Passion du Léman - Château de Ripaille
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Passion du Léman - Château de Ripaille
«Passion du Léman » La Fondation Ripaille présente une exposition originale de tableaux du Léman. Un Collectionneur Privé passionné par le lac, spécialiste de yachting et vainqueur de nombreuses régates, a rassemblé, avec l’aide de son épouse, plusieurs centaines d’oeuvres des plus grands peintres figuratifs de la région lémanique. Toutes ces peintures ont un point commun: le Léman. Par le biais de ce remarquable ensemble, la Fondation entend célébrer la beauté de la nature lémanique et de ses paysages. Cette exposition rend hommage également aux Gens du lac, riverains ou professionnels du Léman. Parmi ses points forts, l’exposition présente un ensemble unique consacré à la célèbre barque du Léman ou de Meillerie. Son dernier volet est consacré aux loisirs, avec des sujets sur les baigneurs ou les régates, ainsi qu’aux paysages lacustres. Le tout invite à la contemplation et à la découverte d’un univers sublime et parfois disparu. Présence de plusieurs maîtres genevois La trentaine d’artistes rassemblée pour cette exposition « Passion du Léman », sont considérés comme des maîtres en matière picturale. Ils exerçaient généralement leur art entre la deuxième moitié du 19eme siècle et la première moitié du 20ème siècle. Certains sont Genevois ou établis à Genève, d’autres sont des étrangers de passage sur le Léman comme le fameux peintre de marine français Charles Chéri Dubreuil (1828-1880), ou des natifs d’autres cantons, comme le vaudois François Bocion (1828-1890) considéré comme l’un des plus grand peintre du Léman. Parmi les maîtres genevois1 figurent notamment Gustave Castan (1823-1892) qui a suivi les cours de Adam Toepffer, Frédéric Auguste Dufaux (1852-1943) ou JeanPhilippe George (1818-1888). Ces trois artistes, disciples d’Alexandre Calame entre autres et admirateurs de Corot, représentent un lac calme et serein, environné par une nature paisible. Un autre peintre originaire de Genève, Albert Gos (1852-1942), connu pour des compositions tourmentées et dramatiques des paysages de montagne, semble trouver également un certain apaisement dans ses représentations du Léman. Le lac, qui éveille aussi en nous des sentiments de douceur et de calme, révèle ainsi toute la sensibilité de ces artistes. Parmi les peintres de Genève, on remarque une seule femme, Marie Lise Monnier (1884-1978). Elève de Maurice Denis, elle a réalisé un tableau intimiste à la composition étonnante d’un bateau à vapeur en hiver à quai, avec un talent de coloriste qui nous frappe par son originalité. La vie des Gens du lac L’exposition présente un grand intérêt pour apprécier les mœurs riveraines à la fin du 19ème siècle. Un tableau de François Bocion (1828-1890), intitulé« Pêcheur dans sa barque », montre l’assurance robuste d’un pêcheur sur un canot gréé retirant son filet au plus près de la rive. Il contraste avec l’œuvre de François Furet (1842-1919), dénommée« Jeune femme pêchant » qui montre une jeune fille, vêtue d’une éclatante robe rose et chaussée de ballerines, qui s’essaie à la pêche. En équilibre instable sur une frêle embarcation, elle tient une fine canne à pêche. Derrière elle, une autre femme s’abrite du soleil sous une ombrelle, sous le regard de cygnes olympiens. Leurs longues robes nous paraissent aujourd’hui incongrues dans cet univers aquatique et peu adéquates pour s’aventurer sur le lac…A l’arrière-plan des deux œuvres barques du Léman voguent avec leurs voiles latines « en oreilles » si particulières. Ces figures sont tellement emblématiques de la peinture du Léman de cette époque qu’elles apparaissent comme une marque distinctive de sa peinture. Moins connu que Bocion, 1 Sous la direction de Karine TISSOT, « Artistes à Genève de 1400 à nos jours », LAPAGE Editions NOTARI, 2010 Furet, qui peint par petites touches vives, était un admirateur de Corot et un ami de Hodler. Les paysans et les paysages de campagne étaient ses sujets de prédilection. Il nous livre ici une vision romantique du Léman. Enfin, un saisissant tableau de Léon Gaud (1844-1908), nommé « Les Dame paysannes d’Hermance », montre le travail dans les champs aux abords du lac. Au premier plan, une jeune femme est occupée à alimenter un feu, alors qu’au second plan des vaches paissent paisiblement et d’autres paysannes travaillent sans relâche. Le tout est illuminé par une sublime lumière crépusculaire où le Léman apparait plus majestueux que jamais. Les représentations des Barques de Meillerie Une salle entière est consacrée aux tableaux représentant la barque du Léman, dite aussi barque de Meillerie, un thème très présent dans cette Collection Privée. Durant plusieurs siècles, ce type d’embarcation a été pratiquement le principal moyen de transport de marchandises et de matériaux de la région; la