Animation territoireseuropéens_def
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Animation territoireseuropéens_def
2010 Animation des territoires européens Une publication du secteur Etudes – Mission Europe, international, études Cette étude s’est fondée sur les interrogations suivantes : Animer un territoire dans le cadre de politiques communautaires : Qui ? Comment ? Avec quels moyens ? Pourquoi ? Comment définir et concevoir la notion d’animation, ainsi que le métier d’animateur ? A-t-elle la même signification à travers toute l’Europe? Les territoires européens ont-ils renforcé leur animation grâce au cofinancement des programmes communautaires ? Quelles améliorations seraient souhaitables concernant ces dispositifs ? Mots-clefs : • • • Animation Animateur Territoire • Europe • Développement Direction des interventions régionales, de l’emploi et des politiques sociales – Mission Europe, international, études – Directeur de la publication : Rémi GEORGES – Rédactrice en chef : Claire QUELIN – Auteurs : Anne-Sophie BARBAROT et Bertrand COIFFARD – Stagiaire : Marie CORNESSE. Recherche iconographique : Marie-Noëlle DUCLOS/DIRCOM Crédits photo : Hemera – iStockphoto_Territoires – Yuri Arcurs – Pixland – phpays INTRODUCTION Cette étude a été réalisée pour le Réseau Rural Régional Auvergne de mai à septembre 2010 par une étudiante de l’IEP de Grenoble dans le cadre de son stage de Master Etudes internationales et européennes et sous la responsabilité de la Délégation Régionale de l’ASP de Clermont-Ferrand. Ce travail a été mené en partenariat avec la DRAAF Auvergne, l’ARDTA, le CEMAGREF et la mission « Etudes » de l’ASP. Méthodologie Le questionnaire a été diffusé en versions française, anglaise, et espagnole. La problématique a été retranscrite en un questionnaire, organisé de la sorte : Pour cette diffusion, nous nous sommes appuyés sur une liste de contacts des GAL européens, en identifiant préalablement des pays cibles représentant une certaine diversité européenne (diversité géographique, anciens ou nouveaux Etats-membres, Etats fédéraux ou centraux, etc...). Les animateurs de GAL, à l’intérieur de chaque Etat, ont ensuite été choisis de façon aléatoire, sauf dans les cas où nous avons bénéficié de mise en contact spontanée d’un animateur à l’autre. 1. Profil de l’animateur 2. Définition de l’animation, missions quotidiennes des animateurs 3. Contexte et moyens de l’animation 4. Bilan/opinion sur l’animation à travers LEADER ; points forts et lacunes constatées Objectifs : Il semble important de préciser que l’approche LEADER a été choisie comme politique support pour étudier l’animation et disposer de bases comparables entre Etats-membres, mais qu’elle ne faisait pas partie, en soit, des objectifs d’analyse de l’étude. En effet, plusieurs travaux ont déjà été consacrés à ce sujet ou sont en cours. Il s’agissait plutôt, à travers la présente étude, de proposer un tour d’horizon des pratiques et représentations d’animation à travers l’Europe, sur le registre du témoignage. Certes, les réponses à notre questionnaire ont été apportées à travers le prisme LEADER et doivent être considérées comme telles. Mais au-delà, elles peuvent intéresser les acteurs de l’animation en dehors de LEADER, car des problématiques globales concernant les métiers d’animation ont émergé. Plus qu’une démonstration, ce travail se veut donc une interface qui saura apporter un éclairage européen sur l’animation, lancer les débats sur ce thème encore peu exploré. En effet, si plusieurs travaux ont déjà été réalisés sur l’animation ou l’ingénierie territoriale, c’était la plupart du temps dans un cadre national, d’où l’intérêt d’une mise en perspective européenne. Participants : 6 5 5 4 4 3 2 1 3 3 3 4 3 3 2 2 3 2 1 1 0 Be lg Es iqu pa e g Es ne to Fi nie nl an Fr de an H ce on g Irl rie an de Ita L li Lu itu e xe an m ie bo Po urg lo Po gne R rtu U g Ec al Sl oss ov e aq ui e Nos résultats se fondent sur leurs réponses et n’entendent pas être exhaustifs ou incontestables, il s’agit avant tout de croiser les avis et d’ouvrir des débats sur le sujet et de croiser les avis. Nombre de GALs interrogés 39 animateurs issus de 14 Etats-membres de l’Union Européenne sont venus alimenter nos réflexions en acceptant de répondre à notre grille d’entretien (voir schéma suivant) 3 experts LEADER membres de la DG Agri de la Commission européenne et une quinzaine de représentants des réseaux ruraux et autorités nationales de différents Etats-membres ont aussi GALs participants été consultés. 