professeurs des écoles
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LES ACTIONS DE FORMATIONS POUR LES ENSEIGNANTS DE L’ÉCOLE PRIMAIRE (Philippe Chérel, professeur au service éducatif des Archives départementales des Yvelines) – extrait des Actes du colloque de Lyon, 1er et 2 juin 2005. LA FORMATION INITIALE ET CONTINUE DES PROFESSEURS DES ÉCOLES AUX ARCHIVES. A côté de l’accueil des élèves, des journées d’accueil et de formation à l’intention des enseignants du premier degré sont organisées aux Archives départementales des Yvelines. L’enjeu de ces formations est important car ces moments permettent aux instituteurs et aux professeurs des écoles de se familiariser avec le lieu « Archives départementales », qui, bien souvent, constitue en lui-même un lieu à découvrir, ainsi qu’avec l’institution des Archives, en tant que dépositaire de la mémoire du passé. Enfin, au-delà du public enseignant, c’est évidemment les élèves que nous souhaitons toucher pour qu’ils viennent se confronter aux sources de l’histoire, avec tout le bénéfice qu’ils pourront en tirer en terme de connaissances, mais également pour le développement de leur esprit critique. Le professeur-relais se trouve donc dans la position de médiateur entre les documents anciens, qui nécessitent certaines précautions quant à leur interprétation, et les enseignants du premier degré, dont très peu ont reçu une formation d’historien mais qui sont volontaires pour exploiter les traces du passé dans leur classe. Parce que l’enseignement de l’histoire se fait avec les documents, il est donc apparu tout naturel qu’un partenariat soit mis en place entre les Archives et l’Éducation nationale. Aux Archives départementales des Yvelines, plusieurs partenaires ont permis au service éducatif de développer des actions auprès des professeurs des écoles : les inspecteurs de l’Éducation nationale et les conseillers pédagogiques, dans le cadre des animations de circonscription ; l’IUFM de Versailles, à travers la formation initiale (PE2) ou le Plan départemental de formation ; le CRDP de l’académie de Versailles. L’intérêt porté aux archives est manifeste et les demandes sont nombreuses et variées. Les enseignants viennent le plus souvent durant une demi-journée ou une journée entière. Des stages se déroulent aussi sur deux ou trois jours, en fonction des objectifs assignés aux formations. A l’occasion de la visite d’un groupe de professeurs, une visite du bâtiment est systématiquement organisée. Les enseignants effectuent un parcours au cours duquel ils découvrent des documents emblématiques conservés aux Archives départementales. Le professeur-relais ou un archiviste leur expliquent aussi les principes de communication des documents au public et leur font découvrir quelques magasins de conservation. Plusieurs thématiques sont abordées avec les professeurs, dont voici quelques exemples. La formation initiale Le contenu de ces formations est organisé de façon conjointe avec le professeur d’IUFM. Le cas échéant, la visite est préparée en amont avec les stagiaires à l’IUFM, avec la présence du professeur-relais. Le professeur-stagiaire est amené à se poser des questions sur la façon d’enseigner l’histoire à l’école et, en particulier, sur les supports de l’apprentissage. Plusieurs formes d’actions ont déjà eu lieu comme la participation à des cours et conférences à l’IUFM, comme des ateliers aux Archives tels que : L’action éducative et culturelle des Archives. Actes du colloque « Quelle politique culturelle pour les services éducatifs des Archives ? » Lyon, les 1er et 2 juin 2005. Paris 2007. La Documentation française, p. 96-98 1 - La découverte des traces du passé. Depuis quand conserve-t-on des documents ? Comment les utiliser en classe ? A quel niveau de classe peut-on s’adresser ? Prise en compte des programmes du cycle 3 ou des progressions en cycle 2 (ex : quels documents datant du Moyen Âge peut-on étudier avec les élèves ?). - Bâtir une séance ou une progression en histoire pour une classe de cycle 3 en prenant appui sur les documents-source. Quels sont les objectifs de cette séance ? Quels documents choisir ? A quelles difficultés les élèves vont-ils être confrontés ? Comment leur faire étudier les documents ? Quelle activité mettre en place ? La formation continue Quel que soit le thème d’étude, l’intérêt pour les enseignants participant à ces formations est aussi de découvrir comment fonctionne une séance avec les élèves. Très souvent, dans un premier temps, les enseignants sont mis en situation d’apprenant, afin qu’ils se rendent compte des modalités de travail aux Archives. Les thématiques traitées concernent dans la plupart des cas l’enseignement de l’histoire, mais l’étude des documents est aussi envisagée de façon transversale avec d’autres disciplines telles que les mathématiques, les sciences, les arts visuels, les technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement, etc. S’il est question de « mener un projet d’histoire locale », les enseignants sont amenés à croiser plusieurs types de documents : registres paroissiaux et d’état civil, recensements de population, archives communales déposées, monographies, cartes et plans, etc. Les finalités sont très diverses comme, par exemple, la réalisation d’un jeu pour une autre classe, la rédaction d’un journal de la commune. Plusieurs lieux de conservation de documents peuvent être aussi sollicités pour ce type de travail. Ainsi, en lien avec un projet d’école, deux journées ont été organisées avec le concours d’une mairie pour des enseignants qui avaient souhaité compléter les ressources des Archives départementales par celles des Archives communales. Pour ce type de projet dans lequel l’enthousiasme des élèves joue à plein, l’intérêt pour eux est de mieux connaître leur environnement proche, mais au-delà du travail sur les documents, l’objectif est aussi de leur faire prendre conscience qu’ils sont des acteurs dans le monde dans lequel ils vivent. S’il s’agit « d’élaborer une séquence sur un thème donné », de nombreux thèmes sont traités en lien avec les instructions officielles et l’on retiendra particulièrement : la société médiévale à travers les sceaux, la remise en cause de l’absolutisme dans les cahiers de doléances, l’industrialisation au XIXe siècle, le travail des ouvriers, la première guerre mondiale, etc. Les enseignants sont amenés à réfléchir sur des activités transférables en classe à partir d’un dossier documentaire. Le professeurrelais fournit le cas échéant des grilles de lecture ou des aides à la compréhension à destination des élèves pour compléter les dispositifs. Qu’il s’agisse de formation initiale ou continue, ces journées permettent aux enseignants de mieux appréhender l’usage scolaire du document-source. Il est de notre devoir, en tant que professeur-relais, de souligner son utilité pour comprendre le passé, en même temps que d’en montrer les limites. Son étude montre aussi à quel point il est nécessaire d’insister auprès des enseignants sur le fait que des connaissances préliminaires doivent être acquises par les élèves pour mieux saisir son contenu. Enfin, loin de se limiter au seul enseignement de l’histoire, les documents patrimoniaux sont aussi à envisager pour leur intérêt esthétique, scientifique, littéraire, etc. C’est dans cette pluralité de lectures que l’on peut prétendre mieux comprendre la portée des sources de l’histoire. L’action éducative et culturelle des Archives. Actes du colloque « Quelle politique culturelle pour les services éducatifs des Archives ? » Lyon, les 1er et 2 juin 2005. Paris 2007. La Documentation française, p. 96-98 2 UNE AUTRE FAÇON DE FORMER : LA PUBLICATION D’OUVRAGES PÉDAGOGIQUES EN PARTENARIAT AVEC LE CRDP DE L’ACADÉMIE DE VERSAILLES La position emblématique de Versailles dans l’histoire de France a permis aux Archives départementales des Yvelines et de l’ancienne Seine-et-Oise de rassembler des documents nombreux et variés dont le contenu a une portée souvent nationale. Ainsi, sont conservés notamment le sceau de saint Louis, l’acte de décès de Louis XIV, l’acte de mariage de Louis XVI et de Marie-Antoinette, les archives de la ligne de chemin de fer de Paris à SaintGermain-en-Laye, une importante collection d’affiches de la première guerre mondiale, etc. Dans un souci de diffuser au plus grand nombre, et en particulier aux professeurs, ces documents-sources souvent inédits, le CRDP et les Archives départementales des Yvelines se sont associés pour publier des ouvrages pédagogiques. A ce jour, deux livres sont parus dans une collection baptisée « Sources d’Histoire », dont les auteurs sont les professeurs-relais des Archives des Yvelines : - La citoyenneté à l’époque révolutionnaire (1789-1815), paru en 2003. Rédigé par les trois professeurs du service éducatif, l’ouvrage s’adresse aux professeurs de collège et de lycée, les pistes pédagogiques étant différenciées selon le niveau d’enseignement. Quatre parties permettent de mieux saisir les enjeux de la période : les élections aux États généraux et la rédaction des cahiers de doléances, le vote ou l’expression de la souveraineté nationale, attributs et exercice de la citoyenneté, commémorations et fêtes. - L’histoire de la France au XIXe siècle par le document d’archives (1815-1914), paru en 2005. Cet ouvrage s’adresse plus particulièrement aux professeurs des écoles, enseignant au cycle 3. Il est découpé en six parties : les mutations politiques d’une France en marche vers la démocratie (1815-1870), l’industrialisation, la société française de 1815 à 1870, les débuts de la IIIe République (1870-1914), l’accélération des progrès (la deuxième révolution industrielle), la France et la colonisation. En plus du cédérom, des reproductions des documents fondamentaux, en couleur et au format A3 ou A4, accompagnent l’ouvrage. Les documents, transcrits dans certains cas pour permettre une grande facilité de lecture, sont commentés et accompagnés de propositions d’exploitations pédagogiques. Le cédérom qui accompagne les ouvrages permet une utilisation plus souple dans un cadre scolaire. Ces ouvrages tiennent compte d’un double objectif : proposer des études de documents dont le contenu est en rapport avec les programmes d’enseignement ; faire travailler les élèves à partir de documents qu’ils pourront facilement exploiter. L’action éducative et culturelle des Archives. Actes du colloque « Quelle politique culturelle pour les services éducatifs des Archives ? » Lyon, les 1er et 2 juin 2005. Paris 2007. La Documentation française, p. 96-98 3