérieur, une cuve baptismale du XIIe siècle et des statues en pierre: le Christ et la Vierge, saint Georges et sainte Marthe. Du pont qui enjambe le Cher, la vue de Mennetou évoque un peu une miniature de manuscrit. Vierzon n'ayant par lui-même qu'un intérêt fort restreint, abandonnons la grande route pour joindre, par la D. 60, Theillay, devenu un petit centre industriel. Son église du XVe siècle est remarquable par son portail en bois sculpté, ses verrières racontant la vie de saint Eloi et celle représentant un Seigneur de Rère. C'est au château de Rère que nous allons d'ailleurs aboutir en prenant à gauche la D. 75. Le château de Rère, qui appartient depuis toujours à la famille d'Orléans, offre un bel exemple des imposantes constructions en brique et pierre du XVIIe siècle, en dépit des deux tours masquées par la façade et de deux tourelles d'angle subsistant d'une époque plus ancienne. Après avoir traversé une région d'étangs et de landes, on tombe sur la route de Salbris à Romorantin. Mettons le cap sur la capitale de la Sologne. Auparavant, traversons SellesSaint-Denis. Son église Saint-Genoux possède L'EXTRAORDINAIRE TERRASSE DE CHAMBORD HÉRISSÉE DE LANTERNONS ET DE CHEMINÉES. CHEVERNY EST UN SOMPTUEUX RENDEZ-VOUS DE CHASSE D’UNE SIMPLICITE ELEGANTE ET DE PROPORTIONS PARFAITES 33 de belles fresques du XV e siècle. Elle est surtout un bel exemple de ces églises voûtées en bois, très caractéristiques d'un pays où les arbres ne manquaient pas et où les charpentiers étaient maîtres en leur art. e Villeherviers, dont l'église date du XII siècle, et le plaisant manoir de Trécy, qui trempe ses murs dans la Sauldre et séduit l'œil par ses proportions heureuses, annoncent Romorantin. Cette coquette Sous-Préfecture qui doit sans doute la paix dont elle jouit au fait qu'elle se cache au fond de la Sologne, à l'écart des grandes lignes et des grandes routes, n'en est pas moins la capitale, avec ses 8 000 habitants. La Sauldre, qui l'arrose abondamment et y forme même des îles, a fait baptiser « rue de Venise » une de ses voies bordées de vieilles maisons. Etant donné son passé, il n'est pas surprenant que Romorantin ait conservé un certain nombre d'intéressantes demeures. Rue de l'Eglise, une boutique de commerçant surmontée de e lucarnes, date du XVII siècle. Rue de la Tour, l'ancien hôtel de Rère évoque la Renaissance. La rue du Four présente les trois plus belles maisons: « l e Carroir doré », à pans de bois, au pilier sculpté de deux scènes représentant, l'une l'Annonciation, l'autre saint Michel terrassant le dragon ; l'hôtel Saint-Pol, en pierres et briques émaillées de diverses couleurs, des fenêtres duquel, au cours d'un jeu, un tison lancé par un des assiégés, vint frapper au visage le jeune fils de Louise de Savoie, à la suite de quoi le futur roi François 1 er prit l'habitude, pour cacher sa cicatrice, de laisser pousser sa barbe ; la Chancellerie — ainsi nommée parce qu'elle aurait abrité les sceaux du roi de France — qui est une jolie maison en bois et briques, et que la Société d'art et d'archéologie de Sologne occupe actuellement. Le Musée est une forte intelligente restitution de la vie locale. L'intérieur campagnard, présenté au visiteur, est composé de matériaux authentiques importés d'une ou plusieurs demeures solognotes déterminées. Tout est rigoureusement à sa place: la bassinoire à côté de la cheminée, la marmite au bout de la crémaillère, la chaise basse près du lit encapuchonné de rideaux, le fusil accroché à une solive du plafond, le carrelage terni par le temps. Pour un peu, on s'attendrait à surprendre les occupants. En remontant vers le Nord, la N. 722 traverse Millançay, sur sa motte féodale qui ne comporte plus guère, comme vestiges, qu'une tour en briques du XVI e siècle. Mais le site est séduisant au bord d'un grand étang formé par la Bonne-Heure (un beau nom pour les pêcheurs!). On traverse ensuite une région typiquement solognote de landes et de bois mais trouée comme une écumoire par de nombreux étangs. Le gibier y abonde et c'est un coin où l'on peut espérer, avec un peu de chance, vivre une fable de La Fontaine. D'énormes carpes dorment à la surface des étangs, la mère cane y enseigne la nage à ses jeunes halbrans tandis qu'un héron s'envole et que retentit le cri nostalgique du butor... Si vous aimez les clochers tordus et les cryptes du XII e siècle, vous pouvez pousser une pointe à droite, sur la D. 93, jusqu'à l'église de Saint-Viâtre, prodigue en trésors d'art. Revenu sur la N. 722, vous rencontrerez le bourg de Chaumont, séduisant en diable comme tous les villages tant soit peu perchés. Ses maisons, disposées selon le plan circulaire auquel les oblige l'éperon conique sur lequel elles sont bâties ainsi que sa ligne de fossés, lui donnent un peu l'allure d'une ancienne place forte. Une petite église, qui abrite des fonts baptismaux remarquables, joue le rôle de donjon. Briques et pierres, vigne-vierge et lierre, elle dresse vers le ciel un clocher d'où le regard plonge, comme celui des oiseaux, dans de petits jardins admirablement peignés. A la Ferté-Saint-Aubin, on retrouve la grande route d'Orléans annonçant la fin de notre périple. Les belles eaux vives du Cosson, baignant les fossés, une futaie profonde... c'est là le cadre idéal que nous offre le château, reconstruit de 1635 à 1650, sur les dessins de François Mansart, par le Maréchal de La-Ferté-Senneterre. Ce très beau morceau d'architecture, qui associe si heureusement la brique à la pierre de taille, est remarquable par la noble ordonnance de ses lignes, par la sobriété des pilastres décorant les murs entre les fenêtres, par les élégantes balustrades couronnant les fossés, par la patine ambrée de ses pierres et le ton vieux rose de ses briques, que le décor boisé, plus sombre, met encore en valeur. G. P. 34 RECOUV ERT DE FEU ILLES MORT ES, LE SENT IER S'ENFONC E D ANS LE BO IS OU FRÉ MIT , IN VIS IBLE, T OUT E UNE VIE SAUV AGE. 35 Voici la suite et la fin de l'article dont nous avons commencé la publication dans notre dernier numéro. Cette deuxième partie est exclusivement consacrée aux aspects pétroliers du IV ème Plan. Elle a été revue par M. Huré, Président de la Commission des Carburants, qui y a fait des apports appréciables. • Parmi les vingt-trois commissions verticales qui ont participé à la préparation du IVe Plan au niveau des grands secteurs de l'économie, la Commission des Carburants a eu la charge de traiter des problèmes de l'industrie pétrolière. Elle a dû toutefois travailler en étroite liaison avec la Commission de l'Energie, responsable pour sa part des études sur les autres sources que le pétrole et de la synthèse des travaux intéressant le secteur de l'énergie dans son ensemble. La plupart des résultats obtenus séparément ont présenté d'ailleurs une concordance satisfaisante et grâce à la collaboration établie au niveau des groupes de travail et des rapporteurs tous les points de divergence ont pu être réglés sans de grandes difficultés. - PERSPECTIVES SUR LE MARCHÉ DES PRODUITS PÉTROLIERS Comment va évoluer la demande de produits pétroliers, autrement dit quelles seront les consommations des différents produits dans les prochaines années? La réponse à cette question conditionne tout le reste. C'est le point de départ à partir duquel peut être apprécié le développement de toutes les activités qui s'enchaînent les unes aux autres de la production du pétrole brut jusqu'à la distribution des produits et dressé un programme d'investissement qui constitue un des éléments essentiels sinon la pièce maîtresse du Plan. Une première difficulté se présente: les investissements à inscrire au Plan, c'est-à-dire à réaliser dans la période 1962-1965, seront pour la plupart utiles à la production et à la distribution après 1965. Il ne suffit donc pas de prévoir les consommations dans les années du Plan, mais il faut avoir une idée relativement précise des besoins à satisfaire dans un avenir plus lointain en 1970 et même 1975 car les projets se préparent plusieurs années à l'avance et demandent pour leur réalisation des délais qui se comptent également en années. Le problème de prévisions à dix ou quinze ans se trouvait ainsi posé. Deux approches distinctes ont permis de lui donner une solution satisfaisante 1° - Les besoins totaux d'énergie et la place du pétrole Avant de scruter l'avenir il était important de procéder à une étude approfondie sur une période assez longue du passé. Des bilans annuels des consommations d'énergie ont été d'abord établis pour les douze dernières années. Comment? Le moyen le plus simple consiste à recenser les consommations d'énergie primaire, c'est-à-dire celles qui concernent les produits énergétiques disponibles, pratiquement en leur état naturel : charbon, produits pétroliers énergétiques, gaz naturel et autres gaz primaires, électricité hydraulique ou nucléaire. Un schéma simple montre en effet que les consommateurs finals d'énergie: ménages, administrations, entreprises, peuvent utiliser pour satisfaire leurs besoins : chauffage, transport, productions de biens et de services soit de l'énergie primaire (charbon, carburants, fuels) soit une énergie dite secondaire (gaz de ville par exemple) parce qu'elle est obtenue elle-même à partir de produits énergétiques de base et produite par des transformateurs d'énergie (centrales thermiques, usines à gaz...). Les quantités d'énergie primaire, base des consommations finales, sont préalablement exprimées en tonnes de charbon grâce à un coefficient 36 37 d'équivalence simple (1) et totalisées. Ainsi en 1960 la France a disposé de 130 millions de tonnes d’équivalent charbon représentant les besoins des différents consommateurs finals et les pertes inévitables à la transformation et à la distribution. La série de ces bilans annuels a une grande utilité pour la prévision. Les économistes ont en effet constaté que les besoins en énergie variaient comme la production nationale, augmentant ou diminuant avec elle. Ainsi une analyse sur la période 1949-1960 permet de mesurer les conditions de cette co-variation, et de noter qu'une augmentation de 1 % de la production nationale s'est accompagnée d'une augmentation parallèle des besoins d'énergie de: 1° - 0,71 % de 1949 à 1955, 2° - 0,87 % de 1952 à 1960. Le coefficient d'élasticité des consommations d'énergie par rapport à la production nationale dont nous venons ainsi de donner une définition simple a donc augmenté avec le temps, sans doute parce que les progrès du rendement à la transformation (dans les centrales thermiques notamment) ont été plus rapides dans l'immédiat après guerre qu'après 1952. Il a également résulté d'une étude poussée que l'existence d'un grand nombre d'équipements récents à rendement élevé rendaient peu probables de grands progrès pour l'avenir. La prévision finalement adoptée par la Commission de l'Energie, à qui revient le mérite de ces études, a donc été basée sur des coefficients d'élasticité égaux à 0,95 pour 1965 et voisin de 1 pour 1975. Il ne suffit pas de prévoir les besoins totaux, encore faut-il préciser la part des différentes sortes d'énergie primaire. En 1960, la structure a été la suivante : les combustibles solides ont couvert 54,1 % des besoins, les produits pétroliers 30,1 %, le gaz naturel 3,4%, l'électricité hydraulique et nucléaire 12,4%. Pour l'avenir, le gaz naturel et l'électricité hydraulique et nucléaire ont en quelque sorte un caractère contraignant, autrement dit, tout ce qui sera produit ou importé dans ces deux formes d'énergie sera intégralement consommé, tout au moins dans les secteurs où la substitution est possible, si bien que la part des combustibles solides et des produits pétroliers se précisera par différence sur l'ensemble de la demande. Les programmes d'équipement 1961 et 1962 sont déjà définis et ne laissent aucun doute sur la (1) Ces coefficients sont les suivants pour une to nne de pr oduit : Charbon 1,1 riche, 1 T EC, charbon américain 1,1 T EC, Co ke 1 T EC, produits pétroliers 1,5 T EC, gaz 1 000 t hermies PCS - 0,15 T EC, électricité I 000 produits pétroliers 1.5 T EC, gaz 1 000 thermies PC S = 0,15 T EC, électricité 1 000 kW h = 0,4 T EC. Il n'est pas nécessaire de déterminer ces coefficients avec une grande approximation, car comme l'a souligné ici même M. Majorel le il y a autant de s ystèmes d’équi valence que de points de vue auxquels on se place et la méthode des bilans d'énergie primaire est une manière commode sinon rigoureuse d e prendre une vue d'ensemble. production possible en hydraulicité moyenne d'électricité hydraulique. Après 1965, l'aléa est beaucoup plus grand, mais on a une idée du potentiel restant à équiper (environ 35 tétrawatt-heure) et enfin la progression régulière dans le passé (1,9 twh par an) donne la limite du rythme auquel pourraient s'accroître les moyens de production dans l'avenir. En ce qui concerne les centrales nucléaires, les projets actuellement inscrits dans le programme français donnent des mises en service pour les premiers grands réacteurs allant de fin 1962 à fin 1966, date à laquelle la puissance électrique nette sera de l'ordre de 850 millions de watts. L'objectif 1975 est plus difficile à apprécier, car on ignore dans l'état actuel des choses vers quelle date le prix de revient du kwh nucléaire sera compétitif avec celui des centrales thermiques. Suivant que la compétitivité sera acquise en 1968 ou plusieurs années après — les avis sont très différents à ce sujet — la production en 1975 pourrait varier de 6 tétrawh. En définitive, on aurait pour l'ensemble de l'énergie électrique hydraulique et nucléaire : 45,2 twh en 1965 (dont 1,8 nucléaires) 61 twh en 1970 (dont 10 nucléaires) ; 84 ou 93 twh en 1975 suivant l'expansion économique (dont 26 ou 35 nucléaires). Les disponibilités en gaz naturel sont actuellement limitées aux productions des deux gisements de Lacq et Saint-Marcet situés dans le midi de la France, la production de Lacq devant atteindre son niveau maximum à la fin de l'année en cours. Ainsi, en 1965,3 on pourrait disposer d'environ 5 milliards de m venant de ces deux gisements alors que les besoins ont été explicités à 6,3 milliards de m 3 . La différence pourrait être assurée par du méthane liquide importé du Sahara par bateaux au départ d'Arzew près d'Oran, en quantités faibles3 d'abord, par exemple de 300 à 500 millions de m dès 1964, puis à raison d'un milliard à un milliard et demi de m 3 en 1965 et 1956. Cet approvisionnement pourrait ne pas cesser brusquement le jour où