1 Le rapport détaillé présentant les résultats de l’étude, rédigé en français, a été organisé en 4 chapitres suivant l’ordre des quatre parties de la grille d’entretien, ainsi qu’un cinquième chapitre plus transversal et prospectif. Voici les points principaux que l’on peut retenir de cette étude. I – LE PROFIL DE L’ANIMATEUR Caractéristiques des animateurs enquêtés On a constaté une répartition équilibrée des animateurs en ce qui concerne leur âge et leur sexe, on trouve en effet dans notre panel environ autant d’hommes (54%) que de femmes (46%), appartenant à plusieurs catégories d’âge de façon assez équitable, avec toutefois très peu de personnes ayant moins de 25 ans. D’autre part, l’étude a révélé que les animateurs étaient issus de parcours très variés et assez expérimentés : - 67% (26/39) occupent un emploi avec LEADER depuis LEADER2 (1994-99) et LEADER+ (2000-06) 77% des interrogés ont déjà eu une expérience professionnelle avant leur emploi avec LEADER. On découvre à ce sujet des parcours professionnels divers, souvent liés au parcours universitaire des animateurs : Secteurs d’études et de premiers emplois les plus fréquents : 1. Sphère territoriale et agricole (ingénierie territoriale, urbanisme, développement local ou rural…) 2. Sphère économique et commerciale (commerce, marketing, management, gestion de projets, assurances…) 3. Sphère européenne et administrative (politiques européennes, droit, collectivités locales…). Autres parcours : Recherche, enseignement, Sphère scientifique (ingénieurs, responsables statistiques…), Sciences sociales, Communication, Langues étrangères, Tourisme, Responsable culturel, etc. Ensuite, les animateurs ont un niveau de formation globalement élevé, puisque 74% d’entre eux sont d’un niveau minimum Master, tandis que seuls 5% sont sans diplôme d’enseignement supérieur. La connaissance des langues étrangères est fréquente chez les animateurs, ce qui est un atout pour leurs missions de coopération. Ils maîtrisent quasiment tous au moins une langue étrangère, souvent même 2 ou 3. Les langues qui arrivent en tête de leurs connaissances sont alors : l’anglais (37%), le français (20%), et l’allemand (16%) Cela dit, ce résultat peut être biaisé dans le sens où les animateurs maîtrisant des langues étrangères nous ont plus facilement répondu (meilleure compréhension du questionnaire), de même pour les francophones. Qualités et Profils des animateurs Cette partie de l’étude nous a aussi appris que les motivations pour être animateur sont multiples : goût de la ruralité jusqu’à l’engagement militant et la défense de ce mode de vie, passion du développement territorial, souhait de travailler avec des personnes créatives, multiplicité des Connaissances : missions, démarche de projet, soutien à la démocratie locale, etc. Enfin, lorsque l’on a interrogé les animateurs sur le profil requis pour mener à bien une mission d’animation, selon eux, de multiples qualités et savoirs jugés utiles sont apparu à travers leurs discours. Ils renvoient tant au bagage de formations et connaissances qu’aux aptitudes personnelles de l’animateur : de - - Législation européenne, nationale, locale, organisation administrative. Programmes européens si possible LEADER Comptabilité, gestion financière Démarche de projets Compétences informatiques Compétences linguistiques 1 Aptitudes personnelles (4 profils ) - - L’animateur analyste : Esprit de synthèse et d’analyse, compréhension transversale des enjeux du territoire, réaliste, précis, organisé, responsable. L’animateur entrepreneur : Créatif, dynamique, source d’impulsion et de motivation des groupes, sens de l’innovation, indépendant, flexible. L’animateur communicateur : Facilités de contact et de communication devant un public, ouverture d’esprit, altruisme, disponibilité au dialogue, capacité à promouvoir une idée, à agir en Les animateurs sont de profils très divers : réseaux. L’animateur négociateur : Médiateur, diplomate, Leurs motivations, certes variées, se retrouvent dans la sens de la coordination et du compromis, volonté d’agir pour leur territoire en adaptant leurs capacité à créer du consensus, à gérer les aptitudes personnelles aux attentes du territoire et de ses conflits le temps et le stress, calme et patient. habitants. 1 Les 4 profils, ou rôles d’animateur, ont été définis à partir des propos des animateurs, par repérage des lexiques et mots clés les plus fréquemment cités. 2 II – LA SIGNIFICATION DE L’ANIMATION Bases d’une définition Juridiquement, l’animation est évoquée dans l’article 63c du règlement (CE) n° 1698/2005 du Conseil du 20 septembre 2005 et la mesure 431 du Règlement de Développement Rural (RDR) européen, laquelle fait allusion aux « coûts de fonctionnement du GAL, à l’acquisition de compétences, et l’animation ». Au plan européen, l’animation est donc un des trois sous thèmes de la mesure 431. Mais toute la difficulté semble de distinguer financièrement ces 3 sous thèmes, de savoir ce à quoi chacun renvoie chacun précisément. En effet, le principe de subsidiarité s’applique sur cette mesure. 1 Un guide pour l’application de l’Axe LEADER 2007-2013 donne quelques orientations sur le contenu des missions d’animation et leur personnel. Mais ce document, en langue anglaise et d’une valeur non contraignante demeure relativement peu connu des animateurs. L’animation est un concept parfois peu compris ou utilisé, notamment dans les pays non latins. Cette pratique peut être traduite de différentes manières et plusieurs animateurs affirment même éviter ce mot sa traduction n’est pas toujours très évidente et peut renvoyer à des termes non couramment employés dans certains pays. Il n’y a pas unanimité sur la définition de l’animation, ni sur le souhait de définition à l’échelle européenne, tantôt perçue comme une évolution favorable, tantôt comme une menace pour la flexibilité de LEADER ! En outre, lorsque des définitions sont proposées, c’est de façon polysémique. Les entretiens ont permis de dégager 4 compréhensions (ou 4 fonctions) de l’animation : 2. 3. 4. 1. Animer = Enquêter, comprendre les besoins du territoire Animer = Activer, inspirer, suggérer des directions et des projets Animer = Promouvoir, renseigner, expliquer LEADER Animer = Faciliter, modérer les débats entre les différents intérêts et acteurs locaux Ces compréhensions ne sont bien entendu pas exclusives et les animateurs peuvent partager plusieurs de ces approches. Missions et activités Au-delà de la définition de l’animation, la signification de ce mot a été examinée par les faits, en examinant les missions quotidiennes des animateurs. Il en est ressorti que : Les animateurs sont moins de 2/3 tiers a être employés à 100% sur LEADER. Les 41% qui ne sont pas à temps plein sur LEADER exercent d’autres missions diverses : chargés de développement d’une région ou municipalité, chargés de programmes européens, de coopération. On trouve aussi des animateurs pluriactifs occupant en parallèle de leur métier d’animateur des fonctions d’agriculteur, avocat, comptable, professeur, … Quel que soit le temps de travail sur Leader, quelle proportion est réellement consacrée à l’animation ? La majorité des animateurs pensent en tout cas que la part prépondérante de leurs activités est consacrée à la gestion administrative et financière, soulignant que cette tâche ne devrait pas forcément être au cœur de leur métier. 