voie d’eau se révélant la plus économique et pratique. Les pierres nécessaires à la construction des villes du 19ème siècle et notamment tous les aménagements portuaires et les quais des villes du pourtour du lac, proviennent des fameuses carrières de Meillerie. Ceci explique pourquoi les barques ont gardé, accolée à leur nom, la mention de ce lieu. L’autre aspect très intéressant de cette Collection est de nous montrer l’épuisant travail des barquiers. Une série d’œuvres, notamment un tableau de Edouard Baud (20ème siècle) mais surtout ceux de Lorand Zubritsky (1869-1948), illustrent avec force détails le chargement et le déchargement de ces milliers de m2 de pierres par les « bacounis », à l’aide de simples brouettes et en l’absence de grues ou d’installations portuaires. En contrepoint, le travail de François Diday (1802-1877), peintre patriote engagé et célèbre pour sa peinture à caractère historique, est présent ici par un petit format mais qui parvient à illustrer, avec une grande force, toute la rudesse des éléments lacustres où sa « Barque du Léman dans la tempête » se débat en prise avec un lac déchainé. La beauté du lac La dernière partie de l’exposition nous invite à découvrir un pan remarquable de cette Collection Privée, à savoir l’émergence des loisirs, signe de l’évolution récente de la vie au bord du lac dans laquelle le tourisme est devenu un élément central. Henri Fehr (1890-1974), qui est très connu pour ses tableaux de régates, est présenté avec un tableau éponyme célébrant le départ de la célèbre course lémanique du « Bol d’Or ». Sur ses représentations, ciel et lac se confondent et les voiliers, lancés à toute vitesse, avec leurs voiles blanches qui se détachent nettement sur l’eau, donnent à la fois une impression de légèreté et de puissance sur les éléments. Les bateaux à vapeur sont aussi à l’honneur aussi dans cette section avec les peintures de Paul Bouvier (1857-1940) « Vapeur à quai du Mont Blanc à Genève » ou de Charles Chéri Dubreuil (1828-1880) et de son célèbre bateau à pont ras « Le Bonivard ». Cet excellent peintre de marin, qui excelle dans les portraits de bateaux, nous décrit avec une grande précision l’état premier de ce vapeur. Le Bonivard, lancé à Morges en 1868, fut le plus moderne et rapide bateau de son temps. Dubreuil le représente en train de glisser à toute allure sur le lac, impressionnant de puissance. Ce bateau a été justement le premier vapeur du Léman à être équipé d’une révolutionnaire machine diagonale à cylindres fixes. Unité très populaire, il fut transformé en demi-salon en 1884/1885, puis encore modernisé en 1911/1912 pour servir jusque au 17 mars 1925, date à laquelle il périt dans un incendie, à la grande tristesse des riverains qui sont très attachés ici à leurs vapeurs. L’exposition se conclut avec un dernier regard sur la grande beauté des paysages du Léman. Sensible au tournus des saisons, Albert Duplain (1890-1978) nous invite à contempler des vues depuis les hauteurs de la Riviera, des couleurs si vives d’un paysage d’automne « Saint Saphorin sur la côte vaudoise » à la la blancheur de la neige avec « L’hiver près de Rivaz ». Louis Baudit (1860-1970) présente une vision plus nostalgique en s’attachant à dépeindre les rives d’un lac aujourd’hui disparu avec son« Ancienne berge du lac vers Ruth ». Plus de soixante oeuvres sont ainsi rassemblés dans cette exposition qui se veut un témoignage sur la vie au bord du lac autrefois, des pratiques de ses riverains, de leurs labeurs ou de leurs loisirs. Elle est aussi un hommage à la beauté intemporelle du Léman et à une vie simple qu’on aimerait croire simple sur les rives d’un beau lac. Cette exposition est soutenue par la Fondation Baur et la Ville de Thonon les Bains. Il s’agit d’une production de la Fondation Ripaille avec la collaboration du Musée du Léman et de Madame Carinne Bertola, que nous remercions ici très chaleureusement. Le Bureau de la Fondation Ripaille et son président Monsieur Louis Necker expriment leur plus profonde reconnaissance au Collectionneur Privé, ainsi qu’à son épouse, qui ont généreusement accepté de mettre à disposition des visiteurs de Ripaille leurs plus précieux tableaux et qui ont permis grâce à leur passion commune pour la peinture du lac, la réalisation de « Passion du Léman ». Ouvert tous les jours du 13 avril au 10 novembre de 11 h à 17 h, Château de Ripaille, Thonon les Bains au bord du Lac Léman www.ripaille.fr Pierre Sébastien Burnichon - Directeur de la Fondation Ripaille, Carine Bertola (Cheffe de projet Extension du Musée du Léman) et Monsieur Louis Necker, Président de la Fondation Ripaille.
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« Passion du Léman »
Baudit (1870-1960), François Bocion
(1828-1890), Frédéric Dufaux (18521943), Nathanael Lemaître (18311897) ou François Diday (1802-1877)
tous considérés comme des maîtres