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Et l’homme dans tout ça ? Page 11 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires Et l’homme dans tout ça ? 1 - Le travail est-il en crise ? L’homme dans l’entreprise 2 - Comment concilier compétitivité de l’entreprise et aspirations individuelles ? 3 - Faut-il réinventer le dialogue social ? 3 – Faut-il réinventer le dialogue social ? Anette Burgdorf Photo Laurent Mayeux Débat avec : Marie-José Forissier, présidente de Sociovision Cofremca, Xavier Lacoste, directeur général de PK conseil, Muriel penicaud, directrice générale des ressources humaines du groupe Danone, Julie Coudry, directrice générale de l’agence la Manu, Marcel Grignard, secrétaire général adjoint de la CFDT, Jean Duforest, PDG d’ID Group En regardant les solutions de plus en plus extrêmes adoptées par des salariés face à leurs patrons, je pense aux séquestrations chez Caterpillar et Faurecia ou à ces coupures d’électricité après l’échec de négociations entre les syndicats et la direction d’ERDF, je me demande où nous en sommes aujourd’hui avec le dialogue social. Les syndicats sont puissants mais peu représentatifs. La France a le taux de syndicalisation le moins important, avec 8 %, contre 28 % en Allemagne par exemple. Marcel Grignard, pensez-vous qu’il faut réinventer le dialogue social ? Penser autrement le dialogue social, c’est rompre avec l’histoire de notre pays Marcel Grignard Oui, évidemment, en sortant des L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 1 - Et l’homme dans tout ça ? Page 22 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires clichés. Pendant cette crise, on a beaucoup mis en évidence, en revenant toujours sur les mêmes, les endroits où ont eu lieu des feux, des séquestrations. Je n’ai pas entendu beaucoup de reportages où, par le dialogue social dans les entreprises, entre les représentants des salariés et les employeurs, des solutions difficiles étaient trouvées pour tenter de s’en sortir au mieux. Nous sommes dans un temps où le débat politique et le débat de société sont guidés par les medias. Nous a v o n s a i n si u n e f o r me d e représentation de la société qui ne traduit pas la réalité de ce que nous vivons. Or la crise que nous traversons, qui n’est pas finie, est une crise profonde de société : il faut se réinventer et l’entreprise n’est pas épargnée par cela. Je ne vois pas comment nous pourrions nous projeter dans le monde de demain si nous nous racontons des histoires sur ce qu’est le monde d’aujourd’hui. Prenons donc le temps de regarder le monde tel qu’il est, avec ses échecs et ses limites, mais aussi ses réussites, et partons de là. Réinventer le dialogue social ? Oui. D’abord, en France, les syndicats ne sont pas si puissants que cela. Ils sont en crise, comme en Allemagne, comme partout dans le monde, comme l’est le patronat, comme le sont les institutions politiques. L’entreprise a cette chance, à cet égard, d’être tellement confrontée au marché, qu’elle n’a pas le choix : il faut qu’elle vive. Et cela la fait vivre un peu plus que des institutions qui n’ont pas cette responsabilité. Pourquoi faut-il réinventer le dialogue social ? Parce que nous s o mme s de va nt d es d éfi s redoutables. Si nous voulons faire en sorte que le salarié soit bien dans l’entreprise, si nous voulons que la dimension sociale, la compétence des salariés, soit de plus en plus un enjeu de la performance de l’entreprise, et si nous voulons régler les conflits entre l’entreprise et le territoire où elle est implantée, il faut bien inventer une nouvelle forme de dialogue avec d e nou veau x compromis. L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 2 - Page 3 Et l’homme dans tout ça ? Page 3 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires Penser autrement le dialogue social, c’est rompre avec l’histoire de notre pays. Notre pays a une histoire sociale, des rapports sociaux, qui se sont bâtis sur l’affrontement, et a toujours une vision de l’affrontement. Quand une partie du patronat, appuyée par une partie du Parlement, dit qu’il n’est pas besoin de dialogue social dans les TPE parce que les syndicats ne sont que des fauteurs de troubles, nous sommes dans des représentations pitoyables. Quand les syndicats sont auteurs des troubles que vous avez