volontaire pour la conservation! - Réseau de milieux naturels protégés
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volontaire pour la conservation! - Réseau de milieux naturels protégés
VOLONTAIRE POUR LA CONSERVATION ! Guide de sensibilisation à la conservation volontaire des milieux naturels Société d e l’a r b r e du Québec ÉQUIPE DE RÉALISATION Recherche et rédaction : PATRICK TREMBLAY, Société de l'arbre du Québec ANNIE GARIÉPY, Centre québécois du droit de l'environnement Collaboration : ISABELLE GIBSON, Canards Illimités - Québec CLAUDE GRONDIN, Fondation de la faune du Québec CHANTAL LEBLANC, Corporation d'aménagement et de protection de la Sainte-Anne ANNIE LESSARD, Société de l'arbre du Québec HUBERT PELLETIER-GILBERT, Conservation de la nature – Québec JACQUES PERRON, ministère de l'Environnement du Québec LUC ROBILLARD, Service canadien de la faune – Environnement Canada Graphisme : Corsaire design Production et publication : Société de l'arbre du Québec (SODAQ) 1055, rue du P.E.P.S., C. P. 3800 Sainte-Foy (Québec) G1V 4C7 Téléphone : (418) 648-5699 Télécopieur : (418) 648-2529 Courriel : [email protected] Site Internet : www.sodaq.qc.ca Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) 1255, rue University, bureau 514 Montréal (Québec) H3B 3V8 Téléphone : (514) 861-7022 Télécopieur : (514) 861-8949 Courriel : [email protected] Site Internet : www.cqde.org Ce guide est réalisé grâce à la participation financière du ministère de l'Environnement du Québec Tous droits réservés © 2004. L'impression et la distribution de ce guide sont autorisées à condition qu'il soit intégral et gratuit. L’information contenue dans ce guide est valide selon les lois, règlements et programmes en vigueur au moment de l’édition. TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS 3 1. L'IMPORTANCE DES MILIEUX NATURELS Chaque propriétaire peut faire une différence 5 2. LA CONSERVATION DES MILIEUX NATURELS AU QUÉBEC La concervation volontaire Les organismes de conservation 6 3. L’ABC D’UN PROJET DE CONSERVATION VOLONTAIRE Identifier les milieux d’intérêt de votre propriété Visiter un site et en dresser le portrait Identifier vos besoins et les implications nécessaires Mettre en œuvre votre plan de conservation 8 5 5 4. UN BREF APERÇU DE DIFFÉRENTES OPTIONS DE CONSERVATION VOLONTAIRE Quelles sont les principales options qui vous seront proposées ? La déclaration d’intention La convention entre propriétaires L’entente de gestion, d’aménagement et de mise en valeur La servitude de conservation La réserve naturelle La vente Le don écologique 6 7 8 9 9 10 11 11 11 12 12 13 13 14 15 5. DES EXEMPLES DE CONSERVATION VOLONTAIRE AU QUÉBEC Le contrat de rivière pour la gestion intégrée d’un bassin versant La conservation volontaire des milieux humides forestiers La réserve naturelle, un nouvel outil de conservation volontaire La conservation volontaire et les aménagements simples pour la sauvagine 16 6. DES RESSOURCES UTILES POUR VOS PROJETS Organismes du secteur privé Ministères et organismes Autres sources d’information Du secteur public Documentation technique traitant de la conservation volontaire 20 3 16 16 17 18 20 20 20 20 21 AVANT- PROPOS La Société de l'arbre du Québec (SODAQ) est un organisme à but non lucratif dont le mandat est de promouvoir, susciter et soutenir la conservation et la plantation de végétaux ligneux à des fins environnementales. Ses activités contribuent à la protection des milieux naturels à la campagne et à la ville. Ses interventions, autant sur le plan local que national, sont guidées par les principes du développement durable. Le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), quant à lui, est un organisme non gouvernemental, à but non lucratif, offrant aux citoyens québécois la seule expertise indépendante en droit de l’environnement. Le CQDE poursuit comme mission la promotion du droit de l’environnement comme outil de protection de la santé publique et du patrimoine collectif. La SODAQ a produit le Guide de sensibilisation à la conservation volontaire des milieux naturels en collaboration avec le Centre québécois du droit de l’environnement et avec l’appui financier du programme Partenaire pour la conservation volontaire du ministère de l'Environnement du Québec. Ce document s’adresse au propriétaire foncier et à toute personne qui désire poser un geste de conservation volontaire. Il vise à sensibiliser le lecteur à la conservation, à le guider dans ses choix et à répondre à certaines questions. Vous y trouverez les étapes de réalisation d'un projet, différents scénarios de conservation volontaire de même que des témoignages d'organismes ayant concrétisé des projets de protection et de mise en valeur de milieux naturels. Nous tenons à remercier la Fondation de la faune du Québec, qui nous a permis de consulter le manuscrit du Guide des étapes d'un projet d'intendance privée, les organismes qui nous ont fourni des témoignages ainsi que tous les collaborateurs qui ont participé à la réalisation de cette publication. La SODAQ remercie également le Centre québécois du droit de l’environnement d’avoir permis l’utilisation de données et d’idées tirées du Guide des bonnes pratiques en intendance privée — Aspects juridiques et organisationnels. Les lecteurs sont encouragés à consulter ce guide s’ils souhaitent de plus amples renseignements sur les aspects légaux et organisationnels de l’intendance privée. 