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146 rue Victor Hugo 92300 Levallois-Perret Tél. 01 41 18 50 70 Février 2007 L'entrait Editorial Une grande victoire des associations L'ouverture fin janvier du tronçon d'autoroute Bourgueil-Langeais, partie manquante du projet de transversale Nantes-Lyon, est l'épilogue d'un combat qui, pendant de longues années, a mobilisé associations locales et nationales pour la sauvegarde de la ville de Langeais au bord de la Loire. Comme cela s'était malheureusement produit dans d'autres vallées sacrifiées, le projet d'autoroute sur berge devait séparer la ville et le château de Langeais du fleuve qui avait fait leur histoire et leur fortune. Réunies à l'initiative de la FNASSEM dans le collectif SOS-Val de Loire mené par un dynamique président, Jacques Bardou, les associations du patrimoine et de la nature ont tout fait pour appeler l'attention sur cette aberration : double page dans un magazine à grand tirage, pétition de 85.000 signatures, distributions de tracts sur les routes comme aux manifestations parisiennes du Ministre de la culture, etc. Les partisans du projet multipliaient aussi les pressions. Ils grossissaient les inconvénients du tracé alternatif dans la forêt pour relativiser et embrouiller les enjeux. Il faut honorer le nom des ministres Michel Barnier, Jacques Toubon et Bernard Bosson. N'hésitant pas à retarder de dix ans l'achèvement d'une autoroute et à revenir sur l'avis favorable des services de l'équipement et du Conseil d'Etat, ils comprirent que leur décision avait une portée séculaire. L'autoroute contourne par les plateaux boisés Langeais et les villages du bord de Loire. La vie des hommes est faite de quotidien, mais aussi d'aspiration à la beauté, à la mémoire et à l'évasion. Les décisions locales d'aménagement du territoire et d'urbanisme l'influencent plus, et tout aussi durablement, que les politiques environnementales à l'échelle de la planète. Les associations du patrimoine peuvent être fières de leur action et de leur succès. Kléber Rossillon, président www.associations-patrimoine.org Logement sociaux et esprit des lieux L'opération "Don Quichotte" et le décès de l'abbé Pierre ont remis sur le devant de la scène le manque de logements, occasion pour nous de réfléchir au développement de l'urbanisme, au-delà d'un jugement partisan. Avant que les aménageurs des années cinquante ne s'emparent du quartier de la Défense pour en faire ce que tout le monde peut voir aujourd'hui, il y avait sur la ligne de Paris à Saint-Germain-en-Laye une station nommée "la Folie". Depuis des siècles, un univers de roulottes et de baraques abritait une population de baladins, de jongleurs et de marginaux (le terme SDF n'existait pas encore), sans que personne ne s'en offusque ; malgré une indifférence générale, ils ne se sentaient pas rejetés. Aujourd'hui, la Folie s'appelle Nanterre Université, cette université d'où est partie l'explosion étudiante de mai 68. Non loin des tours de la Défense, toutes proches, on voit des gens pressés qui mangent sur le pouce avant de s'engouffrer devant leur poste bureautique. Dans cet univers opposé à celui de la Folie, l'espace minéral a dévoré l'espace charnel, le formaté a vaincu l'imaginaire ; avec internet, cette nouvelle magie, des messages sont émis ou reçus par des gens dont on ne connaît parfois que l'adresse électronique. Dans les nouveaux départements 93, 94, 95, pendant la même période, des quartiers ont été bâtis en urgence et en quantité pour loger un flux migratoire incontrôlé. Ces tours, celles de la Défense, comme celles des "quartiers" que nous laissons à nos enfants, constituent un patrimoine nécessaire aujourd'hui… mais que sera-t-il demain ? Déjà des milliers de logements dégradés sont dynamités, tellement ils sont devenus invivables. Face à une crise foncière profonde, le législateur ne cesse de modifier les règlements d'urbanisme mais il ne peut pas maîtriser les trafics liés aux pénalités entre les communes pour les quotas de logements sociaux, imposés par la loi SRU. Loin d'une politique pérenne et équilibrée, c'est la loi de la jungle. Tout se décide en fonction des intérêts