évoqués, nous sommes dans des représentations pitoyables. Si nous sommes capables d’inventer un nouveau dialogue social qui permette de mettre toutes les parties prenantes autour de la table et de trouver le moyen de dire ce qu’est l’intérêt collectif des salariés dans l’intérêt global de l’entreprise, alors nous serons à même de répondre à de nombreux enjeux. Si ce dialogue inclut l’extérieur de l’entreprise, par exemple les salariés qui sont dans des entreprises environnantes, nous réglerons la question de la relation entre les entreprises, non plus dans une relation donneurs d’ordres-soustraitants mais dans la recherche de coopération entre des entreprises différentes qui ont un intérêt à réussir ensemble. Si ce dialogue inclut la dimension environnementale, nous sortirons d’une situation où les entreprises traitent ces enjeux d’une manière cloisonnée en différenciant le dialogue avec chaque acteur pour mieux faire triompher leurs intérêts L e che mi n à p ar co urir est considérable, non seulement parce qu’il faut repenser le dialogue social dans l’entreprise, mais il faut le repenser aussi au-delà, au niveau du territoire et au niveau national. Je crois que nous sommes partis sur une mécanique e xtrê me ment dangereuse, avec un côté très positif : on a compris qu’il fallait fortement décentraliser la négociation collective et donner beaucoup d’espace à la négociation collective et au dialogue social dans l’entreprise. Mais si nous ne trouvons pas, au-delà de l ’e n tr ep rise, de s f or me s d e régulation collective sur des enjeux fondamentaux de société, nous aurons des entreprises qui s’en sortiront, d’autres qui ne s’en sortiront pas, et la cohésion sociale qu’on aura créée dans l’entreprise sera extrêmement fragilisée par la décohésion sociale globale. L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 3 - Et l’homme dans tout ça ? Page 44 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires Anette Burgdorf Jean Duforest, concrètement, comment se déroule le dialogue social dans votre entreprise ? Jean Duforest Je suis parfaitement en adéquation avec ce que vous avez dit, je n’y enlèverais pas une ligne. Une entreprise, ce sont des valeurs qu’on a le culot de mettre en action Je voudrais vous donner un exemple sur les rémunérations : Les rémunérations, qui sont pour moi un moyen de créer du bien social, incluent d’abord le salaire : le salaire est lié à la valeur ajoutée que peut apporter chacun dans sa responsabilité, c’est individuel. Naturellement, les grilles de salaires et les évolutions se font en semicollectif. Ensuite, nous avons l ’i n t é r e sse me n t : c’e st u n e rémunération supplémentaire, au mérite que j’appellerais semi-courtterme, individuel et collectif ; notre intéressement fonctionne par petites équipes, il n’y a pas d’intéressement qualité à l’individu, parce que cela recréerait la compétition interne. Il existe une troisième rémunération : la participation ; c’est le mérite, mais à long terme, car cela permet de travailler dans le moyen long terme. Enfin, il y a l’actionnariat, qui pour moi est fondamental dans une telle entreprise. C’est l’élément le plus important parce que c’est le partage patrimonial dans la durée ; je ne peux pas faire une entreprise qui travaille dans la durée si tous mes co ll a b o r at e u r s n e son t p a s actionnaires. Et j’ai le même taux d’actionnariat qu’eux, même si je suis l’entrepreneur qui a mis un peu plus que les autres. Nous avons une cotation chaque année, avec la possibilité de vendre, d’acheter, etc. Tout cela, ce sont des dosages. J’ai entendu le mot « cohérence » : c’est un des mots-clés que je considère essentiels, avec la confiance, le partage, le respect collectif et individuel. Oser vivre des valeurs : une entreprise, ce sont des valeurs qu’on a le culot de mettre en action. C’est un travail de tous les jours. L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 4 - Et l’homme dans tout ça ? Page 5 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires J’ai eu beaucoup de plaisir à vous entendre. J’espère que d’autres vous entendront et se mettront en marche, parce qu’il ne suffit pas d’entendre, il faut oser y aller. Marcel Grignard Premier point, je ne suis pas sûr que la conception que j’évoquais soit largement partagée dans la société