4 1. L'importance des milieux naturels Les milieux naturels du Québec constituent une richesse extraordinaire souvent méconnue. Les montagnes, les forêts, les boisés urbains et périurbains, les terres agricoles, les milieux humides, le fleuve, les lacs et les rivières de même que leurs littoraux renferment des habitats variés qui soutiennent une flore et une faune abondantes et diversifiées. La partie méridionale du Québec abrite des milieux naturels exceptionnels qui constituent un patrimoine floristique et faunique unique et où la diversité biologique s'y avère plus riche que nulle part ailleurs sur le territoire québécois. C’est également au sein de ce territoire que l’on trouve la plus grande concentration d’espèces à statut précaire. Chaque propriétaire peut faire une différence Vous possédez un terrain qui présente un ou plusieurs attraits naturels tels qu’une forêt avec des arbres matures, un point de vue exceptionnel, un ruisseau, un marais, un escarpement rocheux ou encore un habitat qui abrite des espèces floristiques ou fauniques rares ? Voilà une richesse inestimable qui contribue certainement à votre qualité de vie et à celle de vos proches. La conservation volontaire permet de protéger ces attraits naturels et vous assure que les générations futures en profiteront également. Les propriétaires subséquents de votre terrain n’auront pas nécessairement la même motivation que vous à en protéger les attraits naturels. En prenant des mesures concrètes maintenant, vous en assurez la conservation et vous pouvez même empêcher que cette propriété soit éventuellement victime de l’urbanisation ou d’une utilisation plus ou moins respectueuse de la nature. Selon l’option de conservation que vous retiendrez, il vous sera même possible de continuer certaines activités comme la randonnée, la chasse, la pêche et la coupe de bois. La détérioration et la disparition des habitats sont aujourd’hui les plus grandes menaces pour la perte de biodiversité au Québec. Comme de nombreux sites naturels d'importance se trouvent sur des terrains privés, les propriétaires fonciers peuvent jouer un rôle de premier plan dans leur protection. La conservation du patrimoine naturel interpelle tous les citoyens qui ont à cœur leur milieu de vie. Chaque propriétaire peut faire une différence par sa volonté de protéger les attraits naturels de son terrain. Une série de gestes significatifs, parfois simples, mais à l’occasion plus complexes, contribuent à améliorer et à protéger l’environnement pour le bénéfice de la collectivité et celui des générations futures. 5 2. La conservation des milieux naturels au Québec Saviez-vous que chaque parcelle de forêt, de prairie, de terre humide et de rivage peut comporter un intérêt pour la conservation de la nature ? Les autorités gouvernementales œuvrent depuis longtemps à la protection des milieux naturels sur le territoire québécois. Par exemple, des lois permettent la création de parcs, de refuges fauniques et d’autres types d’aires protégées du domaine public. Cependant, les lois favorisant la conservation sont plus difficilement applicables en terres privées. La conservation volontaire devient donc un moyen privilégié pour compléter l’action des gouvernements et collaborer à la préservation du patrimoine naturel. La conservation volontaire Les expressions conservation volontaire et intendance privée sont utilisées sans distinction dans ce document et correspondent à la définition de l’intendance privée généralement utilisée au Québec. Elles se caractérisent par l’engagement volontaire d’une personne, un propriétaire foncier, avec ou sans l’aide d’un organisme de conservation, à conserver une forêt, un marais, une tourbière, des espèces animales ou végétales, menacées ou vulnérables, ou toutes autres caractéristiques patrimoniales se trouvant sur sa propriété et dont la conservation présente un intérêt pour la collectivité aL’intendance privée Plusieurs utilisent l’expression intendance privée, qui est dérivée de l’expression anglophone private stewardship, un concept américain dont les experts québécois de la conservation en milieu privé se sont inspirés. La conservation volontaire et l’intendance privée traduisent, à peu de détails près, la même réalité. Un organisme de conservation, une municipalité ou un propriétaire qui souhaite protéger un terrain peut initier un projet de conservation. Ces derniers sont souvent les initiateurs du projet de conservation; sensibilisés à la valeur d’un marais ou d’un boisé, ils ont à cœur de préserver le milieu naturel et sont prêts à s’engager. Vouloir conserver un milieu naturel ne signifie pas le recouvrir d’une immense cloche de verre, en interdire l’accès et l’utilisation jusqu’à ce qu’il en perde toute valeur pour le propriétaire. Le terme conservation, envisagé au sens large, fait référence à la protection du site, certes, mais aussi à son aménagement, à sa restauration et à la mise en valeur des ressources en respect avec les différents attraits naturels présents. Les organismes de conservation Le terme organisme de conservation englobe différents types d’organismes privés sans but lucratif. Ces groupes agissent à différentes échelles – locale, régionale et nationale – et dans différents domaines – forestier, agricole, riverain ou paysager – mais partagent une mission commune : conserver et mettre en valeur les milieux naturels de notre patrimoine. Les organismes de conservation sont des partenaires de premier plan dans la réalisation d’un projet de conservation. Leur mission consiste, entre autres, à informer, aider et soutenir le propriétaire dans ses démarches vers l’atteinte de l’objectif de conservation que celui-ci s’est fixé. 6 Un organisme de conservation reconnu est en mesure : 5 d’appuyer le propriétaire dans sa démarche de conservation; 5 d’aider à identifier et à caractériser les attraits naturels d’une propriété; 5 de guider le propriétaire dans sa prise de décisions; 5 de faire connaître et d’expliquer les différentes options de conservation; 5 de recommander, au besoin, des conseillers juridiques et autres professionnels familiers avec les démarches de conservation. N’hésitez surtout pas à consulter les organismes de conservation, ils sauront être à l’écoute de vos besoins, vous aideront à choisir l’option de conservation qui convient à votre situation et pourront vous diriger vers des professionnels indépendants pour obtenir des précisions fiscales et juridiques sur les avantages et les inconvénients de chacune des décisions que vous prendrez dans le cadre de votre démarche de conservation volontaire. Vous trouverez dans la section 6 une liste de ressources utiles pour initier et réussir un projet de conservation. 