Notice sur une eau minérale du Frais
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Notice sur une eau minérale du Frais
NOTICE SUR UNE EAU MINÉRALE DU PRES ET SUR LES FRAIS-VALLON D'ALGER * EAUX MINÉRALES DE L'ALGÉRIE Par le D^ E. 1IILOI Pharmacien principal, chef du laboratoire central d'analyses chimiques d'Alger. 1856 ALGER. IMPRIMERIE DE A. BOURGET, RUE SAINTE, jcm. N° 2. NOTE SUR UNE EAU MINÉRALE DU près ET SUR L'EMPLOI DES FRAIS-VALLON «l'Alger EAUX MINÉRALES DE L'ALGÉRIE- V.VH ' ï, !, X > <É troisXkilomèlres environ d'Alger, dans le premier des sur le Frais-Vallon et remontent vers ^ajiff^^ut^embranchent on trouve, sources d'eau parmi plusieurs fil^^dd^lah, son «ne source distincte a isolée, que propriétaire |i6âp$ney cependant jusqu'au point d'émergence. ^M^nKImer laisse sur son passage un dépôt ocreux (1) elle est ^^Cà^eau non gazeuse, sans odeur et d'une saveur vive froidêT limpide, bien qu'on Y distingue, en la buvant pour la preet fraîche, mière un «ut ce fois, très-léger goût, generis ; par l'usage, et l'eau devient bientôt au très-agréable, point goût disparaît d'être recherchée et préférée a toute autre. Ce fait, qui s'explique de l'eau, semble, par la composition de prime abord, dû à une sorte de propriété spécifique que la de rafraîchir la bouche et de calmer la source, posséderait sans tous ceux soif; cette sensation frappe, presque exception, qui s'y désaltèrent. Dans un litre d'eau, on trouve les sels suivants : Grammes. Chlorure de sodium 0,314 Sulfate de soude 0,046 Carbonate de soude \ 0,061 Carbonate de chaux / A l'état de 0,099 de i Carbonate m-carbonate0,073 magnésie Carbonate de protoxide de fer... J 0,007 Silicate de chaux 0,030 . 0,632 Total au point d'émergence, Comme l'eau n'a pu être recueillie les gaz n'ont pas été analysés. Le résidu provenant de l'évaporation de quarante litres d'eau ne: contenait de cuivre, ni d'iode. pas trace d'arsenic, l'eau devient louche : au-dessus de cette À 50° environ, (1) Cetteeau a été visitée par une commission,qui compte au nombre de ses membres, M. Ville, chargé de faire connaître la topographie et la constitution géologique du sol, et M.Bertherand qui en suit attentivement l'administration chez plusieurs malades. Le concoursd'hommes aussi compétents ne peut manquer d'éclairer complètement l'opinion sur l'eau du Frais-Vallon. — 2 — elle se trouble encore température, et, par I'ébufdavantage, dans lequel les lilion, elle donne un dépôt d'un blanc jaunâtre réactifs décèlent de suite la présence du fer ; toutefois, en emdes tels des où appareils convenables, ployant que serpentins circulerait de la vapeur d'eau, il serait facile de la rendre assez chaude pour des bains lièdes. Par l'évaporation, la silice se précipite avec la chaux ; les carbonates de chaux, de magnésie et de fer se précipitent aussi ; restent les chlorure, sulfate et carbonate dans la sodiques, partie soluble. Il s'ensuit qu'en mettant à part toute discussion théosur le se sein au d'une entre fait, rique partage qui dissolution, les acides et les bases, la tableau précédent donne une idée assez exacte des réactions les plus saillantes de celte eau. La décomposition de l'eau commence au sortir même de la source, ainsi que le témoigne le dépôt de matière ocracée qu'on y observe ; ce dépôt, dans lequel je n'ai pu découvrir l'arsenicT contient du fer protoxidé. L'eau conservée dans des bouteilles louchit au bout de deux ou trois jours; il ne tarde même pas à s'y former un dépôt s'observe dans les vases pleins et parocreux, et ce phénomène faitement clos aussi bien que dans les vases ouverts; mais sa marche est lente, et, au bout de huit jours, on retrouve encore dans l'eau les trois quarts du fer qu'elle contenait primitivement. S'il est préférable de la boire à la source, on peut encore d'en conserver les propriétés sans affaiessentielles, espérer blissement en la transportant et en la conservant prononcé, deux ou trois jours. Parmi les principes chimiques que l'analyse indique dans cette de soude et eau, il en est deux éminemment actifs, le carbonate le carbonate de protoxidé de fer, l'un et l'autre à l'état de bicarbonate. Une seule dé ces deux substances suffirait pour classer l'eau du Frais-Vallon parmi les eaux minérales. sont en