1 Guide for the application of the Leader axis of the rural development programme 2007-2013 funded by the EAFRD, Commission européenne, version révisée du 24/01/2007. 3 Mais dans les faits, elle prend souvent le pas sur d’autres activités telles que la communication ou la coopération : On est renvoyé à une réflexion sur la part des Répartition des missions de l'animateur missions administratives au sein de la fonction d’animation ; en tout cas dans le cadre de LEADER. 7% gestion administrative et financière 7% Les animateurs regrettent la croissance de cette part réunions, comités de travail vécue de façon imposée et au détriment du temps 36% démarchage, suivi de projets passé sur le terrain, au contact des locaux. La part 15% de gestion administrative assurée par les GAL leur communication permet une appropriation des règlements réseaux communautaires et leur mise en œuvre au niveau relations externes, coopération 16% local. Cela pose la question de la pertinence de 19% maintenir ou non cette gestion administrative assurée directement par les GAL. Cette prépondérance dépend aussi de la présence ou non d’un gestionnaire comptable pour assister l’animateur dans l’équipe du GAL, et donc de l’organisation interne des GALs, de la taille variable de leurs équipes des différents modèles d’organisations adoptées et de la part de gestion administrative confiée ou non aux territoires (voir partie 3 de cette synthèse) Enfin, la description des missions de l’animateur a mis en avant des stratégies différentes face à la mise en place, ou non, de démarches participatives. Certains considèrent cet aspect indispensable, jusqu’à l’investir par des formes ludiques : chasse au trésor sur LEADER, pièces de théâtre, concours photos…En revanche, pour d’autres animateurs, cette mission est laissée de côté. La notion d’animation n’est pas une évidence partagée en Europe. La signification de l’animation est encore plus difficile à cerner considérant la diversité des missions remplies par l’animateur, avec une prépondérance administrative et financière. III – CONTEXTE ET RESSOURCES POUR ANIMER Les contextes de l’animation sont très variables, ne serait-ce que parce que les animateurs s’inscrivent dans le cadre de GALs à population, taille, organisation ou encore budget variés. Au-delà des GALs, les Etatsmembres de l’UE témoignent aussi de fortes disparités (administratives, politiques, sociales, financières 1 , etc.) Ces conditions contextuelles influencent nécessairement le quotidien et la perception du métier par les animateurs de toute l’Europe. L’objet de cette étude n’est pas d’approfondir ces questions, mais il serait intéressant de les prendre en compte dans une analyse complémentaire. Nous nous sommes limités, pour ce qui est du contexte, à l’examen des ressources financières et humaines entourant les animateurs. Concernant les ressources financières mises à disposition, elles sont très variables d’un Etat à l’autre. Des différences importantes apparaissent sur la programmation 2007-2013 quant aux montants absolus ou pourcentages consacrés à : - L’Axe 4 du FEADER 2 par rapport au FEADER total, La mesure 431 du RDR 3 « Coûts de fonctionnement, acquisition de compétences et animation » par rapport au total de l’Axe 4. Qui plus est pour cette mesure, contrairement aux 20% de dépense publique maximum imposé pour les coûts de fonctionnement, aucun pourcentage n’est fixé pour les dépenses spécifiques d’animation, une incertitude demeure donc à leurs égards. Cette variété est à reporter par ailleurs à l’échelle des GALs, avec des différences de dotations et de contexte local non négligeables 4 . L’opinion des animateurs est contrastée sur les budgets de l’animation : ils sont jugés suffisants pour une partie d’entre eux, d’autres s’inquiètent des crédits pour la fin de programmation, enfin le reste des animateurs regrette de ne pas avoir plus de moyens financiers. Cette disparité constatée des moyens financiers est à mettre en parallèle des contextes organisationnels locaux, de la proportion réservée à l’acquisition de compétences et aux coûts de fonctionnement dans les budgets, de l’importance des cofinancements mobilisés et peut influer sur la disparité des missions d’animation réalisées en quantité et qualité. 