locaux, financiers, électoraux. Il s'agit là d'une crise dont l'opinion doit prendre conscience pour l'avenir du pays. Il est temps que les projets d'urbanisme soient proposés et non imposés aux citoyens. Les élections présidentielles, et les législatives représentent une occasion unique pour engager le dialogue, à tous les niveaux de la représentation politique. Que serait la ville sans le concours de ses habitants ? Charles Batiste, secrétaire général Février 2007 - L'Entrait - Page 1 Actualité Etalement urbain : danger Si des progrès sensibles sont réalisés sur le front de l'environnement, l'étalement urbain s'accélère dangereusement. Les villes ne cessent d'étendre leurs banlieues tentaculaires, dévorant l'espace et bétonnant la terre, multipliant les atteintes à l'environnement et menaçant la biodiversité, constate l'Institut français de l'environnement (Ifen). Dans son dernier rapport quadriennal, l'Institut français de l'environnement (Ifen) tire la sonnette d'alarme sur le recul préoccupant des espaces naturels en France, irrésistiblement grignotés par les lotissements, zones d'activités et routes. Les zones artificielles couvrent désormais 8% du territoire métropolitain alors que, dix ans auparavant, elles n'en couvraient que 7%, une augmentation qui représente chaque année 60.000 hectares perdus, selon le ministère de l'Ecologie. Une évolution qui est due plus encore au mode de vie des Français qu'à la croissance démographique, explique Guillaume Sainteny, Directeur des études économiques et de l'évaluation environnementale. Il évoque le rêve du pavillon individuel, l'aspiration à vivre au vert, l'individualisation des modes de vie, l'augmentation de la surface des logements, la recomposition des familles, sans compter la flambée de l'immobilier qui oblige les familles à faible revenu à s'éloigner de plus en plus des centres-villes pour trouver un logement adéquat. Résultat, le modèle de ville à l'américaine, très étalée, se développe rapidement sur le vieux continent, pourtant historiquement composé de villes compactes. Or "la ville dense est le modèle le moins polluant et le plus économe en espace, en énergie, en temps et en coût", fait remarquer l'Ifen. Car l'étalement de la ville renforce la dépendance à l'automobile, avec pour corollaire, toujours plus d'émissions de gaz carbonique (CO2), principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. La biodiversité est la première victime de ce recul de la nature. De nombreuses espèces sont menacées en France, comme les vertébrés, et d'autres, hier banales, pourraient devenir rares, comme les populations d'oiseaux communs qui ont reculé de 27% depuis 15 ans en milieu agricole, selon l'Ifen. "L'espace urbain se dilate et la ville diffuse colonise le monde périurbain, à tel point qu'il paraît de plus en plus difficile de réfléchir à l'évolution des territoires en séparant l'urbain du rural", avertit l'institut. La Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (Datar) avait déjà mis en garde contre les risques d'une urbanisation des campagnes dans une étude prospective publiée en 2003 ("Quelle France rurale pour 2020"). AFP - 31 octobre 2006 200 nouveaux pôles d'excellence rurale labellisés Le gouvernement a labellisé 200 nouveaux pôles d’excellence rurale parmi les 418 dossiers déposés le 30 septembre. Ces nouveaux pôles s’ajoutent aux 176 retenus le 23 juin 2006. Cette action a été conduite pour soutenir les initiatives locales qui s’expriment autour de projets créateurs d’emplois, innovants, ambitieux, bâtis autour de partenariats publics-privés. Avec une contribution de l’Etat de 210 millions d’euros, les investissements réalisés d’ici 2009 dépasseront 1 milliard d’euros. Les emplois créés ou maintenus seront supérieurs à 40 000. 