Le jardin des amours où l`on cultive les bébés - PMA
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Le jardin des amours où l`on cultive les bébés - PMA
Le jardin des amours où l'on cultive les bébés [ S U I V E Z L E G U I D E ] Bienvenue à vous 3 C’est le printemps, les fleurs éclosent [L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE] 4 Chez Elle... 4 Chez Lui... 6 La grande rencontre... au naturel 7 Un petit problème dans ma plantation [L’INFERTILITÉ] 8 L’étude du terrain... chez Elle 9 L’étude du terrain... chez Lui 10 Si vous avez besoin de nos doigts verts [LA FÉCONDATION IN VITRO] 11 Obtenir les bonnes graines... [1] à [4] 11 La grande rencontre... dans l’éprouvette ! [5] 14 Le retour à la nature... [6] 16 Comment se profile l’horizon ? [TEST DE GROSSESSE] 17 Est-ce le bout du chemin ? 17 Un chemin sinueux ? 18 Quelques embûches : rares mais pas inexistantes 23 Les prévisions: à quoi s’attendre ? [RÉSULTATS ET CAUSES D’ÉCHEC] 26 Le pouvoir de quelques chiffres... 26 Le ciel est gris : comment expliquer un échec ? 26 Le soleil tant attendu ! Petite pousse deviendra grande... 28 Parfois il y a d’autres chemins [DONS ET ADOPTION] 30 Pour que la promenade reste douce [L’ÉQUIPE DES PSYCHOLOGUES] 32 Terre à terre mais bien utile [CÔTÉ LOI, CÔTÉ SOUS] 35 Un coin pour agir et prévenir 37 Un coin pour réfléchir... [QUESTIONS D’ÉTHIQUE] 39 Pour tout comprendre, l’Alphabet du jardin ! [LEXIQUE] 41 1 [ B I E N V E N U E ] [ B I E N V E N U E ] Bienvenue à vous Chère Madame, cher Monsieur, À vous qui entrez dans notre Centre de Médecine de la Reproduction, nous souhaitons la bienvenue. Si vous parcourez ces quelques pages, c’est probablement parce que votre médecin a mis en évidence au sein de votre couple un problème d’infertilité. Vous trouverez dans ce livret une série d’informations théoriques et pratiques qui vous permettront de comprendre et nous l’espérons de vivre au mieux les différentes étapes d’une fécondation in vitro. Si vous choisissez de nous faire confiance, nous nous rencontrerons régulièrement ; le parcours peut être long, c’est pourquoi nous tenons à ce que vous vous sentiez « bien » au sein de notre équipe. Nous ferons le maximum pour que chacun de vous perçoive une prise en charge personnalisée et humaine afin que cette étape de votre vie ne soit pas source de déséquilibre. Comme vous, nous savons qu’un enfant est avant tout le fruit de l’amour entre deux êtres. Au cours d’une fécondation in vitro cet amour doit garder une place majeure que vous et nous veillerons à respecter particulièrement. Pendant les traitements, nous garderons un contact étroit avec votre médecin traitant et avec votre gynécologue, chez qui vous devrez continuer à être suivie pour les dépistages et qui vous reprendra en charge dès la survenue d’une grossesse. Lorsque vous quitterez notre service, quelle qu’en soit l’issue, nous aimerions avoir de vos nouvelles, car nous voulons vraiment que ce bout de chemin parcouru ensemble reste constructif pour chacun... Bonne chance !!! L’équipe PMA CHC-Clinique Saint-Vincent Rocourt-Belgique 3 [ A N A T O M I E E T P H Y S I O L O G I E ] C’est le printemps, LES FLEURS ÉCLOSENT [L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE] Chez Elle... L’anatomie du système reproducteur de la femme est constituée du vagin, de l’utérus, des 2 trompes et des 2 ovaires : (2) (3) (4) (1) (5) (6) - L’OVAIRE (1) produit chaque mois un ovocyte (ou ovule) qu’il libère au sein de l’abdomen pour être aspiré ensuite par la trompe ; c’est l’ovulation. Si celui-ci n’est pas fécondé après plusieurs heures, il s’élimine sans signe clinique. - La TROMPE (2) est un conduit très fin reliant chaque ovaire à l’utérus ; c’est en son sein que les spermatozoïdes pourront rencontrer et éventuellement féconder l’ovule. les cils de la trompe par leur mouvement vont faire cheminer l’ovule et ensuite l’embryon vers l’utérus. - L’UTÉRUS (3) est est un organe musculaire en contact avec le vagin par le col utérin ; au cours de chaque cycle l’ENDOMÈTRE (4) qui tapisse sa cavité virtuelle centrale s’épaissit pour former une sorte de nid capable de recevoir l’embryon ; ce nid sera éliminé chaque mois si aucun embryon ne s’y est logé. Ce sont les règles. - Le COL (5) qui relie le VAGIN (6) à l’utérus est porteur de glandes qui sécrètent la glaire cervicale ; celle-ci devient plus fluide pendant la période ovulatoire, permettant le passage des spermatozoïdes qui seront déposés dans le fond du vagin au cours d’un rapport sexuel. Les spermatozoïdes peuvent y rester plusieurs jours. En dehors de cette période la glaire est imperméable. 4 [ A N A T O M I E E T P H Y S I O L O G I E ] Le cycle menstruel est orchestré par les hormones sexuelles, elles-mêmes sécrétées par les glandes. (7) (8) (9) (10) Le chef d’orchestre de ce cycle est situé dans le cerveau et s’appelle : - L’HYPOTHALAMUS (7) : il libère une hormone appelée la LHRH ou GnRH ; celle-ci agit alors sur une autre glande du cerveau, l’hypophyse. - L’HYPOPHYSE (8), à son tour, va libérer pendant la première partie du cycle une première hormone, la FSH (Follicular Stimulating Hormone), qui sera responsable de la croissance dans l’ovaire de plusieurs FOLLICULES (9) ; la plupart vont dégénérer sauf un, le « follicule dominant », qui va mûrir jusqu’à un diamètre d’environ 2 cm ; c’est à ce moment que l’hypophyse libère la LH (Luteinizing Hormone) ; celle-ci donne au follicule l’impulsion nécessaire pour libérer l’ovule qu’il abritait : c’est l’ovulation. Cette ovulation se fera 14 jours avant le début des règles, soit au 14e jour s’il s’agit d’un cycle de 28 jours. La FSH et la LH sont également appelées gonadotrophines. - L’OVAIRE, qui est l’organe produisant les ovules, est également une glande. Sous l’influence de la FSH et la LH, les cellules entourant les follicules vont dès le début du cycle, sécréter l’oestradiol ; ou oestrogène ; cette hormone va agir au niveau des seins et de l’utérus (endomètre et glaire cervicale) pour favoriser une éventuelle grossesse ; l’oestradiol agit également au niveau d’autres organes tels que la peau, les os et l’hypophyse. - Après l’ovulation, le follicule est transformé sous l’influence de la LH, en une petite glande, le CORPS JAUNE (10), qui va alors sécréter la progestérone ; cette hormone permet à l’endomètre d’être réceptif à une éventuelle nidation de l’embryon ; si celle-ci n’a pas lieu le corps jaune dégénère après 14 jours et l’endomètre desquame (règles). 5 [ A N A T O M I E E T P H Y S I O L O G I E ] (4) Chez Lui... L’anatomie du système reproducteur de l’homme se constitue (8) du pénis (1), des testicules (2) et d’un système de canaux (5) (7) excréteurs les reliant [épididyme (3), canaux déférents (4), canaux éjaculateurs (5), urêtre (6)], ainsi que des glandes dites « annexes » (9) (3) [prostate (7), vésicules séminales (8), glande de Copper et Littre (9)] (6) sécrétant le liquide entourant les spermatozoîodes : (2) (1) - C’est dans les TESTICULES (2) que sont produits les spermatozoïdes ; cette production est continue et il faut environ 3 mois entre le début de la production d’un spermatozoïde et son émission... le sperme est constitué à 95 % de liquide, appelé liquide séminal, principalement produit au niveau de la prostate et des 2 vésicules séminales et à 5 % de spermatozoïdes. - Au cours d’un rapport sexuel, le sperme, va être conduit vers l’extérieur, au travers des canaux excréteurs (épidydyme →canaux déférents→canaux éjaculateurs→urètre) jusqu’à l’extrémité de l’urètre pénien : c’est l’éjaculation. Des dizaines de millions de spermatozoïdes sont ainsi libérés dans le fond du vagin ; ils vont emprunter le canal cervical, l’utérus puis les trompes à la recherche de l’ovule. Ils ne seront plus que 150 000 à atteindre ce niveau, et seul l’un d’entre eux pourra pénétrer dans l’ovule ; les autres vont dégénérer après une survie d’environ 3 jours dans les voies génitales féminines. Le fonctionnement des organes sexuels masculins dépend de la sécrétion des hormones sexuelles. - Comme chez la femme, l’HYPOPHYSE, qui est sous le contrôle de l’HYPOTALAMUS, libère des gonadotrophines qui vont agir au niveau des testicules : - la FSH est responsable de la formation des spermatozoïdes. - la LH est responsable de la sécrétion des hormones mâles (testostérone) assurant la bonne production des spermatozoïdes, des caractéristiques physiques masculines (barbe, voix...) et le bon fonctionnement des organes sexuels (érection...). Le testicule a donc comme l’ovaire un double rôle de producteur de cellules sexuelles (ou gamètes), mais aussi d’hormones. 6 [ A N A T O M I E E T P H Y S I O L O G I E ] La grande rencontre... AU NATUREL - Le spermatozoïde « gagnant » va donc au sein de la trompe fusionner avec l’ovule et entrer à l’intérieur de celui-ci : c’est la fécondation. - Les membranes externes de l’ovule vont se modifier afin d’empêcher l’entrée de plus d’un spermatozoïde. - Les deux noyaux (male et femelle), contenant chacun 23 chromosomes, vont s’unir pour former un seul noyau à 46 chromosomes. - Le zygote (futur embryon) va ensuite être acheminé à travers la trompe tout en multipliant ses cellules par divisons successives avant d’arriver dans l’utérus où il va s’implanter au sein de l’endomètre : pendant ce voyage, l’oeuf fécondé se divise en 2, 4, 8,... cellules, jusqu’à former une morula (petite mûre) puis un blastocyste, masse d’environ 150 cellules, mesurant environ 0.15 mm. Il est alors prêt à s’implanter (une semaine après sa conception). - Dans 7 cas sur 10, l’embryon ne va pas s’implanter et s’éliminera sans signes cliniques dans les jours suivant la fécondation. EN CONCLUSION, pour qu’une grossesse débute, il faut : - Un ovule de bonne qualité. - Une glaire cervicale perméable aux spermatozoïdes. - Des spermatozoïdes en suffisance, mobiles et aptes à cheminer au départ du vagin puis à pénétrer dans l’ovule. - Une trompe (ou mieux les deux) perméable et capable d’acheminer les gamètes (cellules sexuelles) l’un vers l’autre et l’embryon jusqu’à l’utérus. - Un utérus tapissé d’un endomètre de qualité suffisante pour assurer la nidation de l’embryon. 7 [ I N F E R T I L I T E ] Un petit problème dans ma plantation [L’INFERTILITÉ] - La FERTILITÉ naturelle de l’espèce humaine n’est pas de 100% ; plusieurs étapes doivent être franchies avant d’obtenir une grossesse à terme. - En moyenne, un couple fertile ayant des rapports sexuels réguliers et complets a une chance sur 5 de faire débuter une grossesse lors de chaque cycle. - L’âge est un facteur limitant puisque la fertilité de la femme diminue à partir de 30 ans et cette diminution s’intensifie au-delà de 35 ans. - D’autre part, la fertilité d’un homme ou d’une femme normalement constitués est variable d’un moment à l’autre de leur vie (fatigue, stress, consommation de tabac, poids ou autres circonstances). - Ceci explique la durée variable d’obtention d’une grossesse d’un couple à l’autre mais après un an 84% des couples auront pu concevoir un enfant, 92% à 2 ans et 96% à 3 ans, - Un couple sur six toutefois consulte pour INFERTILITÉ. On parle d’infer tilité modérée à partir de 2 ans et d’infertilité sévère après 5 ans d’essais infructueux. - La STÉRILITÉ VRAIE correspond à une incapacité totale d’obtenir une grossesse (absence totale de trompes ou d’utérus ou de spermatozoïdes dans le sperme). Elle ne concerne que 2 à 3% des couples ; elle nécessite obligatoirement une aide médicale pour permettre au couple de procréer. - En pratique, l’équipe médicale commencera à explorer, voire à traiter un couple infertile après au moins un an de tentatives infructueuses. Dans certaines circonstances le bilan et le traitement peuvent être plus précoces, par exemple en cas de « signe d’appel » (absence de règles, problème testiculaire connus dans l’enfance) ou si l’âge de Madame ne permet pas d’attendre... POURQUOI ÇA POUSSE PAS ? Globalement l’origine de l’infertilité est masculine dans 37% des cas, féminine dans 21%, et mixte dans 25% des cas. 17 % des infertilités restent inexpliquées et sont applelées infertilités idiopathiques. 