1 Part du FEADER consacrée à l’Axe 4 LEADER dans chaque Etat, plus particulièrement à la mesure 431 « coûts de fonctionnement, acquisition de compétences et animation » du Règlement de Développement Rural. Montants de 3 100 000€ (Malte) à 813 288 363€ (Espagne), pourcentages de 2 % (Bulgarie, Roumanie) à 11% (Luxembourg) 3 Montants de 620 000€ (Malte) à 121 600 000€ (Pologne), pourcentages de 4 % (Estonie, Lituanie) à 38% (Luxembourg) 4 En excluant la Bulgarie et la Roumanie, dont les données ne sont pas encore fixées, La moyenne étatique du budget alloué à la mesure 431, par GAL, est de 474 000 euros, avec un minimum de 105 549 euros en Estonie et un maximum de 2 799 472 euros en Irlande. Les données chiffrées ci-dessus sont issues du rapport 2009 « rural development in the EU, Statistical and economic information » Directorate General for Agriculture and Rural Development, http://ec.europa.eu/agriculture/agrista/rurdev2009/RD_Report_2009.pdf 2 4 Les ressources pour animer ne renvoient pas qu’aux moyens financiers mais aussi aux moyens humains : - internes au GAL Les GAL interrogés, et donc les équipes au sein desquelles travaillent l’animateur, sont constituées de 2 à 8 personnes, la majorité des GAL étant gérée par 4 personnes dont l’animateur. De toute évidence, les animateurs issus des plus petites équipes doivent assumer plus de tâches administratives et financières que ceux qui partagent leur travail avec plusieurs autres collègues sur LEADER. Certains regrettent alors de ne pas disposer de plus de moyens humains, particulièrement de personnel à temps plein sur l’animation LEADER. En général, dans une d’organisation plus étoffée, les agents sont soit spécialisés par thématique ou domaine de compétences, et ils travaillent sur LEADER en même temps que sur d’autres programmes, soit des agents er sont identifiés précisément sur Leader. Dans le 1 cas, la lisibilité de l’intervention sur Leader pose question. A ce stade, il n’y a pas de schéma organisationnel universel, mais plutôt des préconisations à prendre en compte adaptées aux territoires et aux habitudes de travail. - externes au GAL Ici, on a examiné qui travaillait avec l’animateur de façon externe au GAL, en insistant sur les réseaux utilisés. Ont été cités les réseaux : des animateurs de GALS (locaux, nationaux, européens), des agents de développement, réseaux politiques, économiques, réseaux ruraux… Les animateurs n’ont pas tous intégrés des réseaux avec autant de densité, certains y recourent peu (peutêtre par manque de temps) tandis que pour d’autres ils semblent primordiaux. En tout cas, les animateurs attribuent 3 utilités principales à ces réseaux : 1. 2. 3. Approche verticale ascendante : Lobbying, faire remonter les difficultés, défendre les intérêts communs. Approche verticale descendante : Moyen d’accéder à l’information en amont. Approche horizontale : Outils de mise en commun, d’échange d’expériences, de bonnes pratiques et de points de vue. Les avis sont divisés à propos des ressources financières et humaines qui entourent l’animation. Tandis que certains estiment suffisantes les ressources, d’autres déplorent des manques qui viennent perturber leur travail quotidien, et transforment peut-être le métier d’animateur, son contenu. 