156 pôles (sur les 376) concernent la valorisation, notamment touristique, des patrimoines naturels et culturels de territoires ruraux. En savoir plus sur : http://poles-excellence-rurale.diact.gouv.fr/ Maison à pan de bois dans le pays d'Auge (Calvados) © Association Pays d'Auge Expansion (PAE), porteur d'un projet labellisé Février 2007 - L'Entrait - Page 2 Les experts-comptables au service du mécénat Le ministre de la culture et de la communication et le Président du Conseil supérieur de l’ordre des Expertscomptables, ont signé un protocole national pour le développement du mécénat culturel. Il a donné à l’ordre des experts-comptables un rôle de médiation en mettant l’accent sur quatre actions prioritaires : La désignation d’un "correspondant mécénat" au sein de chaque Conseil régional de l’ordre ; La diffusion, auprès des chefs d’entreprises, des élus, des responsables associatifs et des particuliers, des dispositions de la loi du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et au fondations, et des avantages du mécénat culturel ; La dynamisation des contacts entre les Conseils régionaux de l’ordre des experts-comptables et le milieu culturel de leur territoire, et la mutualisation des meilleures expériences ; La mise en place d’actions de tutorat et d’accompagnement des institutions culturelles, afin de développer et de faire connaître le mécénat. Ce protocole national sera relayé par des conventions entre les services culturels déconcentrés de l'Etat et les conseils régionaux de l’ordre des Experts-comptables. Droit du patrimoine culturel et naturel Collection initiée par le groupe de recherche Droit du patrimoine culturel* dont le but est de développer la réflexion sur les objets et modes de protection dans le domaine du patrimoine culturel et naturel. Les questions que soulèvent la conservation, la circulation, la valorisation du patrimoine sollicitent, en effet, ces deux disciplines. Le contexte d’un monument historique, son environnement, le paysage dans lequel il s’inscrit sont souvent essentiels à sa mise en valeur. Le droit de la culture et le droit de l’environnement développent cependant des concepts propres. Ils ne sont pas toujours en accord sur les méthodes et les moyens de protection, d’où l’intérêt de la confrontation et de la comparaison des ressources tirées de ces deux dispositifs. C’est pourquoi la réflexion doit se renouveler sur les concepts fondamentaux du patrimoine, sur la délimitation des éléments qui méritent protection. Dans la compréhension des différents mécanismes et l’ouverture vers de nouveaux modèles, le droit comparé est essentiel, ainsi que le droit international. Quelques titres déjà parus : - Le patrimoine culturel religieux. Enjeux juridiques et pratiques cultuelles, Brigitte Basdevant, Marie Cornu, Jérôme Fromageau (sous la direction), 2006, 349 pages. - Les monuments historiques : un nouvel enjeu ?, CRIDEAU-CNRS, Limoges (sous la direction), 2 tomes (tome 1 : 268 pages ; tome 2 : 284 pages), 2004. - Patrimoine architectural, urbain et paysager : enjeux juridiques et dynamiques territoriales, Marie Cornu, Marie-Agnès Férault, Jérôme Fromageau (sous la direction), 2003, 273 pages. Renseignements Edition l'Harmattan - Tél. 01 40 46 79 20 www.editions-harmattan.fr *Ce groupe de recherche est rattaché au Centre d’Etudes sur la COopération Juridique Internationale (CECOJI), unité de recherche associant l’Université de Poitiers et le CNRS. En savoir plus : www.cecoji.cnrs.fr Etats généraux du paysage Kléber Rossillon, président de la FNASSEM, avec le collectif des Etats Généraux et les présidents des ateliers, participera à la séance plénière portant sur les recommandations et la suite à donner aux Etats Généraux. Cette table ronde aura lieu à 16h15 le 8 février 2007 au Palais d’Iéna, siège du Conseil Economique et Social (9, place d’Iéna 75016 Paris). En savoir plus : www.etatsgenerauxdupaysage.org Février 2007 - L'Entrait - Page 3 En région région Assises nationales des petites cités de caractère Première carte touristique des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle Les 22 & 23 février 2007 s’ouvriront les 1ères Assises nationales des petites cités de caractère, à Tréguier (Côtes-d'Armor) organisées par l’association bretonne du même nom. Label breton créé en 1977, les Petites Cités de Caractère regroupent aujourd’hui 22 communes en Bretagne. Oeuvrant pour l’entretien, la mise en valeur et l’animation de leur patrimoine, ces dernières constituent des pôles structurants de l’économie touristique et culturelle du territoire breton. Moteur et modèle de