proportion trèsCes deux principes minéralisateurs leurs effets ne se contrarient faible, mais il est a remarquer que pas, ainsi qu'on l'observe souvent dans des eaux minérales qui d'une certaine célébrité ; je citerai par exemjouissent pourtant ple celles où le sulfate de chaux existe en même temps que le et carbonate de fer, rend les eaux crues, lourdes, indigestes, forme un véritable ou trouble l'effiqui annihile antagonisme cacité du fer. Non-seulement ces deux principes de l'eau, carbonate alcalin et carbonate s'associent ferrugineux, parfaitemais ils encore unis à d'autres se trouvent ment, principes favorablement à leur action ; ce sont des sels qui concourent trouve et qui rendans la plupart des eaux ordinaires, qu'on dent précisément l'eau agréable, légère et digestive ; ainsi,les bicarbonates de chaux et de magnésie, le chlorure de sodium et le sulfate de soude. La proportion de ces derniers sels est telle - 5 - le fer et l'alcali qui caractérisent la source qu'en retranchant de précieuses et y introduisent cette eau resterait propriétés, une des meilleures eaux encore potables., Cet irréprochable ensemble des principes contenus dans le signe distinctif. l'eau en forme certainement de protoxidé : c'est de Le fer y existe à l'état de carbonate toutes les préparations celle les médecins ferrugineuses, que aussi la difficile a c'est artificiellement ; plus préparer préfèrent intacte. et à maintenir Si le poids du fer y était double, la saveur de l'eau cesserait de devenir agréable par l'usage ; s'il était cinq à six fois plus du métal se traduirait fort, la présence par une saveur d'encre, la dans et, incommode, styptique, plupart des cas d'adminisil faudrait diluer l'eau. tration, des eaux n'est On ne doit pas oublier non plus que l'efficacité avec la des principes pas du tout en rapport quantité qui s'y trouvent renfermés de citer les eaux des ; je me contenterai si célèbres, si actives, et qui ne contiennent Pyrénées, pas gédeux à trois néralement de de matières soplus décigrammes lides par litre. Il y a encore nombre de cas pathologiques dans lesquels les petites doses doivent être préférées ; et, au total, l'usage bien entendu des eaux est toujours lent et progressif. Ce sont les actuelles de la société et le besoin des affaires exigences qui en ont fait régler et abréger la durée ; autrefois la plupart des eaux s'administraient avec moins de précipitation. Dans le traitement de plusieurs maladies chroniques et affecdu tions lentes, l'eau Frais-Vallon se substituera avantageusement à l'eau ordinaire ; l'on ne saurait croire quelle modification salutaire à l'économie imprime l'usage prolongé des eaux de ce genre. M. Ladevèze assure que les habitants de SaintGalmier (lesquels usent d'une eau minérale qui n'est pas sans avec celle du ne sont jamais sujets à la analogie Frais-Vallon) ni aux calculs urinaires, et sont rarement atteints de gravelle, de rachitis et d'engorgements des viscèscrofules, chroniques res abdominaux. Cette eau du Frais-Vallon doit s'administrer comme celles de même nature, à la dose de quatre à six verres bus le matin, à la source, ou. bien puisés dans des vases dont la provision récente ne remontera a de deux ou trois jours. pas plus Dans nombre de cas, les médecins en outre sa prescriront substitution à l'eau ou bien se borneront ordinaire, complète à l'une des deux indications. Enfin, si l'installation le, permettait, des bains tièdes pris à la source même contribueraient à l'efficacité du beaucoup traitement. de ces indications, il faut cependant les> Malgré la simplicité -. .4 suivant la nature des maladies, choisir, les varier, les combiner, et c'est le fait d'une habileté pratique qui est loin d'être commune. Rien de plus vrai que cet adage : Les bons médecins font les bonnes eaux. En se laissant guider par l'analyse chimique, il est facile de des affections dans lesquelles "cette prendre une idée générale eau rendra de bons services : il suffit d'ouvrir YAnnuaire des Eaux de la France, se en ce moment ordre du qui publie par Ministre de l'agriculture et des travaux et avec le publics, concours des hommes spéciaux les plus éminents. Voici (page 357, 2° p.) quelques très lignes qui résument des eaux ferrugineuses : bien l'action