5 IV – REMARQUES TRANSVERSALES ET PROSPECTIVES Pour l’analyste : Pour l’entrepreneur : Pour le communicateur : Pour le négociateur : Animer = Animer = Etre proactif. Etre réactif. Animer = Activer, inspirer, Animer = Ecouter, enquêter, Faciliter, modérer, donner des Expliquer, comprendre les anticiper les impulsions, faire promouvoir, besoins et conflits, trouver émerger de représenter, souhaits des solutions pour nouveaux projets, diffuser, faire d’évolution locale, mettre en lien les susciter, suggérer, circuler s’adapter. différentes motiver, l’information. Catalyser les volontés, mette en enthousiasmer, Etre un référent demandes réseaux, mobiliser. du programme. locales. rapprocher. Animer ou réanimer ?... Socle de base : l’animateur gestionnaire ? Animer = gérer, administrer ? Les différentes conceptions développées par les animateurs ont permis de dégager quatre compréhensions de l’animation. Celles-ci s’ajoutent à un socle de base qui semble actuellement indispensable pour beaucoup, celui de l’animateur gestionnaire : Cette classification est une réflexion qui ne se veut ni incontestable, ni exclusive. Cependant, ce tableau peut servir de base à la compréhension de l’animation, ce que l’on veut en faire, et ce à quoi des animateurs européens la rattachent. Il serait intéressant d’approfondir ce point en se demandant : - - - Dans quelle mesure la gestion et l’administration sont un socle de base de l’animation, ou une mission additionnelle à celle-ci ? Est-il possible et souhaitable de déconnecter l’animation de la gestion, quelles en sont les conséquences ? Les quatre autres compréhensions de l’animation doivent-elles être considérées comme indispensables, ou optionnelles ? Doivent-elles être assumées par des personnes différentes au sein du GAL, ou bien faut-il privilégier un rôle multidimensionnel pour chaque animateur ? Ne risque-t-on pas d’aboutir à un profil normalisé d’animateur « super expert », qualifié mais moins ancré dans le territoire ? Quel champ de compétences rattacher à chaque profil, et lequel favoriser en fonction du contexte local et national ? Une grille d’analyse pourrait alors être construite afin d’identifier les besoins professionnels (profils, compétences, …) en fonction des différents contextes territoriaux. La réponse à ces questions semble notamment importante pour ce qui est des critères de recrutement des animateurs, de leur formation et de leur rémunération. Que pensent les experts LEADER de la Commission européenne sur ces sujets ? Ceux-ci considèrent que l’animation est une dimension importante de LEADER, que « l’oublier serait une erreur ou une anomalie assez grave ». Il est intéressant pour eux d’avoir connaissance du quotidien des animateurs, de mesurer la répartition exacte de leurs missions, d’identifier leurs compétences et leurs liens avec les territoires. Ils connaissent certaines difficultés qui se posent aux animateurs : bureaucratisation, multiplicité des missions à remplir, écarts de conception entre Etats-membres, …La question de la standardisation versus subsidiarité est posée et les informations ou analyses complémentaires permettraient d’identifier les plus-values sur ces 2 logiques. A l’horizon de la prochaine programmation, les experts LEADER de Commission européenne entendent donner plus d’orientations et d’indications sur le rôle de l’animation, (la distinction entre « coûts de fonctionnement, acquisition de compétences, et animation ») dans le GAL, et que les Etats-membres n’ont généralement pas pris la peine de définir ces sous mesures. Cela dit, « la pratique de l’animation demande de s’adapter au contexte », et il ne sera pas évident de se mettre d’accord sur ce sujet délicat si les Etats ne sont pas prêts à bousculer leurs structures administratives. Cette réflexion renvoie à un contexte administratif spécifique aux Etats-membres. Face à la complexité de ces débats, on peut suggérer plusieurs pistes d’action, du moins de réflexion, pour l’avenir : 6 h Aux acteurs européens : - - Utilisation du questionnaire pour élargir l’étude avec traduction dans toutes les langues ; Analyse des réponses des GAL aux appels d’offre de la Commission : les GAL répondent-ils proportionnellement plus aux appels d’offre ? sont-ils plus proactifs sur certains sujets ? il y a-il un impact sur la qualité des réponses ? Utilité d’une clarification de ce qu’est l’animation : organisation d’un débat européen sur le sujet via un livre blanc sur l’animation ou une Consultation des animateurs ; Appui au développement du réseau européen des animateurs ; h Aux élus (en tant qu’employeurs des animateurs) : - Agir pour une meilleure reconnaissance et structuration des métiers d’animation : faciliter les échanges animateurs/élus, animateurs/ animateurs. Réflexion sur le binôme élu / animateur. Favoriser la pérennité et la motivation des animateurs, la reconnaissance de leur travail comme acteur et par les acteurs du territoire. Etre un facilitateur d’actions et de méthodes innovantes ; Tenir compte de la complexité et diversité des tâches à assumer lors du recrutement et dans la rémunération des animateurs. Favoriser un personnel qualifié et favoriser la formation continue. - - h Aux animateurs : - Développer les actions de communication, les contacts avec la presse locale. Ne pas oublier les stratégies participatives qui pourraient pallier le manque de fluidité de l’information déploré par les animateurs, tant entre GALs et animateurs (ce qui renvoie à un souhait de mieux se structurer en réseaux) que vis à vis des populations locales ; Continuer à se former sur des sujets variés et répondant aux nouvelles attentes ; Savoir se remettre en cause les pratiques pour faire évoluer le territoire ; Inclure des démarches participatives dans la stratégie du GAL afin de rendre accessible LEADER au plus grand nombre. - h Aux organismes de formation : - Prévoir des cycles de formation pour les animateurs en début de programmation, organisés de façon thématique à partir des savoir et savoir-faire évoqués par les animateurs au cours des entretiens : Savoir Comptabilité, gestion financière. Informatique. Langues étrangères. Législation européenne, législation nationale (« millefeuilles administratif ») « Nouvelles méthodologies d’animation hors LEADER » Savoir-faire Communication devant un public, Motivation d’un groupe ; méthodes pour impliquer les personnes, y compris la jeunesse, même à un sujet complexe comme LEADER Gestion de conflits, médiation, Réduction du stress. Communication internationale, recherche de partenaires, Action en réseaux. Développement de projets, vision stratégique., Evaluation et efficacité, gestion du temps. 7 CONCLUSION Le métier d’animateur, multitâches, est difficile à piloter pour les autorités (locales, nationales, européennes), en raison de sa géométrie variable et de son caractère évolutif, il suscite de nombreuses interrogations. Cela s’explique peut-être par le fait d’un métier actuellement en structuration, qui se cherche encore. Les experts de la Commission, eux-mêmes, sont conscients des difficultés rencontrées par les animateurs et sont attentifs aux propositions des Etatsmembres. Pourtant, on ne peut s’arrêter au constat d’une diversité des profils, des conceptions. Chaque acteur impliqué doit se saisir de ces problématiques pour faire progresser la vision européenne de l’animation, et donner un véritable contenu à ce métier, au-delà des tâches administratives et financières, de la logistique pure. Cette étude, et son dernier chapitre, pourront peut-être y contribuer en lançant le débat, et en mettant en résonance les propos des animateurs et acteurs européens. L’appréciation de l’animation des territoires européens est à replacer dans une approche plus générale de l’efficacité de la mise en œuvre des programmes destinés à ces territoires, de la mobilisation de crédits d’assistance technique qui y sont liés, mais également de la capacité des territoires à prendre en charge eux même cette animation indépendamment des programmes qui les financent. 8 Avec tous nos remerciements à celles et ceux qui ont activement participé à l’élaboration de cette étude. Nous espérons que cette étude participera à la réflexion engagée en Europe sur les fonctions de l’animation de territoires. 9 GALS PARTICIPANTS Belgique : Entre Sambre et Meuse (Wallonie): entretien téléphonique le 5/07, Olivier Servai Culturalite en Hesbaye brabançonne (Wallonie): entretien téléphonique le 7/07, Marie Langhendries Hageland (Flandres) entretien téléphonique le 12/07, Pierre-Bernard Van Acker. Espagne : Rioja Suroriental (La Rioja): retour email le 15/07, Esther Herce Jiménez Valle del Ese-entrecabos (Asturias): retour email le 16/07, Eloy Rodriguez Camin real de la mesa (Asturias) : retour email le 27/07, Nel Riesgo Fernández Estonie : Pärnu Lahe Partnerluskogu, retour email le 7/07, Mercedes Merimaa East Harju Partnership, retour email le 14/07, Tiina Sergo North East Partnership, entretien téléphonique le 20/07, Ivika Maidre. Finlande : Rajupusu Leader ry: retour email le 1/07, ilpo Lehtinen Joutsenten Reitti : entretien téléphonique le 9/07, Petri Rinne Aktiivinen Pohjois-Satakunta : retour email le 26/07, Krista Antila France : Pays des Combrailles (Auvergne) : entretien le 8/06, Christian Villatte. Pays de Haute Provence (PACA): entretien téléphonique le 29/06, François Cabel. Pays d’Argentan Auges Ornais (Basse Normandie): entretien téléphonique le 1/07, Edouard Reussner Pays Barrois (Lorraine) : entretien téléphonique le 8/07, Hélène Pauly Lituanie : NWL Siaures vakaru Lietuvos VVG, retour email le 18/08, Rita Pakalniskyte Kaunas, retour email le 20/08, Vytautas Zubas Luxembourg : Clervaux-Vianden : entretien téléphonique le 30/06, Bob Steichen Miselerland : entretien téléphonique le 2/07, Philippe Eschenauer Redange-Wiltz : entretien téléphonique le 5/07, Jacques Fons Pologne : Stobrawa’s Valley, retour email le 22/07, Tomasz Paluch Eurocountry, retour email le 17/08, Aleksandra Szlagowska Portugal : Monte (Alentejo), retour email le 2/08, Marta Alter Adrimag (Norte), retour email le 3/08, João Carlos Pinho Adersousa (Norte), retour email le 4/08, José Sousa Guedes RU - Ecosse : Dumfries&Galloway, entretien 21/07, Ros Halley. Moray, entretien téléphonique Masson. South Lanarkshire, entretien 23/07, Chris Parkin Cairngorms, retour email le Methven téléphonique le le 22/07, Pierre téléphonique le 28/07, Patricia Slovaquie : Dudvah (Trnava) : retour email le 19/07, Stefan Lancz Hongrie : Nektar Leader Nonprofit, retour email le 4/08, Gulyas Nikolett et Nagy Anett (traduction) Irlande : Waterford LEADER Partnership : retour email le 2/07, Jimmy Taaffe. Inishowen Development Partnership : entretien téléphonique le 8/07, Andrew Ward. Italie: Leadersiena (Toscana) : retour email le 2/07, Silvia Nocci Consorzio Appennino Aretino (Toscana) : entretien téléphonique le 9/07, Barbara Marconi Antico Dogado (Veneto) : retour email le 16/07, Barbara Visentini Patavino (Veneto) : retour email le 27/07, Loredana Margutti Sibilla (Marche) : retour email le 2/08, Aldo Matricardi 10 Réseau Rural AUVERGNE Elsa HELIOT : Animatrice régionale du Réseau Rural Auvergne – DRAAF AUVERGNE – SREFAT – Pôle Développement Rural – Site de Marmilhat- BP45 – Lempdes –Tél : +33 4 73 42 27 85 – Port : +33 7 86 26 61 87 – Fax +33 4 73 42 16 76 – [email protected] Marianne BRUN : Animatrice régionale du Réseau Rural Auvergne – Agence régionale de développement des territoires d’Auvergne (ARDTA) – 7 allée Pierre de Fermat – CS600017 – 63178 Aubière Cedex – Tél +33 4 73 19 60 02 – port : +33 6 32 99 54 27 – Fax + 33 4 73 19 60 39 – [email protected] Délégation régionale de l’Agence de services et de paiement (ASP) : 12 avenue Léonard de Vinci – Parc technologique de La Pardieu – 63003 Clermont-Ferrand cedex 1 Anne-Sophie BARBAROT : Chef de service – Service agriculture et développement rural – Tél : +33 4 73 28 79 62 – [email protected] Bertrand COIFFARD : Chargé d’actions – Service agriculture et développement rural – Tél : +33 4 73 28 79 61 – [email protected] 11 Agence de Services et de Paiement 2, rue du Maupas 87040 Limoges cedex 1 Tél. : 05 55 12 01 61 Site internet : www.asp-public.fr/etudes