3. L’abc d’un projet de conservation volontaire L’entreprise d’un projet de conservation comporte plusieurs démarches et nécessite un engagement de la part du propriétaire. Un projet de conservation comprend généralement les étapes suivantes : 5 5 5 5 5 5 5 5 l’identification d’un site d’intérêt; la rencontre initiale entre l’organisme de conservation et le propriétaire; l’acquisition de connaissances sur le site; l’identification des objectifs de conservation du propriétaire; l’identification préliminaire d’options de conservation applicables; le choix d’une option; la ratification d’une entente de conservation; le suivi de l’entente de conservation. Identifier les milieux d’intérêt de votre propriété L’attachement dont fait preuve un propriétaire pour les milieux naturels qui agrémentent sa propriété peut le mener à envisager avec intérêt leur conservation à long terme. Avant toute chose, il importe de s’interroger sur la valeur écologique des milieux en question et sur le potentiel de conservation qu’ils représentent. 5 Êtes-vous en présence d’une zone boisée en milieu urbain ou périurbain, d’un corridor forestier en milieu agricole, d’un boisé de ferme, d’une forêt contenant des arbres remarquables, d’une zone humide, d’un littoral, d’un escarpement ou encore de tout autre milieu écologique fragile? 5 Votre propriété abrite-t-elle des espèces floristiques ou fauniques rares ou menacées ? 7 5 Votre terrain possède-t-il d’autres éléments, comme des vestiges patrimoniaux ou archéologiques? Les organismes de conservation locaux sont les premiers intervenants qu’un propriétaire devrait contacter. Ils seront en mesure d’indiquer le degré d’intérêt que représente la propriété ciblée pour des fins de conservation. Au cours de ces contacts initiaux, le propriétaire sera en mesure de trouver le ou les partenaires qui lui conviennent le mieux. Si le site que vous désirez protéger dépasse les limites de votre propriété, vous pourriez en discuter avec vos voisins afin d’étendre la portée de votre démarche de conservation. Visiter un site et en dresser le portrait Avant d’approfondir les recherches sur les avantages et les contraintes des différentes options de conservation volontaire, le propriétaire peut inviter un représentant d’un organisme de conservation de son choix à visiter sa propriété afin de lui présenter les différents attraits naturels qu’il désire protéger. Cette première visite permettra au propriétaire de se familiariser avec l’organisme en plus de préciser certains éléments qui l’aideront à prendre des décisions à différentes étapes du projet. Si votre projet est conforme à la mission de l’organisme de conservation, ce dernier pourra alors vous accompagner dans une démarche plus formelle. Certains organismes de conservation possèdent les experts et les ressources nécessaires pour élaborer une carte synthèse illustrant les principales caractéristiques de la propriété. Le propriétaire peut également consulter les bureaux régionaux de différents ministères pour obtenir des informations pertinentes, différents types de cartes (topographiques, cadastrales, écoforestières, schéma d’aménagement de votre MRC, etc.) et des photographies aériennes du terrain et de ses environs. Les résultats de ces recherches faciliteront la prise de décisions du propriétaire et lui permettront sûrement d’acquérir des connaissances concernant sa propriété et sa région. Identifier vos besoins et les implications nécessaires Une fois le portrait de la propriété bien dressé, le propriétaire est en mesure d’analyser la situation avec l’organisme de conservation et de faire le point sur le potentiel des attraits naturels et sur les contraintes identifiées. Cette étape est très importante, car elle permet de confronter le projet de conservation à la réalité. Devront alors être passés en revue la valeur écologique du site, le contexte socio-économique, l’utilisation actuelle de la propriété et celle envisagée pour l’avenir par le propriétaire, sans oublier d’analyser sa situation personnelle. Dressez une liste de questions et consultez votre organisme de conservation de même que d’autres ressources d’aide afin d’avoir en main tous les éléments nécessaires à une prise de décision éclairée. Par exemple : 5 Quel niveau de contrainte êtes-vous prêt à accepter afin de protéger les attraits naturels de votre propriété ? 5 Désirez-vous demeurer propriétaire de votre terrain ou encore conserver un droit d’en jouir de votre vivant ? 8 5 Si c’est le cas, permettrez-vous que des activités de sensibilisation ou des aménagements favorisant la faune aient lieu sur votre terrain? Voulez-vous absolument recevoir une compensation financière ou d’autres types de bénéfices fiscaux si vous cédez votre droit de propriété ou si vous négociez une servitude ? 