Elles conviennent principalement aux individus à fibre molle et en général dans la plupart des affections du système lymphatique , elles sont salutaires contre les engorgements passifs du foie et de la rate, conire les fièvres intermittentes rebelles contractées en Algérie, les diarrhées anciennes, les hémorrhagies passives, la chlorose, etc. Ailleurs encore : Les eaux minérales sont une ressource précieuse dans les affections lentes où il faut relever le ton des organes et donner plus de plasticité au sang appauvri... Elles raniment les fonctions trop languissantes des organes ginitaux et remédient aux congestions passives dont ils sont le siège ; elles ramènent au type normal la qualité du sang menstruel et dissipent parfois la stérilité si toutefois cet état n'est pas dû à un vice organique. Les leucorrhées ou flueurs blanches qui se perpétuent sans être accompagnées d'inflammation, cèdent ordinairement à la boisson des eaux minérales et aux douches dans le vagin faites avec ces mêmes eaux. Un grand nombre d'individus, épuisés par des excès vénériens ou par des traitements mercuriels mal dirigés, ont été rendus à la santé à l'aide des eaux ferrugineuses utilisées en boisson et en bains. Mais l'eau du Frais-Vallon contient aussi du bi-carbonate de soude, associé aux bi-carbonates de magnésie et de chaux; à ce titre, il convient d'augmenter encore ses attributions : son action médicatrice redouble d'efficacité dans les affections chrode l'abdomen et niques qui ont leur siège dans les viscères contre les engorgements du foie et de la rate; spécialement elle devient éminemment à la gravelle et les combattre propre des reins et de la vessie. phlegmasies chroniques Prise avec mesure, en remplacement de l'eau commune, elle très salubre formera une boisson hygiénique, rafraîchissante, surtout pendant les chaleurs de l'été d'Afrique ; elle restaurera sans secousses, à sans l'irriter ; elle contribuera, l'organisme relever les organes digestifs, à rétablir l'équilibre des fonctions, services aux elle rendra d'inappréciables et, sous ce rapport, du aux et a tous ceux en qui hommes d'affaires monde, gens sévissent les fatigues de l'intelligence et les fatigues du plaisir. Sans se laisser aller à une énuméfation trop longue et trop des vertus de cette eau, sans appeler de suite sur complaisante dont la elle tous les avantages de la vogue et de la célébrité bien le droit delà médecine et l'expérience auraient cependant au point de vue de ses applicadoter un jour, en l'envisageant tions les plus restreintes, il est permis de dire que, placée au de trois kilomètres à une dislance environ, voisinage d'Alger, à cette ville l'usage d'une source dont elle offre désormais C'est l'action hygiénique et thérapeutique est incontestable. une richesse, ne fût-elle que locale, que toutes les villes amà la première ville de l'Algérie (i). bitionnent et qui manquait Mais si l'on entre plus avant dans les considérations que sugde l'Afrique, si, à ce sujet, on gère l'emploi des eaux minérales et d'avenir, on se laisse entraîner par une pensée d'espérance ala découverte de celte eau, un caractère d'opportureconnaît, nité tout particulier :il se pourrait même qu'avec une efficacité un grand service à de second ordre, elle fût appelée à rendre de la colonie. minérale l'hydrologie Il convient de donner ici quelques explications. On sait que l'Algérie possède un grand nombre d'eaux minérales ; que plusieurs même des offrent, sur leur emplacemeut d'anciens ruines de constructions dénotent qui l'importance romaine. Plusieurs de ces sans doute établissements, d'origine les en usent sources sont encore en renom parmi indigènes qui contentent de à leur convenance, des tentes, et se y dressent ce mode de campement primitif qui ne serait guère du goût dé nos malades et gênerait beaucoup la plupart des touristes. l'administration a fait les Toutefois, guidée par ces indices, de ces louables efforts ressusciter quelques-uns plus pour à nos besoins et établissements ; elle a voulu les approprier doter l'Algérie de bains minéraux, ordinaire qui sont l'apanage d'une société européenne, et qui, dans tous les cas, contribuent favorablement à la prospérité d'un pays. L'administration n'a pas réussi ; son appel n'a pas