8 [ I N F E R T I L I T E ] L’étude du terrain... chez ELLE Après une anamnèse (interrogatoire médical) et un examen général et gynécologique complet, on fera : - Une PRISE DE SANG qui pourra dépister un problème hormonal, évaluer l’ovulation, déterminer la réserve ovarienne ainsi que repérer une éventuelle maladie génétique (analyse des chromosomes) ou infectieuse à traiter ou prévenir avant ou durant la grossesse. - Une ÉCHOGRAPHIE permet de préciser l’anatomie et le bon fonctionnement de l’utérus et des 2 ovaires (les trompes sont rarement visibles à cet examen), l’injection de liquide permet une meilleure approche de la cavité : SIS, ECHOSONOGRAPHIE. - Une HYSTÉROSALPINGOGRAPHIE, radiographie de la cavité interne de l’utérus et des trompes, permet de repérer une anomalie des trompes, un obstacle sur leur trajet. Cet examen se fait par l’intermédiaire d’un spéculum, qui va permettre d’introduire par le col de l’utérus un produit de contraste liquide rendant l’examen un peu désagréable. Ce moment ne dure toutefois que quelques secondes et est souvent réalisé par votre gynécologue dans un climat de confiance et sous antidouleurs. - Une HYSTÉROSCOPIE, permet de voir l’intérieur de l’utérus par l’introduction dans le col, par les voies naturelles, d’un très fin tube optique relié à une caméra. Cet examen s’effectue sous anesthésie locale voire générale, il n’est pas systématique. - Une LAPAROSCOPIE, consistera, sous anesthésie générale, à introduire un tube optique relié à une caméra à l’intérieur du ventre afin de voir les organes internes, de préciser leur rappors anatomiques et de diagnostiquer des anomalies. Cet examen permet de mettre en évidence des séquelles d’infection , des malformations utérines, des adhérences ou de l’endométriose, Ces anomalies sont responsables de problèmes de fécondation (obstacle, environnement défavorable) ou de nidation. La laparoscopie est un outil de diagnostic mais aussi de traitement (microchirurgie, laser...) de l’éventuelle pathologie dépistée. Cet examen, comme l’hystéroscopie, n’est proposé que dans certains cas. Un problème ? A chaque problème une solution ! LES CAUSES D’INFERTILITÉ FÉMININE TRAITEMENTS Troubles des rapports sexuels Traitement psycho-sexologique et éventuellement insémination artificielle Altération de la glaire cervicale Insémination artificielle Troubles de l’ovulation Traitement hormonal rarement fécondation in vitro Obstacles au niveau des trompes ou Ligature des trompes Chirurgie et/ou fécondation in vitro Endométriose Chirurgie / insémination Malformation utérine Chirurgie Stérilité inexpliquée Insémination artificielle ou fécondation in vitro Absence d’ovocyte et ménopause précoce Fécondation in vitro avec don d’ovocytes ou don d’embryons / ou adoption Diagnostic préimplantatoire (DPI) / don d’ovocytes Maladie héréditaire chez la femme Impossibilité pour la femme de porter un enfant Recours aux mères porteuses Echec des inséminations intrautérines Fécondation in vitro 9 [ I N F E R T I L I T E ] L’étude du terrain... chez LUI - Le SPERMOGRAMME consiste à analyser au laboratoire un échantillon de sperme afin d’évaluer le nombre, la mobilité et la forme des spermatozoïdes, soit à évaluer l’ aptitude des spermatozoïdes à cheminer jusqu’à l’ovocyte puis à réaliser le processus de la fécondation. Cet échantillon sera obtenu par masturbation, après une abstinence de 3 jours, et sera acheminé au laboratoire dans l’heure qui suit son émission, dans un flacon stérile et à température du corps (poche...). Cet examen doit toujours être contrôlé par un 2ème échantillon s’il est anormal dans les 2 à 3 mois qui suivent. - Une PRISE DE SANG est réalisée pour rechercher un problème hormonal, infectieux ou génétique (analyse des chromosomes). - Un EXAMEN clinique des ORGANES GÉNITAUX voire une ÉCHOGRAPHIE testiculaire sont parfois nécessaires si le spermogramme est perturbé. Ces examens servent à identifier un obstacle ou autre problème au niveau des organes génitaux. Cet examen sera réalisé par un gynécologue ou un urologue ayant une formation en andrologie. Bien que les causes de l’infertilité masculine soient rarement identifiées, il est important de les rechercher car certaines d’entre elles sont traitables. La fréquence de l’infertilité masculine semble en croissance depuis quelques années. Pourquoi ? Diverses théories sont explorées, en particulier les facteurs environnementaux et comportementaux qui pourraient être toxiques : la pollution et ses perturbateurs endocriniens (pesticides, phtalates), la chaleur, la radioactivité, le tabac, l’obésité... Il est donc important de développer et d’encourager des procédures de prévention de l’infertilité masculine, la consultation d’andrologie poursuit aussi cet objectif.. Un problème ? A chaque problème une solution ! LES CAUSES D’INFERTILITÉ MASCULINE LES TRAITEMENTS Troubles des rapports sexuels Traitement psycho-sexologique, kiné ou insémination artificielle Obstacles au niveau des canaux Chirurgie et/ou fécondation in vitro Altération des données du spermogramme Insémination artificielle ou fécondation in vitro avec ou sans ICSI selon la gravité Absence de spermatozoïdes Micro-injection des spermatozoides dans l’ovocyte (ICSI) avec prélèvement chirurgical (testiculaire, ou canaux excréteurs) ou insémination artificielle avec donneur Maladie héréditaire chez l’homme Sélection génétique des embryons (DPI), insémination artificielle avec donneur, dons d’embryons Stérilité inexpliquée Echec des inséminations intrautérines Insémination artificielle Fécondation in vitro 10 [ F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] Si vous avez besoin de nos doigts verts [LA FÉCONDATION IN VITRO] UN PEU D’HISTOIRE... - La technique de fécondation in vitro [FIV] a été mise au point initialement pour permettre la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule in vitro quand celle-ci était empêchée par un obstacle au niveau des trompes. Depuis la naissance de Louise Brown, premier « bébé-éprouvette » en 1978, les indications de ce traitement ont rapidement évolué, s’étendant aux problèmes ovulatoires, d’endométriose et masculins. - La découverte de l’ICSI [Intra Cytoplasmic Sperm Injection] au début des années 90 a permis d’élargir les indications de la FIV aux causes masculines sévères ; cette technique par ticulière permet d’injecter un seul spermatozoïde dans chaque ovule et permet donc de fer tiliser les ovocytes avec très peu de spermatozoïdes ; elle s’applique à près de 7 traitements sur 10 en Belgique et dans notre centre à ce jour. OBTENIR LES BONNES GRAINES... LA STIMULATION LES ETAPES DE LA FIV [1] MISE AU REPOS OVARIEN [2] STIMULATION [3] DÉCLENCHEMENT OVULATION [4] PRÉLÈVEMENT DES GAMÈTES [5] FÉCONDATION AU LABORATOIRE... la grande rencontre dans l’éprouvette [6] TRANSFERT EMBRYONNAIRE... le retour à la nature [7] TEST DE GROSSESSE... ou comment se profile l’horizon Pourquoi la stimulation ? Pour faire pousser les graines ! Celle-ci a pour but d’assurer le développement dans les 2 ovaires de plusieurs follicules (au lieu d’un seul). Pourquoi plusieurs ? Il est utile de récolter plusieurs ovocytes afin d’obtenir après fécondation, un nombre suffisant d’ embryons de bonne qualité. Parmi ceux-ci on choisira le ou les meilleurs pour le transfert d’embryon(s) frais. Ceci permettra aussi la congélation d’embryons surnuméraires de bonne qualité pour d’éventuels transferts ultérieurs. En effet une fécondation in vitro, traitement lourd pour le couple (injections, échographies, éventuellement anesthésie), ne devra plus être nécessairement répétée lorsque l’on dispose d’embryons congelés. De plus, la croissance des follicules, le taux d’ovocytes prélevés, fécondés, leur maturité, ainsi que le taux d’embryons qui se développent est variable et finalement seuls 15% des ovocytes donneront lieu au transfert d’un embryon et 17% à la congélation d’un embryon, ainsi 1’ovocyte =/ 1’embryon ! Ceci permet de comprendre que pour optimaliser les chances de grossesse plus d’un ovocyte est nécessaire au départ... 11 [ F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] SCHEMA DE STIMULATION (type long) Les étapes d’un traitement de FIV sont schématisées sur cette ligne du temps, en regard des actes techniques réalisés. La stimulation ovarienne en cycle long avec agonistes du GnRh passe par 3 étapes : A l’hôpital Contrôle Repos Ovarien RÈGLES RÈGLES Dans votre corps J1 A la maison RÈGLES +/- 4 jours RÈGLES STIMULATI MISE AU REPOS OVARIEN [1] J 20 +/- S1 injection (Décapeptyl) ou début du spray nasal (Supréfact) injections quotidiennes (Menopur - Gonal F - Puregon) [1] MISE AU REPOS OVARIEN [2] STIMULATION [3] DÉCLENCHEMENT OVULATION Il peut être nécessaire de mettre les ovaires au repos avant de les stimuler, et ce afin d’en prendre le contrôle pour éviter toute ovulation naturelle (intempestive) faisant échouer le traitement. Elle commence 10 à 14 jours après le début du blocage ovarien, confirmé par échographie et prise de sang (dans certains cas il faut prolonger cette période de mise au repos). C’est le moment CAPITAL du traitement. L’hypophyse va être bloquée par l’administration, le plus souvent à la fin d’un cycle : - soit d’un spray nasal 3 fois par jour - soit d’une injection quotidienne La stimulation va alors pouvoir commencer, par l’administration quotidienne de gonadotrophines (1 à 4 ampoules par jour, ou 50 à 300 Unités). Celle-ci dure en moyenne 12 jours. Ce traitement doit absolument être maintenu pendant toute la durée de la stimulation ; de plus il n’interagit pas avec les règles spontanées qui surviendront pratiquement normalement. Le repos des ovaires sera contrôlé en fin de règles par échographie et prise de sang. Après quelques jours d’injections, la surveillance de la croissance des follicules commence par la réalisation d’échographies endovaginales (mesure du nombre et de la taille des follicules) et/ou prises de sang (dosage d’oestradiol, LH, progestérone) ... à réaliser tous les 1 à 3 jours. 