5 Désirez-vous que l’entente de conservation soit d’une durée limitée ou à perpétuité? Mettre en œuvre votre plan de conservation Le plan de conservation est une proposition d’action comportant une vision d’avenir du site d’intérêt. En général, le projet sera préparé, avec l’aide du propriétaire, par l’organisme de conservation avec lequel sera signée une entente de conservation. Le plan de conservation présente une synthèse des caractéristiques du milieu que le propriétaire et l’organisme de conservation souhaitent protéger ainsi que les objectifs visés par leur projet. Ce plan reflète les conclusions qu’ils auront tirées de leurs réflexions et des démarches avec les spécialistes consultés au besoin. En résumé, un plan de conservation devrait comprendre les éléments suivants : 5 la localisation précise du site et sa désignation cadastrale; 5 le zonage municipal et l’affectation du territoire; 5 les caractéristiques biophysiques et l’utilisation du territoire; 5 les enjeux de conservation; 5 les objectifs du projet de conservation; 5 les aménagements, les activités interdites et les usages permis; 5 le mode de gestion du site et le suivi de l’évolution des attraits protégés. Le plan de conservation est un outil qui évolue dans le temps. Par exemple, l'altération ou la disparition de certains attraits naturels peut nécessiter une modification du plan. Il est d’usage de prévoir dès le départ les modalités qui permettront de réviser le plan afin de l’adapter aux nouveaux objectifs de protection et de mise en valeur du site. La mise en œuvre du projet de conservation volontaire de votre propriété repose autant sur votre volonté que sur le dynamisme et le professionnalisme des différents intervenants. Il est primordial que vous définissiez avec l’organisme un échéancier réaliste pour la réalisation des différentes étapes. L’élaboration d’un budget peut être nécessaire dans certains cas. Certains programmes gouvernementaux ou organismes de bienfaisance peuvent apporter un soutien financier pour vous aider dans vos démarches. Des organismes non gouvernementaux de votre communauté de même que les intervenants locaux, comme votre municipalité et votre MRC, peuvent également devenir des partenaires et jouer un rôle important dans le succès de votre projet de conservation volontaire. 9 4. Un bref aperçu de différentes options de conservation volontaire Quelles sont les principales options qui vous seront proposées ? Plusieurs options de conservation sont envisageables pour protéger les attraits d'un milieu naturel d'intérêt sur une propriété. Vous trouverez dans les pages qui suivent sept ententes de conservation couramment utilisées pour vous permettre d’atteindre vos objectifs, allant de la déclaration d'intention, très simple, vers d'autres ententes, plus exigeantes, qui offrent une protection accrue et prolongée du milieu naturel. Évidemment, il est recommandé de toujours consulter des professionnels financiers et juridiques avant d’amorcer une démarche en conservation volontaire. Rappelons que la première démarche d’un propriétaire souhaitant initier un projet de conservation volontaire devrait être de rencontrer les gens d’organismes de conservation qui œuvrent dans sa région. Ceux-ci sont familiers avec l’exercice de la conservation volontaire et ils disposent des ressources professionnelles pour l’aider à cheminer tout au long de son projet. La déclaration d’intention Engagement moral d’un propriétaire, qui repose sur son honneur, par lequel il manifeste le souhait de conserver les attraits naturels de sa propriété. La démarche Les avantages Les inconvénients Le propriétaire signe une déclaration d’intention qui a été préparée avec l’aide d’un organisme de conservation. Souvent présentée comme une introduction à la conservation volontaire, la déclaration d’intention laisse le propriétaire libre d’utiliser et d’aménager son terrain comme il le souhaite tout en consignant les engagements moraux qu’il a choisi d’observer pour favoriser la protection des attraits naturels de son terrain. La déclaration d’intention n’a pas de force juridique et, conséquemment, elle n’a pas à être respectée par vos héritiers ou par les futurs acquéreurs de votre terrain. Cette déclaration n’est pas un contrat et n’a aucune force juridique. Elle sert plutôt à sensibiliser le propriétaire à la conservation et à l’initier aux attraits naturels de sa propriété tout en le laissant libre d’y faire ce qu’il veut. Elle peut aussi être envisagée comme la première étape d’un projet de conservation plus engageant en familiarisant le propriétaire avec les contraintes que cela occasionnerait pour lui. 10 Cette option de conservation ne donne pas droit à des avantages fiscaux, à une compensation financière ou à une réduction de taxes foncières. La convention entre propriétaires Entente conclue entre des propriétaires qui s’entendent entre eux sur un mode de protection et de conservation des attraits naturels qu’ils partagent sur leurs propriétés. La démarche Les avantages Les inconvénients Les propriétaires définissent ensemble les restrictions quant à l’utilisation et l’aménagement des propriétés et peuvent, s’ils le désirent, solliciter la participation d’un organisme de conservation pour encadrer l’entente. La convention entre propriétaires permet de regrouper plusieurs propriétaires autour d’un objectif commun de conservation. Le montage juridique nécessaire pour la réalisation d’une convention entre propriétaires peut s’avérer assez complexe, surtout si la convention doit être respectée par les héritiers et les acquéreurs subséquents. Le milieu naturel d’intérêt qui se retrouve sur plusieurs terrains est alors protégé selon les règles définies par les propriétaires. La signature d’un tel contrat