française, y compris chez les employeurs. Deuxième point, je n’ai pas de jugement de valeur sur ce qui se passe dans les entreprises ; chacun fait comme il peut avec les moyens qu’il a. J’insiste sur le fait que les politiques que je défends, ce que j’ai dit du dialogue, ne peut pas résulter d’une décision unilatérale de l’employeur ou de la direction. La vraie question est de savoir comment faire en sorte que tous les salariés, quels que soient leur niveau de formation, leur histoire, leur âge, soient parties prenantes de la démarche. Comment notamment crée-t-on des espaces de parole libres, qui ne viennent pas contester l’autorité de l’employeur et qui ne soit pas non plus un néopaternalisme ? Anette Burgdorf Muriel Pénicaud, pensez-vous que la responsabilité sociale de l’entreprise peut transformer le dialogue social ? Le dialogue social doit s’inscrire dans une dynamique économique et territoriale Muriel Pénicaud Concernant la responsabilité sociale de l’entreprise, le lien entre l ’économi que, l ’humain et l’environnement, je vois trois domaines où cela devient essentiel. Le premier pour les entreprises qui sont internationales. Le défi est de savoir ce que sont le dialogue social et les conditions sociales sur le plan international. Nous le vivons très fortement, puisque 60 % de nos salariés sont dans les pays émergents. Quelle ambition sociale a une entreprise qui va de l’Indonésie au Mexique en passant par la Russie, la Chine, l’Allemagne et la France ? Nous avons mis en place voici une vingtaine d’années un dialogue social mondial qui complète le dialogue national et local, usine par usine, site par site, ou unité de vente par unité de vente. Ce dialogue social mondial a permis de mettre en place des plateformes, où on ne part pas du même endroit mais où tout le monde avance dans la même d i r e ct i o n . N o u s a v o n s u n e plateforme sur la formation, sur le L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 5 - Et l’homme dans tout ça ? Page 6 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires droit syndical, sur la diversité, nous sommes en train d’en négocier une sur la santé, la sécurité au travail et les conditions de travail et nous constatons que finalement, les besoins et les attentes sont les mêmes partout. Par exemple, nous avons quinze mille salariés en Indonésie : la sécurité sociale y est quasi inexistante, et il n’y a aucun système mutualiste. Nous avons mis en place voici deux ans, dans le cadre du dialogue social, un système qui allie l’équivalent de la sécurité sociale et une mutuelle de base, pour les salariés et pour leur famille. Cela a eu un impact tel que nos concurrents m’ont appelée pour me dire que nous faisions du dumping social à l’envers, que nous allions casser la machine. Je leur ai demandé pourquoi cela les dérangeait, alors que notre coût de main d’œuvre étant plus élevé, ils auraient dû être contents. Ils m’ont répondu qu’ils subissaient la pression sociale, les élus et l’environnement. Je leur ai demandé ce qu’ils allaient faire : ils m’ont répondu qu’ils allaient faire la même chose. Tout le monde y a g a g n é. Ce so n t d e s ch oi x importants : nous l’avons fait, nous avons vérifié. La prochaine étape, pour nous, c’est toujours intéressement, participation ou équivalent, parce que le partage de la création de valeur est un élément fondamental de la cohésion de l’entreprise et de cette dynamique. C’est le premier champ : que fait-on, comment le dialogue social, pas toujours facile, parfois rugueux, parfois convergent, permet de faire p r o g r e sse r ce t t e d yn a mi q u e économique et sociale. Nous n’appelons plus cela le dialogue social, mais le dialogue social et économique, parce que l’un ne va pas sans l’autre. Le deuxième champ qui me paraît très important est ce que nous appelons en France la soustraitance. La France est le seul pays à parler de donneurs d’ordres et de sous-traitants, les autres parlent de fournisseurs et de clients. La nuance n’est pas que juridique. Vous voyez bien que le rapport donneur d’ordres-sous-traitants est révélateur d’une mentalité qui, à mon avis, a besoin d’un coup de balai. Il est vrai que sur ce terrain-là, la question du dialogue social est très sensible, mais incontournable. Incontournable L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 