12 Une fois les follicules à maturité (17 à 24 mm), les médications seront stoppées (spray et injections). Une injection d’hCG (Pregnyl®) ou de LH (Ovitrelle®) va induire artificiellement la réaction finale, nécessaire à l’ovulation. Cette injection doit se faire à une heure précise, toujours dans la soirée, afin de pouvoir récupérer les ovules juste avant qu’ils ne quittent les follicules, soit le surlendemain matin de l’injection. [ F E C O N D Recueil Gamètes [3] [4] 2 jours S 7 ou 8 S 9 ou 10 ...... Décl. Ovulation injection à une heure précise (Pregnyl - Ovitrelle) T I O N I N V I T R O ] Transfert Embryon(s) Hôpital de Jour ION [2] A Centre de PMA [5] LABO [6] LA LONGUE ATTENTE ... +/- 12 jours Prise d’Utrogestan par voie vaginale [4] RECUEIL DES GAMÊTES La bonne récolte : chez Elle [Hôpital de jour] La bonne récolte : chez Lui Trente quatre à 36 heures après l’injection du Pregnyl® (ou ovitrelle®), le prélèvement ovocytaire sera réalisé. L’ovule a alors acquis sa maturité finale et se localise dans le liquide folliculaire qui peut être facilement aspiré Peu après la ponction des ovules [environ 1 h], le laboratoire aura besoin des spermatozoïdes. Cette aspiration se fait via une aiguille introduite par voie transvagi- est recueilli dans un flacon stérile. nale, sous contrôle échographique (durée environ 15 min.) sous anesthésie générale, sédation ou locale et ce, en salle d’opération. Le liquide folliculaire recueilli est immédiatement confié aux biologistes du laboratoire de FIV qui vont isoler l’ovule qu’il contient. Une abstinence depuis l’injection du Pregnyl® (ou Ovitrelle®) sera recommandée Le nombre d’ovules obtenus est très variable et en moyenne, on en prélève une dizaine. Lorsqu’un ovule est récolté il n’est pas visible à l’œil nu, mais englobé dans une couronne de cellules formant le « cumulus oophorus » sorte de mini nuage visible au microscope, d’un diamètre d’environ 1 mm. L’ovule, lorsqu’il est libéré de ces cellules au laboratoire, ne mesure plus que 0.1 mm, ce qui est très petit comparé à la cavité folliculaire (2 cm) vue à l’échographie ! Légende : échographie prise de sang 13 Par masturbation, l’échantillon Dans certains cas, une biopsie testiculaire ou une aspiration des spermatozoïdes dans les canaux excréteurs sera nécessaires. Celle-ci se fera avant (spermatozoïdes congelés) ou le même jour (spermatozoïdes frais) que le prélèvement des ovocytes sous anesthésie générale ou locale. Dès que l’échantillon aura été émis, il devra être acheminé, dans l’heure, au laboratoire d’andrologie où il sera préparé [sélection des spermatozoïdes normaux et mobiles] par l’équipe des biologistes. [7] [ F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] [5] FÉCONDATION AU LABORATOIRE... LA GRANDE RENCONTRE DANS L’ÉPROUVETTE LE TRAVAIL DU LABORATOIRE + FIV avec ou sans ICSI J0 Prélèvement des gamètes J1 Evaluation de la fécondation des ovocytes et mise des zygotes J2 Surveillance du développement des embryons J3 Transfert du (des) embryon(s) ou prolongation de la culture Congélation des embryons évolutifs restants ou prolongation de la culture J5 Transfert des blastocystes s’il y a lieu Congélation des blastocystes en culture ETAPE DE L’INSÉMINATION : Quelques heures après leur ponction, les ovocytes recueillis et isolés dans le laboratoire de fécondation in vitro pourront être inséminés (mis en contact avec les spermatozoïdes). La qualité des spermatozoïdes ou d’autres éléments du dossier médical détermineront si une fécondation classique ou une fécondation par micro-injection (ICSI) doit être effectuée. L’insémination classique 60 à 100 mille spermatozoïdes seront laissés en culture avec les ovocytes jusqu’au lendemain matin. L’insémination par micro-injection (ICSI) Une micro-injection des spermatozoïdes est réalisée Si la qualité du sperme ne permet pas d’espérer un bon taux de fécondation par la technique d’insémination dite classique, en cas d’échec de fécondation lors d’une tentative de fécondation in vitro classique précédente, si le sperme a été recueilli chirurgicalement au niveau du testicule ou de l’épididyme. Cette technique appelée ICSI (intra cytoplasmic sperm injection) a été mise au point en 1992 par une équipe belge. Elle est utilisée dans tous les laboratoires du monde depuis 1994. Il s’agit de l’introduction d’un spermatozoïde unique à l’intérieur du cytoplasme de l’ovocyte et ceci sous contrôle microscopique à l’aide d’un dispositif de grande précision (micro-manipulateur). Cette technique de micro-injection, pratiquée maintenant dans de très nombreux cas (7 sur 10), permet d’obtenir une fécondation pour 60 à 70% des ovocytes micro-injectés. 14 [ F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] L’ÉTAPE DE DÉVELOPPEMENT DES EMBRYONS L’observation de la fécondation - Le lendemain matin, soit entre 14 et 18h après l’insémination, les ovocytes sont obervés afin de déterminer si la fécondation a eu lieu. Une fécondation normale se manifeste par l’expulsion du 2ème globule polaire (chromosomes excédentaires contenus dans l’œuf) dans l’espace périvitellin (en dehors de l’œuf) et la présence de deux pronuclei (deux noyaux, celui du spermatozoïde et celui de l’ovocyte). Les pronuclei contiennent le matériel génétique du père et de la mère. - C’est donc le lendemain de la ponction que vous serez informés du nombre d’ovocytes fécondés ou zygotes. 2 pronuclei - La culture embryonnaire sera généralement poursuivie durant 2 voire 4 jours. +16 heures Suivre et soigner la culture (jour 2 à 6) - Après contrôle, les ovocytes normalement fécondés (2 pronuclei = zygote) sont placés dans un milieu de culture favorable à la division des cellules et replacés rapidement dans l’incubateur. +35 heures - Ces zygotes vont alors se diviser progressivement. Les premières divisions cellulaires sont visibles le lendemain de l’observation des pronuclei. En général, l’embryon présente 2 à 4 blastomères jour 3 et atteint le stade de blastocyste (cellules) au jour 2 ; 4 à 8 blastomères au 2° jour (une centaine de cellules) au jour 5 ou 6. Chaque jour, les embryons seront observés de manière attentive mais rapide. 3° jour - Très vite, les embryons se distingueront par leur vitesse de division, la symétrie de leurs cellules et leur propension à produire des petits fragments cellulaires. Ces trois critères vont permettre de classer les embryons en fonction de leur potentiel évolutif. Les embryons se divisant plus rapidement, ayant les cellules les plus régulières et ayant le moins de fragments au 3e jour de culture, ont le plus de chance de donner une grossesse. - Seuls les embryons évolutifs peuvent faire l’objet d’un transfert in utero (= dans l’utérus) ou d’une congélation en vue d’un transfert ultérieur. 15 blastocyste [ F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] [6] LE TRANSFERT EMBRYONNAIRE... LE RETOUR À LA NATURE - La technique du transfert d’embryon est simple. Un cathéter très souple et très fin contenant le ou les embryons (dans une petite goutte de milieu précédée par une petite bulle d’air) est introduit par le vagin dans l’utérus, la patiente étant allongée en position gynécologique. Cet acte est généralement totalement indolore et ne nécessite ni anesthésie ni hospitalisation. Une échographie est réalisée par le gynécologue qui permettra de suivre la trajectoire du cathéter et de contrôler l’emplacement adéquat de la petite bulle d’air accompagnant les embryons dans l’utérus. Une fois le(s) embryon(s) déposés dans l’utérus, le cathéter est délicatement retiré, confié au biologiste qui va, sous le contrôle de la loupe binoculaire, contrôler qu’aucun embryon n’est resté dans le cathéter. - On vous proposera alors généralement de vous reposer durant 1/2h dans un fauteuil confortable. Vous pourrez par la suite reprendre une vie tout à fait normale, en évitant durant 3 à 4 jours les rapports sexuels. - Depuis 2003, en Belgique, le nombre d’embryons que l’on peut transférer est régi par une loi. Ce nombre est fixé en fonction de l’âge de la patiente et du nombre de traitements déjà réalisés comme le détaille le tableau page 35. - Afin de favoriser l’implantation, un supplément de progestérone (Utrogestan®) est administré jusqu’au test de grossesse. Si celui-ci est positif, la progestérone sera poursuivie jusqu’à 7 à 9 semaines de grossesse. La longue attente commence... les 12 jours les plus longs... - A noter que les rapports sexuels ne sont pas interdits durant le traitement mais une abstinence est néanmoins conseillée entre l’administration de Pregnyl® ou Ovitrelle® et la ponction et durant 3 à 4 jours après le transfert des embryons. [4] PRÉLÈVEMENT DES GAMÈTES [6] LE TRANSFERT EMBRYONNAIRE 16 [ A U T R E S T E C H N I Q U E S ] COMMENT SE PROFILE L’HORIZON ? [7] TEST DE GROSSESSE Est-ce le bout du chemin ? - Environ 12 jours après le transfert, une prise de sang pourra être réalisée afin de déterminer si une grossesse a débuté (un test de grossesse réalisé avant pourrait être faussement positif à cause des traitements). - Si le test est négatif vous n’êtes pas enceinte. Dans ce cas, nous vous proposons de reprendre rapidement contact avec le gynécologue qui est responsable de votre traitement. Il réalisera un bilan de la tentative et tirera les conclusions de celle-ci afin d’optimaliser le traitement en vue d’une nouvelle procédure éventuelle. Celle-ci ne peut être envisagée qu’après un cycle de repos. S’il reste des embryons cryopréservés (congelés), ils pourront faire l’objet d’un transfert très souvent dès le cycle suivant ; ce transfert pourra se faire au cours d’un cycle naturel (sans traitement) ou simplement soutenu par un traitement par voie orale (pas d’injections). Les embryons décongelés peuvent être transférés de cycle en cycle, sans interruption, si le couple le désire. - Si le taux de béta-hCG (hormone de grossesse) est nettement supérieur à 50 U/ml, il y a un début de grossesse. Ce test sera répété une semaine plus tard afin de vérifier la croissance de ce taux hormonal. Si la gros- 6 jours après la ponction sesse est bien évolutive, le taux doit à peu près doubler toutes les 48h. Il est important de bien continuer la prise de votre traitement hormonal (Utrogestan®) pendant plusieurs semaines après le test positif. - Si le taux de béta-hCG est inférieur à 50 U/ml mais pas négatif, il est probable qu’une grossesse a débuté mais qu’elle est non évolutive. Un contrôle de cette hormone de grossesse doit alors être réalisé dans les 48 à 72 heures. Il peut en effet parfois s’agir d’une grossesse extra-utérine qui devra faire l’objet d’un diagnostic ra- pide afin de bénéficier rapidement du traitement le moins invasif. - Deux semaines à trois semaines après le premier test, une échographie sera réalisée. Elle permettra de contrôler l’évolutivité de la grossesse et de déterminer le nombre d’embryons implantés. Ensuite, le suivi de la grossesse sera réalisé par votre gynécologue titulaire chez qui vous reprendrez rendez-vous dans les 2 à 3 semaines. 