favorise une meilleure surveillance du milieu naturel commun partagé tout en contribuant à l’amélioration de la qualité de vie de ceux qui y adhèrent. Cette option de conservation ne donne pas droit à des avantages fiscaux, à une compensation financière ou à une réduction de taxes foncières. L’entente de gestion, d’aménagement et de mise en valeur Contrat par lequel un propriétaire et un organisme de conservation s’engagent à assurer la gestion, l’aménagement ou la mise en valeur des attraits naturels d’une propriété. La démarche Les avantages Les inconvénients Par la conclusion d’une telle entente, la gestion, la mise en valeur ou des aménagements sont réalisés sur la propriété afin d’en favoriser les caractéristiques patrimoniales dans le respect des objectifs de conservation établis communément. Cette option peut permettre de recevoir le soutien d’un organisme de conservation pour élaborer un plan de gestion des attraits naturels de votre terrain. Cette option de conservation ne donne pas droit à des avantages fiscaux, à une compensation financière ou à une réduction de taxes foncières. Aux termes de l’entente, le propriétaire peut concéder un certain accès aux aménagements sous la responsabilité de l’organisme. Elle pourrait aussi améliorer la qualité de la propriété en permettant, par exemple, des travaux qui contrent l’érosion des berges ou favorisent la nidification dans votre boisé. Elle permet de poursuivre l’exploitation agricole ou forestière de la propriété. 11 La servitude de conservation Entente entre un propriétaire et un organisme de conservation par laquelle le propriétaire renonce à faire sur son terrain des activités nuisibles ou dommageables pour l’environnement afin d’assurer la protection des attraits naturels qui s’y trouvent. La démarche Les avantages Les inconvénients La servitude provient de la décision du propriétaire de céder à l’organisme de conservation certains des droits d’usage. Si le contrat de servitude le prévoit, le propriétaire peut continuer certains usages qu’il faisait sur le site (agriculture, coupe de bois, etc.). Cette entente exige le respect des dispositions de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Ainsi, il conserve la propriété de son terrain et le droit d’y vivre, mais il cède certains droits nécessaires à la conservation des attraits naturels de celui-ci. Cette option peut donner droit à une compensation monétaire ou à des avantages fiscaux, selon que la servitude est cédée par vente ou par don, et pourrait donner lieu à une diminution des taxes foncières. Les futurs acquéreurs de la propriété sont tenus de respecter la servitude de conservation si elle est encore en vigueur au moment de leur achat. Il en résulte un contrat où le propriétaire s’engage à « ne pas faire », ou encore à « laisser faire » l’organisme de conservation, certaines choses sur son terrain. Le propriétaire peut vendre ou faire don de cette servitude à l’organisme de conservation. Cette donation pourrait être admissible à titre de don écologique. Les futurs acquéreurs de la propriété seront tenus de respecter la servitude jusqu’à échéance ou à perpétuité selon l’entente ce qui favorise la pérennité de la démarche de conservation. 12 Il faut aussi considérer les coûts supplémentaires associés aux honoraires des professionnels requis ou utiles pour la conclusion du contrat (notaire, comptable, évaluateur foncier, arpenteur, avocat, fiscaliste). Ces professionnels sont souvent indispensables pour s’assurer que l’entente est la plus avantageuse possible pour le propriétaire. La réserve naturelle Reconnaissance législatived’une propriété privée, qui résulte d’une entente, conclue entre le propriétaire et le ministre de l’Environnement ou entre le propriétaire, un organisme de conservation et entériné par le ministre de l’Environnement, où le propriétaire renonce volontairement à certains usages de sa propriété afin de protéger les attraits naturels qui s’y trouvent. La démarche Les avantages Les inconvénients La demande de reconnaissance est faite par le propriétaire seul ou en collaboration avec un organisme de conservation auprès du Ministère de l’Environnement. Les futurs acquéreurs de la propriété seront tenus de respecter l’entente jusqu’à échéance ou à perpétuité selon le cas, ce qui favorise la pérennité de la démarche de conservation. Cette option de conservation est assujettie au respect des dispositions de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel et de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Cette démarche permet au propriétaire de conserver le droit de propriété tout en fixant des restrictions applicables aux usages du terrain. Elle est accordée à perpétuité ou pour un terme minimal de 25 ans. Si l’entente de conservation le prévoit, le propriétaire foncier peut se réserver certains usages agricoles et forestiers sur sa propriété. L’entente de conservation nécessaire à cette reconnaissance ressemble à une servitude de conservation. Cette entente donne lieu à une exemption partielle des taxes foncières, municipales et scolaires. Les futurs acquéreurs de la propriété seront tenus de respecter l’entente de conservation si elle est encore en vigueur au moment de leur achat. Il faut aussi considérer les coûts supplémentaires associés aux honoraires des professionnels requis ou utiles pour la conclusion du contrat (notaire et arpenteur). La vente Transfert, en échange d’une somme d’argent, d’un terrain du propriétaire à un organisme de conservation qui en protégera les caractéristiques naturelles. La démarche Les avantages Les inconvénients À la conclusion de l’entente, l’organisme de conservation devient propriétaire du site et en protège les attraits naturels. Cette option permet de protéger à perpétuité les attraits naturels de la propriété. En vendant, le propriétaire renonce complètement à son droit de propriété. La vente donne droit à une compensation financière en fonction de la valeur de votre propriété et du type de vente choisi. La vente ne donne droit à aucun avantage fiscal et peut générer un gain en capital sur lequel le propriétaire pourrait avoir à payer de l’impôt. La vente peut se faire à la juste valeur marchande, à prix d’ami, par étapes ou en plusieurs versements, selon les besoins du propriétaire et de l’organisme de conservation. La vente procure au propriétaire une compensation financière tout en le libérant des dépenses que représentent l’entretien de la propriété et le paiement des taxes. 