un oléoduc, passant probablement à travers l'Espagne, entrerait en service (à une date difficile à préciser mais située sans doute entre 1965 et 1970). Dans cette perspective d'acheminement du gaz saharien,3 des besoins croissants d'environ 5 milliards de m tous les cinq ans pourraient être couverts sans difficulté. C'est ainsi que s'explicite une première hypothèse sur le gaz naturel la plus optimiste, celle de l'abondance des ressources. Dans une deuxième hypothèse dite faible, on a néanmoins pensé qu'après 1965 la France ne disposerait pas seulement des deux gisements 38 actuels, ce qui serait certainement trop pessimiste, mais que les autres sources intérieures ou extérieures contribueraient à son approvisionnement en gaz naturel dans une moindre mesure, entraînant une augmentation sensible des consommations de fuel lourd dans l'industrie, de produits pétroliers liquides dans l'industrie gazière. Il est à peu près certain qu'en valeur relative, les besoins en combustibles solides diminueront sensiblement : de 54 % à 49 % de 1960 à 1965, plus rapidement encore après 65. Leur part dans le bilan se situerait selon toute vraisemblance, vers 39 % en 1970 et 30 % vers 1975. Toutefois, la consommation de charbon a toutes chances d'augmenter beaucoup d'ici 1965 et même après, dans l'hypothèse où les ressources en gaz naturel seraient faibles et où les produits pétroliers permettraient au charbon importé d'être compétitif pour des consommateurs importants comme l'industrie ou les centrales ther miques. Je précise bien, charbon importé, car en ce qui concerne la production nationale, sa réduction plus ou moins rapide ne fait aucun doute du fait de la fermeture des mines non rentables. Les Charbonnages de France ont fixé leur objectif de production de 53 millions de tonnes en 1965 (contre 58 en 1960) et la production 1961 a été déjà voisine de ce niveau ; vers 1975 on peut avancer à titre indicatif une production de l'ordre de 45 millions de tonnes. Si l'expansion économique se réalise au rythme prévu par le IV e Plan (5,5%) la consommation des produits pétroliers énergétiques augmentera donc très fortement, en moyenne de 9 % par an d'ici 1965 et à un rythme un peu moins rapide après cette date. 2° - Les besoins en produits pétroliers L'étude globale qui précède a permis de cerner l'importance de ces besoins. L'examen des différents grands secteurs d'utilisation (transports, sidérurgie, industrie, foyers domestiques, agriculture) fournit une deuxième approche analytique plus adaptée à une prévision par produits. Il faut distinguer deux catégories de produits pétroliers. D'abord ceux qui sont seuls à pouvoir répondre a un besoin déterminé, qui ont ainsi un monopole d'usage: c'est le cas des carburants auto, des lubrifiants, des bitumes, etc. Il suffit alors de définir la croissance de ces besoins, ce qui est facile dans certains cas: la connaissance des programmes routiers permet de déterminer assez bien les consommations futures de bitumes ; mais beaucoup moins aisé dans d'autres cas lorsque par exemple la consommation ne varie pas en fonction directe du nombre des consommateurs. Tout le monde sait par exemple que la consommation de carburants par automobiliste tend à diminuer lorsque le parc augmente, que la consommation spécifique de lubrifiants a subi le contre-coup de certaines améliorations techniques des moteurs automobiles. Des méthodes plus évoluées toujours basées sur l'analyse des situations passées permettent alors de tenir compte de tous les facteurs pouvant agir sur le développement des besoins et de parvenir au prix de nombreux recoupements, à des évaluations raisonnables. Mais il y a des produits importants où cette correspondance univoque entre un besoin et une production n'existe pas. Dans l'industrie et pour le chauffage des locaux on peut employer du charbon, de l'électricité, du gaz et des produits pétroliers. L'électricité peut être obtenue à partir d'énergie hydraulique, d'énergie nucléaire, de charbon, de gaz naturel et de produits pétroliers. Dans ce cas après avoir estimé la croissance des besoins, il est nécessaire d'opérer le partage entre les différentes énergies concurrentes. C'est alors que les comparaisons internationales deviennent précieuses, avec les données américaines tout particulièrement. Le comportement du consommateur est en outre généralement dicté, toutes choses égales d'ailleurs, par le niveau des prix. Cela demande quelques explications. Comme il est souligné dans un document récent (1) des Charbonnages de France: « u n combustible dont le prix à la thermie est élevé peut être en définitive plus avantageux qu'un autre dont le prix à la thermie est relativement plus bas » ; autrement dit, pour être plus précis, le fuel peut avoir sur le charbon une commodité d'usage qui compense une partie de l'écart de prix et dont la valeur est plus ou moins grande suivant la nature et l'importance des installations ou des utilisations (chaudières, fours, etc). L'évolution du rapport de prix à la thermie est donc un élément très important pour l'appréciation de la place respective qui reviendra dans l'avenir à chacun des combustibles concurrents dans des marchés dont les besoins se développent rapidement qu'il s'agisse des marchés de masse comme le secteur domestique et l'industrie, ou qu'il s'agisse des approvisionnements aux centrales thermiques de l'E.D.F. Il est toutefois essentiel de noter — ce que confirme d'ailleurs l'expérience des Etats-Unis — que les produits énergétiques, dont le prix marginal décroît rapidement avec le volume des ventes, tel que le gaz naturel, se placent par priorité sur ces marchés sans autre limitation que celle de la ressource. (1) Le charbon en France par J. L epidi publié par la D ocumentation Française. 39 Le fuel et le charbon passent inévitablement après. Quelles sont les conclusions de ces études? En ce qui concerne les besoins en produits pétroliers trois chiffres sont d'abord à retenir : le marché intérieur qui a absorbé 25,5 millions de tonnes en 1960 demandera 40 millions de t en 1965, près de 60 en 1970 et près de 90 en 1975. Les quantités de pétrole brut traitées dans nos raffineries connaîtront une expansion également très forte malgré la réduction de certains débouchés extérieurs (pays de la zone franc) : pour 33 millions de t en 1960, il sera traité 46 millions de t en 1965 et 68 en 1970. Enfin la structure de la production des raffineries, pour s'adapter à un marché en évolution inégale selon les produits, variera sensiblement: la part de l'essence totale ne cessera de diminuer (24% en 1955, 22 % en 1965 et 18 % en 1970); celle du gasoil total passera de 34 % à 40 et 37 ; celle du fuel lourd total de 42 à 38 et 45 aux dates considérées . Il - L E DÉVELOPPEMENT DES MOYENS PRODUCTION - LES INVESTISSEMENTS DE L'accroissement considérable prévu pour la consommation nécessite un développement de tous les secteurs de l'industrie pétrolière depuis l'approvisionnement jusqu'à la distribution au consommateur final. Nous allons voir ce que la Commission des Carburants a recommandé pour que la croissance de notre industrie soit la plus harmonieuse possible. 1° - Recherche et Production Les études sur la recherche et la production de pétrole brut ont été effectuées par le Bureau de Recherche du Pétrole, Etablissement public chargé de la réalisation dans ce domaine de la politique des pouvoirs publics. Le dernier plan du BRP vise la période 1961-1965 qui englobe fort heureusement les quatre années du IV e Plan. Il est en outre important de noter que ce plan s'applique non seulement au territoire métropolitain, mais aussi aux autres territoires de la zone franc. La Commission des Carburants a fait sien le plan du BRP en atténuant légèrement son optimisme et en l'assortissant des commentaires jugés utiles. Les investissements prévus pour la recherche sont de l'ordre de 700 à 900 millions de NF par an, permettant de réaliser le forage de 300 000 à 400 000 mètres. Ces chiffres ont été évidemment établis par totalisation des programmes des différentes sociétés engagées. On a vérifié leur cohérence avec les possibilités de financement. Corrélativement, la mise en exploitation des gisements déjà découverts nécessitera une moyenne annuelle d'investissements de 720 à 1 000 millions de NF pour les travaux de forage d'exploitation et de transports. Quelle peut être la production de la zone franc au terme du IV e Plan? A partir des découvertes déjà faites, la production en 1965 sera comprise entre 25 et 28 millions de tonnes. D'après la Commission des Carburants il est peu probable qu'avec les découvertes futures, la production soit inférieure à 35 millions de tonnes ou supérieure à 50 millions de tonnes, cette limite supérieure paraissant très optimiste. Enfin, on estime que les investissements dans la production et le transport des hydrocarbures gazeux (usine de liquéfaction — feeder sous-marin) nécessiteront des investissements de l'ordre de 1 000 à 2 000 millions de nouveaux francs, pendant la durée du IV e Plan. 2° - Transports maritimes Dans ce domaine également, les prévisions sont soumises à de nombreux aléas du fait des différences importantes dans la longueur des trajets maritimes, et l'incertitude qui pèse sur l'évaluation de la production de pétrole brut dans la zone franc. Cependant, compte tenu du retrait des T2 et des commandes en cours d'exécution ou qui vont être passées il semble certain que la flotte pétrolière française assurera en 1965 un taux de couverture des besoins de 100 à 120%. 3° - Raffinage L'évaluation de la capacité de raffinage nécessaire en 1965 a tenu compte d'une part des besoins métropolitains à cette époque, d'autre part des exportations (la diminution des exportations vers la zone franc, du fait de la mise en service des raffineries d'Alger et de Dakar, sera en partie compensée à partir de 1964 par les débouchés étrangers des raffineries de Strasbourg). La capacité de traitement des raffineries devrait s'élever à 54 millions de tonnes/an et ainsi avec un taux d'utilisation de 85%, le tonnage de brut traité atteindrait 46 millions de tonnes en 1965, compte tenu 40 d ' en vi r on 2 , 3 m i ll i on s d e t on n es à l ' ex por t at i on (n ot a m m en t par l es r a ffi n er i es de St r a sbour g). Comm e a ct uel l em en t l a ca pa ci t é s’ él ève a 49 m i ll ion s de t on n es, ci n q mi l l i on s de t onn es de ca paci t é su ppl ém en t a ir e devr on t êt r e m i s en chan t i er penda nt l e I Ve P l a n . E n out r e, il est pr évu un e a m él i or at i on de la qual i t é des pr oduit s (in dice d'octa n e, ten eur en soufr e). Le s i n vest i ss em en t s a t t ein dr on t 5 22 m i ll i on s d e n ouveaux fra n cs au li eu de 358 au cours du IIIe P lan . Pa r a i ll eu r s , l a C om m i ssi on d es Car bu ran t s a ét u dié l e pr obl èm e d e l a c on curr en ce d es r a ffin er i es a u sei n de la CEE et n ota m m en t la con cur r en ce Du n ker que/ An ver s et a r ec omm a n dé que l e por t de Du n ker que soit à p ar i t é avec An ver s pour l es fr ais de por t et que d es tr avaux y s oien t exécutés pour per mettr e de r ece voir des ta n ker s de 50 à 60 000 ton n es de por t en lour d. Le pr oblèm e du pét r ole s oviét i que a éga l em en t ét é soul e vé ; l ' a ccen t a ét é mi s su r l ' ur gen ce d' un e p ol i t i q ue c om m u n e de l a C E E en ver s c es i m por t a t ion s qui r i sq uent de per t ur ber l es pr i x et d e fa i r e d épen dr e l es a p p r ovi si on n em en t s d e c on si d ér a t i on s p ol i t i qu es. 4° - Distribution Il est n éce ssa i r e dan s cet t e a ct i vit é de p our su i vr e l ' effor t de pr odu ct i vit é dé jà c omm en cé. Dan s l e doma i n e d u tran sp or t , l es t ar i fs n e d evr on t pa s créer d e d i st or si on s a r ti fi ci el l e s en t r e l es d i ff ér e n t es f or m es d ' én er g i e et t ou t e m od i fi ca t i on t ar i fa ir e de vr a i t êtr e ann on cée a vec un pr éa vis su ffisa n t pour que l es i n vest i ss em en t s des s oci ét és en ti enn ent compt e. On devr a pour suivr e l' augmen tat ion du t on na ge d es r am es de ch em i n de fer et r ech er ch er un e r ota ti on plus rapi de des wag on s. Il est prévu d’am én ager cer tain s par cour s de can aux pour y per m et tr e l e pa ssa ge de c on voi s pou ss és de 3 à 4 000 t (Dun ker que - Valen cienn es). Par ai ll eur s, la pose de pipe s à pr oduit s r affin és s’ a vér er a peut -êt r e in t ér essa n t e entr e des ra ffi n e r i es et d es z on es d e f or t e con s om m a t i on t el l es q ue l a Va l l ée d u Rh ôn e et l ' E st de la Fr an ce L'a ugmen tation de con somm at ion aura pour effet éga l em en t de n écessi t er un e ca pa ci t é de st ocka g e pl us i m por t ant e. Cet t e ca pa ci t é de vr a pa sser de 12 mi ll ion s de m 3 en 1961 à 16 milli on s au m oin s en 1965 en su pposa n t identique la r églem en tation con cer n an t les st ocks d e r éser ve. Il est r ecomm a n dé d' évit er un e m u l t i pli ci t é e xce s s i ve d e s p oi n t s d e ven t e, t ou t en r ech er chan t l a sa t i sfa ct i on des bes oin s de l a cl i ent èl e a u m oi n dr e coû t . 5 ° - Re c her c he S ci e nt i fi que e t T e c hni que Ju sq u' à un e époqu e r el a ti vemen t r écen t e l ' indust r i e p ét r ol i èr e fr a n ça i se a fa i t ex cl u si vem en t a p p el a u x t ech n i ques ét ran gèr es. Les r ésu l t a t s et l e n i veau d' a ct i vit é obten us r en den t n éce ssa i r e un e a ugmen - t a t i on des t ra vau x de r ech er ch e d an s l es s oci ét é s et à l ' In st i t u t Fr an ça i s d u Pét r ol e, ét a bl i ssem en t p ubl i c c om p ét en t . D éjà 1 / 8 e du m on t ant de l a r edevan ce des pr odu ct eur s sa h ar i en s doit êt r e con sa cr é à l a r ech er ch e d'a pr ès l e cod e pét r oli er sa h ari en . Al or s que l es e ffect i fs d e l ' en sem bl e d e l ' in dustr i e r est e r on t st a ble s, c eux de la r ech er ch e sci en t ifi que augm en ter on t de plus du tier s, passant de 2 390 en 1961 à 3 200 en 1965. 6° - Récapitulation des inve stisse ments L' en sem ble de s a ct i vi t és pét r oli èr es a bs or ber a en qua tr e an s, pr ès de 10 000 mil lion s de n ouveaux fr an cs (soit 720 m i l l i on s de l i vr es) a in si r épar t i s: 41 eLa Commission des Carburants reprenant l'étude de ce problème a estimé très souhaitable au cours des prochaines années une baisse du prix des carburants auto par diminution des taxes et elle l'a estimée à 3% par an en moyenne jusqu'au niveau de 0,75 NF le litre pour l'essence ordinaire qui serait atteint vers 1970. Elle a montré d'autre part que l'augmentation de consommation qui résulterait inévitablement IV e Plan (1962-1965) en millions de NF — recherche et production……………….6.250 à 9.650 — flotte pétrolière……………………..