17 8 jours après la ponction [ F [ E A C U O T N R DE AS T IT OE N C H IN NI Q V U I ET S R ] O ] Un chemin sinueux ? (embryons congelés et autres techniques) LES ALTERNATIVES AU SCHÉMA DE STIMULATION Le schéma de stimulation qui vient d’être expliqué se nomme le « schéma long avec agoniste du GnRh » ; c’est encore à ce jour celui qui est le plus souvent utilisé (48% des traitements en Belgique) ( p. 12 ). - D’autres schémas de stimulation peuvent être proposés en fonction du type de cycles menstruels de la patiente, de son âge, ou au vu de la réponse parfois inadéquate au schéma long : il s’agit de schémas dits « courts » car le blocage de l’ovulation ne démarre pas avant les règles. - Soit on utilise les mêmes molécules que dans le schéma long pour bloquer l’ovulation, agoniste du GnRh (Suprefact® ou Décapeptyl®): « Schéma court agoniste ». - Soit on précède le début de la stimulation par la prise d’un traitement hormonal oral durant au moins 12 jours. Il permet de mettre les ovaires au repos et de programmer le jour du blocage de l’ovulation par des agonistes du GnRh (Suprefact® ou Decapeptyl®) souvent 3 jours après l’arrêt du traitement. La stimulation ovarienne commencera dans les jours qui suivent. - Soit on commence le blocage de l’ovulation par agoniste du GnRh (Suprefact® ou Décapeptyl®) le premier jour des règles. Dans ce cas une prise de sang et une échographie seront nécessaires avant de commencer la stimulation ovarienne (2 à 4 jours plus tard) afin de contrôler que les ovaires et l’utérus ne présentent pas d’anomalie (schéma page 19). - Soit on utilise d’autres molécules que dans le schéma long pour bloquer l’ovulation, il s’agit des antagoniste du GnRh (Orgalutran® ou Cetrotide®) administrés sous forme injections souscutanées quotidiennes pendant la stimulation : « Schéma court Antagoniste ». - On commence la stimulation ovarienne entre le deuxième ou quatrième jour des règles après avoir pratiqué une prise de sang et une échographie afin de contrôler que les ovaires et l’utérus ne présentent pas d’anomalie. Ici aussi, les antagonistes qui permettent d’éviter l’ovulation spontanée seront administrés quotidiennement après minimum 5 jours de stimulation et ce en fonction du développement folliculaire contrôlé par les échographies et les prises de sang (schéma page 19). Finalement, on peut effectuer un cycle de fécondation in vitro sans stimulation : - Le « schéma en cycle naturel » est réservé aux patientes n’ayant pas répondu à tout autre traitement ou chez qui la stimulation est contre indiquée (risque de thrombose, antécédent de cancer hormonodépendant…). On suit le fonctionnement naturel de l’ovaire et on procède éventuellement juste au blocage de l’hypophyse peu avant le déclenchement de l’ovulation. La ponction porte alors sur un seul (maximum 2) ovule(s) (souvent sans anesthésie). Ce traitement peut se faire de cycle en cycle. Compte-tenu de ce qui a été dit précédemment sur le « rendement » des schémas 18 [ F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] stimulés, on comprendra que ces cycles naturels peuvent s’interrompre à différents moments du processus : soit à cause d’une ovulation spontanée avant le prélèvement, soit car l’unique ovocyte est immature ou non fécondé, soit parce que l’unique embryon ne se développe pas. Globalement 30 % des cycles naturels n’aboutiront pas à un transfert d’embryon. Mais en cas de transfert, le taux d’implantation des embryons est identique aux cycles stimulés. SCHÉMA DE TYPE COURT «AGONISTE» RÈGLES A l’hôpital Dans votre corps AGONISTE Décapeptyl ou Supréfact TRAITEMENT HORMONAL ORAL STOP (au moins 12 jours DÉCLENCHEMENT STIMULATION 3 jours injection à une heure précise (Pregnyl - Ovitrelle) J1 A la maison SCHÉMA DE TYPE COURT «ANTAGONISTE» RÈGLES A l’hôpital Dans votre corps J 2 , 3 ou 4 S 5-6 échographie échographie + PS ANTAGONISTE Cetrotide - Orgalutran 2 à 4 jours DÉCLENCHEMENT STIMULATION injection à une heure précise (Pregnyl - Ovitrelle) J1 A la maison Légende : échographie prise de sang 19 [ A U T R E S T E C H N I Q U E S ] LE JARDIN D’HIVER TOUS LES EMBRYONS SURNUMÉRAIRES NE SERONT PAS CONGELABLES. On ne congèle en effet que ceux ayant démontré leur évolutivité au fil des divisions successives. Congeler la totalité des embryons surnuméraires entraînerait des traitements ultérieurs inutiles et coûteux. Lorsque seuls les embryons bien évolutifs sont congelés, 2/3 d’entre eux survivent aux processus de congélation et reprennent leur développement après décongélation. Leur probabilité d’implantation dans l’utérus est également plus faible que celle des embryons non congelés. LA CONGÉLATION DES EMBRYONS SURNUMÉRAIRES. Elle peut se faire à différents moments de leur évolution, depuis le stade de pronuclei avant la première division cellulaire (jour 1) jusqu’au stade de blastocystes (jour 5 ou 6). Les procédures de congélation doivent être adaptées aux différents stades de développement. Afin de protéger les embryons durant la congélation, ils sont plongés dans une solution de cryoprotecteurs . Les embryons sont ensuite aspirés dans des paillettes qui seront placées dans un appareil permettant de contrôler très précisément la vitesse de refroidissement des embryons. Les embryons sont ensuite conservés à très basse température dans de l’azote liquide (-196°). LE TRANSFERT DES EMBRYONS DÉCONGELÉS. Si le couple n’a pas obtenu de grossesse après le transfert des embryons frais ou si le couple désire de nouvelles grossesses après l’accouchement, on procédera alors à une décongélation des embryons cryopréservés et au transfert des embryons qui ont supporté le cycle de congélation et décongélation, et ce avec l’accord écrit des 2 membres du couple. EN BELGIQUE, SELON LES TERMES DE LA LOI. Les embryons restent cryopréservés durant 5 années. Passé ce délai, leur devenir dépendra de votre choix notifié dans le consentement éclairé signé préalablement au traitement. Apres ce délai de 5 ans, si vous n’avez plus de désir d’enfant, vous pouvez demander dans ce consentement éclairé que ces embryons soient, décongelés et détruits, ou conservés durant 2 ans encore pour la recherche scientifique, ou éventuellement donnés à un autre couple infertile qui a un souhait d’enfant. Ce don est toujours strictement anonyme et strictement réservé à des couples chez qui il n’y a pas d’autre possibilité de conception. 20 [ A U T R E S T E C H N I Q U E S ] LE TRANSFERT DES EMBRYONS DÉCONGELÉS Un jour avant le transfert embryonnaire, les embryons sont décongelés, lavés pour éliminer les cryoprotecteurs puis remis en culture jusqu’au moment du transfert. En moyenne 66% des embryons survivent à la congélation, mais néanmoins il peut arriver qu’aucun des embryons ne survive. Dans ce cas le transfert est annulé. Le Transfert des embryons décongelés ne demande à la patiente que de légers traitements et surveillance. Il nécessitera un suivi échographique et biologique (prise de sang) afin de s’assurer des bonnes conditions de nidation (endomètre), soit en cycle naturel, soit en cycle semi-artificiel avec prise d’ hormones par voie orale et vaginale. Il n’y aura donc pas d’injection et peu d’examens. CULTURE PROLONGÉE ET CRYOPRÉSERVATION DE BLASTOCYSTES - Afin de permettre dans certaines circonstances une meilleure sélection des embryons, la culture embryonnaire peut être prolongée jusqu’au 5e ou 6e jour post-ponction. Cette technique particulière a pour but de tenter d’augmenter le taux d’implantation des embryons. A ce stade de culture, les embryons doivent avoir atteint le stade de morula ou de blastocyste. - La cryopréservation des embryons cultivés durant 5 à 6 jours est spécifique car ces embryons contiennent une plus grande quantité de liquide au sein d’une petite cavité appelée blastocèle. Une technique par ticulière a été mise point. Cette technique semble donner de très bons résultats : la « vitrification ». Cette technique consiste à exposer les embryons à des concentrations beaucoup plus importantes de cryoprotecteur et à réaliser non plus un refroidissement lent des embryons mais très rapide. 21 [ A U T R E S T E C H N I Q U E S ] LE DIAGNOSTIC PRÉ-IMPLANTATOIRE (DPI) - Certains traitements de fécondation in vitro peuvent être associés à des techniques génétiques de « choix embryonnaire » parce que un des deux ou les deux partenaires présentent des anomalies génétiques qui, si elles sont transmises, pourraient provoquer des maladies graves chez l’enfant à venir. Il s’agit par exemple de la mucoviscidose, l’hémophilie, la thalassémie, la maladie de Huntington, la dystrophie musculaire et différentes translocations chromosomiques. - Il est possible, dans un certain nombre de cas, de prélever au 3e jour du développement embryonnaire 2 cellules de l’embryon et de réaliser sur celles-ci un diagnostic génétique afin de ne transférer que des embryons « normaux ». Le but de cette procédure est de réaliser le diagnostic d’anomalies avant l’implantation et ainsi d’éviter d’avoir recours à une interruption thérapeutique de grossesse plus ou moins tardive sur base des résultats d’une ponction amniotique ou d’une biopsie trophoblastique. LA MATURATION IN VITRO - Dans un certain pourcentage de cas, il est possible de récupérer les ovocytes dans des follicules en début de croissance et ainsi d’éviter de devoir réaliser de longs traitements de stimulation. Les ovocytes récupérés dans des follicules de moins de 10 mm peuvent faire l’objet d’une maturation dans le laboratoire, dans des milieux de culture appropriés car ils sont encore trop « immatures » pour être fertilisés. Ces ovocytes ainsi maturés pourront faire l’objet d’une fertilisation 24 à 48h après leur récupération. Cette technique est réservée aux patientes qui présentent des troubles profonds de l’ovulation et échappent aux traitements classiques de stimulation ovarienne comme celles souffrant d’ovaires micropolykystiques. AIDE À LA FÉCONDATION - Certaines techniques de fécondation servent à pallier aux fonctions déficientes des spermatozoïdes. C’est le cas de l’activation ovocytaire qui permet par activation chimique de l’ovocyte de réaliser une étape du processus de fécondation que certains spermatozoïdes dépourvus de leur bagage enzymatique normal ne peuvent réaliser. - La technique du PICSI permet de sélectionner des spermatozoïdes matures parmi une cohorte de spermatozoïdes déficients. Elle permet d’identifier les spermatozoïdes qui témoignent de leur capacité fonctionnelle par leur reconnaissance de certains composants du complexe cumulus ovocytes. - L’IMSI permet de sélectionner à très fort grossissement les spermatozoïdes les plus « normaux » par la forme de leurs têtes. 