kilt écossais

INCURSION VOYAGES – Automne 2014
Le kilt
LE KILT
Traditionnel ou à l’avant-garde?
par Sylvie Lamothe
Largement médiatisé l’été dernier, le référendum écossais a remis à l’avant-plan le désir
d’émancipation de la nation écossaise. Réaliste ou surfaite, l’image de rebelles des
Écossais leur colle à la peau depuis belle lurette. Le kilt serait d’ailleurs l’emblème de
cette insoumission. En fait, si quelque chose symbolise l’Écosse, encore plus que le golf,
le whisky ou le monstre du Loch Ness, c’est bien le kilt! Très caractéristique et
représentative de la tradition écossaise, cette jupe masculine fait toujours grande
impression. Porter un kilt reste un choix… inhabituel, pour ne pas dire courageux.
Toutefois, s’il n’en tenait qu’au styliste édimbourgeois Howie Nicholsby, l’homme
moderne devrait porter le kilt. Selon ce créateur de kilts contemporains, les robes sont
mieux adaptées aux hommes qu’aux femmes, car là où le pantalon serre un homme, il
protège la femme! Il affirme que le kilt garde la température corporelle basse, ce qui
améliore la qualité des spermatozoïdes et augmente la fertilité. Cela mérite réflexion…
D’ailleurs, c’est peut-être la raison pour laquelle les Écossais répondent aux curieux que
ce qu’ils portent dessous, c’est « l’avenir de l’Écosse »!
La petite histoire
Plus qu’un simple vêtement, le kilt est un objet de culte dont le port est soumis à des
codes. Avant le 18e siècle, le kilt était constitué d’un grand plaid d’environ six mètres de
longueur que les Écossais des Highlands enroulaient et fixaient autour de leur taille. La
partie supérieure de cette couverture était rabattue sur les épaules. Rien de très
pratique…
Dans sa forme actuelle, le kilt traditionnel est une jupe portefeuille faite d’une étoffe de
laine à larges carreaux colorés, appelée tartan, se terminant aux genoux et plissée à
l’arrière. Elle se porte avec des accessoires précis : une grosse ceinture en cuir dont la
boucle est gravée de l’emblème familial du porteur; un sporran, sorte de petit sac porté
à l’avant pour combler l’absence de poches; une épingle fixant le rabat avant de la jupe
(pour préserver la pudeur…) et des chaussures dont les lacets forment un triangle
isocèle sur la cheville. Bien qu’encore utilisé par certains régiments militaires en GrandeBretagne et ici au Canada (officiellement sans sous-vêtement…), il est surtout porté en
Écosse dans les grandes occasions, généralement par des hommes, même si l’usage est
en hausse chez les femmes.
INCURSION VOYAGES – Automne 2014
Le kilt
Son évolution
Cependant, à la faveur d’un mouvement de renaissance de la culture celte, le kilt
devient de plus en plus populaire. Comme il est maintenant fabriqué de divers tissus
plus légers que le tartan traditionnel, il n’est pas rare de le voir dans les pubs, les matchs
sportifs, et même au travail, porté avec un tee-shirt ou un polo, des chaussettes en laine
et des bottes. Certains nouveaux modèles sont à taille basse, ornés de poches ou faits
de cuir.
Du reste, le kilt n’est pas l’apanage des Écossais. D’autres descendants des Celtes le
portent, notamment les Irlandais et les Bretons. Au Canada, il fait partie de l’uniforme
du plus ancien régiment écossais au pays, le Black Watch. Et même si les hommes en kilt
ne courent pas les rues, eh bien, la Kilt Run, une course de cinq kilomètres disputée par
des hommes en kilt, prouve le contraire. Une Kilt Run a même eu lieu sur les plaines
d’Abraham à Québec, l’automne dernier, à l’occasion du Festival celtique de Québec.
Les inscriptions étaient limitées à 100 coureurs et peut-être aurait-il fallu augmenter
cette limite tellement l’évènement a suscité d’intérêt! D’ailleurs, d’autres Kilt Run sont
tenues chaque année à Perth, en Écosse, et dans diverses villes du Canada et des ÉtatsUnis. Qui sait, peut-être que les hommes de demain prendront plaisir à porter la jupe
dans les rues de vos villes?