………………450 — raffinage…………………………...………………2.090 — pipe-lines………………………………………..1.250 — unités investissements…………..……………….380 60 10.500 à 13.900 soit en moyenne annuelle sur les quatre ans 2 600 à 3 500 millions de NF. III Q UELQ UES PROB LÈMES PÉTROLIERS DE LA POLITIQ UE ÉNERGÉTIQ UE La plupart des études de la Commission des Carburants et de la Commission de l'Energie ont été conduites dans le respect du principe fondamental que la satisfaction des besoins en énergie doit être réalisée dans les meilleures conditions économiques possibles, c'est-à-dire au moindre coût pour le pays. Il s'est donc posé tout au long des travaux de ces Commissions de difficiles problèmes d'harmonisation des intérêts mutuels des différents agents économiques et de conciliation de ces intérêts avec certains impératifs de la politique économique générale. Les quelques cas évoqués ci-après donneront une idée des principaux problèmes avec lesquels les auteurs du Plan ont été confrontés. 1° - L a que st i on d u pr i x de l' e sse nc e Tout le monde sait que le prix exceptionnellement élevé de l'essence en France est dû au poids le plus lourd du monde (75% du prix de vente) des taxes que supportent les carburants français. Plus que les plaintes des consommateurs, des constructeurs d'automobiles et des pétroliers les perspectives d'intégration économique des pays du Marché Commun ont attiré l'attention des pouvoirs publics sur ce problème. Début 1961 le gouvernement a donc envisagé une baisse de 5% du prix mais en demandant aux sociétés pétrolières de faire le plus gros effort, la réduction des taxes n'intervenant que pour une faible part. Or, les prix hors taxes sont en France les plus bas d'Europe Occidentale (Italie exceptée). Les pétroliers n'ont donc pû répondre à l'appel qui leur était fait et aucune mesure de réduction n'est intervenue. d'une baisse des prix rendrait très supportable pour le Trésor la diminution de recettes. Les choses en sont au même point. Mais il est peu probable que des mesures de baisse interviennent très prochainement étant donné la conjoncture financière actuelle et ce que représente la fiscalité sur les carburants dans les ressources de l'Etat (10%). 2° - L a c ri se c ha r bonni è r e e t l a compétition f ue l - c ha r b on D'ores et déjà, les Charbonnages de France ont fixé la production de charbon en 1965 à 53 millions de tonnes contre 58 en 1960. Cette réduction répond au souci d'éliminer les exploitations à prix de revient élevé. Il est probable d'ailleurs que cette diminution de production doive être poursuivie après 1965. Cette réduction doit s'accompagner d'un maintien de l'effort de modernisation et pose le problème du reclassement des mineurs. Les effectifs des Houillères en effet passeront de 212 000 en 1960 à 175 000 en 1965, soit une diminution d'environ 30 000. Un certain nombre de ces 30 000 personnes arriveront à l'âge de la retraite. Les autres devront se reconvertir. Cependant, d'autres difficultés apparaissent. Cette réduction d'effectifs aura lieu à l'époque où les classes nombreuses nées après la guerre arriveront à l'âge du travail. Elle frappera surtout les bassins du centre midi qui se 42 trouveront en régression économique. Il sera donc nécessaire d'y créer d'autres activités et pour cela un effort financier sera indispensable que seul, à défaut des Houillères, le budget général est à même de consentir. Les Houillères se demandent en outre si elles pourront placer leur production réduite car elles redoutent la concurrence du fuel. Elles avancent en effet deux principaux arguments : les prix des fuels sont d'abord liés aux cours internationaux et peuvent dès lors descendre au-dessous du prix de revient de la calorie charbon ; les sociétés de pétrole ne sont pas enfin soumises comme les houillères aux règles de la CECA qui les obligent à publier leurs barèmes et à traiter leurs clients sans autres discriminations que l'importance des commandes et la distance aux mines. La menace d'une taxation se fait d'autant plus sérieuse que la plupart des pays qui entourent la France se sont déjà engagés dans cette voie. L'industrie française du pétrole a pu écarter cette menace en faisant valoir l'intérêt pour le pays d'une énergie bon marché et en faisant preuve d'une certaine discipline sur les prix à laquelle le gouvernement a contribué en limitant les rabais au maximum de 5% des prix officiels. Les Charbonnages ont enfin pu affermir leurs positions dans certaines régions proches des mines et dans certains secteurs comme celui du chauffage au prix d'une adaptation méritoire. Le Plan a étudié ce problème sans aboutir à des propositions concrètes ayant un caractère définitif. Toute une série de mesures ont été envisagées. C'est d'abord la publicité des barèmes de prix de vente des fuels oils et l'interdiction des ristournes. C'est ensuite l'institution d'une caisse de compensation destinée soit à absorber les fluctuations des prix d'importation du fuel par rapport à leur moyenne, soit à adapter les prix du charbon aux fluctuations des fuels. En outre, l'intérêt de constituer une flotte de réserve a semblé très limité en raison de son coût. Par contre, l'affrètement sur le marché international de navires excédentaires semble une solution plus économique et plus souple. Cependant, devant les incertitudes qui subsistent, c'est sans doute par une combinaison harmonieuse du stockage de produits pétroliers, de la constitution d'une flotte de réserve et également par une large coopération avec les groupes internationaux et une coordination permanente entre pays européens que seront données les assurances les plus grandes contre les conséquences d'une crise éventuelle. 4° - L'équilibre de la balance des comptes Si la France n'a pas oublié la crise de Suez elle a encore moins oublié les années de déficit de la balance des comptes qu'elle a vécu et qui ont rendu 3° - La sécurité des approvisionnements Le coût de cette sécurité a été évalué en fonction du risque de rupture d'approvisionnement étendue à un cadre géographique plus étendu que la France (par exemple: l'Europe Occidentale). Ce coût dépend évidemment de nombreux facteurs aléatoires (fréquence, durée, rigueur des crises éventuelles) sur lesquels il est nécessaire de formuler un certain nombre d'hypothèses. La Commission de l'Energie s'est livrée à une étude très approfondie sur ce sujet. Il a paru toutefois à la Commission des Carburants que les stocks de réserve de produits pétro- trop coûteuse l'expansion économique. En ce qui concerne le pétrole, en escomptant une production de 35 millions de tonnes en 1965 au Sahara et en y ajoutant la part payable en francs de brut produit à l'étranger, le déficit ne serait pas supérieur à 660 millions de nouveaux francs. La balance pourrait d'ailleurs être équilibrée avec l'exportation de produits raffinés, de gaz naturel et de services. On peut même espérer un bilan positif comparé au déficit actuel d'environ 1 500 millions de MF. En revanche pour le charbon la Commission de l'Energie a évalué la nécessité d'importation en 1965 à 27 millions de tonnes. Le bilan énergétique restera donc déficitaire Mais les surplus d'autres secteurs devraient combler assez facilement un déficit d'importance peu alarmante. liers représentant trois mois de consommation imposés par les pouvoirs publics après la Crise de Suez étaient suffisants compte tenu de la plus grande diversité actuelle des sources d’approvisionnement. 43 A L'OUEST DU NOUVEAU Les trois photos que nous présentons aujourd'hui ont été prises peu de temps avant que le drapeau ait été posé sur l'immeuble : un seul niveau manque encore pour que le gros-œuvre du bâtiment soit achevé. A l'heure où nous mettons sous presse, on peut marcher sur la terrasse et voir, au-dessus, le local qui abritera la machinerie des ascenseurs principaux. La photo d'en haut à gauche est prise du jardin intérieur en direction de la Seine : la façade est coupée par l'ascenseur de chantier, indispensable pour les mouvements de personnes et de matériels. Celle de droite représente l'angle du quai Paul-Doumer et de la rue de l'Abreuvoir. Celle d'en bas à gauche, prise du pont de Neuilly, place l'immeuble par rapport à ses voisins : à sa gauche, un îlot qui sera démoli lorsque seront entrepris les travaux d'élargissement du quai, et à sa droite, successivement un immeuble d'habitation et l'immeuble de la Sopad (Nestlé). On peut remarquer sur les trois photos 1'avancement des travaux de revêtement de façade : les éléments de glace émaillée sont montés sur 6 niveaux, et le vitrage sur 3. L'immeuble est complètement fermé et vitré sur 8 niveaux, à l'heure où nous écrivons. Il sera d'ailleurs totalement clos et couvert fin novembre et chauffable pendant l'hiver, ce qui facilitera grandement les travaux de finition. 44 27 SEPTEMBRE 1962 : LE DRAPEAU FLOTTE SUR LE NOUVEAU SIÈGE SOCIAL. LA FÊTE DU DRAPEAU C’est une bien sympathique coutume du bâtiment que celle de monter un drapeau tricolore et une gerbe de fleurs au point haut de l'immeuble lorsque celui-ci est atteint. En principe c'est le couronnement de l'œuvre du maçon, qui vient au terme de ses efforts : c'est pourquoi cette fête reste très intime puisqu'elle ne rassemble autour du drapeau que les personnes qui ont directement contribué à la construction: cadres, collaborateurs, chefs de chantier, compagnons, et manœuvres. Il y a toujours pour chacun une sorte de fierté à créer une œuvre nouvelle : c'est ce qui rend la profession du bâtiment si particulièrement attachante. C'est le 27 septembre que le drapeau a été posé sur le nouveau Siège Social : notre Société y était représentée par MM. Siguier et Fossier, qu'entouraient nos Architectes, MM. Gravereaux et Gâche, et leurs collaborateurs. M. Siguier prononça une courte allocution, devant tout le personnel réuni dans la future Salle de Conférences, en remerciant chacun de l'effort particulièrement soutenu qu'il a dû fournir pour réaliser en un temps aussi court une œuvre aussi importante : la façon magistrale dont le chantier a été suivi, lui laisse la certitude que le délai final d'avril 1963 sera respecté et il veut d'avance en féliciter tous les responsables. Il leva ensuite son verre à la santé des personnes présentes et de leurs familles, et fit remettre à chacun un souvenir de la cérémonie. 27 SEPTEMBRE 1961 : POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE 45 M. FALLOT ARROSE SOIGNEUSEMEN T LE PAR TERRE FLEURI DU DÉPÔT SOUS LE REGARD RÉJOU I DE M. DR OU OT ET A TTEN DR I DE Mlle D'HYÈRES LE DÉPÔT FLEURI A L'AMÉRICAINE Ce qui frappe le visiteur du dépôt BP de Troyes lorsqu'il entre dans la cour de celui-ci c'est d'apercevoir, devant le bâtiment qui sert de bureau, un magnifique carré de fleurs très diverses et parfaitement épanouies. Toute cette symphonie de couleurs est un réel plaisir pour l'œil du visiteur et nous en sommes sûrs aussi pour ceux qui travaillent chaque jour dans le dépôt. Nous avons voulu connaître le secret de ce carré à la flore si dense et si joyeusement colorée. M. Drouot, le chef de dépôt, nous a désigné M. Maurice Fallot, comme étant le décorateur artistique du dépôt. M. Fallot a bien voulu nous livrer son secret : — « Je suis, nous a-t-il dit, un passionné du jardinage et dans mon jardin familial je me livre à des expériences florales. J'ai utilisé un système américain de plate-bande fleurie qui s'appelle « Jiffy Planter». Ce système est simple et se compose d'une bande en matière cellulosique d'une longueur de 4,60 m sur une largeur d'environ 40 cm. Cette bande contient des graines et des substances nécessaires au démarrage de la végétation. La mise en place de ce système se fait de la façon suivante : 1° - On nivelle le sol du massif ou de la plate-bande à garnir en maintenant son niveau au-dessous de celui du terrain environnant ce qui par la suite maintient les eaux d'arrosage en évitant leur ruissellement. 46 2° - On déroule la bande en matière cellulosique que l'on peut découper éventuellement aux ciseaux suivant la forme ou la longueur voulue. Il faut arroser jusqu'à ce que la bande soit bien imprégnée d'eau. 3° - On recouvre d'un peu de terre fine (4 à 5 mm) pour fixer la bande au sol et l'empêcher d'être déplacée par le vent. On tasse légèrement et on arrose de nouveau pour que le tout soit bien humide. La plantation est ainsi terminée. Il ne reste plus qu'à attendre, à arroser souvent et... voilà le résultat ». Nous livrons cette recette agreste à tous ceux qui veulent décorer leur jardin, leur maison... et à tous les chefs de dépôt qui désirent embellir leur établissement. Outre ce talent de jardinier, M. Fallot est depuis 6 ans positioniste au dépôt. Il est marié, père de 2 petites filles : Anne-Marie et Dominique qui sont d'excellentes élèves au collège de Troyes. Après ce que vous venons de vous décrire de l'impression première que l'on a du dépôt de Troyes, vous comprendrez mieux pourquoi M. Drouot est fier de le faire visiter. Entré à la S.G.H.P. en 1946, M. Drouot a fait toute sa carrière dans les dépôts, puisqu'avant d'être nommé chef du dépôt de Troyes, il fut successivement employé à l'ancien, puis au nouveau dépôt de Metz. M. Drouot a le calme et la tranquillité souriante des gens de l'Est: il est en effet né à Verdun. Il est marié et grand-père d'une petite fille prénommée Michèle. Il aime les longues promenades en forêt. C'est un ami de la nature. Pendant notre visite du dépôt, sous la conduite de M. Drouot nous avions remarqué un homme de petite taille, d'une vivacité surprenante, tantôt le balai en mains, tantôt chargeant un camion, tantôt s'occupant des vannes des réservoirs. Cet homme laborieux, c'est M. Edouard Noble, « le doyen ». Il se sent parfaitement à l'aise, « comme chez lui » dit-il dans ce dépôt de Troyes où il fit son entrée en mai 1925. Pensez donc! Il en connaît tous les coins et recoins. Rien n'échappe à son œil. C'est d'ailleurs de ce même œil sagace qu'il traque sans relâche le poisson des rivières de la région. M. Noble est père de trois enfants et grand-père de trois petites filles : Sandrine, Béatrice et Michèle. M. Noble n'est pas un pêcheur solitaire, il est accompagné dans ses prouesses