réussite au niveau national, le concept s’est exporté dans une douzaine de régions et de départements français. Destinées aux élus et aux professionnels concernés par l’appellation, ces Assises sont l’occasion de mieux connaître les différents réseaux Petites Cités de Caractère et de créer des relations de travail plus fortes entre les régions. Elles ont aussi pour objectif l’harmonisation des différents labels existants, à travers la rédaction d’une charte nationale, applicable par l’ensemble des communes labellisées. Renseignements au 02 99 84 00 80 - Site Internet : www.citesdecaractere.canalblog.com L'association de coopération interrégionale des chemins de Saint-Jacqu es-de-C ompostelle et l'I nstitu t Géographique Nationale viennent de publier la première carte de tourisme culturelle en France sur les chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Cette carte est une invitation à la découverte des patrimoines matériel, immatériel et naturel liés à la thématique compostellane. Sont représentés : les itinéraires de pérégrinations, le bien "les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle" inscrit sur la liste du patrimoine mondial constitué de 70 monuments et de 7 tronçons de sentier, une sélection de sites parmi les plus évocateurs de l'histoire du pèlerinage, qu'ils soient modestes ou spectaculaires, les lieux cités par Aymeri Picaud au XIIe siècle, les sites qui détiennent une représentation artistiques de la célèbre légende du "pendu dépendu", les centres d'évocation permanente. Pour vous procurer cet ouvrage, contactez : Sylvain Vaissière - ACIR Compostelle 4 rue Clémence Isaure 31000 Toulouse - Tél. 05 62 27 00 05 www.chemins-compostelle.com Exposition sur les mutations de paysages de banlieue en Essonne Il faut souvent moins d’une génération, moins de trente ans pour effacer, gommer, oublier les changements qui se sont opérés dans notre décor quotidien ! Un champ devient un lotissement, un arbre qui faisait repère dans le paysage disparaît, une maison villageoise cède la place à un immeuble, est démolie modifiant les horizons et les perspectives d’un quartier, etc. Mécanisation de l’agriculture, développement industriel, infrastructures et réseaux, multiples constructions parfois plaqués sur le territoire : le paysage en perpétuelle mutation se fabrique et se transforme. Le choix des décideurs - Etat comme collectivités territoriales – n’est pas sans conséquences sur ces transformations ! Cette exposition s’intéresse aux mutations de nos paysages de banlieue en Essonne. Elle présente l’exemple des "Portes de l’Essonne" qui, avec son relief (plateau, coteau, vallée), est caractéristique de notre département. Elle propose également des pistes de réflexion sur les enjeux de la transformation des paysages essonniens. Enfin, elle pose la question : faut-il figer ou faire muter les paysages, comment, à quelle échelle ? L'exposition se tiendra à la Maison de Banlieue et de l'Architecture à Athis-Mons (Essonne) du 15 novembre 2006 au 28 avril 2007. Renseignements au 01 69 38 07 85 - Site Internet : www.maisondebanlieue.asso.fr Solidarité en faveur d'une association malheureuse de Saint-Marcellin (Isère) L’Association Patrimoine Vivant remercie tous les membres, les bénévoles et les amis qui ont apporté un objet ou un livre de leur grenier, tous les artistes qui ont présenté leurs œuvres pour faire de la journée du 16 décembre 2006 une réussite. Merci également au Mémorial de l’Isère, à la Fnassem, aux donateurs éloignés émus par notre cause et aux chalands venus chercher un cadeau de Noël original. L’objectif est atteint. Les 1000 € de frais de justice réclamés au titre de l’article L761-1 du Code de Justice Administrative à l’association seront payés rubis sur ongle et avec panache ! Rappelons que cette association formée pour essayer de sauver de la démolition l'Hôpital de Saint-Marcellin et sa Chapelle, avait déposé un recours devant le Tribunal administratif de Grenoble pour excès de pouvoir visant à la suspension puis à l’annulation du permis de démolir délivré par le Préfet de l’Isère. Le recours avait été rejeté malgré un dossier solide, et des frais de justice réclamés. Pierre