Dossier de presse – La Nuit de la Chouette 19 mars 2010
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Dossier de presse – La Nuit de la Chouette 19 mars 2010
Dossier de presse Décembre 2011 La Nuit de la chouette samedi 10 mars 2012 Découvrez les chouettes et hiboux en région wallonne et à Bruxelles Chasser dans l’obscurité, pour un oiseau, ce n’est pas simple. Les rapaces nocturnes sont particulièrement bien équipés pour cela : de grands yeux perçants pour détecter chaque rayon de lumière, un vol silencieux et une ouïe fine pour entendre le moindre mouvement dans la végétation... Même la nuit, les rongeurs ont grand intérêt à rester discrets ! On distingue traditionnellement deux groupes de rapaces nocturnes : ceux qui arborent de jolies aigrettes au sommet de la tête, appelés hiboux, et ceux qui ne possèdent pas ces touffes de plumes, appelées chouettes. Cependant cette classification ne repose que sur un caractère externe… et ne correspond à rien d’un point de vue classification scientifique. Avec leur silhouette très humaine – le corps dressé, la tête bien posée sur les épaules, les yeux pointant vers l’avant – les rapaces nocturnes ont depuis l’antiquité fait partie de nos mythes, de nos légendes, de nos histoires. Parfois adorées, comme la Chevêche, compagne de la déesse grecque Athéna, ou Hedwige, le Harfang de Harry Potter, les chouettes ont aussi longtemps été associées à la peur, à la mort. Heureusement, l’époque où on clouait des Effraies aux portes des granges, pour se préserver des orages et des mauvais esprits, est aujourd’hui révolue. Le saviez-vous ? La Belgique est riche de sept espèces de rapaces nocturnes réguliers : la Chouette hulotte, la Chevêche d’Athéna, le Hibou moyen-duc et la Chouette effraie sont les plus nombreux. Comme son nom l'indique, le Hibou grand-duc est, de loin, le plus grand. Toutes les espèces sont protégées par la loi en Belgique. Il est donc interdit de les blesser, de les tuer ou de détruire leurs nids et leurs œufs. Cela n’empêche pas des menaces de peser sur certaines espèces. La majorité des espèces cherchent leur nourriture dans des espaces ouverts et sont donc extrêmement vulnérables à la circulation routière lorsqu'ils volent d'un accotement à l'autre. La disparition des vergers hautes tiges a une influence -1- considérable sur la Chevêche d’Athéna (disparition des sites de nidification). L'utilisation à outrance de pesticides provoque également des ravages dans la chaîne alimentaire au sommet de laquelle se trouvent ces oiseaux, prédateurs par excellence. Enfin, la Chouette de Tengmalm, en limite d’aire, qui s’est fortement raréfiée ces quelques dernières années, pourrait bientôt disparaître de notre pays sous le coup du réchauffement global du climat. Si nous voulons préserver les chouettes et hiboux, commençons par protéger leur habitat. Chaîne et pyramide alimentaire Un hibou ou une chouette avale sa proie en une bouchée, peau et poils compris. Mais que font-ils des pattes, du squelette, des poils et des plumes qu'ils ne peuvent digérer? C'est simple : ils les régurgitent sous forme de petites boulettes appelées pelotes de réjection. La composition de leurs régurgitations donne une idée des habitudes alimentaires du rapace nocturne mais aussi de la répartition de mammifères. Il arrive qu’on ne découvre la présence de mammifères rares dans une région que grâce aux rapaces nocturnes. L'étude des pelotes de réjection montre également que les chouettes et hiboux se nourrissent énormément de rongeurs. Les bons gestes Chacun peut initier à des gestes simples pour les sauvegarder et soutenir ainsi les actions mises en œuvre au quotidien, sur le terrain. • Les rapaces nocturnes et leurs sites de nidification étant protégés par la loi depuis 1972, il est dès lors interdit de les capturer, de les vendre, de les déranger, etc. En cas de non-respect de la loi, toute personne qui constate un délit peut s’adresser à la police de l’environnement (081/336 007 en Région wallonne) pour dénoncer le fait. • Pour contrer les menaces sur l’habitat de certains rapaces nocturnes, des actions utiles peuvent être mises en place. Dans la mesure du possible il faut favoriser la plantation de haies et d’arbres fruitiers, la présence de saules têtards et la préservation de vieux arbres creux (en milieu ouvert pour la Chevêche d’Athéna et en forêt pour la Hulotte et la Chouette de Tengmalm). • Le plus souvent, ces animaux font les frais des excès de vitesse la nuit. Une conduite plus lente la nuit réduit fortement les risques de collision avec les chouettes et aussi d’autres animaux comme les hérissons. • La pose de nichoirs (Hulotte, Chevêche, Tengmalm) ou l’aménagement des