13 Le nombre d’organismes de conservation disposés à acheter des propriétés est assez restreint. Il pourra être difficile de trouver un acheteur. Le don écologique Transfert d’un terrain, d’une servitude ou de tout autre droit réel, sans aucune contrepartie pour le propriétaire, à un organisme bénéficiaire (organisme de bienfaisance dédié à la conservation, municipalité, gouvernements provincial et fédéral) qui en protégera les caractéristiques naturelles La démarche Les avantages Les inconvénients La donation peut se faire de son vivant ou par testament, à l’organisme bénéficiaire. Cette option permet de conserver à perpétuité les attraits naturels du terrain. Le propriétaire renonce complètement à son droit de propriété au moment de la donation. Le nouveau propriétaire protégera à perpétuité les caractéristiques justifiant un intérêt de conservation de la propriété. Pour être considéré comme un don écologique, la propriété doit présenter des caractéristiques justifiant un intérêt de conservation,la donation doit être faite en faveur d’un organisme bénéficiaire admissible et la demande doit suivre la procédure établie pour l’obtention d’un Visa pour dons ayant une valeur écologique (Québec) et par le Programme des dons écologiques (Canada). Le don écologique permet au propriétaire d’avoir la satisfaction que la parcelle qui lui est chère sera conservée tout en bénéficiant d’avantages fiscaux en vertu des dispositions fiscales fédérales et provinciales. Si le terrain est donné par testament, le propriétaire continuera à en bénéficier de votre vivant, en laissant à ses héritiers les bénéfices des avantages fiscaux. 14 La donation ne doit être assortie d’aucune condition, sous peine de perdre le bénéfice des avantages fiscaux. Cette transaction est soumise à plusieurs règles fiscales. C’est pourquoi il est fortement recommandé d’effectuer une analyse fiscale avant d’entreprendre toute démarche en ce sens. 5. Des exemples de conservation volontaire au Québec Par leur dynamisme et leur implication, les organismes de conservation sensibilisent la population à l’importance des milieux naturels et contribuent à la réalisation de nombreux projets de conservation volontaire. Voici quatre témoignages qui peuvent vous inspirer et vous orienter quant aux démarches qui seront nécessaires selon les attraits naturels et le type de milieu naturel que vous désirez protéger. LE CONTRAT DE RIVIÈRE POUR LA GESTION INTÉGRÉE D’UN BASSIN VERSANT Par Chantal Leblanc, Corporation d’aménagement et de protection de la Sainte-Anne ~CAPSA (www.capsa-org.com) La gestion de l’eau par bassin versant fait appel à différents moyens permettant d’assurer la protection des cours d’eau et la conservation du milieu. Quoique cette forme de gestion interpelle tous les usagers d’un bassin versant (forestiers, agricoles, industriels, municipaux, récréotouristiques et communautaires), les premiers individus concernés demeurent sans contredit les propriétaires riverains. C’est donc en collaboration avec ceux-ci que les interventions doivent être négociées afin de favoriser la signature du contrat de rivière. « Pour le propriétaire, ce qui est primordial de savoir avec ce type de contrat, c’est qu’il s’agit d’une déclaration d’intention, d’une entente morale, bref d’un engagement volontaire établi selon un commun accord », confie le coordonnateur et responsable des travaux en rivière. Le contrat de rivière se négocie en tenant compte à la fois de la protection du cours d’eau et des activités du propriétaire. Des spécifications rédigées avec ce dernier doivent donc figurer dans l’entente. « Bien avant d’entamer les négociations et d’inclure les spécifications au contrat, les propriétaires sont invités à prendre connaissance du contrat de rivière dans sa forme originelle afin qu’ils soient bien impliqués dans le processus des travaux de restauration prévus par l’organisme. Le contrat de rivière vise non seulement à assurer la protection des rives du bassin versant, mais surtout à établir un lien participatif et de confiance entre les propriétaires riverains et l’organisme responsable. » Parmi les signataires de contrats de rivière avec la CAPSA, on trouve notamment plusieurs députés et municipalités qui font foi de leurs intentions de toujours tenir compte des cours d’eau ainsi que de la gestion par bassin versant dans les différents processus décisionnels ou informels régissant leur fonction et concernant leur territoire. Plusieurs autres contrats sont également signés avec les différents usagers de la rivière tels que des canoteurs, des campeurs et des pêcheurs. Le contrat engage ces personnes à respecter les rives du cours d’eau et les propriétés privées qui le jalonnent, à rapporter les déchets domestiques et à suivre les règles de sécurité nautique en vigueur. C’est donc toute une population régionale intéressée qui s’engage dans la conservation volontaire du milieu. Au Québec, la CAPSA figure parmi les organismes pionniers pour son implication dans la gestion de l’eau par bassin versant. La rivière Sainte-Anne dessert un bassin versant de près de 2 700 km2 et traverse des paysages variés en milieux forestiers, agricoles et urbains. Depuis 1992, la CAPSA a conclu plus de 8 000 contrats de rivière. 