22 [ C O M P L I C A T I O N S ] Quelques embûches : RARES MAIS PAS INEXISTANTES [COMPLICATIONS] L’incidence des complications est faible et moins de 3% des cycles feront l’objet d’une complication sérieuse (2,5%). Néanmoins, elles requièrent une attention très particulière car il s’agit d’effets secondaires iatrogènes c’est-à-dire liés à un traitement qui peuvent mettre en danger des patientes jeunes et à priori en bonne santé. La prévention revêt ici une importance capitale ainsi que le diagnostic précoce qui permettra un traitement optimal avec un minimum de séquelles. Pour ce faire tous les centres de FIV ont une permanence téléphonique permettant d’assurer la continuité des soins et un gynécologue de garde sur place peut toujours vous accueillir. Les complications peuvent survenir suite à la stimulation ovarienne, suite à la ponction d’ovocytes et suite à la grossesse après fécondation in vitro. COMPLICATION LIÉES À LA STIMULATION OVARIENNE - L’ hyperstimulation ovarienne est la complication la plus fréquente en fécondation in vitro. Elle consiste en une réponse exagérée des ovaires aux gonadotrophines. Elle apparaît généralementquelques jours après le transfert des embryons et présente différents degrés de gravité. Les premiers symptômes sont un inconfort abdominal, accompagné de nausées voire de vomissements et de diarrhée. Les ovaires sont augmentés de taille suite à la présence de kystes des corps jaunes. Les formes sévères (0.5% des cycles de FIV) se caractérisent par l’apparition de liquide dans le ventre, autour des intestins (ascite) et une augmentation de la concentration du sang (hémoconcentration) pouvant entraîner des phénomènes de thrombose et des anomalies de fonctionnement des reins et du foie. Les patientes seront ballonnées et peuvent présenter un essouflement. Ceci doit faire l’objet d’une prise en charge spécifique de préférence dans un centre de PMA. La plupart du temps ces symptômes vont disparaître spontanément, mais parfois une courte hospitalisation est nécessaire. - La torsion ovarienne : une ponction sur 1000 Il s’agit d’une torsion des vaisseaux sanguins qui irriguent l’ovaire, entraînée par une rotation sur luimême de l’ovaire alourdi. L’ovaire n’est plus vascularisé et si cette situation se prolonge, il peut se nécroser. La patiente présentera des douleurs abdominales et des nausées au décours d’un prélèvement d’ovocytes. Les torsions peuvent se manifester jusqu’à 11 semaines après le prélèvement d’ovocytes en cas de grossesse et l’hyperstimulation ovarienne qui sont des facteurs de risque. Le traitement est la « détorsion » ovarienne par laparoscopie qui doit être réalisée le plus vite possible une fois le diagnostic confirmé. …LIÉ À LA PONCTION D’OVOCYTES ? 23 [ C O M P L I C A T I O N S ] COMPLICATIONS LIÉES À LA PONCTION D’OVOCYTES - Le risque infectieux : Bien que des précautions strictes d’asepsie soient prises au cours des prélèvements ovocytaires, il existe un risque minime d’infection gynécologique probablement de l’ordre de 3 cycles sur 1000. Ces complications sont liées à l’abord vaginal qui permet l’infection de l’abdomen par des germes importés du vagin par l’aiguille de ponction. Les infections se manifestent en général par de la fièvre et des douleurs abdominales dans la semaine qui suit le prélèvement mais ces symptômes peuvent apparaitre encore jusqu’à 8 semaines plus tard. Si l’infection est diagnostiquée avant le transfert des embryons, certains recommandent de congeler les embryons et de postposer le transfert vu le taux de grossesse plus faible lors d’une telle infection. Le passage accidentel de l’aiguille dans la vessie lors de la ponction est souvent sans conséquence, il peut néanmoins se compliquer d’infection urinaire et de la présence de sang dans les urines (hématurie) qu’il faudra traiter mais ce sera sans conséquence. - Les risques hémorragiques : La perte de sang par voie vaginale est la plus fréquente des hémorragies (8.6%) mais elle est sans conséquence. Dans moins de 1% de ces hémorragies nécessiteront un traitement à la fin du prélèvement d’ovocytes soit par une simple pression sur le point de saignement, soit plus rarement par la pose d’un point sur la paroi vaginale. De légères pertes de sang abdominales sont habituelles au cours de la ponction ovarienne et responsable de l’inconfort observé par les patientes après le prélèvement, durant 48 heures. En effet lors du prélèvement l’aiguille passe au travers des vaisseaux de la capsule ovarienne mais la plupart du temps, les pertes de sang dans l’abdomen sont modérées et sans conséquence clinique. En cas de saignement plus important, le médecin proposera une surveillance plus longue à l’hôpital et parfois des prises de sang successives pour s’assurer que le saignement est bien stoppé et ne met pas la patiente en danger. Des pertes de sang importantes autour des intestins sont rares (0.08 % à 0.20%). Elles se manifestent le plus souvent dans les 48 h après le prélèvement par des douleurs abdominales et des signes d’hypotension, rarement par une syncope. Ces saignements sont lents et diffus et les symptômes apparaissent donc tardivement par rapport à l’acte chirurgical. Le traitement se limite souvent à observer la patiente en hospitalisation et très rarement une intervention par laparoscopie est requise. Bien que les complications en fécondation in vitro soient rares, elles existent et peuvent être séveres. Ceci doit vous amener à prendre contact rapidement avec un membre de l’équipe PMA dans tous les cas où vous percevriez un signe qui vous inquiète (douleurs ou pertes de sang importantes). 24 [ C O M P L I C A T I O N S ] COMPLICATIONS LIÉES À LA GROSSESSE ? - Les grossesses multiples : Les chances de grossesse mais aussi le risque de grossesses multiples augmentent avec le nombre d’embryons que l’on transfère. La nouvelle loi sur les procédures de fécondation in vitro limite le nombre d’embryons à transférer et limite dès lors également le taux de grossesses multiples. Avant la limitation légale du nombre d’embryons à transférer, les taux de grossesse gémellaire et triple étaient respectivement de 28% et 0.8%, actuellement ils ont chuté à 11% et 0.22%. N’oublions pas que les grossesses multiples sont sujettes à des complications obstétricales : fausses couches tardives, maladies hypertensives chez la mère durant la grossesse, 3 fois plus d’hospitalisation durant la grossesse, la moitié des naissances sont prématurés avec de longs séjours en néonatalogie et trois fois plus se feront par césarienne. Ceci compromet souvent la qualité de vie de l’ensemble de la famille. De plus, la prématurité peut être à l’origine de séquelles à long terme, plus particulièrement neurologiques et respiratoires. Les grossesses multiples, ne sont, par ailleurs pas sans conséquences sociales, psychologiques et économiques ultérieures importantes pour la famille. Le but de toute l’équipe est de vous donner la possibilité de vivre une grossesse sans complication aboutissant à la naissance à terme d’un enfant en bonne santé. Ceci passe toujours par une limitation du nombre d’embryons transférés. - Les grossesses hors de l’utérus : L’incidence des grossesses extra-utérines varie de 0.43 à 1.6% lors d’une conception naturelle et de 2 à 11% après une FIV. Malgré un transfert des embryons directement dans la cavité utérine en court-circuitant les trompes, les embryons peuvent migrer passivement dans les trompes particulièrement lorsque les trompes sont dilatées par une obstruction. La grossesse extra-utérine sera envisagée en cas de croissance anormale de l’hormone de grossesse lors des analyses de sang ou de pertes de sang et de douleur abdominale. Le traitement pourra être médicamenteux en cas de diagnostic précoce, si non il sera chirurgical. Enfin, on observe en FIV des « grossesses hétérotopiques » (une grossesse dans et hors de l’utérus en même temps) dans 0.75 à 1% des grossesses. Le diagnostic de grossesse hétérotopique est difficile et doit toujours être envisagé en cas de douleur abdominale et/ou de saignement suite à une FIV. L’ensemble des symptômes décrits doivent vous amener à prendre contact avec le centre de PMA qui vous orientera vers la prise en charge la plus adaptée à vos symptômes et à votre situation. Un service de garde est assuré 24 heures sur 24 et celui-ci peut toujours prendre contact avec votre gynécologue de PMA ou celui qui assure la garde de PMA en cas d’absence. 25 [ R E S U L T A T S E T C A U S E S D ’ E C H E C ] Les prévisions : A QUOI S’ATTENDRE ? [RESULTATS ET CAUSES D’ECHEC] Le pouvoir de quelques chiffres... - Les chances de grossesses varient en fonction de l’âge et du type de cycle (résultats de Rocourt en 2009): - Lors d’un cycle stimulé : • si vous avez moins de 35 ans, vous avez 40% de chances d’être enceinte après le transfert de votre embryon, • de 36 à 39 ans : 35% • après 40 ans : 19% - Lors d’un cycle naturel : • les chances sont très différentes si on parle de grossesse par transfert ou par cycle car 30% des cycles seront abandonnés avant le transfert : • si vous avez moins de 40 ans, et que vous arrivez au moment du transfert, vos chances d’être enceinte sont de 29% • après 40 ans : 12%. Le ciel est gris : comment expliquer un échec ? POUR DIVERSES RAISONS, CHAQUE ÉTAPE DU TRAITEMENT S’ACCOMPAGNE D’UN TAUX D’ÉCHECS [1] ECHEC DE LA STIMULATION [2] ECHEC DE PRELEVEMENT [3] ECHEC DE LA FECONDATION [4] ECHEC D’IMPLANTATION [5] FAUSSE COUCHE Echec de prélèvement Fausses couches 1% Grossesse à terme 30% 11% Echec de stimulation 7% Echec d’implantation Echec de fécondation 45% 6% 26 [ R E S U L T A T S E T C A U S E S D ’ E C H E C ] [1] ECHEC DE LA STIMULATION - Parfois le médecin est contraint d’arrêter le traitement suite à une réponse insuffisante ou exagérée des ovaires. La réponse insuffisante est, le plus souvent, liée à l’âge de la patiente (+ de 35 ans) et/ou à une réserve ovocytaire insuffisante liée à une autre cause (chirurgie des ovaire, tabac, etc). La réponse exagérée est elle liée à des troubles de l’ovulation de type ovaires micropo- lykystiques. L’arrêt d’un traitement n’implique pas la fin de la prise en charge de votre problème mais un réajustement des doses ou des schémas de stimulation. [2] ECHEC DE PRELEVEMENT - Il arrive que qu’aucun ovocyte mature ne soit obtenu lors du prélèvement. Ici aussi le type de cycle détermine le taux d’échec de prélèvement. En cycle naturel où un seul ovocyte arrive à maturité le taux d’échec de prélèvement est de 6% et en cycle stimulé de 0 à 1 %. En cycle stimulé la principale cause est une erreur dans l’administration du Pregnyl® : oubli de la poudre, mauvaise heure ou mauvais jour… Il est donc capital de bien respecter les instructions qui vous seront données pour cette étape du traitement. En général dans une cohorte d’ovocytes, 86 % des ovocytes prélevés sont murs. [3] ECHEC DE LA FECONDATION - Il arrive qu’ aucun des ovocytes inséminés ne soit fécondé. Ceci peut être dû à des anomalies des spermatozoïdes (mobilité insuffisante, morphologie atypique, présence d’anticorps antispermatozoïdes,...) qui les empêchent de franchir les enveloppes de l’ovocyte. L’immaturité des ovocytes peut également être une cause d’échec de fécondation. Bien que plus exceptionnelle, une absence de fécondation peut également être observée après ICSI. Ceci est généralement dû à une anomalie des spermatozoïdes ou de l’ovocyte (absence d’activation). Le taux d’échec de fécondation sur tous les ovocytes varie de 6 % en cycle stimulé à 26 % en cycle naturel. Certains traitements spécifiques permettent de contourner ce problème. - On peut aussi observer une « mauvaise fécondation » avec plus de deux noyaux (pronuclei) visibles dans l’embryon le lendemain de la mise en fécondation. Dans le cas d’une fécondation in vitro classique, ce phénomène est très probablement dû à l’entrée de plusieurs spermatozoïdes dans l’ovocyte. Lorsque ceci arrive après ICSI, il semble que ce soit plutôt dû à l’absence d’expulsion d’une partie du matériel génétique de l’ovocyte ( 2ème globule polaire) qui aurait dû se faire naturellement. Parfois, un seul noyau (pronucleus) est visible le lendemain de la fécondation. Il peut s’agir soit d’une fusion précoce de noyaux du spermatozoïde et de l’ovocyte soit d’une activation du développement de l’oeuf se produisant sans le concours du spermatozoïde. La culture de tels embryons n’est généralement pas poursuivie. 