Ballouhey (président) - Tél. 04 76 38 06 03 [email protected] Février 2007 - L'Entrait - Page 4 Actualité associative Que serait la vie sans les associations ? Cette campagne nationale initiée par la Conférence Permanente des Coordinations Culturelles (CPCA) dont fait partie la FNASSEM a été lancée en septembre 2006 pour que le mouvement associatif s'exprime et soit écouté dans le cadre des campagnes électorales à venir. Son premier objectif est de construire une plate-forme de propositions pour une reconnaissance par les pouvoirs publics de l'importance de l'activité associative et de la nécessité de la soutenir pour ce qu'elle est et ce qu'elle fait. Le monde associatif représente aujourd'hui la première force collective organisée (11 millions de bénévoles pour 1 million d'associations) et un acteur économique incontournable (1,6 millions de salariés, 48 milliards d'euros de budget). Quelle place et quel rôle lui seront-ils fait dans les années à venir ? Comment contribuer à un nouveau contrat social dans une société plus différenciée et productrice d'inégalités ? Comment construire un lien entre les générations nouvelles et celles qui vont massivement entrer dans une retraite active ? Comment faire de la citoyenneté une réalité vécue, facteur de promotion sociale pour les individus ? Le monde associatif peut répondre à ces grands défis par des solutions innovantes qui placent la solidarité au coeur de l'action publique. Les périodes de campagnes électorales sont des temps incontournables pour interpeller les candidats, les partis qui les soutiennent, sur la place et le rôle qu'ils pensent accorder aux associations et à leurs actions. Saisissons cette occasion ! Pour en savoir plus : www.queseraitlaviesanslesassociations.org Initiatives solidaires et création d'emplois Fréquentation touristique et préservation de l’environnement Les deux besoins, celui de développer l’économie en accroissant la fréquentation touristique et celui d’assurer la qualité de vie des habitants en préservant leur environnement, s’affrontent souvent. C’est le cas, actuellement, à l’extrémité du lac artificiel de Monteynard, où il se divise et se termine dans les spectaculaires gorges du Drac et de l’Ebron. Le projet de construire deux passerelles "himalayennes", pour franchir ces gorges, amène la protestation des habitants du hameau de Villarnet, situé dans la presqu’île s’avançant entre elles. Rassemblés dans l’Association Entre Drac et Ebron, ils interrogent les fondements, la forme, l’impact et le coût du projet. Ils dénoncent l'artificialisation et la dégradation des paysages, le dérangement de la faune ailée protégée, l’accroissement des risques d’incendie et de mouvements de terrain. En s’appuyant sur l’agenda 21 du Trièves, ils demandent une gestion raisonnée et durable, une nouvelle relation entre les habitants et leurs élus, et veulent engager le porteur du projet, le SIVOM du lac de Monteynard-Avignonet, dans une démarche de concertation et de démocratie participative. Agnès Leclercq (présidente) - Association Entre Drac et Ebron Un appel à projets de la Fondation de France intitulé Initiatives solidaires et création d'emplois vise à soutenir des services collectifs et solidaires créateurs d'emploi. Les activités culturelles favorisant le développement local sont inclues dans le dispositif. Dans un contexte de tensions économiques, accéder à un emploi stable et de droit commun devient de plus en plus difficile. Face à ce constat, la Fondation de France a décidé de soutenir des initiatives favorisant l'accès direct à l'emploi durable. Elle encourage la création de services solidaires et collectifs qui répondent à des besoins sociaux émergents et permettent de recruter et professionnaliser des personnes en difficulté. Dates limites de dépôt des dossiers : 5 février 2007 et 22 juin 2007 Ces fonds, qui ont été attribués à une centaine d'initiatives en 2006, varient de 2.000 à 20.000 euros par projet. Les services d'intérêt général favorisant le développement local de territoires en difficulté (activités environnementales, culturelles, ludiques, touristiques, bars et restaurants associatifs...) sont des activités