été entendu, mais il faut bien se garder d'en accuser la qualité des eaux ; minérales de l'Algérie ni de conclure contre leur usage. médecins La première indication qu'on a suivie, celle que les : eux-mêmes ont enseignée, a été toute simple et toute naturelle on a cherché à remplacer les eaux minérales de France par celles sur qui' existent en Afrique ; on a dirigé nos malades militaires (1) En France, les eaux ferrugineuses sont très-répandues; elles doiventsouvent l'importance et la valeur qu'elles ont acquises à la proximité des grandes villes. Je citerai celles qui me reviennent en mémoire : les.eaux de Passy, près de Paris ; celles de Charbonnières,à 8 kilomètres de Lyon; Forges, aux environs de Rouen ; la bonno Fontaine de Metz ; et les eaux de Crèchesqui, découvertesen 18,48,aux environs de "•'.' Maçon,sont arrivées de suite à ims vogue extraordinaire. Hammam-Meskhoulin et sur Hammam-Rira, au lieu de les enou à Vichy. voyer aux Pyrénées La comparaison ne pouvait être favorable aux eaux d'Afrique. On sait de quels éléments nombreux se compose l'efficacité assurée aux eaux minérales ; au premier rang figurent le confortable et les commodités de la vie ; les plaisirs même y contribuent ; ils sont habilement dans chaque ménagés aux baigneurs localité, qui en fait une étude, et pour qui la fréquentation des eaux est une spéculation réelle et une cause de prospérité. toutes ces diverses de la société, subitement Enfin, parties rapdans une prochées, atmosphère pleine de liberté et de bien-être, une distraction à laquelle nul n'échappe, y répandent qui favorise certainement l'action et facilite le retour à thérapeutique, la santé. Une eau peut acquérir subitement de la vogue et s'improviser en quelque sorte, au sein d'une grande société et d'un comme la France il a dû en être de même sur ; pays populeux la côte africaine, à l'époque où les Romains l'avaient couverte d'une population compacte et y faisaient régner une civilisation avancée ; mais, en vérité, il n'en est pas encore de même auet la colonie a beaucoup de chemin jourd'hui pour l'Algérie, à faire pour en arriver là. Les eaux rivales de France, a eu la pensée de puisqu'on bien légitime ; leur rivaliser, ont donc obtenu une préférence a été facile. triomphe Mais ce qui manque aux eaux minérales de France, pourtant si riches et si variées, ce que rien au monde ne saurait leur c'est durant les mois de Dès un climat l'hiver. donner, tempéré l'été on les déserte : la fraîcheur des l'afinit, nuits, que : bondance des pluies en troublent les effets arrive septembre et la saison est close. Le médecin lui-même prescrit aux malades de partir ; c'est en vain que la cure est heureusement entamée , le baigneur sait lé mal s'affaiblit que que les forces et la santé graduellement, lui reviennent: il est a mi-chemin de la guérison ; deux ou trois mois encore d'usage couronneraient l'oeuvre des eaux ; mais Il faut partir ; la décision comment faire jusqu'à l'été prochain? est inexorable. Il faut reprendre et plus ou l'air, l'habitation, le les le les les relations, moins, habitudes, affaires, régime, en le et toute l'existence travail, qui est, quelque sorte, plaisir le foyer même où le mal a pris naissance. En un mot, on abandonne le remède et l'on retourne à la maladie. des eaux Une lacune aussi considérable dans la thérapeutique un des n'a pas échappé à quelques observateurs ; Lallemand, médecins les plus savants de notre époque, a contribué de tout thermal dans son pouvoir a fonder au Vernet un établissement les malades des eaux durant l'hicontinueraient lequel l'usage — 7 — Les ver. On a fait un essai pareil aux eaux d'Amélie-les-Bains. mais il résultats qu'on y obtient sont généralement favorables, ne sont pas décisifs. La faute en est au climat du Vernet et d'Amélie-les-Bains (1). Quoi qu'on y ait fait, les malades n'y : sans c'est toujours un grand doute, pas au froid échappent de remplacer un hiver du Nord avantage pour un valétudinaire mais un hiver du Midi de la France ; qu'il y a loin de là à par voisines de la mer, et dans certaines contrées méridionales, une inalrègne, durant toute la période hivernale, lesquelles térable douceur de température et d'atmosphère. là qu'on doit réaLà, l'hiver n'existe pas ; c'est