halieutiques de M. Marcel Anheim qui est chauffeur au dépôt de Troyes. MM. Noble et Anheim se retrouvent chaque jour dans la cour du dépôt et nous sommes certains que les lendemains de pêche « miraculeuse » ils doivent évoquer avec nostalgie leur petite maison au bord de l'Aube où ils passent en famille leurs week-ends et où les attend, sagement amarrée, leur barque de pêche. M. Anheim est en outre chasseur quand il n'est pas pêcheur. Sous le sceau de la confidence, l'on nous a affirmé que M. Anheim est un célibataire « endurci ». Comme notre visite se passait au moment des vacances, M. Drouot avait pour l'aider dans sa tâche et remplacer M. Fallot, une aide charmante en la personne de Mlle Jenny d'Hyères dont on peut encore dire l'âge puisqu'elle n'a que 17 printemps. Elle est employée pour le moment en qualité de temporaire, elle est titulaire de son C.A.P. d'aide-comptable. Elle nous a confié qu'elle se plaît beaucoup au dépôt BP et que, si cela était possible, elle aimerait bien faire définitivement partie du personnel de notre Société. Détail à signaler: elle n'aime pas le twist et lui préfère la lecture de romans de cape et d'épée dont elle se repose en faisant, fort bien d'ailleurs, de la couture. Ne quittons pas le dépôt de Troyes sans évoquer son gardien, un gros chien noir aux crocs bien blancs. Dès le soir, le dépôt devient son domaine, il y vit en liberté et gare à celui qui tenterait de franchir la clôture. Comme il aime aussi se rouler dans les fleurs, il a fallu protéger le carré de M. Fallot en l'entourant d'un haut grillage. Le mot de la fin empruntons-le à M. Drouot : « Ici, à Troyes, c'est un dépôt sans histoire ». Nous ajouterons: donc un dépôt heureux, puisque comme les peuples qui le sont, il n'a pas d'histoire. M. NOBLE EST A SON POST E PRÊT A ACTION NER LES VANN ES D'ALIMENT AT ION DU PO STE DE CHARGEMENT . A QUO I RÊVENT LES JEUNES FILLES. Mlle JENNY D'H YÈR ES N E NOUS A PAS DONN É LA RÉPONSE A CETT E ÉT ERNELL E QUEST ION: ELL E S'EST CONT ENT ÉE DE SOUR IRE. MÊME S'IL R EGARD E LE PHOT OGRAPHE, NE CR AIGNEZ RIEN. M. A N H E I M CHARGER A LES CU VES DE SON CAMION CO MME IL FAUT PAS UN E GOUTT E EN T ROP, PAS UNE GOUTT E EN MO INS. M. DROUOT T EL LE COMMAND ANT A LA PASSERE LLE DU N AVIRE JAUGE UN R ÉSER VO IR EN UT ILISANT CETT E«ÉCLU SE DE SOND E ». 47 LE TEMPS D'UN SOURIRE. L'OBJECTIF A SURPRIS M. VIRLOIRE S'ASSURANT DE LA FERMETURE DES « TROUS D'HOMMES » DES CUVES DE SON 14 000 LITRES « ALLO! ICI LE DÉPÔT BP DE SENS. A VOTRE SERVICE... VOTRE COMMANDE EST BIEN NOTÉE » Mme MAUCOURT A LA VOIX COMMERCIALE MÊME SI LA LIVRAISON SEMBLE POSER QUELQUES DIFFICULTÉS. SENS : UN DEPOT AU BORD DE L’EAU Habituellement les dépôts sont situés à l'écart du centre des villes dans un coin retiré de la zone industrielle, ceci pour des raisons de sécurité bien compréhensibles. Ils ont bien souvent pour décor de tristes bâtisses où la couleur prédominante est le gris ou le noir. Ils ont généralement pour voisins les voies de garaqe de la gare la plus proche et pour peu que les tractions soient encore à vapeur, la suie de charbon impose à tous sa présence envahissante et salissante. Eh bien, le dépôt de Sens fait exception! Il est situé au bord de l'eau, pas au bord d'un canal aux eaux mortes mais auprès d'une belle et large rivière aux rives animées et aux eaux claires et poissonneuses: l'Yonne. Un appontement accueille les péniches qui viennent avitailler le dépôt en produits pétroliers. La situation privilégiée du dépôt de Sens, plus exactement de Paron-les-Sens, a été reconnue puisque le terrain qui le borde sur un de ses côtés est devenu le terrain de camping municipal. Dès les beaux jours, de la fenêtre du bureau du dépôt, l'on peut apercevoir les petites tentes de toile orange, jaune ou bleue tranchant sur le vert tendre de l'herbe du champ. Il y a bien le bruit des trains de la ligne de chemin de fer qui passent non loin du dépôt, mais c'est un bruit bien sympathique que celui des grands express qui filent à toute allure vers... la Grande Bleue. Trains de vacances qui rappellent à ceux qui travaillent que ce sera bientôt leur tour... Dans le langage de la profession du pétrole, ce dépôt de Sens est pour notre Société ce que l'on appelle un dépôt « B ». C'est-à-dire que le dépôt de Sens n'est pas notre propriété mais celle de notre confrère Desmarais qui nous loue les installations nécessaires au bon fonctionnement de nos livraisons. MM. Jacques Gillot, Yves Fandard et Mme Claude Maucourt sont peut-être un peu à l'étroit dans leur bureau, mais cela n'empêche pas l'ambiance d'y être sympathique. M. Gillot, le chef de dépôt, est lui aussi un homme sympathique à l'accueil souriant. Il n'est responsable du dépôt de Sens que depuis 1 an, mais son expérience en matière d'exploitation est ancienne puisque depuis 1956, date de son entrée à la S.F. BP, il a fait ses preuves au dépôt de Saint-Usage. M. Gillot est un heureux jeune marié. Ses goûts le portent d'ailleurs sur les joies de la vie de famille. Il aime, en effet, la lecture, plus particulièrement les romans policiers à l'intrigue bien charpentée et à l'action bien menée. C'est un amateur de mots croisés. — Je serais heureux, nous a-t-il dit, j'ai d'ailleurs répondu dans ce sens au dernier référendum du T. U., que notre revue BP consacre une place aux mots croisés et qu'il y ait de temps en temps un concours pour les cruciverbistes enragés. M. Gillot, nous tiendrons compte de votre suggestion, un peu de patience. M. Fandard — que ses collègues surnomment le « percepteur » parce qu il s'occupe de la position des comptes-clients et qu'il est sans pitié pour les mauvais payeurs — est clarinette dans l'harmonie municipale de sa bonne ville de Sens où il a toujours vécu. Concert public, fête fédérale, M. Fandar participe à toutes les manifestations musicales du département de l'Yonne. Il espère bien d'ailleurs que son fils Alain lui succédera un jour dans l’harmonie municipale de Sens, mais il a encore le temps puisque Alain n’a que 20 mois. Pour les clients BP du dépôt de Sens, Mme Maucourt c'est, avant tout, la voix aimable, patiente et compréhensive qu'ils entendent au bout du fil puisque LA TOURNÉE EST TERMINÉE. LESTEMENT M, HERVÉ SAUTE DE SON CAMION SANS LACHER LA POCHETTE-PORTE DOCUMENTS DU PARFAIT CHAUFFEUR-LIVREUR. 48 Mme Maucourt s'occupe plus spécialement des commandes et des tournées de livraisons. Mme Maucourt est maman de deux enfants : Jean-Michel et Béatrice. Si elle nous a dit être avant tout femme d'intérieur, elle aime aussi le tourisme et même les grands voyages, mais ceux-là pour plus tard, quand les enfants eux aussi seront grands. M. Gillot nous a présenté ensuite le « B.H.V. »... c'est ainsi que M. Calas, l'ancien chef du dépôt, avait surnommé, rappelant le sigle célèbre d'un grand magasin parisien bien connu, MM. Ballu, Hervé et Virloire, chauffeurs au dépôt. Nous ne respecterons pas l'ordre alphabétique pour vous faire faire leur connaissance. Nous donnons l'honneur à l'Ancien. M. Hervé, 27 ans d'ancienneté! M. Hervé est un parisien de la campagne. Il est né e dans le 18 arrondissement, il ne renie pas Paris, mais pour lui rien ne vaut Villeneuve-la-Guyard où se trouve l’ancien dépôt S.P.E. puis BP. LE PERSONNEL DU DÉPÔT DE SENS, EN ESPALIER, COMME LES BELLES (FLEURS! Il en parle avec émotion. C'est que pour lui Villeneuve-la-Guyard c'est tout une histoire : l'avant-guerre, la guerre, l'occupation, la résistance à l'occupant qui voulait piller le dépôt, le camouflage des stocks, enfin comme il dit, sans rire..., c'était le bon temps! Aujourd'hui M. Hervé est un pacifique pêcheur à la ligne qui recommande aux amateurs, l'Yonne, comme étant le paradis des pécheurs. M. Hervé veut bien que l'on dise de lui qu'il est l'ancien mais il ne se considère pas comme un «croulant», la preuve: ses deux filles : Christine 4 ans et Sylvie 15 mois. « B » du « B.H.V. », c'est M. Roland Ballu. Le chauffeur de la camionnette-colis. Comme il est célibataire, il aime les déplacements et au volant des camionnettes-colis il a parcouru la Normandie quand il était chauffeur « haut le pied » à Grand-Quevilly, puis au Havre ; de même il a sillonné la Bretagne quand il était à Rennes. Ses loisirs, il les consacre à la chasse quand c'est la saison, le foot-ball, le cyclisme l'intéressent sans pour vraiment les pratiquer lui-même mais pour du moins suivre et admirer les performances des champions. M. GILLOT A UN SOURIRE DE CONNIVENCE POUR L'INTERLOCUTEUR (INVISIBLE SUR LA PHOTO) TANDIS QUE M. FANDARD. PLUTOT SCEPTIQUE. TIRE LONGUEMENT SUR SA CIGARETTE « V » de « B.H.V. », c'est M. Marcel Virloire, le plus petit du trio, mais celui qui pilote le plus gros camion, un 14 000 qui possède les derniers perfectionnements mécaniques. Un bel engin, d'une propreté impeccable et que M. Virloire conduit fièrement. M. Virloire est un enfant de la région. Inutile donc de vous dire que la pêche et la chasse n'ont pas de secrets pour lui. Sa préférence va à la grosse chasse : le sanglier, parce que plus sportive dit-il. En attendant de rencontrer l'âme sœur, M. Virloire va à la plage sur les bords de l'Yonne, nage, joue au foot-ball... La vie rêvée du célibataire quoi!... Un détail curieux pour terminer notre tour d'horizon sur le dépôt de Paron-les-Sens: il existe dans le coin auprès du bureau une tonnelle fraîche et ombragée c'est: « l a volière aux contrôleurs». Lorsque l'été ils viennent contrôler le dépôt, ils s'installent là. Ils y sont parait-il très bien et enclins à voir les choses en rose. Mais ceci, après tout, n'est peut-être qu'une légende... BIEN PROTÉGÉ PAR SON TABLIER DE CUIR M. BALLU EMPLIT OU VIDE UNE CAMIONNETTE-COUS AVEC MAESTRIA. 49 A l'occasion du départ en retraite de M. X. Normand, Directeur, Chef du Département Raffinage de la S. F. BP, M. Huré a retracé la carrière de celui qui fut un des pionniers de notre Société Voici en quels termes une note de notre Direction Générale en date du 21 septembre et signée de notre Président Directeur Général. M. Huré, a annoncée à tous les Services et Etablissements de notre Société le départ en retraite de M. Normand : M. Xavier Normand, Directeur, Chef du Département Raffinage, prend sa retraite à la fin du mois courant à l'âge limite de 65 ans. Il sera, comme vous le savez déjà, remplacé à la tête du Département Raffinage par M. Ventajou, Sous-Directeur. M. Normand nous quitte après avoir passé 40 ans à notre Société. Nommé Directeur de la Raffinerie de Courchelettes en 1930, il fut appelé à prendre en 1935 la direction de nos services de raffinage et il a occupé ce poste jusqu'à sa retraite. Pendant 27 années donc M. Normand a été le chef de notre industrie du raffinage dont l'important développement a été réalisé sous sa conduite et dont les Cadres ont été formés par lui. Le Trait d'Union retracera plus complètement que je ne le fais ici la carrière de M. Normand dont les hautes compétences sont reconnues non seulement dans notre Société mais aussi dans notre Groupe, dans notre corporation, en France et à l'étranger. Quant à moi je tiens, après avoir pendant de si nombreuses années eu en lui un compagnon de travail d'une classe exceptionnelle, à exprimer à M. Normand, au nom de la Société tout entière, les sentiments d'une profonde reconnaissance pour tout ce qu'il a fait pour elle et les souhaits d'une retraite heureuse. rester en activité jusqu'à l'invasion de 1914, sans s'être laissé abattre par la législation meurtrière du début du X X e siècle, parce qu'elle avait été également la seule en France à reprendre le collier sitôt ses dommages de guerre réparés. Tu débutas donc à Courchelettes. Ta première tâche fut d'aider à panser les blessures de l'usine sinistrée. Dès 1930, tu fus nommé Directeur de l'usine réparée. C'est sous ton règne que furent disciplinés et amenés à production régulière et satisfaisante, les nouveaux et capricieux Pour retracer la carrière de M. Normand, le Trait d'Union ne saurait mieux faire que de reproduire les paroles que M. Huré lui-même a adressées à M. Normand le 19 • M. X. No rmand. septembre à l'issue d'un dîner qui réunissait les principaux Cadres de notre Société : ateliers de fabrication des huiles qui venaient d'être construits. Ton tour est venu, Normand, en attendant le lubrifiantes En 1935, le Directeur d'alors de notre mien. raffinage, M. Buire, qui a laissé à tous ceux Tu fus, permets-moi cette expression, l’une qui l'ont connu un si grand souvenir, était des «nourrices» de la S.F. BP, un de ceux qui frappé par la mort à son bureau même. Tu lui prirent dans leurs bras un nouveau-né tout succédas. Par la suite, tu eus la faible, tout frêle, et qui à force de soins, de responsabilité, non seulement de sollicitude, et aussi de conditions favorables, Courchelettes, mais aussi de Lavéra, la jeune en firent l'athlète puissant et solide raffinerie construite sur les bords de la d'aujourd'hui qui tient un rang éminent, le14e Méditerranée aux lieux mêmes où la déesse d'après une Revue de cette semaine, sur le Aristarché fit aborder les colons phocéens. palmarès des principales entreprises Après la deuxième guerre mondiale, tu créas françaises... Et maintenant, tu vas rejoindre de toutes pièces la nouvelle raffinerie de dans une retraite bien gagnée quelques-uns Dunkerque qui prit la suite de notre des autres maîtres d'œuvre de cette belle Courchelettes et de l'usine de Dunkerque de réussite, Morin et Wolff pour n'en citer que la Pétrofina entièrement détruite. Courchelettes, Lavera, Dunkerque. tu peux te deux. Comment évoquer ta vie de travail sans parler retourner vers ton passé avec fierté... d'abord de Courchelettes, de cette raffinerie Normand. dont nous étions tous si fiers parce qu'elle Ta compétence est unanimement reconnue de remontait aux premiers temps de l'âge du notre Profession. Elle t'a valu une chaire de pétrole, et même par le colza bien au-delà, Professeur à l’Institut Français du Pétrole, parce qu'elle avait été la seule en France à un poste d'Administrateur de ce même Institut, une place au Comité d'Organisation des Congrès Mondiaux du Pétrole. Pour moi, j'ai toujours apprécié très vivement ton attachement si justifié et si profond à tout ton personnel et notamment aux jeunes Ingénieurs qui ont tant besoin qu'on s'occupe d'eux et qu'on les comprenne. Tu as mis le plus grand soin à préparer les Chefs d'aujourd'hui et de demain de notre Raffinage et de notre Pétrochimie, Ventajou qui te succède, Delchambre, Montéty, Jacqz et bien d'autres. Tu as bien servi la S. F. BP, Normand.Tu peux aller te reposer et te consacrer à ta belle famille. Tu l'as bien mérité. M. Normand, de son côté, a prononcé en réponse à M. Huré l'allocution que voici : Merci, mon cher Huré. des aimables paroles que tu viens de prononcer. Je ne suis pas bien sûr d'avoir mérité tous ces compliments, mais par contre, je sais parfaitement que grâce à mon brillant successeur, le Département Raffinage va maintenant subir l'influence d'un esprit vraiment jeune pour le plus grand bien de tous et de nos raffineries en particulier. Merci à vous tous également. Messieurs, qui vous êtes associés par vos applaudissements aux paroles de M. Huré et merci aussi à mes amis, fort nombreux ici, qui ont bien voulu participer à l'achat du magnifique cadeau qui va m'être offert dans quelques jours. En pareille circonstance, ce sont des souvenirs personnels qui nous reviennent en mémoire et c'est bien leur évocation que vous attendez de moi ce soir. Je n'y manquerai pas tout en essayant d'être le plus bref possible. Je n'ai pas besoin d'ailleurs de rappeler à la plupart d'entre vous le souvenir de mes premières années à la S.F. BP puisque je l'ai déjà fait, il y a une douzaine d'années, dans un numéro du Trait d'Union. Les amateurs de la petite histoire des établissements de la Société sont ainsi renseignés sur les aventures d'un « ex jeune ingénieur à la raffinerie de Courchelettes » aux temps lointains de. 1922 à 1930. La période suivante qui s'écoula de 1931 à 1935 fut moins fertile en épisodes amusants (à moins qu'on ne me les ait pas racontés) car j'étais nanti à ce moment-là des graves responsabilités de la direction de la Raffinerie. Ce dont je me souviens surtout, c'est de l'excellente équipe d'ingénieurs dont je disposais déjà et de la bonne soudure que nous avions réalisée entre nous. Au début de 1935, j'étais appelé à Paris pour prendre la succession de M. Buire qui venait de décéder. 