concernées par le dispositif d'aide. Dossier téléchargeable sur www.fdf.org Février 2007 - L'Entrait - Page 5 Patrimoine en danger Ain - La rocade nord de Bourg-en-Bresse déclarée illégale La cour d'appel du Tribunal Administratif de Lyon a annulé le 28 décembre 2006 l'arrêté du préfet de l'Ain du 14 novembre 2000, le jugement du Tribunal Administratif du 1er avril 2003 et rejeté les conclusions de l'Etat. La cour a retenu que "la déclaration d'utilité publique litigieuse est intervenue à l'issue d'une procédure irrégulière" engagée par le Conseil Général de l'Ain : étude d'impact insuffisante, enquête ne portant pas sur le contournement complet, mise en péril d'oiseaux protégés. Par ailleurs, un coût estimé de 80.000.000 francs, porté à 130.000.000 francs, devient surprenant pour le contribuable que nous sommes. C'est une courageuse et importante décision des magistrats dans un dossier marqué par l'absence de concertation et d'humanisme, et la reconnaissance d'un combat de plus de 7 ans pour la préservation du site du domaine de Fleyriat et la qualité de vie de ses riverains. Les défenseurs de l'environnement et du patrimoine savent maintenant que tout n'est pas permis et qu'ils peuvent garder espoir. Remerciements aux 370 signataires du "Livre blanc du patrimoine à Fleyriat" et à tous ceux qui par leur intérêt pour notre cause ont permis que cette décision soit prise, notamment aux associations nationales de sauvegarde du patrimoine. Jean-Yves le Bihan - Tél. 04 74 23 75 26 - [email protected] Mayenne - L’ancien auditoire de justice de la seigneurie d’Orthe, un édifice à l'agonie A Saint-Pierre-sur-Orthe, place de l’église, se dresse un édifice du XVème siècle, assez bien conservé : l’auditoire de justice de la seigneurie d’Orthe. Des assises de fiefs s’y tinrent régulièrement aux XVème et XVIème siècles, notamment celles du fief des Bernusses, possession de l’abbaye Saint-Vincent du Mans depuis 1362. Le 16 septembre 1657, le seigneur du Petit Verger Urbain Le Pelletier assassine le curé Michel Richer d’un coup de fusil. Immédiatement prévenus, accourt au presbytère tout ce que la châtellenie d’Orthe compte comme hommes de lois, à savoir : le procureur fiscal, le greffier, deux sergents royaux, dont un qui habite la cour de justice, le bailli qui prend les dépositions et s’installe à l’auditoire. L’auditoire perd ses fonctions au XVIIème siècle et est alors divisé en deux auberges la Croix Verte, et la Boule d’Or, avec tourelle d’escalier commune. Ces auberges sont situées au long du Grand Chemin de Pèlerinage du Mont-SaintMichel, très fréquenté depuis le Moyen Age et qui, venant du Mans, traversait Saint-Pierre-de-la-Cour. Aujourd’hui, on recommence à voir des pèlerins le long du Chemin Montais qui doit être classé en 2008 Itinéraire Culturel Européen. Par la suite, cet édifice devint une forge puis il fut acquis par la municipalité qui souhaitait l’abattre et le remplacer par une supérette en parpaings ou un parking. L’avenir de l’édifice est aujourd’hui indécis. L’association Les Amis du Patrimoine d’Erve et Orthe (APEO), qui œuvre péniblement à sa survie, souhaiterait en faire une salle d’exposition. Il y a au bourg de Saint-Pierre un deuxième témoignage de la puissance seigneuriale : le colombier à pied, en parfait état, qui sert de base aux joueurs de foot. La Fondation du Patrimoine est disposée à apporter son aide par le moyen d’une souscription publique. Mais la commune n’ayant pas encore saisi l’intérêt de cet auditoire, édifice rare par sa fonction et son ancienneté, n’a pas autorisé l’APEO à lancer cette souscription. La commune qui a acquis l'édifice pour la modique somme de 4.000 euros propose aujourd'hui de s'en défaire pour 23.000 euros ! L'association ne dispose évidemment pas de cette somme considérable et se retrouve dans une impasse. Les Amis du Patrimoine d'Erve et Orthe - Contact : Isabelle et Alain Le Guillou Tél. 02 43 37 75 62 - Email : [email protected] Février 2007 - L'Entrait - Page 6 Indre-et-Loire - Tours : démolition désastreuse ? Le projet de démolition de l'ex-école normale de Tours inquiète le Collectif Environnement et Patrimoine. Le bâtiment a été vendu durant l'été 