27 [ R E S U L T A T S E T C A U S E S D ’ E C H E C ] [4] ECHEC D’IMPLANTATION - La nidation de l’embryon au sein de l’endomètre est un processus important et encore peu connu ou interviennent des facteurs anatomiques (régularité de la cavité) mais aussi immunologiques beaucoup plus difficiles à évaluer et à corriger. Avant tout recours à la FIV, votre gynécologue a évalué la normalité de la cavité où l’embryon devrait s’implanter mais malgré tout dans l’espèce humaine les facultés d’implantation de l’embryon sont constitutionnellement faibles et dépassent rarement 25 à 30 %. Dans certaines situations, le « terrain » d’accueil de l’embryon est moins bon et il faut préparer au mieux celui-ci (ex : antécédent d’infection du petit bassin et des trompes, endométriose, polypes...) ; en cas d’échecs répétés d’implantation certains examens complémentaires devront parfois être réitérés entre deux tentatives de stimulation pour s’assurer des meilleures conditions locales. [5] FAUSSE COUCHE - Ce risque est semblable à celui qu’on observe en cas de grossesse naturelle, à savoir de l’ordre de 11% et augmente avec l’âge de la patiente, surtout au-delà de 35 ans (20 %). Le soleil tant attendu ! Petite pousse deviendra GRANDE... La santé des enfants à venir : La santé des enfants conçus par PMA a été évaluée dans de larges études épidémiologiques, en particulier après l’utilisation de l’ICSI. Les premières études évaluant le caryotype (les chromosomes) d’enfant conçus par ICSI ont permis de mettre en évidence une légère augmentation des anomalies, elles concernent 3% des enfants. Ces anomalies sont en partie acquises ou nouvellement apparues (1.6%) et en partie héritées des parents (1.4%), principalement du père (1.1%). Les anomalies acquises concernent pour plus de la moitié, les chromosomes X et Y, parmi les autres chromosomes concernés, la majorité sont des trisomies 21 liées à l’âge de la mère. Les anomalies acquises étant trois fois plus fréquentes que dans la population générale, on ne peut exclure qu’une part de ces anomalies soit liée à la technique de PMA ou à l’infertilité elle-même. Heureusement, la majorité de ces anomalies sont considérées comme bénignes car elles ont peu ou pas de répercussions cliniques pour ces enfants. L’évaluation des enfants nés après ICSI a mis en évidence une légère augmentation des malformations à la naissance (1.3 à 3 fois plus) expliquant un recours plus fréquent à des soins médicaux et des interventions chirurgicales mineures lorsque l’on compare ces enfants âgés de 5 ans avec ceux conçus 28 [ R E S U L T A T S E T C A U S E S D ’ E C H E C ] naturellement du même âge. L’évolution de ces enfants a été étudiée à plus long terme et à 8 ans, l’examen de leur stade pubertaire, de leur croissance, de leur développement neurologique et intellectuel ne montre plus de différence avec les enfants conçus naturellement. Ces études sont néanmoins d’interprétation difficile car les groupes contrôles d’enfants nés après conception naturelle sont probablement moins bien examinés que les enfants nés après ICSI, ce qui suppose une surévaluation des anomalies après ICSI. De plus, une augmentation des malformations, non seulement en ICSI mais aussi en FIV et lors d’IIU ont été rapportées, ce qui suggère ici aussi que plus l’infertilité que son traitement soit à l’origine des anomalies observées. Enfin, on ne sait toujours pas si les techniques de PMA qui aident des couples infertiles à avoir des enfants engendrent la transmission de l’infertilité à ces enfants. Ceci n’est pas exclu, en particulier suite à l’ICSI, mais les études sur plusieurs générations sont irréalisables à l’heure actuelle alors que l’ICSI date de 1992… 29 [ D O N S E T A D O P T I O N ] Parfois, IL Y A D’AUTRES CHEMINS [DONS ET ADOPTION] LE RECOURS À UN DON D’OVOCYTES C’est le don de cellules reproductrices féminines (ovocyte) d’une femme à une autre. En Belgique il y a une de loi régissant le don d’ovocyte, la demande doit être introduite avant l’anniversaire de 45 ans et le transfert des embryons ne peut se faire au-delà de 46 ans. La justesse de l’indication est laissée à l’appréciation médicale. Dans notre centre, le don d’ovocytes est effectué uniquement dans le cadre d’indications médicales. Il est destiné aux couples qui ont un désir d’enfant et chez qui la femme présente un épuisement prématuré de la réserve en ovocytes. Ceci peut également être réalisé lorsqu’il existe des anomalies ovocytaires importantes responsables d’échec de multiples traitements de fécondation in vitro ou dans certains cas où il existe une anomalie génétique incompatible avec le développement normal d’une grossesse et d’un enfant. C’est alors la donneuse volontaire en bonne santé, qui recevra le traitement stimulant, jusqu’à la ponction. Pour pouvoir donner des ovocytes dans notre centre, il faut être majeure, avoir moins de 36 ans, être déjà mère et avoir un état de santé correspondant à des critères définis par le gynécologue responsable. Le don peut être anonyme ou pas. Une brochure spécifique au don des ovocytes est à votre disposition. LE RECOURS À UN DON DE SPERMATOZOÏDES - Dans certains cas, les explorations approfondies réalisées chez l’homme, y compris par voie chirurgicales, ne permettent pas de retrouver de spermatozoïdes. Il n’y a dès lors pas de possibilité de conception avec des gamètes masculins issus du partenaire. Une des solutions alternative qui s’offre au couple est alors le don de sperme d’un donneur le plus souvent anonyme. Le don non anonyme est autorisé en Belgique. Le centre de procréation médicalement assistée possède une banque de sperme à la disposition des couples. 30 [ D O N S E T A D O P T I O N ] LE RECOURS À UN DON D’EMBRYONS (OU ADOPTION ANTÉ-NATALE) Tous les ans, un certain nombre de couples ayant des embryons surnuméraires congelés dans notre laboratoire et ayant comblé leur désir d’enfant, font don de ces embryons via notre centre et anonymement à d’autres couples infertiles. Ces embryons (bien que rares) sont à la disposition d’éventuels couples ayant des problèmes d’infertilité qui concernent les 2 partenaires. Pour pouvoir en bénéficier, un dossier complet doit avoir été réalisé dans notre centre par un des gynécologues coordinateurs. Remarque : En Belgique, les dons d’embryons sont toujours TOTALEMENT anonymes. Ni le couple ni l’enfant n’aura la possibilité de connaître l’identité du couple donneur. L’ADOPTION Comme la procréation, l’adoption trouve sa raison d’être dans la quête d’un enfant à aimer. S’il arrive que les techniques médicales ne soient pas couronnées de succès, elle représente même un ultime espoir. Elle permet, avant tout, de donner des parents à un enfant que le sort n’a pas favorisé et de créer un véritable lien de filiation. Pour de plus amples informations concernant l’adoption, vous pouvez consulter le site de la Communauté Française http://www.adoption.be 31 [ L ’ A C C O M P A G N E M E N T P S Y C H O L O G I Q U E ] A VOS CÔTÉS... pour que la promenade reste douce [L’ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE] « Un espace de rencontre - Une invitation à la pause pour le couple » LA SEANCE MENSUELLE D’INFORMATION : Tous les premiers lundi du mois, dans un local de la polyclinelle, l’équipe de PMA vous recevra autour d’une présentation audiovisuelle pour vous expliquer l’ensemble du traitement. Votre présence en couple est vivement recommandée, car des explications et un échange questionsréponses vous sont proposés durant 2 heures et permettent aux couples d’aborder ensuite le traitement plus sereinement. Vous pourrez écouter et interroger, le médecin, la biologiste, l’infirmière et nos spécialistes du bien être (psychologue et sophrologue). La séance débutte à 19h30 et ne nécessite aucune inscription. LES CONSULTATIONS AVEC NOS INFIRMIERES : Nos infirmières vous accompagneront tout au long de votre traitement. Elles seront présentent à la séance d’information, lors de vos prises de sang, au téléphone l’après-midi de votre consultation, à vos côtés en salle d’opération lors du prélèvement et du transfert et à l’annonce du résultat de votre test de grossesse… Un moment avec elle sera toujours le moment des questions, des requêtes particulières, de vos remarques ou plaintes. Elles peuvent aussi vous recevoir « en consultation infirmière » en couple ou seule avant le début ou pendant le traitement. C’est un moment où elles pourront revoir avec vous les conditions dans lesquelles va démarrer votre traitement et ajuster avec vous votre mode de vie : alimentation, tabac, sport, etc… voire vous orienter vers des spécialistes, comme une diététicienne ou une tabacologue. Elles pourront aussi reprendre avec vous toutes les étapes de votre traitement dans un dialogue singulier et de détente où vous pourrez sereinement leur reposer toutes vos questions. Elles peuvent aussi vous aider à gérer les démarches administratives, à remplir vos conventions. Pour ces consultations la prise de rendez-vous se fait directement avec elles (voir coordonnées rabat de couverture) 32 [ L ’ A C C O M P A G N E M E N T P S Y C H O L O G I Q U E ] L’ENTRETIEN AVEC LA(E) PSYCHOLOGUE La procréation médicalement assistée ne concerne pas uniquement votre corps. Elle concerne aussi votre personne toute entière et votre couple. Dans ce sens, l’équipe médicale, bien au-delà des aspects « techniques » de la PMA, vous accompagne aussi pour un projet de vie, de votre vie. Il est, en effet, important pour cette équipe médicale de respecter au mieux la dimension humaine au cours des démarches diagnostiques et thérapeutiques. Même si, en plus de ces démarches médicales, tous les intervenants essaient de s’acquitter au mieux du respect de la dimension humaine, des professionnels du bien être attachés au centre de PMA sont à votre disposition pour vous offrir un espace de parole. En début de programme, un entretien avec une de nos 2 psychologues est donc systématiquement recommandé par les gynécologues. POURQUOI L’ÉQUIPE MÉDICALE PRÉVOIT-ELLE CET ENTRETIEN ? - L’entretien est une invitation pour le couple à un temps de parole, à une rencontre avec un(e) professionnel(le) qui pourra, sans jugement et dans le respect de la confidentialité, recevoir vos pleurs, légitimer vos colères, entendre vos rires, accepter vos contradictions, reconnaître vos peurs, être témoin de vos tensions et de vos détentes, retenir vos incertitudes et contenir vos certitudes.... - L’entretien peut être aussi un temps et un espace d’informations. Il vous offre l’occasion d’anticiper les problèmes susceptibles de survenir pendant ou après le processus PMA afin d’arriver le mieux possible à contrôler les démarches que vous allez entreprendre et leurs suites.... - L’entretien n’est donc pas une consultation d’expertise visant à dépister des incompétences ou des difficultés pour sélectionner les bons parents. Par la suite, à la demande, vous pourrez bien sûr reprendre contact avec les psychologues pour un ou plusieurs entretiens. 