50 Beaucoup d'entre vous se souviennent de cet ingénieur très capable qui, avant de diriger le raffinage dans notre Société, avait été responsable pendant de longues années, des services techniques de la Société Paix & Cie. Il fut un des bons artisans de la renaissance du raffinage en France et prit une part importante à l'élaboration des textes de la loi de 28 sur les usines exercées. Ces nouvelles fonctions que je prenais au débarqué de Courchelettes, je les aurai remplies pendant plus d'un quart de siècle. Les dernières années de cette longue période ont malheureusement été bien assombries par le décès de quelques-uns de mes meilleurs collaborateurs, je veux parler surtout de Gaston Lameunière et de Paul Comacle qui n'avaient même pas atteint l'âge de la retraite quand ils nous ont quittés pour toujours. L'un et l’autre étaient pour moi des camarades autant que des collaborateurs puisque nous avons débuté presque ensemble dans cette bonne raffinerie de Courchelettes et que nous avions travaillé ensuite en « prise directe» pendant plusieurs dizaines d'années. Notre bon Cavalli, qui avait pris une part si importante à la construction de la raffinerie de Dunkerque, était enlevé dès 1953 par un mal inexorable. D'autres amis : Monnot et Arnaud sont décédés bien prématurément, très peu de temps après nous avoir quittés et enfin d'autres heureusement, qui ont pris aussi leur retraite, continuent à avoir bon pied et bon œil comme, mon vieil ami Herbrich ou comme mes chers Andrault et Mériaux que j'ai tant de plaisir à avoir à mes côtés ce soir. Pendant ces 27 années, mes attributions sont restées toujours à peu près les mêmes et jamais elles ne m'ont paru monotones parce que j'avais la chance, que je partage d'ailleurs avec vous tous Messieurs, d'appartenir à une industrie en continuelle expansion et dont les techniques se perfectionnent chaque jour. En 35/36 nous modernisions Courchelettes. En 36/37 nous augmentions de 50 % la capacité de Lavera. Ensuite ce fut hélas la guerre, mais il fallut alors dépenser des trésors d'imagination pour occuper notre personnel des raffineries et alimenter quelque peu les finances de la Société, malgré la carence totale de pétrole brut. Lavéra se transforma donc en fabrique de cires à partir des boues paraffineuses qui s'étaient accumulées au cours des années au fond des réservoirs à pétrole brut. Courchelettes distilla des goudrons de houille et devint le grand centre français de préparation des lubrifiants anthracéniques. Tout cela grâce à des méthodes parfaitement originales qui furent mises au point dans nos laboratoires et à des installations industrielles fort astucieuses que surent réaliser nos ingénieurs. A la fin de la guerre, Lavéra était prêt à mettre sur le marché des émulsions graissantes d'huiles végétales qui étaient, à mon sens, tout à fait remarquables, tandis que Courchelettes devait fabriquer des acides gras comestibles par oxydation catalytique de paraffines que l'on pouvait se procurer à Harnes ou importer de Pologne. Ce n'est pas notre faute si une bombe est malheureusement tombée sur notre installation industrielle d'oxydation catalytique quelques jours avant que nous ne la mettions en route. La fin de l'occupation ennemie, survenue quelques semaines plus tard, nous orienta vers d'autres travaux beaucoup plus classiques. Ce fut d'abord la remise en route de Lavéra avec toutes les transformations qu'il fallut faire avec les moyens du bord, car il n'y en avait guère d'autres à ce moment-là. Puis quand les choses commencèrent à aller un peu mieux, ce fut la construction de la raffinerie de Dunkerque entre 48 et 51. Cette construction fut passionnante pour toute notre équipe car il s'agissait d'ériger, sur un espace pratiquement nu une usine qui représentait 10 fois la puissance de notre bonne raffinerie de Courchelettes. Et quand ces grands travaux furent terminés, il y en eut d'autres de moindre importance certes, mais à aucun moment nous n'avons eu le temps de nous ennuyer ni même de ralentir notre activité parce que nous avons pensé tout le temps à l'avenir de nos raffineries et on n'a jamais assez de temps pour le préparer. Nous y avions déjà bien pensé pendant leur construction, car c'est bien à ce moment-là qu'il faut se souvenir que tout devra pouvoir être agrandi et quelquefois dans des directions bien inattendues. C'est penser à l'avenir que d'apporter une grande attention au recrutement des jeunes ingénieurs et je crois qu'en ce domaine, notre travail de 27 ans a déjà bien porté ses fruits. Je n'en prendrai comme exemple que mon distingué successeur qui est un des premiers ingénieurs que j'ai engagés moi-même en 1936 lorsqu'il venait de sortir de l'Ecole du Pétrole avec le numéro 1. La récolte future ne sera pas moins belle, j'en suis sûr, à condition toutefois que les prélèvements de bons éléments pour d'autres départements, qu'il est bien normal de faire de temps en temps dans nos raffineries, nous laissent assez de brillants sujets pour maintenir notre technique à son haut niveau actuel. Enfin, nous croyons avoir bien aidé à préparer les lendemains de notre raffinage en adaptant constamment l'encadrement des usines à l'évolution des techniques et en nous intéressant à longueur d'année aux travaux de nos services de recherches, très modestes certes par le nombre des techniciens qu'ils comportent, mais d'une efficacité qui est reconnue de tous, aussi bien en France qu'à l'étranger. Me voilà arrivé maintenant, mes amis, au terme d'une, longue carrière, mais bien assuré, heureusement, du brillant avenir de nos raffineries, grâce à mon jeune successeur, aux directeurs d'usines et aux excellents ingénieurs qui les entourent, aussi bien à Paris qu'à Dunkerque ou Lavéra. Je tiens à les remercier tous de la collaboration confiante et amicale qu'ils m'ont donnée pendant tant d'années. Merci également à mes amis de la Distribution, des Accords de Raffinage, des services administratifs, comptables et financiers et de toute la S.F. BP si bien représentée ici ce soir. Merci des amicales relations que vous avez entretenues avec nos services, nos raffineries et moi-même. Un climat très agréable s'est établi de longue date, dans nos rapports quotidiens et le rajeunissement des Chefs qui va s'opérer demain ne peut qu'améliorer une situation déjà très bonne. C'est ce que je souhaite de tout cœur pour le développement et la prospérité de notre chère $.F. BP. Nous savons combien le départ de M. Normand est vivement ressenti, non seulement au Département Raffinage et dans les Raffineries, mais aussi dans les autres branches de notre Société. Nous sommes donc certains d'interpréter fidèlement les sentiments de tous en priant M. Normand d'accepter les vœux que nous formons très sincèrement et — s'il le permet — très affectueusement à son intention au moment où il entre dans la vie de retraité S.F. BP. LE DÉPARTEMENT R A F F I N A G E A HONORÉ SON DIRECTEUR Le département Raffinage a présenté ses adieux à M. Normand. Tous les cadres de ce département ont profondément ressenti le départ de leur chef qui, depuis près de 30 ans, avait été aussi pour chacun d'eux un guide apprécié et estimé. C'est M. Ventajou, successeur de M. Normand à la tête du département Raffinage, qui retraça la longue carrière BP de M. Normand qui, en des circonstances particulièrement graves, M. Normand devant sa « machine à écrire» reçoit les compliments de M. Ventajou. tout au long des années de guerre et d'après-guerre, eut la lourde charge de donner à notre société les moyens de poursuivre sa tâche et de se développer. Au nom du personnel il offrit ensuite à M. Normand, qui en avait formulé le vœu, une machine à écrire ultra-moderne. Après avoir remercié chacun de ses collaborateurs de ce cadeau et de l'aide • De gauche à droite : MM. Andrault, Almès Wasselin, Ventajou, Normand, Saurat et Champagnat au cours du vin d'honneur. précieuse et efficace qui lui fut apportée depuis tant d'années, M. Normand rappela quelques anecdotes et événements amusants de sa carrière. Et c'est sur ces souvenirs qu'il gardera toujours présents à sa mémoire que M. Normand prit congé de ce département, qu'avec bienveillance et autorité, il sut si justement marqué de son empreinte. 51 M. Rousseau, qui était responsable à Londres du Touring Service, a été muté au service Promotion des Ventes où il remplace M. Boyer. M. Delbende, qui était responsable au siège social des Equipements Dépôts, a été nommé chef du dépôt de GrandQuevilly. M. Duplessis a été muté du service Publicité au service Documentation Commerciale. M. Labasty du Réseau Routier muté au Publicité dans la de M. Capelle. service a été service section M. Larmoyer, responsable à Dakar de la Publicité, de la Promotion des Ventes et de l'Information, a été muté au service Promotion des Ventes. MM. Ventajou et Delchambre trinquent à la santé de M. Normand. Au cercle Saint-Augustin comme à Lavéra de très nombreuses personnes étaient venues témoigner leur respectueuse sympathie à M. Normand, qui toujours réserva le meilleur accueil à ceux qui, à titre personnel ou professionnel, eurent recours à ses précieux conseils. A Lavéra MM. Ventajou et Delchambre retracèrent la carrière de M. Normand et montrèrent comment sous sa direction M. le Divelec, adjoint au chef du service Produits Noirs, a été muté à la région de Rennes en qualité de premier adjoint commercial. M. Philippin, précédemment ingénieur au service Développement de la Raffinerie de Dunkerque, a été affecté au Département Raffinage en qualité d'ingénieur au service Etudes. M. Faucon, adjoint au chef du service des Etudes Economiques, a été détaché pour deux ans à Londres à l'Economic Relations Department. M. de Boisson, détaché à Londres depuis deux ans à l'Economic Relations Department, vient de rejoindre le siège social comme adjoint au chef du service des Etudes Economiques. De Lavéra à Paris, M. Normand a reçu de nombreux témoignages de sympathie Dans les jours qui ont précédé les manifestations organisées par le Siège Social en l'honneur du départ en retraite de M. Normand, la raffinerie de Lavéra recevait le chef de notre Département Raffinage venu faire ses adieux à tous ceux qu'il avait eu si longtemps sous ses ordres. M. Marrache, ancien élève de l'Ecole Polytechnique et diplômé de l'Institut National des Statistiques de Paris, a été engagé au service des Etudes Economiques M. Hadengue, chef du dépôt de Grand-Quevilly a été muté au service Organisation et Méthodes. s'étaient effectués le développement et la modernisation de nos installations de Dunkerque et Lavéra. A cet hommage devait s'ajouter celui du personnel de la raffinerie qui offrit à M. Normand un magnifique livre sur Martigues. Le T. U. pour sa part tient à remercier M. Normand d'avoir bien voulu, tout M. Normand en compagnie de MM. Chenevier et Behr. au long de sa carrière à la S.F. BP et en dépit de ses multiples activités, présenter au personnel de notre Société par le canal de notre journal d'entreprise de très nombreux et très intéressants articles. En espérant qu'il voudra bien à l'avenir continuer à faire bénéficier notre personnel de sa précieuse collaboration, il formule à son attention ses vœux les plus sincères pour une heureuse retraite. M. Aubonnet, du service Achats de la Raffinerie de Lavéra, a été muté au service Organisation et Méthodes Siège Social : Départ en retraite DE MME HÉRAULT Mme Hérault, dont le départ en retraite vient d'être fêté au cercle Saint-Augustin, a quitté notre Société où elle travaillait depuis plus de 24 ans. Tant au service Comptabilité Générale Mme Hérault en conversation avec M. Tricoire. qu'au Service Contrôle, notre nouvelle retraitée laissera le souvenir d'une personne travailleuse et courageuse. Appréciée de ses collègues et estimée de ses chefs, Mme Hérault arborait le jour de son départ le large et aimable sourire qui lui valut tant de sympathie. C'est donc de tout cœur que ses nombreux amis du Siège Social lui souhaitent aujourd’hui une longue, heureuse et paisible retraite. 