2006 par le Conseil Général à un promoteur qui prévoit à sa place la construction de logements de standing. Dans ce projet, seuls les arbres du parc, classés Monuments Historiques, seraient préservés. Située sur la rive gauche de la Loire, sur un côteau boisé et jalonné d'autres bâtisses de valeur, l'ex-école normale est pourtant un beau bâtiment du XIXème siècle. Intégré dans un paysage qui fait la fierté des tourangeaux et justifie à lui seul l'inscription de la ville au Patrimoine Mondial. Un promoteur était prêt à transformer la Chapelle des Lazaristes* en immeuble d'habitation, sans modifier la façade. Il semble que l'ex-école normale se prêterait bien plus facilement à ce genre de transformation. Alors pourquoi la démolir ? Le Collectif Environnement et Patrimoine (CEP) à Tours adresse tout son soutien aux riverains, au comité de quartier Paul Bert, mais aussi à M. Michel Dollfus, Architecte des Bâtiments de France, et Mme Sylvie Roux, adjointe au maire chargée du patrimoine, afin qu'ils puissent résister à des pressions totalement contraires à l'intérêt général. Hervé Buisson, pour le CEP - 16 janvier 2007 *L'annonce de la mise en vente de la chapelle des Lazaristes par la ville de Tours et son acquisition par un promoteur immobilier avait donné lieu en novembre et décembre dernier à de vives réactions et de nombreux articles dans la presse. Cette chapelle a été construite en 1860 par l'architecte Gustave Guérin. Située sur l'emplacement de l'amphithéâtre gallo-romain, elle domine la ville médiévale à 58 mètres de hauteur. Le site est non seulement classé mais se trouve en plein secteur sauvegardé. Paris, 11ème - La maison du 22 rue Basfroi est sauvée ! Les fortifications de Vauban préservées à Lille et Briançon mais pas à Belfort Le maire de Paris a renoncé à la démolition d’une maison construite en 1608, au 22 rue Basfroi Paris 11ème, pour y construire une cinquantaine de logements sociaux. La maison sera conservée et 10% de logements en moins que prévus y seront créés. Cette maison constitue l’un des derniers témoignages de l’architecture domestique du faubourg Saint Antoine du XVIIème s. Elle possède encore en très bon état son escalier en bois, rampe sur rampe à balustres chantournées, des menuiseries et quincailleries d'origine. En 1606, Nicolas Le Maistre, marchand de vin, achète le terrain. Dès 1667, la maison est décrite ayant pour enseigne l'image de saint Nicolas, avec plusieurs corps de logis, une cour au milieu et un jardin à l'arrière. En 1724, Nicolas Louette, maître potier s'y installe. La rue Basfroi a été occupée par de nombreux potiers au XVIIème s. puis par des ateliers de porcelaines au XVIIIème et XIXème s. Cette maison figure sur le plan de Turgot de 1739. L'annonce de sa démolition avait suscité de vives réactions chez les habitants du quartier. Pour la France, la ville de Belfort est un symbole de la liberté, du courage et de la fierté patriotique. Les fortifications Vauban sont le lieu touristique le plus visité et les Belfortains espèrent, à juste titre, les voir figurer au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Hélas, la municipalité en a décidé autrement : en accordant le permis de construire à une mosquée dans le périmètre historique, elle a totalement ruiné les chances d'inscription au Patrimoine de l'UNESCO. A Lille, il était prévu dans le périmètre historique, la construction d'un stade de football. A Briançon, c'était un château d'eau. Dans les deux cas, les permis ont été annulés après bien des bat a i l l e s juridiques, et grâce à la ténacité des défenseurs du Patrimoine ! Il y avait beaucoup d'autres possibilités de terrains à Belfort, alors pourquoi dénaturer le centre historique ? (photo ci-contre : la citadelle de Belfort). En savoir plus sur www.basfroi.com Association Belfort Patrimoine 7 av. de la Miotte 90000 Belfort - Email : [email protected] Février 2007 - L'Entrait - Page 7 Vie de la fédération Patrimoine et identité Toute chose peut devenir patrimoine à partir du moment où un groupe social lui accorde une place particulière dans son identité, son histoire. Cette appartenance du patrimoine à l’identité d’un groupe humain est une