33 [ L ’ A C C O M P A G N E M E N T P S Y C H O L O G I Q U E ] POURQUOI POURSUIVRE CES QUELQUES ENTRETIENS ? Pendant ou après le programme de PMA, certains couples sont mis à rude épreuve au niveau émotionnel et relationnel à cause d’une tension, d’un stress continuels. Vu le taux de réussite des programmes estimé entre 25 et 30%, certains couples peuvent être confrontés à l’échec, parfois de manière répétitive. Ces échecs amènent souvent des phases de dépression. Dans ces situations, le rôle des psychologues est d’offrir un soutien soit au couple, soit à l’un des conjoints. Ce soutien peut également être souhaitable pour certains couples confrontés à devoir arrêter les essais de PMA. D’autres accompagnements peuvent vous être proposés afin de mieux gérer et aborder le traitement. Nous travaillons en collaboration avec un sophrologue qui peut vous aider pendant votre cheminement par d’autres biais que la parole. LES GROUPES DE PAROLES: Au-delà d’un entretien singulier avec la psychologue, certains couples aiment et s’enrichissent d’un partage d’expériences. C’est pourquoi les psychologues en collaboration avec le sophrologue vous proposent un « groupe de parole » au sein duquel vous pourrez échanger vos expériences avec d’autres couples. Ceci permet souvent de se rendre compte que l’on est pas seul, que ces sentiments contradictoires qui nous occupent sont aussi ressentis par d’autres et au-delà de la reconnaissance de cette problématique partagée d’échanger, de se soutenir d’apporter et recevoir des messages d’espoir et d’ouverture vers un futur. Pour ces séances, une inscription au secrétariat est nécessaire. 34 [ A S P E C T L E G A L E T F I N A N C I E R ] TERRE A TERRE MAIS BIEN UTILE ! [CÔTE LOI, CÔTE SOUS] Depuis juillet 2003 la mutuelle peut rembourser le travail de laboratoire de la FIV et les médicaments (soit l’équivalent de 2300,00 €), pour 6 essais (prélèvement d’ovocytes et mise en fécondation) si la patiente est âgée de moins de 43 ans. Le nombre d’embryons que l’on peut transférer est soumis à certaines conditions depuis l’avènement de ce remboursement, ceci afin de limiter le risque de grossesses multiples. Age de la patiente Premier essai Second essai Les essais suivants <moins de 35 ans 1 1 ou 2 selon qualité Jamais plus de 2 De 36 à 39 ans Jamais plus de 2 Jamais plus de 2 Jamais plus de 3 Au-delà de 40 ans Pas de limite imposée En respectant ces directives le taux de grossesses gémellaires après FIV est descendue à 11 %. Attention : le transfert des embryons congelés est de maximum 2, quelque soit votre âge. Votre cas particulier sera discuté en concertation avec votre gynécologue et les biologistes du laboratoire en fonction des conditions particulières citées ci-dessus. 35 [ A S P E C T L E G A L E T F I N A N C I E R ] Le remboursement est accordé pour six traitements complets qu’il y ait ou non grossesse lors des précédentes tentatives et ce pour toute la vie. Nous allons tenter d’évaluer en gros ce que va coûter une FIVETE pour un couple en ordre de mutuelle et ayant obtenu le remboursement des frais de laboratoire et de médicaments en vous détaillant les coûts qui ne sont pas pris en charge par l’organisme assureur (tickets modérateurs/suppléments) : - Consultation de monitorage de votre cycle (+/-4) : 40 € - Echographies (+/- 4) : 40 € - Prises de sang (+/- 5) : 50 € - Médicaments : 80 € - Ponction : un côut pour les médicaments de l’ordre de 30 euros Acte médical En cas d’anesthésie générale Chambre commune 105 € 45 € Chambre à 2 lits 120 € 90 € Chambre seule 150 € 225 € - Transfert : Actes médical : 25 € Accueil en fauteuil : 70 € Supplément médical : 50 € - Visite chez l’anesthésiste : 20 € (une fois par an) si anesthésie générale ou sédation Remarque : Pour toutes situations particulières (CEE, étrangers sans couverture sociale…) vous pouvez demander préalablement à tout traitement un devis personnalisé chez nos secrétaires administratives (coordonnées rabat de couverture) 36 [ Q U E S T I O N S D ’ E T H I Q U E ] Un coin pour agir et prévenir Bien souvent lors de la mise en route de ce type de traitement très technique les couples s’interrogent sur leur possibilité d’améliorer le pronostic en « agissant » eux mêmes, en adoptant des modes de vie, des comportements qui leur permettraient aussi de rester acteurs, partie prenante dans l’aboutissement de leur projet. En effet si les chances de réussite dépendent de l’expérience et de la compétence de l’équipe de PMA, elles sont en grande partie influencées non seulement par la pathologie concernée, mais aussi par le MODE DE VIE du couple. Quelques éléments capitaux…. Le tabac : L’effet du tabac sur l’enfant à naître est bien connu ainsi que son impact sur le déroulement de la grossesse. De plus, le tabac diminue les chances de grossesses et allonge le temps pour concevoir naturellement, ces observations concernent autant la femme que l’homme ainsi que le tabagisme actif et passif. La tabac augmente aussi les risques de fausse couche, diminue la réserve ovarienne des femmes avec un avancement de l’âge de la ménopause de 2 à 3 ans. En FIV les chances de réussite sont aussi diminuées et on considère que lorsque la femme fume, il lui faudra 2 fois plus de tentatives de FIV pour être enceinte, or en Belgique seul 6 essais sur la vie sont remboursés… De plus le recrutement des ovocytes est moindre par atteinte, par le tabac, de la réserve ovarienne et on considère qu’une fumeuse qui entreprend une FIV aura les résultats d’une femme 10 ans plus âgée, surtout entre 20 et 30 ans. Cet effet est cumulatif avec la réserve ovarienne diminuée des femmes au delà de 35 ans. La durée du tabagisme est un élément important, quant à la quantité de cigarettes, il semble que même une consommation de moins de 10 cigarettes ait un impact… Le tabagisme du mari a un effet cumulatif mais même avec une partenaire qui ne fume pas, les résultats en FIV seront diminués de 40 % y compris si l’on a recours à l’ICSI. Le taux de fausse couche est aussi multiplié par 2 par atteinte directe de l’intégrité des chromosomes transmis par les spermatozoïdes. C’est pourquoi il est impératif d’arrêter de fumer AVANT d’entreprendre un essai de FIV. Pour vous accompagner dans cette démarche souvent difficile en période de stress lié à l’infertilité et à ses traitements lourds nous vous proposons de vous faire accompagner par une tabacologue. 37 [ Q U E S T I O N S D ’ E T H I Q U E ] Le poids : C’est le rapport du poids et de la taille qui est important et qui est défini par « l’indice de masse corporel » ou IMC (poids divisé par la taille au carré). L’IMC permet d’évaluer l’impact de l’excès de poids sur la fertilité, sur les résultats de la FIV et sur le déroulement de la grossesse à venir. On considère pour un IMC au-delà de 25, qu’ il s’agit d’un surpoids, au-delà de 30 d’obésité modérée, au-delà de 35 d’obésité sévère et de 40 d’obésité morbide mettant la vie de la patiente en danger. L’excès de poids diminue les chances d’obtenir une grossesse naturellement et ce pour les 2 partenaires. De plus, en cas de surpoids et d’obésité, les chances de réussite en FIV sont diminuées de 30% et le taux de fausse couche est aussi majoré de 30 %. Mais l’impact le plus important est sans aucun doute sur la grossesse à venir avec une augmentation importante des complications durant la grossesse : hypertension, diabète, thrombose, accouchement prématuré, césarienne mais aussi malformation et mor t fœtale. La fréquence de ces complications est proportionnelle à l’excès de poids avec un risque moyen multiplié par 2 à 3, mais qui peut aller jusqu’à 8 fois plus de complications pour un IMC supérieur à 40. C’est pourquoi nous collaborons avec une équipe de diététiciennes qui pourront vous recevoir AVANT le début du traitement pour vous assurer une prise en charge durable du contrôle de votre poids et vous accompagner durant le traitement. En cas de risque majeur pour la grossesse à venir une prise en charge préalable au traitement sera toujours demandée. Mais encore… La consommation exagérée d’alcool par un ou les 2 membres du couple et particulièrement durant un essai de FIV semble affecter le prélèvement d’ovocytes et conduire à moins de grossesses et plus de fausses couches. Une consommation importante de boissons contenant de la caféine (café, cola) est aussi à éviter. Une activité physique régulière est associée à une meilleure fertilité ainsi qu’un régime équilibré. Enfin, il vous sera recommandé de prendre de l’acide folique, seul ou dans un complément multivitaminé. Cette vitamine à été prouvée efficace dans la diminution de certaines malformations fœtales (tube neural) mais aussi dans l’augmentation de la fertilité. Vous devez la débuter avant le traitement et la prendre en continu jusqu’à l’obtention de la grossesse, y compris dans les périodes d’arrêt de traitement. 38 [ Q U E S T I O N S D ’ E T H I Q U E ] Un coin pour réfléchir [QUESTIONS D’ETHIQUE] Les procréations médicalement assistées suscitent de nombreuses questions d’éthique. Nous vous proposons d’en examiner trois et de vous apporter quelques éléments de réflexion. AVOIR UN ENFANT EST-IL UN DROIT (COMME LE DROIT À LA SANTÉ OU À LA VIE) ET LA MÉDECINE A-T-ELLE LE DEVOIR DE PERMETTRE À CHACUN DE FAIRE RESPECTER CE DROIT ? Pour beaucoup d’entre nous, avoir des enfants est avant tout de l’ordre du désir. Certains vont plus loin et parlent d’un besoin. On aurait besoin de faire des enfants, comme on a besoin de se nourrir, de s’abriter, de se reposer, etc. Si avoir des enfants est un besoin, alors il est normal, lorsque celui-ci n’est pas satisfait, de chercher de l’aide. La médecine étant aujourd’hui un élément important de la société occidentale, c’est de plus en plus vers elle que l’on se tourne quand un besoin n’est pas satisfait. Cependant, parler ainsi d’un besoin d’enfant est trop rapide et gomme une partie de la complexité du phénomène. On ne sait pas très bien pourquoi à un moment de notre vie, nous éprouvons le désir d’un enfant. De nombreux facteurs interviennent, certains étant essentiellement culturels, d’autres beaucoup plus personnels. Mais on peut très bien vivre, sans réaliser tous ses désirs. Cela dit, ne pas pouvoir avoir d’enfant, alors qu’on le souhaite très fort, peut gâcher la vie et avoir des répercussions tant sur la santé physique que mentale. Lorsque c’est le cas, il est probablement du devoir de la médecine de répondre à cette détresse. La médecine n’est cependant pas toute puissante, en matière de procréation comme pour d’autres dysfonctionnements et ne peut donc agir que dans la limite de ses compétences. Dès lors, plutôt que de parler d’un droit à l’enfant, on devrait parler d’un droit d’être aidé, y compris médicalement, lorsqu’on ne peut obtenir l’enfant que l’on désire. 