52 M. MARCEL ROGLIANO ADMI NIS TRATE UR A L A S . F . BP E S T D É C É D É M.JEAN CHENEVIER A ÉTÉ NOMMÉ ADMINISTRATEUR A LA S. F. BP M. Marcel Rogliano est décédé à Marseille le 30 juillet à l'issue d'une maladie qui depuis un an environ l'avait amené à ralentir considérablement ses multiples activités. LAVERA a dit "Au Revoir" à M. et Mme CHANAT M. J. Chenevier. M. M. Rogliano. Président Directeur Général de la Société de Courtage Maritime Barry, Rogliano et Compagnie, M. Rogliano occupait également de nombreuses fonctions officielles. Président de la Chambre de Commerce de Marseille de 1952 à 1954, membre du Conseil Economique où il fut Vice Président à la Commission des Transports, membre du Comité de Direction du Centre National du Commerce Extérieur et de la SousCommission des Ports de la Marine Marchande au Commissariat Général au Plan, il fut certainement l'un des meilleurs artisans de la renaissance économique de Marseille et de son port dans la période de l'après-guerre. Au Conseil d'Administration de la S.F. BP où il était entré en novembre 1956, son expérience et ses conseils étaient hautement appréciés, comme aussi la souriante courtoisie qui était un des traits dominants de son caractère. Le Trait d'Union se fait, auprès de Mme Marcel Rogliano et de ses fils, l'interprète du personnel de la S.F. BP et de la S.M. BP que tant de liens attachent à Marseille et à sa région pour leur exprimer des sentiments de regret et de respectueuse sympathie. Sur la proposition de M. Joseph Huré, Président Directeur Général, le Conseil d'Administration, à er l'unanimité, a décidé, dans sa séance du 1 octobre 1962, de nommer administrateur M. Jean Chenevier, Directeur Général Adjoint, en remplacement de M. Marcel Rogliano, décédé. MNé à Clermont-Ferrand le 30 avril 1918 d'une famille d'universitaires M. Chenevier fit ses études à Paris au Lycée Henri-IV et à l'Ecole Polytechnique (promotion 1937). Sorti de Polytechnique dans le Corps des Mines, M. Chenevier passa 2 ans à l'Ecole des Mines de Paris, avant d'être nommé en 1942 au sousarrondissement minéralogique de Douai. En 1948 il fut promu Ingénieur en Chef de l'arrondissement minéralogique de Lille. M. Chenevier quitta l'Administration le 30 juin 1949 pour entrer à la Société Française des Pétroles BP dont il fut nommé Directeur Général Adjoint er le 1 février 1954. M. Jean Chenevier est Chevalier de la Légion d'Honneur. Le T. U. est heureux de présenter à M. Jean Chenevier ses vives félicitations. M. et Mm e Chan at Remerciements Le produit de la collecte organisée à l'occasion de la nomination de M. Chenevier dans la Légion d'Honneur a permis de lui offrir un tapis d'Orient. M. Chenevier a adressé ses remerciements personnellement à chacun des donateurs qui se sont fait connaître; il prie ceux qui ont gardé l'anonymat de trouver ici l'expression de sa très sincère gratitude. M. François BOYER affecté à la Société Dynamar M. François Boyer, adjoint pour la promotion des ventes au chef des services Promotion des er Ventes et Publicité a quitté la S.F. BP le 1 juillet pour prendre de nouvelles fonctions à la Division Marketing de la Société Dynamar. M. Boyer ancien élève, diplômé des Sciences Politiques, était entré à la S.F. BP en mai 1956. D'abord stagiaire au Réseau Routier, il fut muté en octobre 1956 au Service Promotion des Ventes, en qualité de conseiller de gestion. En avril 1960, il était nommé adjoint pour la promotion des ventes au chef des services Promotion des Ventes et Publicité. Il occupa M. Chanat est parti en retraite après avoir, pendant près de 40 ans, travaillé au service de notre Société. Entré en 1923 à la BP, M. Chanat occupa successivement les fonctions d'Ingénieur régional, d'Ingénieur à la Succursale de Paris, puis du Siège Social et enfin, pendant 8 ans, de Directeur adjoint des Sociétés BP d'Afrique du er Nord. Depuis le 1 octobre 1955. M. Chanat dirigeait à Lavéra le Département des Services Sociaux. er juillet 1962. ce poste jusqu'à son départ le 1 Nous souhaitons un plein succès à M. François Boyer dans ses nouvelles fonctions. Grand sportif, M. Chanat qui avait autrefois pratiqué de nombreux sports comme l'athlétisme, le rugby et la natation était resté un grand joueur de tennis et un fervent du ski. Durant tout son séjour à Lavéra, il fit profiter de ses conseils de nombreux organismes locaux comme l'Automobile Club Marseille e t Provence, la Prévention Routière, le Lion's Club, le Syndicat d'Initiative. C'est dire que le départ de M. Chanat a été marqué par de nombreuses manifestations de sympathie. A la villa Khariessa, la section de Martigues de l'Automobile Club offrit à M. et Mme Chanat un Champagne d'adieu. Au Syndicat d'Initiative, le comité directeur reçut M. Chanat qui durant plusieurs années avait occupé les fonctions de Président de la Commission de la Circulation. A Lavéra enfin, en présence de M. Jan et de tous les Ingénieurs et Cadres accompagnés de leurs épouses, M. et Mme Chanat se voyaient offrir un magnifique cadeau souvenir. Le T. U. est heureux de se joindre aujourd'hui aux nombreux amis de M. et Mme Chanat pour leur souhaiter dans la région bordelaise où ils ont pris leur retraite de longues années de bonheur et de santé. M. F. Boyer 53 SIEGE SOCIAL: REMISE DES M É D AI L L E S D U G O U V E R N E M E N T E T I N S I G N E S D ' AN C I E N N E T É B P Une médaille d'Honneur du Travail de 45 ans de service, 10 de 35 ans, 7 de 25 ans ainsi que 2 insignes BP de 40 années d'ancienneté, 12 de 30 années et 40 de 10 années ont été remises le 28 juin dernier au Cercle Saint-Augustin à 74 personnes du Siège Social de notre Société. DÉCÈS DE M. A. MATHIEU Médailles pour 25 ans de service : M. Jean-Paul Bossard (Travaux) - M. Marcel Jacquemart (S.A.P.) - M. Robert Petit (Cté générale) - Mme Marcelle Richard (Cté générale) - M. Valentin Saint-Jalmes (S.A.P.) - Mlle Charlotte Naucolot (Adm. du pers.) - Mme Lina Porcheron (Cté d'exploitation). M. Mathieu est mort brusquement le 16 août 1962 des suites d’une crise cardiaque. M. Mathieu était entré à notre Société en 1950 au Service Comptabilité Générale. Il fut affecté ensuite au Servit Comptabilité Finances. En I955 il fut muté à la S.M. BP. M. MATHIEU Mme T ronchet, Mme Sim on entouré e de Mlle Duran d et M. Font anel le et Mlle T anchou ont reçu de M. Hur é l'insigne récompensant leur fidélité à la S. F. BP, Les nouveaux décorés ont été : Médaille pour 45 ans de service : Mlle Blanche Tanchou (Domaines). Médailles pour 35 ans de service : M. Jacques Andrault (Raffinage) - Mlle Marcelle Bernerie (Secrétariat général) - Mme Germaine Buiron (Raffinage) - Mlle Henriette Coudeyras (Domaines) - M. Henri Guillaumant (Cté générale) - M. Jean Le Corff (Financier) - Mme Fernande Pétrissant (Dir. de la Distribution) M. Raymond Simonnot (Cté générale) - Mme Geneviève Thoreau (Adm. du pers.) - Mlle Marcelle Duvivier (Cté générale). UN ANCIEN DE LA BP M. G AL L I O T EST DÉCÉDÉ Nous avons appris avec un très vif regret le décès de M. André Galliot, ancien représentant exclusif de notre Société à Toulouse, survenu le lundi 17 septembre dernier. M. Galliot, qui travaillait au service de notre Société depuis 1917, avait pris sa retraite le 31 décembre 1960, son état de santé s'étant avéré assez déficient au cours des années antérieures. M. Galliot avait été un collaborateur particulièrement dévoué à notre Maison. Sa personnalité sur Toulouse-Ville, jointe aux très belles réalisations qu'il sut mener à bonne fin, ont incontestablement donné à notre Société une position de tout premier plan. Le décès de M. Galliot a été durement ressenti par ses nombreux collaborateurs et amis de la S.F. BP et de la région de Toulouse en particulier. Tous se joignent aujourd'hui pour présenter à sa famille leurs condoléances les plus attristées. Ancienneté 40 ans : Mme Lucie Simon (Titres et Sociétés) -Mme Jeanne Tronchet (Financier). Ancienneté 30 ans : M. Jacques Andrault (Raffinage) - M. Charles Derreal (Domaines) - Mlle Marcelle Duvivier (Cté générale) - M. Charles Fillard (Air BP) - M. Fernand Houpin (Cté d'Exploitation) - M. Henri Leclerc (Réseau Routier) - M. André Pétrissant (Cté d'exploit.) - M. Paul Moulinneuf (Transports) - M. Robert Michard (Bl/ PAR) Mme Raymonde Pasquinet (S.A.P.) - M. Francis Saussier (Expl. et Mat.) - M. Henri Thévenot (Domaines). A tous le Trait d'Union présente ses très sincères félicitations. T O U L O U S E : M É D A I L L E S E T BONNES BOUTEILLES M. Magnoac, chef de la région de Toulouse, a remis, le 28 juin dernier, au dépôt de Toulouse, plusieurs médailles du travail et d'ancienneté. C'est ainsi que M. Berezin, factotum à la région, fut décoré de la médaille du travail des 25 ans et que Mmes Jaubert et Plantade du dépôt, MM. Vassal adjoint administratif, Perazzi adjoint M. Mathieu était pour tous un exemple de courage et de volonté. Mutilé en 1943 dans un accident du travail, il subissait l'amputation totale du bras droit. Il s'astreignit à une dure rééducation. Tout en continuant à travailler il suivit des cours de comptabilité par correspondance. Diplômé, il se perfectionna dans un cabinet d'expert comptable. Devenu à force de travail et de persévérance un bon comptable, il était estimé de ses chefs pour la qualité de son travail et de ses collègues pour ses qualités humaines. Dévoué à la cause du personnel, il fut un militant syndicaliste sincère, membre du comité d'établissement du siège social, délégué du personnel. Il apporta dans ses différentes tâches, malgré les assauts répétés de la maladie, tout son cœur. Une importante délégation du C. E. lui rendit un dernier hommage le jour de ses obsèques. Dans une réunion du 25 septembre ses collègues du C. E. évoquèrent sa mémoire en observant une minute de silence. M. Mathieu disparaît prématurément à l'âge de 36 ans. Nous garderons de lui l'image d'un collègue courageux, volontaire, dévoué et estimé de tous. Nous présentons à toute sa famille, particulièrement à ses deux filles, l'expression émue de notre grande tristesse. au chef du dépôt, Saint-Gaudens I.V., Civit E.I.V. et Moulères chauffeur, reçurent la médaille d'ancienneté de 10 ans. Respectant la tradition, on déboucha quelques bonnes bouteilles que l'on but gaiement à la santé des nouveaux décorés que le T. U. est heureux de féliciter. 54 Ne bo ugeons plus! Clic, en route p our l a post éri té. COURCH ELETTES : D É P A R T S E N R E T R A I T E D E MM. VANNEUVILLE ET VANDENBROUCK ET REMISE DE MÉDAILLES AU PERSONNEL DU DÉPÔ T En présence des représentants du personnel, des monteurs du centre d'entretien et des contremaîtres, M. Jeanniard, chef du dépôt, assisté de M. Boissinot, a procédé le 29 juin à la remise de plusieurs insignes BP d'ancienneté. Au cours de Lesieur où il remplit successivement les fonctions d'employé aux écritures, de caissier et d'adjoint au chef de dépôt. Responsable en 1943 à la raffinerie de Courchelettes du réseau commun, M. Vanneuville, promu contremaître en 1945, fut en 1954 muté au dépôt de Courchelettes en qualité de contremaître d'exploitation. Nous signalons volontiers que depuis 1945 M. Vanneuville a toujours fait parti du Comité d'Etablissement, de la délégation du personnel, du Comité d'Hygiène et de Sécurité dont il fut un moment le secrétaire. C'est dire que M. Vanneuville, qui totalise à ce jour plus de 44 ans d'ancienneté, ne comptait au dépôt que des amis unanimes aujourd'hui à déplorer son départ. Quelques médaillés de Courchelettes. cette amicale réunion M. Belverge, manœuvre produits blancs, reçut l'insigne de 30 ans, M. Charton ouvrier gaz liquéfiés celle des 20 ans, MM. Lorfanfant et Saudemont respectivement contremaître au CE. et manœuvre gaz liquéfiés l'insigne des 10 ans. M. Jeanniard, après avoir prononcé quelques mots de félicitations à l'intention des nouveaux décorés, s'adressa à MM. Vanneuville et Vandenbrouck, les grands anciens de la journée, qui fêtaient ce même jour leur départ en retraite. M. Vanneuville, comme le rappela M. Jeanniard, commença à travailler en 1918, à l'âge de 16 ans, au dépôt de Petite-Synthe de la Maison M. Vanneuville. Au nom du personnel, M. Lefebvre offrit à MM. Vandenbrouck et Vanneuville deux beaux cadeaux souvenir et c'est autour d'une table harmonieusement dressée et abondamment garnie que l'on fêta, dans la bonne humeur, médaillés et jeunes retraités. LAVERA : M É D A I L L E S D U T R A V A I L ont récompensé les anciens de MM. Delchambre, Moulinas et Rouit ont présidé le 28 juin dernier, au restaurant de la raffinerie, une manifestation organisée en l'honneur des nouveaux décorés de Lavéra. Médailles de travail des 35 et 25 ans, Insignes BP des 30, 20 et 10 ans ont été remises dans la joie générale au cours d'un apéritif auquel tous les chefs du département et de service s'étaient fait un plaisir d'assister. A la suite de BP Lavéra, le T. U. est heureux de présenter aujourd'hui la liste des nouveaux décorés qu'il félicite chaleureusement. M ÉDAILL ES DU TRAVAIL 35 ans : Sanchez Louis - Atchi Kaddour Nivaggioli Paui - Fauquet Emile. 25 ans : Martinot Pierre - Castagnet Pierre - Roland Francis. INSIGNES BP 30 ans : Tourdot Georges - Chapelle Pierre - Cocu André. 20 ans : Bozon Honoré - Mathieu Maurice -Petrucci Albert - Chalaud Michel Chalaud Marie-Jeanne - Garrido Cristobal -Garnotel Fernand. 10 ans : Blanc Jean - Gambaccini René Gatto Michel - Arnal Henri - Rometti Louis - Guilbert Pierre - Verneuil René Lopez Raymond - Granier Gilbert -Marcou René - Réra Antoine - Amiet Christian Avilies André - Germain André Longayrou Robert - Mannela Henri Roubieu Yves - Sinigaglia Antoine Guigon Bienvenu - Dupeyre Charles -Pau Gaston - Béchet Aimé - Favrot André Gouiran Régis - Jean Goerges - Jehan Marcel - Bonal Antoine - Buu Lee Mordenti Louis - Silvestre Henri – André VITRY: DÉPART EN RETRAITE DE M. PERN0T Le départ en retraite de M. Pernot a été fêté le 5 septembre au dépôt de Vitry. MM. Berthet, Civit, Warrick, Neyron de Saint-Julien, Directeur Commercial de Naphtachimie, et tout le personnel du dépôt entouraient notre nouveau retraité qui comptait ce même jour 10 années d'ancienneté. C'est le 1er septembre 1952, en effet, que M. Pernot entra au dépôt de Saint-Omer en qualité de contremaître. Par la suite, en 1957, il fut muté au dépôt de Vitry où pendant plus de cinq années il assura plus particulièrement les fonctions de responsable de l'activité Naphtachimie. Prenant la parole M. Berthet prononça quelques mots à l'intention de M. Pernot qu'il décora ensuite de l'insigne des 10 ans. M. Neyron de Saint-Julien après avoir remercié notre nouveau retraité de sa longue et efficace coopération, lui offrit un joli cadeau souvenir. Puis ce fut au tour de la Direction et du personnel du dépôt de témoigner leur sympathie à M. Pernot à qui ils offrirent alors un fauteuil relax. Quelques bonnes bouteilles de Champagne avaient été prévues pour que chacun puisse lever son verre à la santé de M. Pernot à qui le Trait d'Union présente aujourd'hui ses meilleurs vœux de longue et heureuse retraite. E T I N S I G N E S BP la raffinerie Ange - Gines Paul - Castellano Joseph Ayen Louis - Ros Pédro - Bastoni Guiseppe -Cherfi Mohamed - Sotiriou Georges -Azema Auguste - Subrini Martin - Sparagna Louis - Marin Gabriel Bussière Georges -Mouleyre Raymonde Balzano Elle -Pasquini Bruno - Escande Pierre – Morier - Gabriel - Lieser Fernand On croirait le nouveau ministère sur les marches de l'Elysée! M . Delchambre félicite chaleureusement M. Chapelle. Simone - Durand Eugénie - Durand Paul Barreau Marcel - Gimenez Emile – Garcia - Pin Lucienne -Agapidis Nicolas - Taron Marcel - Arnoux Henri - Fernandez Antoine - Barletta Vincent - Gilard Jean Geoffroy Fernand -Castanier Jean Rousset Michel - Sansonne Henri - Benoît Marcel - Pellet Jules -Fauchet André Martin André - Haffner Georges. 