15 Pour plus d’information sur la gestion de l’eau par bassin versant et sur le contrat de rivière, informez-vous auprès de votre organisme de bassin versant régional ou contactez le Regroupement des organisations de bassin versant du Québec (www.robvq.qc.ca). LA CONSERVATION VOLONTAIRE DES MILIEUX HUMIDES FORESTIERS Par Claude Grondin, Fondation de la faune du Québec (www.fondationdelafaune.qc.ca) Un grand nombre de milieux humides se trouvent dans les boisés privés du Québec méridional. Ces environnements sont très importants pour le maintien et même l’amélioration de la qualité de l’eau. Ils abritent aussi une flore et une faune très diversifiées, dont des espèces de sauvagine et des espèces à statut précaire. En collaboration avec plusieurs partenaires, la Fondation de la faune du Québec a instauré un cadre de soutien financier afin de protéger ces milieux. Depuis avril 2002, nous encourageons des organismes à identifier et à caractériser des milieux humides forestiers dans leur région et à rencontrer les propriétaires pour les sensibiliser et les impliquer dans la conservation volontaire de leur milieu. Afin de concrétiser cet engagement, le propriétaire est invité à signer une déclaration d’intention. Basée sur sa bonne foi, le signataire s’ engage à protéger son milieu humide et à conserver une bande de protection boisée autour du site en pratiquant une exploitation forestière sélective. De plus, il est invité à conserver des chicots près du secteur protégé, à limiter les activités humaines en bordure du milieu pendant la période de nidification des oiseaux aquatiques, à installer des nichoirs et à gérer adéquatement les cours d’eau qui alimentent ou qui prolongent le milieu humide.En contrepartie, l’organisme de conservation s’engage à prodiguer aide et conseils au propriétaire. Évidemment, certains propriétaires désirent poursuivre leur démarche afin de mieux protéger les attraits naturels de leur terrain. L’organisme de conservation peut alors informer et appuyer le propriétaire pour réaliser d’autres types d’ententes, plus structurés, qui demande une implication accrue de la part de celui-ci. Jusqu’à présent, le soutien de la Fondation de la faune a permis d’obtenir plus de 300 ententes de conservation et ainsi protéger plus de 2 000 hectares de milieux humides forestiers dans plusieurs régions du Québec. Que vous soyez membre d’un regroupement de propriétaires forestiers, d’une association de chasse et de pêche ou d’un organisme de conservation, vous pouvez contacter la Fondation de la faune afin d’initier une démarche de conservation volontaire destinée à protéger des milieux humides forestiers. 16 LA RÉSERVE NATURELLE, UN NOUVEL OUTIL DE CONSERVATION VOLONTAIRE Par Mélanie Deslongchamps, Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord ~ APEL (www.apel.ccapcable.com) En 1989, l’APEL, qui vise à conserver et à mettre en valeur le patrimoine écologique du bassin versant du lac et de la rivière Saint-Charles, a entrepris une démarche de protection et de mise en valeur des terres humides des Marais du Nord, situés au nord du lac Saint-Charles, un secteur vulnérable et d'une grande richesse faunique. En raison d’un projet de développement d’un complexe d’hébergement touristique haut de gamme dans ce secteur, l’APEL a multiplié ses efforts afin de rassembler l’argent nécessaire à l’acquisition des terrains bordant la baie Charles-Talbot. Cette démarche s'est avérée un succès, et l’APEL a ainsi pu acquérir les propriétés riveraines en collaboration avec la Fondation de la faune du Québec et le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine. De ce fait, elle s'est engagée à protéger ce territoire et à mettre en valeur sa faune et ses habitats. En 1995, les premiers sentiers d'interprétation étaient inaugurés. Depuis, de nouveaux sentiers pédestres ont été ouverts, et un programme d’interprétation de la nature est en place. En juin 2001, le ministre de l’Environnement du Québec a annoncé l’adoption de la Loi sur les réserves naturelles en milieu privé1. Ce nouveau statut présentait pour l’APEL une possibilité de reconnaissance et surtout un moyen légal d’assurer la protection du site même dans l’éventualité de la vente ou du don de celui-ci. En septembre 2002, la Réserve naturelle des Marais-du-Nord a été reconnue comme territoire protégé à perpétuité. Le statut de réserve a été exclusivement attribué aux terrains appartenant à l’APEL et vise la conservation d’une mosaïque dynamique de plusieurs peuplements forestiers. L’APEL désire faire de ce territoire un lieu d’éducation à l’importance des milieux humides ainsi qu’une aire de démonstration et d’expérimentation de la restauration des écosystèmes et de la biodiversité en milieu privé. L’APEL estime qu’un des aspects positifs du statut de réserve naturelle est qu’enfin, les visiteurs et les partenaires réalisent que le milieu qu’elle protége possède une grande valeur écologique. À titre de propriétaire foncier de terrains présentant des attraits naturels d’intérêt, il vous est aussi possible d’attribuer à votre propriété un statut identique à celui obtenu par l’APEL. Pour de plus amples renseignements sur les réserves naturelles, contactez votre direction régionale du ministère de l’Environnement du Québec ou consultez le site (www.menv.gouv.qc.ca). 