combles et des clochers (Effraie) permettent de limiter localement l’érosion des populations. Mais des actions et des remises en question de fond, une meilleure adéquation entre les activités humaines et les exigences de la nature seront indispensables pour assurer la survie à long terme des rapaces nocturnes. -2- Leurs caractéristiques 1. Chevêche d'Athéna (Athene noctua) La Chevêche d’Athéna est une petite boule de plumes d’à peine 20 cm pour 200 gr, elle fréquente les vergers hautes tiges, les bocages, les périphéries des villages, etc. et niche dans les cavités des vieux arbres ou des murs. Pour se reproduire, elle a besoin de cavités où elle pondra de 4 à 5 œufs blancs. Son régime alimentaire se compose de nombreux insectes, de petits rongeurs, de reptiles, de petits oiseaux, de vers de terre et de chauves-souris qu’elle chasse à l’ouïe. Emblème de la sagesse pour les Grecs, la Chevêche d’Athéna a des difficultés à s’adapter actuellement aux trop rapides bouleversements de notre environnement et la principale cause de sa régression est la perte de son habitat. Chevêche d’Athéna Photo : Jean-Marie Winants D’autres facteurs de notre vie moderne viennent limiter fortement ses effectifs : trafic routier, pesticides (empoisonnement des proies), noyades dans les abreuvoirs, chutes dans les cheminées, etc. ce qui cause des pertes très importantes dans certaines régions. Les conditions climatiques, lorsqu’elles sont mauvaises (printemps pluvieux) perturbent leur recherche de proies, ce qui entraîne des difficultés à élever correctement leur progéniture. http://www.especes.be/fr/4486 -3- 2. Hibou moyen-duc (Asio otus) Dès que la nuit tombe, le hibou moyen-duc prend son envol vers les champs pour y chasser essentiellement des petits rongeurs (mulots, campagnols), des musaraignes mais aussi des passereaux et parfois même des chauves-souris. Hibou moyen-duc Photo : René Dumoulin En Wallonie, il est présent toute l’année et l’hiver venu, il est rejoint par ses congénères du Nord, à la recherche de cieux plus cléments. Ce hibou discret est relativement commun dans les paysages de bocages, les boisements épars. Il emprunte les anciens nids de corvidés, souvent dans les bosquets de conifères. Il est également possible de l’observer dans les grands parcs urbains. L’hiver, le moyen-duc forme des dortoirs de parfois plusieurs dizaines d’individus, qui se regroupent à la fin de la nuit. http://www.especes.be/fr/4485 -4- 3. Effraie des clochers (Tyto alba) L’Effraie est certainement la chouette la plus proche de l’homme, ses différents noms en témoignent. Nommée Effraie des clochers en français, elle s’appelle Chouette des églises (Kerkuil) en néerlandais et Chouette des granges (Barn Owl) en anglais. Visiteuse habituée des églises et des cimetières, l’Effraie est la chouette qui a le plus suscité les craintes et les croyances mystiques ou diaboliques. Ses cris stridents y sont aussi pour quelque chose… Effraie Photo : Jean-Marie Poncelet L’Effraie se reconnaît grâce à ses teintes claires. Son visage, tout blanc, a la forme d’un cœur où se distinguent le bec et de grands yeux noirs. Elle niche dans les granges, clochers et ruines. Elle élève deux nichées par an mais est très sensible aux hivers rigoureux. Des milliers d’effraies sont tuées chaque année sur les routes. La « Dame blanche » capture les musaraignes, les mulots et les campagnols, parfois des belettes, des rats ou des chauves-souris. http://www.especes.be/fr/3959 -5- 4. Chouette hulotte (Strix aluco) Cette grosse chouette, grise ou rousse selon les individus mais aux yeux toujours foncés, est le rapace nocturne le plus commun de Belgique. Elle abonde dans tous les milieux boisés, des grandes forêts aux boisements plus modestes proches des villes. Son hululement, qui hante toutes les ambiances nocturnes au cinéma, peut être facilement entendu tout au long de l’année. Chouette hulotte Photo : Karlos Lomsky Son chant est tellement caractéristique que de nombreux cinéastes en usent pour ajouter une touche de suspens, de mystère, voire même de peur dans les scènes nocturnes. Alors que la plupart des oiseaux attendent le retour du printemps pour s’activer, c’est au cœur de l’hiver que la Hulotte est la plus active. Le mâle chante pour séduire sa femelle et défendre son territoire. Bientôt, ils couveront leurs œufs et alors que certains migrateurs seront encore dans leurs quartiers d’hiver, les jeunes Hulottes vont naître. La Hulotte est la plus forestière de nos chouettes. Elle aime séjourner dans des cavités, comme un trou dans un vieil arbre, parfois récupéré d’un Pic, dans des rochers ou dans des murs. Elle mange des rongeurs, des