55 GRAND-QUEVILLY : O N A F Ê T É C O N J O IN TE ME N T LE D É P A R T D E M. H A D E N GU E , L 'A R R IV É E D E M. D E LB E N D E ET LES A N C I E N S D U D É P Ô T Le dépôt de Grand-Quevilly a fêté le 27 juin dernier ses «Anciens» dans le parc dépendant de la maison du chef de dépôt où l'on notait ce jour là la présence de M. Bertranet, directeur de la Division Nord-Ouest et de plus d'une centaine de collaborateurs appartenant tant à la région de Rouen qu'au dépôt de Grand-Quevilly. Une vingtaine de personnes rattachées aux dépôts confrères avaient également répondu à l'invitation qui leur avait été lancée. C'est M. Faucher, chef de la région de Rouen, qui procéda à ia remise des décorations. C'est ainsi que MM. Bouhourd, Legrand, Gauriat reçurent l'insigne des 10 ans; M. Delaunay fut décoré de celle des 30 ans ; tandis que MM. Briche, Morentin, Bellest et Valois recevaient la Médaille d'Honneur du travail des 25 ans et que M. Gomont était décoré de celle des 35 ans. Cette manifestation a donné l'occasion à M. Faucher d'annoncer officiellement la mutation au Siège Social de M. Hadengue chef du dépôt, et son remplacement par M. Delbende. M. Bertranet se plut à remercier M. M. R. C O L L E T M é d a i l l e d ' h o n n e u r jeune sse et des Sports de la Nous avons appris avec plaisir que M. Roger Collet employé au dépôt de Courchelettes a été décoré de la médaille d'honneur de la Jeunesse et des Sports. Cette médaille récompense le dévouement et les mérites de M. Roger Collet en tant que vice-président du bureau du district minier de l'U.F.O.L.E.P. et de secrétairetrésorier d'Enersport-Courchelettes dont il est le principal animateur de l'équipe de football. Hadengue du travail accompli et fit part de toute la confiance qu'il mettait en la personnalité de M. Delbende. LAVÉRA : M. ET M ME DURAND, M. BREMOND SONT PARTIS EN RETRAITE Le départ en retraite de M. et Mme Paul Durand et de M. Bremond a été fêté le 21 juin dernier au Cercle des Ingénieurs de notre raffinerie de Lavera. M. et Mme Durand, concierges aux écoles de Lavéra étaient entrés à la S.F. BP en 1951. Après 11 ans de travail ils quittent aujourd'hui notre Société entourés de l'estime de toutes les familles à l'égard desquelles ils ont toujours fait preuve du plus grand dévouement. M. Bremond travaillait à la raffinerie depuis 17 ans en qualité de garde du dépôt butane. C'est à Martigues dans sa maison de la cité Chassaignon que M. Bremond a pris sa retraite non loin par conséquent de ses nombreux amis de Lavéra qui gardent de lui le meilleur souvenir. M. et Mme Hadengue eurent ensuite le plaisir de recevoir de la part du personnel du dépôt de très jolis cadeaux souvenirs. Et c'est autour d’un copieux buffet que tous se retrouvèrent pour boire à la santé des nouveaux décorés et de MM. Hadengue et Delbende. A tous, le Trait d'Union présente aujourd'hui ses meilleurs vœux. R E M I S E D ' I N S I G N E S BP à l a D i v i s i o n Nord-- Est La majeure partie du personnel de la Division s'est réunie, le 25 juin, autour de M. Hénin qui présidait à la distribution des Médailles de 10 ans d'ancienneté. Dans une ambiance sympathique et devant quelques bouteilles de Champagne, M. Hénin félicitait les heureux récipiendaires : MM. de Manoël-Saumane, Delille, Tassefti et Sodoyez, en leur souhaitant d'ajouter de nombreux brillants à leur écusson d'or. Le directeur de la Division souhaitait la bienvenue à M. Fontaine, sous-directeur à la BP Maroc, qui a pris le poste d'Ingénieur de Division, faisait ses adieux à M. Eglin qui nous a quittés pour prendre le poste similaire de la Division Nord-Ouesl. Il le remerciait du travail accompli depuis son arrivée à la Division, en 1959, et l'assurait qu'il partait en emportant les regrets de tous. Les trois nouveaux retraités des jeunes «anciens» Le Trait d'Union souhaite aux nouveaux retraités de Lavéra de longues années de bonheur et de santé. DUNKERQUE : C'E ST ASSIS QUE M. DUCROOCQ EST PARTI EN RETRAITE C'est entouré de tous ses amis des Ateliers Généraux que M. Ducroocq a pris dernièrement sa retraite. Au cours de la réunion organisée ce jour-là en son honneur, M. Duwicquet. chef d'atelier, devait retracer la longue carrière de M. Ducroocq auquel ses camarades de travail eurent ensuite le plaisir de remettre, en gage de leur amitié, un cadeau souvenir. * ...et à la Division Nord-Ouest • M. R . Collet. C'est au cours de la réunion annuelle du bureau du district minier le 24 juin 1962 que cette médaille d'honneur lui a été remise concrétisant ainsi les très appréciables services que M. Collet a rendus et continue de rendre au district minier, et à la sportivité dont il a toujours fait preuve dans toutes les rencontres. Nos vives félicitations à M. Roger Collet. Le vendredi 5 octobre, dans les bureaux de la Division Nord-Ouest, M. Bertranet a remis les insignes de 10 ans d'ancienneté à Mme Chironi Régine, secrétaire de Division, et à M. Bouchard Roger, vérificateur-auto à Nantes-Chantenay. Le T. U. présente aux nouveaux décorés de la Division Nord-Est et de la Division Nord-Ouest ses vives félicitations. • M. D ucroocq, e ntour é de ses amis, étrenne son fauteuil de retraité. A la suite de tous ses amis dunkerquois. nous sommes heureux de présenter a M. Ducroocq nos meilleurs vœux de longue et heureuse retraite. 56 En Bref * * * En Bref * * * D U N K E R Q U E : L E S CA P I T A I N E S "CAP HORNIERS'' ONT VISITÉ NOTRE RAFFINERIE UN DOCK FLOTTANT DE 22 000 T VENANT DE MARSEILLE EST AR R IV É A D UN KERQ U E Cette photo donne une idée des difficultés qui ont présidé au passage à travers l'écluse Wattier du port de Dunkerque d'un énorme dock flottant de 22 000 t venu de Marseille et destiné au quai de réparation. Les capitaines au long cours Cap Horniers se sont réunis à Dunkerque en congrès international. Après avoir visité le chantier Usinor ils se sont rendus à notre raffinerie où ils étaient conviés à sabler le Champagne. Cette réception eut lieu dans le cadre de la nouvelle et moderne salle omnisports de la raffinerie qui avait été pour la circonstance décorée de vastes panneaux DERNIÈRE L E NOUVEAUTÉ S E R V I C E U R Le Service Air BP dispose depuis plusieurs mois déjà d'un nouveau véhicule de distribution « Le Serviceur» dont la caractéristique est de ne posséder aucune citerne et d'être essentiellement équipé d'appareils de contrôle : séparateur d'eau, microfiltres, régulateur de pression, compteurs de débits et flexibles. De faible hauteur moins encombrant, plus maniable que les véhicules citernes il peut aisément être mis en place sous les ailes d'un quadriréacteur. Son rôle consiste exclusivement CET HOMME N'EST PAS DANGEREUX Au cours de la présentation du BP Zoom à la région de Rennes un photographe facétieux a pris un cliché pour nous faire croire que M. Caillard adjoint commercial de la région, solidement encadré par deux gendarmes, avait quelque ennui avec la loi. Nous tenons à rassurer tous ses amis et a leur faire savoir que quelques minutes après la prise de ce cliché il trinquait gaiment avec ses deux gardes du corps. photographiques et documentaires relatant les diverses activités de notre Société. Le Commandant Raffard de la S.M. BP s'était rendu à Dunkerque pour accueillir les «Anciens» parmi lesquels le vétéran de l'association des Cap Horniers dit le « Grand Mât», actuellement le Commandant Menguy qui, à son palmarès, se flatte de compter 22 passages du Cap Horn à la voile. DU MATÉRIEL AIR BP : à assurer la livraison du carburant dans les réservoirs des avions, de mesurer et de régler l'importance du débit. Au moment de ravitaillement, le Serviceur est branché soit en relais entre un ou plusieurs gros porteurs et l'avion à avitailler, soit entre celui-ci et une bouche d'Hydrant. Chacune de celles-ci est reliée par un réseau de canalisations souterraines aux réservoirs de stockage, que gère la Société de Manutention des Carburants Aviation d'Orly (S.M.C.A.O.), propriété commune des Sociétés de distribution représentées sur cet Aéroport. 20 aires de stationnement sont actuellement munies de bouches d'Hydrant System, 8 autres le seront dans un proche avenir. Les Serviceurs seront ainsi de plus en plus utilisés à Orly pour le ravitaillement des appareils à réaction. Par contre les camions citernes continueront à être exclusivement utilisés pour le ravitaillement des avions à moteur à piston. En raison de l'importance toujours plus grande des appareils à réaction dans le trafic aérien, il a été décidé que cet hydrant ne fournirait que les carburéacteurs. Le dock plus large que l'écluse fut, dans un premier temps, ballasté sur bâbord et tiré à l'aide de remorqueurs jusqu'à l'entrée du sas. Il fallut ensuite attendre que le niveau d'eau soit suffisant pour que le côté tribord soulevé de 4 à 5 m puisse passer au-dessus du quai. Cette opération spectaculaire s'est déroulée le 20 juillet dernier dans les meilleures conditions. NOUVELLE TABLE D'ORIENTATION A LAVERA La raffinerie de Lavéra vient de faire aménager sur un éperon rocheux, situé en retrait du restaurant d'établissement, une table d'orientation d'où l'on découvre non seulement les installations de la raffinerie mais encore Port Saint-Louis, Fos-sur-Mer, Berre et le Golfe du Lion. Cette table de forme circulaire et d'un diamètre de plus de 3,50 m est décorée de sept très beaux tableaux en céramique donnant sur la région des renseignements du plus grand intérêt. L'accès à cette table d'orientation a été rendu facile grâce à l'aménagement d'une route bétonnée, d'un parking et d'un chemin goudronné. 57 Les deux dernières réunions du Comité ont eu lieu les 11 juillet et 14 septembre. Les représentants du personnel ont été successivement MM. de Marguerye, de Rennes et Paule, de Saint-Pol. Le Comité Central d'Entreprise a été représenté par M. Kiansky, du Dépôt de Paris-Nord, le 11 juillet et M. Forest, de la Raffinerie de Dunkerque, le 14 septembre. Pendant cette période, le Comité a reçu 31 suggestions. La répartition en est la suivante : CLERMONT-FERRAND .....................2 DIJON .............................................2 DUNKERQUE.......... .......................10 LAVÉRA ...........................................5 MARSEILLE .......................................1 DIVISION DE PARIS ...........................3 NANTES......................................…...1 ORLÉANS .........................................2 REIMS....................................…........3 …….…1 RENNES..................................… ……….1 ROUEN ..................................… Sur ce total, 5 ont obtenu des félicitations et 11 ont été primées. LAVERA • • MM. AUDOYER, DUFOURC, HERNANDEZ, ROCHE et RUGGIU - Modification lutte incendie Topping 4 : (réf. 3 454). • M. Jean GARCIA — Dispositif de fixation des tuiles (réf. 3 455). • • M. Paul MONNIOT — Modification sur appareil « Bardon » (réf. 3 456). • • M. Salvy ANDRIEU — Jauge commune à toutes les cuves de produit chez les clients (réf. 3 457). • M. Pierre LLINARES — Panneaux de signalisation (réf. 3 458). DUNKERQUE • • M. Lucien BOYARD — Amélioration de la ventilation de la M. C. à la centralisation (réf. 3 466), • M. DECLERCQ ފ ފ ފ ފ ފ ފ ފ ފ • • M. Pierre TALEUX — Alimentation soufflage bitume par le haut (réf. 3 467). • M. Fernand DRUELLE — Aménagement d'un cône mobile - bac FA.1 (réf. 3 468). • • M. Jean DEV1SSCHER —• Recyclage solvant vers l'alimentation au lieu de vers le gatsch. (réf. 3 470). • • M. Edouard WOJDOWSKI — Suppression du réchauffeur solvant EA.12 (réf. 3 471). • • MM. R. DENOLF el R. HARS — Régulateur de température pour bain de lavage des flacons (réf. 3 474). 58 AU FIL DE LA VIE NAI SSANCES SI ÈG E S OC I AL Vincent Laflèche, 17-7-62 Bernard Potencier, 6-7-62. Laurent Drapeau, 15-7-62. Véronique Arab, 19-6-62. Armelle Wolff, 6-8-62. Corinne Damour, 23-8-62. Marc de Montéty, 3-9-62. Cécile Coutrot, 5-10-62. DIVI SI ON N ORD- OU EST Camille Portenguen, 18-6-62. Maryannick Mollat. 8-7-62. Yves Le Reste, 1-6-62. Pascale Desmars, 25-8-62 Eric Dubois, 22-5-62. Béatrice Pavy, 21-7-62. DIVI SI ON N ORD- EST Frédérique Régnier 26-6-62. Régis Dievart, 18-6-62. Hervé Rulling. 23-6-62. Raymond Pérez, 3-6-62. Sylvie Paulin, 1-7-62. Isabelle Minvirth. 20-8-62. Pascal Renaudin, 3-9-62. Sandrine Imperore. I 3-9-62. DIVI SI ON SU D-EST Jacques Ducroux, 10-8-62. Denis Blanchon, 10-7-62. DIVI SI ON SU D-OUE ST Charl.-Marie Lanternier, 2-8-62. Carole Barboule, 15-8-62. Muriel Galien, 20-5-62. D I VI SI ON D E P AR I S Marie-Th. Antonicelli, 27-6-62. Jean-Marc Parisis, 21-7-62. François Mercier, 29-7-62, DUNK ER QUE Isabelle Agneray. 30-6-62. Jean-Philippe et Marie-Pascale Sohier, 4-7-62. Philippe Notre-Daeme, 5-7-62. Patrick Deglave. 18-7-62. Valérie Philippin, 21-7-62. Marie-Ange Cœuignart, 5-7-62. André Lefebvre, 6-7-62. Sylvie Labyt, 8-7-62. Brigitte Ypreeuw, 10-7-62. Christophe Cadet, 11-7-62. Jeanine Baudry. 22-7-62. Catherine Lecoester, 25-7-62. Dominique Ingelaere, 25-7-62. Lydie Vandenbussche. 13-6-62. Jacques Woiniok, 13-6-62. Bruno Deheegher, 18-6-62. Jean-Luc Persyn, 12-6-62. Chantal Barra, 19-6-62. Catherine Demazières, 24-6-62. Pierre Frémaux, 14-8-62 Hélène Agez.31-8-62. Didier Miserole, 2-8-62. L AV É R A Christine Doyen, 30-6-62. Gilles Bergeron, 26-5-62. Edith Hadjianastasiou, 15-5-62. Myriam Surel, 15-7-62. Christophe Castellano, 11-7-62. Annie Campra, 24-7-62. Maryline Crivello, 25-7-62. Régine Campra, 8-7-62. Gisèle Barreau, 28-7-62. Michel Fauquet, 24-7-62. Laure Callonico, 25-7-62. Doris Roche, 1-7-62. Didier Chapelle, 20-8-62. Annie Bourger, 23-8-62 Pascale Auberl, 30-7-62. Nathalie Jehan, 8-B-62. S.M. BP Laurence Rioual,14-6-62. Florence Lecoublet,.26-6-62. Béatrice Briand, 24-7-62. Bénédicte Corbel, 11-8-62. S. S.R. P. Bruno Planchon, 3-7-62. François Février, 8-7-62. Marc Coursaget, 17-7-62. Elisabeth Pradel, 21-7-62. Edouard Hentsch, 17-8-62. François et Olivier Roques, 1-9-62. S T A T I O N A V I AT I O N Armel Desbin, 1-7-62. Philippe Decaux, 4-7-62. D Y N AM A R Frederick Boyer 12-9-62, Mark de Vault Burdis 28-9-62 Toutes nos f élicitation s aux heu reu x pa rents. M ARI AG ES SI ÈG E S OC I AL Mlle Dernancourt Jocelyne, devient Mme Médina, 12-6-62. M. Sempé Jacques, 30-6-62. M. Hugues Alain. 2-7-62. M. Voirin Jean, 23-6-62. M. Pigerol Claude, 28-6-62. M. Craff Jean, 31-7-62. M. Lecocq Jean-Michel, 23-7-62. M. Volfard Michel. 30-6-62. Mlle Beaubreuil Christiane, devient Mme Epaulard, 13-9-62. S.M. BP M. Saldo Louis, 23-6-62. M. Lasfargues A n d r é , 5-7-62. M. Conan Michel, 7-7-62. M. Gradi Max, 21-7-62. M. Le Grouiec André, 21-7-62. M. Pillien Bernard, 28-7-62. M. Picard Charles, 1-9-62. S. S.R. P. Mlle Deblauwe Christiane devient Mme Beauregard. 3-2-62. M. Cazabat Guy, 14-4-62. Mlle Moyse Ariette, devient Mme Bernard, 15-7-62. DIVI SI ON N ORD- EST Mlle Monnehay, devient Mme Boulanger, 0-00-62. Mlle Woiline Annie, devient Mme Poucet, 6-10-62. DIVI SI ON N ORD- OU EST Mlle Jumeau Nicole. devient Mme Clouard. 8-8-62. M. Roucou Henri, 3-7-62. Mlle Garel Marcelle, devient Mme Le Pagne, 12-7-62. DIVI SI ON SU D-OUE ST M. Labrousse Joseph, I 1-6-62. Mlle Leroux Hélène, devient Mme Reculusa, 19-7-62. Mlle Camy Lucienne, devient Mme Laclau, 9-6-62. DIVI SI ON SU D-EST M. Vacquin Guy, 4-8-62. D I VI SI ON D E P AR I S Mlle Barbadoro Ida, devient Mme Sazinel. 27-7-62. Mme Guillerand Micheline, devient Mme Craff. 31-7-62. Mlle Truchot Geneviève. devient Mme Bellisario. 22-7-62. DIVI SI ON TEC HNI QU E Mlle Toussaint Josiane, devient Mme Plaza. 30-6-62. M. Costes Yves. 25-8-62. L AV É R A M. Nastro Jean, 9-6-62. M. Steiner Yves, 16-6-62. M. Diamantara Siméon, 9-6-62. M. Mathieu Raymond, 30-6-62. M. Bertet Jean-Marie, 25-6-62. M. Cioco Emile, 15-7-62. M. Thelisson Xavier, 21-7-62. M. Stassin Claude, 4-8-62. M. Malandrini Gérard, 4-8-62. M. Sorrentino Pierre, 4-8-62. DUNK ER QUE M. Toulouse Francis, 9-6-62. M. Vanbesien Henri, 2-8-2. M.Hélion Raymond, 30-6-62. M. Dupont Marc, 4-7-62. M. Blanckaert René, 7-7-62. Tous nos v œux de bonheu r aux nouv eaux ma riés. DÉCÈS DIVI SI ON D E P AR IS M. Coucaud Henri. 29-6-62. DIVI SI ON TEC HNI QU E M. Villien Roger. 5-76-2. M. Keller Roger, 1 1-6-62 DIVI SI ON SU D-OUE ST M. Bergnies Louis, 9-6-62. S.M. BP M. Mathieu André, 16-8-62. DUNK ER QUE M. Bernard André. 15-8-62. Nous assu rons les fami lles des di spa rus d e la vive sympathi e avec laquelle le personn el de la S. F. BP prend pa rt à leu r p eine. M. Roumilhac Frédéric, au Chézeau de Saint-Amand-Magnazeix (Haute-Vienne). M. Watellier Louis. 10. rue Carnot à Rosendael (N). R AF F I N E R I E D E L A V É R A M. Brémond Paul, quarlier des Capucins - Cité Chassaignon, Martigues (B.-du-R.). M. Durand, Paul, route de Saint-Pierre, Pelissanne (Bouches-du-Rhone). Mme Durand Eugénie, route de Saint-Pierre, Pelissanne (Bouches-du-Rhone). COU RCH ELETT ES M. Vandenbroucke Alphonse, 2, rue de l'Abbaye, Esquerchin(Nord). M. Vanneuville Gaston 25, rue Joseph-Coste, Courchelettes (Nord). M. Richard Télesphore, 36, rue Joseph-Coste, Courchelettes (Nord). M. Lemette Anatole, 66, Grande-Rue. Ecourt-Saint-Quentin (Pas-de-Calais). M. Druon Maurice, 10, rue de Madagascar, Vitry-en-Artois (Pas-de-Calais). D E P OT D E G E R L AN D M. Jouffray Louis, 41, rue Neyret, Lyon (Rhône). DÉP ÔT D E FL OIR AC Mme Acquié Horlense, chemin Lescan à Cenon (Gir.). D ÉP ÔT D E R OU EN M. Soutif Henri, 74, rue Henri-Durre, Valenciennes (Nord). RETRAI TÉS DÉCÉ DÉS LES ANCIENS NO UVEAUX RETRAI TÉS SI ÈG E S OC I AL Mlle Tanchou Blanche, 18. bd Carnot, St-Denis (Seine). Mme Mansbendel Antoinette, e 22, r. de Tocqueville, Paris-17 . Mme Cren Letitia, 144, rue des Bourguignons. Asnières (Seine). D IVI SI ON N AT I ON AL E M, Fournet René. R AF F I N E R I E D E DUNK ER QUE M. Dumon Abel, Chalet n° 16, rue du Maréchal-Foch. Petite-Synlhe (Nord). M. Hénissart Jean. à HoIque-par-Watten (Nord). M. Bernaert Raymond, 11, rue Franklin, Saint-Pol-sur-Mer (Nord). M. Decroocq Maurice. 24, rue Paul-Paix. Courche-lettes (Nord). M. Pidou Léon, 56, impasse Corsart, Petite-Synthe (Nord). ST AT I ON D E D OU AI M. Bailliez René, 3-7-62. COU RCH ELETT ES M. Deconinck Henri, 27-6-62. RÉGI ON D E R EIM S M. Le Coadou Jean-Marie, 17-7-62. D É P ÔT D E C H AL L U Y M. Fonty Achille, 9-7-62. AG E N C E D E T OU L O U S E M. Ménatory Jean, 10-8-62. DÉP ÔT D E D ONG ES Mme Vve Barbin Donatien, 19-8-62. Mme Vve Peignet Jean, 11-8-62. R AF F I N E R I E D E DUNK ER QUE M. Gady Louis. 7-9-62. M. Defraeye Adolphe, 20-8-62. R ÉG I ON D E N AN T E S Mme Vve Simon Victor, 10-9-62 Nous assu rons les fami lles des di spa rus d e la vive sym pathie avec laquelle le personnel de la S. F. BP prend pa rt à leu r p eine. 59 TYPE DE FEMME M AURIT AN IEN NE ( PH OTO ARTIS). LE TRAIT D'UNION OUEST AFRICAIN MIFERMA Depuis déjà deux numéros nous sommes en Mauritanie. Après avoir visité Port-Etienne choisi pour l'évacuation du minerai de la Société MIFERMA, nous avons survolé le chemin de fer en construction et la piste qui relie ce port à la mine. Cette mine nous allons aujourd'hui la visiter ainsi que la ville que Miferma a fait surgir du désert qui l'entoure. La piste rocailleuse d'Idjil défile à toute allure sous nos ailes. Un léger choc suivi d'un mitraillage sur la coque du Cessna... Ce n'est rien, nous venons simplement de toucher terre et des graviers de latérite sont projetés, comme avec une fronde, par les roues sur la carlingue. Un panache de poussière rouge nous poursuit et nous signalerait à l'attention des gens qui nous attendent si le bruit du moteur ne les avait déjà alertés. Mais nous avons stoppé et la Land Rover de l'Agence BP/MlFERMA vient me « cueillir » sous l'aile. Je prends contact avec l'aéroport Miferma : ici pas de somptueux bâtiments, pas de terre-plein bétonné; mais le chapeau cow-boy légendaire et la cordialité communicative de M. Légerot qui m'aide à embarquer dans la voiture. Nous devons parcourir les 3 km qui séparent la piste d'atterrissage de la ville de Zouerate que l'on voit au loin, toute blanche, se détachant sur la montagne de fer, la sombre Kedia d'Idjil, le coffre-fort de la Mauritanie. En effet, les réserves de minerai s'y élèvent, autant du moins qu'on puisse s'en faire une idée, (car tout le gisement n'a pas été prospecté en détail) à environ 140 millions de tonnes d'un minerai très pur. C'est assez dire que la mine n'est pas sur le point d'être épuisée. 60 Nous traversons d'abord la ville maure et les chameaux que nous dérangeons font entendre des grognements peu satisfaits en se déplaçant maladroitement sur les trois pattes libres que leur laisse leur entrav e. Quelques enfants sortent des tentes brunes suivis de femmes drapées dans les cotonnades bleu nuit qui mettent en valeur leur peau dorée. Nous n'accaparons que peu leur attention: qu'est-ce qu'une Land Rover à côté des engins monstrueux qu'ils côtoient chaque jour. Nous rencontrons d'autres femmes qui reviennent du puits, celles-ci plus brunes et qui ont le joli geste des canéphores pour soutenir un bidon de 20 litres d'huile moteur, distrait de son usage primitif pour servir à transporter l'eau. Aux yeux des Mauritaniens, ce liquide est toujours précieux malgré la proximité de la ville Miferma et de ses puissantes pompes qui v ont le chercher jusque dans les entrailles de la terre. Mais nous voici aux premières maisons de Zouerate à double toits largement débordants car la Mauritanie est un pays où l'ombre est rare. M. Légerot s'est occupé de mon installation temporaire et je me repose quelques instants dans un logement destiné aux cadres que la Direction de la Mine a mis, avec son amabilité habituelle, à ma disposition. Avec ses quatre chambres munies de conditionneurs d'air et, suprême luxe en Mauritanie, sa salle de bains à eau courante, il est conçu pour abriter une famille entière y compris les enfants qui iront à l'école de Zouerate comme ils allaient à celle de Cormeilles-en-Parisis. L'heure du repas est arriv ée et nous nous dirigeons vers le Centre d'Hébergement de Miferma géré par Héberma, Société spécialisée dans le ravitaillement et l'hôtellerie en régions sahariennes. On m'explique les difficultés rencontrées dans l'acheminement des denrées périssables pour lesquelles, bien que des installations frigorifiques soient prév ues, le voyage par camions de Port-Etienne à Zouerate était une rude épreuv e. Cet état de chose a nécessité l'affrètement d'un avion Bristol qui fait la navette entre la mer et la mine supprimant ainsi les pertes élevées enregistrées auparav ant. La gaité règne pendant le repas et c'est au prix d'un réel effort que je sors au soleil pour me rendre au pied de la mine jusqu'au dépôt BP qui érige ses deux bacs de stockage aux côtés des fondations de la future centrale électrique qui sera ainsi UNE BORNE KILO MÉT RIQU E A L'ÉCH ELL E DU DÉSERT . 61 CHAMEL IERS A ZOUE RAT E (PHOT O ART IS). LES CH AMEAU X ENT RAV ÉS AVANCENT COMIQU EMENT SUR T ROIS PAT T ES. LE D ÉPÔT BP DE ZOU ERAT E A COT É DE LA C ENT RAL E ÉLEC T RIQUE EN CONST RUCT ION, AU FOND LA MONT AGNE D E F ER alimentée avec la plus grande commodité. M. Gueye Malick veille sur le bureau, le magasin et le garage du dépôt qui tranchent par leur couleur claire sur l'ombre de la montagne. Montagne que nous allons gravir pour voir l'extraction du minerai. Par une route de 8 km, notre Land Rover nous hisse vers le sommet de la Kedia au milieu d'un paysage désolé de pierres basaltiques étincelant sous le soleil. Je suis surpris de trouver quelques arbres serrés autour d'un puits dans la passe de Tazadit qui sert aux nomades venant de l'est pour traverser la mystérieuse Kedia. Nous rencontrons sur notre route des engins monstrueux à l'échelle du relief : pelles mécaniques, bulldozers, bétonneuses. La montagne résonne du halètement des machines et du bruit des moteurs avec, de temps en temps, précédée d'un grand silence, une explosion qui fait s'écrouler un pan de la montagne minée pour recueillir l'hématite. L'exploitation se fait à ciel ouvert et on escompte qu'à son maximum, c'est-à-dire vers 1967, le volume extrait sera de 6 millions de tonnes par an. Pour l'instant, en attendant que le chemin de fer en construction puisse l'emmener jusqu'à la mer, le minerai est stocké dans une vallée voisine. Les hommes s'affairent et courent autour des engins comme des insectes servant des maîtres insatiables. Vision fantastique lorsque, dominant le chantier et les vallées d'alentour, on mesure le contraste entre ce paysage cahotique et figé et cette activité fébrile des hommes attaquant la montagne. Mais il faut reprendre la piste si je veux embarquer à Fort-Gouraud, aéroport classique le plus proche, desservi par Air Afrique. Nous avons 30 km de piste latéritique à parcourir et sa poussière à avaler. La Land Rover les abat gaillardement ; l'entraînement me les fait abattre tout aussi gaillardement avec quelques jurons aux passages accidentés. Nous arrivons en trombe à FortGouraud par la rue principale bordée de boutiques en banco aux portes en tôle ondulée, virons largement sur la gare routière où sont parqués dans un aimable désordre camions et chameaux, ces deux vaisseaux du désert moderne. Jetons un coup d'oeil au Fort militaire et nous stoppons à l'aéroport où je n'ai que le temps de sauter dans le DC-4 qui, par Atar, Nouakchott, Saint-Louis, me ramène à Dakar après cette visite si pleine d'enseignements. Le dernier souvenir que je rapporte de Mauritanie est celui d'une énorme borne kilométrique avec, sur l'une de ses faces, Atar 305 km, Dakar 1 300 km et, sur l'autre, Fort-Trinquet 400 km, Casablanca 2 120 km. De quoi vous faire rêver... 62 SUR LA CÔTE DE DAKAR L'équipe de pétanque de notre Service Soutes, équipe chevronnée s'il en est, a lancé un défi à la Région Dakar. M. Baudin, Chef de Région qui a fait ses premières armes à la S.F. BP à Marseille, suivi de M. Fabre, originaire de Toulon, ont relevé le gant. C'est de cette sympathique compétition que nous donnons des impressions : Les équipes étaient composées ainsi qu'il suit: — Service Soutes : MM. Simon - Coletta - Savalle - Luteaud. — Région Dakar: MM. Baudin - Fabre - Martin - Vincent. Deux remplaçants étaient prévus, en cas de blessures dans les équipes, en les personnes de MM. Roche et Aprin. L'HEURE EST GRAVE... MAIS NON, M. APR IN NE PR ET E PAS SER MENT IL VIENT SIMPLEMENT DE L ANC ER SA BOUL E. M. FA BRE... NAISE. A LA T OULON- M. VIN CENT ÉTUDIE LE COUP AVANT DE PASSER A L'ACT ION. PRENON S NOS D IST ANC ES MAIS PAS T ROP AU SÉR IEU X. 63 BP ZOOM OCCIDENTALE EN AFRIQUE CETT E CLIENT E A L'AIR D E L'APPR ÉC IER (PHOT O COOK). NOS FOYERS__________ NA ISSA NC ES : Maty, fille de M. MENDY Ambroise, née le 18 mai 1962. Deguère, fille de M. GAYE Mamadou, née le 19 mai 1962. Demba, fils de M. KILE Bilaby, né le 16 mai 1962. Mamadou, fils de M. CISSE Balla, né le 2 juillet 1962. Dibero, fille de M. SOW Ibrahima, née le 17 juin 1962. Khady, fille de M. DIONE Omar, née le 25 juillet 1962. Christine, fille de M. APRIN, née le 3 août 1962. Arnaud, fils de M. DERREAL, né le 20 août 1962. Que les heureux parents trouvent ici l'expression de nos très sincères félicitations. MA RIAGE : M. Moïse CARDEAU de la Région Dakar, a épousé Mlle Flavie CARBASA, le 30 juin 1962 à Dakar. Tous nos vœux de bonheur aux nouveaux mariés. 64 CE CINQUANTE-SEPTIÈME NUMÉRO DU TRAIT D'UNION A ÉTÉ RÉALISÉ PAR LE SERVICE INFORMATION DE LA S. F. BP. RÉDACTEUR EN CHEF : JEAN-LOUIS MANDINAUD. ASSISTANT : JACQUES SEMPÉ. SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : CHRISTIANE ÉPAULARD. LES PHOTOS ONT ÉTÉ PRISES PAR : CENTRE CULTUREL AMÉRICAIN. P.-J. CORSON. ROBERT DOISNEAU. INSTITUT PÉDAGOGIQUE NATIONAL JEAN SUQUET. JARDIN DES MODES BERNARD UPNITZKI. CHARLES JAULMES. STUDIO LEGENDRE. PHOTOS FRANÇOIS MERLET. AGENCE RAPHO. JEAN-PIERRE SUDRE. LES SERVICES INFORMATION DES RAFFINERIES DE DUNKERQUE ET LAVÉRA ET DE LA BRITISH PETROLEUM CY LTD. LES SERVICES PHOTOGRAPHIQUES DE LA S. F. BP ET DE LA SOCIÉTÉ D'AFRIQUE OCCIDENTALE. LES DESSINS ONT ÉTÉ EXÉCUTÉS PAR DROPY. J.-P. GAUCHER, GRING. BOB PICARD. MISE EN PAGE DE JEAN ABEGG ASSISTÉ DE FRANÇOIS WEIL ET HENRI MOISAN. LA REVUE A ÉTÉ COMPOSÉE. TIRÉE ET BROCHÉE PAR L'IMPRIMERIE JULIEN FRAZIER A PARIS. LES CLICHÉS SONT DES PHOTOGRAVURES TROUVÉ ET SOPAPHO. TIRAGE : 11500 EXEMPLAIRES. Membre de l'Union d'Entreprise de France Dépôt légal N° 20.608 des Journaux