6 - Page 7 Et l’homme dans tout ça ? Page 7 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires parce que c’est une autre entreprise, qui travaille parfois dans les mêmes murs, en tout cas en liaison étroite et c o n tin ue , d an s la qu elle le s conditions de travail ou de salaires, même si elles ne peuvent pas être les mêmes parce que les métiers sont différents, vont être à un moment, données, discutées et considérées. Nous avons élaboré une charte des droits sociaux pour nos fournisseurs, et nous l’intégrons dans nos conditions afin qu’ils puissent avoir des conditions de travail et un salaire décents ; nous l’exigeons, mais nous la prenons aussi en compte dans notre dynamique. Le troisième point, peut-être le plus essentiel pour l’avenir, ce sont les territoires. Le dialogue social ne peut pas ne pas passer par une dimension territoriale et j’en donne un exemple. Nous avons créé, voici un an, un fonds qui s’appelle « Danone pour l’écosystème », dont le but est d’aider nos partenaires en les renforçant économiquement et socialement. Cela repose sur la base de projets locaux. Par exemple, un projet a été lancé en N o r ma n d i e , o ù t r o i s ce n t s agriculteurs veulent passer au lait bio, beaucoup plus valorisé parce qu’il se vend 30 % plus cher ; mais que la France importe d’Allemagne faute d’en fournir assez. Mais cette reconversion ne peut pas se faire à leurs frais. Il se produit donc un passage à la fois en compétences et en contractualisation des conditions d’achat qui ne peut pas marcher à court terme. Ce fonds permet une solidarité entre l’amont et l’aval. C’est un des nouveaux champs du dialogue social. Le dialogue social, demain, s’inscrit dans cette dynamique économique, environnementale, avec le territoire comme cœur, parce que ce sont des personnes qui se rencontrent et qui, du coup, peuvent parfois dépasser certains clivages pour un projet qu’elles vont construire ensemble. Sans dialogue social, pas de performance Anette Burgdorf Philippe Vasseur, je voudrais que vous parliez de World Forum Lille, une rencontre annuelle que vous avez lancée en 2007 sur les bonnes pratiques d’entreprise en matière de développement responsable. Philippe Vasseur (de la salle) Président d’Alliances Nous pensons que quand nous nous adressons à des chefs d’entreprise, les grandes théories, c’est bien ; les faits, c’est mieux. Et la meilleure façon de convaincre un chef L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 7 - Et l’homme dans tout ça ? Page 8 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires d’entreprise de s’engager sur une voie nouvelle est qu’il prenne exemple sur ce qui se fait autour de lui et qui réussit. Notre pari est de faire venir à Lille des entreprises du monde entier afin qu’elles viennent présenter leurs bonnes pratiques et que nous puissions établir une sorte de guide qui soit une boîte à outils. Il aura lieu les 24, 25 et 26 novembre à Lille ; v o us y ser ez é vid e mme n t cordialement invités et nous avons envie de démontrer par l’exemple tout ce qui vient d’être dit. Anette Burgdorf Luc Doublet, dans quelles conditions le dialogue social peut-il servir la performance ? Xavier Lacoste Luc Doublet (de la salle) Président de Doublet SAS Si vous n’avez pas de dialogue social, je ne vois pas très bien comment vous améliorerez vos performances. Si vous ne parlez pas avec les gens, si vous n’avez pas les systèmes incitatifs, je ne vois pas. Cela commence quand poussez la porte de l’usine le matin. Le dialogue social doit être inné, sans quoi vous n’avez pas de perfor ma nce s. Je cr ois que personne ne vient dans une usine le matin en se disant que cela l’ennuie, qu’il n’a pas envie de travailler et qu’il va faire des mauvais produits : les gens viennent plutôt avec un esprit constructif, c’est à vous de le garder, de le faire prospérer, et de penser que les gens sont des êtres humains, et qu’ils sont souvent des gens bien. Et parfois, quand cela ne marche pas très bien, il faut regarder votre propre personne parce que peut-être que quand le patron est de mauvaise humeur, il met de mauvaise humeur tous ses employés. vous Dans la suite de ce qui vient d’être dit, je crois que le dialogue social, c’est considérer que chaque salarié a quelque chose à dire et doit être écouté, mais cela ne doit pas se substituer aux formes collectives d’organisation des salariés, qui ont aussi des intérêts collectifs et des apports collectifs. L’enjeu est de L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 8 - Et l’homme dans tout ça ? Page 9 La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires susciter la création de structures collectives capables de porter la parole des salariés sans qu’elles se substituent à leur parole individuelle. Quand nous aurons atteint cet objectif, nous aurons fait un grand pas vers le progrès social et économique. parole. On voit avec Internet qu’il peut en résulter des effets de violence de la parole, parce qu’elle n’est pas régulée, que chacun est derrière un ordinateur quand il communique. Il faut donc que la démarche soit sincère de la part de l’entreprise. Pour être efficaces, les réseaux sociaux doivent avoir du sens Pour ce qui concerne les réseaux entre les entreprises e t l e s universités, de plus en plus d’universités, à l ’ i m a g e d ’ a u t r e s systèmes de formation, développent des réseaux professionnels dans lesquels ell es essaient de promouvoir, avec encore beaucoup de difficultés, des réseaux d’anciens qui font aussi ce pont entre l’établissement de formation et le mo n d e d e l ’e nt r e pri se . L e s entreprises, pour leur part, peuvent y retrouver à la fois les anciens formés dans cette université et les étudiants. Cela se développe, avec tout de même une difficulté : pour qu’un réseau social fonctionne, il faut qu’il existe un sentiment d’appartenance. Un des problèmes des universités aujourd’hui est le décalage de la marque de Anette Burgdorf Julie Coudry, pensez-vous qu’il faut développer les réseaux sociaux dans l’entreprise, ou entre les entreprises et les universités ? Julie Coudry Ce sont deux questions très différentes. Dans l’entreprise, c’est une pratique de communication qui va se développer, indépendamment de l’âge, c’est une manière de communiquer et de rester en contact entre individus. Quand on est sur Facebook ou tout autre réseau social, il n’y a pas d’autre but que de communiquer les uns avec les autres. Si on développe des réseaux sociaux dans l’entreprise, il faut qu’ils aient un rôle par rapport au projet de l’entreprise. Il faut se garder des effets de mode ou de penser que ce sera une solution miracle par rapport à un besoin de L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 9 - Et l’homme dans tout ça ? Page 10 10 Page La place de l’homme dans l’entreprise et les territoires l’établissement par rapport à celle des grandes écoles. Si on ne se sent pas appartenir à l’université, on n’a pas envie de passer du temps sur son réseau social, parce qu’il en existe de plus en plus et qu’un choix s’opère. Un réseau doit avoir du sens. en cause, d’oser entreprendre, d’oser entraîner les autres. Je crois beaucoup plus à des gens qui entreprennent et qui se font imiter qu’à des gens qui passent du temps à combattre des salopards qui se Anette Burgdorf Marie-José Forissier, pensez-vous que l’alliance du progrès économique et de la responsabilité sociale est une clé pour l’avenir ? Marie-José Forissier Il n’existe pas d’autre clé. Je pensais à ce que vous avez dit sur la compétitivité, sur les « relations » et non pas les « ressources » humaines. Assez curieusement, et sans que vous puissiez faire des corrélations mathématiques, ce sont les mêmes entreprises qui ont de bonnes performances économiques, de bonnes performances d’innovation, et qui sont réputées pour faire attention à leurs salariés. Jean Duforest permettent encore d’entreprendre de manière totalement scandaleuse. Ceux-là, j’espère que les salariés n’iront plus, qu’ils trouveront d’autres jobs : à nous de créer beaucoup d’entreprises bénéfiques, pour qu’il s’ensuive beaucoup d’emplois positifs, ce qui fera que les emplois qui ne le seront pas mourront de leur propre mort. Il faut travailler sur ce plan-là, c’est en tout cas ce que j’essaie de faire tous les jours, modestement. Les crises sont une chance extraordinaire : le tout est de s’en servir, d’être créatif, d’oser y aller. Tout ce que j’entends représente des opportunités formidables de se remettre en marche, de se remettre L’homme dans l’entreprise - partie 3 - 10 -
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