musaraignes, oiseaux, chauves-souris, poissons, mollusques, grenouilles, gros insectes… http://www.especes.be/fr/3974 -6- 5. Grand-duc d'Europe (Bubo bubo) Soixante à septante centimètres de haut, plus d’un mètre et demi d’envergure, coiffé d’une majestueuse couronne formée par ses aigrettes, le Hibou Grand-duc est incontestablement le roi de la nuit. Alors que les autres rapaces nocturnes se contentent de proies de petite taille, le Grand-duc s’attaque surtout à des cibles d’un tout autre calibre : rats, campagnols, écureuils, hérissons, Grand-duc lapins, lièvres, jeunes renards. Photo : Michel Mangon Rien ne lui résiste. Même d’autres rapaces comme la Chouette hulotte ou la Buse peuvent se retrouver parmi ses proies. Le Grand-duc niche dans les falaises rocheuses, naturelles ou artificielles. On le rencontre le plus souvent dans des carrières. Mais le Grand-duc a un ennemi : l’Homme. Les poisons utilisés pour «réguler» les populations de petits rongeurs s’accumulent dans les maillons de la chaîne alimentaire. Pour le Grand-duc, le grand prédateur au sommet de la chaîne, ces produits se concentrent en telles quantités qu’ils deviennent toxiques, mortels même. Et si la destruction par le fusil a heureusement disparu, elle a été remplacée par celle liée aux aménagements de l’Homme : collision avec des véhicules, avec des lignes électriques ou des clôtures, électrocution… Il a fallu des programmes de réintroduction, à partir des années 1970, pour revoir ce magnifique oiseau chez nous. Aujourd’hui, 90 couples de Grands-ducs nichent en Wallonie. http://www.especes.be/fr/4500 -7- 6. Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus) Inféodée aux grands massifs d’épicéas de Haute-Ardenne, la Chouette (ou Nyctale) de Tengmalm est une espèce extrêmement discrète que seul le chant aux notes ocarina permet parfois de repérer. Pour ce qui est de l’observation diurne de l’espèce, il vaut mieux ne pas trop y compter si l’on ne connaît pas l’endroit précis de son nid. Chouette de Tengmalm Photo : Sébastien Leunen La Chouette de Tengmalm adapte sa reproduction à l’offre en proies. Si les populations de mulots et de campagnols sont importantes, le mâle chantera dès février, déposera des proies au sein de la cavité de nidification. Si les proies sont moins abondantes, la nidification sera plus tardive, moins d’œufs seront pondus et le taux de prédation des pontes par la martre et l’écureuil sera plus élevé. Une ponte peut comporter jusqu’à 7 œufs qui seront couvés durant 28 jours. Les jeunes s’envoleront à l’âge de 32 jours. La Chouette de Tengmalm s’aventure peu hors des massifs de conifères et le radio-pistage a montré que l’oiseau exploitait, pour sa recherche de proies, les pessières âgées ou les coupe-feu en voie de recolonisation. Elle chasse à l’affût en se perchant à faible hauteur et en changeant régulièrement de postes. Elle se nourrit principalement de petits rongeurs et accessoirement de petits oiseaux et d’insectes. L’espèce est suivie de façon systématique en Belgique depuis 1988 par une poignée d’ornithologues d’Aves-Natagora. Le nombre de cas de nidification annuel en Belgique est monté jusqu’à 90 couples, alors que certaines années pas le moindre cas n’a été trouvé. http://www.especes.be/fr/4493 -8- 7. Hibou des marais (Asio flammeus) Le Hibou des marais est un oiseau rare en Wallonie. Seuls quelques rares couples nichent à l’occasion dans les Hautes Fagnes. La majorité des Hiboux des marais nichent beaucoup plus au nord, en Scandinavie. Mais c’est un oiseau migrateur, régulièrement de passage chez nous lors de ses migrations d’automne et de printemps. En Belgique, il est beaucoup plus régulièrement observé au littoral, notamment au Zwin, qu’à l’intérieur des terres. Hibou des marais Photo : Bernard Hanus Le Hibou des marais aime chasser les rongeurs comme le campagnol des champs dans de grandes plaines à la végétation assez rase. Il a également l’habitude de se reposer au sol, très adroitement camouflé parmi les touffes d’herbe. Le Hibou des marais se caractérise par ses yeux jaunes et, paradoxalement pour un Hibou, par ses aigrettes… pratiquement invisibles tellement elles sont petites ! http://www.especes.be/fr/4484 « Espèces de Belgique est une initiative de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. » Mieux les connaître pour ensuite mieux les protéger, c’est ce à quoi Natagora et son pôle ornithologique Aves invitent les amoureux de la nature le samedi 10 mars 2012 pour une sortie nocturne à la découverte de ces oiseaux envoûtants. -9- « La Nuit de la chouette », samedi 10 mars 2012 > Infos : Aves-Natagora au 081/390.745 - www.natagora.be > Contact presse : Dominique Gilbart : [email protected] ou tél : 081/390.745 - 10 -