affirmation récente, que l’on trouve aussi dans le dernier ouvrage de Valéry Giscard d’Estaing : "C’est une identité faite de l’accumulation de données, de lieux, de paysages, de mode de nourriture et de vêtements... Parmi les éléments de notre identité figure le patrimoine, patrimoine paysager, historique et culturel." Le Patrimoine est donc bien une composante d’une personne sociale ou, si l’on préfère, d’une communauté civile et laïque, agglomérée par son territoire, lui-même marqué par l’histoire. Rappelons que ce mot patrimoine était au départ une affaire de famille, de famille plutôt riche, il est devenu ensuite le bien du monarque et de l’église, puis récemment encore celui, indivisible mais prestigieux du pays : palais, cathédrales, abbayes, quartiers urbains, témoins de richesses sans partage mais non sans bonheur. Puis sont venues les Journées du patrimoine, orgueil du pays, que l’on a ouvert à tous et qui, du coup, a révélé au public une misère qui n’a pu apparaître qu’avec la fermeture d’une partie importante des édifices ouverts à la visite. Une législation fiscale encourageante a attiré des mécènes, en premier lieu étrangers, et depuis quelques années le gratin du CAC 40. Le tourisme culturel est devenu l’atout majeur de la balance commerciale, qui s’en plaindrait. Survint alors de nouvelles définitions du patrimoine : petit, local, rural, vernaculaire, dont l’expression méprisante au départ, a pris du galon ; elle a désormais acquis ses lettres de noblesse, qu’elle n’aurait jamais du perdre. En le baptisant "de pays" ses promoteurs ont anticipé cette alliance entre patrimoine et identité ; beaucoup et en particulier dans certain ministère, se sont demandés si notre Journée du patrimoine de pays ne devait pas se fondre dans l’autre ; eh bien non ! Chaque pays a ses propres matériaux, ses pierres, ses couvertures, la couleur de ses pans de bois ou de ses portes ; les artisans d’aujourd’hui détiennent encore, avec compétence et honneur, un savoir faire, dont la rareté n’a d’égale que la qualité, créateur d’emplois, au point qu’il y a plusieurs centaines de milliers d’offres non satisfaites. Pour compléter le propos et l’objet de la prochaine Journée du patrimoine de pays, il parait souhaitable que les manifestations soient épaulées par de nombreux commentaires historiques avec le concours de sociétés savantes et académies locales. Ainsi serait réalisée la plus complète union entre le patrimoine, l’histoire et l’identité du "pays". Charles Batiste, secrétaire général de la FNASSEM En bref... Nouvelle version du portail de la FNASSEM Le projet lancé en décembre dernier avance rapidement. La nouvelle version du site de la FNASSEM présentera un contenu plus lisible et enrichi. Sa mise en ligne est prévu fin mars/début avril 2007. Concours scolaire FNASSEM Près de 140 classes se sont inscrites au concours Rues & Chemins organisé par la FNASSEM. Les élèves ont jusqu'au 15 avril pour nous retourner leur petit journal illustré. Les résultats seront connus le 10 mai et publiés sur notre site. ASSEMBLEE GENERALE La prochaine assemblée générale de la FNASSEM aura lieu le Jeudi 10 mai 2007 de 13h à 17h30 Salle Musseau 10 rue du Parc royal Paris 3ème (Métro Saint-Paul) Journée du Patrimoine de Pays : les inscriptions sont ouvertes ! La prochaine Journée du Patrimoine de Pays se tiendra le dimanche 24 juin 2007, en association avec la Journée des Moulins. Le thème mis à l'honneur pour cette 10ème édition est : Rues & Chemins. Voies de communication ancestrales, les rues et les chemins témoignent d'une très grande diversité d'usages : chemins de foire, chemins de halage liés au commerce, chemins de pèlerinage et de procession, chemins de transhumance, sentiers d'exploitation, chemins forestiers liés à l'activité agricole… La Journée du 24 juin 2007 sera l'occasion de retrouver leur histoire et de découvrir les éléments bâtis et paysagers qui les jalonnent. Les associations locales sont invitées à se mobiliser pour accueillir le public à l'occasion de cet événement. Inscriptions avant le 31 mars. Contact : Anne Le Clésiau - Tél. 01 41 18 50 70 www.journeedupatrimoinedepays.com Février 2007 - L'Entrait - Page 8