1 Cette loi a été remplacée , en décembre 2002, par la Loi sur la conservation du patrimoine naturel qui intègre les mesures législatives relatives aux réserves naturelles en milieu privé. 17 LA CONSERVATION VOLONTAIRE ET LES AMÉNAGEMENTS SIMPLES POUR LA SAUVAGINE Par Isabelle Gibson, Canards Illimités – Québec (www.ducks.ca/francais/quebec/index.html.) Certaines espèces de canards nichent dans des cavités présentes dans les gros arbres. Ces canards arboricoles font face à un problème : ils sont incapables de creuser leur propre trou pour s’installer et dépendent donc des maladies d’arbres, de la foudre, du feu et surtout des pics pour percer la cavité dont ils ont tant besoin. L’installation de nichoirs devient alors une solution simple pour augmenter le nombre de sites de nidification des canards arboricoles. Les espèces de canards qui ont l’habitude de fréquenter les nichoirs sont le canard branchu, le garrot à œil d’or et le harle couronné. L’habitat idéal pour installer des nichoirs sera constitué d’une forêt de feuillus inondée au printemps. La proximité d’un marais offrira abris et alimentation pour l’élevage des canetons. Canards Illimités et la Société d’aménagement de la baie Lavallière dirigent le réseau provincial de nichoir pour canards arboricoles, qui regroupe plus de 110 associations. Les quelque 3 500 nichoirs répartis à travers le Québec offrent ainsi plusieurs lieux de nidification de qualité aux espèces de canards arboricoles. Les collaborateurs qui souhaitent participer au programme de nichoirs doivent en faire la demande par écrit à Canards Illimités. Pour confirmer le prêt des nichoirs, le collaborateur devra signer un protocole attestant qu’il s’engage à les installer et à assurer le suivi pour une période de 10 ans. Également, le collaborateur devra rencontrer le propriétaire du terrain où seront effectuées les installations afin de l’informer du programme et de lui demander la permission. Le propriétaire sera alors invité à signer une entente autorisant le collaborateur à procéder à la mise en place d’un réseau de nichoirs et confirmant sa volonté de maintenir son habitat dans les meilleures conditions. Le collaborateur recevra un guide d’identification, une fiche technique ainsi que la parution annuelle La Bande à Branchu. Une enseigne sera installée sur le site indiquant le programme de nichoirs et l’implication du propriétaire dans la protection de son milieu humide. Le propriétaire du terrain et le collaborateur seront honorés par Canards Illimités, qui leur remettra un certificat de reconnaissance pour leur engagement dans la conservation volontaire des milieux humides du Québec. 18 6. Des ressources utiles pour vos projets Voici quelques ressources utiles pour entreprendre vos démarches de conservation volontaire. Les organismes répertoriés sont susceptibles de vous fournir de l’aide de différentes façons : lectures complémentaires, conseils, appui et, dans certains cas, aide financière pour la réalisation de votre projet. Ils sont également en mesure de vous mettre en contact avec d’autres organismes de conservation qui œuvrent dans votre localité. Organismes du secteur privé 5 Associations forestières régionales du Québec www.afvsm.qc.ca/afvsm/afr.html 5 Fonds mondial pour la nature – Canada www.wwf.ca 5 Canards Illimités Canada www.ducks.ca/francais/quebec/index.html 5 Regroupement des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) www.rncreq.org 5 Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) www.cqde.org 5 Regroupement des organisations de bassin versant du Québec (ROBVQ) www.robvq.qc.ca 5 Clubs conseils en agroenvironnement www.clubsconseils.org 5 Réseau de milieux naturels protégés (RMN) www.rmnat.org/rmnat.htm 5 Conservation de la nature - Québec www.conservationdelanature.ca 5 Société de l’arbre du Québec (SODAQ) www.sodaq.qc.ca 5 Fédération canadienne de la nature www.cnf.ca 5 Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) www.uqcn.qc.ca Ministères et organismes Autres sources d’information du secteur public 5 Environnement Canada Service canadien de la faune www.cws-scf.ec.gc.ca 5 Land Stewardship Centre of Canada www.landstewardship.org 5 Fondation de la faune du Québec www.fondationdelafaune.qc.ca 5 Portail de l’intendance du Canada www.stewardshipcanada.ca/ 5 Ministère de l’Environnement du Québec www.menv.gouv.qc.ca Documentation technique traitant de la conservation volontaire ENVIRONNEMENT CANADA. Guide du Programme des dons écologiques du Canada, 2003. BARLA, P., et J.-D. SAPHORES. Les mesures de protection des habitats fauniques en terres privées : les instruments économiques. Université Laval et ministère de l’Environnement du Québec, 1997. GIRARD, J.-F. Guide des bonnes pratiques en intendance privée : aspects juridiques et organisationnels. Montréal, Centre québécois du droit de l’environnement, 2002. LONGTIN, B. Options de conservation : guide du propriétaire. Montréal, Centre québécois du droit de l’environnement, 1996. LACASSE, M., F. HONE, C. GRONDIN et G. LÉPINE. La conservation des milieux naturels en terres privées : guide des étapes d’un projet d’intendance privée. Québec, Fondation de la faune du Québec, 2002. 19 Société d e l’a r b r e du Québec Société de l’arbre du Québec 1055, rue du P.E.P.S., C. P. 3800 Sainte-Foy (Québec) G1V 4C7 Téléphone : (418) 648-5699 Télécopieur : (418) 648-2529 Courriel : [email protected] Site Internet : www.sodaq.qc.ca Centre québécois du droit de l’environnement 1255, rue University, bureau 514 Montréal (Québec) H3B 3V8 Téléphone : (514) 861-7022 Télécopieur : (514) 861-8949 Courriel : [email protected] Site Internet : www.cqde.org 20