39 [ Q U E S T I O N S D ’ E T H I Q U E ] LES TECHNIQUES DE PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE MENACENT-ELLES LES RAPPORTS DE FILIATION HABITUELS ? LES ENFANTS CONÇUS PAR PMA ONT-ILS LES MÊMES RAPPORTS AVEC LEURS PARENTS QUE LES AUTRES ENFANTS ? Les techniques de PMA sont souvent accusées de dissocier l’aspect biologique de la paternité (ou de la maternité) de son aspect social, en perturbant ainsi l’équilibre familial. Il est vrai que lorsqu’il faut recourir à un donneur de gamètes (ovules ou spermatozoïdes) extérieur au couple, le père ou la mère biologique de l’enfant va être différent du père ou de la mère social. Certains estiment alors que l’on ne sait plus qui sont vraiment les parents de l’enfant ainsi conçu. Cependant, dans la culture occidentale comme dans de nombreuses autres cultures, la filiation est avant tout une affaire sociale. Pour beaucoup d’entre nous, les parents d’un enfant sont ceux qui se reconnaissent et que la société reconnaît en tant que tels, quelle que soit la filiation biologique. Etre parents c’est aussi et surtout devenir parents. QUEL EST DONC LE STATUT MORAL DES EMBRYONS QUE LES TECHNIQUES DE PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE SONT AMENÉES À CRÉER ET À MANIPULER ? LES EMBRYONS OBTENUS APRÈS FÉCONDATION DE L’OVULE SONT-ILS DÉJÀ DES PERSONNES ? La question du statut de l’embryon humain hante l’humanité depuis toujours, mais les PMA l’ont rendue plus concrète en faisant apparaître au grand jour ce qui était jadis caché dans le ventre de la femme. Une majorité de médecins ou de biologistes amenés à manipuler l’embryon humain estime que celui-ci est autre chose que du matériel biologique que l’on peut traiter comme un objet. Mais s’il n’est pas une chose, l’embryon n’est pas pour autant nécessairement une personne. En réalité, les scientifiques manquent d’informations pour déterminer de façon certaine ce qu’est moralement l’embryon. Dans le doute, beaucoup de médecins et de scientifiques se donnent pour règle de conduite le respect de l’embryon pour lui-même bien sûr, mais aussi et surtout parce qu’il est souvent très précieux pour ses parents. Laurent RAVEZ Ethicien 40 [ F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] Pour tout comprendre, l’Alphabet du jardin ! A B Adhérences : accolement cicatricielle de 2 tissus, à l’intérieur de l’abdomen après une infection ou une intervention. Aménorrhée : absence de règles. Andrologie : étude des maladies du système reproducteur masculin. Anéjaculation : absence d’éjaculation. Anovulation : absence d’ovulation. Asthénospermie : défaut de mobilité des spermatozoïdes. Azoospermie : absence totale de spermatozoïdes dans le sperme. Biopsie testiculaire : fragment de tissu testiculaire prélevé chirurgicalement à l’intérieur duquel on peut rechercher les spermatozoïdes nécessaires à la fécondation. embryon âgé de 5 jours et qui contient déjà une centaine de cellules et une cavité centrale. Blastocyste : C E Blastomère : cellule d’un embryon. Canal déférent : conduit situé dans les organes reproducteurs de l’homme permettant le transfert du sperme. Caryotype : analyse du nombre et de la structure des chromosome effectuée sur les cellules du sang,. il permet de mettre en évidence certaines causes d’infertilité ou de fausses couches chez les deux membres du couple. Chlamydia : bactérie qui peut provoquer chez la femme une infection pouvant passer relativement inaperçue ; celle-ci est dangereuse pour la fertilité car elle se propage au niveau des trompes et provoque de façon insidieuse des dégâts irrémédiables à leur niveau. Cumulus oophorus : couronne de cellules entourant l’ovule. Cryopréservation : conservation des cellules à très basse température. (produits utilisés : cryoprotecteurs). Ejaculat : sperme recueilli lors d’une éjaculation. Embryon : ensemble de cellules résultant de la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde. Il gardera le nom d’embryon jusqu’à 3 mois de conception. Endomètre : muqueuse utérine qui revêt l’intérieur de la cavité ; celle-ci se transforme au cours du cycle afin de devenir réceptive à la nidation de l’embryon. Endométriose : présence de muqueuse endométriale en dehors de la cavité Utérine : à l’intérieur du ventre, dans les ovaires. Cela peut occasionner une infertilité. Le traitement peutêtre médical, chirurgical, ou... la survenue du grossesse ! Epididyme : organe allongé situé à la partie postérieure du testicule et servant à véhiculer le sperme des testicules au canaux deférents. 41 [ F F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] Fertilité : aptitude à procréer. Fibrome ou Fibromyome : tumeur bénigne du muscle de l’utérus présent chez 1/3 des femmes de plus de 35 ans et qui n’a pas de risque de cancérisation. G FIV : Fécondation In Vitro. FIVETE : Fécondation In Vitro Et Transfert d’Embryon. Fœtus : lorsque l’embryon a terminé son 3e mois de développement, il devient un fœtus et ce jusqu’à l’accouchement. Follicule : cavité liquidienne se développant chaque mois dans l’ovaire et contenant l’ovocyte. Le follicule est visible à l’échographie et et mesure 2 cm à l’ovulation alors que l’ovocyte mesure 120 microns et est invisible à l’oeil nu. Gamète : cellule reproductrice qu’elle soit mâle ou femelle (spermatozoïde ou ovocyte). Glaire cervicale : liquide visqueux sécrété par le col de l’utérus et laissant passer les spermatozoïdes lors de la période ovulatoire. Globules polaires : petite cellule contenant 23 chromosomes et qui est évacuée lors de la formation de l’ovule fécondable et à l’ovulation. Grossesse biochimique : grossesse uniquement identifiable par dosage hormonal et dont l’évolution s’arrête avant que son développement permette l’identification par échographie. grossesse se développant hors de l’utérus et nécessitant une interruption par médicaments ou chirurgie. Grossesse extra utérine : H I M Hormone : substance fabriquée par les glandes et qui agit sur un organe cible. Hypophyse : glande située à la base du cerveau agissant sous l’influence de l’hypothalamus, située plus haut dans le cerveau. L’ hypophyse va sécréter des hormones qui vont agir entre autre au niveau des ovaires et des testicules. IAC : insémination artificielle par le sperme du conjoint. IAD : insémination artificielle par le sperme d’un donneur. ICSI : (intra cytoplasmic sperm injection) injection intra-cytoplasmique du spermatozoïde dans l’ovule. IIU : Insemination Intra-Uterine. Infertilité : incapacité à procréer pour un couple. Insémination : en FIV, mise en contact de l’ovule et des spermatozoïdes. Microscopie électronique : technique particulière d’analyse approfondie de la structure d’une cellule, par exemple le spermatozoïde afin d’en évaluer le pouvoir fécondant ; cet examen peut se faire en plus d’un spermogramme classique. Milieu de culture : liquide nutritif dans lequel sont cultivés les gamètes puis les embryons. 42 [ O F E C O N D A T I O N I N V I T R O ] Œstrogène : hormone féminine sécrétée par l’ovaire dont la principale, en 1ère partie de cycle, est l’œstradiol. Oligo(zoo)spermie : diminution du nombre des spermatozoïdes éjaculés. Ovaire : glande génitale féminine produisant les ovules ou ovocytes. Ovocyte = Ovule : cellule reproductrice féminine (gamète). Ovaire micropolykystique : syndrome associant les troubles de l’ovulation, un excès d’hormones mâles avec une image échographique particulière. Paille ou Paillette : fin tube contenant les spermatozoïdes ou les embryons congelés au laboratoire. Une paille peut contenir un ou plusieurs embryons ou plusieurs milliers de spermatozoïdes. PMA : Procréation Médicalement Assistée. Polype utérin : petite tumeur bénigne développée dans la cavité utérine au départ de l’endomètre. Ponction épididymaire : acte chirurgical consistant à aspirer dans l’épididyme, des spermatozoïdes. Progestérone : hormone sécrétée par le corps jaune dans la 2e moitié du cycle, le corps jaune étant la glande qui succède au follicule après rupture de celui-ci lors de l’ovulation. Pronuclei : noyau du spermatozoïde ou de l’ovocyte avant leur fusion dans l’oeuf fertilisé. Prostate : glande génitale chez l’homme située à la base de l’urètre et dont les sécrétions contribuent à la formation du sperme. Spermatogenèse : processus de fabrication des spermatozoïdes. Spermatozoïde : cellule reproductrice masculine (gamète). Spermoculture : recherche d’une infection dans le sperme, souvent réalisée à l’occasion d’un spermogramme. Tératospermie : évaluation de la forme des spermatozoïdes. Le taux de formes « normales » est en relation avec leur pouvoir fécondant. Testicule : glande génitale masculine produisant les spermatozoïdes et les hormones responsables des caractères physiques masculins. Trompe de Fallope : canal qui relie l’utérus à l’ovaire ; c’est à cet endroit que la fécondation naturelle se passe. U Utérus : organe possédant une cavité virtuelle où l’embryon va s’implanter et se développer jusqu’à l’accouchement (couramment appelé matrice). V Varicocèle : varices autour des testicules pouvant être à l’origine d’une dimunution de fertilité. Z Zone pellucide : couche entourant l’ovocyte qui doit être pénétré par le spermatozoïde lors de la fécondation Zygote : ovocyte fécondé. P S T 43 L’équipe de Médecine de la Reproduction Si vous souhaitez obtenir plus de renseignements, n’hésitez pas à contacter un membre de l’équipe : Gynécologues coordinateurs Rendez-vous : 04/239 47 75 • Docteur Annick DELVIGNE 04/239 47 93 ou 0473/80 30 72 [email protected] Chef de Service, Coordinatrice don • Docteur Stéphanie DEMELENNE 0476/32 33 94 • Docteur Pierre-Arnaud GODIN 0496/86 63 01 • Docteur Séverine LEGROS 0476/90 75 75 Secrétaires administratives • Madame Carine GARNIER [email protected] 04/239 46 24 Coordinatrice administrative don • Madame Chantal SCHUGENS 04/239 46 22 Secrétaires du service PMA 04/239 47 75 • Madame Martine SAUVEUR [email protected] Coordinatrice secrétariat • Madame Véronique DANIEL • Madame Nathalie LESSUISE • Madame Stéphanie PONCIN Infirmières du service PMA 04/239 47 42 - 04/239 47 41 • Madame Claudine BOSSY [email protected] Responsable Nursing PMA • Madame Anne-Pascale HOGGE • Madame Martine LAURENT • Madame Ilse ORY • Madame Nathalie SCHENATO Les psychologues et sophrologue 04/239 47 75 • Madame Marie FAFCHAMPS 0496/71 94 37 • Madame Catherine MOTTE 0472/61 45 31 • Monsieur Michel FONZÉ 0498/76 94 90 Les Biologistes: • Dominique RAICK, DrSc 04/239 46 17 [email protected] Responsable du laboratoire d'embryologie • Docteur Anne Marie RENARD 04/239 46 17 Responsable banque de sperme • Olivier GIET, DrSC Responsable qualité • Catherine MARÉCHAL • Françoise VERTENEUIL • Marie-Anne HANNON • Roxane DUPONT Rue Fr. Lefèbvre 207 - B-4000 Rocourt (Liège) T +32 (0)4 239 47 75 - F +32 (0)4 239 47 79 - www.chc.be Cette brochure a été réalisée avec le soutien de : Editeur responsable : Docteurs Annick Delvigne & Séverine Legros, Clinique Saint-Vincent, CHC, rue Fr. Lefèbvre 207, 4000 Rocourt CHC ROCOURT - CLINIQUE SAINT-VINCENT SERVICE DE PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE