Animation territoireseuropéens_def

Transcription

Animation territoireseuropéens_def
2010
Animation des territoires européens
Une publication du secteur Etudes – Mission Europe, international, études
Cette étude s’est fondée sur les interrogations suivantes :
Animer un territoire dans le cadre de politiques communautaires :
Qui ?
Comment ?
Avec quels moyens ?
Pourquoi ?
Comment définir et concevoir la notion d’animation, ainsi que le métier
d’animateur ?
A-t-elle la même signification à travers toute l’Europe?
Les territoires européens ont-ils renforcé leur animation grâce au
cofinancement
des
programmes
communautaires ?
Quelles
améliorations seraient souhaitables concernant ces dispositifs ?
Mots-clefs :
•
•
•
Animation
Animateur
Territoire
• Europe
• Développement
Direction des interventions régionales, de l’emploi et des politiques sociales – Mission
Europe, international, études – Directeur de la publication : Rémi GEORGES – Rédactrice
en chef : Claire QUELIN – Auteurs : Anne-Sophie BARBAROT et Bertrand COIFFARD –
Stagiaire : Marie CORNESSE.
Recherche iconographique : Marie-Noëlle DUCLOS/DIRCOM
Crédits photo : Hemera – iStockphoto_Territoires – Yuri Arcurs – Pixland – phpays
INTRODUCTION
Cette étude a été réalisée pour le Réseau Rural Régional Auvergne de mai à septembre 2010 par une
étudiante de l’IEP de Grenoble dans le cadre de son stage de Master Etudes internationales et européennes
et sous la responsabilité de la Délégation Régionale de l’ASP de Clermont-Ferrand. Ce travail a été mené en
partenariat avec la DRAAF Auvergne, l’ARDTA, le CEMAGREF et la mission « Etudes » de l’ASP.
Méthodologie
Le questionnaire a été diffusé en versions française, anglaise, et
espagnole.
La problématique a été retranscrite en
un questionnaire, organisé de la sorte :
Pour cette diffusion, nous nous sommes appuyés sur une liste de
contacts des GAL européens, en identifiant préalablement des pays
cibles représentant une certaine diversité européenne (diversité
géographique, anciens ou nouveaux Etats-membres, Etats fédéraux
ou centraux, etc...). Les animateurs de GAL, à l’intérieur de chaque
Etat, ont ensuite été choisis de façon aléatoire, sauf dans les cas où
nous avons bénéficié de mise en contact spontanée d’un animateur
à l’autre.
1. Profil de l’animateur
2. Définition de l’animation, missions
quotidiennes des animateurs
3. Contexte et moyens de l’animation
4. Bilan/opinion sur l’animation à
travers LEADER ; points forts et
lacunes constatées
Objectifs :
Il semble important de préciser que l’approche LEADER a été choisie comme politique support pour étudier
l’animation et disposer de bases comparables entre Etats-membres, mais qu’elle ne faisait pas partie, en soit,
des objectifs d’analyse de l’étude. En effet, plusieurs travaux ont déjà été consacrés à ce sujet ou sont en
cours.
Il s’agissait plutôt, à travers la présente étude, de proposer un tour d’horizon des pratiques et représentations
d’animation à travers l’Europe, sur le registre du témoignage.
Certes, les réponses à notre questionnaire ont été apportées à travers le prisme LEADER et doivent être
considérées comme telles. Mais au-delà, elles peuvent intéresser les acteurs de l’animation en dehors de
LEADER, car des problématiques globales concernant les métiers d’animation ont émergé.
Plus qu’une démonstration, ce travail se veut donc une interface qui saura apporter un éclairage européen sur
l’animation, lancer les débats sur ce thème encore peu exploré. En effet, si plusieurs travaux ont déjà été
réalisés sur l’animation ou l’ingénierie territoriale, c’était la plupart du temps dans un cadre national, d’où
l’intérêt d’une mise en perspective européenne.
Participants :
6
5
5
4
4
3
2
1
3
3
3
4
3
3
2
2
3
2
1
1
0
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Sl oss
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e
Nos résultats se fondent sur leurs réponses et
n’entendent
pas
être
exhaustifs
ou
incontestables, il s’agit avant tout de croiser les
avis et d’ouvrir des débats sur le sujet et de
croiser les avis.
Nombre de GALs interrogés
39 animateurs issus de 14 Etats-membres de l’Union Européenne sont venus alimenter nos réflexions en
acceptant de répondre à notre grille d’entretien (voir schéma suivant) 3 experts LEADER membres de la DG
Agri de la Commission européenne et une quinzaine de représentants des réseaux ruraux et autorités
nationales de différents Etats-membres ont aussi
GALs participants
été consultés.
1
Le rapport détaillé présentant les résultats de l’étude, rédigé en français, a été organisé en 4 chapitres suivant
l’ordre des quatre parties de la grille d’entretien, ainsi qu’un cinquième chapitre plus transversal et prospectif.
Voici les points principaux que l’on peut retenir de cette étude.
I – LE PROFIL DE L’ANIMATEUR
Caractéristiques des animateurs enquêtés
On a constaté une répartition équilibrée des animateurs en ce qui concerne leur âge et leur sexe, on trouve en
effet dans notre panel environ autant d’hommes (54%) que de femmes (46%), appartenant à plusieurs
catégories d’âge de façon assez équitable, avec toutefois très peu de personnes ayant moins de 25 ans.
D’autre part, l’étude a révélé que les animateurs étaient issus de parcours très variés et assez expérimentés :
-
67% (26/39) occupent un emploi avec LEADER depuis LEADER2 (1994-99) et LEADER+ (2000-06)
77% des interrogés ont déjà eu une expérience professionnelle avant leur emploi avec LEADER.
On découvre à ce sujet des parcours
professionnels divers, souvent liés au parcours
universitaire des animateurs :
Secteurs d’études et de premiers emplois les
plus fréquents :
1. Sphère territoriale et agricole (ingénierie
territoriale, urbanisme, développement local
ou rural…)
2. Sphère
économique
et
commerciale
(commerce,
marketing,
management,
gestion de projets, assurances…)
3. Sphère européenne et administrative
(politiques européennes, droit, collectivités
locales…).
Autres parcours :
Recherche, enseignement, Sphère scientifique
(ingénieurs,
responsables
statistiques…),
Sciences sociales, Communication, Langues
étrangères, Tourisme, Responsable culturel, etc.
Ensuite, les animateurs ont un niveau de formation
globalement élevé, puisque 74% d’entre eux sont
d’un niveau minimum Master, tandis que seuls 5%
sont sans diplôme d’enseignement supérieur.
La connaissance des langues étrangères est
fréquente chez les animateurs, ce qui est un atout
pour leurs missions de coopération. Ils maîtrisent
quasiment tous au moins une langue étrangère,
souvent même 2 ou 3. Les langues qui arrivent en
tête de leurs connaissances sont alors : l’anglais
(37%), le français (20%), et l’allemand (16%)
Cela dit, ce résultat peut être biaisé dans le sens où
les animateurs maîtrisant des langues étrangères
nous ont plus facilement répondu (meilleure
compréhension du questionnaire), de même pour les
francophones.
Qualités et Profils des animateurs
Cette partie de l’étude nous a aussi appris que les motivations pour être animateur sont multiples : goût de la
ruralité jusqu’à l’engagement militant et la défense de ce mode de vie, passion du développement territorial,
souhait de travailler avec des personnes créatives, multiplicité des
Connaissances :
missions, démarche de projet, soutien à la démocratie locale, etc.
Enfin, lorsque l’on a interrogé les animateurs sur le profil requis
pour mener à bien une mission d’animation, selon eux, de
multiples qualités et savoirs jugés utiles sont apparu à travers
leurs discours.
Ils renvoient tant au bagage de formations et
connaissances qu’aux aptitudes personnelles de l’animateur :
de
-
-
Législation européenne, nationale,
locale, organisation administrative.
Programmes européens si possible
LEADER
Comptabilité, gestion financière
Démarche de projets
Compétences informatiques
Compétences linguistiques
1
Aptitudes personnelles (4 profils )
-
-
L’animateur analyste : Esprit de synthèse et d’analyse, compréhension transversale des enjeux du
territoire, réaliste, précis, organisé, responsable.
L’animateur entrepreneur : Créatif, dynamique, source d’impulsion et de motivation des groupes, sens de
l’innovation, indépendant, flexible.
L’animateur communicateur : Facilités de contact et de communication devant un public, ouverture
d’esprit, altruisme, disponibilité au dialogue,
capacité à promouvoir une idée, à agir en
Les animateurs sont de profils très divers :
réseaux.
L’animateur négociateur : Médiateur, diplomate,
Leurs motivations, certes variées, se retrouvent dans la
sens de la coordination et du compromis,
volonté d’agir pour leur territoire en adaptant leurs
capacité à créer du consensus, à gérer les
aptitudes personnelles aux attentes du territoire et de ses
conflits le temps et le stress, calme et patient.
habitants.
1
Les 4 profils, ou rôles d’animateur, ont été définis à partir des propos des animateurs, par repérage des lexiques et mots clés les plus
fréquemment cités.
2
II – LA SIGNIFICATION DE L’ANIMATION
Bases d’une définition
Juridiquement, l’animation est évoquée dans l’article 63c du règlement (CE) n° 1698/2005 du Conseil du
20 septembre 2005 et la mesure 431 du Règlement de Développement Rural (RDR) européen, laquelle fait
allusion aux « coûts de fonctionnement du GAL, à l’acquisition de compétences, et l’animation ». Au plan
européen, l’animation est donc un des trois sous thèmes de la mesure 431.
Mais toute la difficulté semble de distinguer financièrement ces 3 sous thèmes, de savoir ce à quoi chacun
renvoie chacun précisément. En effet, le principe de subsidiarité s’applique sur cette mesure.
1
Un guide pour l’application de l’Axe LEADER 2007-2013
donne quelques orientations sur le contenu des missions
d’animation et leur personnel. Mais ce document, en langue
anglaise et d’une valeur non contraignante
demeure
relativement peu connu des animateurs.
L’animation est un concept parfois peu compris ou utilisé,
notamment dans les pays non latins. Cette pratique peut être
traduite de différentes manières et plusieurs animateurs
affirment même éviter ce mot sa traduction n’est pas toujours
très évidente et peut renvoyer à des termes non couramment
employés dans certains pays.
Il n’y a pas unanimité sur la définition de l’animation, ni sur le
souhait de définition à l’échelle européenne, tantôt perçue
comme une évolution favorable, tantôt comme une menace
pour la flexibilité de LEADER !
En outre, lorsque des définitions sont proposées,
c’est de façon polysémique. Les entretiens ont
permis de dégager 4 compréhensions (ou 4
fonctions) de l’animation :
2.
3.
4.
1.
Animer = Enquêter, comprendre les besoins
du territoire
Animer = Activer, inspirer, suggérer des
directions et des projets
Animer = Promouvoir, renseigner, expliquer
LEADER
Animer = Faciliter, modérer les débats entre
les différents intérêts et acteurs locaux
Ces compréhensions ne sont bien entendu pas exclusives et les animateurs peuvent partager plusieurs de
ces approches.
Missions et activités
Au-delà de la définition de l’animation, la signification de ce mot a été examinée par les faits, en examinant les
missions quotidiennes des animateurs.
Il en est ressorti que :
Les animateurs sont moins de 2/3 tiers a être employés à 100% sur LEADER.
Les 41% qui ne sont pas à temps plein sur LEADER exercent d’autres missions diverses : chargés de
développement d’une région ou municipalité, chargés de programmes européens, de coopération. On trouve
aussi des animateurs pluriactifs occupant en parallèle de leur métier d’animateur des fonctions d’agriculteur,
avocat, comptable, professeur, …
Quel que soit le temps de travail sur Leader, quelle proportion est réellement consacrée à l’animation ?
La majorité des animateurs pensent en tout cas que la part prépondérante de leurs activités est consacrée à
la gestion administrative et financière, soulignant que cette tâche ne devrait pas forcément être au cœur de
leur métier.
1
Guide for the application of the Leader axis of the rural development programme 2007-2013 funded by the EAFRD, Commission
européenne, version révisée du 24/01/2007.
3
Mais dans les faits, elle prend souvent le pas sur d’autres activités telles que la communication ou la
coopération :
On est renvoyé à une réflexion sur la part des
Répartition des missions de l'animateur
missions administratives au sein de la fonction
d’animation ; en tout cas dans le cadre de LEADER.
7%
gestion administrative et financière
7%
Les animateurs regrettent la croissance de cette part
réunions, comités de travail
vécue de façon imposée et au détriment du temps
36%
démarchage, suivi de projets
passé sur le terrain, au contact des locaux. La part
15%
de gestion administrative assurée par les GAL leur
communication
permet
une
appropriation
des
règlements
réseaux
communautaires et leur mise en œuvre au niveau
relations externes, coopération
16%
local. Cela pose la question de la pertinence de
19%
maintenir ou non cette gestion administrative
assurée directement par les GAL.
Cette prépondérance dépend aussi de la présence ou non d’un gestionnaire comptable pour assister
l’animateur dans l’équipe du GAL, et donc de l’organisation interne des GALs, de la taille variable de leurs
équipes des différents modèles d’organisations adoptées et de la part de gestion administrative confiée ou
non aux territoires (voir partie 3 de cette synthèse)
Enfin, la description des missions de l’animateur a mis en avant des stratégies différentes face à la mise en
place, ou non, de démarches participatives. Certains considèrent cet aspect indispensable, jusqu’à l’investir
par des formes ludiques : chasse au trésor sur LEADER, pièces de théâtre, concours photos…En revanche,
pour d’autres animateurs, cette mission est laissée de côté.
La notion d’animation n’est pas une évidence partagée en Europe.
La signification de l’animation est encore plus difficile à cerner considérant la diversité des
missions remplies par l’animateur, avec une prépondérance administrative et financière.
III – CONTEXTE ET RESSOURCES POUR ANIMER
Les contextes de l’animation sont très variables, ne serait-ce que parce que les animateurs s’inscrivent dans
le cadre de GALs à population, taille, organisation ou encore budget variés. Au-delà des GALs, les Etatsmembres de l’UE témoignent aussi de fortes disparités (administratives, politiques, sociales, financières 1 ,
etc.) Ces conditions contextuelles influencent nécessairement le quotidien et la perception du métier par les
animateurs de toute l’Europe.
L’objet de cette étude n’est pas d’approfondir ces questions, mais il serait intéressant de les prendre en
compte dans une analyse complémentaire.
Nous nous sommes limités, pour ce qui est du contexte, à l’examen des ressources financières et humaines
entourant les animateurs.
Concernant les ressources financières mises à disposition, elles sont très variables d’un Etat à l’autre. Des
différences importantes apparaissent sur la programmation 2007-2013 quant aux montants absolus ou
pourcentages consacrés à :
-
L’Axe 4 du FEADER 2 par rapport au FEADER total,
La mesure 431 du RDR 3 « Coûts de fonctionnement, acquisition de compétences et animation » par
rapport au total de l’Axe 4. Qui plus est pour cette mesure, contrairement aux 20% de dépense publique
maximum imposé pour les coûts de fonctionnement, aucun pourcentage n’est fixé pour les dépenses
spécifiques d’animation, une incertitude demeure donc à leurs égards.
Cette variété est à reporter par ailleurs à l’échelle des GALs,
avec des différences de dotations et de contexte local non
négligeables 4 . L’opinion des animateurs est contrastée sur les
budgets de l’animation : ils sont jugés suffisants pour une partie
d’entre eux, d’autres s’inquiètent des crédits pour la fin de
programmation, enfin le reste des animateurs regrette de ne
pas avoir plus de moyens financiers.
Cette disparité constatée des moyens
financiers est à mettre en parallèle des
contextes organisationnels locaux, de la
proportion réservée à l’acquisition de
compétences
et
aux
coûts
de
fonctionnement dans les budgets, de
l’importance des cofinancements mobilisés
et peut influer sur la disparité des missions
d’animation réalisées en quantité et qualité.
1
Part du FEADER consacrée à l’Axe 4 LEADER dans chaque Etat, plus particulièrement à la mesure 431 « coûts de fonctionnement,
acquisition de compétences et animation » du Règlement de Développement Rural.
Montants de 3 100 000€ (Malte) à 813 288 363€ (Espagne), pourcentages de 2 % (Bulgarie, Roumanie) à 11% (Luxembourg)
3
Montants de 620 000€ (Malte) à 121 600 000€ (Pologne), pourcentages de 4 % (Estonie, Lituanie) à 38% (Luxembourg)
4
En excluant la Bulgarie et la Roumanie, dont les données ne sont pas encore fixées, La moyenne étatique du budget alloué à la mesure
431, par GAL, est de 474 000 euros, avec un minimum de 105 549 euros en Estonie et un maximum de 2 799 472 euros en Irlande.
Les données chiffrées ci-dessus sont issues du rapport 2009 « rural development in the EU, Statistical and economic information »
Directorate General for Agriculture and Rural Development, http://ec.europa.eu/agriculture/agrista/rurdev2009/RD_Report_2009.pdf
2
4
Les ressources pour animer ne renvoient pas qu’aux moyens financiers mais aussi aux moyens humains :
-
internes au GAL
Les GAL interrogés, et donc les équipes au sein desquelles travaillent l’animateur, sont constituées de 2 à 8
personnes, la majorité des GAL étant gérée par 4 personnes dont l’animateur.
De toute évidence, les animateurs issus des plus petites équipes doivent assumer plus de tâches
administratives et financières que ceux qui partagent leur travail avec plusieurs autres collègues sur LEADER.
Certains regrettent alors de ne pas disposer de plus de moyens humains, particulièrement de personnel à
temps plein sur l’animation LEADER.
En général, dans une d’organisation plus étoffée, les agents sont soit spécialisés par thématique ou domaine
de compétences, et ils travaillent sur LEADER en même temps que sur d’autres programmes, soit des agents
er
sont identifiés précisément sur Leader. Dans le 1 cas, la lisibilité de l’intervention sur Leader pose question.
A ce stade, il n’y a pas de schéma organisationnel universel, mais plutôt des préconisations à prendre en
compte adaptées aux territoires et aux habitudes de travail.
-
externes au GAL
Ici, on a examiné qui travaillait avec l’animateur de façon externe au GAL, en insistant sur les réseaux utilisés.
Ont été cités les réseaux : des animateurs de GALS (locaux, nationaux, européens), des agents de
développement, réseaux politiques, économiques, réseaux ruraux…
Les animateurs n’ont pas tous intégrés des réseaux avec autant de densité, certains y recourent peu (peutêtre par manque de temps) tandis que pour d’autres ils semblent primordiaux.
En tout cas, les animateurs attribuent 3 utilités principales à ces réseaux :
1.
2.
3.
Approche verticale ascendante : Lobbying, faire remonter les difficultés, défendre les intérêts communs.
Approche verticale descendante : Moyen d’accéder à l’information en amont.
Approche horizontale : Outils de mise en commun, d’échange d’expériences, de bonnes pratiques et de
points de vue.
Les avis sont divisés à propos des ressources financières et humaines qui entourent l’animation. Tandis
que certains estiment suffisantes les ressources, d’autres déplorent des manques qui viennent perturber
leur travail quotidien, et transforment peut-être le métier d’animateur, son contenu.
5
IV – REMARQUES TRANSVERSALES ET PROSPECTIVES
Pour l’analyste :
Pour
l’entrepreneur :
Pour le
communicateur :
Pour le
négociateur :
Animer =
Animer =
Etre proactif.
Etre réactif.
Animer =
Activer, inspirer,
Animer =
Ecouter, enquêter,
Faciliter, modérer,
donner des
Expliquer,
comprendre les
anticiper les
impulsions, faire
promouvoir,
besoins et
conflits, trouver
émerger de
représenter,
souhaits
des solutions pour
nouveaux projets,
diffuser, faire
d’évolution locale,
mettre en lien les
susciter, suggérer,
circuler
s’adapter.
différentes
motiver,
l’information.
Catalyser les
volontés, mette en
enthousiasmer,
Etre un référent
demandes
réseaux,
mobiliser.
du programme.
locales.
rapprocher.
Animer ou
réanimer ?...
Socle de base : l’animateur gestionnaire ?
Animer = gérer, administrer ?
Les différentes conceptions
développées
par
les
animateurs ont permis de
dégager
quatre
compréhensions
de
l’animation. Celles-ci s’ajoutent
à un socle de base qui semble
actuellement
indispensable
pour beaucoup, celui de
l’animateur gestionnaire :
Cette classification est une
réflexion qui ne se veut ni
incontestable, ni exclusive.
Cependant, ce tableau peut
servir
de
base
à
la
compréhension de l’animation,
ce que l’on veut en faire, et ce
à
quoi
des
animateurs
européens la rattachent.
Il serait intéressant d’approfondir ce point en se demandant :
-
-
-
Dans quelle mesure la gestion et l’administration sont un socle de base de l’animation, ou une mission
additionnelle à celle-ci ? Est-il possible et souhaitable de déconnecter l’animation de la gestion, quelles
en sont les conséquences ?
Les quatre autres compréhensions de l’animation doivent-elles être considérées comme indispensables,
ou optionnelles ? Doivent-elles être assumées par des personnes différentes au sein du GAL, ou bien
faut-il privilégier un rôle multidimensionnel pour chaque animateur ? Ne risque-t-on pas d’aboutir à un
profil normalisé d’animateur « super expert », qualifié mais moins ancré dans le territoire ?
Quel champ de compétences rattacher à chaque profil, et lequel favoriser en fonction du contexte local et
national ? Une grille d’analyse pourrait alors être construite afin d’identifier les besoins professionnels
(profils, compétences, …) en fonction des différents contextes territoriaux.
La réponse à ces questions semble notamment importante pour ce qui est des critères de recrutement des
animateurs, de leur formation et de leur rémunération.
Que pensent les experts LEADER de la Commission européenne sur ces sujets ?
Ceux-ci considèrent que l’animation est une dimension importante de LEADER, que « l’oublier serait une
erreur ou une anomalie assez grave ». Il est intéressant pour eux d’avoir connaissance du quotidien des
animateurs, de mesurer la répartition exacte de leurs missions, d’identifier leurs compétences et leurs liens
avec les territoires.
Ils connaissent certaines difficultés qui se posent aux animateurs : bureaucratisation, multiplicité des missions
à remplir, écarts de conception entre Etats-membres, …La question de la standardisation versus subsidiarité
est posée et les informations ou analyses complémentaires permettraient d’identifier les plus-values sur ces 2
logiques.
A l’horizon de la prochaine programmation, les experts LEADER de Commission européenne entendent
donner plus d’orientations et d’indications sur le rôle de l’animation, (la distinction entre « coûts de
fonctionnement, acquisition de compétences, et animation ») dans le GAL, et que les Etats-membres n’ont
généralement pas pris la peine de définir ces sous mesures.
Cela dit, « la pratique de l’animation demande de s’adapter au contexte », et il ne sera pas évident de se
mettre d’accord sur ce sujet délicat si les Etats ne sont pas prêts à bousculer leurs structures administratives.
Cette réflexion renvoie à un contexte administratif spécifique aux Etats-membres.
Face à la complexité de ces débats, on peut suggérer plusieurs pistes d’action, du moins de réflexion, pour
l’avenir :
6
h
Aux acteurs européens :
-
-
Utilisation du questionnaire pour élargir l’étude avec traduction dans toutes les langues ;
Analyse des réponses des GAL aux appels d’offre de la Commission : les GAL répondent-ils
proportionnellement plus aux appels d’offre ? sont-ils plus proactifs sur certains sujets ? il y a-il un impact
sur la qualité des réponses ?
Utilité d’une clarification de ce qu’est l’animation : organisation d’un débat européen sur le sujet via un
livre blanc sur l’animation ou une Consultation des animateurs ;
Appui au développement du réseau européen des animateurs ;
h
Aux élus (en tant qu’employeurs des animateurs) :
-
Agir pour une meilleure reconnaissance et structuration des métiers d’animation : faciliter les échanges
animateurs/élus, animateurs/ animateurs. Réflexion sur le binôme élu / animateur. Favoriser la pérennité
et la motivation des animateurs, la reconnaissance de leur travail comme acteur et par les acteurs du
territoire. Etre un facilitateur d’actions et de méthodes innovantes ;
Tenir compte de la complexité et diversité des tâches à assumer lors du recrutement et dans la
rémunération des animateurs. Favoriser un personnel qualifié et favoriser la formation continue.
-
-
h
Aux animateurs :
-
Développer les actions de communication, les contacts avec la presse locale. Ne pas oublier les
stratégies participatives qui pourraient pallier le manque de fluidité de l’information déploré par les
animateurs, tant entre GALs et animateurs (ce qui renvoie à un souhait de mieux se structurer en
réseaux) que vis à vis des populations locales ;
Continuer à se former sur des sujets variés et répondant aux nouvelles attentes ;
Savoir se remettre en cause les pratiques pour faire évoluer le territoire ; Inclure des démarches
participatives dans la stratégie du GAL afin de rendre accessible LEADER au plus grand nombre.
-
h
Aux organismes de formation :
-
Prévoir des cycles de formation pour les animateurs en début de programmation, organisés de façon
thématique à partir des savoir et savoir-faire évoqués par les animateurs au cours des entretiens :
Savoir
Comptabilité, gestion financière.
Informatique.
Langues étrangères.
Législation européenne, législation nationale (« millefeuilles administratif »)
« Nouvelles méthodologies d’animation hors LEADER »
Savoir-faire
Communication devant un public, Motivation d’un
groupe ; méthodes pour impliquer les personnes, y
compris la jeunesse, même à un sujet complexe comme
LEADER
Gestion de conflits, médiation, Réduction du stress.
Communication internationale, recherche de partenaires,
Action en réseaux.
Développement de projets, vision stratégique.,
Evaluation et efficacité, gestion du temps.
7
CONCLUSION
Le métier d’animateur, multitâches, est difficile à piloter pour les autorités (locales,
nationales, européennes), en raison de sa géométrie variable et de son caractère
évolutif, il suscite de nombreuses interrogations.
Cela s’explique peut-être par le fait d’un métier actuellement en structuration, qui se
cherche encore. Les experts de la Commission, eux-mêmes, sont conscients des
difficultés rencontrées par les animateurs et sont attentifs aux propositions des Etatsmembres.
Pourtant, on ne peut s’arrêter au constat d’une diversité des profils, des conceptions.
Chaque acteur impliqué doit se saisir de ces problématiques pour faire progresser la
vision européenne de l’animation, et donner un véritable contenu à ce métier, au-delà
des tâches administratives et financières, de la logistique pure.
Cette étude, et son dernier chapitre, pourront peut-être y contribuer en lançant
le débat, et en mettant en résonance les propos des animateurs et acteurs
européens.
L’appréciation de l’animation des territoires européens est à replacer dans une
approche plus générale de l’efficacité de la mise en œuvre des programmes
destinés à ces territoires, de la mobilisation de crédits d’assistance technique
qui y sont liés, mais également de la capacité des territoires à prendre en
charge eux même cette animation indépendamment des programmes qui les
financent.
8
Avec tous nos remerciements à celles et ceux qui ont
activement participé à l’élaboration de cette étude.
Nous espérons que cette étude participera à la réflexion
engagée en Europe sur les fonctions de l’animation de
territoires.
9
GALS PARTICIPANTS
Belgique :
Entre Sambre et Meuse (Wallonie): entretien
téléphonique le 5/07, Olivier Servai
Culturalite
en
Hesbaye
brabançonne (Wallonie): entretien téléphonique
le 7/07, Marie Langhendries
Hageland (Flandres) entretien téléphonique le
12/07, Pierre-Bernard Van Acker.
Espagne :
Rioja Suroriental (La Rioja): retour email le
15/07, Esther Herce Jiménez
Valle del Ese-entrecabos (Asturias): retour
email le 16/07, Eloy Rodriguez
Camin real de la mesa (Asturias) : retour email
le 27/07, Nel Riesgo Fernández
Estonie :
Pärnu Lahe Partnerluskogu, retour email le
7/07, Mercedes Merimaa
East Harju Partnership, retour email le 14/07,
Tiina Sergo
North East Partnership, entretien téléphonique
le 20/07, Ivika Maidre.
Finlande :
Rajupusu Leader ry: retour email le 1/07, ilpo
Lehtinen
Joutsenten Reitti : entretien téléphonique le
9/07, Petri Rinne
Aktiivinen Pohjois-Satakunta : retour email le
26/07, Krista Antila
France :
Pays des Combrailles (Auvergne) : entretien le
8/06, Christian Villatte.
Pays de Haute Provence (PACA): entretien
téléphonique le 29/06, François Cabel.
Pays
d’Argentan
Auges
Ornais (Basse
Normandie): entretien téléphonique le 1/07,
Edouard Reussner
Pays Barrois (Lorraine) : entretien téléphonique
le 8/07, Hélène Pauly
Lituanie :
NWL Siaures vakaru Lietuvos VVG, retour email
le 18/08, Rita Pakalniskyte
Kaunas, retour email le 20/08, Vytautas Zubas
Luxembourg :
Clervaux-Vianden : entretien téléphonique le
30/06, Bob Steichen
Miselerland : entretien téléphonique le 2/07,
Philippe Eschenauer
Redange-Wiltz : entretien téléphonique le 5/07,
Jacques Fons
Pologne :
Stobrawa’s Valley, retour email le 22/07,
Tomasz Paluch
Eurocountry, retour email le 17/08, Aleksandra
Szlagowska
Portugal :
Monte (Alentejo), retour email le 2/08, Marta
Alter
Adrimag (Norte), retour email le 3/08, João
Carlos Pinho
Adersousa (Norte), retour email le 4/08, José
Sousa Guedes
RU - Ecosse :
Dumfries&Galloway, entretien
21/07, Ros Halley.
Moray, entretien téléphonique
Masson.
South Lanarkshire, entretien
23/07, Chris Parkin
Cairngorms, retour email le
Methven
téléphonique le
le 22/07, Pierre
téléphonique le
28/07, Patricia
Slovaquie :
Dudvah (Trnava) : retour email le 19/07, Stefan
Lancz
Hongrie :
Nektar Leader Nonprofit, retour email le 4/08,
Gulyas Nikolett et Nagy Anett (traduction)
Irlande :
Waterford LEADER Partnership : retour email le
2/07, Jimmy Taaffe.
Inishowen Development Partnership : entretien
téléphonique le 8/07, Andrew Ward.
Italie:
Leadersiena (Toscana) : retour email le 2/07,
Silvia Nocci
Consorzio Appennino Aretino (Toscana) :
entretien téléphonique le 9/07, Barbara Marconi
Antico Dogado (Veneto) : retour email le 16/07,
Barbara Visentini
Patavino (Veneto) : retour email le 27/07,
Loredana Margutti
Sibilla (Marche) : retour email le 2/08, Aldo
Matricardi
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Réseau Rural AUVERGNE
Elsa HELIOT : Animatrice régionale du Réseau Rural Auvergne – DRAAF AUVERGNE – SREFAT –
Pôle Développement Rural – Site de Marmilhat- BP45 – Lempdes –Tél : +33 4 73 42 27 85 – Port :
+33 7 86 26 61 87 – Fax +33 4 73 42 16 76 – [email protected]
Marianne BRUN : Animatrice régionale du Réseau Rural Auvergne – Agence régionale de
développement des territoires d’Auvergne (ARDTA) – 7 allée Pierre de Fermat – CS600017 – 63178
Aubière Cedex – Tél +33 4 73 19 60 02 – port : +33 6 32 99 54 27 – Fax + 33 4 73 19 60 39 –
[email protected]
Délégation régionale de l’Agence de services et de paiement (ASP) :
12 avenue Léonard de Vinci – Parc technologique de La Pardieu –
63003 Clermont-Ferrand cedex 1
Anne-Sophie BARBAROT : Chef de service – Service agriculture et développement rural – Tél : +33
4 73 28 79 62 – [email protected]
Bertrand COIFFARD : Chargé d’actions – Service agriculture et développement rural – Tél : +33 4 73
28 79 61 – [email protected]
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Agence de Services et de Paiement
2, rue du Maupas
87040 Limoges cedex 1
Tél. : 05 55 12 01 61
Site internet : www.asp-public.fr/etudes