évidemment et logique de continuer la cure des liser l'idée bienfaisante entièrement sous un climat tempéré, eaux minérales, exempt ces contrées, c'est de neiges, de gelées et de frimas. Signaler tout ce littoral déet l'Algérie, plus particulièrement désigner licieux où elle développe plaines et coteaux, entre l'Atlas et la on ne saurait se transMéditerranée. Dans aucune direction, au Sud, pour échapper aux rigueurs de porter plus rapidement la saison. On laisse bien loin Nice, Hyères, et jusqu'aux derLa transformation nières côtes de l'Espagne et de l'Italie. du climat est complète, de nos grandes et grâce à l'achèvement lignes ferrées, grâce à la vapeur, en trois jours on se rend à de la France. Alger des points les plus extrêmes Sans doute^ dès qu'on connaîtra mieux les avantages de cette situation, dès que la médecine et l'hygiène les auront on aura l'ambition de n'en rien perdre : on deproclamées, mandera à l'Algérie de fournir similaires des eaux thermales aux principales sans de France ; on y poursuivra, interruption, la guérison (2). qu'un ciel humide et glacial venait paralyser des sera en mesure de satisfaire aux voeux malades L'Algérie les plus exigeants lui aura légués ; la richesse et que l'Europe la variété de ses eaux minérales ne laissent rien à désirer. Ici des eaux alcalines, froides ou thermales, là des eaux salines, ailleurs des eaux gazeuses, sulfureuses. Cherferrugineuses, chez un peu dans ces gorges délicieuses de l'Atlas, vous y trouverez les succursales de Bagnères, de Vichy, de Barrèges, de Plombière, de Spa, de Sedlitz, de Pullna ; débarquez à Alla et vous êtes. ger, passez y Milidja, Il ne faudrait pas beaucoup aud'imagination pour tracer (1) Cesdeux établissementssont situés dans le Roussillon, à 32 kilomètres environ de Perpignan. (2}Les Romainsont entrevu cette idée ; ils avaient des piscines couvertes et remplies d'eau tiède pour l'hiver, et l'on fréquentait les thermes à Rome en toute saison. Maischez eux l'hydrologie balnéaire était poussée à un degré de perfectionnement dont nous sommes encore bien éloignés. Il serait curieux de rechercher si leurs établissements d'Afrique n'avaient pas aussi une affectation spéciale et à quelle époque ils en faisaient plus particulièrement usage. — 8 — tour de ces sources, sur des ruines romaine^, à côté de la tente de l'Arabe et de l'Israélite aux costumes bibliques, un joli de maisons dans le parisiennes, d'Auteuil et de groupe style On encadrerait le la tout de des Neuilly. végétation magique et de rochers du vieil Atlas. Mais ce Hespérides dignes sujet ne : c'est le tableau de l'avenir. m'appartient pas Ce qui est, ce qui existe à l'état de fait bien acquis, c'est la source modeste qui se cache aux portes d'Alger, dans un de ces ravins toujours verts que le Frais-Vallon projette vers le mont Bouzaréah. Je n'ai pas besoin de revenir sur sa composition et les usages ; je me contenterai comment d'indiquer elle rentre dans le système d'application des eaux minérales de vient d'être l'Algérie qui esquissé. Avec cette eau, pas de routes à frayer, pas d'établissements considérables à édifier, pas d'hospitalité à organiser pour les valétudinaires et Alger qui arrivent : Alger est à deux pas suffit à tout ; c'est le gîte confortable et le foyer de distraction ; c'est une scène mouvante, animée, encore bien neuve pour la plupart, où se conservent traits de toujours les principaux la vie orientale ; Alger devient, il le mérite, la première station des émigrants des eaux minérales. L'eau du Frais-Vallon tribut des eaux y verse le premier on l'a à des maladies salutaires vu, d'Afrique ; elle s'applique, bien diverses et capables de fournir un premier contingent malheureusement trop nombreux. de l'hiver, Alger donnera, durant les mois les plus hostiles son atmosphère et son ciel une eau bien; pur toujours tempéré faisante y joindra ses effets, et les malades conserveront, comme, aux meilleurs jours des bains de France, cette alliajice-parfaite, cette association puissante de l'air et de l'eau,x^ùble','s/oul,ce, source éternelle où se retrempent les forces eW,Vsan#. . -^A ^ "<A I ^iC$'« ^ j Laboratoire central d'analyse chimique d'Algerl -r^ ff:;%;!i$f E. MILLONX.JMY^Z/ Algor.—Imprimeriode A. BOURGET,rue Sainten»2.